Notre Dame de la Visitation

Notre Dame de la Visitation,
Toi qui partis vers la montagne rejoindre Elisabeth en hâte,
Conduis-nous nous aussi à la rencontre de tous ceux qui nous attendent
Afin que nous leur annoncions l’Evangile vivant :
Jésus Christ, Ton fils et notre Seigneur !
Nous nous hâterons, sans nous laisser distraire et sans retard,
Dans la disponibilité et la joie.

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Jésus marche sur l’eau, vitrail de Jaeger, église Saint-Pierre, La Chaux-de-Fonds

Le Seigneur dégage une grande stabilité.

Par Amandine Beffa | Photo:Jean-Claude Gadmer

Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais moi, j’ai toujours imaginé que Pierre marchait sur une mer calme, lisse comme une patinoire. L’histoire que nous raconte ce vitrail est bien différente. Le travail du verre met en évidence des flots sombres et agités. Et en effet, lorsqu’on lit l’épisode rapporté dans l’Evangile selon saint Matthieu (14, 22-33), on remarque que la barque est battue par les vagues, que le vent est contraire et qu’il fait nuit. 

En arrière-plan du vitrail, les disciples semblent lutter pour maintenir leur embarcation. Le personnage en bleu clair tient fermement les cordages. Pierre a de l’eau jusqu’à la taille, la situation semble tragique. Pourtant, son visage est étonnamment calme. En s’attardant sur la poignée de main par laquelle Jésus le retient, on observe qu’elle est solide. Le Seigneur dégage une grande stabilité.

L’inscription au bas de l’œuvre rappelle la demande de Jésus à Pierre : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » (Matthieu 14, 31)

Se pose alors une question : à quel moment Pierre a-t-il douté ? Est-ce le moment où il a pris peur en marchant sur l’eau ? Peut-être… et en même temps, sa première réaction est de crier vers Jésus pour être sauvé. Le visage du disciple sur le vitrail exprime cette sérénité de celui qui sait que le Seigneur est à ses côtés dans les épreuves.

Peut-être est-ce le doute initial : « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. » (Mt 14, 27-28)

Le grec nous donne un élément de réponse. Le mot que nous traduisons généralement par « douter » signifie littéralement « se tenir entre deux ». Il exprime quelque chose de l’hésitation.

Et si le problème n’était ni de demander des preuves, ni d’avoir peur face à l’adversité, mais de ne pas aller au bout de l’élan. Et si ce que Jésus demande a Pierre était : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu renoncé ? »

Patrimoine et richesse collective

Des jeunes de divers cantons romands profitent de cet espace de liberté pour évoquer un sujet qui les intéresse. Rencontre avec la Valaisanne Laetitia Vergère. 

Par Laetitia Vergère
Photo: DR

Le patrimoine, dans sa diversité, est une source de richesse collective et d’héritage. Il constitue un facteur de rapprochement, de tolérance, de liberté et de respect. Sa destruction représenterait une menace, c’est pourquoi il est primordial de le protéger et de le garder précieusement afin d’éviter qu’il disparaisse de la conscience générale. 

Ainsi, restaurer une église ou un autre bâtiment religieux est nécessaire sur plusieurs points. Tout d’abord, cela permet de garder les fondamentaux : les murs, les vitraux, l’autel, etc. Aussi, il incite à garder une certaine cohérence architecturale et permet aux fidèles et aux visiteurs de reconnaître aisément de quelle confession fait partie l’édifice. Et finalement, la restauration peut permettre de donner « un coup de neuf », en remettant le bâtiment au goût du jour, adapté à l’époque de restauration.

Mais la restauration est-elle uniquement physique, se rapportant à l’édifice, ou bien pourrait-on aller plus loin ? L’église (la bâtisse) et l’Eglise (la communauté) n’ont-elles pas les mêmes besoins ? 

Le mot Eglise – du grec ekklêsia, qui signifie « assemblée » et provient du verbe ekkaleô (« je convoque ») – désigne à la fois la communauté religieuse fondée par Jésus-Christ, le christianisme et l’institution religieuse qui a été mise en place autour de cette foi commune. Comme nous le rappelle l’Evangile selon saint Matthieu (Mt 9, 13) Jésus « n’est pas venu appeler des justes, mais des pécheurs ». Peut-être qu’une restauration de la pensée et du jugement serait nécessaire, en grattant les dorures et les parures de l’Eglise actuelle, afin de retrouver ceux que Jésus est venu appeler : tout le monde, quel qu’il soit, afin que chacun se sente accueilli et accepté, dans l’Amour du Christ et de la Communauté ? 

Les servants de messe en sortie à Lausanne

Le lundi de Pentecôte (le 29 mai), nous sommes allés à la
cathédrale de Lausanne avec les servants de messe de Monthey et Choëx. Cet édifice religieux qui était d’abord rattaché à l’évêché fut voué au culte protestant dès 1536. Cette sortie était organisée par « Les Anciennes » pour remercier le groupe des servants qui ont fidèlement servi aux messes durant cette année. Par chance, le soleil nous a accompagnés tout au long de notre journée, lui donnant des airs de vacances.

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Des couleurs et des sens

Par Pierre Guillemin | Photo : Pixabay

Les couleurs suscitent en nous des émotions. D’un point de vue statistique, le bleu, par exemple, est aimé par 57 % des hommes, mais seulement par 35 % des femmes. 23 % des femmes aiment le violet mais 0 % des hommes. 

Dans l’Antiquité, la couleur bleue était le symbole du deuil, du malheur et du désarroi, mais ces croyances se sont inversées après l’an mille. Chez les Romains, cette couleur était associée aux barbares : avoir les yeux bleus était dévalorisant et personne ne portait de vêtements de ce coloris avant le IIIe siècle. Les XIIe et XIIIe siècles marquent une « révolution du bleu » du fait de la théologie. Dieu est un dieu de lumière et celle-ci se manifeste de deux façons : la lumière divine (lux) et la lumière terrestre (lumen). Pour les différencier, il fallait trouver une technique dans les images : le ciel au sens de la couche atmosphérique devient bleu, alors que l’or est utilisé pour représenter la lumière divine et le Ciel au sens du paradis céleste. Le bleu est devenu le symbole de la pureté, de la spiritualité en désignant des valeurs positives comme la force, le sacré, l’inaccessible (le Ciel).

A Rome, le rouge est associé au pouvoir. C’est la couleur des généraux, des patriciens et plus tard des empereurs. Son usage est d’ailleurs réglementé et interdit à ceux qui ne font pas partie de ces catégories. Le Code Justinien (VIe siècle ap. J.-C.) condamne à mort ceux qui achetaient ou vendaient le tissu de couleur Porpora à mauvais escient.

Dans la culture chrétienne, la royauté spirituelle de la Vierge revêt des insignes de la royauté temporelle, dont le rouge. Ceci indique, aussi bien pour la Vierge que pour le Christ, leur nature humaine, alors que pour tous deux, le bleu est indice de divinité. Lorsque l’habit de Marie est une robe rouge, recouverte d’un manteau bleu, le rouge signifie son lien avec le monde terrestre tandis que le bleu (plus ou moins foncé) est la couleur spirituelle, par analogie avec le Ciel, mais aussi parce que le bleu est la couleur la plus coûteuse pour les artistes du Moyen-Age, car elle provient du lapis-lazuli broyé.

Synesthésie

Mais les couleurs peuvent aussi être associées aux sons, aux goûts. C’est ce qu’on appelle la synesthésie. Environ 4 à 6 % de la population avec une proportion significative de « créatifs » possède cette capacité d’association entre les couleurs et les émotions. Pensons à Arthur Rimbaud et son poème « voyelles » (1871), Van Gogh (La nuit étoilée, 1889), Charles Blanc-Gatti (Suite bergamasque de Debussy, 1930), Kandinsky (composition VIII, 1923). 

Et nous, ne sommes-nous pas émus devant la beauté des couleurs d’un vitrail d’une église ou d’une cathédrale ? Nos prières n’en sont-elles pas plus éclairées ?

Du cœur à la partition

Bien connu sur le coteau de Choëx où il a grandi, Guillaume Délèze anime régulièrement des messes à l’orgue ou au piano. Parmi ses projets musicaux variés, ce musicien « touche-à-tout » a récemment composé deux ordinaires pour la messe. Guillaume nous partage son expérience et sa passion pour la musique.

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Pour le meilleur et pour le pire

Peter To Rot.

Beaucoup ont parié qu’il deviendrait prêtre. Au lieu de cela, Peter To Rot a non seulement fondé une famille, mais aussi engagé sa propre vie pour défendre le mariage. Méconnu en Europe, il est vénéré par les catholiques d’Océanie.

Par Myriam Bettens | Photo: DR

C’est en 1912, que la ville de Rakunai, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, a vu naître celui que beaucoup considéraient comme un leader né. A 21 ans à peine, Peter To Rot était déjà un catéchiste accompli et servait de bras droit au prêtre missionnaire de la paroisse locale. Ce dernier, croyant déceler en son collaborateur les germes d’une vocation sacerdotale, envisage de l’envoyer en Europe pour qu’il y fasse des études. Peter s’est donc préparé à ce ministère, confirmant tout ce que le missionnaire avait vu en lui : une étonnante capacité à enseigner, une connaissance approfondie de la Bible, une facilité à entrer en relation avec tout le monde et une forte influence sur les autres, en particulier sur les jeunes. Contre toute attente, le jeune homme se marie en 1936, mais poursuit néanmoins sa vocation de catéchiste laïc.

En 1942, les forces impériales japonaises envahissent toute la région et s’attaquent à ce qu’ils estiment être la « religion apportée par les Occidentaux ». Les missionnaires européens sont capturés et internés dans des camps de concentration et les lieux de culte détruits. Peter poursuit malgré tout sa tâche et prend en charge la communauté privée de curé. Il baptise, visite les malades, assiste aux mariages : son statut de laïc autochtone lui offre alors une relative sécurité. Or, les Japonais le surveillent de près, bien conscients qu’il constitue le seul point de référence pour les catholiques de la région. Mais les choses tournent court pour Peter lorsqu’il prend clairement position contre la décision des autorités japonaises d’introduire la polygamie dans son pays. A Noël 1944, les autorités japonaises l’arrêtent et l’emprisonnent dans un camp de concentration. Ils veulent rapidement se débarrasser de lui et la nuit du 7 juillet 1945, trois fonctionnaires assassinent en secret Peter To Rot par injection létale. Il est béatifié par le pape Jean-Paul II le 17 janvier 1995 lors de sa visite en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

La chapelle du Closillon: dernière messe paroissiale

Une page d’histoire se tourne plus précipitamment qu’envisagé. La dernière messe paroissiale a été célébrée le samedi 17 juin à la chapelle du Closillon. Et pour cause, la vétusté du bâtiment exige une mise en conformité de tout le système électrique. Explication avec
Bernard Premand, président du Conseil de Gestion.

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De l’athéisme à l’amour

Par Pierre Guillemin | Photo : DR

Charles de Foucauld a souvent été interrogé sur sa vie d’avant. Il y toujours répondu sans détour. Lorsqu’il déclare : « Je demeurai douze ans sans rien nier et sans rien croire, désespérant de la vérité et ne croyant même pas en Dieu… » et « J’étais dans la nuit. Je ne voyais plus Dieu ni les hommes », que nous dit-il ? L’absence de Dieu dans sa vie le rend aveugle à l’autre : nous ne pouvons pas Le rencontrer quand nous nous enfermons dans la seule satisfaction de nos besoins. Nous allons vers Lui quand nous nous tournons vers autrui pour lui dire nos attentes ou pour répondre aux siennes. C’est donc une quête de son amour à laquelle nous sommes invités.

L’absence originale de Dieu de Charles de Foucauld, son athéisme, se transforment lentement en une foi tournée vers l’autre : « Je suis prêt à aller jusqu’au bout du monde… Mon Dieu faites que tous les humains aillent au ciel ! » Vers quoi nous invite-t-il ? Nos actions n’ont de sens que si elles incluent la dimension de l’autre, c’est-à-dire la pleine conscience de l’Amour de Dieu. Pour l’atteindre, point de fioriture nécessaire, la Vérité, Sa Vérité, sont nos seuls guides.

MCR avec Pierre Farine

Texte et photo par Isabelle Valticos

La présence de Mgr Farine à notre après-midi du 14 mars dernier a transformé notre rencontre MCR (Mouvement des Chrétiens Retraités) en un moment exceptionnel. Il n’est en effet pas si fréquent de recevoir un évêque !

C’est pourtant en toute simplicité que Pierre Farine, évêque auxiliaire du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg de 1996 à 2015, est venu partager avec nous cet après-midi, en qualité de nouveau conseiller spirituel de notre Mouvement.

Celui qui préfère qu’on s’adresse à lui avec un « Pierre » ou un « mon Père » plutôt que le pompeux « Monseigneur » a d’abord participé à notre pause spirituelle autour du thème de l’Espérance avant de concélébrer la messe avec l’abbé Joël Akagbo et rencontrer ensuite de manière informelle et directe les membres de notre groupe autour d’une tasse de thé et de quelques gourmandises sûrement agréées en temps de Carême.

Comme il se l’est promis, Pierre Farine va visiter ainsi tous les groupes de notre Mouvement dans le canton de Genève. Ce n’est pas sans une certaine fierté que nous lui avons permis d’essuyer les plâtres en étant le premier groupe à avoir eu l’honneur de sa venue dont nous garderons toutes et tous un souvenir chaleureux d’un homme de foi dont le lumineux sourire vous met tout de suite à l’aise.

Prochaine et dernière rencontre de l’année pastorale : le 13 juin, dès 14h15 dans la salle Saint-François de Chêne (messe à 15h15 suivie du goûter).

Les Céciliennes seront de retour en novembre!

Chanteuses et chanteurs se réjouissent déjà : le retour des Céciliennes est programmé pour novembre prochain à Cugy. Avec quelques changements mais ce même besoin pour les membres des chorales de se retrouver pour le plaisir de chanter ! Les préparatifs avancent bon train. Etat à six mois de l’événement.

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Athée souhaits

L’existence de Dieu sera-t-elle un jour confirmée par la science ? Qui sait…

Vous aussi, cela vous fait tousser de lire que les athées sont en voie de disparition alors qu’on parle sans arrêt d’une baisse du sentiment religieux? Paradoxalement, cette classe « d’incroyants » est bien en voie d’extinction selon certaines recherches. Faut-il alors créer un biotope protégé pour la préserver?

Par Myriam Bettens | Photos : DR

« La religion est l’opium du peuple. Aujourd’hui, je dirais plutôt la Ritaline des masses », écrit tout de go Thierry Stegmüller lors d’un échange de SMS. Il fait encore partie de ces 4 % de la population suisse se qualifiant d’athées. « Sommes-nous en voie de disparition ? », répond-il en écho, tout en ponctuant sa réponse d’un rire. L’enseignant au Gymnase de Bienne n’y croit pas : « De la part des croyants, nous avons tout de suite une étiquette. Or, cela dépend où est-ce que nous plaçons le curseur. Les gens que je rencontre ne se disent pas athées, mais le sont de fait. »  Une observation que confirme Thierry Dewier, président de l’Association suisse de la Libre Pensée. « Après une semaine au Salon du livre de Genève à discuter avec de nombreux visiteurs, j’ai remarqué que ces personnes se disent par exemple catholiques, mais ne croient à aucun des dogmes du catholicisme. La religion n’est plus qu’une marque culturelle. » Tout comme son homonyme, il soutient que tout est question de définition. « Très peu de gens affirment être persuadés que Dieu n’existe pas. Ils préfèrent dire qu’ils ne savent pas et souvent, ils ne veulent pas non plus savoir. »

Pourcentages d’athées et d’agnostiques dans le monde.

De l’athéisme à l’indifférence

« Il y a aujourd’hui une indifférence du religieux », pointe Christophe Monnot, maître de conférence en sociologie des religions à l’Université de Strasbourg. « On voit actuellement en Europe que lorsqu’une génération se désaffilie [ndlr., quitte officiellement une Eglise], la génération suivante va plus loin en termes de « non-religion ». » Même si la Suisse semble encore relativement préservée, Thierry Dewier souligne que le renouvellement constant des croyances engendrera une mutation de la société et peut-être même des dogmes. « Ce qu’il se passe en Europe constitue probablement l’embryon de ce qu’il va se produire à l’échelle mondiale. » Ce phénomène ne cesse de prendre de l’ampleur selon les derniers chiffres de l’Office de la statistique suisse (OFS) et « la catégorie des « sans-religion » retient de plus en plus l’attention des chercheurs, à la mesure de l’importance que ces personnes occupent dans les statistiques sur les affiliations religieuses », relève Jean-François Mayer, directeur de l’Institut Religioscope. « En Suisse, dans les années septante, on ne recensait que quelques pourcents de non-affiliés. Aujourd’hui, ils représentent un tiers de la population », développe Christophe Monnot.

Chrétiens, vraiment ?

« Il y a maintenant tellement de personnes qui sont dans la non-croyance que les limites de ce que l’on considère comme l’athéisme peuvent se reconfigurer. Les critères employés pour le définir correspondent à une certaine classe de personnes, alors que l’on constate que dans la population, beaucoup en sont malgré tout très proches. » Pour Thierry Dewier, « toute notre société se rattache fortement aux valeurs humanistes, sans pour autant le reconnaitre ». Il va même plus loin : « La population tient peut-être même plus de la libre-pensée qu’elle ne le pense. » Christophe Monnot explique que la compréhension de la religion est devenue beaucoup plus sectorisée. « Ce n’est plus une religion globale et sociale, mais de l’ordre du bien spirituel privé. Il entre dès lors en compétition avec d’autres biens ou propositions. » Le choix est devenu possible. « Avant, la tradition familiale primait en matière de religion. Ce qui relevait auparavant de l’inné ne l’est plus aujourd’hui. » Thierry Stegmüller abonde dans le même sens, il temporise toutefois : « Ce qui finalement me dérange n’est pas la religion, mais ce que les gens font de leur foi. » En effet, la remise en question de l’utilité de la religion dans la société risque de « pousser les Eglises à devenir plus confessantes et donc en marge », argue Christophe Monnot. Il ne faut donc pas tout jeter, car « l’histoire et la dimension sociale des Eglises démontrent qu’elles ne répondent pas qu’en termes de biens spirituels. C’est un ensemble de facteurs favorisant la cohésion sociale ». Néanmoins, le processus d’effacement du religieux déjà bien entamé ne s’effectuera pas sans tensions sociales.

Analphabétisme religieux

« Nous allons inévitablement vers une rupture entre les religieux et les athées, car ces derniers n’ont presque pas d’enfants, alors que les croyants en ont plus. Au niveau mondial, les croyants seront donc beaucoup plus nombreux. Alors que les athées seront en minorité de population, mais constitueront le groupe dominant dans les pays occidentaux. Le clivage entre ces deux pôles ne peut que s’accentuer. » Le problème principal étant l’analphabétisme (a)religieux : « Les athées ne comprendront pas ce que les religieux entendent sur certaines choses et les religieux auront du mal à dialoguer avec les athées parce qu’ils auront l’impression qu’on leur sert des concepts erronés. » Pour reprendre les mots du philosophe allemand Jürgen Habermas, les religieux et les laïcs doivent entrer dans le langage de l’autre pour maintenir un espace public serein.

De Dieu aux « A-dieux »

Etre « sans Dieu » n’est pas nouveau. Cette occurrence retrouvée dans la Lettre aux Ephésiens en atteste.

Pour certains, Il est l’Alpha et l’Oméga. Pour d’autres, cet alpha, ou ce « A » n’est que la particule signifiant la privation, voire plus intimement la négation. Petit lexique pour s’y retrouver dans cet univers où Dieu ne fait pas loi.

Athéisme : doctrine ou attitude fondée sur la négation d’un Dieu personnel et vivant.

Agnosticisme : doctrine ou attitude philosophique qui considère l’absolu inaccessible à l’intelligence humaine.

Ignosticisme : position philosophique qui considère qu’une définition cohérente d’une doctrine théologique doit être posée avant toute discussion sur la nature ou l’existence de ce concept. Le « I » initial provenant du latin ignoro (ignorer, ne pas savoir).

Areligiosité : attitude de celui qui est étranger à toute préoccupation religieuse.

Irréligiosité : attitude de celui qui conteste ou défie la religion. Employé à tort pour qualifier une personne sans religion.

Voltairianisme : scepticisme en matière religieuse, esprit de dérision exercé à l’encontre des Eglises, notamment chrétiennes.

Libre-pensée : revendication de l’autonomie de la conscience humaine contre les règles qui prétendent la limiter.

Humanisme : attitude philosophique qui tient l’homme pour la valeur suprême et revendique pour chaque homme la possibilité d’épanouir librement son humanité, ses facultés proprement humaines.

Naturalisme : doctrine philosophique qui considère la nature comme principe unique, à l’exclusion de toute intervention divine ou idéale.

Déisme : doctrine selon laquelle la raison peut accéder à la connaissance de l’existence de Dieu, mais ne peut déterminer ses attributs.

Sortie des servants de messe et des lecteurs de Collombey et Muraz, samedi 6 mai 2023

Pour la sortie récréative des lecteurs et servants de messe, cette année, nous sommes allés au Parc Aventure à Aigle. Cette journée était synonyme de joie et de bonne humeur. Elle a permis de faire de nouvelles rencontres et de profiter d’une après-midi au soleil et au cœur de la nature.

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Athées ou chercheurs de Dieu ?

Par François-Xavier Amherdt | Photo: DR

Cela peut nous rassurer et nous donner élan : même le grand prédicateur Paul connaît un échec cuisant dans sa prédication sur le Christ ressuscité d’entre les morts, à l’aréopage d’Athènes (voir le passionnant épisode en Actes 17, 16-34). Cela veut dire que nous aussi, dans notre pastorale « en sortie », nous pouvons affronter des réticences sans que nous nous en culpabilisions. Nous semons et proposons, les personnes croisées disposent, en totale liberté.

Mais sur l’agora centrale de la capitale hellène, l’apôtre des nations a-t-il rencontré des athées ? Les philosophes qui l’ont abordé étaient-ils opposés à toute conviction religieuse ? Ne se reconnaissaient-ils pas plutôt d’une forme de polythéisme, selon un « panthéon très humain » ? Paul d’ailleurs commence par leur parler du Dieu universel et créateur en qui nous avons la vie, le mouvement et l’être, de la race duquel nous sommes (Actes 17, 28), plutôt que des idoles semblables à de l’or, de l’argent ou de la pierre taillée (v. 29). Et il en arrive à les interpeller à propos de « l’autel au dieu inconnu » qu’il a rencontré dans la cité et dont il est venu annoncer le vrai visage, en Jésus-Christ Sauveur.

Retour du paganisme

De nos jours aussi, nous constatons que les athées au sens strict sont relativement peu nombreux, alors que nous assistons à un retour du paganisme et du poly-théisme qui redivinise la nature, les astres, l’homme augmenté, les stars du sport et du show-business, les dictateurs et les gourous. C’est donc une prédication à la saint Paul qu’il nous convient de déployer, nous efforçant de répondre à la quête spirituelle authentique des gens et sachant montrer combien Jésus-Christ répond aux interrogations existentielles et fondamentales de l’humanité.

C’est à une nouvelle forme d’« apologétique » positive que nous sommes conviés, capable de donner envie aux « athées, païens et idolâtres » que nous sommes tous de s’ouvrir à la vie dont le Dieu biblique veut nous combler. Cela implique de nous laisser nous-mêmes évangéliser par ceux avec qui nous échangeons.

65 ans, l’heure d’un choix crucial…

Ce message, reçu de notre curé Jean-Pascal Genoud, le 17 janvier 2023 par WhatsApp, est le dernier d’une petite série qu’il avait envoyée, un peu comme des clins Dieu, à quelques proches et amis. Il l’avait intitulé ainsi: «65 ans: l’heure d’un choix crucial entre les bras fermés de Morphée ou les mains ouvertes du Ressuscité!» En voici la teneur…

Par Jean-Pascal Genoud | Photos : Marion Perraudin

Minuit et demi, ce 17 janvier 2023. Je revêts mon pyjama en jouant plus ou moins habilement entre les tubes de la sonde nasogastrique et ceux de la pompe anti-douleurs. Je m’assoupis quelque peu et suis réveillé, comme souvent ces dernières nuits, par le retour d’une intense douleur dans le bas-ventre. A force, on m’a appris à ne pas tarder. Je sonne donc l’infirmière qui me donne un comprimé de Buscopan, un médicament spécialement conçu pour maîtriser les crampes intestinales. Je l’informe que, pour laisser le temps nécessaire au médicament de faire son effet, je sors me fumer une clope devant l’entrée principale de l’hôpital. L’agente Securitas qui surveille l’entrée toutes les nuits n’est pas surprise de me voir faire ce pèlerinage nocturne. Elle a l’habitude de mes allers et venues. 

A mon retour, je passe devant la chapelle. C’est fou comme ce genre de maladie incurable dont je souffre vous donne des accès de piété totalement inhabituel ! J’avise un coussin confortable que je dérobe à l’espace méditation pour le placer sur le banc devant le tabernacle. […] Après un temps d’action de grâce pour 65 ans de vie palpitante, je tombe dans les bras de Morphée.

Mon infirmière est occupée à répondre à différents appels dans l’unité des soins palliatifs dont elle a la garde cette nuit. Après une heure, pensant que j’étais rentré dans ma chambre, elle vient contrôler et ne peut que constater mon absence. Elle se fait du souci. Constate que j’ai laissé mon portable sur place et se résout à appeler l’agente Securitas qui l’informe que je n’ai pas fait très long dehors et que je suis rentré dans l’hôpital. Pas étonnant : dehors il neige et fait près de zéro degré. S’ensuit une battue dans les dédales des corridors.

Il est 3h30 quand j’entends résonner la grosse voix italienne de la Securitas : « Il y a quelqu’un ? » Je sors violemment hébété d’une phase de sommeil paradoxal, me demandant où je suis. J’étais en train de faire un cauchemar. Nous étions très nombreux dans une grande aula en pan incliné. Notre prévôt, debout tout devant, demande qui veut bien lire un passage des Actes des Apôtres, prévu dans les lectures du jour. Comme j’ai un missel en poche – C’est étonnant de voir comment ce genre de maladie m’a réservé des accès de piété parfaitement inhabituels ! – Dans le récit de la Pentecôte, arrivant la longue énumération des différents peuples de pèlerins juifs rassemblés pour l’occasion, pour ménager l’auditoire, je choisis de simplifier et d’en omettre un grand nombre. Le prévôt, visiblement fâché par la liberté que je prenais par rapport à la littéralité du texte sacré, s’exclame à l’adresse de tous : « Ce n’est pas tout à fait la Parole de Dieu qui vous a été lue. » Et je vois le sourire de l’agente Securitas, soulagée de m’avoir enfin trouvé. Je perçois aussi le regard amusé de l’infirmière de nuit qui l’accompagne. Celle-ci me dit : « Vous avez au moins prié pour nous ? » « J’ai eu tout le temps de prier pour le monde entier », dis-je ! Et on me reconduit en chambre. L’infirmière Ophélie me fait un gentil reproche pour lui avoir provoqué une grande frayeur. Sur quoi elle m’offre un bon café bien fort et j’obtiens de sa part la grâce de pouvoir repartir brièvement pour une dernière clope d’action de grâce…

La Parole de Dieu de ce jour, de la lettre aux Hébreux (6, 15.19.20) : « C’est par sa persévérance qu’Abraham a obtenu ce que Dieu avait promis… Cette espérance, nous la tenons comme une ancre sûre et solide pour l’âme. Elle entre au-delà du rideau, dans le sanctuaire où Jésus est entré pour nous en précurseur. » 

La pensée du jour que m’envoie ma sœur Françoise à l’occasion de mon anniversaire, une citation du musicien Olivier Messiaen (dans « La musique de l’invisible », ndlr) : « Entendre sur cette terre le son de l’invisible est une joie extraodinaire. »

Enfin, de l’hymne que propose la revue Magnificat pour ce 17 janvier : « Dieu ma joie, tu as fait de ma pauvreté ta demeure de silence où tout être peut adorer le secret de ta présence. »

Bien à vous, Jean-Pascal

Jean-Pascal dans diverses postures homilétiques…

Franchir la centaine en chantant!

J’ai rencontré Lucienne chez elle autour d’un café en pensant qu’en
30 minutes le tour serait joué. Deux heures plus tard, j’étais toujours à écouter le récit passionnant de sa vie, à apprendre de sa sagesse et de sa foi qui, sans doute, lui a permis de traverser un siècle dans la sérénité, entourée de sa famille.

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