Par Nicolas Maury et Sœur Franziska Huber de la librairie Saint-Augustin, Saint-Maurice
Des livres
De la vie spirituelle: repères
Jésuite, Bruno Régent a accompagné spirituellement des personnes aux profils et aux horizons très variés. A travers cet ouvrage, il propose un prolongement de sa mission. « Ce petit livre a pour but d’aider ceux qui veulent grandir en vie spirituelle à repérer quelques principes et quelques manières de penser pour qu’une vie personnelle puisse se développer dans l’Esprit », note l’auteur. L’opuscule égrène une série d’une trentaine de fiches, que le lecteur choisira de lire à son rythme.
C’est un témoignage poignant, une aventure, une épopée que raconte Michaeel Najeeb avec Romain Gubert. Après la prise de Mossoul par les djihadistes qui ont juré de réduire la ville en cendres, plusieurs milliers de chrétiens fuient la plaine de Ninive au nord de l’Irak. Au cours de cet exode, le Père Michaeel Najeeb sauve une centaine de manuscrits vieux de plusieurs siècles. Ainsi que des familles de toutes confessions…
Un récit à hauteur d’homme, spirituel et plein d’espoir.
Le Notre Père, vu par le Pape. A travers un dialogue avec le docteur en théologie et aumônier de la prison de Padoue Marco Pozza, François détaille chaque verset de la prière que Jésus a donnée à ses disciples. Ce livre et le fruit d’un entretien télévisé en huit épisodes.
Pour Laurent Schaltenbrand, tout commence par une rencontre inattendue avec Dieu, il y a quinze ans. Il quitte alors sa carrière d’ingénieur pour rejoindre le CICR. Il goûte sur le terrain à une nouvelle saveur d’humanité et apprend à connaître Dieu. Mais après huit ans sur le terrain, sa vision est affectée par un accident vasculaire cérébral et il est contraint de changer de voie. Il devient alors oblat séculier de l’Abbaye cisterienne d’Hauterive. Son cheminement est relaté dans cet ouvrage incisif.
Cathy Espy-Ruf fait office de lien entre les paroisses, les hôpitaux et les établissements médico-sociaux de Genève. Elle est aussi responsable de l’aumônerie catholique de la Maison de retraite du Petit-Saconnex.
Par Nicolas Maury Photos : Nicolas Maury, Ami SatchiAssise devant son ordinateur portable, Cathy Espy-Ruf fait défiler la liste des entrevues qui l’occuperont durant la journée. « Un peu à la dernière minute, deux éléments se sont greffés à mon planning », explique-t-elle, prenant une petite pause pour allumer une bougie sur une table basse. « Deux cérémonies de funérailles, pour lesquelles je vais m’occuper de la célébration aujourd’hui et demain. »
Basée dans la paroisse de Sainte-Jeanne-de-Chantal, la dynamique quinquagénaire possède plus d’une corde à son arc. Dirigeant le Service de la pastorale de la santé (ECR) à 70 %, elle fait office de véritable lien entre les paroisses genevoises, les hôpitaux et les établissements médico-sociaux du canton du bout du lac. « Surtout ne m’en attribuez pas tout le mérite. Je fais partie d’un bureau de sept membres qui prend toutes les décisions importantes. »
Trois coups résonnent à la porte. « Mon rendez-vous de la matinée. Un monsieur qui, ayant vu un de nos prospectus, veut donner de son temps. Comme je m’occupe du recrutement des bénévoles, il me revient de le rencontrer. »
Et de se lever pour aller saluer Jean-Paul Kimpesa. Originaire de Kinshasa mais né à Genève, cet universitaire souhaite s’engager pour la communauté. « J’effectue un master en santé publique », explique l’intéressé, qui se retrouve à devoir répondre à un interrogatoire ciselé. « Je m’informe sur les motivations, le bien-être psychique et la confession de ceux qui nous approchent, justifie Cathy Espy-Ruf. Je les interroge aussi sur leur compréhension de Vatican II, l’œcuménisme, l’insertion dans une paroisse – nous sommes tous prêtres, prophètes et rois par notre baptême – et leur capacité d’être en équipe. Le questionnaire n’est pas dû au hasard. Nous travaillons avec des institutions avant tout laïques. Nous devons être reconnus pour notre qualité de présence. L’Eglise, c’est aussi notre visage. Notre recrutement doit donc être adéquat. »
Cathy Espy-Ruf rencontre Jean-Paul Kimpesa, qui souhaite s’engager comme bénévole.
Un travail de coordination
S’il répond aux critères, le postulant intégrera une structure sur laquelle il pourra s’appuyer. « C’est un de mes autres rôles, indique Cathy Espy-Ruf. Entre les 6 sites des HUG et les 55 EMS, ce sont 6200 personnes fragilisées par la maladie ou l’âge que nous visitons. Les aumôniers – prêtres et laïcs – à leur disposition représentent 840 % de temps de travail. Sans les bénévoles, ils ne pourraient pas répondre à toutes les demandes. Je coordonne un peu tout ça. »
Dotée d’une formation d’ergothérapeute et en soins palliatifs, la Genevoise fait converger au quotidien sa foi et sa profession. « Il m’est arrivé de proposer aux soignants dans les EMS une formation sur l’accompagnement spirituel dans le cadre de soins palliatifs. La spiritualité, c’est ce qui est souffle de vie de la personne. »
Prenant congé de Jean-Paul Kimpesa, Cathy s’apprête à faire un passage chez elle. « Je vais me changer pour les funérailles de cet après-midi à Saint-Georges, un ami d’une amie. Demain, je m’y rendrai de même pour une dame que j’accompagnais depuis deux ans en EMS. Sa famille a voulu que je continue l’accompagnement jusqu’au bout. »
A Genève, il n’est pas rare que des laïcs s’occupent de ce type de cérémonie d’adieu. « Seulement si nous avons suivi la formation ad hoc pour les funérailles et que le mandat nous a été attribué par l’évêque diocésain. »
Apercevoir la lumière
Le 20 % restant de son activité, Cathy le passe en tant que responsable de l’aumônerie catholique de la Maison de retraite du Petit-Saconnex (400 résidents). Toujours, elle cherche à apercevoir la lumière. « Tous les samedis matin, une messe est célébrée dans notre jolie chapelle, avec une cinquantaine de résidents. Pouvoir vivre le sacrement de l’Eucharistie est une joie profonde. Certains ont des problèmes de mémoire. Les voir pouvoir réciter le Notre Père ou chanter un Gloria ou un Sanctus est bouleversant pour moi. »
Le samedi matin, Cathy Espy-Ruf participe à une messe dans la chapelle de la Maison de retraite du Petit-Saconnex.
L’importance de se ressourcer
Ses multiples activités ne la laisseront pas, aujourd’hui, participer à la séance de gym avec les dames de son quartier. « Un peu de sport, la musique, la famille, la nature, la marche en montagne, le ski, tout ça me donne la force de me ressourcer et de ne pas me laisser submerger par les imprévus. Mais avant tout, la prière m’est fondamentale, Dieu nous précède toujours. Je rends grâce à Dieu car ce sont tous ces visages rencontrés qui font la beauté du quotidien ! »
Texte par Véronique Denis Photos: Laurence BuchardLors de la rénovation de la chapelle d’Ovronnaz en 2015, six vitraux ont été installés à la chapelle d’Ovronnaz. Ces vitraux sont l’œuvre de M. Théo Imboden, peintre sur verre et verrier, né à Täsch en 1936. Il a développé une technique inédite de fusion et de façonnage du verre. En plus des vitraux ornant les chapelles et églises, M. Imboden a aussi réalisé les vitraux du sentier de Farinet à Saillon.
Pour la chapelle d’Ovronnaz, avec l’assentiment des Conseils de communauté et de gestion de Leytron, les vitraux ont pour thème les œuvres de miséricorde.
Voici ce que le pape François disait en ouverture de l’année de la Miséricorde (2016-1017) : J’ai un grand désir : que le peuple chrétien réfléchisse durant le Jubilé sur les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles. Ce sera une façon de réveiller notre conscience souvent endormie face au drame de la pauvreté, et de pénétrer toujours davantage le cœur de l’Evangile, où les pauvres sont les destinataires privilégiés de la miséricorde divine.
Que ce Carême 2018 soit un temps favorable pour changer de vie, se laisser toucher au cœur. Puisse la contemplation des vitraux accompagner notre méditation et notre prière.
Père, en ce temps de Carême qui me mène à la résurrection de ton Fils, je t’offre tout mon être pour que tu puisses transformer ma vie. J’ai confiance en toi, car j’ai du prix à tes yeux. Donne-moi d’accueillir ta grâce qui vient faire toute chose nouvelle.
1er tableau: Héberger les étrangers qui frappent à notre porte
Père, toi qui m’accueilles tel que je suis, donne-moi ton regard de compassion et l’audace nécessaire pour servir mes frères privés de dignité afin que soit brisée la barrière de l’indifférence.
2e tableau: Nourrir les affamés
Père, donne-moi ton Esprit pour qu’il me guide et m’éclaire face aux affamés que tu aimes et considères comme tes frères et sœurs que tu mets sur ma route. Aide-moi dans mon impuissance et dans mes limites à me donner dans le service de l’autre, dans les petites choses du quotidien. Donne-moi d’être attentif à celui que je croise chaque jour. Seul, je ne peux rien… j’ai besoin de ta grâce et de ta force ! Merci !
3e tableau: Habiller les nécessiteux
Père, donne-moi de faire ce que je dois faire, Sans vouloir trop en faire ou tout faire, Mais calmement, simplement, humble dans ma recherche et dans ma volonté de servir. Aide-moi à te retrouver au cœur de tous mes engagements, Car c’est toi Seigneur qui unifie ma volonté et mes actions. En ce temps de Carême, donne-moi de me « re-cueillir » devant toi pour mieux servir mes frères.
4e tableau: Visiter les malades
Père, donne-moi ton esprit de compassion pour visiter les personnes malades. Donne-moi la force pour soulager les malheureux, consoler les affligés, encourager les désespérés. Mets sur mes lèvres les paroles de réconfort et les gestes qui relèvent.
5e tableau: Donner à boire aux personnes assoiffées
Père, apprends-moi à être généreux dans mon attention et service auprès des personnes qui ont soif d’aimer, de vivre, d’espérer. Que mes gestes soient vrais et remplis de charité. Que je sois signe et source de vie pour tous ceux que tu mets sur ma route au quotidien.
6e tableau: Assumer une sépulture décente aux défunts
Père, le corps de ton Fils Jésus a été mis dans la tombe, comme le sera le nôtre. Apprends-nous à respecter la dignité du corps, car toute vie est une histoire sacrée. Ton Fils Jésus est sorti vivant du tombeau, transfiguré. Il nous entraîne tous à sa suite. Augmente en nous la foi en la résurrection. Donne-nous d’espérer qu’au-delà de la mort, la VIE éternelle nous attend. AMEN !
Bienvenue à la chapelle d’Ovronnaz !
Lumineux chemin vers Pâques !
Par François-Xavier Amherdt
Photo : Jean-Claude GadmerA partir de Pâques 2018, ce prochain 1er avril (!), la nouvelle traduction du Notre Père – déjà adoptée ailleurs en francophonie depuis le 1er dimanche de l’Avent le 3 décembre 2017 – entrera aussi en vigueur pour l’ensemble des Eglises de Suisse. Au lieu de l’actuel « Ne nous soumets pas à la tentation », nous serons désormais invités à dire : « Ne nous laisse pas entrer en tentation. »
Si la précédente version était plus proche de l’original grec de Matthieu (6, 13), « Ne nous soumets pas à la tentation » correspondant à la pensée sémitique selon laquelle le Seigneur est à la source de toutes les actions libres de l’homme, elle risquait d’être mal comprise. Comment admettre que Dieu, dans son infinie bonté, soit l’auteur de notre tentation ? La lettre de Jacques n’affirme-t-elle pas d’ailleurs : « Dans l’épreuve de la tentation, que personne ne dise : « Ma tentation vient de Dieu ». Dieu, en effet ne peut être tenté de faire le mal, et lui-même ne tente personne. » (1, 13)
Car la tentation dont il s’agit ici, avec cette avant-dernière demande du Notre Père, n’est pas l’épreuve à laquelle le Seigneur peut soumettre ses fidèles pour les faire grandir et les purifier. Ce sont celles de Jésus, au début de sa vie publique, lorsque le Diabolos-Diviseur essaie de le séparer de son Père. Et c’est encore celle de Gethsémani, au Jardin des Oliviers, quand le Christ redoute d’entrer dans sa Passion. (Matthieu 36, 36-46)
Pour nous, c’est le choix décisif de la foi pour ou contre le Fils de Dieu, c’est le danger crucial de la défection. Il nous accompagne toute notre existence. Il s’agit du risque fondamental de nous prendre nous-mêmes pour des dieux et de refuser de nous comporter en fils et en filles du Père. Autrement dit, c’est le mal dont nous demandons au Seigneur de nous délivrer (dans l’ultime requête de la prière). En revenant proches de la traduction antérieure « Ne nous laisse pas succomber à la tentation », nous retrouvons donc une formule totalement conforme à l’esprit de l’Evangile. Et c’est tant mieux.
D’autres publications, livres, signets et documents sur le Notre Père sont disponibles. Vous trouverez les informations utiles en particulier sur les sites www.crpl.ch – liturgie.catholique.fr et https://plm.celebre.ch
La nouvelle version du Notre Père entrera en vigueur dès la nuit de Pâques dans toutes les communautés catholiques de notre pays. Pour que cette prière continue de rassembler les chrétiens des diverses confessions, la plupart des communautés protestantes en ont recommandé la version nouvelle. Dans cet esprit, un feuillet œcuménique de quatre pages sera diffusé en mars, avec une introduction de Mgr Jean-Marie Lovey, évêque de Sion, un commentaire biblique du professeur Jean Zumstein, exégète protestant, et le texte du Notre Père avec sa doxologie. Les lecteurs le trouveront dans leurs églises de Suisse romande.
Françoise Neuffer a démissionné le 31 décembre 2017 de la présidence du Conseil pastoral paroissial (CPP) et de ses divers engagements dans la paroisse Saint-Pierre (Thônex) et Saint-François de Sales (Chêne). Quel a été son parcours?
Par Karin Ducret Photo: Pascal VoideMais tout d’abord : qui es-tu ? Je m’appelle Françoise, j’ai 49 ans. Je suis enseignante d’ICA (Informatique, Communications et Administration) à l’Ecole de Commerce depuis 30 ans. J’aime la musique (je fais de la guitare), le sport (badminton, 4e ligue au BC Chênois) et le chant choral. Je me suis récemment passionnée pour le bridge, activité qui me fait travailler la stratégie et la mémoire.
As-tu été une catéchumène ? Quel est ton parcours spirituel ? Mes parents m’ont inscrite dans une école religieuse (Marie-Thérèse), malgré le fait que je n’étais pas baptisée. Là je devais quand même aller à la messe avec mes camarades tous les mercredis.
J’ai toujours eu la foi et suis régulièrement allée aux célébrations de Noël et de Pâques sans pouvoir communier. A 20 ans, j’ai contacté le catéchuménat pour entreprendre une démarche de baptême. Pendant deux ans, j’ai suivi l’enseignement religieux avec une sœur. Deux mois avant mon baptême, un grave problème de santé m’a fait manquer un mois de caté. La sœur m’a annoncé que cette absence-là, alors que je n’avais manqué aucun autre cours, faisait repousser mon baptême d’un an. Très déçue, j’ai tout laissé tomber.
Douze ans après, ma sœur me demande d’être marraine de sa fille. Problème… je n’étais toujours pas baptisée. Encore remontée contre l’Eglise catholique, j’ai malgré tout appelé l’abbé Arbez pour discuter d’un baptême hors catéchuménat. Il a écouté mon histoire, m’a enseigné le caté quelques mois et m’a baptisée le 31 mars 2002 à l’église de Chêne.
Comment es-tu entrée au service de la paroisse ? Peu après mon baptême, l’abbé Arbez m’a demandé de me présenter au Conseil de paroisse (CP), auquel j’ai participé pendant deux ans. Puis me rendant compte que « les affaires de sous » ne m’intéressaient pas trop, j’ai bifurqué au CPP. Je suis restée trois ans membre du CPP puis en ai pris la présidence en septembre 2007.
Ta modestie t’interdit de parler de tes divers engagements… je vais donc le faire pour toi ! Tu as été notamment « sacristine » et as coordonné les lectures, la distribution des corbeilles pour l’offrande, la distribution de la communion lors des messes le dimanche, et, point important dans la vie d’une paroisse : tu as organisé les apéritifs après la messe, et des apéritif festifs lors des grandes fêtes liturgiques. Comme présidente du CPP tu as notamment réussi de recevoir la permission de l’évêque, pour la paroisse de Thônex, que la communion soit distribuée sous les deux espèces. Tu as beaucoup œuvré pour le rapprochement des CPP de Chêne-Thônex et de Saint-Paul ainsi qu’avec le conseil de la paroisse protestante de Chêne. Pendant toutes ces années de ta présidence tu as veillé sur le bon déroulement des affaires pastorales et l’équipe pastorale, le Conseil de paroisse et les paroissiennes et paroissiens te disent un grand, grand merci… et bon vent !
Depuis une quinzaine d’années les paroisses catholiques et réformées de la région unissent leurs forces dans l’Association sociale œcuménique de LA Côte (ASOLAC) pour «venir en aide aux personnes en difficulté vivant dans la région par le biais d’une action sociale concertée conduite dans un esprit de solidarité chrétienne». Les repas communautaires et la Permanence Accueil de Nyon en sont les principales activités.
Par Dominique Perruchoud et Françoise Gariazzo
Photo: Dominique PerruchoudRepas communautaires à Gland et Nyon Ces repas mensuels sont l’occasion de rencontres et de convivialité, comme l’attestent ces témoignages :
R. et F., habitués des repas :« Nous avons découvert les repas par une amie. Nous apprécions l’accueil chaleureux des bénévoles. Nous pouvons y faire de nouvelles rencontres. Il y a beaucoup de joie lors de ces repas. » « J’aime partager un repas en commun, faire des connaissances et ne pas rester seule chez moi. Ces repas sont très sympathiques. »
M., bénévole :« Je me suis engagée parce que j’avais besoin de changer quelque chose dans ma vie et de m’occuper. Je suis ravie de voir toutes ces personnes qui ont du plaisir à se retrouver. Nous formons une très bonne équipe. Je reviens toujours avec plaisir. L’équipe est devenue un groupe d’amitié. Nous faisons quelque chose pour apporter du bonheur et il semble que nous apportons un peu de joie. Les responsables savent aussi où et quand acheter, ce dont on peut les féliciter. »
Ursula Freuler, responsable des repas de Nyon : « J’ai appris à fréquenter des personnes en difficulté et à les apprécier comme personnes et non par rapport à leurs difficultés, à laisser chacun à sa place. Mon regard s’est ouvert par rapport à autrui. Je rencontre des gens que je ne fréquentais pas forcément auparavant. C’est un plaisir de faire plaisir. » « L’équipe des bénévoles est très soudée et se retrouve toujours avec plaisir tous les mois. Ceci se reflète dans le fait que chacun y met du sien pour que les repas soient réussis. »
Perspectives 2018 : • Les responsables de ces repas, Ursula Freuler (aidée de son époux, Jost), et Sylviane Würsch ont décidé de mettre un terme à leur engagement après de longues années : nous les remercions toutes deux vivement d’avoir, mois après mois, confectionné d’excellents menus, insufflé un esprit de convivialité à ces repas et d’entraide entre les bénévoles.
• Les repas continuent en 2018 selon le calendrier ci-après. Ils sont ouverts à tous ! Bienvenue !
• Nous sommes à la recherche de nouveaux bénévoles : si vous avez envie de rejoindre une équipe de repas ou d’en prendre la responsabilité à Gland ou Nyon, merci de contacter Dominique Perruchoud (022 361 75 08).
Permanence Accueil de Nyon (20, rte de l’Etraz, Nyon) Ce lieu d’accueil et d’écoute ouvre ses portes 2 fois par semaine (mercredi 14h-17h et vendredi 16h-19h). C’est sans rendez-vous et gratuit. Chacun est le bienvenu, que ce soit pour passer un moment autour d’un café, rompre la solitude, trouver des pistes de réponses à ses questions administratives, financières ou une écoute de sa situation de vie, de ses questionnements spirituels et de sens. Sur place se trouvent une assistante sociale de Caritas, une bénévole, et à tour de rôle un pasteur de l’EERV ou un aumônier catholique.
Nouveautés 2018 : – En dehors des moments d’accueil habituels, un accompagnement spécifique autour des questions « Travail » est proposé une fois par mois sur rendez-vous. Nous recherchons des bénévoles avec des compétences RH pour compléter l’équipe ! Intéressé(e) ?, merci de contacter Françoise Gariazzo, 079 813 81 35.
– La Permanence Accueil a un nouveau flyer (voir à gauche).
Que ce soit lors d’un repas ou pour prendre un café à la Permanence Accueil, soyez les bienvenus ! Faire le pas de la rencontre en vaut la peine ![thb_image lightbox= »true » image= »2801″]
Témoignage de A., bénéficiaire
« C’est une amie qui bosse dans le social à Genève qui m’a parlé de la Permanence Accueil de Nyon. Je suis arrivée avec mes soucis. J’ai trouvé formidable combien l’accueil a été chaleureux, je me suis sentie bien entourée. Chacune était attentive et très à mon écoute, les bénévoles, comme les professionnelles.
C’était rassurant pour moi car ce n’est pas facile d’aller exposer ses difficultés, je ne connaissais personne au début.
J’ai été orientée vers les bonnes personnes, l’assistante sociale connaît bien son métier !
C’était la première fois depuis ma séparation que l’on m’a vraiment entendue dans toute la complexité de ma situation. Je remercie infiniment toute l’équipe pour l’accueil et le soutien reçus dans cette période très difficile pour moi et mes enfants. Aujourd’hui je peux rester positive et confiante dans l’avenir. »
Témoignage de B., bénévole
« … A la Permanence Accueil, je m’occupe de l’accueil, de l’écoute… Avec l’aumônier ou le pasteur, nous nous asseyons autour de la table pour recevoir les visiteurs. C’est un lieu d’écoute et de partage… si chacun apporte sa goutte d’eau ou sa pierre à l’édifice, alors le monde prendra un chemin meilleur. Je suis chrétienne convaincue, et cela influence ma vision du monde. Je me laisse guider par cette phrase de l’Evangile : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » »[thb_image lightbox= »true » image= »2800″]
Qui se cache derrière les nouveaux venus qui frappent aux portes de nos paroisses ? « Venez et voyez », dirait Jésus… Si l’invitation vaut pour les catéchumènes, elle concerne aussi les différents parcours d’initiation à la vie chrétienne. Vu les situations d’arrivée
le catéchuménat requiert un accompagnement personnalisé à partir du vécu de chacun. Impossible donc de faire entrer les candidats dans un moule, et c’est tant mieux !
Ce temps de préparation ne se réduit pourtant pas à une simple exposition du catéchisme. C’est « une formation à la vie chrétienne intégrale et un apprentissage mené de la façon qui convient », rappelle le décret de Vatican II sur la mission. Si hier la dispensation massive du baptême à la petite enfance a pu l’occulter, le catéchuménat occupe aujourd’hui un rôle clé dans la nouvelle évangélisation. Il y a là une orientation pour l’ensemble de la communauté, toutes années de service confondues : on ne naît pas chrétien ; on le devient ! Car c’est en forgeant qu’on devient forgeron…
Un jour, croisant une amie croyante peu après Pâques, celle-ci s’écria : « Christ est ressuscité ! » Je lui répondis par un aimable sourire tandis que ma pensée murmurait : « Eh bien, ça me fait une belle jambe ! »
Propos recueillis par Pascal Tornay
Photo: Famille BethYasmine est une petite fille pétillante, vive, lumineuse et joyeuse ! Je l’ai rencontrée quelquefois, car elle a demandé à sa maman d’être baptisée. Pour avancer ensemble et connaître mieux le Seigneur, je vais chez eux une ou deux fois par mois. Leur accueil simple et bon m’a beaucoup touché. Autour de la table, on échange, on rit, on discute de Jésus, on lit la Parole dans l’Evangile, on prie les uns pour les autres. Yasmine a toujours une idée d’avance sur la discussion. Elle voit des choses que je ne vois pas… Elle rigole malicieusement avec des yeux pleins de joie. Jésus lui-même avait dit à ses amis : « Laissez les enfants, ne les empêchez pas de venir à moi, car le royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent. » J’en fait l’expérience avec Yasmine et sa famille. Laissons-lui la parole…
Bonjour ! Je suis Yasmine Bairhou. J’ai 9 ans. J’habite à Martigny-Croix avec ma maman. Je vais à l’école à Sion. J’aime la danse et les animaux. Je déteste la méchanceté et les serpents. J’ai peur de l’orage. Ma qualité principale, c’est la générosité. Ma plus grande joie, c’est de recevoir le baptême.
J’ai demandé le baptême, car je veux me rapprocher de Jésus. Ma tata Josiane et mon tonton Bernard ont accepté de m’accompagner sur ce chemin de la vie avec Jésus. Pour moi, Jésus est mon guide et mon sauveur.
Par Françoise Michellod
Photos : Paul DucreyA Martigny-Bourg, DES MAINS, uniquement des mains sur un fond noir et blanc font vivre LA PASSION du CHRIST. Ce chemin de croix est l’œuvre du photographe Paul Ducrey (décédé en 2009 et frère du chanoine Jean-Claude Ducrey). L’originalité de ce chemin de croix sied à l’originalité architecturale de l’église, me dit Guy Ducrey, autre frère de l’artiste. Les mains photographiées confèrent à chaque station une profonde réalité. Seuls quelques accessoires – fragments de croix, chaîne, tissu – complètent les scènes qu’elles évoquent de façon émouvante. C’est comme si, par pudeur, on n’avait pas voulu représenter le visage de Jésus condamné, crucifié.
Le chanoine Gabriel Pont apprécie fortement l’œuvre intime réalisée par son ami Paul en 1968. Il en écrit pour les fidèles un livret explicatif intitulé « Chemin de croix : photos et méditation ». Le chanoine Jean-Claude Rossier fait agrandir les photos. Celles-ci montées alors sur cadre métallique sont mises en valeur par un éclairage judicieux. Chacun, où qu’il soit placé dans l’église, peut vivre le chemin de croix.
MÉDITONS d’une station à l’autre.
Sur le chemin du Calvaire, 10e station.
… Jésus, en te faisant Homme tu as accepté toute la condition humaine y compris la mort, jusque-là où l’on doit aller…
… Jésus tu nous aimes tellement que c’est pour nous sauver du péché et nous ouvrir le Ciel que tu as bu la coupe jusqu’au bout…
… Jésus tu n’es pas venu supprimer la souffrance mais tu es venu la porter avec nous et lui donner un sens…
PRIONS
Sur le chemin du Calvaire, 12e station.
Toi, Jésus humilié aide-nous à te découvrir
Dans ceux qui portent leur croix.
Puissions-nous souffrir de la douleur de ceux qui portent
Des croix pesantes qui les dépassent…
Seigneur Jésus, quand tu nous vois défaillir
Viens nous relever.
Ne nous laisse pas seuls
Reste à nos côtés.
Par Frédéric Monnin
Photos : DRLe pape François a convoqué une nouvelle assemblée générale du Synode
des évêques du 3 au 28 octobre 2018 à Rome. Le thème en sera la jeunesse, la foi et le discernement vocationnel.
A cette occasion, l’équipe de rédaction de votre bulletin a souhaité donner la parole à celles et ceux qui seront au centre des discussions des Pères synodaux: les jeunes. Chaque mois, nous demanderons à plusieurs jeunes de nos UP de s’exprimer sur un thème. En mars, ce sont Adeline, Martina et Annella qui répondent à LA question de saison:
«Comment vas-tu vivre ce Carême?»
Adeline
Je m’appelle Adeline, j’ai 24 ans. Je suis actuellement en deuxième année de Master en Management à l’université de Genève.
Alors pour le Carême, j’ai pensé à deux choses : comme je suis une grande mangeuse de chocolat (noir de préférence) dont je ne peux pas me passer, une amie m’a conseillé de prier avant de manger du chocolat, par exemple en faisant un Notre Père. Je trouve que c’est une excellente idée et j’ai hâte d’essayer. Sinon, je vais profiter du Carême pour lire les quatre évangiles, ou d’autres livres de la Bible. Je n’ai pas encore arrêté mon choix. Je n’aime pas les jeûnes, j’y trouve peu de sens.
Martina et Annella
Martina et Annella, qui suivent le parcours de la confirmation, partagent ce que signifie le Carême :
« Le Carême est une période de 40 jours de jeûne, qui se traduit par les 40 jours que Jésus a passés dans le désert, sans manger. Nous vivons, ma sœur et moi-même, le Carême comme un moment familial dans l’année, de remise en question et de spiritualité. »
Elles nous rappellent que « cette période commençant le 14 février Mercredi des Cendres et se terminant le Samedi saint, est faite pour se tourner vers Dieu et se préparer aux fêtes des rameaux. Ces jours sont pour nous des moments de tolérance, de générosité et de partage ».
Par Nicole Andreetta
Photos : Astrid BelperroudL’Unité pastorale Renens-Bussigny compte huit communautés de diverses expressions : francophone, italophone, lusophone, hispanophone, albanophone, malgache, philippine et même le Chemin néo-catéchuménal. Les prêtres assurent, les samedi et dimanche, sept messes en italien, français et portugais. Chaque communauté linguistique est représentée dans l’équipe pastorale.
Rosa Tomaselli est assistante pastorale et coordinatrice de la catéchèse pour la communauté italienne. « Le dimanche, les locaux de la paroisse Saint-François d’Assise à Renens sont pris d’assaut. Nous terminons la catéchèse vers 15h30 et à 16h les enfants portugais arrivent. Une vraie ruche !
Nous organisons régulièrement des célébrations multilingues. Souvent l’ordinaire de la messe est récité en français, mais certaines lectures peuvent être faites en portugais, la prière universelle en espagnol… On projette les traductions sur le mur afin que tous puissent comprendre. Nous essayons de nous enrichir mutuellement tout en gardant notre identité. A chaque fois il faut trouver la bonne recette. Pas de copier-coller possible ! »
Thierry Schelling, curé modérateur, explique : « La messe n’est pas un but en soi, mais un moment qui permet de continuer à célébrer l’intercommunion dans la vie locale paroissiale. »
Et Rosa d’ajouter : « En règle générale, le prêtre conclu la célébration par la formule consacrée : La messe est finie, allez en paix ! Chez nous, le Père Thierry amorce la phrase finale : La messe… et l’assemblée poursuit… n’est pas terminée, quindi andiamo in pace ! »
Elle termine : « Nous ne sommes pas liés à un seul prêtre. Lorsque l’un d’eux est absent, celui d’une autre communauté le remplace. On apprend de mieux en mieux à se connaître. C’est un chemin que nous parcourons ensemble. »
Lors de la fête de saint François d’Assise, autour du 4 octobre, toutes les communautés se rassemblent pour la célébrer. Une seule messe est dite, suivie de la bénédiction des animaux domestiques. Chacun apporte des spécialités culinaires qui seront partagées sur des tables placées sur le parking.
Dimanches solidaires, soirées de formation, pèlerinages, sorties, processions… sont autant d’occasions de renforcer les liens dans ce petit « diocèse multiculturel !»
«Un parcours bien au-delà de mes attentes et de mes espérances», témoigne Maude Tedeschi, la trentaine, qui va recevoir, à la Vigile de Pâques, les trois sacrements d’initiation chrétienne à Renens après un «chemin apaisant», confie-t-elle. Autrefois réservé «aux incultes et aux païens», le catéchuménat est devenu un véritable phénomène d’Eglise. Qui sont ces adultes qu’on appelle «catéchumènes»? Eclairage.
Par Thierry Schelling
Photos : Maude Tedeschi, Nicolas Chassot, Thérèse HabonimanaA y regarder de plus près, les concepts de la dogmatique chrétienne sont faits… pour les adultes : incarnation, résurrection, rédemption… On a besoin de ressources intellectuelles pour décortiquer et expliquer, ainsi que de vécu pour discerner l’Esprit à l’œuvre dans notre quotidien. Mais témoigner de sa foi et en vivre au travers des missions de l’Eglise que sont la liturgie (célébrer), la diaconie (servir) et la martyrie (ou formation continue) sont des réalités plus accessibles au quidam qui cherche du sens à sa vie, sa mort, ses amours et ses souffrances. Car c’est bien une rencontre avec le Christ que promet et promeut le catéchuménat. Tout en abordant les concepts !
Presqu’un phénomène d’Eglise, autant que les JMJ, le catéchuménat s’est (ré)organisé dans nombre de diocèses principalement urbains et notamment européens : on assiste à des cortèges d’adultes demandant d’être initiés à la religion chrétienne, ou de compléter ce qu’ils n’ont pas vécu, comme, très massivement, la confirmation.
Un parcours qui est « souvent initié à la suite d’un des grands événements de la vie, naissance d’un enfant, décès d’un proche », nous explique Pauline Friche, responsable pour le diocèse de Sion, ou encore par « des étudiants en quête de sens, des étrangers qui découvrent le christianisme ici », précise Thérèse Habonimana, responsable du catéchuménat à Genève.
Une aventure
Nicolas Chassot est en deuxième année de catéchuménat.
« Instruit de vive voix » – étymologie du mot grec catéchumène –, le participant est embarqué sur un chemin, une aventure : « Devenu adulte, j’ai ressenti le besoin de m’approcher de Dieu, alors qu’enfant, je ne pensais qu’à jouer dehors », confie Nicolas Chassot, en deuxième année de catéchuménat, à Bussigny. Cette route, entre 15 et 24 mois suivant les disponibilités, est ponctuée de rencontres : « De fait, j’ai cotoyé plein de personnes avec des parcours différents du mien et des approches différentes de la foi », raconte Nicolas Chassot ; et la première compte beaucoup puisqu’elle a lieu en tête-à-tête avec un des membres de l’équipe du catéchuménat, « afin de discerner l’authenticité de leur demande et leur présenter la proposition de l’Eglise », explique Katia Cazzaro Thiévent, responsable du catéchuménat du canton de Vaud. Les cheminants participent aussi à des célébrations où ils croisent notamment l’évêque, voire le curé de sa paroisse de domicile. Non négligeable, le fait que les proches et les amis des cheminants sont eux aussi concernés par le choix des candidats : « Je peux dire que j’ai tout réappris », constate Luca Salomone, époux de Maude Tedeschi qui a commencé son catéchuménat il y a deux ans, lui l’enfant baptisé, ayant fait sa première communion, confirmé au sein de la Missione cattolica italiana de Lausanne. Et d’expliquer : « Partager ce que nous avons vécu les deux, avec mes parents, par exemple, qui sont d’une autre génération et qui portent un autre regard, a été et est encore enrichissant. Parcourir ce chemin avec Maude a renforcé notre couple, a apporté une spiritualité accrue et nous a fait découvrir des facettes méconnues de notre personnalité. » Pour les catéchumènes se crée comme une communauté, au moins durant le temps du catéchuménat. « Ils se sentent moins seuls dans leur démarche », qui va de pair avec le fait de « creuser leur relation au Christ », rajoute Katia Cazzaro Thiévent. « Et plus tard, confie Nicolas Chassot, j’aimerais pouvoir montrer le ou les chemins à suivre à mes enfants. » Surtout qu’il rejoindra sa compagne à… San Diego, en Californie !
Katia Cazzaro Thiévent, responsable du catéchuménat du canton de Vaud.
Construire une communauté
Un souci de base, qui est aussi celui de notre décennie : comment construire une communauté – le sens du mot Eglise – quand on vit dans une société plus qu’atomisée, individualiste et à la carte, et y incorporer les néophytes ? « De nombreux liens sont tissés : paroisses, pastorales spécialisées, aumônerie universitaire, etc., précise Katia Cazzaro, même si ces liens sont laissés entre les mains des cheminants. » Mais « plus le lien avec la communauté aura été développé lors du cheminement catéchuménal, plus il aura des chances de persister par la suite », rassure Pauline Friche. A Genève, c’est à l’ordre du jour, explique Thérèse Habonimana : « C’est une des orientations nouvelles du Vicariat genevois : comment renforcer l’accompagnement des catéchumènes dans les UP. » Un obstacle de taille pour une bonne continuation reste aussi l’emploi du temps des concernés : « Les candidats rencontrent des difficultés accrues pour venir régulièrement aux réunions en raison de la situation tendue du monde du travail ou de leurs situations familiales (enfants en bas âge, études à l’étranger) », révèle Katia Cazzaro. En paroisse, « les nouveaux sont souvent happés par le programme cantonal, et on ne les revoit plus », se plaint un confrère prêtre qui préfère rester anonyme. « Certes, la qualité du parcours est inestimable ; mais je ne connais pas le catéchumène, si ce n’est lors d’une entrevue, d’ailleurs encouragée par les responsables. Mais il est d’abord nourri lui, c’est sa foi qui est boostée, et il se crée même des liens avec les autres catéchumènes… mais après sa confirmation, invisible, absent de la communauté. »
Il n’empêche, à la question de l’après, Maude se réjouit : « J’espère faire preuve d’autant de générosité que j’en ai reçue jusqu’à maintenant et être à la hauteur de ce que représente cet engagement pour moi. En dehors d’être bien accueillie par la communauté et de faire plus amplement sa connaissance, c’est plutôt moi qui souhaiterais savoir ce qu’elle attend de moi. »
Enfin, les responsables sont unanimes : « Vivre notre foi en accompagnant les autres, c’est un cadeau et une expérience fantastique. Ça me rend humble, mais heureuse ! » confie, souriante, Thérèse Habonimana. « Ils nous font avancer sur notre propre chemin aussi », conclut-elle. Il y a donc foule en direction d’Emmaüs…
Par Geneviève de Simone-Cornet
Photo: Jean-Claude GadmerA l’horizon de notre marche de carême, Pâques, fête de la lumière, de la joie, de l’espérance. En attendant, « de nos jours pérégrins/que faire d’autre/que d’accueillir/la manne du présent ? », nous souffle le moine poète Gilles Baudry. Il nous faut vivre au jour le jour, avancer au fil des heures tantôt sombres tantôt joyeuses dans l’accueil et l’ouverture. Habiter le présent, le tisser de gestes d’amour, de paroles d’encouragement. Dieu n’est pas dans les nuages : c’est ici et maintenant, dans nos tâches quotidiennes, dans l’autre qui a besoin de nous, qu’il nous rejoint. Comme il a rejoint les disciples d’Emmaüs sur leur chemin.
Chrétiens, nous savons que l’aujourd’hui est lieu de résurrection. Que le tissu de nos multiples activités dessine le visage de Dieu. Alors patiemment, avec persévérance, en «tâcherons de nos exigences», comme l’écrit le philosophe Emmanuel Mounier dans « Les certitudes difficiles » (Editions du Seuil), avançons avec confiance sur toutes les routes de nos engagements – en famille, au travail, en Eglise. Notre espérance ne sera pas déçue, car le grain de l’instant est porteur d’éternité.
C’est de cela dont nous sommes appelés à témoigner : Pâques dans l’ordinaire des jours. La résurrection, n’est pas une récompense pour la fin des temps : elle germe dans la trame de nos jours de joie et de peine. Et c’est à travers un regard, un geste, une parole qu’elle devient, pour l’autre et pour moi, réalité. Bonne nouvelle : nous pouvons déjà goûter la résurrection ici et maintenant !
Alors, quand viendra Pâques, nous serons prêts à l’accueillir. Parce que, cheminant à l’obscur durant le carême, nous aurons senti, au plus profond de nous, avec le moine poète François Cassingena-Trévedy, que « l’obscurité n’est pas l’ennemie de la lumière, mais sa nécessaire auréole » (« Etincelles II. 2003-2005 »). Jésus relevé du tombeau prendra avec lui toutes nos obscurités pour les assumer dans sa lumière. Et quand il reviendra visiter les siens, c’est avec un corps marqué par les stigmates de la Passion. Preuve que rien n’est perdu de nos jours tisserands.
Valeur infinie de l’instant : il est creuset d’éternité. Car « l’absolu est ce qui engage chaque minute et l’engage infiniment au-delà d’elle-même », dit encore Mounier. N’est-ce pas le propre du chrétien de dire cette espérance dans le noyau des jours ?
A temps et à contretemps.
L’image a sa valeur, et sa riche histoire se tisse sur les deux rives du Léman pour s’arrêter à l’église d’Evian.
Au XVe siècle, sous la protection de la maison de Savoie, les monastères d’Orbe et de Vevey prospèrent. Loyse de Savoie (1471-1531), veuve à 19 ans, entre au couvent d’Orbe et offre lors de son accueil une image de la Vierge Marie à l’Enfant, en bois sculpté polychrome.
La Réforme chasse les Clarisses des monastères et les religieuses d’Orbe cherchent refuge auprès de la maison de Savoie, restée catholique.
Malheur pendant le voyage de Vevey à Evian : une tempête met à mal le bateau et sa cargaison. L’image de bois flotte et touche terre à Meillerie, fameuse carrière de pierre. Les sauveteurs la remettent aux destinataires, les Clarisses d’Evian, qui la gardent précieusement et la cacheront durant la Révolution française.
Dernier déplacement : l’image est confiée à un notaire, puis remise à la cure d’Evian.
Depuis 1827, Notre-Dame de Grâce (ou de miséricorde) est face à un représentation de Loyse de Savoie, sa donatrice, dans une chapelle jouxtant le chœur de l’église où elle reçoit nombre de visites et de prières de fidèles.
L’auteur en est inconnu ; la rondeur des personnages n’est pas sans ressemblance avec Notre-Dame de Lausanne. L’oiseau que porte l’enfant Jésus fait allusion à un texte apocryphe racontant que l’enfant Jésus façonnait des oiseaux avec de la terre et leur donnait vie en soufflant sur eux…
Texte par Véronique Denis Photo: DRCe mot « catéchuménat » est peut-être un mot inconnu pour beaucoup de lecteurs de L’Essentiel. Le Concile Vatican II (1962-1965) a encouragé cette pratique qui date pourtant des premiers siècles du christianisme. La plupart d’entre nous avons été baptisés bébés et nous avons suivi le catéchisme qui nous a préparés à recevoir les sacrements du pardon, de l’eucharistie et de la confirmation. C’était le parcours normal et habituel. Mais depuis quelques années, le baptême conféré aux petits enfants n’est plus la coutume. Nombreux sont les enfants en âge de scolarité, des jeunes ou des adultes qui demandent à être baptisés. Le catéchuménat devient pour eux le cheminement qui les conduira aux trois sacrements de l’initiation chrétienne que sont le baptême, la confirmation et l’eucharistie.
Le catéchuménat offre aux enfants-jeunes-adultes qui se mettent en route un lieu de réflexion sur les questions du sens de la vie et permet de découvrir progressivement Jésus-Christ, la Parole de Dieu et la foi de l’Eglise.
Le parcours catéchuménal est rythmé par des étapes : l’entrée en catéchuménat (le signe de croix est fait sur le catéchumène. Il marque sa nouvelle appartenance au Christ), l’appel décisif présidé par l’évêque (le prénom est inscrit sur un registre), la célébration des scrutins (scruter son cœur et se préparer à accueillir de façon inconditionnelle le pardon de Dieu). Au terme de ce cheminement, lors de la Vigile pascale, les catéchumènes reçoivent les trois sacrements de l’initiation. Pour notre diocèse, les adultes participent à la célébration à la cathédrale de Sion, présidée par
Mgr Jean-Marie Lovey et les enfants le vivent en paroisse.
Dans ce numéro, partons à la découverte du catéchuménat au travers de différentes expériences vécues en Suisse romande, et de façon plus particulière, dans notre secteur.
Laissons-nous interpeller par ces témoignages et, avec les catéchumènes, vivons notre foi dans l’audace et l’adoration.
Texte par Dominique Carruzzo Dessin: JicLe catéchuménat est un service d’Eglise qui offre un accompagnement aux personnes qui cherchent Dieu. Ce cheminement les conduira vers les sacrements de l’initiation chrétienne : baptême, eucharistie et confirmation. Il s’adresse aux adultes qui désirent recevoir le baptême, ou qui veulent se préparer aux sacrements de l’eucharistie ou de la confirmation et aux enfants qui souhaitent vivre le sacrement du pardon ou de l’eucharistie avec leurs camarades et qui demandent le baptême.
Le parcours offre un accompagnement personnel au catéchumène, l’accompagnant le rejoint dans sa vie de foi et lui fait découvrir le sens du baptême. Dans la mesure du possible, il est également intégré à un cheminement de catéchèse pour percevoir le sens de la communauté. Le parcours est aussi rythmé par des célébrations en paroisse et au niveau du diocèse.
Les personnes que j’ai accompagnées avaient déjà le cœur ouvert à la présence de Dieu, elles ressentaient un appel et un désir profond de mieux le connaître. Ensemble, nous avons fait un bout de chemin, vécu des partages autour de la Parole de Dieu. En paroisse, lors de la célébration d’entrée en catéchuménat, les futurs baptisés sont accueillis et présentés à la communauté qui est invitée à prier pour eux. J’ai vu de la joie dans les yeux de la jeune Africaine présentée à Fully lorsqu’une grand-maman est venue la féliciter et l’embrasser. L’amour de Dieu passe par notre amour pour l’autre.
Les rencontres de formation organisées par le diocèse favorisent le contact avec d’autres personnes qui entreprennent la même démarche. Suite à l’appel décisif célébré par l’évêque au début du Carême, les futurs baptisés sont invités à vivre une préparation plus intense, qui tient plus de la retraite que de la catéchèse. Ils sont invités à contempler le Christ, source de lumière et de vie.
La célébration des scrutins parle au cœur de chacun. Le catéchumène s’agenouille devant l’autel et se fait tout petit devant l’amour inconditionnel de Dieu pour lui. Ce moment fort et intense ne laisse aucune des personnes présentes indifférentes, elles sont touchées au plus intime de leur être, de leur foi. L’Esprit travaille le cœur du catéchumène et le conforte dans sa foi et rejoint également le cœur de chacun. Après tout ce cheminement, lors de la Veillée pascale, Mgr Lovey accueille les catéchumènes du diocèse à la cathédrale pour leur donner le sacrement du baptême, de la confirmation et de l’eucharistie.
Etre papa aujourd’hui, ce n’est pas toujours simple! Hier non plus à vrai dire, même si les défis n’étaient pas les mêmes. Quelques repères pour les pères, à l’école de saint Joseph fêté le 19 mars.
Par Bertrand Georges Photo: Pixabay, LddLes Evangiles parlent assez peu de Joseph et ne rapportent aucune de ses paroles. Pourtant l’Eglise le reconnaît comme « le serviteur fidèle et prudent à qui Dieu confia la Sainte Famille. » 1 En cela, il a quelque chose à dire aux pères de famille.
Joseph le charpentier a sans doute transmis à Jésus la dignité du travail et la persévérance dans le labeur.
Il parlait peu, mais il était présent, vraiment présent, dans ces moments où rien d’éclatant ne se passe, mais où quelque chose passe. Dans la gratuité se transmettent des réalités de la vie qui ne s’apprennent pas dans les écoles. Les enfants ont besoin de ces moments partagés pour se situer et découvrir leur identité profonde.
L’Evangile dit de Jésus qu’il était soumis à Marie et Joseph 2. Les limites posées, lorsqu’elles ne brident pas, structurent et rassurent. Jésus a dû lui aussi grandir en sagesse, en taille et en grâce 3. J’imagine volontiers Joseph encourageant son fils. Quoi de plus motivant pour un garçon de sentir son papa être fier de lui ! Qu’est-ce qui édifie davantage la confiance d’une jeune fille que l’admiration de son papa qui la trouve si jolie (et qui le lui dit) ?
Enfin, Joseph était un homme solide dans l’épreuve. Lorsque qu’il fallut quitter le foyer de Nazareth pour le recensement alors que Marie était enceinte, lorsque, Jésus à peine né, ils durent fuir en Egypte parce qu’Hérode en voulait mortellement à l’enfant, Joseph nous enseigne à cheminer dans l’obscurité sans nous décourager, à croire malgré tout, à avancer, à faire confiance au Père.
1 Préface pour la fête de saint Joseph 2 Lc 2, 51 3 Lc 2, 52
« Je vous salue Joseph, vous que la grâce divine a comblé ; le Sauveur a reposé dans vos bras et grandi sous vos yeux ; vous êtes béni entre tous les hommes et Jésus, l’Enfant divin de votre virginale épouse, est béni. Saint Joseph, donné pour père au Fils de Dieu, priez pour nous dans nos soucis de famille, de santé et de travail, jusqu’à nos derniers jours, et daignez nous secourir à l’heure de notre mort. Amen. »
Depuis le printemps 2011 une lampe à huile représentant une colombe est posée sur l’autel de notre chapelle. Dimanche après dimanche, durant l’adoration du mercredi et chaque fois que nous nous retrouvons pour prier, une petite flamme brille, vacille, têtue et obstinée.
Texte et Photo par Sylvie HumbertCette lampe à huile nous l’avons achetée à Taybeh, commune située à 30 kilomètres de Jérusalem, dans les territoires occupés de Cisjordanie en Palestine, et à 60 kilomètres d’Amman en Jordanie. Ce village de 1300 habitants, tous chrétiens de rites Byzantins, Orthodoxes grecs et catholiques Romains, est perché sur une hauteur surplombant la vallée du Jourdain.
Les villageois ont une vie rude, l’approvisionnement n’y est pas toujours assuré, les services publics sont inexistants. La population a diminué de plus des deux tiers en quelques années, mais ceux qui restent sont bourrés d’espérance, encouragés par le curé catholique qui se démène pour trouver des fonds afin de construire des écoles (ou sont accueillis aussi les enfants musulmans des villages voisins), des maisons de retraite, centre d’accueil, etc. et aussi un atelier d’artisanat dans lequel sont fabriquées les lampes à huiles en céramique décorées du rameau d’olivier et baptisées « lampes de la paix ».
Le projet fou des gens de Taybeh, lancé en 2004, est parti d’un constat simple : dans le conflit qui meurtrit la Terre Sainte, Israéliens et Palestiniens ont essayé toutes sortes d’actions violentes et non violentes pour tenter d’y mettre fin. Toutes ces tentatives sont restées vaines et aujourd’hui la situation semble sans issue. En dernier recours ils adressent donc une prière au Seigneur et espèrent que plus de 100’000 lampes brillent un peu partout dans le monde au service de la paix et en particulier la paix là où Jésus est né, a grandi, a marché, enseigné, est mort et est ressuscité.
Lorsque nous allumons cette lampe, nous rejoignons les croyants du monde entier dans leur prière pour la paix en Terre Sainte.
« Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. » (Matthieu 5, 9) Seigneur, aide nous à être des artisans de paix pour la Terre Sainte.
« Que le Seigneur de la Paix vous donne lui-même la Paix en tout temps et de toute manière. » (II Thessaloniciens 3, 16) Seigneur, donne la paix en cette Terre Sainte à ta manière.
« Car c’est lui qui est notre paix, lui qui des deux peuples n’en a fait qu’un, détruisant la barrière qui les séparait. » (Ephésiens 2, 14) Seigneur, sois notre paix et détruis le mur de séparation qui divise la Terre Sainte.
« Je suis la lumière du monde. » (Jean 8, 12) Seigneur, aide-nous à être des lumières pour la Terre Sainte.
« Ils briseront leurs épées pour en faire des socs de charrue et leurs lances pour en faire des serpes. On ne lèvera plus l’épée nation contre nation, On n’apprendra plus à faire la guerre. » (Isaïe 2, 4) Seigneur, accomplis maintenant cette promesse sur la Terre Sainte.
« Mais Esaü, courant à la rencontre de Jacob, le prit dans ses bras, se jeta à son cou et l’embrassa en pleurant. » (Genèse 33, 4) Seigneur, aide les habitants de la Terre Sainte à suivre l’exemple de Jacob et Esaü et à se réconcilier les uns avec les autres.
« Ta parole est une lampe pour mes pas, une lumière sur ma route. » (Psaumes 119, 105) Seigneur, lorsque nous allumons cette lampe, laisse ton Esprit entrer dans les cœurs en Terre Sainte, et qu’elle soit une lampe pour leurs pas et une lumière pour leur route.
« Je vous laisse la Paix, je vous donne ma Paix. » (Jean 14, 27) Seigneur, nous te remercions pour ta Paix et nous voulons la faire grandir en Terre Sainte.
Amen
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