Le cardinal Schwery: un pionnier

Ce qui a frappé les personnes présentes lors de la conférence donnée à l’occasion du 1er anniversaire de la naissance au ciel du cardinal Henri Schwery, à l’église de Saint-Léonard le dimanche du baptême du Christ 9 janvier 2022, c’est combien il avait été pionnier dans la mise en œuvre du Concile Vatican II (1962-1965) pour le diocèse de Sion.
Il a agi en pasteur visionnaire, enthousiaste (rempli de Dieu, au sens étymologique grec), amoureux du Seigneur et de son peuple, passionné pour les rapports entre la foi, le monde, la science, la musique et la beauté.

PAR L’ABBÉ FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT, ANCIEN VICAIRE ÉPISCOPAL DU CARDINAL
PROFESSEUR DE THÉOLOGIE À L’UNIVERSITÉ DE FRIBOURG
PHOTO: PIERRE PISTOLETTI

En témoigne son ouvrage daté de 1988, Sentiers pastoraux, qui rassemble la plupart de ses orientations et intuitions durant ses 18 années d’épiscopat (1977-1995). C’est le terme «nouveauté» qui revient comme un leitmotiv dans son action de pasteur, dans la visée de la «nouvelle évangélisation» souhaitée par les papes Paul VI et Jean-Paul II. Voici les accents principaux qu’il a mis en œuvre: la collaboration de tous les baptisés à l’apostolat des laïcs, notamment dans les conseil pastoraux de paroisses; le déploiement de la pastorale selon les secteurs territoriaux, confiés chacun à une équipe pastorale et les services diocésains comme ceux de la catéchèse, du couple et de la famille, de la jeunesse, de la santé, de l’information, du tourisme, des questions économiques, de la diaconie, de la pastorale spécialisée pour personnes en situation de handicap; la formation d’hommes et de femmes laïcs (parcours cantonal de la FAME, désormais Théodule, formations au Centre catholique romand de formations en Eglise et à la Faculté de théologie à Fribourg) pour l’exercice de ministères dans les paroisses, les mouvements et les domaines spécialisés ; la fondation du Séminaire diocésain à Givisiez, devenu la Maison des Séminaires ; la relance du diaconat permanent, plutôt en milieu professionnel.

Une de ses grandes entreprises consistait dans le « Triennat de famille », trois années autour de la préparation au mariage, l’accompagnement des couples et la présence auprès des conjoints en difficultés, avec des billets publiés dans les quotidiens et rassemblés dans ses deux volumes de Sentiers épiscopaux.

Ses successeurs, Mgr Norbert Brunner et Jean-Marie Lovey, se sont inspirés de ces initiatives et les ont prolongées. Elles servent de base à la démarche synodale voulue par le souverain pontife François pour toute l’Eglise catholique, dans un esprit d’écoute mutuelle, de délibération et d’avancées dans la communion universelle.

Témoignage en milieu hospitalier

Je m’appelle Karen Rapin, je vais avoir 29 ans et je vis à Val-d’Illiez. Educatrice de l’enfance de profession, j’ai ensuite entamé une formation théologique. Actuellement, je conjugue ma dernière année de cours avec mon engagement à temps partiel dans l’équipe d’aumônerie de l’hôpital Riviera-Chablais.

TÉMOIGNAGE TRANSCRIT PAR F. PREMAND | PHOTO : K. RAPIN

Le rôle de l’aumônier est un rôle d’écoute. C’est se mettre à disposition et aussi en disposition ; j’essaie d’y parvenir de mon mieux, grâce à un mélange de disponibilité intérieure, de techniques apprises et d’expériences. Mon quotidien à l’hôpital est fait de rencontres avec des personnes inconnues, ce qui n’est jamais facile. Au début, j’arrivais toute « seule » vers la personne et cela se passait moins bien. Puis, peu à peu, je suis venue habitée par la foi, en ayant la conviction que Jésus m’accompagnait. La rencontre se déroule vraiment plus concrètement. S’il m’arrive de débuter une visite en ayant eu un souci ou une contrariété auparavant, je laisse ces sentiments devant la porte, afin d’être bien à l’écoute de la personne. J’en ressors apaisée et même ressourcée.

Au moment où je frappe à la porte de la chambre, je fais cette petite prière intérieure : « Sois avec moi et Tu sauras ce dont cette personne a besoin » ; j’ai aussi des entretiens réguliers avec le personnel soignant ; tout cela m’aide à poser les bons mots durant cet échange. Je rencontre tous les patients hospitalisés, peu importe leur foi, leurs croyances et bien sûr, en tant qu’aumônier, je termine assez régulièrement par une prière avec eux. Ce moment-là me semble assez important parce que c’est l’occasion de confier tout ce qui s’est dit au Seigneur.

Certaines visites restent davantage en mémoire. Je pense à un patient d’une vingtaine d’années. Je vais à cette visite pleine d’a priori par rapport à son âge. Je me dis que peut-être cela va lui faire peur quand je vais parler d’aumônier, d’accompagnante spirituelle. D’autant plus que je suis une jeune fille. Il ne va peut-être pas avoir envie de se confier, etc. On a entamé la discussion puis son repas est arrivé. J’ai pensé pour clore le laisser manger tranquillement. Je lui ai juste demandé de quoi il aurait le plus besoin pour les prochains jours et là, une brèche s’est ouverte. Les émotions sont montées en lui, il a commencé à pleurer ; on a laissé le temps nécessaire. C’est à cet instant que l’échange profond a commencé. Durant ce moment fort, j’ai fait cette prière intérieure : « Merci Seigneur pour ce que Tu me donnes de vivre parce que je ne m’étais pas attendue à partager de telles choses ! ». Cette rencontre m’est restée en mémoire parce qu’elle m’a servi de leçon par rapport à mes préjugés. Je suis aussi extrêmement touchée de la confiance qui m’est témoignée, ainsi qu’au personnel soignant.

Lors des discussions avec mes proches ou mes collègues, on me dit souvent que cela doit être difficile d’écouter toutes ces souffrances. Oui, c’est sûr que je suis touchée. Mais ce qui me frappe le plus, c’est de voir la souffrance. Là aussi, une image me reste en tête. Je me préparais à rencontrer un très jeune patient atteint d’un cancer. Au moment d’entrer la chambre, je découvre un enfant amaigri et souffrant. Cette rencontre est restée gravée en moi.

Pour maintenir cette foi en moi, j’ai vraiment besoin qu’elle soit vivifiée. Je peine à prier seule, mais je trouve de l’aide dans les moments de prières en communauté, soit lors d’une messe ou d’une animation de messe avec les jeunes où j’éprouve beaucoup de plaisir. L’écoute de la musique et le chant me permettent aussi de laisser sortir mes émotions.

La paix… avec soi-même

Voilà quelque temps déjà, je m’étais arrêtée, un peu par hasard, sur cette réflexion d’Alexandre Jollien (ci-dessous). Elle m’avait en effet fortement interpellée tandis qu’une série de questions venaient tarauder mon esprit: «Ai-je fait le bon choix? Qu’est-ce qui m’a pris de…! Où en suis-je dans cet engagement? Ceci ou cela en vaut-il la peine? etc. J’imagine que ces crises de questions vous prennent aussi…
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Au coeur de la pastorale spécialisée

Marie-Claire, en formation au parcours THEODULE, en stage au sein de la pastorale spécialisée

 

 

PROPOS RECUEILLIS PAR VÉRONIQUE DENIS | PHOTOS : GAËTAN STEINER

Marie-Claire, mariée et maman de deux enfants, a accepté de se former au parcours THEODULE avec un stage en pastorale spécialisée. Elle a découvert cette pastorale particulière qui respecte le rythme et la situation de chacun des enfants en situation de handicap, au moment où son fils Rémi accomplissait son cheminement vers les sacrements. Elle a accepté de se former pour donner à d’autres parents la chance de vivre ces démarches avec leurs enfants différents. Au fil de l’entretien, j’ai découvert que la patience – le respect du rythme de chacun – les adaptations – les répétitions – les expressions corporelles – le recours aux expériences sensorielles, etc. Autant d’attitudes qui caractérisent cette pastorale spécialisée. L’utilisation des personnages bibliques – les chants gestués – l’utilisation de symboles et d’autres techniques inventées et sans cesse renouvelées par les catéchistes, permettent à chacun des enfants d’entrer dans le mystère de la foi qui est toujours à explorer et à vivre.

Il est difficile pour Marie-Claire d’évoquer un souvenir en particulier. Chaque rencontre est un moment fort vécu simplement et en vérité. Elle souhaite évoquer le deuil récent de sa belle-maman. Marie-Claire a été touchée par le message reçu de son équipe qu’elle n’avait pas pu rencontrer en raison de l’enterrement.

En conclusion, elle formule un vœu : que la pastorale spécialisée soit de plus en plus connue : c’est une nécessité pour aujourd’hui pour permettre à tous les enfants et adultes différents, en situation de handicap de vivre leur foi, à leur rythme et en fonction de leur situation et vécu particuliers.

Pastorale spécialisée diocésaine

Propos recueillis par Véronique Denis auprès de Gaëtan Steiner,
responsable de la pastorale spécialisée diocésaine

La pastorale spécialisée diocésaine recouvre différents domaines d’activités :

  • Animations spirituelles dans les grandes institutions diocésaines : mise en œuvre des temps de célébrations tout au long de l’année.
  • Accompagnement spirituel des personnes en situation de handicap.
  • Propositions catéchétiques dans l’accompagnement des personnes vers les sacrements.
  • Accompagnement particulier lors des deuils ou dans les situations difficiles : écoute, accueil individuel selon les circonstances.
  • Soutien aux paroisses lorsque des enfants ou adultes en situation de handicap souhaitent cheminer vers les sacrements et être intégrés aux parcours paroissiaux.

Les lieux principaux accompagnés et suivis par la pastorale diocésaine :

  • Les lieux de vie et les institutions : La Castalie – la Fovahm – Cité Printemps – Foyer Anawim.
  • Les écoles : Institut Sainte-Agnès – Ecole de la Bruyère – Notre-Dame de Lourdes.
  • Les Associations : les Sourds et les Personnes malentendantes du Valais – Cérébral Valais – Foi et Lumière.

Foi et Lumière, un 50e perturbé sous «l’ère Covid»

 

PAR EDDY TRAVELLETTI, DIACRE

D’une souffrance…

1968, une famille, Gérard et Camille avec leurs deux fils lourdement handicapés sont à Lourdes devant la Vierge, ils sont seuls car leur paroisse a refusé de les inscrire au pèlerinage diocésain. Dans la ville, ils ont du mal à trouver un hôtel et sur la place du sanctuaire certains «bons pèlerins» rappellent que leur place n’est pas là: «Avec des enfants comme ça, on reste chez soi.»

La foi d’un peuple s’est éveillée…

En apprenant cette nouvelle Marie-Hélène Matthieu, elle qui allait consacrer la majeure partie de sa vie à la personne handicapée et à sa famille, se sent profondément offusquée. Les personnes handicapées mentales seraient-elles interdites de pèlerinage à Lourdes ? Avec le concours de Jean Vanier, elle se met au travail pour organiser un pèlerinage composé essentiellement de personnes en situation de handicap mental. Et le miracle se réalise durant le triduum pascal de l’année 1971. Plus de 12’000 personnes occupent Lourdes, parmi elles 4000 personnes handicapées mentales. Dans une ambiance tout autant amicale que stressante, les consignes ne sont plus trop respectées par ce peuple en fête. Marie-Hélène Matthieu en donne une anecdote dans son livre « Plus jamais seuls ». Un accompagnant fâché par cette indiscipline provoqua une personne trisomique très agitée en lui disant : « Alors tu attends Jésus ressuscité » « Oui, oui, répondit l’autre, on l’annonce d’une minute à l’autre ».

Et la Lumière a surgi…

Enthousiasmés par ce partage, les participants demandèrent aux deux initiateurs : Marie-Hélène et Jean, de donner une suite à cet évènement et c’est ainsi que le mouvement Foi et Lumière est né. Il s’est construit dans une vision trinitaire : mettre en relation amicale et spirituelle la personne handicapée avec ses parents et ses amis, ceci afin de répondre à la rupture sociale occasionnée par le handicap par « un être avec » dans la confiance, la spontanéité et la célébration.

Pour un enrichissement de l’Eglise

En Valais, le mouvement a aussi bourgeonné, il reste aujourd’hui 4 communautés francophones et une communauté germanophone. A Sion, il y a Notre Dame de Valère dont je fais partie.

« La fonction crée l’organe » disent certains adeptes de l’évolutionnisme. En plongeant dans le champ du religieux, on pourrait transformer cette boutade en disant, dans Foi et Lumière « le handicap crée la sainteté » ou du moins ouvre des chemins vers plus de vérité. Faites-en l’expérience, vous connaissez certainement des personnes handicapées dans votre environnement. Dans un premier temps, le handicap vous désarçonnera, il vous fera prendre conscience de vos manques, surtout de votre fragilité mais il vous comblera par la suite d’un renouveau intérieur construit sur l’esprit de pauvreté, sur la tolérance, sur la spontanéité : des chemins vers la joie intérieure.

 

 

Pour un contact
Eddy Travelletti,
diacre pastorale.sante@cath-vs.org
027 329 18 17 (mercredi)

La FCPMH

La Fraternité chrétienne des personnes malades et handicapées

 

 

PAR ANDRÉ CLIVAZ

Mouvement associatif dont les responsables bénévoles sont à l’écoute des personnes malades et handicapées.

Son slogan : Les malades responsables des malades.

Fondée en 1942 par le Père Henry François curé de la paroisse Saint-Victor de Verdun.

Le but de ce mouvement est de créer entre les personnes malades ou handicapées, des liens de fraternité, selon l’Evangile, afin de sortir de l’isolement et de développer le sens de la responsabilité réciproque.

 

Son histoire

1942 Formation d’un petit groupe de malades pour aider le curé à visiter les malades.

1957 La Fraternité est établie dans la moitié des diocèses de France.

1960 Naissance de la Fraternité catholique internationale des malades qui s’implante dans d’autres pays.

1966 Premier congrès international à Strasbourg. Extension en Amérique latine.

1972 2e congrès international à Rome. Paul VI reçoit les 400 congressistes.

1974 La Fraternité devient œcuménique lors de la rencontre du comité international à Vienne en Autriche. Elle devient Fraternité chrétienne des personnes malades et handicapés (FCPMH).

1980 Elle est reconnue par le Saint-Siège comme Mouvement d’évangélisation. La FCPMH est représentée au Conseil pontifical pour les laïcs.

1986 Décès du Père Henry François le
3 février.

1986-2000 La FCPMH est présente sur tous les continents.

2000 Elle est reconnue, sur le plan intercontinental, comme Association privée internationale de fidèles par le Conseil pontifical pour les laïcs, selon les normes canoniques.

 

OUI

La Fraternité Suisse romande a son propre journal le « OUI » qui fait le lien entre les membres quatre fois par an. Un thème annuel – généralement celui de l’Eglise universelle – est traité en trois phases dans le journal.

« Saint Joseph » est le thème de l’année en cours (2021-2022).

En Suisse la FCPMH existe dans les cantons de Fribourg, Vaud et Genève et Valais dès 1957-1958. A Sierre, à Martigny les sections locales existent depuis 1958. A Sion, depuis le 31 janvier 1960. L’aumônier est le R. P. Einard et la responsable est Mme Colette Comina de Sion.

Sur le plan romand c’est l’aumônier André Kohly qui a assuré la naissance et les premières années de fonctionnement.

En Valais la FCPMH est née en 1958. Depuis le début, différents aumôniers ont succédé au P. Einard, le chanoine Dominique Gross, curé de Leysin ; et depuis le 1er juillet 1999, le diacre André Clivaz.

Dès l’automne 2018, le diacre André Clivaz de Sion assure également la fonction d’aumônier national.

Le responsable na-­tional est M. Pierre-Alain Carrel de Pré-Vers-Noréaz.

Sur le plan européen et intercontinental, dans le comité responsable, siège M. Benoît Seppey de Lausanne.

« Contre toute désespérance »

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTO : JEAN-CLAUDE GADMER

Dès ses débuts comme pontife, les vaticanologues et autres journalistes people ont repéré sa démarche claudicante: en effet, François a une chaussure compensée qui est bien loin des standards des mules pourpres de ses prédécesseurs ! Parce qu’il souffre de sciatiques aiguës et récurrentes. Il dénonce les chiacchere, les bavardages par trop communs au sein des paroisses sur mille et un détails notamment vestimentaires… a-t-il subi les quolibets à cause de sa démarche ?

Orientations pastorales…

Dans un message aux personnes souffrant d’un handicap ; lors de leur journée internationale (le
3 décembre), il assène l’accessibilité absolue aux sacrements et à la vie active en paroisse et communauté – à croire qu’il y a des lieux où cela n’est pas le cas ? Il redit combien « la fragilité appartient à tous », que le « premier roc » sur lequel bâtir la maison commune est « l’inclusion ». Il encourage aussi les agents pastoraux, prêtres et laïcs, inclus les séminaristes, à se familiariser avec le handicap d’autrui et les outils pour mieux échanger : « L’objectif est que nous puissions ne plus parler « d’eux » mais seulement de « nous ». »

Il va même jusqu’à demander
aux paroisses d’inclure parmi les catéchistes des personnes souffrant d’un handicap, afin d’ouvrir les ministères à toutes les personnes !

… et civiles

L’attention aux personnes souffrant d’un handicap déclenche une réciprocité : « La sollicitude [à leur égard] n’est pas un geste à sens unique, mais un échange de dons », a-t-il souligné aux membres de l’Institut séraphique d’Assise en décembre 2021. Il va même jusqu’à demander que l’Etat et l’administration publique fassent leur part. Une option sociétale qui n’est pas une option, donc…

Devenir la main de Dieu

PAR PÈRE ROMAN ZAMOZHNEVICH *
PHOTO : JEAN-CLAUDE GADMER, DR

* Prêtre à mobilité réduite

« Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi » (Gal 2, 20) : voilà tout l’idéal de la vie chrétienne ! Nous sommes tous invités à vivre l’intégralité des événements de notre existence de cette manière. Quand nous souffrons, nous pouvons nous unir au Christ crucifié. Ainsi, nous participons au sacrifice du Christ pour notre Salut, pour le Salut de l’Eglise et celui du monde.

Jésus a accordé une attention particulière aux malades et à ceux qui souffrent. Il leur a apporté du réconfort, Il les a guéris, mais surtout Il leur a montré le grand amour que Dieu a pour eux.

Lorsque nous allons chez les malades et ceux qui souffrent, nous devenons la main de Dieu qui bénit et réconforte. Nous sommes témoins de l’amour et de l’attention de Dieu pour chacun.

A chaque Eucharistie, nous apportons du pain et du vin pour qu’ils deviennent, par l’action de l’Esprit Saint, le Corps et le Sang de Jésus-Christ. C’est alors le moment de tout déposer sur l’autel, nos joies et nos peines, nos souffrances et nos douleurs et de laisser le même Esprit transformer, en un don agréable à Dieu, tout ce que nous avons et ce que nous sommes.

La confiance en Dieu fait des miracles. Je vous invite à ce que la vie donnée par le Christ dans le baptême continue avec Lui jusqu’au repos éternel en lui.

La pastorale spécialisée au service…

… de la personne en situation de handicap

 

Rencontre avec Daniela Sebrié, originaire d’Argentine, mariée à Gaëtan Steiner, maman de trois filles. Elle habite à Vétroz. Elle est actuellement en dernière année du Parcours Théodule du diocèse de Sion.

TEXTE ET PHOTO PAR NICOLE CRITTIN

Pourquoi avoir choisi ce ministère ?

Depuis mon enfance j’ai créé des liens d’amitié très riches avec des gens handicapés. Des relations qui m’ont beaucoup apporté et ont donné du sens à ma vie en général et spirituelle. Je me suis sentie appelée par Dieu, à le suivre et à le servir au travers de la personne en situation de handicap. C’est pour cela que je me suis engagée dans la pastorale spécialisée.

Aujourd’hui, je mets mes pas sur ce chemin pastoral avec beaucoup de respect pour ce monde étonnant et fascinant du handicap. Aussi avec confiance, car je sais que le Seigneur est là pour m’inspirer et me soutenir dans ce beau service.

Qu’est-ce que c’est la pastorale spécialisée pour toi ?

Pour moi, la pastorale spécialisée c’est :

une révélation car je découvre, cachée dans le signe visible du handicap, une sagesse de vie qui m’interroge, me renouvelle et me transforme… tout comme Dieu… pensons au psaume 8, 6 : «à peine le fis-tu moindre qu’un dieu…»;

une invitation à me mettre à l’écoute de la parole de Dieu et à me rendre disponible pour qu’elle puisse agir et combler les cœurs de ses enfants;

un apprentissage qui me demande de la créativité en travaillant plus particulièrement sur les cinq sens pour pouvoir trouver le bon geste, les mots qui conviennent pour m’approcher de la personne, et surtout, beaucoup d’humilité pour accepter mes propres handicaps et limites, laissant Dieu faire son œuvre.

A quoi ressemble une rencontre d’animation spirituelle avec des personnes en situation de handicap ?

Alors, elle se propose comme un lieu fraternel de rencontre, un espace de communion, où chacun a sa place. Au sein de l’équipe pastorale, nous préparons des animations spirituelles dans les différentes institutions de la région.

Par exemple, une à deux fois par mois, par petits groupes ou même individuellement, nous nous réunissons pour vivre un moment de partage autour de la Parole de Dieu. Nous allumons une bougie, c’est un moment précieux !

De plus en plus souvent, nous ressentons une détresse lors des moments de deuil, nous sommes présents aussi, pour les entourer, dans cette douleur de séparation.

Nous accompagnons ces personnes, soit dans les paroisses, soit à domicile, soit dans les institutions, lors d’un parcours de préparation aux sacrements ou autres. Dans certaines institutions, nous vivons régulièrement des célébrations.

 

Des questions, besoin d’informations ? Avec plaisir, vous pouvez nous contacter:

Service Diocésain de la Pastorale Spécialisée | Maison Notre-Dame du Silence | Ch. De la Sitterie 2 | 1950 Sion
Responsable : M. Gaëtan Steiner | Tél. 077 446 31 09 ou 027 329 18 29 | E-mail : pastorale.specialisee@cath-vs.org

Et voici d’autres liens qui peuvent être utiles:
ssvalais.com (société des sourds du Valais)
etoilesonore.ch (sonothèque pour toute personne empêchée de lire par elle-même)

L’amitié à toute épreuve

A tour de rôle, des jeunes de divers cantons romands profitent de cet espace de liberté pour évoquer un sujet qui les intéresse. Au tour de la jeune Valaisanne Aline Jacquier de prendre la plume.

PAR ALINE JACQUIER | PHOTOS : CARLOS YAP, DR

Je m’appelle Aline Jacquier, j’ai 32 ans et j’ai grandi dans le canton du Valais, plus précisément à Fully où je vis toujours. Je partage mon temps entre mon travail d’assistante de direction et celui d’auxiliaire en pastorale jeunesse sur le décanat de Sion. En parallèle, je termine cette année le parcours Théodule.

En janvier 2019, j’ai eu la chance de participer, avec une quarantaine d’autres jeunes de Suisse romande, aux journées mondiales de la jeunesse. Nées en 1985 de l’intuition de saint Jean-Paul II, les JMJ se tiennent chaque deux ou trois ans dans un pays différent. Entre les éditions internationales, des JMJ locales sont organisées au niveau romand ou national comme ce fut le cas par exemple à Fribourg en 2018 ou Nyon en 2017.

Lorsque je repense à ces JMJ, plusieurs images se succèdent comme un diaporama : les plages de sable fin, l’eau turquoise, les forêts luxuriantes, le collège dans lequel nous dormions, des jeunes partout dans les rues, le Pape qui fend la foule dans sa papamobile et surtout une photo qui a fait le tour du monde et des réseaux sociaux et qui m’a beaucoup touchée. Prise le 22 janvier 2019, quelques minutes après l’arrivée du Souverain pontife à Panama, on y voit un jeune homme en chaise roulante, porté au-dessus de la foule par ses amis. Ce jeune homme, c’est Lucas, Panaméen de 17 ans à l’époque ; il communique uniquement via un smartphone, car sa paralysie l’empêche de parler et de marcher.

Deux mois plus tard, le 25 mars 2019, le pape François (encore lui) nous faisait le cadeau de son exhortation apostolique post-synodale « Christus Vivit » qu’il a adressée en particulier aux jeunes. Au numéro 149 du chapitre 5, intitulé Chemins de jeunesse, il écrit notamment ceci : « […] De plus, le désir de vivre et de faire des expériences nouvelles concerne en particulier beaucoup de jeunes en condition de handicap physique, psychique et sensoriel. Même s’ils ne peuvent pas toujours faire les mêmes expériences que leurs compagnons, ils ont des ressources surprenantes, inimaginables, qui parfois sortent de l’ordinaire. Le Seigneur Jésus les comble d’autres dons, que la communauté est appelée à mettre en valeur, pour qu’ils puissent découvrir son projet d’amour pour chacun d’eux. » Ces quelques lignes ont passablement bousculé ma façon de concevoir la pastorale jeunesse. Elles me forcent à être créative et à imaginer des activités inclusives où chaque jeune peut ainsi faire l’expérience de Dieu à sa meilleure place.

Le handicap et la maladie

TEXTE ET PHOTO PAR J.-MICHEL MOIX

Pour illustrer le thème de ce mois de février qui porte sur la « Pastorale des handicapés », vous découvrirez dans ce numéro différents articles: le témoignage d’une jeune de chez nous, Karen Rapin, qui travaille au sein de l’aumônerie de l’hôpital régional de Rennaz;
le témoignage d’Alexandra, née avec un handicap de la trisomie 21 et enfin un cas de guérison miraculeuse qui s’est déroulé au sanctuaire marial de Lourdes.

Il est vrai que la santé, tant physique que psychique et mentale, est un bien inestimable. On s’en aperçoit bien, le jour où on la « perd ». Et que ne fait-on pas
parfois pour la recouvrer ?

L’épidémie du Covid, qui a éclaté voici bientôt deux ans, a exacerbé cette peur de « tomber malade » d’un « virus » qu’on nous présentait au départ comme fortement létal et qui s’avère au final un petit peu plus létal que la grippe, mais beaucoup moins létal que la peste du moyen-âge. Toujours est-il que les mass média ainsi que les autorités politiques et médicales portent une attention soutenue sur «notre santé».

Mais notre premier souci, en tant que chrétien, n’est-il pas avant tout de se préoccuper de la santé de notre âme (sans négliger pour autant la santé du corps) ?! Oui ! Admettons que nous sommes, peu ou prou, tous «contaminés», rendus malades, par cette terrible maladie spirituelle qu’on appelle le péché ! Le péché nous détache de Dieu et nous attache à la «terre», aux plaisirs trompeurs et éphémères. Pensons ici à faire appel à la médecine du Bon Dieu. Et l’un des meilleurs remèdes à appliquer contre le péché, c’est la prière ! Car la prière nous détache de la «terre» et nous attache à Dieu ! La prière est une activité très facile à mettre en œuvre. Elle nous est même nécessaire si nous voulons un jour parvenir au «Ciel».

Alors, tout comme la photo ci-jointe nous y invite, avec Saint François d’Assise, réveillons notre foi, et portons notre regard de foi vers celui qui est venu précisément pour nous sauver du péché !

Une église consacrée par l’évêque

Mgr Charles Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, viendra consacrer l’église de Gland
dans quelques semaines. Dans l’intervalle, il a accepté de nous expliquer la signification et les implications
d’un tel évènement.

PROPOS RECUEILLIS PAR AUDREY BOUSSAT | PHOTOS : DR

Le 13 février, vous serez dans la nouvelle église de Gland pour la consacrer. Que signifie le mot «consécration»?

Mgr Charles Morerod : – On parle de «consécration» à la première bénédiction d’une église. Le terme de «bénédiction», quant à lui, est utilisé plus largement et s’étend aux personnes, aux bâtiments et aux objets.

Que veut dire le terme «bénédiction»?

«Bénédiction» vient du latin «benedicere», dire du bien. Quand Dieu dit du bien, il le fait aussi – à commencer par la création. Nous devons à Dieu de bénir une personne ou une chose, donc de lui faire du bien. Pour les lieux et les objets, on demande à Dieu qu’ils soient particulièrement aptes à nous relier à lui («relier» étant une des étymologies traditionnelles de «religion»). Ces bénédictions matérielles sont donc orientées vers le bien des personnes, qui sont capables de répondre à l’amour de Dieu.

Lors de la consécration de l’église de Gland, quels gestes allez-vous effectuer et quelle est leur signification?

– J’aspergerai l’autel d’eau bénite (en lien avec notre baptême), ferai brûler de l’encens autour (notre prière monte vers Dieu en bonne odeur) et l’oindrai de saint chrême, cette huile bénite et parfumée utilisée aussi au baptême, à la confirmation et dans les ordinations. Tous ces signes montrent que Dieu prend au sérieux le monde matériel (songeons à l’incarnation du Fils de Dieu et à la Résurrection) et que nos sens jouent un rôle crucial dans notre connaissance et nos relations.

Comment se fait-il que l’on puisse célébrer des messes dans une église non consacrée?

– On anticipe simplement ce qui va arriver, et on le fait pour favoriser la prière sans attendre. J’ai participé à la consécration de la cathédrale orthodoxe russe de Genève, construite en 1863…

Pourquoi est-ce l’évêque qui consacre les églises de son diocèse?

– Il revient à l’évêque de veiller sur la prière dans le diocèse qui lui est confié (de la soutenir, de la susciter, de veiller à ce qu’elle favorise la communion). Une église est un lieu de prière central. L’évêque peut déléguer cette responsabilité si les consécrations sont nombreuses, mais chez nous le nombre reste limité. En ce qui me concerne, j’ai béni plusieurs églises restaurées et deux nouvelles chapelles (de plus petites dimensions).

Vous êtes souvent amené à vivre des évènements uniques et solennels. Comment vous préparez-vous?

– Je prie pour les communautés concernées et je vérifie comment me rendre sur les lieux. Vu mon sens de l’orientation, ce dernier point est assez déterminant, et j’ai reçu plusieurs fois une aide émouvante lorsque mon GPS montrait des signes de faiblesse. C’est évidemment une joie de participer à une célébration qui montre clairement la vie de l’Eglise!

Vous serez présent à Gland le 13 février pour consacrer la nouvelle église. Que ferez-vous après?

– Je commencerai par rester sur place pour rencontrer la communauté, l’Eglise de cette église. Avant d’aller célébrer la messe à la cathédrale Saint-Nicolas à Fribourg, qui est la mère des églises du diocèse.

Rendez-vous le 13 février à 10 heures à la nouvelle église de Gland pour sa consécration.

Qui finance la nouvelle église ?

L’édifice qui a été construit a demandé un investissement en temps et en réflexion, mais aussi financier. Le montant nécessaire est important, 4,35 millions de francs et les moyens mis en œuvre pour le récolter le sont tout autant. Pourtant, nous sommes encore à la recherche de fonds.

PAR GILLES VALLAT, PRÉSIDENT DE LA PAROISSE DE NYON | PHOTO : AUDREY BOUSSAT

Comment la nouvelle église de Gland est-elle financée ? Essentiellement par des dons et des contributions des communes.

Il faut savoir que dans le canton de Vaud, les paroisses ne prélèvent pas d’impôts. Si l’Etat subventionne les salaires des personnes engagées professionnellement au sein de l’Eglise (prêtres et agents pastoraux laïcs), il n’intervient aucunement dans la gestion du patrimoine ou dans un investissement immobilier des paroisses catholiques. Quant aux communes, elles financent l’entretien et la rénovation des lieux de culte. C’est donc à la paroisse qu’il appartient de trouver les fonds pour construire une nouvelle église ou des salles de réunion. Et ce sont les dons et les quêtes auprès des fidèles qui y pourvoient.

Le projet de la nouvelle église de Gland, dont le coût est estimé à 4,35 millions de francs, a bénéficié de subsides des trois communes faisant partie de la communauté : Gland, Vich et Coinsins. Mais l’essentiel de la dépense est à la charge de la communauté et de la paroisse de Nyon. Une commission a été constituée pour prospecter auprès de privés, d’associations, de fondations, d’entreprises, de communes, de paroisses,… Elle a créé un comité de soutien qui appuie le financement du projet et la met en relation avec de possibles donateurs.

Des dons bienvenus

C’est ainsi que des dizaines de dossiers ont été adressés à des donateurs potentiels depuis 2016. Plusieurs tous-ménages sont parvenus aux habitants des trois communes faisant partie de la communauté de Gland ainsi qu’à tous les catholiques des paroisses de Nyon et de Founex, rassemblées au sein d’une unité pastorale. A noter que la communauté de Gland a organisé des repas, des expositions et des manifestations pour récolter des fonds. Les paroisses de Nyon et de Founex, les communautés locales de Begnins, Crassier et Saint-Cergue ainsi que les Eglises sœurs de Gland ont également contribué au financement du projet.

Grâce à ces efforts, environ 2,3 millions de francs de dons et de subsides ont été récoltés mi-octobre, soit un peu plus de la moitié du coût de la construction. A cela s’ajoute un prêt sans intérêt d’un million accordé par la Fondation des constructions paroissiales catholiques du canton de Vaud et un prêt de la Mission intérieure de 200’000 francs. Il manque donc à ce jour quelque 850’000 francs pour financer entièrement la nouvelle église. Il faut souligner que la situation sanitaire n’a pas facilité la récolte de fonds.

Vos dons sont les bienvenus. Vous pouvez les faire parvenir à l’Association paroissiale catholique de Notre-Dame, Nyon, communauté de Gland, IBAN CH58 0900 0000 1541 7070 8. Vous pouvez aussi utiliser Twint. D’avance, un très grand merci pour votre générosité.

La symbolique du mobilier liturgique

Pour célébrer selon le rite catholique romain, il ne suffit pas d’un autel, d’un ambon, d’un tabernacle, d’un siège de la présidence, d’une croix et d’une statue de Marie dans l’église. Ces objets doivent avoir du sens et se répondre; voici le cheminement qui a mené au choix du mobilier de cette nouvelle église.

PAR FRANÇOISE MERLO, AU NOM DE LA COMMISSION LITURGIQUE
PHOTOS : IMAGES DE SYNTHÈSE DU BUREAU CORETRA

En décembre 2019, une nouvelle commission, menée par Jean-Claude Dunand, est créée pour réfléchir au mobilier liturgique. Elle tient compte des propositions et réflexions des paroissiens, mais doit aussi travailler à partir de la structure circulaire du bâtiment, qui impose certains choix. Cette église ronde permet bien des possibilités ; il serait dommage de rester dans une disposition classique, les fidèles les uns derrière les autres, avec le célébrant en frontal.

Un symbole : la colombe de l’Esprit Saint

Un concours d’artistes est organisé en juillet 2020 pour le mobilier. Les projets des artistes devront s’inspirer du chemin de réflexion élaboré par notre commission avec le soutien de Jean-Marie Duthilleul, architecte dont l’expertise est de grande valeur. Il a redessiné l’emplacement des chaises et des allées dans l’église pour donner plus d’importance à l’autel, à l’ambon et au siège de la présidence. Ces éléments sont placés en triangulation sur les lignes de force pour évoquer la Trinité.

Il confirme notre choix de chaises disposées en cercle et non de bancs, car cela permet de les orienter suivant les célébrations. Un banc circulaire est prévu sur le pourtour de l’église pour les jours de grande affluence. Notre commission adhère à cette phrase forte de
M. Duthilleul : « Eglise, lieu de mise en relation : relation entre les objets, entre les personnes et entre les personnes et les objets… pour dire le Mystère. »

Le jury, très touché de la qualité du travail des quatre artistes sélectionnés, choisit à l’unanimité le projet d’Alain Dumas. Les qualités principales du projet retenu :

  • Noble simplicité,
  • Conformité au chemin de réflexion,
  • Intégration au projet architectural,
  • Beau travail de la matière,
  • Potentiel de développement.

M. Dumas a taillé le mobilier liturgique dans le marbre bleu de Savoie, un marbre cristallin à l’aspect lumineux. En homme de Foi, il veut associer l’Esprit Saint à tous nos gestes liturgiques et a choisi comme symbole la colombe : elle est gravée dans la pierre du baptistère, ainsi que dans la porte en bronze du tabernacle et sur la face avant de la table de l’ambon.

En marche vers Dieu

L’église n’est pas d’abord le lieu de la piété personnelle, mais celui où le peuple de Dieu devient Corps du Christ. Pour construire ce Corps, le peuple doit se mettre en marche et vivre une conversion permanente. L’aménagement de cette nouvelle église devra faire sentir cette marche : avancer vers le Christ, lumière du monde. L’autel, pièce maîtresse, représente le Christ qui rassemble, pour le partage. En principe fixe et en pierre, il rappelle la table du sacrifice ainsi que la table de la dernière Cène.

Nous avons choisi de placer le baptistère dans le narthex, première étape de la marche, car le baptême est le premier sacrement, signe de l’entrée dans la communauté des chrétiens. La marche se poursuit sur un horizon ouvert puis offre un passage par l’ambon, le siège de la présidence et l’autel, jusqu’à la croix et la lumière.

Nous avions à cœur de relier les personnes de la communauté, aussi dans le temps. Les anciens seront heureux de retrouver le Christ en croix et la statue de la Vierge, ainsi que le patronat de saint Jean-Baptiste. La statue de Marie sera très visible, placée dans un lieu privilégié entre le narthex et l’intérieur de l’église. Depuis le narthex, elle nous montre la direction à prendre : avancer vers son Fils. Bonne marche à tous !

Des lieux de rencontre interculturels

Trois salles ont été construites sous la nouvelle église de Gland. Leur gestion a été confiée à l’Association culture et rencontre de Gland et environs. Visite des lieux avec son président Thierry Bocion.

PAR THIERRY BOCION
PHOTOS : IMAGES DE SYNTHÈSE DU BUREAU CORETRA

L’Association culture et rencontre de Gland et environs a été fondée le 25 février 2021 sous l’impulsion du comité de pilotage de la nouvelle église. Lorsqu’il a envisagé la gestion des salles situées sous l’église, il est tombé d’accord avec la municipalité de Gland sur le fait qu’elles avaient un potentiel exploitable au-delà de la communauté catholique. Dès lors, des personnes de tous horizons ont été contactées pour faire partie de la nouvelle association, qui compte actuellement 25 membres comité compris. Celui-ci assure la gestion des réservations des trois salles de manière autonome tout en collaborant avec la communauté catholique de Gland.

Partage, Léman et Anciennes vignes

Les salles sous l’église sont accessibles de manière totalement indépendante. Elles disposent d’un mobilier permettant un large choix d’activités, d’une cuisine moderne et équipée, de sanitaires et d’un parking.

Ces trois salles pourront être louées à l’unité ou en lot pour des mariages, des repas d’anniversaire ou familiaux ainsi qu’à d’autres associations. Après consultation de ses membres, le comité a nommé les trois salles, ayant des capacités d’accueil maximales différentes, comme suit :

– la salle Partage, en référence au but de l’association, pouvant accueillir jusqu’à 150 personnes ;

– la salle Léman, par rapport à la région, 50 personnes ;

– la salle Anciennes vignes, en souvenir des vignes qui entouraient l’ancienne église, 30 personnes.

Quel fonctionnement ?

Pour louer les salles, l’association dispose d’un site internet qui indique les tarifs des salles avec leur capacité maximale et leurs disponibilités ainsi que le règlement d’utilisation. Les salles et toutes les annexes intérieures sont des zones non-fumeurs. Un contrat de location et plusieurs moyens de paiement sont à disposition sur le site.

Toute personne majeure vivant dans les environs peut faire une demande de location. Pour les personnes qui voudraient louer l’église et les salles, un lien sur le site permettra de consulter le site internet de la communauté catholique pour connaître les disponibilités et effectuer une demande.

Tous les membres de l’Association culture et rencontre de Gland et environs se réjouissent de vous accueillir pour vous permettre de passer d’agréables moments dans les salles sous la nouvelle église de Gland.

Encourager la rencontre

L’Association culture et rencontre de Gland et environs est une association à but non lucratif, apolitique et confessionnellement neutre. Elle a pour objectif d’encourager et de favoriser le vivre ensemble au travers d’événements culturels et sociaux intergénérationnels.
Ses buts principaux sont d’améliorer la cohésion sociale dans la région, de favoriser la rencontre entre populations linguistiques et de faciliter l’intégration des différentes cultures. Pour ce faire, l’association projette d’organiser des rencontres pour les jeunes, les adultes et les seniors habitant Gland et ses environs. Au programme : concerts, jeux, conférences, permanence d’aide et d’action sociales, réunions d’information, événements, loisirs,…

Construire une église, un défi de société

PAR BERNARD CHEVALLAY, PRÉSIDENT DU COMITÉ DE PILOTAGE, ET GILLES VALLAT, PRÉSIDENT DE LA PAROISSE DE NYON | PHOTOS : DR

Edifier une nouvelle église constitue un véritable défi, une folie même. Pensez : nous vivons dans une société qui se déchristianise, une société fortement matérialiste, individualiste et en grande partie agnostique. A l’heure où les lieux de culte se vident ou sont désaffectés et transformés en musées ou en salles de théâtre, pourquoi construire une nouvelle église à Gland en 2021 ?

Pour plusieurs raisons. La chapelle actuelle, construite en 1972 avec des matériaux de récupération provenant d’un baraquement de chantier, est devenue vétuste et elle est parfois trop petite pour accueillir les fidèles de la région. Une rénovation lourde n’était pas envisageable et le bâtiment n’est plus conforme aux normes actuelles de construction. Ensuite, il y a l’évolution démographique de Gland et de sa région, en pleine expansion : notre communauté connaît une bonne fréquentation, notamment des nouvelles familles, nombreuses à s’établir dans la région.

Confrontés à ces faits, les responsables de la communauté et de la paroisse ont dû se rendre à l’évidence: agrandir et restaurer l’édifice aurait coûté fort cher et n’aurait pas résolu la question de la structure déficiente de la chapelle. Il ne subsistait donc qu’une possibilité : édifier un nouveau bâtiment pour répondre aux besoins à long terme des catholiques de la région de Gland.

L’idée d’une nouvelle église a été passablement critiquée, y compris au sein de la communauté de Gland. En entreprenant une telle construction, les responsables paroissiaux ont fait un pari sur l’avenir : oui, malgré les vicissitudes de notre époque, nous pensons que dans plusieurs décennies, voire un siècle, il y aura toujours des chrétiens qui se réuniront ici pour célébrer le Christ. Oui, nous avons foi dans le futur de l’Eglise même si nous reconnaissons ses faiblesses. L’histoire ancienne et récente nous a montré que le christianisme a connu des hauts et des bas. Nombreux ont été ceux qui ont annoncé sa mort. Mais il s’est toujours relevé.

Et notre foi s’est traduite par une démarche folle : bâtir une nouvelle église pour continuer à annoncer l’Evangile. Pour dire aussi qu’une église est un lieu essentiel à la dynamique d’une cité telle que Gland. Et qu’elle demeure un centre de rassemblement non seulement religieux, mais aussi social et culturel, puisque trois salles complètent le projet.

Notre église, résolument moderne, n’a pas été simple à réaliser. Il a fallu convaincre, répondre aux opposants. Mais après dix ans d’efforts, elle se dresse fièrement à
côté de la chapelle, qui sera démolie. Elle sera consacrée dimanche 13 février par notre évêque, Mgr Charles Morerod.

Ce numéro de L’Essentiel est dédié à cet événement historique. Vous y découvrirez notamment les raisons du choix architectural, les symboles du mobilier liturgique qui habillera l’église, des témoignages
sur cette réalisation et une interview de Mgr Morerod.

Bonne lecture.

Célébrer ensemble autrement !

Pour les prêtres de l’Unité pastorale, célébrer la messe dans une église ronde sera un défi qu’ils se réjouissent de relever. L’abbé Jean-Claude Dunand, curé modérateur, souligne la signification et les implications de cette disposition liturgique.

PAR JEAN-CLAUDE DUNAND | PHOTOS : CECILIA NIZZOLA ET IMAGE DE SYNTHÈSE DU BUREAU CORETRA

En pénétrant dans le nouveau bâtiment abritant des salles et un lieu de culte à Gland, de la place de parc nous cheminons vers un espace liturgique en gravissant quelques marches se rétrécissant dans la pénombre. Puis les fonts baptismaux, sur lesquels est gravée une colombe, marquent une étape : ils nous rappellent notre baptême et nous orientent vers l’espace où le peuple de Dieu rassemblé est invité à chanter la louange de Dieu, à se mettre à l’écoute de sa Parole et à se nourrir du pain eucharistique.

Cette disposition s’inspire de la constitution sur la liturgie de Vatican II « Sacrosanctum Concilium » (SC). Elle signifie que la liturgie eucharistique est célébration du peuple de Dieu : « La participation pleine et active de tout le peuple est ce qu’on doit viser de toutes ses forces dans la mise en valeur de la liturgie. » (SC, n° 14) L’aménagement liturgique « doit consister à organiser les textes et les rites de telle façon qu’ils expriment avec plus de clarté les réalités saintes qu’ils signifient, et que le peuple chrétien, autant qu’il est possible, puisse facilement les saisir et y participer par une célébration pleine, active et communautaire ». (SC, n° 21)

Le peuple saint réuni

La forme de la nouvelle église de Gland donne une dimension communautaire à l’action liturgique. Les acteurs liturgiques (assemblée, lecteurs et chanteurs) font corps, reprenant la thématique biblique de l’Eglise Corps du Christ (1 Co 12). L’autel, la table de la Parole et le siège de la présidence forment un triangle équilatéral au milieu d’un espace circulaire donnant un mode plus communautaire pour célébrer et permettant une participation plus active de l’assemblée. Cette disposition des lieux et des personnes signifie que c’est toute l’assemblée qui célèbre sous la présidence d’un ministre ordonné, un prêtre pour l’eucharistie. Comme le dit la constitution sur la liturgie, les actions liturgiques ne sont pas des actions privées, mais des célébrations de l’Eglise qui est « le sacrement de l’unité », c’est-à-dire le peuple saint réuni. « C’est pourquoi elles appartiennent au Corps tout entier de l’Eglise, elles le manifestent et elles l’affectent ; mais elles atteignent chacun de ses membres de façon diverse, selon la diversité des ordres, des fonctions, et de la participation effective. » (SC, n° 26/2)

Cette nouvelle disposition signifie davantage que c’est l’assemblée qui célèbre puisque l’autel est au centre et que la prière de chacun se nourrit de la vision de la communauté rassemblée. Il y a correspondance entre l’assemblée et la géométrie de l’église non pas pour l’œil, mais pour une communion entre l’Eglise de chair et l’église de pierre.

 

Alain Dumas, le sculpteur derrière le mobilier liturgique

Lauréat du concours pour le mobilier liturgique de la nouvelle église de Gland, l’artiste français Alain Dumas s’est engagé avec joie dans ce projet. Rencontre avec le sculpteur qui a réalisé les éléments du mobilier liturgique.

PHOTOS : BRIGITTE BESSET, CECILIA NIZZOLA, DR
PAR BRIGITTE BESSET

Une étroite collaboration

Après avoir remporté le concours d’artistes en février 2021, Alain Dumas s’est rendu à Gland. Quittant son atelier auvergnat les 24 et 25 avril, il a participé à l’assemblée générale de la communauté de Gland et y a présenté ses œuvres. Durant ces deux jours, il a rencontré le curé, l’abbé Jean-Claude Dunand, des paroissiens et les architectes ; des idées ont germé pour l’intérieur de la future église. Deux jours plus tard, Alain Dumas écrivait à la Commission liturgique : « Merci pour votre accueil ! Votre présence habite maintenant mon atelier et rend plus douce la poussière de marbre et les courbatures aux épaules. »

Plusieurs membres de la communauté de Gland ont également rendu visite à l’artiste entre juillet et octobre pour découvrir son atelier.

Autant de moments forts de convivialité et de marche vers un objectif commun. La qualité du dialogue, le respect de l’engagement des uns et des autres et la disponibilité de chacun pour se mettre à l’écoute de l’Esprit Saint ont marqué aussi bien l’artiste que les membres de la Commission liturgique.

 

Des échanges stimulants

Confectionner le mobilier liturgique de la nouvelle église de Gland fut une belle aventure de création et de collaboration. André Dumas l’évoque avec joie.

 

Pour le concours, vous avez reçu un chemin de réflexion et un cahier des charges. Ces documents vous ont-ils inspiré ?

Alain Dumas : Plus que le cahier des charges, c’est la rencontre avec la Commission liturgique qui a nourri ma réflexion et a fait naître en moi plusieurs intuitions qui n’ont pas toutes été retenues. J’ai retravaillé certains éléments ; la recherche s’est faite petit à petit. Il y a eu un cheminement dans la construction de l’église, mais aussi un cheminement tout au long de mon travail : des choses à élaguer, à modifier, à retravailler.

Aviez-vous déjà réalisé de tels projets ?

Oui. Ma première réalisation date de l’an 2000, mais elle n’avait pas la même ampleur. Il s’agissait de construire le nouveau centre diocésain à Clermont-Ferrand, mais c’était créer quelque chose à l’intérieur de ce qui existait déjà. A Gland, j’ai été associé au projet en amont, alors que le bâtiment était encore en construction. La collaboration se vit sur le chantier en cours, d’où l’importance de rencontrer la paroisse.

Vous accordez une grande importance au dialogue avec la communauté. Pourquoi ?

L’œuvre à créer n’est pas pour moi, mais pour une communauté. Mon talent et ce que je ressens, je les mets au service de cette communauté. Le résultat final n’est pas ce que je désire, il doit répondre aux attentes et souhaits des porteurs du projet et correspondre au résultat du cheminement commun de l’artiste et de la communauté.

Vivez-vous un tel projet comme un chemin de foi ?

Je me mets au service d’une communauté, je lui offre les talents que le Seigneur m’a donnés. Il m’inspire dans chacune de mes créations. C’est une manière de vivre ma foi. Il y a une harmonie entre ce que je vis intérieurement et ce que je mets en œuvre.

Ce projet apporte-t-il quelque chose à votre parcours d’artiste ?

Oui : l’unité de cette création. Aménager cet espace circulaire, unifié, neuf, qui se crée en même temps que je crée est un rêve qui se réalise. C’est un souhait qui est venu comme un cadeau, comme quelque chose de providentiel. Je n’avais pas de gros chantiers, j’étais disponible. De mi-novembre 2020 à mi-janvier 2021, je me suis consacré entièrement à l’étude de ce projet.

Quel lien avez-vous essayé de créer entre les objets liturgiques que vous avez réalisés ?

Ce qui est intéressant pour un sculpteur, c’est l’équilibre et l’unité. Chaque élément (autel, ambon, fonts baptismaux) a une fonction particulière; il doit donc avoir son identité. J’ai à cœur, en tant qu’artiste, que chaque élément ait son originalité. Ensuite il faut une cohérence et une unité entre tous. Ce qui a eu un écho très fort en moi, c’est le cheminement évoqué par Jean-Claude Dunand lors de nos premières rencontres. L’idée de cheminer des fonts baptismaux à la Parole et à l’autel, je suis heureux de la concrétiser, de mettre en œuvre cette dynamique.

Qu’avez-vous vécu pendant la confection du mobilier liturgique ?

J’ai apprécié la collaboration constructive avec l’équipe paroissiale et le cabinet d’architecture Coretra, notamment la disponibilité et l’efficacité de ses employés face à mes questions techniques. Bravo à ces architectes qui réalisent là un chef-d’œuvre.

Je me suis senti reconnu dans mon travail d’artiste ; mes propositions et mes suggestions ont été écoutées. Je remercie toutes les personnes qui portent ce projet pour la qualité de leur accueil et de nos dialogues et leur disponibilité à se mettre à l’écoute de l’Esprit Saint.

Un beau cadeau du Créateur a été la découverte du bloc de marbre bleu de Savoie. J’avais choisi un bloc brut à l’atelier de la marbrerie Yelmini, dans le Jura. Mais lorsqu’il est arrivé scié dans mon atelier, une des faces de l’autel offrait une magnifique veine diagonale. Située sur la face avant
de l’autel, elle symbolise la fraction de l’hostie.

J’ai rencontré quelques difficultés face au délai de réalisation de l’autel et de la cuve baptismale, que j’ai dû terminer avant la coulée de la chape de finition. J’ai été soulagé que tout se soit bien passé début septembre 2020 lors de leur installation compte tenu de leur poids : trois tonnes. J’ai pu savourer le bonheur de contempler l’autel en place au milieu du chantier.

Pour finir, la joie de sentir que l’œuvre est appréciée est source d’action de grâce. Mais le travail est toujours en cours… Lorsque tout sera en place, je pourrai témoigner de l’ensemble de ce cheminement qui sera célébré par la fête de la dédicace de l’église et la consécration de l’autel.

La joie de l’amour

Pour se rendre présente auprès des couples et des familles tout au long de la vie, tant dans les moments de joie que de difficulté, l’Eglise Catholique Romaine à Genève propose un lieu d’accueil, d’écoute et d’accompagnement ouvert à tous. Rencontre avec la pastorale familiale.

PAR MYRIAM BETTENS
PHOTO : DR

Le pape François a initié dès le début de son pontificat une importante réflexion concernant les familles dans l’Eglise d’aujourd’hui. De cet examen émane une exhortation apostolique parue en 2016, connue sous le nom d’Amoris Laetitia. Le pontife a réactualisé cette intuition en instituant une année de la famille qui a débuté le 19 mars dernier. L’intention étant de pousser les paroisses, les communautés et les églises locales à prendre soin en priorité des familles, quelles que soient les formes qu’elles prennent.

« Nous avons comme mandat de favoriser la présence de l’Eglise auprès des familles, notamment celles qui sont en chemin avec Dieu et qui ne se retrouvent peut-être pas dans une communauté paroissiale » précise Anne-Claire Rivollet. Un des grands axes de cette pastorale se situe autour de la préparation au sacrement du mariage pour les fiancés. « Nous avons également développé des propositions pour les personnes divorcées, car il existe encore des gens qui pensent, à tort, que s’ils ont rompu le lien du mariage, ils ne peuvent plus venir à l’église », développe la responsable de la pastorale des familles. Ainsi il est proposé des espaces de parole qui offrent à « toutes ces personnes la possibilité de venir déposer leurs soucis et discerner la présence de Dieu dans leur vie. »

Depuis le printemps dernier, la pastorale a ouvert un service d’un genre nouveau : Et si on se réconciliait ? Derrière cet intitulé se cache une proposition d’accompagnement, d’accueil et d’écoute pour la communauté LGBTIQ+ et leurs familles. « Parce que l’homosexualité et l’Eglise sont des réalités qui ont besoin de se réconcilier. Les uns avec les autres, mais aussi avec eux-mêmes, puisque Dieu a un projet d’amour pour chacun, quelle que soit sa situation matrimoniale ou familiale. L’Eglise se doit d’être présente auprès de tous.

De manière plus globale, « la société s’occupe du lien au niveau administratif, au niveau civil. Mais comment alimente-t-on ce lien pour en saisir la teneur ? Comment permettre à la famille de dépasser les temps de tension ou de difficulté ? » Anne-Claire Rivollet pointe la question du sens des relations aujourd’hui et affirme que « l’Eglise voit naitre pour elle une véritable vocation pour aujourd’hui : offrir des repères et l’espérance nécessaire pour développer une vie de couple, de famille qui soit porteuse pour la société ».

 

Au service, mais comment ?

Une chose que la pastorale familiale accomplit et dont on ne se rend peut-être pas compte ?
Anne-Claire Rivollet : Il y a un vrai travail intra-ecclésial autour de la question de l’homosexualité et nous venons de le débuter, à un niveau local. Pendant longtemps, l’Eglise a condamné certaines identités de genre. Aujourd’hui ce n’est plus possible de nier notre corps sexué. La pastorale des familles a initié ce travail-là : aider chacun à s’accueillir comme une personne, avec une identité sexuelle, des désirs, tout en sachant qu’il / elle est entièrement aimé de Dieu.

Quel « service » apportez-vous aux Genevois de manière générale ?
A-CR : Nous espérons pouvoir contribuer à un changement d’image de l’Eglise, qu’elle soit perçue non comme un lieu d’exclusion ou de moralisme, mais comme un lieu-source pour vivre ensemble.
La réconciliation est l’enjeu de cette quête : que dans tous les lieux de relations, en particulier ceux de la famille et du couple, nous puissions favoriser une pastorale du lien. Et que chacun se sente aimé de Dieu et reconnu par l’Eglise.

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