Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin
Des livres
Petit manuel de synodalité Dominique Barnérias – Luc Forestier – Isabelle Morel
Selon le pape François, « le chemin de la synodalité est celui que Dieu attend de l’Eglise au troisième millénaire ». Du synode des évêques aux assemblées paroissiales, des synodes diocésains aux chapitres des congrégations religieuses, les processus mis en place pour favoriser l’écoute mutuelle, le dialogue délibératif, l’acceptation d’une décision commune, conduisent à transformer les personnes en faisant mûrir leur réflexion et leur jugement. Ce Petit manuel de synodalité entend faire le point sur ce qui existe et se développe actuellement afin de contribuer à l’apprentissage communautaire que supposent toutes ces pratiques synodales.
Il n’y a que les fous pour être sages Raphaël Buyse
« Pour être vrai et pour que tu mènes bien ta vie, dit Dieu, il faut que tu saches que je n’aime pas trop les gens sages. Ceux qui obéissent à ce qu’ils croient être mes ordres, sans jamais se poser de questions ; ceux qui croient tout ce qu’on leur dit sans chercher à comprendre. » Raphaël Buyse nous laisse entrapercevoir la largeur, la hauteur et la profondeur de ce que la Tradition appelle le « don de sagesse ». Premier des dons du Saint-Esprit, il n’a rien à voir avec le pâle conformisme dont on entoure parfois la foi chrétienne. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la sagesse de Dieu, comme l’explique l’auteur, est audacieuse, créative et même un peu « folle ». Elle nous entraîne dans l’aventure passionnante de l’Evangile, celle qui consiste non pas à clamer des certitudes et à réciter des leçons de catéchisme apprises par cœur, mais à prendre le risque d’aimer, de croire et d’espérer.
EZ 37 – Guide pour rebooster nos paroisses Jean-Hubert Thieffry – Bérénice Gerbeaux – Vincent de Crouy-Chanel
S’inspirant du chapitre 37 du livre d’Ezéchiel où l’Esprit redonne vie aux ossements desséchés, ce guide nous entraîne dans les pas des premiers disciples et propose une démarche dynamique pour incarner les « cinq essentiels de la vie chrétienne » – la prière, la fraternité, la formation, le service et la mission – à tous les niveaux de la paroisse. Ils appellent non seulement à revitaliser ce qui existe déjà, mais aussi à faire de la paroisse un espace ouvert et en croissance. Pour cela, ils fournissent des outils concrets à adapter selon chaque réalité.
Thomas et Paquita – Ensemble vers le ciel Rafael Villalta – Jean Juvanovic
Après avoir dû attendre plusieurs années, en particulier en raison de la guerre civile espagnole, Thomas et Paquita Alvira se marient en 1939. Ensemble, ils formeront une famille nombreuse et rayonneront par leur foi et leur générosité envers les autres. Leur existence nous apprend que l’on peut chercher et aimer Dieu dans la vie ordinaire en offrant à Dieu nos tâches quotidiennes les plus simples. Cette BD nous fait découvrir leur vie passionnante et passionnée. Leur cause de canonisation a été ouverte en 2009.
Ils sont appelés prêtres fidei donum (don de la foi). Mais qu’est-ce qui peut bien se cacher derrière cette appellation ? L’abbé Hermel Tonato, bien connu à Martigny, originaire du Bénin, est actif comme tel. Il s’agit de prêtres (ou de laïcs) qui, tout en restant attachés à leur diocèse d’origine, sont envoyés par leur évêque pour assumer une tâche pastorale pour un temps dans un autre diocèse. C’est une manière pour les Eglises de porter ensemble le souci de la mission en s’entraidant.
PROPOS RECUEILLIS PAR PASCALTORNAY PHOTOS : DR
Qui êtes-vous donc Hermel Tonato ?
Je suis né en 1965 à Cotonou. Après mes études, j’ai été ordonné prêtre en 1990. Après deux séjours en paroisse comme vicaire, j’ai été nommé curé fondateur d’une nouvelle paroisse jusqu’en 2000, l’année où j’ai été envoyé à Rome pour une spécialisation en théologie morale. Cinq ans après, je suis retourné au Bénin comme curé et directeur d’un complexe scolaire de plus de 1000 élèves. Après 15 ans à la tête de ce complexe, mon évêque a voulu que je prenne un repos sabbatique. C’est la raison de ma présence en Suisse.
Comment avez-vous « atterri » à Martigny ?
A l’été 2001, j’ai commencé le ministère d’été à Lens, un Secteur desservi à l’époque par la Congrégation du GSB. Le chanoine Jean-Pascal Genoud était alors curé dans ce Secteur. Depuis lors, chaque année, 7 ans durant, le curé Jean-Pascal et ses successeurs ont reconduit mon ministère estival jusqu’à leur départ de Lens. C’est ainsi que j’ai connu la région. C’est donc tout naturellement qu’en 2021, je suis revenu à Martigny pour prendre mon repos sabbatique. Ces derniers mois, je suis intervenu dans le secteur voisin des Deux-Rives tout en rendant de petits services dans le Secteur de Martigny
Les Européens ont envoyé des missionnaires dans les pays du Sud des siècles durant. Comment voyez-vous la mission des prêtres du Sud dans les pays du Nord ?
Je dirais que la mission est au centre et au cœur de la vie de l’Eglise, occasion de catéchèse, d’annonce évangélique dans le prolongement à toutes les latitudes de l’Evangile, étendus aux sphères planétaires aujourd’hui à l’instar du témoignage des Actes des Apôtres. L’Eglise répond à sa vocation missionnaire dans sa dimension universelle dans un esprit de partage et de solidarité missionnaire comme les premières communautés. Hier, les missionnaires partaient pour les pays de mission en Afrique et ailleurs, aujourd’hui les pays de mission viennent dans un esprit de solidarité soutenir ceux qui leur ont apporté la Bonne Nouvelle dans la poursuite et l’intensification de l’élan missionnaire. Cette coopération missionnaire nécessaire à la vie de l’Eglise révèle la nature profonde de l’Eglise et sa catholicité, c’est-à-dire son universalité.
Vous plaisez-vous en Suisse ? Qu’est-ce qui vous frappe le plus ?
J’aime retrouver ici à Martigny des frères et sœurs partageant une même foi, une même espérance. Dans l’Eglise, personne ne devrait se sentir étranger ! Ce qui me touche le plus, c’est ce sens d’accueil, cette attention à celui qui vient de loin, accueilli, reçu et intégré sans aucune distinction. Je trouve que vos communautés sont très vivaces, dynamiques, ouvertes et sensibles. C’est un atout majeur pour le rayonnement de la mission.
Qu’est-ce qui vous plaît dans votre ministère dans nos contrées ?
C’est la joie de servir le Seigneur en toute quiétude et sans aucun préjugé. La joie de servir l’Eglise en étant au service des gens, en étant utile et instrument de Dieu, dispensateur des trésors de l’Eglise que sont les sacrements. La joie de travailler dans la « Vigne du Seigneur », partager cette mission avec d’autres… Tous embarqués dans la même aventure passionnante de l’Evangile de la joie.
Quelles perspectives pastorales s’offriront à vous lors de votre retour au Bénin ?
Je m’en remets à la grâce de Dieu et à sa providence qui, au moment opportun, m’orienteront pour une nouvelle mission adaptée aux besoins et urgences de ce moment-là. On ne se donne pas sa mission, on la reçoit par l’intermédiaire de l’évêque ou du supérieur hiérarchique…
Enfin, je voudrais exprimer ma gratitude à Mgr Jean-Marie Lovey, au Prévôt Jean-Michel Girard qui m’ont fait confiance dès les premières heures ; au curé Jean-Pascal Genoud, à tous les membres de la Maison Saint-Bernard et à son personnel, aux agents pastoraux laïcs, aux sacristains et à tous les fidèles de la paroisse de Martigny, à l’abbé Robert Zuber et à tous les agents pastoraux du secteur des Deux-Rives. MERCI à tous pour les bons moments de joie et les belles célébrations vécues ensemble.
PAR L’ ABBÉ DANIEL REYNARD
PHOTO : RAPHAËL DELALOYE
Le titre déjà peut déjà faire peur et on a envie de ne pas aller plus loin, c’est vrai que cela paraît déjà «du chinois».
Mais non n’ayez pas peur, essayons de comprendre ce que cela veut dire…
Le synode signifie marcher ensemble, aller de l’avant pour que les choses bougent et pour cela nous avons besoin de vous. Chacun a quelque chose à dire, chacun a quelque chose à apporter, chaque voix compte, chacun est à l’écoute de l’autre.
Le but de ce synode n’est pas de produire un document de plus, mais de faire germer des rêves, des espérances, de guérir de blessures anciennes, de tisser des liens, d’apprendre des uns et des autres et de se redonner des forces pour continuer d’avancer.
Si un synode sur la synodalité peut déjà paraître indigeste dans l’énoncé, ne vous inquiétez pas, il ne s’agit pas d’un tour de passe-passe compliqué mais plutôt d’une invitation à ce que l’ensemble de l’Eglise fasse entendre sa voix, vous et moi.
Nous ne pouvons avancer que si nous travaillons ensemble.
« Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin » dit le proverbe africain.
Aucun chrétien ne doit être seul, avec ce Synode l’Eglise dit: La voix de TOUS compte parce que Dieu peut parler à travers N’IMPORTE QUI.
Si le mot synodalité paraît compliqué c’est sa mise en pratique qui l’est encore plus : comment là où je vis je peux faire Eglise, comment impliquer des personnes à faire Eglise, je crois que cela commence par l’attention portée à ceux qui sont souvent oubliés, exclus ou pas écoutés.
Qu’est-ce que Dieu a à nous dire à travers ceux que nous avons tendance à oublier ?
Ce chemin d’écoute commence par chacun d’entre nous.
Parmi les définitions de son être et de sa mission en « Je suis », selon l’évangile de Jean, celle où Jésus se présente comme « Je suis le chemin, la vérité et la vie » est particulièrement évocatrice et englobante. A côté des formulations absolues, telle « Avant qu’Abraham existât, je suis » (Jean 8, 58), les expressions avec un qualificatif « Je suis le pain de vie » (Jean 6, 35) ; « la lumière du monde » (8, 12) ; « le bon pasteur » (10, 7-16) ; « la résurrection » (11, 25) : et « la vigne véritable » (15, 1) se réfèrent toutes au nom de Dieu manifesté à Moïse lors de l’épisode du buisson ardent (Exode 3, 14) : « Je suis qui je suis », et je montrerai au fil de l’histoire qui je serai en demeurant fidèle à mon Alliance avec Israël.
Quand il se révèle comme le chemin (odos), le Christ indique clairement qu’il restera aux côtés de son peuple nouveau. Dans le terme « sun-odos », le « Je suis-avec » précède la voie. Ce qui signifie bien que si le Fils de l’homme est la route vers le Père, il la parcourt toujours avec l’humanité. Nous sommes précédés par un « nous », celui des trois personnes de la Trinité dans leur circulation d’amour, qui nous ont faits à leur image et ressemblance, et celui de la communauté ecclésiale et humaine, sans laquelle nous perdons le Nord.
Or, selon la parole qu’il laisse en testament à ses apôtres après leur avoir lavé les pieds (Jean 13), en réponse à la question de Thomas, « Nous ne savons pas où tu vas » (Jean 14, 5), le Fils de Dieu se dit « chemin » en tant que « vérité » communiquée et « vie » transmise. Les trois termes avancent de concert. S’il ménage la voie du Royaume, c’est parce que le Père le lui en a révélé les mystères, qu’ainsi il nous rend libres grâce à la Vérité qu’il nous manifeste (Jean 18, 32) et vers la plénitude de laquelle l’Esprit Saint nous conduit (Jean 16, 13). De plus, cette route mène à la Vie éternelle en plénitude, auprès du Père que Jésus dévoile totalement : « Qui m’a vu a vu le Père » (14, 9), affirme-t-il à Philippe juste après notre verset.
Ainsi donc, l’itinéraire à la suite du Christ est « syn-odal », véridique et vital par nature. Ce qui implique des conversions spirituelles et structurelles en Eglise et une adhésion dans la foi, l’espérance et l’amour à la Trinité Sainte.
Différentes célébrations eucharistiques champêtres sont offertes chaque été sur les hauteurs et notamment au Crêtet, à Charavex, à la Crettaz et au Plan de l’Au.
Dans cette rubrique, L’Essentiel propose aux Evêques des diocèses de Sion et de Lausanne-Genève-Fribourg, à l’Abbé territorial de Saint-Maurice et à leurs représentants de s’exprimer sur le sujet de leur choix. Ce mois, c’est Romuald Babey qui prend la plume.
PAR ROMUALD BABEY, REPRÉSENTANT DE L’ÉVÊQUE À NEUCHÂTEL PHOTOS : CATH.CH, JEAN-CLAUDE GADMER
En écoutant la prédication d’un prêtre en ministère de remplacement dans ma paroisse cet été, j’ai continué sa réflexion sur la temporalité. En effet, ma paroisse fête les cinquante ans de son église cette année. « C’est une « bébé église » par rapport aux deux mille ans de christianisme ! », s’est exclamé l’abbé, tout en faisant la différence entre l’Eglise communauté et l’église bâtiment.
Si nous nous référons à l’échelle humaine, cinquante ans, c’est plus que la moitié de la vie, même si l’espérance de vie a augmenté ces dernières décennies, dans certaines régions du monde. Cinquante ans, ce sont des noces d’or ! Cela marque une certaine stabilité !
Pour nous souvenir du passé et mieux le comprendre, quoi de mieux que d’avoir une mémoire vivante ! Des témoins qui nous racontent… Et ensuite, laisser des traces pour que les générations futures puissent se souvenir.
J’ai continué à cogiter, l’été s’y prêtant bien. Ce sont cette fois les vitraux du chœur de notre église qui m’ont inspiré. L’artiste fribourgeois Yoki, dont nous célébrons cette année les cent ans de la naissance, a choisi, pour ses deux grandes verrières, les thèmes de l’eau et du feu : « symboles des forces de la vie, éléments de purification et symboles de vie spirituelle que l’on retrouve constamment dans la liturgie », écrit-il.
L’eau et le feu sont également au cœur de l’actualité de cette période estivale. En effet, la canicule a provoqué une pénurie d’eau et a préparé le terrain aux feux de forêt. Ces deux éléments essentiels se complètent, s’opposent, s’attirent, s’annulent. La nature est déboussolée par l’activité humaine.
L’homme, dans la création, créature de Dieu, fait à son image, peut voir dans ce qui se passe la fin du monde ou la fin d’un monde. S’il se laisse envahir par le feu de l’Esprit de la Pentecôte, il sera le temple vivant voulu par Dieu. Et l’eau, baptismale cette fois, le purifie et fait de lui un homme nouveau.
Catherine est moitié belge, moitié haut-valaisanne. En 1992, nous étions toutes les deux aides-soignantes au home de la Providence à Montagnier. Trente ans ont passé, trente ans d’amitié… Quand je l’ai rencontrée, Catherine était non-croyante, à ce moment-là nous étions bien loin d’imaginer le chemin de foi qui l’attendait.
De nombreuses communautés sont présentes en Suisse romande, comme autant de témoins de la vitalité et de la diversité de l’Eglise. Ce mois-ci, cap sur la communauté des Béatitudes présente à Venthône, au-dessus de Sierre.
PAR PASCAL ORTELLI | PHOTO : DR
Dates clés
1973 Fondation par Gérard Croissant et son épouse Jo ainsi que par un autre couple, marqués par une expérience saisissante de l’effusion du Saint-Esprit et de l’intimité avec Dieu.
1981 Essor de la communauté à Cordes où le cardinal Robert Coffy, archevêque d’Alby, la reconnait comme « pieuse union ».
2002 Le Conseil pontifical pour les laïcs la reconnait comme « association privée internationale de fidèles ».
2020 La communauté des Béatitudes est érigée en « famille ecclésiale de vie consacrée de droit diocésain » par la Congrégation romaine des instituts de vie consacrée.
Organisation : la communauté compte 760 membres dont 97 prêtres et 8 diacres sur 177 frères, 271 sœurs, 312 laïcs dont 11 diacres permanents et 51 « célibataires pour le Royaume » ainsi que 33 stagiaires en vue d’un engagement. 51 fondations sont présentes sur tous les continents et réparties en 27 pays.
Mission : « Contemplation, communion, compassion et mission » qui se déploient au travers d’un charisme marqué par la vie dans l’Esprit, la communion des états de vie et le rayonnement apostolique.
Présence en Suisse romande : foyer Saint-Joseph à Venthône en Valais où la communauté anime en particulier des retraites de jeunes qui se préparent aux sacrements.
Depuis 2017, une mission permanente a vu le jour à Lausanne à la paroisse Sainte-Thérèse.
Une particularité : la louange et une expérience forte du souffle de Pentecôte.
« S’engager au sein de la communauté des Béatitudes, c’est… »
Par frère Benoît Vary
« Pour moi, faire partie de la Communauté des Béatitudes c’est rendre le Christ présent dans tout ce que je vis et permettre à d’autres de le rencontrer. C’est vivre la vie dans l’Esprit Saint grâce notamment à l’eucharistie quotidienne dont les bienfaits se déploient dans l’oraison. Cette vie d’union à Dieu vient nourrir toute mon activité quotidienne (services, missions…) et me donne la joie de redire « oui » chaque jour, à l’école de la Vierge Marie. »
Parce que Churai était enceinte, son partenaire l’a mise à la porte. Elle craignait désormais le pire pour son enfant à naître et pour elle-même. Sa vie jusque-là avait été marquée par des abus et par l’échec d’un premier mariage arrangé. Churai ne voyait plus comment s’en sortir. Par chance, une proche lui a donné l’adresse de Sœur Chalaad, qui dirige à Bangkok une maison d’accueil pour jeunes mères et un jardin d’enfants. Churai y a trouvé refuge. Son histoire ressemble à celles de nombreuses jeunes femmes qui ont grandi dans la pauvreté en Thaïlande. C’est ce que souhaitent changer les Sœurs du Bon Pasteur.
« Nous avons beaucoup de jeunes mamans chez nous qui, avant même l’accouchement, affirmaient qu’elles n’allaient pas pouvoir s’occuper de l’enfant, parce qu’elles n’avaient personne pour les aider », explique Sœur Chalaad. Mais après la naissance, la plupart d’entre elles souhaitent prendre la responsabilité de veiller sur leur enfant. Elles reprennent courage, se sentent prêtes et veulent l’annoncer à leur famille : « Je compte me battre quoi qu’il arrive. »
J’ai rencontré personnellement, sur plusieurs continents, des religieuses qui – comme Sœur Chalaad – s’investissent totalement dans leurs projets. Je pense par exemple à Sœur Joyce au Malawi ou à Sœur Angeline aux Philippines. Des prêtres et des religieux comme le père Guaranaj en Inde, l’abbé Stephen au Kenya et bien d’autres encore font également des choses admirables pour rendre le monde meilleur. Le pape François les appelle les « missionnaires d’espérance ». Ces missionnaires d’espérance ont toutefois besoin d’alliés qui les soutiennent dans leurs efforts. Avec votre aide, les personnes comme Churai peuvent trouver des refuges dans lesquels elles reçoivent l’aide et l’attention dont elles ont besoin. Elles y acquièrent aussi les compétences qui leur font défaut pour prendre en main leur propre vie.
«Grâce à vous, l’Eglise reste une source d’espérance !»
Soutenir les projets de Missio :
Le principe est simple : chaque paroisse donne selon ses moyens, puis le fonds de solidarité est réparti selon les besoins dans des diocèses qui ne sont pas encore financièrement autonomes. L’idée d’échange est au centre également de ce dimanche. Chacun donne, prie et échange partout dans le monde.
Missio, Rte de la Vignettaz 48, 1700 Fribourg IBAN CH61 0900 0000 1700 1220 9 ou scannez le QR code ci-contre pour faire un don en ligne –>
A tour de rôle, des jeunes de divers cantons romands profitent de cet espace de liberté pour évoquer un sujet qui les intéresse. Au tour d’Emile Abou Chaar de Neuchâtel de prendre la plume.*
* AVEC LA COLLABORATION DE BENJAMIN BENDER | PHOTO : DR
Je m’appelle Emile Abou Chaar et suis un jeune Libanais de 28 ans, aujourd’hui accompagnant spirituel au Centre Neuchâtelois de Psychiatrie et responsable de la pastorale de la santé et de la pastorale des jeunes pour le canton de Neuchâtel. Je suis aussi membre du nouveau Conseil des jeunes au Vatican pour le Moyen-Orient.
En 2019, après mes études de pharmacien, je suis venu en Suisse dans le cadre d’un échange avec l’Université Saint Joseph de Beyrouth pour suivre un CAS en accompagnement spirituel en milieu de la santé. En raison du Covid, j’ai dû reporter mon stage prévu en septembre 2020. Après une année passée au Liban, me voici de retour.
Représentant des jeunes maronites
Entre 2016 et 2019, j’étais responsable de la pastorale des jeunes du diocèse d’Antelias, au Liban. Il m’a été proposé de représenter tous les jeunes maronites du monde lors du Synode sur la foi, les jeunes et le discernement vocationnel. Lors de la réunion pré-synodale, j’ai rencontré 350 jeunes du monde réunis pour parler des jeunes avec des jeunes, tisser des liens avec la curie romaine, avec les cardinaux et les évêques puis rencontré le pape François. Une grande grâce.
Le synode, et après ?
Après un synode, la réunion post-synodale a permis de voir comment la démarche synodale s’est implantée dans les milieux de pastorales des jeunes du monde. Une expérience magnifique. J’ai coordonné une équipe francophone. On a parlé d’innovation dans la pastorale des jeunes et de Christus vivit (l’exhortation apostolique du pape François, fruit du synode). J’ai vu une différence et une amélioration globale depuis le synode. On est très enthousiaste à l’idée de faire participer les jeunes à la vie de l’Eglise. Il y a une plus grande écoute et une plus grande implication des jeunes. Il est capital de les inclure dans toutes les pastorales, pas que dans celle des jeunes.
Un bureau des jeunes au Vatican
Une première action concrète du synode, proposée par Mgr Alain de Raemy, évêque des jeunes en Suisse, a été la création de l’Organisme international consultatif des jeunes qui veut intégrer leurs voix dans les décisions du Vatican. C’est un groupe de vingt personnes choisies et nommées dans le monde entier en tant que consultants, afin d’améliorer la façon d’être et de faire de la pastorale des jeunes de l’Eglise universelle. C’est une première dans l’histoire de l’Eglise et j’ai ainsi été nommé pour représenter une voix du Moyen-Orient, depuis novembre 2019.
Un message pour les jeunes
Osez vivre la vie pleinement, sans peur, dans l’instant présent, dans votre réalité. A chaque jour suffit sa peine, mais en même temps la vie est très belle malgré tous les défis. Je viens d’un milieu où il y a beaucoup de défis. Chez nous, au Liban, il n’y a plus d’électricité, de médicaments, de travail. Profitez de ce que vous avez, car si une journée n’est pas vécue pleinement, c’est une journée de perdue.
C’est à Lyon qu’une jeune fille de 19 ans, Pauline Jaricot, décide d’organiser un fonds de solidarité pour les missions auquel chacun peut contribuer. Sa devise : « Une prière par jour, un sou par semaine. » L’œuvre qu’elle crée en 1822, appelée Missio aujourd’hui en Suisse, prend vite une dimension mondiale.
Passée quasi inaperçue par le grand public, la dernière constitution régulant le fond et la forme de la Curie romaine, intitulée Praedicate Evangelium, a secoué le monde interne du Saint-Siège.
Pas seulement parce que la nomenclature a changé. Pas seulement parce que les tout premiers dicastères (terme remplaçant l’ancien terme de « Congrégation ») créés par François dès 2016, ont montré qu’il fallait du temps pour apprendre à travailler ensemble lorsqu’on a été relégué dans des conseils et des comités contigus et sans synergie. Mais parce qu’un curseur a été déplacé : désormais, ce n’est pas l’ordination de clercs qui légitime qu’ils soient seuls à gouverner, mais le baptême de tout.e un.e chacun.e qui, « missionné » par un évêque, peut légitimement gouverner dans l’Eglise…
Chefs et cheffes !
Si l’on prend notre diocèse de Lausanne-Genève-Fribourg, depuis septembre 2022, les cantons sont représentés par trois laïques, un laïc et un diacre : Mesdames Ruffieux, Pohl-Henzen et Gigon et Messieurs Racloz et Babey, font partie du Conseil de nominations de l’évêque et le représentent sur le terrain cantonal de manière légitime et canonique ! Mais c’est vrai que depuis des décennies, des chanceliers diocésains ont été chancelières, des théologiens théologiennes, des assistantes pastorales responsables de communautés UP ou paroisse. On va donc de l’avant : le baptême envoie en mission et pas juste par bénévolat (on pense au millier de catéchistes !) aussi pour décider dans l’Eglise.
Et au Saint-Siège ?
Le responsable du Dicastère de la communication est un laïc ; la directrice des musées du Vatican est une femme, la secrétaire de l’Etat du Vatican est une religieuse… Qui dit que pour finir, cela n’avance pas un peu quand même ?
Telle est la devise retenue par Missio (œuvres pontificales missionnaires) comme fil rouge du mois de la Mission universelle 2022. Ces paroles de Jésus résonnent encore aujourd’hui ! En effet, nous sommes appelés et envoyés, chacun à notre manière, pour annoncer la Bonne Nouvelle jusqu’aux « extrémités de la terre » – et souvent c’est en bas de chez soi ! – pour faire connaître l’amour de Dieu par la parole et par l’action.
PAR PIERRE-YVES MAILLARD, VICAIRE GÉNÉRAL DU DIOCÈSE DE SION
PHOTO : DR
A l’issue de la phase diocésaine (automne 2021-printemps 2022) et après la rencontre suisse du 30 mai à Einsiedeln, on peut se demander où en est le processus synodal lancé par le pape François en vue du Synode des évêques en automne 2023.
Le soufflé est-il déjà en train de retomber ? Tout au contraire, mais il faut du souffle pour accompagner sur la durée ce profond renouveau souhaité pour l’Eglise. La Conférence des évêques suisses a publié la synthèse nationale envoyée à Rome, et la suite du processus fera l’objet d’une réflexion sur le plan de chaque continent.
Faut-il attendre des changements structurels immédiats ou de nouvelles règles relatives à la question des ministères ? Si l’on se souvient que la synodalité, dans l’esprit du Pape, est avant tout une attitude spirituelle et une manière d’être Eglise en ce temps, rien n’empêche d’œuvrer déjà à la mise en œuvre de ce « marcher ensemble » dans toutes nos activités pastorales.
Aidés de leurs parents ou d'adultes de référence, les enfants participent à des activités en paroisse, choisies à partir des offres proposées sur les flyers périodiques (sept-déc / janv-avril / mai-août).
Depuis l’automne 2021, les Eglises locales ont entamé la phase locale du Synode voulu par le pape François : de bas en haut, des fidèles aux évêques. Et sur trois ans ! Inédite, cette entreprise ecclésiale fait des remous là où on ne l’attendait pas forcément… Mais le réalisme de la base ne fait pas défaut : à quoi bon tout ce raffut ?
PAR THIERRY SCHELLING | PHOTOS : VATICAN.NEWS, PIXABAY, CATH.CH, DR
Le site du Vatican arbore un logo qui mène au contenu sur le Synode en anglais, italien et espagnol. Les onglets sont clairs : Qu’est-ce que le Synode 21-23, Processus synodal, Ressources, Nouvelles, Contacts. Les moyens de communiquer sont assurés : le site est régulièrement mis à jour ; le processus est définitivement lancé…
Localement
Des quatre coins du monde catholique, les conférences épiscopales ont ouvert un processus approfondi de synodalité – de rencontres entre membres de l’Eglise, agent.e.s, paroissien.ne.s, « cadres », etc. –, s’attirant parfois les foudres de collègues soucieux de l’unité de l’Eglise devant les issues des débats : oui à un clergé marié, oui à l’ordination des femmes, oui à une bénédiction pour couples de même sexe, plus de présence féminine dans les instances décisionnelles ecclésiastiques, assez de cléricalisme… De quoi agiter non seulement les ouailles, mais également les médias. Et même le « petit monde du Vatican »1…
Même le Pape…
Le Pape lui-même, dans son petit Etat du Vatican, avance pas à pas : femmes nommées désormais systématiquement dans les Dicastères de la Curie – et bientôt des laïcs à leur tête 2 à parité avec des cardinaux. Grâce à la publication de la nouvelle constitution apostolique Praedicate Evangelium (mars 2022), qui a déplacé le curseur de façon ré-vo-lu-tion-nai-re (mais pas tout le monde a encore saisi !) : ce n’est plus l’ordination qui justifie la nomination à un poste de décision, mais la mission donnée par l’évêque local à un.e baptisé.e selon compétence ! Les prochains mois devraient voir l’arrivée de personnes à des postes curiaux comme jamais auparavant on avait même pu l’envisager… Comme dit, une réforme pas à pas.
Chi va piano…
C’est aussi cette lenteur du processus – inhérente à une telle envolée au niveau de l’Eglise catholique romaine qui est universelle – qui est revendiquée par les protagonistes, le Cardinal Grech en tête. Comme Secrétaire du Synode des évêques, il recommande de prendre le temps d’écouter et de s’écouter avant toute chose, et, le cas échéant, de reprendre l’exercice d’écoute pour arriver à un consensus – l’opposé du compromis comme on peut le voir dans nos démocraties.
En effet, une des incompréhensions entre le modus procedendi de l’Eglise et ce qu’en ont compris la plupart des médias, c’est bien la différence fondamentale, constitutive, de l’Eglise, qui ne fonctionne pas comme un Etat. Le synode n’est donc pas un parlement qui négocierait des lois, des amendements, des abrogations, voire des censures. Mais une assemblée – on dit ekklesia en grec, qui a donné Eglise – de croyant.e.s qui, au nom de leur baptême, vocation et ministère dans l’Eglise locale, se mettent toutes et tous à l’écoute de l’Esprit et les un.e.s des autres, pour discerner où le vent souffle… Et cela prend du temps.
… va lontano !
Ainsi donc, il est désormais clair qu’une majorité de fidèles en Suisse et ailleurs est pour le choix d’un prêtre de se marier, pour l’accession des femmes à l’ordination sacramentelle, pour la bénédiction religieuse des couples de même sexe, pour l’accès aux laïcs responsables de communautés ecclésiales à la présidence des mariages et des baptêmes (cela est déjà le cas dans le diocèse de Bâle par exemple), pour la jugulation du pouvoir du prêtre rendu parfois hors proportion…. Pourquoi les fidèles se tromperaient-ils systématiquement s’ils pratiquent la synodalité ? Car le Peuple de Dieu a ce sensus fidelium qui est proche de ce que l’on pourrait appeler bon sens renforcé par l’écoute de l’expérience des autres… Et les divers rapports des Eglises locales mis en ligne 3 sont rafraîchissants de pertinence, voire parfois d’une insistance certaine quant à des changements concrets.
Le (bon) sens des fidèles
En effet, après Synode 72 et AD2000, beaucoup de fidèles ont été tellement désillusionnés que leur avis est désormais tranché… quand ils et elles le donnent encore : « De toute façon, à quoi ça sert, on me l’a demandé déjà deux fois… et rien n’a suivi, même pas au niveau œcuménique », raconte Germaine, Genevoise octogénaire, qui a perdu espoir de voir les choses changer officiellement. « Alors j’opère le changement à partir de mes choix : je vais au culte et j’amène mon mari, protestant, à la messe et nous communions en toute bonne foi ! »
Ce sensus fidelium, c’est vrai, peut être facilement « contaminé » par ce que des détracteurs de ce processus d’écoute réciproque ne manquent pas de relever : épouser les idées contemporaines et donc, vouer l’Eglise à sa perte, en vidant la vérité de l’Evangile enchâssé dans la Tradition pluriséculaire de « Notre Mère l’Eglise »… Mais ces idées du monde qui pénètrent jusqu’à l’âme de bien des fidèles n’est-ce pas la phase d’acculturation 4 que l’on repère dans l’Histoire de l’Eglise au contact de cultures nouvelles ? Encore faut-il connaître l’Histoire de l’Eglise… 5
Exemples de révolutions
Le grec a été supplanté par le latin dans l’Europe occidentale, qui lui-même a disparu lorsque la plèbe, le peuple, a donné naissance aux langues dites romanes. Le culte marial s’est proportionnellement développé au sein du peuple au fur et à mesure que le culte aux divinités féminines de la religion de l’Empire romain était banni, puis interdit, dès la fin du IVe siècle. Concepts théologiques – la Trinité, consubstantiation… – ou discipline ecclésiastique – célibat des prêtres, sacrement du mariage, règles entourant la communion… – formalisés par la « minorité dirigeante » (comprendre le clergé) ne sont-ils pas nés par interaction avec la culture philosophique et politique ambiante ? Pourquoi donc craint-on désormais d’« épouser » certaines idées du monde moderne ? La fracture entre Eglise et société est relevée dans maints comptes-rendus synodaux par des Eglises aussi distantes que celles de l’Australie, de l’Autriche ou du Brésil…
Matériel accessible à tou.t.es !
Force est de constater qu’après la phase locale, les catholiques suisses semblent être passés à autre chose. Même si, sur les sites des six diocèses helvétiques, les documents sont accessibles : une mine d’or pour sentire cum Ecclesia, sentir avec l’Eglise (expression de saint Ignace de Loyola), voire sentire Ecclesiam, sentir l’Eglise – pape François demandait au clergé de « sentir l’odeur des brebis » !
S’il est vrai que les prochaines phases – nationale, continentale, universelle – sont entre d’autres mains que les fidèles de la base, les synthèses locales sont disponibles, « travaillables » et pourquoi pas inspiratrices de changements locaux… Elles réclament par contre un exercice des plus louables : leur lecture, voire relecture, qui, selon Ignace, est un moyen plus profitable encore de comprendre l’Esprit de Dieu. Mais qui va les lire, voire les relire ? Il en va de notre responsabilité de baptisé.e.s consulté.e.s et désormais informé.e.s – mais qui prendra le temps pour cela ?
1 Pour paraphraser le célèbre film Le petit monde de Don Camillo… 2 Il y en a déjà un, Paolo Ruffini, préfet du dicastère de la communication, depuis 2018. 3 La liste s’est allongée tout au long de l’été : tapez « conférence épiscopale de… » et vous trouvez le rapport final. 4 La première phase de rencontre entre l’Evangile et ses hérauts, et une culture humaine, consiste à se comprendre mutuellement : on appelle cela « acculturation » qui, bien vécue, peut se transformer en « inculturation » où l’un ou l’autre des éléments de la culture rencontrée sont utilisés explicitement dans le contexte ecclésial (théologie, discipline, etc.). 5 Cf. L’Essentiel d’octobre 2021.
PAR THIERRY SCHELLING PHOTOS : CATH.CH / BERNARD HALLET
Le 1er septembre, dans sa paroisse, Fabienne Gigon a été « missionnée » Représentante de l’évêque à Genève. Vicaire, en quelque sorte, parce qu’avec le pape François, les choses bougent : c’est le baptême vécu qui permet à un responsable d’Eglise locale de mandater un ou une collègue comme responsable, chef.fe. Qu’il ou elle soit ordonné.e. ou pas (même si le langage inclusif est encore non réalisé).
Une centaine de collègues et de paroissien.ne.s rassemblée à Notre-Dame-du-Peuple au Grand Lancy, a entouré celle qui succède à Pascal, Pierre, et d’autres prêtres appelés vicaires épiscopaux.
Nous aurons la chance aux Eaux-Vives /Champel de la rencontrer un samedi matin de novembre, pour créer du lien, écouter et se réjouir de servir le Seigneur chacun.e avec charismes et limites, enthousiasme et joie, et à sa place – celle confiée par notre évêque.
Avec Fabienne Gigon, l’évêque auxiliaire émérite Mgr Pierre Farine, Mgr Morerod, l’abbé Philippe Matthey (de g. à dr.) l’assemblée a récité le Credo.De gauche à droite Mmes Ruffieux et Pohl-Henzen (FR fr. et all.), M. Barbey (NE) et Sœur Marie-Emmanuel (vie religieuse).
Le natif de Fully, ici en compagnie de Benoît XVI.
Les travaux de rénovation de la caserne de la Garde Suisse pontificale au Vatican débuteront en 2026. Christian Richard a été membre de la plus petite armée du monde pendant quinze ans. Durant ses années de service, le natif de Fully s’intéresse aux origines du corps militaire dont il fait partie. Nous avons saisi la hallebarde pour l’interroger sur la nouvelle caserne.Rencontre.
PAR MYRIAM BETTENS PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER, OSSERVATORE ROMANO
La Cité du Vatican appartient intégralement au Patrimoine mondial de l’humanité. Qu’est-ce que cela implique pour la rénovation ?
Lorsque les bâtiments sont inscrits, cela devient difficile de les modifier. Il faut une vraie justification. Dans le cas de la caserne, le bâtiment absorbe l’eau de la nappe phréatique située sous la cité du Vatican, lors de fortes pluies. Cela devient donc extrêmement difficile de l’entretenir selon les conditions de l’UNESCO. On parle même d’un risque d’effondrement. Malgré cela, le dossier préparé par la Fondation (ndlr. pour la rénovation de la caserne), doit être examiné par l’UNESCO pour en obtenir l’aval.
L’aspect écologique de la rénovation de la caserne est également très important ?
Exactement ! Construire sans lien étroit avec le développement durable va contre le bon sens pour l’avenir. L’un des exemples : une grande partie des déchets de la démolition seront rebroyés et réutilisés pour la construction de la nouvelle caserne. Toutes les installations seront évidemment aux normes actuelles de durabilité. Il y aura aussi un système de recyclage de l’air permettant d’avoir de la climatisation naturelle. Le développement durable est d’actualité au Vatican. Cela fait déjà plus de 15 ans que des panneaux photovoltaïques ont été installés, sur l’aula Paul VI (ndlr. la salle d’audience). A l’époque, ce fut une petite révolution.
Est-ce que la nouvelle caserne pose des défis techniques, militaires ou sécuritaires ?
A plus d’un titre, c’est le cas. Le mur d’enceinte pose déjà un défi diplomatique, car il délimite la frontière entre deux états. A la base, on parle de raser un bâtiment et d’en construire un nouveau, mais les rapports entre le Vatican, l’Italie et l’international sont imbriqués. Cela nécessite donc énormément de temps. Un autre exemple : la hauteur du nouveau bâtiment ne devra pas dépasser celle des colonnades, afin de ne pas faire ombrage à l’œuvre du Bernin. Ou encore la volonté de déplacer l’actuelle fontaine de la Cour d’honneur, de percer une porte dans ce mur d’enceinte pour réhabiliter l’ancienne voie de pèlerinage qui passait au travers de la cour.
Des voix au niveau politique se sont élevées pour contester la contribution financière allouée par la Confédération…
La Garde Suisse peut être vue de deux manières différentes. Tout d’abord comme garde catholique suisse au service exclusif du Vicaire du Christ et d’autre part, comme « monument vivant », faisant office de « carte de visite diplomatique » au Vatican, dont le rayonnement est mondial. Si l’on se limite à l’aspect confessionnel, je peux comprendre que cela puisse froisser la sensibilité religieuse de certaines personnes. D’autre part, ce n’est pas la première fois que la Confédération soutient financièrement une construction suisse dans le Vatican. Au début du XXe siècle, la chapelle de San Pellegrino degli Svizzeri, rongée par l’humidité, a fait l’objet d’une campagne de soutien en Suisse. La Confédération, par l’intermédiaire du Département de l’Intérieur et du Comité de la Société suisse des Monuments historiques, avait octroyé une subvention fédérale pour la restauration de la chapelle.
En même temps, tout dans cette caserne relie d’une manière ou d’une autre à la Suisse…
Oui complètement ! On peut même parler d’un « petit morceau de Suisse » au Vatican.
Biographie express
Né à Fully en 1970, Christian Richard est ancien sergent de la Garde Suisse pontificale de 1993 à 2008. Durant ses années romaines, il étudie l’histoire de cette armée si particulière. Six mille heures de travail et de passion plus tard, il publie, en 2019, aux éditions Faim de siècle, La Garde Suisse Pontificale au cours des siècles. Aujourd’hui, il poursuit sa carrière dans le monde du livre en tant qu’employé de la Médiathèque-Valais à Sion, un ancien arsenal réhabilité. Le monde militaire se cache aussi où on ne l’attend pas !
La destination de cette année est le Monastère Royal de Brou (Bourg-en-Bresse), monument historique parmi les plus beaux de France.
Les participants seront accueillis en matinée par les Sœurs Dominicaines du Cœur immaculé de Marie, pour la célébration de l’eucharistie et le repas de midi (pique-nique tiré du sac).
La visite du Monastère de Brou se fera dans l’après-midi, avant le retour à Saint-Paul en fin de journée.
Voyage en car (départ vers 8h30). Prix pour la journée : Fr. 20.– par personne (gratuit pour les enfants jusqu’à 12 ans).
Inscriptions auprès du secrétariat jusqu’au 5 octobre à midi.
Il y a certes deux fils, mais un seul amour du Père.
PAR AMANDINE BEFFA | PHOTO : JEAN-CLAUDE GADMER
Proposer sur le même vitrail le baptême du Christ (Luc 3, 21-22) et le retour du fils perdu et retrouvé (Luc 15, 11-32) n’est pas forcément une évidence. Jean Prahin choisit pourtant de lier les deux scènes. L’artiste ayant une grande connaissance des textes religieux, ce ne peut être un hasard.
Au premier registre, le père accueille son fils dans une représentation que nous connaissons bien. En arrière-plan, sur la gauche, une servante présente « le plus beau vêtement » (Luc 15, 22), symbole de la fête des retrouvailles. Sur la droite, le fils aîné toise la scène de toute sa supériorité, refusant de prendre part à la joie.
Au second registre, Jean baptise Jésus. La main qui descend sur eux rappelle les Cieux ouverts et la voix du Père qui déclare : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. » (Luc 3, 22)
Ce vitrail nous parle de deux fils. Un fils qui revient auprès de son père après avoir cédé à la tentation. Un autre fils qui va être envoyé au désert pour affronter la tentation dont nous savons déjà qu’Il sortira victorieux. Un fils qui est parti loin de son père et un autre qui lui restera fidèle jusqu’au bout. A première vue, tout les sépare. Il semble d’ailleurs que nous soyons invités à n’en imiter qu’un des deux.
Toutefois, c’est le plus important qui les lie. Il y a certes deux fils, mais un seul amour du Père. Un Père qui se réjouit de notre présence, quel que soit le chemin que nous ayons parcouru. Une joie que mentionnent les deux extraits d’Evangile.
Nous sommes certes appelés à suivre et imiter Jésus, mais il serait dommage d’écarter trop vite le fils perdu. Parce qu’au final, le seul fils que nous ne sommes pas invités à imiter, c’est le fils aîné, celui qui refuse de partager la joie de son Père. En effet, si le Christ est un exemple parfait de la relation au Père, le fils perdu est le rappel que quoi qu’il arrive, nous pouvons toujours revenir. Et Jésus est le Fils envoyé pour que nous puissions revenir au Père.
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