Jacques Monnard a siégé 10 ans au Conseil pastoral cantonal

Mis en veilleuse durant le COVID, le Conseil pastoral cantonal se remet au travail ! Pour notre paroisse, un nouveau délégué a été désigné en la personne de Colin Mosengo, de Vuissens 1. Son prédécesseur, Jacques Monnard, de Vesin, a siégé dix ans dans son organe. Qu’en retire-t-il ?

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L’Observatoire du Vatican

Par Pierre Guillemin | Photos : flickr, DR

L’Observatoire du Vatican est né de la volonté du pape Grégoire XIII en 1578. Il souhaitait réformer le calendrier utilisé alors qui souffrait d’imperfections notoires dues à des mesures du temps et du positionnement des planètes approximatives. 

Dès 1582, le frère jésuite Christopher Clavius introduit ce que nous appelons aujourd’hui le calendrier grégorien, toujours d’actualité.

L’Observatoire est placé sous la direction de l’ordre des Jésuites, décision qui perdure de nos jours. 

Parmi les grands thèmes de recherche menés actuellement par l’Observatoire, citons la mécanique quantique, la cosmologie quantique, la biologie moléculaire et évolutive, les neurosciences. 

Le directeur actuel est le frère Guy Consolmagno, prêtre, astronome et mathématicien. 

Né en 1952, Guy Consolmagno est renommé dans la communauté scientifique pour ses travaux sur les corps célestes de petite dimension comme les astéroïdes et les météorites. Un des travaux scientifiques auquel il collabore est l’identification de l’objet astronomique dénommé Etoile de Bethléem : c’est-à-dire l’étoile qui guida les rois mages vers le berceau du Christ à Bethléem. Il est l’auteur de plus de 200 publications portant très haut le niveau d’excellence mondialement reconnu de l’Observatoire du Vatican.

Parmi ses ouvrages célèbres, les plus connus sont : « Donneriez-vous le baptême à un extra-terrestre ? », « La mécanique de Dieu : comment les scientifiques et les ingénieurs donnent un sens à la religion », « Le Chemin vers la Demeure de la Lumière ».

Pour mieux cerner la quête du frère Consolmagno, écoutons-le lorsqu’il nous déclare : « Dieu veut que l’Univers existe… cette volonté de Dieu se manifeste à chaque instant, dans l’espace et dans le temps. »

Guy Consolmagno.

Haïti dans la tourmente: aide d’urgence bienvenue

La situation a empiré ces derniers mois en Haïti. Depuis mi-février, le secteur dans lequel se trouve le Foyer Maurice Sixto (FMX), soutenu par l’Association les Amis d’Haïti, a été envahi par les gangs. Le FMS a dû être fermé pendant deux mois. Il a rouvert ses portes le 8 avril mais avec prudence bien sûr.

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La Confrérie du Mont Carmel joue la carte de l’ouverture

Comme le veut désormais l’habitude, à chaque assemblée de la paroisse Saint-Laurent Estavayer, une confrérie locale est invitée à se présenter. En avril dernier, ce fut au tour de celle que l’on appelle maintenant l’Abbaye de Notre Dame du Mont Carmel. Son gouverneur, André Butty, a bien expliqué le tournant que prend ce mouvement religieux en s’ouvrant largement.

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En librairie – juin 2024

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Marie, tendresse des pauvres
Maurice Zundel

En 1911, âgé de 15 ans, Maurice Zundel vit une rencontre avec la Vierge Marie. Ce moment lui ouvre le cœur. De Marie, Zundel va parler avec ferveur, mais aussi avec pudeur, car de ce que l’on a de plus précieux, on parle peu ; c’est le secret du cœur, que les paroles peinent à évoquer. Pour le théologien, la relation avec la Vierge est avant tout une expérience de vie, où sa présence donne lumière, force, consolation et espérance. Ainsi, il essaie d’exprimer le sens profond, intérieur et mystique de tout ce que la foi des siècles a patiemment médité à propos de Marie : sa virginité, sa maternité universelle, son assomption, son immaculée conception.

Editions Le Passeur

Acheter pour 29.60 CHF

Du quantique au cantique
Daniel Oth

Daniel Oth propose un cheminement en trois temps, de la mécanique quantique aux guérisons et aux miracles, en passant par la parapsychologie, cette science peu connue et plutôt mal accueillie par les scientifiques « classiques ». Il s’appuie sur de nombreuses références d’études scientifiques rigoureuses qui démontrent les effets de l’esprit sur la matière. Les pensées et émotions humaines sont capables d’agir sur la matière inerte et sur la matière biologique pouvant amener à la guérison physique. Et cela, même à distance. Ainsi, la conscience, cette entité immatérielle, peut influencer des phénomènes matériels que l’on sait mesurer statistiquement de façon significative.

Editions Pierre Téqui

Acheter pour Fr. 22.50 CHF

Y a-t-il un Dieu créateur ?
Xavier Molle

Aujourd’hui, les découvertes scientifiques ont tellement changé notre vision du monde que des questions nouvelles surgissent et beaucoup de questions anciennes se posent de façon nouvelle. Depuis deux siècles, la découverte de l’histoire évolutive de notre terre fait se poser à frais nouveaux la question de l’origine de la vie, de la conscience, de la pensée, de l’esprit. Et donc aussi la question de Dieu. C’est cette nouvelle recherche qui est proposée ici. Les réponses ne manquent pas, et elles sont surprenantes. Pas de « preuves », mais bien des indices. La deuxième partie du livre examine la revendication du judéo-christianisme à avoir recueilli la révélation de Dieu.

Editions Saint-Léger

Acheter pour 39.30 CHF

Louis-Marie Grignion de Montfort
Dupuy-Cerisier

Louis-Marie Grignion de Montfort entre au séminaire de Saint-Sulpice et est ordonné prêtre en 1700. Il est envoyé à Nantes, puis à Poitiers. A Poitiers, il évangélise les faubourgs de la ville, puis évangélise le pays nantais. L’infatigable apôtre de Marie, constamment chassé « comme une balle dans un jeu de paume », achève ses missions dans les diocèses de Luçon et de La Rochelle, où il écrit son célèbre traité « La vraie dévotion à la Sainte Vierge ». Cette BD retrace la vie tumultueuse de celui qui fut canonisé en 1947 par le pape Pie XII.

Editions Plein Vent

Acheter pour 24.70 CHF

Pour commander

Quand l’astrophysique nourrit la philosophie et la théologie

Par Ghislain Waterlot, Professeur de philosophie de la religion et d’éthique théologique 
Faculté de théologie protestante – Université de Genève

Parmi toutes les découvertes extraordinaires du dernier siècle, la prise de conscience de l’immensité de notre univers occupe une bonne place. Nous avons pensé si longtemps vivre dans un univers clos dont nous estimions occuper le centre, que ce fut une surprise à nulle autre pareille que celle de voir notre Terre réduite à un tout petit point excentré d’une gigantesque galaxie, dites « Voie lactée ». Mais ce n’était que le début, car nous avons dû aussi admettre que notre immense galaxie est un tout petit point dense parmi… deux mille milliards d’autres points galactiques ! Les dernières estimations ont en effet conduit à multiplier par dix le nombre de galaxies peuplant un univers en continuelle expansion.

Du point de vue théologique, une telle prise de conscience produit deux effets simultanés et contraires : le premier est une radicale relativisation de ce que nous sommes, et celle-ci nous inquiète ; le second est une sorte d’admiration devant un univers qui reflète bien la puissance divine à la racine de ce que les théologiens nomment « Création ». Et l’on se prend à rêver… la découverte récente des exoplanètes, c’est-à-dire des planètes qui seraient, par leurs caractéristiques propres, susceptibles d’abriter éventuellement une forme de vie, fait penser que le vivant a pu émerger en mille et un endroits de cet immense univers. Une telle pensée est très importante. En nous décentrant de nous-mêmes, elle nous permet d’éventuellement mieux comprendre une foi en Dieu nous révélant que notre vocation n’est pas d’exploiter et dominer la planète jusqu’à l’épuiser et la retourner en quelque sorte contre nous-mêmes, mais de répondre à un appel de Dieu, appel striant tout l’univers mais adressé au cœur de l’âme, et qui invite à aimer.

Mais ceux qui sont animés par cet esprit théologique et qui veulent regarder la Création autrement doivent d’abord s’instruire des données réelles et des connaissances actuelles que nous avons pu prendre de l’univers. Il faut écouter les astrophysiciens, non pas pour qu’ils soient d’accord avec nous, et encore moins pour les convaincre de je ne sais quel concordisme entre la science qu’ils élaborent chaque jour et la foi qui peut s’éveiller dans la conscience humaine, prétentions concordistes qui expriment le reste d’un prosélytisme absurde et qui n’est plus de saison. Non, il s’agit plutôt de les écouter pour qu’ils nous apprennent à voir et à mieux comprendre cet univers extraordinaire dans lequel nous habitons et dont nous pouvons prendre conscience. Une meilleure compréhension de cet univers peut nourrir et renouveler autant la philosophie que la théologie.

C’est pourquoi la Faculté de théologie de l’Université de Genève a accueilli et animé un programme initié par l’Institut « A Ciel Ouvert – Science et spiritualité » et soutenu par la Fondation Yves et Inès Oltramare, au sein duquel peuvent se déployer des conférences qui ont accueilli des personnalités aussi différentes et bien connues pour leur contribution à la science que Michel Mayor, Françoise Combes, Aurélien Barrau, Emeline Bolmont, … Ces conférences peuvent être retrouvées à l’adresse suivante : https://www.unige.ch/theologie/a_ciel_ouvert/

Toutes ces personnalités qui construisent l’astrophysique d’aujourd’hui contribuent à donner à la philosophie et à la théologie contemporaines de quoi se ressourcer et se renouveler à l’avenir. Un avenir que nous voyons aujourd’hui si sombre, mais qui est aussi plein de promesses et de renouvellements en gestation. Car malgré les peurs, qui ne sont hélas que trop fondées, ayons et conservons, selon la belle expression de Paul Valéry reprise par l’astrophysicien Hubert Reeves récemment disparu, patience dans l’azur.

Le premier vide-greniers de la paroisse de Vionnaz

Dans l’optique de prendre soin de notre planète, la paroisse de Vionnaz a décidé d’agir en faveur de l’environnement, dans une démarche écoresponsable motivée par l’encyclique Laudato Si’ publiée en 2015 dans laquelle le pape François nous invite à « miser sur un autre style de vie » (n° 203).

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Une proposition de vacances pour les jambes… et l’esprit!

Envie de méditer, de prier en mouvement ? De vous relier à Dieu et à vous-même ? Des vacances qui donnent du sens, ça vous tente ? Alors ce qui suit est pour vous !

Par Myriam Bettens | Photo : Chantal Salamin

Pèlerinage d’été à Lourdes

Depuis plus de 60 ans, le pèlerinage d’été à Lourdes, proposé par les diocèses de la Suisse romande, rassemble toutes les générations dans une atmosphère familiale. Pour vivre une semaine à Lourdes au rythme de l’amitié et de la solidarité, dans un climat de confiance, de partage et de prière sous la présidence de Mgr Jean-Marie Lovey, vous pouvez vous inscrire jusqu’au 9 juin 2024 sur pele-ete-lourdes.ch/inscriptions/

Pour tout renseignement, n’hésitez pas à visiter la page dédiée sur pele-ete-lourdes.ch/ ou contacter Anne–Chantal Voeffray – Route de l’Abbaye 36 – 1963 Vétroz – +41 79 748 89 29

Retraite en randonnée dans les Alpes suisses

Pour apprendre à méditer et à prier les yeux ouverts, célébrer en pleine nature œcuméniquement, marcher en silence dans des paysages sublimes, dormir dans des fermes à prix très modique… une expérience forte pour participer à la transition écologique, en partant du cœur…

Le Père Christoph Albrecht SJ, le pasteur Alexandre Winter et Julien Lambert organisent du 4 au 10 août 2024, leur désormais traditionnelle randonnée contemplative inspirée par l’encyclique écologique Laudato Si’. Une marche méditative ignacienne accompagnée (en français et en allemand).

Prix Fr. 500.–. Renseignements et inscriptions auprès de Christoph Albrecht SJ au +41 79 155 64 25.

La paroisse côté coulisses

Claude Jacquemettaz préside le CoGest depuis 12 ans.

Le nom de Claude Jacquemettaz vous est-il bien connu ? Il le devrait puisqu’une de ses responsabilités consiste à présider le Conseil de gestion (CoGest) de la paroisse de Martigny depuis près de 12 ans. Entretien avec un homme discret et généreux.

Propos recueillis par Pascal Tornay
Photos : DR

Claude, en quoi consiste le travail du CoGest ?
Sa mission générale est d’administrer les biens paroissiaux et notamment de veiller à l’entretien du patrimoine et des infrastructures, de payer les salaires du personnel. Il établit le budget annuel – près de Fr. 700’000.– actuellement – d’entente avec les communes. Il faut préciser que chaque communauté a une autonomie avec des recettes propres (quêtes, lumignons, dons), mais au-delà de Fr. 20’000.– de dépenses, elles doivent en référer au CoGest.

Depuis quand exercez-vous cette responsabilité ?
Lorsque le chanoine Jean-Michel Girard a mis en place le CoGest en 1998, il m’a demandé d’y participer du fait que j’étais caissier du rectorat de la Croix. Comme j’étais employé de banque, j’imagine qu’il s’est dit que je pourrais faire l’affaire. J’ai donc fonctionné comme secrétaire. Aujourd’hui, cela fait près de 12 ans que je suis président du CoGest.

Qu’est-ce qui vous a motivé à accepter ?
J’aime beaucoup rendre service. Je pense n’avoir jamais refusé un mandat… La vie de l’Eglise, comme celle de la communauté de la Combe, je la connais depuis petit. Ma maman, Andrée Saudan, était comberintze. Elle était un pilier d’Eglise. C’est donc assez naturellement que j’ai trempé dans ce milieu.

Qui siège dans cette instance ?
Elle est composée de 8 membres. Le curé et un-e représentant-e des autorités communales s’y trouvent, actuellement Simon Roduit et Aurélie Chappaz-Seng. Et aussi Marcel Comby qui assure le secrétariat, la gestion et le suivi financier au quotidien, David Détraz, expert-comptable, Louis Darbellay, Serge Gabioud, Patrice Moret et moi-même.

Quels sont les enjeux actuels ?
La collaboration avec les autorités communales est excellente. Sans l’apport des communes, la paroisse ne pourrait pas assumer les frais occasionnés par les infrastructures, ni payer les salaires du personnel. Les principales recettes proviennent des locations (salles, terrains) et des quêtes. Les principales dépenses vont aux salaires, à l’entretien des bâtiments, au chauffage.
Au Bourg, de gros travaux ont été réalisés pour relier l’église au chauffage à distance en 2023. La rénovation des fenêtres du rectorat est l’enjeu actuel. A Charrat, le projet de construction d’une salle paroissiale est en cours. Tandis qu’à la Croix, la peinture intérieure de l’église vient d’être refaite. Pour assumer ces frais, un fonds de rénovation alimenté conjointement par les communautés, le CoGest et les communes est utilisé. Les services techniques de la Ville sont d’un précieux secours pour toutes sortes de travaux.

Comment avez-vous vu évoluer la vie de la paroisse ces dernières décennies ?
Lorsque le CoGest a été mis en place, c’était justement parce que les ecclésiastiques ne parvenaient plus à tout gérer. Je vois que la technicité de la gestion s’est considérablement complexifiée. La masse financière est plus élevée. La professionnalisation s’est accrue pour y faire face.

Quelles autres responsabilités avez-vous exercées dans votre vie ?
En 1983, j’ai été nommé agent AVS pour la commune de Martigny-Combe, fonction que j’ai occupée durant 36 ans. J’apprécie la vie sociale et j’ai pris part à l’activité des sociétés de la Combe. J’étais dans le premier comité du FC La Combe, également secrétaire au Ski Club ainsi que de la société de tir de l’époque. Depuis mon départ à la retraite en 2008, je suis chauffeur bénévole auprès de l’association Transport Handicap.

Vous avez établi votre vie de famille aux Creusats à Martigny-Croix. Est-ce que ç’a été difficile de gérer vie de famille, travail et bénévolat ?
Pas tellement, car mon épouse Jacqueline – décédée en 2011 – était très débrouille, et nos deux enfants, Didier et Anne, très sages !

Votre épouse a-t-elle, elle aussi, exercé une activité professionnelle ?
Oui. Nous avons tous deux fait un apprentissage dans le milieu bancaire. Lorsqu’elle a quitté Fribourg pour le Valais, je travaillais à l’UBS et elle a été engagée à la BCVs. Elle a participé à la décoration florale de l’église Saint-Joseph. Elle chantait à la Schola de Martigny et était très engagée dans les Magasins du Monde de Martigny.

Et qui était le responsable des finances familiales ?
Ah, ça c’est moi qui a toujours assumé…

Aperçu des finances de la communauté de Martigny-Croix

PRODUITS :
En 2023, les recettes, en baisse par rapport à 2022, se montaient à Fr. 20’187.– et provenaient principalement :
Quêtes et dons : Fr. 11’032.– 
Locations salles : Fr. 7’350.–
Lumignons : 1’805.–

CHARGES :
Les charges, en baisse elles aussi, atteignaient Fr. 20’774.– et visaient principalement : 
Chauffage et entretien de l’église : Fr. 13’004.–
Convivialité, décoration, chœur Saint-Joseph : Fr. 5’942.–
Achat lumignons : 1’130.–
Frais généraux et d’exploitation : Fr. 698.–

L’exercice 2023 a été donc bouclé sur un léger déficit de Fr. 588.–.

Souvenir… A l’hiver 2007, commençaient les travaux de démolition de l’ancienne maison Notre-Dame des Champs.
Les fenêtres du rectorat sont anciennes et nécessitent d’être remplacées. L’isolation du bâtiment s’en trouvera nettement améliorée.

Les premières communions sur Monthey et Choëx

Les premières communions, un moment important pour les enfants, mais aussi pour les proches. Une maman me partageait qu’elle se réjouissait que son enfant reçoive ce sacrement, et que déjà pendant la répétition de la célébration, l’émotion lui venait : « C’est quelque chose d’incroyable. »

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La messe est dite!

Pascal Desthieux entouré de Geneviève de Simonet-Cornet (à droite) et Blaise Menu (à gauche).

« La messe, «  source et sommet de la vie chrétienne  », constitue un ensemble de gestes, de mouvements, de paroles où chaque élément est porteur de sens ». Dans son dernier ouvrage, Pascal Desthieux décrypte la signification profonde de ce que célèbrent beaucoup de catholiques sans toujours bien en saisir le sens. Et puisque l’on vit mieux ce que l’on comprend, l’abbé est récemment venu présenter son livre lors d’une rencontre Un auteur, un livre. 

Texte et photos par Myriam Bettens

« Il n’est est pas à son coup d’essai », lance à l’assemblée Geneviève de Simonet-Cornet, journaliste et modératrice de la matinée, en préambule. Mais a-t-elle besoin de présenter l’invité du jour, l’abbé Pascal Desthieux ? Elle confirme qu’il est « bien connu dans la place et même plus loin encore ». Le principal intéressé, assis entre elle et Blaise Menu, pasteur et co-modérateur de cette rencontre Un auteur, un livre printanière, sourit. Et pour cause, l’auteur a été pendant six ans vicaire épiscopal du canton de Genève. Son visage est donc certainement connu de la majorité des auditeurs venus assister ce matin-là à la présentation de son nouvel ouvrage : Au cœur de la messe. Tout savoir sur la célébration.

Cette nouvelle édition, très attendue, de son ouvrage de 2005 décrypte le sens des actions et paroles de la messe avec « un vocabulaire pédagogique passant par toutes les étapes de la célébration », dévoile la journaliste. De plus, chaque chapitre comporte un résumé récapitulant l’essence de la matière. Et pour ajouter une touche ludique, l’abbé s’est adjoint les talents de l’illustratrice Hélène VDB, qui parsème l’ouvrage de dessins humoristiques. « Si vous avez séché sur l’une ou l’autre des questions concernant la messe, ce livre est pour vous », écrit d’ailleurs Pascal Desthieux. « Cela tombe bien, il était pour moi », relève Blaise Menu en soulignant que l’œcuménisme, c’est avant tout « être en passion pour ce qui passionne l’autre ».

Le pasteur réformé ne se contente pourtant pas de cela et attend l’abbé au tournant. Il évoque avec lui les thématiques qui crispent encore les relations entre catholiques et protestants, notamment « la messe comme dernier bastion du cléricalisme patriarcal », l’hospitalité eucharistique ou encore les paroles et gestes pouvant sembler peu cohérents au vu de la volonté de l’Eglise de reproduire fidèlement ceux du Christ lors de la messe. Pascal Desthieux ne se laisse pas pour autant démonter et remercie Blaise Menu pour ces « ouvertures et confrontations œcuméniques ».

Pour reprendre les propos de l’auteur, lors de cette rencontre, les ouvertures et confrontations ne sont pas venues uniquement de l’homologue protestant de l’abbé. En effet, ce matin-là, le public présent n’était pas en reste en matière de questions et d’interpellations. « Merci pour ce partage plein de délicatesse des limites et des lieux où on sent que pour vous se pose la question de la fidélité à l’institution et en même temps l’attitude critique et la simplicité avec laquelle vous l’avez abordée lorsque celle-ci devient «  un peu difficile  » », entame un participant, alors que le clocher du Temple de la Madeleine annonce bruyamment la fin de la grand-messe sur la présentation de ladite célébration. 

Il poursuit sans se laisser perturber par ce concert campanaire : « Le débat qui s’est engagé ce matin concerne l’uniformité par rapport à l’unité. Que tout le monde fasse les mêmes choses au même moment, n’est-ce pas une manière de répondre à l’angoisse générale face à la diversification du monde ? Faut-il donc rechercher à tout prix une uniformité qui aurait supposément existé chez les premiers chrétiens ou accepter ces différences qui nous permettent d’accéder à l’équivocité du message du Christ et son «  Mystère  » ? ». 

L’ouvrage est disponible en librairie ou à la boutique en ligne des éditions Saint-Augustin : saint-augustin.ch/shop

Stabat Mater (Jean 19, 25)

Marie Mère de Dieu pleure la mort de son fils Jésus au Golgotha. Elle est restée jusqu’au bout, avec sa sœur Marie, la femme de Cléophas, avec Marie de Magdala et avec Jean : Stabat Mater, chantent Pergolesi et bien d’autres compositeurs, en des accents si poignants.

La voyant, le Christ lui confie comme « fils de substitution » le disciple qu’il aimait : « Femme, voici ton fils. » Il la remet à Jean : « Voici ta mère », pour que celui-ci la prenne chez lui (19, 26-27).

La Vierge pleure également avec toutes ces femmes qui perdent leur enfant dans leur ventre, elle qui a porté le Fils de Dieu en son sein. Combien de mamans font des fausses couches, dont on parle si peu, hélas, et dont on fait « comme si de rien n’était ». Alors que ce sont des êtres humains à part entière !

Jésus-Christ s’identifie à chacun de ces bébés, qui sont tissés à son image. Toutes ces pertes constituent de véritables deuils. Je trouve extrêmement dommageable que le Rituel actuel des funérailles de l’Eglise catholique-romaine ne comporte pas de séquence pour les fausses couches, les enfants décédés avant terme ou mort-nés.

Combien cela peut consoler et soulager de nommer le petit, de l’inscrire dans le livre d’or de la famille, de vivre une célébration d’obsèques pour lui. Pour l’avoir pratiqué à plusieurs reprises, je puis vraiment attester du bienfait que cela procure ?

Le Magistère ecclésial qui prône tant le respect de l’existence humaine dès sa conception – à juste titre d’ailleurs – ne devrait-il pas relever davantage ces situations et leur octroyer l’accompagnement pastoral, spirituel et liturgique qu’elles réclament ?

La Mater Dolorosa pourrait servir de figure protectrice pour les mères si profondément affectées. A la paroisse de Savièse, nous disposons d’une chapelle dédiée à Notre Dame des Corbelins, c’est-à-dire les « corbeilles » où les familles en pleurs apportaient leurs enfants mort-nés. Sa fête patronale est célébrée le 8 septembre, à la Nativité de la Vierge.

Les exclus du regard

On ne les voit pas ou on ne veut pas les voir. Ils sont parmi nous, mais à l’écart. Des « semblables » dont l’identité n’est constituée que de leur différence. Ces (in)visibles étaient au cœur de deux soirées témoignages organisées dans le cadre du projet Salomon 2024. Celui-ci explore durant une année la thématique de Salomon et de son jugement, ainsi que les divers sujets éthiques, théologiques et spirituels qui s’y rapportent.

Dessin du flyer de la soirée témoignage réalisé par Oscar, un immigrant colombien qui a souhaité, par cette réalisation, « rendre la pareille » à ceux qui l’ont soutenu à son arrivée en Suisse.

Par Myriam Bettens 
Photo : Oscar

« Je dois rendre gloire à Dieu, car c’est grâce à Lui si je me trouve ce soir devant vous ». Vêtu d’un pull à capuche blanc, d’un jean et de tennis bleues, la voix mal assurée de Jean-Yves contraste avec sa stature. Et pour cause, avant de se trouver face à la petite assemblée venue écouter son témoignage au Temple de la Servette, le jeune homme a connu quinze ans d’invisibilité. « En 2008, j’ai rencontré le Diable », poursuit-il. Pour lui, le diable, c’est la drogue. Une spirale infernale commence alors pour Jean-Yves, entre internements psychiatriques et incarcération. Il est alors en prison et s’adresse à Dieu « en Lui demandant de redevenir visible ». Aujourd’hui, dit-il, « je peux m’asseoir à la même table que ceux qui m’ont enfermé, invisibilisé » et il tente d’en aider d’autres à retrouver le chemin de la visibilité.

« Cette soirée thématique s’inscrit autour du récit du roi Salomon et de sa justice », indique Alexandre Winter, pasteur réformé et modérateur de la rencontre. Interpelés par les organisateurs du projet Salomon 2024, l’Espace Pâquis, l’Aumônerie Œcuménique des prisons et l’Aumônerie Genevoise Œcuménique auprès des Requérants d’asile et des Réfugiés (AGORA) se sont unis pour réfléchir à la manière de témoigner de ce que peut signifier d’être aujourd’hui (in)visible, (in)audible et (in)juste. Ils ont donc choisi de donner la parole et de porter la voix de personnes prisonnières, requérantes d’asile ou sans statut officiel.

Entre intermèdes musicaux et témoignages, d’autres intervenants se relaient au micro. Une lectrice présente, par exemple, l’histoire du jugement de Salomon du point de vue de sa mère, Bethsabée. « Salomon a demandé à Dieu l’entendement et le discernement pour gouverner avec droiture son peuple. Il est garant de la paix auprès de ses sujets, même ceux qui semblent invisibles. » Luis Velasquez, quant à lui, côtoie une autre forme d’invisibilité à l’Espace Pâquis, dont les locaux se trouvent au Temple de la Servette. Chaque jour, l’association accueille environ deux cents personnes ayant toutes des demandes en lien avec la précarité ou l’immigration, que cela soit pour des leçons de français, une aide à la rédaction de courriers officiels ou des cours d’informatique. D’ailleurs, ce soir-là, il traduit les propos d’Oscar, immigrant colombien et artiste tatoueur qui a réalisé le dessin de l’affiche de l’événement. « Nous serons les bâtisseurs d’une histoire fantastique », conclut sobrement Oscar.

Le projet Salomon 2024 : question de justice

L’histoire de Salomon et le récit biblique de son jugement « interpelle les pouvoirs de tous les temps, la manière de l’exercer et les risques d’en abuser. Il interpelle aussi la justice, son rôle et sa possibilité de révéler la vérité. En ce sens, ce personnage d’un autre temps questionne notre rapport au pouvoir et à la justice, le rôle de l’autorité et toutes les questions en lien avec la quête de la vérité », indiquent les organisateurs du projet. 

Au cœur de la démarche, la pièce de théâtre CRI ! Le Jugement de Salomon sera présentée à l’automne 2024 et les thématiques qui lui sont liées seront abordées dans des ateliers variés jusqu’à la présentation de la pièce. Plus d’informations sur salomon2024.ch

« Cent jours d’indulgence »…

Par Thierry Schelling
Photos: DR

Extrait du Stabat Mater dans un manuscrit du XVe siècle, tercets 11-16.

… pour la récitation du Stabat Mater dolorosa, dixit Innocent XI. Cette hymne déployant les émotions incommensurables d’une mère, Marie, devant son fils agonisant a connu un parcours des plus mouvementés pour entrer dans le canon des prières officielles de Rome : en effet, les pontifes l’ont tantôt interdite, réhabilitée ou modifiée. 

Ses vingt strophes ont mis du temps à mûrir, ayant une origine dans une théologie du XIIIe siècle où un certain dolorisme était encensé religieusement pour consoler et encourager la vie rude des fidèles, peut-être.

… puis interdite…

Ecrit par un Pape ou un Franciscain (origines incertaines donc), ce chant religieux a fait office de tube, notamment dans les campagnes, jusqu’au XVIe siècle, avec même des traductions en allemand, en français et en… néerlandais ! C’est à Cologne qu’il devient l’hymne de la nouvelle fête de la Compassion de la Vierge Marie (1423) et qu’il y est ensuite interdit (1538). Interdiction reprise par… le Concile de Trente et son ouvrage liturgique par excellence, le Missel Romain selon Pie V !

… puis repermise…

Benoît XIII change le nom de la fête de la Compassion de la Vierge Marie en Fête de Notre-Dame des Douleurs, en latin Beata Maria Virgo Perdolens ou… Mater dolorosa, une fête portée par l’Ordre des Servites autorisé à répandre l’hymne comme « chant fédérateur », qui a été enrichie d’un paragraphe écrit par le même pape Benoît : « Quel est l’homme qui ne pleurerait s’il voyait la Mère du Christ dans un si grand supplice ? » 

… et finalement facultative !

Même si Innocent XI lui attribue cent jours d’indulgence (1681), repris par Pie IX (1876), le Concile Vatican II remet tout en perspective : elle devient facultative… C’était sans compter le monde de la musique qui s’en est emparé à toutes les périodes de son histoire : baroque (Scarlatti, Vivaldi) classique (Haydn), romantique (Rossini, Schubert, Verdi), contemporaine (Poulenc, Pärt, Hersant). Comme quoi, même une hymne peut rebondir !

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