Les comptes paroissiaux 2023 décortiqués et approuvés

Une cinquantaine de membres de la paroisse Saint-Laurent Estavayer ont participé jeudi 25 avril dernier, à Montet, à l’assemblée de printemps, dite des comptes. Lesquels font apparaître, pour l’exercice 2023, une bonne santé financière. Le responsable des finances a toutefois annoncé poursuivre un travail de controlling plus serré du ménage paroissial.

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Le sens des noms

Leila Fortis.
« Pour faire Eglise, il faut que tout le monde se connaisse. »

Par Nicolas Maury
Photos : DR

« En Amérique latine, la manière d’appréhender la foi est différente d’ici en Suisse », explique Leila Fortis. Coordinatrice de la catéchèse pour la Mission de langue espagnole et la paroisse du Sacré-Cœur à Lausanne, elle parle en connaissance de cause : elle a été élevée au Chili. « Là-bas, les gens ont besoin de toucher, de voir. Ils croient, mais c’est souvent comme si derrière chaque geste ou parole, il y avait quelque chose de magique. Dieu est considéré comme un papa un peu sévère qui nous punit quand on agit mal. Le message que je fais passer, c’est qu’il est un papa miséricordieux. Quoi que l’on fasse, si on cherche à changer les choses, si nous le laissons agir dans nos vies, Dieu nous pardonne. »

A priori rien ne semble destiner Leila Fortis à s’engager en Eglise. Mais tout s’est mis en place naturellement. « Je suis arrivée en Suisse à 21 ans, j’ai passé un certificat de français moderne à l’Uni de Lausanne et j’ai épousé un Neuchâtelois. Nous avons emménagé à Pully, puis à Lausanne. Je suis arrivée sur le territoire paroissial en 1998. »

La naissance de ses enfants – Tamara et Enzo – aura un impact non négligeable. « La paroisse nous a demandé si nous voulions les inscrire au caté. Nous l’avons fait successivement pour tous les deux. A l’époque, les parents étaient impliqués pour préparer les séances de catéchèse familiale. Mes enfants ont commencé à servir la messe et, de fil en aiguille, on m’a sollicitée pour accompagner les groupes de catéchèse. Je l’ai fait d’abord comme bénévole, puis officiellement en 2013. Auparavant, le poste de coordinatrice n’existait pas au Sacré-Cœur. »

Son travail lui donne beaucoup de satisfactions. « La catéchèse, ce n’est surtout pas l’école. C’est un moment de partage où l’on vient parler de quelqu’un, qui est Jésus. On évoque sa vie, et ce qu’il est pour nous. »

Depuis le Covid, Leila a remarqué que des changements importants sont intervenus, même si la cause reste difficile à identifier. « Comme s’il y avait moins de temps pour connaitre Jésus, justement », déplore-t-elle. Qui ne perd pas espoir : « La paroisse n’est pas un endroit où on distribue les sacrements. C’est une communauté. Pour faire Eglise, il faut que tout le monde se connaisse. » Elle se fait donc un devoir d’apprendre le nom de chaque enfant. « C’est tellement important d’être connu par son prénom, parce que c’est en reconnaissant notre prénom que Dieu nous aime. »

Leila Fortis 
• Née au Chili en 1970.
• Arrivée en Suisse en 1991.
• Coordinatrice en catéchèse depuis 2013.

Retrouvez l’ensemble des textes et des vidéos de la rubrique sur le site : https://presse.saint-augustin.ch/ecclesioscope/

L’Adoration à Chandolin

Si le village de Lens occupe une place prépondérante dans l’œuvre valaisanne de C. F. Ra-muz, sa première découverte du canton s’est faite à Chandolin. C’est dans l’église de ce plus haut village d’Europe que se conclut le roman Présence de la mort (1922), par l’évocation d’une Présence qui est l’antonyme de la mort.

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Jacques Monnard a siégé 10 ans au Conseil pastoral cantonal

Mis en veilleuse durant le COVID, le Conseil pastoral cantonal se remet au travail ! Pour notre paroisse, un nouveau délégué a été désigné en la personne de Colin Mosengo, de Vuissens 1. Son prédécesseur, Jacques Monnard, de Vesin, a siégé dix ans dans son organe. Qu’en retire-t-il ?

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L’Observatoire du Vatican

Par Pierre Guillemin | Photos : flickr, DR

L’Observatoire du Vatican est né de la volonté du pape Grégoire XIII en 1578. Il souhaitait réformer le calendrier utilisé alors qui souffrait d’imperfections notoires dues à des mesures du temps et du positionnement des planètes approximatives. 

Dès 1582, le frère jésuite Christopher Clavius introduit ce que nous appelons aujourd’hui le calendrier grégorien, toujours d’actualité.

L’Observatoire est placé sous la direction de l’ordre des Jésuites, décision qui perdure de nos jours. 

Parmi les grands thèmes de recherche menés actuellement par l’Observatoire, citons la mécanique quantique, la cosmologie quantique, la biologie moléculaire et évolutive, les neurosciences. 

Le directeur actuel est le frère Guy Consolmagno, prêtre, astronome et mathématicien. 

Né en 1952, Guy Consolmagno est renommé dans la communauté scientifique pour ses travaux sur les corps célestes de petite dimension comme les astéroïdes et les météorites. Un des travaux scientifiques auquel il collabore est l’identification de l’objet astronomique dénommé Etoile de Bethléem : c’est-à-dire l’étoile qui guida les rois mages vers le berceau du Christ à Bethléem. Il est l’auteur de plus de 200 publications portant très haut le niveau d’excellence mondialement reconnu de l’Observatoire du Vatican.

Parmi ses ouvrages célèbres, les plus connus sont : « Donneriez-vous le baptême à un extra-terrestre ? », « La mécanique de Dieu : comment les scientifiques et les ingénieurs donnent un sens à la religion », « Le Chemin vers la Demeure de la Lumière ».

Pour mieux cerner la quête du frère Consolmagno, écoutons-le lorsqu’il nous déclare : « Dieu veut que l’Univers existe… cette volonté de Dieu se manifeste à chaque instant, dans l’espace et dans le temps. »

Guy Consolmagno.

Haïti dans la tourmente: aide d’urgence bienvenue

La situation a empiré ces derniers mois en Haïti. Depuis mi-février, le secteur dans lequel se trouve le Foyer Maurice Sixto (FMX), soutenu par l’Association les Amis d’Haïti, a été envahi par les gangs. Le FMS a dû être fermé pendant deux mois. Il a rouvert ses portes le 8 avril mais avec prudence bien sûr.

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La Confrérie du Mont Carmel joue la carte de l’ouverture

Comme le veut désormais l’habitude, à chaque assemblée de la paroisse Saint-Laurent Estavayer, une confrérie locale est invitée à se présenter. En avril dernier, ce fut au tour de celle que l’on appelle maintenant l’Abbaye de Notre Dame du Mont Carmel. Son gouverneur, André Butty, a bien expliqué le tournant que prend ce mouvement religieux en s’ouvrant largement.

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En librairie – juin 2024

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Marie, tendresse des pauvres
Maurice Zundel

En 1911, âgé de 15 ans, Maurice Zundel vit une rencontre avec la Vierge Marie. Ce moment lui ouvre le cœur. De Marie, Zundel va parler avec ferveur, mais aussi avec pudeur, car de ce que l’on a de plus précieux, on parle peu ; c’est le secret du cœur, que les paroles peinent à évoquer. Pour le théologien, la relation avec la Vierge est avant tout une expérience de vie, où sa présence donne lumière, force, consolation et espérance. Ainsi, il essaie d’exprimer le sens profond, intérieur et mystique de tout ce que la foi des siècles a patiemment médité à propos de Marie : sa virginité, sa maternité universelle, son assomption, son immaculée conception.

Editions Le Passeur

Acheter pour 29.60 CHF

Du quantique au cantique
Daniel Oth

Daniel Oth propose un cheminement en trois temps, de la mécanique quantique aux guérisons et aux miracles, en passant par la parapsychologie, cette science peu connue et plutôt mal accueillie par les scientifiques « classiques ». Il s’appuie sur de nombreuses références d’études scientifiques rigoureuses qui démontrent les effets de l’esprit sur la matière. Les pensées et émotions humaines sont capables d’agir sur la matière inerte et sur la matière biologique pouvant amener à la guérison physique. Et cela, même à distance. Ainsi, la conscience, cette entité immatérielle, peut influencer des phénomènes matériels que l’on sait mesurer statistiquement de façon significative.

Editions Pierre Téqui

Acheter pour Fr. 22.50 CHF

Y a-t-il un Dieu créateur ?
Xavier Molle

Aujourd’hui, les découvertes scientifiques ont tellement changé notre vision du monde que des questions nouvelles surgissent et beaucoup de questions anciennes se posent de façon nouvelle. Depuis deux siècles, la découverte de l’histoire évolutive de notre terre fait se poser à frais nouveaux la question de l’origine de la vie, de la conscience, de la pensée, de l’esprit. Et donc aussi la question de Dieu. C’est cette nouvelle recherche qui est proposée ici. Les réponses ne manquent pas, et elles sont surprenantes. Pas de « preuves », mais bien des indices. La deuxième partie du livre examine la revendication du judéo-christianisme à avoir recueilli la révélation de Dieu.

Editions Saint-Léger

Acheter pour 39.30 CHF

Louis-Marie Grignion de Montfort
Dupuy-Cerisier

Louis-Marie Grignion de Montfort entre au séminaire de Saint-Sulpice et est ordonné prêtre en 1700. Il est envoyé à Nantes, puis à Poitiers. A Poitiers, il évangélise les faubourgs de la ville, puis évangélise le pays nantais. L’infatigable apôtre de Marie, constamment chassé « comme une balle dans un jeu de paume », achève ses missions dans les diocèses de Luçon et de La Rochelle, où il écrit son célèbre traité « La vraie dévotion à la Sainte Vierge ». Cette BD retrace la vie tumultueuse de celui qui fut canonisé en 1947 par le pape Pie XII.

Editions Plein Vent

Acheter pour 24.70 CHF

Pour commander

Quand l’astrophysique nourrit la philosophie et la théologie

Par Ghislain Waterlot, Professeur de philosophie de la religion et d’éthique théologique 
Faculté de théologie protestante – Université de Genève

Parmi toutes les découvertes extraordinaires du dernier siècle, la prise de conscience de l’immensité de notre univers occupe une bonne place. Nous avons pensé si longtemps vivre dans un univers clos dont nous estimions occuper le centre, que ce fut une surprise à nulle autre pareille que celle de voir notre Terre réduite à un tout petit point excentré d’une gigantesque galaxie, dites « Voie lactée ». Mais ce n’était que le début, car nous avons dû aussi admettre que notre immense galaxie est un tout petit point dense parmi… deux mille milliards d’autres points galactiques ! Les dernières estimations ont en effet conduit à multiplier par dix le nombre de galaxies peuplant un univers en continuelle expansion.

Du point de vue théologique, une telle prise de conscience produit deux effets simultanés et contraires : le premier est une radicale relativisation de ce que nous sommes, et celle-ci nous inquiète ; le second est une sorte d’admiration devant un univers qui reflète bien la puissance divine à la racine de ce que les théologiens nomment « Création ». Et l’on se prend à rêver… la découverte récente des exoplanètes, c’est-à-dire des planètes qui seraient, par leurs caractéristiques propres, susceptibles d’abriter éventuellement une forme de vie, fait penser que le vivant a pu émerger en mille et un endroits de cet immense univers. Une telle pensée est très importante. En nous décentrant de nous-mêmes, elle nous permet d’éventuellement mieux comprendre une foi en Dieu nous révélant que notre vocation n’est pas d’exploiter et dominer la planète jusqu’à l’épuiser et la retourner en quelque sorte contre nous-mêmes, mais de répondre à un appel de Dieu, appel striant tout l’univers mais adressé au cœur de l’âme, et qui invite à aimer.

Mais ceux qui sont animés par cet esprit théologique et qui veulent regarder la Création autrement doivent d’abord s’instruire des données réelles et des connaissances actuelles que nous avons pu prendre de l’univers. Il faut écouter les astrophysiciens, non pas pour qu’ils soient d’accord avec nous, et encore moins pour les convaincre de je ne sais quel concordisme entre la science qu’ils élaborent chaque jour et la foi qui peut s’éveiller dans la conscience humaine, prétentions concordistes qui expriment le reste d’un prosélytisme absurde et qui n’est plus de saison. Non, il s’agit plutôt de les écouter pour qu’ils nous apprennent à voir et à mieux comprendre cet univers extraordinaire dans lequel nous habitons et dont nous pouvons prendre conscience. Une meilleure compréhension de cet univers peut nourrir et renouveler autant la philosophie que la théologie.

C’est pourquoi la Faculté de théologie de l’Université de Genève a accueilli et animé un programme initié par l’Institut « A Ciel Ouvert – Science et spiritualité » et soutenu par la Fondation Yves et Inès Oltramare, au sein duquel peuvent se déployer des conférences qui ont accueilli des personnalités aussi différentes et bien connues pour leur contribution à la science que Michel Mayor, Françoise Combes, Aurélien Barrau, Emeline Bolmont, … Ces conférences peuvent être retrouvées à l’adresse suivante : https://www.unige.ch/theologie/a_ciel_ouvert/

Toutes ces personnalités qui construisent l’astrophysique d’aujourd’hui contribuent à donner à la philosophie et à la théologie contemporaines de quoi se ressourcer et se renouveler à l’avenir. Un avenir que nous voyons aujourd’hui si sombre, mais qui est aussi plein de promesses et de renouvellements en gestation. Car malgré les peurs, qui ne sont hélas que trop fondées, ayons et conservons, selon la belle expression de Paul Valéry reprise par l’astrophysicien Hubert Reeves récemment disparu, patience dans l’azur.

Le premier vide-greniers de la paroisse de Vionnaz

Dans l’optique de prendre soin de notre planète, la paroisse de Vionnaz a décidé d’agir en faveur de l’environnement, dans une démarche écoresponsable motivée par l’encyclique Laudato Si’ publiée en 2015 dans laquelle le pape François nous invite à « miser sur un autre style de vie » (n° 203).

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Une proposition de vacances pour les jambes… et l’esprit!

Envie de méditer, de prier en mouvement ? De vous relier à Dieu et à vous-même ? Des vacances qui donnent du sens, ça vous tente ? Alors ce qui suit est pour vous !

Par Myriam Bettens | Photo : Chantal Salamin

Pèlerinage d’été à Lourdes

Depuis plus de 60 ans, le pèlerinage d’été à Lourdes, proposé par les diocèses de la Suisse romande, rassemble toutes les générations dans une atmosphère familiale. Pour vivre une semaine à Lourdes au rythme de l’amitié et de la solidarité, dans un climat de confiance, de partage et de prière sous la présidence de Mgr Jean-Marie Lovey, vous pouvez vous inscrire jusqu’au 9 juin 2024 sur pele-ete-lourdes.ch/inscriptions/

Pour tout renseignement, n’hésitez pas à visiter la page dédiée sur pele-ete-lourdes.ch/ ou contacter Anne–Chantal Voeffray – Route de l’Abbaye 36 – 1963 Vétroz – +41 79 748 89 29

Retraite en randonnée dans les Alpes suisses

Pour apprendre à méditer et à prier les yeux ouverts, célébrer en pleine nature œcuméniquement, marcher en silence dans des paysages sublimes, dormir dans des fermes à prix très modique… une expérience forte pour participer à la transition écologique, en partant du cœur…

Le Père Christoph Albrecht SJ, le pasteur Alexandre Winter et Julien Lambert organisent du 4 au 10 août 2024, leur désormais traditionnelle randonnée contemplative inspirée par l’encyclique écologique Laudato Si’. Une marche méditative ignacienne accompagnée (en français et en allemand).

Prix Fr. 500.–. Renseignements et inscriptions auprès de Christoph Albrecht SJ au +41 79 155 64 25.

Mater dolorosa

Chaque minute, quarante-quatre femmes subissent une fausse couche dans le monde. Au niveau suisse, les estimations avancent qu’une grossesse sur quatre serait concernée. Malgré cela, le silence autour de cet événement douloureux et les lacunes dans l’accompagnement persistent.

Par Myriam Bettens | Photos : Micaël Lariche, Flickr, DR

N’allez pas dire à Natacha, Alice, Cynthia, Lauren et bien d’autres qu’elles viennent de perdre du « matériel gestationnel ». Pour elles, c’était déjà un enfant à naître et des projets en construction. Or, le terme même de « fausse couche » tend à signifier que ce qu’elles ont vécu n’est pas si « vrai » que cela et donc d’une importance moindre. La perte est pourtant bien réelle. Alors, qu’y a-t-il de « faux » dans cette épreuve ?

Des pertes inexistantes

Fausse couche, avortement spontané, perte de grossesse : ces termes évoquent une même réalité, tout en divergeant sur son acception. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), aucun consensus n’existe entre les pays sur la définition de la perte de grossesse. En Suisse, elle est circonscrite par le cadre légal, dont les implications se font ensuite ressentir dans les autres aspects de la prise en charge. Lorsque le fœtus meurt avant la 13e semaine, on parle de fausse couche précoce, la complication la plus courante du début de grossesse. Or, « la fréquence et le manque d’explication médicale à ces pertes précoces les banalisent », indique Caroline Chautems, chercheuse postdoctorante au Centre en Etudes Genre, à l’Université de Lausanne. Il n’existe d’ailleurs aucune statistique sur le pourcentage de fausses couches parmi la population suisse. Les estimations avancent qu’une grossesse sur quatre serait concernée. « Les hôpitaux et les gynécologues ne sont pas tenus de les répertorier. Les chiffres sont donc largement sous-évalués » pour Aurélie Pasqualino, fondatrice de l’association Naîtr’Etoile, qui soutient les familles touchées par un deuil périnatal. Un manque de données doublé d’une sous-investigation des arrêts de grossesses dans la recherche scientifique, selon Caroline Chautems, notamment à cause du désintérêt durant de nombreuses années des questions sexuelles et reproductives des femmes. De plus, l’individualisation de la responsabilité prônée par notre société implique que l’enfant est devenu un choix. Aux familles d’assumer lorsque cela ne se passe pas comme prévu.

La grossesse est une maladie comme une autre

Le cadre légal en vigueur en Suisse se charge de le rappeler. Pour la Loi fédérale sur l’assurance-maladie (LAMal), les grossesses se terminant avant la 13e semaine sont soumises au même régime que la maladie et ne sont remboursées qu’à concurrence de la franchise et de la quote-part. « Avant trois mois, votre grossesse est une maladie », illustre Marie-Laure, ancienne employée d’une assurance maladie. Elle a depuis quitté ses fonctions, ne supportant plus ce sentiment d’asséner à longueur de journée des articles de loi à des femmes en pleine détresse. Du côté professionnel, la maternité a encore des répercussions sur la carrière des femmes. Elles n’évoquent donc souvent pas leur grossesse sur leur lieu de travail avant trois mois et prennent sur leurs congés lors de la survenue d’une fausse couche, car la loi n’accorde aujourd’hui aucun congé en cas de perte de grossesse avant la 23e semaine. « C’est une affaire de santé publique qui se doit d’être débattue politiquement », affirme Sabine Cerutti-Chabert, cofondatrice de la Fondation pour la Recherche en Périnatalité (FReP). Or, « en Suisse, la famille est perçue comme une affaire privée. Le contexte néolibéral appelle à la responsabilisation individuelle », complète Caroline Chautems. Néanmoins, trois interventions parlementaires, acceptées en 2020 et 2023, sont en consultation au Conseil fédéral afin de réfléchir à l’instauration d’un congé payé en cas de fausse couche et à la gratuité des prestations pendant toute la durée de la grossesse. Un pas pour accroître la protection des femmes enceintes.

Maux compte triple

« Le problème est de nature sociétal », avance Aline Wicht, sage-femme en obstétrique aux HUG et membre du Groupe Deuil, une équipe de travail multidisciplinaire réunie autour du deuil périnatal. « Les gens sont mal à l’aise avec la mort, surtout lorsqu’elle vient contrarier le début de la vie. Cela vient rompre toute logique. » Et le personnel médical ne fait pas exception à cette règle, « d’où l’importance d’avoir un personnel formé au deuil aussi  pour les fausses couches précoces ». La mort pose aussi des limites à la médecine. Dans le cas des fausses couches précoces, on sait qu’elles sont fréquentes, mais on ne peut pas en expliquer la cause avec certitude. Il faut donc « soutenir sans chercher à être dans l’action, mais dans l’accueil ». Or, puisqu’il n’y a pas d’acte de soins à prodiguer et n’étant pas considérée comme une complication « à risques », cela tend à banaliser cet événement dans la prise en charge médicale et aussi aux yeux des patientes. Quant à l’entourage, il n’est pas mieux outillé pour accueillir ce type d’incidents. Les « tu en auras d’autres » ou les « mieux vaut maintenant que plus tard » sont alors perçus comme une minimisation de la douleur rendant la perte illégitime.

Un deuil fantôme

Pour que la perte puisse être vécue comme telle, encore faut-il que celle-ci soit reconnue et identifiée. Une condition mise en échec par l’organisation même des hôpitaux. Avant 13 semaines, les femmes enceintes passent sous les radars, ce que confirme Aline Wicht pour les HUG en notant qu’il en va certainement de même dans les autres hôpitaux romands. Jusqu’à 12 semaines, les femmes sont généralement prises en charge par la gynécologie, ce n’est qu’après ce terme qu’intervient le service d’obstétrique, dans lequel peut leur être proposé un soutien quant au deuil qu’elles viennent de vivre. La possibilité d’un accompagnement psychologique ou spirituel n’est donc pas conditionnée par le besoin des patientes, mais par le stade de leur grossesse. Un état de fait à corréler avec le délai légal de 12 semaines pour recourir à une interruption volontaire de grossesse (IVG). Un changement de statut des 13 premières semaines risquerait de remettre en cause ce droit, de l’avis d’une gynécologue et de plusieurs sages-femmes.

Donner corps au deuil avec l’aide de l’Eglise

La compréhension du deuil périnatal n’étant pas unanime, les mères se retrouvent face à une interprétation à géométrie variable de leur souffrance, car pour beaucoup, lorsqu’il n’y a pas de corps, il n’y a pas non plus de deuil. Outre les associations qui existent pour épauler les familles se retrouvant très souvent seules face à ces questions, quelques initiatives ecclésiales ont vu le jour en Suisse romande, dont une dans le Jura. « Il y a trois ans, j’ai réalisé le désarroi et la solitude de ces parents. Cette thématique est devenue mon cheval de bataille », révèle Philippe Charmillot, diacre pour le Jura pastoral. Avec ses homologues réformés, il a donc pris à bras le cœur la condition de ces parents endeuillés, quel que soit le stade de grossesse. Ils ont mis à disposition une chapelle à Develier-Dessus où les parents peuvent « déposer » ce qu’ils souhaitent et participer à une célébration œcuménique annuelle d’au revoir. Une ligne téléphonique est également à disposition, permettant aux parents de trouver informations et réconfort. La mobilisation des diacres et ministres jurassiens ne s’arrête pas là. Ils ont aussi interpelé les gynécologues et les médias de la région pour les sensibiliser à la question. Comme le glisse une des mères, c’est une manière de matérialiser, « ces enfants qui nous traversent, mais que l’on n’oubliera jamais ».

Cette enquête est réalisée avec le soutien de JournaFonds.
La version longue de cette enquête est accessible en ligne sur Cath.ch

Face à nous-mêmes!

Toute l’équipe de « Face à toi-même ».

Ils n’étaient familiers ni des scènes, ni des coulisses et pourtant ils ont assuré au spectacle écrit par Benjamin Bender et Aline Bonvin, une qualité et une profondeur exceptionnelles ! Certains d’entre eux reviennent ici sur cette expérience unique qui les a mis… face à eux-mêmes !

Propos recueillis par Pascal Tornay 
Photos : Pierre Daendliker

Sandrine Volluz, musicienne du projet :
« Face à toi-même », c’était d’abord l’occasion rêvée de refaire de la musique avec Laurine. On se connaît grâce au chant et voilà que je me retrouve à jouer sa musique à l’alto. C’est quelque chose de se retrouver avec un micro dans le pavillon pour jouer la musique tout droit sortie du cœur d’une amie – Je ne vous explique même pas la pression – et c’était magique ! Je suis toute reconnaissante de cela… mais aussi d’avoir débarqué, un peu par hasard, parmi un petit groupe d’inconnus (ou presque) et de repartir avec l’impression d’avoir lié de solides amitiés que quelques (longues) journées de répétitions et quelques heures de spectacle ont permis d’enraciner aussi profondément que des années de souvenirs accumulés. Je me souviendrai longtemps des petites impros jazzy entre deux pics de trac, des joyeux échauffements avant l’entrée en scène, et, bien sûr, de Prosper. Youplaboum ! 

Jeanne Gabioud, comédienne du projet :
« Face à toi-même », ç’a été pour moi une belle aventure. Je garde plein de souvenirs en tête et plein de belles rencontres ! Ce qui était beau c’est qu’on s’est soutenu tout le long. On était ensemble et on se sentait porté par le groupe ! Ce genre de projet apporte toujours de la confiance en soi. C’est un bon exercice pour apprendre à être sur scène devant un public ! C’était très enrichissant mais aussi exigeant et pas toujours facile ! Ce spectacle prend encore plus de sens et d’importance lorsque l’on constate qu’il a été joué lors d’un week-end dramatique en montagne… Et bien sûr, c’est une grande satisfaction et une grande fierté d’avoir participé à ce projet, de se présenter sur scène et de recevoir des compliments…

Manon Berthouzoz, comédienne du projet :
« Je marche sur le banc pour aller mettre le deuxième quand, «  pan  », je me tape contre l’angle du panneau solaire » : cette phrase tirée de la pièce « Face à toi-même » résonne encore en moi. Comment en suis-je arrivée à jouer dans cette pièce de théâtre ? J’avais vu passer, sur les réseaux sociaux en été 2023, un petit flyer qui expliquait le projet. Ça m’avait l’air très sympa ! Et c’est vrai qu’il y a plusieurs années, j’avais noté cette idée de faire du théâtre un jour si l’occasion se présentait. Je me suis donc inscrite pour cette incroyable aventure. Quand Aline Bonvin et Benjamin Bender nous ont expliqué un peu plus en détail le projet – la pièce en trois actes, la fréquences des répétitions, le lieux où nous allions jouer – et que nous allions être dotés de micros, j’ai eu des étoiles plein les yeux. Nous avons eu six mois d’intenses répétitions pour arriver jusqu’au jour du spectacle et il faut dire que j’ai apprécié chaque instant. Cette aventure m’a fait grandir, j’y ai découvert plein de facettes de ma personnalité. Chacun-e e m’a « portée » d’une manière ou d’une autre. C’était aussi une aventure collective et bienveillante, nous étions soudés les uns avec les autres et nous avons aussi beaucoup rigolé. J’y ai rencontré des personnes formidables tant chez les comédiens amateurs que chez les chanteurs, les musiciens et l’équipe technique. L’ambiance était super ! Benjamin et Aline nous ont mis en confiance. J’ai vraiment ressenti toute la passion qu’ils ont pour leur métier de comédien et, grâce à toute l’équipe, j’ai mieux compris le monde artistique et celui du théâtre. Ils ont su me faire comprendre l’importance des mots qui sont portés sur la scène et ça m’a touchée. Quand nous avons joué le spectacle, j’étais très contente de pouvoir voir le public, de pouvoir faire entendre les magnifiques textes qui parlent de la montagne et de redire ce que quelqu’un a personnellement réellement vécu. Ces mêmes textes qui, pendant six mois, m’ont touchée et tant de fois interrogée. Je remercie toute l’équipe de « Face à toi-même », ainsi que toutes les personnes qui sont venues voir ce spectacle.

Barnabé Gard, chanteur du projet :
Je chante depuis mon enfance et, pour moi, le chant est un moyen d’expression privilégié aux vertus thérapeutiques et stimulantes. Peu d’activités me font ressentir autant de plaisir. Sauf peut-être quand la musique se mêle au théâtre. Pour moi, l’expérience de « Face à toi-même » a été vraiment unique ! La musique a donné beaucoup de force au texte déjà touchant des témoignages. Non seulement participer à cette création a été un vrai plaisir, mais ç’a été une de ces expériences dont on ne ressort pas le même. Un grand merci à Aline, Laurine et Benjamin pour avoir entièrement composé et monté ce spectacle.

Léa Surmont, comédienne du projet : 
Quand je me suis engagée dans cette aventure, je n’avais jamais mis les pieds sur scène et encore moins parlé devant autant de gens. Je me suis souvent demandé : « Pourquoi donc t’être lancée là-dedans ? » Maintenant, je répondrais simplement pour tout ce que va t’apporter cette expérience : rencontrer des gens formidables, apprendre un texte par cœur, apprendre à le jouer sous l’œil bienveillant de deux brillants metteurs en scène, prendre conscience de son corps et de sa situation dans l’espace. C’était simplement beau et touchant. Ce sont des moments gravés à jamais dans mon cœur. Merci à toutes les personnes qui ont fait partie de l’aventure et qui m’ont soutenue dans toutes ces étapes.

Joie

Par Pierre Chatelanat
Photo : Pascal Voide

Voilà bientôt deux mille ans que cet évènement, fondamental dans l’histoire de l’humanité dont il changera le cours, est célébré de façons très diverses selon les différentes cultures populaires, les sensibilités religieuses ou la foi des uns ou des autres.

Parmi nous, malgré la diminution considérable des fidèles, beaucoup continuent à commémorer la Résurrection du Christ dont ils proclament la signification essentielle, passablement occultée par les coutumes qui se sont greffées au cours des siècles. 

Puissent-ils éprouver la même joie intense que les amis de Jésus lorsqu’ils ont compris qu’il était vivant et l’ont reconnu, ou tout simplement connu tel qu’il était vraiment : Fils de Dieu que la mort ne pouvait faire disparaître, révélant au contraire son immortalité ! 

Une joie enthousiaste (dans son sens profond : d’inspiration divine !), car cette Résurrection, fondement de notre foi chrétienne, est une introduction à une vie spirituelle qui dépasse nos limites mortelles et une promesse de faire de nous des vivants dans l’éternité ! Et qui surtout nous prouve, après la Passion dramatique que Jésus a subie avec courage et détermination malgré ses souffrances, que nous pouvons avoir une confiance totale en Lui !

Il nous a promis qu’il serait avec nous jusqu’à la fin des temps et Il a continué jusqu’à nos jours à se manifester de diverses façons, que ce soit à Paul de Tarse, à François d’Assise ou à tant d’autres, en se faisant connaître ou reconnaître comme lors de sa Résurrection afin que la Foi en Lui vive et éclaire le monde. 

Réjouissons-nous donc de cet évènement exceptionnel qui nourrit notre Espérance d’une vie dans un Royaume de Paix et d’harmonie, ici et maintenant et pour l’Eternité !

Et témoignons-en, notamment à travers la messe dominicale : n’est-elle pas célébration du Christ vivant ? Puissions-nous en faire une manifestation joyeuse de la certitude que Pâques a forgée en nous et que l’Eglise est chargée d’annoncer !

Stabat Mater (Jean 19, 25)

Marie Mère de Dieu pleure la mort de son fils Jésus au Golgotha. Elle est restée jusqu’au bout, avec sa sœur Marie, la femme de Cléophas, avec Marie de Magdala et avec Jean : Stabat Mater, chantent Pergolesi et bien d’autres compositeurs, en des accents si poignants.

La voyant, le Christ lui confie comme « fils de substitution » le disciple qu’il aimait : « Femme, voici ton fils. » Il la remet à Jean : « Voici ta mère », pour que celui-ci la prenne chez lui (19, 26-27).

La Vierge pleure également avec toutes ces femmes qui perdent leur enfant dans leur ventre, elle qui a porté le Fils de Dieu en son sein. Combien de mamans font des fausses couches, dont on parle si peu, hélas, et dont on fait « comme si de rien n’était ». Alors que ce sont des êtres humains à part entière !

Jésus-Christ s’identifie à chacun de ces bébés, qui sont tissés à son image. Toutes ces pertes constituent de véritables deuils. Je trouve extrêmement dommageable que le Rituel actuel des funérailles de l’Eglise catholique-romaine ne comporte pas de séquence pour les fausses couches, les enfants décédés avant terme ou mort-nés.

Combien cela peut consoler et soulager de nommer le petit, de l’inscrire dans le livre d’or de la famille, de vivre une célébration d’obsèques pour lui. Pour l’avoir pratiqué à plusieurs reprises, je puis vraiment attester du bienfait que cela procure ?

Le Magistère ecclésial qui prône tant le respect de l’existence humaine dès sa conception – à juste titre d’ailleurs – ne devrait-il pas relever davantage ces situations et leur octroyer l’accompagnement pastoral, spirituel et liturgique qu’elles réclament ?

La Mater Dolorosa pourrait servir de figure protectrice pour les mères si profondément affectées. A la paroisse de Savièse, nous disposons d’une chapelle dédiée à Notre Dame des Corbelins, c’est-à-dire les « corbeilles » où les familles en pleurs apportaient leurs enfants mort-nés. Sa fête patronale est célébrée le 8 septembre, à la Nativité de la Vierge.

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