Sur le parvis du temple

A la Pastorale des Milieux ouverts, l’Eglise remplit pleinement son rôle prophétique, d’une part, en interpelant l’Etat et la société sur la grande précarité. Et d’autre part, en ne réduisant pas les personnes à leurs étiquettes, tout en les rendant acteurs du changement.

PAR MYRIAM BETTENS 
PHOTOS : PASTORALE DES MILIEUX OUVERTS

Les framboises du potager font le bonheur des petits comme des grands. 

« A Genève, si l’on est pauvre, c’est parce qu’on n’a pas réussi ou qu’on est à l’aide sociale. En bref, on est un poids pour la société », détaille Inès Calstas concernant le regard porté sur la grande précarité. Elle poursuit : « Il y a beaucoup de culpabilité et de honte, alors que la grande précarité n’est jamais un choix ! » Provoquée bien souvent par « des accidents de la vie, de grandes cassures, voire même des injustices sociales », cette misère s’est matérialisée dans les interminables files d’attente pour des biens de première nécessité, lors de la crise Covid. Les Genevois ont-ils pour autant pris conscience que derrière la façade d’une des villes les plus riches du monde se cache une vraie détresse ?

« Il est certain que cela dérange et questionne beaucoup. On peut vite tomber dans le refus de cette réalité ou la critique en se donnant des réponses pour éviter de se confronter à cette grande précarité. La question est de savoir comment réagir à cette misère ? Est-ce qu’on se barricade ou on choisit d’essayer de faire quelque chose pour changer la situation ? » A la Pastorale des Milieux ouverts, on a choisi la seconde option en rendant les personnes en situation de grande précarité acteurs de ce changement.

Par le biais de « cercles de conversation », toutes les activités de la pastorale ont été choisies et planifiées ensemble. L’atelier couture permet d’acquérir des compétences dans ce domaine et de vendre les créations sur la boutique en ligne de la pastorale. Les potagers urbains, quant à eux, offrent l’opportunité de partager la récolte tout en faisant connaître ceux qui vivent la précarité au quotidien. Outre cela, la pastorale « essaie de trouver des partenariats avec des associations ou des entreprises pour donner un espoir de sortie de la grande précarité. Ces personnes sont motivées et capables. Le rôle de l’Eglise est aussi de déceler l’immense potentiel que ces personnes possèdent ».

Au service, mais comment ?

Une chose que la Pastorale des Milieux ouverts accomplit et dont on ne se rend pas compte ?
Inès Calstas : Une des choses que l’on ne sait peut-être pas concerne les mendiants. J’ai vu certaines de ces personnes mendier à genoux à la rue de Lausanne. Actuellement, elles ont un emploi. Je n’affirme pas qu’elles soient complètement sorties de la précarité, il ne faut pas se méprendre. La Pastorale des Milieux ouverts n’est pas une baguette magique qui fonctionne sans effort. Par contre, je crois qu’il est possible de sortir des personnes de la grande précarité, si on n’y met les moyens, de la bonne volonté, que l’on croit en Dieu et dans l’être humain. Nous avons relevé ces personnes qui mendiaient à genoux. Aujourd’hui elles sont debout.

Quel « service » apportez-vous aux Genevois, de manière générale ?
IC : Nous renflouons les caisses de l’Etat ! (rires). Nous avons un système pour les personnes en grande précarité et très endettées. Elles peuvent effectuer un travail bénévole à la ville de Genève ou auprès d’associations. En contrepartie, nous recevons de l’argent de fondations et de personnes qui croient en nous. Par ce biais, nous pouvons payer des dettes, qui autrement auraient été transformées en jour de prison. Ce procédé coûte cher à l’Etat et brise des personnes. Dans cette démarche, nous acceptons aussi en stage des jeunes soumis à un travail d’intérêt général ou lors de l’exécution d’une peine sous forme de surveillance électronique [bracelets, ndlr.]. Les stagiaires sont donc parfois des personnes à qui nous évitons la prison.

Une équipe pour vivre l’unité pastorale

PAR THIERRY SCHELLING
PHOTO : ÉTIENNE SCHMELZER

Comme le rappelle régulièrement notre pape François, ce ne sont pas les changements qui marquent notre époque, mais bien que nous changeons d’époque. Et ce, en Eglise également !

Il ne s’agit plus de quelque modification cosmétique mais un nouveau mode de faire Eglise. Plus simple, plus pauvre et plus modeste.

Votre équipe pastorale est envoyée dans l’unité pastorale pour, comme son nom l’indique, créer l’unité dans nos diversités, et faire de la pastorale.

Nos trois paroisses ont désormais – depuis le 1er septembre – un duo de répondant.e.s, un binôme, si vous voulez : pour Puplinge-Presinge, Etienne et le Père Sviatoslav ; pour Choulex-Vandoeuvres, Sabrina et le Père Joël ; pour Chêne-Thônex, Astrid et le Père Thierry.

Cela signifie que chaque binôme est la présence de l’EP dans la paroisse désignée, et la courroie de transmission de la paroisse dans l’EP. Ainsi, aux diverses réunions de conseils y seront présent.e.s les membres du binôme désigné, afin d’améliorer l’interconnaissance et l’échange. Faire l’unité.

Et l’équipe autant que chaque binôme vont faire de la pastorale : catéchèse, rencontres, sorties de nos sacristies et églises, rassembler, regrouper, célébrer… Evangéliser, en d’autres termes. Car on passe beaucoup de temps sur l’organisationnel et si peu sur l’évangélisation !

Soyons missionnaires, car personne d’autre ne le fera à notre place !

Une proposition…

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : ECR, ESPACE-MADELEINE

… de soutien à la future Maison d’Eglise

En 2024, une Maison d’Eglise ouvrira ses portes au cœur de Genève, sur la Plaine de Plainpalais. Pour soutenir ce projet architectural d’envergure, un concert de soutien a lieu le lundi 10 octobre prochain à 19h30, au Victoria Hall. Organisé par l’Eglise catholique romaine – Genève (ECR), l’Orchestre de Chambre de Genève et l’ensemble vocal Le Motet interpréteront le Requiem de Mozart, sous la direction de Gábor Takács-Nagy. Cette soirée musicale est l’occasion d’encourager les efforts déployés pour transformer le bâtiment en un lieu unique qui fera rayonner la présence de l’Eglise catholique au cœur de la ville.

« Dans ce lieu central, explique Fabienne Gigon, représentante de l’évêque pour la région diocésaine de Genève, le personnel administratif et pastoral de ECR sera sous le même toit et pourra proposer des activités de proximité, en lien avec leurs missions pastorales respectives. »

L’aménagement intérieur est dessiné par l’architecte Christian Rivola et le cabinet Ribo+. L’édifice sera éclairé par un puits de lumière traversant le bâtiment du sommet jusqu’au sous-sol. Un restaurant ouvrira ses portes à l’arrière du bâtiment. « La future Maison d’Eglise sera à la fois un lieu de culte pour les catholiques, de travail pour les collaborateurs de l’ECR, d’accueil, d’échange et de rassemblements », termine Fabienne Gigon.

Une levée de fonds projetant de réunir Fr. 2’255’000.– est en cours. Le concert est l’occasion de découvrir l’avancée des travaux et les personnalités impliquées dans ce projet d’envergure. La billetterie est en ligne sur le site de la ville de Genève sur billetterie-culture.geneve.ch

… et de pèlerinage intérieur

« Les Pèlerins » de l’artiste Johann Kralewski ont déjà pris place dans plusieurs églises de Suisse allemande, mais font halte pour la première fois en Suisse romande. « L’installation, sous cette forme, a spécialement été pensée par l’artiste pour le Temple de la Madeleine », confie Silvia Fiorini, coordinatrice de l’Espace-Madeleine, lors du vernissage de l’œuvre, le 16 août dernier.

Les 17 sculptures grandeur nature sont visibles dès l’entrée du temple. Ces pèlerins, disposés sur les bancs du temple, invitent à s’arrêter, à faire une pause sur nos propres chemins de pèlerinage. Plus loin, quelques souliers attirent l’œil du visiteur. L’artiste a tenu compte de la spécificité architecturale du lieu pour créer deux autres espaces, ou installations, rappelant le thème du pèlerinage. Né en 1949 en Pologne, le sculpteur et peintre Johann Kralewski vit depuis de nombreuses années en Suisse. Au travers de son art, il s’intéresse à de nombreuses problématiques sociétales. Il qualifie d’ailleurs lui-même ses Pèlerins de « pont entre la vie que l’on a laissée derrière soi, avec tous ses problèmes, et l’avenir, plein d’espoir, mais qui doit encore être façonné avec difficulté. Pèleriner, c’est partir, être prêt à affronter activement les risques et peut-être aussi souffrir en chemin ».

A visiter au Temple de la Madeleine jusqu’au 30 octobre, du mardi au dimanche, de 12h à 17h, avant qu’ils ne repartent en direction de l’Allemagne… Documentation et renseignements auprès de Silvia Fiorini à silvia.fiorini@ref-genf.ch ou auprès de l’Espace-Madeleine au 022 310 47 29.

Comment être témoin aujourd’hui ?

« Vous serez mes témoins ! » (Ac 1, 8), telle est la devise du mois de la Mission universelle 2022. Cette parole est celle que Jésus a laissée à ses amis avant qu’il n’ait été soustrait de leurs yeux au jour de son Ascension. Et voici la réalité à laquelle les disciples ont dû faire face…

PAR JOSÉ MITTAZ | PHOTO : DR

« La Visitation », peinture d’Arcabas, peintre français (1926-2018).

Celui qui assurait le leadership depuis trois ans s’en est allé sans avoir pris soin de décider quoi que ce soit pour faciliter un tant soit peu l’organisation de la vie après son départ. Le seul appui pour les disciples résidait dans une promesse d’avenir, celle qu’une force serait donnée, quand l’Esprit Saint viendrait sur eux. Mais parmi eux, nul ne savait ni où ni quand cela se manifesterait.

Dès lors, on comprend que les disciples démunis se soient figés en eux-mêmes, regardant éperdument vers le ciel. Et pour qu’ils se remettent en mouvement, il aura fallu l’intervention de deux hommes en blanc : venus d’on ne sait où, ils n’appartenaient pas au groupe des disciples. Leur prestance et leur présence font signes, du côté de ce Dieu invisible qui se laisse reconnaître lorsque nous quittons nos uniformes pour apprendre à nous rencontrer, simplement, avec « la fine chemise de notre humanité », selon la belle expression d’Etty Hillesum.

Vers la chambre haute

Les amis de Jésus vont se remettre en route : ils quittent le Mont des Oliviers pour trouver refuge du côté de « la chambre haute », là où, grâce à la prière partagée entre tous, s’échafaudera humblement le premier visage d’une communauté non encore chrétienne, mais déjà rassemblée au nom du Christ. Et c’est sur l’appui de cette fragile communauté que Pierre aura l’initiative de se lever au « milieu des frères » pour se risquer à mettre des mots sur un drame qui les a tous marqués : la mort tragique de Judas. L’événement est relu à la lumière des Ecritures qui leur inspirera un premier discernement : le choix de Matthias pour reprendre la part de ministère, laissée vacante depuis la défection de l’Iscariote.

A ce moment de l’histoire, l’Esprit Saint n’était pas encore descendu sur la communauté et pourtant celle-ci était déjà en train de se constituer. C’est comme si la chambre haute était la matrice au sein de laquelle la communauté encore embryonnaire se fortifiait pour naître à elle-même et au monde, avant de recevoir son baptême : la force venue d’en haut, la promesse de l’Esprit Saint accomplie au jour de Pentecôte.

Comment être témoins aujourd’hui ?

Je ne sais pas ! Et s’il fallait oser un renversement de perspectives ? Apprendre à recevoir de l’autre ce que je pensais initialement pouvoir lui apporter. Apprendre à reconnaître en chaque visage rencontré l’homme en blanc qui peut-être, me fait signe du côté de Dieu. Comme lors de la Visitation de Marie chez Elisabeth : Marie est la première à pouvoir témoigner de la présence du Christ en son sein et pourtant c’est l’enfant en Elisabeth qui tressaille de l’Esprit Saint. Dans son exclamation, Elisabeth dit ce que sa tête ne pouvait encore savoir, mais que la vie en son ventre déjà lui inspirait : « Tu es bénie… »

Prendre soin des autres

Rencontre avec Sébastien Gauye, jeune Sédunois engagé

PROPOS RECUEILLIS PAR ALINE JACQUIER | PHOTO : GS

Sébastien, qui es-tu ?

Je m’appelle Sébastien Gauye, j’ai 22 ans et habite à Sion. Je suis une formation en soins infirmiers à la HES-SO. J’aime m’occuper des autres, prendre soin d’eux. Dans ma paroisse de Saint-Guérin, je suis notamment engagé en tant que responsable des servants de messe et depuis une année, je préside le Chœur des Jeunes de Saint-Guérin.

En juin dernier, tu as reçu ton diplôme de JB 3 (Jeunes bénévoles en Eglise) des mains de l’aumônier jeunesse diocésain. Peux-tu nous expliquer en quoi consiste cette formation ?

JB signifie « Jeune bénévole en Eglise ». Cinq parcours sont proposés en fonction des âges et des engagements des adolescents et des jeunes. Pour ma part, je viens effectivement de terminer la première volée du parcours JB3 qui s’adresse aux jeunes adultes à partir de 18 ans. Nous avons participé à six journées de formation et d’approfondissement sur la Bible et la théologie. Nous étions cinq jeunes venant des quatre coins du diocèse et des liens forts d’amitié se sont tout de suite créés entre nous. Nous avions aussi un travail de diplôme à réaliser.

Je crois savoir qu’il y a également un aspect pratique à cette formation. Sur quoi a porté ton expérience de terrain ?

Je suis parti du constat que je suis le même Sébastien que ce soit avec mes amis, avec mes patients et mes collègues ou dans mes différents engagements paroissiaux. Dès lors, il était important pour moi que cette unité se retrouve dans mon travail de diplôme. C’est pourquoi je l’ai effectué dans le cadre du projet « Un soin… juste ! » créé par une infirmière, Aline Pellerin, et qui offre des soins aux personnes en précarité.

Tes lieux de ressourcement ?

La marche et la prière du chapelet. J’allie régulièrement les deux en arpentant le sentier qui mène à la Basilique de Valère ou à l’Ermitage de Longeborgne. Ce sont des lieux calmes et reposants. Au milieu de ces pierres plusieurs fois centenaires, on ne peut que s’arrêter et contempler. Là-haut, j’ai fait la connaissance de l’abbé Joël
Pralong qui accueille et écoute les pèlerins et les gens de passage. De nos échanges,
il en a tiré un livre qui verra le jour prochainement. Mais je vous en parlerai plus en détail une prochaine fois !

Rencontre avec le nouveau chancelier et son épouse

Gilles et Véronique Gay-Crosier Lemaire habitent Bramois depuis août 2021. Leur famille compte quatre enfants, Salomé-Anna, Zacharie-Ange, Gabriel-Elie et Rébecca-Marie. Gilles est le nouveau chancelier et directeur administratif du Diocèse de Sion depuis le 1er juillet.

PAR RÉGIS MICHELOUD | PHOTOS : ZACHARIE-ANGE GAY-CROSIER, LAURA CORVAGLIA

Leur formation

Gilles pensait travailler dans le secteur bancaire. A la suite d’un pèlerinage d’été à Lourdes, il a ressenti un appel encore vague. A la demande de ses parents, il termine sa formation bancaire, puis obtient un baccalauréat français à Sion. Il entame ensuite des études de philosophie et de théologie à Fribourg, Lugano, Bruxelles où il décroche son De Universa en philosophie et son baccalauréat en théologie à l’Institut d’Etudes Théologiques (IET). Sa licence à Rome complète sa formation en théologie. Les aléas professionnels font qu’il a suivi une formation de journaliste à Lausanne entre 2010 et 2012 couronnée par un certificat.

Véronique a passé son baccalauréat en droit à l’Université Saint Louis de Bruxelles, en vue de faire du droit canonique. La faculté ayant été fermée par manque de professeurs, elle enchaîne avec un baccalauréat en philosophie sans trop savoir pourquoi. Elle y rencontre de jeunes catholiques qui la mettent en contact avec un jésuite; lequel la convainc de poursuivre sa route avec un baccalauréat en théologie à l’IET à Bruxelles, où elle rencontre son futur époux. Décidée comme lui à aller à Rome pour sa licence, c’est l’Institut Jean-Paul II auprès de l’Université du Latran qui obtient sa faveur et elle y retrouve son mari. Elle y obtient une licence en Sainte Théologie du mariage et de la famille. Pour des raisons obscures, le doctorat s’imposait à elle. Il se réalisera en morale à l’Université de Fribourg, en 2008.

Leur expérience professionnelle

Gilles assume d’abord la tâche de collaborateur scientifique auprès du Programme Interdisciplinaire d’Etudes catholiques et comme secrétaire auprès du Département de Patristique et Histoire de l’Université de Fribourg. Puis il est tuteur auprès des étudiants de l’Institut Philanthropos à Bourguillon/Fribourg et aumônier catholique francophone de l’Université de Fribourg. A partir du 1er janvier 2013, il est nommé chancelier du Diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg. A ces divers postes, il multiplie les expériences et développe de nombreuses compétences.

De son côté, Véronique est d’abord membre de l’Equipe cantonale fribourgeoise des vocations avec son mari. Puis elle exerce le tutorat auprès de l’Institut Philanthropos à Bourguillon/Fribourg. Membre du conseil de communauté et de paroisse, elle a enseigné le catéchisme à l’école primaire du Botzet à Fribourg. Mais auparavant, elle a été assistante diplômée en morale fondamentale, puis assistante docteur en morale spéciale à l’Université de Fribourg et enfin a occupé une charge de cours un semestre en remplacement du professeur Thierry Collaud. Depuis janvier 2021, elle anime l’émission « Clair de Paradis » chaque premier mercredi du mois (à 10h) sur Radio Maria Suisse romande. Quand elle trouve encore un peu de temps, elle écrit des articles et participe à des colloques. Elle a publié un ouvrage en Enseignement social de l’Eglise. La mystique la passionne : Thérèse de Lisieux – sujet de sa thèse de doctorat – l’y a initiée. Véronique lui a d’ailleurs consacré un livre qui paraîtra début 2023.

Leur travail

Comme chancelier, Gilles établit et légalise des actes officiels (décrets, ordonnances, nominations, attestations…). Il est à disposition de l’évêque pour la préparation de dossiers, assiste à différents conseils diocésains, coopère avec des instances ecclésiales, étatiques et associatives. Il coordonne et répartit le travail au sein de la chancellerie diocésaine, organise des célébrations et manifestations. Les archives de l’évêché étant rattachées à la chancellerie, il a le souci, avec sa collaboratrice, de leur conservation, gestion et organisation. Il est aussi chargé de veiller à ce que les actes de curie soient rédigés, expédiés et conservés aux archives. De par sa fonction, il est notaire et secrétaire de curie. Enfin, il répond aux nombreuses questions des prêtres, agents pastoraux, secrétaires des paroisses et des fidèles.

Pour réaliser ce travail, il bénéficie de l’aide de collaboratrices et collaborateurs qu’il remercie. Car sans eux, il ne pourrait jamais faire tout ce travail.

Avec sa nomination à Sion s’ajoute le volet de directeur administratif. Etant en place depuis peu, il observe et découvre le fonctionnement diocésain. Riche de son expérience à LGF, des modifications seront peut-être apportées, en vue d’un meilleur fonctionnement.

Véronique coordonne son émission radiophonique et donne des conférences. Comme sa passion pour la « théologie des saints » la dévore, elle espère pouvoir encore la diffuser à travers des écrits – car la famille passera toujours avant.

Conclusion

Lorsque je leur ai demandé ce qui les motivait dans le choix de leurs engagements, la réponse a été immédiate : ce sont des appels de Dieu. Après la discussion que nous avons eue, je comprends leur enthousiasme. Une foi profonde guide leurs décisions. Une confiance en la Providence également, car il n’est pas rare qu’ils aillent à l’encontre de leurs impressions personnelles. S’abandonner n’est pas facile, mais ils y tendent de tout leur cœur.

Le sourire de Marie

Le mois d’octobre est le mois du Rosaire. En regardant le sourire de Marie, prenons le temps de méditer les mystères du Rosaire.

TEXTE ET PHOTO PAR MARION PERRAUDIN

Notre Dame des Lacerandes.

Cherchons le sourire de Marie, 
A l’aurore de nos journées, 
Pour oser un Oui nouveau, 
A l’inattendu de Dieu 
Le sourire de la Mère invite à l’abandon confiant en son Fils.

Cherchons le sourire de Marie, 
Aux carrefours de nos rencontres, 
Porteurs de la joie et de l’espérance, 
Qui révèlent les merveilles du Seigneur 
Le sourire de la Mère invite à ouvrir notre cœur 
pour accueillir son Fils.

Cherchons le sourire de Marie, 
Aux cœurs de nos silences intérieurs, 
Pour transformer nos déserts, 
En une oasis de prières 
Le sourire de la Mère invite à un cœur à cœur avec son Fils.

Cherchons le sourire de Marie, 
Aux moments des choix et des décisions, 
Pour que sa lumière soit le guide, 
Qui montre le chemin à suivre 
Le sourire de la Mère invite à écouter et à vivre 
de la Parole de son Fils.

Cherchons le sourire de Marie, 
Aux chemins de la vie, 
Lorsque les pas sont difficiles, 
Et que pèse le poids du fardeau, 
Le sourire de la Mère invite à lever les yeux vers son Fils.

Cherchons le sourire de Marie, 
Aux chemins de la foi, 
Avançons avec confiance, 
Vers Celui qui est notre espérance. 
Le sourire de Marie invite à contempler son Fils 
dans la lumière de la résurrection.

Synode: échos des réponses du diocèse de Sion

À PARTIR DE LA SYNTHÈSE DIOCÉSAINE ÉLABORÉE PAR L’ABBÉ PIERRE-YVES MAILLARD VÉRONIQUE DENIS | PHOTOS : CATH.CH

L’évêché de Sion a comptabilisé 270 retours de questionnaires, avec des réponses individuelles ou collectives, résultant de la réflexion d’institutions, groupements ecclésiaux. Même si la majorité des réponses émanaient des personnes engagées en Eglise, cela n’a pas empêché les remarques d’être critiques, mais dans un esprit constructif.

Le premier point qui ressort, c’est la grande attente d’une Eglise de proximité, ouverte, accueillante, simple, à l’écoute et en dialogue avec toute personne, sans discrimination. Cela rejoint les options pastorales fortes du pape François : l’attention aux pauvres, aux exclus et aux migrants, l’accueil des personnes en situation «irrégulière», la protection de l’environnement et la sauvegarde de la création, la reconnaissance de tous comme des frères et des sœurs.

Les obstacles ou les difficultés sont aussi relevés. Le langage et les rites de l’Eglise sont incompréhensibles pour beaucoup, même pour les personnes pratiquantes. La question des abus décrédibilise fortement l’institution ecclésiale. Le fonctionnement parfois trop hiérarchique, autoritaire, clérical de l’Eglise, est aussi mentionné.

J’ai eu la chance de participer à la journée synodale du 30 mai à Einsiedeln, comme déléguée du diocèse de Sion. Les réflexions de cette journée ont abouti à une synthèse suisse qui sera envoyée à Rome. Les mentalités suisses romandes et alémaniques sont très différentes. Nous les Romands sommes plus consensuels et moins revendicatifs. Un des points forts relevé est la prise de conscience de l’importance du baptême. De là découle la participation de tous à la mission : nous sommes tous coresponsables, chacun selon son charisme et sa vocation propre.

L’important ce sont les petits pas qui sont accomplis. Pour transformer notre Eglise, il en faut, de l’audace, du courage, de la conviction. Les récentes nominations de notre pape François en sont la preuve : il a nommé une religieuse secrétaire du dicastère pour le développement humain intégral ; trois femmes sont membres de la commission des évêques, commission chargée d’étudier les dossiers de nomination des évêques ; les vingt cardinaux nommés récemment ont des positions théologiques proches de celles du Pape.

Personne ne peut imaginer quelles seront les conclusions du synode qui se tiendra à Rome en 2023. Mais chacun est invité à garder confiance et à commencer à faire ces petits pas qui le mèneront là où l’Esprit Saint nous réserve quelques surprises.

Le rapport final suisse est disponible: https://www.eveques.ch/wp-content/uploads/sites/3/2022/07/220712-CH-rapport-synodal_f.pdf

Jeux, jeunes et humour – octobre 2022

Par Marie-Claude Follonier

Question jeune

Pourquoi prier Marie en octobre ?
En 1883, le pape Léon XIII décrète que le mois d’octobre serait celui de « la Sainte Reine du Rosaire », en mémoire de Notre-Dame du Rosaire, fêtée le 7 octobre. Les dominicains organisent un pèlerinage à Lourdes où l’on prie le rosaire, c’est-à-dire 150 « Je vous salue Marie » répartis en 15×10 mystères qui reprennent les grandes étapes de la vie du Christ : mystères joyeux (Annonciation, Visitation, Nativité, Présentation de Jésus au temple et recouvrement) priés le lundi et le samedi ; douloureux (agonie de Jésus, flagellation, couronnement d’épines, portement de la croix, crucifixion et mort) priés le mardi et le vendredi et les mystères glorieux (Résurrection, Ascension, Pentecôte, Assomption et couronnement de Marie). A cela s’ajoutent les mystères lumineux instaurés par Jean-Paul II (Baptême de Jésus, noces de Cana, prédication, Transfiguration, Eucharistie).

par Pascal Ortelli

Humour

M. le Curé avait pris en charge un enfant qui connaissait des difficultés au niveau de l’orthographe. Il lui proposait  des dictées et ainsi le petit faisait de réels progrès à la grande satisfaction des parents. Un jour, l’enfant lui apporta un billet de la part de ses parents qui disait qu’en récompense, ils lui offriraient un coq à Noël. Noël passa et rien ne vint. Le curé interrogea le petit pour savoir ce qu’il en était du cadeau promis. Celui-ci répondit : « Ah oui, M. le Curé. Mon papa m’a dit de vous dire que le coq va mieux ! »

par Calixte Dubosson

Vous avez dit Synode ?

PAR L'ABBÉ CHARLES AKA

Une nouvelle année pastorale s’offre à nous au moment où l’Eglise entière est engagée sur le chemin du synode sur la synodalité. Elle sera occasion de rencontre, d’écoute, de discernement, de célébration. Nous faire vivre dans l’intimité de la communion d’amour trinitaire est l’objectif ultime. Ainsi nos communautés deviendront des écoles de communion, où l’on expérimente la foi, l’espérance et la charité. Faire éclore ce don de la communion est la mission de tout baptisé. Comment y parvenir ?

Comme le rappelle le livre de la sagesse, seul l’Esprit Saint envoyé d’en haut peut nous faire découvrir la volonté de Dieu et ce qui lui plaît (Sg 9, 13-18). C’est ce même Esprit qui scrute les profondeurs de Dieu qui fait naître et croître en tout homme la pensée du Christ (1 Co 2, 16). Ainsi,
se mettre à l’écoute de l’Esprit Saint dans la prière et la contemplation du Christ avant toute démarche pastorale et toutes autres activités d’évangélisation est primordial. Car si l’idéal du sage c’est une oreille qui écoute, c’est en écoutant l’Esprit Saint qui est à l’œuvre dans l’Eglise et dans le cœur de tout homme qu’il est possible de se mettre au service du Christ, de son Eglise et de communier aux joies et tristesses, aux espoirs et angoisses de nos frères et sœurs.

Dans cette mission, celui qui compte sur ses capacités personnelles, fait de Dieu son assistant, cède progressivement au pessimisme et aux considérations désabusées inspirées par la sagesse humaine. Au contraire, celui qui prend conscience que la vie est communion, relation et qu’il ne se suffit pas, cultive deux attitudes fondamentales pour discerner et accueillir la volonté divine sans nier la vérité du réel. La première consiste à épouser la mentalité du Christ. Une mentalité marquée par l’Esprit Saint qui inspire les actions et un langage de communion (ph 2, 1). L’humilité est la seconde attitude. Car ce ne sont pas nos insuffisances mais nos suffisances qui sont le plus grand obstacle à l’action de l’Esprit, et à la communion.

Puissions-nous dans la dynamique du synode sur la synodalité avoir une oreille qui écoute, des yeux pour contempler le Christ, un cœur ouvert à l’espérance pour tous et à la catholicité dans la communion.

En librairie – octobre 2022

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Petit manuel de synodalité
Dominique Barnérias – Luc Forestier – Isabelle Morel

Selon le pape François, « le chemin de la synodalité est celui que Dieu attend de l’Eglise au troisième millénaire ». Du synode des évêques aux assemblées paroissiales, des synodes diocésains aux chapitres des congrégations religieuses, les processus mis en place pour favoriser l’écoute mutuelle, le dialogue délibératif, l’acceptation d’une décision commune, conduisent à transformer les personnes en faisant mûrir leur réflexion et leur jugement. Ce Petit manuel de synodalité entend faire le point sur ce qui existe et se développe actuellement afin de contribuer à l’apprentissage communautaire que supposent toutes ces pratiques synodales.

Editions Salvator

Acheter pour 24.40 CHF

Il n’y a que les fous pour être sages
Raphaël Buyse

« Pour être vrai et pour que tu mènes bien ta vie, dit Dieu, il faut que tu saches que je n’aime pas trop les gens sages. Ceux qui obéissent à ce qu’ils croient être mes ordres, sans jamais se poser de questions ; ceux qui croient tout ce qu’on leur dit sans chercher à comprendre. » Raphaël Buyse nous laisse entrapercevoir la largeur, la hauteur et la profondeur de ce que la Tradition appelle le « don de sagesse ». Premier des dons du Saint-Esprit, il n’a rien à voir avec le pâle conformisme dont on entoure parfois la foi chrétienne. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la sagesse de Dieu, comme l’explique l’auteur, est audacieuse, créative et même un peu « folle ». Elle nous entraîne dans l’aventure passionnante de l’Evangile, celle qui consiste non pas à clamer des certitudes et à réciter des leçons de catéchisme apprises par cœur, mais à prendre le risque d’aimer, de croire et d’espérer.

Editions Salvator

Acheter pour 22.80 CHF

EZ 37 – Guide pour rebooster nos paroisses
Jean-Hubert Thieffry – Bérénice GerbeauxVincent de Crouy-Chanel

S’inspirant du chapitre 37 du livre d’Ezéchiel où l’Esprit redonne vie aux ossements desséchés, ce guide nous entraîne dans les pas des premiers disciples et propose une démarche dynamique pour incarner les « cinq essentiels de la vie chrétienne » – la prière, la fraternité, la formation, le service et la mission – à tous les niveaux de la paroisse. Ils appellent non seulement à revitaliser ce qui existe déjà, mais aussi à faire de la paroisse un espace ouvert et en croissance. Pour cela, ils fournissent des outils concrets à adapter selon chaque réalité. 

Editions Salvator

Acheter pour 36.90 CHF

Thomas et Paquita – Ensemble vers le ciel
Rafael Villalta – Jean Juvanovic

Après avoir dû attendre plusieurs années, en particulier en raison de la guerre civile espagnole, Thomas et Paquita Alvira se marient en 1939. Ensemble, ils formeront une famille nombreuse et rayonneront par leur foi et leur générosité envers les autres. Leur existence nous apprend que l’on peut chercher et aimer Dieu dans la vie ordinaire en offrant à Dieu nos tâches quotidiennes les plus simples. Cette BD nous fait découvrir leur vie passionnante et passionnée. Leur cause de canonisation a été ouverte en 2009.

Editions Le Laurier

Acheter pour 22.50 CHF

Pour commander

Mission Sud-Nord avec Hermel Tonato

Ils sont appelés prêtres fidei donum (don de la foi). Mais qu’est-ce qui peut bien se cacher derrière cette appellation ? L’abbé Hermel Tonato, bien connu à Martigny, originaire du Bénin, est actif comme tel. Il s’agit de prêtres (ou de laïcs) qui, tout en restant attachés à leur diocèse d’origine, sont envoyés par leur évêque pour assumer une tâche pastorale pour un temps dans un autre diocèse. C’est une manière pour les Eglises de porter ensemble le souci de la mission en s’entraidant.

PROPOS RECUEILLIS PAR PASCALTORNAY
PHOTOS : DR

L’abbé Tonato a été nommé prêtre fidei donum dans le secteur Noble et Louable Contrées avec résidence à Lens.

Qui êtes-vous donc Hermel Tonato ?

Je suis né en 1965 à Cotonou. Après mes études, j’ai été ordonné prêtre en 1990. Après deux séjours en paroisse comme vicaire, j’ai été nommé curé fondateur d’une nouvelle paroisse jusqu’en 2000, l’année où j’ai été envoyé à Rome pour une spécialisation en théologie morale. Cinq ans après, je suis retourné au Bénin comme curé et directeur d’un complexe scolaire de plus de 1000 élèves. Après 15 ans à la tête de ce complexe, mon évêque a voulu que je prenne un repos sabbatique. C’est la raison de ma présence en Suisse.

Comment avez-vous « atterri » à Martigny ?

A l’été 2001, j’ai commencé le ministère d’été à Lens, un Secteur desservi à l’époque par la Congrégation du GSB. Le chanoine Jean-Pascal Genoud était alors curé dans ce Secteur. Depuis lors, chaque année, 7 ans durant, le curé Jean-Pascal et ses successeurs ont reconduit mon ministère estival jusqu’à leur départ de Lens. C’est ainsi que j’ai connu la région. C’est donc tout naturellement qu’en 2021, je suis revenu à Martigny pour prendre mon repos sabbatique. Ces derniers mois, je suis intervenu dans le secteur voisin des Deux-Rives tout en rendant de petits services dans le Secteur de Martigny

Les Européens ont envoyé des missionnaires dans les pays du Sud des siècles durant. Comment voyez-vous la mission des prêtres du Sud dans les pays du Nord ?

Je dirais que la mission est au centre et au cœur de la vie de l’Eglise, occasion de catéchèse, d’annonce évangélique dans le prolongement à toutes les latitudes de l’Evangile, étendus aux sphères planétaires aujourd’hui à l’instar du témoignage des Actes des Apôtres. L’Eglise répond à sa vocation missionnaire dans sa dimension universelle dans un esprit de partage et de solidarité missionnaire comme les premières communautés. Hier, les missionnaires partaient pour les pays de mission en Afrique et ailleurs, aujourd’hui les pays de mission viennent dans un esprit de solidarité soutenir ceux qui leur ont apporté la Bonne Nouvelle dans la poursuite et l’intensification de l’élan missionnaire. Cette coopération missionnaire nécessaire à la vie de l’Eglise révèle la nature profonde de l’Eglise et sa catholicité, c’est-à-dire son universalité.

Vous plaisez-vous en Suisse ? Qu’est-ce qui vous frappe le plus ?

J’aime retrouver ici à Martigny des frères et sœurs partageant une même foi, une même espérance. Dans l’Eglise, personne ne devrait se sentir étranger ! Ce qui me touche le plus, c’est ce sens d’accueil, cette attention à celui qui vient de loin, accueilli, reçu et intégré sans aucune distinction. Je trouve que vos communautés sont très vivaces, dynamiques, ouvertes et sensibles. C’est un atout majeur pour le rayonnement de la mission.

Qu’est-ce qui vous plaît dans votre ministère dans nos contrées ?

C’est la joie de servir le Seigneur en toute quiétude et sans aucun préjugé. La joie de servir l’Eglise en étant au service des gens, en étant utile et instrument de Dieu, dispensateur des trésors de l’Eglise que sont les sacrements. La joie de travailler dans la « Vigne du Seigneur », partager cette mission avec d’autres… Tous embarqués dans la même aventure passionnante de l’Evangile de la joie.

Quelles perspectives pastorales s’offriront à vous lors de votre retour au Bénin ?

Je m’en remets à la grâce de Dieu et à sa providence qui, au moment opportun, m’orienteront pour une nouvelle mission adaptée aux besoins et urgences de ce moment-là. On ne se donne pas sa mission, on la reçoit par l’intermédiaire de l’évêque ou du supérieur hiérarchique…

Enfin, je voudrais exprimer ma gratitude à Mgr Jean-Marie Lovey, au Prévôt Jean-Michel Girard qui m’ont fait confiance dès les premières heures ; au curé Jean-Pascal Genoud, à tous les membres de la Maison Saint-Bernard et à son personnel, aux agents pastoraux laïcs, aux sacristains et à tous les fidèles de la paroisse de Martigny, à l’abbé Robert Zuber et à tous les agents pastoraux du secteur des Deux-Rives. MERCI à tous pour les bons moments de joie et les belles célébrations vécues ensemble.

Vous avez dit «Synode sur la synodalité» ???

PAR L’ ABBÉ DANIEL REYNARD
PHOTO : RAPHAËL DELALOYE

Le titre déjà peut déjà faire peur et on a envie de ne pas aller plus loin, c’est vrai que cela paraît déjà «du chinois».

Mais non n’ayez pas peur, essayons de comprendre ce que cela veut dire…

Le synode signifie marcher ensemble, aller de l’avant pour que les choses bougent et pour cela nous avons besoin de vous. Chacun a quelque chose à dire, chacun a quelque chose à apporter, chaque voix compte, chacun est à l’écoute de l’autre.

Le but de ce synode n’est pas de produire un document de plus, mais de faire germer des rêves, des espérances, de guérir de blessures anciennes, de tisser des liens, d’apprendre des uns et des autres et de se redonner des forces pour continuer d’avancer.

Si un synode sur la synodalité peut déjà paraître indigeste dans l’énoncé, ne vous inquiétez pas, il ne s’agit pas d’un tour de passe-passe compliqué mais plutôt d’une invitation à ce que l’ensemble de l’Eglise fasse entendre sa voix, vous et moi.

Nous ne pouvons avancer que si nous travaillons ensemble.

« Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin » dit le proverbe africain.

Aucun chrétien ne doit être seul, avec ce Synode l’Eglise dit: La voix de TOUS compte parce que Dieu peut parler à travers N’IMPORTE QUI.

Si le mot synodalité paraît compliqué c’est sa mise en pratique qui l’est encore plus : comment là où je vis je peux faire Eglise, comment impliquer des personnes à faire Eglise, je crois que cela commence par l’attention portée à ceux qui sont souvent oubliés, exclus ou pas écoutés.

Qu’est-ce que Dieu a à nous dire à travers ceux que nous avons tendance à oublier ?

Ce chemin d’écoute commence par chacun d’entre nous.

« Une personnalité libre »

PAR THIERRY SCHELLING
PHOTO : VATICAN.NEWS

« Nous ne sommes plus en chrétienté, nous ne le sommes plus ! Nous ne sommes plus les seuls aujourd’hui à produire la culture, ni les premiers, ni les plus écoutés », dixit François à la Curie Romaine en décembre 2019 !

Et cela vaut aussi pour les écoles catholiques : le 29 mars dernier, la Congrégation pour l’Education catholique (et les universités) a publié une instruction sur l’identité d’une école catholique aujourd’hui. Et le constat est clair : « L’identité [catholique] n’est pas une notion défensive, selon le préfet du dicastère, le cardinal Versaldi, mais une notion proactive. Dans le sens où nous avons certaines valeurs que nous proposons et n’imposons à personne, aussi parce que ce n’est pas nous qui choisissons les élèves dans nos écoles, mais ce sont les élèves et les familles qui choisissent nos écoles. »

Dialogue

Former des élèves à avoir une attention à la personne et aux plus faibles spécialement, voilà le trait caractéristique d’une école catholique ! On est loin de l’esprit de croisades ou du « entre-soi » face au « méchant monde »… L’instruction précise le devoir de telles écoles : « Un jeune doit se sentir accompagné, non pas dans un climat de sévérité ou de scientificité, mais par des personnes qui respectent, proposent, corrigent et permettent l’émergence d’une personnalité libre, en tant que citoyen et en tant que chrétien. » Et cela doit aussi concerner les enseignants !

De « Education » à « Culture »

La marque du changement est également notoire dans le cadre de la réforme de la Curie romaine acté par sa nouvelle constitution Praedicate Evangelium : désormais, le dicastère se nomme « de la culture et de l’éducation », rassemblant deux anciennes entités datant respectivement du Concile Vatican II (le conseil pour la culture) et du XIXe siècle (congrégation des universités).

Ce furent les Papes qui soutinrent les premières académies (Bologne, Paris, Oxford…) depuis le XIe siècle et donc formèrent la culture européenne pendant des siècles. Désormais, Rome propose de développer les valeurs humaines selon l’anthropologie chrétienne… et dans le contexte du monde contemporain : « Nous n’y sommes plus les premiers à produire de la culture », alors cultivons modestement !

Notre belle ville ! Et nous, dans cette ville ?

Nous avons voulu, l’an passé, en Eglise, marquer pour la première fois, le mois de septembre comme «mois de la Création». Cela avait pris la forme de quelques «Chemins de traverse», sur Martigny et les alentours. Nous sommes tout motivés à récidiver cette année avec une proposition encore plus singulière! C’est que, au fil des mois, c’est une sorte de rêve qui a pris forme et qui pourrait, avec vous tous, devenir réalité!

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Vitrail de Cingria…

… église de Saint-Joseph (Rolle)

PAR AMANDINE BEFFA | PHOTO : JEAN-CLAUDE GADMER

Le vitrail de Cingria qui se trouve dans l’église de Rolle nous invite à nous pencher sur l’histoire du diocèse de Lausanne. L’artiste a représenté : Notre-Dame de Lausanne entourée par deux saints évêques, Marius et Amédée.

Les deux saints apparaissent comme des statues, sur des socles portant leur nom.

Saint Marius (à droite) vit au VIe siècle. Il semble qu’il entre très jeune à l’abbaye de Saint-Symphorien à Autun. C’est saint Gontran, le Roi des Burgondes, qui le choisit pour devenir évêque. Marius vit sa mission avec humilité et ascèse. Il s’engage particulièrement auprès des plus pauvres. Il est aussi l’auteur d’une chronique universelle.

A l’époque, l’évêque réside dans la capitale de l’Helvétie : Aventicum (Avenches). Il aurait transféré le siège épiscopal à Lausanne.

A sa mort, il est canonisé par la population, ce qui était la pratique à l’époque.

Il est représenté ici avec la crosse à la main et la mitre à ses pieds (un signe de sa piété et de son humilité ?).

Saint Amédée de Lausanne (à gauche) vit au XIIe siècle. Il entre chez les cisterciens. Il est ici représenté avec un vêtement brun qui pourrait rappeler l’habit monastique. Jusqu’en 1335, la tenue des cisterciens se devait simplement d’être en laine non teinte. Les couleurs variaient donc entre l’écru, le gris et le brun.

Amédée est envoyé au monastère d’Hautecombe qui traverse une période de troubles. La réputation du moine est telle que la population de la ville de Lausanne le choisit comme évêque lorsque le siège devient vacant. Amédée refuse plusieurs fois, mais le Pape confirme son élection.

Dans la partie haute du vitrail, la Vierge Marie tient dans une main un calice et dans l’autre Jésus en train de lire. Est-ce une façon d’indiquer que le Christ est présent dans l’Eucharistie et dans la Parole ?

Le médaillon au-dessus de la tête de la Vierge porte l’inscription « Electa ut sol » : éclatante comme le soleil. Elle provient d’un hymne chanté à l’Assomption, lui-même issu du Cantique des Cantiques (Cant. 6, 10).

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