Heureux sommes-nous

L’arc-en-ciel : signe de l’alliance entre Dieu et l’humanité.
L’arc-en-ciel : signe de l’alliance entre Dieu et l’humanité.

 

Texte par Xavier Rémondeulaz
Photo: pixabay.comNos parents, ou plutôt nos grands-parents, se souviennent sans doute des sermons où l’évocation du mal était bien présente, pour ne pas dire omniprésente. L’évocation du diable n’était pas rare non plus.

On en est bien loin aujourd’hui. L’impression est plutôt qu’un certain flou entoure le mal dans notre société.

Sans doute, cela a-t-il un lien avec l’importance considérable donnée à la liberté personnelle dans notre société.

Dans beaucoup de domaines, la liberté personnelle prend le pas sur la notion de « bien », laquelle serait, pour beaucoup, impossible à définir. Voici donc le temps du relativisme, où chacun se fait sa propre idée du bien et du mal.

Cette liberté totale, et cette confusion, se reflètent essentiellement dans les questions d’éthique, bioéthique, familiales et de morale sexuelle, où l’accent est mis sur le droit à l’épanouissement personnel et au plaisir. En font les frais la vie à naître, une certaine conception de la fin de vie, le respect de la femme et du prochain et le vivre ensemble.

L’homme moderne est devenu un consommateur. Il ne vit plus dans une logique du don. Il ne « reçoit » plus, il « revendique », « exige », « s’approprie » les choses (« droit à l’enfant » coûte que coûte, « droit de mourir » quand il l’estime opportun, « droit de consommer » même au détriment de la planète, …).

Que quelqu’un se risque à une critique de ces comportements individualistes, et c’est une volée de bois vert, comme le Pape récemment, lorsqu’il a critiqué l’avortement.

Un certain désenchantement accompagne cette évolution, ainsi qu’une dégradation du lien social.

Cette vision biaisée de la liberté et ce manque de lucidité ont pour conséquence, que l’idée même d’avoir besoin d’un Sauveur est totalement étrangère à l’homme moderne.

A l’extrême opposé peut se trouver une autre conception, lucide, genre qui ne se voile pas la face. Le pape François, à la question « qui êtes-vous Jorge Bergoglio ? », répond : « Je suis un pécheur. C’est la définition la plus juste… Ce n’est pas une manière de parler, un genre littéraire. Je suis un pécheur. » Non sans ajouter : « Je suis un pécheur sur lequel le Seigneur a posé son regard. »

Cette lucidité sur soi, mais aussi sur le regard de bonté de Dieu, ne rend pas triste, bien au contraire. Il suffit de regarder la joie que diffuse le pape François.

A Pâques, ne dit-on pas « heureuse faute qui nous valut un tel Rédempteur » ? Oui, heureux sommes-nous, hommes et femmes du XXIe siècle !

Se souvenir ensemble

Par Nicole Andreetta
Photo: DR

L’arbre aux 4 saisons, fil rouge de la célébration de décembre 2018.
L’arbre aux 4 saisons, fil rouge de la célébration de décembre 2018.

La mort d’un enfant reste encore un sujet tabou dans notre société. Des groupes de partage permettent aux parents et aux proches de rompre l’isolement du chagrin et de la douleur.

Chaque début décembre, l’aumônerie du CHUV (Centre hospitalier universitaire vaudois) propose aux familles endeuillées un temps de célébration pour se souvenir ensemble. Quelques parents et trois assistants spirituels participent à sa préparation.

Ouverte à tous
Cette cérémonie à caractère interreligieux est ouverte à toutes et à tous, quelles que soient leurs convictions ou leurs croyances. Le directeur de l’hôpital (ou un médecin) accueille chaque fois les participants. Des membres du personnel soignant sont également présents.

Il y a six ans, Viviane et son mari Dimitri ont vécu le décès de leur petite fille, le jour même de sa naissance.

« J’aurais tout donné pour que notre petite Elyne grandisse dans mes bras, mais le mauvais sort avait pointé. D’abord la tristesse nous envahit, la colère nous submerge, l’incompréhension se fait sentir. Puis un jour, cet arbre meurtri au plus profond de nous se remet gentiment à bourgeonner. On continue. On avance. C’est à ce moment que l’on m’a tendu la main. J’ai rencontré un groupe de parents qui avaient, eux aussi, subi la perte de leur enfant. »

Fil conducteur
Depuis, Viviane s’implique activement dans la préparation des célébrations du CHUV. « Plusieurs réunions, parsemées de rires, de pleurs et d’échanges sont nécessaires pour trouver le fil conducteur qui aidera les parents à se recueillir. Ces moments de partage m’ont permis de me reconstruire, de vivre de belles rencontres et de soutenir à mon tour d’autres personnes. »

Isabelle, la grand-mère d’Elyne, assiste, elle aussi, aux célébrations.

« Lors du décès de notre petite-fille, nous étions décalés. Nous ne pouvions pas nous permettre de nous laisser aller. Il fallait consoler nos enfants. C’est après, lorsqu’ils allaient mieux, que nous avons pu commencer notre deuil. Les célébrations nous ont remis au diapason. Nous pouvions vivre la même chose ensemble et en même temps. »

Accompagner pour dire A DIEU

Perdre un être cher est une souffrance violente et brutale qui peut interpeller notre foi en un Dieu amour. De nombreuses familles frappées par un deuil sollicitent encore l’Eglise pour les aider à accompagner leur défunt et célébrer le dernier adieu lors d’une célébration catholique. Celle-ci peut prendre la forme d’une Eucharistie, mais pour les personnes qui n’ont pas l’habitude de la messe, ou qui sont plus éloignées de la pratique religieuse, elle peut se faire sous la forme d’une célébration de la Parole. Pour l’animation de ces célébrations, entre autres, les paroisses du Grand-Fribourg peuvent compter sur l’équipe des funérailles. Comment est née cette équipe encore peu connue? Quelle est sa mission? Voici le témoignage de Jaga Loulier, responsable du groupe funérailles au sein de l’UP Saint-Joseph.

Par Fanny Sulmony
Photo: DRLe groupe a été fondé il y a environ cinq ans au sein de l’unité pastorale Saints-Pierre-et-Paul grâce à l’impulsion du curé modérateur alors en place, l’abbé André Vienny. Plusieurs agents pastoraux avaient suivi une formation sur l’accompagnement des personnes en deuil et la célébration des funérailles. Suite à cette formation, Jaga Loulier reçut de son curé le mandat de former une équipe au sein de l’UP.

L’équipe a été complétée par des personnes, bénévoles, qui avaient été formées dans l’animation de veillées de prière. Il y a deux ans, l’équipe s’est élargie en intégrant des membres laïcs de l’unité pastorale Notre-Dame. Elle compte à présent une dizaine de membres. Jaga partage aujourd’hui la responsabilité du groupe funérailles décanal avec Elisabeth Beaud, coordinatrice pour l’UP Notre-Dame.

Actuellement, l’équipe comprend des laïcs, des religieux et un diacre. Toutes ces personnes partagent déjà une longue expérience de collaboration et désormais une réelle amitié. Trois rencontres d’organisation, des moments d’échange et de convivialité sont proposés aux membres tout au long de l’année. Chacun participe aussi, dans la mesure du possible, aux propositions de formation continue organisées par le vicariat. L’équipe accueille volontiers toute personne intéressée, pour discerner avec elle la possibilité de s’engager dans un tel service à la communauté.

La mission de l’équipe

Jaga explique que « la mission du groupe funérailles est née du souhait de l’abbé Vienny que toute la communauté s’engage dans le service auprès des familles en deuil et les accompagne dans le dernier adieu à leurs proches ».

« L’idée n’était pas de remplacer les prêtres (car rien ne remplace l’Eucharistie) ni seulement de pallier leur manque, mais principalement de répondre à l’évolution de la société, notamment au fait qu’une partie des personnes qui se disent croyantes sont peu ou pas pratiquantes. Ces personnes se réfèrent néanmoins à la foi chrétienne et désirent inclure la dimension de la prière dans la célébration du dernier adieu à leurs proches. »

Dans cette situation, la mission du groupe des funérailles est d’apporter la Parole de Dieu auprès de la famille endeuillée et d’être présente auprès d’elle. « C’est toujours un moment intense de proximité et de communion avec les familles. Lors du départ d’un proche, on est replacé ensemble à la base de notre vie, invité à retourner aux choses essentielles. On se souvient de la vie du défunt, on remercie pour son existence et finalement on ne célèbre pas la mort, mais la Vie » souligne l’agente pastorale. La mission de l’équipe est d’être présente dans ce passage délicat pour chacun, avec la solidarité humaine, la compassion du Christ, et d’inviter à l’espérance grâce à la Parole. C’est simplement permettre aux familles de ne pas être seules dans ces moments difficiles, de rendre hommage à leur défunt et « de faire le passage de façon apaisée ».

Célébrations vivantes

Les membres du groupe des funérailles s’appliquent à rendre ces célébrations vivantes et à mettre de la beauté dans la démarche. La volonté de la famille – choix des textes, des musiques et souhaits particuliers – est respectée dans la mesure du possible.

Jaga constate que parfois les personnes font appel à l’Eglise mais souhaitent une cérémonie à la frontière “du religieux et du profane” ; même sans faire appel à la Parole de Dieu. » Pour la responsable du groupe, c’est une invitation à sortir à la périphérie de nos églises, à nouer un contact avec celui qui ne voit pas nécessairement le besoin de faire référence à la Transcendance. L’équipe est à l’écoute de ces situations, mais elle n’abandonne pas pour autant le lien avec l’Evangile et la prière.

« Certaines familles souhaitent des cérémonies non religieuses et ne font plus appel à l’Eglise mais à des animateurs laïques qui ne viennent pas de notre groupe de funérailles. Il arrive aussi que la famille renonce à toute sorte d’adieu et abandonne le rite qui est si essentiel au processus du deuil », constate Jaga

L’Eglise apporte du sens

Ces situations interpellent l’équipe des funérailles : « L’Eglise doit-elle être présente à la périphérie ? Si oui, comment, par quelle parole et quelle attitude ? Etre présent et compatir n’est-ce pas aussi une mission de l’Eglise ? En plus d’une fonction d’accompagnement et d’écoute, l’équipe des funérailles a un rôle d’éveilleur. Pour cela l’attitude est toute aussi importante que les mots ».

A ce titre, deux personnes de l’équipe des funérailles sont chargées d’écrire un message de solidarité et de condoléances à toutes les familles endeuillées des paroisses, indépendamment de leur démarche. Pour celles qui sont accompagnées par les membres de l’équipe, il arrive que les liens de proximité, voire d’amitié, se perpétuent au-delà du temps des funérailles.

L’équipe ne propose pas d’accompagnement psychologique dans les diverses étapes du processus du deuil. Les personnes qui sont intéressées peuvent rejoindre les groupes spécifiques du Centre Sainte-Ursule.

Et plus concrètement

Lors d’un décès, la famille s’adresse le plus souvent directement aux pompes funèbres. Celles-ci font un premier discernement pour savoir si la présence de l’Eglise est souhaitée ou non. Si oui, elles s’adressent à la paroisse pour demander une cérémonie religieuse et, le plus souvent, précisent si la famille désire une messe ou non. La paroisse cherche ensuite un prêtre pour la célébration de l’Eucharistie. Si la famille souhaite une « cérémonie sans communion », la paroisse cherche un ou deux membres laïques du groupe des funérailles qui présideront la célébration. La famille est contactée pour la préparation de la cérémonie. Les membres du groupe funérailles peuvent également accompagner le prêtre lors de l’eucharistie et prendre en charge certaines parties de la messe : accueil, lectures, intentions. Ils peuvent animer une veillée de prière avant les funérailles, être présents pour proposer une courte prière quand la famille se réunit à la chambre funéraire, participer à la messe de trentième, ou faire une dernière bénédiction au moment du dépôt de l’urne au cimetière. La famille peut demander ces services gratuitement en téléphonant au secrétariat paroissial.

En librairie – février 2019

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

au_diableAu diable les superstitions
Gilles Jeanguenin

« Je ne suis pas superstitieux, cela porte malheur ! » C’est par cette boutade que le père Gilles Jeanguenin ouvre son propos en constatant que si l’homme de Cro-Magnon était superstitieux, l’homme supposé rationnel d’aujourd’hui ne l’est pas moins. Il rappelle que la Bible, pas plus que l’Eglise, n’accepte les superstitions qui brident la liberté de l’homme, le conditionnent et l’éloignent de Dieu. Cet ouvrage, qui ne manque pas d’humour, s’adresse à un large public.

Salvator

Acheter pour 29.20 CHFshawnShawn la Baleine
Jean-Claude Alain

Shawn est décidé ! Il sera marin, comme son père. Et voilà l’orphelin embarqué comme mousse sur un baleinier, à l’âge de treize ans. Au milieu des matelots, il va vivre le fabuleux périple de la chasse à la baleine. Comme eux, il va risquer sa vie pour un salaire de misère. Comme eux, il va parcourir mers et océans, connaître d’effroyables tempêtes, puis le calme plat dans la fournaise des Tropiques. Beau et passionnant roman pour les jeunes.

Delahaye

Acheter pour 22.40 CHFlucLuc, mon frère
Michael Lonsdale

Michael Lonsdale nous emmène à la découverte de Frère Luc, moine de Tibhirine et martyr avec ses frères en 1996. L’auteur partage un tête-à-tête posthume, fraternel et bouleversant avec Frère Luc, celui dont il a brillamment interprété le rôle. Un livre qui atteindra chacun et qui délivrera une parole d’amour apaisante et puissante à la fois. La parole de Celui, qui est présent à chacune des pages : le Christ.

Philippe Rey

Acheter pour 27.20 CHFictusIctus – Une Aube Nouvelle
L. Borza – B. Martineau

Une bande dessinée qui nous conduit de l’apparition de l’ange à Zacharie jusqu’à l’adoration des bergers à Bethléem. Les dessins à la fois délicats et expressifs illustrent avec soin le récit de l’évangile, la succession des événements et les sentiments parfois douloureux par lesquels sont passés Joseph et Marie. Ils sont ici romancés avec un accent particulier sur les trois mois que Marie a vécu chez sa cousine Elisabeth.

EMV

Acheter pour 25.20 CHF

Infos

Ouvrages disponibles notamment dans les librairies Saint-Augustin de Saint-Maurice (avenue de la Gare, tél. +41 24 486 05 50, librairievs@staugustin.ch) ou de Fribourg (rue de Lausanne 88, +41 26 322 36 82, librairiefr@staugustin.ch) aussi disponible sur librairie.saint-augustin.ch

Romain, le fleuriste

Romain Lerjen a 21 ans (voir aussi première page). Il vit à Martigny depuis toujours, comme il aime à dire. Il a un CFC d’horticulteur-floriculteur et poursuit actuellement une deuxième formation de fleuriste, formation qui complète la première et qu’il a toujours souhaité accomplir. Il offre discrètement son savoir-faire à la communauté du Bourg en fleurissant l’église. Cela fait visiblement sa joie! Il nous partage un peu de ce qui fait sa vie…
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L’amour: une énergie renouvelable

Saint-Valentin, fête des amoureux. Pour que les sentiments se renouvellent, le pape François nous offre quelques pistes engageantes et profondes.

Par Bertrand Georges
Photo: PixabayCultiver la joie
Il n’y a pas de plus grande joie que dans un bien partagé. Les joies les plus intenses de la vie jaillissent quand on peut donner du bonheur aux autres, dans une anticipation du Ciel. Elle est douce et réconfortante, la joie de contribuer à faire plaisir aux autres, de les voir prendre du plaisir.

Prendre soin l’un de l’autre
La joie matrimoniale, qui peut être vécue même dans la douleur, implique d’accepter que le mariage soit un mélange de satisfactions et d’efforts, de tensions et de repos, de souffrances et de libérations, de satisfactions et de recherches, d’ennuis et de plaisirs, sur le chemin de l’amitié qui pousse les époux à prendre soin l’un de l’autre. 

Contempler la vraie beauté
La beauté – la grande valeur de l’autre qui ne coïncide pas avec ses attraits physiques ou psychologiques – nous permet d’expérimenter la sacralité de sa personne, sans l’impérieuse nécessité de la posséder. Le regard qui valorise a une énorme importance. 

Donner de la tendresse
La tendresse est une manifestation de cet amour qui se libère du désir de possession égoïste. Elle nous conduit à vibrer face à une personne avec un immense respect et avec une certaine peur de lui faire du tort ou de la priver de sa liberté.

Traverser l’épreuve ensemble
Après avoir souffert et lutté unis, les conjoints peuvent expérimenter que cela en valait la peine. Peu de joies humaines sont aussi profondes et festives que lorsque deux personnes qui s’aiment ont conquis ensemble quelque chose qui leur a coûté un grand effort commun.

Aimer ainsi permet d’ancrer l’amour au-delà des sinuosités de la relation et des fluctuations des sentiments. C’est dans la grâce de Dieu, source de tout Amour, que l’on puise les ressources pour un amour qui se renouvelle. 

1 Cf. Amoris Laetitia (La joie de l’amour), n. 126-130.
La Saint-Valentin est l’occasion pour les couples de se ressourcer dans l’Amour de Dieu. Différentes offres sont proposées. Renseignements auprès des pastorales familiales cantonales.
www.pastorale-familiale.ch

Forum œcuménique: le travail m’éclate!

pmt-jchuot«Le travail m’éclate!»: tel est le slogan 2017 du Forum œcuménique romand du Monde du travail, qui se tient chaque année en novembre à Lausanne. Ce slogan entretient volontairement l’ambiguïté: «Je peux trouver du plaisir et de l’épanouissement dans mon travail, mais il peut aussi faire exploser ma vie et moi», explique Jean-Claude Huot, responsable du Forum et animateur de la Pastorale du travail.

Par Melchior Kaniymybwa, Jean-Noël Thévenaz, Pascal Tornay
Photos: www.eglisetravail.ch, pixabay.com, vitaelia.files.wordpress.com, unil.ch
La Pastorale du Monde du travail (PMT) a pour but de promouvoir une « culture de la solidarité ». Elle s’engage dans la proposition de la foi, invite à la conscientisation, permet aux personnes de devenir sujets et acteurs de leur histoire, rappelle Jean-Claude Huot. Elle chemine avec les groupes PMT existants et accompagne les personnes avec ou sans travail. Elle développe des suivis personnalisés. 

pmt-mrosendeDiverses formes de tensions
Magdalena Rosende, sociologue, chef du projet emploi du Bureau vaudois de l’égalité intervenait durant ce Forum. Son intervention visait notamment à mettre en évidence trois formes de tensions et de contraintes dans l’exercice du travail :

– Nos aspirations personnelles : ce que l’on aimerait faire ou créer et la nécessité d’avoir un revenu, poussant à accepter ce qui est offert et à se contenter de ce qui est possible.

– Les tensions hommes-femmes : les discriminations et ségrégations dans la recherche ou l’exercice d’un emploi.

– Les tensions entre la vie professionnelle et la vie privée.

Fragilisé dans une recherche d’emploi
Magdalena Rosende reconnaît que le marché du travail est très sélectif, d’où d’importantes difficultés pour les personnes sortant d’une maladie relevant de l’AI ou pour la population étrangère résidente. Avoir été malade une longue période ne facilite évidemment pas la réinsertion, parce que le marché actuel demande que l’on soit rapide et performant. Le droit du travail en Suisse est très libéral et laisse une grande marge de liberté aux employeurs et très peu de protection contre les licenciements notamment. Le taux de chômage chez les jeunes est proche des 7 % et celui des plus de
50 ans est de 4 %.

Les contraintes des contrôles
Employées et employés ressentent souvent comme une violence le fait d’être l’objet de contrôles. Les formes de ces contrôles se sont développées au point qu’ils sont parfois incessants : toute activité peut être suivie par un outil informatique et par le minutage, comme le notent les employés du secteur de la santé ou les chauffeurs de bus. La personne au travail se trouve de moins en moins en état d’organiser son travail de manière autonome. On lui demande de faire toujours plus en un temps minimum, de répondre à énormément de sollicitations, d’accepter de plus en plus de responsabilités sans contrepartie. A long terme, même à coup de bonne volonté, l’épuisement professionnel, le burnout, guette. Comment retrouver l’équilibre entre le travail qui m’éclate parce que j’y trouve du sens et celui qui m’éclate parce que je lui ai trop donné ? Ces pressions sont ressenties avec encore plus d’acuité par les personnes les plus fragiles, notamment les personnes à l’AI, en situation de handicap, car elles vivent plus lourdement encore les discriminations liées à leur état.

Magdalena Rosende souligne l’importance d’avoir des collègues à qui l’on peut se confier. Même les moments de pause ne sont plus communs. Les horaires sont éclatés et les rapports individualisés. Les collectifs sur lesquels on pouvait auparavant compter n’existent plus. Dans certaines entreprises, il existe heureusement des commissions du personnel, des comités de travailleurs ou des groupes syndicaux à qui l’on peut faire appel. Malgré tout, il n’est jamais facile de faire remonter les doléances à la direction. Si l’on ne peut pas le faire, par crainte d’être viré pour rupture de confiance, c’est contraire à la « Déclaration des Droits de l’Homme », mais avouons que, souvent, la situation est telle…

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Témoignages d’anonymes ayant traversé les affres d’une trop grande pression au travail

« J’ai eu un arrêt de travail de quatre mois. Il m’a fallu développer des mécanismes de survie. Ma remise en question m’a conduit à savoir dire stop, à faire une chose après l’autre. Le burnout est une expérience douloureuse mais, en même temps, j’en suis sorti grandi car j’ai appris à faire attention aux alertes annonçant l’écroulement. Ces signes, j’ai appris à les reconnaître dans la douleur. Je suis plus attentif et, quand je perçois un de ces signes – parce qu’il y en a plusieurs – je me mets en garde et me questionne : « Pourquoi veux-tu te remettre dans cette situation qui t’a usé. Prends un peu de recul et pose-toi ! »

« Le phénomène d’épuisement existe aussi chez les patrons. Les patrons sont des gens souvent seuls face à leurs responsabilités. La solitude des patrons rend malade ! » 

« La résistance : pendant un certain temps, on peut résister en construisant une carapace. Cependant, à l’intérieur, ça continue de bouillir ! La maladie commence par là. Le danger est que, en construisant cette carapace, on néglige ce qui se passe au-dedans. Il serait tellement plus souhaitable de se construire une architecture intérieure solide. »

« Ces dix dernières années, je remarque une détérioration de la santé. Plusieurs changements sur le plan de la pression et du stress au travail. Quand on n’arrive pas à les gérer, il y a une forte pression qui s’insinue tout le temps. Le système est condamnable, mais n’oublions pas la part de responsabilité du travailleur dans ce qui lui arrive. Il faut oser la question suivante : quelle est mon attitude ? Le travailleur a une marge de manœuvre pour résister surtout lorsque ça touche à sa dignité. Il faut oser dire stop. Le drame chez les jeunes, c’est qu’ils sont vite usés. Ils n’ont pas développé les ressources nécessaires pour faire face à cette pression. Ils sont moins résistants devant la difficulté ou face à l’adversité. C’est important de bien préparer les jeunes en leur donnant des outils et anticiper par la formation. »

« La victimisation : pour des raisons liées à leur histoire, les gens se mettent souvent inconsciemment dans une posture de victimes. Il faut les aider à quitter le vêtement de la victime pour arriver à rester des êtres humains dignes et droits. Il faut aider ces personnes à reprendre conscience pour qu’elles repèrent la dynamique qu’elles ont instaurée en elles-mêmes. La victimisation conduit à des comportements infantiles. Difficile d’en parler parce que l’on touche à l’intimité des gens. De bons outils sont nécessaire pour aborder ces situations. »

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Domuni… déjà 20 ans d’existence!

Par Frère Michel Fontaine, op (professeur)
Photo: DRUne formation universitaire en ligne, en philosophie, sciences sociales, histoire, histoire de l’art et théologie
Domuni, institut universitaire privé d’enseignement supérieur, dispense des enseignements à distance, philosophiques, théologiques et de sciences sociales, dans la Tradition multiséculaire de l’Ordre des Dominicains, en bénéficiant d’un vaste réseau de centres universitaires partenaires, universités catholiques ou autres.

Une grande souplesse dans l’organisation des études à distance
Domuni s’adapte aux besoins de formation des étudiants. L’université Domuni propose plus de 500 cours de formation par correspondance, entièrement téléchargeables. L’enseignement à distance, via Internet, est organisé pour favoriser la plus grande flexibilité possible par rapport à l’espace (on peut étudier en tout lieu, donc à domicile) et par rapport au temps (chacun-e a son propre rythme). 

L’étudiant est accompagné par un tuteur et entre dans une communauté d’étude et de recherche. Pour chaque cours en ligne, l’apprenant peut dialoguer avec l’enseignant via un forum et bénéficier, quand il le souhaite, d’une visioconférence avec son tuteur.

Avec un diplôme, un certificat ou non selon votre choix
On peut donc s’inscrire pour un contenu – une année académique – et disposer de plusieurs années pour le valider.

Toutes les formations sont des formations en ligne. Celles qui sont diplômantes conduisent à des diplômes reconnus (bachelor, licence, master, doctorat), diplôme de l’Etat français ou diplôme belge. 

Les examens ont lieu par écrit, physiquement présent, dans un institut d’études proche géographiquement du lieu de résidence de l’étudiant.

Des formations courtes permettent une spécialisation ou une réorientation : CAS (Certificate of Advanced Studies), DAS (Diploma of Advanced Studies) ou MAS (Master of Advanced Studies). Ces formations courtes permettent d’acquérir de nouvelles compétences. Il est aussi possible de choisir des cours à la carte et d’avancer cours par cours.

Contacts pour tout renseignement :
au + 33 (0)970 407 256, ou par mail à info@domuni.eu

Un nouveau Prieur au Couvent des Dominicains

Les frères du couvent de Genève, avec le nouveau Prieur Philippe Jeannin (3e depuis la gauche).

 

Depuis l’automne dernier, le Couvent des Dominicains de Genève a un nouveau Prieur 1, en la personne de frère Philippe Jeannin. Nombreux sont celles et ceux qui ont en mémoire ce visage qui les accueillait chaque dimanche sur France 2, alors qu’il était producteur du Jour du Seigneur de 2006 à 2012. Echange avec un natif de Franche-Comté pour qui venir à Genève s’apparente plus à changer de quartier que de pays.

Propos recueillis par Frédéric Monnin
Photo: DR
Frère Philippe, comment s’est passée votre nomination au Couvent de Genève ?
Le jour où le Provincial m’a contacté pour me dire qu’il cherchait un Prieur à Genève, je lui ai aussitôt répondu que je n’étais pas très disponible, car je travaille à mi-temps au Mont Sainte-Odile 2, j’ai encore des engagements à Paris et je ne voulais pas que les frères, que je remercie en outre d’avoir pensé à moi, puissent me faire ensuite le reproche de ne pas être suffisamment présent. Et puis, après réflexion, j’ai dit oui, parce que je suis déjà venu à Genève à plusieurs reprises, mais aussi parce que je connaissais déjà la plupart des frères et que c’était leur rendre service. 

Vous étiez donc déjà en connexion avec les frères avant votre nomination ?
Oui. Lorsque j’étais directeur général du Pèlerinage du Rosaire, j’ai lancé l’antenne suisse du pèlerinage, d’abord avec Jean-Bernard Dousse, puis avec Paul-Bernard Hodel et enfin avec Michel Fontaine. Je voyais donc ce dernier très régulièrement. Tous les autres, ou presque, j’ai eu l’occasion de les côtoyer depuis des années, jusqu’au plus éloigné géographiquement, puisque j’avais à l’époque rencontré frère Zdzislaw à Saint-Pétersbourg à l’occasion d’une messe télévisée.

Comment voyez-vous le futur, dans votre mission au sein du couvent de Genève ?
Je le vois comme un accompagnement. Il y a quelques années, un projet communautaire a été adopté, qui vise à mettre en commun des énergies pour offrir à la communauté genevoise un espace d’accueil, de célébration et de formation : le centre Saint-Paul/Saint-Dominique. Bien évidemment, il faut comprendre ce projet comme un maillon de l’Eglise diocésaine. Une paroisse administrée par une communauté religieuse constitue une richesse indéniable, mais c’est aussi une autre manière de faire, et c’est important de l’avoir toujours à l’esprit. A Saint-Paul, il y a un riche historique qui plaide en faveur de ce resserrement des liens entre paroisse et couvent. Combien de frères, depuis plus de 50 ans maintenant, sont passés par le presbytère ! Les Dominicains sont attachés à Saint-Paul, et les fidèles sont attachés aux Dominicains. Il nous faut donc trouver la meilleure des manières de conjuguer ces paramètres. C’est à cet édifice je vais essayer d’apporter ma pierre, en qualité de Prieur.

1 Un Prieur n’est pas celui qui, dans une communauté religieuse, prie (Dieu merci !). Du latin Prior, comparatif de Primus, le titre de Prieur a été préféré, dans nombre de congrégations religieuses, au titre d’Abbé. Si l’Abbé est Père (Abba) de sa communauté, le Prieur est, quant à lui, le tout premier parmi ses frères.

2 Le Mont Sainte-Odile fêtera en 2020 le Jubilé des 1300 ans de la mort de la Sainte Patronne de l’Alsace. 

L’Eglise à l’ère numérique

A l’heure du développement digital, l’Eglise doit être «geek parmi les geeks», pour paraphraser saint Paul. Le Pape lui-même est très actif sur les réseaux sociaux. Un exemple à suivre… en utilisant les bons moyens!

Par Nicolas Maury
Photos : Jean-Claude Gadmer, DR«S i l’Eglise ne s’engage pas dans les réseaux sociaux, elle est condamnée à ne plus exister. Les croyants sérieux doivent y être, sans quoi les autres prendraient toute la place. Et pas pour le meilleur… »

Pour le Père Janvier Yameogo, l’Eglise doit s’engager sur les réseaux sociaux.
Pour le Père Janvier Yameogo, l’Eglise
doit s’engager sur les réseaux sociaux.

Ce constat, le Père Janvier Yameogo l’a posé lors de la 20e Journée de la presse paroissiale, le 20 octobre dernier à Saint-Maurice. Titulaire d’une maîtrise de théologie et d’un diplôme de journalisme, membre depuis 2006 du dicastère pour les communications sociales à Rome, il parle en connaissance de cause. « J’ai été au cœur de ce moment où le Vatican a fait un pas de géant pour entrer dans les réseaux sociaux, lorsque la page Youtube du pape a été créée. C’est par ces démarches que nous pouvons être présents au sein de la société. »

A l’image de la révolution de l’imprimerie

Une société dont il s’agit de décrypter les codes. « Sur Terre, on compte quatre milliards de téléphones cellulaires pour cinq milliards de brosses à dents, sourit le Père Yameogo. Facebook, c’est deux milliards d’abonnés. Twitter : 1,2 milliard. Chaque minute, trois cents heures de vidéos sont partagées sur Youtube. » Spécialiste de la communication digitale, Claire Jonard détaille : « L’évolution des techniques est fulgurante. La question n’est plus de savoir si les réseaux sociaux sont bons ou mauvais vu que les gens vivent et travaillent avec ces outils. Lorsque les missionnaires furent envoyés en Asie et en Afrique, ils durent apprendre la langue et la culture des peuples indigènes. La situation est similaire sur le continent numérique. Pour paraphraser saint Paul, il ne s’agit plus d’être Grec parmi les Grecs, mais geek parmi les geeks. »

PAO: prière assistée par ordinateur

Cette formulation plaît au Père Janvier Yameogo : « On compare notre époque avec le XVIe siècle qui a vu l’imprimerie aller de pair avec la Réforme. La révolution technologique et la propagation des Evangiles ont été simultanées. » Si, se fondant sur ces prémisses, certains chercheurs prédisent « un cataclysme pour l’Eglise actuelle », le théologien du Vatican y voit une opportunité : « L’Eglise est à l’épreuve de la communication. Le pape choisit lui-même ce qu’il entend mettre en avant. Benoît XVI percevait déjà le monde digital comme une nouvelle agora. Le pape François dit qu’il faut l’habiter ! » Si possible avec efficacité. « Le catholicisme est une religion de transmission et d’échange. L’Esprit Saint crée la communion et le réseau la communication», synthétise Claire Jonard. Janvier Yameogo reprend : « Le terme clef est la Parole ! En presse écrite, PAO signifie publication assistée par ordinateur. Mais PAO peut aussi dire prière assistée par ordinateur (rires). Les réseaux permettent l’approfondissement de la foi. J’ai rencontré des religieuses et des prêtres qui ont vu leur vocation naître grâce au net. Avec les moyens audiovisuels, la bénédiction Urbi et Orbi s’était étendue à ceux qui regardaient la télé et écoutaient la radio. La prière est tout aussi réelle sur le web. » Avec des formes particulières. 

Messages percutants

« On a parfois l’impression que la foi, c’est lent, à l’inverse de la rapidité du web, constate Claire Jonard. Mais dans l’Evangile, Jésus dit aux apôtres : venez et voyez. C’est pareil sur les réseaux. L’Eglise donne le goût, le réseau aide à dire la foi. Avec un message rapide et percutant ! » Notamment sur Facebook, où est actif le Groupe Saint-Augustin : « On ne choisit pas la manière dont fonctionnent les réseaux et c’est parfois frustrant quand on vient de la presse. L’émotionnel prend le dessus sur la réflexion. Mais si on alimente régulièrement les pages, les messages passent », assure Jean-Luc Wermeille qui en est l’administrateur.

Permettre le dialogue et l’échange

Laure Barbosa.
Laure Barbosa.

Laure Barbosa, animatrice pastorale à Martigny, en est convaincue : « Les réseaux constituent un lieu de dialogue. Quand on écrit quelque chose, on ne sait pas ce que le lecteur va en penser. Là, l’échange est possible. Parfois intéressant, parfois pas. Mais voir son article valorisé et propagé sur d’autres supports que le papier permet de toucher un public plus vaste. Cela offre des perspectives d’interactivité. Grâce à des professionnels comme ceux des Editions Saint-Augustin, nous pouvons mieux coller au quotidien en étant plus pointus et directs. Quelques petits clics sont plus importants qu’on le croit. » Quelques clics, voire même un seul, comme le propose theodia.org « Ce service permet de disposer des horaires des messes partout où on se trouve, montrant que l’Eglise, loin de végéter en queue de peloton, peut innover », note son fondateur Jean-Baptiste Hemmer. Ceci a d’ailleurs incité cath.ch et Saint-Augustin à devenir partenaires de l’aventure. « Cette technologie permet de franchir les frontières paroissiales, cantonales ou diocésaines », note Bernard Litzler, directeur de Cath-info. « Un homme habillé de blanc a un charisme extraordinaire à Rome, mais la foi est aussi à vivre entre nous, dans les institutions catholiques. »

Pour Jean-Baptiste Hemmer, patron de theodia.org, l’Eglise possède une force d’innovation.
Pour Jean-Baptiste Hemmer, patron de theodia.org, l’Eglise possède une force d’innovation.

Devenir des influenceurs

Laure Barbosa résume : « Sur les réseaux, on parle d’influenceurs pour la mode, l’habitat ou les tendances culinaires. A nous d’être plus contagieux dans la transmission de la bonne nouvelle. » Le Père Janvier Yamaogo reprend ce vœu à son compte : « La religion catholique a l’ambition d’être universelle, les réseaux sociaux aussi. Entre les deux, il y a un ADN commun. Apprenons à vivre de manière interconnectée à Dieu, à nos frères et à nos sœurs. Ces nouveaux médias constituent des ressources puissantes pour toucher ceux qui se trouvent au loin. Et surtout toucher ceux qui se trouvent loin de Jésus Christ ! »

L’Essentiel numérique

Par Dominique-Anne Puenzieux

Saint-Augustin a toujours voulu donner une voix à Dieu. Les équipes de L’Essentiel accompagnent vos paroisses, secteurs et UP dans leur communication pastorale et se chargent de l’impression et de la diffusion de cette presse sur papier.

Ce modèle est aujourd’hui remis en question par le digital. C’est pourquoi, nous proposons plus. En connectant le réel et le virtuel. En développant notre savoir-faire plus que centenaire sur les canaux modernes de communication.

Une offre variée
La transformation technologique en cours nous permet d’enrichir l’offre. Désormais, nous évangélisons les gens partout où ils se trouvent. Grâce à des blogs, des pages Facebook, des comptes Instagram, des newsletters nourries par les contenus des journaux paroissiaux. Et ce presque automatiquement. Des paroisses de Genève, Nyon, Estavayer-le-Lac, Fribourg, Martigny, Riddes et Fully sont actives sur le web et les réseaux sociaux, avec nous. D’autres vont bientôt les rejoindre. Allez voir sur : presse.saint-augustin.ch

Un « Groupe Saint-Augustin » réunit plus de 6000 personnes sur Facebook. Celles-ci échangent sur l’actualité de l’Eglise catholique ou parlent spiritualité. Et ça marche ! L’audience grandit.

Depuis l’été, nous avons ouvert une grande librairie virtuelle : librairie.saint-augustin.ch, afin de permettre à chacun de chercher des livres ou des objets, de les commander, les réserver ou les acheter en ligne.

Enfin, avec www.theodia.org, Saint-Augustin propose une plateforme romande capable de donner tous les horaires de messes en un clic. Et demain, viendront s’ajouter des feuilles dominicales automatiques.

Internet au service de l’Eglise

Nous vivons dans un monde «hyper-connecté» et il est parfois difficile de faire le tri. Entre les téléphones portables, les tablettes, la télévision, les ordinateurs… pas toujours facile de trouver ce qui convient. Nous vous offrons quelques adresses permettant de s’informer, d’approfondir la Parole de Dieu, de prier, de méditer… en Eglise.

Texte de Véronique Denis
Illustrations tirées des sites Internet mentionnés

Les sites internet pour

S’informer en Eglise

]www.eveques.ch
Site officiel de la Conférence des Evêques Suisses. Vous y trouverez les communiqués, ainsi que tous les liens vers les Eglises diocésaines et les organes en charge de la pastorale en Suisse.

www.cath-vs.ch
Site de notre diocèse de Sion. En plus de la présentation des commissions ou organismes diocésains au service de la pastorale, vous trouverez, notamment, les homélies de notre évêque Mgr Jean-Marie Lovey et plein d’autres renseignements utiles.

www.cath.ch
Centre catholique des médias. Il est soutenu par la Conférence des Evêques Suisses. Ce site propose quotidiennement des informations sur la vie de l’Eglise catholique en Suisse, à Rome et dans le monde.

Approfondir la Parole de Dieu

www.aelf.org
Propose les lectures quotidiennes, ainsi que la prière des heures, la bible de la liturgie. Il est aussi possible de recevoir par e-mail les lectures quotidiennes. 

https://eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/la-celebration-de-la-foi/le-dimanche-jour-du-seigneur/commentaires-de-marie-noelle-thabut/
Marie-Noëlle Thabut, bibliste, propose une méditation pour les lectures du dimanche. Avec un langage simple, chacun est invité à accueillir la Parole de Dieu comme une Parole de Vie, qui donne sens à notre existence de chrétien.

https://croire.la-croix.com/Definitions/Bible/Commentaires-bibliques
La Parole de Dieu n’est pas toujours facile à comprendre. Elle s’interprète. Des auteurs, des religieuses, des philosophes, des biblistes, tous croyants… signent les commentaires des évangiles des dimanches.

Prier – méditer – faire une retraite…

www.retraitedanslaville.org
Fondé par les Dominicains de la Province de France, ce site réunit près de 180’000 internautes du monde entier. Les propositions de « Retraite dans la Ville » sont très variées et couvrent toute l’année
– Avent dans la Ville et Carême dans la Ville pour nous préparer à Noël et Pâques.
– Matthieu pas à pas pour le temps ordinaire.
– Dimanche dans la Ville pour préparer la messe du dimanche.
– Prière dans la Ville pour déposer une intention.

https://www.theobule.org
Théobule, la parole de Dieu par et pour les enfants.

https://www.theodom.org
ThéoDom, la théologie en vidéos.

http://users.skynet.be/prier/content/online.htm
Propose une multitude de prières, classées par thèmes, par temps liturgiques, etc. Une mine pour préparer et animer des prières en familles, au sein des mouvements, en équipe pastorale, en réunion du Conseil de communauté… 

Regarde maman!

Un matin, une maman embrasse son petit qui s’en va à l’école. Sur le court trajet, l’enfant se retourne trois fois pour quêter son regard. Elle n’est plus là, l’écran du smartphone l’a captée. Au même moment, sur le même trottoir, une autre accompagne son fils, un casque diffusant de la musique sur les oreilles.

Par Bertrand Georges
Photo: DRIl est facile de comprendre que ces mamans ont besoin de petites échappatoires. Pourtant, je m’interroge sur le pouvoir captateur des écrans et des dispositifs audios. Leur usage immodéré peut conduire à la dépendance et nous détourner de nos proches. Le temps passé sur les écrans est parfois « volé » à ceux qui comptent sur nous. J’apprécie toute l’utilité des smartphones et les avantages des groupes de discussion et des réseaux sociaux. Mais comment être attentif aux autres et vivre un minimum d’intériorité si l’on est continuellement envahi de sons, d’images et d’infos ? Autrefois, on déplorait la non-disponibilité de certains hommes par le trio caricatural « fauteuil-pantoufles-journal ». Les écrans et les casques audio démultiplient à l’infini ces sollicitations qui peuvent nous couper des autres. 

Nous avons besoin, et les enfants encore plus, d’être regardés et écoutés. L’attention que l’on nous porte est perçue, plus ou moins consciemment, comme un baromètre de l’estime et de l’affection qui nous sont accordées. Etre à côté ne suffit pas, il faut être présent.

Capter l’attention
Ce besoin d’être important aux yeux de nos proches est tellement ancré que certains psychologues suggèrent qu’une attitude insupportable d’un enfant peut provenir d’un désir de capter l’attention. Combien de crises pourraient être prévenues par un petit moment de vraie disponibilité ? 

Les Evangiles mentionnent plusieurs fois le regard aimant de Jésus 1. Prendre le temps de nous arrêter pour prier, c’est prendre conscience du regard d’amour de Dieu sur nous. Et Dieu nous écoute aussi : « Un pauvre crie ; le Seigneur entend : il le sauve de toutes ses angoisses. » 2

Se détourner de ce qui nous envahit pour être plus disponible, voilà peut-être une piste pour une année nouvelle riche de belles relations.

1 Jn 1, 42 ; Lc 22, 61 ; Mc 10, 21
2 Ps 33, 7

Le numérique est là!

magnificat

 

Texte par Jean-Christophe CrettenandEh oui ! Nous n’en sommes plus à espérer, attendre ou craindre que le numérique arrive ; il est là et bien là.

Même pour ceux qui s’efforcent de se tenir à l’écart, de ne pas se faire happer par ce « phénomène », il est là, il nous faut apprendre à vivre avec. La question centrale liée à cet état de fait ne devrait plus être selon moi « Est-ce que je veux le numérique ou pas ? » mais plutôt « Comment est-ce que je me positionne par rapport au numérique ? ».

En effet, il semble impossible aujourd’hui de rester totalement en retrait des nouveaux canaux de communication que le numérique propose. A chacun de s’y intéresser et de se déterminer sur le meilleur moyen d’en tirer avantage.

Je me réjouis d’observer ces grands-parents qui communiquent très régulièrement avec leurs enfants et petits-enfants via des messages WhatsApp 1 ou en direct via Skype 2.

J’apprécie de pouvoir disposer instantanément de certaines informations et de pouvoir contribuer à l’avancement de certains projets en intervenant depuis quasi n’importe où.

Par contre je déchante lorsque je me retrouve avec une indication de dizaines de messages non lus… ou que je réplique – tout désolé de la situation – à quelqu’un qui vient aux nouvelles au sujet d’un message auquel une réponse était attendue « Ah… oui… j’ai vu passer ton mail mais… ». 

Je rage devant la masse incroyable de messages publicitaires non désirés qui confirme la maxime bien connue qui veut que trop d’information tue l’information. Perdus au milieu du flot des messages inutiles, les messages importants deviennent parfois bien difficiles à localiser.

Pour illustrer l’ambivalence énoncée précédemment, je prendrais pour terminer l’exemple de l’application mobile du Magnificat 3. Si je ne l’avais pas sous cette forme, je ne suis pas certain que je le lirai. L’ayant toujours sur moi, dès que j’ai un instant je peux m’y plonger. Malheureusement, trop souvent « j’oublie » que je l’ai sur moi, perdu qu’il est au milieu de toutes les autres applications…

1 WhatsApp est une application mobile multiplateforme qui fournit un système de messagerie instantanée via Internet et via les réseaux mobiles. Elle est utilisée, en 2017, par plus d’un milliard de personnes quotidiennement (source : Wikipedia).

2 Skype est un logiciel qui permet aux utilisateurs de passer des appels téléphoniques ou vidéo via Internet, ainsi que le partage d’écran. Les appels d’utilisateur à utilisateur sont gratuits, tandis que ceux vers les lignes téléphoniques fixes et les téléphones mobiles sont payants (source : Wikipedia).

3 Avec l’application Magnificat, retrouvez les trésors de la prière de l’Eglise ainsi que de nombreux articles mensuels et une sélection musicale qui vous accompagnent, jour après jour, dans votre vie spirituelle.

www.theodia.org

Par Vincent Lafargue
Photo: DRQui n’a jamais pesté en se retrouvant devant la porte fermée d’une église, pourtant persuadé que la messe y était célébrée tous les mardis soir à 18h30… mais… mais justement pas ce mardi-ci ? Voilà une expérience qui arrive de plus en plus souvent puisque nos paroisses – et nos prêtres ! – doivent jongler avec de nombreux clochers et qu’on n’y trouve plus forcément la messe chaque fois à la même heure, encore moins au même endroit.

Jean-Baptiste Hemmer, spécialiste en création et en développement de sites internet, en avait assez de voir des tableaux de messes compliqués, garnis d’astérisques, de « 3e du mois », d’exceptions par-ci, de spécialités par-là. Il a décidé de monter de toutes pièces un site, mondial qui plus est ! 

L’idée est simple et géniale : à partir d’une carte géographique, il suffit d’écrire un nom de lieu pour que s’affichent automatiquement les messes qui seront célébrées dans un rayon de dix kilomètres prochainement.

Mais ce n’est pas tout ! Combinée à votre téléphone portable, l’application vous emmène directement par GPS jusqu’à la porte de l’église en question. Même la plus cachée des chapelles est accessible !

Préférez-vous une messe en anglais, ou alors le rite extraordinaire au rite romain ordinaire, ou encore voulez-vous vérifier la présence d’une célébration à une date précise ? Pas de problème, on peut filtrer les résultats selon divers critères, et le tout est d’une simplicité d’utilisation qui permet au plus débutant de s’y retrouver.

Chaque église est dotée de photos et de quelques détails – pour peu que la paroisse correspondante ait fourni ces informations. Car Jean-Baptiste Hemmer travaille en lien avec chaque paroisse, et c’est une démarche hautement participative. Chacun s’y retrouve, même si le site fait un appel aux dons pour rester gratuit.

De nombreuses paroisses jouent le jeu – quasiment toutes en Suisse romande actuellement – et reprennent même les informations de Theodia sur leur propre site paroissial.

Essayez Theodia… vous n’irez plus à la messe de la même manière !
flashcode-theodia

Le site: theodia.org

Le groupe Facebook Saint-Augustin

Par Nicole Andreetta
Photo: DRUne personne sur deux en Suisse possède un compte Facebook. Les réseaux sociaux sont devenus incontournables pour transmettre et communiquer des informations. Particulièrement depuis sept ou huit ans, avec l’arrivée des smartphones qui peuvent être consultés jusqu’à 150 fois par jour par leurs propriétaires. Les utilisateurs de Facebook ont la possibilité de former des groupes thématiques autour d’un intérêt commun. Ces espaces de partage et d’échange permettent de se tenir mutuellement informés de l’actualité.

Ouvert en octobre 2014 par les Editions Saint-Augustin, le groupe Facebook Saint-Augustin s’inscrit, à sa manière, dans la mission de l’œuvre Saint-Augustin. On peut y discuter de questions spirituelles liées à l’actualité religieuse, partager des textes de L’Essentiel, des news du Vatican ou de cath.ch, des vidéos, des événements, etc.

Il rassemble à ce jour plus de 6300 membres. Outre de nombreux catholiques, il compte aussi des réformés, des orthodoxes et quelques musulmans. Il s’étend géographiquement sur toute la francophonie, jusqu’en Nouvelle-Calédonie.

Il offre un espace de parole, de questionnement, de cheminement. Dépassant de nombreuses frontières : cantonales, diocésaines, nationales… on peut s’y faire une idée de la grande diversité des sensibilités coexistant au sein du catholicisme. Le groupe peut parfois se transformer en une plateforme de débats particulièrement animés. Tout un défi pour les personnes chargées de le modérer !

Jean-Luc Wermeille, un des modérateurs, apprécie ces partages : « A tout moment de la journée, chacun peut recevoir un petit message spirituel ou d’actualité, que ce soit à un arrêt de bus, pendant la pause-café, etc. »

Une publication sur Facebook dure rarement plus de deux jours : on s’ancre dans le moment présent. Les modérateurs se tiennent informés des principaux événements ecclésiaux. Ils remarquent  que le calendrier liturgique est un élément qui rencontre beaucoup de succès dans ce monde de l’immédiateté. Un peu oublié par nos sociétés contemporaines, il continue de rythmer la prière de nombreux catholiques.
Rejoindre Saint-Augustin sur Facebook : depuis le site saint-augustin.ch, en bas à gauche, cliquer sur « Groupe » et « Suivez-nous sur Facebook ».

A portée de clic

Par Dominique-Anne Puenzieux
Photo: Jean-Claude GadmerL’Essentiel a eu 110 ans en 2018, mais sa mission n’a pas changé : diffuser la Parole. Aujourd’hui, comme hier, Saint-Augustin œuvre à la bonne réalisation de la presse paroissiale.

Mais le monde évolue, la technologie progresse. Nous avons presque tous un smartphone au bout de la main. Ainsi, sans cannibaliser le papier et comme le dit le pape François, nous devons habiter le monde digital !

Lors de la 20e Journée de la presse paroissiale, en octobre dernier, plusieurs spécialistes de la communication, dont le Père Janvier Yameogo, venu spécialement du Vatican, ont appelé les responsables des paroisses à oser franchir le pas, à être actifs sur le web et les réseaux sociaux.

Saint-Augustin a anticipé les besoins et développé une offre riche et variée. Avec des blogs, des pages Facebook, des comptes Instagram et des newsletters nourries des contenus de la presse paroissiale. Sans oublier une grande librairie virtuelle : librairie.saint-augustin.ch, et la participation au développement de Theodia, la plateforme romande des horaires de messes.

Mais il existe encore une multitude de belles initiatives.

La Parole doit rayonner. Ensemble, donnons-nous les moyens de le faire !

2019: bicentenaire du rattachement de Genève au diocèse de Lausanne

Le billet de Pascal Desthieux, vicaire épiscopal
Photo: DR
On me demande encore si la création d’un diocèse de Genève est toujours d’actualité. Je répondrais : en tout cas pas cette année, puisque nous allons commémorer le deux-centième anniversaire du rattachement de la partie suisse du diocèse de Genève à celui de Lausanne.

Un peu d’histoire. Le diocèse de Genève est fondé au IVe siècle, quand Genève acquiert la stature d’une civitas, ville stratégique pour franchir le Rhône. Les fouilles ont montré que vers 380, il y avait déjà tout un groupe épiscopal comprenant deux cathédrales, un baptistère et une résidence épiscopale.

Le diocèse de Genève, qui compte jusqu’à 500 paroisses, s’étire entre les lacs du Léman et du Bourget, de l’Aubonne jusqu’à Aix-les-Bains. 

Après la Réforme, l’évêque quitte la ville pour Annecy. Saint François de Sales est le plus illustre des évêques de Genève en exil. Le diocèse de Genève continue d’exister comme tel jusqu’en 1801. Napoléon impose alors de nouveaux diocèses ; il fusionne les quatre diocèses de Chambéry, Genève, Maurienne et Tarentaise, ainsi qu’une partie du diocèse de Belley, pour former un nouveau diocèse de Chambéry et Genève (qui comprend les départements du Léman et du Mont-Blanc).

A la suite des défaites militaires de Napoléon, les Français se retirent de Suisse, au profit des Autrichiens qui laissent Genève choisir de rejoindre la Confédération helvétique. Les autorités genevoises demandent de rattacher le nouveau canton suisse au diocèse de Lausanne. Le 18 septembre 1819, le pape Pie VII fait part au Directoire fédéral du transfert de juridiction. Quelques années plus tard, le titre de Genève est détaché de Chambéry pour être attribué à l’évêque de Lausanne, et un nouveau diocèse d’Annecy est créé. (Ce n’est qu’en 1924 que le titre de Fribourg, où l’évêque de Lausanne et Genève réside, sera ajouté).

En 2019, le re-création du diocèse de Genève n’est plus d’actualité. Nous allons plutôt célébrer ce bi-centenaire en intensifiant les liens avec l’ensemble du diocèse, entre autres par la session pastorale diocésaine qui se tiendra… à Genève !

Bonne et heureuse année 2019 !

Pour approfondir cette histoire passionnante : Edmond Ganter, « L’Eglise catholique de Genève, Seize siècles d’histoire », 1986.

La chapelle du Guercet

La chapelle du Guercet vaut une halte: havre de paix, de présence et de beauté.

Par Françoise Michellod
Photos: Marion Perraudin, Françoise MichellodC’est au pied du Mont Chemin, entre « les deux Guercets » que depuis 130 ans la chapelle invite à la prière. Consacrée le 24 mai 1889, jour de la fête de Marie, secours des chrétiens, on choisit comme patronne du lieu Notre Dame Auxiliatrice.

De 1980 à 1983 le sanctuaire subit une belle rénovation. Les chanoines Giroud, Rausis, Sarbach et le prieur Emonet en furent les initiateurs. Mysette Putallaz, artiste peintre, réalisa des tableaux pleins de fraîcheur qui font de cette chapelle un petit bijou. 

Aujourd’hui encore, en entrant, nous sommes saisis par le triptyque de l’artiste placé au-dessus de la sainte Table ; il représente différents mystères de la vie de Marie. Au centre d’abord, c’est Marie et l’enfant. Puis à droite, deux mystères joyeux : l’Annonciation et Jésus parmi les docteurs de la loi. A gauche, le mystère douloureux de la Crucifixion et le mystère glorieux de l’Assomption. Le blanc domine avec sa luminosité joyeuse : 31 marguerites piquées en fond rappellent que la chapelle est posée dans les prés, me dit l’artiste peintre, habitante de Martigny. De plus, 14 colombes enveloppent la Vierge de vie de pureté et de douceur.

De chaque côté de la chapelle des saints peints forment une haie. C’est par leur attitude et leurs vêtements qu’on les reconnaît. Mysette Putallaz préfère qu’on imagine les traits du visage plutôt que de leur donner une expression définie. On peut donc invoquer saint Théodule, sainte Anne, saint Nicolas de Flüe et sainte Thérèse de Lisieux.

En complément, posées dans des niches, deux statues de bois : Maximilien Kolbe, martyr de l’amour et Don Bosco, personnalité influente dans le domaine de l’éducation.

En plus de la fête patronale du 24 mai, une messe est célébrée chaque lundi à 19h.

Merci à ces lieux de nous parler de Marie notre Secours et de Jésus tout près de nous. 

guercet-chapelle

Pour quelle unité?

Par Pierre Moser
Photo: DRaffiche-semaine-unite-2Les actualités de ces deux derniers numéros ont mis en éclairage la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Le numéro de décembre pour vous informer sur l’agenda des évènements organisés durant cette semaine par nos institutions, et, dans le numéro que vous tenez entre les mains, une piste de réflexion sur cette unité.

Depuis un certain temps je me pose la question de l’origine de ma foi, pour en arriver à la conclusion qu’elle est vraiment un don. Et gratuit qui plus est. Mais notre raison humaine ne se contente pas de ce cadeau. Tout au long de notre vie de foi, nous allons chercher des « preuves » de la validité de notre foi. Un exemple pour illustrer mon propos. Imaginez que demain, un archéologue découvre de manière irréfutable le tombeau du Christ avec ses ossements. Pas de résurrection et, comme Paul le dit haut et fort dans sa première lettre aux Corinthiens : « Mais si le Christ n’est pas ressuscité, vide alors est notre message, vide aussi votre foi. » (1 Co 15 : 14) J’entends déjà la violence des protestations. La violence tout court même. Donc notre foi s’est consolidée sur des messages raisonnables dont nous avons fait des certitudes. Et pourtant, le Christ nous avait prévenus : « N’allez pas croire que je suis venu apporter la paix sur la terre. » (Mt 10 : 35) Il connaît depuis toujours nos forces et nos faiblesses, en particulier notre besoin de mettre du savoir sur notre croire.

Ce prédicat posé, il m’est impossible de penser que d’autres frères chrétiens vont pouvoir adopter mes certitudes à la place des leurs. Sans parler de l’opération inverse. Mais alors, cette unité autant recherchée que décriée, n’est pas possible par le biais d’une hypothétique foi unique. Elle doit donc certainement se trouver ailleurs, mais où ? A l’origine du mouvement de réunification 1, il s’est agi de lancer le mouvement œcuménique. Le XXe siècle a donc été le siècle du rapprochement avec Vatican II à son apogée. Il s’agira maintenant de vivre et de travailler ensemble. Il va falloir témoigner ensemble, prier ensemble, lire la Bible ensemble, agir ensemble.

Elle se trouve là notre unité : dans l’action sociale, dans la diaconale et dans l’humanitaire. Sans oublier ce qui nous distingue de n’importe quelle vénérable ONG : la connaissance de Dieu apportée par Jésus Christ, message commun à tous les mouvements chrétiens.

1 Octave pour l’unité de l’Eglise instituée par le Révérend Paul Wattson en 1908.

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