Paul Taramarcaz (1934-2023) est connu comme champion du monde de voltige aérienne, à bord de son avion biplan rouge, le Pitts Spécial N8069. Durant des décennies, il a survolé
la vallée du Rhône, dessinant des vrilles acrobatiques, sa signature inimitable. Figure incontournable de Verbier, avec son « Tara Club », Paul est devenu aussi un aventurier de la foi, alignant sa trajectoire de vol sur celle du Seigneur de la vie, devenu son Pilote.
L’Annonce de la venue du Sauveur
La naissance de Jésus passa en son temps inaperçue pour beaucoup de ses contemporains. Des privilégiés eurent cependant le bonheur d’en recevoir l’annonce. Intéressons-nous à ce que nous en disent les évangiles : on peut y découvrir diverses annonces, à Marie, à Joseph, aux bergers, aux rois mages. Un dessin à colorier illustre chacune de ces annonces.
Que dire de Noël?

Par Thierry Schelling
Photo : DR
Sa rengaine du « C’était mieux avant ! » m’exaspère ; son côté infantilisant me fatigue ; son anticipation dans les magasins dès la fin octobre me lasse ; ses dépenses onéreuses en bouffe exotique et cadeaux surfaits ne m’étonnent plus ; son éternelle rivalité entre le Père Noël et ses rennes, et le Petit Jésus et ses rois, me fait plutôt sourire…
Et que dire de Noël dans ce contexte mitigé qui caractérise 2023 : guerres, climat déréglé, paupérisation des classes déjà très moyennes, assurances-maladies qui augmentent, et se loger correctement qui continue à être un parcours du combattant pour trop de monde (sans parler de se nourrir, ou de trouver l’âme (et le corps) sœur…
Bon, c’est vrai, cette année, j’ai béni des couples qui s’aiment, baptisé des enfants qui semblaient adorer l’eau, confirmé des jeunes qui emplissent nos églises (eh oui, n’en déplaise à certaine tête chenue !), accompagné des blessés de la vie, embrassé moult personnes, ri des millions de fois (ok, j’ai le rire un peu facile), compris et été compris, entendu et été entendu, ai découvert encore des nouvelles choses dans l’Evangile, terminé deux enquêtes de Sherlock Holmes dans des jeux-vidéos…
Noël, après tout ça ? Bof. Moi, c’est Pâques qui illumine ma vie ! C’est le Ressuscité qui vit en moi, qui m’aime et me conseille ! C’est le Christ adulte qui continue à me faire grandir qui me parle.
Certes, il a bien dû naître, pour vivre, mourir et ressusciter. Et j’ai encore de beaux souvenirs lorsque je donnais le biberon à mes nièces et neveu. Mais ils sont grands, désormais. Oui, ces enfants-là qui sont un peu les miens m’ont fait grandir…
Cet Enfant de la crèche qui a grandi veut nous voir devenir adultes : dans la foi, avec notre libre pensée ; en Eglise, avec notre créativité au service des autres ; dans ce monde, comme phares de Sa lumière.
Que dire de Noël, si ce n’est que ce sera tellement mieux… après !
Comment faire un «buzz»?
Par Myriam Bettens
Photo : Jean-Claude Gadmer
Une « star » qui s’ignore, un storytelling percutant, de la créativité pour s’imposer sur un marché saturé, de bons réseaux sociaux et des modérateurs encore plus efficaces. Il n’en fallait pas plus pour mettre le christianisme sur les rails.
La recherche théologique est unanime, l’intention de Jésus n’était pas de fonder une nouvelle religion, mais de réformer le judaïsme. Le christianisme comme mouvement autonome n’advient qu’au milieu du IIe siècle « grâce » à l’échec de cette réforme. L’élan de l’influenceur nazaréen aurait pu s’arrêter là s’il n’y avait eu sa communauté de followers et l’étincelle de génie d’un de ses principaux community manager, l’apôtre Paul. Celui-ci se sert des ressorts de la culture gréco-romaine fortement imprégnée d’universalité pour reformuler la pensée de Jésus. Le christianisme aurait pu rester une secte du judaïsme, mais les premiers détracteurs s’y intéressent autour de 110-120. L’inverse de l’effet souhaité se produit. Les mises en garde font le buzz et le christianisme devient alors un trend. Or, la nécessité de pénétrer un marché religieux saturé demeure. Armés du hashtag #EssencedelaRévélation, les premiers chrétiens enchaînent les likes et se hissent au firmament de l’Empire.
Dieu dans mon prochain
Ce sont les chrétiens du Burkina Faso qui ont choisi le thème de la prochaine Semaine de prière pour l’unité des chrétiens 2024 qui a traditionnellement lieu du 18 au 25 janvier. Il est tiré de l’Evangile de Luc : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… et ton prochain comme toi-même. » (10, 27)
Une retraite intergénérationnelle pour le Haut-Lac
Du 3 au 5 novembre 2023 a eu lieu la traditionnelle retraite de notre secteur (du Haut-Lac) à l’hospice du Simplon !
L’Avent, un temps aimant-é
Par Alain Viret
Photo : Romeo Beatrice
Une image m’est venue pour vous parler du temps de l’Avent, celle d’un sablier. Récemment à la retraite, je redécouvre le luxe d’avoir plus de temps. Dans la vie active, nous vivons sous le diktat du chronos, terme grec qui désigne le temps qui se mesure, celui après lequel on court et qui nous épuise.
Au contraire, le sablier nous invite à la patience et à contempler le temps qui s’écoule et se concentre en un point resserré pour remplir un autre espace. N’est-ce pas ce que nous sommes appelés à vivre dans les semaines qui précèdent Noël ?
Alors qu’une frénésie de consommation et de fêtes de toutes sortes sature nos emplois du temps, l’Eglise nous invite à commencer une nouvelle année liturgique comme des veilleurs. Ceux-ci savent voir les signes avant-coureurs d’un kairos, autre terme grec pour dire le moment favorable, celui d’une venue espérée et désirée.
En effet, pour le juif et le chrétien, le temps n’est pas cyclique comme un éternel recommencement ; il n’est pas non plus une juxtaposition d’activités et de courses qui s’enchaînent sans que nous sachions où cela nous mène. Non, le temps – qui a partie liée avec l’espace mais lui est supérieur comme le dit le pape François dans « la joie de l’Evangile » (n°222-225) – le temps est comme aimanté par un évènement inouï passé quasi inaperçu, il y a plus de 2000 ans : une naissance à l’écart de Bethléem qui a inauguré une nouvelle et durable alliance de Dieu avec notre humanité.
Cet évènement était attendu par des générations de croyants dont trois figures accompagnent le temps de l’Avent : celle du prophète Isaïe (1res lectures des dimanches), prophète de l’espérance et de la consolation pour un peuple qui doute et connaît l’exil. Dieu n’abandonne pas celui qui est éprouvé ; il sera fidèle à ses promesses. Celle de Jean le Baptiste (évangile des 2e et 3e dimanches), homme charnière des deux Testaments, homme d’eau et de feu qui appelle à la conversion car le temps se fait court et le Royaume est désormais tout proche. Il réveille la foi endormie et annonce un Dieu qui fera justice. Enfin, celle de Marie de Nazareth (évangile du 4e dimanche), jeune fille qui voit la réalisation de la promesse divine venir en son sein. Dans l’humilité et la confiance, elle vit la croissance du Verbe en sa chair et nous invite à accueillir ce don dans le quotidien de nos vies.
Si l’Avent nous permet de faire mémoire, ce n’est pas pour nous tourner vers le passé, ce qui était « avant » mais bien pour nous orienter vers l’avenir, ce qui advient dans le réel d’aujourd’hui et ce qui s’accomplira en plénitude à la fin des temps (Parousie) lorsque le Seigneur viendra tout récapituler en Lui.
Ce temps est donc celui de l’espérance et du discernement pour savoir déjà, dans la nuit, reconnaître les lueurs de Celui qui est notre Soleil levant. C’est pourquoi au cœur des longues nuits d’hiver, nous cherchons la lumière et allumons des bougies comme celles de la couronne de l’Avent ; nous fêtons l’Immaculée Conception (le 8 décembre) comme une fête lumineuse (par exemple à Lyon ou à Saint-Maurice), nous vivons des messes Rorate au petit matin (comme à Saint-Paul) et accueillons la lumière de Bethléem en priant le Prince de la Paix, une paix si fragile et tant espérée dans les nombreux conflits du monde. La lumière réchauffe les cœurs et dit aussi une chaleur et solidarité avec les plus démunis qui se manifeste par toutes sortes d’initiatives à l’approche des fêtes.
Cette année, Noël succédant immédiatement au 4e dimanche, l’Avent ne se déroulera que sur 3 semaines ; alors, prenons sans tarder notre sablier pour laisser s’écouler en nous le silence de la prière, pour nous laisser aimanter par la crèche et pour faire de Noël, l’occasion de remercier pour ce premier cadeau que Dieu nous fait en venant par amour à notre rencontre, en se révélant dans l’humanité la plus fragile qui soit, celle d’un nouveau-né.
Oui, l’Avent est bien le temps de l’aimant !
Evangélistes et auteurs du Nouveau Testament

Situer les auteurs des écrits du Nouveau Testament permet d’entrer plus profondément dans leur intelligence.
Par François-Xavier Amherdt
Photos : DR, cath.ch/R. Zbinden
Un Evangile à quatre voix
C’est une chance de disposer de quatre témoignages sur Jésus-Christ, comme les quatre voix composant la polyphonie d’un chœur. Chacun d’eux est inscrit dans un milieu d’origine différent et s’adresse à une communauté autre. Commençons par le plus ancien.
L’évangile de Marc : la foi persécutée (écrit vers 65-70 ap. J.-C.)
D’après les traditions rapportées par des écrivains des 2e et 3e siècles, Marc aurait rédigé son évangile à Rome pour des chrétiens d’origine païenne menacés par la persécution de l’empire. Les fidèles ne connaissaient pas certaines coutumes juives, c’est pour cela que le texte marcien les leur explique longuement (comme les ablutions avant les repas, Mc 7, 3-4).
Ces anciens païens étaient considérés comme éloignés de Dieu. Mais le 2e évangile insiste au contraire sur l’étonnante proximité que le Seigneur leur manifeste, lui qui en Jésus vient au-devant de ceux qui étaient rejetés par la pensée juive. Ce n’est donc pas du tout surprenant si le premier à affirmer la foi dans le Fils de Dieu au pied de la croix est un centurion romain (Mc 15, 39).
Les membres de la communauté de Marc sont confrontés à des moments difficiles. Ce compagnon de Paul, appelé aussi Jean-Marc, est devenu confident de l’apôtre Pierre à Rome. Il leur présente de ce fait une foi qui conduit à prendre des risques.
Le Jésus de Matthieu : le nouveau Moïse (écrit vers 75-85 ap. J.-C.)
Si l’évangile de Matthieu est placé en premier dans l’ordre des synoptiques (à regarder en parallèle), c’est qu’il est le plus « vétérotestamentaire » des quatre. Il a été écrit vraisemblablement pour des baptisés d’origine juive, habitant en Syro-Phénicie (l’actuel Liban).
Il est traditionnellement attribué à l’apôtre qui porte son nom, l’un des douze, primitivement un collecteur d’impôts. Dans le document matthéen, Jésus est figuré comme le nouveau Moïse qui, sur le mont du nouveau Sinaï, livre la nouvelle Loi : « Vous aviez appris dans la première Alliance… Eh bien moi, je vous dis dans l’Alliance nouvelle… » (Mt 5, 21-48)
Le Christ est venu accomplir et non abolir la Torah (5, 17-19). Il propose les cinq discours du nouveau Pentateuque (les cinq rouleaux de la Loi) : le sermon sur la montagne (5-7) ; celui de la mission (10) ; des paraboles (13) ; de la communauté (18) ; et de la fin des temps (24-25). Pour un juif devenu chrétien, c’est porter sa propre tradition à son aboutissement à travers la Passion et la Résurrection du Christ. En même temps, Matthieu souligne l’affrontement violent du Rabbi de Nazareth avec les autorités de son pays : la tension demeurait vive, à la fin du premier siècle, entre les disciples de Jésus et ceux du judaïsme.
L’œuvre double de Luc (évangile écrit vers 75-85 ap. J.-C.)
L’auteur du 3e évangile était médecin d’origine païenne. Il fut le compagnon de Paul dans ses voyages. Il en décrit abondamment les péripéties sur tout le pourtour de la Méditerranée, comme un Evangile prolongé, par cercles concentriques (les Actes des apôtres, dédiés à tout amoureux de Dieu ou « Théophile »).
La communauté où son message a pris naissance était formée principalement d’anciens païens, de culture grecque, vivant hors de Syrie-Palestine. Certains étaient miséreux et méprisés. C’est pourquoi le texte lucanien traite régulièrement de la béatitude des pauvres et de la miséricorde du Seigneur à laquelle s’ouvrir par la prière fervente. Il insiste aussi fortement sur l’universalisme de la Bonne Nouvelle : elle est offerte à tous les êtres humains, sans
distinction ni exclusion.
Le langage symbolique johannique (évangile écrit vers 90-100 ap. J.-C.)
Quant au dernier évangile canonique, il est dit venir du témoignage du « disciple que Jésus aimait » rencontré à plusieurs reprises dans le texte. Dès le deuxième siècle, des traditions affirmaient que c’était l’apôtre Jean, souvent associé à Pierre.
Pour ce qui est de Jean de Patmos, l’auteur de l’ultime livre de la Bible, ce n’est sans doute pas le même personnage que le quatrième évangéliste, mais il s’inscrit dans la tradition théologique de la communauté johannique. Situé généralement à Ephèse, le milieu du 4e évangile est traversé par plusieurs influences et conflits extérieurs et intérieurs, comme du reste l’Apocalypse.
• L’influence de la philosophie grecque est indéniable. Jean ouvre son texte par un prologue sur le Logos, décrivant Jésus comme le Verbe du Père (1, 1-18).
• L’ombre de la « gnose » (ou salut par le savoir) plane sur l’évangile johannique. La véritable connaissance qui sauve, c’est l’amour de Dieu à accueillir et à traduire envers nos frères.
• La foi juive demeure très présente à travers les grands thèmes comme l’exode, l’agneau pascal, la manne ou l’eau vive. Le 4e évangile, par le biais de déclarations en « Je suis » de Jésus, actualise des titres jusqu’ici réservés à Dieu : lumière, berger, vie, résurrection, vérité et chemin (Jn 8 ; 10 ; 11 ; 14).
• En outre, coexistent les communautés se réclamant de Jean le Baptiseur et celles de Jésus. Si celui-ci fut disciple de Jean Baptiste, la trame johannique affirme bel et bien que c’est Jésus le plus grand (Jean 1, 29-39).
• Enfin, des querelles divisent l’Eglise primitive, ce qui amène le texte à souligner fortement l’importance de l’amour fraternel (le lavement des pieds, Jn 13, 1-20). Le style de Jean est tissé de symboles, ce que reprend abondamment l’Apocalypse à travers une série de « septénaires » (7 Eglises d’Asie, 7 sceaux, 7 trompettes, 7 fléaux, etc.), qui montrent l’accomplissement de la Révélation.


Les lettres de Jean, Jacques et Pierre
Les trois épîtres de Jean, postérieures, se situent dans la même ambiance colorée par l’amour en actes et en vérité. Cette attention mutuelle permet de rejeter l’Antéchrist et de reconnaître le Fils de Dieu fait chair (1 Jn 3, 18).
La lettre de Jacques (le frère du Seigneur) nous invite à traduire notre foi par des œuvres.
Les deux épîtres de Pierre sont rattachées au premier des apôtres, dont le tombeau se situe à Rome (mort en 66). Elles s’adressent à des Eglises dans la « ville éternelle ». Elles exhortent les chrétiens persécutés à garder l’espérance comme des pierres vivantes.
Les lettres de Paul
Sans entrer dans les innombrables hypothèses à propos des écrits du 13e apôtre, on reconnaît habituellement comme étant de sa plume les lettres aux Thessaloniciens (l’espérance ultime), celles aux Corinthiens (la consolation dans l’amour), aux Galates (le salut par la foi), aux Romains (la vie dans l’Esprit) et aux Philippiens (la joie du salut), aux Colossiens (le Christ cosmique), aux Ephésiens (l’unité dans la paix) et le billet à Philémon (l’esclave disciple).
Concernant les épîtres pastorales (1-2 Timothée et Tite), elles ne sont vraisemblablement pas de Paul, mais elles décrivent l’organisation des communautés primitives. Enfin, celle aux Hébreux est plutôt une homélie invitant à marcher dans la foi vers la terre promise.
Et si, à Noël, on (re)découvrait l’art du vitrail
Situé au sommet d’une colline, le château de Romont constitue un magnifique cadre pour le Musée Suisse du Vitrail, tous deux inscrits comme biens culturels d’importance nationale. Fondé en 1981, le Vitromusée abrite aussi un centre de recherche et le Vitrofestival attire chaque deux ans des milliers de personnes. L’art du verre coloré, né dans les époques reculées, tient une place particulière dans l’histoire de l’art sacré et mérite un détour en ces temps de fête et de recueillement.
Par Anne-Laure Martinetti | Photos : DR
Les Grecs, les Romains et les Egyptiens pratiquaient déjà l’art du verre. Les Egyptiens excellaient dans la fabrication de petits objets alors que les riches Romains utilisaient du verre blanc ou teinté pour les claustras et les fenêtres tout en se détendant dans des thermes baignés par la lumière de mosaïques multicolores, les millefiori. Le vitrail « primitif » apparaît dans les premières églises chrétiennes dès le IVe siècle : il s’agit alors de minces feuilles d’albâtre serties dans des cadres en bois. L’une des plus anciennes rosaces, celle de la basilique Saint-Vital de Ravenne, date du VIe siècle et représente un Christ bénissant. Aux VIIe et VIIIe siècles, l’art du vitrail se répand, mais si les Byzantins vont peu à peu l’abandonner, en Occident, l’usage se répand et perdure alors qu’en Asie Mineure et en Perse, nombre de créateurs vont le préférer à la pierre. C’est cependant au Moyen Age que l’art du vitrail va atteindre sa plénitude artistique.
Le verre, la couleur et la lumière. – L’art, sacré ou profane, exprime l’humain : ses aspirations, ses peurs, ses émotions, ses croyances… La transparence du verre, les reflets colorés, la lumière : le vitrail s’offre à nous de diverse manière selon l’heure du jour et c’est peut-être cela sa magie qui tend au spirituel. En effet, nul ne peut être indifférent aux 1113 scènes des vitraux de la Sainte-Chapelle de Paris ou au somptueux bleu-violet du sanctuaire Dom Bosco de Brasilia. Et comment ne pas être submergé d’émotions par le fameux « bleu de Chartres » dont la technique remonte au XIIe siècle ? Pour s’en convaincre, il suffit de consacrer une journée à la visite du Vitromusée de Romont qui expose une foule de merveilles de cet art millénaire.
L’épopée du vitrail. – L’exposition permanente nous fait d’abord revivre l’épopée du vitrail par le biais de fragments archéologiques du Ve siècle, de joyaux du Moyen Age, de la Renaissance, de l’Art nouveau et de créations contemporaines. Les vitraux les plus anciens demeurent anonymes, mais d’autres portent la touche de grands ateliers, comme ceux de Dirick Vellert (Flandres, XVIe siècle) et d’artistes de renom comme Alexandre Cingria ou Marc Chagall. Parmi les perles du musée, le visiteur peut admirer un vitrail médiéval de la fameuse cathédrale de Chartres. La collection compte également des verrières provenant de bâtiments sacrés ou profanes suisses et étrangers. Toutes ces œuvres font l’objet d’études car elles sont représentatives de techniques et d’époques particulières.
Une collection inégalée de peintures sous verre. – L’aile fribourgeoise du château présente une vaste exposition de peintures sous verre allant du Moyen Age au XXIe siècle dont la visite commence dans une magnifique pièce baroque et se termine dans la salle des baillis. En passant par l’Europe, la Chine ou encore l’Inde, on découvre les mille facettes, techniques et matériaux de cet art qui a su aussi bien enchanter les empereurs, les papes, les riches collectionneurs de la Renaissance allemande et italienne que les plus modestes des hommes. Enfin, l’histoire du verre, de l’Antiquité à nos jours, occupe une place de choix dans le musée qui soutient par ailleurs les arts du verre contemporain. Les artistes verriers explorent aujourd’hui des techniques innovantes : le fusing, le casting, le collage, le thermoformage, le sablage, ou encore l’usage d’acide et l’impression sur verre. Cela dit, les techniques traditionnelles du vitrail et de la peinture sous verre comptent encore leurs adeptes. Tableaux, sculptures, bijoux, vases, vaisselle… : l’atelier d’un maître verrier regorge de trésors et le soufflage du verre fascine toujours autant. Quant au vitrail ancestral, il nous est bien difficile d’imaginer certains lieux sacrés sans cette luminescence, cette présence ultime qui semble, depuis toujours, filtrer à travers l’éclat du verre coloré.
Infos pratiques :
Ouvert du mardi au dimanche de 11h à 17h de novembre à mars et dès 10h d’avril à octobre.
Fermé le 25 décembre, ouvert le 1er janvier. Tarifs : Fr. 15.– adulte, Fr. 12.– en tarif réduit et pour les groupes.
Web : www.vitromusee.ch

Un orphelinat ukrainien au bord du lac
Rencontre avec deux enseignantes retraitées appelées à donner des cours de français aux enfants ukrainiens à l’Ecole des Missions.
Une proposition… pour offrir la Vie à Noël

Chaque année, 2,8 millions d’enfants meurent avant d’avoir atteint 28 jours de vie.
Par Myriam Bettens | Photo: DR
Compassion œuvre depuis 70 ans parmi les plus démunis de 27 pays du monde au travers de parrainages individuels et en collaboration avec quelque 8000 Eglises locales. Au centre de son attention se trouve en priorité l’enfant. L’organisation Compassion, est devenue au fil du temps, l’une des plus grandes ONG chrétiennes d’aide et de développement de l’enfant.
Aujourd’hui, elle lance un programme pour parrainer une maman et son bébé, car que cela soit en milieu urbain ou rural, une maman reste le pilier de la cellule familiale. Elle porte très souvent la responsabilité parentale, mais aussi économique de la famille élargie. Les femmes, soutenues par le programme de parrainage Compassion pour la maman et le bébé, sont souvent des filles-mères, des femmes mariées précocement, des femmes à la tête d’un foyer monoparental, d’une famille nombreuse. Ce sont aussi souvent les épouses d’hommes incapables de travailler suite à un accident ou d’autres problèmes de santé.
L’ONG souligne même que dans certaines régions du monde dans lesquelles elle apporte son soutien, les parents ne donnent un prénom à l’enfant que lorsque celui a survécu jusqu’à l’âge d’un an. De plus, les carences dans les premiers mois vont peser sur le développement de l’enfant, mais cette situation n’est pas une fatalité.
Le parrainage en bref
La mission de Compassion est basée sur les valeurs connaître-aimer-protéger. Dans les centres de survie pour les mamans et les bébés, la maman est soutenue de manière holistique et accompagnée avec bienveillance dans tous les domaines de sa vie :
– Au niveau médical en bénéficiant d’un suivi médical pendant la grossesse et la première année de vie de son bébé. Elle est assurée de pouvoir accoucher dans une structure médicalisée, ce qui lui permet d’accueillir son enfant en toute sécurité.
– Dans la sphère psychosociale, en apportant un soutien pour permettre à la femme de retrouver une dignité, de développer une vision saine de la maternité et d’être prête à accueillir son enfant avec un regard plein d’espérance.
– Par un soutien matériel (alimentation, médicaments) apporté à la maman. Cette dernière trouve en outre de l’espace pour développer ses talents et de nouvelles compétences. Plusieurs formations dont celle pour développer des activités génératrices de revenu, avec, si nécessaire, un soutien au démarrage d’une microentreprise.
Votre engagement en chiffres
– 18 mois étant la durée moyenne du soutien à une maman et son bébé
– Fr. 62.– mensuel pour soutenir une mère et son enfant
– 30’000 mamans et leurs bébés sont soutenus actuellement par Compassion
Pour vous engager et en découvrir plus sur Compassion Suisse : compassion.ch/parrainez-une-maman-et-son-bebe
Thèmes et rubriques 2024
Thèmes 2024
Mois | Sujet |
---|---|
Janvier | Finance chrétienne (Pierre Guillemin) La finance chrétienne catholique encadre des opérations de nature bancaire et financière par des principes moraux directement issus de l’interprétation des textes religieux chrétiens (Ancien et Nouveau Testament) et de la doctrine de l’Eglise catholique romaine (Doctrine sociale de l’Eglise). Ces dernières années, le «Conseil pontifical Justice et Paix» a pris de plus en plus souvent des positions sur les sujets financiers. En juin 2013 par exemple, il publiait une note intitulée «Postures chrétiennes face à la finance» qui donne le cadre général dans lequel doit se situer l’action du «financier». |
Février | La représentation du Christ dans l’histoire (Amandine Beffa) Voir le Christ représenté sur une œuvre d’art est assez banal pour nous aujourd’hui. Pourtant, cela n’a pas toujours été une évidence. Des premiers chrétiens qui suivaient strictement l’interdit vétérotestamentaire de représenter «ce qui a la forme de ce qui se trouve au ciel» jusqu’aux débats du XXe siècle autour de l’art sacré contemporain, étudier la représentation du Christ, c’est étudier «comment on croit». |
Mars | Les martyrs d’hier et d’aujourd’hui (Thierry Schelling) Depuis les premiers temps de l’Eglise, des hommes, des femmes et des enfants ont été tués parce que disciples du Christ. Puis la «tuerie» s’est tournée contre les païens, les hérétiques, les schismatiques. Avant de reprendre contre des milliers de baptisé.e.s sous les régimes totalitaires du XXe siècle. Martyr, qui se sacrifie pour l’autre… |
Avril | Silence! Calixte Dubosson) Le maître-mot de notre monde actuel, c’est le débat. Il faut débattre de tout. Les chaînes TV, les journaux, les réseaux sociaux nous inondent de personnes aux idées contradictoires qui ne s’écoutent pas et qui se coupent sans cesse la parole. Chacun semble détenir la vérité mais au final, c’est le flou complet. Il faudrait soi-disant suivre ces logorrhées pour se forger une opinion. N’y aurait-il pas d’autres voies pour discerner ce qui est bon pour chacun et pour la collectivité? Le silence, celui de la nature et des ordres monastiques, par exemple? |
Mai | Mater dolorosa (Myriam Bettens) Chaque minute, quarante-quatre femmes subissent une fausse couche dans le monde. Au niveau Suisse, une grossesse sur cinq est concernée. Malgré cela, le silence autour de cet événement douloureux et les lacunes dans l’accompagnement persistent. |
Juin | Astrophysique et religion (Pierre Guillemin) VL’astrophysicien Hubert Reeves déclare: «La question n’est pas de savoir si Dieu existe ou non. Mais plutôt: qui est-Il, et à quoi joue-t-Il?» L’astrophysique ne cherche donc pas à contredire mais à comprendre la volonté de Dieu dans son œuvre créatrice. Cette quête de «l’intelligence de Dieu», Albert Einstein l’exprime aussi: «Je refuse de croire en un Dieu qui joue aux dés avec le monde.» |
Juillet-août | Quoi ma messe? Qu’est-ce qu’elle a ma messe? (Thierry Schelling) Nos diocèses sont en mutation structurelle: des laïcs/laïques sont nommé.e.s représentant.e.s de l’évêque là où des prêtres œuvraient comme vicaires épiscopaux; des paroisses n’ont plus de curés mais des administrateurs, obligeant à revoir le sacrosaint programme des messes à la baisse, en regroupant les fidèles (pas toujours complaisants); et des initiatives de l’ordre du service de l’autre (Rom, migrant, requérant, divorcé, LGBT, etc.) et du soin à la création sont mises désormais en avant comme « expression d’Eglise» autant que la liturgie. Dans ce «chantier», les réactions de fidèles sont parfois aux antipodes de ce à quoi on aurait pu s’attendre (compréhension, solidarité, compassion) au vu de leur fréquentation de la messe qu’on leur diminue… |
Septembre | Vers une Eglise de retraités? Calixte Dubosson) Souvent, nos assemblées dominicales ou de semaines sont fréquentées par ce qu’on appelle non pas les têtes couronnées mais les «têtes blanches», allusion au fait que les célébrations sont suivies en majorité par des personnes âgées ou vieillissantes. Pourtant, ce phénomène ne se réduit pas aux messes ou aux cultes mais aussi au niveau de l’organisation des paroisses à tel point que de plus en plus de personnes retraitées sont nommées à des postes importants pour la bonne marche de la communauté. Allons-nous donc vers une Eglise de retraités? |
Octobre | Evolution de l’architecture chrétienne (Amandine Beffa) La fin des persécutions donne la possibilité aux chrétiens de bâtir des lieux de culte. Au début, ceux-ci sont inspirés de l’architecture romaine à laquelle un nouveau sens est donné. Dans les siècles qui suivent, l’architecture chrétienne se développe progressivement vers des codes qui lui sont propres. C’est à la période romane que le plan devient fixe. L’architecture devient alors symbolique: plan en croix latine, orienté vers l’Orient… A partir de cette période, l’architecture reflète ce à quoi on croit. Elle évolue avec les pèlerinages et les grandes processions, jusqu’à la réforme liturgique du Concile Vatican II. |
Novembre | Faire feu de tout bois (Myriam Bettens) LOn estime que la chasse aux sorcières a fait 100’000 morts en Europe. La Suisse, quant à elle, détient le sinistre record du nombre de victimes. Des crimes imaginaires qui mènent à se demander comment en arrive-t-on à tuer en toute impunité ? |
Décembre | L’Exégèse (François-Xavier Amherdt) Autrefois réservée aux théologiens, l’exégèse permet de passer les textes bibliques au crible de l’analyse et de la raison. A travers les médias notamment, ses résultats sont aujourd’hui à la portée du grand public. De quoi donner un nouveau regard sur l’Ancien Testament et le Nouveau ? |
Rubriques 2024
Les rubriques constituent le fil conducteur de chaque magazine. Voici celles que la Rédaction romande vous propose en 2023.
En 2024, nous vous proposons deux nouvelles rubriques
sous la plume de Nicolas Maury
Ecclésioscope : Secrétaires, sacristains, sacristines, fleuristes… A travers cette nouvelle rubrique, partons à la rencontre des femmes et des hommes laïques engagés dans les diverses paroisses de Suisse romande.
sous la plume de Pascal Ortelli
Ciel, ma médaille ! : «La piété populaire est un trésor pour l’Eglise», affirme le pape François. Oui, mais face à l’abondance d’objets de piété, sait-on encore à quel saint se vouer? Dans cette nouvelle rubrique, une infographie vient décrypter ce qui se cache derrière les principales médailles que nous portons, et ce pour mieux comprendre notre foi.
Magazine au format B5
Pages | Rubrique | Auteur |
---|---|---|
1 | Edito | Tournus de la rédaction |
2-5 | Eclairage | Tournus de la rédaction |
6 | Ce qu’en dit la Bible | François-Xavier Amherdt |
7 | Le Pape a dit… | Thierry Schelling |
8 | Carte blanche diocésaine | Tournus externe |
9 | Jeunes et humour | M.-C. Follonier Pascal Ortelli Calixte Dubosson |
10-11 | Small Talk | Myriam Bettens |
12 | Au fil de l’art religieux | Amandine Beffa Jean-Claude Gadmer |
13 | Ecclésioscope Nouveau! | Nicolas Maury |
14 | Merveilleusement scientifique | Pierre Guillemin |
15 | Ciel, ma médaille! Nouveau! | Pascal Ortelli |
16 | En librairie | Calixte Dubosson |
Magazine au format A4
Pages | Rubrique | Auteur |
---|---|---|
1 | Edito | Tournus de la rédaction |
2-3 | Eclairage | Tournus de la rédaction |
4 | Ce qu’en dit la Bible | François-Xavier Amherdt |
4 | Le Pape a dit… | Thierry Schelling |
5 | Au fil de l’art religieux | Amandine Beffa Jean-Claude Gadmer |
6 | Small Talk | Myriam Bettens |
7 | Merveilleusement scientifique | Pierre Guillemin |
8 | Carte blanche diocésaine | Tournus externe |
8 | Ecclésioscope Nouveau! | Tournus externe |
Pour les journaux A4, la possibilité existe de reprendre librement les rubriques des magazines B5 qui ne sont pas contenues dans le Cahier romand.
«Que les oiseaux se multiplient sur la terre.»*
Dans la région de Martigny, différents acteurs se retroussent les manches en faveur des oiseaux sauvages. Dans cet article, nous tirerons le portrait de deux passionnés d’oiseaux et de leurs activités : Bertrand Posse, collaborateur à la Station ornithologique suisse et Mélanie Fellay, fondatrice de l’association Nouvel Envol.
Par Christelle Gaist
Photos : P-M. Epiney, B. Genton, Flurin leugger, Christelle Gaist

Bertrand Posse est collaborateur à l’antenne valaisanne de la Station ornithologique suisse. Dès son adolescence, il se passionne pour le monde avien. Il étudie ensuite la biologie. Depuis 2019, Bertrand s’active pour stabiliser et remplumer les populations de martinets et d’hirondelles du Valais. Ces oiseaux, nichant sur nos bâtiments, souffrent d’une crise du logement et ont de la peine à trouver des façades accueillantes pour y pondre et élever leurs petits.
Les martinets noirs font leur nid dans les anfractuosités des bâtiments et sont très fidèles à leur site de nidification. Lors des rénovations, les fissures des façades ont tendance à être bouchées et les nids sont condamnés.
Quant aux hirondelles de fenêtre, elles construisent des nids moins discrets, à même les façades. Elles récoltent de la terre dans leur bec, forment des boules avec leur salive et maçonnent ainsi des nids. Les salissures occasionnées peuvent déplaire aux habitants.
Face à la disparition de leurs sites de nidification, il devient compliqué pour ces oiseaux migrateurs de se reproduire sereinement.
Au sein du programme martinets / hirondelles, Bertrand Posse cartographie les populations, protège les sites de reproduction en cas de rénovation et propose la pose de nouveaux nichoirs et de nids artificiels dans des lieux propices.
La Ville de Martigny, par l’intermédiaire de ses Services techniques (Dorothée Fournier Baudin et Benoît Fort), s’est vraiment investie pour ces migrateurs. Des nichoirs à martinets et des nids pour les hirondelles ont été posés sur des bâtiments communaux, par exemple sur la Médiathèque.
Les Chanoines ont eux aussi accepté que les martinets s’invitent chez eux. Cinq boîtes ont été posées. Si tout se passe bien, elles accueilleront, ces prochaines années, des nichées de martinets noirs. La Maison de la Visitation a été récemment choisie par des hirondelles, qui ont trouvé de la terre à disposition grâce à un proche chantier.
Les hirondelles et les martinets sont des animateurs de premier plan de nos étés. Qu’ils continuent à venir nombreux dans nos contrées !
Pour obtenir des informations supplémentaires sur le travail de Bertrand Posse en Ville de Martigny, des capsules vidéo sont disponibles sur Youtube: https://www.youtube.com/watch?v=U86oEpGFZMo
Vous êtes intéressés à poser des nids ou des nichoirs chez vous ? Contactez la Station ornithologique par ce biais à cette adresse : info.vs@vogelwarte.ch
Photos : DR, tania langweiler, nouvel envol

Mélanie Fellay est la présidente de l’association Nouvel Envol et la fondatrice de son Centre de soins. Avec Aurélie Berthod, elles sont désormais coresponsables de l’unique station de soins aux oiseaux sauvages du Valais.
Situé aux Marécottes et partenaire du zoo, le Centre de soins accueille environ 600 individus par année. Ils sont blessés, malades ou trop jeunes pour survivre seuls dans la nature. L’association a deux missions principales : soigner, réadapter et rendre à la nature ces oiseaux, ainsi que sensibiliser le public. Les blessures sont en effet la plupart du temps liées à l’activité humaine et peuvent parfois être évitées.
En moyenne, cinquante personnes sont actives au sein de l’association durant l’année. Certaines le sont sur le terrain avec les oiseaux, d’autres le sont au contact du public ou remplissent des tâches administratives. C’est pendant l’été que l’association a le plus besoin de bras. A la station de soins, le rythme s’intensifie pendant la belle saison. Des jeunes oiseaux et des migrateurs sont alors amenés en nombre. Des hirondelles et des martinets terminent d’ailleurs chaque année leur croissance à Nouvel Envol avant de s’envoler pour le Sud. Ces migrateurs, souvent tombés du nid, ont droit à une seconde chance.
Les bénévoles ont des profils et des parcours de vie très variés. Des jeunes dès 16 ans sont guidés par leur passion ou viennent dans le cadre d’un stage pour leurs études. Des actifs s’investissent lors de leurs jours de congé. Des retraités donnent volontiers un coup de main. Mélanie nous explique qu’ils ont tous attrapés le virus. Ils veulent donner du temps à une cause qui a du sens. L’expérience est enrichissante pour tout le monde.
Les « birdies », c’est le nom des bénévoles, témoignent régulièrement que, lorsqu’ils s’occupent des oiseaux, les tracas de la vie disparaissent et que cela leur fait beaucoup de bien. Quand Mélanie soigne ses pensionnaires ailés, c’est comme si elle entrait dans une bulle douce et que plus rien d’autre n’existait. Les oiseaux ressentent ce calme intérieur et le stress diminue aussi de leur côté.
Le Centre de soins fêtera cet automne ses 5 ans ! Pour continuer à remplir efficacement ses missions, Nouvel Envol est toujours à la recherche de bénévoles et de donateurs. Voici les conditions pour devenir bénévole : avoir 16 ans, être calme et respectueux du monde vivant y compris des collègues ! Un respect strict des règles est demandé car il s’agit d’un véritable hôpital pour les oiseaux. Nouvel Envol cherche aussi des personnes motivées pour effectuer des tâches plus créatives ou encore administratives.
Contact : benevolat@nouvelenvol.org
Faire un don ? –> www.nouvelenvol.org
* Le titre est repris du livre de la Genèse : Dieu les bénit par ces paroles : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez les mers, que les oiseaux se multiplient sur la terre. » (Gn 1, 22)
Parfait: souvenirs de Suisse
Parfait vit actuellement dans la maison mère des Spiritains à Paris. Il suit des cours de théologie chez les Jésuites. Il évoque les souvenirs de son séjour en Suisse.
Quête de sens. Esotérisme: l’envers du décor *
Le surnaturel fascine. La magie, le monde parallèle caché, l’intuitif, l’irrationnel, sont cultivés comme des possibilités d’élargissement de la conscience, par un contact avec l’invisible. Dans nos sociétés dites rationnelles qui ont évacué la foi chrétienne, l’ésotérisme, l’astrologie, la divination, la voyance, le chamanisme, le secret des guérisseurs… répandent allégrement leur soufre.
Un nouveau provincial, un nouveau curé
Depuis le 2 octobre dernier, le Père Innocent Baba Abagoami occupe officiellement sa nouvelle fonction de provincial de la congrégation des spiritains de Suisse, à Fribourg. Le Père Patrice Gasser, qui a occupé cette place pendant trois ans, est désormais curé du secteur Haut-Lac.
De beaux restes
Par Nicolas Maury
Photo : Jean-Claude Gadmer
Au départ, il y a un vide à combler parce qu’un corps disparait. Guère étonnant dès lors que chaque élément qui en rappelle l’existence physique prenne une place capitale parmi les premiers disciples.
Et puis, à partir du IVe siècle et le voyage de la mère de Constantin en Terre Sainte, ce fut la prolifération. D’une liste innombrable de reliques, je retiens je ne sais combien de prépuces du Christ, les cadeaux que lui ont faits les rois mages, ses dents de lait et des fragments de la croix assez nombreux pour en faire une forêt ! Plus fort que la multiplication des pains !
Les reliques n’existent pas que chez les chrétiens. L’Islam a les siennes (on a volé le poil de la barbe de Mahomet), le bouddhisme aussi (Siddharta ne devait pas avoir un très bon dentiste).
Quel rôle accorder au culte des reliques : pensée magique archaïque ou ligne directe avec le divin ? Celle qui en parle le mieux, c’est « M », interprétée par Judi Dench, alors qu’elle s’adresse à 007 dans Goldeneye : « M. Bond, vous êtes un dinosaure sexiste et misogyne, une relique de la Guerre Froide. » N’empêche ! A la fin, c’est vers lui qu’elle se tourne pour sauver le monde.
Histoires du dedans: une méditation guidée
Le hasard d’une recherche sur internet m’a amenée sur le site de la « Maison bleu ciel », un centre spirituel à Genève. J’y ai découvert Les histoires du dedans : une série de méditations guidées à partir des Evangiles. Cette manière d’aborder le texte m’a vraiment plu. Je vous partage ici les éclairages du pasteur Nils Phildius qui anime ces méditations.
Les reliques
Les reliques posent de nombreuses questions. Certains n’y croient pas du tout, mettant notamment en cause leur authenticité, alors que d’autres parcourent des kilomètres pour pouvoir en vénérer. Au-delà de la découverte des beaux reliquaires de Suisse, nous pouvons nous demander ce que sont les reliques et si elles sont réellement nécessaires à notre foi.

Par Amandine Beffa
Photos : Jean-Claude Gadmer, cath.ch/Pierre Pistoletti, DR
Samedi 6 mai 2023, le monde a les yeux tournés sur Londres. La croix de couronnement qui accompagne la procession du roi Charles III contient des fragments de la Vraie Croix offerts par le Pape. Le saint chrême utilisé pour l’onction vient de Jérusalem. L’huile a été pressée à partir des arbres du Jardin des Oliviers, puis bénie dans l’église du Saint-Sépulcre. La fiole est une réplique de celle qui aurait été offerte par la Vierge Marie à saint Thomas Becket.
Ces informations, qui peuvent sembler banales au lecteur non averti, nous parlent en réalité de reliques. Dans l’histoire, celles-ci ont souvent joué un rôle important dans les couronnements et les événements diplomatiques.
Imiter le sacrifice du Christ
La Lettre sur la Passion de Polycarpe (IIe siècle) est la première mention historique de la pratique de rassembler les restes d’un martyr en un endroit où l’on pourra venir célébrer l’anniversaire de sa mort. Le Dies Natalis – la mort étant comprise comme la naissance à la vie éternelle – devient l’occasion de prières et de banquets funéraires anticipant le banquet céleste. Progressivement, on célèbre l’Eucharistie pour rappeler que les martyrs ont imité le sacrifice du Christ. Par sa mort, le martyr est identifié au Christ. Le tombeau des martyrs est un lieu de médiation entre ciel et terre.
Ainsi que l’exprime saint Basile de Césarée, « celui qui touche les os d’un martyr participe à la sainteté et à la grâce qui y résident ».
Si dans un premier temps, la dévotion ne se concentre que sur les martyrs, elle s’ouvre dès le IVe siècle aux chrétiens non martyrs dont la vie est considérée comme exemplaire.
Une force secrète
Saint Jean Chrysostome écrit : « Voulez-vous goûter d’inexprimables délices, venez au tombeau des martyrs, prosternez-vous humblement devant leurs sacrés ossements, baisez dévotement la châsse qui les renferme […] vous ressentirez les effets de leur puissante intercession auprès de Dieu […] après la puissance de la parole, les tombeaux des saints sont ce qu’il y a de plus propre à nous exciter à l’imitation de leurs vertus. Lorsqu’on s’en approche, on se sent saisi d’une force secrète. La vue de la châsse fait impression sur le cœur, on est ému comme si celui qui est là étendu, intercédait pour nous en notre présence. Pénétré d’une joie mystérieuse, on se retire, changé en un autre homme. C’est pour cette raison que Dieu nous a laissé les restes des saints. » (Lib. cont. gent.)
Au Moyen Age, les reliques marquent le prestige d’un lieu. Toute abbaye ou église qui se respecte possède des reliques.
C’est l’espoir d’un miracle qui met en route les foules. La démarche peut être individuelle : besoin de guérison, désir d’enfant, peur du démon ou de malheurs divers. Il arrive aussi que la demande soit collective : épidémie, protection contre une invasion ou besoin d’une victoire militaire, influence sur la météo pour les récoltes…
Certitudes secouées
Si nous avons peut-être l’impression de plus maîtriser notre environnement et de moins avoir besoin de miracles, la pandémie de Coronavirus a quelque peu secoué nos certitudes. Ainsi, au printemps 2020, l’évêque de Limoges a proposé une ostension extraordinaire des reliques de saint Martial. En effet, en 944, alors qu’une épidémie dévastatrice faisait de nombreuses victimes dans le Limousin, les reliques du saint avaient permis d’y mettre un terme.
L’afflux de nombreux pèlerins implique de gérer des foules dans des églises qui n’ont pas été conçues à cet effet. Les sanctuaires sont rebâtis et les déambulatoires sont développés pour permettre la circulation autour des reliques qui étaient alors déposées dans le chœur.
Les pèlerinages sont de grandes sources de revenus. Plus la relique est prestigieuse, plus elle attire les foules et plus les gains sont nombreux.
Les conséquences sont malheureusement évidentes : dès le Haut Moyen Age, on observe le développement d’un commerce dans le but de répondre aux besoins. Ainsi que le formule Françoise Biotti-Mache, les reliques sont indispensables, « pour la plus grande gloire de Dieu et pour leur prestige personnel ». (Biotti-Mache, p. 126)
Reliques improbables
Nous avons la trace de reliques improbables comme la brindille du buisson ardent, la nappe des noces de Cana ou les pantoufles de saint Joseph (Biotti-Mache, p. 128). Il y a aujourd’hui assez de « reliques de la croix du Christ » pour en former plusieurs…
Au XVIe siècle, les catacombes sont redécouvertes à Rome. On considère alors que si un corps est dans les catacombes et qu’il y a un « m » à côté, il s’agit d’un martyr. Ces corps sont parfois ramenés en Suisse de manière plus ou moins légale par les Gardes suisses. Certains couvents, comme celui de Montorge, dans le canton de Fribourg, sont spécialisés dans la préparation des corps.
Se pose alors la délicate question de l’authenticité. Dans le cas des saints et bienheureux décédés récemment, tout repose sur le certificat délivré par le postulateur de la cause. Mais, dans les cas plus anciens…
Nous pouvons dater les reliques, mais dans bien des cas, il nous est impossible d’en attester l’authenticité. Ainsi, nous pouvons certifier que les corps prélevés dans les catacombes au XVIe siècle sont bien ceux de personnes ayant vécu au temps des persécutions. Mais il nous est impossible de dire s’il s’agit de chrétiens (des juifs et des païens étaient aussi ensevelis dans les catacombes) et de martyrs.
Nous laisser toucher
Qu’est-ce à dire ? Faut-il renoncer totalement aux reliques ? Lorsque j’étais guide à Notre-Dame de Paris et que je présentais le reliquaire de la Couronne d’épines aux visiteurs, je leur expliquais que nous avons des récits qui nous permettent de suivre la trace de la Couronne d’épines dès le Ve siècle. Que nous n’avons certes aucune assurance sur ce qui s’est passé entre la Passion et le Ve siècle. Mais que nous savons que depuis, des générations de croyants ont prié et confié ce qui les habitait. Si au-delà d’un certain stade, reconnaître l’authenticité d’une relique est du domaine de la foi, nous pouvons nous laisser toucher par ce qu’elles ont suscité.
Panorama des reliques en Suisse romande
Entièrement restaurée en 2021, la châsse de saint Maurice date de plus de 800 ans et est un extraordinaire travail d’orfèvrerie. Le culte des reliques du saint a récemment été inscrit sur la liste des traditions vivantes de Suisse.
Les reliques de saint Ursanne sont conservées dans un sarcophage qui aurait été ouvert pour la dernière fois en 1507. Seule une de ses côtes aurait été prélevée. Elle est conservée dans un buste reliquaire en argent datant du XVIe siècle.
A Siviriez, le reliquaire de sainte Marguerite Bays est beaucoup plus récent. Il est l’œuvre de Jean-Pierre Demierre et a demandé deux ans de travail.
Longtemps conservées dans un gisant au collège Saint-Michel de Fribourg, les reliques de saint Pierre Canisius ont été translatées à la cathédrale de la ville en 2021.

Bibliographie
Biotti-Mache, F. (2007). Aperçu sur les reliques chrétiennes. Etudes sur la mort, 131, 115-132.
https://doi.org/10.3917/eslm.131.0115
Briel, P. (2003, novembre 11). Quand les reliques mènent au-delà du visible. Le Temps.
Gy, P.-M. Reliques. in Lacoste, J. (2007). Dictionnaire critique de théologie. (1202-1203) Presses Universitaires de France – PUF.
Dicastero delle cause dei Santi, Les reliques dans l’Eglise : authenticité et conservation, Rome 2017.
Diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg. (2013) Chancellerie épiscopale, Directives concernant les reliques et les reliquaires, Fribourg.
Une fête pleine de joie

Par Pascal Tornay | Photos : Marion Perraudin
C’est une superbe journée d’été qui a été l’écrin, le 3 septembre dernier, de la joyeuse fête paroissiale organisée par le Conseil de communauté Ville-Bourg. Vous avez été nombreux, dès le matin, à venir déguster des tartines et du café. Beaucoup font mémoire du temps lumineux du témoignage des jeunes des JMJ animé par le groupe Essen’ciel. La journée s’est poursuivie, l’église comble par l’eucharistie au cœur de laquelle le chanoine Gilles Roduit a installé notre nouveau curé Simon ! Merci à toutes celles et à tous ceux qui ont déployé leurs talents pour que la journée soit aussi belle et notamment les bénévoles et les jeunes de la paroisses, les personnes qui nous ont régalés, le groupe folklorique portugais, le clown Gabidou et l’accordéoniste Léon Sarrasin.
Les tartines multicolores qui mettent du cœur au ventre dès le matin. Le groupe Essen’ciel qui a enjoué l’assemblée. Aurélie Darbellay, responsable des servant-es de messe a témoigné, avec d’autres jeunes, de ce qu’elle avait vécu aux JMJ de Lisbonne. La procession d’entrée emmenée par la Bonne Nouvelle portée haut ! Marcel Comby remettant les clés de l’église à Simon, nouveau curé. Le parvis rempli de convives. Le groupe folklorique portugais C.C.P.R. invite à la danse ! Le clown Gabidou emmène son public dans l’aventure actualisée de saint Bernard. L’accordéoniste bovernion Léon Sarrasin égaye la fin de cette belle journée. Le chœur des Familles entourant l’eucharistie.