Service funéraire

Je suis allée à la rencontre de Raymond Ançay sur les hauts de Fully afin qu’il m’explique en quoi consiste le service funéraire et ce qui l’a poussé vers cet engagement.

Texte par Alessandra Arlettaz
Photo: Raymond Ançay
Il y a plusieurs années, Raymond a décidé de se reconvertir et de travailler dans le service funéraire. Cela s’est décidé lorsqu’un oncle qui faisait ce métier est devenu extrêmement malade et que son épouse s’est tournée vers lui pour lui demander de se charger de ce service auprès des défunts et de leurs familles. Ramyond me confie que toute sa vie il a eu le désir de « soigner », de se mettre « au service de l’autre ». Cependant, étant l’aîné d’une grande famille, il n’a pas eu l’occasion de se former dans cette branche.

Il y a une vingtaine d’années, après un trop-plein professionnel, il a osé changer de profession pour devenir masseur spécialisé puis, grâce à ce premier changement, il s’est dirigé vers le service funéraire.

Il le fait en tant qu’indépendant car pour lui ceci est une condition sine qua non à cet engagement. Chaque famille mérite que l’on soit disponible à 100% pour s’occuper de son défunt. Pour Raymond, c’est une des choses essentielles qu’il veut donner à son service, car chaque décès est différent, chaque famille est différente. 

Ce travail doit être un SERVICE avant TOUT, car l’attitude à adopter doit être spécifique à chaque type de décès : naturel, personne âgée / accidentel ou tragique / enfant, adulte / maladie grave / décès subit / bébé (chaque décès touche l’agent funéraire mais ceux concernant les bébés lui sont particulièrement éprouvants) / suicide, suicide assisté (c’est alors la police juridique qui prend contact avec lui).

Parfois Raymond est contraint de faire « attendre » les soins au défunt pour pouvoir s’occuper de la famille ; prendre le temps avec elle tout en la bousculant en douceur afin de prendre les décisions les plus pressantes. En effet, lui est là pour le défunt… Cependant, il y a parfois des impondérables… Par exemple lorsqu’une famille veut faire les choses tranquillement mais que la température climatique élevée pose un problème sanitaire par rapport au défunt… Il faut donc pouvoir le déplacer très rapidement. Dans d’autres circonstances, des décisions ou attitudes délicates et/ou urgentes sont à prendre, etc.

Il me redit qu’il est très important qu’il puisse vraiment prendre du temps avec la famille afin de pouvoir offrir un service différencié…

Si la famille n’est pas « religieuse », il convient de respecter ses souhaits. Dans ce cas, il désire faire le maximum pour donner encore plus d’attention à l’accueil, à la toilette du défunt, etc. 

Si la famille est « religieuse », on peut proposer de prier un instant ensemble, précise-t-il. Le plus souvent, la prière permet d’apaiser les émotions, les tensions, etc.

Quand la situation paraît difficile, Raymond confie, intérieurement, à saint Joseph le défunt et sa famille. Il témoigne que ce dernier l’a toujours aidé.

C’est un métier qui demande de la souplesse car malgré le canevas habituel, il lui faut faire place aux impondérables et être rapidement disponible. Dans sa famille, chacun sait qu’il peut être appelé à tout moment, malgré les aléas quotidiens (autre travail, occupation, assemblée, repas de famille, etc.).

Pour accomplir ce service il se dit heureux d’avoir la foi, d’avoir pu côtoyer la mort et eu la chance d’accompagner des personnes proches ou parentes, en fin de vie. Il n’a pas peur de devoir faire face à la souffrance des autres.

La compassion est aussi une des clefs de son « service » et doit se concrétiser dans les gestes de la préparation du défunt : soigner la toilette du défunt, la présentation de ce dernier, sa mise en valeur dans le cercueil… afin que, lors de la veillée à la crypte, on puisse retrouver le mieux possible la personne que l’on a connue. 

Parfois c’est plus difficile à gérer. Par exemple lors de la veillée, il faut savoir que, tout en étant à la fois une rencontre de parents et connaissances, pour quelques membres de la famille au moins, c’est aussi un moment de recueillement souhaité.

Il sait que l’engagement de l’agent funéraire ne finit pas avec la cérémonie de sépulture. Il faut rester très disponible auprès des familles en deuil pour des choses « post-cérémonie » et pour d’autres questions diverses : dépôt et/ou bénédiction de l’urne, soucis de marbrerie, de columbarium, de remerciements, etc. Tant d’autres questions… en attente de réponses.

Il conclut en disant que c’est un métier très intéressant car chaque fois c’est différent, éducatif et enrichissant. En effet, on entre dans l’intimité des familles, de leurs chemins, de leurs soucis… et ceci l’aide à s’améliorer, sans cesse. Le plus souvent avec les familles, plus on est simple et plus les choses se font facilement.

« Par expérience je te remercie, Raymond, de ce que tu fais par ta présence et ton engagement. Cela m’a aidée à traverser des moments douloureux. »

Les apôtres de Donatyre

Par Pascal Bovet
Photo : Jean-Claude Gadmer
Ils sont discrets, sérieux, alignés en demi-cercle, debout sous le Christ trônant  sur l’univers.

Les 12 apôtres de la tradition chrétienne sont souvent représentés, et on en trouve une belle réalisation du siècle dernier en poussant la porte de l’église protestante de Donatyre , près d’Avenches.

L’église d’origine date du XIe siè­cle ; construite sur un sol pétri d’édifices romains, elle porte bien son style « roman ». L’arche du chœur rappelle avec évidence les entrées voûtées du théâtre romain et le demi-cercle du chœur nous conduit à l’endroit de la basilique d’où le délégué de l’empereur prenait les décisions et jugeait la place du roi. 

Mais ici nous sommes en tradition chrétienne : l’église est  dédiée depuis toujours à sainte Thècle, (Domina Thecla-Donatyre) d’Iconium, (actuellement Konia, en Turquie), martyre ou presque du premier siècle et compagne de Paul, selon une tradition. Elle doit se trouver à l’aise au milieu des apôtres.

Cette église relevait des évêques de Lausanne jusqu’à la Réforme de 1536. Le culte réformé l’a peut- être sauvée. Sous  l’influence de Napoléon, la paroisse revient  quelque temps au canton de Fribourg puis devient définitivement vaudoise.

Cette humble église de campagne nous fait connaître une longue histoire religieuse, traversant les cultures et les siècles ; elle mérite l’appellation de « bien culturel d’importance nationale ».

Et si nous découvrions la messe en famille?

Par Karin Ducret
Photos: Pascal Voide 
Les messes en famille sont des célébrations vivantes, où chacun, chacune, prend sa place quel que soit son âge – c’est la joie de vivre une célébration avec des paroles et des gestes simples… en voici quelques reflets…

Don et bénédiction de Bibles le 27.01.2018.
Don et bénédiction de Bibles le 27.01.2018.
Messe en famille des rameaux le 24.03.2018.
Messe en famille des rameaux le 24.03.2018.
Messe en famille après la bénédiction de la mosaïque le 21.04.2018.
Messe en famille après la bénédiction de la mosaïque le 21.04.2018.
Messe en familles et chorales d’enfants le 8.06.2018.
Messe en familles et chorales d’enfants le 8.06.2018.

Les saints de nos familles

La Toussaint, ce n’est pas pour fêter les saints que nous connaissons, mais pour tous les autres, les nôtres parfois. Pensons-nous assez à notre famille… élargie?

Par Bertrand Georges
Photo: DR« Je ne sais pas si les extraterrestres existent, disait un prêtre, mais je crois aux êtres « intra-célestes ». » Depuis toujours, les croyants sont reliés avec les habitants d’un autre monde, que l’on nomme joliment « le ciel ». C’est ce que nous appelons « la communion des saints ». 

« Ne pleurez pas, je vous serai plus utile après ma mort et je vous aiderai plus efficacement que pendant ma vie », disait saint Dominique. Quant à sainte Thérèse, elle promettait qu’elle « passerait son ciel à faire du bien sur la terre ». D’ailleurs, n’avons-nous pas nous-même recours aux saints dans nos différents besoins ? 

Si nous invoquons les saints des livres, combien plus pouvons-nous le faire avec ceux que nous avons connus, aimés, côtoyés, enfantés, élevés, ceux avec qui nous avons vécu de riches heures ou des moments difficiles, ceux à qui nous avons rendu service, dont nous avons partagé l’amitié ou la vie conjugale. Ils ne sont pas dans les calendriers liturgiques ou représentés par des statues ; pourtant, ceux de nos familles qui ont aimé, cru et espéré sur la terre sont sans doute bienheureux dans le ciel. Et c’est eux que l’Eglise fête à la Toussaint : les inconnus, les non-canonisés d’ici et d’ailleurs. 

Ce que chacun fait de bon dans le Christ porte du fruit pour tous. C’est ainsi que se vit une mystérieuse solidarité, une belle complicité entre le ciel et la terre, entre notre famille d’ici-bas et celle de l’au-delà. Chers grand-papa, fille, petit frère, maman, amis, voisins, collègues tant aimés (ou pas assez)… priez pour nous !

« La Toussaint, c’est la fête des morts vivants », disait, non sans humour, un écrivain 1. En pensant à nos défunts, nous croyons que nous les reverrons. 

De plus, les saints nous montrent la direction : en regardant les saints, je sais qui je serai. Tous saints ! Voilà l’appel qui nous est adressé en ce jour ! Bonne fête !

1 Edmond Prochain, « Jargonnier catholique »

«Je crois à la résurrection de la chair!»

Par le chanoine Hilaire Tornay
Photo: hozana.orgLe symbole des Apôtres exprime la foi en Jésus Christ notre Seigneur : « Il a été crucifié, est mort, le troisième jour est ressuscité des morts. » 

La résurrection du Christ et la nôtre forment une seule vérité indissociable. On peut l’appuyer sur deux paroles de la Révélation : le temple et le corps. 

Jésus avait chassé les vendeurs du temple de Jérusalem. Irrités, les gens lui demandent : « Quel signe peux-tu nous donner pour justifier ce que tu fais là ? » Jésus répond : « Détruisez ce temple et en trois jours je le relèverai. » 

Le Sauveur unit en une seule parole ce qui concerne le temple et ce qui concerne son propre corps. « Mais lui (Jésus) parlait du sanctuaire de son corps. Ainsi, quand Jésus ressuscita d’entre les morts, ses disciples, se rappelant qu’il avait tenu ce propos, crurent-ils à l’Ecriture et à la parole qu’il avait dite. » (Jn 2, 21-22)

Et pour nous : « Ne le savez-vous pas ? Votre corps est le temple de l’Esprit Saint qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu. » (1 Co 6, 19)

Ensuite, il y a aussi une identification du corps du Christ avec notre corps à nous :

« Tous, Juifs ou païens, esclaves ou hommes libres, nous avons été baptisés dans l’unique Esprit pour former un seul corps… Le corps humain se compose de plusieurs membres, et non pas d’un seul. Or, vous êtes le corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes les membres de ce corps. » (1 Co 12-13)

Enfin, en guise de synthèse, le temple et le corps du Christ, l’un et l’autre, peuvent être la figure de l’Eglise, bâtie de pierres vivantes, demeure spirituelle pour un sacerdoce saint, construit sur les fondations que sont les apôtres et les prophètes avec, pour pierre angulaire, le Christ Jésus. Elle est donc en toute vérité qualifiée de « temple ».

Conclusion

Il y a un lien indéfectible : dans le Christ la divinité et l’humanité sont unies indissociablement. L’avènement du Fils de Dieu dans la chair de l’humanité est l’accomplissement ultime de la transfiguration de la matière par l’Esprit de Dieu et par la puissance de son amour.

Le croque-mort devenu curé

Avant de devenir prêtre, Claude Deschenaux a vécu deux carrières. Une dans la banque, l’autre comme croque-mort. De quoi l’aider dans son quotidien actuel. 

Texte et photos par Nicolas MauryClaude Deschenaux observe sa basse-cour. Bien vite, le curé modérateur de l’Unité pastorale Notre-Dame de l’Evi ramène l’ordre. Deux poules sont sorties de leur enclos, sous l’œil goguenard d’un canard. Il rétablit la situation, juste avant que son téléphone ne sonne. Levé tôt, gérant avec ses deux collègues, Pierre Mosur et Fabien Benz, une UP de 15 communautés en Gruyère, Claude Deschenaux est un homme occupé. D’où l’importance de s’offrir un moment matutinal de réflexion. « De prière plutôt, pour confier chaque jour et chaque rencontre que je vais y faire à Dieu. Pour Lui dire qu’on est là pour Lui, qui nous aidera à assumer ce qui arrivera. » 

Après un pointage à 8h avec son secrétariat, Claude et ses collègues se répartissent les messes en paroisses, à la chapelle des Marches ou au Carmel. « Je trouve bien de commencer la journée par l’eucharistie. Après la messe, je partage un café avec les paroissiens. En été, quand c’est un peu plus cool et que les célébrations se déroulent dans nos chapelles, je prépare une tarte à la crème ou amène des tresses. C’est convivial et précieux. » 

Toujours joignable

L’administratif semble moins engageant mais ne lui fait pas peur, grâce à ses expériences précédentes. Car Claude Deschenaux a un parcours particulier. A 52 ans, il a vécu deux carrières préalables : employé de banque pendant quinze ans, puis directeur de pompes funèbres durant neuf ans. Revenant sur cette occupation, il souligne : « Prendre soin des familles en peine était déjà une vocation. ça m’a ouvert les yeux sur un élément : à l’époque, je n’étais pas tendre avec certains prêtres difficiles à atteindre. Je voulais leur faire comprendre que pour une famille en deuil, il était important de joindre rapidement quelqu’un à la paroisse pour fixer l’enterrement. Ce n’était pas toujours le cas… » Du coup, son smartphone est toujours branché. « Si j’ai un empêchement, je m’arrange avec ma secrétaire Anita. C’est une femme de foi qui connaît mieux l’UP que moi ! »

Cette UP, il y est arrivé en janvier 2012. « Petit, j’avais été impressionné par le Père Pierre Flueler et dans mon quartier, je jouais au curé. Puis j’ai vécu ma crise d’adolescence. En 1992, quand j’étais encore banquier, l’ancien vicaire épiscopal Jacques Banderet m’en a parlé de son propre chef : n’as-tu jamais pensé à devenir prêtre ? Cette question n’a cessé de me tarauder. » La réponse tombe dix ans plus tard. « Il me fallait changer de vie, reprendre les études
à 40 ans… J’ai beaucoup prié l’Esprit Saint, franchi le pas. Mes années au séminaire furent les plus belles de ma vie. » 

Ordonné prêtre, il devient vicaire de l’Unité pastorale Saint-Denis en Veveyse en juin 2011. « Je pensais y faire mes armes pendant cinq ans. Mais le 23 décembre à 22h, alors que je me réjouissais de célébrer ma première eucharistie de la Nativité, le vicaire épiscopal Rémy Berchier vient me dire que l’évêque me demande d’aller à Gruyères. Un peu rude, mais, après discussion et une nuit de réflexion, j’ai obéi. Me retrouver en milieu d’année pastorale m’a sauvé. Tout était planifié par l’abbé Jean Glasson, mon prédécesseur. Je me suis fondu dans l’équipe, tout en étant très bien accueilli par les gens de la Gruyère. » Des gens qu’il aime côtoyer. « Je tente d’insuffler un esprit d’unité. Vu la fréquentation des messes, je me dis que l’esprit de clocher se fait de moins en moins sentir. » 

Le curé modérateur s’est très vite intégré en Gruyère.
Le curé modérateur s’est très vite intégré en Gruyère.

Ministère et beaux moments

Une bonne partie de ses après-midi et soirées consiste à discuter avec les familles pour préparer un baptême, des funérailles ou des futurs mariés. « Je ne peux pas donner un sacrement sans connaître les personnes concernées. S’il faut rester debout jusqu’à 2h du matin pour préparer un enterrement, je le fais. » Si, comme il l’avoue lui-même, il n’a pas une soirée de libre dans l’année, cela ne lui pèse pas. « Je rencontre les gens, je mange avec eux, ils deviennent des amis. Du ministère, mais des beaux moments. » Et sa plage de ressourcement, c’est quand il va rendre visite aux pensionnaires des EMS, souvent en fin de semaine. « J’adore les personnes âgées, qui sont souvent très touchantes. Les voir, c’est généralement mon bol d’air ! »

Le Pape et la mort

Par Thierry Schelling
Photo: Jean-Claude GadmerMa sœur la mort
Le souriant pontife François ne cache pas le réalisme de son âge : « Mon pontificat ? ça durera peu de temps. Deux ou trois ans. Et puis, à la Maison du Père ! », confiait-il en 2014, soit une année tout juste après son élection. Une boutade qui s’avère contredite par ses… cinq ans de pontificat fêtés en mars dernier.

Mon amie la vie
Sa mort, comme tout jésuite – appelé à la pondérer pendant les 30 jours de sa retraite de noviciat et, pourquoi pas, en garder l’habitude mensuellement au cours de sa vie active –, devient, au fil du temps, une amie de la vie : « Intérieurement, je cherche à penser à mes péchés, à mes erreurs, pour ne pas m’enorgueillir. » Certes, élu pape à l’âge de 76 ans, il pourrait perdre le sens des proportions devant les tâches accomplies – finances, communication, politique de nominations épiscopales en Italie et ailleurs – et à parachever – pédophilie, cléricalisme, traditionalisme…

Fin de service ?
La mort physique est inéluctable et ne le préoccupe guère ; la fin de son service pétrinien est toute pensée : « Même si ça ne plaît pas à certains théologiens, a-t-il précisé, si un jour je ne me sentais plus capable d’aller de l’avant […], je prierais et ferais de même. Benoît XVI a ouvert une porte qui est institutionnelle. » Il ne serait pas une exception. Et pourquoi pas rentrer ensuite au pays en classe économique, serviette à la main, clergyman « passe-partout », et se terrer dans une banlieue pauvre et vivante de la capitale argentine ou un poblado andin ? Puis serait un jour annoncé : « Padre Jorge Maria Bergoglio, curé de San Ignacio, s’est éteint ce matin après la messe. Veillée de prière demain soir ; messe d’enterrement jeudi prochain. » Avant que les rédactions du monde entier ne se rappellent que… le 266e successeur de Pierre, Sa Sainteté le pape François, celui qui a inscrit dans le Catéchisme universel de l’Eglise catholique une opposition catégorique à la peine de mort (août 2018) n’aura eu aucune peine ni peur de mourir !

Enterrer un proche dans l’intimité?

Par Valérie Pianta
Photo: media.ooreka.frOn assiste actuellement à une modification de l’attitude des gens face aux rituels qui accompagnent la mort ; les funérailles sont de plus en plus fréquemment célébrées dans l’intimité de la famille, voire dans la plus stricte intimité, dans une église, dans un centre funéraire ou dans les locaux aménagés des entreprises de pompes funèbres elles-mêmes. La dimension sociale est progressivement écartée. Par ailleurs, on ne fait plus systématiquement appel au prêtre pour la célébration.

Cette évolution est plus particulièrement perçue en milieu urbain. Dans un village où société civile et communauté religieuse se recoupent souvent plus largement, la sépulture est un événement qui revêt à la fois un caractère social et religieux. En effet, de près ou de loin, une large partie de la population se sent concernée par la mort d’un membre de la communauté villageoise, en raison de sa proximité avec lui. Très souvent, beaucoup ont partagé un bout d’histoire avec le défunt ou sa famille.

En ville, il en va autrement. Cela ne fait pas toujours sens de célébrer des funérailles à l’église si le défunt n’était pas croyant ou si sa proche famille ne l’est pas non plus. Après discussion avec les services funèbres, avec le prêtre, on opte alors pour une célébration dans l’intimité ou dans la plus stricte intimité. Cela met en évidence un élément qui m’interpelle : la famille ne prend plus nécessairement en compte le lien social de son défunt, aussi petit soit-il, pour laisser la possibilité aux personnes ayant, d’une manière ou d’un autre, été proches de celui-ci, de lui dire « à Dieu ». Cela n’est pas toujours bien accepté par ces personnes qui expriment parfois leur regret.

A travers un riche échange avec le responsable d’une entreprise funèbre sur les causes de cette « privatisation » des funérailles, plusieurs éléments ont été mis en évidence : 

• Déclin progressif de la pratique religieuse : les gens ne participent plus à l’assemblée dominicale notamment après avoir été forcés dans leur enfance ou leur jeunesse. Ils ressentent une lassitude face aux multiples exigences que l’Eglise a posées en lien avec le baptême, le mariage… « La vie réglemente tout et l’Eglise fait de même ! », ai-je entendu.

• Parfois, des blessures liées à une relation compliquée avec tel prêtre refont surface. 

• Certaines familles vivent des ruptures, des déchirures en leur sein et n’envisagent pas d’être exposées au regard de tous : comme mises à nu. La célébration dans l’intimité est alors une protection. 

• Pour d’autres, l’aspect financier pèse lourd : par exemple, l’argent manque et il apparaît impossible d’honorer la présence de chacun à travers une invitation à une agape largement ouverte.

• Certains ne sont plus du tout familiers des rituels. Ils ont peur de se tromper de gestes ou d’être pris au dépourvu dans leur attitude. 

• D’autres encore – parce qu’ils ne vont plus à l’église – ne se sentent plus le droit d’y aller, s’y sentent regardés et jugés ou ne s’y sentent pas accueillis avec bienveillance.

Pourtant, il arrive que, lors de ces célébrations vécues dans l’intimité, la présence d’un prêtre soit requise pour vivre un petit temps plus spécifique de prière. Celui-ci n’est présent que peu de temps mais sa présence est alors perçue comme un privilège, une respiration spirituelle. 

Cela revient à constater que l’homme est et reste indéfectiblement lié à cette composante spirituelle. C’est en réalité un pan entier de notre être qui resurgit, spécialement dans les moments cruciaux de la vie… comme pour nous rappeler nos limites !

Il est intéressant de relever qu’aujourd’hui, quel que soit le type de célébration choisi par la famille du défunt ou par lui-même, la crémation des corps est demandée 9 fois sur 10. La pratique a donc beaucoup évolué aussi sur ce plan… Le feu n’est plus synonyme d’enfer, de démon. Pour conclure, interrogeons-nous : quel accueil réservons-nous à nos frères et sœurs dans nos églises, dans nos communautés du début de leur vie spirituelle à leur dernier voyage ? Notre regard est-il celui de Jésus ?

Retour sur le Serv’Camp 2018 à Bourg-St-Pierre

Viviane raconte : « Le camp des servants de messe s’est déroulé du 22 au 27 juillet à Bourg-St-Pierre. Quinze enfants et neuf animateurs étaient présents et ont permis de vivre une magnifique semaine. Nous avons vécu de beaux moments de partage et d’amitié et nous avons réussi à créer une belle cohésion entre les servants de messe du secteur de Martigny.

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Le Tro Breiz, pèlerinage des 7 Saints Fondateurs de la Bretagne

Les Sept Saints du Tro Breiz.
Les Sept Saints du Tro Breiz.

Deux mille personnes décident chaque année de « faire le Tro Breiz », périple séculaire en sept étapes sur les traces des Saints Fondateurs de la Bretagne. Amateurs ou passionnés, cap sur la Bretagne!

Par Amaëlle, Florence, Gwénola et Anne de Tréverret
Photos: Association «Les Chemins du Tro Breiz», Armelle Menguy Le TélégrammeD’une ville fondatrice à une autre, chaque marche est belle, sanctifiée et bien auréolée. Les passionnés de randonnées et de Bretagne redécouvrent les richesses historiques et religieuses héritées de ces grands saints : Saint Pol Aurélien (à Saint-Pol-de-Léon), Saint Tugdual à Tréguier, Saint Brieuc, Saint Malo, Saint Samson (à Dol-de-Bretagne), Saint Patern (à Vannes) et Saint Corentin (à Quimper).

Cette année, notre mer était de toutes les gammes de bleu durant nos six jours de marche reliant Tréguier à Saint-Brieuc. Le parcours, variant de vingt-cinq à trente kilomètres par jour, s’accompagnait de chants religieux et joyeux, d’oriflammes brandies fièrement, le long des chemins douaniers ou simplement au milieu des champs d’hortensias.

Tout le monde participe, des jeunes et des moins jeunes, Bretons de souche ou de cœur, croyants ou non, sportifs ou passionnés. Tout le monde a un unique objectif et une seule envie : marcher ensemble jusqu’à l’étape suivante. En discutant ou dans ses pensées, vivre dans la convivialité, à la découverte du patrimoine et des paysages, est un immense partage.

Sous la tente, en dortoir ou chez l’habitant, tout le monde repart du bon pied, requinqué par les messes de petit matin ou à l’arrivée les temps d’adoration et de réflexion, sans oublier les accueils très chaleureux des villages traversés. En effet, rien ne vaut une bonne bolée et les airs entraînants des bagads pour que s’envolent les maux de la journée !

Les pansements, coups de soleil et découragements sont vite oubliés sur la route « Seigneur je vous l’offre ». Au loin, les cloches des villages signalent déjà notre arrivée et font accélérer nos pas. Et nos visages joyeux sont comblés par de rencontres inoubliables. 

Vous êtes les bienvenus pour la prochaine étape de Saint-Brieuc à Dol-de-Bretagne, en passant par Saint-Malo, du 29 juillet au 3 août 2019 !

Paysages à couper le souffle dans la presqu’île de Lézardrieux.
Paysages à couper le souffle dans la presqu’île de Lézardrieux.

L’accompagnement du deuil

Qui dit «accompagnement» dit cheminement dans la durée. Car le travail de deuil prend du temps, parfois beaucoup de temps. Les équipes d’accompagnement lors des funérailles, qui se composent de laïcs bénévoles, agents pastoraux, diacres et prêtres et qui commencent à apparaître dans nos unités pastorales (UP), sont appelées à soutenir les personnes endeuillées.

Par François-Xavier Amherdt
Photos : Jean-Claude Gadmer
Si la communauté ecclésiale dans son ensemble est appelée à entourer les familles endeuillées par toutes sortes de marques de délicatesse (visite, appel téléphonique, carte, présence…), elle confie à des équipes de ministres ordonnés et laïcs le soin d’un accompagnement pastoral à l’image du Christ. 

Une plus-value
Les notes pastorales des différents rituels insistent à cet égard sur la place indispensable des laïcs bénévoles formés, délégués et mandatés, qui peuvent, par leur disponibilité, leurs qualités humaines et relationnelles, étoffer les services offerts par les agents pastoraux. « C’est une plus-value », précise Christophe Salgat, agent pastoral à Moutier. « Ils représentent la communauté paroissiale et ont souvent plus de « portes d’entrée » auprès des familles. » L’enjeu est décisif,
tant la pastorale des funérailles permet de rencontrer des personnes « aux périphéries », en attente de gestes et de paroles qui fassent sens.

Présence rassurante
« Nous avons une bonne collaboration. Chacun a sa place et rencontre celle de l’autre », affirme Marie-France Aeby Pollet, membre de l’équipe pastorale (EP) et de l’équipe d’accompagnement lors des funérailles (EAF) de Bulle (cinq personnes, existant depuis 2007). « Les familles semblent tellement éloignées de l’Eglise, parfois, que la présence d’une laïque est rassurante et elles ressentent une plus grande prise en compte de leurs besoins. »

« L’accueil des gens est très positif du fait que ce sont des mères, grands-mères, veuves, des femmes « normales » quoi, confie le curé modérateur de l’UP Renens-Bussigny Thierry Schelling. En tant que prêtre, je ressens souvent la barrière, plus ou moins épaisse, entre les gens et un état clérical. »

Apprendre une nouvelle vie
Comme Jésus sur la route d’Emmaüs, « nous prenons le temps d’établir des liens avec les proches, ajoute Florence Delachaux, à 30 % coordinatrice de l’EAF de Renens. Nous conduisons l’entière célébration sans eucharistie, nous collaborons avec le prêtre en cas de messe (accueil, rite de la lumière, prière universelle, rite d’adieu). Au cimetière, nous menons l’ensemble. Pour le suivi, nous offrons deux cafés-deuil par année, une invitation à la messe du 2 novembre (un lumignon par famille), une méditation souvenir durant l’Avent, des fiches « Croire ». Après un mois, nous faisons un message (WhatsApp, mail ou téléphone) avec l’envoi d’une belle photo ou d’un texte, de même que pour le premier anniversaire. Si un contact est établi, nous suggérons une lecture ou une rencontre pour aider à apprendre cette nouvelle vie sans la présence du défunt. »

Un guide pastoral: en trois étapes

dans-l-esperance-chretienne-celebration-pour-les-defuntsLe magnifique Guide pastoral Dans l’espérance chrétienne (Paris, Mame, 2008) constitue un outil de travail indispensable pour toute personne engagée dans la pastorale des funérailles.
Il prévoit des textes et des gestes pour les trois « stations » rituelles :
• avant les obsèques : au domicile, au centre funéraire et pour la veillée funèbre ;
• à l’église : pour la célébration des funérailles ;
• au cimetière : pour la mise en terre du corps ou de l’urne.

Tour d’horizon

Dans le Jura pastoral, les membres d’EAF suivent un parcours de discernement, puis cinq journées de formation. A cela s’ajoute un stage pratique supervisé, des rencontres en cellules de vie avec le répondant de l’équipe pastorale et des formations continues. Après une première volée (2018), une deuxième commencera en automne 2019. Actuellement, trois équipes sont en activité (quatre à six personnes). Elles se retrouvent pour des temps de relecture et de ressourcement. Elles peuvent intervenir à toutes les étapes du processus depuis l’annonce du décès : la visite des familles, la veillée de prière, la célébration des funérailles et lors du dépôt d’urne, les messes de septième, trentième (avec remise d’une bougie à la famille) et anniversaire, la Toussaint, le suivi (avec par exemple un repas à la fin octobre). (Renseignements : France Crevoisier)

Dans la partie francophone du diocèse de Sion, une formation similaire a été proposée en 2011-2012 pour des auxiliaires des fu-nérailles et des animateurs de veillées. En 2014, trois personnes ont reçu le mandat pour conduire des funérailles (souvent dans l’intimité). Une nouvelle formation courte pour les responsables des veillées aura lieu début 2019. Les directives diocésaines, promulguées en 2017, abor-dent les questions (préoccupantes) de l’augmentation des funérailles « profanes », notamment dans les locaux des pompes funèbres (PF), et celle de la privatisation de la mort (avec la destination des cendres en cas de crémation). (Valérie Maillard et Pierre-Yves Maillard)

Le canton de Neuchâtel propose une formation cantonale annuelle (initiale et continue) pour les laïcs impliqués dans les funérailles. Ceux-ci sont pour la plupart les agents pastoraux, plus quelques bénévoles (deux actuellement). (Nicolas Blanc)

Le canton de Vaud, après plusieurs formations initiales, organise depuis 2016 une ou deux journées de formation continue. Il existe deux équipes (Renens-Bussigny et UP Notre-Dame), plus des personnes dans les UP qui « dépannent » si besoin les équipes de prêtres. Le nombre de célébrations animées par des célébrants « humanistes » ou des employés des PF au crématoire ne cesse d’augmenter, comme partout ailleurs. (Alain Viret et Béatrice Vaucher)

Le canton de Fribourg a organisé deux cycles de formation pour les bénévoles en 2012 et 2014, suivis de journées cantonales en 2015 et 2016. Une réflexion sur la thématique du suicide sera offerte au premier semestre 2019. La plupart des bénévoles mandatés ont repris l’animation de veillées funèbres (nombreuses dans le canton). Les premières célébrations de la Parole ont vu le jour et sont surtout conduites par les agents pastoraux laïcs engagés dans les EP. Les équipes constituées au moment de la remise des mandats ont évolué de manière différente et fonctionnent selon les réalités pastorales rencontrées et le milieu urbain ou rural. (Claudien Chevrolet)

Dans le canton de Genève, les équipes funérailles sont les plus nombreuses, en principe une par UP, composées de prêtres et de laïcs ayant reçu une formation (deux modules de 8 heures) et le mandat épiscopal, et se répartissant les obsèques. Cette formation est en voie de restructuration. (Anna Bernardo Lucido)

Groupe d’accompagnement des endeuillés

Ci-dessous, au travers de quelques questions/réponses, le groupe d’accompagnement des endeuillés de Fully se présente à vous.

Texte par Raymonde Maret, Marie-Hélène Cajeux, Eve-Marie Roduit
Photo: Abbé Robert Zuber
Quel est le rôle de la commission ?
La première mission de ceux qui accompagnent les familles en deuil est de se mettre à l’écoute des endeuillés. Nous leur offrons un temps de partage et de solidarité, s’ils le désirent.

Nous avons une mission de compassion. Compassion et empathie sont étymologiquement synonymes, mais dans la représentation que l’on se fait, la compassion a une connotation négative de pitié. C’est fort dommage, car la compassion est davantage un accompagnement qu’une pitié malvenue.

Quelles sont les attitudes à avoir ?
Ecouter, c’est recevoir toute parole sans jugement, y compris la révolte, les angoisses ou la colère, voire le silence. Compatir, c’est percevoir la souffrance de l’autre, sans la comparer à notre propre expérience. Cela demande du temps, de la patience, de la distance aussi. C’est être tout entier disponible à l’autre dans le temps de l’écoute.

Ecouter sans jugement, au besoin poser des questions qui se rapportent à la situation, elles doivent servir à clarifier ou soutenir les émotions et non à satisfaire notre curiosité.

De même, nous avons un devoir de discrétion, indispensable au lien de confiance que nous voulons tisser avec ces personnes.

Comment les gens perçoivent-ils cette démarche ?
Tout d’abord, chaque personne est libre de répondre ou non à notre invitation. Il n’y a pas qu’un chemin de deuil, chacun a le sien. Mais chaque acte, parole, téléphone ou carte est apprécié. Nous avons de nombreux retours positifs et encourageants de personnes accompagnées. Ils témoignent d’un réel soutien et réconfort apportés par la démarche.

Extraits de cartes reçues :

« Merci beaucoup pour votre gentil message. Continuer seul est difficile. Grâce à des gens comme vous, ma peine est moins lourde… »

« Un grand merci pour votre soutien qui me donne courage pour vivre sans ma chère… »

Nous remarquons aussi que nous ne sommes pas seuls dépositaires de cet accompagnement, il s’ajoute à d’autres gestes posés par des personnes bienveillantes. Nous le faisons au nom de la communauté paroissiale et comme témoins de la Charité du Christ.

Comment vivez-vous cet accompagnement ?
Concrètement, nous nous réunissons trois fois par année, avec les groupes du secteur, pour un temps d’échange et de formation. Puis, par paroisse, nous nous partageons les tâches (personnes à accompagner). La première prise de contact peut donc avoir lieu plusieurs mois après le décès. Ceci est voulu : souvent les personnes sont très entourées au moment du décès et les semaines qui suivent, puis la vie reprend son cours, et la personne endeuillée se retrouve devant le vide laissé par le défunt.

Les témoignages reçus nous montrent l’utilité de cette démarche et nous encouragent à continuer, plus assidûment encore.

Avec parfois un regret de « rater » quelques personnes par manque de temps ou de ressources. Alors nous nous permettons de lancer un appel à toute personne qui a du temps, cette sensibilité face au deuil, et voudrait rejoindre notre groupe.

Pastorale du travail

«J’ai un blocage que je n’arrive pas à franchir. On me dit toujours: « Vas-y , cherche du travail! » Ils ne comprennent pas que reconstruire une confiance, cela demande du temps.» (Clémence)

Par Nicole Andreetta
Photo: Brigitte Mesot
Un bel après-midi d’été dans un parc à Genève. Autour d’une table, six ou sept personnes savourent joyeusement une tarte aux pommes. Exceptionnellement, la Pastorale du monde du travail (PMT) tient sa permanence hebdomadaire en plein air. Les conversations vont bon train. Brigitte Mesot, responsable des lieux, accueille chacun chaleureusement. En recherche d’emploi, problèmes AI, harcèlement au travail… les situations évoquées sont variées.

Stéphane fréquente la PMT depuis plus d’un an : « Suite à une dépression, j’ai dû quitter mon travail. Je me suis retrouvé au chômage avec un conseiller sans empathie, puis en fin de droit. Devoir demander l’aide sociale est une véritable épreuve. Lorsque l’on ne travaille pas, on n’est plus rien. Je viens régulièrement à la permanence. C’est un lieu bienveillant, à l’écoute de tous. On partage nos peines, mais aussi ce qui fait du bien. Aujourd’hui, je peux même annoncer une bonne nouvelle. Je vais commencer une formation en français commercial ! »

Outre de l’aide pour rédiger CV, lettres de motivation, demandes de stages ou de formations, la PMT propose également des entretiens individuels, des partages bibliques ainsi que des ateliers.

Comme l’explique Brigitte : « Un atelier permet de faire ensemble une activité qui crée des liens et qui donne du sens. Cette année, nous réalisons une icône représentant la croix de San Damiano. »

Depuis le 1er mai, jour de la fête du travail, huit personnes, guidées par Agnès Glichitch, peintre iconographe, se sont mises à l’ouvrage. Le travail est déjà bien avancé, il ne reste plus que quelques finitions à effectuer.

« Au moment où l’on voit les yeux du Christ s’ouvrir, c’est comme si on passait de la souffrance à la libération », témoigne Emilia.

Après un long arrêt maladie, Emilia effectue un temps de réentraînement au travail dans le cadre de la PMT. Petit à petit, elle est devenue le « bras droit » de Brigitte.

Une fois terminée, l’icône sera offerte à la prison de la Brenaz pour accompagner les célébrations religieuses.

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Réalisation de cette année, une icône représentant la croix de San Damiano.
Réalisation de cette année, une icône représentant la croix de San Damiano.

Morat-Fribourg en communion avec le Synode

« Viens, suis-moi »

Par Paul Salles
Photos: DRLe 7 octobre dernier, une quarantaine de participants ont choisi de vivre « Morat-Fribourg » autrement, c’est-à-dire en lien avec le Synode des évêques qui s’est ouvert ce jour-là à Rome. A l’appel de Mgr Alain de Raemy, l’évêque des jeunes et délégué suisse au Synode, tous les cantons de Suisse romande offraient une journée pour mettre en lumière cette assemblée et permettre de la vivre à distance. 

Ainsi, à Fribourg, c’est bien plus qu’une course qui a été vécue puisque, tout au long de la journée, les jeunes et les animateurs ont certes couru, mais aussi échangé, partagé, médité sur le thème de la vocation : « A quoi suis-je appelé ? Pour quoi cours-tu ? » En duplex depuis Rome, Mgr de Raemy a encouragé les jeunes à ne pas laisser cette question de côté, sachant qu’à travers elle, c’est bien Dieu qui nous appelle. L’évêque des jeunes a également partagé ce qu’il vivait à Rome, l’état d’esprit dans lequel il se prépare à vivre ce grand évènement avec plus de 200 pères synodaux réunis autour du Saint-Père. Ce fut ensuite le temps de la prière : pour les évêques rassemblés afin qu’ils soient disponibles au souffle de l’Esprit, pour les jeunes réunis lors de cet événement, et enfin pour tous les jeunes d’ici et d’ailleurs, surtout ceux qui sont dans les épreuves et qui cherchent leur chemin de vie et de bonheur. 

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Fête des peuples

Par Yoland Miere
Photos: DR La communauté paroissiale de Saint-Paul accueillera le samedi 17 novembre la deuxième édition de la fête des peuples organisée à l’initiative de l’unité pastorale Notre-Dame et de la mission catholique portugaise du canton de Fribourg. Une belle opportunité de célébrer l’Eucha­ristie ensemble et de tisser de nouveaux liens avec des croyants d’autres cultures. La messe sera célébrée à 19h en l’église Saint-Paul, puis nous serons tous invités à manger les traditionnelles châtaignes grillées à la salle paroissiale. Bienvenue à tous !

Um encontro com a comunidade católica  lusófona da cidade de Friburgo e arredores. No sábado dia 17 de novembro, a comunidade paroquial de São Paulo acolherá a segunda edição da festa dos povos organizada com a iniciativa da unidade pastoral de Notre-Dame e a Missão Católica de língua Portuguesa no Cantão de Friburgo. Uma boa oportunidade de celebrar juntos a eucaristia e tecer novas relações com cristãos de outras culturas. Depois da celebração que terá seu início às 19h, somos todos convidados a participar no convívio  da tradicional festa das castanhas.

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J’ai lu pour vous: Combattre l’abus sexuel des enfants

Par l’abbé Dominique Rimaz
Photo: DRjai-lu-pour-vousLe tsunami des abus est déclenché depuis longtemps. Il a frappé l’Eglise catholique par le truchement de l’Etat américain de Pennsylvanie. Le centre nerveux médiatique est aux USA. Nos esprits ont donc été touchés. 

Le Père Stéphane Joulain est prêtre, membre de la société des Missionnaires d’Afrique, ou Père Blanc, communauté aussi présente chez nous à Fribourg. Le
Père Joulain est également psychothérapeute et travaille sur la dure réalité des victimes d’abus depuis plus de quinze ans. 

Son livre est le fruit de sa thèse de doctorat et de ses thérapies auprès des victimes, sans oublier les auteurs des abus. Son ouvrage synthétise également ses cours donnés à Rome et au Canada. 

Les questions sont vastes: qui abuse ? pourquoi ? comment soigner ? L’auteur défriche un vaste panorama psychologique et psychiatrique. Un petit glossaire spécifique vient également enrichir nos connaissances. 

Cet opus est un « must », un outil idéal pour tous les chrétiens qui désirent répondre à l’appel au Peuple de Dieu lancé par le pape François. Sa lecture contribuera à l’avènement d’une nouvelle culture afin de tuer dans l’œuf tout esprit de cléricalisme. 

Stéphane Joulain, combattre l’abus sexuel des enfants, Desclée de Brouwer, 2018. 

Une heure avec… Marguerite Robette

Le bonheur, c’est d’être uni à Dieu

Propos recueillis par Thérèse Yang
Photo: Thérèse Yang
Pour moi, la foi est une longue histoire d’amour. Pourtant, j’ai aussi connu vingt ans de lutte. Par là, je ne veux pas dire que je m’étais éloignée de la foi. Au contraire, j’avais besoin d’aller à la messe tous les jours, mais je n’étais pas d’accord avec Dieu sur tout. Je n’arrivais pas à Lui dire oui sans condition, sans réserve. Je ne vivais pas seulement pour lui ; je vivais pour moi. C’était : « Oui, mais ! », mais pas tout à fait « Oui ! » Finalement, c’est Dieu qui a gagné. C’est-à-dire que c’est moi qui ai gagné : Lui ne peut pas recevoir beaucoup de moi, c’est moi qui ai gagné des grâces. Cette lutte avec Dieu s’est terminée un Vendredi saint. C’est quelque chose de très intime, donc difficile à dire. A partir de ce moment, tout a été bouleversé. Je voyais les choses d’une autre manière. On peut aimer Dieu, mais sans vivre pour lui. J’ai pris conscience que vivre seulement pour moi, ça ne suffit pas. 

Je suis membre de l’ordre du Carmel déchaussé séculier, pour le moment encore en formation. Dans deux ans et demi, je ferai l’engagement définitif en tant que laïque. Je lis les psaumes du jour le matin, à midi et le soir et je fais au moins 15 minutes de lecture spirituelle, plus un quart d’heure au moins d’oraison. Et évidemment, je vais à la messe tous les jours. L’ordre du Carmel a pour spécificité la spiritualité de sainte Thérèse d’Avila et saint Jean de la Croix. Ce qui est particulier à cette spiritualité, c’est un profond contact avec Dieu. Nous sommes une douzaine de membres et nous nous rencontrons une fois par mois ; en outre, nous faisons une retraite de trois jours par an. L’année dernière, nous sommes allés à Lourdes. Nous sommes un peu comme une famille. Bien sûr, j’ai aussi ma famille, cinq enfants et cinq petits-enfants. Elle est très importante pour moi. Plus je fais partie de cette communauté, plus l’amour que j’ai pour ma famille grandit.

Je suis heureuse, heureuse en Dieu, heureuse avec ma famille, sans compter mes amis. J’ai l’impression d’avoir plusieurs familles : ma famille naturelle, la paroisse, les personnes qui me montrent beaucoup d’affection et qui sont un prolongement de ma famille naturelle. Bien sûr, celle-ci sera toujours la première servie. Dieu est le centre d’attraction de tout cela. C’est pourquoi je les aime tous toujours davantage.

Le bonheur n’est pas quelque chose d’extérieur. Sinon, je serais trop dépendante des autres. Le bonheur, c’est d’être uni à Dieu. Je Lui demande de passer chaque fraction de seconde de ma vie en union avec lui. Avant, je me sentais prisonnière de ma vie. Maintenant, je me sens libre comme l’oiseau dans le ciel. J’aime et je me sens aimée. Mais Dieu est le premier à aimer. Chaque jour, j’ai deux rendez-vous d’amour et deux rendez-vous de tendresse. Les rendez-vous de tendresse, ce sont les psaumes et la lecture spirituelle. Les rendez-vous d’amour, c’est la messe et l’oraison. Je rencontre aussi Dieu à travers les personnes : l’amour du prochain, ça ne peut pas être autrement !

Biographie

Marguerite Robette, aide familiale de profession, est maintenant retraitée. Elle a toujours été très engagée dans l’Eglise. Avant de se marier, elle a fait partie de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) pendant huit ans. Puis elle a été membre de l’Action catholique ouvrière (ACO) avec son mari. Pendant de longues années, elle a été lectrice et a distribué la communion. Actuellement elle est active dans la cellule d’évangélisation de la paroisse Saint-Nicolas/Saint-Paul qui se réunit chaque semaine chez elle. Elle est aussi membre de l’ordre du Carmel déchaussé séculier. Elle aime écrire et a publié des textes de spiritualité (Paraboles du cœur simple, Ad Solem, 1995)

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