Alors que d’après un rapport des Nations Unies de 2022 plus de 828 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde, la sécurité alimentaire reste un défi crucial pour l’avenir de l’humanité. Cette table ronde propose une réflexion approfondie sur les enjeux du droit à l’alimentation, en intégrant des perspectives globales et locales.
La Campagne œcuménique de Carême organise une table ronde autour du « paradoxe de la faim », le mercredi 2 avril à 18h30 à l’Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID), Chemin Eugène-Rigot 2, 1202 Genève.
Cette table ronde explorera notamment :
– Le droit à l’alimentation comme droit humain fondamental et les obligations des Etats pour garantir ce droit, avec l’expertise de Christophe Golay, Senior Research Fellow à l’Académie de droit international humanitaire et de droits humains à Genève.
– L’agroécologie comme solution durable face aux défis alimentaires et climatiques, avec un focus sur la République démocratique du Congo, présenté par Germain Nyembo Kasendue. Il est économiste spécialisé en agriculture, Coordinateur des programmes d’Action de carême en République Démocratique du Congo.
– La discussion mettra en lumière des initiatives concrètes, des solutions durables et des synergies possibles entre différents acteurs pour garantir un avenir où chacun aura accès à une alimentation suffisante, saine et durable.
… Pour « écouter » sainte Thérèse
Spectacle musical, Sainte-Thérèse : Ma petite voix, autour des textes de sainte Thérèse, écrit, interprété et mis en scène par Mathilde Lemaire.
Le jeudi 3 avril à 20h à l’église Sainte-Thérèse. Durée 1h20
Ce spectacle musical fait suite à la sortie en mars 2017 chez le Label ADF-Bayard d’un album autour de 13 poèmes de sainte Thérèse de Lisieux, interprétés par la chanteuse Mathilde Lemaire et le pianiste Bertrand Lemaire.
Ce spectacle propose plusieurs chants de l’album en fil rouge avec d’autres œuvres de variété et sacrées de compositeurs français contemporains de Thérèse (Fauré, Gounod, Saint-Saëns, etc.), des chants en partage avec le public, des lectures de poèmes et des anecdotes sur la vie de Thérèse Martin. Un diaporama de photo illustratif et quelques surprises musicales et visuelles seront aussi proposées.
Depuis le IVe siècle (temps de l’empereur Constantin), les chrétiens peuvent se rendre à Jérusalem, et surtout lors de la Semaine sainte, refaire le chemin que le Christ avait parcouru les jours précédant sa mort.
Le nombre d’événements violents à visée politique ou idéologique est en augmentation dans le monde depuis plusieurs années. Lors d’une conférence au Centre intercantonal d’information sur les croyances (CIC), le criminologue Ahmed Ajil a tenté de décortiquer les mécanismes à l’œuvre dans le processus de radicalisation vers la violence.
Ahmed Ajil.
Par Myriam Bettens | Photos : GTD, DR
Voiture-béliers, attaques à l’arme blanche, fusillades… Ces événements meurtriers sont en augmentation en occident selon les chiffres de la Global Terrorism Database (GTD), une banque de données recensant tous les faits de terrorisme dans le monde de 1970 à 2020. Ces actes meurtriers sont souvent menés sous couvert de justification religieuse ou idéologique, mais qu’est-ce qui pousse ces individus à la radicalisation vers la violence ?
Cette interrogation a fait l’objet des recherches d’Ahmed Ajil, docteur en criminologie à l’Université de Lausanne. Pour essayer de décortiquer les mécanismes qui mènent à la violence, il est allé à la rencontre de djihadistes, d’anciens d’Al-Qaïda, mais aussi de simples militants, en Suisse, au Canada et au Liban. Il était l’invité, courant février, du Centre intercantonal d’information sur les croyances (CIC) pour une conférence publique dans le cadre de la formation Divers-Cités, qui a pour but de « renforcer les compétences en médiation et en communication interculturelle, essentielles pour des interactions respectueuses et avisées dans des contextes de pluralité religieuse ».
Du positif dans la radicalité
« Le sujet est complexe, il faut donc garder certaines nuances », lance d’emblée Ahmed Ajil. Le conférencier, aussi chercheur à l’Université de Lausanne et spécialiste des questions de contre-terrorisme, de radicalisation et des violences politico-idéologiques en lien avec le monde arabe, affirme encore : « La radicalisation est un phénomène positif. La société a besoin de radicaux, car c’est souvent ces personnes qui changent le cours de l’histoire. Ce qui est problématique, c’est lorsqu’on instrumentalise une cause pour des intérêts idiosyncratiques ». Ses recherches de terrain ont démontré « le profond sentiment d’injustice » à la racine de toute mobilisation. Cette dernière passe par trois phases clés : l’identification, l’appropriation et la responsabilisation face à cette injustice. Toutefois, Ahmed Ajil décrit l’engagement vers la violence comme une étape ultérieure à celle de la mobilisation, qui requiert des facteurs additionnels de types contextuels, une disponibilité biographique et un « certain goût pour la radicalité ».
La religion ne fait pas tout
Pour le criminologue, la religion joue, certes, un rôle dans le passage à la violence. Elle apporte aux acteurs de ces violences un lexique religieux de légitimation, une identité et une mémoire collective, ainsi qu’une sacralisation des actes commis. Or, Ahmed Ajil souligne la dialectique constante entre le domaine politique et le religieux. D’ailleurs, il déplore une tendance à séparer ces deux pôles pour ne prendre en compte que le facteur religieux, alors que l’aspect politique est souvent le déclencheur de toute mobilisation. Egalement actif dans la recherche sur le contre-terrorisme, le conférencier estime aussi que cette lutte se focalise trop sur la prévention de l’acte lui-même. « On va chercher des signaux faibles d’une radicalisation potentielle et les personnes ou les groupes le plus facilement associés avec ces phénomènes-là [les communautés musulmanes, ndlr.] payent le prix d’un « surplus de sécurité » ». De plus, « cela réduit l’espace pour l’expression de l’indignation. Les gens ne s’engagent plus, car dès que l’on se mobilise dans un registre politique – avec en plus une identité musulmane – cela devient suspect. »
A l’appel de notre évêque et pour faire suite à la session diocésaine du 7 mai 2024 à Genève, toutes les personnes engagées bénévolement ou professionnellement en pastorale étaient invitées à répondre à l’interpellation « Osons le changement ! Et maintenant que faisons-nous ? »
A la mi-juin prochain, notre curé-modérateur, l’abbé Darius, marquera ses 40 ans de prêtrise lors de la messe dominicale à la collégiale. Il nous livre ci-dessous son témoignage sur ce parcours qui l’a conduit à la prêtrise.
Dans un ancien catéchisme, à la question de savoir ce que signifie « croire », on peut lire : « Croire, c’est tenir fermement pour vrai ce que Dieu nous a révélé et ce que l’Eglise nous apprend à croire. » Cette réponse est loin d’être fausse aujourd’hui encore, seulement, une telle foi est-elle utile et solide ? Je pense que croire est plus que tenir fermement quelque chose pour vrai, même si je n’en suis pas moi-même convaincu à 100 %.
Lorsque je crois quelqu’un, je lui donne mon cœur, car le mot latin « credere » (croire) est dérivé de « cor dare » (donner son cœur). Il en résulte que la foi est d’abord une relation personnelle. Je fais confiance à quelqu’un que j’aime. C’est la foi en un Toi que nous appelons Dieu. La foi n’est donc pas d’abord l’adhésion à des vérités de foi, mais une relation personnelle et confiante avec Dieu. Le pape Benoît a dit à juste titre dans une homélie : « Ce en quoi nous croyons est important, mais celui en qui nous croyons est encore plus important. » Si je crois en Dieu, je peux lui confier toute ma vie. Je peux lui donner mon cœur, car Dieu n’a pas seulement ouvert son propre cœur pour nous depuis longtemps, mais il nous l’a offert. Je peux compter sur lui face à toutes les épreuves, entre ses mains mon cœur est bien gardé. Dieu, je crois et c’est pourquoi je te donne mon cœur.
Extrait de la préface du livre « Doux désert » de l’abbé Darius. Préface rédigée par l’abbé Marc Donzé, vicaire épiscopal au moment de la parution du livre.
« Dis-moi comment tu crois, je te dirai qui est ton Dieu. » Une façon d’inviter la foule de demandeurs de sacrements – appelés catéchumènes – à exprimer leur propre credo tout en décortiquant les deux officiels, celui de Nicée-Constantinople et le Symbole des Apôtres. Et leur relecture ne corrobore pas toujours la doctrine officielle. Mais les comprend-on vraiment bien dans le détail ?
Par Thierry Schelling | Photos : DR
Ils seraient 150 credo parmi les Eglises historiques mais c’est le Grand 1 Credo appelé « de Nicée-Constantinople » dont toutes fêtent, en 2025, les 1700 ans de profession solennelle. Cette pluralité a toujours été de mise dans l’histoire de l’Eglise et les Ecritures nous révèlent des traits étonnants sur les premières professions de foi !
Evangiles
Dans les Evangiles, les premiers à croire en Jésus comme Fils de Dieu sont… les mauvais esprits ! (cf. Mc 1, 24 ; Lc 4, 34) Intéressant. Chez Matthieu, le diable se joue même de cette appellation : « Si tu es Fils de Dieu. » (cf. Mt 4, 3.5) Jésus et Satan à part égale ?
Puis arrivent ce que d’aucuns appellent « les païens » et, parmi eux, les pires ennemis des Juifs de l’époque : les Romains ! « Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu », dit le centurion au pied de la Croix (cf. Mt 27, 54). Un Romain, donc, comme ce centenier au serviteur malade (cf. Mt 8 5ss). Pareil pour les Samaritains qui tiennent une bonne place dans l’art de professer leur foi en Jésus Messie et Fils de Dieu (cf. le splendide dialogue entre Jésus et la Samaritaine, ch. 4 de Jean).
Enfin, pour en rajouter une couche, les nombreux malades guéris par Jésus l’invoquent comme « Seigneur » : lépreux, épileptiques, possédés et… des femmes connotées « pécheresses » (cf. Lc 7, 36ss) ou étrangères (Syro-phénicienne, cf. Mc 7, 24-30).
En résumé, les premiers à professer la divinité du Christ ne sont pas ses disciples ni ses pères (sa famille le traite de fou !) ni ses pairs (Barabbas est préféré au « roi des Juifs »…), mais des parias dont le credo est repris dans les Ecritures !
Paul
Quelques années avant la parution des évangiles, Paul a déjà réfléchi, mûri, réécrit pour ainsi dire son credo juif à l’aune de l’événement Jésus-Christ. Cela nous vaut de splendides pages dans ses Lettres où il décline Jésus en de multiples articles de foi : nouvel Adam ; unique médiateur entre Dieu et les hommes sans égard de leurs origines, langues, cultures ; image du Dieu invisible, etc. Sans parler de la Lettre aux Hébreux qui explicite le passage du Messie juif au Sauveur universel.
Ce foisonnement permet-il aux Evangélistes de transmettre la foi en Jésus Fils de Dieu émise par des gens hors sérail aux générations futures sans un tri ? Comme le dit de lui Albert Schweitzer, « Paul est le protecteur de l’intelligence dans le christianisme ». Et cette intelligence est polymorphe et évolutive. C’est aussi un effet de la Pentecôte, cet éclatement de l’ethnocentrisme vers l’universalité transculturelle de la Bonne Nouvelle. D’où la pluralité des récits de déclamation de la nouvelle foi, peut-être…
Premiers credo
Si les credo abondent, les « hérésies » pullulent également, non sans raison : articuler intellectuellement, et avec les catégories philosophiques de l’époque, l’Incarnation du Dieu invisible en un homme bien visible, peut bien susciter des volumes théologiques à la qualité variable, qui résultent parfois même en des conflits déstabilisateurs d’une ville, d’une région… Et les politiques sont conscients du danger d’insécurité. Dès lors, un empereur, Constantin Ier, convoque le premier concile de l’Eglise, en 325, à Nicée, pour décider d’un dogme commun pour tous les chrétiens d’Occident comme d’Orient ; et c’est un autre empereur, Théodose, qui convoque à Constantinople en 381, le deuxième concile, pour compléter l’affirmation théologique sur l’Incarnation de Dieu en Jésus. L’orthodoxie au service de l’ordre, en quelque sorte. Et de nouveau l’aspect évolutif : on comprend de mieux en mieux, mais lentement…
C’est ainsi que le Credo dit de Nicée-Constantinople, devient l’unique credo fédérateur des Eglises officielles. Il est rappelé dans chaque concile qui suivra. Il servira d’outil d’excommunication des erronés qui s’entêtent à ne pas vouloir changer leurs opinions. Mais il permettra aussi aux catéchumènes de travailler et d’adhérer à une foi aux articles explicites.
D’ailleurs, l’essor des chrétiens – favorisé par l’édit de Thessalonique (380) qui proclame le christianisme nicéen comme unique religion d’Etat – va diversifier le mode de confesser sa foi en inventant, par exemple, le questions-réponses (« Crois-tu en Dieu le Père… ? ») après le rejet du Menteur, pour le baptême. L’accent est mis sur la démarche personnelle : l’emploi du je va d’ailleurs même remplacer le « Nous croyons… » des origines dans le Grand Credo.
L’autre credo, le court appelé Symbole des Apôtres et qui serait un produit de Rome du IIe siècle, n’en est pas pour autant ignoré ; il devient – après la séparation Catholiques-Orthodoxes (1054) – l’apanage de l’Occident papal, côte à côte avec Nicée-Constantinople… L’ère œcuménique (débutée fin du XIXe siècle) verra le Grand s’universaliser et être utilisé dans les contrées slaves et latines (portugaise, hispanophone, italienne…) alors que l’usage du Symbole va plutôt dominer dans la Francophonie et les terres germaniques et anglophones – allez savoir pourquoi.
Aggiornamento
Assez surprenant, les scissions ecclésiales – Occident et Orient, Réforme et Contre-Réforme, etc. – n’ont pas amoindri la primauté du Grand. Même si d’aucuns appellent à l’amender ou à le récrire 2. Tout comme le Notre Père a été modifié il y a quelques années, des expressions comme « consubstantiel », « engendré non pas créé », ou l’emploi de mots comme « personnes » ou « substance » pour la Trinité, appartiennent à une époque philosophique révolue aujourd’hui ; de fait, ces mots peuvent même prêter à confusion : trois personnes est-il égal à trois divinités du coup ?
Un exemple récent pour illustrer cela : Paul VI, le 30 juin 1968, prononce son credo du Peuple de Dieu pour clore la solennelle Année de la foi. Il rappelle à l’audience du mercredi 30 octobre de la même année, qu’il ne s’agit pas de modifier le Credo, mais de le récrire pour continuer à le rendre toujours plus accessible – l’esprit du concile Vatican II souffle encore…
En conclusion, un (ou deux) credo(s) officiel(s) a/ont été réalisé(s) grâce à la réflexion de dissidents théologiques et pastoraux. Si jadis on les éliminait, aujourd’hui, on a tout à gagner à les écouter : ces « hérétiques » ont une parcelle de vérité s’ils sont bienveillants dans leur démarche. Et qui possède la vérité pleine ? « Je suis la vérité », a dit le Christ, et pas « J’ai la vérité, la voici lyophilisée ! ». D’ailleurs, l’étymologie du mot « hérésie » est celle de « choix, préférence, inclination ». Oui, la foi est aussi une question d’inclination… Qui plus est, accueillir la part de mécréance en moi ne permet-il pas de… mieux croire ?
Constantin (à droite) a convoqué le concile de Nicée en 325. Théodose (à gauche) convoquera celui de Constantinople en 381.
Symbole des Apôtres
Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre. Et en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur ; qui a été conçu du Saint Esprit, est né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers ; le troisième jour est ressuscité des morts, est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant, d’où il viendra juger les vivants et les morts. Je crois en l’Esprit Saint, à la sainte Eglise catholique, à la communion des saints, à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair, à la vie éternelle. Amen.
Grand Credo : symbole de Nicée-Constantinople
Je crois en un seul Dieu, le Père tout puissant, créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible et invisible, Je crois en un seul Seigneur, Jésus Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles : Il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu Engendré non pas créé, consubstantiel au Père ; et par lui tout a été fait. Pour nous les hommes, et pour notre salut, il descendit du ciel ; Par l’Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme. Crucifié pour nous sous Ponce Pilate, Il souffrit sa passion et fut mis au tombeau. Il ressuscita le troisième jour, conformément aux Ecritures, et il monta au ciel ; il est assis à la droite du Père. Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts et son règne n’aura pas de fin. Je crois en l’Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie ; il procède du Père et du Fils. Avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire; il a parlé par les prophètes. Je crois en l’Eglise, une, sainte, catholique et apostolique. Je reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés. J’attends la résurrection des morts, et la vie du monde à venir. Amen.
Notre paroisse sera en fête à la Pentecôte pour marquer les 60 ans de prêtrise du Père Lucien Pochon, enfant de la région, devenu missionnaire spiritain.
Les 1700 ans du Credo de Nicée pourraient nous donner l’impression que notre foi est bien assurée. Nous la proclamons tous les samedis-dimanches. Nous sommes ainsi portés par la Tradition de l’Eglise et par la communion des saints. Cela nous fait du bien. C’est l’une des belles raisons de participer à l’eucharistie dominicale.
Car malgré tout, nos convictions demeurent fragiles et soumises aux coups de boutoir de l’indifférence ambiante, de la routine communautaire, des doutes individuels. Nous pouvons dès lors nous appuyer sur le cheminement des apôtres qui, malgré la présence parmi eux du Fils de Dieu, ne manquent pas de continuer de s’indigner lorsque le Christ annonce par trois fois sa Passion.
Et nous sommes invités à nous placer à côté de ces personnages de l’Evangile qui s’approchent du Fils de l’homme, car ils mettent leur confiance en lui et en sa capacité de libérer l’être humain de toutes ses entraves.
Tel ce père qui, depuis la foule, interpelle le Maître et lui présente le cas de son fils (Marc 9, 14-29) : possédé par un esprit muet, celui-ci est jeté à terre, il écume et grince des dents, il devient raide quand le démon le saisit. Les disciples n’ont pas réussi à l’expulser et le Rabbi les rabroue à cause de leur incrédulité.
Lorsque le papa amène l’enfant captif de ce mal depuis l’enfance, il avance avec précaution : « Si tu peux nous venir en aide et nous prendre en pitié. » « Rien n’est impossible à celui qui croit », réplique Jésus. Et alors l’homme prononce cette phrase que nous sommes tous à même de prendre à notre compte : « Je crois, Seigneur, mais viens en aide à ma foi. »
C’est la seule chose que Dieu nous demande : l’humilité et la prière. Devant l’attitude respectueuse et croyante du père, le Fils de Dieu menace l’esprit impur, le fait sortir de l’enfant et relève le petit.
Notre foi chancelante suffit, pourvu qu’elle s’adresse à la Trinité sainte et qu’elle s’accompagne d’une supplication confiante. Elle est capable de ce fait de nous arracher au mal et de nous mettre debout. Chantons-le régulièrement : « Seigneur, nous croyons en toi, fais grandir ma foi. »
Le groupe de catéchèse de 6H de Cheyres-Châbles, à la suite de la rencontre sur le baptême, a réfléchi sur le credo. Cette prière leur a permis d’approcher le mystère de la Trinité, souvent difficile mais nettement plus compréhensible lors qu’il est illustré.
Paul VI, en 1968, a écrit son propre credo. Il n’est pas le seul Pape à avoir procédé de la sorte.
Par Thierry Schelling | Photo : DR
Conciles
Ce n’est pas le Pape ou le patriarche de Constantinople qui ont décidé du Credo chrétien, mais bien les Empereurs Constantin et Théodose, en convoquant les évêques d’alors à Nicée (325) et Constantinople (381). Affaire politique, donc ? Pas uniquement, mais aussi, tant le christianisme d’Etat – dès le IVe siècle – devient stabilisateur de paix dans les Empires d’Occident et d’Orient. Oui mais : pourquoi répéter cette charte voulue par des chefs d’Etat dans nos Eglises et jusqu’à aujourd’hui ?
Rome
Certes, le « Symbole des Apôtres » – le court – précède historiquement celui de Nicée-Constantinople – le Grand – qui ne va s’imposer en liturgie qu’à partir du Ve siècle et par la volonté du Patriarche… d’Antioche, coopté aussitôt par Alexandrie et Constantinople. Mais à Rome, « fa come i Romani », dit le proverbe, et le pape Vigile (535-555) remplace le Grand avec le court. Le « Symbole » se réfugie en Irlande chez les moines et 300 ans plus tard, sous Charlemagne, c’est le « grand » qui prédomine à nouveau sur le continent.
Benoît VIII
Comme on n’apprécie guère la disparité en liturgie occidentale, Teofilato de Tuscolo alias Benoît VIII, décrète que tous les diocèses d’Europe de l’ouest adoptent le Grand Credo, et chanté de surcroît, à la messe – avec le Filioque. Enfin à l’unisson, Orient et Occident professent la même foi – à quelques mots près.
D’un arbre à deux branches…
… à la forêt ! Avec la Réforme, la forme du Credo s’est ramifiée en plusieurs « Confessions » : d’Augsbourg, les 67 articles de Zwingli, les dix Thèses de Bâle, la Première Confession de Bâle, etc.
Et même Rome s’y est mise : Paul VI, en 1968, écrit son credo ; Jean-Paul II et Benoît XVI expliquèrent au cours des Catéchèses du mercredi le Credo en de multiples « capsules » théologiques pratiques car concises ; jusqu’au credo du pape François paru en 2020. Un magistère en développement, en somme…
Avec les premiers témoins de Jésus-Christ, confessons notre foi en proclamant d’une manière originale grâce à cette sélection de citations dont le choix émane d’un auteur inconnu.
Chaque mois, L’Essentiel propose à un ou une représentant(e) d’un diocèse suisse de s’exprimer sur un sujet de son choix. Romuald Babey, représentant de l’évêque à Neuchâtel, est l’auteur de cette carte blanche.
Par Romuald Babey, représentant de l’évêque à Neuchâtel Photos : cath.ch, unsplash
Dernièrement, je suis allé voir la pièce de théâtre La visite de la vieille dame de Friedrich Dürrenmatt, au théâtre populaire romand à La Chaux-de-Fonds. Vous avez peut-être lu cette pièce en allemand Der Besuch der alten Dame quand vous étiez au lycée ou vous ne la connaissez pas. La pièce se déroule au XXe siècle à Güllen, ville fictive en Suisse. Une vielle dame revient dans sa ville des années après l’avoir quittée. J’ai été frappé par l’absence de pardon de part et d’autre dans la pièce. La vengeance calculée occupe une place importante. On peut bien sûr comprendre la volonté de la vieille dame d’obtenir justice après avoir été abandonnée, enceinte, par son amant. Fallait-il néanmoins exiger des habitants de Güllen la mort d’un des leurs en contrepartie des millions et des millions de francs que la commune allait recevoir ?
Il n’y a pas d’espoir et encore moins d’espérance dont nous avons tant besoin.
« L’espérance, c’est quelqu’un qui t’attend », selon une définition du pape Benoît XVI.
En cette année du Jubilé, avec le slogan Pèlerins d’espérance, nous pouvons nous ancrer sur le Christ, notre espérance. Quand Jésus nous demande : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-Je ? » Et si nous pouvons répondre comme Pierre : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » (Mt 16, 15-16) alors nous sommes sûrs que Jésus peut être notre ancre dans toutes les situations de notre vie. S’ancrer en Christ donne du sens à notre vie et nous pourrons reconnaître que Jésus est la résurrection et la vie lorsqu’il nous pose la question comme à Marthe : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; […]. Crois-tu cela ? » (Jn 11, 25-26)
« Nous devons garder allumée la flamme de l’espérance qui nous a été donnée et tout faire pour que chacun retrouve la force et la certitude de regarder l’avenir avec un esprit ouvert, un cœur confiant et une intelligence clairvoyante. » 1
1 Lettre du pape François à Mgr Rino Fisichella (président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation) pour le Jubilé 2025, Rome, Saint Jean-de-Latran, 11 février 2022.
Cette année marque le 1700e anniversaire du premier concile œcuménique chrétien, qui se tint à Nicée, près de Constantinople, en 325 après Jésus Christ. Cette commémoration nous offre
une occasion unique de réfléchir à la foi commune des chrétiens et de la célébrer, telle qu’elle est exprimée dans le Credo formulé lors de ce concile.
Recevoir la bénédiction de quelqu’un pour quelque chose Recevoir un acquiescement, une approbation
La bénédiction est la grâce, la faveur accordée par Dieu à l’humanité. Elle est gratuite et imméritée, fruit de sa générosité et signe de son amour. Si aujourd’hui, l’humanité est capable de bénir, c’est d’abord parce qu’elle est elle-même bénie d’être capable de reconnaître l’œuvre de Dieu ! En son sens déployé, « recevoir la bénédiction de quelqu’un pour quelque chose » signifie que l’on a reçu un assentiment, une autorisation.
Je t’ai béni ! Cette expression peut avoir deux significations. Au sens premier elle veut dire que l’on donne son accord à quelqu’un. Au sens second, elle peut vouloir dire sa désapprobation, voire la malédiction légère que l’on appelle sur quelqu’un…
Par Véronique Benz
Humour
Toto arrive en classe et interroge l’institutrice : « Maîtresse, maîtresse est-ce que je peux être puni pour quelque chose que je n’ai pas fait ? »
La maîtresse lui répond : « Mais bien sûr que non ! On ne va pas te punir pour quelque chose que tu n’as pas fait, voyons ! »
Toto est soulagé : « Ouf, j’ai eu peur, parce que je n’ai vraiment pas fait mes devoirs ! »
A l’enseigne de run4unity et à l’invitation du mouvement des Focolari se déroulera à Montet, le dimanche 4 mai, une course pour la paix à laquelle tout un chacun est convié.
En juin 2024, la Fribourgeoise Nida Errahmen Ajmi a concrétisé un rêve en accédant à la fonction de capitaine-aumônier. Elle devient ainsi la première femme de confession musulmane à occuper cette fonction dans l’armée suisse.
Par Myriam Bettens | Photos :Jean-Claude Gadmer
Aujourd’hui, vous êtes capitaine-aumônier, qu’est-ce qui vous a donné envie de rejoindre les rangs de l’armée, puis de l’aumônerie ? Cela s’est fait en deux temps. J’ai d’abord rejoint l’armée en tant que soldat du train. Beaucoup de recrues éprouvent des tensions dues au travail d’adaptation qu’il faut fournir en début de service. Je les ai aussi ressenties, mais ne savais pas vers qui me tourner. Ma lieutenant a su me conseiller, puis j’ai découvert qu’il existait une aumônerie. En 2019, j’ai réalisé que je serais certainement plus utile dans les rangs de l’aumônerie, de par ma sensibilité au spirituel, le fait d’être Romande et femme. Malgré cela, j’ai dû attendre de pouvoir me former théologiquement, mais aussi une évolution structurelle de l’armée. La postulation n’était ouverte alors qu’aux aspirants des deux Eglises officielles. En plus, le seul insigne existant était la croix.
Le règlement de l’armée stipule que la liberté de foi et de conscience est garantie, mais que son exercice ne doit pas interférer avec le reste. Qu’est-ce que cela implique concrètement ? L’armée est une institution qui forme à la défense. Nous sommes en temps de paix, mais la crise peut arriver à tout moment, comme cela a été le cas avec le Covid. Pour cette raison, la mission doit primer sur tout le reste. En pratique, une recrue pour qui la participation à la messe est importante ne souhaitera peut-être pas être de garde le dimanche. Quant aux militaires musulmans, les questions peuvent porter sur la manière d’accomplir les cinq prières quotidiennes ou le Ramadan. Nous cherchons avec eux comment exercer leur foi sans entraver la bonne marche du service. Par ailleurs, lorsque certaines pratiques sont rigides au point de la mettre en péril, nous devons aussi questionner la « compatibilité » de la recrue avec le service militaire. C’est rare, mais cela arrive.
Le Conseil fédéral souhaite introduire une journée d’information obligatoire pour les femmes à l’armée. La démarche vise à faire progresser « l’égalité des chances »… J’ai une certaine réserve par rapport à ce discours-là. La démarche est louable, mais ce n’est pas, à mon sens, par l’armée que l’égalité va progresser dans le monde civil. Pour cela, la Confédération devrait investir d’autres domaines, tels que la maternité et le marché de l’emploi. Le manque crée le besoin et, ce n’est pas un secret, l’armée est en recherche d’effectifs. Maintenant, ce n’est pas une mauvaise chose, car cela signifie qu’il faut faire de la place pour les femmes et leur fournir des services appropriés. Ensuite, le savoir-faire acquis à l’armée peut souvent s’exporter dans le civil.
Une étude publiée en octobre 2024 par la Confédération montre que les femmes souffrent encore de discrimination à l’armée. Comment changer cette « culture d’entreprise » ? Rien d’étonnant dans ce rapport. L’institution militaire et ses structures sont formées de personnes qui viennent du civil en important leurs conceptions. Tant qu’il y aura de la discrimination dans le civil, il y en aura aussi à l’armée. Cependant, elle prône une politique de tolérance zéro à cet égard. Elle est efficace jusqu’à un certain point, car il subsiste malgré tout des tensions invisibles. C’est là que les aumôniers trouvent leur place. Par la foi qui les habite, ils peuvent apporter une certaine lumière et ce quelque chose permet d’apaiser, de déjouer l’invisible… par l’invisible.
Bio express
Nida Errahmen Ajmi a grandi à Fribourg. Suissesse d’origine tunisienne, elle est titulaire d’un Bachelor en sciences de l’information et de la communication de l’Université de Neuchâtel et d’un master en sciences des religions à l’Université de Fribourg. Responsable de la communication pour ATD Quart Monde, elle est aussi coordinatrice de la formation « Pratiquer l’accompagnement spirituel musulman dans les institutions publiques » et collabore avec le Centre Suisse Islam et Société (CSIS) sur un projet concernant la diversité et l’orientation des jeunes musulmans en Suisse.
A l’occasion du dimanche des laïcs, le 2 février dernier, plusieurs jeunes du nouveau groupe jeunesse de la paroisse, « God vibes », ont livré leur témoignage durant la messe. Voici celui de Marion.
Il se dégage de la statue une forme de douceur et de simplicité.
Par Amandine Beffa | Photo : Jean-Claude Gadmer
L’église Notre-Dame de la Prévôté a été construite entre 1963 et 1967. C’est l’architecte bâlois Herman Baur qui est chargé de sa réalisation. Il a figuré parmi les sociétaires du Groupe Saint-Luc. Il n’est donc pas étonnant qu’il pense l’édifice comme une œuvre d’art totale. Le bâtiment n’est pas uniquement fonctionnel, mais sa construction a une portée symbolique. Elle indique la direction du ciel, invitant à s’élever, à dépasser le visible.
Sous la tribune d’orgue se trouve une statue de la Vierge Marie. Elle a été réalisée par le sculpteur tessinois Pierino Selmoni. Ce n’est pas la première collaboration de l’artiste avec Herman Baur.
Contrairement à ce qui était parfois pratiqué au dix-neuvième siècle, la sculpture n’a pas été choisie sur catalogue. Elle a été pensée en lien avec l’architecture du lieu. Selmoni est sensible au dialogue entre matière et lumière. Le contraste des formes avec le reste de l’édifice n’est pas un hasard. Marie est tout en rondeur sous la tribune aux lignes si prononcées. La couleur chaude de la pierre ressort face au gris du béton. Il se dégage de la statue une forme de douceur et de simplicité. Des caractéristiques que nous attribuons généralement à la Mère de Dieu. Si l’œuvre est figurative, on décèle des influences cubistes. Le courant est marqué par des inspirations venues du continent africain. On peut penser à certaines sculptures de femmes. La maternité est un des thèmes de prédilection du sculpteur.
Contrairement aux représentations auxquelles nous pouvons être habitués, l’Enfant n’est pas présenté face au visiteur. Il semble installé sur les genoux de sa mère, la tête relevée vers son visage. Nous ne sommes ni dans l’abstraction, ni dans le réel. L’espace des bras et du cœur est large, comme s’il y avait de la place pour plus d’un enfant. Comme s’il y avait de la place pour chacun de nous.
Gérer le consentement aux cookies
Pour offrir les meilleures expériences, nous utilisons des technologies telles que les cookies. En consentant à ces technologies, votre expérience sera meilleure. Sans ce consentement, ce que offre ce site internet peut ne pas fonctionner pleinement.
Fonctionnel
Toujours activé
Le stockage ou l’accès technique est strictement nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de permettre l’utilisation d’un service spécifique explicitement demandé par l’abonné ou l’internaute, ou dans le seul but d’effectuer la transmission d’une communication sur un réseau de communications électroniques.
Préférences
L’accès ou le stockage technique est nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de stocker des préférences qui ne sont pas demandées par l’abonné ou l’internaute.
Statistiques
Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement à des fins statistiques.Le stockage ou l’accès technique de données utilisées exclusivement dans des finalités statistiques sont anonymes et donc ne peuvent généralement pas être utilisées pour vous identifier.
Marketing
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire pour créer des profils d’internautes afin d’envoyer des publicités, ou pour suivre l’internaute sur un site web ou sur plusieurs sites web ayant des finalités marketing similaires.