Un arbre pour ma petite-fille

Par Valérie Pianta
Photo: Famille Pianta

arbre-petite-fillePeu avant sa naissance, les parents de notre petite-fille nous ont demandé de planter un arbre pour leur enfant, de le planter sur la terre de la maison familiale. Une adorable petite fille est née peu avant l’hiver et nous attendons le début du printemps pour planter cet arbre demandé pour elle par ses parents. Qu’est-ce que cela signifie de planter un arbre pour la naissance d’un enfant ?

L’arbre et l’enfant se donnent la main symboliquement ; de près, de loin, ils grandiront ensemble enracinés chacun selon ses besoins dans ce qui est essentiel à la vie : la terre.

En plantant un arbre pour notre petit-enfant, nous signifions l’importance de cet enracinement qui fait vivre. Nous lui rappellerons qu’il peut devenir aussi solide que lui.

L’arbre est un puissant symbole de la terre, de l’enracinement, de la croissance, de la solidité, de la lumière captée pour développer son ramage, de sa vocation à être espace de vie pour abriter les oiseaux du ciel… comme l’enfant qui ne peut grandir bien, qu’enraciné dans la profonde terre de l’amour d’une famille. Comme pour l’arbre, quand les conditions sont réunies, la croissance se fait par étapes, lentement, nourrie de la lumière de l’amour et de l’eau de la tendresse, et permet aux racines de l’être de lui assurer la sécurité, lorsqu’il faut affronter les différentes tempêtes de la vie.

Dans ce geste de planter un arbre, l’importance de la famille est donc ouvertement signifiée. D’ailleurs nous parlons bien d’arbre généalogique lorsque nous évoquons notre ascendance… Cela signifie clairement que notre histoire personnelle est enracinée dans une histoire plus vaste qui est celle de nos origines connues ou inconnues et que nous sommes porteurs, transmetteurs de la vie qui s’étend comme un vaste feuillage.

L’arbre affronte des tempêtes, parfois il y a des cassures, mais en le regardant, pensons au petit enfant dont il est devenu le compagnon symboliquement, petit enfant qui grandit et dont la vie sera comme pour chacun de nous balisée de moments difficiles.

Si nous, chrétiens, percevons les épreuves de la vie comme des croix à porter, accrochons notre foi à la croix de Jésus qui a fleuri comme un arbre à travers la Résurrection, et qui nous signale que nos croix sont aussi appelées à fleurir après les hivers de la souffrance et des peines. La Croix fleurie comme un arbre au printemps nous rappelle ces résurrections vers lesquelles nous nous acheminons quotidiennement.

Future confirmande

Propos recueillis par Dominique Carruzzo
Dessin : Jic

Le parrain (la marraine) et le confirmand (la confirmande) accueillant l’Esprit Saint.
Le parrain (la marraine) et le confirmand (la confirmande) accueillant l’Esprit Saint.

Je m’appelle Bernadette Rieille, j’ai 27 ans et je me prépare à recevoir le sacrement de la confirmation.

Lorsque j’étais enfant, j’ai été impliquée dans la vie de l’Eglise de mon village de Saxon. Puis, vers l’âge de 10 ans, j’ai déménagé dans le canton de Vaud et les circonstances de la vie ont fait que je me suis petit à petit éloignée de la foi.

Il y a un an, ma demi-sœur de 15 ans m’a demandé d’être sa marraine de confirmation, ce que j’ai accepté. Mais pour cela, il était nécessaire que je fasse moi-même le parcours de la confirmation. Je pense aujourd’hui qu’à travers la demande de ma sœur, c’est Dieu qui est venu me montrer qu’il est toujours là derrière chacun de mes pas et qu’il a attendu que je sois prête à recevoir son message. Je me réjouis de recevoir le sacrement de confirmation lors de la veillée pascale à la cathédrale de Sion.

Réponse d’un évêque à Letizia Monti

logo_synode4En vue du Synode des jeunes qui se tiendra à l’automne 2018, le Pape invite nos jeunes à poser les questions qui les habitent.

Par Vincent Lafargue
Photos: LDD, DRletizia-montiLetizia Monti. Vaudoise très engagée dans la mission italophone de la paroisse de Renens. Tout en remerciant nos évêques de la possibilité qui lui est donnée de les interroger, Letizia pose ces questions à Mgr Alain de Raemy, évêque des jeunes de Suisse romande :

– Pourquoi une femme ne peut-elle pas être prêtre ?
– Est-elle considérée comme inférieure à l’homme ?
– Est-ce qu’une femme peut être garde suisse ?
Si non, pourquoi ?

L’évêque des jeunes, Mgr Alain de Raemy répond ainsi:

Chère Letizia,

alain-de-raemyUne chose est sûre : on passe aujourd’hui pour un extraterrestre quand on ose affirmer des spécificités féminines ou masculines. La tendance est à : si différence il y a, pas besoin de s’y tenir…

Comme catholiques, nous avons une référence, Jésus. Pas sûr, que nous ayons encore tout bien compris et bien appliqué de Lui ! Il ne joue jamais le jeu des discriminations de son époque, même pas envers la femme coupable prise en flagrant délit d’adultère ou la femme prostituée. Et il appelle sa mère « femme », femme par excellence. En plus d’être sa mère, Marie est là à tous les moments clés de sa vie, de sa mort et de ses apparitions. Ce n’est pas rien ! Bien au contraire… Et Marie-Madeleine sera celle qui annonce sa résurrection à ses apôtres.

Et que sait-on de saint Paul ? Si d’une part, il demande aux femmes de se taire dans certaines assemblées (1 Co 4, 34-35), ou de se couvrir la tête à certaines occasions (1 Co 11, 5-10), ou encore d’être soumises à leur mari (Eph 5, 21-28), d’autre part, il a quantité de collaboratrices dans l’évangélisation et la prédication : Lydie (Ac 16, 13-15), Prisca (Ac 18, 26), Chloè (1 Co 1, 11), Phoebé (Rm 16, 1-2), Marie (Rm 16, 6), Evodie et Syntyché (Ph 4, 2-3)… Et puis, c’est aussi saint Paul qui va à l’essentiel : « Il n’y a ni juif, ni grec, ni esclave, ni homme libre, ni homme, ni femme. Car vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus. » (Ga 3, 28)

Dans notre grande Tradition, nous avons donc tout pour être modernes : être homme ou femme n’est pas un simple code culturel à appliquer, ni des habitudes à perpétuer sans s’interroger. « Homme et femme, il les créa, à son image. » (Gn 1, 27)

Et nous avons tout pour être prophétiques : s’épanouir en tant qu’homme ou en tant que femme, c’est accomplir notre être humain, féminin ou masculin. On peut alors accueillir aussi bien l’appel par Jésus de douze hommes, qui n’ont pas choisi mais ont été choisis par lui, que la collaboration de Paul avec sept femmes, dont les noms ont été trop vite oubliés.

Qui est appelé à être prêtre selon Jésus ? Question de foi. Qui est appelé à être garde suisse ? Question de convenance. La première fait partie de la Révélation. La deuxième pas ! Tu vois les enjeux ?

+ Alain de Raemy, l’évêque des jeunes

Le Bourg en concerts…

A l’occasion du concert du Vendredi saint, l’Ensemble Vocal Renaissance rend hommage à Charles Gounod dont nous célébrons le bicentenaire de la naissance cette année. Son directeur Damien Luy a porté son choix sur une œuvre de circonstance, Les Sept Paroles du Christ sur la Croix. Presque d’allure archaïque et très sobre, l’œuvre présente pourtant des atmosphères saisissantes, telles le double-chœur conclusif sur « Père, je remets entre Tes mains mon esprit », qui émeut par sa luminosité quasi surnaturelle et l’expression de confiance qui s’en dégage. L’œuvre sera colorée des sons d’un petit orgue (Jean-David Weber), et d’un violoncelle (Ruth Bonucelli-Bovier).[thb_image lightbox= »true » image= »2667″]

Le chœur Saint-Michel

Propos recueillis par Françoise Michelle
Photo: DR

Fondé en 1964, le chœur mixte assure les offices festifs, mais aussi ordinaires de la paroisse de Martigny-Bourg. Son effectif est fluctuant, il oscille entre 25 et 35 suivant les années. Depuis maintenant près de 26 ans, le chœur Saint-Michel chante sous la baguette de Dominique Delaloye. Chœur d’église par vocation, la société participe également aux différentes fêtes de chants profanes du canton. Dans une ambiance chaleureuse où l’humour a ses droits de noblesse, les répétitions sont autant de moments agréables à partager. Les concerts se préparent à un rythme bisannuel, la sortie familiale alterne avec un voyage de quelques jours. C’est ainsi que le chœur a vu Varsovie, Marseille, Vienne, Venise et même Dublin. Après avoir fêté ses 50 ans d’existence, il prépare actuellement le jubilé de l’église qui sera fêté à Pâques avec une superbe messe de Jacob de Haan. Depuis près de 7 ans, Mme Sandra Moulin-Michellod assure la présidence de la société avec son dynamisme habituel.

Pâques 2018 : une messe festive pour le jubilé
Pour marquer le jubilé de l’église, le chœur Saint-Michel interprétera la Missa Brevis de Jacob de Haan. Il sera accompagné par le Quatuor de l’Edelweiss. Cette pièce célèbre le millénaire de la naissance du pape Léon IX, pape alsacien né en 1002 à Eguisheim. Les célébrations du jour de Pâques et de la Saint-Michel 2018 seront enrichies par cette musique moderne et généreuse qui voit le chœur dialoguer avec le quatuor. Des timbales se joindront à l’ensemble qui se prépare activement pour nous offrir une interprétation sobre et profonde de cette Missa Brevis, mais aussi belle et enjouée avec un « benedictus » de toute beauté.

Contact : Sandra Moulin, présidente 027 722 70 80 ou 079 782 19 24 ou sandra.moulin@bluewin.ch

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Rencontres œcuméniques de Carême 2018

careme2018_v7_normal-1Prier « Notre Père » aujourd’hui ?
Le 51e millésime des Rencontres œcuméniques de Carême, ouvertes à toutes et à tous sans nulle condition d’appartenance, propose comme thème « le Notre Père » dont on parle beaucoup cette année ! Deux personnalités de grande qualité nous feront le bonheur du partage de leur réflexion, de leur action et de leur art et un spectacle original de danse nous conduira à un autre niveau d’approfondissement de cette prière universelle.

Aujourd’hui comme hier, la prière fait question. Prie-t-on encore ? Qu’est-ce que prier ? Et quand on prie, est-ce une récitation de prières rabâchées, ou à l’inverse un pur élan de subjectivité ? Tant de questions que la liste pourrait en être longue…

Mercredi 7 mars à 20h15
Salle des combles, Ecole primaire de Vandœuvres, Route de Pressy 4
Notre Père : un chemin de spiritualité œcuménique
Elisabeth Parmentier, professeure à la Faculté de théologie de Genève

Mardi 13 mars à 20h15
Temple de Chêne-Bougeries, route de Chêne 153
Notre Père : avec Nicolas de Flüe, un chemin de miséricorde et de paix
François-Xavier Amherdt, prêtre et professeur de théologie à l’Université de Fribourg

Mardi 20 mars à 20h15
Eglise évangélique de Cologny, Route de la Capite 114
Donner du sens à la vie : spectacle de danse et une méditation inspirées par le Notre Père
Le spectacle est une création originale de Sabrina Taoutaou, professeure de danse classique et contemporaine

Le calvaire de Gruyères

Par Pascal Bovet
Photo: Jean-Claude Gadmer
Une église est ordinairement l’œuvre d’une communauté qui l’a désirée. Mais l’histoire nous montre que la piété populaire est capable de donner des formes locales à des représentations universelles. Certaines sont ensuite adoptées par l’institution Eglise.

La cité de Gruyères possède au moins deux œuvres de ce type, des « calvaires ». Placées en plein air, elles sont protégées des intempéries et souvent décorées. L’une, de taille plus grande est en belle place à la rue centrale ; l’autre plus discrète, vous accueille devant la cure paroissiale, proche de l’église.

Ce calvaire est très sobre : le Christ en croix, accompagné de Marie et de saint Jean. La couleur locale est dans le décor naturel : sapin vert et tavillons, comme la couverture des anciens chalets d’alpage. Ainsi une scène de la passion se pare des airs de la Gruyère.

La scène est de nature triste et la sobriété des formes et des couleurs conduit à l’essentiel. Elle redit en image que la première croyante qui a reçu le Verbe de Dieu et le plus jeune disciple qui a suivi Jésus forment une famille nouvelle et spirituelle : voici ton fils, voici ta mère. (Jean 19, 26-27)

Le calvaire ici représenté, se distingue d’une Pietà qui représente Marie supportant le corps de son Fils descendu de la croix.

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Comment vas-tu?

Par Pascal Bovet
Photo: Jean-Claude GadmerSur un ton de confidence, un ami, un parent, un collaborateur dévoile sa faiblesse. La déclaration peut être alarmante, ou minimisante, ou simplement réaliste. La confidence appelle votre communion : tu peux compter sur moi… n’hésite pas. De nouvelles solidarités peuvent naître.

On envisage des suppléances, pour les enfants, pour le ménage.

On calcule, on spécule, on s’inquiète : c’est grave ou léger ? Pour combien de temps ? Comment cela peut-il évoluer ? Faudra-t-il prévoir un placement ?

Puis l’aspect financier : chacun connaît le prix de la santé quand elle s’absente ! Mais notre chère sécurité est alors précieuse.

Cela n’arrive-t-il qu’aux autres ? On découvre nombre de personnes qui ont passé par la maladie et qui en sont sorties renforcées. Il ne faut pas voiler la face de ceux pour qui elle fut fatale.

Oh ! les bons conseils : tu devrais manger ceci plutôt que cela…

L’imperfection fait partie de la vie physique et psychique qui n’est pas illimitée ; notre société s’emploie à en diminuer les effets néfastes, souvent par des moyens financiers précieux. Mais un cœur qui bat à côté d’un ami ou d’un parent en difficulté reste le premier pas vers la guérison.

Présentation de la campagne 2018

Campagne œcuménique 2018. – Action de Carême (ADC), Pain pour le prochain (PPP) et Etre Partenaires (EP) ont décidé de dédier la campagne œcuménique 2018 à la transition : un changement de cap indispensable si l’humanité ne veut pas se saborder. Une transformation à laquelle nous pouvons toutes et tous contribuer.

Par le Comité Action de Carême
Photos: www.voir-et-agir.chaffiche-campagne-2018-paysage

La campagne de cette année est placée sous le signe du changement. Les initiants entendent montrer que nous pouvons tous contribuer à la sauvegarde de la Terre : à condition de changer notre mode de vie. Le Carême n’est-il pas un moment de l’année idéal pour méditer et réveiller notre conscience ?

« Prenons part au changement et créons ensemble le monde de demain ! »

Nous nous inquiétons toutes et tous de l’évolution du monde : les tensions politiques, les inégalités et la crise climatique ne cessent en effet de s’aggraver. Les personnes qui en souffrent le plus sont celles qui sont déjà démunies. Le pape François, dans son encyclique Laudato si’, fait lui aussi ce constat : « Ces situations provoquent les gémissements de sœur terre, qui se joignent au gémissement des abandonnés du monde, dans une clameur exigeant de nous une autre direction. » (LS 53) C’est à ce niveau qu’agit la campagne œcuménique 2018 : en présentant des exemples de changement qui peuvent nous inspirer et nous encourager à y apporter notre contribution.

Extraits de la lettre de présentation de la campagne 2018 – www.voir-et-agir.ch

IDéES POUR AGIR. – A travers cette nouvelle campagne, nos œuvres esquissent des pistes pour de nouvelles actions qui ne pourront aboutir qu’avec la participation de personnes qui s’engagent. Dans le cadre d’une paroisse, d’une association, à l’école, ou à titre privé comme la journée des roses équitables vendues à la sortie des messes les 10 et 11 mars ou le pain du partage : du 14 février au 1er avril 2018, des boulangeries de toute la Suisse vendront du pain signalé d’un petit drapeau ; pour chaque pain vendu, 50 cts sont versés à nos projets en Afrique, Asie et Amérique latine.

SIGNEZ LA PéTITION. – Les plantations de palmiers à huile violent les droits humains et détruisent l’environnement. A l’aide d’une pétition en ligne, Action de Carême demandent aux grands distributeurs suisses de diminuer le nombre de produits contenant de l’huile de palme.

Les plantations de palmiers à huile dans la ceinture tropicale détruisent les forêts tropicales, sont responsables des brûlis et menacent la biodiversité. Cela n’affecte pas seulement la nature et les animaux : des familles entières sont déplacées, perdent leurs moyens de subsistance en voyant leurs champs détruits.

Joignez-vous à notre demande et signez notre pétition : voir-et-agir.ch

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Manuela Hugonnet, laïque de choc

Manuela Hugonnet collabore avec Nassouh Toutoungi, curé de l’Eglise catholique chrétienne pour le canton de Neuchâtel.

A l’occasion du premier dimanche de février, traditionnellement consacré à l’apostolat des laïcs, nous avons passé une journée en compagnie d’une laïque de choc, Manuela Hugonnet, alias Mme Solidarité au sein de l’Eglise catholique neuchâteloise. Une femme engagée en Eglise depuis plusieurs lustres. Elle ne conçoit son action que placée sous le signe de la rencontre avec l’autre et de l’œcuménisme.

Par Claude Jenny
Photos: Jean-Claude Gadmer

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Manuela Hugonnet

En tant que responsable du service de la Solidarité en terre neuchâteloise, Manuela Hugonnet a notamment pour rôle d’assurer une présence de l’Eglise catholique auprès des migrants, donc dans les divers centres de requérants d’asile cantonaux. Ainsi, par exemple, se joint-elle à un petit noyau de bénévoles pour apporter une animation ludique aux enfants de requérants un après-midi par semaine.

A l’aise avec les migrants…
Mais lorsque le centre est situé dans un hôtel désaffecté à la Tête-de-Ran et que la météo est hivernale, il faut une belle motivation et aimer la conduite sportive pour assumer son engagement. A l’arrivée au centre, la récompense est toutefois immédiate: les enfants d’une famille kurde accourent, tant ils savent apprécier toute visite en ce lieu isolé, et celle que beaucoup appellent Manu est merveilleusement à l’aise. Tout en jouant, elle partage avec eux joies et peines. En français de préférence, mais au besoin dans une autre langue. Lorsque l’on en parle une demi-douzaine, le dialogue devient toujours possible pour cette ancienne enseignante d’origine portugaise arrivée en Suisse à l’âge de 8 ans et active en Eglise depuis plus de vingt ans, comme bénévole d’abord et agente pastorale ensuite.

… et avec les autres Eglises
Le dialogue – « il ne peut être qu’interreligieux » affirme-t-elle de manière péremptoire – est la clef de voûte de l’action de Manuela. Elle le vit donc à la pleine lumière de l’œcuménisme. Nous l’accompagnons au siège de l’Eglise réformée neuchâteloise pour un échange avec Jacqueline Lavoyer, responsable du bénévolat au sein de l’EREN. « Elle a été mon mentor, elle m’a tout expliqué lorsque, il y a deux ans, j’ai passé du service de la catéchèse à celui de la solidarité. » A l’évidence, les deux femmes ont en commun une volonté de bâtir un œcuménisme de terrain.

Manu cultive cet élan à travers l’aide aux migrants, l’Action de Carême, la Semaine pour l’unité des chrétiens, Missio, l’Action Jeûnes solidaires, le Groupe de dialogue interreligieux, etc. « Lorsque je suis entrée en fonction il y a deux ans, confie-t-elle, j’ai trouvé le cahier des charges un peu effrayant en tant que seule salariée pour le Service Solidarité et à 70%, mais je me suis dit que si le vicaire épiscopal (réd./Jean-Jacques Martin à l’époque) voulait me confier cette mission, c’est qu’il s’agissait d’un défi que je devais relever et je me suis vite sentie à l’aise dans cette activité. » Il est vrai que pour Manuela, comme pour beaucoup de laïcs engagés en Eglise, le pourcentage de temps de travail est très élastique…

Le rôle important des femmes
Durant cette journée de partage, elle nous emmène aussi chez Nassouh Toutoungi, unique curé de l’Eglise catholique chrétienne pour le canton de Neuchâtel. Comme frère et sœur dans le Christ, ils ont l’habitude et apprécient de travailler ensemble. Aujourd’hui, c’est pour peaufiner une présentation commune des deux Eglises, en montrant leurs points communs et leurs différences. L’occasion de demander à Manuela Hugonnet si elle ne souffre pas de voir son Eglise moins ouverte aux femmes que sa voisine catholique chrétienne. « Je m’en accommode », dit-elle, tout en s’interrogeant avec pertinence : « Mais que ferait l’Eglise sans les contributions des laïcs, dont beaucoup de femmes ? Donc il importe que nous soyons prises en compte par les membres du clergé. Nous ne sommes pas là seulement pour changer l’eau des fleurs ! » Membre du groupement « Femmes en Eglise », elle aimerait évidemment que cette approche, cette sensibilité différente que les femmes peuvent apporter soient davantage écoutées.

La diaconie, base de l’Evangile
Manuela Hugonnet, bardée d’une solide formation tant universitaire que religieuse, est l’une de ces perles qui contribuent largement à donner un éclat missionnaire à une Eglise régionale. Difficile de ne pas vouloir collaborer avec une femme qui affiche un tel épanouissement ! « Les autres m’ont fait creuser ma propre foi. Et la diaconie est la base même de l’Evangile. C’est prendre les gens, les accompagner un bout de temps dans des moments difficiles. Accueillir l’autre comme un enrichissement. » Beau credo mis en pratique !

Manuela Hugonnet échange avec des enfants de requérants au centre de la Tête-de-Ran.
Manuela Hugonnet échange avec des enfants de requérants au centre de la Tête-de-Ran.

Une Saint-Valentin de Carême

Cette année, le 14 février habituellement dédié à la Saint-Valentin «tombe» le Mercredi des cendres. Une occasion de se redire que la vie de couple aussi est un chemin de conversion.

Par Bertrand Georges
Photo: DR
Lors de l’entrée en Carême, une parole accompagne l’imposition des cendres : « Convertissez-vous et croyez à l’Evangile. » Et l’Evangile nous dit :

Ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi (Jésus) que vous l’avez fait.1 Les pauvres sont parfois les nôtres. Et le foyer familial, loin de se refermer sur lui-même, peut devenir accueillant à d’autres.

Tu aimeras ton prochain comme toi-même.2 Quel prochain est plus proche que notre conjoint et nos enfants ? Un appel à aimer tout en cultivant une juste estime de soi.

Proclamez l’Evangile à toute la création.3 Pas besoin d’aller très loin pour évangéliser. L’annonce de la foi n’est pas seulement l’affaire des prêtres et des agents pastoraux. Les premiers évangélisateurs des enfants sont les parents. Parfois ça marche aussi dans l’autre sens.

Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.4 La vie de couple et de famille est, pour les adultes comme pour les enfants, une véritable école du service. A fortiori pour les parents seuls que nous ne devons pas oublier même lorsque nous célébrons les élans de la vie amoureuse.

Jésus nous invite à pardonner septante fois sept fois.5 Même l’amour le plus romantique ou la relation amoureuse la plus ardente ont parfois besoin de demander, accueillir, offrir un pardon qui est une forme purifiée, élevée de l’amour.

Alors qu’il parle des commandements – un mot que l’on n’aime généralement pas beaucoup – Jésus nous rassure : « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. »6 Et si ce Carême, qui débute par la Saint-Valentin, devenait un Carême de l’amour évangélique, un Carême pour la joie ?

1 Mt 25, 40
2 Mc 12, 31
3 Mc 16, 15
4 Jn 15, 13
5 Mt 18, 22
6 Jn 15, 10La Saint-Valentin est l’occasion de ressourcer notre couple à la source de l’Amour de Dieu. Différentes offres sont proposées. Renseignements auprès des pastorales familiales cantonales.

www.pastorale-familiale.ch

Offrir notre OUI

Les Hospitaliers de Notre Dame de Lourdes Soyons prêts à offrir notre OUI

Texte par Jean-Pierre Biselx
Photos: Jean-Claude Gadmer La fin d’année, synonyme de tablées chaleureuses, de cadeaux échangés et d’apéros conviviaux ?

Pas forcément.

Pour beaucoup, Noël rime avec solitude, déprime, intégrité humaine bafouée, d’autant plus difficile à vivre, que parmi la magie de la crèche on se devrait d’être heureux !

Dans un monde où le temps s’enfuit à toute allure, dans un monde où l’argent impose sa culture, dans un monde où parfois l’indifférence isole, comment ne pas tendre la main à un proche en difficulté en cette période et pendant toute l’année ?

A la grotte de Massabielle, « L’Immaculée Conception » s’adresse à Bernadette et lui dit : « Voulez-vous me faire la grâce de venir ici pendant 15 jours ? »

Comment, venant de Marie, ne pas être bouleversé par la formulation de la demande ?

Comment ne pas prendre du temps pour se mettre en route comme les pèlerins d’Emmaüs ?

A notre tour, hospitaliers de Lourdes, comme Marie et Bernadette qui ont cru et dit oui, nous sommes prêts à offrir notre OUI sans nous demander si la petitesse de notre existence est compatible avec la demande qui nous est faite.

Alors, nous, hospitaliers de Lourdes…

Nous essayons de transformer certaines journées de profondes peines en un jour de rencontre.

Nous essayons de sécher une larme sur la joue de notre voisin.

Nous essayons de redonner espoir dans le Christ à tous ceux qui désespèrent.

Nous essayons d’accompagner les malades deux fois par année vers la joie et la paix qui nous envahissent à la grotte de Massabielle.

Nous nous retrouvons tous ensemble pour prier tous les dimanches dans les hôpitaux de la région.

Nous partageons en groupe au sein de nos communauté paroissiale ce qui fait notre engagement.

« Seigneur, quand j’ai besoin de toi, qu’on prenne soin de moi, envoie-moi quelqu’un dont j’aurais à prendre soin. Quand je ne pense qu’à moi, tourne mes pensées vers autrui. »

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Pourquoi j’aime Lourdes?

Sabine est une jeune femme de 34 ans. Souriante, serviable, pleine de vie et de foi, elle vit à Charrat. Membre du Conseil de communauté, elle exerce aussi les fonctions de sacristine et de responsable des servants de messe. Lourdes est pour elle une ressource : elle avait commencé à nous en parler dans le numéro de janvier… Voici la suite et la fin de son témoignage.

Par Sabine Vouillamoz
Photo: Sanctuaire de Lourdes, Sabine VouillamozEn 2016, je suis rentrée déçue car rien ne s’est passé comme prévu ! On a reçu l’Onction des malades avant la confession. Habituellement, le mercredi, a lieu la messe internationale et, dans ce cas, je préfère généralement aller aux piscines. Pourtant, cette année la messe avait lieu à la Cité St-Pierre et, comme je n’y étais jamais allée, je me suis forcée à y monter. J’ai trouvé cet endroit magnifique, calme et apaisant. On y trouve un petit ruisseau avec des nénuphars et des fleurs de lotus : ces fleurs m’apaisent !

L’an dernier, après le temps de préparation à l’Onction des malades, j’ai su que j’allais vivre ce sacrement d’une autre manière – … plus belle que les autres années. Quelque chose me le disait intérieurement, mais je ne savais pas où cela allait me mener… Ce mardi-là, lorsque je suis allée me confesser à la basilique souterraine, j’y suis restée étonnamment plus longtemps que d’habitude. Je suis même restée pour la procession eucharistique alors que l’architecture de cet édifice est plutôt une source de stress pour moi. Pourtant, j’étais calme et paisible malgré le départ brutal pour le Ciel de ma meilleure amie Anne-Françoise. Je l’apprendrais plus tard, mais c’est ce mardi-là qu’elle avait choisi pour quitter la terre… Coïncidence ? Pas pour moi. Je suis sûre que ce calme soudain est venu par son intercession, de même que ma capacité à rester durablement dans la basilique. Anne-Françoise avait ce don d’apaiser mes colères, mes doutes et mes craintes.

Mercredi matin vers midi, j’ai clairement ressenti qu’il était arrivé un malheur à Anne-Françoise. Je me disais : « Elle n’est plus là ou elle attend mon retour ? » J’ai passé la matinée avec ces phrases dans ma tête… « Est-elle morte ou vivante ? » Et, pour me changer les idées, je suis aller à Bartrès avec d’autres pèlerins. La sérénité m’a gagnée, car c’est un bel endroit. Je vous conseille de visiter ce petit village, à 4 km de Lourdes, où a vécu un temps Bernadette Soubirous.

Le lendemain, j’étais nerveuse. Je n’en pouvais plus. J’ai décidé d’appeler le mari d’Anne-Françoise pour faire taire mes pensées ambiguës. Lorsque j’ai appris sa mort, mon monde s’est écroulé à l’exception de notre cerisier, notre arbre imaginaire qui nous reliait et qui représentait notre puissante amitié. Cet arbre symbolique est resté debout et j’ai compris que j’aurai la force de tenir debout moi aussi malgré cette terrible nouvelle. J’ai aussi compris pourquoi j’allais vivre cette Onction des malades de manière si particulière cette après-midi-là. Je devais prendre des forces pour avancer sans Anne-Françoise et pour qu’elle puisse trouver la Paix au Ciel.

Une dame inconnue, logeant dans le même hôtel que moi, m’a fait remarquer le rayonnement que l’on percevait sur une photo qu’elle avait prise au moment où le prêtre m’oignait d’huile sainte.  Elle m’a dit : « Je te l’enverrai ! » L’ayant reçue, j’ai eu un choc. Je me suis dit : « Comme je suis moche ! » En me regardant une deuxième fois, je me suis rappelé d’une parole d’Anne-Francoise : « Regarde au-delà des apparences ! » Et là, je me dis : « Je suis jolie et je ne laisse à plus personne le droit de me dire que je suis moche… Pas même moi. »

Je tenais à témoigner pourquoi Lourdes revêt un sens si profond pour moi. Ce lieu unique a marqué mon cheminement spirituel et personnel. J’y retourne chaque année pour puiser force et courage. Là, ma foi grandit et me donne joie et élan pour toute l’année !

Proche aidant

Texte par l’abbé Henri Roduit (interview de Céline Lambiel)
Photo: issue de l’album de la famille LambielTu as été proche aidante pour ta maman surtout et pour ta belle-mère, qu’aimerais-tu nous dire sur ce rôle ?
« Il faut vraiment une bonne entente familiale. J’ai eu la chance de bien m’entendre avec ma sœur Christiane qui vit à Sion. Pendant onze ans, on a pris notre maman à tour de rôle pendant deux mois. Ce n’était pas simple pour ma maman d’être déracinée de son village, mais avec les problèmes au niveau de son cerveau, il fallait à tout prix trouver une solution. Ma sœur vit seule, c’était « facile » et moi j’ai eu la chance d’avoir un mari, Gilbert, qui a accepté qu’elle vienne chez nous et qui m’a beaucoup épaulée. Il est même devenu le chouchou numéro un. Deux jours avant sa mort au home Angelito, elle a demandé qu’il vienne boire un verre avec elle.

En couple, nous avons aussi accompagné ma belle-mère. C’était facile car elle habitait tout près. Elle venait régulièrement dîner chez nous. Mon mari s’occupait des factures… moi des transports et de différents services (faire le semainier…), ce qui a permis de se passer du CMS.

Est-ce que ça a été difficile de faire le placement au home ?
Non, pas du tout. Ma belle-mère ne voulait plus rester seule. J’avais pris connaissance de l’ouverture à Riddes du petit home Angelito de dix places, sur le modèle très familial d’Angelito à Ardon. Elle a été la première à en bénéficier.

Ma mère ne pouvait plus faire les escaliers, or la cuisine est au premier étage et les chambres au deuxième. Elle a donc demandé de trouver une solution. Elle a passé six mois au home Angelito.

Quelles ont été les contraintes mais aussi l’apport de cette aide ?
Impossible de partir sans s’assurer que quelqu’un d’autre puisse être présent. J’avais la chance de pouvoir compter sur mon mari. Ce n’était pas toujours facile avec ma maman car elle revenait très souvent sur les difficultés de son enfance : elle a perdu sa maman à 10 ans, elle a commencé à travailler très jeune comme gardienne de vaches ou comme employée dans les vignes du Clos de Ballavaud.

Mais l’apport est énorme. La chance d’avoir pu s’occuper jusqu’au bout de parents qui sont devenus très âgés, parce qu’ils étaient certainement bien avec nous. Encore aujourd’hui mon mari parle beaucoup de sa belle-maman.

Le sacrement des malades

Texte par Véronique Denis
Photo: Durand à Lourdes (pèlerinage de Suisse Romande – printemps 2017)La vie chrétienne est une histoire d’alliance entre Dieu et l’humanité. Célébrer les sacrements aujourd’hui, c’est donc accueillir, aux différentes étapes de l’existence, la Vie de Jésus vivant qui nous parle, qui nous guérit, qui nous pardonne, qui nous rassemble, qui nous nourrit, qui nous envoie, qui nous sauve. Les sacrements sont les actions et les paroles du Christ vivant aujourd’hui au sein de son Eglise.

Deux gestes sont mis en évidence lors du sacrement des malades :

l’imposition des mains faite par les prêtres de l’Eglise : prière silencieuse inspirée par la foi avec invocation de l’Esprit (symbolisé par la couleur rouge de l’étole et de la chasuble du prêtre) ;

l’onction sur le malade avec l’huile sanctifiée par la bénédiction de Dieu, bénédiction réalisée au cours de la messe chrismale par l’évêque le Jeudi saint.

Par l’onction de l’Esprit Saint, les malades reçoivent de l’Esprit de Dieu un renouveau de confiance en Dieu et des forces nouvelles contre la tentation et la maladie.

Dans la difficulté, dans le trouble, le chrétien a besoin de la force de Dieu, de la grâce du sacrement de l’onction des malades pour être en paix, garder courage, lutter contre le mal, continuer à vivre sa foi, apporter sa part au bien du peuple, et retrouver la santé si Dieu en dispose ainsi et renouveler son espérance en la résurrection.
Dans cet esprit, la paroisse invite toutes les personnes malades (accompagnées de leurs familles ou proches) qui peuvent se déplacer, à venir à la messe de 10h30 à Leytron, le dimanche 4 mars 2018. Il est important que toute la communauté paroissiale puisse entourer de son amitié et de son affection les personnes qui recevront ce sacrement.

A noter que lors de la messe du mercredi 7 mars 2018, à 16h30 au Home, le sacrement des malades sera aussi célébré.

Pour les personnes qui ne peuvent pas se déplacer, merci de prendre contact directement avec notre curé, l’abbé Robert Zuber (079 439 45 36).

Réponse d’un évêque à Sébastien Gaspoz

logo_synode4En vue du Synode des jeunes qui se tiendra à l’automne 2018, le Pape invite nos jeunes à poser les questions qui les habitent.

Par Vincent Lafargue
Photos: LDD, DRsebastien-gaspoz2Sébastien Gaspoz, 20 ans, habite le canton de Vaud, à Jouxtens-Mézery. Tout en remerciant nos évêques de la possibilité qui lui est donnée de les interroger, Sébastien pose cette question à l’évêque des jeunes de Suisse romande, Mgr Alain de Raemy.

« Comment, en tant que croyant, trouver un équilibre entre la tolérance et le respect de nos convictions ? (Par exemple sur les questions de genre, de sexualité… » C’est dans l’évangile de saint Matthieu.)

L’évêque des jeunes, Mgr Alain de Raemy répond ainsi:

alain-de-raemy

Cher Sébastien,

Pour trouver un équilibre entre la tolérance due à l’opinion d’autrui et le respect de nos propres convictions, autrement dit pour être autant dans la charité que dans la vérité, il suffit de devenir un extrémiste… Oui, tu as bien lu ! Je m’explique.

L’extrémiste, c’est celui qui va jusqu’au bout. Il ne s’arrête pas à mi-chemin. Et l’extrémiste chrétien, c’est celui qui applique l’Evangile, c’est-à-dire le message et le comportement de Jésus intégralement. S’agit-il d’aimer Dieu et son prochain comme soi-même ? Oui, mais va jusqu’au bout : « Tu aimeras ton ennemi ! » Voilà.

Je cite Jésus : « Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent. […] Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? […] Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? […] Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » (C’est dans saint Matthieu, au chapitre 5.)

La perfection chrétienne, c’est donc bien l’art de l’extrême ! Rien de moins. Cela te sort de l’ordinaire. C’est vraiment extraordinaire. C’est aimer (Jésus a bien dit aimer !) l’ennemi qui me conteste, me contredit, s’en prend à mon identité, à mes convictions, m’attaque, me calomnie, me blesse ou me tue… Impossible ? Et pourtant, on sent bien que haïr, mépriser ou même seulement ignorer nos opposants, nos adversaires, nos ennemis, ça ne va pas, ça n’apaise pas. On appelle ça, le sens de la foi. Ce bon sens chrétien qui nous a été injecté au baptême, qui est donné à tous, consacrés ou laïcs comme toi !

Donc, si l’autre t’énerve parce qu’il ne comprend pas et conteste même ce que tu entends par mariage ou par sexualité humaine selon le plan de Dieu, fais ceci : regarde-le et vois Jésus qui l’aime et donne sa vie pour lui, et pas moins que pour toi ! Jésus a autant saigné pour lui que pour toi. Fais autant de pas avec lui qu’il faudra. Il se rendra compte que tu ne sais pas tout, que tu es aussi un apprenti de la vie. Mais tu auras dit, fait et partagé l’extrême essentiel. Tu auras aimé.

+ Alain de Raemy, l’évêque des jeunes

Ensemble, un défi!

«La multitude de ceux qui avaient cru n’avait qu’un seul cœur et une seule âme.» (Ac 4, 32)

Par Nicole Andreetta
Photo: Jean-Claude Gadmer
Depuis 700 ans, une communauté de moniales dominicaines est installée dans le monastère situé sur les remparts de la petite ville d’Estavayer-le-Lac.

Les onze sœurs qui la composent vivent dans un climat de silence, leurs contacts avec le monde sont limités. Néanmoins, leur vie n’est pas uniquement dédiée à la contemplation.

Soeur Anne-Sophie, sous-prieure, explique : « La raison de notre vie au monastère, c’est de vivre ensemble ! » Et de citer un extrait de la charte de la communauté : « La première chose pour laquelle vous êtes réunies, c’est pour habiter unanimes en votre demeure et pour faire une seule âme et un seul cœur en Dieu. » « Notre référence est la première communauté chrétienne évoquée dans les Actes des Apôtres, au chapitre 4, poursuit soeur Anne-Sophie, vivre ensemble malgré nos différences et nos divergences est un travail de rééquilibrage qui demande de la peine. Rendre bonne notre relation est un défi auquel nous devons constamment faire face car nous ne pouvons pas nous éviter. La fonction de notre prieure est de faire circuler la parole entre les membres de la communauté. Elle-même ne prend pas de décisions, mais elle les avalise. Il faut souvent plusieurs réunions pour parvenir à une solution qui convienne à toutes. Egalement un zest d’humour ! »

L’ordre dominicain est un ordre apostolique. C’est cette recherche d’harmonie entre elles que les soeurs souhaitent faire rayonner auprès des visiteurs de passage.

Bien qu’un peu à part de la vie de la cité, le monastère a toujours gardé une ouverture. Autrefois, il avait servi de refuge lors de la peste et pendant les périodes de disette. Occasionnellement, le service social de la ville fait appel aux sœurs pour loger des personnes sans domicile. Des liens de voisinage sont maintenus avec les habitants d’Estavayer qui assistent aux offices et leur confient des intentions de prière.

Monastère comme lieu de prière, de louange et d’intercession, mais surtout monastère comme lieu de relations vivantes.

www.moniales-op.ch

Première journée mondiale des pauvres

Mais quelle mouche a bien pu piquer notre cher pape François de mettre les pauvres au premier plan et d’instituer une journée mondiale à leur intention? Qui sont ces «pauvres»? Ceux que l’on a l’habitude de cacher… Ceux qui abusent tellement de l’aide sociale… Ceux qui ne font rien de leur journée… Ceux qui nous dérangent au bas de notre immeuble ou devant le supermarché… Nous?

Par André Pianta (à partir d’extraits du Message du Saint-Père pour la journée mondiale des pauvres)
Photo : http://coopdonbosco.skynetblogs.beAlors que nous venons de veiller pendant quatre semaines pour accueillir le Nouveau-né dans sa crèche dans une ambiance de lumière, de magasins remplis de choses toutes plus brillantes les unes que les autres, de marchés de Noël sentant la cannelle  et le vin chaud, envahis par des gens qui aiment se rencontrer autour d’un verre, pourquoi venir nous dé-ranger avec la pauvreté ?

En parcourant les mots du pape François dans son message à l’occasion de cette première journée exceptionnelle dédiée aux pauvres (19.11), on comprend mieux que ce n’est pas des pauvres vivant dans la misère dont il s’agit premièrement,… mais de nous ! Nous qui jetons un regard agacé sur cette réalité qui, aux yeux de Dieu, est une réalité à transformer. L’apôtre Jacques nous rappelle que « Dieu, lui, n’a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde pour en faire des riches dans la foi, et des héritiers du Royaume promis à lui à ceux qui l’auront aimés ? » (Jc 2, 5).

« Un pauvre crie ; le Seigneur l’entend », dit le psalmiste (Ps33, 7). Depuis toujours, l’Eglise a compris l’importance de ce cri. Dans les Actes des Apôtres, Pierre demandait de choisir sept hommes pour assumer le service de l’assistance aux pauvres ; car, dit-il, « n’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérités » (1Jn3, 18). Et le pape François dans son message de préciser : « Ne pensons pas aux pauvres uniquement comme destinataires d’une bonne action de volontariat à faire une fois par semaine, ou encore moins de gestes improvisés de bonne volonté pour apaiser notre conscience. Ces expériences, mêmes valables et utiles pour sensibiliser aux besoins de nombreux frères et sœurs et aux injustices qui en sont souvent la cause, devraient introduire à une rencontre authentique avec les pauvres et donner lieu à un partage qui devient style de vie… Si nous voulons rencontrer réellement le Christ, il est nécessaire que nous touchions son corps dans le corps des pauvres couvert de plaies, comme réponse à la communion sacramentelle reçue dans l’Eucharistie. Le corps du Christ, rompu dans la liturgie sacrée, se laisse retrouver, par la charité partagée, dans les visages et dans les personnes des frères et sœurs les plus faibles. »

C’est donc bien une invitation qui nous est adressée à nous mettre en route, « appelés à tendre la main aux pauvres, à les regarder dans les yeux, à les embrasser pour leur faire sentir la chaleur de l’amour qui rompt le cercle de la solitude. Leur main tendue vers nous est aussi une invitation à sortir de nos certitudes et de notre confort, et à reconnaître la valeur que constitue en soi la pauvreté. Celle-ci est la mesure qui permet de juger de l’utilisation correcte  des biens matériels, et également de vivre de manière non-égoïste et possessive les liens et affections. »

Ouvrons donc nos cœurs, nos maisons, nos églises pour accueillir « le cri de celui qui souffre de la précarité et du manque du nécessaire ». « Les pauvres ne sont pas un problème : ils sont une ressource où il faut puiser pour accueillir et vivre l’essence de l’Evangile.»

En librairie – février 2018

Par Claude Jenny

Des livres

couv-gandhi_mandelaGandhi et Mandela: la sagesse peut-elle sauver le monde?

Combien de livres n’ont-ils pas déjà été écrits sur ces deux monuments de la non-violence ? L’originalité de l’ouvrage d’Eric Vinson et de Sophie Viguier-Vinson est d’abord de montrer que leur combat a été mené au creuset d’une même terre commune, l’Afrique du Sud. C’est en effet au pays de l’apartheid que le jeune Gandhi, avocat de la communauté indienne, inventa une méthode de lutte non violente. Qui, plus tard, influencera grandement l’ANC de Mandela. Les auteurs rapprochent les idées de ces deux leaders et s’interrogent sur leurs héritages respectifs. Un livre pour espérer une autre politique à l’échelle mondiale.

Ed. Albin Michel, janvier 2018.

Acheter pour 29.90 CHFcouv-suaireEnquête sur le suaire d’Oviedo

Le célèbre suaire d’Oviedo, exposé seulement trois fois par an, attire des milliers de personnes à Turin, car il est considéré comme étant le linge qui a recouvert le visage du Christ. Depuis trente ans, de nombreuses études scientifiques ont été conduites pour tenter d’authentifier le suaire. Janine Bennett a mené une enquête fouillée pour faire toute la vérité sur ce linceul. Une aventure qui démarre au Golgotha et se termine à la cathédrale d’Oviedo en passant par l’Espagne où se concentrent les recherches. Le suaire de Turin est-il de sang divin ?

Ed. Artège, janvier 2018.

Acheter pour 22.20 CHFbook-07210818«Rendez-vous ici ou au paradis»: le témoignage d’une réfugiée

Fatima Softic a fui la Bosnie en guerre pour se réfugier en Suisse où, après un long parcours semé d’embûches, elle finira par obtenir l’asile et la nationalité suisse. Mais là-bas, son mari et plusieurs membres de sa famille ont été victimes du conflit qui déchira la Bosnie dans les années nonante. « Rendez-vous ici ou au paradis » est la dernière phrase que lui a dite son mari au téléphone avant de mourir. « Là-bas, j’ai plus de tombes que de proches à visiter », dit cette Nyonnaise d’adoption. Récit d’une Mère courage avec la complicité d’une amie suisse, Josiane Ferrari-Clément.

Ed. Slatkine, 2017.

Acheter pour 28.00 CHFcouv-mort-en-faceJ’ai vu la mort en face 

22 mars 2016 à 7h58 à l’aéroport de Bruxelles : un kamikaze se fait exploser à côté de lui. Walter Benjamin allait embarquer pour aller voir sa fille. Il est projeté en arrière. Il découvre qu’il a perdu une jambe suite à l’explosion. Les urgentistes parviennent à le sauver. Commence le long combat d’un homme handicapé. Mais qui ne s’apitoie pas sur son sort. Aujourd’hui, Walter Benjamin le miraculé va à la rencontre des jeunes du quartier de Molenbeek, repère des djihadistes en Belgique. Il va aussi doper le moral de tous les handicapés dans l’hôpital qui l’a soigné. Un témoignage choc.

Ed. du Rocher.

Acheter pour 25.20 CHF

Infos

Ouvrages disponibles notamment dans les librairies Saint-Augustin de Saint-Maurice (avenue de la Gare, tél. 024 486 05 50, librairievs@staugustin.ch) ou de Fribourg (rue de Lausanne 88, 026 322 36 82, librairiefr@staugustin.ch) aussi disponible sur librairie.saint-augustin.ch

Proche aidant

Texte et photo par Pierre Ançay« Un proche aidant est une personne qui soutient un proche atteint dans sa santé, son autonomie. Il assure à titre non professionnel un soutien (de près ou de loin, régulier ou irrégulier) pour l’aider dans ses difficultés et assurer sa sécurité. Il peut s’agir d’un membre de la famille, d’un voisin ou d’un ami. »1

Edi, jeune père d’un petit garçon de 7 ans, a été, durant cinq ans, proche aidant de son épouse atteinte d’une maladie évolutive très invalidante et décédée il y a un peu plus d’une année.

A la question « Pourquoi avez-vous pris la décision de devenir proche aidant de votre épouse ? », sa réponse fut la suivante :

« Nous étions jeunes mariés et parents d’un petit garçon d’une année quand mon épouse est tombée gravement malade. Après un diagnostic guère optimiste, ma première préoccupation a été de lui assurer les soins que nécessitait son état avec le plus de confort possible et en restant au sein de notre petite famille. Il faut dire que, malgré l’évolution de sa maladie, un séjour de longue durée à l’hôpital ne pouvait apporter que peu de “valeur ajoutée”. 

Aussi, même si sa maladie devenait rapidement invalidante, mon épouse souhaitait de tout son cœur être près de son fils et de son mari. Etre parmi nous lui donnait joie, courage, force et espérance. Ce qui comptait beaucoup pour elle était de voir grandir le plus longtemps possible son enfant, le voir sourire, jouer, respirer la vie. Ainsi, entre hospitaliser mon épouse et la garder près de nous, ma décision fut vite prise : je serai son proche aidant. Pendant cinq ans, nous avons pu avoir une ”vie familiale” malgré la présence de la maladie et toutes les contraintes médicales, administratives, professionnelles et financières qui y étaient liées. L’amour et la présence de mon épouse, de mon fils, le confort que pouvait lui offrir le foyer familial, me paraissaient non seulement évidents mais tellement plus importants qu’un confort financier et que mon développement professionnel.

Dans cette ”bagarre” de tous les instants pour la vie, si je n’avais pas pris la décision d’être proche aidant, j’aurais certainement passé à côté de l’essentiel durant ces cinq années. J’ai essayé, de toutes mes forces, de donner une présence, de l’amour, de la joie à mon épouse et à mon fils. Oui, à mon épouse à qui j’avais promis, le jour de notre mariage, de l’aimer et de la soutenir en toutes circonstances.

Malgré un contexte difficile, le choix que nous avons fait était vraiment le meilleur : Dieu soit loué ! »

1 www.proches-aidants.ch

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