Le groupe de lecture biblique a 20 ans

Par Sœur Janine
Photos: DRLes groupes bibliques de Sainte-Thérèse commencent en septembre 1999. L’abbé Thierry Fouet accueille avec joie cette proposition. Elle fait partie de ma formation biblique dans le cadre de l’ABC, formation qui tend à mettre la lecture de la Bible à la portée de tous ; c’est une exigence qui me soutient dans mes préparations. Le but n’est pas de courir après des connaissances, mais de chercher ensemble, d’échanger. 

Vivre cela en groupe ouvre des horizons et permet de partager des bons moments de fraternité. Depuis plus de 30 ans je poursuis ma formation biblique. Ces 10 dernières années, je profite de cours hebdomadaires à l’Université de Fribourg, cours d’une grande richesse, grâce aux compétences du professeur Lefebvre, homme de lettres et bibliste, ce qui permet de découvrir chaque texte sous ces deux aspects et d’établir des liens entre l’Ancien Testament et le Nouveau Testament, entre la Bible et les littératures ambiantes. Tout cela nous aide pour arriver jusqu’à nous et à nos questions actuelles.

Notre porte est toujours ouverte !
Si l’expérience vous tente, rejoignez-nous dans un des deux groupes de lecture. Les rencontres reprendront dès septembre 2019 dans une salle de la paroisse de Sainte-Thérèse. Pour les dates référez-vous au bulletin paroissial.
* Groupe 1 : jeudi 19h30-21h
* Groupe 2 : vendredi de 16h-17h30

Témoignages des participantes

Nous avons posé deux questions aux participantes afin d’avoir un fil rouge pour nos témoignages : Pourquoi avoir entrepris cette démarche ? Qu’est-ce que ces rencontres m’apportent dans l’immédiat et dans ma vie ? En voici quelques extraits.

Si j’ai décidé de faire partie des groupes bibliques, c’est pour découvrir ce livre que je connaissais par certaines lectures entendues le dimanche, mais dont toute une grande partie m’était inconnue. Pour moi, c’est souvent de l’étonnement devant ces textes. […] Aujourd’hui, je porte un regard différent sur ces textes que l’on remet dans leur juste contexte. Cela me permet de vivre ma foi en un Dieu d’amour, de méditer sa Parole. NN

Profitant de la retraite je me suis remise à la lecture de la Bible. Le groupe biblique instauré par sœur Janine me donnait une excellente occasion d’approfondir et d’enrichir mes connaissances des Ecritures […]  Très explicite et détaillé, l’enseignement de sœur Janine nous mène à de nouvelles connaissances enrichissantes. Ces rencontres me procurent un nouvel attrait pour la relecture de certains passages de la Bible. Ma foi se retrouve revitalisée et raffermie. Madeleine 

J’ai rejoint le groupe de lecture de la Bible en octobre 2018 ; je ressentais l’envie de prendre du temps pour me mettre à l’écoute du message de la Bible. J’avais besoin de me joindre à un groupe, car étudier la Bible seule et en particulier l’Ancien Testament n’est pas facile. Nous étudions la Bible par thème. […] Je me suis sentie très vite intégrée et je me réjouis de découvrir encore la richesse des messages délivrés. Anne

La Bible était pour moi quelque chose de lointain et de mystérieux. La lire à plusieurs, accompagnés d’une personne formée, permet de mieux la comprendre et d’éclairer nos idées, pensées, préjugés sur ce livre. Ces rencontres peuvent m’aider à voir la vie autrement, avec plus d’empathie pour les gens que je rencontre. Marie-Françoise

Après dix étapes sur le chemin de Saint-Jacques […] je suis revenue avec le désir de découvrir des textes qui, pour moi, avaient besoin d’explications. Avec le groupe, je trouve un bel échange, une meilleure compréhension des lectures et j’essaie de comprendre les traditions et coutumes, et de les adapter à ma vie d’aujourd’hui. Après bien des errances qui m’ont ouverte à la spiritualité, je constate que je reviens de plus en plus à mes racines. Annie

Participer au groupe de lecture me permet d’avancer dans mes réflexions, de m’interroger sur la spiritualité, sur le message des Évangiles. Échanger et discuter avec les autres participantes, partager des expériences de vie m’enrichissent et témoignent que je ne suis pas seule face à ces questionnements. Les textes sont ardus et riches, mystérieux et interpellent toujours ma vision du monde, mais quelle belle opportunité d’avoir une clé de lecture pour nous aider à dépasser le premier impact. Laura

La foi au cœur du couple

Fabienne et Stephan, accompagnés de l’abbé Charlemagne Doré.

Diacre, Stephan Rempe est un membre de la communauté d’Apples, non loin de Morges. Sa foi, il la vit avec sa femme Fabienne. Tous deux animent notamment la messe dominicale.

Texte et photos par Nicolas Maury« Mon rôle est d’être un signe de l’Eglise au milieu des gens ! Mais je suis encore en phase de rodage. » Stephan Rempe a été ordonné diacre en décembre 2017. Quand on lui demande de définir plus précisément sa mission, sa réponse fuse : « Faire un lien entre la vie de l’Eglise et ceux qui sont en dehors ou juste à l’entrée. Un diacre protestant me racontait qu’on était un peu des chiens de berger, tournant autour du troupeau pour essayer de le rassembler. » Et de sourire : « Je ne suis pas tout à fait comme ça ! » 

Son engagement est de longue haleine. « Un jour en France, j’ai rencontré un diacre qui célébrait les mariages. Je me suis dit qu’il savait de quoi il parlait, et que cette option était à retenir… » 

Sa foi, il la vit avec son épouse Fabienne. « Je lui donne un coup de main pour animer les célébrations », indique l’intéressée. « Nous choisissons ensemble les chants. Mon truc, c’est les Psaumes, et les lectures. »

Collaboration dominicale

Si, durant la semaine, leurs métiers respectifs de menuisier et d’infirmière prennent beaucoup de place, leur collaboration est très palpable le dimanche. « Ma fonction me permet de concélébrer avec les prêtres », reprend Stephan. « Vu que Fabienne m’épaule, nous passons tous deux en revue le programme de la messe le samedi soir. » 

Le jour J, levé avant 8h – « ça dépend à quelle heure nous sommes rentrés (rires) » – le couple répète les chants au son d’une guitare. « Vers 10h30, nous nous rendons à l’église, où mon père est sacristain. J’installe un ampli et je lui donne un coup de main pour la mise en place. » La messe débute à 11h15. « A Apples la communauté est petite. 30 à 40 personnes. Nous organisons à chaque fois un apéro pour que les gens prennent le temps de se renconter et de parler. Ça crée des liens. Pour moi, la messe est un peu le carburant de la semaine. »

Fabienne souligne ces propos. « Si je ne peux pas aller à la messe un dimanche, ça me manque. Elle est le ressourcement qui me permet d’affronter les jours suivants. Et c’est aussi important de prier pour les gens qui nous entourent. »

Après la messe, un moment de partage.

Communauté œcuménique

Entre l’apéro et le repas, « même si on prend le temps de pedzer un peu », Stephan pense déjà à l’après-midi. « Je fais une visite en EMS où j’apporte la communion. C’est aussi cela, faire le lien avec la communauté. »

Sur les hauteurs qui dominent le Léman, celle-ci se veut œcuménique. « Nous sommes dans un milieu mixte avec beaucoup de protestants, explique Fabienne.Mon mari fait partie de la plateforme de Morges qui regroupe deux paroisses réformées, une évangélique, l’Armée du Salut, et qui coordonne différentes activités durant l’année. » Pas étonnant dès lors que l’agenda soit chargé. « En début et en fin de journée, le diacre est en lien avec toute l’Eglise par la prière des heures. Je la fais seul le matin car je suis le premier debout, et le soir, on tente de prier les vêpres ensemble. Mais comme tous mes collègues le disent, c’est difficile de caser les vêpres le soir », sourit Stephan. D’autant qu’il tient à garder ses activités laïques, entre la chorale villageoise, le théâtre, de temps à autre les activités communales.

Equipes Notre-Dame

Fabienne et Stephan font en outre partie des équipes Notre-Dame, mouvement international de 55’000 couples ayant le désir de vivre pleinement les richesses du sacrement de mariage. « Avec des amis, nous cherchions un moyen d’échanger sur notre vie de couple avec un éclairage chrétien. Un thème est choisi dans l’année. Là, nous travaillons sur l’Evangile de Jean. Lors de nos rencontres avec cinq autres couples et un prêtre, il y a un moment de prière, un repas et des discussions. Cela nous raffermit de partager tout cela entre nous et avec d’autres. »

Au fil d’un dimanche

8h –> Réveil, suivi de la prière matinale
9h –> Ultime répétition des chants avant la messe
10h30 –> Déplacement à l’église
11h15 –> Messe puis apéro avec la communauté
13h –> Repas
15h –> Visite en EMS
18h –> Parfois la messe du dimanche soir

C’est la fête

Par Pierre Moser
Photo: DRJuin est traditionnellement synonyme de fête paroissiale à Saint-Joseph. La fête ? Mais quelle fête ? Une fête païenne célébrée par une communauté d’Eglise, c’est assez surprenant. Pas tant que cela. Noël, l’Epiphanie, le Mercredi des cendres, la Saint-Jean pour n’en citer que quelques-unes sont toutes des célébrations païennes à l’origine. Le monde n’ayant pas commencé avec la chrétienté, il a fallu compter avec les traditions existantes. Ainsi, Noël a remplacé la fête du solstice d’hiver. Joli symbole que de choisir la date à laquelle le soleil, après avoir décliné pendant 6 mois, vainc la nuit pour recommencer à croître. Les sources d’influence sont multiples : les saintes écritures par exemple sont à l’origine de la Saint-Jean, le 24 juin, anciennement date du solstice d’été (Jn 3 : 30). Les feux de la Saint-Jean sont également une réminiscence de fêtes païennes. D’autres exemples de récupération, pardon, de christianisation ? La Toussaint pardi : une des plus grandes fêtes païennes qui célébrait, pour les Celtes en tout cas, le dernier jour de l’année, suivi du jour de l’an : Samhain. Les Irlandais émigrés en masse aux Etats-Unis lors de la grande famine du milieu du XIXe siècle, ont apporté avec eux leurs légendes, et en Amérique, Samhain est devenu Halloween. Cette Toussaint permettait aux croyants de s’attacher aux saints martyrs qui les protégeaient contre les esprits et autres fantômes. On pourrait multiplier ces exemples à l’infini car ils sont tous les éléments de notre culture judéo-chrétienne. La laïcité n’a d’avenir, dans ce contexte, que si elle accepte de se baser sur ce passé. Eh oui, le révisionnisme a aussi des adeptes dans nos sociétés « païennes ».

Plus modeste et certainement plus proche de nous, à l’occasion des trois années marquant le jubilé du 150e de l’église, nous vous proposons de prendre possession de la rue Petit-Senn. 2019 est l’année de clôture de ce jubilé, mais également l’année du jubilé de la consécration de notre église. Faire la fête est une manière de faire mémoire du siècle d’histoire de ce bâtiment. De sa consécration par l’évêque du lieu, Mgr Mermillod, qui deviendra cardinal le 23 juin 1890 à l’inauguration des vitraux du transept le 18 mai 2014, en passant par la confiscation du bâtiment par les forces gouvernementales de l’époque (Kulturkampf), cette histoire est riche en rebondissement. Vous aurez d’ailleurs l’opportunité de le constater lors de la sortie de la publication jubilaire cet automne. Quant au programme de la fête paroissiale de cette année, un repas suivra la messe de 11 heures accompagnée par le chœur-mixte. Ce repas vous sera servi dans la rue Petit-Senn, bloquée pour l’occasion. Vos entrées et desserts seront, comme chaque année, les bienvenus. En espérant que vous aurez le temps de lire ceci avant le 16 juin 2019…

Chemin de foi dans la vie de famille

Par Cornelia Frieden
Photo: DR
C’est mon premier enfant qui m’a mise en tant qu’adulte sur le chemin de la foi. J’avais 22 ans. C’était lors de la préparation de son baptême. Nous étions suivis par le prêtre de la paroisse du Christ-Roi, Alain de Raemy. Son accueil simple et sa manière de réagir face à nos critiques vis-à-vis de l’Église ont certainement contribué à ce qui allait suivre. 

Aujourd’hui j’ai 41 ans, je suis mariée, avec quatre enfants. Mon métier est visiteuse pastorale à la Résidence des Martinets à Villars-sur-Glâne. Nous allons à la messe, nous disons le bénédicité et nous prions en famille chaque soir. La facilité à cela est d’être deux à le désirer car, si j’avais été seule, le comportement des enfants lors de ces précieux temps, messe et prières du soir, m’auraient déjà détournée du chemin. Mais à deux tout est mieux. Et à six, c’est le zénith. Tellement que lorsque l’on va à la messe dominicale, il nous arrive souvent, un peu dépassés par les demandes des enfants, de vivre pleinement malgré tout, et grâce à Dieu, le temps de communion et le geste de paix du Christ. Et en parallèle, nos enfants peuvent nous toucher avec des témoignages immédiats de foi : une phrase, un mot, un geste.

D’autre part, c’est l’amitié dans la communauté chrétienne qui m’est aussi vitale. Depuis plusieurs années, je participe chaque semaine aux rencontres de Prière des Mères ainsi que régulièrement à un groupe de mamans de Communion et Libération. Nous vivons la joie de voir grandir nos enfants avec un espoir intense qu’ils soient touchés par la grâce et fassent l’expérience de Dieu qui nous aime et nous sauve.

Projet immobilier approuvé

Paroisse Saint-Pierre (Thônex) et Saint-François (Chêne) : projet immobilier approuvé lors de l’Assemblée générale extraordinaire du 4 avril 2019

 

Par Pascal Voide, président du CP
Photos: Pfr architectesCe projet de construction est en cours d’élaboration depuis 2017, mais faisait déjà l’objet de diverses réflexions et études depuis maintenant cinq ou six ans, car il faut trouver des solutions à plusieurs problèmes dans la paroisse : 

Le parc immobilier de la paroisse est, d’une manière générale, pas en bon état et il ne correspond plus du tout aux diverses normes en vigueur (énergétiques, électriques, thermiques, etc.). Les activités pastorales ont évolué. L’accès à la cure, au secrétariat en particulier, est peu pratique pour les personnes à mobilité réduite. L’église Saint-François, en mauvais état, devrait faire l’objet de travaux pour lui redonner du lustre. La chapelle Saint-François est mal adaptée à sa fréquentation. L’église de Saint-Pierre (Thônex) souffre de problèmes d’humidité récurrents car lors de la grande rénovation de 1988, le drainage n’a pas été posé pour des raisons d’économies, il n’y a pas de ventilation  et elle doit être rafraîchie. 

Ces éléments ont conduit les Conseils de Communauté (CC) et de Paroisse (CP) à travailler sur un projet répondant à ces besoins, en assurant la pérennité des finances paroissiales, le financement des travaux de rénovation nécessaires ainsi que de construction, car les bâtiments pastoraux – églises, cures et salle paroissiale – ne génèrent aucun revenu. La construction d’un immeuble mixte ainsi qu’un immeuble de logements s’avérait la seule solution financièrement saine pour assurer le financement des travaux, du remboursement de la dette contractée et ses intérêts, et enfin dégager un disponible supplémentaire pour le ménage paroissial. 

Le projet présenté prévoit les éléments suivants : 

• La construction d’un immeuble mixte à la place de la cure actuelle, composé au rez-de-chaussée d’une grande salle polyvalente avec cuisine semi-professionnelle ainsi que 4 logements sociaux aux 1er et 2e étage.

• La rénovation complète de la salle Saint-François qui deviendra la nouvelle cure. Elle contiendra l’appartement du curé, le secrétariat, le bureau de la coordinatrice en catéchèse, deux salles de catéchisme permanentes, des salles de réunion et une cuisinette.

• La construction d’un immeuble de 24 logements avec parking souterrain dans le jardin de la cure.

• Une enveloppe de Fr. 300’000.– pour les travaux dans l’église Saint-François, y compris la création d’une chapelle de semaine.

• Une enveloppe de Fr. 300’000.– pour des travaux de rénovation (ventilation, hydraulique et peinture à la chaux notamment) dans l’église Saint-Pierre.

Les paroissiens ont massivement soutenu ce projet lors de l’Assemblée générale extraordinaire (121 voix pour, 3 contre et 3 abstentions) du 4 avril 2019.

La commune a, pour sa part, déjà préavisé favorablement le projet. Une demande préalable d’autorisation de construire pourrait être déposée à la fin de l’été.

Inauguration du «Chemin de Joie» le 28 avril 2019

Par Karin Ducret
Photos : Vincent HabiyambereTreize mosaïques, illustrant une étape du Chemin de Joie, évoquant notamment les apparitions du Christ ressuscité, ont officiellement été inaugurées ce 28 avril. Ces imposantes œuvres de tesselles, spécialement conçues et composées par le célèbre atelier d’art spirituel du Centre Aletti de Rome, ont été installées entre 2013 et 2019 sur les façades de la Basilique Notre-Dame, des églises et d’un temple à travers Genève et dans le jardin du Cénacle.

A l’occasion de l’inauguration, plusieurs groupes ont convergé à pied ou en transports publics vers le Cénacle, en partant de Champ-Dollon, Perly, Châtelaine ou du Petit-Saconnex ! Les paroissiens et paroissiennes de Chêne-Thônex aussi ont participé et se sont joints tout d’abord au groupe de Champ-Dollon, devant le chalet de l’association REPR (Relais Enfants Parents Romands), où ils ont médité ensemble devant la reproduction de la mosaïque « La Résurrection », puis ils ont marché jusqu’à l’église Saint-François de Sales (Chêne) : l’abbé Joël et d’autres paroissiens et paroissiennes les attendaient pour la méditation devant la mosaïque « Reste avec nous : deux disciples rencontrent le Ressuscité sur le chemin d’Emmaüs ». Un joyeux pique-nique tiré du sac a permis une pause bienvenue avant le départ à pied vers le Cénacle pour participer à la bénédiction de la mosaïque « Touchez-moi et regardez » par l’évêque émérite Mgr Pierre Farine et le vicaire épiscopal l’abbé Pascal Desthieux et à la présentation du Chemin de Joie par le P. Marko Ruonik, sj, directeur du Centre Aletti. Une célébration et un apéritif festif ont clos cette inauguration du Chemin de la Joie.

Angelina Auderset

Annoncer et partager sa foi: de vrais moments de bonheur

Propos recueillis par Thérèse Yang
Photo: Thérèse Yang 
Je me suis lancée dans la catéchèse alors que mon fils venait de faire sa première communion. Lors d’une rencontre pour parents, on m’a proposé de participer à une réunion de préparation de messe en famille. Cela m’a plu. Pendant des années, j’ai fait partie du groupe des messes en famille à Saint-Pierre. C’est là que l’abbé André Vienny m’a demandé si je voulais être catéchiste pour les classes enfantines. A ce moment-là, il y a environ cinq ans, le projet pilote pour la catéchèse œcuménique venait de débuter. J’ai accepté. J’ai fait la formation de catéchèse pour les classes enfantines au vicariat épiscopal. J’ai tout de suite été engagée pour ce projet pilote. Le temps a passé et j’ai senti le besoin d’aller plus loin, de connaître un peu plus Jésus, sa vie, et d’approfondir ma foi. J’ai alors commencé le parcours Galilée, en mars 2015. Une fois ce parcours achevé, j’ai continué avec le parcours de formation Emmaüs, qui vient de finir au mois de mars de cette année. 

Je suis très contente d’avoir fait ces deux parcours. Ils m’ont donné les connaissances nécessaires pour faire ce que je fais. Je me sens plus en confiance, plus rassurée pour être catéchiste. C’est aussi une très belle expérience de vie, des moments de partage entre nous, avec les formateurs et les autres participants. Ces parcours consistent principalement en rencontres de deux heures et demie environ en soirée, deux fois par mois pour le parcours Galilée et une fois par semaine pour le parcours Emmaüs. Le parcours Galilée a duré une année et demie (actuellement, il se fait sur une année) ; il est ouvert à tous ceux qui cherchent à mieux comprendre les fondements de leur foi. On a travaillé sur la Bible, on a fait un peu de théologie, un peu de spiritualité ; on a parlé de la prière, de saint Paul, d’une manière générale. Le parcours Emmaüs, d’une année et demie, est plus approfondi. Il s’adresse surtout aux personnes engagées dans la catéchèse. On a dû faire des travaux écrits. On nous a donné des outils pour l’enseignement. C’est aussi un travail sur soi, sur ce qu’on est, ce qu’on fait. C’est davantage que simplement suivre des cours : on est touché, on met un peu de soi lorsqu’on partage autour de notre foi, parfois entre rires et en toute amitié. 

C’est donc avec confiance que je fais ce que j’aime énormément : être catéchiste. J’aime être avec les enfants, les écouter, leur parler, partager avec eux la Parole de Dieu, témoigner de ma foi. C’est une joie, de vrais moments de bonheur. Cela me rappelle ma propre expérience de maman. Les enfants viennent vers vous ; ils ont besoin qu’on leur dise des mots gentils, qu’on les rassure. Ils ont parfois des paroles étonnantes, des prières qui nous touchent. C’est tout un apprentissage pour moi aussi. Etre catéchiste donne un sens à ma vie. Annoncer la Bonne Nouvelle aux enfants, les aider à découvrir la présence de Jésus-Christ dans leur vie : c’est le moteur de mon engagement. 

Un parcours Galiliée XI débutera au mois de septembre. Renseignements et inscription jusqu’à fin juin auprès du Service de Formation (formation@cath-fr.ch, 026 426 34 80).

Biographie

Angelina Auderset est d’origine portugaise. Elle a fait sa scolarité au Portugal et est en Suisse depuis 1990. Mariée, elle est maman de deux jeunes adultes de 24 et 21 ans qui sont actuellement aux études. Elle-même travaille à l’accueil du Centre scolaire de
Villars-Vert comme animatrice. Elle est aussi membre de l’équipe pastorale de l’UP Saint-Joseph et est engagée comme catéchiste dans les classes enfantines ainsi que dans les classes primaires de 3H, 4H et 5H. Elle s’est formée à la catéchèse en suivant les parcours Galilée et Emmaüs. 

Amours en Eglise

Marie et Didier vont se marier en 2020.

Trois couples, où l’un des conjoints au moins est divorcé et remarié, racontent leur parcours pour trouver une place en Eglise. Entre accompagnement et incompréhension, ils évoquent une institution d’où ils se sentent parfois exclus, «mais qui évolue».

Par Bernard Hallet
Photos: B. Hallet, Ciric
« J’aurais aimé porter une robe blanche et célébrer mon mariage à l’église », confie Michèle*. Alain* étant divorcé, cela n’a pas été possible. Un prêtre a béni leur union en présence des proches et des amis. « Cela n’a rien changé à ma foi. J’ai fait différemment, voilà tout. Mais il était important qu’il y ait quelque chose. »

Le prêtre leur avait expliqué leur situation par rapport à l’Eglise. Michèle et Alain n’ont pas essayé de changer les choses. « Les prêtres font ce qu’ils peuvent avec le droit canon. » Ils se souviennent d’une belle fête. Ils sont mariés depuis 21 ans.

Quelle place dans l’Eglise pour les couples complexes ?

Bien accompagnés

Une rencontre peut changer du tout au tout le rapport très sensible qu’ont ces couples dit « irréguliers » avec l’Eglise. Michèle reconnaît avoir eu une certaine appréhension lors de la discussion avec le prêtre pour envisager leur union. « Nous avons eu affaire à une personne à l’écoute et ouverte. » « S’il nous avait refusé une bénédiction, je ne sais pas comment nous aurions réagi », ajoute Alain. Les deux Valaisans s’estiment chanceux d’avoir été bien accompagnés. 

Dominique ne peut pas en dire autant. Au terme d’une union de vingt ans, qui a débouché sur un divorce, elle a rencontré un prêtre. « Il n’a pas trouvé les mots pour m’apaiser. » 

Elevée dans la foi, cette Jurassienne d’origine culpabilise d’avoir rompu un sacrement. Elle accordait en effet « une valeur immense au mariage ». Un rendez-vous avec un autre curé la plonge dans la détresse : « Il n’a pas du tout entendu ma souffrance. Il a été monstrueux. » Un contact avec une religieuse a ensuite atténué son amertume. 

Cette dernière l’a orientée vers un prêtre auprès duquel elle a trouvé de la sollicitude. 

Elle rencontre Philippe en 2000. « Pour nous c’était une évidence, le chemin continuerait ensemble », affirme-t-il. Lui aussi est divorcé mais sa situation vis-à-vis de l’Eglise ne l’affecte pas. Il n’avait plus mis les pieds à la messe depuis l’âge de 18 ans, même s’il a gardé la foi. Il y accompagne désormais sa femme avec plaisir et librement.

Malgré la volonté du couple de réunir quelques proches, le prêtre qui les accompagne accepte de bénir leur union mais, par souci de discrétion, en toute simplicité, sans officialité ni invités. La bénédiction n’aura finalement pas lieu. « Il ne fallait pas s’imaginer que ce serait un « deuxième » premier mariage. »

« Humiliée et blessée »

«Beaucoup de gens sont blessés par l’institution », affirme pour sa part Marie, qui s’est sentie humiliée, lorsqu’en 2015, un prêtre lui refuse la confession au motif qu’elle est deux fois divorcée civilement. En 2017, alors qu’elle était en retraite spirituelle, on lui refuse la confession et la communion. Vient la révolte. 

Elle a attendu un an avant d’en parler à un religieux. « Il a accusé le coup. » Le sujet est sensible, la blessure profonde. « L’Eglise ne vient pas vers les gens qui ne sont pas « dans les clous », alors ils se détournent d’Elle. Avec mes deux mariages, je me sens proche de la Samaritaine. » Elle estime que c’est une responsabilité de l’Eglise et de tous ses membres de faire preuve de miséricorde et de témoigner du Christ.

Le regard des autres

« Je continue à m’inquiéter du regard des autres lorsque je vais communier », reconnaît Dominique. Entre le Jura, le Valais et le canton de Vaud, avec Philippe, ils sont amenés à se déplacer et se trouvent rarement deux fois de suite dans la même église.
Ce qui les arrange. Outre la discrétion, ils recherchent également de belles célébrations. 

Pendant sept ans, Michèle et Alain sont allés à la messe dans le village voisin. « Par souci d’anonymat. » Ils ont préféré éviter l’église du village où ils habitent. « On nous aurait jugé si nous nous étions trouvés devant et que nous étions allés communier. J’en aurais sûrement fait autant », admet Alain. Ils sont revenus au village lorsque leur fils a commencé la catéchèse. Ils n’ont jamais essuyé de reproche de la part de la communauté.

Trop de pression

« J’étais profondément blessée et Didier m’a redonné confiance en l’amour humain », enchaîne Marie, qui va se marier avec lui en 2020, après un long cheminement. « Si je suis restée dans l’Eglise, malgré le manque de compassion de certains prêtres et un dogme peu centré sur l’Evangile, c’est uniquement parce que j’ai fait l’expérience de l’Amour du Christ. Ce ne sont ni le dogme ni la morale qui m’ont ramenée à la foi, mais l’amour de Dieu. »

Marie pense que les prêtres devraient oser le « non » à des couples qu’ils n’estiment pas prêts à une union devant Dieu. Selon elle, beaucoup passent devant le curé par tradition plus que par conviction religieuse.

La foi malgré tout

« Je me suis marié à l’église. Il y a quarante ans, on ne faisait pas autrement », coroborre Philippe. Dominique a connu son futur mari à l’âge de 14 ans. Elle a souffert de ce mot « divorcée » et s’est sentie stigmatisée. Elle serait heureuse de rendre service en paroisse, « mais après m’être assurée que je serais bien acceptée ». Elle a malgré tout gardé la foi. 

Depuis 2005, Alain et Michèle peuvent à nouveau communier et se confesser. L’accompagnement a porté ses fruits. Le curé lui a proposé le poste de sacristain. De son côté, elle s’est beaucoup impliquée dans le parcours de son fils, chante dans la chorale de la paroisse et fait parfois des lectures. 

Ecoute et compassion

Ils saluent l’initiative de Mgr Jean-Marie Lovey. L’évêque de Sion a en effet invité en septembre dernier des couples divorcés et remariés pour un échange. Une première dans le diocèse. Tous, l’évêque en tête, ont été surpris par les prises de parole. 

Mgr Lovey a rappelé la ligne de l’Eglise concernant les couples divorcés et remariés (voir encadré ci-contre). 

« Il a été extrêmement humble et a fait preuve d’une grande délicatesse. Nous avons eu de l’écoute et de la compassion », détaille Marie. Dominique a été étonnée : « On a réalisé que nous n’étions pas les seuls dans ce cas. »

Les uns et les autres reconnaissent que si l’Eglise a un peu évolué sur le sujet… avec la société, l’institution doit être moins dogmatique et plus à l’écoute. Ils comprennent la situation délicate des prêtres, entre miséricorde et dogme. « J’ai redécouvert la foi et je suis revenu à l’Eglise grâce à Marie », conclut Didier. 

*Prénoms fictifs

Mgr Jean-Marie Lovey: «L’accompagnement individuel doit être attentif»

Propos recueillis par Bernard Hallet
Photo: Bernard Hallet

Qu’en est-il exactement du mariage à l’église ?
Le droit de l’Eglise ne reconnaît qu’une forme de mariage valide entre baptisés : le mariage religieux, sacramentel, entre un homme et une femme, qui constitue une alliance durable, ouverte à la vie et dans la fidélité. C’est en tout cas l’objectif. Concrètement dans l‘histoire, les gens inscrivent leur vie de couple plus ou moins dans cette ligne.

Qu’est-ce qu’être divorcé et remarié implique concrètement en Eglise?
Il faut distinguer les personnes divorcées des personnes divorcées et remariées. Il y a une confusion systématique : on pense que les personnes divorcées sont excommuniées et n’ont donc plus accès à l’eucharistie. C’est faux.

Les personnes divorcées-remariées sont objectivement dans une situation irrégulière. Cela est un fait découlant du droit et non un jugement de valeur. Les sacrements sont des signes. Le mariage sacramentel, communion entre l’homme et la femme, est un signe qui renvoie à la communion entre Dieu et l’humanité. Ce dernier lien est indéfectible. Si un mariage est brisé par un divorce, il n’est plus adéquat à signifier une communion indéfectible.  L’eucharistie a aussi sa dimension de signe de communion, d’unité et d’alliance avec le Christ. Des personnes en situation de rupture, de division et de séparation poseraient un geste contradictoire en allant communier. Voilà pourquoi ce geste-là, sur le plan du droit, n’est pas possible à une personne divorcée et remariée.

Quelque chose de semblable concerne le sacrement du pardon. Le péché est une rupture d’alliance. La confession comporte la décision de renouer avec une alliance rompue et non pas de rester dans une alliance seconde, en contradiction avec le point de départ. Pour ne pas faire mentir le geste de l’absolution, le sacrement n’est pas, objectivement, accessible aux personnes divorcées et remariées. Mais attention ! Ce regard objectif, juridique ne dit pas le tout de la vie et surtout, dans le fond, ne résout pas grand-chose. Parce que la personne qui est dans cette situation de remariage et qui a toute sa liberté et son honnêteté intérieure souhaite parfois renouer – il y a une cassure humaine mais pas forcément une cassure avec le Christ – et nourrir ce lien de l’eucharistie et de la demande de pardon. Et puis se trouver divorcé-remarié est-ce une situation de péché permanent ?  C’est tout l’enjeu de l’accompagnement spirituel.

Tant que la norme ecclésiale reste à ce niveau, je pense que l’accompagnement individuel doit être attentif et permettre que des personnes ou des couples puissent vivre la démarche et aller, comme le dit Amoris Laetitia, jusqu’à la réception du sacrement. On peut souhaiter que cette norme évolue. Et – faut-il le préciser ? – le sacrement du mariage n’est pas non plus accessible aux personnes divorcées qui souhaitent se remarier.

Vous aviez dit en 2017 que l’accueil devait précéder tout jugement. Beaucoup de couples ressentent exactement l’inverse de la part de l’Eglise, et parfois de la communauté.
Cette question est tellement à fleur de peau puisque les gens s’investissent à fond dans une union ! Je comprends leur sentiment. Dans le cas où cela se passe mal, les dégâts humains et psychologiques sont si profonds qu’il ne faut pas ajouter de blessures. Il faut absolument distinguer ce qui est de l’ordre de l’objectif de ce qui est de l’ordre de la relation personnelle et subjective. Quand un mariage casse, c’est objectivement un drame et un échec. Indépendamment de tout jugement de valeur sur les personnes.

Des gens qui se sont engagés en toute connaissance de cause et en toute sincérité en espérant que leur union tienne et qui constatent que ce n’est pas le cas, doivent bien reconnaître l’échec. Ce mot désigne l’objectivité de la situation qui n’a pas tenu la promesse de départ. Cela ne désigne en rien la culpabilité ou la responsabilité de l’un ou l’autre ou des deux conjoints.

Objectivement, il y a des termes qu’il faut pouvoir employer pour désigner quelque chose de précis. Il y a ensuite toute la dimension d’accompagnement personnel qui doit être mise en place et qui doit primer sur le jugement. Il ne s’agit pas de juger mais d’accompagner et de comprendre. C’est pour cette raison que lorsqu’on parle de couples en situation dite «irrégulière», c’est objectif, ce n’est en aucun cas un jugement de valeur. La règle c’est que le mariage tienne. Dans le cas contraire, le couple est en dehors de la règle comme le joueur qui se trouve «hors-jeu». Ce n’est pas une faute morale.

Vous aviez évoqué en 2017 la formation des prêtres à l’accompagnement des couples. Qu’en est-il ?
Rien de spécifique n’est pour l’instant mis en place pour que des prêtres soient formés à l’accompagnement des couples. Il y a une sensibilisation d’autant plus large que je crois que beaucoup de prêtres prennent conscience que c’est la réalité d’un certain nombre de paroissiens et ils se rendent compte de la nécessité de s’intéresser à l’accompagnement. Un signe : dans les visites pastorales que j’ai pu effectuer, à trois endroits les agents pastoraux, prêtres et laïcs, ont prévu des rencontres entre des couples blessés et l’évêque. Il y a cette sensibilité à faire quelque chose pour que ces couples ne soient pas marginalisés.

Les couples présents à la rencontre du 1er septembre 2018, ont été recontactés et conviés à une rencontre avec l’abbé Vincent Lafargue, l’aumônier des Equipes Notre-Dame du secteur Valais. L’idée est de lancer une équipe “Reliance“, constituée de couples divorcés et remariés. Trois couples remariés sont intéressés et un quatrième couple est d’accord de les accompagner. Rien n’est encore décidé.

Quelle démarche doivent entreprendre les couples qui souhaitent un accompagnement pour rester en contact avec l’Eglise ?
Il n’y a pas de démarche particulière à effectuer. Ils doivent prendre contact avec le prêtre qu’ils connaissent, le curé de la paroisse. Beaucoup de prêtres font de l’accompagnement de couples dans ces situations particulières, indépendamment et bien avant Amoris Laetitia. Des prêtres n’ont pas attendu l’exhortation consécutive au synode sur la famille de 2015 pour effectuer cet accompagnement.

Je ne veux porter aucun jugement sur l‘accompagnement d’avant Amoris Laetitia. Sans doute cette exhortation apostolique a-t-elle cadré de façon plus claire les types d’accompagnement.

Beaucoup de prêtres accompagnaient et l’ont fait généreusement, en toute conscience et très bien avec plutôt un a prioride totale ouverture. Mais lisez attentivement Amoris Laetitia : l’exhortation met l’accent sur l’exigence du discernement et de l’accompagnement. Cela ne signifie pas, je le redis, «tous feux au vert». L’accompagnant doit prendre en compte une histoire des personnes, un couple et le réseau de relations de chaque conjoint, les enfants et les familles.

Certains se sont sentis humiliés lorsqu’ils ont évoqué leur situation conjugale lors d’un contact avec un prêtre et qu’on leur a refusé la confession et la communion.
Dans un état de blessure humaine, si on vient demander du secours, un appui et qu’on se voit mis sur la touche, je comprends vraiment que la personne puisse se sentir blessée de ne pas être accueillie. Je pense qu’une partie importante de l’accompagnement consiste à accompagner sans dire a priorique l’on est dans un état objectif de rupture d’alliance et donc «on ne peut rien pour vous» ni l’inverse, où tout le monde est le bienvenu sans aucun discernement. C’est une situation délicate. L’accompagnement consiste à éclairer la conscience des gens et non pas à prendre des décisions. Lorsqu’on signifie à quelqu’un : «Non je ne peux pas te recevoir dans le sacrement de pénitence ou de l’eucharistie», on prend une décision à sa place. Ce n’est pas de l’accompagnement pour que la personne, en conscience et en liberté intérieure, puisse se dire : «j’accueille en toute liberté cette limite momentanée qui m’est mise» ou bien : «Je comprends que je puisse intégralement participer à la vie de l’Eglise, y compris sacramentelle.»

Vous avez dit: «on s’est focalisés sur l’eucharistie, il y a beaucoup d’autres choses à vivre en Eglise pour les couples remariés.» A quoi pensez-vous ?
Tout baptisé nourrit sa foi non seulement de l’eucharistie mais aussi de la vie communautaire et de la Parole de Dieu. Il faut regarder dans cette direction. Qu’est-ce que la vie communautaire peut apporter à un couple divorcé et remarié ? Ou comment un couple peut-il s’intégrer dans la vie de la communauté locale, indépendamment de la participation à la communion ? Il y a des pistes importantes. La Parole de Dieu est très nourrissante. Comment se fait-il qu’on focalise tout sur l’eucharistie et si peu sur l’Evangile ? Qui reste un lieu de nourriture spirituelle et reste accessible à tous. Je pense à des cours bibliques, à une année pastorale avec des lectures d’un Evangile en compagnie de couples ou encore la lectio divina. Dieu sait combien de personnes ont retrouvé l’accès au Christ et à l’Eglise à travers la lectio divina ! Cela se vit dans beaucoup d’endroits et fait partie de l’accompagnement que l’on peut offrir. Beaucoup ne le savent pas.

Vous parlez de l’intégration dans la communauté. Parfois le jugement vient de la communauté. C’est très douloureux.
Il faut absolument éviter ce genre de jugement. La dernière des lettres anonymes que j’ai reçue aborde ces questions. Quelqu’un me dit à quel point il est scandalisé de voir des personnes distribuer la communion à des gens divorcés ou remariés. C’est un jugement sur des personnes impliquées dans un service de communauté et qui ont chacune leur histoire, pas forcément lisses ni parfaites. Qui sommes-nous pour juger le cœur des gens ?

Avez-vous été surpris par le nombre de personnes qui sont venues à la rencontre que vous avez organisée en septembre 2018 ?
Une belle surprise. Une quarantaine de personnes étaient présentes. Majoritairement des couples. Une deuxième surprise a été de voir le côté apaisé et serein de tous ceux qui se sont exprimés par rapport à ce qui a été monté en épingle sur les réseaux sociaux en ce qui concernait l’appellation de couples dits en situation «irrégulière». Le terme avait choqué un certain nombre de personnes. Voulant clarifier la situation, j’en ai parlé avec le groupe. Personne n’en a rajouté. Une personne présente a donné la clé de lecture en disant que si l’on parlait de situation «irrégulière», c’est parce qu’il y avait une règle.

La souffrance des gens est bien partagée. Je l’ai vu le 1erseptembre dernier. Une personne s’est exprimée ouvertement, libérant la parole de beaucoup qui se sont exprimés sur leur souffrance, sur leur sentiment d’être rejeté, souffrance de la part des familles où s’expriment des objections très fortes. Les histoires sont très personnelles, y compris dans la reconstruction du couple mais le sentiment d’être rejeté est largement prédominent. Certains couples se sont remariés il y a 20 ou 30 ans avec enfants et même petits-enfants et ont établi une structure de vie et qui a du sens tout de même!

On ne peut pas ne pas prendre en compte ces situations dans notre regard sur le couple lui-même dans son chemin spirituel.

Nous avons eu à faire à plusieurs situations : des couples divorcés et remariés de longue date et toujours engagés en Eglise. Des gens qui ont gardé un lien fort avec leur paroisse. Des couples ont tout quitté, tout abandonné et attendaient une ouverture et se sont réjouis de cette invitation. Pour la plupart, les gens attendent la possibilité de communier, c’est la plus grande attente exprimée. Si c’est perçu comme la seule manière d’être chrétien dans le monde d’aujourd’hui : aller à la messe et communier, le reste n’ayant pas d’importance, on risque de se trouver en porte-à-faux.

Lorsque vous rencontrez des couples remariés, que vous disent-ils ?
De manière assez unanime, ils ont une réaction d’incompréhension. Nous devons entendre que les gens ne comprennent pas. Ce qui ne simplifie rien dans la pastorale. Si les gens ne comprennent pas, à quoi bon exprimer des choses incompréhensibles ? A quoi bon continuer de bloquer les situations incompréhensibles ? Il faut aborder cette situation par un autre biais. Pastoralement, nous n’avons pas le choix. Parce que la pastorale est au service de la vie. Si nous sommes dans une situation de blocage, nous ne sommes pas dans l’élan et la dynamique de la pastorale. Cela pose une question très lourde et très difficile, pour les pasteurs, de l’accompagnement qui est au centre et au cœur de notre ministère.

Souvent les gens ont l’impression de se heurter à un mur.
Deux personnes en couple, chacune en instance de divorce, me disaient au sujet de la communion à laquelle ils aspirent : «Nous avons le sentiment d’être à un feu rouge et on attend qu’il passe au vert. L’élan est là, le moteur tourne.» C’est une belle image, il y a en effet quelque chose de cet ordre-là. Ils ont l’impression de se heurter à une impossibilité, alors que tout semble en place pour que ce soit possible. Comment passer au vert ? Faut-il sans discernement mettre tous les signaux au vert ? Ce serait l’anarchie. Comment accompagner ? Le critère du temps est important. Lorsque les personnes ont fait un long chemin de discernement et que le feu est toujours au rouge, on peut comprendre qu’il y ait une réelle incompréhension.

La grève des femmes

Par Nicole Andreetta
Photos: M. Mumenthaler

Sur le chemin de Rome.

Abus sexuels, abus de pouvoir… depuis plusieurs années les dérives du cléricalisme sont constamment dénoncées. Pourtant, l’Eglise peine à se remettre en question.

Face à cette inertie, la grève du 14 juin prochain est l’occasion de faire entendre la voix des femmes engagées dans l’Eglise.

Déjà, en 2016, un groupe de femmes, parti de Saint-Gall, s’était rendu à pied à Rome pour apporter au pape François une lettre demandant la parité dans l’Eglise au niveau des décisions. Mariette Mumenthaler est active dans l’Eglise de Neuchâtel : « Nous étions huit femmes et un homme à avoir parcouru la totalité du trajet (1200 km). Plus de 1500 personnes nous ont accompagnés sur de petits tronçons au cours de notre marche. Nous souhaitions remettre notre lettre en mains propres, au pape François. Malheureusement, malgré le soutien des évêques de Bâle et de Saint-Gall, la demande de le rencontrer ne lui est jamais parvenue, probablement stoppée par la Curie. »

Pour Catherine Ulrich, assistante pastorale dans le canton de Genève, la coupe est pleine : « Mes propres enfants ne comprennent plus qu’en tant que femme, j’accepte d’être discriminée, de ne pas avoir de place à l’autel ! Quelle image transmettons-nous aux jeunes que nous accompagnons ? Quelles que soient nos responsabilités, il se trouve toujours un homme au-dessus de nous. Tant que le pouvoir ne sera pas mieux partagé, les abus perdureront. »

Myriam Stocker est coordinatrice de la planification du diocèse de Lausanne Genève et Fribourg et première femme membre du Conseil épiscopal : « J’ai l’impression d’être parfois la femme alibi et surtout d’être très seule ! On fait AVEC parce que la femme est là… mais on ne fait pas toujours ENSEMBLE ! Je me sens souvent peu écoutée. »

Depuis la création du Réseau des femmes en Eglise, en 2016, qui compte à ce jour environ 60 personnes, Myriam ressent un peu moins cette solitude : « Particulièrement ces derniers mois avec les actions que nous menons. Jésus invite toujours à le suivre, mais pas à lui obéir… et il faisait passer la vie avant la loi ! Le 14 juin, nous revendiquerons la reconnaissance de notre travail, le droit à la parole, celui d’être écoutées ainsi qu’une participation significative de femmes dans les instances décisionnelles et de formation. »

Plus d’info sur:

https://www.diocese-lgf.ch/diocese/planification-pastorale/reseau-des-femmes-en-eglise.html

L’abbé Rémy Delalay se présente

Texte et photo par Rémy DelalayJ’ai grandi à Uvrier où j’ai vécu une enfance heureuse. J’ai un seul frère, mais une de mes grands-mères a eu 16 enfants et l’autre 10. J’ai donc de nombreux oncles, tantes, cousins et cousines et cela a aussi marqué ma vie. Adolescent, j’étais passionné par la pêche. J’ai fait mes plus belles méditations les pieds dans l’eau de l’une ou l’autre de nos rivières, seul au milieu de la nature. J’ai ensuite fait un apprentissage de commerce à l’Etat du Valais à Sierre. Puis, comme Pierre, Jésus m’a appelé à quitter ma canne à pêche pour devenir pêcheur d’hommes. J’ai fait mon école de recrue juste avant d’entrer au Séminaire du Diocèse de Sion et d’étudier à l’Université de Fribourg où j’ai fait une licence en théologie. Vers la fin de mes études, j’ai ressenti un fort attrait pour la vie monastique. Je suis donc devenu Bénédictin à l’Abbaye de Disentis dans la partie romanche du canton des Grisons, mais j’y ai bien plus appris l’allemand que le romanche. 

Après le noviciat, j’ai fait un Diplôme d’enseignement secondaire à l’Université de Fribourg. J’y ai été, durant l’année sainte 2000, aumônier des Moniales cisterciennes de l’Abbaye de la Maigrauge en basse ville de Fribourg, une des plus belles années de ma vie. J’ai ensuite enseigné quelques années dans l’école du Monastère. Puis ayant reçu une demande d’aide, j’ai accepté d’aller 4 ans au Monastère de Géronde à Sierre comme aumônier. Les Moniales Bernardines avait en effet besoin d’un prêtre. Ce fut un geste de solidarité envers une communauté féminine qui souhaitait pouvoir célébrer tous les jours la messe comme le sommet de leur journée monastique. 

Après 20 ans de vie monastique, j’ai décidé de me mettre au service des paroisses de notre Diocèse. Après 7 ans comme vicaire dans la Noble et Louable Contrée, avec habitation à Lens, je me réjouis de venir célébrer la gloire de Dieu avec vous et avec vous de semer à tout vent la Parole. Pour moi, le prêtre est un homme consacré au service de Dieu tout en étant au service des autres. Par la célébration des sacrements, il présente les hommes à Dieu et Dieu aux hommes. Il porte dans la prière les joies et les peines de ceux qui lui sont confiés. De plus en plus, le prêtre doit aussi être missionnaire. Il est un signe et un témoin de la présence de Dieu parmi les siens. Il est un prophète qui redit sans cesse au monde que Dieu est un Père aimant et non un juge cruel. 

Bien chers dans le Christ, vos prêtres ont besoin d’un certain soutien, d’un peu d’amitié, de confiance et de prière. Ils peuvent aussi être édifiés par la ferveur et la piété de leurs fidèles. Votre foi soutient et fortifie la nôtre. Les fidèles peuvent aussi offrir à leurs prêtres leur compréhension en face de certains de leurs inévitables choix et faire preuve de patience envers leurs défauts, faiblesses ou incapacités. Ensemble, nous sommes responsables de l’évangélisation et du témoignage donné. Que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse, à bientôt !

Spectacle à Isérables

L’affaire est dans le sac

Texte par Bruno SartorettiLa Thérésia propose, pour la troisième fois, une création musico-théâtrale.

Nous voici à nouveau sur les planches. Planches que nous avons installées sur la patinoire d’Isérables, au beau milieu de la forêt ! Lieu insolite, histoire insolite ! 

Sous le vocable « le sac à main de la bédjuasse ! », que se cache-t-il ? Une histoire simple qui fait place au rêve. Rêve de reconnaissance, rêve de nouveauté, rêve de retombées financières, rêve de pouvoir, rêve d’avenir plus souriant, rêve d’un monde plus écologique,…

A la suite d’une assemblée primaire, un groupe d’opportunistes crée l’association des amis de la hotte, car, comme tout le monde le sait, sinon vous le saurez, la hotte, c’est le sac à main de la bédjuasse ! 

L’idée vient d’une femme (Ida), avide de fortune, qui propose de faire du hobby de son mari (Alban), fabricant de hottes, un revenu bénéficiaire pour faire du pain quotidien, un gain quotidien. Se greffe à l’idée, la représentante de la commune (Mylène) qui tient à se montrer digne de la confiance et du regard bienveillant du Président (Régis) ! Voyant l’occasion trop belle, une entrepreneuse (Isabelle) et un ingénieur (Guy), saute sur l’occasion de faire des affaires juteuses et financières. Un bûcheron canadien (René) se dit que pour mieux s’intégrer, sa présence semble nécessaire, voire indispensable, car c’est lui qui connaît le mieux la forêt. Le décor est planté, si nous osons dire ! Au milieu de la forêt, les idées, les conflits, les intérêts vont voir le jour…

Parsemé de chants (la Thérésia), tel que la tactique du gendarme, Je veux, Parler Parler, La fête, le canon des arbres, Et moi et moi et moi, L’effet papillon, c’est la hotte… l’histoire suit son cours !

Laissez-vous emporter, le temps d’une soirée, dans un monde semi-imaginaire. Laissez vos cœurs et vos oreilles ouverts à une découverte nouvelle, celle du sac à main de la bédjuasse !

Dates et horaire 2019

28-29 juin à 20h30
30 juin à 17h
5-6 juillet à 20h30
7 juillet à 17h
Prix entrée : Fr. 25.–
Courses spéciales téléphériques : vendredi et samedi : 23h45; dimanche: 20h45
Petite restauration sur place.
Pour tout renseignement et pour réservation : 027 306 56 94

Qui suis-je pour juger?

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DR 
« Qui suis-je pour juger ? »
La phrase avait fait le tour du monde : lancée par le Pape aux journalistes dans l’avion au retour de l’un de ses voyages, elle s’appliquait aux personnes homosexuelles. Mais elle vaut bien évidemment pour toutes les situations considérées comme « irrégulières » au regard de la conception ecclésiale. « Qui suis-je pour me considérer dans une situation régulière ? », pourrions-nous aussi ajouter à la suite de l’évêque de Rome.

Injonction vigoureuse
« Ne jugez pas afin de ne pas être jugés ; car du jugement dont vous jugez on vous jugera. » (Matthieu 7, 1-2) Ces paroles de Jésus, préludant à la parabole de la paille dans l’œil du voisin mise en parallèle avec la poutre dans nos propres yeux (Matthieu 7, 3-5), ouvre le troisième chapitre du sermon sur la montagne (Matthieu 5-7). « Hypocrite, ôte d’abord la poutre de ton œil, et alors tu verras clair pour ôter la paille de l’œil de ton frère », conclut l’injonction vigoureuse du Christ. (Matthieu 7, 7)

Seul Dieu juge
Car « la lampe du corps c’est l’œil. Donc, si ton œil est sain, ton corps tout entier sera lumineux », affirme déjà le nouveau Moïse au chapitre précédent (Matthieu 6, 22-23). L’enjeu est donc de taille. 

Non seulement, il s’agit d’accueillir de manière inconditionnelle les « couples complexes » et chaque contexte particulier, sans poser d’appréciation extérieure. En effet seul Dieu juge, puisque lui seul peut sonder les cœurs et les reins et jauger les intentions profondes et le degré de justice de chacun(e). 

Non seulement il convient d’accompagner chaque union et chaque famille dans sa spécificité, de l’aider à opérer un discernement et d’intégrer toute personne dans nos communautés, ainsi que l’exhortation apostolique post-synodale Amoris laetitia (La joie de l’amour) nous y incite instamment (en son chapitre 8). Mais renoncer à porter un jugement sur les autres, c’est soigner son regard sur toutes choses et remplir ainsi son être entier de lumière. « Change ton regard sur les autres et le monde changera », propose fort justement un chant de Noël Colombier !

Pas de pause pour la Charité

Texte et photo par Anne-Marie ColandreaPour qui la dévotion mariale résonne dans les cœurs, le mois de mai est celui de toutes les grâces de la bienveillance maternelle de la Mère du Christ et Mère de l’Eglise. Nous lui confions également les temps forts de la catéchèse paroissiale. 

Ce mois de mai se conjugue de célébrations en célébrations, du premier pardon à la première communion, et pour les collégiens, au sacrement de la confirmation. Autant de rendez-vous rythmés par les retraites de préparation, l’engagement des catéchistes, des prêtres et des parents, autant de temps forts pour voir ces enfants et ces jeunes grandir dans la Foi. 

La communauté paroissiale retrouve, elle aussi, des élans de jouvence et d’émerveillement devant ces regards rayonnant de joie. Les enfants comme les jeunes se révèlent émus et touchés de vivre la réalité des sacrements qu’ils reçoivent. La grâce n’est pas un simple mot, le sacrement est un réel cadeau qui nourrit et révèle la relation du Seigneur avec chacun de nous. 

La paroisse Sainte-Thérèse a conduit 30 enfants à la fête du premier pardon, et 18 enfants pour leur première communion. Les parents ont répondu présents à chacune des réunions d’informations et d’échanges. Outre les informations des détails à connaître pour le jour J, ils ont volontiers répondu à l’invitation de partager leurs expériences, leurs attentes et leurs désirs pour accompagner leurs enfants sur le chemin de la rencontre avec le Christ. 

Après les bilans de l’année et les projets des activités pastorales à venir, nous nous approchons de la pause estivale, mais y a-t-il une pause pour la Charité ? Que ces temps forts partagés en paroisse, nous aident à retrouver notre temps de la rencontre avec Notre Seigneur.

L’Eglise soutient la grève des femmes

Le billet de Pascal Desthieux, vicaire épiscopal

Photo: DRLe 14 juin, les femmes manifesteront pour plus de respect et d’égalité salariale. Notre Eglise cantonale donnera un jour de congé payé aux femmes (ainsi qu’aux hommes qui souhaitent être solidaires de cette grève et y participer).

C’est l’occasion de faire un point sur l’engagement et la responsabilité des femmes dans notre Eglise. La situation est paradoxale : si les femmes sont majoritaires dans les assemblées et services d’Eglise, elles sont absentes dans les postes à hautes responsabilités, confiés la plupart du temps à des cardinaux, évêques ou prêtres. Nous espérons que la réforme de la Curie, qui arrive à terme, donnera prochainement la possibilité à des femmes de présider des dicastères. Un laïc préside actuellement le Dicastère de la communication, ce qui semblait encore impensable il y a quelques années.

Et à Genève ? Sur les 14 services (comme la formation, le catéchuménat, la pastorale des jeunes…) et aumôneries (des hôpitaux, prisons, requérants d’asile…), 13 sont sous la responsabilité de femmes. Certaines sont à la tête de services importants, comme la pastorale de la santé qui engage une quinzaine d’aumôniers et supervise des dizaines de bénévoles.

Qu’en est-il des salaires ? Il n’y a pas de différence de salaire entre les hommes et les femmes, et à formation égale, une assistante pastorale gagne plus qu’un prêtre. 

Certes, les paroisses et les équipes pastorales sont sous la responsabilité de curés, et donc d’hommes. Mais nous allons franchir un pas cet été en confiant les trois paroisses de l’Unité pastorale Salève à une assistante pastorale, tandis que le jeune prêtre Fidei Donum, qui viendra de Guinée pour se mettre au service de ces paroisses, sera nommé vicaire (et non curé).

Vous voyez, on avance, mais il y a encore bien du chemin à faire. Voilà pourquoi notre Eglise soutient la grève des femmes du 14 juin !

En pleine tempête

Par Geneviève de Simone-Cornet
Photo: Jean-Claude Gadmer« Peut-être les abus sexuels sont-ils la seule issue que le Saint-Esprit ait trouvée pour nous bousculer, donner un coup de pied dans la fourmilière et nous obliger à nous demander : « Crois-tu vraiment à l’Evangile ? Que fais-tu de lui ? Es-tu miséricordieux ? Prends-tu vraiment soin des enfants, des petits ? » Car le Christ s’est fait petit pour rejoindre les petits. »

Ces questions, je les ai entendues posées un matin sur les ondes de RCF par Marie-Jo Thiel, qui a publié en mars « L’Eglise catholique face aux abus sexuels sur mineurs » (Bayard). Dans la crise que traverse notre Eglise, je les ai reprises à mon compte. Et j’invite chacun à les méditer. Elles devraient être le cœur de la prière de tout chrétien qui se met devant Dieu en vérité en ce moment où la barque de l’Eglise est secouée par des flots d’une violence inouïe.

Marie-Jo Thiel est médecin et théologienne. Dans un livre de référence, elle examine les enjeux historiques, sociétaux, juridiques, psychologiques, éthiques et théologiques des abus sexuels commis par des hommes d’Eglise sur des mineurs pour tenter de comprendre ce qui s’est passé, l’analyser et tracer des pistes pour l’avenir. C’est à la fois rude et salutaire.

Mais, si le sujet est grave, l’auteure termine sur une note d’espérance : « J’imagine une Eglise plus juste, une Eglise réellement peuple de Dieu, respectueuse de tous ses fidèles, une Eglise inclusive qui sait valoriser l’expertise laïque, une Eglise qui donne envie d’en être, de s’y engager, une Eglise évangélique qui sait annoncer à temps et à contretemps la bonne nouvelle du Dieu Amour fait homme ; une Eglise qui offre l’Esprit du Père et du Fils et en lui s’accueille levain dans la pâte humaine ».

Si nous retroussions nos manches pour la construire, cette Eglise, dans nos familles, nos milieux de travail, nos communautés ? Nous découvririons que, loin de se replier sur les sacristies, l’Eglise a vocation d’être « levain dans la pâte humaine ». Et l’Eglise c’est nous, tout homme, toute femme qui prend l’Evangile au sérieux.

Alors oui, les vagues nous éclabousseront, la tempête se déchaînera, le vent nous emportera. Alors oui, la crise fera son œuvre en nous, creusant dans les profondeurs. Mais c’est « dans les profondeurs de la vie nourrie d’Esprit que la nouveauté peut surgir, que la vie germe, que le rêve prend racine », nous dit Marie-Jo Thiel. Pourquoi avoir peur ? Le Christ est avec nous dans la barque.

«Prie et travaille»

Sœur Marie-Paule est cellérière de la communauté des Bernardines à Collombey. Un monastère qui produit des hosties et gère une sonothèque, mais où l’essentiel reste la prière.

Texte et photos par Nicolas MauryTablier bleu sur son habit de religieuse, Sœur Marie-Paule examine une plaque dont la cuisson vient de se terminer. « Il n’y a pas de recette miracle », note celle qui est cellérière de la communauté des Bernardines depuis onze ans. « Une hostie est composée d’eau et de farine, laquelle est un élément vivant qui ne se comporte pas toujours de la même manière. Il faut aussi un peu de savoir-faire. »

Si la manufacture d’hosties fait la réputation du monastère qui surplombe Collombey, elle n’est pas l’activité principale de cette congrégation de huit sœurs. « La raison d’être d’une communauté monastique est de louer le Seigneur et d’intercéder pour les gens qui nous entourent. Ensuite, il faut bien subvenir à nos besoins ! » D’où une Règle qui prévaut, celle de saint Benoît. « Ora et labora, qu’on peut traduire par prie et travaille. Notre labeur a deux objets : subvenir aux besoins de la communauté et être un soutien pour les gens qui sont dans le besoin. C’est ce que nous essayons de vivre ici. »

Lever avant l’aurore

Chaque matin, le réveil sonne à 4h25, « pour que je puisse avoir une chance de me lever à 4h30 », sourit Sœur Marie-Paule. « Nous commençons la journée avec le premier temps de prière : les vigiles, qui est aussi le plus long et le plus apprécié. Débutant à 5h, il dure une quarantaine de minutes. » Le petit-déjeuner et la Lectio Divina, de 6h à 8h, suivent dans la foulée. « On nourrit l’esprit avant le corps. Moi, c’est ce qui me permet d’assumer les aléas du quotidien. C’est un temps béni, où nous ne sommes pas assaillies de choses matérielles. »

L’office des laudes à 8h, puis la messe à 8h30 précèdent le temps de travail qui débute vers 9h30. « Si je travaille aux hosties, en général je fais la pâte le jour qui précède la cuisson. Sur l’année, il est difficile d’estimer la quantité réalisée. Mais en 2018, nous avons utilisé 3,6 tonnes de farine. »

La main à la pâte

Comme la production comporte plusieurs étapes, les compétences de chacune sont mises à profit. « Les sœurs qui ont 80 ans ne peuvent plus manipuler un sac de 25 kg. Par contre, elles peuvent gérer le tri et le conditionnement. Tout le monde est ainsi concerné. » Et ce, même au-delà de la communauté. « Elvira Morard est une laïque qui nous épaule », indique Sœur Marie-Paule en désignant une femme s’occupant des plaques. « Nous la considérons comme une des nôtres ! » 

La fabrication s’apparente à celle des gaufres. « Le sucre en moins ! La clef, c’est l’humidité. La cuisson finie, les plaques sont humidifiées à 80 % dans une chambre spéciale. Cela permet la découpe. » Une fois conditionnées, les hosties sont envoyées dans les paroisses du diocèse de Sion.

Elvira Morard et Sœur Marie-Paule examinent une plaque d’hosties.
Elvira Morard et Sœur Marie-Paule examinent une plaque d’hosties.

Alors que midi approche, les Bernardines se préparent pour sexte, office qui précède le repas. Suit un temps de pause jusqu’à 14h30 et none, puis le labeur reprend jusqu’aux vêpres (17h15). « Une autre partie de notre activité est liée à l’Etoile sonore. Cette sonothèque permet de proposer des livres audios aux personnes incapables de lire. » Des ouvrages qu’il s’agit d’enregistrer. « Deux de nos sœurs s’en chargent, de même qu’une cinquantaine de bénévoles externes. Pour moi, nos deux activités ont beaucoup en commun. La lecture permet de s’ouvrir et de créer des liens. Tout comme la communion ! »

Après les vêpres, la journée est déjà bien remplie. « Certaines sœurs vont se coucher à 19h, moi parfois un peu plus tard. » Si, à l’écouter, Sœur Marie-Paule n’a pas une minute à elle, elle dit ne pas avoir l’impression d’être stressée. « La vie monastique nous apprend à passer rapidement d’une chose à l’autre. Si je mets 20 minutes pour y parvenir, je ne vais pas m’en sortir. On acquiert au cours du temps la capacité d’être vite opérationnelle. » Et de plaisanter : « Ce qui est sûr, c’est que je ne suis pas menacée par le chômage ! »

Un agenda bien rempli

4h30 –> Réveil
5h –> Vigiles, temps de prière
6h –> Petit déjeuner et Lectio Divina
8h –> Laudes
8h30 –> Messe
9h30 –> Travail en atelier
12h –> Sexte, puis repas
14h30 –> None
14h45 –> Travail en atelier
17h15 –> Vêpres
Le soir –> Complies

Témoignages d’auxiliaires de l’eucharistie

La joie d’être auxiliaire de l’eucharistie

jacky-cheseauxTexte et photo par Véronique Denis

La rencontre avec Jacques Cheseaux, « Jacky » (c’est ainsi qu’on le surnomme à Leytron) a eu lieu au Home les Fleurs de Vignes. Il venait de raccompagner dans leur chambre plusieurs résidents qui avaient participé à la méditation du chemin de croix.  

Jacky est très heureux d’être auxiliaire de l’eucharistie. Cela fait près de 30 ans que semaine après semaine, il rend visite aux personnes qui ne peuvent se rendre à l’église les dimanches ou les jours de semaine, pour leur apporter la communion. Il a ainsi collaboré avec plusieurs curés et il se plaît à tous les nommer, dans l’ordre : les abbés Jean-Pierre Zufferey, Luc Devanthéry, Bernard Dubuis, Martial-Emmanuel Carraux, Marie-Joseph Huguenin, Frédéric Mayoraz, Robert Zuber et Bruno Sartoretti. 

Ce qui compte pour lui, c’est la joie de pouvoir apporter le Corps du Christ et tant qu’il aura la santé, pour rien au monde, il ne cèdera et abandonnera ce service. Il rend grâce d’être « un ouvrier heureux dans la vigne du Seigneur. » 

Interview d’Edith Fort, auxiliaire de l’eucharistie depuis de nombreuses années

Texte par Sarah Roux

Qu’est-ce qui te motive dans ton activité d’auxiliaire de l’eucharistie ?
Ce qui me motive c’est de pouvoir permettre aux personnes qui le souhaitent de recevoir le Christ et goûter ainsi à la joie profonde que procure l’hostie. En apportant l’eucharistie à des personnes qui ne peuvent plus se déplacer jusqu’à l’église pour les messes, j’ai le sentiment de rendre encore plus concret le lien qui existe entre elles et le Christ.

Quelles sont les joies et les difficultés rencontrées ?
Chaque eucharistie vécue est pour moi une joie. Cette joie est énorme et va dans les deux sens. J’ai à la fois l’impression de pouvoir faire un cadeau à la personne qui désire recevoir l’hostie et à la fois c’est un cadeau que je reçois quand je vois l’effet qu’elle procure sur les personnes qui la reçoivent. Elles sont tout de suite plus sereines, plus en paix et profondément joyeuses. Cet Amour que je transmets, je le vis en même temps. Ce sont toujours de riches moments de partage lorsque j’apporte la communion à domicile.

Quant aux difficultés rencontrées, elles sont plutôt de l’ordre de la confiance en soi. J’ai beaucoup réfléchi avant d’accepter de devenir auxiliaire de l’eucharistie. Je me suis demandé si j’allais être capable et à la hauteur de ce qu’implique le fait d’être auxiliaire de l’eucharistie, si j’étais suffisamment digne d’une telle « tâche »… Puis j’en ai parlé avec une amie qui donnait déjà la communion à domicile et qui m’a rassurée sur mes capacités à me faire proche des gens et m’a dit à quel point c’était une expérience enrichissante. Depuis toutes ces années, je ne regrette pas d’avoir franchi le pas et d’être devenue à mon tour auxiliaire de l’eucharistie.

Au service de Dieu comme auxiliaire de l’eucharistie avec André Roduit, 24 ans

andre-roduitTexte et photo par Alessandra Arlettaz

Aujourd’hui, je suis allée à la rencontre d’André. Avec lui, je me suis intéressée à son engagement en tant qu’auxiliaire de l’eucharistie.

Il y a quelques mois, il est allé trouver M. le Curé Zuber afin de se mettre au service de la paroisse. Il était important pour lui de rendre à la paroisse ce qu’elle lui avait donné.

Il explique qu’il a la chance d’avoir reçu la foi dans sa famille et notamment reçu une partie de cette dernière par la paroisse. Il trouve que la paroisse est importante, c’est le vivre ensemble avec toutes les générations confondues, se soutenir les uns les autres.

Quoi de mieux pour remercier de ce merveilleux cadeau de la foi reçue que de se mettre au service en étant le serviteur de l’eucharistie ? Ce service il le rend sous le mandat du prêtre donc selon le besoin de la communauté. Ce qui est important, c’est d’être juste le serviteur dans le don de l’eucharistie, le don de Dieu à l’autre.

Pour lui recevoir l’eucharistie est une chose merveilleuse ainsi il est d’autant enrichissant d’en être le serviteur.

Je conclus cet article en remerciant André d’avoir pris le temps de s’engager dans notre paroisse, d’y mettre toute sa joie et sa bonne humeur.

Son engagement nous rappelle que Dieu est là pour tout le monde.

Regard sur Marie

Par Marc Passera
Photos: DRmarieMarie occupe une place importante dans la vie des chrétiens. Au long des siècles diverses formes de dévotion mariale sont apparues et ont accompagné de nombreuses communautés. Je garde un souvenir ému d’une paroisse des montagnes de Calabre qui, n’ayant plus de prêtre se retrouvait quotidiennement pour la récitation du chapelet. La foi en Christ y était vécue en profondeur, enracinée de manière solide et éclairant la dureté de la vie. Mais j’ai éprouvé des réserves devant certaines manifestations de spiritualité où Marie apparaissait sans Jésus et vénérée à la manière d’une déesse provoquant parfois une exubérance malsaine. J’ai été choqué par la prière lue dans un sanctuaire qui demandait à Marie « de nous libérer du bras vengeur de son Fils »… Je sais aussi que le thème est délicat dans le dialogue avec la Réforme, même si la lecture du texte rédigé par le Groupe des Dombes 1 m’a aidé à mieux situer la question et à apprécier l’effort d’une approche commune. Dans son exhortation apostolique Marialis cultus, Paul VI avait déjà offert de précieuses indications et insisté sur la dimension « biblique, liturgique, œcuménique et anthropologique du culte marial » 2.

C’est qu’il s’agit d’un thème difficile pour les théologiens. Certains ont recherché le moindre signe se référant à Marie dans le texte biblique, chez les Pères et dans la Tradition de l’Eglise, mais pour ne développer qu’une dimension dogmatique ou apologétique et parfois polémique. D’autres, la mettant en relation exclusive au mystère du Christ risquent de la réduire à pur symbole. On sait que Vatican II, reprenant une longue réflexion médiévale 3 a conclu son document sur l’Eglise par un chapitre sur « La bienheureuse Vierge Marie, mère de Dieu dans le mystère du Christ et de l’Eglise » 4). Mais pour les théologiens catholiques, il sera difficile d’insérer Marie dans leur réflexion sur l’Eglise. On assiste toutefois, de nos jours, à un nouvel élan qui cherche à dire la foi au féminin et qui pose sur Marie un regard nouveau.

C’est petit à petit que Marie va prendre sa place dans la vie de l’Eglise. Bien sûr, il y a la Marie des Evangiles, en Luc surtout. Jean la nomme toujours Mère. Il y a la Marie des Apocryphes 5. Il y a aussi les expressions d’une foi qui éprouve le besoin de se dire de manière commune et qui cherchera les mots que les grands Conciles feront siens, comme quand à Ephèse en 431 elle est proclamée Théotokos. Mais il y a surtout la foi d’un peuple croyant, le sensum fidei ou sensum fidelium qui se sent proche d’elle parce qu’il sait qu’elle est proche de lui.

En effet, c’est en Marie que le Verbe par qui « tout est venu à l’existence » (Jn 1, 3) « s’est fait chair et a habité parmi nous » (Jn 1, 14). Elle a écouté le Verbe-Parole, elle l’a accueilli et mis au monde. Désormais, Dieu se rend visible sous les traits d’un enfant qui grandit et d’un homme qui donne sa vie. Le « Dieu que personne n’a jamais vu » (Jn 1, 18) n’est pas une idée, il est l’un de nous. Cela, c’est l’œuvre de l’Esprit. Marie est Mère parce que fécondée par le Père. Elle « retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur » (Lc 2, 19) allant ainsi au cœur du mystère. L’expérience que vit Marie est unique, mais elle est aussi invitation à s’inscrire dans ce dynamisme de maternité. C’est ce que vit Joseph qui accueille Marie et ce que le Père accomplit en elle. Comme Paul, il peut dire « je tombe à genoux devant le Père, de qui toute paternité au ciel et sur la terre tient son nom » (Eph 3, 14-15). Vrai homme, Jésus donne à tous de vivre de la vie de Dieu. En complicité avec Marie et en chantant avec elle le Magnificat, c’est le mystère qu’exprime la véritable dévotion mariale.

1 GROUPE DE DOMBES, Marie dans le dessein de Dieu et la communion des saints, Paris, 1999
2 Cf. Exhortation apostolique Marialis cultus, publiée le 2 février 1974, section 2
3 Cf. entre autres de LUBAC, Henri, Méditation sur l’Eglise, Paris 1953 qui jouera un rôle important à Vatican II
4 LG 8
5 NORELLI, Enrico, Marie des apocryphes. Enquête sur la mère de Jésus dans le christianisme antique, Genève, 2009 

Fake news familiales?

On parle beaucoup des «fake news», ces fausses informations qui trompent ceux qui les écoutent et sapent la confiance. En famille aussi, la tromperie altère les relations. Petites pistes pour que le mensonge n’ait pas le dernier mot.

Par Bertrand Georges
Photo: DR• Lorsque l’enfant découvre la possibilité de mentir, la tentation est grande d’en user, car au premier abord, on peut trouver cela utile. Dans ce domaine comme dans d’autres, l’exemple est la meilleure école : s’ils perçoivent que leurs parents ne sont pas francs, les enfants ne comprennent pas pourquoi on exigerait cela d’eux. 

• Celui qui ment le fait pour se valoriser, pour cacher quelque chose qui lui fait honte, ou par peur si une faute ou un manquement passé a entraîné une punition disproportionnée. Sans doute vaut-il mieux montrer que l’on a détecté le mensonge, en parler et souligner l’importance de vivre en vérité, plutôt que de sanctionner trop vertement. 

• Si le mensonge entame la confiance, la confiance, au contraire engendre l’authenticité : « Lorsque quelqu’un sait que les autres ont confiance en lui et valorisent la bonté fondamentale de son être, il se montre alors tel qu’il est, sans rien cacher. Celui qui sait qu’on se méfie toujours de lui, qu’on le juge sans compassion, qu’on ne l’aime pas de manière inconditionnelle, préférera garder ses secrets, cacher ses chutes et ses faiblesses, feindre ce qu’il n’est pas », dit le pape François 1.

• Il est important de ne pas enfermer l’autre (ou soi-même) dans un travers. Un mensonge ne fait pas irrémédiablement un menteur. L’Espérance nous permet de croire en un progrès possible. « Une famille où on se refait toujours confiance malgré tout permet le jaillissement de la véritable identité de ses membres et fait que, spontanément, on rejette la tromperie, la fausseté ou le mensonge2. »

• C’est en contemplant Jésus, Chemin, Vérité et Vie, et en lui demandant sa grâce que l’on progresse dans une attitude de franchise. 

• Le sacrement de réconciliation, source de pardon, de paix, de conversion et de guérison, donne la grâce de nous pardonner à nous-même et aux autres, et de vivre en vérité.

1 Amoris Laetitia 115
2 ibidem

Lorsque l’enfant découvre la possibilité de mentir, la tentation d’en user est grande…
Lorsque l’enfant découvre la possibilité de mentir, la tentation d’en user est grande…

Aidez un jeune, ça peut vous rendre service!

Par Valérie Ugolini, responsable du service d’aide aux familles (Croix-Rouge)
Photos: DR

Marie-Josèphe Dénervaud, la coordinatrice du projet.
Marie-Josèphe Dénervaud, la coordinatrice du projet.

Le projet Habiter-Aider est parti du constat suivant : beaucoup de jeunes cherchent des logements et n’ont pas toujours les ressources financières pour payer un studio. Par ailleurs, l’idée de vivre seuls ne les enchante pas toujours. D’un autre côté, les seniors ont parfois besoin d’aide pour des petits services et ne savent pas à qui s’adresser. Nombreux sont ceux qui se sentent aussi seuls dans leur appartement trop vide. Dès lors pourquoi ne pas combiner les besoins des uns et des autres ? Le fonctionnement du projet est simple : un senior met à disposition un logement à un étudiant en échange de services définis ensemble. Il n’y a pas d’échange monétaire, sauf parfois quelques sous pour participer aux frais. La coordinatrice du projet de la Croix-Rouge fribourgeoise cherche et met en lien seniors et étudiants, participe à la signature du contrat et reste en contact régulier avec le tandem durant toute la durée de la cohabitation. Marie-Josèphe Dénervaud, bénévole très engagée dans l’Unité pastorale Notre-Dame, est aussi coordinatrice du projet Habiter-Aider et accompagne les étudiants et seniors durant leur colocation

Marie-Claire et Hélène
Marie-Claire et Hélène

A 96 ans, Marie-Claire s’est décidée à accueillir pour la première fois une étu­diante chez elle. Il faut dire qu’avec ses quatre enfants, ses neuf petits-enfants et dix arrière-petits-enfants, elle a toujours eu l’habitude d’avoir de la vie dans sa maison. Même si elle est encore très autonome, Marie-Claire, malvoyante, est contente d’avoir un peu d’aide et de la compagnie. Hélène, 21 ans, lui fait des courses, l’aide à utiliser son Ipad, lui lit le journal, trie le courrier, etc. Une ou deux fois par semaine, elles préparent un souper qu’elles partagent ensemble. Et puis, le soir, avant d’aller se coucher, Hélène va toquer à la porte pour vérifier que tout va bien. Pour Hélène, qui étudie le travail social, cette cohabitation est une très belle expérience : entre elles, le feeling a tout de suite passé !

Pour Francine, une autre senior de 75 ans qui participe au projet depuis 4 ans, pas question d’héberger des jeunes filles ! Elle ne choisit que des étudiants « parce qu’ils sont moins compliqués que les filles et passent moins de temps à la salle de bain ». Francine demande à Joshua, l’étudiant zurichois, de l’aider au jardin, de nettoyer la salle de bain et de partager un repas par semaine avec elle. Une fois ou l’autre, Francine, grande amatrice de peinture et de musique, a essayé d’initier son colocataire à la peinture ou au tango argentin.Nous sommes à la recherche pour le mois de septembre de logements chez des seniors dans le Grand-Fribourg : renseignements sans aucun engagement auprès de Valérie Ugolini au 026 347 39 79 (tous les matins, 7h30 à 11h30).

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