La communication et l’événementiel dans l’Eglise

« Il faut faire l’expérience de Dieu. Certaines personnes la font en allant à la messe, tandis que d’autres ont besoin d’un événement, d’une adoration ou d’un pèlerinage. C’est pour cela que je me mets au service de l’Eglise », souligne Yves Crettaz, créateur de l’Agence Imani.

Par Véronique Benz | Photos : DR

Assis à une table, son sac à dos et sa casquette à côté de lui sur le banc, Yves Crettaz est décontracté. Il sirote un thé tout en parlant à bâtons rompus de l’Eglise et de la communication. 

Le jeune homme de 30 ans aime le sport, mais surtout l’Eglise. « Je m’intéresse à tout ce qui touche à l’avenir de l’Eglise dans la société actuelle : la jeunesse, les nouvelles technologies et l’événementiel », avoue Yves Crettaz. Après avoir fait plusieurs expériences comme journaliste notamment dans le milieu de l’Eglise (RTS religion, KTO et les messes à Canal 9), il accomplit son stage de journaliste RP à Rhône FM.

« J’ai aimé mon travail de journaliste, mais ce que j’apprécie le plus c’est la communication en général, les réseaux sociaux, l’événementiel et le marketing. Je suis un peu touche-à-tout », reconnaît Yves. Estimant que la communication et l’événementiel fait parfois défaut dans l’Eglise, Yves Crettaz quitte son job et fonde l’Agence Imani. « Il y a beaucoup de belles choses qui se font, il y a le public cible, mais il manque parfois un organisateur au milieu qui fait le lien entre les deux. » Un des buts de l’agence Imani est de faire le lien entre les activités et le public. « C’est élaborer des événements, proposer quelque chose en ligne sur les réseaux, faire un flyer, etc. »

Imani signifie « foi » en swahili, langue africaine. « J’ai choisi ce nom pour mon agence, car la foi en Afrique est extrêmement vivante, dynamique et joyeuse. » Le jeune entrepreneur constate qu’il y a énormément d’événements en Eglise et qu’il faut les communiquer. « Dans l’Eglise nous avons le plus beau des produits, le Christ, mais nous ne savons pas toujours le vendre. »

Pour Yves Crettaz les plus grands défis sont les difficultés de relations humaines qu’il y a au sein de l’Eglise. « Dans certaines paroisses il y a beaucoup de conflits de ressources humaines. Parfois nous pensons plus à critiquer le prêtre, l’agent pastoral ou la grand-maman qui chante de manière décalée plutôt que d’accueillir la joie de l’Evangile. »

Cependant, Yves Crettaz croit en l’avenir des paroisses et de l’Eglise. « Il y a un énorme potentiel de développement et un large retour à la spiritualité », relève-t-il. Il soutient que l’Eglise catholique doit être présente pour réagir à ces demandes. « L’Eglise a des réponses, mais il faut les rendre audibles. » 

Yves Crettaz a participé à trois JMJ. « Les JMJ à Madrid ont sans doute été pour moi un événement déclencheur. J’y ai découvert l’importance de la communication, du rassemblement et de la joie ! Mon engagement donne du sens à mon travail et à ma foi ! » 

L’Agence Imani

Basée en Valais, Imani est destinée aux paroisses et organisations catholiques de Suisse romande. Elle est spécialisée dans le domaine de la communication, de l’événementiel et de l’innovation.
Plus d’infos sur agenceimani.ch
Instagram : instagram.com/agence.imani

Un souvenir marquant de votre enfance
Les temps de prière avec papa et maman le soir. Mes parents nous ont éduqués dans la foi catholique tout en nous laissant libres. 

Votre moment préféré de la journée
Le soir lorsque je rentre à la maison, que je retrouve mon épouse et que nous nous racontons nos journées autour du souper.

Votre principal trait de caractère
Je suis quelqu’un d’entreprenant. Je n’ai pas peur. Lorsque j’ai décidé de quitter mon boulot pour lancer mon entreprise, je n’ai pas réfléchi longtemps. Je me suis dit vas-y lance-toi !

Votre livre préféré
Je ne suis pas un grand lecteur. En ce moment un livre me passionne : « l’Eglise a besoin de créatifs », d’Amarù Cazenave.

Une personne qui vous inspire
Mon évêque, Mgr Lovey. J’ai eu l’occasion de le côtoyer et j’ai découvert une bonne et sainte personne. Il porte la charge du diocèse et recherche la vérité dans tout ce qu’il fait.

Une citation biblique qui vous anime
Le thème des JMJ 2013 à Rio de Janeiro : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples.  C’est un peu le leitmotiv d’Imani.

Yves Crettaz

• Yves est né en 1995. Il est originaire du Val d’Anniviers.

• Il fait une école de commerce, puis travaille aux service marketing & communication du Nouvelliste. 

• Il suit une formation de journaliste à Rhône FM et devient journaliste RP.

• En 2024, il lance l’Agence Imani, spécialisée en événementiel et en communication.

• Marié, il vit à Bramois.

L’infini de Dieu, l’infini de l’homme

Par Claude Amstutz | Photo: paroisse Sainte-Thérèse

Le célibat et le mariage ne cessent d’alimenter des discussions animées au cours des siècles. Si, pour saint Augustin (354-430) le mariage est bon en lui-même ; ce qui est mal dans le mariage, c’est uniquement ce qui vient de la concupiscence, il est affirmé au Concile de Trente (1543-1565) que le célibat et la virginité sont supérieurs au mariage. 

Au fil des temps la perception religieuse a – Dieu merci – évolué, sans oublier, bien tardivement, qu’être célibataire, prêtre ou laïc, est un don de la Grâce, comme l’est l’appel au mariage. Et Jésus Lui-même n’a pas exigé de tous ses disciples le renoncement radical à la vie de famille, bien qu’il ait exigé de tous la première place dans leur cœur.

Ces deux états de vie nous persuadent que, avec Dieu premier servi, le célibat ainsi que la vie à deux, choisis ou non, sont un engagement qui peut conduire à l’épanouissement le plus jubilatoire qui soit sur terre, prédisposé par la patience et la bonté. 

Certes, l’homme seul peut éprouver parfois douloureusement la solitude sous toutes ses formes, mais sa disponibilité, grande, ne lui permet-elle pas aussi de se consacrer davantage à des amitiés rares, services et projets en milieu professionnel ou associatif, voire au cœur de l’Eglise ?

Dans le mariage, au contraire, le souci du conjoint ou de la conjointe, des enfants de surcroît, ne peut-il exposer en certaines circonstances, au manque de temps pour soi, s’ajoutant à d’autres engagements ou contraintes du travail et de la vie dite ordinaire ? 

Que ce soit exprimé dans un état comme en l’autre, si nous dépassons les fragilités qui façonnent toute existence, le point commun est bien celui de la rencontre, sous le regard bienveillant de Dieu, en amour ou en amitié : relation qui porte le sceau de l’empathie, de la sincérité, de la confiance, du discernement et – mais oui ! – de l’humour.

Habités par l’amour infini de Jésus, ne découvrons-nous pas en chaque attachement, l’infini de l’autre ou des autres ? Et une vie entière suffit-elle à surprendre, tout au long des années qui se succèdent, une pièce surajoutée du puzzle intime de nos élus, capable de nous émerveiller, de nous faire grandir ?

Un ami, c’est comme un gardien de l’amour, un gardien de l’âme elle-même : il saura garder les secrets par un silence à toute épreuve. Il saura supporter et soigner en moi ce qu’il verra de défectueux. Il se réjouira de ma joie comme il s’attristera de ma peine parce qu’il considérera comme sien tout ce qui me concerne. (saint Aelred de Rievaulx)

En librairie – juin 2025

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Célibataires, votre vie a un sens
Collectif

Il existe aujourd’hui une diversité de situations de vie. Nous assistons à la disparition des grands modèles de vie, doublée d’une fragilité des êtres humains qui cherchent des images réussies dans la société de consommation. Cette diversité de situations est l’enjeu d’une véritable conversion pastorale et théologique : la tradition chrétienne peut en ce sens montrer des chemins de vie aux célibataires. Chacun peut attendre de l’Eglise et de la communauté chrétienne une aide pour découvrir son charisme unique. Ce livre profite de l’expérience de laïques et de religieux pour mieux comprendre comment le charisme particulier du célibat, consacré ou non, peut être source de fruit pour l’Eglise.

Editions Saint Paul

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Célibataire ? Pas pour toujours !
Marie-Liesse Malbrancke

Nous évoluons dans une société où le célibat est de plus en plus présent : il en devient même un marché alléchant ! Pourtant, nombreux sont les célibataires qui souffrent de cette situation, ne sachant plus comment avancer pour enfin rencontrer une personne avec laquelle vivre une belle relation. Dans ce livre, Marie-Liesse Malbrancke indique un chemin hors des sentiers généralement explorés. S’adressant aux célibataires et à leurs proches, elle donne de nombreuses clés, associées à des exemples vécus aussi bien personnellement que dans ses accompagnements. Ce livre met vraiment en mouvement les célibataires qui souhaitent une vie amoureuse épanouie.

Editions Salvator

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Des amitiés pour l’éternité
Will Conquer – Mathilde Montovert

L’amitié est une des plus belles expressions de l’amour de Dieu pour nous sur Terre. Jésus lui-même et de nombreux saints ont vécu des relations d’amitié fortes et profondes, ancrées dans la foi. Mais à l’heure où les relations virtuelles ont pris le dessus sur les relations humaines, où la séduction est devenue un incontournable pour exister, où les références à la sexualité et l’érotisation viennent remplir notre quotidien, est-il encore possible de construire de véritables relations d’amitié, appelées à durer et jusque dans l’éternité ? Les auteurs viennent apporter une réponse à cette question au travers de 15 célèbres duos d’amitiés de l’Eglise, mixtes, féminins et masculins.

Editions Première Partie

Acheter pour 26.70 CHF

Les premiers chrétiens
Delalande – Riccadonna

Un soir de foudre et de ténèbres, le Christ s’éteint. Trois jours plus tard, Marie Madeleine découvre le tombeau vide. Aussitôt, la Bonne Nouvelle se répand, on murmure : « Il est ressuscité ! » Jésus apparaît sur la route d’Emmaüs. La rumeur enfle, le message se diffuse. Cette BD raconte comment, concrètement, s’est organisée la communauté des premiers chrétiens. Très vite, les fidèles de Jésus ont été lapidés, persécutés, pourchassés. Comment, malgré ces premières persécutions, les chrétiens ont-ils peu à peu façonné leur Eglise et commencé à évangéliser sur toutes les routes, à travers l’Orient et tout l’Empire romain ? La BD y répond.

Editions Plein Vent

Acheter pour 24.70 CHF

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Caeli beatus (Heureux comme au ciel)

Par Calixte Dubosson
Photo : Unsplash

Lors d’une émission à la radio, j’avais entendu un prêtre, qui venait de quitter le sacerdoce, donner la racine du célibat qui provient du latin caeli beatus qui se traduit par : « Heureux comme au ciel. » Lui qui venait de prendre femme regrettait-il son choix ou voulait-il souligner que le célibat serait mieux que le mariage ? Toujours est-il que chaque situation que nous vivons apporte son lot de satisfactions et d’inconvénients.

Pour un célibataire, la vie peut devenir pesante à la retraite en raison d’une solitude laborieuse due à la raréfaction des relations professionnelles. L’absence d’enfants et de petits-enfants à chérir peut aussi créer un manque et un vide regrettables. 

On connaît pourtant des situations où le célibat a été choisi par charité, pour prendre soin d’un membre de la famille devenu malade chronique. Cela mérite toute notre admiration.

Pour les consacrés, le célibat vécu seul ou en communauté peut être une source de joie et d’épanouissement. Certains veulent abolir la loi du célibat pour les prêtres. C’est un grand débat dans lequel je ne veux pas entrer. Mon point de vue se trouve dans l’affirmation de Jésus en Mt 19, 12 : « Il y en a qui ne se marient pas en vue du royaume des Cieux. Comprenne qui pourra comprendre ! »

Catholique, célibataire: et alors?

« Il y a des groupes pour fiancés, pour enfants, des ateliers pour aînés, des sessions pour catéchistes et… rien pour nous célibataires catholiques ! » Ce cri du cœur est parvenu aux oreilles du curé et, lors d’une rencontre, tous les deux concoctent une proposition pastorale « pour célibataires catholiques ».

Par Thierry Schelling | Photos : Adobe Stock, Unsplash, DR

Depuis, des rencontres à intervalles réguliers (une tous les trois mois environ) existent, le vendredi soir, dans la salle du sous-sol de Saint-Joseph à Genève (Eaux-Vives). Un temps spirituel ouvre la rencontre, puis le curé laisse les participantes et les participants seuls continuer les échanges, autour d’un apéro.

C’est la formule choisie : un apéro, d’où l’heure – 19h-21h – et le jour, vendredi. Car outre le fait d’être célibataires, les présentes et les présents ont en commun d’être souvent très affairés : travail, business trip, études post-doc… Du coup, l’agenda vite rempli laisse peu de place à la spontanéité ; mais la volonté de se rencontrer semble avoir pris : dès la première rencontre, plus de vingt personnes se pointent et se « tassent » dans le salon curial. Les réseaux sociaux font le reste quant à l’information.

Un moment spi

L’originalité de ces rencontres apéritives est d’être ouvertement… chrétienne. Et œcuménique. Mais pourquoi ?

« Cela permet de se retrouver entre frères et sœurs », raconte une participante, « et donc dans un climat bienveillant. Qui crée de la confiance. » Elle a raison. Protestants et Catholiques trentenaires sont de cette génération de chrétiens assumés : se retrouver entre adhérents de la même religion autour d’un même statut, « célibataire », permet de faciliter les échanges dès les premières fois – car à chaque rencontre, de nouvelles personnes débarquent…

Mais le « moment spi » se veut aussi fédérateur : déposer les semaines actives, les fatigues et les joies passées, pour être là. Se poser et, un peu, se reposer. Et méditer : qui suis-je pour le Seigneur ? Qui est Jésus pour moi dans ma condition actuelle ?

La première fois, ce fut une méditation autour de Jésus, « homme affairé et célibataire » ; la deuxième, « quelques principes ignatiens pour orienter sa vie » ; la troisième et la quatrième, une série de questions adaptées et retravaillées à partir de l’ouvrage d’une théologienne américaine, Alicia Akins, « Le catéchisme du célibataire ».

La formule semble prendre. Pour le plus grand plaisir des coorganisatrices et des participants : « Une moitié revient et l’autre moitié est composée de nouveaux arrivant. » La dernière a eu comme originalité de déplacer les troupes, après le moment spi, dans un bar du quartier. La formule d’une « Eglise en sortie » se réalise également dans ce groupe…

Célibataire, so what ?

En Eglise, il est vrai, l’accent est mis pour les laïcs sur la vie conjugale ; le célibat semble être toujours considéré comme transitoire, c’est-à-dire « en vue du mariage », ou subi, avec le questionnement souvent tacite qui l’entoure. Seul le clergé et les moines obligés d’être célibataires ont leur place en Eglise comme tels, « célibataires consacrés », sauf pour les prêtres des rites orientaux (maronite, byzantin…) qui eux, peuvent se marier 1. Car en Orient, le choix est laissé au séminariste : mariage ou célibat ; pour ce dernier, c’est quasiment toujours la voie du monastère qui est ouverte. Pour ceux qui optent pour le mariage, ils seront curés de communautés.

En Eglise, l’accent est mis pour les laïcs sur la vie conjugale ; le célibat semble être toujours considéré comme transitoire.

L’un des participants racontait comment, en famille, il avait eu l’impression de devoir se justifier de son célibat « à son âge » et ce d’autant plus que… catholique ! Ainsi donc, être laïc, ou laïque, catholique et célibataire semble troubler le paroissien de base.

A chercher de quoi nourrir la réflexion d’un point de vue chrétien, il est vrai qu’on ne tombe (du moins à ma connaissance) sur aucun traité, aucune dissertation, aucune thèse en théologie du célibat assumé par un fidèle catholique lambda ; il n’y a que des références au « célibat consacré », y compris des laïcs, à l’Ordre des Vierges, au presbytérat dans l’Eglise latine, au monachisme.

La reconnaissance ecclésiale et ecclésiologique manque donc ; on peut deviner pourquoi : « Il n’est pas bon pour l’humain de rester seul », affirme Genèse 2, 18. Ou bien : « L’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme. » (Gn 2, 24) Ou encore : « Soyez féconds, multipliez-vous ! » (Gn 1, 28)

Mais la solitude dans le Jardin des origines est soulignée par Dieu pour mieux entériner la nécessité, la vocation, à devenir créatures de relations avant tout : avec la flore, la faune et les congénères.

D’où vient ce malaise vis-à-vis d’une ou d’un catholique célibataire trentenaire ? Du sentiment de culpabilité généré par un entourage pressé, de devenir grands-parents ? Un curé de paroisse serait-il enclin de voir « ses » jeunes adultes seuls trouver l’âme sœur dans une société au fort marketing « familial » : abonnements, vacances, voyages, formules ?

Trouver l’âme sœur : une pression sociale ?

Pourtant, l’amitié comme valeur de rapports humains existe, l’amour pour son animal de compagnie existe, les clubs, associations et autres lieux de rencontre sportive, culturelle, cultuelle, ludique ne sont pas là d’abord pour créer des couples mais pour partager ses capacités, ses aptitudes et… le plaisir d’être ensemble 2 !

Nommer, c’est exister

Dans le récit de la Genèse, c’est nommer les créatures qui orchestre et organise le réseau des êtres vivants entre eux. Donner un nom fait exister, constater telle ou telle réalité la rend visible. Est-ce ce qui manque aux célibataires chrétiens au sein de leurs Eglises, être « appelés par leur nom » et ainsi reconnues et reconnus comme tels pour faire partie du tout ? Peut-être.

Rappeler qu’avant tout plan à deux, l’être humain est appelé à être en lien avec toute la création dans un esprit d’amitié, dans l’esprit de l’encyclique Laudato si’ du pape François. Sa vocation, son appel, viennent de Dieu et le baptême permet d’entendre pour chaque concernée et concerné : « Tu es mon enfant bien-aimé ! » Et j’ajouterai : quel que soit ton chemin de vie…

1 Nous en avons quelques-uns dans le Diocèse de Lausanne-Genève-Fribourg : Ukrainien, Libanais, Roumain.
2 A voir la résistance de certains girons à demeurer uniquement masculins, on pourrait aussi voir une limite de l’entre-soi !

Avant la création d’Eve (ici « Le Paradis terrestre avec la création d’Eve» , par Jan Brueghel le Jeune), la solitude d’Adam est soulignée pour mieux entériner la nécessité de devenir créatures de relations avant tout.

Belle veillée de prière  pour le pape François

Le vendredi 25 avril dernier, un groupe de jeunes a pris l’initiative d’organiser une veillée de prière en hommage au pape François. Cette célébration d’action de grâce s’est déroulée à la chapelle de Rivaz. Nous vous livrons ici leurs témoignages entrecoupés de quelques citations du pape François proclamées lors de cette veillée.

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Pour le Royaume (Matthieu 19, 10-12)

Par François-Xavier Amherdt | Photo : DR

Tout état de vie bénéficie de la grâce du Seigneur : que nous soyons célibataires, en couple ou mariés. Pourvu que cela soit pour le Royaume. Il y a d’ailleurs des diacres permanents (et des prêtres dans les Eglises orientales), mariés ou célibataires, qui restent dans la situation où ils se trouvent au moment de leur ordination. Ainsi, le célibat n’est pas « supérieur » aux yeux de Dieu et de l’Eglise par rapport à l’état matrimonial.

Quand Jésus parle du couple et du divorce, il ajoute des réflexions sur les « eunuques » en distinguant ceux qui sont nés ainsi dès le sein de leur mère (sans pouvoir avoir donc de descendance), ceux qui le sont devenus par l’action de l’homme (comme dans les harems orientaux ou pour garder une voix de falsetto, d’enfant) et ceux qui le choisissent pour signifier le don total d’eux-mêmes dans le célibat consacré au sein de la vie religieuse ou presbytérale (Matthieu 19, 10-12). Ce qui compte donc pour le Christ, c’est de vivre sa situation de vie au mieux, en cherchant à accomplir la volonté du Père et en œuvrant pour la venue de son Règne.

Qu’en est-il dès lors des « célibataires malgré eux(elles) » et des veufs et veuves supportant mal leur solitude ? Faut-il constituer des groupes de partage et de rencontre, y compris en Eglise, pour les aider à trouver l’âme sœur et à (re)constituer un couple ? « Il n’est pas bon que l’homme (ou la femme) soit seul(e) », dit le Créateur, qui ensuite amène à Adam une répondante qui lui correspond, parce qu’elle est « l’os de ses os et la chair de sa chair » et qu’elle s’appelle « la Vivante » (Eve) (Genèse 2, 23).

A part les célibataires heureux(ses) de l’être parce que l’ayant choisi et les consacrés, tous ceux et celles qui « subissent » cet état sont donc invités à tisser des relations et pourquoi pas, à bâtir un amour qui comble leur cœur. Tout est une question alors, évidemment, de discernement : mieux vaut rester seul(e) dans un « cadre supportable » que de vouloir à tout prix se risquer dans un engagement hasardeux et de connaître ensuite une existence pénible, voire une rupture.

Les sites dits « de rencontres » peuvent conduire parfois au bonheur, mais ils sont encombrés de personnes dont l’équilibre affectif et psychique ne leur permet pas de rendre heureux(se) un(e) partenaire. Confiance et prudence donc.

«La der» pour deux piliers de la vie paroissiale

La veille du week-end pascal s’est déroulée à Cugy l’assemblée paroissiale annuelle réunissant 50 personnes qui ont avalisé à l’unanimité les comptes de l’année dernière. Une assemblée particulière puisque ce fut « la der » pour le président Alexandre Duc (photo ci-contre) et également pour Christiane Volery, membre du Conseil (lire en pages 14 et 15 les articles les concernant). Ils ont été remerciés et fêtés.

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Célibat!

Le pape François bénissant des séminaristes français en décembre 2023 lors d’une audience à Rome.
RIP pape François 1936-2025.

Par Thierry Schelling
Photos : Antoine Mekary / I.Media, DR

On en parle de moins en moins, mais quand on l’évoque, c’est celui des prêtres en priorité : le célibat ! En décembre 2023, s’adressant aux 600 séminaristes français en visite à Rome, François l’avait rappelé : « Personne n’a le droit de changer la nature du sacerdoce et personne ne la changera jamais. » Mieux : « Le célibat est au cœur du sacerdoce, une exigence qui n’est pas d’abord théologique mais mystique. »

Certes. Un phrasé radical : car « sacerdoce » désigne d’abord le don à chaque baptisé d’être « prêtre, prophète et roi » (rituel du baptême) ; les hommes préparés comme préposés au sacrement sont des presbytres, vocation spécifique. Ensuite, est-ce un déni de l’existence de milliers de prêtres mariés dans les rites orientaux catholiques (byzantin, arménien, copte…) ou pire, une considération de Second class pour ces prêtres mariés ? Enfin, quand on appuie sur le clou avec autant de « fin de non-retour », c’est bien qu’on ressent les failles indubitables dans le système. La crise des abus n’a-t-elle pas aussi enseigné la maigreur de la maturité affective de bien des membres du clergé… célibataire ?

Célibat ?

Or, le même François avait parlé de ce célibat des prêtres comme « d’une prescription temporaire » et ce, en mars… 2023 ! Il avait dit réfléchir, dès 2017, à l’optionnalité du célibat pour le clergé, notamment en accueillant les viri probati – réclamés depuis bientôt… 60 ans ! – avant de se rétracter, semble-t-il. Le chantier est-il trop grand ? Après les finances, la Curie et le Synode, réformer cette discipline ecclésiastique pouvait effectivement être un lourd fardeau à accompagner à 88 ans…

Célibataires…

Mais quid de la majorité des célibataires catholiques qui sont des fidèles de paroisse, bénévoles ou même engagés – et qui ne sont pas mariés ? Aucun discours à leur égard ; seuls ne semblent exister que ces célibataires consacrés : laïcs, laïques, religieuses et religieux, moines et moniales… Il serait temps d’en parler, non ?

Merci à Christiane Volery pour 35 ans de dévouement

Au moment de quitter le Conseil de paroisse, Christiane Volery, d’Aumont, peut légitimement dire qu’elle a beaucoup donné pour la vie paroissiale ! Beaucoup, c’est… 35 ans ! Davantage qu’un tiers de siècle ! Rencontre avec une bénévole de choc qui dit ne rien regretter d’un engagement d’aussi longue durée !

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Le nouveau Pape, un lion

Chaque mois, L’Essentiel propose à un ou une représentant(e) d’un diocèse suisse de s’exprimer sur un sujet de son choix. L’abbé Paul Martone, porte-parole de l’Evêque de Sion pour la partie germanophone du diocèse, est l’auteur de cette carte blanche. 

Par l’abbé Paul Martone | Photos : Vatican Media, DR

Comme beaucoup d’autres, j’avais spéculé avant le conclave sur l’identité du nouveau Pape. Le 8 mai, lorsqu’il est apparu sur la loggia de la basilique Saint-Pierre de Rome, j’ai dû me rendre à l’évidence : tous mes pronostics étaient faux. Je n’avais pas du tout pensé au cardinal Robert Francis Prevost. Une fois de plus, le proverbe s’est avéré juste : l’homme pense et Dieu dirige ! Oui, je crois que de nombreux prophètes, qui pensaient connaître avec précision le résultat du conclave, ont appris que Dieu joue effectivement un rôle important dans l’élection d’un Pape : Il montre aux cardinaux qui Il a choisi. Parce que je crois cela, je peux aussi avoir confiance dans le fait que Léon XIV sera un bon Pape. 

Lors de sa première apparition en tant que Pape nouvellement élu, le Saint-Père a déjà esquissé son programme. Il a souligné l’importance d’une Eglise synodale, ouverte au dialogue, qui se caractérise par la paix, l’amour du prochain et la proximité avec ceux qui souffrent. Il a donc également appelé à la paix et à aller de l’avant ensemble.

De nombreux souhaits sont adressés au nouveau Saint-Père par tous les pays du monde. La liste des souhaits est longue et le nouveau Pape ne pourra pas tous les satisfaire. Il y a un souhait qu’il a lui-même défini il y a quelques années, celui de voir les qualités d’un évêque se réaliser : « En premier lieu, il doit être catholique : le risque existe parfois que l’évêque se concentre uniquement sur la dimension locale. Mais un évêque doit avoir une vision beaucoup plus large de l’Eglise et de la réalité et faire l’expérience de l’universalité de l’Eglise. » Puisse-t-il être ce que son nom de Pape, Leo (lion), exprime : un lion qui s’engage de toutes ses forces pour annoncer la Bonne Nouvelle du Christ – non seulement aux extrémités de la terre, mais aussi en Europe, qui était aux yeux de François une mère stérile. Mais en Europe aussi, il y a une faim, une faim de spiritualité, de religion, et finalement de Dieu. Une faim que seule la Bonne Nouvelle du Christ peut vraiment combler. Alors, Saint-Père : Avanti !

Merci à Alexandre Duc pour 18 ans de présidence!

S’il n’est pas fâché de rendre sa « casquette présidentielle », le fait est que l’homme a l’habit de la fonction et le bon caractère pour l’occuper ! Durant 18 ans, il aura présidé diverses entités paroissiales, dans un esprit pragmatique mais consensuel. Rencontre avec Alexandre Duc à l’heure où il quitte la présidence du Conseil de paroisse.

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