«L’Eglise, c’est l’Evangile qui continue»

Dans cette rubrique, L’Essentiel propose aux Evêques des diocèses de Sion et de Lausanne-Genève-Fribourg,
à l’Abbé territorial de Saint-Maurice et à leurs représentants de s’exprimer sur le sujet de leur choix. Ce mois, c’est Mgr Charles Morerod qui prend la plume.

PAR MGR CHARLES MOREROD OP, ÉVÊQUE DU DIOCÈSE DE LAUSANNE-GENÈVE-FRIBOURG
PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER, DR

La phrase que j’ai le plus répétée (dans quatre lettres pastorales) est: «L’Eglise, c’est l’Evangile qui continue »1. Si je tiens à le répéter, c’est que ce n’est pas évident, mais que c’est absolument souhaitable. Il me semble qu’on ne peut pas lire l’Evangile sans être très frappé par la personne de Jésus et que ce choc initial pousse à un approfondissement jamais achevé de cette rencontre. C’est Jésus lui-même qui nous répète: «Venez et voyez.» (Jean 1, 39)

Si on demande ce qu’est l’Eglise, peu de monde pense à citer le Christ, ou l’Evangile. On nous répond généralement en termes de morale. Bien sûr qu’il y a une morale dans l’Evangile ! Mais elle commence par cette conversion qu’est la vie avec Jésus, sans laquelle les « valeurs chrétiennes » ne signifient pas grand-chose.

L’Evangile garde toujours une nouveauté, car le Saint-Esprit est source de jeunesse permanente, même là où l’Eglise donne l’impression d’être déjà connue, voire trop connue, voire même nocive. Et certes nous lisons l’Evangile dans l’Eglise, sans avoir à refaire tout le chemin de la foi sur des questions comme « qui est-il, celui-là ? » (Luc 5, 21 ; 7, 49 et 8, 25), « qui est-il, Seigneur, que je croie en lui ? » (Jean 9, 36), « Mais pour vous, […] qui suis-je ? » (Matthieu 16, 15) et « où demeures-tu ? » (Jean 1, 38)… Nous lisons l’Evangile dans l’Eglise, mais ce n’est pas une raison pour vivre dans l’Eglise sans lire l’Evangile.

«Tous les renouveaux dans l’histoire de l’Eglise ont été des renouveaux de sainteté, marqués par un retour à l’Evangile. C’est ce dont nous avons besoin. Lisons l’Evangile, constamment, écoutons-le et que notre vie en soit marquée.»

En cette période de chemin synodal, demandons ensemble au Saint-Esprit, qui a inspiré les auteurs des Evangiles, de nous permettre d’en découvrir les richesses et d’en vivre!

Charles Journet, L’Eglise et la Bible, Editions Saint-Augustin, Saint-Maurice, 1960, p.45.

Sur un malentendu…

PAR MYRIAM BETTENS
PHOTOS: DR

Vårfrudagen… à vos souhaits! Mieux vaut ne pas avoir un ch’veu sur la langue pour prononcer le nom de la fête de l’Annonciation en suédois. Chez nous, il est normalement d’usage de manger du poisson ce jour. En Suède, pays de spécialités marines et de surcroît protestant, il est coutume de préparer… des gaufres.

Quittons un peu nos romandes contrées pour nous diriger vers le pays du prinsesstårta, du surströmming et des våfflor suédoises. L’anecdote liée à cette tradition culinaire se base pour ainsi dire… sur un malentendu. La fête de l’Annonciation se traduit par Vårfrudagen, le jour de Notre Dame. La gaufre se dit, quant à elle, våffla, dont la forme våffel n’est utilisée que dans les mots composés. Entre la pronon- ciation de vårfru et våffel, il n’y a qu’un pas… le peuple suédois a fait l’amalgame entre les deux. Le 25 mars, commémorant normalement l’annonce de la mater- nité divine de la Vierge Marie par l’archange Gabriel, s’est donc transformé au fil du temps en Våffeldagen: le jour des gaufres!

Mieux vaut deux fois qu’une!

Une chose tout à fait étonnante concernant la fête de l’Annonciation en Suède: le culte à la Vierge Marie n’y est pas très présent, mais les calendriers comportent pourtant deux jours dédiés à cette célébration. Le Marie bebådelsedag ou Våffeldagen (dont nous avons parlé plus haut) toujours fêté le 25 mars, et le Jungfru Marie bebådelsedag qui, dans l’Eglise de Suède, se célèbre le dimanche qui tombe entre le 22 et le 28 mars, sauf si c’est le dimanche des Rameaux ou celui de Pâques.

Petit vocabulaire culinaire suédois

Prinsesstårta: gâteau suédois traditionnel, composé de couches de génoise, de confiture de framboise, de crème pâtissière vanillée et enveloppé d’une fine couverture de pâte d’amandes verte. Le gâteau «IKEA» par excellence!

Surströmming: hareng fermenté durant plusieurs mois et traditionnellement dégusté à Noël ou à Pâques. L’odeur très prononcée de ce met retient souvent d’y goûter…

Våfflor: pluriel de gaufre.

Recette: Les gaufres de Vårfrudagen / Våffeldagen

Temps de préparationTemps d’attentePortions
30 minutes30 minutes8

Ingrédients pour la pâte à gaufres

  • 3,5 dl de farine de blé – vetemjöl
  • 2 c. à c. de levure chimique – bakpulver
  • 4 dl de lait – mjölk
  • 100g de beurre fondu – smör
Våffeldagen: le jour des gaufres

Préparation des gaufres au gaufrier

  1. Dans un saladier, mélanger la farine et la levure.
  2. Ajoutez le lait, fouettez pour obtenir une pâte homogène. Versez-y le beurre fondu.
  3. Faites chauffer le gaufrier. Badigeonnez d’un peu de beurre pour la première gaufre.
  4. Versez une louche de pâte dans le gaufrier, fermez le battant et patientez quelques minutes.
  5. Servez avec de la crème fouettée et de la confiture de fraise pour manger votre gaufre à la suédoise.

Préparation des gaufres à la poêle

  1. Suivez les étapes 1 à 3 de la préparation « au gaufrier ».
  2. Versez une louche de pâte au milieu d’une poêle de façon à la cuire comme des pancakes.
  3. Dorez la pâte de chaque côté jusqu’à ce qu’elle se soulève un peu de la surface de la poêle.

Préparation à la machine à croque-monsieur

  1. Suivez les étapes 1 à 3 de la préparation « au gaufrier ».
  2. Versez une louche de pâte dans la cavité normalement réservée au sandwich, fermez le battant et patientez quelques minutes.

Entrer en résonance avec la Parole

Faire résonner la Parole de Dieu, voilà le grand défi de la catéchèse. C’est au travers de gestes, de vie partagée toute simple mais en vérité que la résonance de l’amour infini de Dieu peut être visible. En ce temps un peu spécial pour partager la vie d’une façon spontanée, la catéchèse est bien vivante...
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Semaine sainte dans nos deux UP et Saint-Paul

Voici la tabelle des célébrations de la Semaine sainte dans les 6 paroisses de nos deux unités pastorales et à Saint-Paul.
Il y a le choix !

PHOTO : CHRYSTOPHE RAKOTODRANAIVO

Dimanche des Rameaux (10 avril)
9h30 à Thônex
10h à Saint-Joseph
10h30 à Saint-Paul
11h à Presinge
11h à Saint-Joseph
11h à Sainte-Thérèse
18h à Choulex
18h30 à Saint-Paul

Jeudi saint (14 avril)
8h Office des ténèbres à Saint-Paul
19h à Puplinge
20h à Saint-Paul
20h à Saint-Joseph
20h à Sainte-Thérèse

Vendredi saint (15 avril)
8h Office des ténèbres à Saint-Paul
10h à Saint-Joseph
15h à Choulex
15h à Saint-Paul
15h à Sainte-Thérèse
19h Chemin de croix à Thônex

Vigile pascale (samedi soir 16 avril)
8h Office des ténèbres à Saint-Paul
20h à Chêne-Bourg
20h30 à Saint-Joseph
21h à Sainte-Thérèse

21h à Saint-Paul

Dimanche de Pâques (17 avril)
9h30 à Thônex
10h à Puplinge
10h à Saint-Joseph
10h30 à Saint-Paul
11h à Saint-Joseph
11h à Sainte-Thérèse
18h à Choulex

18h30 à Saint-Paul

Découvrir la bible, cent textes essentiels commentés

Durant le confinement, des membres des Editions Robert Laffont se sont rendu compte que les libraires vendaient un nombre de bibles plus important que d’ordinaire. Les lecteurs cherchaient peut-être des clés pour comprendre ce moment de crise particulier, seulement voilà… en ouvrant la bible, ils ne comprenaient rien !
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Le diacre Christian Thurre, ambassadeur diocésain pour l’écologie

Inciter toutes les entités paroissiales et ecclésiales à penser et agir écologie : c’est, en résumé, le mandat que l’évêque de Sion a confié à Christian Thurre, diacre, ordonné en juin dernier. Une mission qui permet à ce scientifique de conjuguer écologie et spiritualité. Rencontre.

PAR CLAUDE JENNY | PHOTOS : GÉRARD RAYMOND, RAPHAËL ZBINDEN / CATH.CH

Comme tous les diacres permanents, Christian Thurre parcourt son chemin diaconal d’abord dans le cadre de son univers professionnel, en l’occurrence le Service de l’environnement de l’Etat du Valais. En tant que collaborateur scientifique, il participe aux études d’impacts écologiques pour que les projets mis à l’enquête soient conformes aux exigences légales. Il assure évidemment aussi régulièrement, comme tout diacre, un service à l’autel aux côtés du célébrant. Mais il fonctionne depuis quelques mois également comme mandataire de Mgr Lovey pour effectuer tout un travail de sensibilisation auprès des entités diocésaines pour qu’elles se soucient d’écologie.

Appliquer « Laudato Si’ ». – Un rôle qui est désormais dévolu à tous les diocèses par le Pape lui-même qui s’est souvent exprimé sur le thème de la protection de la Création, de cette « Maison commune » qui ne nous appartient pas mais qu’il nous incombe de protéger. L’encyclique papale « Laudato Si’ » est un texte de référence sur le sujet. Même si son expérience est encore brève, Christian Thurre est à l’évidence l’homme qu’il fallait pour remplir cette mission de sensibilisation que le Pape appelle les « intendants responsables du jardin de la Création ».

Agir via des éco-diagnostics. – Le délégué de l’évêque est, par son mandat, le seul délégué du diocèse au sein d’EcoEglise, l’organe œcuménique qui œuvre au niveau national à favoriser cette prise de conscience que les Eglises ont également leur rôle à jouer en matière d’écologie. Pour Christian Thurre, c’est une évidence : « Les Eglises doivent interpeller leurs communautés ! Chacun doit apporter sa pierre pour avoir une attitude éco-responsable. » Ainsi, l’organisme EcoEglise ( https://ecoeglise.ch) est spécialisé dans l’établissement d’éco-diagnostics qui conduisent à des propositions de mises en œuvre de mesures éco-responsables. Ce qui peut toucher au matériel pour les célébrations et l’administration, aux bâtiments, aux espaces verts gérés par les paroisses, etc.

Opération « Maison de la diaconie ». – Christian Thurre, en collaboration avec son épouse Marie-France, a effectué une première démarche dans ce sens début janvier 2022 avec la « Maison de la Diaconie » à Sion qui abrite notamment l’établissement Verso-l’Alto. Il trouve excellent que ce soit ce lieu diocésain qui lui permette de démarrer son action. Il espère que d’autres communautés, paroisses, etc. feront appel à lui. Il est disponible pour aller à la rencontre de ceux qui veulent agir à leur échelle dans une démarche qu’il qualifie non seulement d’écologiste, mais aussi de spirituelle.

Une dimension spirituelle. – Il cite la parabole du colibri qui apporte sa gouttelette, juste ça, mais déjà ça ! « Dans cette protection de la « Maison commune », il y a quelque part une dimension de conversion spirituelle, de se laisser blesser par cette réalité d’une nature insuffisamment respectée et de décider d’agir, à son échelle, individuelle, associative, paroissiale, etc. » s’enflamme Christian Thurre qui peste contre certains abus, comme la multiplication des canons à neige, par exemple, qui entraîne un gaspillage d’eau : « Nous ne pouvons pas, plus, nous comporter en enfants gâtés. Mais je suis optimiste : je crois qu’il y a une prise de conscience que l’on ne peut pas continuer à surexploiter la nature. De plus en plus de personnes se laissent toucher et décident d’agir ».

Le gaspillage fait des ravages

Pour freiner le dérèglement climatique, il est urgent d’opérer une transition des combustibles fossiles vers les énergies renouvelables, sans en faire payer le prix aux pays les plus pauvres. Tel est le message clé de la Campagne œcuménique 2022 qui reprend le slogan «Justice climatique, maintenant !»
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Méditer autour de la tenture de Carême

André Besson, de Charrat, a été choisi par les responsable de la Campagne œcuménique 2022 pour écrire la méditation autour de la tenture de Carême. Il s’est laissé inspirer par cette image, ce pied dont l’ossature est blessée, brisée… Il élargit ici sa réflexion sur notre humanité souffrante, à notre terre meurtrie par l’homme. Voici quelques textes sur ce thème, en complément du carnet de méditation de la tenture de Carême 2022.
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Jeunes en chemin

On les appelle «catéchumènes» quand ils et elles demandent le baptême, «confirmands» pour le sacrement de la confirmation, et (devinez quoi !) «communiants» pour la première des eucharisties.

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTOS : DIVERS

Quand un jeune demande le baptême, c’est (souvent) une catéchiste qui reçoit sa requête et œuvre en réseau (curé, communauté, parents) pour y répondre au mieux : pour marquer notre accueil, le jeune est marqué (on dit « signé ») du signe de la Croix sur le front, la bouche, les oreilles, le cœur et les épaules, pour marquer que c’est le Christ tout entier qu’il va revêtir. Et cela se fait dans le cadre de la communauté (messe) – à Saint-Joseph, c’est une messe de semaine qui a accueilli Joséphine, Gaspard et Néry, et ce sont l’assistante pastorale Anne-Marie Colandrea, et les sœurs Anstena et Aischu, servantes de messe, qui ont posé ces gestes au nom de la communauté paroissiale.

Pour une jeune adulte qui demande la confirmation, telle Maël ou Manon, le chemin est également un échange en duo (avec le prêtre) et en groupe, qui inclut une cérémonie d’accueil de leur demande dans le cadre de la communauté (ce fut fait à Sainte-Thérèse juste avant Noël, un mardi soir), où nous leur avons oint les mains, instrument par excellence de « mise en pratique » de leur foi de confirmands.

Dans notre région pastorale, le nombre d’adultes demandant le baptême et / ou la confirmation a tendance à croître ; l’ère Covid nous a permis de cheminer en petits groupes, dans la communauté locale et de ne pas planifier de grands raouts… qui souvent sonnent la fin de leur participation ! Car les sacrements se vivent en chemin, et ne sont pas le terminus du voyage !

Je crois que Dieu est là lorsque je rencontre des bonnes personnes dans ma vie.
Je crois que Dieu est là lorsque j’ai des douleurs. Il m’écoute, il me soigne et me redonne de la force.
Je crois que Dieu se manifeste à moi lorsque j’ai peur, lorsque j’ai mal,
lorsque j’ai des doutes et que j’ai besoin d’aide pour me retrouver.
Je crois que Dieu soigne mes maux, qu’ils soient gros ou plus petits.
Qu’il est mon seul ami lorsque la vie est plus dure et qu’il est toujours là pour m’écouter.
Je crois que Dieu m’a aidée dans mes études, dans mon travail actuel et dans ma future vie
professionnelle. Qui me motive à poursuivre mes rêves et à ne jamais rien lâcher.
Je crois que pour tout ce que Dieu m’apporte dans mon quotidien,
je me dois de faire un pas de plus avec lui.

Manon Desjacques

Catéchuménat des enfants

Voici deux témoignages de trois jeunes filles de la paroisse Saint-Paul, qui répondent à cette question :
Pourquoi demandes-tu à être baptisée?

1. «Nous demandons le baptême parce que nous croyons en Dieu et que nous voulons nous rapprocher de Lui.»

Chloé, 14 ans, et sa sœur Alix, 11 ans

2. « Je veux accueillir Dieu dans ma vie. Je voudrais que Dieu m’accompagne. »

Alexa Vidal Durand, 9 ans et demi

Se former en ligne

Nous poursuivons avec le quatrième volet de notre série consacrée aux moyens numériques pour vivre sa foi.
Place à présent à la formation en ligne. Si la foi est avant tout un don de Dieu, une relation de confiance, elle n’en reste pas moins une connaissance qui demande à être approfondie, car celui qui aime cherche à toujours mieux connaître celui qu’il aime.

PAR PAUL SALLES | PHOTO : DR

Posons tout d’abord le contexte : il s’agit certainement du domaine qui offre le plus de possibilités sur le web, et il est difficile d’en faire une sélection. Nous en resterons aux propositions catholiques francophones.

Commençons par les offres de formation les plus simples et les plus basiques. Vous avez une question sur Dieu, sur Jésus, sur l’Église. Le site jesus.catholique.fr vous offre un répertoire de questions et de réponses simples à ces questions, des éclairages bibliques ou artistiques, des pistes pour aller plus loin ou une proposition de prière. Porté par l’Église catholique en France, ce site fait intervenir différents acteurs et des ressources variées pour vous permettre d’entrer dans une première compréhension de la foi sans être rattaché à une école particulière.

Dans la même idée, le site croire.fr rassemble tous les articles parus dans le journal La Croix avec du contenu de formation, des explications bibliques et liturgiques, de la spiritualité ou des présentations de figures spirituelles. Sur différents supports (textes, vidéos…), vous aurez une courte réponse à vos questions.

Approfondir sa foi

Vous n’avez pas de questions particulières, mais toujours de l’intérêt pour approfondir votre foi, vous avez d’ailleurs toujours un bon livre de spiritualité sous la main. Vous pouvez essayer la version audio : c’est le monde merveilleux des podcasts qui mériterait à lui seul une rubrique dans ce magazine. À écouter sur son téléphone portable, en voiture ou en préparant le repas, les offres sont légion. Pensons tout d’abord à la chaîne de télévision KTO ou aux chaînes de radio comme RCF, Radio espérance, Radio Maria, Radio Notre-Dame qui proposent de réentendre leurs émissions sur leurs sites ou sur les plateformes dédiées à ce média dans l’air du temps. De la même manière, les podcasts de la communauté de l’Emmanuel ou du Chemin Neuf proposent des enregistrements de témoignages ou d’enseignements dispensés durant des veillées de prière, des retraites ou des sessions. Par ailleurs, les cours publics du collège des Bernardins à Paris sont aussi libres d’accès sur leur site. La plateforme payante exultet.net héberge à elle seule plus de 7’000 enseignements à télécharger. D’autres médias se sont aussi lancés sur les plateformes de podcast: c’est le cas de Famille Chrétienne et ses podcasts décalés, ou encore les prêtres de l’équipe du Padreblog. Avec toutes ces offres, vous pouvez accéder à une émission ou à un enregistrement sur un thème donné.

MOOC

L’étape d’après connaît elle aussi un développement croissant, surtout depuis le début de la pandémie en 2020. C’est l’offre des parcours de formation en ligne, autrement nommés MOOC. Derrière cet acronyme, qui signifie en anglais « massive open online course », se cachent des parcours généralement gratuits proposés par des instituts de formation désireux de partager à plus large échelle une initiation à leurs enseignements. Chaque semaine le participant qui s’est inscrit au MOOC reçoit une vidéo et des exercices à faire pour s’assurer de la bonne compréhension de la matière. Au fur et à mesure ou au terme du parcours, une forme de validation des acquis est mise en place et un diplôme est remis par l’autorité qui délivre la formation. Un forum permet aux étudiants d’échanger, et petit à petit une communauté d’étudiants se forme. Le succès de cette offre de formation est impressionnant : en 2016, les premiers MOOC du collège des Bernardins à Paris regroupaient plus de 6’000 participants. En 2020, le MOOC de la messe comptait 40’000 étudiants. Plus modestement, la communauté de l’Emmanuel propose sur son site différents parcours de formation avec des thèmes variés, de même que la communauté du Chemin neuf. Une mention toute particulière s’impose pour ThéoDom, le parcours proposé par les frères dominicains, en raison de ses efforts pédagogiques et de son accessibilité. L’intervenant du prochain parcours pour le carême 2022 est d’ailleurs le Frère Philippe Lefebvre, bien connu à Fribourg. Ces parcours peuvent être suivis seuls, en couple, en groupe, dans une paroisse, un quartier,… l’objectif pour le participant est de découvrir un aspect de la foi dans lequel il souhaite progresser. Les cours et les échanges avec les autres participants tout au long du parcours lui permettent de partager sur son cheminement. Ceci nécessie donc un réel investissement en temps ; la plupart des offres affichent d’ailleurs en amont le temps estimé pour suivre l’entier du parcours.

Enfin, la proposition de formation en ligne la plus élaborée reste les études universitaires à distance auprès des plateformes comme Domuni (l’université en ligne des dominicains), le CETAD (Centre d’enseignement de théologie à distance) ou la faculté de théologie de Lyon, de Strasbourg ou de Paris.

Acteurs ou spectateurs ?

PAR L’ABBÉ DANIEL REYNARD
PHOTO : RAPHAEL DELALOYE

Quand je pense à l’Eglise, je la voudrais telle qu’elle n’est pas: attirante, encourageante, percutante, militante, sans doute variée, qui plaise aux enfants, aux jeunes et aux moins jeunes.

J’aimerais que cette Eglise m’offre tout ce que je ne donne pas.

Seigneur, cette Eglise, tu la connais aussi bien, si ce n’est mieux que moi : elle souffle trop souvent comme une bougie épuisée. Trop petite pour ta grandeur et trop grande pour notre petitesse, mal aimée et ne sachant pas aimer.

Au fond, facile de critiquer cette Eglise, cela m’arrange de la critiquer, ainsi je suis dispensé d’y travailler.

C’est facile de voir ses faiblesses par le trou de la serrure pour me protéger de franchir la porte.

Quittons le banc des spectateurs et des moqueurs pour nous asseoir au banc des acteurs et des célébrants.

C’est seulement ainsi que j’arrêterai de regarder ton Eglise, qui est aussi la mienne, pour y vivre avec les autres.

Tu nous rassembles chaque jour, comme le berger rattrape la brebis qui boite et qui s’attarde.

Ton fils est à la tête d’un corps aux membres disjoints. Il est le premier-né d’une famille d’enfants séparés.

Mais c’est bien à l’Eglise que tu tiens et non pas seulement aux individus qui se préfèrent chacun eux-mêmes.

C’est à l’humanité entière que tu tiens et non seulement aux membres d’un club.

Ton Eglise est ainsi le signe visible de ton Esprit.

J’y suis attaché à cette Eglise, comme vous pour le pire et le meilleur et nous sommes liés par la liberté de l’Esprit.

C’est toi Seigneur qui nous rassemble bien au-delà de nos mesquineries et de nos histoires de sacristies.

Une centaine d’ouvriers pour un chantier en construction

La première rencontre du décanat de Fribourg dans le cadre du cheminement synodal a dépassé toutes les espérances des organisateurs. Près de 120 participants, de tous âges et de tous milieux, se sont réunis le samedi après-midi 22 janvier au Werkhof autour du thème « une Église qui s’interroge ».

TEXTE ET PHOTOS PAR BERNARD BOVIGNY

« Ce n’est pas le bureau des revendications, mais un chantier en construction », a lancé l’abbé Philippe Blanc, en introduisant la rencontre, avant de présenter les animateurs et de clore ses propos. Car cet après-midi-là, la parole est d’abord donnée aux participants. Ceux-ci se sont réunis tant bien que mal par groupes d’environ dix dans tous les coins de la salle, à la cuisine ou dans le corridor. Transportés symboliquement dans une montgolfière, ils ont relevé les lourdeurs qui empêchent l’Église d’avancer et les courants qui la transportent.

Les synthèses exprimées dans la mise en commun qui a suivi, sous la conduite de Raphaël Pomey, ancien rédacteur en chef de La Télé VD-FR, et du sociologue Philippe Gonzalez, relèvent bien davantage de croyants déjà engagés dans l’Église que de personnes en marge. Plusieurs participants ont ainsi exprimé leur souffrance face à l’absence de transmission de la foi entre les générations ou le manque de liens fraternels dans leurs communautés. D’autres estiment que le langage ecclésial reste trop spécialisé. « On est loin des jeunes, il faut aller vers tous, en particulier vers les éloignés », ont affirmé quelques groupes. Pour d’autres, les préjugés, les divisions et les jugements empêchent l’Église (et même les Églises) d’avancer, tout comme les turbulences qui la traversent parfois et qui ont été trop souvent cachées. Des groupes ont également relevé des messes pas assez festives ou encore les « critiques négatives et peu constructives » que l’on entend souvent, dans la presse, comme dans la population.

Des signes d’espérance

Mais les signes d’espérance et les propositions ont été encore plus nombreux et ont même parfois contrebalancé certaines lourdeurs. Ainsi plusieurs groupes ont affirmé apprécier les initiatives d’entraide et les signes d’ouverture apparus dans leurs paroisses. D’autres ont défini l’Église comme un lieu de diversité magnifique, où l’on se sent « en famille ». Et pas seulement au sens figuré. Car « la famille reste la première Église, même s’il y a souvent rupture avec les adolescents et les jeunes ».

Parmi les propositions, le développement de l’engagement des bénévoles a été souligné, de même que l’importance de rejoindre les personnes plus marginalisées, chez qui le langage ecclésial ne passe pas. Mais « malgré les difficultés et les scandales qu’elle a traversés, l’Église est toujours là », a relevé un rapporteur de groupe.

De nombreuses autres expressions se sont fait entendre, comme davantage d’Évangiles vécus, une invitation à aller vers les autres et se mettre à leur écoute, ou encore devenir une Église de proximité.

Transmettre le trésor de la foi

Au terme des comptes-rendus de groupes, deux témoins désignées et un spontané ont exprimé comment ces paroles ont résonné en elles et en lui.

La catéchiste Élisabeth Piller a notamment mis en garde contre « le venin du jugement qui étiquette les autres » et a insisté sur « l’importance de transmettre le trésor de la foi ». Avant de lancer cet appel : « On a tout dans notre tradition, pourquoi chercher ailleurs ? »

Sœur Maguy Joye, conseillère provinciale des Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, a ressenti la présence du Christ dans les groupes de partage. Elle a souligné l’importance de la participation de tous et a proposé
de prendre le temps de s’arrêter, de rencontrer les personnes et surtout de « les regarder ». « Mettons-nous en marche », a-t-elle invité.

Remplaçant au vol un autre intervenant, Serge Ignatovitch a avoué qu’il craignait de voir une trop grande dispersion, mais a finalement apprécié les dialogues très riches dans les groupes et a invité à respecter la diversité.

« Nous avons péché contre l’optimisme ! », a lancé Philippe Blanc devant cette affluence qui a surpris les organisateurs, avant d’annoncer que la prochaine rencontre aura lieu à la maison paroissiale de Saint-Pierre, plus vaste, qui permet aussi d’accueillir les groupes dans des petites salles.

Et la suite ? « Ce soir, il n’y aura pas de conclusion, mais des ouvertures », a relevé le curé modérateur de l’UP Notre-Dame, en demandant aux personnes présentes d’inviter d’autres participants aux prochaines rencontres.

Les synthèses des expressions des groupes seront envoyées à l’évêque du diocèse, qui a chargé une équipe de les récolter et de les synthétiser à nouveau, avant de les faire parvenir au Vatican, la démarche synodale ayant été lancée par le pape pour l’ensemble de l’Église.

Participer au cheminement synodal

La dernière rencontre qui marquera ce processus de réflexion et de partage dans le décanat aura lieu de 13h30 à 18h :

– Samedi 19 mars (lieu à définir) sur le thème « une Église qui célèbre et annonce ».

Il est également possible de participer à ce cheminement d’une autre façon :

– dans les groupements ou groupes spontanés en choisissant des thèmes proposés dans les documents « Participer au synode » ou « Pour une Église synodale » ;

– individuellement à partir de ces mêmes thématiques.

Les documents d’accompagnement sont à disposition sur le site www.cath-fr.ch/synode

Un temps deressourcement…

… et de formation

LE BILLET DE PASCAL DESTHIEUX, VICAIRE ÉPISCOPAL | PHOTO : DR

Vous prenez une année sabbatique ?

– Non, pas une année, seulement quatre mois.

Vous allez vous reposer ? Partir loin ?

– Il ne s’agit pas de prolonger mes vacances, mais d’un temps de ressourcement et de formation qui permettra d’exercer encore mieux mon prochain ministère.

En effet, chaque agent pastoral, prêtre ou laïc, peut demander, après huit ans de ministère, un temps sabbatique de quatre mois (non cumulable). Il établit un projet, le présente au Service de la formation du canton, en vue d’une validation par le Conseil épiscopal. Dans la pratique, il n’est pas si facile de prendre ce temps sabbatique en pleine activité, car nous n’avons pas de « remplaçants » attitrés. Un changement de ministère peut offrir une belle opportunité pour ce temps de ressourcement.

C’est donc ce que je vais faire avant de laisser la charge de vicaire épiscopal, l’été prochain. Pendant ce temps sabbatique qui commence ce 1er mars, j’irai visiter des lieux d’Eglise novateurs et inspirants, comme la basilique du Sacré-Cœur à côté de la gare de Grenoble, les maisons d’Eglise dans le diocèse du Havre, les différents « tiers-lieux » d’Eglise qui offrent une pastorale complémentaire aux paroisses dans le diocèse de Lille. Je vous en parlerai probablement dans un prochain billet. Je profiterai de ce temps sabbatique pour écrire un quatrième livre : j’aimerais raconter aux jeunes comment va se passer leur messe de confirmation. Je cheminerai aussi une quinzaine de jours depuis Genève vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Pendant ces quatre mois, les affaires courantes du vicariat seront gérées par mes adjoints Isabelle Nielsen et Michel Colin.

Vous le voyez, le temps sabbatique fait partie de la « formation permanente ». Les agents pastoraux sont également invités à prendre une semaine chaque année pour des formations, en plus des sessions cantonales et diocésaines et je les y encourage car cela nous permet d’améliorer la qualité de notre ministère à votre service. C’est d’ailleurs valable pour toute personne. Alors, recevez ce billet comme un encouragement à prendre du temps pour votre propre « formation permanente » !

L’Eglise, qu’est-ce que c’est ?

La bibliste Barbara Francey était présente à l’église de la Colombière jeudi 11 novembre 2021. Dans le cadre du thème d’année de l’Unité pastorale Nyon-Terre Sainte, «Nous sommes Eglise», elle a donné une conférence sur «L’Eglise, corps du Christ».

PAR GENEVIÈVE DE SIMONE-CORNET | PHOTOS : PHILIPPE ESSEIVA

Une quarantaine de paroissiens de l’Unité pastorale (UP) Nyon-Terre Sainte s’étaient donné rendez-vous à l’église de la Colombière jeudi 11 novembre pour écouter Barbara Francey. Bibliste, théologienne, enseignante au Service formation de l’Eglise catholique dans le canton de Fribourg, elle était venue parler de « L’Eglise, corps du Christ ». En ouverture, elle a joué un sketch montrant la différence entre l’Eglise et l’église, la communauté et le bâtiment.

Pèlerins convoqués

Il y a l’église de pierre. Mais l’Eglise avec un grand E ? La soirée a été consacrée à la définir selon différentes approches basées sur les textes de l’Ecriture. En ouverture, Barbara Francey a fait un peu d’étymologie Le terme « Eglise », en latin « ecclesia », vient d’un mot grec signifiant assemblée. Ce substantif est tiré du verbe ekkaleô, « convoquer, appeler au-dehors ». Les chrétiens forment donc une assemblée de convoqués, d’appelés.

Et « paroisse », qui vient du latin « parochia », veut dire « séjour ou établissement en pays étranger ». « Les disciples de Jésus-Christ sont comme des pèlerins, des nomades sur la terre », a dit la conférencière. Comme Abraham, ils sont appelés « à ne pas s’installer. A être dans le monde, mais pas du monde ».

L’Eglise, lieu de discernement

La suite de la soirée a permis aux paroissiens présents de voyager dans le Nouveau Testament, et en particulier dans les épîtres de saint Paul, pour découvrir les caractéristiques de l’Eglise. « Les deux seules occurrences du mot ‘Eglise’ dans les évangiles se trouvent dans l’évangile selon saint Matthieu », a poursuivi Barbara Francey : à la confession de foi de Pierre – qui révèle combien il est rude de témoigner de la victoire de Dieu sur la mort au cœur des difficultés – et lors d’un péché pour montrer combien celui-ci « porte atteinte à la communauté des croyants et le rôle de celle-ci ».

Dans les Actes des Apôtres, le mot « Eglise » est utilisé « pour la première fois après l’épisode d’Ananias et de Saphira, au moment où apparaît ce qui peut nuire à cette assemblée ». L’Eglise est alors « le lieu de discernement de ce qui conduit à la vie ou au contraire à la mort. Les croyants sont appelés à vivre la solidarité, le partage, le service et non la logique du pouvoir et du profit personnel ».

L’unité dans la diversité

« Pour parler de l’Eglise, on peut recourir à des images », a dit Barbara Francey. Et « l’une des plus riches du Nouveau Testament est celle de l’Eglise, corps du Christ ». Présente dans la Première épître aux Corinthiens, elle dit l’unité entre le Christ et les chrétiens.

Et l’image du corps humain (1 Co 12, 12-14), qui dit que chaque membre a son importance et que les membres ne peuvent se passer les uns des autres, est applicable au Christ et à l’Eglise. « Les baptisés forment un corps, une réalité visible animée par l’Esprit et dans laquelle les clivages religieux et socioculturels sont dépassés. L’Eglise est constituée de membres qui ont chacun une mission (ou, comme dirait le pape François, qui sont chacun une mission). En elle se trouve une diversité de charismes (et de ministères) qui ont tous leur importance et qui sont complémentaires. Personne ne peut se prétendre au-dessus du reste de la communauté sous prétexte qu’il posséderait certains charismes », a expliqué Barbara Francey. Et « l’attention doit se porter tout particulièrement sur les membres les plus faibles ». Enfin, « l’unité du corps dans la diversité de ses membres est un témoignage rendu au Christ ».

Une humanité nouvelle

Dans la Lettre aux Ephésiens, Paul fait abonder « les images illustrant la communauté des croyants : homme nouveau, corps, construction, temple saint, demeure de Dieu,… ». Que traduisent-elles ? « La réalité nouvelle créée en Jésus-Christ », le dessein de Dieu. Le Christ a apporté l’unité au cœur des différences, la paix, la réconciliation et l’accès au Père dans l’Esprit, « autrement dit la communion entre les personnes et avec Dieu », a dit la conférencière.

Il y a aussi l’image du Fils « tête du corps qui est l’Eglise » (Col 1, 18). Ainsi, « plus l’union de chacun avec le Christ sera grande plus l’Eglise manifestera celui dont elle tire son origine ». Car « le péché est de l’humain, la bonté vient de Dieu. Un exemple l’illustre bien (même si l’image a ses limites) : si votre genou est abîmé, quand il recevra du cerveau l’ordre de bouger, le mouvement ne sera pas celui qui était souhaité. Le cerveau n’y est pour rien. La coordination des membres, la beauté de l’ensemble découlent du lien à la tête ».

Une dynamique de croissance

Et puis, a précisé Barbara Francey, « l’Eglise est dans une dynamique de croissance vers un accomplissement. Les pesanteurs et les lourdeurs, les chutes et les dérives sont réelles, mais le corps dans son ensemble doit continuer de tendre vers cette plénitude, continuer de la désirer ardemment ». Et « pour être crédible dans son annonce de l’Evangile, l’Eglise doit se laisser renouveler sans cesse par la grâce de l’Esprit ».

L’Eglise, c’est aussi une communauté qui fait route ensemble « dans la charité et la vérité, la justice et la paix », une Eglise engagée dans un processus synodal et en mission, rendant témoignage au Christ, « messagère de la Bonne Nouvelle ». Et ceux qui ont reçu une charge, qu’ils l’exercent « dans un esprit de service pour la croissance du corps ». L’Eglise « est appelée à être au service de la réconciliation » : la place des chrétiens, pour Mgr Pierre Claverie, évêque d’Oran assassiné en 1996, est « sur les fractures du monde, pour la réconciliation […] si elle n’est pas là, elle n’est nulle part ».

Enfin, « dans l’Apocalypse, la Jérusalem nouvelle, épouse de l’Agneau, dit quelque chose de l’Eglise ici-bas. Absence de mal. Plus d’entraves à la vérité et à la vie », a dit Barbara Francey en conclusion. Avant de demander à l’Esprit de « nous faire entrer toujours plus profondément dans l’intelligence du mystère de l’Eglise et marcher dans cet Esprit pour vivre de plus en plus en baptisés responsables, veillant et concourant à la cohésion et à la croissance du corps ».

La soirée s’est terminée par un partage entre voisins de banc à partir de trois questions: qu’est-ce que je retiens de cette image de l’Eglise, corps du Christ ? Est-ce que j’en ai fait l’expérience ? Comment puis-je vivre cette réalité de manière encore plus marquée ?

 

 

Donner du sens à sa vie, à la vie…

PAR CHANTAL TERREAUX | PHOTO : PIXABAY

Une question qui peut revenir à différentes étapes de notre existence, et qui a, pour beaucoup refait surface d’une manière plus intense en ces temps perturbés.

Une interrogation qui habite aussi, par moment, les personnes qui ont trouvé un but, un projet qui a pris une grande place dans leur vie au point qu’on peut dire d’eux: «Ils y consacrent toute leur vie.»

Avec ce verbe « consacrer », nos premières pensées vont vers ceux qui consacrent leur vie à Dieu. Dans nos contrées, notre regard se tourne tout naturellement vers La Fille-Dieu où depuis plus de 750 ans des femmes y vivent une existence toute tournée vers Notre Seigneur.

Nous pensons aussi à nos prêtres au service des nombreuses paroisses de notre unité pastorale.

Pour la plupart d’entre nous, une vie si pleinement donnée paraît inaccessible.

Pourtant je suis sûre que parmi vous, lecteurs, nombreux sont ceux qui ont mis toute leur énergie, leur existence, dans un but.

Considérons ces parents dont toutes les activités ont pour objectif premier d’offrir la meilleure vie possible à leurs enfants et de les guider afin qu’ils puissent un jour voler de leurs propres ailes.

Un autre mettra tout son cœur et son temps dans la continuité d’une entreprise familiale, d’autres encore dans le service, pour le bien de la société. On a souvent parlé ces derniers temps du personnel soignant mais on sait bien qu’ils ne sont pas les seuls indispensables à la vie.

Ainsi chacun peut, dans son activité propre, dans le but qu’il poursuit, trouver le sens qui nous permet de nous sentir utiles et en lien avec l’humanité, avec son prochain et donc avec Dieu.

Avons-nous réfléchi au sens de notre vie, en fonction de ce que nous accomplissons quotidiennement ?

Consacrer notre vie à faire bien ce que nous avons à accomplir chaque jour, c’est déjà être en chemin vers la sainteté comme nous l’a rappelé le pape François dans son exhortation sur l’appel à la sainteté « Gaudete et exsultate ».

Il est vrai aussi que, parmi nous, certains rayonnent plus particulièrement par le but qu’ils se sont fixé et apporte une coloration bienfaisante à nos existences.

Je veux parler des métiers artistiques et en particulier de l’art musical.

Vous admettrez que nos liturgies sont encore plus belles et nous portent davantage lorsqu’elles sont animées par la musique et le chant !

Le manque vécu nous en a fait prendre con­­science.

Découvrons dans ce numéro le témoignage d’un acteur talentueux de l’art choral dans nos paroisses.

Jeux, jeunes et humour – mars 2022

Par Marie-Claude Follonier

Question d’enfant

Que fête-t-on le 25 mars ?
Célébrée depuis le VIIe siècle, l’Annonciation est une fête importante qui passe souvent inaperçue en plein Carême. On y commémore l’annonce faite à Marie par l’ange Gabriel comme quoi elle serait la mère du Sauveur. Comme l’Eglise a fixé la naissance de Jésus au 25 décembre, il est logique que le moment de sa conception virginale dans le sein de la Vierge ait été arrêté neuf mois plus tôt, signe d’une grande régularité dans les cycles… liturgiques.

par Pascal Ortelli

Humour

Deux vignerons vaudois sont attablés dans une auberge de Saint-Saphorin. Au même moment, entre un couple d’adeptes de la course à pied ruisselants de sueur. 
Ils s’installent près de nos deux viticulteurs et appellent le garçon. Celui-ci leur propose trois décis de Saint-Saphorin pour étancher leur soif. Le couple surpris leur rétorque :
– Mais dis donc garçon, le vin ne fait pas passer la soif, vous le savez bien !
Et les deux vignerons de s’exclamer : 
« Heureusement ! »

par Calixte Dubosson

Chemins de traverse

PAR PASCAL ORTELLI
PHOTOS : PXHERE, DR

Les jeunes sont en quête d’absolu, dit-on. Pour ma part, cela s’est traduit à l’époque par un attrait pour la vie sacerdotale: Dieu me voulait là illico prestissimo, au risque sinon de rater ma vie de foi et ma vie tout court. C’est du moins la perception binaire que j’avais alors de la «vocation»: y répondre ou passer à côté, en ayant manqué de sauter dans le train en marche.

Comme dans la Bible, les choses ne se passent pas comme prévu quand Dieu – et non l’image qu’on s’en fait ! – s’y mêle vraiment. Discerner sa vocation pour répondre à un appel – et choisir un état de vie – ne consiste pas à suivre aveuglément un ordre de marche ou un « plan de carrière » arrêté de toute éternité. Dieu nous parle et nous guide au cœur du quotidien et des circonstances parfois tumultueuses de nos existences avec beaucoup plus de subtilité, de pédagogie, de patience et d’humour qu’avec les gros sabots et les ornières que nous endossons bien souvent quand nous le prions.

J’ai mieux compris par la suite qu’il n’y a pas une voie avec ou sans Lui, mais un sens unique. Quel que soit finalement l’itinéraire emprunté (prêtrise ou mariage), nos pas sur les chemins de traverse sont à coup sûr inscrits dans les siens. « Je suis le chemin », nous dit Jésus. L’important n’est-il pas dès lors de ne pas perdre pied sur la route ?

Le groupe de jeunes en plein réveil

Ces derniers mois, le groupe de jeunes de l’Unité pastorale Nyon-Terre Sainte (GDJ) a vécu plusieurs expériences de foi et d’amitié importantes. Entre les soirées thématiques et les soirée chill du vendredi soir, la messe des jeunes et les autres projets, difficile de s’ennuyer. Les restrictions dues à la pandémie n’ont pas empêché les jeunes de notre région de se retrouver pour manger, prier, marcher et partager.

PAR JEAN-CLAUDE DUNAND, ARMELLE, DAVYD, MATTHIEU, STÉPHANE
PHOTOS : CHARLOTTE OBEZ

« Des jeunes aux parcours de vie fort différents invités à se réunir pour partager des moments de vie qui font du bien. Ils apportent ce qu’ils sont, échangent, prennent un petit repas, prient parfois. L’animatrice, Charlotte Obez, leur ouvre de riches pistes de réflexion et témoigne de sa foi, joyeuse et dynamique. »

Jean-Claude Dunand, curé modérateur

Convivialité et amitié soudent le groupe

Soirées chill

Le quatrième vendredi du mois, un temps libre est proposé au local pour permettre aux jeunes de se rencontrer, de prier et de construire ensemble des projets pour l’avenir du groupe. Chacun est libre d’apporter des idées, mais aussi d’être simplement présent pour partager un moment convivial.
« J’ai rencontré pour la première fois de ma vie des jeunes animés par la foi catholique. Leur existence et leur présence me font chaud au cœur. Le groupe de jeunes est un lieu convivial où je me sens juste bien. »

Davyd

Messe des jeunes

Depuis de nombreuses années, les jeunes animent la messe du soir le premier dimanche du mois à la Colombière. Cette dynamique de prière se poursuit cette année avec de nouveaux visages dans l’équipe d’organisation.
« Ça me fait plaisir de retrouver des jeunes de mon âge qui partagent ma foi. C’est un vrai phare dans ce monde antichrétien et nos conversations sont riches. »

Matthieu

Autres projets

De nombreux moments de convivialité ont été vécus en dehors des soirées et de la messe des jeunes: la rénovation du local, la journée graffiti, la soirée de prière pour l’unité des chrétiens, le week-end randonnée à Crans-Montana ou encore la soirée cocktail-débat qui a réuni une quinzaine de jeunes pour discuter de leur place dans l’Eglise et dans le monde.
Tout chrétien a besoin de rencontres, de joie et de partage autour du Christ. Ce que veut construire le groupe de jeunes, c’est une Eglise qui donne envie de rencontrer Jésus et de vivre avec lui chaque jour.
« Le groupe de jeunes est un lieu d’échange. La fraternité, le soutien et le respect sont ses valeurs centrales, auxquelles je souscris et qui me font venir aux différentes soirées. Celui qui veut frotter les cervelles – je me permets de paraphraser Montaigne – trouvera absolument sa place dans ce groupe à l’occasion d’un cocktail-débat ou d’un autre événement. »

Stéphane

Rien de tel qu’une randonnée en montagne pour partager et s’entraider.

Histoire d’une vocation

Je m’appelle Lucie Moullet; en religion Sœur Anne-Cécile.

PAR SŒUR ANNE-CÉCILE MOULLET
PHOTOS : ANDRÉ BISE

Je suis née le 29 novembre 1939 à Châbles (FR) dans une famille très chrétienne. C’était au début de la guerre. Je suis arrivée en sixième position, remplaçant un frère – si l’on peut parler ainsi – décédé à l’âge de 10 mois. Lors de mon baptême, mes parents me prénommèrent Lucie comme ma marraine. J’ai grandi dans une famille harmonieuse, où l’on s’aimait.

Le Vendredi saint 1945, je fus emmenée à l’hôpital d’Estavayer-le-Lac, atteinte d’une méningite cérébro-spinale foudroyante, sans grand espoir de me sauver. Je me rappelle d’une seule chose; je disais: «J’ai mal à la tête, je veux de l’eau.» La Sœur Hubertine dit à maman: «Allez lui chercher de l’eau de Bonnefontaine.» J’ai guéri: Notre Dame avait intercédé auprès de son Fils.

Ayant terminé ma scolarité à Pâques 1955, j’ai été engagée pour travailler à l’hôpital d’Estavayer-le-Lac. Là, au contact des Sœurs de la Charité que je voyais se dévouer jour et nuit au service des malades, je me posais la question : quel sens donner à ma vie? Un jour, Sœur Marie Cécile Lottaz me taquine: «Dans trois ans, tu seras bonne pour faire comme moi .» Le soir, impossible de dormir jusqu’à ce que j’aie dit: «Et bien, Seigneur, si tu veux, dans trois ans je viendrai.»

Mes parents m’ont conduite chez les Sœurs de la Charité pour entrer au postulat le 16 septembre 1958. Après la formation religieuse, les Supérieures m’ont envoyée à l’école normale de Sainte Agnès, tenue par les Sœurs Ursulines, pour y acquérir le brevet froebélien (ndlr, enseignement pédagogique). En septembre 1963, je fus envoyée à Domdidier pour y enseigner en première année primaire. Là, pendant 23 ans, j’ai donné le meilleur de moi-même, ainsi que dans d’autres activités parascolaires.

De 1986 à 1988, me revoilà sur les bancs de l’école… deux ans d’étude à l’Ecole de la Foi et des ministères, à Fribourg. Au terme, Sœur Elisabeth Grebex, supérieure provinciale, m’a posé la question: «Te sentirais-tu de partir en Afrique?» J’ai beaucoup prié, me suis fait aider par un Père Jésuite pour le discernement et, sentant un appel du Seigneur, j’ai répondu oui. Pendant 12 ans, à Bocaranga, en République Centrafricaine, j’ai œuvré dans la formation des catéchistes, dans la formation à la vie religieuse des jeunes filles demandant leur entrée dans notre Congrégation. Depuis l’an 2000, je suis à Yaoundé dans notre communauté pour les jeunes Sœurs étudiantes préparant leur mission pour mieux servir leurs frères et sœurs africains.

Je veux simplement témoigner que, malgré les difficultés inhérentes à toute vie, je suis heureuse et je n’ai jamais regretté mon choix.

Si vous souhaitez soutenir  le projet de formation de jeunes filles et de jeunes religieuses porté par Sœur-Anne-Cécile, vos dons sont les bienvenus sur le CCP 10-248349-5.

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