Communauté solidaire

Dominique Tornay, épouse de Jean-Gabriel et maman de trois enfants, tombe gravement malade. Immédiatement, un réseau de solidarités se mobilise pour les aider. Témoignage. 

Propos recueillis par Bertrand Georges
Photo: DR« Le 18 septembre 2018, j’apprenais que j’avais une tumeur cancéreuse dans un sein. Il a fallu l’enlever au plus vite et attendre les résultats des analyses pour connaître la suite des traitements », explique Dominique Tornay, maman de trois enfants.

« Très vite, nous avons pris cons­cience que nous aurions besoin de soutien spirituel et matériel. Nous avons alors pris l’option d’informer notre entourage de la situation. « Vous pouvez, prier pour nous, et si vous avez quelques disponibilités pour nous donner un coup de main, elles seront les bienvenues. » En deux jours, un réseau incroyable s’est organisé pour nous apporter des repas, faire les lessives, prendre les enfants après l’école, les conduire à leurs activités ! Nous étions ébahis et bouleversés par tant de générosité et d’organisation ! Nous avons alors vécu le fait que la communauté paroissiale n’était pas seulement une communauté du dimanche où l’on vient prier sans se préoccuper des autres, mais une vraie communauté où les membres se soutiennent et s’entraident. Quel cadeau ! De même pour les familles du village rencontrées au travers des enfants : elles n’étaient pas de simples connaissances mais des amis sur qui nous pouvions compter. 

Nous avons expérimenté que le Seigneur ne donne pas la souffrance, Il vient l’habiter de Sa présence et utilise ses enfants, croyants ou non, pour nous le montrer. Quelle grâce ! Cette maladie nous a également permis de vivre cette parole de Jésus : « Demandez et vous recevrez. » Dans notre pays, il y a souvent beaucoup de pudeur, de peur de déranger, de se mêler de ce qui ne nous regarde pas. Mais en même temps, les gens ne peuvent pas deviner nos besoins et souvent ne demandent qu’à aider ! Alors, osons demander du soutien ! Nous contribuerons ainsi à faire grandir la charité.

La joie après l’épreuve
Après un mois de grande inconnue sur l’étendue du cancer, nous apprenions la magnifique nouvelle que tout avait pu être enlevé à l’opération et qu’un traitement hormonal devait suffire à enrayer totalement le mal. 

Pour remercier toutes ces personnes, nous avons organisé une fête ! Quelle joie de voir tous ces visages rassemblés ! Notre cœur était dans l’action de grâce. »

Les «pauvres du Seigneur» (Sophonie 2, 3)

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DR
Si le pape François réaffirme l’option préférentielle de l’Eglise catholique en faveur des pauvres (voir La joie de l’Evangile, n. 186-216), c’est qu’il s’agit d’une notion biblique et théologique avant d’être sociologique. Dans l’Ancien Testament, les « pauvres du Seigneur » constituent une catégorie au sein du peuple, porteuse des promesses de l’Alliance parce que disponible à l’action de Dieu : « Cherchez le Seigneur, vous tous, les humbles du pays, qui accomplissez sa loi. Cherchez la justice, cherchez l’humilité : peut-être serez-vous à l’abri au jour de la colère du Seigneur. » (Sophonie 2, 3)

Les pauvres (anawim en hébreu) représentent les Israélites fidèles à la volonté de Dieu, les justes comme Marie et Joseph, Anne et Siméon. Ils constitueront le petit reste d’Israël, le germe dont le Seigneur fera sa parure de gloire (Isaïe 4, 2-3). Souvent, ils sont victimes des abus de pouvoir des puissants, des responsables politiques et religieux ou des riches et des magnats, dont le Magnificat chante le renversement (Luc 1, 51-52).

Prophètes et pauvreté
Les prophètes ne cessent de réclamer justice pour les faibles, les petits et les indigents auprès des autorités et de Dieu lui-même (Amos 2, 6-7), et le Deutéronome établit une législation humanitaire pour le respect de leurs droits (24, 10s). Avec les derniers prophètes, comme Sophonie, le vocabulaire de la pauvreté prend une coloration également morale et spirituelle. C’est aux pauvres que sera envoyé le Messie (Isaïe 61, 1). Lui-même sera opprimé (les chants du Serviteur souffrant dans le deuxième Isaïe), doux et humble de cœur (Zacharie 9, 3). Jésus se présente comme tel (Matthieu 11, 29) et il nous invite ainsi à la pauvreté de cœur pour entrer dans le bonheur du Royaume, déployé par les Béatitudes (Matthieu 5, 3).

Face au World Economic Forum de Davos et au G8, l’Evangile et la tradition nous invitent au détachement heureux et à l’abandon dans les bras du Père qui seul peut nous combler.

Pauvreté et solidarité

« Celui qui dit qu’il aime Dieu qu’il ne voit pas, et qui n’aime pas son frère qu’il voit est un menteur. » (1 Jn 4, 20)

Texte par Pierre Ançay
Photo: Gabrielle Ançay« Prendre la voie de la solidarité, c’est de construire des ponts et non des murs ! » (Pape François : Angelus du 09.11.2014)

Pauvreté et solidarité : deux « mots » étroitement liés ? Pas si sûr !

De tout temps et, pratiquement, dans chaque société, « les sages » ont invité les populations dans lesquelles ils vivaient à partager, à mettre leurs biens en commun et à se préoccuper des plus faibles. 

Nous, chrétiens, avons très souvent entendu dire de manière tout à fait explicite que pour rendre notre monde meilleur, plus humain, plus fraternel, plus solidaire, le « champ » de la solidarité devrait être au moins aussi étendu que celui de la pauvreté ! 

Il existe autant de formes de pauvreté (physique, matérielle, affective, morale, etc.) que de formes de solidarité (dans les domaines de la santé, de l’économie, de la politique, de la vie sociale, spirituelle, etc.). 

Lorsque la question de la solidarité est abordée, très souvent est évoquée la trop « simplissime » et « déresponsabilisante » maxime « on ne peut pas porter toute la misère du monde sur ses épaules » !

Lors d’une conférence dont le thème portait sur « la charité », le cardinal André Vingt-Trois déclarait : « Pour nous, chrétiens, notre manière de vivre notre foi dans une société plurielle, c’est d’abord de manifester par notre action, par notre engagement, par notre motivation particulière, que la foi qui nous anime définit une manière d’être et une relation avec nos frères. »

Dans le même sens, le pape François disait que « … les personnes dont la situation nécessite l’aide n’ont pas seulement besoin de ”prières” mais aussi de ”bras” ». Il invitait ainsi chacune et chacun d’entre nous à faire, en conscience pour le prochain, non seulement ce que nous pouvions mais surtout ce que nous devions ! 

Dans sa première épître aux Corinthiens, l’apôtre Paul ne disait pas autre chose : « Maintenant donc demeurent foi, espérance, charité, ces trois choses, mais la plus grande d’entre elles, c’est la charité. » (1 Co 13)

Un carton pour un coup d’pouce

Par Françoise Michellod
Photo: DRJe rencontre Sonia Moulin, présidente bénévole des Cartons du Cœur, dans la halle de stockage que la commune de Martigny met à disposition au centre-ville. Cette association d’entraide ne pourrait se passer de la force de travail de tous ses bénévoles.

L’objectif des Cartons du Cœur est d’apporter un soutien lors d’une crise passagère. « Ce carton de nourriture contenant pour un mois de vie veut être un tremplin pour sauter l’obstacle financier. Ce sont des coups de pouce ponctuels, me dit la présidente. Ensuite les nécessiteux sont souvent orientés vers d’autres associations appropriées. »

J’apprends que près de 600 personnes par an bénéficient d’un carton : qui sont-elles ?
Il s’agit ordinairement d’hommes et de femmes de chez nous :
• d’indigents frappés d’imprévus dans leur budget,
• de jeunes, endettés,
• de personnes envoyées par un service d’entraide,
• de retraités déstabilisés par de lourds versements,
• de nécessiteux signalés par un voisin…
… car il faut beaucoup d’humilité pour s’annoncer à la permanence des Cartons du Cœur. Ce n’est qu’ensuite qu’une rencontre sera fixée.

Je suis émerveillée…
> D’abord par le dévouement des 30 bé­­névoles, chevilles ouvrières de l’organisme. Ici on agit dans l’exactitude et la rapidité, dans l’écoute et la tendresse, dans le respect et la discrétion. Chaque bénévole travaille un après-midi par mois et s’investit lors des collectes.

> Ensuite par l’organisation de la distribution des cartons. Celle-ci est personnalisée, elle favorise l’anonymat de chaque bénéficiaire, ceci grâce au système des rendez-vous.

> Finalement par le contenu important du carton : pour un mois de nourriture de base, de produits d’hygiène et de produits frais !
Il s’agit donc de financer toute cette marchandise. Dans ce but chaque année deux collectes de denrées non périssables sont organisées par l’association, dans les magasins de Martigny et du district. 

De plus, les dons permettent d’acheter toutes les semaines des produits frais. Les Cartons du Cœur dépendent donc des donateurs : ce sont des particuliers, des classes d’enfants, des maraîchers, des groupes tels que les « Enfoirés » de Bovernier, la Fondation Annette et Léonard Gianadda, des étudiants de l’ECG… Et d’autres encore qui seraient bien accueillis !

Pour conclure, quels sont vos souhaits ?
Que les gens sachent que nous sommes là ! Qu’ils réalisent que nous donnons de la nourriture et non pas de l’argent. Que nous accueillons toujours avec joie de nouveaux bénévoles. Et puis, sourit-elle, bien qu’engagée depuis de longues années, je poursuis ! J’aime les Cartons du Cœur et j’aime tous ceux qui en sont partie prenante.

Cartons du Cœur:
Carton comme cadeau
et Cœur comme bonheur

Renseignements : 079 310 55 52
ou lescartonsducoeur@gmail.com

Pour vos dons : PostFinance n° 17-652089-8 

http://cartonsducoeur-martigny.ch

Retour des JMJ

Parmi les milliers de jeunes qui ont vécu au mois de janvier dernier les JMJ à Panama, il y avait près de 160 Suisses, dont 90 germanophones, 20 italophones et 50 francophones. Une quinzaine de jeunes fribourgeois ont participé à l’aventure. Certains jeunes sont partis le 15 janvier, d’autres les ont rejoints le 20 janvier, mais tous sont rentrés le 28 janvier après avoir vécu une expérience humaine et spirituelle intense. Témoignage d’une participante fribourgeoise.

Par Pauline G.
Photos : Gregory Roth, Pierre Boutinard, Paul Salles
Après deux jours de voyage, nous voilà accueillis comme des rois dans une des paroisses de Changuinola, au nord du Panama. Malgré la fatigue, nous avons été entraînés dans leurs chants et dans leurs danses. La semaine dans ce diocèse a été ponctuée de visites dans la région, de rencontres au sein des familles qui nous ont choyés et de temps de prière joyeux. Les habitants de Changuinola avaient à cœur de nous montrer leurs traditions. C’est ainsi qu’un après-midi, deux autres pèlerins et moi avons été habillés en costume panaméen. Les vêtements, les coiffes et le maquillage étaient superbes, nous étions méconnaissables. Leur aptitude à accueillir et leur disponibilité nous ont fortement marqués. Par exemple, nous voulions aller à la plage alors que ce n’était pas prévu. Pas de problème : en une nuit convoi spécial, bus et bateaux étaient prêts à emmener tout le monde sur le sable fin de Bocas del Toro.

Cette semaine dans le diocèse a été comme une micro-JMJ. Il y avait plusieurs groupes de pèlerins venus du Mexique, de Roumanie, de Corée et de bien d’autres pays. Nous avons pu profiter de cette ambiance internationale, mais à taille humaine. Elle nous a aussi permis de resserrer les liens au sein du groupe suisse. Nous avons eu l’occasion d’échanger sur ce que nous découvrions et nous interpellait : la pauvreté du lieu, les différences culturelles. Les eucharisties quotidiennes ont été pour nous source de discussions. Si ces gens ont une grande foi, ils n’envisagent pas la messe comme un temps de recueillement. Ils ont pour habitude de la célébrer avec des chants très dynamiques, une sono musclée et la danse des pieds comme Action de grâce. Décoiffant ! Surtout comparé à nos célébrations européennes bien rangées et paisibles. La présence parmi nous de Mgr Alain de Raemy, notre évêque des jeunes, a été une chance. Nous avons pu avoir avec lui des moments privilégiés : messes, discussions et danses mémorables.

Panama City

Après 12 heures de car, nous sommes arrivés à Panama City pour les 34e Journées mondiales de la jeunesse. Le contraste est saisissant : énormément de monde, des tours immenses, une chaleur étouffante. Nous dormons cette fois entassés dans une école avec 150 jeunes de toute la Suisse et non plus répartis dans des familles. 

Le matin nous avons des catéchèses, des enseignements sur le service, la Vierge Marie et la confession. Des évêques de France, du Rwanda et du Québec étaient à notre service. L’animation de ces moments était portée par la communauté des Béatitudes. Les après-midi étaient consacrés à des visites culturelles, à des balades dans la ville et surtout à prendre d’innombrables photos avec les pèlerins du monde entier qui sont visiblement fans de notre drapeau carré rouge à croix blanche. Le soir, des concerts animaient la ville. Pour être à notre logement avant le couvre-feu, nous rentrions à pleine vitesse en taxi. L’Amérique latine a le sens de la fête ! Nous aurions pu danser toute la nuit. Là où le pape avait parlé une heure plus tôt se trouvait une ambiance disco avec des religieuses au micro.

Les principaux évènements de la semaine sont les rencontres avec le Pape. Il commence toujours par parcourir les allées pour saluer les pèlerins. Son regard est bienveillant et plein de joie, sa main tantôt salue, tantôt bénit la foule qui se presse autour des barrières. Les organisateurs se sont appliqués pour que chaque cérémonie soit magnifique. Les danseurs, les chanteurs, les musiciens et les jeux de lumière ont rendu ces moments spectaculaires. Soudain, au milieu de l’euphorie, la foule se fige, chacun tend l’oreille, car le Saint-Père prend la parole. Il nous exhorte à vivre le présent à fond, à prendre soin de la terre et des plus pauvres et surtout à prendre en exemple la Vierge Marie.

Ces deux semaines ont été source de beaucoup de grâces. De nouvelles amitiés se sont formées, des plus anciennes en ressortent affermies. Je rentre avec un nouvel élan pour vivre mieux chaque élément de ma vie, particulièrement dans ma relation à Dieu, mais aussi dans ma famille, à l’université et dans tous les lieux où je passe.

Conférence/Information/Echange: «Les abus dans l’Eglise…»

Le 20 août 2018, le pape François s’exprimait ainsi : « L’ampleur et la gravité des faits exigent que nous réagissions de manière globale et communautaire. » C’est ainsi qu’il s’est adressé à chacune et chacun de nous directement dans une lettre.1

Il nous entraîne ainsi dans une nouvelle approche de cette crise fondamentale que traverse l’Eglise : identification claire des causes et surtout exigence d’une conversion profonde en revisitant les fondamentaux de la foi, de la Bonne Nouvelle et du sens premier de ce qu’est l’Eglise.

C’est pour cela qu’il nous est apparu important de proposer parmi d’autres initiatives, un temps de parole, de réflexion, de clarification et de compréhension pour participer à ce travail de conversion dans un esprit de justice, de vérité, de responsabilité et d’humilité. 

Dans le cadre de l’Unité pastorale La Seymaz, le Centre Saint-Paul-Saint-Dominique vous invite le jeudi 28 mars 2019 à 20h dans la salle paroissiale de l’église Saint-Paul à une conférence/information/échange sur le thème « Les abus dans l’Eglise… » donnée par le frère Michel Fontaine OP, Curé modérateur. Pour tout renseignement complémentaire : secrétariat de la paroisse Saint-Paul, Av. Saint-Paul 6, 1223 Cologny, tél. 022 707 40 40, fax 022 707 40 41.

1 Lettre du pape François au peuple de Dieu, texte intégral disponible sur le site internet du Vatican www.vatican.va

Chaud mois de mars!

Après un mois de janvier marqué par la visite de notre évêque, qui nous a été un fort encouragement, par son écoute attentive de nos réalités, par son attitude faite de profondeur christique et d’humilité évangélique, février a été un mois très…ordinaire. Attention, mars s’annonce chaud, car jalonné par une série d’événements communautaires…
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Essayer la révision de vie

Aux mois de mars et d’avril auront lieu dans notre région des séances d’initiation à la révision de vie. Mais de quoi s’agit-il? 

Par Sylvie Humbert
Photo: DR
photo-1-2La révision de vie est née dans la banlieue de Bruxelles quand un prêtre, l’abbé Joseph Léon Cardjin, qui accompagnait de jeunes ouvriers faisant face à des conditions de travail désastreuses, s’est efforcé de leur donner des outils pour améliorer leur quotidien et en comprendre le sens. L’Evangile ne pouvait rejoindre le cœur des hommes qu’à travers leur existence quotidienne, leurs souffrances et leurs espoirs. La JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne) et sa méthode, la révision de vie, étaient nées. Nous étions en 1925.

Voir, comprendre, agir
De quoi s’agit-il ? Il s’agit de confronter ce que je vis aux valeurs dont l’Evangile est porteur. Cette méthode repose sur la triade voir, comprendre, agir et le lien entre la vie et la foi. Concrètement, trois ou quatre personnes se retrouvent autour d’un animateur : à tour de rôle, chacun raconte un fait qu’il a vécu dans les semaines qui ont précédé la réunion; les autres membres du groupe écoutent, demandent parfois des précisions; l’animateur recentre le « révisant » afin qu’il reste focalisé sur un moment et un événement précis.

Puis vient le comprendre : le « révisant » approfondit avec le groupe le sens de ce qu’il a vécu, les émotions qu’il a ressenties. C’est à cette étape que l’intelligence collective nourrie par l’empathie permet, le « révisant » étant au centre de l’attention et vraiment écouté, de saisir ce qui s’est vraiment joué aux plans émotionnel, social, éthique et spirituel.

Ensuite on passe à l’agir: le groupe propose des pistes pour sortir des difficultés rencontrées ou du moins les affronter avec une meilleure compréhension de ce qui est en jeu. Tout au long de cette démarche, la Parole de Dieu est la référence, la lumière proposée, le chemin qui donne courage pour affronter les incertitudes de la vie (pour une meilleure compréhension du processus, voir l’article de Jean-Claude Huot paru dans la revue dominicaine Sources le 29 novembre 2017).

Séances ouvertes
Quelques personnes formées à la révision de vie durant l’hiver 2017-2018 peuvent désormais offrir cette approche dans le canton de Vaud à l’instigation de la pastorale œcuménique dans le monde du travail.

Trois séances gratuites avec un pique-nique canadien sont ouvertes à tous les lundis soir 11 mars, 25 mars et 8 avril dans un lieu qui reste à définir afin de tester la pertinence de cette méthode.

Accompagner et témoigner

Par Virginie et Olivier Hours
Photo: DRLorsque nous sommes arrivés à Genève il y a presque quatre ans, nous sommes allés nous présenter au curé modérateur d’alors de l’UP Saint Joseph/Sainte Thérèse. C’est lui qui – bien inspiré – nous suggère de nous engager dans la préparation au mariage. Cela résonne instantanément chez nous, et nous voilà embarqués dans cinq journées de formation très riches à Lausanne. 

Concrètement, chaque rencontre se déroule sur deux journées et réunit entre 5 et 7 couples. Nous commençons par la lecture du texte sur la maison qui est construite sur le roc car la majorité d’entre eux habitent ensemble depuis déjà de nombreuses années. C’est donc l’occasion pour eux de faire le point. Nous tâchons de varier le rythme : enseignements, partages à deux, discussions tous ensemble, vidéos, témoignages. Dans l’ensemble, les couples nous semblent avides de partager et d’entendre sur les différents aspects de la vie quotidienne et ce qui fait grandir notre couple depuis plus de 20 ans. Ils sont souvent étonnés par le contenu du week-end et les sujets parfois pratiques qui sont abordés (l’argent, les relations avec les parents, etc.), comme les questions fondamentales : comment transmettre la foi aux enfants ou encore saisir ce qu’elle apporte dans la vie de la famille. 

Nous ne voulons donner ni conseils, ni exemples, juste de la bienveillance pour écouter les chemins de vie de chaque couple, les faire réfléchir sur leur projet de vie (et les quatre piliers de leur couple) et se réjouir de leur engagement. Une vie à deux aujourd’hui signifie plus de 50 années de vie commune selon les statistiques !

Ce qui nous frappe le plus également, c’est la diversité des couples : multiculturels, de religions différentes, etc. Et paradoxalement, c’est à chaque fois l’occasion de prendre du temps pour nous.… Tout le monde y gagne !

L’envers du décor

Par Geneviève de Simone-Cornet
Photo: Jean-Claude GadmerVous le savez sans doute, l’abbé Giraud Pindi, notre curé modérateur, nous quitte pour regagner son diocèse, Matadi, en République démocratique du Congo. Il est nommé vicaire général par son évêque, Mgr Daniel Nlandu. Vous trouverez des extraits de son message d’au revoir en page 3 de ce numéro. Presque aussi grand que la Suisse mais moins peuplé (3,5 millions d’habitants), le diocèse de Matadi compte 45 paroisses et 85% de catholiques. Surtout, l’abbé Pindi devra parcourir des milliers de kilomètres pour visiter des paroisses rurales sur des routes exigeantes. Sans compter l’instabilité politique du pays. Il lui faudra une bonne dose de courage et une belle confiance en Dieu pour venir à bout des obstacles. Nos prières l’accompagnent dans ce ministère.

Et nous ? Nous poursuivons l’aventure. En attendant d’accueillir un nouveau curé modérateur. Mais pas question de nous croiser les bras. Chacun peut apporter ses talents pour construire la communauté : les occasions de s’engager sont multiples, des apéritifs à L’Essentiel en passant par la catéchèse, la liturgie, l’adoration, la prière de Taizé, la kermesse et la brocante.

Nous n’osons pas ? Ecoutons le pape François dans son exhortation apostolique Gaudete et exsultate (« Soyez dans la joie et l’allégresse ») « sur l’appel à la sainteté dans le monde actuel » : « Nous sommes fragiles mais porteurs d’un trésor qui nous grandit et qui peut rendre meilleurs et plus heureux ceux qui le reçoivent. L’audace et le courage apostoliques sont des caractéristiques de la mission ». Forts de cet encouragement, allons-y : faisons un pas, les autres suivront. Et la communauté s’enrichira de nos différences. En ce temps du carême, alors que nos pas et nos regards sont tournés vers Pâques, sommet de l’année liturgique, saisissons toutes les occasions de nous mettre au service de nos frères et sœurs.

La Résurrection, c’est dans l’infime des jours qu’elle se prépare, c’est dans le rien de nos heures qu’elle se dit. Elle est l’envers du décor, la vie qui sourd continûment là où on ne l’attend pas : « Et c’est dans l’humble gloire/Des moments creux, dans l’anodin/Des jours sans grâce/Que les pépites d’or se cachent », nous dit le moine poète Gilles Baudry (« Sous l’aile du jour », Rougerie, 2016). La Résurrection, elle commence ici et maintenant. Dans nos petits gestes porteurs de vie.

Joyeuses Pâques à vous, à vos familles, dans la lumière du Ressuscité !

La pauvreté en Suisse

Par Marc PasseraOn le sait, la Suisse est un pays riche et démocratique ! Mais à y regarder de plus près, c’est moins simple. Nous ne pouvons passer à côté de certaines formes de pauvreté qui nous rejoignent parfois comme une agression. Et nous savons que certains de nos concitoyens ont de la peine à joindre les deux bouts et ont besoin d’aide. Nous devinons aussi que notre culture de la discrétion pousse beaucoup de pauvres à ne pas en faire état. Parce qu’à la pauvreté peut s’ajouter la honte et la dévalorisation de soi : comment peut-on être pauvre dans un pays riche et démocratique ?

Mais Jésus n’a-t-il pas dit : « Heureux vous les pauvres ? » (Lc 6, 20) Oui ! Mais où se situe ce bonheur ? Ce n’est pas parce qu’on est pauvre qu’on est heureux ! Mais « car le Royaume de Dieu est à vous ». Jésus ne souhaite à personne d’être pauvre, mais il affirme que la pauvreté n’est pas un obstacle à vivre la réalité du Royaume. S’agirait-il alors d’une invitation à supporter la pauvreté en sachant que l’on sera riche au ciel ? Ce serait ne pas comprendre de quel Royaume parle Jésus et ne pas l’entendre quand il dit : « Le Royaume de Dieu est au milieu de vous. » (Lc 17, 21) Le Royaume est là parce que le Christ est au milieu de nous, la béatitude peut être vécue jusque dans la pauvreté, parce que le Christ est là !

Oui, mais aujourd’hui… Le Christ n’est-t-il pas au milieu de nous ? Et comment manifeste-t-il sa présence ? « Vous êtes le corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps. » (I Cor 12, 27) C’est par son corps qu’il se manifeste et qu’il agit aujourd’hui. Et ce corps, c’est nous ! C’est lui le bon samaritain de la parabole (Lc 10, 30-35), mais il nous appelle à agir aujourd’hui « par lui, avec lui et en lui ».

Etre attentif à la pauvreté et être solidaire est signe d’humanité, mais c’est aussi une attitude spirituelle. Au fond, devant Dieu ne sommes-nous pas tous pauvres ? Mais le Christ, « lui qui est riche, il s’est fait pauvre à cause de vous, pour que vous deveniez riches par sa pauvreté » (2 Cor 8, 9).

Facile de parler de la pauvreté et de la solidarité, mais ce ne sont que des mots tant que l’on n’y découvre pas un appel.
Y répondre, c’est vivre la réalité du Royaume et être heureux !

La Fondation du pape François

Texte par l’abbé Henri Roduit
Photo: DR
Suite à l’appel du Pape lors de l’année de la miséricorde, est née en lien avec notre évêque, l’abbé de Saint-Maurice et le synode protestant, la Fondation valaisanne du pape François (FVPF). 

Même si la Suisse est un pays riche, un jeune sur dix est pauvre. Il y a 1800 enfants pauvres en Valais. Selon des études récentes, 800’000 personnes sont concernées par l’illettrisme dans notre pays. La détresse existentielle, la précarité de nombreux réfugiés et migrants, ou encore la vulnérabilité de beaucoup de personnes seules ou isolées, sont des situations bien réelles. 

Le Conseil de la Fondation a choisi de ne pas concurrencer les organisations civiles sociales, les associations d’entraide, les paroisses mais au contraire de demander que les demandes individuelles de soutien passent par elles. Ainsi même s’il soutient spécialement des gens pauvres qui vivent des situations spécialement fragilisantes (problèmes dentaires, accidents…), il exige que la demande passe par une association ou une paroisse.  

La FVPF est partie sur l’idée que Fr. 100.– reçus seront Fr. 100.– redistribués. Elle a donc cherché des amis qui financent les frais de fonctionnement. En 2018 près de Fr. 7000.– ont été récoltés pour le graphisme, la publicité, les frais de bureau et administratifs de la Fondation.

En 2018 la FVPF a reçu 100 demandes et répondu positivement, pour tout ou en partie de la demande, pour la somme d’environ Fr. 61’000.–. Nous avons puisé quelques milliers de francs dans les réserves faites grâce aux dons de l’an dernier. 

A côté de la liturgie et de la catéchèse, la diaconie fait partie intégrante des missions fondamentales de l’Eglise. Depuis 2 ans, le diocèse s’est doté d’un « service diocésain de la diaconie ». Evidemment que la FVPF travaille en lien avec lui. 

Merci d’avance pour votre soutien aux plus pauvres :
IBAN CH44 8057 2000 0006 8390 4

Pour tout renseignement supplémentaire : www.fondationpapefrancois.org

Des jardins de partage

Par Nicolas Maury
Photo: DR

Née de la rencontre de deux Genevoises – la pasteure Anne-Christine Menu et la responsable de la pastorale des milieux ouverts de l’Eglise catholique Inès Calstas – l’idée d’un potager urbain à Montbrillant s’inspire directement de « Demain ». « Ce film a confirmé des intuitions profondes chez les gens et leur a montré que s’engager, c’est possible », raconte Anne-Christine Menu. 

Sorti de terre en 2017, ce jardin de vie avait planté ses racines un an plus tôt. « Les personnes qui vivent l’exclusion et la misère au quotidien ont beaucoup à donner à la société », note Inès Calstas. « Nous avions participé à la création de potagers urbains au parc des Franchises à Pâques 2016, avec des voisins, des personnes de l’Hospice et de différentes associations. Un grand gaillard, Moussa, est venu vers moi à la fin et m’a dit : «  Hier j’avais plein de problèmes. Aujourd’hui, je sens que je peux les surmonter. Il faut mettre ces jardins partout à Genève !  » »

Beauté de la Création
Le rêve s’est concrétisé à Montbrillant. « Le but est aussi de créer une présence hors les murs pour rencontrer les passants dans leurs préoccupations, témoigner de la beauté de la Création et de la nécessité de la préserver », commente Anne-Christine Menu.

Après un travail préparatoire fourni, un cerisier est planté, accompagné de framboisiers et de potagers en carré. Les bacs commencent à se remplir et les légumes et tomates sortent de terre. Le terrain est propice à l’initiative qui voit collaborer les membres de la paroisse protestante, des sourds et des malentendants, des handicapés et des personnes en situation d’exclusion.

Développement durable
Si ces potagers se multiplient en Romandie, ils sont rarement liés à un contexte ecclésial. Ainsi, Fribourg propose de « Semer dans les jardins de demain » et les « Plantages lausannois » essaiment dans la capitale vaudoise. A Sion, une initiative un peu similaire a vu le jour pour l’action de Carême 2017, sous le titre « Cultiver la vie ».  L’animateur pastoral hors-les-murs Emmanuel Theler, qui en a été la cheville ouvrière, souligne : « Les potagers urbains sont liés à un sentiment éthique plus
que religieux, qui a trait avant tout au développement durable et
au partage. »

Fête patronale: tous à la Combe le 19 mars!

Le Conseil de communauté de la Combe vous invite tous cordialement à participer à la prochaine fête patronale en l’honneur de saint Joseph qui aura lieu mardi 19 mars 2019: un éclat lumineux en plein Carême.

Propos recueillis par Françoise Michellod
Photos: Daniel Tornay, DRstjoseph2La fête commencera par une présentation théâtrale préparée par les enfants en chemin vers le pardon, la communion et la confirmation et mise en scène par Maryline Rouiller à 9h à la salle St-Joseph. La journée se poursuivra dans l’action de grâce avec l’Eucharistie à 10h animée par le chœur St-Joseph. L’apéritif sera offert sur le parvis et le traditionnel repas aura lieu à la salle de l’Eau Vive. 

Méditation
Jésus-Enfant met sa petite main dans celle de Joseph, c’est-à-dire toute sa confiance – un tableau magnifique placé sur l’autel de droite de l’église paroissiale décrit cette scène. C’est cette confiance qui sauve. Nombre d’attentes exaucées par saint Joseph ont contribué à lui accorder bien des attributs, ceci à travers tous les pays au fil de 2’000 ans de christianisme :

Saint Joseph, patron…
… de l’Eglise… des époux et des artisans… des causes difficiles et des pères… charpentiers et des pères adoptifs… et de la bonne mort.

C’est le pape Pie XII qui a établi une nouvelle fête de saint Joseph, travailleur, célébrée le 1er mai. 

Dans la Bible, on découvre un Joseph qui est Acceptation, Humanité et Accueil, qui est Silence et Travail, qui est encore Humilité et Obéissance, souvent rassuré par les anges.

Pour conclure ce mot d’accueil à saint Joseph, posons-nous une question : comment aujourd’hui Joseph cherche-t-il à nous aider ? Il nous faut peut-être observer le jeune couple Marie et Joseph. Ces amoureux devaient avoir plein de projets pour leur avenir ! Ayant mis Dieu en premier dans leur vie, ils se sont trouvés surpris, devant les projets de Dieu… Essayons, nous aussi, de vivre les choix de Dieu pour nos vies, avec pour bâton de pèlerin le soutien de Joseph.

Théâtre « La vie de Joseph »
Spectacle joué à Martigny-Croix par les enfants qui désirent un sacrement.

C’est donc la présentation de la vie de Joseph. Une histoire à travers laquelle il s’agit de laisser l’Evangile et la vie de Joseph spécialement, pénétrer les acteurs tout entier. Les rôles ont été distribués : Jésus, Joseph, Marie, les anges, chaque personnage est le symbole d’une qualité évangélique, même l’âne compagnon fidèle dans la vie de Jésus. Chaque acteur devient ou tente de devenir son personnage.

« Si habituellement dans un théâtre les artistes déclament leur rôle, ici le but premier, explique Maryline Rouiller la responsable, est d’évangéliser les enfants… Ce n’est pas primordial de se montrer grand acteur, ce qui compte pour ces enfants, c’est de vivre l’histoire de Jésus ; c’est d’intérioriser, dans l’interprétation, une attitude de prière, poursuit-elle. « En ce 19 mars, jour de la présentation du spectacle, même si les enfants apprécieront la présence de leurs parents et d’autres spectateurs, ce sera d’abord pour Jésus, pour Marie, pour Joseph, pour les anges qu’ils vont jouer. Ceux-ci seront leur premier public. L’Evangile est présent ! »

Ce théâtre est le fruit de l’entraide : deux mamans chanteuses, un jeune homme bricoleur, d’habiles couturières et un papa à la régie. 

Qu’aimerais-tu encore faire passer comme message Maryline ?
« J’aimerais remercier les parents de la part de leurs enfants de les avoir inscrits à un sacrement. C’est une grâce pour eux ! » 

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Silence… on prie

Par Pierre Moser
Photo: Bruno Rotival
gan001430_31a_maCe mois de mars 2019, Champel se fera l’écho des ordres contemplatifs et de leur culture du silence. Les œuvres photographiques de Bruno Rotival et Karine Sicard Bouvatier vous seront présentées, durant tout le mois de mars ; deux expositions exceptionnelles de ferveur, de piété et de recueillement. A cheval sur deux événements de l’année liturgique, la semaine de prière pour l’unité des chrétiens ainsi que la journée mondiale de prière, nos deux paroisses, catholique et protestante, vous présenteront l’œuvre susmentionnée en deux thèmes différents : « le choix du silence » en l’église de Sainte-Thérèse et les « Diaconesses de Reuilly, livre ouvert » dans le cadre du temple de Champel.

Les expositions
A Sainte-Thérèse vous pourrez admirer l’exposition « le choix du silence ». Le fruit de 40 années passées à côtoyer nombre d’ordres contemplatifs. Des images qui nous font pénétrer au plus profond de l’âme de ces résidents de la prière, de leur lieu de culte à leur cellule. Bruno Rotival, l’artiste, a réussi à gagner la confiance, à entrer dans ces lieux normalement interdits aux non-religieux comme la Grande Chartreuse. Le choix du silence est d’ailleurs également le titre d’un livre qui vous propose également ces œuvres.

Le temple de Champel, lui, accueille l’exposition concernant les « Diaconesses de Reuilly, livre ouvert ». Ces œuvres nous révèlent un phénomène assez peu connu : une forme de renoncement à laquelle les Eglises réformées ne nous avaient pas habitués. Et pourtant, « ce qui nous manque, à nous protestants, à notre pauvre Eglise, c’est, après la foi qui contient toute chose, l’esprit de renoncement sans lequel il ne peut y avoir discipline, accord, activité d’ensemble, œuvres persévérantes et générales… »1. Une démarche originale de la photographe Karine Sicard Bouvatier à travers le silence dans la vie spirituelle de la communauté.

Les artistes
L’itinéraire de Bruno Rotival le conduit depuis 1976 à courir les monastères à la recherche de cette étincelle de spiritualité insaisissable. Sans ostentation ni affichage religieux, Bruno Rotival témoigne avec une grâce et une sensibilité immense de la vie quotidienne des hommes et des femmes qui font vivre les monastères. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages illustrant son travail et a déjà réalisé de nombreuses expositions à travers le monde.

Karine Sicard Bouvatier, photographe et enseignante en histoire de la photographie de mode, résident à Paris. Après une longue expérience en communication en France et à l’international, elle a choisi la photographie, grande passion pour donner à voir, dire, transmettre des messages et des émotions. En un mot la relation à autrui.

1 Pasteur Marcel Manoël, président de la fondation des Diaconesses de Reuilly depuis 2010.

Les jeunes dominicains aux soupes de carême

Par Frère Jacques-Benoît Rauscher op, maître des étudiants
Photo: © Bernard Hallet pour les dominicains de Suisse, 
tous droits réservés, 2018Le couvent Saint-Hyacinthe, sur le territoire de la paroisse du Christ-Roi, a la particularité d’accueillir une communauté à la fois jeune et issue des cinq continents. Sur les 21 frères qui y résident, 7 sont dans la période dite de « profession simple », c’est-à-dire qu’ils se préparent à prononcer leur engagement « jusqu’à la mort » dans l’Ordre dominicain. Très mobilisés par les exigences des études de théologie à l’université ou dans des apostolats sectoriels, tous les frères n’ont pas un contact régulier avec la communauté paroissiale en dehors des grandes célébrations.

Depuis quelques années, la communauté des frères dominicains participe avec les fidèles du Christ-Roi à la vigile pascale. C’est un beau moment qui permet de replonger communautairement dans la foi de notre baptême. C’est un moment important qui permet, spécialement aux jeunes frères dominicains, de se sentir accueillis dans la vie d’une paroisse suisse à un moment central de l’année liturgique. Il nous a semblé que ce temps serait vécu avec d’autant plus d’intensité s’il pouvait être précédé par d’autres moments partagés avec les paroissiens, tout spécialement pendant le carême. Une telle demande a reçu immédiatement un accueil favorable de notre curé, ce qui nous a poussés à mener plus avant la réflexion.

Nous sommes donc heureux d’annoncer que des frères étudiants dominicains proposeront à l’occasion des soupes de carême, chaque vendredi, un temps de méditation et de prière de cinq minutes environ. Ce temps n’empêchera pas les paroissiens venus manger la soupe entre deux rendez-vous professionnels de s’y rendre. Mais il a pour but d’aider chacun à vivre ce temps privilégié qu’est le carême en se mettant à l’écoute de la Parole ou en prêchant cette Parole. Une belle manière de se rassasier de ce que l’autre peut nous apporter… un point sur lequel nous ne sommes pas invités à jeûner pendant le carême, bien au contraire ! A bientôt donc : nous commençons le 8 mars prochain !

En librairie – mars 2019

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

les-meilleurs-citationsLes meilleures citations du monde

David Nolent et Sabrina Mary

« Nourris ta foi et tes doutes mourront de faim », c’est l’une des 100 citations de ce recueil qui fait parler les plus grands hommes et femmes de l’histoire qui ont changé le monde. A déguster sans modération en espérant que ces petites merveilles auront une influence positive sur votre vie.

Quality Dots

Acheter pour 22.40 CHFcomment-reussir-ta-vieComment réussir ta vie

Jeanne Larghero

S’il n’existe pas de plan tout tracé pour réussir sa vie, une boussole est néanmoins nécessaire. Ce livre présente l’équipement indispensable pour avancer vers le bonheur. Dans un langage parfaitement adapté aux jeunes, l’auteure offre de nombreux exemples qui illustrent son propos. Son expérience pédagogique, mise au service d’une profonde réflexion sur les repères d’une vie réussie, donne au texte un ton sympathique, bourré d’anecdotes et d’humour.

Artège

Acheter pour 25.40 CHFla-pensee-sociale-du-pape-francoisLa pensée sociale du pape François

Bertrand Hériard Dubreuil

Ce fascicule met en lumière l’option préférentielle pour les pauvres si chère à notre Saint Père. Elle ne doit pas rester un principe éthique qui caresse notre intellect mais se traduire par des démarches concrètes. Le pape François montre souvent l’exemple par des actions pour les pauvres qui défrayent la chronique. Il nous invite ainsi à reconnaître que les pauvres ont beaucoup à nous enseigner et qu’ils sont une source d’inspiration, notamment pour la foi.

Lessius

Acheter pour 14.30 CHFkerannaKeranna, l’histoire de Sainte Anne d’Auray

René le Honzec

Cette bande dessinée raconte l’histoire de la sainte patronne de la Bretagne et du lieu où elle s’est manifestée à un laboureur, Yvon Nicolazic, et lui a dit en breton : « Je suis la mère de Marie ». Sainte-Anne-d’Auray est devenu un lieu de pèlerinage très fréquenté et saint Jean-Paul II s’y est arrêté en 1996. Ouvrage à conseiller à nos amis de Collonges en Valais ou de Montenol dans le Jura qui la célèbrent comme leur patronne.

Ar Gedour

Acheter pour 23.90 CHF

Infos

Ouvrages disponibles notamment dans les librairies Saint-Augustin de Saint-Maurice (avenue de la Gare, tél. +41 24 486 05 50, librairievs@staugustin.ch) ou de Fribourg (rue de Lausanne 88, +41 26 322 36 82, librairiefr@staugustin.ch) aussi disponible sur librairie.saint-augustin.ch

Une demande du Notre Père

Le Christ a résisté à la tentation, comme le représente ici Duccio.
Le Christ a résisté à la tentation, comme le représente ici Duccio.

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DR
Placée désormais après la version nouvelle de l’intercession « Ne nous laisse pas entrer en tentation », la demande finale du Notre Père trouve une couleur « inédite ». C’est grâce à la miséricorde divine que nous pouvons résister aux tentations. Le Seigneur ne veut pas nous faire tomber, mais il permet que nous soyons « mis à l’épreuve », de manière à ce que notre foi croisse, notre espérance s’affermisse et notre amour se fasse plus généreux. Et pour que nous le réalisions, il nous comble de sa fidèle assistance et de sa tendresse.

La grâce de l’Esprit nous confère la force d’entrer dans le combat spirituel qui marque l’ensemble de nos existences. Entre désolations et consolations, l’Esprit de discernement nous permet de choisir la voie sur laquelle nous évitons de tomber, nous pouvons nous relever si nous chutons et nous parvenons à réaliser la volonté de Dieu sur nous. La spiritualité jésuite de saint Ignace est donc pétrie des formules finales de la grande prière chrétienne.

L’Esprit nous garde du Diviseur
Le Notre Père se termine ainsi par une « prière de délivrance » contre toute forme de fascination du Mauvais et de piège du mal.
Le terme grec poneros, qui clôt l’oraison baptismale et dominicale, peut se comprendre autant au masculin qu’au neutre. C’est donc du Malin que nous supplions Dieu de nous libérer, tant nous savons son action redoutable dans notre monde déchiré et dans le champ de bataille qu’est notre cœur. Quand nous nous sentons habités par le Tentateur ou que nous rencontrons une personne se disant possédée par le Diabolos, commençons toujours par prier avec elle les mots que Jésus nous a laissés afin que nous soyons préservés des influences néfastes. 

Tentation et mal : soyons réalistes, ne repoussons pas ces concepts comme s’ils étaient dépassés. Et joignons notre vigilance à l’œuvre de Dieu : la vie est rude, elle est une lutte, mais l’Esprit nous garde du Diviseur et assure notre unité intérieure.

Une heure avec Marie Tran

Je veux mettre Jésus-Christ au centre de ma vie

Propos recueillis par Thérèse Yang
Photo: DRJe m’appelle Marie Tran. J’ai reçu la consécration en 2015 par Mgr Morerod. Dans le diocèse LGF, nous sommes un groupe de femmes consacrées et nous nous rencontrons régulièrement. Notre aumônier est l’abbé Martial Python, curé de l’unité pastorale Bienheureuse Marguerite Bays. Chaque consacrée qui vit seule doit gérer elle-même le temps qu’elle réserve à la vie spirituelle. 

Je me réveille chaque jour vers 6h. Ensuite, je dis la prière du matin. Pendant la journée, je prie également en travaillant. Je vais quotidiennement à la messe. Je termine la journée en priant l’office du soir. La prière est ainsi ma nourriture spirituelle de tous les jours. Je rends service à la paroisse du Christ-Roi en donnant parfois la communion lors de la messe dominicale et aux personnes âgées en allant à leur domicile. 

Quant à mes loisirs, je lis beaucoup, en particulier des écrits du pape François. Pour moi, c’est une autre forme de nourriture spirituelle. J’aime marcher. Je fais de nombreux pèlerinages. Je suis allée un peu partout : en Italie, à Rome, Assise, Cascia et Padoue ; au Portugal, à Fatima ; en France, à Notre Dame de la Salette et à Lourdes ;  en Espagne, à Saint-Jacques-de-Compostelle ; en Suisse au sanctuaire de Einsiedeln et en Terre Sainte dernièrement. Une fois, j’ai même eu la grâce de faire un pèlerinage en croisière sur les pas de Saint Paul. 

Au début de mon activité professionnelle, je ne me préoccupais que du travail ; je ne pensais qu’à gagner de l’argent. Or, ce n’est pas seulement l’action qui compte. Il est nécessaire de prendre du temps pour soi-même. Il ne faut pas toujours courir. Se reposer, c’est aussi une forme de prière. Entre travail professionnel et vie spirituelle – cela ne fait qu’un – c’est à moi de gérer mon emploi du temps. Quand je lis et j’écoute la Parole de Dieu, je m’efforce de la mettre en pratique. Dans la vie quotidienne, j’essaie d’être charitable avec les autres, d’aider les gens. Mon travail consiste à être en contact avec des personnes. C’est un enrichissement quotidien. En vivant dans le monde, j’ai fait de nombreuses expériences et j’apprends beaucoup sur les relations humaines. 

Dans la vie, j’essaie de prendre le bon côté des choses. Je suis confiante et souriante, je rends des services fraternels. Ainsi, la vie est plus légère, je ressens la paix et l’amour. C’est vraiment le bonheur. Ma vie trouve son sens dans l’Amour de Dieu et dans la foi en Jésus Christ. Dieu est comme une mère qui me donne tout avant que je le Lui demande. Et c’est au moment où je me sens le plus seule que Dieu me parle. C’est pourquoi, pour moi, prier est important. « Quand je prie, Dieu respire en moi », a dit le pape François. Je veux mettre Jésus-Christ au centre de ma vie. Au quotidien, je peux rencontrer des difficultés, je peux être malade ou avoir des misères : ce ne sont que des détails. Jésus Christ est au cœur de ma vie. Voilà l’essentiel.

Biographie

Marie Tran est née au Vietnam. A l’âgede 14 ans, elle a quitté son pays avec ses parents et ses 3 frères pour venir en Suisse, à Fribourg. En 1989, son petit frère est décédé à l’âge de 18 ans. En 1992, elle a reçu la nationalité suisse.
Elle a fait le cycle d’orientation et a suivi l’école paramédicale à Fribourg.
Ensuite, elle a suivi une formation de pédicure-podologue à Genève.
Après son diplôme, à l’âge de 25 ans, elle a commencé à travailler dans sa spécialité en tant qu’indépendante. Elle vit seule et travaille chez elle. Femme consacrée, elle partage son temps entre vie spirituelle et activité professionnelle.

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