Tous à la même adresse

Tous les mardis de 11h30 à 15h30, l’équipe du Café du Parvis accueille tous ses invités. « Bienvenue chez toi ! »

« N’oubliez pas l’hospitalité, car, grâce à elle, certains, sans le savoir, ont accueilli des anges ! » (He 13, 2) Mais celui-là, il n’avait pas l’air d’un ange lorsqu’il est venu aborder mon collègue pasteur !

Par Roselyne Righetti avec Pascal Tornay | Photo : DR

Il ne faisait pas chaud, ce jeudi soir, avant le souper hebdomadaire de la Pastorale de la rue. Le gars avait entendu parler d’accueil de pèlerins dans la paroisse, alors il s’est lancé : « Je fais le pèlerinage de Compostelle, je peux dormir ici ? » Et mon collègue de piquer un fou rire: «Ah ! ce n’est pas le bon pèlerinage, par ici c’est la Via Francigena !» Il se trompait certes de pèlerinage, le petit gars bien valaisan mais sans domicile fixe, mais pas de lieu d’accueil. Ces lieux où l’on se rencontre parce qu’on est à la croisée de toutes les vies, même de celles sans destination. Ces vies qui pèlerinent dans le vide, qui font du sur place, là où elles devraient être à la maison ! 

Déjà presque deux ans que nos paroisses se sont laissées bousculer, qu’elles ont ouvert leurs portes comme on ouvre grand ses bras pour montrer qu’on aime grand comme ça ! Du coup l’accueil, c’est du solide et la solidarité pousse au fil de l’accueil de ses anges pas très nets…

On ne peut pas dire que la Pastorale de la Rue œcuménique soit la « maison d’accueil » d’un seul type d’habitants. Non, car en elle tout le monde peut se trouver et se retrouver. Pour nos compagnons de rue qui sont justement sans demeure paisible, elle est comme une Maison, celle où l’on peut entrer, où l’on peut revenir ou que l’on peut quitter selon le mouvement de sa vie. Un lieu de vie, un lieu cadeau de la Vie quand parfois au-dedant tout s’essouffle et se brise, et que ce besoin simple de rentrer et de trouver quelqu’un se fait sentir.

Ensemble, protestants et catholiques, c’est mieux : pour ne pas louper les anges ! Ou comme mon collègue Pascal Tornay dit : « Ma mission c’est de me tenir sur le Seuil pour inviter à passer à l’intérieur. » Et le mardi, on les voit arriver au Café du Parvis comme les oiseaux du ciel : les uns hésitants, les autres en vieux habitués, d’autres culottés ! Ils ont la grâce et la légèreté de ceux qui n’ont plus rien à perdre. Douceur d’une solidarité qui effleure comme une caresse, qui n’écrase pas d’une charité toute-puissante. 

Quel est le sens de ce temps d’accueil ? Eclats de joie, éclats de rire parce qu’on est tous, durant quelques heures, à la même adresse ! Le gars qui ne pèlerinait pas dans le bon sens est venu voir à l’intérieur du Café du Parvis. Il a visité notre petit oratoire dans les catacombes de la Maison de la Visitation. Je lui ai expliqué que là on célèbre deux fois par mois et que tout le monde est invité. Fasciné, son regard bouleversé, il a dit : « Là, je suis bien. En dessous du bruit de là-haut dessus, et cette autre chose… Oui, le spirituel ! »

On peut faire beaucoup pour ceux qui nous semblent pauvres, faibles, fragiles, mais dans une Pastorale de la rue, ce qui compte vraiment, c’est ce que l’on est les uns pour les autres. Et là, tout peut se retourner. C’est une conversion de nos positions les plus arrêtées : là où on se sentait au-dessus, plus fort que…, voilà que c’est l’ange d’à-côté qui nous met à la bonne place, juste côte à côte, la main dans la main ! Et ce n’est plus « bienvenue chez moi », mais c’est « bienvenue chez toi » ! 

Prière 

Par Auteur anonyme

Seigneur, quand j’aurai faim, donne-moi quelqu’un à nourrir ! 
Quand j’aurai soif, donne-moi quelqu’un à abreuver ! 
Et quand j’aurai froid, quelqu’un à vêtir ! 
Quand je serai dans la tristesse, donne-moi quelqu’un à relever ! 
Quand mon fardeau me pèsera, charge-moi de celui des autres ! 
Et quand j’aurai besoin de tendresse, que l’on fasse appel à la mienne ! 
Que ta volonté soit ma nourriture, ta grâce ma force et ton amour mon repos ! 
Que toute ma vie soit offrande toujours tendue vers toi, ô Père ! 
Jusqu’au jour où il te plaira de la reprendre ! 
Amen.

«Que les oiseaux se multiplient sur la terre.»*

Dans la région de Martigny, différents acteurs se retroussent les manches en faveur des oiseaux sauvages. Dans cet article, nous tirerons le portrait de deux passionnés d’oiseaux et de leurs activités : Bertrand Posse, collaborateur à la Station ornithologique suisse et Mélanie Fellay, fondatrice de l’association Nouvel Envol.

Par Christelle Gaist 
Photos : P-M. Epiney, B. Genton, Flurin leugger, Christelle Gaist

Bertrand Posse posant des nichoirs.

Bertrand Posse est collaborateur à l’antenne valaisanne de la Station ornithologique suisse. Dès son adolescence, il se passionne pour le monde avien. Il étudie ensuite la biologie. Depuis 2019, Bertrand s’active pour stabiliser et remplumer les populations de martinets et d’hirondelles du Valais. Ces oiseaux, nichant sur nos bâtiments, souffrent d’une crise du logement et ont de la peine à trouver des façades accueillantes pour y pondre et élever leurs petits. 

Les martinets noirs font leur nid dans les anfractuosités des bâtiments et sont très fidèles à leur site de nidification. Lors des rénovations, les fissures des façades ont tendance à être bouchées et les nids sont condamnés. 

Quant aux hirondelles de fenêtre, elles construisent des nids moins discrets, à même les façades. Elles récoltent de la terre dans leur bec, forment des boules avec leur salive et maçonnent ainsi des nids. Les salissures occasionnées peuvent déplaire aux habitants. 

Face à la disparition de leurs sites de nidification, il devient compliqué pour ces oiseaux migrateurs de se reproduire sereinement. 

Au sein du programme martinets / hirondelles, Bertrand Posse cartographie les populations, protège les sites de reproduction en cas de rénovation et propose la pose de nouveaux nichoirs et de nids artificiels dans des lieux propices.

La Ville de Martigny, par l’intermédiaire de ses Services techniques (Dorothée Fournier Baudin et Benoît Fort), s’est vraiment investie pour ces migrateurs. Des nichoirs à martinets et des nids pour les hirondelles ont été posés sur des bâtiments communaux, par exemple sur la Médiathèque. 

Les Chanoines ont eux aussi accepté que les martinets s’invitent chez eux. Cinq boîtes ont été posées. Si tout se passe bien, elles accueilleront, ces prochaines années, des nichées de martinets noirs. La Maison de la Visitation a été récemment choisie par des hirondelles, qui ont trouvé de la terre à disposition grâce à un proche chantier. 

Les hirondelles et les martinets sont des animateurs de premier plan de nos étés. Qu’ils continuent à venir nombreux dans nos contrées !

Pour obtenir des informations supplémentaires sur le travail de Bertrand Posse en Ville de Martigny, des capsules vidéo sont disponibles sur Youtube: https://www.youtube.com/watch?v=U86oEpGFZMo 

Vous êtes intéressés à poser des nids ou des nichoirs chez vous ? Contactez la Station ornithologique par ce biais à cette adresse : info.vs@vogelwarte.ch

Photos : DR, tania langweiler, nouvel envol

Mélanie Fellay ausculte un aigle royal.

Mélanie Fellay est la présidente de l’association Nouvel Envol et la fondatrice de son Centre de soins. Avec Aurélie Berthod, elles sont désormais coresponsables de l’unique station de soins aux oiseaux sauvages du Valais.

Situé aux Marécottes et partenaire du zoo, le Centre de soins accueille environ 600 individus par année. Ils sont blessés, malades ou trop jeunes pour survivre seuls dans la nature. L’association a deux missions principales : soigner, réadapter et rendre à la nature ces oiseaux, ainsi que sensibiliser le public. Les blessures sont en effet la plupart du temps liées à l’activité humaine et peuvent parfois être évitées.

En moyenne, cinquante personnes sont actives au sein de l’association durant l’année. Certaines le sont sur le terrain avec les oiseaux, d’autres le sont au contact du public ou remplissent des tâches administratives. C’est pendant l’été que l’association a le plus besoin de bras. A la station de soins, le rythme s’intensifie pendant la belle saison. Des jeunes oiseaux et des migrateurs sont alors amenés en nombre. Des hirondelles et des martinets terminent d’ailleurs chaque année leur croissance à Nouvel Envol avant de s’envoler pour le Sud. Ces migrateurs, souvent tombés du nid, ont droit à une seconde chance.

Les bénévoles ont des profils et des parcours de vie très variés. Des jeunes dès 16 ans sont guidés par leur passion ou viennent dans le cadre d’un stage pour leurs études. Des actifs s’investissent lors de leurs jours de congé. Des retraités donnent volontiers un coup de main. Mélanie nous explique qu’ils ont tous attrapés le virus. Ils veulent donner du temps à une cause qui a du sens. L’expérience est enrichissante pour tout le monde.

Les « birdies », c’est le nom des bénévoles, témoignent régulièrement que, lorsqu’ils s’occupent des oiseaux, les tracas de la vie disparaissent et que cela leur fait beaucoup de bien. Quand Mélanie soigne ses pensionnaires ailés, c’est comme si elle entrait dans une bulle douce et que plus rien d’autre n’existait. Les oiseaux ressentent ce calme intérieur et le stress diminue aussi de leur côté. 

Le Centre de soins fêtera cet automne ses 5 ans ! Pour continuer à remplir efficacement ses missions, Nouvel Envol est toujours à la recherche de bénévoles et de donateurs. Voici les conditions pour devenir bénévole : avoir 16 ans, être calme et respectueux du monde vivant y compris des collègues ! Un respect strict des règles est demandé car il s’agit d’un véritable hôpital pour les oiseaux. Nouvel Envol cherche aussi des personnes motivées pour effectuer des tâches plus créatives ou encore administratives. 

Contact : benevolat@nouvelenvol.org
Faire un don ? –> www.nouvelenvol.org

* Le titre est repris du livre de la Genèse : Dieu les bénit par ces paroles : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez les mers, que les oiseaux se multiplient sur la terre. » (Gn 1, 22)

Quête de sens. Esotérisme: l’envers du décor *

Le surnaturel fascine. La magie, le monde parallèle caché, l’intuitif, l’irrationnel, sont cultivés comme des possibilités d’élargissement de la conscience, par un contact avec l’invisible. Dans nos sociétés dites rationnelles qui ont évacué la foi chrétienne, l’ésotérisme, l’astrologie, la divination, la voyance, le chamanisme, le secret des guérisseurs… répandent allégrement leur soufre.
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De beaux restes

Par Nicolas Maury
Photo : Jean-Claude Gadmer

Au départ, il y a un vide à combler parce qu’un corps disparait. Guère étonnant dès lors que chaque élément qui en rappelle l’existence physique prenne une place capitale parmi les premiers disciples. 

Et puis, à partir du IVe siècle et le voyage de la mère de Constantin en Terre Sainte, ce fut la prolifération. D’une liste innombrable de reliques, je retiens je ne sais combien de prépuces du Christ, les cadeaux que lui ont faits les rois mages, ses dents de lait et des fragments de la croix assez nombreux pour en faire une forêt ! Plus fort que la multiplication des pains !

Les reliques n’existent pas que chez les chrétiens. L’Islam a les siennes (on a volé le poil de la barbe de Mahomet), le bouddhisme aussi (Siddharta ne devait pas avoir un très bon dentiste).

Quel rôle accorder au culte des reliques : pensée magique archaïque ou ligne directe avec le divin ? Celle qui en parle le mieux, c’est « M », interprétée par Judi Dench, alors qu’elle s’adresse à 007 dans Goldeneye : « M. Bond, vous êtes un dinosaure sexiste et misogyne, une relique de la Guerre Froide. » N’empêche ! A la fin, c’est vers lui qu’elle se tourne pour sauver le monde.

Histoires du dedans: une méditation guidée

Le hasard d’une recherche sur internet m’a amenée sur le site de la « Maison bleu ciel », un centre spirituel à Genève. J’y ai découvert Les histoires du dedans : une série de méditations guidées à partir des Evangiles. Cette manière d’aborder le texte m’a vraiment plu. Je vous partage ici les éclairages du pasteur Nils Phildius qui anime ces méditations.
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Les reliques

Les reliques posent de nombreuses questions. Certains n’y croient pas du tout, mettant notamment en cause leur authenticité, alors que d’autres parcourent des kilomètres pour pouvoir en vénérer. Au-delà de la découverte des beaux reliquaires de Suisse, nous pouvons nous demander ce que sont les reliques et si elles sont réellement nécessaires à notre foi.

Tableau-reliquaire de la Vraie Croix.

Par Amandine Beffa
Photos : Jean-Claude Gadmer, cath.ch/Pierre Pistoletti, DR

Samedi 6 mai 2023, le monde a les yeux tournés sur Londres. La croix de couronnement qui accompagne la procession du roi Charles III contient des fragments de la Vraie Croix offerts par le Pape. Le saint chrême utilisé pour l’onction vient de Jérusalem. L’huile a été pressée à partir des arbres du Jardin des Oliviers, puis bénie dans l’église du Saint-Sépulcre. La fiole est une réplique de celle qui aurait été offerte par la Vierge Marie à saint Thomas Becket.

Ces informations, qui peuvent sembler banales au lecteur non averti, nous parlent en réalité de reliques. Dans l’histoire, celles-ci ont souvent joué un rôle important dans les couronnements et les événements diplomatiques.

Imiter le sacrifice du Christ

La Lettre sur la Passion de Polycarpe (IIe siècle) est la première mention historique de la pratique de rassembler les restes d’un martyr en un endroit où l’on pourra venir célébrer l’anniversaire de sa mort. Le Dies Natalis – la mort étant comprise comme la naissance à la vie éternelle – devient l’occasion de prières et de banquets funéraires anticipant le banquet céleste. Progressivement, on célèbre l’Eucharistie pour rappeler que les martyrs ont imité le sacrifice du Christ. Par sa mort, le martyr est identifié au Christ. Le tombeau des martyrs est un lieu de médiation entre ciel et terre.

Ainsi que l’exprime saint Basile de Césarée, « celui qui touche les os d’un martyr participe à la sainteté et à la grâce qui y résident ».

Si dans un premier temps, la dévotion ne se concentre que sur les martyrs, elle s’ouvre dès le IVe siècle aux chrétiens non martyrs dont la vie est considérée comme exemplaire. 

Une force secrète

Saint Jean Chrysostome écrit : « Voulez-vous goûter d’inexprimables délices, venez au tombeau des martyrs, prosternez-vous humblement devant leurs sacrés ossements, baisez dévotement la châsse qui les renferme […] vous ressentirez les effets de leur puissante intercession auprès de Dieu […] après la puissance de la parole, les tombeaux des saints sont ce qu’il y a de plus propre à nous exciter à l’imitation de leurs vertus. Lorsqu’on s’en approche, on se sent saisi d’une force secrète. La vue de la châsse fait impression sur le cœur, on est ému comme si celui qui est là étendu, intercédait pour nous en notre présence. Pénétré d’une joie mystérieuse, on se retire, changé en un autre homme. C’est pour cette raison que Dieu nous a laissé les restes des saints. » (Lib. cont. gent.)

Au Moyen Age, les reliques marquent le prestige d’un lieu. Toute abbaye ou église qui se respecte possède des reliques. 

C’est l’espoir d’un miracle qui met en route les foules. La démarche peut être individuelle : besoin de guérison, désir d’enfant, peur du démon ou de malheurs divers. Il arrive aussi que la demande soit collective : épidémie, protection contre une invasion ou besoin d’une victoire militaire, influence sur la météo pour les récoltes…

Certitudes secouées

Si nous avons peut-être l’impression de plus maîtriser notre environnement et de moins avoir besoin de miracles, la pandémie de Coronavirus a quelque peu secoué nos certitudes. Ainsi, au printemps 2020, l’évêque de Limoges a proposé une ostension extraordinaire des reliques de saint Martial. En effet, en 944, alors qu’une épidémie dévastatrice faisait de nombreuses victimes dans le Limousin, les reliques du saint avaient permis d’y mettre un terme. 

L’afflux de nombreux pèlerins implique de gérer des foules dans des églises qui n’ont pas été conçues à cet effet. Les sanctuaires sont rebâtis et les déambulatoires sont développés pour permettre la circulation autour des reliques qui étaient alors déposées dans le chœur. 

Les pèlerinages sont de grandes sources de revenus. Plus la relique est prestigieuse, plus elle attire les foules et plus les gains sont nombreux. 

Les conséquences sont malheureusement évidentes : dès le Haut Moyen Age, on observe le développement d’un commerce dans le but de répondre aux besoins. Ainsi que le formule Françoise Biotti-Mache, les reliques sont indispensables, « pour la plus grande gloire de Dieu et pour leur prestige personnel ». (Biotti-Mache, p. 126)

Reliques improbables

Nous avons la trace de reliques improbables comme la brindille du buisson ardent, la nappe des noces de Cana ou les pantoufles de saint Joseph (Biotti-Mache, p. 128). Il y a aujourd’hui assez de « reliques de la croix du Christ » pour en former plusieurs…

Au XVIe siècle, les catacombes sont redécouvertes à Rome. On considère alors que si un corps est dans les catacombes et qu’il y a un « m » à côté, il s’agit d’un martyr. Ces corps sont parfois ramenés en Suisse de manière plus ou moins légale par les Gardes suisses. Certains couvents, comme celui de Montorge, dans le canton de Fribourg, sont spécialisés dans la préparation des corps.

Se pose alors la délicate question de l’authenticité. Dans le cas des saints et bienheureux décédés récemment, tout repose sur le certificat délivré par le postulateur de la cause. Mais, dans les cas plus anciens…

Nous pouvons dater les reliques, mais dans bien des cas, il nous est impossible d’en attester l’authenticité. Ainsi, nous pouvons certifier que les corps prélevés dans les catacombes au XVIe siècle sont bien ceux de personnes ayant vécu au temps des persécutions. Mais il nous est impossible de dire s’il s’agit de chrétiens (des juifs et des païens étaient aussi ensevelis dans les catacombes) et de martyrs.

Nous laisser toucher

Qu’est-ce à dire ? Faut-il renoncer totalement aux reliques ? Lorsque j’étais guide à Notre-Dame de Paris et que je présentais le reliquaire de la Couronne d’épines aux visiteurs, je leur expliquais que nous avons des récits qui nous permettent de suivre la trace de la Couronne d’épines dès le Ve siècle. Que nous n’avons certes aucune assurance sur ce qui s’est passé entre la Passion et le Ve siècle. Mais que nous savons que depuis, des générations de croyants ont prié et confié ce qui les habitait. Si au-delà d’un certain stade, reconnaître l’authenticité d’une relique est du domaine de la foi, nous pouvons nous laisser toucher par ce qu’elles ont suscité.

Panorama des reliques en Suisse romande

Entièrement restaurée en 2021, la châsse de saint Maurice date de plus de 800 ans et est un extraordinaire travail d’orfèvrerie. Le culte des reliques du saint a récemment été inscrit sur la liste des traditions vivantes de Suisse.

Les reliques de saint Ursanne sont conservées dans un sarcophage qui aurait été ouvert pour la dernière fois en 1507. Seule une de ses côtes aurait été prélevée. Elle est conservée dans un buste reliquaire en argent datant du XVIe siècle. 

A Siviriez, le reliquaire de sainte Marguerite Bays est beaucoup plus récent. Il est l’œuvre de Jean-Pierre Demierre et a demandé deux ans de travail. 

Longtemps conservées dans un gisant au collège Saint-Michel de Fribourg, les reliques de saint Pierre Canisius ont été translatées à la cathédrale de la ville en 2021.

Le reliquaire de sainte Marguerite Bays est l’œuvre de Jean-Pierre Demierre.

Bibliographie

Biotti-Mache, F. (2007). Aperçu sur les reliques chrétiennes. Etudes sur la mort, 131, 115-132.
https://doi.org/10.3917/eslm.131.0115

Briel, P. (2003, novembre 11). Quand les reliques mènent au-delà du visible. Le Temps. 

Gy, P.-M. Reliques. in Lacoste, J. (2007). Dictionnaire critique de théologie. (1202-1203) Presses Universitaires de France – PUF. 

Dicastero delle cause dei Santi, Les reliques dans l’Eglise : authenticité et conservation, Rome 2017.

Diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg. (2013) Chancellerie épiscopale, Directives concernant les reliques et les reliquaires, Fribourg.

Une fête pleine de joie

Petits et grands conquis par Gabidou!

Par Pascal Tornay | Photos : Marion Perraudin

C’est une superbe journée d’été qui a été l’écrin, le 3 septembre dernier, de la joyeuse fête paroissiale organisée par le Conseil de communauté Ville-Bourg. Vous avez été nombreux, dès le matin, à venir déguster des tartines et du café. Beaucoup font mémoire du temps lumineux du témoignage des jeunes des JMJ animé par le groupe Essen’ciel. La journée s’est poursuivie, l’église comble par l’eucharistie au cœur de laquelle le chanoine Gilles Roduit a installé notre nouveau curé Simon ! Merci à toutes celles et à tous ceux qui ont déployé leurs talents pour que la journée soit aussi belle et notamment les bénévoles et les jeunes de la paroisses, les personnes qui nous ont régalés, le groupe folklorique portugais, le clown Gabidou et l’accordéoniste Léon Sarrasin.

Où sont les jeunes dans l’Eglise?

Des jeunes de divers cantons romands profitent de cet espace de liberté pour évoquer un sujet qui les intéresse. Rencontre avec la Jurassienne Elisa Freléchoux. 

Par Elisa Freléchoux
Photo : DR

Où sont les jeunes dans l’Eglise ?

C’est une question que l’on entend souvent et qu’on s’est peut-être même posée nous-mêmes. 

Eh bien, cet été, les jeunes étaient à Lisbonne pour vivre les Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ), qui sont un des plus grands rassemblements de jeunes au monde. C’était l’occasion, pendant une semaine, de découvrir une ville, de faire des rencontres et de vivre des moments spirituels inoubliables. Mais concrètement, qu’a-t-on fait aux JMJ ? Tout d’abord, les journées étaient composées de deux moments principaux, le rise up le matin et aller à Lisbonne l’après-midi (eh oui, car on ne loge pas tous dans la ville !). 

Le rise up était un moment de catéchèse durant lequel on abordait des thèmes chers au pape François comme l’écologie intégrale ou l’amitié sociale. Après ces moments d’échange et de réflexion venait la messe. Durant l’après-midi, nous profitions du beau temps pour nous balader dans la ville, aller à la cité de la joie, mais surtout aller assister à des rassemblements dans le parc Edouardo VII comme la messe d’ouverture ou le Chemin de croix. C’était l’occasion de nous mêler à la foule, de rencontrer des jeunes de tous les continents et de vivre des moments riches en émotions. 

Alors qu’est-ce que ça apporte de vivre tout ça ? Déjà, ça permet de voir que les jeunes sont encore très présents au sein de l’Eglise, de sentir qu’on fait partie d’une immense communauté et surtout, d’en être fiers ! De plus, cela vient enrichir la foi à travers les expériences, les rencontres et les discussions vécues. 

Au bout du compte, surtout lors de la veillée finale, participer aux JMJ, c’est l’occasion de quitter son petit confort personnel pour passer un moment hors du temps, d’être témoin de la gentillesse et de la bienveillance des gens, même lorsqu’on ne les connaît pas et de participer à de nombreuses célébrations en présence du Pape et de 1,5 million d’autres jeunes. 

Alors finalement, pour reprendre les thèmes de ces JMJ, levons-nous et n’ayons pas peur !

Université de la solidarité et de la diaconie 2023

Par Nicolas Blanc, Centre Catholique Romand de Formations en Église et Pascal Tornay, Service diocésain de Diaconie

Chères amies, Chers amis,

C’est dans des groupes de partage réunissant notamment des personnes vivant dans la précarité que le thème de la prochaine Université de la solidarité et de la diaconie a été forgé. Cela nous tenait à cœur de partir de la réflexion des plus pauvres d’entre nous pour envisager une thématique qui puisse transformer nos regards et nos actions.

Après avoir dû reporter la tenue de cet évènement, nous sommes aujourd’hui à pied d’œuvre. Nous vous convions à y participer et espérons de tout cœur vous y rencontrer pour vivre un temps de fraternité et de convivialité. Cette 2e édition aura lieu dans les locaux de la Haute Ecole de travail social (HETSL) et dans ceux de la paroisse Saint-Etienne, samedi 18 et dimanche 19 novembre 2023 à Lausanne.

L’Université de la solidarité et de la diaconie est un événement qui rassemblera des personnes venues de toute la Suisse romande. Nous souhaitons nous réunir à l’écoute de la Parole de Dieu et de ce qu’elle suscite au cœur de chacune et de chacun. Les personnes en situation de précarité, les agents pastoraux, les séminaristes et les agents pastoraux laïcs en formation, les paroissiens et les bénévoles sont ainsi invités à entrer en dialogue, à écouter les témoignages des uns et des autres et à ouvrir ensemble les pistes d’une communion au-delà des maux et des mots.

Nous vous invitons à noter dès maintenant ce week-end dans vos agendas pastoraux.

Un papillon avec des informations détaillées ainsi qu’un site internet sont à votre disposition (https://unisolidarite.org). Nous vous remercions d’ores et déjà pour l’attention que vous porterez à cet évènement. 

Avec nos meilleures salutations.

Intelligence artificielle

Le robot BlessU-2 de l’Eglise protestante allemande est capable de donner quatre types de bénédiction.

Par Pierre Guillemin | Photo : DR

L’intelligence artificielle suscite de nombreux débats et interrogations, qui  illustrent la crainte naturelle que la machine dépasse l’homme. Les capacités de traitement des données par la machine sont bien supérieures à celles d’un humain, ce qui permet la mise en œuvre de véhicules sans conducteur, de systèmes d’analyse de données médicales qui, par exemple, repèrent les cancers mieux que les médecins, de robots qui aident les humains dans leurs tâches physiquement « pénibles ». 

Cette intelligence artificielle (IA) a engendré des robots capables de donner des bénédictions. Le robot BlessU-2 de l’Eglise protestante allemande est capable de parler sept langues en alternant voix de femme et voix d’homme et de donner quatre types de bénédiction : traditionnelle, amicale, d’encouragement et de renouveau. La machine serait-elle une solution à la diminution du nombre de prêtres et de pasteurs ? Nous ne le pensons pas : l’exemple BlessU-2 est techniquement intéressant, mais nous questionne sur la dimension spirituelle et éthique de la machine qui est un formidable outil pour démultiplier notre force physique, intellectuelle et spirituelle, mais pas un remplacement de l’Amour de Dieu.

C’est pourquoi l’Eglise n’est pas absente de ces débats et interrogations, loin de là : en février 2020 et sur l’impulsion du pape François, plusieurs institutions publiques et entreprises (IBM, Microsoft, la FAO, le gouvernement italien entre autres) ont signé l’Appel de Rome pour une IA éthique. Depuis avril 2021, le Vatican est doté de la Fondation RenAIssance, une ONG dont la mission est d’encourager à une réflexion éthique de l’IA. Le prêtre et moine franciscain Paolo Benanti, docteur en théologie morale et conseiller du Pape en matière de haute technologie et en particulier d’intelligence artificielle, a pris la direction scientifique de cette ONG.

Paolo Benanti nous invite à la réflexion, car si les technologies évoluent, il n’y a donc pas de solution définitive, mais comme il le déclare : « Poser sur ces technologies un regard éthique est un devoir ! » Mais l’éthique de l’IA n’est pas une question nouvelle : l’écrivain de science-fiction Isaac Asimov l’avait déjà théorisée en introduisant les trois lois de la robotique que l’on peut étendre à tout système « intelligent » :

Première Loi : « Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger. » ;

Deuxième Loi : « Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres sont en contradiction avec la Première Loi. » ;

Troisième Loi : « Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n’entre pas en contradiction avec la Première ou la Deuxième Loi. »

Paolo Benanti nous interpelle : « Nous venons après la génération de ceux qui face au carbone, n’ont pas pensé durabilité. Voulons-nous être la génération qui n’aura pas même interrogé sérieusement la technologie ? »

Le Google des saints

Les saints patrons des églises, monastères et chapelles de Brême.

Le lexique œcuménique des saints (Ökumenische Heiligenlexikon) fête son 25e anniversaire. Depuis le début de sa présence sur Internet, en septembre 1998, ce « moteur de recherche des saints » est devenu un incontournable en la matière.

Par Myriam Bettens 
Photos : Katholischer Gemeindeverband in Bremen

Presque aussi vieux que Google, le Dictionnaire œcuménique des saints (Ökumenische Heiligenlexikon) a été lancé seulement dix jours après le moteur de recherche de la Silicon Valley, à l’initiative du pasteur protestant Joachim Schäfer de Stuttgart. Les publications sur les saints se recopiant souvent les unes les autres, les informations erronées les concernant continuent donc de se propager. Le pasteur a entrepris des voyages sur les traces des saints jusqu’au Cap Nord, en Turquie ou encore en Afrique du Nord pour confirmer – ou infirmer – les informations connues à ce jour sur les saints. Rien qu’en Italie, Schäfer a visité plus de 3300 sites pour en vérifier la véracité. 

Le pasteur, encore aujourd’hui actif pour enrichir les connaissances sur les saints, est aidé par ses lecteurs en apportant des corrections, des conseils, voire même de nouvelles contributions. Le Dictionnaire œcuménique des saints est une initiative privée, indépendante de toute Eglise et de ses enseignements ou dogmes. Il vise à promouvoir le dialogue interreligieux et à favoriser la compréhension des différentes traditions et permet ainsi aux croyants des différentes églises d’en savoir plus sur la vie et la vénération des saints, y compris dans d’autres églises.

Ce lexique œcuménique offre des informations complètes sur les saints, les bienheureux et les vénérés des différentes confessions chrétiennes, aussi bien de l’Eglise catholiques et orthodoxes que ceux des Eglises d’Orient – arménienne, copte, éthiopienne orthodoxe et assyrienne – sans oublier les personnalités vénérées dans les églises protestantes et anglicanes. De cette manière, il propose un aperçu de la tradition chrétienne dans son entier. Il est à noter que ce lexique ne se cantonne pas aux saints d’une période particulière, mais à tous ceux de l’histoire de l’Eglise, aux personnes de l’Ancien Testament, ainsi qu’aux personnalités contemporaines vénérées comme saints ou bienheureux. Des informations biographiques détaillées sur les saints, leur vie, leurs actions, leur importance pour la tradition respective sont complétées par des informations sur les rituels, les coutumes et les célébrations liés à leur vénération.

Aujourd’hui, ce Dictionnaire œcuménique comprend plus de 10’000 entrées biographiques de saints, de bienheureux et de vénérés de toutes les confessions chrétiennes et plus de 17’000 photos. A cela s’ajoutent des articles expliquant les termes importants de la théologie et de l’Eglise dans le glossaire et un autre est dédié à la compréhension des différents ordres religieux. Outre cela, le site internet propose un outil unique en son genre : des listes de lieux et des cartes géographiques permettant de trouver des saints en fonction d’un lieu précis dans le monde. Les lecteurs peuvent ainsi savoir quel saint a vécu ou exercé son ministère sur leur lieu d’origine, voire même de villégiature ! 

Pour les plus curieux, il est également possible de consulter des répertoires dédiés : consacré aux maladies et expériences de la vie, de manière à trouver quel saint invoquer dans différentes situations du quotidien ; un inventaire des attributs se rattachant à tel ou tel saint et permettant de les identifier plus facilement ; les saints patrons des différentes professions, groupes de personnes, animaux et même des choses. Dans ce dernier lexique, vous apprendrez, par exemple, que sainte Corona est la patronne de la loterie, on l’invoque pour avoir de la chance au jeu. Par ailleurs, celle-ci aurait aussi un rôle protecteur en cas d’épidémie… Par contre, cette sainte ne vous donnera pas le don de parler plusieurs langues et encore moins celle de Gœthe. Le Google des saints n’étant, à l’heure actuelle, qu’en allemand, il ne vous reste plus qu’à trouver un bon traducteur en lançant une recherche sur son concurrent laïc. 

A consulter sur : heiligenlexikon.de

La Bible au quotidien: la Toussaint

La période de la Toussaint est associée à la commémoration des défunts. Bien que cette fête puisse évoquer des souvenirs douloureux, elle peut jouer un rôle important dans le processus de deuil en nous rappelant l’importance de la vie et donner un sens à la perte. En nous offrant un moment de recueillement et de réflexion, elle nous donne l’occasion de rendre hommage à nos disparus en visitant leur sépulture ou en allumant une bougie à leur mémoire.
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Des ténèbres à la «Luce»

Foudroyée par un cancer des os à l’âge de 18 ans, Chiara Luce Badano est restée habitée d’une joie saisissante malgré la souffrance. Un témoignage de résilience au cœur de la crise.

Par Myriam Bettens | Photo : Focolari

« Souvent l’homme ne vit pas sa vie, parce qu’il est plongé dans un temps qui n’existe pas : celui du souvenir ou celui du regret. L’homme pourrait donner un sens à toute chose en sortant de son égoïsme et en valorisant chacune de ses actions accomplies en faveur des autres », écrivait Chiara Luce dans une de ses dernières rédactions scolaires.

La jeune fille est née en octobre 1971 dans un petit bourg près de Gênes, alors que ses parents ne s’attendaient plus à avoir un enfant. Ils considèrent sa naissance comme un signe du ciel. A 9 ans, elle participe pour la première fois à une rencontre d’enfants organisée par les Focolari, dont sa famille est membre. Elle découvre comment l’amour de Dieu peut déborder sur ceux qui font de Lui leur idéal de vie et décide de vivre pleinement cet Evangile qui la fascine. L’été 1988 touche à sa fin, la rentrée approche. Chiara est en train de jouer au tennis lorsqu’elle ressent une vive douleur à l’épaule. Le verdict tombe : ostéosarcome avec métastases. Une tumeur agressive et douloureuse. 

Un interminable marathon d’examens, d’attentes, d’améliorations, de rechutes et d’hospitalisations s’engage pour la jeune fille de 17 ans. Elle y voit une occasion constante pour vivre l’instant présent en restant continuellement présente par téléphone, message, petits cadeaux auprès de ses amis. Chiara Luce vit les derniers mois de sa vie clouée au lit et partiellement paralysée. Bien que percluse de douleurs, elle demeure tournée vers les autres et sa joie est contagieuse. Elle meurt en octobre 1990, mais son rayonnement est immédiat, tant et si bien qu’à peine 10 ans après sa mort, son procès de béatification est engagé et conclu en 2010 à Rome par une célébration réunissant plus de 25’000 personnes.

Diaconie

Connaissez-vous EPISOL, 3ChêneAccueil ou encore SORA ? Ces acronymes cachent le cœur d’activités de paroissien.ne.s et bénévoles œcuméniquement liés à faire le bien auprès des réfugiés et ce, sans bruit. Rencontrons la seconde de ces initiatives, EPISOL.

Par Alain Dupraz | Photo : DR

EPISOL, pour Epicerie Solidaire. Dix ans d’activités sur Chêne-Bourg, Chêne-Bougeries et Thônex. Les locaux sont au Centre Protestant de Chêne-Bourg. Au départ, une famille protestante de notre quartier a été sensibilisée par les difficultés financières de quelques foyers autour de chez eux. Un appel au secours est lancé lors des cultes, et, sensibilisés, des paroissiens se mobilisent pour leur venir en aide. Mais les besoins prennent de l’ampleur et rapidement, les paroissiens catholiques se joignent aux Protestants pour fonder une association œcuménique nommée EPISOL. Son comité est à parité quant à l’appartenance confessionnelle.

Tous les lundis, une équipe de dix personnes, dont trois requérants d’asile, réceptionne et prépare des cornets pour une septantaine de familles et personnes seules. Elles viennent chercher leurs dotations l’après-midi, accueillies par quatre bénévoles à leur écoute. Ces familles nous sont envoyées par l’Hospice Général. Et rappelons que c’est l’Association Partage qui nous livre l’essentiel de la marchandise ; grâce à la générosité de nos trois communes, nous complétons les dons par divers achats de denrées fraîches (produits laitiers, lessive, etc.) auprès des commerces locaux. Relevons que cette belle activité œcuménique se déroule dans la fraternité et la bonne humeur ! Plus d’info auprès de la paroisse protestante de Chêne-Bourg.

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