La Communauté Sant’Egidio

De nombreuses communautés composées de religieux ou de laïcs sont présentes en Suisse romande, comme autant de témoins de la vitalité et de la diversité de l’Eglise. Ce mois-ci, cap sur la Communauté S. Egidio à Lausanne.

PAR PASCAL ORTELLI | PHOTO : DR

Fondateur : Andrea Riccardi, professeur d’histoire du christianisme et ministre de la Coopération internationale et de l’Intégration dans le gouvernement Monti (2011-2013), réunit pour la première fois le 7 février 1968 un groupe de jeunes pour lire l’Evangile et le mettre en pratique au quotidien, quand il était élève au lycée Virgile de Rome.

Dates clés :
1973 : La Communauté prend le nom de Sant’Egidio, du nom de l’église dédiée à saint Gilles, à Rome où se réunissaient les premiers membres.
1980 : Actions diplomatiques et pacifistes dans des zones de conflits.
2015 : Mise en place de couloirs humanitaires pour faciliter l’accueil de réfugiés en Europe.
2018 : Marco Impagliazzo, président du mouvement se rend en Corée du Nord où Sant’Egidio soutient un hôpital pédiatrique.

Organisation : Un réseau de communautés présentes dans 70 pays et comptant plus de 70’000 membres, reconnu par le Saint-Siège comme association de fidèles depuis 1986.

Mission : Se réunir par un lien de fraternité dans l’écoute de l’évangile et dans l’engagement bénévole et gratuit pour les pauvres et pour la paix.

Présence en Suisse :
A Lausanne uniquement où un groupe a démarré en 1990 par la rencontre d’enfants qui avaient besoin d’une aide scolaire dans le quartier de la Bourdonnette et entre autres par une prière œcuménique chaque samedi soir à la chapelle du Cénacle (basilique Notre-Dame).

Une particularité : A la suite de la première rencontre interreligieuse d’Assise en 1986, initiée par Jean-Paul II, la Communauté Sant’Egidio organise chaque année une rencontre internationale pour renforcer le dialogue entre les religions et prier pour la paix.

Pour aller plus loin : santegidio.org

« La Communauté S. Egidio, c’est… »

Par Michael Steck, Lausanne

… de pouvoir vivre une amitié et une solidarité sans frontière. Dans la communauté nous essayons de vivre un Esprit de famille, centré autour de la prière et ouverte aux réalités du monde. Nous disons souvent que nous avons deux piliers : la Bible qui nous met en présence de la parole de Dieu et le journal qui nous ouvre à la réalité du monde. C’est ainsi qu’à Lausanne, nous avons une prière hebdomadaire le samedi soir et plusieurs temps de service : cours de français à des étrangers, visites à des requérants d’asile et à des personnes âgées, soutien scolaire à des enfants roms.

Le patrimoine immobilier de l’Eglise

A qui appartiennent les édifices religieux ? Comment gère-t-on ces biens ? Peut-on facilement vendre un terrain paroissial ou désacraliser une chapelle ? Voilà autant de questions faciles à énoncer mais qui cachent des réponses bien plus complexes qu’il n’en paraît, à replacer dans le contexte des rapports entre l’Eglise et l’Etat.

PAR PASCAL ORTELLI | PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER, CATH.CH, DR

« Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. » Une lecture trop simpliste du précepte évangélique pourrait nous faire croire de prime abord que les églises appartiennent aux paroisses et les autres biens non sacrés, comme les établissements scolaires ou les hôpitaux, à l’Etat. De la querelle du sacerdoce et de l’empire au Sonderbund, les aléas de l’Histoire viennent compliquer les choses. Les écoles ou autres institutions de soins ont longtemps été gérées par l’Eglise avant que le bras séculier ne s’en occupe, tandis qu’aujourd’hui, certains édifices religieux comme la cathédrale Saint-Nicolas ou l’église jésuite du collège Saint-Michel de Fribourg, appartiennent à l’Etat. En revanche à Sion, la cathédrale est en main du chapitre des chanoines. Difficile donc de s’y retrouver, de dégager une systématique et d’autant plus d’avancer des chiffres.

Qui reconnaît qui ?

Les deux principales difficultés résident dans le fait que l’Eglise, avec son droit canonique, dispose de normes particulières qui ne se retrouvent pas forcément dans le droit suisse et que la situation peut varier d’un canton à l’autre en fonction des conventions de reconnaissance contractées. Si l’entité « paroisse » est clairement définie sur le plan canonique et jouit de la personnalité juridique, qu’en est-il sur le plan civil ?

Cédric Pillonel est le secrétaire général de la FEDEC, qui s’occupe de la gestion financière de l’Eglise dans le canton de Vaud.

Dans le canton de Vaud, Cédric Pillonel, secrétaire général de la FEDEC 1, institution de droit public qui assure la gestion financière et administrative de l’Eglise ainsi que ses relations avec l’Etat, précise d’emblée qu’il n’y a pas de reconnaissance civile de la paroisse canonique. « On double alors la structure d’une association paroissiale où le conseil de paroisse – entité reconnue par le droit canon et responsable de la gestion administrative des biens – en constitue le comité. »

La même logique s’applique dans les autres cantons du diocèse avec quelques différences notoires qui ont leur importance quant à la possibilité ou non de prélever un impôt ecclésiastique. A Fribourg, on parle de corporations ecclésiastiques plutôt que d’associations, tandis qu’à Genève et Neuchâtel, en raison d’une séparation stricte, les paroisses, tant catholiques que protestantes, sont organisées en association de droit privé, ce qui les oblige à s’autofinancer uniquement par des dons. Seuls les cantons du Valais et du Tessin accordent à la paroisse en tant que telle la personnalité juridique.

Qui contrôle qui ?

Pour Jean-Baptiste Henry de Diesbach, président du Conseil d’administration du diocèse de Lausanne, Genève, Fribourg, « si l’on pousse cette logique à l’extrême, cela pourrait poser des problèmes, car deux régimes diamétralement opposés entrent en concurrence. Une association fonctionne en effet selon un mode démocratique et son assemblée générale peut en théorie à tout moment modifier ses statuts, tandis que l’Eglise est régie par un type de gouvernement monarchique ». Si cela se comprend par la nécessité de préserver l’unité de la foi, à rebours, on pourrait imaginer qu’une assemblée générale décide de salarier, à la place du curé, un assistant social ou de vendre les biens de l’association paroissiale sans en référer à l’évêque. « Fort heureusement, précise-t-il, la bonne volonté de chacune des parties fait que les choses fonctionnent de concert. » Des passerelles existent aussi de part et d’autre. La législation fribourgeoise connait par exemple une spécificité qui oblige le notaire à se référer au droit canon pour certains actes.

Qui peut vendre quoi et à qui ?

Du point de vue de l’Eglise, les transactions relatives aux biens sont très strictes et soumises à un triple veto. Toute vente immobilière dès 1 m2 doit obtenir l’aval de l’évêque. Ce dernier ne donnera son feu vert qu’après avoir obtenu le préavis positif du Conseil diocésain pour les affaires économiques (CDAE) et du Conseil presbytéral. De plus, si la vente dépasse les 5 millions, il faut encore en référer au Saint-Siège. Ces filets de sécurité sont importants pour éviter que des paroisses ou des congrégations religieuses ne se fassent avoir par des agents immobiliers peu scrupuleux. En outre, comme ces biens appartiennent de fait à une multitude d’entités fractionnées, l’évêque dispose d’une prérogative permettant de garder une vision d’ensemble quant à l’utilisation et la valorisation du patrimoine foncier de son diocèse.

Comment générer des revenus pour demain ?

A ce propos, Mgr Morerod a d’ailleurs fait un pas de plus dans la professionnalisation de ces structures. La mise sur pied d’un Conseil d’administration diocésain constitué de membres laïcs ultra compétents dans leur domaine (finance, immobilier, droit…) permet d’élaborer une vision stratégique à long terme pour les affaires temporelles. Comme le relève Jean-Baptiste Henry de Diesbach, « il est important d’anticiper aujourd’hui les revenus de demain, car tôt ou tard, on assistera à une baisse de l’impôt ecclésiastique et des subsides de l’Etat ».

En ce sens, un outil juridique comme le droit de superficie est intéressant. Il donne la possibilité de construire ou modifier un immeuble comme si l’acquéreur en était propriétaire, tout en permettant au véritable détenteur de dégager un revenu sur du long terme jusqu’à 100 ans et de récupérer le bien à la fin.

Ne pas désacraliser

Un bâtiment appartenant à une congrégation religieuse et aujourd’hui inoccupé peut être réaffecté par exemple au canton dans un but d’utilité publique, tout en continuant à générer des produits pour cette dernière. Une fondation ecclésiastique a ainsi mis un ancien couvent à disposition du canton de Fribourg, à long terme et contre une rente annuelle, pour y héberger des requérants d’asile et des réfugiés. L’opération permet l’accueil de migrants sans en gérer les aspects opérationnels, tout en assurant des revenus qui permettent notamment de financer la formation de futurs prêtres.

Ainsi même si l’Eglise catholique en Suisse romande ne vole pas la palme aux CFF en matière de propriété foncière, compte tenu du caractère fractionné de ses possessions, elle n’a néanmoins pas besoin de désacraliser à outrance ses édifices religieux pour trouver de nouvelles liquidités. Il arrive que cela se produise, comme au Locle où une chapelle de quartier a été transformée en villa, mais dans la majorité des cas, une réaffectation sera préférée à une vente pure et simple, tout comme une saine collaboration avec les cantons et les communes qui dans la plupart des cas continuent de la soutenir.

1 Fédération ecclésiastique catholique romaine du canton de Vaud.

L’église jésuite du collège Saint-Michel de Fribourg est en main du canton.

Les Eglises unies au front

Le téléphone ne cesse de sonner. Depuis que la guerre a éclaté dans son pays, Sviatoslav Horetskyi reçoit au minimum cinquante appels par jour. Ce prêtre ukrainien gréco-catholique, officiant à Genève et Lausanne, a malgré tout trouvé le temps de nous accorder un entretien.

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER

Comment vivez-vous le conflit qui agite votre pays ?

J’aimerais préciser que ce n’est pas un conflit, mais une guerre. C’est d’ailleurs même pire que la guerre, on évoque dans les médias un génocide. Personnellement, c’est difficile de voir les images de mon pays, car elles sont loin de la réalité.

L’Ukraine compte un tiers de fidèles du Patriarcat de Moscou. Comment se passe la cohabitation avec les autres croyants ?

Le Patriarcat de Moscou nous trompe sur le nombre réel de fidèles. Beaucoup de paroisses qui étaient rattachées à Moscou se sont regroupées avec l’Eglise orthodoxe d’Ukraine. Certains fidèles de paroisses russes réfléchissent et se demandent si leurs autorités montrent le bon exemple. Il en résulte que beaucoup de ces croyants ont aujourd’hui une vision plus globale de la réalité et quittent l’Eglise russe.

En quoi la religion contribue-t-elle à la guerre en Ukraine ?

Honnêtement, je ne pense pas qu’on puisse dire que le déclencheur de la guerre en Ukraine soit la religion. Aujourd’hui, beaucoup d’églises à l’ouest de l’Ukraine accueillent des réfugiés et essayent de s’organiser pour être présentes pour tous ceux qui ont besoin d’aide et pas seulement pour leurs propres fidèles.

Dans quelle mesure l’Eglise orthodoxe russe craint d’être dépossédée de son pouvoir en Ukraine ?

Elle perd déjà de son pouvoir ! Et si l’Eglise orthodoxe russe ne se positionne pas pour arrêter ce massacre, elle perdra encore plus.

Quelle influence possède le Patriarcat de Moscou au plan politique ?

On constate cette influence rien que dans la réaction du patriarche Kiril, en tant que chef de l’Eglise russe, il use de cette même propagande, de ce mensonge permanent à l’attention des Russes en Russie. Le fait que l’Eglise ne réagisse pas à ce qu’il se passe est déjà pour moi une réponse à cette question.

Certains croyants ont peur d’un retour des persécutions de l’ère communiste ?

Si l’Ukraine arrive à repousser les soldats russes hors de son territoire, alors la liberté religieuse sera garantie pour toutes les communautés. Depuis la chute de l’URSS, la liberté religieuse n’est pas un vain mot en Ukraine et doit le rester.

Une foi illégale

Selon Portes Ouvertes, une ONG internationale qui soutient les chrétiens persécutés, les Eglises de la région du Donbass, non affiliées au patriarcat de Moscou, subissent une pression croissante depuis 2014. Les autorités des deux Républiques autoproclamées (Donetsk et Louhansk) ont édicté des directives qui obligent les organisations religieuses à se faire enregistrer. Une liste de 195 organisations religieuses enregistrées, établie en décembre 2019 par les autorités de Louhansk, a montré qu’aucune communauté protestante n’avait obtenu d’autorisation. Ne pas être enregistré signifie ne pas avoir accès au gaz, à l’électricité ou à l’eau. Cela rend, de fait, toute activité religieuse impossible.

Les Eglises d’Ukraine

Il est utile de préciser que, outre les communautés protestantes dont parle le communiqué de Portes Ouvertes, il existe dans le pays quatre Eglises : l’Eglise orthodoxe du Patriarcat de Moscou (EOU-PM), l’Eglise orthodoxe du Patriarcat de Kiev (Kyïv) (EOU-PK), l’Eglise autocéphale et l’Eglise gréco-catholique (EGCU).

Biographie express

Né en Ukraine centrale dans la ville de Zhytomyr, Sviatoslav Horetskyi est prêtre au sein de l’Eglise gréco-catholique ukrainienne (de rite byzantin).
Marié et père de trois enfants, il appartient à l’éparchie (diocèse) de Saint-Volodymyr le Grand de Paris et a été nommé l’an dernier administrateur des centres pastoraux des villes de Genève et Lausanne. Stagiaire dans l’UP de La Seymaz (GE) pour l’année pastorale 2022, il se forme pour célébrer dans le rite romain.

Il est né dans la ville ukrainienne de Zhytomyr.

Que vive le patrimoine bâti

PAR DAVID BAGNOUD, PRÉSIDENT DE LA COMMUNE DE LENS
PHOTO : DR

«Son clocher abrite l’un des plus exceptionnels carillons de Suisse.» David Bagnoud

Autrefois propriété de l’évêque de Sion, Lens devient une commune à part entière au XIVe siècle. Elle tire son charme en grande partie de la richesse du patrimoine bâti de son cœur historique, répertorié dans l’ISOS (Inventaire fédéral des sites construits d’importance nationale à protéger en Suisse) et dont l’église constitue un précieux élément.

Dédiée à Saint-Pierre-aux-Liens, l’actuelle église paroissiale de Lens est érigée en 1843 sur le site des trois édifices précédents. De style piémontais, son plan d’un seul rectangle rappelle les lieux de culte postérieurs au Concile de Trente. Elle possède des orgues de 1903 manufacturés par la maison Kuhn de Männedorf (ZH) dont les origines remontent à 1864. Son clocher abrite l’un des plus exceptionnels carillons de Suisse. Comportant vingt-quatre cloches, il se distingue par le fait qu’il est équipé d’un clavier mécanique de type flamand tout en ayant conservé un actionnement valaisan fait de cordes, poulies et chaînes. Cloches et carillons rythment les événements de notre communauté, les jours de fête et l’année liturgique des paroissiens.

L’église de Lens a été restaurée entre 1968 et 1974. Des travaux de conservation ont encore été réalisés en 2010 lorsque la commune a entrepris de revitaliser son centre historique en parallèle du remplacement de ses conduites d’eaux souterraines. A cette occasion, le parvis a été réaménagé en une véritable place du village, conférant à ce dernier une nouvelle dynamique.

Ne représentant pas seulement notre histoire, les sites construits illustrent notre espace de vie actuel. Ils nous permettent de nous identifier à l’endroit où nous vivons. Leur valorisation et leur développement harmonieux bénéficient à la qualité de notre environnement. En laissant une empreinte durable, le patrimoine bâti participe ainsi pleinement à notre bien-être.

Synode, porte ouverte

Dans cette rubrique, L’Essentiel propose aux Evêques des diocèses de Sion et de Lausanne-Genève-Fribourg, à l’Abbé territorial de Saint-Maurice et à leurs représentants de s’exprimer sur le sujet de leur choix. Ce mois, c’est Mgr Jean-Marie Lovey qui prend la plume.

PAR MGR JEAN-MARIE LOVEY, ÉVÊQUE DU DIOCÈSE DE SION
PHOTO : CATH.CH / BERNARD HALLET

On ne peut pas ne pas tenir compte de ce qui se passe devant notre porte. Le monde étant devenu un village, ce qui se vit au bout de ce monde se vit en immédiateté devant notre porte. Depuis la semaine après Pâques, la porte semble contenir une double signification. Huit jours plus tard, dit saint Jean, Jésus vient au milieu de ses disciples : ils sont là réunis, Thomas y compris, lui qui avait manqué la semaine précédente au même rendez-vous. Tous les disciples in corpore, dans le même lieu, dans la même peur, dans le même enfermement ! Les portes du lieu où ils se tenaient sont soigneusement verrouillées. Il y a trop de risques à sortir voir ce qui s’y passe, trop de risques à laisser l’inconnu entrer. Cependant il vient. Et c’est une autre porte qu’il ouvre. Une ouverture qui est désormais littéralement à portée de main. Mets ta main dans mon côté. (Jn 20, 26)

L’Eglise, c’est-à-dire nous tous en tant que communauté de foi, se situe, au long des âges et aujourd’hui encore, devant ces deux types de portes. D’un côté, les portes que l’on ferme par peur des autres, une peur qui nous garde prisonniers de nos propres fabrications. De l’autre, une béance, une blessure, porte ouverte au côté de celui qui aime et appelle à se laisser rejoindre « ma main sur son cœur ».

La première phase de la démarche synodale s’est déroulée dans chaque diocèse du monde. Notre Eglise diocésaine s’y est mise, modestement peut-être, mais avec bonheur. Jusqu’ici, des portes se sont-elles ouvertes ? Des peurs et des paralysies en ont-elles fermé d’autres ? Le processus se poursuit, au niveau des pays, des continents puis de l’Eglise universelle, tant il est vrai que le but de ce synode est précisément le chemin qui se vit sans cesse. Autrement dit, ce qui importe est de faire chemin ensemble ; d’oser avancer malgré tout ce que l’Eglise subit de revers, malgré nos infidélités, malgré nos courtes vues étriquées ou partisanes ; d’oser maintenir notre attention prioritaire sur l’abîme du côté ouvert du Christ. A l’écoute commune des battements de son cœur, dans la vie diocésaine, nous resterons des marcheurs en chemin (synode). Le synode ne s’achèvera pas en 2023, mais bien au seuil de l’ultime porte, celle du Paradis.

Rénovation de l’église paroissiale de Saint-Maurice de Laques et de La Chapelle d’Ollon

Les conseils de gestion portent le souci du patrimoine bâti des paroisses. Ainsi, l’église paroissiale de Saint-Maurice de Laques est en cours de rénovation; la chapelle d’Ollon aura des travaux début 2023. Présentation.

Rénovation de l’église paroissiale de Saint-Maurice de Laques

PAR STÉPHANE PONT, PRÉSIDENT DE LA COMMISSION COMMUNICATION ET RECHERCHE DE FONDS
PHOTO : DR

L’église paroissiale de Saint-Maurice de Laques figure au patrimoine architectural du canton, témoin sacré du début du XVIe et de la fin du XIXe siècle.

Afin de la préserver, il a été décidé d’effectuer d’importants travaux de rénovation qui ont débutés voilà quelques semaines et qui vont se poursuivre au moins jusqu’en décembre prochain.

Grâce au soutien de la commune de Crans-Montana, de l’Etat du Valais et de la Loterie Romande deux tiers du budget de 850’000 francs est déjà couvert. UN GRAND MERCI A EUX !

Il nous reste donc à trouver le solde et nous comptons sur de nombreuses contributions.

Un appel au don est lancé et vous pouvez d’ores et déjà y contribuer en effectuant un virement sur les coordonnées bancaires suivantes: IBAN : CH14 8080 8008 4018 9075 6 – Intitulé du compte « Dons restauration SML »

Rénovation de la chapelle d’Ollon

PAR CÉDRIC VOCAT, PRÉSIDENT DU CONSEIL DE GESTION (COGEST)
PHOTO : DR

La chapelle d’Ollon, dont l’existence est attestée dès 1711, a été agrandie en 1861, puis de 1916 à 1920 par Louis Gard, architecte de la statue du Christ-Roi. De style baroque, cette chapelle est dédiée à la Présentation de Marie au temple.

Les paroissiens ont pu constater que ce bâtiment nécessite un grand entretien. En effet, des fissures sont apparues sur la voûte, la peinture s’étiole, l’éclairage n’est plus à jour, les rambardes des esca-liers ainsi que celles de la tribune ne sont plus aux normes, … Le CoGest a donc décidé de mettre cette rénovation à l’ordre du jour.

Pour ce faire, nous nous sommes réparti le travail. Tout d’abord nous avons demandé des conseils auprès de spécialistes puis nous avons sollicité plusieurs entreprises afin d’obtenir des devis. Ayant reçu ces documents, nous avons pu établir le montant brut de la rénovation. Et, nous fûmes surpris par le montant qui est, tout de même, de 120’000 francs !

Afin de mener à bien cette rénovation, le CoGest s’est mis à la recherche de mécènes et généreux donateurs. Nous avons sollicité plusieurs fondations et, actuellement, nous sommes dans l’at-tente de leur réponse.

Les travaux débuteront, normalement, au début 2023 et devraient être terminés à la fin du printemps 2023.

Si le cœur vous en dit, nous recueillons volontiers tout don pécunier. Un grand merci pour votre précieux soutien.
IBAN : CH82 8080 8002 4644 1292 9 avec la mention « Rénovation chapelle d’Ollon » – Paroisse Saint-Georges Chermignon

Un édifice vivant

PAR FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT | PHOTO : DR

La preuve que l’Eglise tient aux bâtiments de son patrimoine, c’est que le terme est le même pour désigner le contenant (le bâtiment matériel) et le contenu (l’Eglise peuple de Dieu). C’est ensuite que nous fêtons le 9 novembre la Basilique du Latran, la cathédrale du pape et la mère de toutes les églises du monde. C’est enfin qu’en principe, un baptême, un mariage, voire des funérailles ne peuvent avoir lieu en plein air, même si le Seigneur habite partout.

Reste que l’édifice de pierre ne sert qu’à permettre à chacun-e de se prêter « comme une pierre vivante à la construction de l’édifice spirituel » en Jésus-Christ (1 Pierre 2, 5). Le bien nommé disciple de l’apôtre Pierre livre dans sa première épître une splendide méditation sur la dignité de chaque croyant et Vatican II a retenu ce texte pour désigner le sacerdoce commun de tous les fidèles.

C’est le Christ qui constitue la pierre vivante fondamentale, choisie par le Père, mais rejetée par les hommes (2, 4). Cette pierre qu’ont repoussée les constructeurs est cependant devenue la tête d’angle (Psaume 118, 22), précieuse pour ceux qui se confient à elle et ne seront pas déçus (Isaïe 28, 16 ; cité en 1 Pierre 2, 6) : ceux qui pourtant étaient chargés de bâtir le peuple de l’Alliance d’Israël ont décidé quant à eux de s’en distancer, si bien qu’elle est désormais pour eux un rocher qui fait tomber (Isaïe 8, 14-15). C’est le drame de la coupure entre les représentants de l’Alliance ancienne, supplantés par les disciples du Fils de l’Homme (1 P 2, 8).

Noms prestigieux

Car tous ceux qui adhèrent au Christ sont maintenant considérés comme aptes à offrir des sacrifices spirituels que le Père agrée pleinement (2, 5b). C’est ainsi qu’ils reçoivent des noms prestigieux, en devenant comme Jésus, prêtres, rois et prophètes : ils bénéficient d’un « sacerdoce royal » ; ils forment une « race élue », jouissant de la miséricorde céleste ; une « nation sainte », participant de la nature divine (2 Pierre 1, 4) ; un « peuple de prophètes, acquis » pour proclamer les louanges du Créateur et Rédempteur de l’univers (Isaïe 43, 20-21) et appelé à rayonner de sa lumière. S’il y a besoin de sauvegarder les bâtisses et chefs-d’œuvre architecturaux hérités de l’histoire, c’est pour que chaque membre du peuple élu s’y trouve « à demeure » et y fasse monter son action de grâce.

Familles et enfants

  PAR MARYLINE HOHENAUERPHOTO : BERNARD HALLET Quelle joie de vous présenter ce mois-ci un journal plus « jeune » ! L’équipe de rédaction a la volonté de toucher plus large que nos précieux et traditionnels lecteurs, en ciblant davantage les enfants et leurs familles, qui font partie intégrante de l’Eglise d’aujourd’hui et de demain. […]
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«Femme, je vous aime !»

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTO : VATICAN NEWS

Le pape François a donné la place à des femmes dans la curie comme aucun de ses prédécesseurs : directrice des Musées du Vatican, secrétaire du Gouvernorat du Vatican (l’organisme qui gère la Cité du Vatican), sous-secrétaire du Synode…

Il a également institué lectorat et acolytat pour les deux sexes ; chez nous, cela passe presque inaperçu, mais dans des milliers de diocèses dans le monde, c’est une occasion bénie d’institutionnaliser la place des femmes en Eglise de manière non plus exceptionnelle, circonstanciée ou opportuniste, mais réellement habituelle.

« L’Eglise est femme »

A la messe du 1er janvier 2022, le Pape s’est écrié : « Que de violence il y a à l’égard des femmes ! Assez ! Blesser une femme, c’est outrager Dieu qui a pris l’humanité d’une femme… » Et de rappeler qu’il faut les protéger comme devoir premier de la société et de l’Eglise, car « l’Eglise est femme ». Dans le contexte de la révélation des abus psychosexuels, c’est sûr que cela sonne… pour le moins rassurant de le souligner. Mais avec modestie…

« Experte en humanité », vraiment ?

Paul VI parlait de l’Eglise comme « experte en humanité »… Le cataclysme des rapports Sauvé de divers pays (France, Allemagne…), ainsi que les enquêtes en cours (Espagne, Suisse…), a fait sauter en éclats cette présomptueuse appellation de soi pour l’Eglise, « experte en humanité »… Désormais, l’Eglise doit incarner le service concret de cette même humanité, comme savent le faire, depuis des millénaires, les femmes, les filles, les mères… Et malgré les adversités, les cruautés, les crimes dont elles sont victimes depuis des siècles dans les sociétés patriarcales sur tous les continents, elles tiennent encore debout, comme Marie au pied de la croix ; elles accueillent et offrent le meilleur, comme Marie dans la crèche ; elles repèrent et encouragent le service d’autrui comme Marie à Cana… Et le Pape de conclure : « Au début de la nouvelle année, mettons-nous sous la protection de cette femme… » ; mettons-nous sous la protection de toutes les femmes, oui !

La consolation d’une mère

PAR FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT | PHOTO : PXHERE

Au-delà de la réflexion assez étonnante lancée par la compagnie des pasteurs et des diacres de l’Eglise réformée évangélique de Genève à propos du «genre de Dieu» (voir le dossier), nous pouvons constater que la Bible affirme clairement la part féminine de notre Seigneur.

Dès les premiers versets de la Genèse (1, 2), la Ruah Yahweh, son Esprit, au féminin en hébreu, est dit planer sur les eaux. De plus, l’un des attributs principaux du Seigneur, sa miséricorde, s’engendre dans ses entrailles matricielles, comme il l’affirme lui-même à Moïse en Exode 34, 6, lorsqu’il remet à son prophète sa « carte de visite » : « Le Seigneur passa devant Moïse sur le mont Sinaï et il cria : « Yahweh, Yahweh, Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, riche en grâce et en fidélité » ». La bienveillance divine s’exprime dans la langue de l’Ancien Testament par le mot féminin pluriel rahamin, la matrice de la femme qui porte la vie. Le terme est repris en grec à propos du Christ, lorsque l’Evangile dit qu’il est « pris aux tripes » en présence des foules qui étaient comme des brebis sans berger (Matthieu 9, 36).

En outre, le troisième Isaïe (chapitre 56-66) nous promet d’être allaités, portés sur la hanche, caressés sur les genoux et consolés par le Seigneur lui-même, comme une maman le fait pour son nourrisson (Isaïe 66, 12-13). Quand la paix coulera vers Jérusalem et que la gloire des nations se portera au-devant d’elle, tel un torrent débordant, ainsi notre cœur sera dans la joie et nos membres reprendront vigueur comme l’herbe, grâce à la tendresse maternelle de Dieu envers ses serviteurs.

Pas besoin donc de transiger sur les pronoms à attribuer au Seigneur. Ils peuvent être sans autres féminins et Dieu peut être invoqué comme « notre mère qui est aux cieux », afin que sa volonté d’aimer soit réalisée sur la terre comme au ciel, que son règne de bonté et de justice advienne, que son pardon se répande en nous en abondance, de sorte que nous le transmettions autour de nous et que le mal soit ainsi vaincu. En Ukraine comme en Romandie.

Objet volant non identifié

PAR MYRIAM BETTENS
PHOTOS: DR

Et une viande volante, une! Expérience gustative ascensionnelle ou aérienne coutume: à l’ascension on mange de la volaille. Gageons que cette tradition n’a pas trop de plomb dans l’aile…

L’Ascension désigne le moment où le Christ est «enlevé» au ciel quarante jours après sa résurrection. Cette ultime apparition de Jésus à ses apôtres est relatée, entre autres, par les Actes des Apôtres (I, 9-11). Outre les récits bibliques, l’implantation de cette fête dans la pratique chrétienne est peu documentée.

Les premiers siècles du christianisme, l’Ascension ne fait l’objet d’aucune célébration particulière. Origène et Tertullien n’en parlent d’ailleurs pas, alors que le Symbole de Nicée la mentionne dès 325. Auteur de l’Histoire ecclésiastique, Eusèbe de Césarée l’évoque en 332. Il précise qu’elle est célébrée le même jour que la Pentecôte. La plus ancienne référence de cette célébration apparaît dans le journal d’Egérie. Elle y documente un pèlerinage en terre sainte aux environs de 380.

Elle précise que la fête se déroule «où le Seigneur est né» et non sur le mont des Oliviers. Le terme Ascension n’y est pas mentionné et la fête n’a pas de date différenciée de la Pentecôte. Néanmoins, l’Ascension acquiert peu à peu le statut de fête religieuse indépendante, en Orient d’abord. Vers 380, les Constitutions apostoliques (recueil de doctrines chrétiennes de la fin du Ve siècle réunissant les traditions et les écrits pouvant faire loi pour les chrétiens) établissent la fête quarante jours après Pâques, donc indépendamment de la Pentecôte et stipulent que ce jour doit être chômé. Ce n’est qu’au début du Ve siècle que saint Jean Chrysostome et saint Grégoire de Nysse déclarent l’Ascension comme une fête universelle dans le monde oriental. Quelques décennies plus tard, saint Augustin l’étendra à l’Occident. Les deux sermons que lui consacre le pape Léon le Grand (440-461) supposent qu’elle était désormais célébrée dans la chrétienté occidentale.

La fascination populaire pour les représentations visuelles et théâtrales a fait de l’Ascension un motif de prédilection dans nombre de manifestations rituelles, notamment dans les mystères médiévaux. Plus prosaïquement, au Moyen Age, il était fréquent de mettre une volaille, au menu de la fête: pigeons, faisans, perdrix…

Recette: Beer can chicken et pommes de terre au romarin

Temps de préparationTemps totalPortions
40 minutes1h30 minutes4

Normalement la tradition voudrait que l’on choisisse une «viande volante» pour représenter au mieux la notion d’ascension (faisan, pigeon, perdrix). Par commodité nous avons choisi une recette de poulet très plébiscitée à cette période de l’année: un classique du sud des États-Unis. On plaçait le poulet sur une canette de bière à moitié pleine pour le faire griller de «la barbe au cul» ce qui par extension a donné le terme de barbecue.

Ingrédients et ustensiles

  • 1 poulet entier
  • 1 cs d’huile de colza
  • 2 dl de bière blonde
  • 6 pommes de terre moyennes, lavées et coupées en dés (d’env. 2 cm)
  • 3 gousses d’ail pelées et hachées
  • 1 brin de romarin haché
  • 1 cuit-poulet ou 1 moule à kouglof et 1 plaque à gâteau à placer en dessous du moule (car celui-ci comporte un trou par lequel le jus s’échappera lors de «l’arrosage»). Si vous ne possédez ni l’un, ni l’autre, un plat à four fera aussi très bien l’affaire!

Pour la marinade

  • 1cc paprika
  • 1 cc curry
  • 1 cc flocons de piment
  • 1 cc origan séché
  • 1 cc thym séché
  • 1 cc romarin séché
  • 1/2 cc sucre roux
  • Sel et poivre
Un classique du sud des Etats-Unis: le «Beer can chicken».

Préparation

  1. Préchauffer le four ou le gril à 180° C.
  2. Mettre tous les ingrédients pour la marinade dans un bol et mélanger.
  3. Badigeonner le poulet avec l’huile de colza et «masser» le poulet avec la marinade.
  4. Embrocher le poulet, l’arrière vers le bas.
  5. Répartir les pommes de terre, l’ail et le romarin dans la coupelle du cuit-poulet ou du kouglof
  6. Placer le tout sur un feu indirect et couvercle fermé pour le gril ou directement au four. Faire griller pendant environ 50 minutes ou jusqu’à ce que le jus de la viande soit clair et qu’elle atteigne une température à cœur d’au moins 74-76° C. Entretemps, remuer régulièrement les pommes de terre et arroser le poulet avec la bière.
  7. Enlever la viande du gril et la laisser reposer à couvert pendant 5 minutes.

Nouvelle traduction du Missel romain

Depuis quelque temps, lors de la célébration de la messe, vous vous êtes sans doute aperçus que certaines paroles dites par le prêtre avaient changé ou que les réponses des fidèles étaient légèrement différentes. La nouvelle traduction du Missel romain est entrée en vigueur dans notre décanat le dimanche des Rameaux. Décryptage avec l’aide de Mgr Bernard Nicolas Aubertin.

PROPOS RECUEILLIS PAR VÉRONIQUE BENZ | PHOTOS : J. CARITA / V. BENZ

Comment s’est créé le missel ?

Dans la tradition des apôtres et de l’Église, petit à petit nous avons pris l’habitude de célébrer l’eucharistie en reprenant les paroles du Christ qui dit « faites ceci en mémoire de moi ». Au fil du temps s’est constitué un rituel autour de ces quelques mots. Le missel est le rassemblement des habitudes du pape additionné de pratiques d’autres églises et paroisses de Rome. Charlemagne et sa famille ont joué un rôle important dans la composition du Missel romain : ils ont cherché à uniformiser la liturgie. Charlemagne désirait que dans l’ensemble de son empire on commémore Dieu partout de la même manière.

En résumé, qu’est-ce que le missel ?

Le missel est le livre liturgique qui est apparu à la fin du Xe siècle et qui englobe l’ensemble des textes de la messe. Ces textes étaient répartis en trois volumes. Tout d’abord, l’antiphonaire ou le livre des chantres qui contenait les antiennes, les psaumes et les chants. Puis il y avait le lectionnaire, livre du lecteur, qui donne toutes les lectures de la Bible qui sont utilisées durant la messe. Enfin, le troisième livre était le sacramentaire qui indiquait le déroulement du rite en lui-même. Ces trois recueils assez composites ont été réunis en un volume que nous avons appelé missel. Comme ce dernier avait été principalement composé à partir d’éléments venant de Rome, nous l’avons intitulé Missel romain.

Ce missel a-t-il évolué au cours des siècles ?

Le missel s’est constitué petit à petit. La phase la plus importante est liée au Concile de Trente (1545-1563). Ce Concile de la Contre-Réforme utilise les documents existants et promulgue en 1570 le premier missel romain. Ce missel se modèle beaucoup sur la messe privée, c’est-à-dire sans fidèles. Il y avait un déficit au niveau de la participation des fidèles. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous disions autrefois « nous assistons » à la messe. Le thème principal du concile Vatican II en matière de liturgie a été justement la participation active de l’assemblée. Les fidèles ne sont pas simplement présents à quelque chose qui se déroule devant eux, mais ils participent à une action présidée par le prêtre. Le Concile Vatican II a insisté sur cette participation active de l’assemblée et sur le rôle de la Parole de Dieu. Un missel a été promulgué par le pape Paul VI à la suite du concile. Le but était de permettre au peuple chrétien de bénéficier des grâces de la liturgie, de se saisir des textes et d’y participer par une célébration pleine, active et communautaire.

En résumé, on peut dire que le missel de Vatican II avait comme mission de manifester plus clairement le rôle propre de chaque partie de la messe, de faciliter la participation active afin que chacun se sente concerné, de simplifier les rites en gardant leur substance, d’éliminer certains ajouts inutiles et de rétablir certains éléments disparus comme la prière des fidèles.

En janvier 1964, Paul VI crée une commission chargée de procéder à la réforme liturgique. En 1970 paraît la première édition en latin du Missel romain. En 1975, il y a une seconde édition avec quelques modifications. En 2002, Jean Paul II a promulgué la troisième édition. Donc, ce que nous recevons actuellement est la traduction de la troisième édition du Missel romain de 1970.

Pourquoi cette nouvelle traduction du Missel romain ?

Ce n’est pas que la francophonie qui a été priée de revoir sa copie ; ces normes sont valables pour les traductions dans les différentes langues du monde. Nous avons reçu de Rome des normes précises. L’intégralité doit être traduite et la structure du missel doit être respectée. Il s’agit d’une sorte d’uniformisation, avec un souci presque scrupuleux d’une traduction la plus proche possible du texte latin. Une traduction n’est pas simplement un mot à mot. Il faut comprendre le sens et ne pas le changer. Chaque langue a son propre génie et la langue latine a des formules qui ne sont pas toujours aisées à traduire. Parfois, pour traduire un terme, il faut en mettre trois ou quatre ; cela a donc nécessité un long travail.

Pensez-vous que cette nouvelle traduction aide les prêtres et les fidèles à entrer davantage dans l’intelligence  du mystère pascal du Christ ?

Lors d’une nouvelle version, nous voyons toujours d’abord les inconvénients. Nous avons acquis des automatismes et il faut de nouveau faire attention. Cette nouvelle traduction peut être l’occasion d’approfondir et de nous réapproprier un certain nombre de choses. Ce ne sont pas des changements spectaculaires, mais ils ont un sens très fort.

Par exemple dans le récit de l’institution nous disons : «il prit le pain, le bénit, le rompit et le donna à ses disciples.» Cette traduction risque de réduire l’Eucharistie à du seul pain bénit. Or le Christ nous dit bien autre chose lorsqu’il nous demande de « faire ceci en mémoire de lui ». N’oublions pas que l’Eucharistie a été instituée au cours du dernier repas que Jésus a pris avec ses disciples : ce repas est celui que toutes les familles juives célèbrent chaque année pour faire mémoire de la libération du peuple hébreu. Nous avons donc traduit benedixit par « il dit la bénédiction ». Lorsque l’on dit la bénédiction, nous rendons grâce à celui qui nous donne le pain, à celui qui nous donne la coupe… Le Christ dit : « Ceci est mon Corps… Ceci est mon Sang… » Nous faisons donc mémoire du corps livré, rompu, du sang versé pour le salut de l’humanité. Le pain et le vin sont alors bien autre chose que du pain ou du vin bénits.

Pour nous aider à entrer dans la nouvelle traduction

Vous trouverez à l’intérieur des livres Chants notés de l’assemblée un petit fascicule comportant l’Ordinaire de la messe en sa nouvelle traduction. Il vous permettra de vous familiariser avec les nouvelles formulations.

«A l’image de Dieu, il les créa homme et femme»

PAR L’ABBÉ VINCENT LATHION
PHOTOS : ABBÉ MARTIAL PYTHON

«Dieu est esprit.» (Jn 4, 24) nous dit saint Jean. Esprit, il n’a ni matière, ni corps, ni sexualité et parler de masculinité ou de féminité de Dieu – en tant que tel – pourrait paraître aussi oiseux que de discuter du sexe des anges, pour reprendre l’expression bien connue. A prendre donc ce verset en toute rigueur de termes, notre papier devrait s’arrêter ici… Mais, si ce qui vient d’être rappelé est certes exact, il n’en reste pas moins que la Bible se sert, à de nombreuses reprises, de caractéristiques masculines et féminines pour nous faire entrer dans le cœur – dans l’esprit – de Dieu et il vaut la peine d’en chercher les raisons, en tirant des Ecritures tout d’abord quelques exemples d’images féminines de Dieu.

Reflet de la femme en Dieu

L’Ecriture ne cesse de nous rappeler que le cœur de Dieu est miséricordieux : « Le Seigneur passa devant Moïse et proclama : « LE SEIGNEUR, LE SEIGNEUR, Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de vérité. » (Ex. 34 6)
Or le mot hébreu pour signifier la miséricorde, « rahamim » (au pluriel, ce qui, en hébreu est souvent signe d’excellence), désigne à l’origine le sein, le giron maternel, les entrailles de la femme. L’Ancien Testament nous présente donc la compassion de Dieu comme un amour maternel qui s’émeut devant la souffrance de ses enfants. Ainsi le prophète Isaïe en appelle-t-il aux « entrailles » de Dieu : « Où sont ta jalousie et ta vaillance, le frémissement de tes entrailles ? Ta tendresse envers moi, l’aurais-tu contenue ? » (Is 63, 15) ; semblablement, Dieu lui-même se compare à une mère : « Comme un enfant que sa mère console, ainsi, je vous consolerai. » (Is 66, 13), tout comme le Christ dans l’Evangile : « Jérusalem, Jérusalem, […] combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous n’avez pas voulu ? » (Mt 23, 37)

Saint Jean, lui non plus, n’hésite pas à recourir à des images féminines pour parler de Dieu. Le Christ est tourné vers le sein du Père (cf. Jn 1, 18), tandis qu’il est conçu du Saint-Esprit selon la chair ; autant d’images et d’actions qui évoquent la femme. Le Saint-Esprit exerce justement un rôle maternel dans la vie de l’Eglise. Il est celui qui engendre toute personne à la vie nouvelle comme le rappelle Jésus à Nicodème (Jn 3, 3-8) et c’est dans l’Esprit Saint que le fidèle grandit (la préposition « dans » évoque l’enfant qui grandit dans le ventre maternel). De même, saint Luc nous parle de l’Esprit Saint qui est consolateur, qui réconforte comme une mère : « L’Eglise était en paix […] ; réconfortée par l’Esprit Saint, elle se multipliait » (Ac 9, 31). Ainsi, tant dans l’Ancien Testament que dans le Nouveau, nous trouvons des images de Dieu féminines et maternelles.

Mais alors, me direz-vous peut-être, pourquoi dans nos églises ces représentations de Dieu en patriarche à la barbe fleurie, pourquoi Jésus s’entête-t-il à appeler « Père » celui qui l’engendre ? Ici, nous voudrions simplement proposer une des raisons possibles de cette appellation, sans prétendre en épuiser la profondeur. De tous les actes humains, donner la vie à un nouvel être est l’acte qui s’apparente ici-bas le plus à l’acte créateur de Dieu. L’homme et la femme exercent ensemble cet acte, chacun de manière différente : pour l’homme, son effet est extérieur à lui-même, comme détaché de lui, tandis que pour la femme, il reste intérieur à elle-même, comme tiré de son sein. Or pour l’acte créateur, l’univers n’est pas tiré d’une matière qui pour ainsi dire préexisterait en Dieu, précisément parce qu’il n’y en a pas ; l’univers n’est pas non plus en Dieu, dans le sens où les choses créées seraient mêlées de divin. Par ces quelques remarques, nous saisissons qu’un des enjeux de la symbolique masculine ou féminine de Dieu est pour ainsi dire lié, par extension, au rejet du panthéisme. Loin que Dieu ait créé l’univers à partir de ce qu’il est, que les créatures soient divines, Il a créé le ciel et la terre à partir de rien, comme le rappelle magnifiquement à son cadet la mère des sept martyrs du Livre des Maccabées : « Je t’en conjure, mon enfant, regarde le ciel et la terre avec tout ce qu’ils contiennent : sache que Dieu a fait tout cela de rien, et que la race des hommes est née de la même manière. » (2 M 7, 28) Dieu est au-delà de sa création, il est simple et unique. Si donc Dieu, sans être ni homme ni femme, possède à la perfection aussi bien les qualités féminines que les qualités masculines, une des raisons qui amène à en parler comme d’un père plutôt que comme d’une mère, pourrait être ce souci de préserver et de protéger ce qui fait l’émerveillement de tout chrétien, Dieu est le Très-Haut, celui qui nous dépasse infiniment ainsi que le chante saint Grégoire de Nazianze : « Ô Toi l’au-delà de tout, comment t’appeler d’un autre nom ? Quel hymne peut te chanter ? Aucun mot ne t’exprime. Quel esprit te saisir ? Nulle intelligence ne te conçoit. »

Engagés vers plus de fraternité

«Les pauvres ne sont pas des personnes « extérieures » à la communauté,  mais des frères et sœurs avec qui partager la souffrance, pour soulager leur malaise et leur marginalisation, pour qu’on leur rende leur dignité perdue et qu’on leur assure l’inclusion sociale nécessaire.»

Pape François, Journée mondiale des pauvres 2021

Un groupe œuvrant pour la diaconie et la solidarité dans notre Unité pastorale a été créé l’an dernier. Ses membres partagent leurs constats, leurs aspirations et leurs perspectives d’action.

PAR FRANÇOISE GARIAZZO POUR LE GROUPE EFFATA
PHOTOS: FRANÇOISE GARIAZZO, DR

Le groupe solidarité a vu le jour en avril 2021 à l’initiative de l’Equipe pastorale et de Françoise Gariazzo, aumônière de la pastorale sociale et de rue sur l’Unité pastorale (UP). La mission de ce groupe, confirmée lors de la messe d’ouverture de l’année pastorale en septembre, est de porter les questions suivantes : « A côté des actions de solidarité se développant déjà sur l’UP (missions, Asolac, etc.), comment mieux rejoindre les personnes en précarité et donner à la diaconie et à la solidarité la place qui leur revient dans notre vie personnelle et la vie communautaire de l’UP ? » Il a pour tâche de faire des propositions à l’ensemble des paroissiens de l’UP puisque la diaconie est l’affaire de tous les baptisés.

Le groupe qui s’est mis en route est composé de Thérèse Ngalula, Evelyne Pintado, Gennaro Larucci, Marie-Josée Desarzens, Olivier Minniti, Natacha Schott et Françoise Gariazzo. Nous nous réunissons une fois par mois depuis juin 2021 en confiant notre chemin à l’Esprit Saint. Au fil du temps, nous avons réellement expérimenté la richesse qu’apporte la diversité de nos regards. Cette aventure a pris le nom
d’Effata (« Ouvre-toi »).

Un nom riche de sens

Le nom choisi pour notre groupe se révèle être central dans notre démarche et il la reflète parfaitement. Un membre en a dit la chose suivante : « Effata : voici le mot que le Christ prononce lorsqu’il guérit un sourd-muet en plein territoire païen (Mc 7, 35). Par son action, Jésus ne fait pas que guérir cet homme. Il lui permet d’être réintégré dans la société. Sa guérison a été pour lui une ouverture aux autres et au monde. Le Christ lui permet, à travers ses sens retrouvés, d’entrer en relation et de sortir de son isolement.

Nous sommes invités – nous membres du groupe, mais aussi membres des communautés de notre UP – à réactualiser cette mission reçue le jour de notre baptême, celle de nous ouvrir à l’autre. En portant le souci de notre frère ou de notre sœur jusqu’aux périphéries. Dans le respect de la dignité de chacun et de chacune, nous souhaitons nous ouvrir à une relation réciproque et fraternelle. »

Le groupe Effata au complet lors d’une réunion mensuelle.

La méthode de travail a été de parcourir trois étapes : voir, choisir et agir.

1. Voir

Nous avons pris le temps d’écouter des témoignages de personnes en précarité et de connaître des expériences vécues en pastorale sociale afin d’approcher les diverses formes de précarité sociale de notre région ainsi que les ressources déjà en place.

Nous nous sommes également arrêtés sur la question de la pauvreté en lien avec notre foi ainsi que sur la place des pauvres dans l’Evangile et dans la vie de l’Eglise.

Notre baptême nous appelle à nous engager au service de la diaconie et de la solidarité.

Quelques constats retenus :

– La pauvreté a de multiples facettes. Si les personnes en précarité sont souvent très ébranlées par leur parcours, elles montrent aussi fréquemment une grande force (en lien avec la foi ou pas) pour affronter leur quotidien.

– Dans notre région, les personnes en situation de précarité sont peu repérables. Plusieurs d’entre elles expriment de la honte à devoir demander de l’aide.

– La souffrance la plus souvent mentionnée est le manque de liens personnels, familiaux et / ou communautaires ainsi que le manque de personnes de confiance avec qui parler. Ce sentiment d’isolement amène une baisse de confiance en soi, l’impression d’un monde qui se ferme, l’appréhension du regard d’autrui, le sentiment d’être indigne, exclu, inutile, ne comptant pour rien ni personne.

– Un autre besoin souvent exprimé : ne pas savoir où s’adresser pour demander un simple coup de main.

– Si un réseau d’aide sociale existe, il laisse parfois des personnes en marge pour diverses raisons (par exemple : critères non remplis, démarches nécessaires trop fastidieuses, risque de retrait d’un permis de séjour si on demande de l’aide,
etc.).

– Notre UP offre plusieurs moments d’accueil ouverts à tous (par exemple: repas Asolac, Permanence accueil Asolac, café après la messe, …). On voit que nos communautés paroissiales sont des lieux possibles de fraternité. Il en est de même pour les autres Eglises chrétiennes de la région.

– Vivre une situation difficile peut amener une ouverture spirituelle, une recherche de sens, le besoin de se confier à plus grand que soi. Il n’est pas rare qu’un chemin vers le Christ se dessine à ces moments-là. Nous constatons également que beaucoup de personnes, croyantes ou non, passent dans les églises en dehors des célébrations pour s’arrêter, pleurer, reprendre souffle, allumer une bougie, prier, chercher des informations, …

– Accompagner des personnes en grande fragilité est souvent l’occasion d’approfondir sa propre foi. L’Eglise a besoin de connaître la vie des plus pauvres et d’entendre leur voix pour découvrir les appels que l’Esprit Saint lui lance à travers eux.

2. Choisir

Après cette première étape, des pistes d’action ont émergé. Pour choisir celles que nous retiendrons, nous nous sommes appuyés sur des axes qui nous paraissent incontournables :

– Eviter les doublons en tenant compte de ce qui se fait déjà (dans notre paroisse, dans les autres Eglises, aux niveaux associatif, communal, …) ; nous situer en lien avec tout ce réseau.

– Viser la fraternité à vivre avec tous autant que la réponse à donner à des besoins concrets.

– Construire et soigner le lien par un accueil et une écoute gratuits tout en sachant que c’est souvent à travers une demande précise que ce lien peut prendre corps.

– Inclure dans tout projet de diaconie une possibilité de recevoir : « Personne n’est si pauvre qu’il ne puisse pas donner quelque chose de lui-même dans la réciprocité » (pape François, Journée mondiale des pauvres 2021).

3. Agir

Ce printemps, les pistes d’action retenues (voir encadré) ont été présentées à l’Equipe pastorale qui les a avalisées. Il s’agit maintenant de les ancrer dans la réalité locale, de marcher vers leur concrétisation avec les instances concernées de l’UP et avec vous toutes et tous. Nous souhaitons vraiment que le mot « effata » puisse résonner dans toute la communauté et donner naissance à davantage de fraternité vécue.

Je laisse la conclusion à une femme membre du groupe : « Pour moi, dans ce groupe, c’est déjà un chemin de donner et de recevoir. Je demande que Dieu nous donne la sagesse et l’intelligence pour bien recevoir et bien donner. Que sa grâce nous accompagne tout au long du chemin. »

A la recherche de bénévoles

Nous avons besoin de vous pour concrétiser ces projets ! Cela vous intéresse ? Merci de contacter Françoise Gariazzo au 079 813 81 35.

Projets retenus

Ces projets seront à mettre en œuvre progressivement :

  • Aménager un espace accueil café à Gland un matin par semaine;
  • Améliorer l’accueil dans les églises et chapelles de l’UP grâce à un panneau « Bienvenue » et des informations claires (par exemple : qui contacter en cas de difficulté, pour une demande précise, …);
  • Développer la fraternité à travers un réseau de coups de main ponctuels.

Une heure avec Marjorie et Géraldine

Je sonne à la cure Saint-Pierre, la porte s’ouvre. Marjorie et Géraldine apparaissent dans l’entrebâillement: «Bonjour! que pouvons-nous faire pour vous?», disent-elles avec un large sourire. Elles m’accueillent aimablement, nous nous installons dans la salle à manger. Elles me parlent à cœur ouvert de leur travail, de la joie qu’elles ont d’aider les gens.

PROPOS RECUEILLIS PAR VÉRONIQUE BENZ | PHOTO : VÉRONIQUE BENZ

Marjorie et Géraldine sont les deux secrétaires de la paroisse Saint-Pierre. Chacune maman de deux garçons, elle travaillent à 60 %, Géraldine lundi et mardi, Marjorie mercredi et jeudi ; le vendredi, elles sont toutes les deux présentes. Une journée en commun nécessaire, reconnaissent-elles, pour la bonne coordination des tâches.

Les responsabilités d’une secrétaire de paroisse sont nombreuses et variées. « La majeure partie consiste en des tâches administratives dont, par exemple, faire le lien entre les différents intervenants des messes, la tenue des registres paroissiaux, la gestion des quêtes et des locations des salles de la maison paroissiale. Ce qui me plaît dans mon travail, c’est l’accueil à la porte comme au téléphone. Il faut savoir écouter, renseigner, informer, rediriger les personnes », remarque Marjorie. « Il y a aussi une partie psychologique, des gens viennent se confier », souligne Géraldine. « Lorsque les personnes sont là, notamment pour préparer des funérailles, il faut faire preuve d’empathie, les mettre à l’aise et les recevoir en attendant que le prêtre ou la responsable des funérailles arrivent. Il y a aussi les gens qui viennent demander de l’aide; il faut les réorienter vers les organismes adéquats. » Lorsque l’une parle, l’autre la complète. En les voyant, on ressent immédiatement leur bonne collaboration, leur complicité…

Elles relèvent que leur travail demande beaucoup d’empathie, de disponibilité, de discrétion, d’ambivalence, de créativité, d’organisation, d’autonomie, d’anticipation… et une bonne gestion du stress. « Il faut tout prendre avec le sourire, penser à tout et surtout prioriser ce qu’il y a faire. Il faut parfois imaginer ce que l’on devrait savoir, car nous sommes souvent les derniers maillons de la chaîne ». Les deux secrétaires relèvent la bonne collaboration avec toutes les personnes qui œuvrent au sein de la paroisse.

Avant d’être au service de la paroisse, Marjorie et Géraldine travaillaient dans le milieu bancaire. « Travailler pour une paroisse, cela me paraissait une évidence », explique Géraldine, « je désirais contribuer au bien-être des gens. Je suis sereine lorsque je viens au bureau, j’ai envie de faire les choses bien, je suis motivée, il y a un réel plaisir. » Marjorie cherchait un métier qui correspondait davantage à ses valeurs. « Ici notre travail est gratifiant. À la fin de la journée, nous avons l’impression d’avoir aidé les gens, de nous être rendues utiles. »

« En Église, il est souvent dit que les choses ne bougent pas ou vont trop lentement. La raison principale pour laquelle j’ai un énorme plaisir à travailler ici », précise Marjorie, « c’est justement que, quoi qu’il se passe dans le monde (une guerre, une crise sanitaire, une catastrophe naturelle) l’Église réagit très rapidement, que ce soit sous forme de quête, de dons, de récolte de marchandises. »

« Les gens, en général, ne se rendent pas vraiment compte du rôle de l’Église dans l’aide sociale. Rien que pour cela je suis fière de travailler pour l’Église », ajoute Géraldine. « Ce qui est beau, c’est cette manière de tendre la main au plus démuni, souvent dans l’ombre. » Toutes deux estiment dommage que de nombreuses personnes n’aient pas conscience de cela.

Si vous contactez la paroisse Saint-Pierre, sans aucun doute vous serez accueillis par Marjorie ou Géraldine. Vous découvrirez alors leur voix douce, leur joie communicative et leur regard bienveillant !

A la rencontre de Pauline Jaricot…

… «L’esprit d’entreprendre au service du Christ»

PAR ALESSANDRA ARLETTAZ
PHOTOS : OPM FRANCE, NEWSOUL, MISSIO AUTRICHE / CLEMENS FUCHS

En ce mois de Marie, je vous invite à aller à la rencontre de Pauline Jaricot, qui est née le 22 juillet 1799. Cette femme sera béatifiée le 22 mai 2022 à Lyon.

C’est une femme hors norme, son dévouement m’inspire énormément.

Elle vient d’une famille riche, où durant les premières années de sa vie de jeune femme elle en profite pleinement. Cependant, après un prêche sur la vanité, elle décide de tout laisser de ce luxe. Elle décide de s’habiller comme les ouvriers et de se mettre au service des pauvres.

Ayant un frère missionnaire, elle est mise au courant de la situation critique des missions. Elle prend l’initiative de faire connaître des missionnaires et leurs besoins et demande de les porter dans les prières. Ainsi, à 19 ans, Pauline a alors l’idée que chaque personne pourrait facilement trouver dans son entourage dix associés donnant un sou chaque semaine pour les missions. Elle invite donc à réciter un « Pater » et un « Ave Maria » chaque jour et à récolter « un sou » par semaine. S’ensuivrait ensuite un fonctionnement pyramidal organisé par groupe de 10, 100 et 1000 personnes. Chaque chef d’une dizaine récolterait les dons de ses associés, le chef de centaine ceux de dix chefs de dizaine et ainsi de suite, pour finir par alimenter un fonds commun. Ce « plan » de Pauline Jaricot aboutit à la création de l’œuvre de propagation de la foi en 1822.

Elle est aussi la fondatrice, en 1826, du « Rosaire Vivant ». Ce dernier regroupe ses membres par quinzaines dans une communion spirituelle en disant chaque jour une dizaine de chapelet pour prier tous ensemble le rosaire (à l’époque un rosaire compte 15 dizaines).

Un siècle après sa création son œuvre est élevée en œuvre pontificale par Pie XI. Pour la première fois toute l’Eglise est appelée à célébrer l’avant-dernier dimanche du mois d’octobre, le dimanche de la Mission Universelle.

Au-delà du Rosaire Vivant, son œuvre se résume à cette invitation qu’elle nous adresse aujourd’hui : « Unis-toi à cette mission : prie et fais prier ! »

Si vous voulez en savoir plus, voici un lien qui peut vous être utile:
http://paulinejaricot.opm-france.org/

Prière pour demander une grâce par l’intercession de Pauline

Seigneur,
Tu es venu sur la terre afin que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. A cette œuvre qui est la Tienne, Pauline-Marie Jaricot s’est dévouée tout entière.
Elle a établi la Propagation de la Foi pour les multitudes qui ne connaissent pas la Vie, le Rosaire Vivant pour ceux qui ne la possèdent pas dans son abondance.
Vénérable Pauline Jaricot, toi qui as consacré ta vie à répandre le Royaume du Christ en servant Dieu et les hommes, intercède pour nous et que Dieu daigne nous accorder la grâce que nous demandons humblement.
Amen.

Des cartes avec cette prière peuvent être commandées à Missio au 026 425 55 70 ou auprès de shop@missio.ch

Mon église au milieu du village

La dernière messe célébrée dans l’ancienne chapelle a eu lieu le dimanche 6 février. L’occasion de retracer en images son historique au début de la célébration, puis d’écouter les témoignages de plusieurs paroissiens lors de l’homélie. L’un d’entre eux a été réalisé par Elisabeth Collaud, qui s’est adressée directement à la chapelle, comme à une amie. Vierge, icônes et Saint-Sacrement ont ensuite été portés jusqu’à la nouvelle église. Une page se tourne!

PAR ÉLISABETH COLLAUD
PHOTOS : GEORGES GRANDJEAN, CHANTAL ZAPHIROPOULOS

Après la dernière messe, l’Abbé Zbiniew a cherché des reliques sous la table servant d’autel.

Chère Chapelle Saint-Jean Baptiste, je m’adresse à toi aujourd’hui pour une ultime rencontre. Voici bientôt 40 ans que nous nous côtoyons. Je passe presque tous les jours devant toi : à chaque fois que je jette un coup d’œil, tu es là. Tu restes bien droite malgré l’âge et les outrages de la météo.

Un lieu de rencontre

Tu fais partie intégrante de ma vie. C’est en effet chez toi que mes enfants ont été baptisés, et devant ton autel qu’ils ont fait leur première communion. Je suis régulièrement venue pour la messe, pour des réunions de catéchisme, pour le sacrement du pardon, pour des ensevelissements et pour des fêtes. Par exemple, pour apporter un gâteau ou une mousse aux fraises à partager et pour goûter les spécialités culinaires des autres paroissiens au souper du Jeudi saint ; quel délice ! J’ai même chiné à la brocante, alors que ce n’est pas forcément ma tasse de thé. J’ai également bricolé, tricoté et crocheté pour payer une modeste partie du mobilier de ta remplaçante. Tu as donc été témoin de ma vie.

Chez toi, pas d’allée centrale : rien de clinquant, de grandiose ou de prétentieux, juste ce petit plus qui me permet de me sentir si bien ici. Quelle autre chapelle peut se targuer d’avoir voyagé comme toi, à travers la Suisse, d’avoir commencé sa vie en étant baraque et fini en église ? Certainement bien peu.

Une parenthèse de sérénité

Au fil des années, tu m’as vu arriver à la messe du dimanche quelques fois en avance, un peu plus souvent en retard. Pourtant, j’ai toujours trouvé une place. Le temps passé chez toi m’a permis de demander, de remercier, de louer, de chanter, de me taire, de réfléchir, de sourire, de rire, et parfois même de me calmer si rien ne s’était passé comme je l’aurais aimé avant que je ne vienne chez toi. Assise sur un banc, je me suis aussi reposée : pendant une heure, personne ne me demandera quoi que ce soit. Quel bonheur et quel luxe quand on a plusieurs enfants en bas âge qui ont toujours besoin de leur maman.

Bien sûr, j’ai également écouté les homélies qui m’ont fait cheminer dans ma foi, qui m’ont à d’autres moments bousculée ou carrément énervée parce que je n’étais pas d’accord et que je ne pouvais pas le dire haut et fort. J’ai vécu ici la vie et les émotions de tous les jours. Celles qui se succèdent, celles qui peuvent être à la fois simples ou compliquées, belles et tristes, magnifiques ou lourdes à supporter. Et quand mon esprit s’évadait, à la faveur d’un long sermon, j’ai imaginé ce que tu as entendu, vu et gardé entre tes murs : des dialogues de chantier aux discussions entre ouvriers, des bruits de la montagne aux chants des chrétiens, du bonheur d’une naissance à la douleur de la perte.

Joie de la découverte.

Tu rythmes ma vie

Au bilan de toutes ces rencontres, je constate que toi et moi, nous partageons beaucoup. Les célébrations qui ont lieu chez toi rythment mon existence : Pâques, l’Ascension, la Pentecôte, etc. Durant l’Avent et Noël, tu abrites sur ton perron la crèche réalisée avec mon frère. C’est un réel plaisir pour moi de montrer cet ouvrage à mon petit-fils au cours de nos promenades. D’ailleurs, j’en profite pour entrer chez toi pour y faire un coucou, une prière, un chant, allumer un lumignon ou raconter la vie de Jésus.

Pour terminer, je remercie les personnes qui ont eu l’idée et qui ont agi pour te faire venir à Gland. Je garderai de toi des images sympathiques, des flashs de bonheur, des beaux souvenirs. Si je t’ai fait des infidélités ces dernières années, c’est que je suis une lève-tôt, même le dimanche, et qu’un autre horaire de messe me convient mieux. Bien à toi et merci chère chapelle. Tu as été mon église au milieu du village.

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