Des «pierres» vivantes

Depuis plus d’un siècle, les communautés chrétiennes du Moyen-Orient sont confrontées à de nombreux défis. A l’occasion d’une conférence, au printemps dernier, la paroisse du Christ-Roi de Lancy a vécu un voyage exploratoire dans le berceau géographique de la chrétienté. Interview de l’orateur de la soirée, Pascal Maguesyan.

Par Myriam Bettens 
Photos : Pascal Maguesyan

L’Association Chemin de solidarité avec les chrétiens d’Orient et les populations victimes des violences au Moyen-Orient (CSCO) a invité Pascal Maguesyan à venir s’exprimer sur la situation des chrétiens d’Orient et ce qu’il restait encore de leur patrimoine, dans une région où ils sont confrontés au défi de leur propre survivance. Le chargé de mission pour l’association Mesopotamia connaît sa partition, mais nous l’interpellons tout de même pour répondre à quelques questions en marge de son intervention.

Les attentats du Bataclan ont plus marqué les esprits que les perpétuels massacres des chrétiens d’Orient, pourquoi ?
Cela fait bien longtemps que les chrétiens d’Orient disent que l’islamisme progresse, aussi en Europe. Suite à l’attentat de la Cathédrale Sayidat al-Najat, en 2010, à Bagdad [préfigurant, par la violence et la méthode employées, l’attaque du Bataclan en 2015, ndlr.] il y a eu une vraie prise de conscience du drame que vivaient les chrétiens d’Orient. Mais nous étions encore loin d’imaginer que les actions criminelles de Daesh pourraient se porter également sur notre sol et de cette manière-là.

De quelle manière se positionner entre un angélisme qui prévaut parfois dans les relations avec le monde musulman et une méfiance tous azimuts ?
Le dialogue est un processus très exigeant. Il existe, à mon sens, une troisième voie. Celle-ci repose sur l’intelligence collective dont la société est capable pour dépasser les clichés. Cette capacité est nourrie par un grand nombre de représentants de l’islam appelant à la modération tout en dissociant l’Islam de ceux qui l’instrumentalisent à des fins criminelles.

Quelle est aujourd’hui la situation des chrétiens d’Orient et leurs perspectives ?
Par chrétiens d’Orient, je pense aux communautés natives dans ce territoire « source » de l’Alliance, qui va du Nil au Tigre. Les chrétiens qui y vivent sont pour l’essentiel des populations autochtones de traditions et de langues copte, guèze, syriaque, grecque, hébraïque, arménienne, turque, perse et arabe. Leurs espaces territoriaux s’y réduisent drastiquement et le 20e siècle a précipité ce mouvement : destruction des communautés arméniennes, assyro-chaldéennes et syriaques de l’Empire ottoman (1915-1918), cession par la France de la Cilicie (1921) et du Golfe d’Alexandrette (1939) à la Turquie, guerre civile (1975) et exil incessant des chrétiens libanais. Le 21e siècle prolonge cette tendance avec une pression fondamentaliste-islamiste croissante, comme en Syrie (depuis 2011) et en Irak (2003-2017). A cela s’ajoute la politique de l’Azerbaïdjan, qui vise l’éradication de l’identité arménienne par le blocus et l’asphyxie des 120’000 habitants de l’Artsakh. En définitive, les chrétiens d’Orient sont des résistants. Ils luttent pour se maintenir sur leurs terres. Cependant, comme en Irak depuis 2017, un nouvel horizon d’espérance s’est ouvert, là où les chrétiens ont pu reprendre racine. C’est le cas dans la plaine de Ninive et dans le Kurdistan d’Irak.

Un héritage immémoriel

L’association Mesopotamia réalise des missions culturelles et patrimoniales au cœur de la Mésopotamie, notamment en Irak, où le patrimoine a subi des outrages révoltants. 

Mesopotamia a notamment réalisé un inventaire du patrimoine des communautés fragilisées à l’extrême (chrétiennes et yézidies) au travers d’un site web qui recense aujourd’hui plus d’une centaine d’édifices emblématiques irakiens. Mesopotamia organise également des expositions et des conférences. L’association mène également des programmes de restauration. Elle met en place enfin un ambitieux programme de camion du patrimoine en Irak. 

Ces initiatives contribuent à la revitalisation de ces communautés autochtones confrontées à des destructions massives, parfois irréversibles. 

A consulter sur mesopotamiaheritage.org

Monastère syriaque de Mar Moussa. 2010. Syrie.

Les questions de Gabriel Le Bras

Gabriel Le Bras (1891-1970).

Par Pierre Guillemin
Photo : DR

Gabriel Le Bras (1891-1970) est un universitaire, juriste, sociologue des religions et en particulier sociologue de la religion catholique.

La sociologie catholique étudie la place du catholicisme dans les sociétés avec des méthodes scientifiques en y associant un objectif partiellement spirituel ou pastoral.

Gabriel Le Bras publie ses objectifs et ses interrogations autour de la question de la pratique de la religion catholique au début des années 1930. Mais la sociologie catholique ne prend son essor qu’après 1945, avec le concours d’hommes d’Eglise, au premier rang desquels figure Fernand Boulard. 

Outils modernes

La sociologie catholique peut se caractériser par une démarche et la production de connaissances à partir de l’enquête de terrain et non par simple spéculation. Elle utilise des outils modernes d’investigation comme les sondages, le recours aux statistiques en cherchant à donner une vision la plus objective possible aux travaux menés. Mais c’est aussi une intention, car elle souhaite fournir les éléments scientifiques permettant d’infuser les principes du catholicisme dans l’espace social.

Dans son article fondateur de 1931, Gabriel Le Bras nous donne le fil directeur de sa pensée au travers des questions suivantes :

1) Qui (où, combien) sont les conformistes saisonniers qui viennent à l’église pour les grandes étapes de la vie ?

2) Qui (où, combien) sont les pratiquants qui assistent à la vie religieuse ?

3) Qui (où, combien) sont les personnes engagées dans des associations confessionnelles ?

4) Qui (où, combien) sont les personnes étrangères à la vie religieuse catholique ?

De nos jours, la sociologie catholique telle que pratiquée précédemment n’est plus en vogue. Si elle décrit les phénomènes, elle est incapable par ses méthodes d’expliquer ces mêmes phénomènes. Le sujet de la déchristianisation des sociétés occidentales en est un parfait exemple. 

Mais les questions demeurent

En particulier, il sera intéressant de voir si l’évolution actuelle d’une partie de l’Eglise catholique, privilégiant, dans le sillage du pape François, une approche plus inductive sera à même de fournir les réponses qui nous manquent aux questions soulevées par la sociologie catholique. 

Rappelons-le, la méthode inductive est une méthode de travail scientifique qui part d’un fait avec des données brutes, réelles et observables pour expliquer un phénomène. 

L’intérêt de cette méthode est de trouver des explications grâce à des observations plus concrètes et moins théoriques des sociétés.

Un nouveau convoi!

Par Thierry Schelling
Photos : Sviatoslav Horetskyi

Quelle ténacité, quelle dévotion, quel enthousiasme même, malgré l’intolérable enlisement de cette guerre qui n’en finit pas – mais c’est malheureusement le propre d’une guerre, non ? Pas juste sa « perdurance » dans le temps, mais aussi parce qu’elle génère des solidarités, meut des personnes, agite des cœurs, réveille des générosités qui dormaient… Oui, au fond de l’humain se love un trésor de bonté. Et même le pire ne peut rien contre cette pugnace envie d’aider, d’aimer…

Le pèlerinage de Sviatoslav à Lourdes pour y rejoindre ses confrères des éparchies d’Allemagne et de France & Benelux a été l’occasion de déposer les fatigues au pied de Marie et de recevoir du Fils bien-aimé le sourire du devoir accompli. Dans l’humilité de nos faibles moyens. Mais avec l’arme de la foi…

La première des confessions pour les enfants de la communauté de Lausanne a été une autre façon de célébrer la vie… Sviatoslav est porteur de Celui qui est la Vie ! Merci à sa famille et aux paroissien.ne.s qui le soutiennent !

Un monument et un nom

Considérée comme sainte par beaucoup, Eva Calay ne sera probablement jamais officiellement canonisée. La religieuse belge a néanmoins reçu post mortem la plus haute distinction honorifique attribuée par l’Etat d’Israël et son nom est gravé sur le « Mur d’Honneur » dans le « Jardin des Justes » au mémorial de Yad Vashem de Jérusalem.

Eva Calay en 1931, à son entrée dans la congrégation.

Par Myriam Bettens | Photos : DR

Eva Calay s’oriente très tôt vers la vie religieuse et entre, en 1931, chez les Filles de la Croix, à l’âge de 23 ans. Son papa a néanmoins tenu à ce qu’elle achève des études avant son engagement dans la vie religieuse. Diplômée en littérature et en sténographie, elle est envoyée à Bèfve, dans la province de Liège, pour enseigner. La congrégation y dirige une école de filles avec pensionnat et une maison de repos pour personnes âgées. Durant la guerre, Eva et une de ses consœurs cachent des enfants juifs en les intégrant sous de faux noms au pensionnat. Elle restera à Bèfve jusqu’en 1955, date à laquelle elle retourne à Liège pour y prendre les fonctions d’économe, à la maison mère. 

En tant qu’économe générale, Eva a beaucoup de relations et se sent à l’aise partout. En 1965, la communauté la charge donc de mener à bien les travaux de construction et d’aménagement d’une nouvelle clinique gérée par les sœurs. Celle-ci sera ouverte en 1971. Or les médecins décident de la boycotter, car Eva s’attaque de front à leurs privilèges. Elle ne négocie pas, cette clinique destinée à soigner les gens dans le besoin n’est pas là pour enrichir les médecins. La faculté de médecine de Liège, désireuse de former ses stagiaires dans cette clinique d’avant-garde finit par accepter toutes les conditions d’Eva. La religieuse aura la gestion de cet hôpital pratiquement jusqu’à la fin de sa vie. Décédée en 1992 d’un infarctus, elle repose dans le caveau de la congrégation sous une dalle sans nom. En 2010, Eva est honorée du titre de « Juste parmi les Nations » pour avoir protégé et caché des enfants juifs dans le pensionnat de Bèfve, durant la guerre.

Foi et éthique médicale

De saints médecins.

Par David Roduit
Photo: éd. Téqui

Comme tout chrétien (et peut-être plus qu’un autre), le médecin se trouve confronté à des questions difficiles d’éthique. Comment sa foi chrétienne l’aide-t-elle dans son combat pour la vie ?

Ce sont les questions proposées par la rédaction de L’Essentiel pour la préparation de ce présent numéro. Avec le groupe local du décanat de Sion, nous avons tenté d’approcher des chrétiens issus du milieu de la santé.

Avec l’aide du mouvement des Focolari, nous avons pu recueillir quelques échos d’un sujet pour lequel, après enquête, il ne semble pas si évident de parler.

Une médecin de famille avouait se sentir mal à l’aise avec ce sujet, ne se sentant pas légitimée à imposer sa propre éthique à ses patients.

Un ancien responsable d’EMS, maintenant retraité, ne pensait pas maîtriser ce sujet, mais cependant connaissait un prêtre vers qui se tourner pour obtenir un éclairage plus autorisé.

Voici comment de son côté s’exprimait une infirmière : « Personnellement, pour moi être un thérapeute chrétien, c’est plus par la vie que par la parole si on peut dire. C’est rare les personnes avec qui je parle de religion, mais je cherche plutôt à découvrir quelles sont leurs valeurs profondes, ce qui fait sens pour eux ou leur transcendance, leur ressource intérieure pour surmonter une épreuve. Nous avons aussi un service d’aumônerie avec des personnes laïques qui offrent un espace d’écoute ou de partage aux personnes qui le désirent. Pour moi l’accompagnement spirituel aujourd’hui est plus vaste que seulement chrétien. C’est l’ouverture comme on le vit dans le mouvement : « se faire un avec l’autre ». »

Dans un monde marqué par le pluralisme des convictions comme nous le dévoile ces quelques propos, quel défi exigeant pour un médecin de concilier professionnalisme, fraternité universelle et fidélité à l’Evangile de la vie !

En librairie – juillet-août 2023

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

La sainte au rocher
Philippe le Guillou

Dans cette nouvelle pérégrination religieuse et littéraire, Philippe Le Guillou revisite les lieux qui ont marqué la vie de Bernadette Soubirous : le « cachot » de Lourdes, où elle vécut avec sa famille ; le petit village de Bartrès, où elle gardait les moutons ; la Grotte de Massabielle, où « la belle Dame » lui est apparue ; sans oublier le couvent Saint Gildard de Nevers, où elle servit, avec humilité, les pauvres et les malades.

Ce texte, sensible et poétique, fait revivre Bernadette. Il retrace sa vie et dit surtout sa foi profonde, les épreuves qu’elle a traversées et le caractère exceptionnel de sa destinée.

Editions Salvator

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En arrivant au Paradis
Richard de Seze

Une religieuse de la Drôme et un intellectuel parisien agnostique meurent. L’une arrive au Paradis, l’autre au Purgatoire. Devant eux, se dévoile la grande bureaucratie céleste : la réception des prières et leur traitement, la fabrique des saints et le repos des anges gardiens, les archives des fautes à réparer. Richard de Seze fait naître ici un merveilleux chrétien empreint d’humour et proche de nous sans jamais faire abstraction des vraies questions. Un conte plein de tendresse qui rend l’au-delà familier.

Editions du Cerf

Acheter pour 22.40 CHF

Moi, Jean de la Croix
David Clair

Jean de la Croix est un immense poète, un réformateur de l’Ordre du Carmel et un mystique, promoteur d’une vision exigeante, mais tendre de l’être humain. C’est par le biais de la fiction que David Clair nous fait entrer avec subtilité et sensibilité dans la psychologie de cet être fascinant.  S’affranchissant des cadres habituels, ce livre introduit le lecteur à une compréhension profonde d’un homme hors du commun, dont le message invite à se recentrer sur l’essentiel, à suivre son cœur et à renouer avec la subjectivité et la sensibilité. Un roman passionnant. 

Editions du Cerf

Acheter pour 27.00 CHF

Foucauld – Une tentation dans le désert
Jamar Dufaux

Charles de Foucauld fut, tour à tour, un riche héritier noceur, un officier débonnaire, un explorateur audacieux, un converti radical, un ermite au désert, un traducteur émérite, puis, l’ami des juifs et des musulmans, le frère universel. Cette BD se polarise sur les derniers jours de ce saint canonisé en 2022. Comme s’il pressentait sa fin proche, Charles tente de transmettre sa raison de vivre aussi bien à ses amis qu’à ses ennemis, en témoignant de l’amour de Dieu et de cette mystérieuse fraternité qui le lie à tous les hommes.

Editions Dargaud

Acheter pour 23.80 CHF

Pour commander

Que devient la Maison Cana?

L’on se souvient que la Maison Cana, près de Muraz, a accueilli tout d’abord une communauté de sœurs sous la direction du Père Bernard Müller et d’Anne-Marie. Puis elle a hébergé des ex-sœurs de la Communauté Saint-Jean. Aujourd’hui la maison Cana connaît de profonds changements, sous la coordination de Joëlle Carron, laïque consacrée, mandatée par notre évêque dans le domaine de la Diaconie et de la Solidarité et secondée dans sa tâche par le Conseil de Fondation de la Maison Cana.

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En pèlerinage à vélo aux Journées Mondiales de la Jeunesse !

Dûnya, 16 ans, se rendra à partir du 22 juillet aux JMJ de Lisbonne. Après un voyage en car jusqu’à Saint-Jacques-de-Compostelle, le pèlerinage se poursuivra à vélo jusqu’à Lisbonne au Portugal. A l’approche du départ il nous raconte sa motivation, sa préparation et ses attentes.

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Les Yéniches de passage chez nous

A la fin du mois d’avril dernier, des Yéniches se sont installés sur la Place des Fêtes à Vouvry. Une visite surprise qui a éveillé notre curiosité et suscité une envie de les rencontrer. Nous avons contacté Patrick Birchler, membre de la communauté, qui a accepté de nous voir à Evionnaz, où ils avaient déjà déménagé quelques jours plus tard.

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Un pari sur l’avenir

A Gland, la décision a été prise de construire à neuf et non de rénover, pour créer un lieu rassembleur et moderne.

Par Gilles Vallat *
Photo : paroisse de Nyon

Pourquoi ériger un nouveau lieu de culte en 2022 ? Répond-il encore aux vœux des fidèles, alors qu’en Occident, les églises ont tendance à se vider ? En projetant de construire une nouvelle église à Gland, en remplacement d’une chapelle vétuste, les responsables paroissiaux se sont posé beaucoup de questions quant à la nécessité d’un tel projet. Une idée audacieuse, un peu folle, qui est devenue réalité. La nouvelle église a été consacrée par l’évêque diocésain Charles Morerod, le 13 février 2022. 

Ces responsables paroissiaux ont fait un pari sur l’avenir : oui, malgré les vicissitudes de notre époque, ils demeurent persuadés que dans 30 ans, 50 ans, voire un siècle, il y aura toujours des chrétiens qui se réuniront pour célébrer le Christ. 

L’édifice résolument moderne avec sa forme circulaire a permis de créer un lieu de recueillement rassembleur, chaleureux et facilitant une forme de communion. Le cercle est englobant, inclusif et sécurisant. C’est un acte fort et le signe qu’au centre d’une ville en plein développement, Dieu est présent.

* Président de la paroisse de Nyon

Restaurer le patrimoine religieux – Pourquoi ?

Chœur restauré de la chapelle Saint-Antoine (couverture).

Texte et photo par l’abbé François Roten

Le mot « patrimoine » véhicule l’idée d’une transmission de la part des ancêtres et donc de passé. Celui de l’Eglise est riche de siècles d’existence, de styles et d’agencements qui ont marqué l’histoire de l’humanité, depuis les cathédrales jusqu’aux petites chapelles, en passant par les peintures, statues, fresques et mosaïques – et même les croix sur nos montagnes –, qui aujourd’hui encore nous émerveillent et proclament l’expression de notre foi, dans la recherche de la beauté qui est un reflet de Dieu. 

Lorsque l’état aide à la sauvegarde de ce patrimoine et y participe financièrement, c’est parce qu’il le considère comme un bien sociétal, même s’il se trouve en des mains privées, un passé qu’il faut préserver pour le transmettre aux générations futures. 

Lorsque nos communautés ecclésiales restaurent leurs édifices, elles le font non pas en fonction du passé mais du présent et du futur de leur usage. 

Voilà pourquoi, au-delà de la simple recherche de beauté ou de préservation du patrimoine, restaurer nos églises a encore tout son sens aujourd’hui : nos églises de pierre sont des lieux de vie, les lieux de rassemblement des « pierres vivantes » que nous sommes (1 P 2, 5), nous qui ensemble formons l’Eglise, l’assemblée des croyants célébrant le Dieu trois fois saint. C’est dans nos églises que le Christ se rend présent par les sacrements qui nous donnent la Vie et soutiennent notre mission de disciples, que se réalise la transmission de la foi et que se prépare ainsi la communauté de demain. Restaurer une église est donc un signe de foi et d’espérance.

La beauté d’une église ne vient pas d’abord de l’harmonie de ses éléments selon les lois de l’architecture mais de ce qu’elle signifie et de ce que l’on y vit. L’église est le lieu de la présence de Dieu au milieu de son peuple, le lieu où nous prenons conscience que nous sommes nous-mêmes les temples vivants de la présence de Dieu (1 Co 6, 15) par l’Esprit Saint qui nous a été donné et qui habite en nous. 

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