Statue de la Vierge noire…

La Vierge porte Jésus dans ses bras.

… église des cordeliers (Fribourg)

PAR AMANDINE BEFFA | PHOTO : JEAN-CLAUDE GADMER

Au XVIIe siècle, de nombreux Fribourgeois se rendent à Einsiedeln. En effet, le sanctuaire schwytzois est un des lieux de pèlerinage les plus importants de Suisse. Naît alors la volonté de construire une réplique de la Vierge noire et de la chapelle qui l’accueille. Le but est de permettre à ceux dont les finances ou la santé rendent un long voyage impossible de bénéficier des grâces. Einsiedeln est très lié à la détresse et à la maladie. Les pèlerins ramenaient dans leurs bagages des copies de la statue. Ces répliques en argile étaient porteuses de protection et de guérison.

Jean Ulrich Wild, le fondateur du projet fribourgeois, s’engage par contrat à financer non seulement la construction du sanctuaire, mais aussi le matériel nécessaire à la célébration des messes. Les cordeliers, pour leur part, promettent de chanter en chœur dans la chapelle tous les samedis et à l’occasion des fêtes mariales.

Il existe plus de 500 Vierges noires en Europe. Plusieurs tentatives d’explication de leur couleur ont été proposées. Une relecture ultérieure les lie au verset du Cantique des cantiques : « Noire, je le suis, mais belle. » (1, 5) Toutefois, la théorie la plus probable est celle de l’oxydation des pigments. La peinture blanche contient du plomb qui, avec le temps, noircit. Les fidèles se sont progressivement attachés à la couleur des statues. Ainsi, quand en 1803, la Vierge d’Einsiedeln a été restaurée, retrouvant sa teinte claire d’origine, les pèlerins ne l’ont pas acceptée. La statue a alors été recouverte de peinture noire. Le modèle fribourgeois est peint en noir depuis sa création pour correspondre au modèle.

La Vierge porte Jésus dans ses bras. L’enfant tient dans la main un oiseau. Il pourrait s’agir d’un
chardonneret. L’oiseau annonce la Passion. La couleur rouge de sa tête évoque le sang versé et son nom rappelle la couronne d’épines. Cela donnerait un autre sens aux riches atours dont Jésus est paré. C’est un roi, mais pas à l’image de ce monde.

Le chemin de croix

La période du carême que nous vivons en ce moment nous invite à nous pencher, à l’approche de la Semaine sainte,
sur le mystère de la croix et la pratique dévotionnelle du chemin de croix. J’aimerais revenir sur l’histoire de cette pratique et sa représentation dans l’art à partir de l’exemple du chemin de croix du Christ-Roi réalisé par l’artiste
fribourgeois Armand Niquille.

PAR SÉBASTIEN DEMICHEL | PHOTOS : J. MÜLHAUSER

« Car le langage de la croix est folie pour ceux qui vont à leur perte, mais pour ceux qui vont vers leur salut, pour nous, il est puissance de Dieu. » (1 Co 1, 18) Par ce passage, saint Paul lie le langage de la croix à celui du salut. Les souffrances du Christ crucifié en rachat des péchés humains ramènent à l’essentiel de la foi catholique en la mort et la résurrection.

Histoire du chemin de croix

Le chemin de croix est un exercice de piété qui a traversé les siècles jusqu’à être intégré dans le calendrier liturgique de l’Église. Le symbole de la croix comme représentation de la Passion du Christ remonte aux premières communautés chrétiennes. Au IIe siècle, on constate un intérêt croissant pour les lieux historiques de la Passion du Christ qui deviennent des lieux de pèlerinage. Des chrétiens se rendent à Jérusalem pour faire la via dolorosa et ainsi s’unir à la Passion du Christ.

L’édit de Milan en 313 autorise la liberté de culte et met fin aux persécutions dont les chrétiens étaient victimes. Les pèlerinages en Terre Sainte deviennent alors plus fréquents. Les chrétiens de l’Antiquité reproduisent le chemin suivi par le Christ entre le prétoire (tribunal de Pilate) au bas de Jérusalem et le Golgotha (Calvaire) au sommet de la ville, lieu de la crucifixion.

Au Moyen Âge

Durant les siècles suivants, le chemin de croix ne se pratique qu’en Terre Sainte, mais les récits de voyageurs le font connaître en Europe. Ce n’est toutefois qu’au Moyen Âge, sous l’impulsion de figures marquantes telles que saint Bernard de Clairvaux et saint François d’Assise, que la pratique du chemin de croix se diffuse. À cet égard, le rôle des Franciscains est particulièrement important. Ils se voient en effet confier la garde des lieux saints au XIVe siècle et réalisent des représentations de la Passion du Christ pour permettre la méditation des fidèles sur ces mystères. Soucieux d’offrir le chemin de croix aux pauvres et invalides ne pouvant se rendre en Terre Sainte, les Franciscains souhaitent diffuser sa pratique à l’ensemble de la chrétienté.

D’abord limité à deux points (le prétoire et le calvaire), le chemin de croix est ensuite segmenté en stations dont le nombre varie entre le XVe et le XVIIe siècle pour se fixer à 14 au XVIIe siècle. En 1731, le pape Clément XII reconnaît le chemin de croix comme une prière de l’Église. Dès le
XVIIIe siècle, cette forme de dévotion se propage dans l’ensemble du monde catholique. Le privilège franciscain est également levé et sa pratique est généralisée.

Aujourd’hui, le chemin de croix a une triple dimension. Une dimension historique puisqu’il célèbre le dernier chemin parcouru par Jésus du prétoire au Golgotha en se fondant sur les textes des évangiles (Jean-Paul II en a d’ailleurs modifié certaines stations pour mieux respecter le récit évangélique) ; une dimension liturgique puisqu’il s’agit d’une prière célébrée en 14 stations ; et enfin une dimension artistique, puisque le chemin de croix est généralement représenté dans les églises.

Le chemin de croix d’Armand Niquille

L’église du Christ-Roi nous offre un bel exemple de la présence du chemin de croix dans l’art. Construite en 1951, cette église accueille sa première messe en 1953 devant 1500 fidèles et est consacrée l’année suivante. En 1955, sur mandat de l’architecte Honneger, le peintre fribourgeois Armand Niquille (1912-1996) réalise le chemin de croix du Christ-Roi. L’année précédente, il avait déjà réalisé celui de Nuvilly, dans la Broye fribourgeoise. Armand Niquille est particulièrement marqué par le mystère de la croix : « Mon enfance a été ainsi marquée par le Crucifié dont le mystère, fascinant et inquiétant, faisait partie des émois d’un garçon rêveur et bagarreur. Ce n’est pas impunément que l’on représente le Christ crucifié. L’on se pose des questions. On se plonge dans la mystique chrétienne […]. Avec le Christ, il y a toujours la croix. La croix de notre rédemption et de la divinisation de notre âme. »

Le chemin de croix d’Armand Niquille s’articule autour de 14 tableaux de la Passion du Christ qui représentent chacun une station (liste en annexe). Niquille s’appuie sur la technique de l’icône. Fidèle à cette tradition, il insère ses tableaux dans le mur de béton comme dans une iconostase. Les fonds dorés polis à l’agathe, fidèles à la tradition byzantine et médiévale, symbolisent la gloire de Dieu et la lumière céleste, annonces d’une résurrection à venir.

Au niveau artistique, ce chemin de croix est assez dépouillé et représente généralement trois personnages, dont le Christ (voir station I : condamnation), dans une attitude hiératique (sacrée) et expressionniste. Certains personnages, tels que Simon de Cyrène (station V) sont vêtus d’habits contemporains. Cet anachronisme voulu doit illustrer le caractère contemporain de la Passion, que le fidèle revit à travers une méditation lors du chemin de croix. Enfin, l’artiste a veillé à représenter la figure du prêtre (station XIII). Des détails, tels que les fleurs présentes au pied de la croix pour annoncer la résurrection, contribuent à la richesse de l’œuvre.

Le frère dominicain Luc Dumas admire ce chemin de croix peu après sa réalisation et y voit une correspondance, un dialogue entre l’effet sensible et la cause intelligible à faire entendre : « Toute œuvre qui parle exige qu’on lui réponde ; et lorsque cette œuvre dit tout entière la Passion du Christ, lui ôter la chance d’un dialogue c’est lui faire perdre son sens et sa fin. »

14 stations du chemin de croix d’Armand Niquille :

I : la condamnation à mort de Jésus

II : le chargement de la croix

III : la première chute de Jésus sous le poids de la croix

IV : la rencontre avec Marie

V : le portement de croix par Simon de Cyrène

VI : le visage du Christ essuyé par Véronique

VII : la deuxième chute de Jésus

VIII : Jésus consolant les saintes femmes

IX : la troisième chute de Jésus

X : le dépouillement des vêtements

XI : la mise en croix

XII : la mort de Jésus

XIII : la déposition

XIV : la mise au tombeau

Rencontre avec Marie-Jeanne Seppey

En lien avec le thème «la joie de la vie consacrée», nous avons demandé à deux femmes, originaires de Saxon et de Fully, de témoigner de leur vie de consacrée. Merci à Marie-Jeanne et Joëlle de nous partager leur joie de servir et de se donner à la suite du Christ.

TEXTE ET PHOTO PAR MARIE-JEANNE SEPPEY

La joie du Seigneur est mon rempart ! Le retour d’exil des Israélites ressemble à notre quotidien : rebâtir une communauté, un lieu de vie. L’essentiel est ailleurs : le Seigneur cherche à vivre en nous. Telle est ma joie.

Joie de son choix qui surprend. J’ignorais ce qu’était un institut séculier. Je compris que là serait mon chemin. Etre saisi par l’absolu de Dieu en vivant comme tout le monde, par un travail. Je n’ai jamais regretté un seul jour cet engagement prononcé pour toujours. Ce n’est pas nous qui choisissons notre vocation, il nous revient de choisir le choix de Dieu.

Joie de sa présence dans mon histoire. Le pays et la famille où je suis née, les amis et les rencontres de mon village de Saxon, les professeurs lors de mes études, les personnes rencontrées : autant de médiations qui ont signifié l’attente du Christ à mon égard. Il n’a cessé de me regarder, de m’aimer, de me servir.

Joie des rencontres au quotidien. Tel élève qui découvre ce qu’est la vérité, le bien, qui prend conscience de la responsabilité de son libre-arbitre ; telle voisine qui va mourir et qui dit croire en ma foi ; tels amis invités avec qui nous cherchons à donner un sens à ce que nous vivons ; tel collègue de travail et tel membre de la famille avec qui nous échangeons : Il est là, présent.

Joie de l’expérience intérieure de sa Vie. En m’exerçant à lire la Parole de Dieu, je découvre que nous sommes les perles que le Seigneur cherche. Cela change mon regard. Il habite vraiment en moi, en chaque personne. Il passe par ma présence, mes paroles, mes actes, pour visiter et servir son peuple.

Joie de la prière d’alliance du soir. En faisant mémoire de la présence de Dieu dans ma journée, de mes parts d’ombre, je lui confie le lendemain. Ce qui advient est reçu comme de sa main. Je reste paisible et confiante, dans l’espérance.

Joie de le choisir même en exil. Parfois nous paraissons insensés pour les gens de ce monde, de nos communautés. Ce sont des moments où nous expérimentons différemment la liberté de Dieu. Tout est grâce : que ce soit le don ou la privation. C’est le moment d’offrir ma disponibilité, pour ce qu’Il veut, sans tout comprendre.

Le Christ est mon rempart. Telle est ma foi.

Une seconde conversion (Marc 10, 17-22)

PAR FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT | PHOTO : DR

Cela n’est pas propre aux religieux, religieuses et personnes consacrées, qu’elles demeurent dans leur communauté ou qu’elles changent de vie. Tout être, à un certain moment de son chemin spirituel, est invité à vivre comme une seconde conversion, celle par laquelle, après l’enthousiasme des débuts, où il a l’impression de faire des choses POUR Dieu, il en vient à se laisser pleinement conduire par l’Esprit Saint, à lui donner le gouvernail de sa vie, et donc à faire désormais l’œuvre DE Dieu (opus Dei, en latin, au sens premier de l’expression).

C’est le cas du jeune homme riche (Marc 10, 17-22) dont aucun des trois évangiles synoptiques ne mentionne qu’il était « jeune ». Son désir, tel qu’il est formulé à l’adresse de Jésus en accourant vers lui et en se mettant à ses genoux, est plus que recommandable : « Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » Il appelle même le Christ « Bon Maître », entraînant la première partie de la réaction du Fils de Dieu qui le renvoie au seul Bon Maître, le Père.

Puis l’homme abonde dans le sens de la deuxième partie de la réplique du Seigneur, en affirmant que « dès sa jeunesse », il a accompli les commandements du Décalogue (Exode 20, 12-16) : il n’a ni tué, ni commis d’adultère, ni volé, ni proféré de faux témoignage. Admirable fidélité qui provoque un regard d’amour porté sur lui par Jésus !

Et pourtant, cela ne suffit pas, car voilà que retentit le second appel : « Une seule chose te manque, si tu désires te faire un trésor dans le ciel : va, vends ce que tu as, donne-le aux pauvres, puis suis-moi. » Quelle radicalité ! Quelle exigence ! Le Seigneur veut que nous lui donnions tout, que nous lâchions la maîtrise de notre existence, que nous quittions la toute-puissance et que, comme Thérèse de Lisieux, nous nous jetions dans ses bras. Le texte ne dit pas si l’homme riche a accepté finalement de solder tous ses biens, qu’il avait abondants. Marc dit simplement qu’il s’en alla tout triste.

Quelque orientation que nous prenions dans notre vie, que nous options pour un autre chemin ou que nous poursuivions dans la ligne de la vocation première, un abandon décisif dans les mains de Dieu est requis. Avec l’assurance que le Seigneur ne nous laisse jamais tomber.

A Corpataux, des «Bonjour» et des «Au revoir»

Des visages souriants à nos portes

 

 

PHOTOS : CATHERINE SOLDINI
TEXTE ET PHOTO PAR CATHERINE SOLDINI, POUR LE CONSEIL PASTORAL DE CORPATAUX

Le 28 novembre 2021, tout un petit monde gravite autour de l’autel, certaines personnes, on les voit régulièrement, d’autres, on les aperçoit au loin, d’autres encore se font discrètes… mais toutes ces personnes permettent aux célébrations de se dérouler harmonieusement et dans un beau cadre.

Ainsi lors de cette célébration, nous avons à la fois accueilli et à la fois dit aurevoir !

Ce furent des instants remplis d’émotions: Mélissa et Jessica quittaient le service à l’autel et la communauté a accueilli Agathe, Albane, Naomi et Louanne qui ont reçu officiellement la croix et le « certificat » de servant de messe même si elles avaient commencé depuis un certain temps.

De même, les responsables des servants de messe:
Florence Butty et Catherine Soldini ont tiré leur révérence pour laisser la place à Adeline et Anne Meuwly !

Ces dernières porteront plusieurs casquettes : sacristines (avec l’appui fidèle de Thérèse Monney), responsables des servants de messe et auxiliaires de communion ! En particulier, Adeline s’occupe de l’animation musicale quand il n’y a pas le chœur et Anne décore désormais l’église à la place d’Alice.

Justement, nous adressons un merci tout particulier à Alice Schouwey qui s’est occupée de la décoration et de l’entretien de l’église durant 35 ans. Tous ces bouquets ont varié au gré des saisons et ont été confectionnés avec beaucoup d’amour. Un bouquet géant de merci pour toi Alice.

Quant au nettoyage de l’église, c’est Judith Geinoz qui remplace dorénavant Alice.

Merci à toutes ces grandes et petites mains. Bonne continuation sur votre chemin de vie ! Qu’il soit lumineux et fleuri !

Sacrée(s) fidélité(s) !

PAR LE CHANOINE LIONEL GIRARD
PHOTO : MADEMOISELLE BÉRAUD-VILLARS

Si par le baptême, notre vie est fondamentalement consacrée à Dieu, certains d’entre nous ont modalisé cet appel en répondant par leur profession des vœux évangéliques, à suivre le Christ à l’écart selon le charisme propre de chaque institut.

Par leur temps de probation, ils ont dû vérifier que cet élan aussi généreux que radical n’émanait pas seulement d’un désir personnel ou d’une séduction passagère mais s’ancre bel et bien en Dieu. Ainsi l’avis de leur communauté valide de son vote cet engagement pour la vie.

Cependant les motivations des premiers temps vont vite apparaître différentes de celles qui leur permettront de persévérer dans la fidélité… et face à ces épreuves incontournables, il arrive que certains
ne voient d’autre issue que de devoir y renoncer.

Choix déchirant pour le consacré, pour sa communauté et tout son entourage.

Comment accompagner ces dispenses qui constituent une rupture existentielle sans tomber dans un jugement accusateur blessant la charité ? Car même confrontés à cette réorientation, le Seigneur ne saurait les abandonner. Reconnaissons que sa fidélité rejoint nos infidélités chroniques et nous donne la grâce de recommencer encore et encore.

Oui prions pour les consacrés qui au désert, mènent un vrai combat spirituel dont les fruits portent nos familles, nos paroisses, nos missions pastorales et manifestent cette espérance que confère la foi. Aidons-les à persévérer toute une vie durant et si besoin, à passer les caps difficiles des épreuves où son amour nous façonne afin de témoigner qu’il est l’auteur du Salut.

Le Seigneur est toujours présent, quel que soit notre chemin de vie !

Si le thème de ce mois nous parle de la vie consacrée en communauté avec ses défis, ses succès, ses échecs, nous pouvons poser un regard interrogateur sur les laïcs qui ont reçu un appel différent.

PAR THÉRÈSE GERBER | PHOTO : ORDOVIRGINUM.FR

Dans la discrétion, de nombreuses personnes donnent du temps au Seigneur, dans la prière, l’adoration, l’Eucharistie plusieurs fois par semaine. Parmi elles, nous trouvons des laïcs qui vont jusqu’à faire un engagement, comme une consécration. Quelques exemples se trouvent proches de chez nous, même dans nos paroisses.

Les Maisons d’adoration, fondées en 1998, s’adressent aux laïcs vivant dans le monde, qu’ils soient célibataires ou mariés. Ils ont pour mission d’essaimer pour porter au monde l’Amour de Jésus-Eucharistie, par un ministère de visitation accompli dans la simplicité de leur vie quotidienne. L’adhésion aux Mai-sons d’adoration est préparée par un cheminement en trois étapes : 1. Donation à Marie ; 2. Renouvellement des promesses du baptême, de la confirmation et du mariage pour les époux ; 3. Consécration à la personne vivante du Christ, par laquelle s’expriment l’attachement au Seigneur et le désir de vivre en union avec lui. Leur modèle de vie est la Sainte Famille.
www.lesmaisonsdadoration.com

L’ordre des vierges consacrées, créé en 1970, par le pape Paul VI. Une vocation encore méconnue mais qui, de par son insertion dans le monde, fait pleinement sens à notre époque. Il existait déjà dans l’Eglise primitive des formes de vie consa-crée : des femmes choisissaient volontairement la chasteté et la virginité perpétuelle. Cette vocation spécifique et originale permet en effet à des femmes de recevoir une consécration de la part de leur évêque diocésain tout en demeurant dans leur contexte de vie et non plus en intégrant une communauté monastique. Leur célibat est une manière de se donner entiè-rement à Dieu, dans une relation étroite avec l’Eglise en se mettant à son service, tout en restant dans le monde.
www.ordovirginum.fr

La Famille Solitude Myriam, fondée au Canada en 1981, soutient des personnes ayant vécu une séparation ou un divorce. En découvrant de plus en plus la grandeur du sacre-ment de mariage, elles approfondissent le mystère, afin de le vivre pleinement, et cela même au-delà du divorce. Là aussi, après un cheminement, des étapes d’acceptation, de pardon, de réconciliation, il y a la possibilité de faire un engagement qui consiste à renouveler les promesses du baptême et du sacre-ment de mariage, pour vivre la fidélité à leur sacrement de mariage. Ces laïcs se mettent au service, à la suite du Christ, dans les situations auxquelles ils sont confrontés, tout en priant pour les familles et les prêtres.
www.famillesolitudemyriam.org

Voici un aperçu de quelques possibilités d’engagements, il en existe certainement d’autres. Si vous souhaitez en parler, n’hésitez pas. Un témoignage de vie est toujours un cadeau qui peut aider d’autres personnes à trouver leur chemin.

Confirmation à Payerne

« Entrer dans un monde nouveau »

PAR LA RÉDACTION | PHOTO : PIERRE-ANDRÉ FRAGNIÈRE

Treize jeunes de la paroisse catholique de Payerne ont reçu, ce samedi 12 février, le sacrement de la confirmation. Cette célébration marquait la fin d’un chemin de préparation d’une année et le début dans la vie chrétienne comme des adultes dans la foi. Une célébration riche en émotion pour chaque participant. «Je suis très heureuse de faire partie de la communauté chrétienne», confiait Helene Gebray après la célébration. «Pour moi, le moment le plus fort a été le partage avec les autres confirmands et les parrains-marraines avant la messe. Ce parcours m’a permis de faire connaissance avec d’autre personnes et de nouer des amitiés. J’espère que nous garderons le contact.»

Noémie Maillard se disait impressionnée par le geste sacramentel d’imposition de l’huile consacrée sur le front, fait par Mgr Bernard Sonnay, vicaire épiscopal du diocèse: «Cet instant était très émouvant: pour moi c’était comme entrer dans un monde nouveau avec le Seigneur à mes côtés. Je peux commencer mon parcours de chrétienne confirmée.»

Vincent Roggo, qui a dû lire un texte de bienvenue, avouait un léger trac avant la célébration: «Finalement cela s’est très bien passé… Cette année de préparation a été bien plus courte que je ne le pensais, y compris la retraite spirituelle à Saint-Maurice. J’aurais aimé que cela dure plus longtemps. Ces grands moments resteront dans nos mémoires.»

«Seigneur Dieu, nous voulons te confier ces jeunes qui viennent de recevoir ton Esprit Saint. Fais-en sorte qu’ils puissent devenir des témoins vivant de ton Evangile dans un monde qui a tant besoin de ta présence», à prier l’assistant pastoral Lazare Preldakaj et accompagnateur des jeunes dans les intentions de prières.

Une vie consacrée à la musique

Témoignage de Valentin Villard, compositeur, organiste, chef de chœur

PROPOS RECUEILLIS PAR CHANTAL TERREAUX | PHOTOS : CINDY DELABAYS

C’est très tôt que Valentin décide de consacrer sa vie à la musique. Il apprend le piano dès 6 ans et à 11 ans il participe, dans le cadre de son école, à une création musicale. Là, il se rend à l’évidence que la musique fait partie de sa vie, il s’y consacrera. Il compose d’ailleurs déjà.

A 19 ans, il dirige son premier chœur à la paroisse catholique de Morges.

Valentin reconnaît volontiers devoir beaucoup aux chœurs d’église puisque c’est par eux qu’il décrochera ses premières commandes en tant que compositeur.

Travailler comme musicien professionnel, suppose des horaires de travail bien particuliers et souvent variables. Le matin est consacré à la composition, ainsi que bien souvent le début d’après-midi, puis vient le moment de préparer la répétition du soir, ensuite un entraînement à l’instrument reste indispensable. Après une petite pause, les répétitions commencent vers 19h30-20h et se prolongent facilement jusque vers 22h30.

La grande partie du travail est dédiée à la composition, puis à l’orgue car pour assurer un minimum de revenus, il faut s’investir dans plusieurs paroisses. Valentin est organiste dans quatre paroisses du Gibloux, ainsi que chef de chœur et organiste, dans notre UP, à Massonnens.

Ainsi, son travail se prolonge le week-end, entre divers concerts et toutes les prestations qu’il assure dans les paroisses. Là où cela se complique, c’est évidemment lors des fêtes religieuses qui ont lieu en même temps dans chaque paroisse. Notre musicien donne alors la priorité à Massonnens puisqu’il y est directeur et organiste, et trouve des remplaçants organistes pour les autres paroisses où il est actif.

Actuellement, Valentin dirige un chœur profane, « Elle en C » et le chœur mixte de Massonnens, qui en plus de l’animation des messes paroissiales s’adonne aussi à la musique profane, pour des concerts et parfois des cafés-théâtres.

Valentin consacre environ la moitié de son temps à la musique liturgique.

Comme dit plus haut, il est reconnaissant de l’opportunité que lui a offerte le milieu catholique qui, alors qu’il était encore adolescent, lui a passé ses premières commandes. Et durant longtemps, une grande part de son travail était dédiée à la musique liturgique. Son langage musical s’est formé avec la musique religieuse, cela faisait partie de son identité. La poursuite de sa formation rime bien sûr avec un élargissement de l’exploration et une diversification de son travail, mais qui reste, imprégné d’une grande spiritualité.

N’est-ce pas le propre de la musique et de l’art en général de nous transporter dans un monde spirituel, au-delà de notre vie corporelle ? C’est ce qui fait toute la beauté de l’art et qui le rend important dans nos vies.

Valentin exprime cela en disant que : « Pour lui la musique entraîne le compositeur dans un mouvement ascendant, de la terre vers le ciel. »

Certainement pas uniquement le compositeur d’ailleurs, mais les interprètes et les auditeurs aussi, et le manque de la période difficile que nous vivons encore, l’a fait ressentir a beaucoup d’entre nous.

Le compositeur aime le défi qu’il doit relever lorsqu’il compose pour un chœur amateur et une assemblée paroissiale. Il doit concilier qualité musicale et accessibilité à tous, tout en ayant un niveau qui motive ses chanteurs, le tout dans une tonalité, une musicalité qui porte la prière.

A ce moment de l’entretien, je lui ai demandé s’il pense alors qu’il est indispensable d’avoir la foi pour se consacrer à ce type de musique ?

Son expérience vaudoise lui ferait répondre oui, car le chœur qu’il a dirigé n’avait d’existence que pour l’animation liturgique. Depuis qu’il est dans notre canton, les chœurs chantant aussi en certaines occasions du profane, il est moins affirmatif. Mais en tout cas, le directeur et compositeur doit avoir un profond respect et une très bonne connaissance de la culture chrétienne, une bonne compréhension, une ouverture à ce monde, pour pouvoir œuvrer dans ce registre.

Avoir une porte ouverte à « quelque chose » est important, sinon il y a une forme d’hypocrisie. Il faut une cohérence entre ce que l’on fait et vit sinon les chanteurs le ressentent et l’assemblée aussi.

On dit volontiers que chanter c’est prier deux fois. Lorsque tu composes, est-ce qu’on pourrait dire que c’est prier trois fois ?

« Oh, c’est saint Augustin qui a dit ça… La musique est un art abstrait, immatérielle. Lorsque l’œuvre est achevée, on n’a rien dans les mains, on ne peut pas toucher, se saisir de la musique et en cela, je pense que la musique se rapproche de la prière, c’est un peu comme s’il y avait deux couches de spirituel l’une sur l’autre. Cet aspect impalpable fait que la musique a ce rôle de connexion spirituelle très fort.

Je ne pense pas que composer c’est prier trois fois, c’est comme écrire un roman mais on utilise des notes au lieu des lettres. Mais quand même, lorsque je compose un chant religieux, le sens des paroles me fait choisir un autre ton que pour du profane, je ne composerais pas un air de valse musette. Dans la musique religieuse, il y a un aspect transcendant, de transformation.

Ce n’est pas prier trois fois, mais me consacrer à la musique religieuse m’aide à vivre ma foi. Et j’ai le désir de faire quelque chose de beau, qui me pousse, ainsi que les chanteurs et l’assemblée, au-delà de… »

Rencontre avec un athlète discret

Pour René Crettex, le sport n’est pas moins qu’une part de lui-même. Il fait du sport comme le sport l’a fait. Né à Martigny en 1968, René est l’époux de Marina, enseignante, et le père de Célien, Charline et Anthony. Domicilié à Ravoire, il est régulièrement en vadrouille dans les montagnes avec sa famille, et spécialement avec son fils Célien, ou ses amis sportifs.
L’Essentiel a voulu mieux saisir ce qui peut cheviller au corps une telle passion de l’effort et du dépassement de soi.

PROPOS RECUEILLIS PAR PASCAL TORNAY
PHOTOS : GÉRARD BERTHOUD

Où cet amour du sport et du dépassement est-il ancré ?

C’est mon père qui m’a inculqué le goût de la compétition, lui qui était membre de l’équipe suisse de tir aux pigeons et pilote de rallye dans ses jeunes années. Avec ma sœur, nous avons appris le ski tout petit déjà. J’ai débuté ma réelle « carrière sportive » à l’âge de sept ans avec l’équitation. J’ai eu la chance de participer à plusieurs championnats d’Europe avec l’équipe suisse junior de saut d’obstacles. Je pensais mon avenir tout tracé dans ce domaine, mais la vie a rendu la suite de ma carrière trop compliquée et j’ai dû arrêter à l’âge de 17 ans. J’ai alors pratiqué le foot, le volley-ball et… la pétanque ! Et oui ?! J’ai eu la chance de remporter plusieurs titres au niveau national et j’ai également participé aux championnats du monde en 1998. Enfin, j’ai goûté à la montagne et au bien-être qu’elle me procure. Depuis, je ne cesse d’y retourner entre 4 et 5 fois par semaine.

Comment votre rapport à la compétition et à l’effort a-t-il évolué ?

Je suis toujours resté à ma place et n’ai jamais tenté de brûler les étapes. Par contre, du moment où je sens que la progression est possible, je tente ma chance à un échelon supérieur. Ma devise pourrait être… « avant de lâcher, on ne lâche pas », du coup, je suis assez teigneux et me donne les moyens d’atteindre mes objectifs.

Quels sont vos meilleurs souvenirs ?

Je dirais d’abord ma victoire au Grand Prix international de Koppeinersee en Autriche en 1983 avec mon cheval « Furry ». J’avais tout gagné là-bas malgré une grande concurrence au niveau européen. Sinon, j’ai beaucoup de beaux souvenirs en montagne lors d’ascensions de nos mythiques 4000 ou lors de l’ascension d’un sommet de plus de 6000 mètres au Pérou en 2009. Au niveau émotion, c’est la dernière édition de la fameuse course italienne, la Mezzalama, qui a certainement été la plus forte. Les conditions étaient très difficiles. Avec mon fils Célien et un de ses amis Valdôtain Stefano, nous avions rallié l’arrivée non sans peine en lâchant tous les trois une petite larme. Enfin, je dirais la dernière PDG en 2018 avec mes amis Manu et Stéphane où nous avons atteint notre objectif après 8h15 de course.

Vous est-il arrivé de pousser les limites au-delà du raisonnable ?

Je ne crois pas vraiment. C’est vrai que parfois, on pousse ses limites assez loin, mais je pense que l’homme est capable grâce au mental d’aller beaucoup plus loin. Par contre, j’avoue que c’est grâce… ou à cause de mon mental que j’ai pu atteindre certains objectifs compliqués. Je m’organise toutefois pour ne pas planifier des sorties au-delà de mes compétences techniques. Je vais donc volontiers plus loin, mais avec raison.

Est-ce la performance ou une autre motivation qui vous tient au cœur ?

A vrai dire, je ne sais pas vraiment ce que je recherche au fond. J’aime ce que je fais et les émotions que ça me procure. Tant que j’éprouve du plaisir à faire ce que je fais, je continuerai. Par contre, c’est vrai que la raison me rattrape parfois (souvent grâce à ma femme) et me remet les pieds sur terre. Il me faut accepter que ma progression ne se passe plus vraiment comme j’aimerais.

Comment vivez-vous le fait de souffrir pour parvenir ?

Je trouve ça normal. Le sport que je pratique est difficile physiquement et mentalement. Sans accepter la souffrance, on n’arrive à rien. Pour certains, c’est du masochisme, mais quand on comprend que grâce à la persévérance, on peut y arriver, c’est une magnifique satisfaction. Et dans la vie, à part l’amour inconditionnel de Dieu ou de sa famille, rien ne nous est offert gratuitement.

Comment voyez-vous le moment où vous ne pourrez plus vous y adonner comme vous le voudriez ?

Voilà un autre objectif ! Je sais que je dois me préparer à lever le pied gentiment concernant la compétition car les années passent et ça devient très difficile de garder le niveau. Je dois donc faire un chemin afin d’accepter de changer d’orientation tout en essayant de garder du plaisir. J’espère que je pourrai profiter encore longtemps de ces moments magiques dans notre nature magnifique, même sans dossard ou sans objectif.

Quel sens donnez-vous à vos efforts ?

C’est une très bonne question à laquelle j’ai franchement de la peine à répondre. Je sais que les premiers seront les derniers et ça me fait parfois réfléchir. Mais j’ai toujours été un compétiteur dans l’âme. Du coup, les efforts que je fais me permettent de me mesurer aux autres. J’ai donc encore du pain sur la planche pour changer ma vision des choses. Bien sûr, la compétition n’est qu’une petite partie de ce que je vis et partage en montagne ou durant les courses. Car les after sont toujours remplis de super moments. Du coup, c’est justement dans ces moments-là que je trouve un réel sens.

Comment relieriez-vous sport et foi ?

Disons que la beauté de la nature dans laquelle j’évolue à travers mes activités sportives me donne une réponse toute faite à la question. De plus, au sommet de presque chaque montagne je me connecte intérieurement avec Jésus proche de la traditionnelle croix qui me rappelle qui je suis.

Dépoussiérer notre foi

PAR VÉRONIQUE BENZ | PHOTO : R. BENZ

En ce début du mois de mars, nous entrons dans le carême. Ce temps de l’année liturgique a toujours rimé pour moi avec soupes de carême, avec la fin de la récitation du Gloria et de l’Alléluia à la messe dominicale, avec la décoration austère des églises après la magnificence des crèches et des lumières de Noël… en bref, une période de jeûne, de partage et de réflexion pour dépoussiérer notre foi et revenir à l’essentiel.

Réfléchir

Ce numéro se fait l’écho de différentes initiatives qui nous permettent de raviver notre foi. Il y a tout d’abord la démarche synodale dont la dernière rencontre aura lieu le 19 mars. Le synode est un «chantier en construction», comme le souligne l’abbé Blanc. Un chantier qui nous conduit à nous interroger, à dialoguer afin de toujours mieux célébrer et annoncer l’Évangile.

Se former

Dans la rubrique «Ma foi sur le web», Paul Salles nous propose de nombreux sites ou applications pour nous aider à approfondir notre foi par la formation.

Jean-Marie Monnerat a visité le musée Bible+Orient qui met actuellement en lumière l’influence des religions polythéistes sur les trois religions monothéistes, nées au Proche-Orient, dans son exposition «Des dieux à Dieu», à voir à l’Université de Fribourg.

Prier

Le chemin de croix est un incontournable du temps du carême et de la Semaine sainte ; Sébastien Demichel revient sur l’histoire de cette pratique et sa représentation dans l’art à partir de l’exemple du chemin de croix du Christ-Roi.
Une invitation à redécouvrir cette forme de prière qui nous fait méditer la passion de Jésus.

Le canton de Fribourg est connu pour sa dévotion à Marie. Une promenade printanière pourrait vous conduire jusqu’à l’oratoire de Notre-Dame de Bonnefontaine, tout près de Cheyres.

Témoigner

Je vous invite à faire connaissance avec Agnès Jubin, bénévole au sein de l’équipe pastorale dans le « pôle pastoral et missionnaire » du décanat de Fribourg : elle fait partie de l’équipe diaconie-solidarité.

Caroline Stevens nous présente Dorothée Thévenaz Gygax, la nouvelle représentante de l’évêque pour l’écologie, qui a pour principale tâche d’accompagner la conversation écologique requise par l’encyclique Laudato si’.

Dans la rubrique œcuménique, Reto Dörig nous suggère de lever les yeux vers les étoiles pour découvrir la communauté chaldéenne.

Partager

Les pages événements vous proposent quelques actions de partage et de solidarité. Tout n’ayant pas pu être annoncé, je vous conseille de visiter notre site internet : www.decanat-fribourg.ch

Bonne lecture et excellent temps de carême.

Fête de la confirmation

Dimanche 13 février… Le soleil est présent dans le ciel et dans nos cœurs. Trente-deux confirmands sont présents aujourd’hui dans la belle église de Vouvry pour recevoir le sacrement de la confirmation, dernier sacrement de l’initiation chrétienne. C’est notre vicaire général Pierre-Yves qui célèbre ce sacrement. Les restrictions encore en vigueur nous obligent à vivre trois célébrations.
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Vincent Fournier, artiste chrétien

Il n’est pas très courant de rencontrer de nos jours et sous nos latitudes un artiste contemporain qui témoigne de son inspiration profondément chrétienne. Dans l’échange, lui-même explique qu’il a œuvré à contre-courant, le monde de l’art entre 1990 et 2020 s’opposant souvent à la spiritua­lité chrétienne. A forte tendance matérialiste, il n’y avait guère que la spiritualité bouddhiste ou zen qui pouvait s’y faufiler. Vincent Fournier sent pourtant depuis peu l’arrivée d’une nouvelle génération, beaucoup plus curieuse et ouverte, marquée également d’une grande soif spirituelle.

PAR DAVID RODUIT | PHOTO : GILBERT VOGT
TEXTE ET PHOTOS PAR VINCENT FOURNIER

Biographie express de Vincent Fournier

Originaire de Beuson et de Veysonnaz ; habite à Saint-Léonard ; époux de Christine ; papa de trois enfants et grand-papa d’une petite-fille ; âgé de 61 ans ; après le collège scientifique, footballeur professionnel pendant
12 ans, tout en suivant en parallèle l’école des Beaux-Arts à Lausanne ; proche des capucins de Sion ; actuellement artiste.

Lors de mon appel téléphonique, Vincent Fournier s’était réjoui de ma proposition de rencontre et s’était montré tout de suite disponible. A travers les articles qu’il m’avait envoyés avant notre rendez-vous et ensuite à travers notre entretien, je compris pourquoi. Selon lui, l’art se présente comme un mode d’expression qui veut communiquer comment l’artiste perçoit la vie. Cette conception très personnelle, unique, a pour vocation ensuite d’être partagée à tous les hommes. D’où le défi pour l’artiste de façonner une conception qui lui soit propre, tout en parlant aux autres.

Ce que Vincent Fournier désire transmettre est la présence du Christ qui a commencé à habiter son monde intérieur dès enfant. Son inspiration prend source dans les Evangiles, les écrits des saints et dans la prière. Les lectures spirituelles nourrissent également sa compréhension du monde, par exemple celles du théologien suisse Maurice Zundel, qui, à une époque où l’accent avait été mis sur la morale, se battait pour affirmer la priorité d’un christianisme mystique.

Le langage de notre artiste sera celui de la pauvreté des moyens, de la simplicité, de la vacuité… afin de permettre justement une rencontre avec la Présence.

La matière, en lien avec le mystère de l’Incarnation, revêt beaucoup d’importance dans sa recherche artistique… Tissus, papiers neufs ou de récupération, cartons, images, cadres, planches ou blocs de rocher à l’âge plus que vénérable et au multiple tonnage sont convoqués afin de tracer un chemin du spectateur à la Présence, le conduisant à un au-delà qui est celui du Christ Ressuscité.

A la source de sa démarche, avant la pensée, se trouvent la vie et l’intuition. Ce n’est qu’après que l’analyse ou la raison confirme ce en quoi l’artiste s’est d’abord reconnu. Parfois, les choses arrivent même sans qu’elles aient été consciemment recherchées… et soudain tout devient évident, comme une révélation. A l’entendre, il me semblait que, comme artiste, il devait consentir à une certaine pauvreté, s’efforcer d’être disponible à ce que le Seigneur un jour dans sa grâce et providence allait lui donner, rejoignant d’abord son cœur, puis celui de ceux qui communieraient à travers son art à une même Présence.

En lien avec le temps liturgique du Carême, vous pourrez découvrir des œuvres autour du Saint-Suaire de Turin qui fascine notre artiste et constitue la source de ses images. Vous pourrez également découvrir d’autres créations sur son site www.vincentfournier.ch.

Les peintures Veronica et Trace de la Résurrection

Source d’inspiration importante de mon travail depuis de nombreuses années, le suaire de Turin interroge encore aujourd’hui la science : on ne sait toujours pas comment l’image du corps d’un crucifié correspondant à celui des évangiles s’est produite sur ce tissu de lin de 440x110cm.

L’invention de la photographie a permis la diffusion de cette empreinte majestueuse. Elle rend compte parfaitement de l’image figurée sur le suaire. On peut y lire toutes les violences infligées à cet homme.

Le suaire a voyagé, il a été plié, déplié, montré, exposé, brûlé dans des incendies… Il porte les traces de ces incidents. Ce sont ces traces qui inspirent mon travail. Par exemple la peinture géométrique rose, verte, grise et blanche s’inspire des plis majeurs du suaire. Le format de la peinture est à l’échelle de celui-ci. Elle tente silencieusement et poétiquement de rappeler la seule trace de la passion et de la résurrection que la foi admet.

En dessus de cette peinture allongée on distingue une autre peinture blanche. La forme de la tache grisâtre fait penser à un visage. Il rappelle également celui du crucifié du suaire ou celui des icônes russes montrant le saint Sauveur.

C’est le visage du Christ que je veux rendre présent sans l’affirmer tout à fait pour laisser la liberté au spectateur de le reconnaître. Dans la plupart des expositions, j’accroche une peinture semblable avec le titre Veronica qui signifie vraie icône et qui fait allusion à sainte Véronique essuyant le visage de Jésus lors de la
montée au calvaire.

Ton eau

Je me prends à rêver d’être l’eau où tu plonges les mains, Jésus, ce dernier jour, pour baigner les pieds de ceux que tu sers avant de les quitter. Toi, tu toucherais leurs pieds et tu toucherais leurs yeux s’ils acceptent de les ouvrir. Toi, tu prendrais tout ton temps pour oindre leur être, consoler leur être, les guérir de leur indignité en les aimant.
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Des paroles aux actes

Dorothée Thévenaz Gygax a été nommée représentante de l’évêque pour les questions d’écologie le 30 septembre dernier. Responsable du secteur Sensibilisation et coopérations chez Action de Carême depuis plus d’une quinzaine d’années, elle anime également des ateliers de transition écologique et sociale en Suisse romande.

PAR CAROLINE STEVENS | PHOTOS : DR

Ethnologue de formation, Dorothée Thévenaz Gygax s’intéresse aux problé­matiques environnementales depuis son plus jeune âge : « On peut carrément dire que ça fait partie de mon ADN », confesse-t-elle.

En 2009, alors chargée de communication chez Action de Carême, elle participe au lancement d’une campagne sur la crise climatique et ses conséquences sur les plus vulnérables. L’impulsion théologique a donné à ce projet une résonance toute particulière où les questions de justice, de respect de la nature et d’équité sont centrales : « Dans le cadre de mon travail chez Action de Carême, je constate chaque jour l’impact du réchauffement climatique sur les pays du Sud. L’insécurité alimentaire touche une portion non négligeable des habitants du globe. Cette problématique interroge les fondements de notre relation à la terre. »

Changer nos représentations du vivant

Lancé en 2016 par l’organisation Pain pour le prochain, le laboratoire de tran­sition intérieure met l’accent sur la transformation des cœurs et des consciences pour modifier nos regards sur la nature et les êtres vivants. En effet, comment peut-on changer nos comportements,
nos modes de vie sans passer par une profonde remise en question ? C’est dans ce cadre que la nouvelle représentante de Mgr Morerod a animé divers ateliers mêlant la spiritualité et la psychologie à l’écologie.

Car Dorothée Thévenaz Gygax en est convaincue, c’est à travers des actes forts que l’on cheminera vers davantage de sobriété. « Nous ne sommes pas hors de la nature, nous en faisons pleinement partie ! Et, a fortiori, nous sommes responsables de la terre, de notre environnement et de son habitabilité » insiste-t-elle. « Laudato si’ crée des ponts entre le social et l’écologie. En tant que chrétienne et catholique, le souci des pauvres et de son prochain est central. Dès lors, respecter les conditions de vie à l’échelle globale va de pair avec une prise de conscience environnementale. »

Le diocèse en marche !

La commission de l’écologie pour le diocèse élabore les grands axes des réflexions et des actions à mener. À l’occasion de la première rencontre du 28 janvier, l’évêché lui a transmis un cahier des tâches. Accompagner la conversion écologique requise par l’encyclique de 2015, soutenir les initiatives des personnes et des communautés au sein du diocèse et encourager les synergies font parties des objectifs prioritaires.

Concrètement, il s’agit d’accorder davantage d’importance aux liens qui nous unissent : « Remplacer les biens par des liens en somme ! » mais aussi redécouvrir certaines vertus oubliées telles que l’humilité pour aller vers davantage de sobriété. Si certains renoncements s’avèrent inévitables, il est essentiel d’entreprendre la démarche comme une conversion ; allant vers davantage de sens, davantage de joie.

« À travers des espaces physiques et des temps de réflexion, nous cheminerons ensemble vers une sobriété heureuse. En ce sens, la pandémie et ses conséquences nous a déjà forcés à nous interroger » conclut cette militante-méditante.

La Montée vers Pâques revient !

Chaque année une joyeuse équipe de jeunes prépare et anime une Montée vers Pâques (MvP) pour d’autres jeunes. Après deux années chamboulées par la pandémie, la MvP revient avec quelques nouveautés. Ainsi, Pascaline, la mascotte, et son équipe t’invitent à l’édition 2022 qui sera « œuforique » !
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Faire rayonner la foi

Très discret, le Service de Développement et Communication reste néanmoins la cheville ouvrière de l’Eglise catholique romaine-Genève (ECR). Frédéric Chevalier, son responsable, n’a qu’un souhait: créer des synergies au travers de projets pour faire rayonner l’Eglise à Genève.

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : ECR

Frédéric Chevalier ne le cache pas : « L’argent ne tombe pas du ciel et la première mission du service reste clairement de mener des campagnes de recherche de fonds pour financer l’activité pastorale à Genève. » De fait, la séparation claire entre l’Eglise et l’Etat du canton ne permet pas à l’ECR de toucher des subventions ou un impôt ecclésiastique obligatoire comme c’est le cas dans certains autres cantons. Son budget de fonctionnement est donc financé en partie par des donateurs. «Aujourd’hui, un grand nombre de catholiques se situe plutôt dans une catégorie de personnes éloignées de l’Eglise. Nous développons donc d’autres canaux pour entrer en lien avec eux.»

Le service a élargi l’offre digi­tale sur le site internet de l’Eglise en proposant notamment des actualités, des témoignages et réflexions sur des thématiques spirituelles et de foi. Pour se rapprocher des catholiques et des Genevois, des événements sont organisés, lors desquels « l’Eglise sort de ses murs et va à la rencontre des gens ». Des manifestations telles que le festival de films IL EST UNE FOI invitant la communauté genevoise à des rendez-vous cinéma dans les salles obscures du Grütli, ou encore lors de l’exposition de 2020, L’Homme debout, qui a permis aux visiteurs d’admirer cinq expositions d’art et d’écouter cinq concerts de musique classique.

Actuellement, le projet principal du service concerne le financement de l’aménagement de la Maison d’Eglise. Le Vicariat, ainsi que d’autres services de l’ECR, déménagera dans les murs de l’actuel Sacré-Cœur, situé à la pointe de la Plaine de Plainpalais. « Nous voulons vraiment développer ce lieu pour que les pastorales puissent y trouver un lieu accueillant et déploient ainsi leurs activités de manière à faire rayonner encore plus l’Eglise à Genève. » En quittant la colline de la Vieille-Ville, le Vicariat et l’ECR témoignent d’une réelle envie « d’être plus proche des catholiques et simplement des Genevois. Cela tout en offrant un pôle d’échanges, un lieu ressource au centre-ville où les gens pourront venir prier, suivre des conférences et même manger » dans le restaurant qui verra le jour au Sacré-Cœur, conclut Frédéric Chevalier sur son rire communicatif.

Au service, mais comment ?

De quelle manière avez-vous développé l’offre de l’Eglise en contexte de pandémie ?
Frédéric Chevalier:
Nous avons cherché à nous rapprocher de nos fidèles. D’une part, avec le développement des messes du Vicaire épiscopal retransmises sur la chaîne YouTube de l’ECR, mais également par des courriers afin de leur signifier que nous sommes proches d’eux dans cette situation difficile. Nous avons également demandé aux prêtres et agents pastoraux des différentes paroisses d’identifier les personnes qui se trouveraient seules et d’aller à leur rencontre.

Quel « service » apportez-vous aux catholiques genevois dont on ne se rend pas compte ?
FC:
Il s’agit de mettre en lumière ce que font nos agents pastoraux, nos prêtres, nos bénévoles sur le terrain, afin que les catholiques connaissent mieux la pluralité des activités et missions accomplies par l’ensemble des collaborateurs de l’Eglise, en plus des célébrations, soit sur le site internet, au travers du journal Regard ou encore lors des campagnes d’appel de fonds. Nous mettons tout en œuvre pour leur donner la parole sur nos supports de communication.

Le chemin de croix

La période du carême que nous vivons en ce moment nous invite à nous pencher, à l’approche de la Semaine sainte, sur le mystère de la croix et la pratique dévotionnelle du chemin de croix. J’aimerais revenir sur l’histoire de cette pratique et sa représentation dans l’art à partir de l’exemple du chemin de croix du Christ-Roi réalisé par l’artiste fribourgeois Armand Niquille.

PAR SÉBASTIEN DEMICHEL | PHOTOS : J. MÜLHAUSER

« Car le langage de la croix est folie pour ceux qui vont à leur perte, mais pour ceux qui vont vers leur salut, pour nous, il est puissance de Dieu. » (1 Co 1, 18) Par ce passage, saint Paul lie le langage de la croix à celui du salut. Les souffrances du Christ crucifié en rachat des péchés humains ramènent à l’essentiel de la foi catholique en la mort et la résurrection.

Histoire du chemin de croix

Le chemin de croix est un exercice de piété qui a traversé les siècles jusqu’à être intégré dans le calendrier liturgique de l’Église. Le symbole de la croix comme représentation de la Passion du Christ remonte aux premières communautés chrétiennes. Au IIe siècle, on constate un intérêt croissant pour les lieux historiques de la Passion du Christ qui deviennent des lieux de pèlerinage. Des chrétiens se rendent à Jérusalem pour faire la via dolorosa et ainsi s’unir à la Passion du Christ.

L’édit de Milan en 313 autorise la liberté de culte et met fin aux persécutions dont les chrétiens étaient victimes. Les pèlerinages en Terre Sainte deviennent alors plus fréquents. Les chrétiens de l’Antiquité reproduisent le chemin suivi par le Christ entre le prétoire (tribunal de Pilate) au bas de Jérusalem et le Golgotha (Calvaire) au sommet de la ville, lieu de la crucifixion.

Au Moyen Âge

Durant les siècles suivants, le chemin de croix ne se pratique qu’en Terre Sainte, mais les récits de voyageurs le font connaître en Europe. Ce n’est toutefois qu’au Moyen Âge, sous l’impulsion de figures marquantes telles que saint Bernard de Clairvaux et saint François d’Assise, que la pratique du chemin de croix se diffuse. À cet égard, le rôle des Franciscains est particulièrement important. Ils se voient en effet confier la garde des lieux saints au XIVe siècle et réalisent des représentations de la Passion du Christ pour permettre la méditation des fidèles sur ces mystères. Soucieux d’offrir le chemin de croix aux pauvres et invalides ne pouvant se rendre en Terre Sainte, les Franciscains souhaitent diffuser sa pratique à l’ensemble de la chrétienté.

D’abord limité à deux points (le prétoire et le calvaire), le chemin de croix est ensuite segmenté en stations dont le nombre varie entre le XVe et le XVIIe siècle pour se fixer à 14 au XVIIe siècle. En 1731, le pape Clément XII reconnaît le chemin de croix comme une prière de l’Église. Dès le
XVIIIe siècle, cette forme de dévotion se propage dans l’ensemble du monde catholique. Le privilège franciscain est également levé et sa pratique est généralisée.

Aujourd’hui, le chemin de croix a une triple dimension. Une dimension historique puisqu’il célèbre le dernier chemin parcouru par Jésus du prétoire au Golgotha en se fondant sur les textes des évangiles (Jean-Paul II en a d’ailleurs modifié certaines stations pour mieux respecter le récit évangélique) ; une dimension liturgique puisqu’il s’agit d’une prière célébrée en 14 stations ; et enfin une dimension artistique, puisque le chemin de croix est généralement représenté dans les églises.

Le chemin de croix d’Armand Niquille

L’église du Christ-Roi nous offre un bel exemple de la présence du chemin de croix dans l’art. Construite en 1951, cette église accueille sa première messe en 1953 devant 1500 fidèles et est consacrée l’année suivante. En 1955, sur mandat de l’architecte Honneger, le peintre fribourgeois Armand Niquille (1912-1996) réalise le chemin de croix du Christ-Roi. L’année précédente, il avait déjà réalisé celui de Nuvilly, dans la Broye fribourgeoise. Armand Niquille est particulièrement marqué par le mystère de la croix : « Mon enfance a été ainsi marquée par le Crucifié dont le mystère, fascinant et inquiétant, faisait partie des émois d’un garçon rêveur et bagarreur. Ce n’est pas impunément que l’on représente le Christ crucifié. L’on se pose des questions. On se plonge dans la mystique chrétienne […]. Avec le Christ, il y a toujours la croix. La croix de notre rédemption et de la divinisation de notre âme. »

Le chemin de croix d’Armand Niquille s’articule autour de 14 tableaux de la Passion du Christ qui représentent chacun une station (liste en annexe). Niquille s’appuie sur la technique de l’icône. Fidèle à cette tradition, il insère ses tableaux dans le mur de béton comme dans une iconostase. Les fonds dorés polis à l’agathe, fidèles à la tradition byzantine et médiévale, symbolisent la gloire de Dieu et la lumière céleste, annonces d’une résurrection à venir.

Au niveau artistique, ce chemin de croix est assez dépouillé et représente généralement trois personnages, dont le Christ (voir station I : condamnation), dans une attitude hiératique (sacrée) et expressionniste. Certains personnages, tels que Simon de Cyrène (station V) sont vêtus d’habits contemporains. Cet anachronisme voulu doit illustrer le caractère contemporain de la Passion, que le fidèle revit à travers une méditation lors du chemin de croix. Enfin, l’artiste a veillé à représenter la figure du prêtre (station XIII). Des détails, tels que les fleurs présentes au pied de la croix pour annoncer la résurrection, contribuent à la richesse de l’œuvre.

Le frère dominicain Luc Dumas admire ce chemin de croix peu après sa réalisation et y voit une correspondance, un dialogue entre l’effet sensible et la cause intelligible à faire entendre : « Toute œuvre qui parle exige qu’on lui réponde ; et lorsque cette œuvre dit tout entière la Passion du Christ, lui ôter la chance d’un dialogue c’est lui faire perdre son sens et sa fin. »

14 stations du chemin de croix d’Armand Niquille:

  1. la condamnation à mort de Jésus
  2. le chargement de la croix
  3. la première chute de Jésus sous le poids de la croix
  4. la rencontre avec Marie
  5. le portement de croix par Simon de Cyrène
  6. le visage du Christ essuyé par Véronique
  7. la deuxième chute de Jésus
  8. Jésus consolant les saintes femmes
  9. la troisième chute de Jésus
  10. le dépouillement des vêtements
  11. la mise en croix
  12. la mort de Jésus
  13. la déposition
  14. la mise au tombeau

La joie vient du don

TEXTE ET PHOTO PAR JOHAN SALGAT

J’ai grandi à Fully dans une grande famille, où joie et humour sont très présents. J’aime beaucoup ma position de troisième: deux grands qui peuvent montrer l’exemple, et cinq frères et sœur plus jeunes, avec qui j’ai cette position de grand frère. Nous avons toujours vécu une belle foi au sein de la famille, de manière très personnelle, sans en discuter beaucoup entre nous.

Ma première rencontre avec Dieu s’est donc faite dans ma famille. C’est un beau cadeau que de recevoir le Christ par ses parents, même si je n’en avais pas vraiment conscience. Le parcours de confirmation a été pour moi marquant. Nous étions un beau et grand groupe sur le secteur, motivés. Après quelques années de cheminement, nous avons reçu ce sacrement vers la fin de notre scolarité. Un an plus tard, je partais aux Journées Mondiales de la Jeunesse à Cracovie avec une centaine de Valaisans. Cela a été une expérience importante dans ma vie. J’ai rencontré d’autres jeunes du diocèse, de la Suisse, du monde ! J’ai découvert que la foi pouvait être festive et qu’elle se devait d’être partagée, sinon elle est en danger.

Avec le réseau des « DéJeune qui Prie », nous avons monté un spectacle sur Bienheureux Pier Giorgio Frassati. Ce jeune transalpin, montagnard, proche des pauvres et de Dieu, m’a particulièrement touché dans sa manière de vivre et sa simplicité.

Ma rencontre la plus touchante avec Dieu est certainement celle vécue sur mon chemin vers Compostelle. J’ai appris à voir Dieu au quotidien, dans chaque situation, en chaque personne rencontrée. Je l’ai senti proche de moi et je me suis senti proche de Lui. Aujourd’hui, j’essaie de continuer de voir ses actions dans chacune de mes journées.

Toutes ces rencontres m’invitent à me donner pour le Seigneur. En me mettant au service, je chemine avec Dieu. Cela est essentiel dans ma vie, Jésus est source de bonheur, j’en suis l’heureux témoin. Pour moi, il est évident que la joie vient du don. Car si rencontrer Dieu incite à le servir, c’est aussi en le servant qu’on le rencontre.

On ne va pas s’crêper l’chignon?

PAR MYRIAM BETTENS
PHOTOS : FLICKR

Salée ou sucrée, même les maladroits peuvent s’y essayer. Collée au-dessus de l’armoire de la cuisine, elle apportera fortune à l’économie familiale durant toute l’année. Tombera, tombera pas? Petite histoire de la crêpe de la Chandeleur.

Ah bon? Le chandeleur n’est pas celui qui tient la chandelle lorsque deux amoureux font des crêpes? Il s’agit bien ici de chandelles, mais de celles du nom populaire latin de festa candelarum rappelant la date à laquelle on procède à la bénédiction des cierges. Centrée sur la lumière, cette fête, d’abord païenne, rappelait que dans l’hémisphère nord, les jours rallongent, signe de l’arrivée du printemps. Christianisée, le rap- port à la lumière demeure. Elle est célébrée à Jérusalem dès le IVe siècle, dans son récit Peregrinatio Aetheriae (vers 380), la pèlerine Egérie en fait déjà mention. Etendue à l’ensemble de l’Orient chrétien, l’empereur Justinien fixe la date de la fête au 2 février et l’introduit à Constantinople en l’an 542.

Lumière du monde

Cette fête fait depuis référence à Jésus comme lumière du monde. Tel que relaté dans l’Evangile de Luc, le récit narre la Présentation de Jésus au Temple. Comme le voulait la loi de Moïse, les parents conduisaient au temple de Jérusalem tout garçon premier-né pour y recevoir une bénédiction quarante jours après sa naissance. Siméon, un homme juste et pieux, se rend au Temple poussé par l’Esprit Saint. Là, il rencontre les parents de Jésus venant accomplir les rites prescrits par la loi. Il prend alors Jésus dans ses bras et remercie le Seigneur, car il reconnaît en cet enfant la «lumière pour éclairer les nations».

Une préparation simple

Comme d’autres pâtisseries que l’on mange à cette même époque de l’année – beignets, bugnes, gaufres, merveilles – ces préparations requièrent peu d’ingrédients, faciles à se procurer et rappellent qu’après l’hiver, les provisions ne manquent pas. On a tenté de christianiser cette tradition culinaire au Ve siècle en attribuant au pape Gélase Ier la préparation de gaufres pour réconforter des pèlerins venus à Rome… mais pas de quoi se crêper le chignon.

Recette: Crêpes Suzette

Temps de préparationTemps d’attentePortions
30 minutes1 heure8

Ingrédients pour la pâte à crêpes

  • 75 g de farine blanche
  • 1 pincée de sel
  • 1 ½ dl de lait
  • ½ dl d’eau minérale gazeuse
  • 2 œufs frais
  • 25 g de beurre liquide, refroidi

Cuisson

  • Un peu de beurre ou d’huile

Ingrédients pour la sauce à l’orange

  • 60 g de sucre
  • 2 cs d’eau
  • 1 cs de beurre
  • 2 oranges bio, le zeste prélevé avec un zesteur, tout le jus
  • 3 cs de liqueur d’orange (p. ex. Grand Marnier)
  • 2 oranges pelées à vif et détaillées en suprêmes • 2 cs de cognac

Préparation des crêpes

  1. Dans un saladier, mélanger la farine et le sel et creuser un puits au milieu.
  2. Mélanger le lait, l’eau, les œufs et le beurre.
  3. Verser le liquide petit à petit dans le puits tout en remuant avec le fouet, jusqu’à obtenir une pâte bien lisse.
  4. Couvrir et laisser reposer env. 30 min. à température ambiante.
  5. Faire fondre un peu de beurre à rôtir dans une poêle antiadhésive ou y mettre un peu d’huile.
  6. Verser juste ce qu’il faut de pâte dans la poêle pour recouvrir le fond d’une couche très fine. Baisser le feu. Lorsque le dessous est bien cuit et se détache facilement, retourner la crêpe et terminer la cuisson.
  7. Couvrir et réserver au chaud. Procéder de la même façon avec le reste de pâte.

Préparation du sirop à l’orange

  1. Dans une grande poêle, porter l’eau à ébullition avec le sucre sans remuer. Baisser le feu et laisser frémir en donnant un mouvement de va-et-vient à la poêle jusqu’à obtention d’un caramel doré.
  2. Retirer la casserole du feu, ajouter le beurre, le zeste et le jus d’orange ainsi que la liqueur, puis laisser réduire le tout en sirop.
  3. Ajouter les crêpes l’une après l’autre, les plier en 4.
  4. Répartir les suprêmes d’orange par-dessus, arroser de cognac, faire flamber, hotte aspirante éteinte.
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