Un engagement multifacettes

Des jeunes de divers cantons romands profitent de cet espace de liberté pour évoquer un sujet qui les intéresse.Rencontre avec Killian Bianchi, jeune Sédunois de 24 ans, passionné et engagé.

ENTRETIEN: JOËLLE CARRON
PHOTO: DR

Killian, tu es le premier jeune à être devenu JB (Jeune Bénévole en Eglise), lors du lancement de ce label diocésain, il y a quatre ans. La première volée « JB 3 » (dès 18 ans), dont tu fais partie, se termine bientôt. Tu encouragerais d’autres jeunes à s’y lancer ?
L’aventure JB, c’est extraordinaire ! On y grandit, on apprend. Les JB, c’est valoriser ses compétences, les découvrir et les développer ; mais aussi approfondir sa foi grâce à la Bible et à la théologie. Cette expérience unique a changé ma vie.

Etre chrétien, en tant que jeune, on doit l’assumer, comme un petit coming out. Et en même temps, c’est tellement beau ! On peut faire comprendre la Parole de Dieu de mille et une manières, une bonne nouvelle dans ce qu’on fait.

J’aimerais continuer. Coacher des JB 2 (dès 16 ans). Me mettre au service de l’autre et continuer mes engagements JB sur ma paroisse Saint-Guérin (Sion).

Depuis novembre 2020, tu es aussi conseiller général de la Ville de Sion.
Mon engagement politique est complémentaire à ma foi. Il vient de mes tripes et met en jeu des valeurs importantes pour moi : l’intégration, la solidarité, l’égalité, la défense des droits des minorités. J’ai commencé par m’engager comme membre du comité des Jeunesses socialistes du Valais romand, puis suis devenu vice-président du PS sédunois. Ma présence au Conseil général me permet de représenter la population et de porter la voix de ceux qu’on écoute peu.

Tu es responsable des finances de La Maisonnée, une structure qui accueille des femmes et des enfants en difficultés financières, psychiques et/ou sociales. Quel rapport avec ta foi ?
L’association La Maisonnée est d’identité ecclésiale, même si nous accueillons des femmes de toutes origines et convictions. Notre appel de chrétien est de nous mettre au service de l’autre, de manière très concrète ; ainsi nous offrons à ces mamans et enfants sécurité, logement et accompagnement. L’intuition de La Maisonnée est née au festival Theomania… Si ce n’est pas ça la grâce de Dieu ! Depuis sa création, Il est avec nous à chaque étape de la maison, chaque fois que nous avons osé espérer. Et notamment en termes de financement ! Il nous donne aussi toujours la force, la motivation de continuer.

Tes lieux, tes espaces de ressourcement ?
Les gens… Et le chant. Je suis passionné de musique. La reprise prochaine des répétitions du Chœur des Jeunes est une joie énorme, avec des jeunes magnifiques.

Le message de Killian :
« La joie vient du don », une phrase de Mère Teresa !

Homélie de l’abbé Marc Donzé aux obsèques de l’abbé André Dettwiler

Décédé en décembre, l’abbé André Dettwiler était un prêtre retraité apprécié dans notre paroisse. Nous publions ci-contre de larges extraits de l’homélie prononcée lors de la célébration des funérailles par son ami l’abbé Marc Donzé. Ils avaient fréquenté ensemble le séminaire.
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Découvrons notre église paroissiale

L’Essentiel vous proposera ces prochains mois une rubrique « Découverte ». En effet, tant d’entre nous entrent et sortent de l’église de Martigny mais combien en connaissent les secrets ? L’édifice est pourvu depuis deux ans de bornes qui ponctuent un circuit de visite audio-vidéo automatisé, simple et ludique dont notre curé Jean-Pascal est l’acteur. Vous retrouverez ces bornes de présentation thématique contre les piliers de l’église.

Par Fabienne Seydoux, adapté par Marcel Comby | Photos: DR

Lorsque nous entrons dans l’église paroissiale de Martigny construite à la fin du XVIIe siècle (1678-1680) en style toscan, notre regard se porte en premier sur le Christ en Croix. Alors que sur le maître-autel, on a, dans le tableau central, Jésus avant sa naissance, dans le ventre de sa mère et qu’on le voit, sur le haut, devenu enfant bénissant le monde, nous le trouvons ici, dans l’arc de la voûte, à la maturité de sa vie, à l’heure où il a fait l’offrande de sa vie pour le salut du monde.

En fait, comme chacun sait, ce n’est que tout récemment que cette splendide sculpture du crucifié, qui date du XVe siècle, a été installée ici ! C’est pourtant bien là qu’elle avait été posée à l’origine, lors de la construction de l’église. Pour des raisons inconnues, elle a été déposée en 1862 lors d’une restauration. Le crucifix a même longtemps quitté l’église pour séjourner un temps dans un musée à Sion, passé par l’église de Charrat, avant de revenir à Martigny. Mais on lui trouvait difficilement une bonne place. On a essayé de le mettre contre le clocher, puis, lors de la grande rénovation de 1993, au fond de l’église. La dernière rénovation de 2020 a permis de le remettre enfin à sa place d’origine, après 340 ans d’une étonnante pérégrination. 

La plus ancienne œuvre d’art présente dans cette église, c’est justement ce splendide crucifix. Il nous faut en effet revenir plus de 500 ans en arrière. Le 30 septembre 1495, Jean Boular de Vevey, artisan sculpteur de renom, signe la quittance pour le crucifix de Martigny. On est à l’époque gothique et le Christ y est figuré grandeur nature, avec une taille de 180 cm. Les traces de la flagellation sont bien visibles. Il faut dire qu’à l’époque l’Europe est marquée par la grande peste qui fait des ravages énormes. Le Christ y est représenté, avec un réalisme émouvant, un peu comme ces malades de la peste, avec des plaies au cœur, sur les bras, des ficelles colorées évoquant le sang qu’il a versé par amour. Saint Pierre s’exclamera : « C’étaient nos péchés qu’il portait sur le bois. » (1P 2, 24) Le crucifix rappelle la mort du Christ, mais sa position plongeante, juste au-dessus de l’actuel autel de célébration, conçu en 1993 dans un style résolument contemporain, par les architectes Chabbey et Boillat, renvoie spatialement au mystère de sa Résurrection. En effet, sur la table de l’autel, invisible, ressuscité, mystérieusement présent, il se donne désormais, à chaque célébration de l’Eucharistie, comme le « Pain de vie éternelle » au Peuple de Dieu qui s’est rassemblé pour faire mémoire de sa mort et de sa résurrection.

C’est un Christ qui nous invite à sortir de l’église et à agir pour lui. Au pauvre qui rentre dans l’église, il lui dit : tu es comme moi je te comprends, je vis ce que tu vis je viens t’encourager à avancer. 

Il y a quelque chose de splendide et ce Christ qui a 500 ans devient une actualité. Il n’est pas là pour faire un discours. Il est là pour être vu, pour dire : « Je t’aime, laisse-toi toucher par ma tendresse. »

Nous vous encourageons à prendre le temps de visiter notre Eglise paroissiale et à consulter les huit bornes de présentation qui vous aideront à mieux comprendre les œuvres d’art suivantes : le maître-autel, le crucifix, le baptistère, la chaire, les confessionnaux, la visite virtuelle du sous-sol archéologique, le clocher, l’orgue historique « Maerklin ». 
BONNE VISITE.

L’année des grands travaux paroissiaux

La dernière assemblée paroissiale, tenue le 7 décembre à Estavayer, a été pour le moins particulière. Outre l’adoption du budget de fonctionnement pour 2023, l’assemblée a surtout avalisé et, fait rare, à l’unanimité, des crédits d’investissement pour près de 2 millions de francs pour conduire sept chantiers. Du coup, 2023 sera l’année des grands travaux paroissiaux !
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Le chœur mixte d’Estavayer a choisi son nouveau chef

Lorsqu’un chœur doit choisir celui ou celle qui succédera à son chef en place depuis 30 ans, ce n’est pas tâche aisée ! Le chœur mixte d’Estavayer a dû se livrer à cet exercice en décembre dernier. Il a choisi un chef chevronné, Jean-Louis Raemy, pour succéder à Jean-Pierre Chollet, qui se retirera l’été prochain.
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Une proposition…

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTO : URBAN-EVENTS

… de jeu de piste pour se faire mousser

«Le Professeur a découvert parmi les nombreux documents jaunis appartenant à son grand-père des textes énigmatiques de la légendaire Chope d’or aux pouvoirs magiques. Celle-ci serait introuvable depuis des centaines d’années. Aujourd’hui, pour seule trace de son existence, le journal du Professeur qui vous guidera dans votre quête».

Ce rallye composé d’énigmes autour de la bière vous emmènera à la découverte des secrets et histoires insolites de la vieille ville de Genève tout en dégustant des bières à l’aveugle !

Tous les samedis jusqu’au 20 mai 2023 au tarif de Fr. 40.– et à partir de 16 ans.

Plus d’informations et réservations sur https://www.urban-events.ch/rueeverslorge

… de samedi givré !

«Il est temps de revêtir votre imper d’espion pour pouvoir résoudre les énigmes et trouver le code pour désamorcer l’arme du Professeur Givré». Ce jeu de piste pour les enfants de 5 à 13 ans les emmènera au travers de la ville de Genève pour récolter des indices afin de sauver la ville… avant qu’il ne soit trop tard. A la clef: de délicieuses glaces artisanales conçues par des glaciers locaux.

Tous les samedis jusqu’au 29 avril 2023 au tarif de Fr. 12.– pour les enfants de 5 à 13 ans.

Plus d’informations sur les dates et pour les réservations sur:

https://www.urban-events.ch/cag-geneve

La vie est mouvement

PAR L’ABBÉ DANIEL REYNARD
PHOTO: RAPHAEL DELALOYE

La vie est mouvement, rien n’est stable ou immobile, «panta rhei» disaient les grecs, ce qui signifie : toutes les choses coulent et passent.

Ne luttez pas contre ce mouvement, au contraire saisissez ce changement comme une chance.

Face aux irruptions de l’inattendu dans nos vies, deux émotions nous touchent, d’une part nous nous réjouissons de la nouveauté et d’autre part, nous ressentons une certaine crainte.

On peut se bloquer ou être parfaitement à l’aise, souple et prêt à recevoir le mouvement que provoque cette nouveauté.

Les esprits chagrins diront: «On sait ce qu’on a, on ne sait pas ce qu’on aura ! »

Au contraire:

Oser découvrir la richesse d’un avenir nouveau, différent de celui que nous avions imaginé…

Oser espérer que le neuf sera ou deviendra aussi bon, sinon meilleur que le vieux.

Oser abandonner ce que l’on connait pour découvrir que « ce qui vient » est différent mais pas forcément mauvais… même si ce qui vient n’est pas ce que nous attendions !

Pour cela, il faut entrer dans une dynamique de renouveau qui ne nous laisse pas continuer avec nos rêves passés… il faut abandonner nos rêves pour vivre la réalité… il faut abandonner la réalité rêvée pour vivre la réalité telle qu’elle se présente à nous…

En nous, Dieu nous offre le renouveau par son Esprit Saint, c’est cette certitude qui permet d’aller au-delà des apparents échecs vers un renouveau… comme le dit le prophète Esaïe 40, 31 : « Ceux qui se confient en l’Eternel renouvellent leur force. Ils prennent le vol comme l’aigle ; ils courent et ne se lassent point, ils marchent et ne se fatiguent point… »

JMJ 2023: au Portugal, Lisbonne

L’été prochain, auront lieu les Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) à Lisbonne (du 24 juillet au 8 août 2023). Le pape Francois s’y est inscrit en premier en novembre. Il attend les jeunes pour ce rassemblement international. Clémentine Délèze va y participer pour la première fois, tandis que Noémie Salgat a déjà vécu les JMJ de Cracovie. Elles nous partagent leurs motivations et leur projet.

PAR SANDRINE MAYORAZ | PHOTOS : DR

En été 2023, vous avez prévu de partir à Lisbonne pour les JMJ. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ?
Noémie : C’est un rassemblement de jeunes suite à l’appel du Pape. C’est une occasion de partir avec des centaines de Suisses, pour rencontrer des milliers (ou millions) d’autres jeunes du monde. En principe, cela se passe sur deux semaines : la première nous sommes accueillis par des familles dans un diocèse du pays et nous rencontrons les jeunes du lieu, nous faisons des activités dans leur région. La deuxième semaine, le Pape nous invite tous dans une même ville – cette année Lisbonne.

A Lisbonne, qu’est-ce que cette ville vous inspire ?
Clémentine : Je ne suis jamais partie au Portugal, je me réjouis de découvrir ce pays mais je pense que la destination a peu d’importance, j’y serais probablement allée de toute manière.

Et du coup, qu’est-ce qui vous motive à partir aux JMJ ?
C. :
Rencontrer de nouvelles personnes, faire des découvertes multiculturelles et aussi découvrir un nouveau pays !
N. : Depuis la fin des JMJ de Cracovie en 2016, j’attends les suivantes avec impatience ! Il faut dire que je n’ai pas pu participer aux dernières qui étaient à Panama en 2019. Avec le COVID, celles de Lisbonne ont été repoussées d’une année… Je crois que ce qui me motive le plus c’est de retrouver l’ambiance JMJ, la joie et les temps de prières si particuliers aux JMJ.

Peux-tu nous en dire plus sur l’ambiance des JMJ ?
N. :
A Cracovie, j’ai été marquée d’abord par le nombre de jeunes de Suisse et du monde entier qui sont croyants et qui sont venus aux JMJ ! Les moments de partages en petits groupes et les catéchèses (ça n’a pas l’air comme ça mais c’était vraiment bien) m’ont fait grandir dans la foi ! C’est unique de pouvoir vivre des célébrations avec des millions de jeunes : il y a des moments de chants et de joie incroyables et des moments de silence tout autant impressionnants.

Qu’est-ce que vous attendez de cette expérience ?
C. :
Des rencontres et du partage avec d’autres jeunes croyants ! Parfois, ma foi a tendance à passer au second plan dans ma vie, j’ai besoin de ces moments avec d’autres pour me donner un coup de « boost ». J’espère pouvoir approfondir ma foi et rapporter une foi forte pour m’accompagner dans mon quotidien.
N. : Je me réjouis surtout de rencontrer de nouvelles personnes de mon diocèse mais aussi des moments de partages sur la foi et des célébrations avec le Pape. J’espère que ces JMJ seront l’occasion d’un nouvel élan pour ma foi et pour les groupes de jeunes de mon diocèse.

Nous vous remercions pour votre enthousiasme et nous nous réjouissons d’entendre vos récits à votre retour de Lisbonne !

Pour les jeunes de 16 à 30 ans.
Les mineurs sont parrainés par un jeune adulte.

Formule classique : du 24 juillet au 8 août (env. Fr. 1’000.–)

Formule courte (en avion) : du 31 juillet au 6 août (env. Fr. 700.–)

Formule sans transport : du 31 juillet au 6 août (env. Fr. 450.–)

Le prix ne doit pas être un frein pour vivre cette expérience : des actions qui permettront de financer une partie du voyage, seront organisées collectivement avec les inscrits.

Variantes possibles avec l’ajout d’une semaine à Lourdes avant, ou une semaine avec les DJP après.

Dons bienvenus pour que les paroisses aident les jeunes à financer.

Contact pour nos secteurs : abbé Valentin Roduit 079 855 44 39

Renseignements supplémentaires : www.jmj.ch ou www.tasoulafoi.ch

Moins souvent mais plus ensemble

 

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTOS : CATHERINE ULRICH, SVIATOSLAV HORETSKYI

Ça y est, l’EP de La Seymaz a osé: de nouveaux horaires de messes pour l’UP. On a l’impression d’avoir jeté une bombe dans la placide région pastorale…

Mais il ne suffit pas de divaguer sur l’Evangile et sa radicalité, son appel à la conversion et son insistance sur la mission vers les autres, et ne rien changer aux habitudes (« ^ma messe dans mon église à mon horaire»)…

Notre évêque – oui, parce que ce changement intervient pour mettre en pratique les impulsions de notre berger ! – l’a dit et redit : « Si on veut chez nous une Eglise missionnaire, il est indispensable de montrer – en particulier le dimanche – de grandes communautés rassemblées pour des célébrations joyeuses. » (Lettre pastorale de 2015). La photo prise de la messe des familles à l’automne dernier à Chêne ne le démontre-t-il pas ?

A-t-il tort ? Ecrivez-le-lui ! A-t-il raison ? Démontrons-le et vivons, ad experimentum, ce petit déplacement géographique (de Presinge à Chêne, il n’y a que 9 kilomètres…) qui est avant tout intérieur. Car l’EP entend la colère, la déception et autres sentiments négatifs exprimés plus ou moins ouvertement, qui sont des symptômes – mais de quoi ? Notre évêque tente une réponse : « Dans une société où il est normal de faire des kilomètres pour aller faire ses courses, assister à une manifestation sportive ou culturelle, beaucoup semblent considérer comme normal de ne pas aller à l’église si la messe est célébrée dans le village voisin. […] Si recevoir Jésus-Christ ne vaut pas la peine d’un petit déplacement, c’est qu’il y a une crise de la foi. » (Lettre pastorale de 2013) De plus, tout cela est advenu lors de l’Avent qui est un temp de jachère, de désert, d’attente – et où des germes nouveaux poussent : l’Evangile ne peut pas nous mentir…

Et si ces changements ont conduit à de telles attitudes, alors on est vraiment en terre de mission : l’esprit d’Evangile peut y être (re)semé, afin de (re)donner sens à l’engagement de bénévoles et de salariés au nom du Christ, et convertir des réflexes de survivance muséale en un esprit de service de l’annonce de la Bonne Nouvelle…

Oui, plus que jamais, l’équipe pastorale va continuer d’accomplir sa mission : é-van-gé-li-ser. Selon le pape François, cela passe par des rencontres de tu à toi, et nécessite de s’enraciner dans la Parole de Dieu partagée, qui nous pousse vers nos malades, nos réfugiés, nos nouvelles familles arrivées dans le quartier, nos jeunes… Ce mouvement de sortie auquel nous exhorte le Pape depuis 10 ans qu’il est évêque de Rome !

L’Eglise est service, martèle François : comme notre confrère Sviatoslav, sa femme Justine et leurs ami.e.s de la communauté ukrainienne (cf. photo de droite) qui, semaine après semaine, collecte des biens, envoient des convois et reçoivent l’assurance que tout est bien arrivé… L’Eglise est service vers autrui.

L’eucharistie ne constitue pas l’Eglise (malgré ce que l’on entend dire souvent) ; preuve en est : lorsque l’horaire change, il n’y a plus personne ! Et c’était prévisible. Une question : quel que soit le nombre de messes célébrées ici ou là, qu’est-ce qui prime : faire partie d’une communauté coûte que coûte, ou satisfaire sa commodité personnelle qui prime sur sa pratique communautaire ? Ce n’est qu’une question… Mais l’évangélisation est à ses débuts sous nos latitudes…

 

 

 

Avec les mages,rentrons par un autre chemin !

PAR RÉMY DELALAY, CURÉ
PHOTOS : RÉMY DELALAY, VÉRONIQUE DENIS

Les mages sont des chercheurs infatigables et c’est la quête de la vérité qui les a rassemblés; c’est le désir de rencontrer Dieu qui les a projetés dans une grande aventure. Rien ne les a arrêtés: ni la disparition de l’étoile, ni l’humilité de Bethléem, ni la pauvreté de la Crèche. Heureux les hommes et les femmes qui aujourd’hui encore préfèrent continuer de chercher et d’espérer, d’aller toujours plus loin malgré tous les échecs et tous les obstacles de leur parcours. Ils ne sont pas loin de la lumière et l’étoile du Seigneur est avec eux, même s’ils ne la voient pas.

Les mages nous révèlent ainsi que tous les hommes peuvent accéder à la foi au travers des signes qu’ils reçoivent de Dieu. Il faut bien sûr les vérifier, mais il faut surtout en tirer les conséquences et agir en fonction des appels de Dieu. Comme eux, nous devons nous mettre en route quand Dieu nous fait signe. Le silence de Dieu est bien trop souvent issu du bavardage des hommes, de notre manie de toujours parler, de tout expliquer, de tout définir, de tout réglementer. On comprendrait mieux ce que Dieu essaie de nous dire avec patience, si on savait observer amoureusement les signes qu’il nous donne. Mais heureusement, Dieu sait attendre que l’homme se taise pour l’écouter et pouvoir enfin l’entendre, et c’est alors qu’il se manifeste distinctement.

Avec les mages, il nous faut refuser l’immobilité et l’oisiveté. La foi nous met en route vers les autres d’ici et la prière est un chemin vers les autres d’ailleurs. Le chrétien est ainsi un être mobile, généralement, à la mobilité douce et son frein à main n’est jamais enclenché. Alors, avec les mages, il nous faut souvent rentrer par un autre chemin. Il nous faut changer notre regard sur nous-mêmes et sur nos proches, changer de comportements envers telle personne, quitter notre canapé afin de rejoindre d’autres mages, de se mettre en route et enfin devenir Eglise.

Un plaidoyer pour la justice et la paix

La délégation des Dominicans for Justice and Peace [Dominicains pour la justice et la paix] auprès de l’ONU recherche des solutions pacifiques aux conflits, en s’attaquant aux causes profondes des défis contemporains, en travaillant pour changer les structures qui perpétuent l’injustice et portent atteinte à la dignité des enfants de Dieu, et en rendant justice aux personnes dont les droits ont été violés.

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTO : UNOP

Dominicans for Justice and Peace (Ordre des Prêcheurs) a été créé en 1998 par la Commission Internationale Dominicaine pour Justice et Paix et approuvée par le Conseil Général de l’Ordre en tant que Délégation Permanente de l’Ordre auprès des Nations unies (ONU). Cette délégation, basée à Genève, a obtenu un statut consultatif auprès du Conseil économique et social de l’ONU (ECOSOC) en 2002.

La délégation se consacre en premier lieu à la promotion de la justice et de la paix dans le monde. Elle est présente dans plus de cent-vingt pays où les Dominicains s’impliquent dans de nombreux domaines liés à la justice et à la paix, tels que l’accaparement des terres, la pollution par les entreprises, les droits des indigènes, les enfants des rues, les réfugiés, les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays, la corruption, la prostitution, le trafic d’êtres humains, l’autonomisation des femmes, la démilitarisation, les questions environnementales et le développement durable. Les questions qui occupent les populations sont bien souvent en opposition avec les intérêts des gouvernements en place et ne peuvent être traitées efficacement que sur la scène internationale. La délégation est donc chargée de mettre en relation les partenaires locaux avec les décideurs sur la scène mondiale tout en défendant les intérêts des populations locales. La délégation joue un rôle unique aux Nations unies en veillant à ce que ces luttes locales restent au premier plan du discours mondial.

Grâce à son bureau de Genève et à ses représentations à Vienne et à Nairobi, Dominicans for Justice and Peace occupe un rôle actif au sein de divers organes des Nations Unies. La délégation a choisi de situer son bureau principal à Genève, cette ville étant à bien des égards encore l’épicentre des droits de l’homme et des affaires humanitaires dans le monde. Avec un bureau situé à deux pas de plusieurs bureaux de l’ONU, tels que le Haut-Commissariat aux droits de l’homme et le Haut-Commissariat aux réfugiés, la délégation est au cœur des débats et des négociations internationales sur les grandes questions contemporaines. L’antenne de Vienne travaille principalement avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), et plus particulièrement avec la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale (CCPCJ). La délégation se concentre sur un certain nombre de questions transversales telles que la traite des êtres humains, la réforme des prisons, la criminalité forestière et l’éducation à la justice. Quant au bureau de Nairobi, spécialisé dans les questions environnementales, il a obtenu le statut d’observateur à l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement (AUE) du Programme des Nations unies pour l’Environnement (PNUE), ce qui lui permet d’avoir une présence active dans les différentes sessions de l’AUE et de ses organes subsidiaires.

 

Le religieux qui parlait à l’oreille de l’ONU

Cette nouvelle série tentera de présenter quelques faith-based organisations (FBO) – organisations confessionnelles – actives à l’ONU. En effet, sur les quelque 4000 entités regroupées dans le Conseil économique et social des Nations unies (ECOSOC), l’ONU reconnaît formellement près de 400 de ces FBO qui ont approuvé ses valeurs fondamentales. De nombreux acteurs non étatiques, relevant du domaine de la justice et des droits humains, ont acquis une influence notoire à l’ONU pour les politiques de développement, que ce soit sur les sites new-yorkais ou genevois. Les FBO deviennent dès lors des interlocuteurs spécialisés, écoutés et actifs sur le terrain de la prévention ou de l’action humanitaire. De plus, compte tenu de leur expertise dans le domaine religieux, ils sont également écoutés par les gouvernements hautement préoccupés par la menace terroriste. En outre, l’Organisation de la Conférence Islamique et le Conseil Œcuménique des Eglises ont le statut d’observateur permanent à l’assemblée générale des Nations Unies. Le Vatican, quant à lui, a un statut à part d’Etat non membre.

La mobilité est en marche

TEXTE ET PHOTO PAR PIERRE MOSER

La contorsion habituelle entre les principes des institutions et la réalité des faits est également présente dans nos «esprits de clocher». Je ne veux pas souligner ce que ce terme a de péjoratif, mais réfléchir à notre mobilité à tous, paroissiens, citoyens, voisins.

Eh oui, Saint-Joseph est la deuxième église en termes de passage, derrière la basilique Notre-Dame. Mais qui sont donc ces visiteur.euse.s ? Difficile de dessiner un profil précis autour de ces passant.e.s. Des origines aussi variées que Genève compte de nationalités : latinos, asiatiques, locaux, etc. Quant aux âges, il est étonnant de découvrir une certaine jeunesse qui n’est pas forcément présente lors de nos cérémonies : jeunes mamans, quadras dynamiques sont aussi des fidèles de passage.

Avec eux, la mobilité a fait son entrée dans la paroisse. Une grande majorité de ces visiteurs occasionnels travaillent dans le quartier, tout en habitant à l’autre bout du canton, voire plus loin. L’église proche de leur travail est donc également un lieu de recueillement qu’ils vont favoriser, utiliser. Aussi bien pour y déposer des peines que pour dire merci. Une nouvelle périphérie à laquelle nous n’avons pas encore pensé. Ces chrétiens qui ont fait de cette église leur paroisse de « travail » méritent également notre considération. Vous vous souvenez ? La parabole de la brebis égarée, de la perle perdue, de la pièce d’argent égarée… A chaque brebis, à chaque pièce d’argent est accordée la plus grande attention (cf. Lc 15).

Ce qui pose une nouvelle question : faut-il lier la présence d’un curé à l’ouverture d’une église ou vice-versa ? Certes toutes nos églises ne sont pas situées hors zone de passage. Mais qu’en est-il du statut de Notre-Dame de Cornavin, de Saint-Joseph et de quelques autres ? Faudra-il les réduire au silence lorsque l’absence de prêtres se fera encore plus douloureuse ? Sinon comment gérer et par qui le bâtiment, son équipement liturgique, ses facilités (chauffage, éclairage, etc.) ? Deviendront-elles des discothèques comme l’a déjà laissé entendre une fameuse campagne publicitaire ?

Toutes ces questions nécessitent une réflexion que nous avons entamée déjà aujourd’hui… Gouverner, c’est également prévoir, pour s’en donner les moyens. UP sans curé, mais avec un seul conseil, professionnels ou bénévoles, tout cela fait partie d’un « comment » dont nous aurons bientôt besoin.

Etrangers et de passage

PAR DAVID CAJEUX, SÉMINARISTE
PHOTO: PHILIPE D’ANDRÈS

Nous nous déplaçons beaucoup plus qu’autrefois, que ce soit pour le travail, les loisirs ou simplement pour faire les courses. C’est aussi vrai en ce qui concerne la pratique dominicale, particulièrement pour la nouvelle génération qui, bien consciente de ramer à contre-courant de l’esprit du monde en s’ancrant dans le Christ, a un besoin vital d’être correctement nourrie et fortifiée par une liturgie belle et soignée, quitte à faire des kilomètres pour cela. Un croyant qui cherche à vivre pleinement sa foi se trouvera en difficulté, et souvent bien seul de sa génération, pour trouver des réponses dans sa paroisse de domicile. « Un chrétien isolé est un chrétien en danger » alertait le pape François. Qu’il est facile pour un jeune de se laisser engloutir dans cette société liquide avant de trouver le Rocher solide sur lequel se construire ! Dieu merci, il existe moult initiatives, évènements et autres associations de fidèles qui conduisent sûrement au Christ et à son imitation.

Pour ma part, c’est la Garde Suisse au service du pape François qui m’a fait découvrir l’Eglise et c’est le mouvement des Scouts d’Europe qui m’a aidé à répondre à l’appel universel à la sainteté ! Le Salut des âmes doit demeurer la priorité absolue de tous les catholiques, prêtres et laïcs, au-delà de tout esprit de clocher. Ceux qui auront pu ainsi bâtir leur vie sur le Roc seront d’autant plus de témoins et de ressources précieuses pour leur paroisse respective.

S’il est urgent d’avoir une vision commune plus large que celle de son clocher, il est tout autant nécessaire de ne pas devenir une sorte de fin gourmet paroissial en constante recherche de l’église qui correspondra le mieux à ses affinités propres. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que les paroisses sont fondées sur une unité de lieu et non d’affinités, et de ce fait rassemblent des gens de milieux et de mentalités fort différents pour former un tout aussi divers et varié que les membres composant le corps humain dont le Christ est la tête.

Alors que nous soyons fidèles à notre paroisse ou que nous fassions des kilomètres pour trouver celle qui nous aidera davantage à vivre en enfant de Dieu, souvenons-nous que nous sommes tous des pèlerins, des étrangers de passage, en marche vers Jésus-Christ notre Seigneur. Et c’est bien ce que le mot « paroisse » signifie ! Alors bon cheminement vers, sur et avec Le Chemin, Jésus-Christ, et bonne année pleine de bénédictions !

Catéchumènes 2022

TEXTE ET PHOTO PAR THIERRY SCHELLING

Aujourd’hui encore, de jeunes adultes cheminent en recherche du Christ, de sens, d’une parole, d’un défi intellectuel et spirituel. Et approchent un prêtre, une collègue, un ou une catéchiste pour demander baptême, communion et / ou confirmation. On les appelle des catéchumènes.

A St-Jo’, ils se prénomment Anabella, Malin, Véronique, Pierrick, Rémy, Manuel et Emile. Courant 2022-2023, je les accompagne, ils se sont rencontré.e.s et ont échangé sur leurs vies. Au programme : un samedi matin d’octobre, lors d’une réunion en petit comité dans ma cuisine, la question « Eglise » leur a été posée, et, voici, pêle-mêle, les mots qui leur viennent à l’esprit : Recueillement, méditation, recentrement, beauté, patrimoine, bien commun, évocation, sérénité, musique, chant, prière, communauté, message, Christ…

En novembre, une balade dans la Genève œcuménique leur a été proposée. En décembre, rencontre avec une adulte récemment baptisée-communiée-confirmée, Anne-Lise.

Cheminer dans la foi aujourd’hui quand on est un « jeune cadre dynamique » consiste à prendre du temps pour soi, et oser la rencontre d’inconnu.e.s… dans le fond pas si différent.e.s. A St-Jo’, on adapte les rencontres à leur rythme de vie, et on combine « temps personnels » avec « temps en groupe », réflexions intellectuelles et partages plus intimes, découvertes in situ ou balade en ville… et ils et elles choisissent de venir à une messe, à la messe, à des messes. Leur lecture personnelle d’un Evangile en entier les met en route dès le début sur des sentiers variés. Mais toujours main dans la main avec Celui qui les appelle. Et puis il y a la (re)découverte du service gratuit, la diaconie : pousser les lits à l’hôpital ou donner un coup de main pour une activité paroissiale, selon agenda.

Priez pour elles, pour eux, que vous rencontrez, peut-être, lors de leur baptême, confirmation ou première des communions à St-Jo’…

INFO : on peut recevoir baptême, première communion et confirmation à tout âge, et surtout par conviction. Aujourd’hui, le Christ se choisit, Lui qui nous a déjà choisi.e.s. ! Si intéressé.e, contactez-moi !

« Aimer c’est déjà faire l’expérience de Dieu »

La personnalité solaire de la « pasteure youtubeuse » Carolina Costa ne passe pas inaperçue. Auteure, comédienne et théologienne progressiste, elle a gagné plusieurs prix pour la websérie « Ma femme est pasteure » et est bien décidée à faire découvrir l’Amour inconditionnel transmis par Jésus-Christ.

PAR MYRIAM BETTENS
PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER

Avec une maman luthérienne et un papa catholique, comment êtes-vous tombée dans la marmite réformée ?
(Rires) Lorsque je suis arrivée en Suisse, j’allais à l’église luthérienne danoise avec ma mère. Nous habitions juste à côté de la paroisse réformée et ma mère m’a inscrite au catéchisme là-bas, où tous mes copains allaient déjà. J’ai mon vécu paroissial dans l’Eglise réformée et c’est aussi dans cette Eglise que ma passion pour Jésus et les Evangiles s’est déclenchée. Grâce à mes attaches familiales avec les autres Eglises, je me sens chrétienne avant tout et adepte de la voie du Christ par-dessus tout !

Un voyage au Tibet a changé votre manière de comprendre la foi au sein du christianisme. De quelle manière ?
Avant ce voyage, je venais de vivre un grand chagrin d’amour et une agression sexuelle… Je suis partie au Tibet pour me sauver. C’était le voyage du désespoir. Là-bas, la spiritualité imprègne tout le quotidien et j’ai eu cette puissante sensation que Dieu existait. C’était même une évidence. A mon retour, j’ai pensé que la voie était peut-être dans le bouddhisme. C’est un livre du Dalaï-lama qui m’a fait comprendre que tout se trouvait déjà dans ma propre tradition.

Vous êtes auteure de plusieurs livres, dont un récent. Principale protagoniste dans une websérie, animatrice d’une chaîne YouTube, pasteure famille et enfance pour l’Eglise protestante de Genève et maman de deux filles… Où trouvez-vous le temps de réaliser tout cela ?
Depuis le Covid, tous les projets que nous avions avec Victor, mon mari et notre équipe, se sont condensés autour du travail de témoignages sur Internet. Cette mission me semble de plus en plus importante. Paradoxalement, nous ne sommes pas toujours soutenus par les Eglises. Tout ce projet peut donc être considéré comme bénévole. Raison pour laquelle nos autres activités sont une manière d’essayer de financer en partie cette mission de témoignages sur le web, mais cela reste pour l’instant insuffisant.

Vous ne laissez aucun sujet sous le tapis et osez parler de tout, ouvertement. Certaines de vos vidéos ont provoqué critiques et menaces sur les réseaux sociaux…
Le web est un sixième continent avec un mode de fonctionnement, un langage et une manière de propager la Parole différemment de ce que l’on peut faire en local. Les institutions désirent y être présentes, mais elles n’y sont plus audibles. Les gens souhaitent des vis-à-vis, des visages humains qui témoignent. Un vrai changement est en train de s’opérer au niveau de la communication des messages. C’est un enjeu réel, car si l’on veut une parole progressiste, ce qui représente pour moi la voie réformée, alors on essuie commentaires haineux et menaces. Il existe des Eglises très puissantes sur Internet et des groupes organisés de croisades qui essayent de nous bâillonner. Cet enjeu a pourtant démultiplié notre désir de nous trouver sur les réseaux sociaux. C’est cela être témoin du Christ : aller dans des endroits où personne ne veut aller pour apporter une autre parole. Et ce que l’on ne voit pas, c’est la forêt qui pousse ! Les gens ont envie de retrouver le Christ et le christianisme.

On dit que l’on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. Peut-on parler de tout avec tout le monde ?
Je pense que l’on peut parler de tout, mais comme c’était le cas avec Jésus, certains sujets vont diviser. Cette possibilité de division fait peur à beaucoup de chrétiens. Or, à mon sens, cette parole ne divise pas, elle marque un discernement possible et proclame des choses nous obligeant à nous positionner.

Biographie express

Carolina Costa est auteure de livres sur la foi, théologienne féministe et queer, youtubeuse et pasteure de l’Eglise protestante de Genève. Née à Monaco d’une mère danoise luthérienne et d’un père catholique romain, elle a grandi à Genève et suivi ses études de théologie à l’Université de cette même ville. Chanteuse et comédienne formée à Paris, elle y rencontre son mari. Ils ont créé l’Association Atalahalta qui a réalisé de nombreuses webséries, dont la plus célèbre, inspirée de leur histoire « Ma femme est pasteure ». Carolina exerce actuellement un ministère auprès des enfants et des familles à Genève. Elle est également très active sur le web www.carolina-costa.com

La « pasteure youtubeuse » a réalisé de nombreuses webséries.

L’ESSENTIEL passe au «numérique»

Un accès direct au magazine numérique est disponible depuis chaque site de paroisse, ici Collombey-Muraz.

PAR L’ABBÉ JEAN-MICHEL MOIX, AU NOM DE L’ÉQUIPE DE RÉDACTION | PHOTO: SAINT-AUGUSTIN

Il y a des «évolutions» ou des «révolutions» quasi inévitables. Il y a environ 500 ans, l’invention de l’imprimerie a transformé les livres; elle les a multipliés, elle les a rendus plus abordables. La Bible a connu ainsi une plus large diffusion.

Depuis quelques dizaines d’années, notre société est entrée dans l’ère «numérique» des ordinateurs, des écrans digitaux, des téléphones portables, etc. Désormais, il n’est plus nécessaire d’attendre que le facteur dépose notre journal dans notre boîte à lettres, nous pouvons le lire directement sur notre «tablette» !

Et notre magazine paroissial L’Essentiel n’échappe pas non plus à ce grand mouvement de fond qu’on observe dans les médias. A compter de ce 1er janvier 2023, L’Essentiel effectue également sa «mue», sa «transition» en passant à la version numérique !

Bien sûr, nous pouvons toujours rester abonnés à la version «papier» de L’Essentiel. Et tout en bénéficiant de l’abonnement papier, nous pouvons en plus (en nous enregistrant en ligne) lire la version numérique. Cette nouvelle offre vous sera proposée pour la somme de Fr. 50.–.

Ainsi la version numérique de L’Essentiel présente à nos yeux plusieurs avantages ou «plus-values»: nous espérons ainsi toucher un lectorat plus large, en offrant par exemple la version numérique, pour quelques mois, aux familles ayant présenté un enfant au baptême ou accompagnant un de leur enfant dans un parcours sacramentel du Pardon, de la première communion ou de la confirmation. Nous avons en outre la possibilité, avec la version numérique, d’ajouter du contenu supplémentaire, avec par exemple l’homélie dominicale du curé, avec des annonces d’événements qui «collent» mieux à l’actualité paroissiale.

Nous souhaitons par ailleurs proposer une version exclusivement numérique pour le prix de Fr. 35.–. Cette offre exclut la version papier. Mais elle pourrait trouver un nouveau public dans la jeune génération.

Bref, nous sommes convaincus que le lecteur a tout à gagner avec l’arrivée de la version numérique de L’Essentiel !

Bonne lecture !

Un parallèle et un complément

Par Nicolas Maury

Saint-Augustin SA poursuit sa transformation numérique. En parallèle et en complément de L’Essentiel en format papier, la société basée à Saint-Maurice propose désormais aussi une version digitale. «Notre objectif est d’offrir un outil correspondant au mode actuel de consommation de l’information d’une grande partie de la population, indique son directeur Yvon Duboule. Diverses études de marché montrent clairement une poursuite de cette tendance. C’est aussi un moyen de capter un lectorat plus jeune et / ou sensible aux questions environnementales.»

La porte d’entrée du magazine numérique se trouve sur le site de la paroisse (ndlr. voir encadré). «Chaque lecteur peut désormais consulter son magazine en tout lieu, sur smartphone, tablette ou ordinateur», précise Chantal Salamin, webmaster. «Il est ainsi possible de faire découvrir L’Essentiel à sa famille et à ses amis sans disposer de la version papier avec soi, mais aussi d’accéder à tous les anciens numéros et aux articles publics d’autres magazines.» Le tout soit dans une version web, soit à l’aide d’une liseuse dans une mise en page identique à la version imprimée.

Le renouvellement d’abonnement en ligne grâce à une carte de crédit ou à Twint (et bientôt la carte PostFinance) et l’option de modifier son adresse postale sont d’autres potentialités du système. Sans oublier la possibilité d’offrir un abonnement cadeau. Et Yvon Duboule de conclure: «La solution ayant été développée par Saint-Augustin, notre volonté est de continuer à l’adapter à l’évolution technologique afin de proposer des services répondant toujours mieux aux attentes des paroisses et des lecteurs.»

Comment faire ?

1. Aller sur le site de la paroisse ou à l’adresse monthey-hautlac.lessentiel-mag.ch
2. S’enregistrer en ligne avec son e-mail et un mot de passe.
3. Rattacher son abonnement papier grâce à son numéro d’abonné (présent sur l’étiquette d’envoi de son magazine papier) à son compte (Mon compte / ).
4. S’inscrire à la newsletter pour être informé de la mise en ligne d’un nouveau numéro.
5. Et c’est fait !

Au-delà de notre zone de confort

PAR PASCAL ORTELLI | PHOTO : FLICKR

A l’heure des visioconférences et des livraisons à domicile nous guette l’illusion d’un monde qui, de soi et de droit, viendrait automatiquement à nous. Et ce, au risque, crises et covid aidant, de nous faire perdre le goût de sortir à la rencontre de ce qui justement ne se commande pas. En ce début d’année, l’Epiphanie vient nous bousculer dans notre zone de confort. Face à l’irruption d’une nouvelle étoile dans un ciel déjà cartographié, les mages n’ont pas hésité à la suivre pour découvrir un Dieu qui vient justement à nous. Mais sans prémâcher le travail et en nous demandant quelques efforts de disponibilité tant intérieure qu’extérieure.

Si l’on est prêt à sortir loin pour « s’éclater », selon une formule qui me laisse toujours perplexe, quels pas sommes-nous disposés à faire pour rejoindre ce qui nous fait vivre ? Dans la Bible, rares sont les immobilismes : on ne compte plus les kilomètres parcourus par les patriarches ou les prophètes… Certes, en régime chrétien comme dans toute démarche spirituelle de conversion, le plus long chemin à parcourir reste celui de la tête au cœur.

Et le zéro alors ?

Raison et Foi s’équilibrent comme les masses sur une balance.

Cette nouvelle rubrique va illustrer, par des exemples concrets, la démarche scientifique d’hommes et de femmes d’Eglise dans leur quête de la compréhension de notre monde.

PAR PIERRE GUILLEMIN | PHOTO : FLICKR

Pour Aristote, est « un » ce qui existe. Le vide donc le zéro, donc l’infini (l’inverse du zéro est l’infini), n’existe pas, ce qui implique l’existence de Dieu car le cosmos est conceptualisé comme un espace fini au-delà duquel se trouve Dieu, cause de toute chose.

Le zéro, dans sa forme mathématique, vient de l’Inde. En 628, dans un traité d’astronomie appelé le Brahma Sphuta Siddhanta, Brahmagupta (598-660) définira le zéro comme la soustraction d’un nombre par lui-même (a – a = 0). Il établira aussi qu’un nombre multiplié par zéro est égal à zéro. Ainsi, le zéro est, par sa définition et ses propriétés, différent des autres nombres.

Le système de Fibonacci

Le concept de zéro est, avec la numérotation arabe, introduit en Europe au Moyen-Age et théorisé par le mathématicien Leonardo Fibonacci (1170-1250). Son ouvrage Le livre des calculs est un traité sur les calculs et la comptabilité fondés sur le calcul décimal, à une époque où tout l’Occident utilise encore les chiffres romains et calcule sur boulier. Ainsi, Fibonacci introduit un système de calcul plus puissant et plus rapide que la notation romaine, si bien que banquiers et commerçants l’adopteront très vite et le propageront.

L’erreur d’interprétation du zéro en tant que représentation du vide vient de la conception mathématique de l’équilibre.

En sciences physiques, l’équilibre est l’état d’un système qui correspond à un minimum de la fonction d’énergie pour le paramètre considéré. Le zéro résulte de l’équilibre des forces qui affectent un système donné (mécanique, thermodynamique, électromagnétique…).

Et l’Eglise ?

Lorsque l’Eglise comprend, à partir du XVIIIe siècle, l’interprétation du zéro comme une représentation d’un équilibre, la doctrine d’Aristote s’effondre. Vide et infini ne sont plus contradictoires avec la foi : ils sont complémentaires l’un de l’autre et participent pleinement à l’équilibre du monde.

Quand Jean-Paul II écrit dans son encyclique Fides et ratio de 1998 « La foi et la raison sont comme les deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers la contemplation de la vérité », il intègre totalement cette idée d’un équilibre général entre Foi et Raison qui se complètent parfaitement (saint Augustin déjà écrivait au Ve siècle : « Il faut croire pour comprendre et comprendre pour croire. »)

Raison et Foi s’équilibrent comme les masses sur une balance : la résultante des forces en présence s’annule, le zéro (l’équilibre) est devant nos yeux.

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