J’ai rencontré Lucienne chez elle autour d’un café en pensant qu’en
30 minutes le tour serait joué. Deux heures plus tard, j’étais toujours à écouter le récit passionnant de sa vie, à apprendre de sa sagesse et de sa foi qui, sans doute, lui a permis de traverser un siècle dans la sérénité, entourée de sa famille.
La confiance de l’espérance
Texte et photo par Isabelle Roulin
« Athée souhaits », voici le thème de la rubrique centrale. Comme j’ai l’esprit taquin, un peu d’humour pour commencer. En effet, si quelqu’un lit les deux premiers mots de cet article à haute voix, il ne s’agit pas d’une référence à la religion, mais d’une réponse possible à quelqu’un qui a éternué. 😉 Vive la complexité de notre langue française !
Plus sérieusement, que veut dire le mot « athée » ? Se dit d’une personne qui ne croit en aucun pouvoir divin ; contrairement à un agnostique qui refuse de se prononcer et qui émet des doutes sur une existence divine. En résumé : l’athée ne croit pas alors que l’agnostique dit : je ne sais pas.
Si, d’après les statistiques, les athées sont en voie de disparition, je peux constater dans mes connaissances que le nombre des agnostiques augmente. Par contre, il est une catégorie non répertoriée qui, à mon sens, mériterait que l’on s’y arrête. Il s’agit de celle qui correspond à toutes les personnes qui ne se laissent enfermer dans aucune catégorie existante. Elles ont soif de spiritualité, croient en quelque chose ou quelqu’un de plus grand mais qu’elles refusent de nommer ou d’enfermer dans un quelconque dogme ou religion. Ces personnes admettent ne pas savoir mais vivent dans la confiance que la vie ne s’arrêtera pas à la mort.
J’ai pu lire et entendre plusieurs témoignages de personnes ayant fait une expérience de mort imminente (EMI) ou ayant vécu le phénomène de décorporation qui démontrent que la vie ne s’arrête pas avec notre enveloppe charnelle quand le cœur cesse de battre.
Pour ceux qui le souhaitent, vous trouverez de nombreuses vidéos abordant le thème de la mort sur le site internet de Christophe Fauré, psychiatre français.
Son site : https://christophefaure.com/
Etre chrétien, c’est avoir la confiance de l’espérance et je vous la souhaite à vous toutes et tous qui me lisez.
«Mieux athée que mauvais catholique!»

Par Thierry Schelling | Photo: vatican.news
« Mieux athée que mauvais catholique !» Ça, c’est dit ! Et de la part du Pape, qui plus est ! Si ses détracteurs se tapent le front de désespoir, les lecteurs attentifs de l’Evangile reconnaîtront la raison d’une telle affirmation.
Hypocrisie
En effet, François expliquait lors de son homélie du matin (février 2017) qu’on entendait souvent dire : « Je suis très catholique, je vais toujours à la messe, j’appartiens à telle ou telle association… mais sa vie n’est pas chrétienne : les employés sont sous-payés, on ment et vole les gens, on recycle l’argent sale… » bref, tant d’occasions pour trahir ses bonnes intentions. « Le scandale, reprend le Pape, c’est dire une chose et en faire une autre… tellement de catholiques sont ainsi ! »
Et donc, l’athée est peut-être plus cohérent que le catholique hypocrite ! Car celui-ci scandalise tout un chacun, qui le fait préférer se dire athée plutôt que catholique. CQFD.
Respect de la conscience
Dès son élection, s’adressant aux médias, il avait conclu l’entretien ainsi : « Puisque beaucoup d’entre vous n’appartiennent pas à l’Eglise catholique ou ne sont pas croyants, j’adresse de tout cœur ma bénédiction en silence, respectant la conscience de chacun… » Geste inédit pour un pontife, mais très… Vatican II et sa déclaration en faveur du dialogue interreligieux Nostra Aetate !
Dialogue plutôt que diatribe
Ne pas oublier que dès 1965, le pape Paul VI avait confié aux jésuites le maintien de liens et du dialogue avec l’athéisme d’alors… et Jean-Paul II intensifiera la lutte contre l’athéisme pratique avec sa culture caractéristique du déchet, lutte reprise par François en rappelant l’ignorance crasse de bien des catholiques du trésor inestimable que représente la doctrine sociale de l’Eglise. Ce compendium se conclut notamment par ceci : « Celui qui croit se conformer à la vertu surnaturelle de l’amour sans tenir compte du fondement naturel qui y correspond et qui inclut les devoirs de justice, se trompe lui-même. »
Jubilé de saint Bernard

Le 15 juin 2023, en la fête de saint Bernard, la congrégation du Grand-Saint-Bernard ouvrira une année festive qui marquera le centenaire de la proclamation de saint Bernard comme patron des alpinistes et des habitants de la montagne, ainsi que les 900 ans de sa canonisation. Des événements sont prévus tout au long de l’année: spectacles, pèlerinages, colloque, etc. Chacun y trouvera de quoi se réjouir.
Propos recueillis par Pascal Tornay | Photo: Pecold
Simon Roduit, expliquez-nous ce qui a présidé, en 1923, à ce que saint Bernard soit nommé patron des alpinistes et des habitants de la montagne ?
Dans une lettre apostolique du 10 août 1923, le pape Pie XI « donne saint Bernard de Menthon comme patron céleste non seulement aux habitants des Alpes ou à ses visiteurs, mais à tous ceux qui entreprennent l’ascension des montagnes ». Pie XI explique avoir lui-même connu la joie de « reprendre de nouvelles forces en escaladant les cimes » alors que son esprit était fatigué par les études durant ses jeunes années. Il mentionne aussi avoir vécu personnellement l’accueil des chanoines à l’hospice. Cette lettre est adressée à l’évêque d’Annecy qui est à l’origine de cette heureuse initiative. Pourquoi ? Parce qu’ils fêtaient alors le milllénaire de la naissance du saint, placée selon la légende, en 923 au château de Menthon, au bord du lac d’Annecy. Nous savons à présent qu’il est né plus tard, à l’orée du onzième siècle. 1923 était aussi le jubilé des 800 ans de sa canonisation par l’évêque de Novare. Ces anniversaires montrent combien saint Bernard n’est pas l’apanage d’une congrégation, mais appartient au trésor de toute l’Eglise.
Qui sait-on réellement de saint Bernard ?
De sa vie, nous savons peu de choses, sinon qu’étant archidiacre d’Aoste, il a fondé des hospices sur les deux cols qui portent désormais son nom et qu’il a mené une vie de prédicateur. Il a laissé un exemple de charité, particulièrement avec l’œuvre de l’hospice du Grand-Saint-Bernard, qui est aujourd’hui encore un lieu où le Christ est adoré et nourri, selon la devise laissée par le saint fondateur aux chanoines.
Les deux aspects de ce jubilé nous rapprochent de ce saint : les 900 ans de sa canonisation sont l’occasion pour nous d’imiter sa charité et son inventivité. Les 100 ans de sa proclamation comme patron des habitants des Alpes et des alpinistes sont l’occasion de nous mettre sous sa protection. Par sa beauté, la montagne nous permet de nous tourner vers le Père dans un acte de contemplation. Par le péril qu’elle peut causer, elle nous invite à nous tourner vers le ciel pour demander, par son intercession, la protection divine.
Quelle est la signification profonde d’un jubilé ?
Dans le livre du Lévitique la manière de fêter un jubilé, chaque 50 ans, une année « sabbatique » : un temps particulièrement consacré au Seigneur. On y laisse la nature se reposer du travail de l’homme. On remet les dettes afin que les terres reviennent à leurs propriétaires. C’est une année de fête durant laquelle tous réjouissent. Depuis 1300, le jubilé est devenu une fête célébrée dans toute l’Eglise chaque 25 ans. Le pape François a déjà annoncé le prochain jubilé ordinaire en 2025 sur le thème « Pèlerins de l’espérance ». Durant un jubilé chrétien, les fidèles sont invités à se réjouir en lien à une thématique particulière, et à se mettre en marche, comme pèlerins, vers Rome ou un autre sanctuaire.
Quels objectifs avez-vous en organisant toute une année de festivités dans ce cadre ?
Durant cette année jubilaire, divers événements sont organisés pour nous aider à nous réjouir d’avoir saint Bernard comme patron des Alpes, et une démarche de pèlerinage est proposée à l’hospice. L’objectif principal c’est faire connaître et prier saint Bernard, mais aussi à inviter les fidèles à continuer son œuvre de prédication et de charité dans les milieux de la montagne et les paroisses des Alpes, en devenant comme saint Bernard des missionnaires joyeux par une charité et un accueil inconditionnel du prochain.
Prière à saint Bernard
Seigneur, tu nous as donné saint Bernard comme patron des alpinistes et des habitants de la montagne. Par son intercession protège-nous dans toutes nos ascensions. Après avoir joui de la beauté de la nature, que nous retournions à notre tâche plus sereins et plus forts dans le service de Dieu et de nos frères. Tandis que nous nous efforçons de marcher sur ses traces ici-bas, accorde-nous d’atteindre le véritable Sommet qui et le Christ.
Amen.
Le jubilé
Retrouvez le programme des festivités, qui dureront du 15 juin 2023 au 28 août 2024, sur le site internet –> centenairesaintbernard.ch
Fêtes des guides, exposition, démarches jubilaires, spectacles, manifestations alpines, colloques, célébrations… Un programme varié de découvertes et rencontres durant toute l’année !
Bénévoles: notre église vit grâce à vous!
Le bénévolat : un travail souvent dans l’ombre, qui a besoin d’être reconnu. Mais cette participation indispensable à la vie de nos paroisses est fragile et il faut, comme une plante, songer à la nourrir et à l’arroser.
Les athées, une espèce en voie de disparition?
Par l’abbé Daniel Reynard, curé | Photo: Raphael Delaloye
La proportion d’individus sans affiliation religieuse pourrait se réduire de 35% d’ici à 2050. Mais pas sûr que les athées périclitent sans résistance.
Les libres-penseurs sont de plus en plus menacés par le retour du religieux. Quand on sait que les croyants font plus d’enfants, il est légitime de s’interroger sur la survie, à terme, des athées. Vont-ils péricliter sans résistance ou bien s’organiser en communauté transnationale pour faire entendre leur voix ?
J’ose dire ici que nous avons besoin des athées, ils nous font avancer. Ils nous empêchent de tourner en rond, ils nous remettent en question, nous obligent sans cesse à nous remettre à l’établi de la foi pour nous confronter au monde, à la vie, alors dans ce sens merci.
Si quelqu’un dit : « J’ai rencontré Dieu, Il existe, fuyez. »
Si quelqu’un dit : « Je n’ai pas rencontré Dieu, Il n’existe pas, fuyez également. »
Dans les 2 cas, ils ne le font pas dans une optique spirituelle, religieuse ou métaphysique, mais dans un but politique au sens large.
Sortons du débat primaire et réducteur de « Dieu existe » ou « Dieu n’existe pas » pour entrer dans la foi qui est du domaine de l’expérience personnelle, d’une rencontre car la foi transcende ce débat pour ou contre.
Celui qui a besoin de nier Dieu devrait se poser des questions sur lui-même tout comme celui qui cherche absolument à convaincre que Dieu existe.
Je crois que nous sommes tous des chercheurs de l’au-delà, d’un monde meilleur. Dans ce sens, on n’est jamais aussi athée qu’on le croit ni aussi croyant qu’on le prétend.
Alors sachez que Jésus entend votre questionnement, Il est vivant et veut venir à votre rencontre, car Il sait que vous avez besoin d’une rencontre personnelle. Il se peut que vous doutiez, que vous soyez dans un temps de déception ou de découragement, que la présence de Dieu vous semble si lointaine. Jésus vous donnera ce rendez-vous que vous attendez. Cherchez-Le et répondez-Lui comme Thomas l’a fait : mon Seigneur et mon Dieu.
Vocations, où êtes-vous ?
Les vocations religieuses et sacerdotales dans les pays occidentaux sont en baisse constante. S’il n’est pas facile de discerner les causes d’une telle situation, il est important de ne pas tomber dans des considérations simplistes et de rechercher les origines de la dévalorisation d’un idéal si apprécié et si recherché dans la vie de l’Eglise.
Par Calixte Dubosson | Photos : Bernard Hallet/cath.ch, DR
A la question de la baisse des vocations un peu partout en Suisse, le regretté Mgr Genoud *, a eu cette réponse surprenante : « Pour le nombre de pratiquants, il y a encore assez de prêtres. » Il ajoutait que les paroisses doivent devenir mères pour engendrer les pères dont elles ont besoin. Il faut qu’elles manifestent le désir d’une présence sacerdotale et religieuse, il importe qu’elles disent si oui ou non elles ont besoin d’un berger pour les conduire. Cette constatation plutôt réaliste n’empêche pas une réflexion sur la baisse des vocations religieuses et sacerdotales en Europe.
Un constat
Le nombre réduit de vocations dans la vie religieuse a des motivations de divers ordres. Motivations sociologiques tout d’abord : la diminution des naissances et le fait qu’il est toujours plus rare de trouver des familles nombreuses. Des études ont montré que nombre de vocations à la vie presbytérale et religieuse sont issues de familles ayant beaucoup d’enfants. Il est évident que sur un taux de naissance en Suisse qui frôle le 1.5 % par famille, on ne voit pas comment égaler le flux des générations précédentes.
Le moine italien Enzo Bianchi y voit aussi une dimension économique avec l’amélioration spectaculaire des conditions de vie. « Au niveau économique, dit-il, l’aisance généralisée a transformé radicalement le panorama par rapport aux années d’après-guerre qui ont vu naître de nombreuses vocations presbytérales et religieuses dans un contexte de pauvreté et de besoin. » Le confort actuel ne permettrait pas d’entendre l’appel de Dieu, car une société qui a tout ce qui lui faut au niveau matériel ne favorise pas ou moins le besoin de donner sa vie pour Dieu.
Enjeux de la vocation
« Dans le vaste panorama des possibilités infinies du monde moderne (professions de tout ordre, expériences de vie volontairement limitées dans le temps, voyages), la difficulté est grande pour les jeunes de choisir et de concevoir qu’un choix soit définitif, ainsi que celle de persévérer et vivre une fidélité » m’a confié un confrère dans le sacerdoce. On peut aussi relever par ailleurs leur appréhension devant la nécessité d’une ascèse et de renoncements à tant de choses passionnantes que nous propose le monde actuel.
Il y a également l’exigence du célibat et de la chasteté qui est très difficile à vivre dans une société hypersexualisée. Même si beaucoup de catholiques pensent qu’il serait bon que le futur prêtre puisse choisir entre le mariage et le célibat et que cette option freinerait la chute inexorable des vocations, il n’en reste pas moins que la vraie raison du célibat et de la chasteté est mystique et non disciplinaire. Elle reste toujours valable : les représentants visibles du Christ invisible sont appelés à pratiquer son genre de vie.
Le message faussé
Impossible de ne pas évoquer la triste réalité des révélations d’abus sexuels ou psychologiques de la part du clergé qui impacte sérieusement et gravement le désir des jeunes de se lancer dans l’aventure du sacerdoce ou de la vie religieuse. Ce phénomène malheureux et sa médiatisation ne peuvent qu’instaurer une méfiance et un rejet inévitables. Un ami prêtre m’a confié que, dans le contexte actuel, une vocation religieuse tient carrément du miracle. A tel point qu’une mère de famille très engagée dans la pastorale de son diocèse et mère de nombreux enfants a confié à son amie : « Auparavant, je priais intensément pour que Dieu choisisse un de mes enfants pour une vie consacrée, mais depuis l’affaire des chanoines abuseurs révélée dernièrement dans la presse, je prie désormais pour que mes enfants ne choisissent pas cette voie. »
Des parents, parlons-en justement. Peu d’entre eux songent à une vocation consacrée pour leurs enfants. Jean-Marie et Geneviève Thouvenot, parents d’un prêtre du diocèse de Lyon n’y avaient pas pensé avant. « C’est comme les autoroutes. Il en faut, mais pas dans notre jardin ! »
Mais ne dit-on pas qu’une vocation peut naître, s’enrichir et se fortifier d’abord dans le terreau familial ?
Crise des vocations ou crise de la foi ?
La vocation est pour moi liée à la foi. Avant de réclamer des prêtres, des religieux, des religieuses, il faut demander au Seigneur, des croyants qui deviendront par la suite capables de faire le grand saut de la vocation. Aimer le Christ et le faire aimer doit être la préoccupation principale de tout chrétien, des parents jusqu’aux responsables d’Eglise. Une foi sincère et rayonnante est donc nécessaire. Pourtant, Jésus a posé la question : « Quand le fils de l’homme reviendra, trouvera-t-il la foi sur la Terre ? » Notre monde occidental a-t-il perdu la foi ? Alain Houziaux, pasteur de l’Eglise protestante unie de France affirme : « Le plus souvent, on « perd la foi » quand on ne l’a jamais vraiment eue. On a fréquenté l’instruction religieuse, on a fait sa première communion, on a été enfant de chœur, éventuellement on a même eu quelques élans mystiques. Mais, par la suite, la foi est devenue une forme d’adhésion à une tradition et à une éducation. Adhérer à une religion et avoir la foi, ce sont deux choses très différentes. »
Depuis des millénaires, beaucoup de gens demandaient à Dieu ce que désormais ils peuvent, en partie, se procurer par eux-mêmes. Ils ne voient plus ce qu’une foi et une pratique religieuse apportent. Sans doute aspirent-ils, dans leurs attentes profondes, à passer d’une relation d’utilité à une relation de gratuité et d’amour avec le Dieu de l’Evangile. Mais ce passage est loin d’être réalisé. Le but de la catéchèse pour les enfants, c’est précisément de nourrir une relation d’amour avec le Christ qui a commencé au baptême.
Comment dépasser la crise ?
C’est une tâche difficile. Si nous n’avons pas prise sur la mutation de la civilisation, nous pouvons tout de même agir en Eglise pour enrayer certaines causes internes de la crise. Que toute l’Eglise soit convaincue que les prêtres sont et seront irremplaçables. Il ne peut y avoir d’Eglise, telle que le Christ la veut, sans ministres ordonnés (prêtres et évêques) qui la rattachent, elle qui est le Corps du Seigneur, à la Tête. Contrairement au slogan nocif des années 80 qui a causé beaucoup de tort, nous n’allons pas « vers une Eglise sans prêtres ». Que toute l’Eglise retrouve confiance, sans être ni culpabilisée ni prétentieuse. Aucune personne, aucune institution ne peut se réaliser sans confiance. La nôtre s’appuie non sur nous-mêmes, mais sur la vitalité du Christ Ressuscité et sur son Père, dans l’Esprit d’Amour. C’est le développement chez beaucoup de catholiques d’une authentique vie spirituelle, au sens fort, qui permet d’être et d’agir dans cette confiance reçue de Dieu.
Concrètement, nous pouvons :
Prier, car le Saint-Esprit n’a déserté ni l’Eglise ni notre monde. Malgré tous les obstacles actuels, des jeunes sont capables de répondre à son appel avec dynamisme, générosité et joie. Des réseaux de prière pour les vocations existent (cf. encadré).
Soutenir les jeunes qui s’interrogent sur une possible vocation. A l’heure actuelle, il faut beaucoup plus de temps pour choisir sa voie et mûrir une décision ferme. Sans doute, nous faut-il prendre des initiatives variées pour accompagner, de manière personnalisée, les jeunes qui se demandent comment discerner un éventuel appel de Dieu.
Parler, car tout ce qui est humain passe par la parole et ce qui ne se parle pas finit par dépérir. Il est important d’oser parler des vocations et de proposer aux jeunes d’y répondre, dans le respect de la liberté de conscience, bien entendu.
Encourager les vocations par la prière

En Suisse romande, nous avons la grâce de compter plus d’une quinzaine de communautés religieuses contemplatives et monastiques. Ces hommes et ces femmes prient aussi pour la vocation de tous les baptisés. Au sein du Centre romand des vocations, une délégation assure l’édition d’un petit fascicule trimestriel, qui s’appelait autrefois le « Monastère invisible » et qui se nomme désormais « Kairos ». Son but : encourager la prière pour les vocations et nourrir la réflexion autour de l’engagement en Eglise. Kairos est également un lien entre toutes les personnes qui, dans les paroisses, portent devant Dieu la prière pour les vocations.


Vocation autrement ?
Par Jean-François Bobillier | Photo : Myicahel Tamburini/Pexels
Selon son étymologie, le mot « vocation » fait référence à l’« appel ». Face à ce que l’on nomme la crise des vocations, je me questionne : sommes-nous vraiment en situation d’une baisse des appels de Dieu adressés aux femmes et aux hommes de notre temps ?
A chacun d’y répondre, mais nul besoin d’entreprendre une étude sociologique poussée pour percevoir en nous et chez nos contemporains une immense soif de sens, d’absolu, de bonheur, d’amour. L’homme est-il donc assoiffé mais incapable de percevoir la Source, autrement dit d’identifier l’auteur de l’appel ? En toute sincérité je n’y crois pas.
Je suis très impressionné par la capacité qu’ont les personnes rencontrées, notamment à l’hôpital, à dire quelque chose de Celui que je nomme Dieu. Récemment, goûtant aux paroles d’une grande et profonde sagesse prononcées par une petite dame toute fragile, je ne pus m’empêcher de lui poser la question : « D’où cela vous vient-il ? » – « C’est la vie qui me l’a appris » me répondit-elle.
Je cite, en écho, ces paroles de Maurice Zundel : « Dieu ne se démontre pas, Il est la Vie et, dès que l’homme est attentif à sa propre vie, il se heurte à cette Présence merveilleuse, invisible, qui le dépasse infiniment. » Aujourd’hui, les cœurs humains habités de cette « Présence » seraient-ils moins nombreux ? N’y a-t-il pas en réalité abondance de vocations ? Et ne cherchons-nous pas trop à démontrer Dieu ?
A l’écoute de cette parole de Simone Weil : « Chaque être crie en silence pour être lu autrement », je m’interroge encore : les appels ressentis doivent-ils être écoutés, de notre part, autrement ? Sommes-nous encouragés à répondre à ce cri, à cette soif, autrement ? L’accès à la Source peut-il se dessiner autrement ? En somme, l’Eglise est-elle appelée à vivre sa vocation autrement ?
Les Rogations, une pratique désuète?
Pourquoi parler des Rogations ?
Parce que récemment, j’ai lu un article d’un journal français « Valeurs actuelles » qui a attiré mon attention.
Une à une
Par François-Xavier Amherdt | Photo : Pxhere
« Le berger appelle ses brebis une à une et il les mène au dehors. Elles le suivent parce qu’elles connaissent sa voix. » (Jean 10, 3-4)
Le discours du « beau » Pasteur, (selon le grec) dans le 4e évangile, constitue le texte de référence lors du 4e dimanche de Pâques chaque année liturgique, où nous prions spécialement pour les « vocations » religieuses, sacerdotales, diaconales et laïques. Jésus berger n’a qu’une préoccupation : celle de toucher le cœur de chaque être humain, car le Père les lui a tous confiés, de nous permettre de déployer nos potentialités dans l’Esprit et ainsi de cheminer à sa suite vers le véritable bonheur. Car mettre nos pas dans les siens nous conduit vers notre épanouissement selon la volonté divine.
Un appel sans exception
Y a-t-il une baisse des vocations, en Europe notamment ? Pas du côté de Dieu en tout cas, qui continue inlassablement d’appeler chacun(e) sans exception, de manière parfois inattendue. Ce qui manque, c’est la possible « re-connaissance » de sa voix : elle est brouillée par les multiples contre-témoignages ecclésiaux, elle est perdue dans le brouhaha de l’indifférence, elle disparaît face aux sirènes technologiques et consuméristes, elle ne trouve plus place au milieu du concert des néo-paganismes de toutes sortes, elle est étouffée par les idéologies et les autocrates, elle paraît trop humble face aux défis postmodernes…
Le loup dans la bergerie
Il revient donc à chaque disciple-missionnaire que nous sommes tous et toutes de la faire retentir. Les mercenaires pullulent. Ils ne chassent pas le loup, mais le laissent entrer dans la bergerie et s’enfuient. Répondre à notre vocation, c’est ainsi nous laisser connaître en profondeur par le Christ, comme il connaît le Père (v. 15) et aller jusqu’à donner comme lui notre vie pour ceux que nous aimons.
Les enclos sont nombreux, les pâturages abondent. Prions donc le Maître du troupeau d’envoyer des gardes pour ses moutons, brebis, agneaux et boucs (Matthieu 9, 37-38), partout à travers le monde, y compris dans nos contrées.
Sonia Pierroz, plus de dix ans au service des enfants
Sonia est sage-femme. Le don, la générosité et le partage font partie intégrante de son métier. Ces valeurs, elle les transpose dans son activité de catéchiste auprès des enfants du secteur de Charrat avec un plus : la native de Bourgogne a « un p’tit côté artiste ».
Jubilaires de mariage: jubilez, car voici un exemple
Lisse, lumineux et immuable comme l’ivoire, c’est ainsi que l’on peut présenter le mariage de Gilberte et Jean-Paul Kurmann. Ils vont fêter cet automne leurs noces d’ivoire, c’est-à-dire 62 ans de mariage.
« Contre l’hypocrisie de la médiocrité »
Par Thierry Schelling | Photo : Grégory Roth/cath.ch
« Quand on me dit qu’il y a une congrégation qui attire beaucoup de vocations, je l’avoue, cela me préoccupe », déclarait François au symposium des religieux et religieuses en 2017, car « je m’interroge sur ce qu’il s’y passe ».
De quoi être clair quant à la « crise » des vocations religieuses en Europe notamment : pas le nombre, mais la qualité, condamnant fermement la « traite des novices » : ces congrégations qui, face à la chute des postulants autochtones, partent dans des pays du Sud recruter des jeunes qui n’avaient pas vraiment de vocation religieuse. C’est aussi une forme d’abus !
Qualité !
Il a mis en garde contre « l’hypocrisie de la médiocrité, de ceux qui veulent entrer au séminaire, car ils se sentent incapables de se débrouiller par eux-mêmes dans le monde ». Une hypocrisie qui est « une peste », a-t-il encore asséné.
Réalisme
« Le jour où il n’y aura plus assez de vocations sacerdotales pour tout le monde, le jour où… le jour où ce jour viendra, avons-nous préparé les laïcs, avons-nous préparé les gens à continuer le travail pastoral dans l’Eglise ? », interroge François avec lucidité. D’ailleurs, à prier pour les vocations depuis tant et tant d’années, Dieu a répondu au vu du nombre de femmes et d’hommes qui s’engagent en Eglise, en théologie, en pastorale spécialisée et plus seulement comme catéchistes 1 !
Le pape François élargit la notion de vocation : « Un proverbe de l’Extrême-Orient dit : « l’homme sage regarde l’œuf et voit l’aigle ; il regarde la graine et voit un grand arbre ; il regarde un pécheur et voit un saint ». C’est ainsi que Dieu nous regarde : en chacun de nous, il voit des potentialités, parfois inconnues de nous-mêmes et tout au long de notre vie, il travaille sans relâche pour que nous puissions les mettre au service du bien commun. C’est ainsi que naît la vocation… »
Il y a donc plus que de l’espoir…
1 400 laïcs et 235 prêtres pour le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, à titre d’exemple de la réponse de Dieu à nos prières !
« Il m’a accompagné à l’aller et au retour… »
Vous avez pu découvrir la première partie du témoignage de Christophe Rosay dans les colonnes de notre dernier numéro. En 1979, le jeune motard sierrois avait décidé, avec des amis, de prendre part à une folle aventure à moto. Course improbable qui devait le mener au Col de l’Assekrem dans le massif du Hoggar, et bien plus loin encore. A son retour, peu à peu sa relation avec le Seigneur se creuse et des « surprises » l’attendent… Il raconte.
Félicitations à une nouvelle centenaire: Bertha Ostrini
Home les Tilleuls : Bertha a fêté ses cent ans avec une trentaine de personnes, dont ses cinq petits-enfants et quatre arrière-petits-enfants. Ils étaient tous là. Nous la félicitons. Portrait d’une centenaire.
En quête de sens ?
L’Essentiel propose aux Evêques des diocèses de Sion et de Lausanne-Genève-Fribourg, à l’Abbé territorial de Saint-Maurice et à leurs représentants de s’exprimer sur le sujet de leur choix.
Michel Racloz, représentant de l’évêque pour la région diocésaine Vaud | Photos : cath.ch, Pixino

Peut-être êtes-vous parmi le grand nombre de personnes en recherche de ce qui peut donner du goût à l’existence et, si possible, une joie profonde. Ou avez-vous des proches, des collègues dans cette situation…
La vie actuelle nous propose à la fois de multiples opportunités, mais également « des pièges ». A mes yeux, un des premiers et des plus redoutables de ceux-ci est la confusion entre ce qui est de l’ordre des besoins et ce qui relève du désir, compris comme élan de vie. Les besoins fondamentaux sont assez vite identifiables : être en bonne santé, avoir un toit, se nourrir, se sentir en sécurité. Malheureusement, un pourcentage important de la population ne peut déjà pas les satisfaire. Etre attentif à autrui et se faire proche de celui qui souffre peut être un chemin d’humanisation mutuelle.
La manière de répondre à ces besoins peut être très variée et relève de sa propre culture. Les multiples messages qui nous parviennent par tous les canaux cherchent à nous influencer et à nous attirer vers certains produits. Nous sommes très, trop sollicités et tout va en s’accélérant. De plus, il y a une tendance à faire croire que des objets et des styles de consommation seront des réponses adéquates aux désirs profonds comme l’amour, l’amitié, la reconnaissance, la réalisation de soi…
Aussi je suggère de prendre du recul, d’être au calme, de ralentir pour s’offrir les conditions d’être à l’écoute de ses aspirations profondes et de ses valeurs essentielles. Le silence, la méditation, le dialogue et la prière sont des atouts essentiels pour « désensabler » notre source intérieure et pour rencontrer Celui qui désire nouer une alliance avec nous. Il nous accompagne dans notre recherche de nos dons propres que nous pouvons partager. Tout en étant attentif aux besoins de base, Jésus nous ouvre un horizon de vie pour combler nos désirs profonds. Nous laisserons-nous bousculer et inspirer par l’Esprit Saint pour vivre chacune et chacun notre vocation spécifique ?
Un Pape a dit…
On connaît la rubrique ainsi nommée et ce titre joue un peu sur les mots, mais la (re)découverte de ce texte de Jean XXIII frappe par son bon sens et l’humilité du propos. Ces buts quotidiens ne demandent pas d’être surhumains, mais de vivre debout, ouverts, le visage tourné vers la lumière…
Le cadeau qu’est le baptême
Dimanche « in albis », dimanche en blanc pour se réjouir du cadeau de Dieu qu’est le baptême.
Jeux, jeunes et humour – mai 2023
Par Marie-Claude Follonier
Question jeune
Que fête-t-on le 31 mai ?
L’Eglise commémore la Visitation, autrement dit la visite de Marie, enceinte de Jésus, à sa cousine Elisabeth, enceinte de Jean-Baptiste. Les deux femmes et les deux enfants qu’elles portent « tressaillent de joie ». On retrouve déjà là les trois dimensions constitutives de la Bonne Nouvelle annoncée 30 ans plus tard par Jésus : une charité attentive aux besoins des autres, la joie d’un cœur ouvert au projet de Dieu et la reconnaissance de la mission du Christ.
par Pascal Ortelli
Humour

Il est deux heures du matin. La police, qui effectue sa ronde nocturne, aperçoit sur la voie publique un homme titubant. Arrivés à sa hauteur, les policiers lui demandent ce qu’il fait là à cette heure tardive :
– Je vais assister à une conférence sur les méfaits de l’alcoolisme.
– Une conférence ? A deux heures du matin. Qui peut organiser une conférence à une heure pareille ?
– C’est ma femme !
par Calixte Dubosson
L’attente de celui qui attend
L’attente est une perte de temps pour celui qui n’attend rien. Il y a dans la foi en Jésus-Christ une patiente patience qui ne se confond pas avec l’agitation du monde. La durée fait partie
de la réalité dans laquelle nous vivons. L’expérience de l’attente forme le cœur et la pensée de celui qui, lové dans la présence de Jésus, s’attend à lui.