Rendre la théologie au peuple

Anne Deshusses-Raemy en plein cours.

Anne Deshusses-Raemy est codirectrice de l’Atelier œcuménique de théologie à Genève. Une formation qui veut mettre la théologie à portée de tous. 

Par Nicolas Maury
Photos: DR
« Quand je discute avec les participants en début de formation, je leur demande s’ils sont capables d’avoir une parole sur Dieu. Ils me répondent que oui. Alors je leur dis qu’ils sont aptes à faire de la théologie, terme composé de theos et logos : Dieu et parole. »

Responsable de la formation à la Mission ecclésiale de l’Eglise catholique de Genève, Anne Deshusses-Raemy est aussi codirectrice de l’Atelier œcuménique de théologie (AOT), dont la nouvelle volée débute ce 21 septembre, et qui a été fondé en 1973, pour « rendre la théologie au peuple. » 

L’AOT se déroule sur deux ans, à raison de deux heures par semaine. « Ce n’est pas parce que le canton est laïc que les gens ne se posent pas de questions sur la spiritualité, la foi, le sens de la vie, le mal ou Dieu », explique la Genevoise. 

Guère étonnant dès lors que chaque session accueille entre 45 et 100 personnes, encadrées par onze enseignants salariés ou bénévoles : cinq catholiques, quatre protestants et deux orthodoxes. « Lors de la dernière édition, le plus jeune participant avait 25 ans et la plus âgée 92. Cela donne des discussions intergénérationnelles passionnantes, d’autant que le niveau préalable est très divers. Cela peut aller de quelqu’un qui n’a fait que l’école primaire au prof d’université, en passant par une mère au foyer ou un scientifique du CERN. Certains sont croyants, d’autres pas du tout. »

La directrice et un enseignant : Bruno Fuglistaller sj.

En 2019-2020, la « Beauté de l’autre : chemins vers Dieu » a été choisi comme thème. « La première année sera dédiée à l’étude des textes bibliques. Dans un second temps seront abordés les grands thèmes théologiques. Nous expliquons que toute théologie se développe dans un contexte précis, économique, social, politique, religieux. Ainsi, les questions sur la nature de Jésus sont nées à un moment particulier de l’histoire du christianisme. » 

La journée qu’Anne Deshusses-Raemy consacre à l’AOT est le lundi. « Je la débute vers 8h30 par un rendez-vous avec un enseignant, la secrétaire, un participant ou un animateur. Les animateurs sont d’anciens participants qui épaulent les enseignants dans de petits groupes de travail. » Dans la foulée se déroule une séance d’enseignants à 9h15. « Une méditation précède un débat théologique sur le sujet amené par l’un des enseignants, qui peut être une préoccupation personnelle ou un cours à venir. »

A midi, Anne Deshusses-Raemy prend son repas en compagnie du collègue avec lequel elle donnera son prochain cours, qui aura lieu trois semaines à un mois plus tard. « Nous fixons les objectifs, définissons les perspectives et tissons la trame, puis nous nous répartissons le travail. »

A 14h commence le cours proprement dit. « Une demi-volée le suit de 14h à 16h, l’autre de 19h à 21h. Je suis présente le soir, mais je vais saluer les participants de l’après-midi. »

Sur le coup des 14h15, Anne Deshusses-Raemy a une séance de codirection. « Nous traitons des questions de fonctionnement, nous faisons le lien avec le comité de l’Association, nous préparons les séances : c’est un travail d’anticipation et de leadership. »

Ouvrir le débat

Parfois, son agenda lui permet de rentrer brièvement chez elle pour lire ses e-mails et s’étendre une demi-heure. « A 18h30 j’y retourne, les participants du soir arrivant à 19h. Si j’enseigne, je rencontre mon collègue un peu avant. Sinon, je participe à l’atelier. A chaque fois, j’apprends quelque chose de pertinent. Puis à 21h, nous rangeons la salle et allons prendre un verre. C’est le moment de décompresser. »

Comme elle l’explique volontiers, le fondement de l’AOT réside dans le questionnement. « Nous espérons que les personnes qui viennent avec des questions repartent avec davantage de questions. Nous refusons de donner des réponses qui enferment. Nous expliquons ce que disent les Eglises, mais nous ouvrons le débat en présentant différentes interprétations théologiques. Au début c’est déstabilisant pour les gens, mais à la fin ils sont heureux d’avoir appris à penser par eux-mêmes et à se questionner. »

Renseignements et inscriptions : www.aotge.ch

Un lundi à l’AOT

8h30 –> Rencontre avec un enseignant

9h15 –> Séance plénièreavec les enseignants

12h –> Repas de midi

14h –> Début des cours de l’après-midi

14h15 –> Séance de codirection

19h –> Cours du soir

21h –> Fin de la session et apéro

S’il vous plaît… Merci

Par Pierre Moser
Photo: DRLe jour se lève sur le golfe Al-Hishan. Une foule bigarrée se presse sur le parvis de la cathédrale de la Sainte-Famille à Koweit City.

Il est 6h et dans une demi-heure sera célébrée la première des quinze messes de ce vendredi.

Les huit cents places seront prises d’assaut tout au long de ce « dimanche ».

Le jour se couche sur la place des Eaux-vives, le soleil est déjà caché par le clocher. Un promeneur solitaire déambule devant l’église Saint-Joseph. Il s’arrête et consulte les horaires de messe.

Nous sommes dimanche et la seule messe régulière a eu lieu à 11h, hélas.

Deux scénarios sans rapports ? Pas si sûr : pendant que nos églises d’Occident se vident, les communautés chrétiennes en situation précaire se réunissent dans des élans de foi que nous ne connaissons plus depuis longtemps.

Afrique, Philippines, Amérique du Sud, Europe de l’est, autant de foyers vivants de la pratique chrétienne. Sans compter toutes les communautés minoritaires en proie, elles, au martyre. L’Eglise a déjà connu cela ? Certes, la Réforme, la Révolution française entre autres, ont mis à jour des crises sans commune mesure avec celle que nous traversons. Mais sa nature n’est-elle pas plus ancrée dans la société d’aujourd’hui ? Les chiffres de l’OFS nous montrent une certaine réalité (figure 1) : la religion aujourd’hui majoritaire est l’Indifférence. Comprenez sans confession, catégorie statistique qui comprend un tiers d’athées et un quart d’agnostiques. Ce serait oublier qu’un bon cinquième de catholiques dit croire non pas à un dieu unique et trinitaire, mais à une puissance supérieure (figure 2).

Quelle est donc la source de ces disparités ? Réponse difficile, mais une piste de réflexion existe : les « petits » qui ont besoin d’une espérance pour survivre, ceux-là sont des pratiquants fervents. Les « grands », cependant, le sont beaucoup moins. On entend souvent, dans nos contrées, des répliques comme « ce que je suis, je ne le dois qu’à mon travail ». Notre dialogue avec Dieu se résumerait-il à des s’il vous plaît ? Serions-nous incapables de dire merci ? Dès lors, la parabole du chameau prend tout son sens (Mt 19 : 24). Si seulement 15% des catholiques romains avoués pratique la prière une fois par semaine, cela signifie un 85% d’échec. Cela ressemble furieusement au chas de l’aiguille. Il est évident que plus notre confort est élevé, plus il nous est difficile de nous détacher de ce dont demain doit être fait.  Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur (Mt 6 : 21).

Désespoir donc ? Peut-être pas. Pour cela il nous faudrait entendre les appels répétés à l’humilité et à la confiance du haut des chaires de nos églises. Et méditer également que nous sommes tous, miséreux y compris, les riches de quelqu’un.

Mt 19 : 24 – Oui, je vous le répète, il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume des Cieux. 

Source chiffres : Office Fédéral de la Statistique

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Bien-être et/ou bonheur?

«Gardez la forme!» «Soyez heureux!»
Ces deux injonctions accompagnent constamment notre vie quotidienne. On peine à compter le nombre de «centres wellness» et les différentes méthodes de développement personnel qui nous sont proposées. Comme si seule la quête du bonheur permettait de trouver un sens à la vie ou si bénéficier d’une bonne santé était l’unique garant d’un bon comportement.

Par Nicole Andreetta
Photos: Ciric, DR
On pourrait opposer bien-être et bonheur. Le bien-être toucherait à l’individu et susciterait une démarche personnelle. Le bonheur reposerait sur une expérience partagée à plusieurs. Ces deux termes, toutefois peuvent aussi résonner ensemble, se compléter, s’enrichir mutuellement.

Pistes et approches

Pour garder la forme et faire un vrai effort de prévention santé, le Centre Interlude Bien-être, situé à Champoussin dans le Val d’Illiez (Valais), privilégie la pratique du jeûne, ou offrir des vacances à son système digestif. Des séjours d’une semaine sans manger sont proposés à des petits groupes de participants, associés à différentes activités physiques (randonnées, yoga, pilate).

Les maladies cardiovasculaires sont la cause numéro un de décès en Suisse.

Selon Louis Clerc, directeur du centre, notre alimentation est le reflet des excès de notre société : trop abondante, trop grasse, trop salée, trop sucrée… avec comme conséquence la cause numéro un de décès en Suisse que sont les maladies cardiovasculaires (OFS 2015). Il précise que la démarche repose essentiellement sur les résultats d’expériences scientifiques : « Les travaux du Père Yoshinori Ohsumi, prix Nobel de médecine 2016, ont démontré que pendant la période de jeûne, le corps se régénère en digérant les cellules fatiguées, c’est le processus de l’autophagie. Il s’ensuit presque immédiatement un sentiment de bien-être et de vitalité retrouvée, renforcé par les randonnées et les activités thermales inscrites au programme. La dynamique de groupe joue également une part importante, ajoute M. Clerc, nous favorisons les échanges et les partages d’expériences entre participants. »

Olivia, informaticienne énumère les bienfaits de cette expérience : « … un grand retour au calme intérieur, un apaisement, une prise de conscience à différents niveaux, une clairvoyance et une perte de poids ! »

Selon l’association Chrétiens au service de la santé (CASS), basée à Cressier (Neuchâtel), la restauration et le maintien de la santé s’accompagnent d’une vision biblique. Cette organisation soutient différents professionnels de la santé en respectant leurs dons et talents respectifs, mais dont le dénominateur commun est l’intérêt pour la foi chrétienne.

Bible et santé

La pyramide de Maslow.

Marilyn Rollier coordonne différents groupes de parole en Suisse romande entre soignants de tous genres. « Pour moi la notion de bonheur fait référence à la Bible, aux Béatitudes : Heureux ceux qui ont un cœur pur… cela implique une dimension de bonheur intérieur qui n’est pas lié aux circonstances. Aujourd’hui, nous nous trouvons au sommet de la pyramide de Maslow (voir illustration), nous avons tendance à rechercher le bonheur à l’extérieur de nous-mêmes. La santé selon la Bible, n’est pas un état mais une dimension de réconciliation dans quatre relations fondamentales : la relation envers Dieu, envers soi-même, l’autre et l’environnement. Cet équilibre délicat a besoin d’être ressourcé, chacun a sa propre forme de ressourcement qui est extérieure. Mais la source est intérieure, elle dépend du sens de ma vie, du dessein de Dieu pour ma vie. C’est dans ce que je donne et non dans ce que je cherche que je vais trouver du bien-être ou du bonheur. »

Marilyn Rollier coordonne des groupes de parole entre soignants de tous genres.

Expérience des sens

A Lancy (Genève), la Maison bleu ciel, créée par le pasteur Nils Phildius, offre un espace ouvert à toute personne en recherche spirituelle, avec ou sans appartenance religieuse. Diverses activités faisant appel à l’expérience des sens : chant, danse, méditation silencieuse, atelier d’écriture, créativité plastique… sont proposées afin que chacun puisse cheminer à son rythme et selon ses souhaits.

Florence Mugny possède un CAS d’accompagnante spirituelle, elle pratique également la médecine traditionnelle chinoise : « Les traditions des autres nous enrichissent et elles nous fortifient dans notre foi. Nous n’avons jamais fini de découvrir le mystère de la vie, mais chacun selon son propre rythme et sa propre voie ! 

Avec le terme « bien-être » je vois un lien avec recherche de « mieux-être ». Un cheminement spirituel peut aider à mieux se comprendre. Et ce « mieux-être » devrait pouvoir nous relier aux autres par une ouverture du cœur. Quant au bonheur, on le présente généralement comme un but à atteindre une fois pour toutes, alors que c’est une expérience à vivre dans le moment présent. La nature est sans cesse en mouvement, la vie est faite de périodes difficiles comme de moments magnifiques. Si on vise un équilibre qui ne bouge plus, c’est la mort ! »

Point de départ

Le souci de prendre soin de soi n’est pas forcément une démarche individualiste. Cela peut devenir le point de départ d’une recherche intérieure, source d’une relation à la création, à plus grand que soi, à l’accueil de l’autre. « Aimez votre prochain comme vous-même », disait Jésus.

Petit historique du jeûne

Nos lointains ancêtres ne mangeaient pas toujours à leur faim, particulièrement en hiver.

Selon Hippocrate, le père de la médecine (460-370 av. J.-C) : « Si le corps n’est pas purifié, plus vous le nourrissez, plus vous lui ferez du mal. »

Toutes les religions pratiquent le jeûne, chemin spirituel de dépouillement de soi en vue de la rencontre d’une présence d’une autre dimension. 

Dans les trois monothéismes, le jeûne est indissociable de la prière et de l’aumône. « Jeûner et partager : la prière prend son envol, portée par ces deux dimensions. » (Saint Augustin)

A partir du XXe siècle, le jeûne se politise et devient un moyen de contestation non violent utilisé entre autres par Gandhi et des défenseurs des droits humains.

Les béatitudes: à contre-courant !

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DRLe « judéo-christianisme » offre une morale de bonheur existentiel au quotidien. C’est par le mot « heureux » que commencent le premier Psaume (« Heureux le juste qui se plaît dans la loi du Seigneur ») et le premier discours de Jésus dans le premier Evangile sur le nouveau Sinaï (« Heureux les pauvres de cœur », Sermon sur la montagne).

Toutefois, à y regarder de plus près, les béatitudes que le Christ nous propose sur les sommets des « Galilée postmodernes » n’ont rien d’un oreiller de pur « wellness ». Elles sont à rebrousse-poil de la réussite prônée par notre monde, soi-disant susceptible de nous procurer dès ici-bas la félicité, la richesse, la gloire ou le pouvoir. Au chapitre précédent de l’évangile de Matthieu (4, 1-11), Jésus bat d’ailleurs en brèche ces tentations suggérées par le Diviseur.

C’est un bonheur pascal qui nous est promis, à travers la disponibilité et la liberté de cœur, la douceur de la non-violence active, l’aptitude à pleurer avec ceux qui pleurent, la faim et la soif de justice contre la corruption et l’avidité, la capacité de demander et de donner le pardon, la pureté et la transparence de l’être dans la vérité, la recherche de la paix et de l’unité opposée aux totalitarismes qui bâtissent des murs.

Expériences de plénitude
C’est du reste par la double béatitude des persécutés que se termine la charte matthéenne (5, 1-12) : « Heureux êtes-vous si vous allez au bout de votre passion et de votre juste cause, même au risque de maltraitances, d’insultes, de calomnies et d’emprisonnements. Soyez dans la joie et l’allégresse (Gaudete et Exsultate en latin, d’où est tiré le titre de l’exhortation de François sur l’appel à la sainteté pour tous), car le Royaume des cieux est à vous ! Dès maintenant ! »

Ce sont des expériences de plénitude que Jésus-Christ place devant nous dans ces déclarations de bonheur : être appelés fils et filles de Dieu, être consolés, rassasiés et pardonnés, voir le Seigneur face à face et entrer dans la terre promise définitive. Car elles nous permettent de l’imiter ; les béatitudes sont son portrait : le pauvre, le doux, celui qui pleure, l’artisan de justice, de miséricorde et de paix, le pur, l’innocent persécuté, c’est lui !

Ringardes, les règles de vie?

Devant réorganiser la vie du foyer alors que son mari l’avait quittée, une maman énonce quelques règles à l’attention de ses grands enfants. Réaction: ils se moquent d’elle!

Par Bertrand Georges
Photo: PxhereSi la vie en société, le sport, le jeu, sont régis par des règlements, si les religieux eux-mêmes adoptent une « règle de vie », sans doute cela est-il aussi nécessaire dans nos familles. Notre nature humaine est ainsi faite qu’il y a parfois un décalage entre nos aspirations à la paix et une certaine propension à revenir à la loi de la jungle quand les choses ne se déroulent pas comme nous le voudrions. Il faut donc poser des limites, pour que tout le monde se sente bien, et édicter quelques obligations pour que les choses se fassent, même quand on n’en a pas envie. 

Certaines règles sont définies par les parents, d’autres peuvent être choisies d’un commun accord avec les enfants. La loi est faite pour l’homme et non l’homme pour la loi : plus une loi est reconnue bonne, mieux elle sera appliquée. Il est donc essentiel d’avoir une discussion pour expliquer la nécessité des règles pour le bien de tous, et la pertinence de celles qui sont établies. 

La finalité des règles
Certaines règles sont issues de valeurs très importantes. Elles doivent être appliquées. D’autres, se prêtent à plus de souplesse, selon les circonstances. D’autres enfin, sont évolutives, ou temporaires. 

Deux principes sont énoncés ensemble dans la Bible : Vous les enfants, obéissez en toute chose à vos parents ; cela est beau dans le Seigneur. Et vous les parents, n’exaspérez pas vos enfants ; vous risqueriez de les décourager. (Col 3, 20-21) Ces conseils de l’apôtre Paul nous rappellent la finalité des règles : elles existent non pour brider notre liberté, mais pour que nous vivions heureux. C’est ce que nous enseigne Jésus qui ne craint pas de faire un lien entre amour et obéissance : Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour. Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. (Jn 15, 9-11)

Bénédiction des motards

Une centaine de motards venus de toute la Suisse romande et de France voisine se sont retrouvés à la Colombière dimanche 7 juillet pour recevoir une bénédiction des mains du chanoine Alain Chardonnens, curé de Versoix.

Par le chanoine Alain Chardonnens, curé de Versoix, et GdSC
Photos: Riccardo ZagariaPour eux, c’était la deuxième fois ; pour moi, c’était la première. Mais tous nous étions très heureux d’être là pour la bénédiction des motards en ce dimanche 7 juillet.

Voir toutes ces personnes au look motard dans l’église, ça nous change des assemblées habituelles ! Combinaisons en cuir, piercings, tatouages… Et en même temps, un calme, un silence, une attention toute particulière. Malgré le grand nombre de motards présents, nous nous sommes retrouvés dans un recueillement propice à la prière. Cela s’est perçu notamment lors du temps de silence en souvenir des motards défunts de cette année.

En ouverture, la lecture d’un passage du livre de la Sagesse. L’occasion de s’interroger sur sa responsabilité au guidon. Puis, ensemble, nous avons récité la prière du motard et le Notre Père.

Que sont venus chercher tous ces motards ? Une bénédiction, bien sûr. Mais qu’est-ce que ça veut dire pour eux ? Ils sont venus implorer la protection du Seigneur, lui demander de les accompagner sur la route. Bénédiction, protection, mais pas d’acte magique ! Chacun sa part : le Seigneur comme le motard ont à œuvrer pour que tout se passe bien. Ce sont les deux dimensions de la croix : la transcendance (verticale) et notre part (horizontale). Ensemble on va loin !

Merci aux organisateurs de nous avoir offert ce rassemblement. Merci à la paroisse d’avoir une nouvelle fois mis l’église à disposition pour ce temps de prière. Merci à l’organiste et à la sacristine de nous avoir aidés à prier.

Un temps de prière différent et des motards recueillis à la Colombière avec l’abbé Chardonnens.

Une «oasis d’espérance»!

Par Jean-Pascal Genoud
Photo: Catherine Vigier, artiste peintre
http://ateliervigier.canalblog.com
L’expression m’est donnée par un confrère africain, – l’un de nos remplaçants d’été tant appréciés – le Père Placide, à l’heure de son départ. Il me révèle son projet de construire chez lui un centre spirituel qu’il a choisi d’appeler « Oasis d’espérance ». Je me suis dit immédiatement : quel beau programme ce serait aussi pour une paroisse !

Depuis des mois, la ville de Martigny grouille de chantiers. Que ce soit l’immense parking de Semblanet ou le projet de « Cœur de cité » tout proche de l’église de la Ville, ou encore du côté de la gare, machines et camions s’affairent, s’accompagnant de pas mal de bruit.

Et si au cœur de cette activité trépidante, notre vie paroissiale projetait d’être, elle, comme une oasis, un havre de paix, au cœur de notre cité ou de notre village ?

Alors que la vie de la plupart est remplies d’occupations (et même de loisirs !), nous serions cet espace où se cultive la vie intérieure, un lieu de connexion à la Source invisible et silencieuse de l’Amour du Christ constamment disponible.

Disant cela, je me réjouis particulièrement de la force réelle de notre prière communautaire, mais je ne voudrais pas oublier non plus notre « Diaconie » en fort développement, qui aimerait tout faire pour rejoindre ceux qui, exclus d’une société de l’efficacité et de la performance, vivent la solitude et la souffrance.

Que le Seigneur nous guide tous dans la construction d’une belle « oasis d’Espérance » !

Les Focolari

Par Nicole Andreetta
Photos: DR
Focolare signifie en italien le foyer, l’âtre autour duquel la famille se réunissait autrefois pour se réchauffer. 

Le mouvement des Focolari est né dans la région de Trente, pendant la guerre, en 1943. Un groupe de jeunes filles, dont une jeune institutrice, Chiara Lubich, avait pris l’habitude de se réunir pour réfléchir ensemble au sens de leur vie en cette période troublée. En lisant la Bible, elles s’arrêtent sur le verset de Jn 17, 21 : « Afin que tous soient un… » Elles réalisent alors la signification de cette parole dans les moments de désordre et de conflits : les êtres humains viennent au monde pour se rencontrer, se connaître et former une grande famille. 

Ce sont les habitants de Trente qui ont nommé cette communauté des débuts « focolare » en référence à l’amour et la chaleur humaine qu’elle dégageait.

Actuellement, le mouvement est présent dans 182 pays. Chaque mois, une phrase de la Bible est approfondie et mise en pratique dans la vie quotidienne. Cette « Parole de vie » traduite dans 90 langues et dialectes est diffusée dans le monde entier.

En Suisse, les Focolari comptent quelques dizaines de milliers de sympathisants dont environ un millier de membres. A Genève, ils collaborent étroitement avec le Conseil œcuménique des Eglises, la Plateforme interreligieuse… C’est par leur engagement dans la vie pour le bien commun de toute l’humanité qu’ils se font connaître. 

Respect et tolérance
Construire des ponts de manière particulière par le dialogue et des gestes concrets, sans distinction d’âge, de culture, de confession : un défi qui remplit d’enthousiasme Alejandra, 27 ans, psychiatre en formation : « Dès ma naissance, j’ai baigné dans le mouvement. Plus tard, j’ai véritablement fait mon choix de vivre pour la fraternité universelle. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, j’ai compris qu’il y a davantage de choses qui nous unissent que de différences qui nous divisent. Cela a déterminé mon engagement. A l’heure actuelle, que ce soit au travail, en famille et avec toute personne que je croise chaque jour, j’essaie d’aimer en premier, concrètement, de voir Jésus en l’autre, d’aimer mon « ennemi » pour construire le monde uni, auquel je crois fermement. »

En Suisse, les Focolari comptent quelques dizaines de milliers de sympathisants.

Portrait de Marie Mottet Frachebourg

Par Anne-Marie Colandrea
Photo: Pierre PistolettiDepuis plus de 5 ans déjà, Marie Frachebourg vient depuis Saint-Maurice à Genève, pour transmettre – avec joie et enthousiasme – la beauté du chant grégorien. Ainsi un groupe d’une quinzaine de personnes se forme au chant grégorien, à la psalmodie et à la découverte historique et culturelle du patrimoine musicale grégorien.

Marie Frachebourg, lors de ses études de musique, s’oriente vers un diplôme professionnel de piano, suivra l’enseignement de la harpe. Arrive le temps de l’élaboration d’un mémoire en Histoire de la Musique, et avant tout celui de choisir le sujet à traiter. C’est au cours de cette période qu’une amie lui propose un voyage en Provence à la découverte des abbayes cisterciennes « sœurs » : Silvacane, le Thoronet et Notre Dame de Sénanque. L’audace de cette amie lui fait demander à Marie d’entonner un chant pour saisir l’acoustique du Thoronet : « Toi qui es catho et musicienne, ne veux-tu pas chanter quelque chose ? » Marie se rend compte alors qu’elle méconnaît les racines des chants chrétiens : elle ne peut chanter ni du grégorien, ni aucune antienne adaptée à la résonnance de l’abbaye. Face à sa méconnaissance, elle trouve l’inspiration pour cadrer son sujet en Histoire de la Musique. Elle trouvera son maître à l’Abbaye de Saint-Maurice auprès du Chanoine Marius Pasquier. Pendant 5 ans, à raison d’une fois par semaine, elle devient l’élève privilégiée du Chanoine et aborde tous les aspects du grégorien. Il l’encourage à transmettre son expérience et à enseigner. Depuis, Marie anime des sessions d’initiation ou d’approfondissement du chant grégorien, accueillie par différents monastères de la Provence à Fribourg, et selon les demandes des communautés. 

Pourquoi enseigner en paroisse ? Ce qui est intéressant dans l’approche de Marie, c’est l’invitation adressée à toute personne même débutante, homme et femme, à participer à ce cours sans critère particulier de qualité de voix ou de connaissance du chant choral. Elle conçoit ce geste au regard de la vie paroissiale. Le petit groupe d’élèves, un peu plus aguerri, offre ainsi sa disponibilité pour animer soit la liturgie comme les Laudes des mercredis du temps de l’Avent ou encore un Office de la Semaine sainte. 

Quel est l’apport du grégorien pour la musicienne ? Marie reconnaît qu’elle a acquis une autre manière de voir la musique et de l’interpréter. Plus personnellement, la liturgie et le grégorien nourrissent sa propre prière. Cette passion pour la musique et le chant, Marie la partage désormais avec son époux Olivier Mottet. Ils ont publié en 2017 un album inspiré des écrits de la « Petite Thérèse » Mes Armes. Ayant élu domicile en Valais, ils demeurent liés à l’Abbaye de Saint-Maurice. 

Rendez-vous dès la rentrée, vous pouvez joindre Marie Mottet Frachebourg à l’adresse suivante : marie.mottet17@gmail.com

Tous missionnaires

Par Geneviève de Simone-CornetOctobre est le mois de la mission. Cette année il prendra une coloration particulière, car le pape François a proclamé pour toute l’Eglise un mois missionnaire extraordinaire et mandaté les Œuvres pontificales missionnaires, en Suisse Missio, pour le coordonner. Il aura pour thème « Baptisés et envoyés. L’Eglise du Christ en mission dans le monde ».

Ce mois missionnaire extraordinaire marquera le centième anniversaire de la lettre apostolique « Maximum illud ». Publiée par Benoît XV le 30 novembre 1919, elle prônait un développement des missions et une meilleure formation du clergé local. Aujourd’hui, le sens de l’activité missionnaire de l’Eglise a évolué : si elle est toujours annonce de l’Evangile aux terres lointaines, elle est aussi et avant tout conversion personnelle.

François le rappelle dans la lettre qu’il a publiée le 22 octobre 2017 convoquant l’Eglise à un mois missionnaire extraordinaire pour le centenaire de « Maximum illud » : il s’agit de « susciter une plus grande prise de conscience de la mission ad gentes et de reprendre avec un nouvel élan la transformation missionnaire de la vie et de la pastorale ». Ceci « afin que les fidèles aient vraiment à cœur l’annonce de l’Evangile et la conversion de leur communauté en une réalité missionnaire et évangélisatrice ».

Chacun est appelé, au nom de son baptême, à être missionnaire dans sa paroisse et son milieu de vie et de travail. Mais comment faire concrètement dans notre unité pastorale? Le mois missionnaire extraordinaire se décline selon quatre axes : la rencontre personnelle avec Jésus-Christ vivant dans son Eglise par l’eucharistie, la Parole de Dieu, la prière personnelle et communautaire ; le témoignage des saints, des martyrs et des confesseurs de la foi ; la formation biblique, catéchétique, spirituelle et théologique sur la mission dans le monde; enfin, la charité missionnaire, concrétisée par le soutien matériel et financier à l’action d’évangélisation et de formation chrétienne des Eglises dans le besoin. Car Missio a pour but, grâce à une collecte qui alimente un fonds de solidarité de l’Eglise universelle, d’aider les diocèses les plus pauvres.

Voilà un beau programme. Nous sommes tous concernés : car c’est en raison de notre baptême que nous sommes envoyés en mission. « Tous missionnaires », disait le Père Guillaume-Joseph Chaminade, fondateur des marianistes, aux premiers laïcs qu’il avait formés et envoyés pour évangéliser leurs milieux de vie. A leur suite, faisons notre travail de baptisés en témoins d’un Dieu qui nous appelle et nous envoie.

Les servants de messe à Saint-Maurice

La sortie annuelle des servants de messe de la paroisse de Nyon leur a fait découvrir la basilique de Saint-Maurice en Valais samedi 22 juin. Une journée riche en émotions qui leur a permis de dire au revoir à Mariann Horvath, responsable des servants de Gland.

Texte et photos par Brigitte BessetPour remercier les servants de messe pour leur engagement dans la paroisse et le service qu’ils offrent durant les messes du week-end, une sortie leur est proposée chaque année. Samedi 22 juin, c’est la basilique de Saint-Maurice, en Valais, qui les a accueillis pour une journée qui avait trois objectifs.

Premier objectif : gagner Saint-Maurice en train avec des copains servants de messe appartenant aux différentes communautés de la paroisse. L’occasion, pour les nouveaux, de tisser des liens ; de les renforcer pour ceux qui avaient déjà vécu plusieurs sorties ou rassemblements.

Deuxième objectif : découvrir Saint-Maurice et plus particulièrement l’abbaye et son histoire ; rencontrer des chanoines et les écouter nous parler de la vie de saint Maurice à travers les magnifiques vitraux de ce lieu de culte.

Troisième objectif : marcher (bref trajet au départ de l’abbaye) pour grimper jusqu’à l’entrée de la grotte aux fées. Un moment plus ludique pour chercher les différentes fées; et admirer les couleurs et les formes de la roche.

Au revoir Mariann
C’était aussi l’occasion de dire au revoir à Mariann Horvath, responsable des servants de messe de la communauté de Gland. Elle nous quitte pour rentrer dans son pays natal, la Hongrie. Les servants, les animateurs et l’abbé Jean Geng l’ont remerciée durant cette journée. Merci, Mariann, pour le service que tu as offert et tout le temps que tu y as consacré avec tant de joie et de générosité. Tous nos vœux à toi et ta petite famille.

La journée fut pleine de joie et de rires. Elle s’est terminée par une dégustation de glaces et, pour certains, un bain improvisé dans la fontaine d’un petit parc proche de la gare. Une belle ambiance qui a permis aux participants de s’apprécier mutuellement et de mieux se connaître. Gageons qu’avec ce vécu, ils se retrouveront autrement dans les sacristies de nos églises. Merci à chaque servant de messe pour son engagement précieux !

Les servants et les animateurs devant la basilique de Saint-Maurice.
A la recherche des fées dans la grotte.

Les MOOCs

Par Chantal Salamin
Photo: DRSe former alimente notre recherche de bonheur
Connaissez-vous les MOOCs (Massive Online Open Courses) ? Ce sont des cours ouverts à tous, disponibles sur le Web ou via une application. Il en existe dans tous les domaines notamment en catéchèse, théologie, éthique et philosophie… des cours sur la Bible, le Bien, l’homme, les sacrements, la prière, l’espérance, etc. Des cours donnés par des communautés religieuses, des instituts de formation, des universités, etc. A un rythme hebdomadaire, ils vous proposent des vidéos, des lectures, des quiz et vous mettent en relation avec les autres apprenants et les professeurs. Les deux MOOCs que nous vous proposons sont gratuits, seule l’attestation est payante.

Le MOOC des catéchistes
Comment répondre à toutes les questions que les jeunes se posent ou évitent dans un monde qui ne connaît plus leur besoin de Dieu ? Et pour nous-mêmes, comment redécouvrir le cœur de notre foi sous l’angle de la jeunesse et lui donner une nouvelle jeunesse ?

L’Eglise catholique de Paris (paris.catholique.fr/le-mooc-des-catechistes.html) propose des cours en ligne pour tous ceux qui transmettent la foi de l’Eglise aux jeunes… catéchistes, mais aussi parents, grands-parents, parrains et marraines. Les deux premiers cours peuvent être commandés, inscrivez-vous à la newsletter pour être informés du prochain.

SINOD+, les MOOCS du collège des Bernardins
Le pôle formation du collège des Bernardins, par sa plateforme de formation sinod.fr souhaite offrir « un espace de liberté qui invite à croiser les regards pour cheminer dans la compréhension du monde et bâtir un avenir respectueux de l’homme et de la culture à la lumière de la foi et de la raison ».

Le prochain MOOC « Connaître Jésus-Christ avec l’Eglise an­tique » démarrera le 30 septembre sur sinod.fr. 

Motivés ? alors inscrivez-vous !
Vous trouverez d’autres cours en ligne, payants ceux-ci, mais à des prix abordables, sur cetad.catholique.fr (Centre d’enseignement et de formation de théologie à distance et de l’Institut catholique de Paris). En septembre, des cours démarrent sur le baptême, Isaïe, les patriarches, les femmes dans le Nouveau Testament. Et pour ceux qui cherchent des formations plus complètes de niveau universitaire: domuni.org. Bonne découverte !

Le site: sinod.fr

Pierre et Adeline Wermelinger

Se marier à l’église, un pari de foi

Propos recueillis par Véronique Benz
Photo: DR
Pierre et Adeline aiment recevoir leurs amis chez eux, leur offrir un bon verre de vin, parler autour d’un repas… Dans leur accueil, on perçoit la vocation de sommelier de Pierre, son sens du contact humain et toute l’ouverture de cœur d’Adeline qui est à l’écoute de ses hôtes comme Marie l’était aux pieds du Christ à Béthanie.

Pierre et Adeline se sont rencontrés en 2013 sur le parvis de la cathédrale Saint-Nicolas à Fribourg. « Au départ, ce ne fut qu’une belle amitié », reconnaît Adeline. « Nous n’étions pas au même point dans notre cheminement de foi. Je ne voulais pas que Pierre vienne à la messe pour me voir. Je n’avais pas envie que sa relation à Dieu se construise sur du paraître. Il devait suivre sa propre voie. »

Le couple a fait route ensemble dans la foi. Ils ont décidé de se marier à l’église, sous le regard de Dieu. « Pour nous c’était clair, nous nous engagions pour construire quelque chose de durable. Nous savions que face au monde actuel c’était un pari de fou, un pari de foi, un choix à contre-courant. Nous avons été accompagnés par un prêtre qui a pris le temps de nous écouter et de nous aiguiller. Nous voulions marcher avec Dieu et lui confier notre couple, car nous étions conscients que pour que notre mariage dure, nous avions besoin de la grâce du sacrement du mariage. » La vie sacramentelle est essentielle pour Pierre et Adeline. « Nous allons y puiser des ressources pour avancer, notamment lorsqu’il y a des difficultés. » 

Prier ensemble
« Lors de la préparation au mariage, nous avons appris à prier ensemble. » Ils avouent que c’est parfois compliqué avec leurs horaires de trouver du temps pour être ensemble et prier. Pierre et Adeline en ont fait l’expérience : les semaines et les mois où les engagements sont très nombreux, trop nombreux, des tensions naissent entre eux. « Nous avons moins d’attention l’un pour l’autre, nous ne prenons plus assez de temps pour communiquer, nous sentons alors que nous avons besoin d’une respiration. » Ils aiment accueillir leurs amis, mais gardent néanmoins une soirée par semaine pour eux. 

« Lorsque nous ne pouvons pas participer à la messe dominicale en couple, cela nous manque, même si nous savons que nous prions l’un pour l’autre. » Le sacrement du pardon est également essentiel dans la vie du couple. « Pouvoir vivre ce sacrement, savoir nous demander pardon nous aide à grandir dans notre couple et dans notre foi. » Pour Pierre et Adeline, il est nécessaire que chacun puisse se ressourcer personnellement. « Notre relation au Christ est d’abord intime. »

Ils avouent avoir la chance de ne pas être seuls pour vivre leur foi. « Nous la vivons chacun individuellement, puis en couple, mais aussi avec de nombreux amis croyants et prêtres. C’est un soutien énorme de pouvoir se confier à cette communion de prière que nous avons autour de nous. Il y a toujours des coups durs dans la vie. La foi n’est pas un acquis, nous devons sans cesse l’approfondir et l’enrichir. C’est un acte de foi de dire oui à Dieu tous les jours, comme c’est un acte de foi et d’amour de dire oui à son époux et à son épouse tous les jours », insiste Adeline.

Biographie

Pierre et Adeline Wermelinger sont mariés depuis deux ans. Adeline, 28 ans, a grandi en Valais ; elle est venue à Fribourg après sa maturité pour étudier une année à l’institut Philanthropos à Bourguillon, puis la théologie à l’Université de Fribourg.
Son master en poche, la Valaisane a décidé de rester à Fribourg, car elle « s’y sent bien tant au niveau de sa vie personnelle que de la vie ecclésiale ». Pour une part de son temps, elle travaille au Service de Formation de l’Église catholique dans le canton. Pour l’autre partie, elle enseigne la religion et est responsable de l’aumônerie au Cycle d’orientation de La Tour-de-Trême. 

Pierre, 34 ans, est né et a grandi dans le canton du Jura. Il a fait une formation de sommelier. Après son service militaire, il a passé deux ans à la Garde suisse au Vatican, dont il garde de lumineux souvenirs. Il travaille actuellement dans un restaurant fribourgeois comme chef de service. Également engagé au niveau de sa foi, Pierre s’est investi dans divers projets de l’Église comme les camps vocations de Pâques, ou Crossfire. Il a été animateur dans le parcours de confirmation de l’UP Saint-Joseph, et enseignera la catéchèse en 7H à Givisiez. Cet automne, il va commencer le parcours de formation Galilée.

Spectacle de La Marelle

La compagnie La Marelle revient à La Colombière pour présenter son spectacle 2019, «Marie-Madeleine de Santiago». Un spectacle de Jean Naguel mis en scène par Jean Chollet. 

Par Olivier Cazelles
Crédit: Compagnie La Marelle
De toutes les femmes qui apparaissent dans les pages de la Bible, il en est peu qui aient soulevé autant de passions que Marie-Madeleine. Car la recherche du Jésus historique, même au théâtre, est délicate.

« Marie-Madeleine de Santiago » ne met pas en présence de Jésus de Nazareth et de la femme pécheresse de l’Evangile, mais d’un prêtre, d’une artiste de cabaret et d’un barman. Là où ces personnages rejoignent ceux de la Bible, c’est lorsque l’esprit d’ouverture du prêtre et sa lecture de l’Evangile permettent à l’artiste de cabaret et au barman de revisiter les clichés de leur catéchisme et de remplacer les jugements et les condamnations par des paroles d’espérance et de vie.

Blessures, doutes et quête
Dans cette pièce, il est question de blessures et de manques, de doutes et de foi, de quête de soi, de l’autre et finalement de quête de Dieu. Et la musique y joue un rôle prépondérant. Ce spectacle convient parfaitement aux groupes de jeunes et aux catéchumènes. Il conjugue sur un thème biblique la danse, la musique, le théâtre et la réflexion.

Jeudi 31 octobre à 20h dans la grande salle de la Colombière.

Oups, j’ai oublié!

Depuis petit, on nous répète: «N’oublie pas ceci, n’oublie pas ça… Ha! Tu as oublié ton agenda…; tu as oublié de faire ta fiche… Tu as oublié de faire signer ton examen!» Et si les oublis avaient la formidable fonction de nous protéger, comme des vaccins, de ce qui, par moment, s’avère trop lourd, trop effrayant?

Par Valérie Pianta
Photo: ulysse-invictus.com
Il y a les oublis chroniques et comiques… les clés, la lumière, fermer la porte, la liste de commissions. Ces oublis de gestes et d’actes qui nous rassurent sont des repères temporels – comme de petits réverbères sur notre route quotidienne – que nous ne supportons pas de ne pas vérifier. Si souvent, nous croyons avoir oublié. Nous avons besoin de revenir en arrière et nous faisons rire la galerie !

Cela mis à part, oublier est aussi sûrement une grâce qui nous est donnée pour nous permettre de survivre à certains événements douloureux, à certaines désillusions. Tout n’est pas utile, nos sacs à dos de vie seraient trop lourds à porter. Si nous ne pouvions pas oublier, nous traînerions des wagons de regrets, de peines qui ne serviraient à rien. Heureusement, notre conscience oublie afin de nous alléger. Entre mémoire et oubli, les choses s’ordonnent, se rangent discrètement selon les nécessités personnelles et contextuelles.

Inutile de vouloir absolument penser à tout… Oublier, n’est-ce pas aussi une forme de lâcher-prise sur toutes les contraintes que nous nous imposons ? Oublier souvent est parfois vécu comme un handicap par la personne qui en est la première victime, à moins qu’elle ne prenne cette singularité avec humour. Oui, c’est cela ! Quel humour ne faut-il pas envers nos failles, du lâcher-prise face à ce besoin irrépressible d’être irréprochables. Rions et oublions que nous oublions notre téléphone, notre portefeuille, nos clés, nos gants, notre écharpe et Dieu sait quoi encore. 

Oublions donc ce qui n’est pas essentiel, ce qui encombre, entrave la vie et les relations. N’oublions pas de dire : « Je t’aime. » N’oublions pas de regarder l’autre avec tendresse et amour… dire et regarder… dire ou regarder, mais ne pas oublier ! N’oublions pas d’être attentifs à ne pas écraser ces petites fleurs – les ne-m’oubliez-pas ! Ne nous couchons pas le soir en disant : « J’ai oublié de lever les yeux pour voir le ciel, les étoiles ! »

Une fête patronale pleine de sens

La communauté fêtait son saint patron, saint Jean Baptiste, dimanche 23 juin. L’occasion de mettre en valeur une icône le représentant. Et de redécouvrir un personnage hors du commun. 

Par Françoise Merlo
Photos: Brigitte BessetL’an dernier, c’est dans le Bois de Chênes que la communauté a célébré cette fête avec une marche méditative en famille, une messe en plein air et un repas communautaire. Cette année, la fête était plus simple : durant la messe, la plus grande des deux icônes de saint Jean Baptiste a été portée en procession et mise en valeur. Plusieurs textes méditatifs nous ont permis de redécouvrir ce personnage, son œuvre et son témoignage. Un apéritif dînatoire a suivi la célébration.

Dénoncer ce qui opprime
24 juin : saint Jean Baptiste. La communauté de Gland est en fête ! Une chapelle, une église dédicacée à un saint patron, quel sens cela a-t-il ? Un saint protecteur : pour des pierres, non. Un sens pour celles et ceux qui fréquentent cette chapelle, pour nous tous.

Voici ce que nous dit l’Evangile : « Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean. Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous croient par lui. » (Jn 1, 6-8) « Alors ils lui dirent : ’Qui es-tu ? Il faut que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu sur toi-même ?’ Il répondit : ’Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Redressez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe’ .» (Jn 1, 22-23)

Jean est celui qui apporte la Bonne Nouvelle, qui annonce la nouveauté ; il invite à se tourner vers quelqu’un d’autre que lui. Il annonce Jésus-Christ. Il ose, il donne sa vie pour le  retournement des cœurs et des existences et c’est à cela que notre saint patron nous invite : à oser dénoncer ce qui opprime les humains partout, en famille, en Eglise, dans nos villes et nos pays. Partout. A oser regarder les signes des temps et dénoncer ce qui paralyse.

Voici ce que saint Jean nous dit à tous ce matin (extrait de « Mille textes » de Robert Riber) :
« Si toi aussi tu étais de la race des prophètes.
Si tu prenais des risques.
Si tu avais le courage de prendre le parti des humbles, des petits, des sans-voix.
Ne dis pas que tu n’es pas prophète…
Ne dis pas que tu ne sais pas parler…
Souviens-toi du jour de ton baptême:
’Tu es prêtre, prophète et roi.’
Si tu étais la voix de ceux qu’on enferme, que l’on bâillonne, de ceux qui n’ont même plus de voix pour protester, pour se révolter, pour prier…
Toi, ici, présent, si tu étais prophète ! »

Nouvelle année pastorale : fête de saint Jean Baptiste dimanche 21 juin 2020.

Marche méditative dans le Bois de Chênes (accueil à Coinsins à 9h). Messe en plein air à 11h30. Broche et repas communautaire à la salle communale de Coinsins.

Des précisions suivront.

L’apéritif dînatoire fut un moment de convivialité fort apprécié.

En librairie – septembre 2019

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Aux racines de la liberté
Timothy Radcliffe

Comment être chrétien dans le monde tel qu’il va ? Comment comprendre, aujourd’hui, les apparents paradoxes éternels de la foi chrétienne ? Révolution des mœurs et des techniques, drames et injustices de la globalisation : que de thèmes habités par l’attente d’un message d’amour ! Par son humour, son sens de la formule, son expérience personnelle, par sa confrontation perpétuelle avec le prochain, Timothy Radcliffe répond à nos craintes et nous offre ici un magnifique éloge de la liberté.

Cerf

Acheter pour 27.20 CHFLa joie, ma boussole
Nikolaas Sintobin

Qu’est-ce que la joie durable et authentique ? C’est ce que propose de découvrir l’auteur, grâce à l’éclairage de la spiritualité d’Ignace de Loyola. Plus qu’à une doctrine, cette spiritualité, qui accompagne des millions de personnes dans le monde entier, s’apparente à une boîte à outils dont les instruments sont destinés à nous aider à vivre plus intensément et à « trouver Dieu en toutes choses ». Parmi ces instruments, le critère de la joie est essentiel. Ce livre s’adresse à un large public, en particulier à des gens qui ont les deux pieds sur terre et qui se savent invités à voir plus loin.

Fidélité

Acheter pour 20.40 CHFMaximilien Kolbe
Vivier – Denoël

Fin juillet 1941 à Auschwitz, le franciscain Maximilien Kolbe fait le sacrifice suprême. Il offre sa vie en échange de celle d’un père de famille. Cette fin héroïque ne doit pas faire oublier ce que fut le reste de la vie de cet homme hors du commun : journaliste, créateur d’une gigantesque aventure de presse, missionnaire au Japon… la vie de Maximilien Kolbe fut d’une richesse stupéfiante pour un homme qui ne souhaitait que la pauvreté. Sa fête, célébrée le 14 août, nous rappelle que la haine des hommes ne peut rien contre un cœur entièrement donné à Dieu et aux autres. Une BD qui retrace avec bonheur un destin exceptionnel.

Artège

Acheter pour 22.20 CHFN’attendez-pas le week-end pour être heureux
Anselm Grün

Comment poser des limites et préserver un équilibre entre notre vie personnelle et notre vie professionnelle ? Quel sens peut-on trouver à un travail qui n’est pas motivant ? Comment dépasser la blessure d’un licenciement ou aborder un départ à la retraite ? Face à un monde professionnel en pleine mutation, Anselm Grün nous livre des clés indispensables pour faire de notre travail un véritable lieu d’épanouissement. A partir de textes bibliques et d’extraits de la Règle de saint Benoît, le célèbre auteur bénédictin nous accompagne dans une relecture de notre vie professionnelle. A lire pour être heureux toute la semaine !

Mame

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Une nouvelle année, de nouvelles découvertes

Par Véronique BenzUne nouvelle année pastorale commence. Au mois de juin, en faisant le bilan de l’année écoulée, vos équipes pastorales, dont vous découvrirez la présentation dans ce numéro, ont réfléchi et préparé l’année à venir. Comme chaque année elle sera marquée par des constantes, notamment la préparation aux sacrements, la catéchèse, la préparation aux temps forts de l’année liturgique…, mais comme chaque nouvelle année elle sera également marquée par des changements, des imprévus, des découvertes… à l’image de notre cheminement de foi, qui n’est ni une autoroute, ni un long fleuve tranquille !

Avec chaque nouvelle année, nous sommes appelés à découvrir davantage l’amour de Dieu pour nous, à ouvrir notre cœur au Christ et aux autres, à avancer en communauté sur les sentiers parfois escarpés et caillouteux de la sainteté.

Tout comme vos équipes pastorales, l’équipe de rédaction de L’Essentiel a fait son bilan et réfléchi à l’avenir de votre magazine paroissial. Cette année nous vous proposons plusieurs changements. Tout d’abord dans le rythme des parutions : L’Essentiel Grand-Fribourg paraîtra désormais 6 fois par an, c’est-à-dire tous les deux mois. Ensuite, nous vous proposons des rubriques innovantes qui, nous le souhaitons, vous permettront d’approfondir votre foi et de faire de belles découvertes. Par exemple, Christus Vivit l’exhortation du pape François aux jeunes, sera présentée tout au long de l’année. Vous trouverez aussi dans le prochain numéro la rubrique « Art et foi ». L’équipe de rédaction met toutes ses compétences et tout son cœur afin de rendre, à travers ces différentes rubriques, votre magazine toujours plus intéressant.

En espérant humblement que ce magazine pourra vous accompagner sur votre chemin de foi, au nom de toute l’équipe de rédaction, je vous souhaite une bonne lecture et une belle année pastorale.

Rencontre avec Anny Rouiller

Anny est une jeune femme peu commune : une rencontre suffit pour en être sûr… Née au Pied-du-Château il y a 13 ans, Anny poursuit actuellement sa scolarité en 2e année au CO de Martigny. Armée de solides convictions et d’un redoutable aplomb intellectuel, Anny arpente la vie d’ado… Ce n’est pas rose tous les jours! Pourtant ses projets et ses rêves la poussent à aller de l’avant. Elle nous en parle…

Propos recueillis par Pascal Tornay
Photo: Famille Rouiller
Anny, qui es-tu donc ?
Je suis une boxeuse passionnée par la neurochirurgie. Je suis l’aînée de trois enfants. Je passe beaucoup de temps à aider mon papa dans son garage où l’on fabrique et répare toutes sortes de choses. 

Durant notre entretien préparatoire, j’ai senti que tu portes en toi une fougue peu commune, qu’est-ce qui te fais vibrer ainsi ?
Le fait d’avoir dû affronter le regard des autres et de m’être rendu compte que dans la vie il faut savoir se débrouiller seul pour arriver à son but.

Dans le milieu des ados au CO, quels sont les défis que tu affrontes au quotidien ?
Non seulement de devoir travailler très dur pour arriver au but que je me suis fixé comme tout le monde. Mais aussi de faire face au regard et jugement des autres. Trop souvent accompagnés de harcèlement moral. 

Tu souhaites devenir neurochirurgienne : qu’est-ce qui t’attire dans cette voie ?
Le contact avec les patients, sauver des vies. Mais par-dessus tout la précisions et les qualités qui y sont requises.

Tu oses affirmer tes convictions chrétiennes, mais quelle est cette foi qui t’habite ?
Elle est celle qui me pousse à chanter dans le chœur de mon église, celle qui, il y a quelques années, me faisait servir la messe. Celle qui m’a fait passer communion et confirmation, celle qui restera à jamais en moi. Celle qui m’aide à m’endormir le soir et me réveiller le matin. Celle qui me réconforte quel que soit le problème auquel je dois faire face ma foi sera là pour me montrer que je peux être forte.

Qu’est-ce que tu aimerais changer dans le monde ?
Beaucoup de choses mais je pense que ce serait le respect, pouvoir améliorer le respect donc les gens peuvent faire preuve au quotidien. Seulement chez certaines personnes.   

Et dans ta vie ?
Mon approche avec les gens.

Merci Anny pour ton partage et bon vent dans la vie !

Joie!

Par Thierry Schelling
Photo: DR

Leitmotiv du pape François, la joie !

Evangelii gaudium, Amoris laetitia, Gaudete et exsultate… Pas besoin d’être latiniste chevronné pour voir, dans les premiers mots des exhortations du pape François un leitmotiv clair : la joie, et ses déclinaisons latines.

La dernière en date, Christus vivit – adressée aux jeunes – est comme l’incarnation de cette joie débordante par rapport à l’Evangile, l’amour et l’appel à la sainteté. Tout en en étant la source et la fin : le Christ vit. On a presque envie de dire, en boutade, « le Christ rit » !

Mais un Christ incarné : dans la sobriété, le service à autrui, l’humilité, des loisirs qui ressourcent – et il cite la lecture, l’art et… jouer avec les enfants ! –, le dimanche en famille, le soin de la création, l’abstention des ragots et autres radotages – il y revient souvent, dénonçant les chiacchiere notamment en paroisse ! –, le partage et le dialogue de ses convictions (antidote au prosélytisme toujours contre-productif !), et, enfin, la paix, dans l’esprit de la prière de saint François : « Fais de moi un instrument de ta paix. »

Programme de toute une vie
Presque une recette à dix ingrédients, un programme de toute une vie, et une façon non moralisante mais très éthique de vivre sa foi « dans le monde », où est envoyé l’apôtre qui se ressource à la parole et au pain eucharistique.

Sans oublier la relecture quotidienne, couplée, pour lui personnellement, d’un temps devant le Saint Sacrement, chaque soir. « Pour parler des gens », confie-t-il. Malgré son âge, les effets de son amour du tango – « Plus jeune, j’ai beaucoup aimé danser le tango ! » – sont toujours perceptibles : « On ne peut pas danser sans être heureux. » La joie d’un pas de deux…

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