Noël, une fête d’adultes ou d’enfants ?

Dans notre culture chrétienne contemporaine, avec la fête de Noël arrivent les contes pour enfants, les cadeaux du Père Noël… Les fêtes de fin d’année, hormis les traditionnels repas, semblent parfois tournées uniquement vers les petits ou vers ceux qui auraient la foi d’une âme d’enfant.
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Synode sur la synodalité: à votre écoute

Deux ans pour une large concertation, qui veut aboutir à des réformes et à des actes, non pas à des empilements de papiers !

PAR L’ABBÉ ETIENNE CATZEFLIS
PHOTO: FR.ZENIT.ORG

En octobre, le pape François a inauguré le processus synodal qui va durer jusqu’en octobre 2022 : « Pour une Eglise synodale : communion, participation, mission ». Il attend de cela une dynamique d’écoute mutuelle, menée à tous les niveaux de l’Eglise, impliquant tout le peuple de Dieu.
En page 12 de ce bulletin, nous donnons quelques indications sur la manière d’opérer cette concertation dans notre secteur paroissial. Mais voici déjà des mots1 du Pape, qui développent la raison de cette démarche et l’accent particulier sur l’intégration des nonpratiquants.

Accepter le changement
L’Eglise des premiers chrétiens, dès le tout début, a dû évoluer, écouter l’Esprit en s’écoutant mutuellement, oser changer de direction, dépasser certaines croyances.
Il faut surmonter une rigidité, « qui est péché contre la patience de Dieu. »
Lorsque l’Eglise s’arrête, elle n’est plus Eglise, mais une belle et pieuse association parce qu’elle emprisonne l’Esprit Saint.
Rester immobiles ne peut pas être une bonne situation pour l’Eglise. Et le mouvement est une conséquence de la docilité à l’Esprit Saint.

Marcher ensemble
Il ne s’agit pas de récolter des opinions, non. Il ne s’agit pas d’une enquête, mais il s’agit d’écouter l’Esprit Saint.
La synodalité exprime la nature de l’Eglise, sa forme, son style, sa mission.
Le mot « synode » contient tout ce dont nous avons besoin pour comprendre : « marcher ensemble ».
Tous sont protagonistes, personne ne peut être considéré comme un simple figurant. Il faut bien comprendre cela : tous sont protagonistes.

La totalité des baptisés, notamment « les pauvres »
Il y a beaucoup de résistances pour surmonter l’image d’une Eglise qui distingue rigidement entre chefs et subordonnés, entre ceux qui enseignent et ceux qui doivent apprendre, en oubliant que Dieu aime renverser les positions : « Il a renversé les puissants de leurs trônes, il a exalté les humbles » (Lc 1, 52), a dit Marie.
« Mais, Père, que dites-vous ? Les pauvres, les mendiants, les jeunes drogués, tous ceux que la société met au rebut, font-ils partie du synode ? » Oui.
Les voir pour passer un peu de temps avec eux, pour entendre non pas ce qu’ils disent mais ce qu’ils ressentent, même les insultes qu’ils vous adressent, (…).
Le Synode est au-dessus des limites, il inclut tout le monde.

Le regard sur nos pauvretés
Faire place au dialogue sur nos pauvretés, les pauvretés que j’ai en tant que votre évêque, les pauvretés qu’ont les évêques (…), les pauvretés qu’ont les prêtres et les laïcs et ceux qui appartiennent à des associations, prenez toutes ces pauvretés !
Mais si nous n’incluons pas les pauvres – entre guillemets – de la société, ceux qui sont mis au rebut, nous ne pourrons jamais prendre en charge notre pauvreté. Et ceci est important : que dans le dialogue nos propres pauvretés puissent émerger, sans justification. N’ayez pas peur !

En paroisse
L’Esprit Saint, dans sa liberté, ne connaît pas de frontières et ne se laisse pas non plus limiter par les appartenances. Si la paroisse est la maison de tous dans le quartier, pas un club exclusif, je vous le recommande :
Laissez portes et fenêtres ouvertes, ne vous limitez pas à prendre en considération ceux qui la fréquentent ou pensent comme vous (…). Permettez à tous d’entrer… Permettez-vous d’aller à leur rencontre et laissez-vous interroger, que leurs questions soient les vôtres, permettez-nous de marcher ensemble : l’Esprit vous conduira, ayez confiance en l’Esprit. N’ayez pas peur d’entrer en dialogue et de vous laisser impliquer dans le dialogue : c’est le dialogue du salut.

1Extraits de son Discours aux fidèles du diocèse de Rome, salle Paul VI, 18.9.2021

L’art du dialogue

PAR NICOLAS MAURY
PHOTOS : CERN, DR

Souvenir télévisuel : en 1997 Claude Allègre est l’invité de Bernard Pivot. Pour mémoire, c’est lui qui, ministre de l’Education nationale du Gouvernement Jospin, voulait « dégraisser le mammouth ».

Ce soir-là à « Bouillon de culture », il fait la promotion de son livre « Dieu face à la Science ». Le sujet m’intéressant, je me suis rapidement procuré l’ouvrage. Pour n’y trouver, entre Darwin et Galilée, que beaucoup de lieux communs.

Si le titre affiche Dieu en grosses lettres, Claude Allègre ne l’évoque jamais, parlant uniquement de l’Eglise, de la curie, de l’inquisition. Ce qui, même si je ne suis pas spécialiste, n’est pas tout à fait la même chose. Une drôle de manière de clore le débat avant même de l’avoir commencé, non ?

La science et la religion participent de ce que le physicien et philosophe des sciences Etienne Klein nomme « les sphères de la vie de l’esprit ». Pour qu’un dialogue soit possible entre leurs thuriféraires, elles ne doivent ni être confondues, ni mélangées. Un élément que le paléontologue Stephan Jay Gould appelle le principe de non-superposition des magistères.

Sans vouloir étaler encore plus ma science (ndlr. ), il m’est quand même avis que non-superposition ne signifie pas forcément opposition.

Marcher ensemble à l’écoute de l’Esprit

PAR PASCAL ORTELLI
PHOTOS : DR

En octobre, le Pape a ouvert un nouveau Synode… sur la synodalité ! Ce mot barbare qui signifie « marcher ensemble » caractérise le chemin que Dieu attend de l’Eglise du troisième millénaire. Ce processus, d’ordinaire réduit à une simple assemblée d’évêques, est précédé par une vaste consultation du Peuple de Dieu. Cette démarche inédite, aussi importante que le Concile Vatican II, est ouverte à tous. Comment dès lors intégrer les enfants – les premiers dans le Royaume, nous dit Jésus – qui restent les grands oubliés de cette dynamique dont les fidèles peinent encore à voir les tenants et aboutissants.

A votre écoute

Comment se réalise aujourd’hui ce « marcher ensemble » qui nous permet d’annoncer l’Evangile et quels pas de plus l’Esprit nous invite à poser pour grandir comme Eglise de l’écoute et de la proximité, bref comme lieu ouvert où chacun se sent chez lui et peut participer ? Telle est la question de fond posée dans le document préparatoire 1 qui accompagne la phase de consultation locale ouverte jusqu’en avril 2022.

Dans l’Esprit

« La spiritualité du marcher ensemble est appelée à devenir le principe éducatif de la formation humaine et chrétienne de la personne, la formation des familles et des communautés. » La dixième piste évoquée dans ce document propose de mieux se former au discernement. Il y a là une manière intéressante d’associer les enfants à la démarche.

Caroline Baertschi, formatrice
dans l’Eglise catholique de Ge-
nève et auteure du livre Les enfants, portiers du Royaume, explore, dans un autre contexte et sous forme d’acrostiche, des pistes pour inviter les plus jeunes à écouter l’Esprit. En voici un résumé et une invitation à en découvrir davantage dans les bons filons de prierenfamille.ch

 

E comme espace sécurisant pour cultiver sa vie intérieure ;

S comme silence à favoriser dans un monde bruyant ;

P comme processus et invitation à renoncer à vouloir mesurer ce que les enfants savent de Dieu ;

R comme relations dont les quatre fondamentales (à la nature, à soi, aux autres, à Dieu) sont à harmoniser ;

I comme imaginaire dont les enfants débordent, tout comme dans la Bible ;

T comme transcendance pour ne pas oublier qu’ils connaissent Dieu avant de savoir des choses sur lui.

 

1 A découvrir par exemple sur la plateforme mise en place par le Jura pastoral : www.jurapastoral.ch/jura-pastoral/Organisation/Diocese-de-Bale/Itineraire-synodal.html

 

Semaine de prière 2022

Cette année, c’est le Conseil des Eglises du Moyen Orient, basé à Beyrouth, au Liban, qui a organisé le groupe de rédaction du thème de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens 2022. Le thème retenu s’ancre dans la parole suivante : « Nous avons vu son astre à l’Orient et nous sommes venus lui rendre hommage. » (Mt 2, 2)
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Science et foi (fides et ratio): une réflexion

Heureux de rendre service, c’est avec enthousiasme que Nicolas Donzé a accepté l’invitation de l’équipe de rédaction à porter un regard qu’on sait inspiré sur le sujet. Merci Nicolas, nous te lisons dans ce texte continu , comme si tu t’adressais à chacun de nous.

PAR NICOLAS DONZÉ, BIOLOGISTE, LOC
PHOTO: HÔPITAL DU VALAIS

Saint Jean-Paul II disait que pour permettre le voyage dans le ciel de nos ignorances, nos âmes sont équipées de deux ailes : la science et la foi. Ainsi, dès notre naissance, nous prenons (ou espérons) prendre le contrôle de notre corps, le vaisseau de notre pèlerinage terrestre. Dès notre premier cri, notre premier son entendu, notre premier paysage vu, notre curiosité nous noie de questions qui trouvent des réponses parfois dans des actes de foi, parfois dans des chemins de raisons. Ainsi avançons-nous vers ce « Graal » que nous construisons avec nos réponses.

Pour bien comprendre les univers que sont ces deux mots, une sainte du XIe siècle, Hildegarde von Bingen, nous permet de voir leur complémentarité. Elle pensait que nous étions construits en trois dimensions : un corps, sorte de fantôme d’une éternité recherchée et qui porte en lui ce mystère qu’est la mort. Puis, habite en nous une âme qui agit comme le pilote de ce corps. Enfin, vit un esprit, qui ouvre à notre âme les portes de la contemplation divine. Elle imaginait d’ailleurs que la santé était l’harmonieuse communication de l’esprit, l’âme et le corps, et la maladie que pleure le corps trouvait son origine dans une relation houleuse entre ces trois éléments.

Dans cette conception, il y a un continuum entre la science et la foi qui permet de réfléchir sur une maladie en particulier que la médecine moderne traite avec difficulté : la dépression nerveuse. Les flèches de cette maladie nous clouent au sol, et comme un papillon épinglé, nous empêche de voler. Souvent, la réponse de la science se trouvent dans des médicaments qui retirent ces flèches. Mais, lorsque les épingles ont été retirées, existe-il un médicament pour nous redonner « l’envie de voler » ? Cette envie se cache-telle dans la force que l’esprit donne à notre âme ? Cette question nous fait quitter les chemins battus de la science… On quitte le « comment » traiter une maladie, ses mécanismes pathologiques, pour travailler le « pourquoi » suis-je malheureux, comprendre la cause. On peut donc supposer que la médecine moderne traite les symptômes de la maladie et la foi aide à comprendre l’origine des souffrances du corps.

D’ailleurs, la science se perd dans la foi que l’on a en la science. En effet, souvent j’entends dire, en ces temps de pandémie : « je ne crois pas à ce vaccin », ou l’inverse « j’y crois ». Ou encore, certains annoncent : « je ne me vaccine pas car Dieu me protège ». Est-ce la bonne approche ? La science se caractérise par des méthodes que notre cerveau tente de construire, par des doutes, des remises en question, des échecs et parfois de magnifiques succès qui permettent le développement de nouvelles thérapies. La foi est, elle, un chemin dans une nuit éclairée par une lumière que nos yeux aveuglés par nos peurs, nos colères, nos jalousies, nos égoïsmes ne voient plus. Et malgré elle ou peut-être grâce à elle, osons-nous quand même avancer dans cette nuit. Ainsi, parfois les maladies que la science ne résout pas toujours, nous obligent-t-elles à abandonner nos certitudes, à laver nos yeux et nous tourner vers cette flamme qui devient soleil. Et, la science nous conduit vers la foi, car elles sont toutes deux filles du même père.

Un des plus grands mystères que la science n’a pas encore compris se lit dans une question, la dernière question que posa Pilate à Jésus. On peut lire dans l’évangile de saint Jean, 18 : 36-38 : Pilate lui dit : « Alors, tu es roi ? » Jésus répondit : « C’est toi-même qui dis que je suis roi. Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. » Pilate lui dit : « Qu’est-ce que la vérité ? » Et à partir de ce moment, Jésus se tait. Il ne répond pas à cette question fondamentale. Probablement, parce qu’Il mesure que Pilate ne comprendrait pas qu’un chemin de foi, un chemin d’amour lui permettrait de compléter les réponses que la science seule ne peut résoudre.

La vie est ainsi très mystérieuse. Peut-être que Dieu inscrit en nous les contours d’un dessin de l’aventure terrestre que nous devons colorier. La foi nous permet de voir ces contours et la science aide au coloriage.

Retrouvez les vidéos de Nicolas Donzé, biologiste chef adjoint à l’Institut Central des Hôpitaux à Sion.
L’infatigable vulgarisateur des sujets aussi cruciaux que la consommation de toxiques et leur action sur la santé des ados en particulier apporte là où on l’invite un regard de scientifique précieux .
Site internet et page facebook de l’hôpital du Valais.

« Vous ne pouvez pas rester »

Voilà, c’est dit, cette phrase toute simple qui tombe entre les deux personnes, celle qui est derrière le bar et celle qui est devant. « Vous ne pouvez pas rester ici », elle est tellement incongrue cette phrase, qu’elle semble d’abord dite dans une langue étrangère. Puis, le voyageur comprend…
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Papes et sciences

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTO : DR

Le pape François est ingénieur chimiste de formation; Benoît XVI a fait un peu de service auxiliaire anti-aérien à la fin de la Seconde Guerre; Jean-Paul II avait entamé des études de philologie à l’Université de Cracovie; tous les autres pontifes des Temps modernes sont issus d’un Petit et Grand Séminaire avant d’entamer leur carrière ecclésiastique… Autant dire qu’un pape ayant eu une formation scientifique précédant son cheminement vocationnel, il n’en est guère !

Laudato si

On l’a déjà oubliée ? L’encyclique de François est bien la première sur un thème, l’écologie, qui incorpore les connaissances scientifiques tout autant que la théologie de l’environnement… Et nous sommes en 2015. Il y écrit : « La science et la religion, qui proposent des approches différentes de la réalité, peuvent entrer dans un dialogue intense et fécond pour toutes deux. » (n. 62) Un pape qui s’appuie sur la science pour décrire la réalité du monde ? Les détracteurs de Galilée et Copernic se sont retournés dans leur tombe… Et François de renchérir : « Une encyclique de ce genre doit se fonder seulement sur les certitudes, sur les choses sûres. Parce que si le pape dit que le centre de l’univers est la terre et non le soleil, il se trompe… » Galilée aurait souri de là où il est…

Une Académie depuis 1847 !

Une Académie regroupant des scientifiques du monde entier pour travailler de manière interdisciplinaire, voilà une idée que Pie IX concrétise en 1847 en ressuscitant l’ancienne Académie des Lynx (sic) qui datait de 1603 ! La perte des Etats pontificaux voit cette Académie se scinder en deux (1859). Naît alors l’Académie pontificale des sciences (1936).

Clin d’œil de l’histoire : l’antique Académie des Lynx – matrice de celle Pontificale donc ! – avait été dirigée dès 1611 par un certain… Galilée ! CQFD ?

Comment concilier foi et science ?

Voilà le thème que nous abordons aujourd’hui.
Depuis l’apparition de l’homme sur notre terre la question essentielle qui se pose à l’homme est celle-ci:
«Pourquoi existons-nous et quelle est notre finalité?»
La Science donne une réponse rationnelle sur la réalité de l’Univers, alors que la Foi est une grâce reçue qui nous fait comprendre le plan divin de la Création et la finalité de notre vie.

PAR LE PÈRE FRANCIS BASANI | PHOTOS : DR, PXHERE, PIXABAY

Beaucoup de voix s’élèvent aujourd’hui comme dans le passé et prétendent que la science et la foi chrétienne sont opposées l’une à l’autre.

Certains athées affirment que la science a rendu la foi obsolète, et l’a mise au rang d’une superstition quelconque.

Beaucoup dans le grand public pensent que l’Eglise est anti-science. Et à l’intérieur de l’Eglise, la science est souvent présentée comme si elle défiait certaines croyances chrétiennes importantes. Pourtant, aucune de ces voix ne nous présente une relation positive et constructive entre la science et le Christianisme. Nous présentons ici plusieurs façons d’envisager les relations entre la science et le christianisme.

« Aujourd’hui, par la science et la technique, l’homme a tendu sa maîtrise sur presque toute la nature et ne cesse de l’étendre. L’Eglise, gardienne du dépôt de la parole divine désire joindre la lumière de la révélation à l’expérience de tous pour éclairer le chemin ou l’humanité vient de s’engager ». Concile Vatican II, Gaudium et spes 33.

La science moderne et la foi chrétienne ne sont absolument pas antinomiques mais au contraire parfaitement harmonieuses dans leur complémentarité. Les sciences physiques et humaines peuvent se développer grâce à l’exercice de la raison et répondent au « comment » de la réalité. En effet, l’homme a en lui les capacités de comprendre les lois du monde.

La foi intègre bien sûr la rationalité mais pose la question de la croyance en un Dieu personnel qui répond au « pourquoi » du questionnement de l’homme sur son existence et sa finalité dans un univers qui a été créé pour lui.

La science reste muette et ne peut donner aucune explication sur la question philosophique première et fondamentale : « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? »

Par la suite Darwin, au sujet de l’apparition de la vie, développa sa théorie sur l’évolution et la sélection naturelle.

Darwin décrit l’arrivée et l’évolution de la vie sur terre. On sait aujourd’hui que cela est possible grâce à l’ADN qui contient toutes les informations génétiques permettant le développement, le fonctionnement et la reproduction des êtres vivants.

Foi et science peuvent d’abord se soutenir, chacune aidant l’autre à donner le meilleur. Surtout, l’une et l’autre sont appelées ensemble à servir l’homme. Chacune à sa manière, elles aident l’homme à répondre à la grande question de son existence, celle du sens de la vie.

Marcher sur ses deux jambes, c’est mieux pour avancer !
La méthode scientifique s’impose à tous, croyants et non-croyants.

«La science et la théologie ont des choses à se dire, car elles sont toutes les deux concernées par la recherche de la vérité.»

John Polkinghorne

Surtout, les chrétiens sont invités à s’émerveiller devant les magnifiques découvertes de la science. Ils sont appelés à reconnaître que les œuvres de la vérité sont faites pour aimer et à réconcilier la vérité avec l’amour, des hommes et de Dieu. Il revient aux chrétiens de faire remonter l’effort de la science vers Dieu.

Foi et science sont parfois posées comme rivales sur le plan de la raison. Pourtant, la raison est indispensable à la compréhension de la foi. Toute conversion requiert une démarche d’intelligence. Relire fréquemment les décisions que nous avons prises, les choix que nous avons posés, fait appel à nos capacités d’entendement. Comme le dit Albert Einstein : « Un homme qui a cessé de s’émerveiller est comme mort. » La foi et la science nécessitent raison et étonnement.

Pour les chrétiens, Jésus est cette Parole vivante, qui vient changer la vie et donner un sens nouveau à l’existence. Ce qui met la foi en mouvement, ce n’est pas d’abord la raison, mais l’amour de Dieu.

Ainsi, « la foi qui cherche à comprendre » signifie quelque chose comme « un amour actif de Dieu qui cherche une connaissance plus profonde de Dieu ».

Questionnaire

« Bâtissons ensemble notre communauté de demain »

PAR SERGE KANINDA
PHOTOS : SECRÉTARIAT UP, DOMINIQUE RABOUD, XAVIER BRANCATO

L’historique

Le point de départ du projet « Bâtissons ensemble notre communauté de demain » fut le résultat du constat fait par l’Equipe pastorale, lors de son bilan de l’année pastorale 2018-2019, de certaines insatisfactions.

La première insatisfaction était celle de la difficulté à mettre en place les orientations pastorales promulguées par l’Evêque du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg à la Pentecôte 2017. Aussi bien les groupements que les paroissiens de l’Unité pastorale n’arrivaient pas à entrer dans la démarche proposée par l’Equipe pastorale.

La deuxième insatisfaction a été la prise de conscience que la communauté dans son ensemble ne se retrouvait pas toujours dans les propositions faites, soit par le Conseil de l’Unité pastorale, soit par l’Equipe pastorale. Cette deuxième insatisfaction était source de frustration et de découragement pour toutes les personnes engagées et investies dans la mise en place de ces propositions.

Après réflexion, l’Equipe pastorale et le Conseil de l’Unité pastorale ont souhaité faire, de ces insatisfactions, de « saintes insatisfactions », de celles qui stimulent à mieux faire, à rechercher le meilleur pour son Eglise. Au lieu donc de céder à la sinistrose, de gémir sur soi-même, de se démoraliser ou encore de critiquer et d’accuser les autres, le choix a été fait de se mettre à l’écoute de ces saintes insatisfactions, ces saints désirs, qui nous parlent de la volonté de Dieu qui nous a créés à son image et à sa ressemblance.

Une espérance, une vision avaient alors germé au sein du CUP : « Celles d’une communauté vivante dans laquelle chacun se sentirait partie prenante de ce qui se fait ou se décide. » Une telle communauté exige qu’on la bâtisse ensemble, que chacun y apporte sa pierre. Et, pour la construire ensemble, il était très vite apparu que la meilleure façon d’y arriver était de se retrouver une fois tous ensemble, autour d’une même table pour réfléchir, concevoir, décider et répartir les rôles. D’où la décision de convoquer tous les paroissiens de notre Unité pastorale à une grande Assemblée pastorale.

La démarche

Le CUP a donc créé en son sein un groupe de travail ad hoc. Celui-ci, composé de huit personnes, a eu pour mandat de mener une réflexion sur la façon la plus optimale d’organiser une Assemblée de tous les paroissiens de notre Unité pastorale.

Assez rapidement, le groupe de travail est arrivé à la conclusion que la meilleure façon de procéder, dans un premier temps, était d’aller à la rencontre des paroissiens, de se mettre à l’écoute de leurs besoins et de leurs attentes.

Le groupe a eu l’intelligence de se faire accompagner par quelqu’un de l’extérieur de l’Unité pastorale Notre-Dame de la Brillaz. Grâce à cette collaboration et à l’inspiration de l’Esprit saint, le groupe de travail a élaboré un questionnaire à l’attention de toutes les personnes vivant dans notre Unité pastorale.

Le questionnaire portait comme titre : « Bâtissons ensemble notre communauté de demain ! Votre avis nous intéresse. »
Il soumettait cinq questions auxquelles
les personnes étaient invitées à répondre :

– Pour vous, à quoi sert l’Eglise ? Quelle est sa mission ?

– Avez-vous vécu un événement positif en lien avec l’Eglise ? Si oui, lequel et pourquoi ?

– Est-ce que vous attendez personnellement quelque chose de l’Eglise ? Si oui lequel ? Si non, pourquoi ?

– Vous sentez-vous personnellement membre à part entière de notre (nos) communauté(s) paroissiale(s) ? Si non, qu’est-ce qui vous empêche de rejoindre cette communauté ?

– Et pour vous, qui est Jésus ?

La démarche devait être celle d’aller vers les gens, à différentes occasions, de discuter avec eux sur la base du questionnaire, de récolter les réponses qui seraient ensuite analysées puis présentées lors de l’Assemblée pastorale afin d’élaborer, tous ensemble, des pistes concrètes pour notre avenir.

Pour atteindre le plus de monde possible, il a également été proposé de mettre le questionnaire en ligne sur le site de l’Unité pastorale et de le déposer dans toutes les églises.

Commencée en juillet 2019, cette dé­marche devait aboutir à la convocation de l’Assemblée pastorale à l’automne 2019 ou au plus tard au début 2020. Mais c’était sans compter sur l’arrivée de la pandémie de COVID-19, qui a malheureusement perturbé tous les plans et retardé les échéances. Initialement prévue à la fin mai 2020, la remise définitive des questionnaires a été repoussée à la fin septembre 2020 afin de pouvoir obtenir un maximum de questionnaires complétés, la récolte ayant été rendue impossible lors du semi-confinement.

Le résultat / Le rapport

Sur l’ensemble de paroissiens de l’Unité pastorale, cinquante-et-une personnes (seulement) ont répondu aux questionnaires (par des entretiens avec les enquêteurs, par courrier postal ou par courriel).

Un groupe de travail de sept personnes s’est alors occupé d’analyser ces réponses. Nous avons aussi demandé à un membre de notre communauté paroissiale, professeur honoraire à l’Université de Fribourg, de proposer une interprétation du questionnaire. Pour terminer, le groupe de travail du Conseil de l’Unité pastorale s’était adressé à l’abbé François-Xavier Amherdt, professeur de théologie pastorale à la même Université, lui demandant de porter un regard sur toute cette démarche et sur la synthèse des questionnaires qui étaient rentrés.

Le résultat de ce travail se trouve consigné dans un document final que le groupe de travail a remis au Conseil de l’Unité pastorale au printemps 2021 (il peut être consulté et téléchargé sur le site de l’Unité pastorale (www.upndlabrillaz.ch).

Une question s’est alors posée, vu le peu de réponses en retour, de la part des paroissiens (pour rappel cinquante-et-une seulement) : cela valait-il la peine d’aller plus loin ? C’est-à-dire, fallait-il ou non convoquer tous les paroissiens de l’Unité pastorale à une Assemblée pastorale ? Après plusieurs discussions, le Conseil de l’Unité pastorale, durant l’assemblée du 9 juin 2021, a pris la décision, à l’unanimité, d’aller jusqu’au bout de la démarche en convoquant l’Assemblée comme initialement prévu. Cela semblait un devoir par respect pour toutes les personnes qui avaient répondu au questionnaire.

Jésus dit : « Viens, suis-moi. » Pour aller où ?

par Lia Lopez-Polo

Le pape François nous encourage, dans la démarche synodale ouverte le 10 octobre dernier à Rome, à « rêver notre Eglise », à faire fleurir l’espérance. « Rêver notre Eglise », imaginer comment elle pourrait, ou devrait être, c’est ce que nous faisons tous : « Si on faisait ceci… : Il faudra faire cela… »

Pour rêver cette Eglise, dont nous faisons partie par notre baptême, et pour lui faire prendre la forme que nous souhaitons, nous avons besoin de nous parler, de nous dire nos rêves.

Se poser la question « où allons-nous en Eglise, avec l’Eglise » est pertinent et mérite une vraie réflexion. Car en suivant Jésus, nous faisons route ensemble et nous construisons notre communauté. Que désirons-nous pour notre commu­nauté, pour notre Eglise ?

Afin de rêver ensemble en essayant de réaliser nos rêves, nous sommes toutes et tous invités le 2 avril 2022 pour une matinée de partage et de réflexion.

Une personne, extérieure à l’unité pastorale et expérimentée dans le domaine de la modération, viendra nous guider dans nos discussions et nos réflexions.

De plus amples informations vous parviendront dans le prochain numéro de L’Essentiel, et, en temps voulu, également par les feuilles dominicales, les annonces lors des célébrations et sur le site internet de l’Unité pastorale.

Tout est lié

 

PAR CHANTAL SALAMIN | PHOTOS : DR

Toutestlie.catholique.fr est un magazine web édité par la direction de la communication de la Conférence des évêques de France, consacré à l’écologie intégrale. Pourquoi? Pour nous inviter à porter un regard joyeux sur le monde, un regard d’espérance… et nous inviter à agir là où nous sommes avec ce que nous sommes.

Tisser des liens

Regroupés en quatre verbes – constater, enraciner, comprendre et agir –, vous pourrez y découvrir des questionnements, des débats, des initiatives, des actions engagées durablement, des expérimentations reprenant les grands axes de Laudato si’, englobés par une pressante invitation à se convertir. Peu importe que cela jaillisse de l’intérieur ou de l’extérieur de l’Eglise, l’important, c’est d’agir.

On constate bien sûr que l’Eglise et les mouvements religieux sont impliqués, mais aussi le sport, l’éducation, les soins et même la prison!

L’enracinement se fait dans chaque personne, chaque équipe sportive ou professionnelle, dans le monde… où l’important est de partout trouver un équilibre, une complémentarité, être raisonnable pour respecter tout ce qui nous est non pas donné, mais prêté : notre corps, la nature, la vie…

Des scouts à l’enseignement supérieur, en passant par le cinéma, le sport et l’Eglise, tout le monde s’y met pour favoriser la compréhension et la prise de conscience qui invite à l’action.

 

 

L’homme et Dieu de relations en relations

L’homme que nous sommes et que nous rencontrons partout dans notre quotidien, qui est-il ? Il peut paraître étrange que nous devions nous poser cette question, comme si ce qui nous est le proche et le plus intime était aussi ce qui nous est étranger et qu’une des tâches de la vie humaine était de répondre à cette question, de résoudre cette énigme que nous sommes à nous-mêmes.

PAR L’ABBÉ VINCENT LATHION
PHOTOS : DR, L’ABBÉ VINCENT LATHION

L’homme, c’est d’abord un « animal politique », pour reprendre l’expression d’Aristote, – un être social, dirait-on aujourd’hui. A travers cette observation, Aristote met en valeur, sans aucun doute, un trait important et même essentiel de la nature humaine : aucun individu ne peut atteindre sa perfection seul, sans côtoyer ses pairs : nul ne s’éduque ou s’instruit soi-même. Ou, pour le dire de manière positive : il est vital pour l’homme d’interagir avec d’autres personnes pour développer pleinement son intelligence, son amour, et tant d’autres aptitudes sociales et personnelles nécessaires à la vie en société. Prenons d’ailleurs les quelques cas connus d’enfants sauvages, qui illustrent bien, a contrario, cette réalité : par manque de communications et d’échanges sociaux, leurs réflexions et leurs émotions sont restées à l’état brut et complètement en friche. Songeons encore à la terrible et scandaleuse expérience qu’aurait tentée, selon la rumeur, Frédéric II de Hohenstaufen. Souhaitant découvrir la langue originelle de l’humanité, il aurait fait grandir des nouveau-nés dans un isolement relationnel total pour en arriver à constater finalement que, loin de s’exprimer dans la langue d’Adam, ils étaient restés muets, s’ils n’avaient tout simplement pas péri. Ces cas corroborent ainsi les analyses du philosophe grec et manifestent de manière frappante combien les contacts humains sont irremplaçables dans le développement d’un enfant, combien aussi l’apprentissage de la parole est intrinsèquement lié au plein épanouissement de la vie humaine.

Tirant profit des réflexions d’Aristote et les complétant, l’Eglise distingue communément deux types de sociétés : les sociétés parfaites et les sociétés imparfaites. Sont parfaites les sociétés qui disposent de toutes les ressources nécessaires pour guider et conduire leurs membres jusqu’à leur perfection ; sont imparfaites les sociétés qui ne disposent pas en leur sein d’un tel potentiel. Dans la société civile, par exemple, la famille est une société imparfaite, car le foyer familial ne suffit pas pour former en plénitude ses membres (leur culture, leur instruction, leur formation professionnelles, entre autres, passent par l’entremise de la collectivité). En revanche, une nation constitue déjà une société plus parfaite, car elle est composée non seulement de ses cellules familiales, mais encore de multiples institutions (écoles, conservatoires, musées, théâtres) qui assurent le plein accomplissement de ses membres, en particulier son développement culturel et scientifique. Ainsi, d’une manière purement naturelle, l’expérience commune de l’humanité nous présente déjà l’homme comme un être de relations : relations qui s’exercent par des contacts, spécialement par la parole, et relations qui sont appelées à s’étendre au-delà du premier cercle restreint des proches.

L’homme, serait-ce donc cela, un vivant fait pour la société des hommes, fait exclusivement pour la société des hommes ? Non, évidemment, comme le proclame à l’envi le témoignage unanime de toutes les cultures, depuis celles des tribus aborigènes d’Australie jusqu’à celles des sociétés raffinées du Moyen-Orient ancien. Ces contacts, ces relations qui font l’homme être homme doivent aussi être d’un tout autre ordre. L’une d’elles, en effet, à l’approche de Noël, va retenir tout spécialement notre attention : la relation de l’homme à Dieu. De fait, cette relation est présente dans toutes les sociétés à travers le phénomène religieux. Pas de société sans pratique religieuse, fût-elle minoritaire, comme sous nos latitudes. Chaque individu se positionne donc dans le champ des croyances, soit pour les accueillir, soit pour les rejeter. Bon gré mal gré, l’homme ne saurait échapper à la question de sa relation à Dieu.

Cet immense fait du phénomène religieux, comment ne pas le mettre en rapport avec ce que nous révèle la Bible ? Le Nouveau Testament nous parle de la naissance d’un enfant, dont saint Jean dira qu’il est la Parole de Dieu faite chair : le Fils de Dieu est venu parmi nous, pour nous parler de son Père. Il y a donc, selon les paroles de Jésus, une multiplicité au sein même de Dieu, et donc des relations ! Le Père engendre le Fils, lui-même tourné vers le Père, et tous deux s’aiment par l’Esprit Saint. Leur union est si intime qu’ils ne forment qu’un seul Dieu et possèdent la même intelligence et la même volonté. Ainsi, à travers cette relation, se dévoile encore un peu mieux le mystère du Très-Haut et l’image qu’Il a, nous révèle la Genèse, imprimée dans l’homme : « Faisons l’homme à notre image, comme notre ressemblance. » (Gn 1, 26) L’homme, en tant que personne, est donc image de Dieu, et il l’est tout particulièrement lorsqu’il se fait relation, l’exerce en connaissant et en aimant son prochain.

Cette lumière nouvelle que nous apporte déjà la nuit de Noël nous fait donc comprendre que la relation doit jouer un rôle éminent dans notre vie d’homme. Selon ce que nous révèle Jésus, elle n’est pas un simple à-côté : pour être à son image, l’homme doit se mettre en relation avec son Seigneur et avec son prochain. Alors il pourra se laisser pénétrer de l’amour et de la sagesse de Dieu, qui guériront et perfectionneront ses relations avec ses frères.

Telle est la merveille de l’homme : être de relations, il est à l’image de son créateur par sa capacité de connaître et d’aimer ; et ces capacités, une fois touchées par la grâce, lui permettront de se conformer au Christ. Il deviendra alors pour lui-même et pour le monde entier comme une porte ouverte sur le ciel, une source intarissable de bénédiction dans sa relation à Dieu et à son prochain !

Un parcours floral pour l’Avent

TEXTE ET DESSINS PAR BRUNO SARTORETTI

Chaque année, les fleuristes du secteur des Deux-Rives se mettent ensemble pour réfléchir à une mise en œuvre commune pour toutes les paroisses durant le temps de l’Avent et celui du Carême. Ces temps qui nous mènent vers la Vie.

Cette année, après avoir lu les textes bibliques, nous avons retenu l’idée que Dieu nous offre une création nouvelle en venant lui-même s’incarner dans l’humanité.

Le premier dimanche, le Christ nous montre que le monde est appelé à subir des catastrophes climatiques, sismiques, océaniques,… Mais au milieu de tout cela, l’homme est invité à rester fidèle à la Parole, à son Dieu ; et de son côté, Dieu nous donne un germe dans la maison de David. Au milieu du chaos, de la destruction, une petite pousse verte nous donne l’espérance.

Le deuxième dimanche, Jean-Baptiste prophétise, c’est-à-dire qu’il proclame la Parole de Dieu. Et cette parole nous met en route, elle propose de devenir témoin de Dieu en aplanissant les chemins de nos paroles, de nos sms, de nos réseaux sociaux. Nous pouvons aussi abaisser les montagnes de nos indifférences, combler les ravins de nos relations. Préparer le chemin, accueillir la Parole, c’est se convertir à la présence de Dieu.

Le troisième dimanche, le prophète Jean répond aux questions du peuple. Que devons-nous faire ? Et la réponse du Baptiste, écho de la Parole de Dieu, invite à être plutôt qu’à faire. Partage, humilité, patience, non-violence, voilà comment être afin que la Parole soit louange et joie, allégresse et bonheur. Etre révèle le bon grain qui séparé de la paille peut porter les fruits.

Le quatrième dimanche est celui de l’intériorité, celui de l’enfant qui tressaille, celui de l’enfant qui sauve. La terre s’ouvre afin de mettre au monde le Salut, la Paix, le fils de l’Homme. C’est le temps des entrailles, de l’intimité, de la présence. C’est l’Alliance qui se renouvelle, le monde nouveau est en gestation, près à naître. La Parole est gravée dans mon cœur, dans mon corps afin de me faire vivre le Salut.

C’est Noël ! Le monde devient berceau de Dieu. Couché sur la paille, le nouveau germe de David inaugure la présence de Dieu dans les entrailles de l’humanité afin d’y mettre la joie, l’amour et la vérité, chemins d’espérance et de salut. Joyeux Noël !

Joyeux nouveau Monde !

Vers une pluralité des mondes

Elle s’appelle 51 Pegasi b et flotte à quelque 51 années-lumière de la Terre. Cette exoplanète tourne autour d’un autre soleil que le nôtre. Depuis cette découverte, la science astronomique dissimule à peine le rêve de repérer un jour une vie autre que la nôtre. Entretien avec l’un des «découvreurs» de cette exoplanète.

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER

Pouvez-vous expliquer ce qu’on définit par pluralité des mondes ?

Cette notion est née dans le monde grec, chez les philosophes. On se posait déjà la question s’il existait un seul monde dans notre univers ou plusieurs. Elle s’est développée au même moment que l’hypothèse atomiste. En d’autres termes, elle définissait que le plus petit morceau qui garde la nature de la matière s’appelle l’atome. La conséquence directe de cette hypothèse les a amenés à penser que si le monde a été créé à partir d’atomes, alors pourquoi la nature n’en a créé qu’un seul ? Epicure introduit très clairement cette notion dans une longue lettre. Il dit qu’« il doit exister une infinité de mondes dans l’univers » et que « certains doivent avoir des espèces vivantes comme on les connaît, d’autres ne les auront pas ». C’est incroyable, car il faut se rappeler que c’était il y a plus de 2000 ans. Evidemment, la notion de monde n’est pas celle d’une exoplanète.

Quel impact a eu votre découverte en regard de cette question ?

En termes modernes, ma découverte démontre qu’il existe des exoplanètes : des planètes qui tournent autour d’autres étoiles dans la galaxie. Notre Voie Lactée compte deux cents milliards d’étoiles comme le soleil et pour leur immense majorité elles sont entourées de systèmes planétaires. La question est évidemment : combien de ces planètes sont susceptible d’avoir permis la vie ? Ce qui se cache derrière cette interrogation n’est autre que la place de l’homme dans l’univers et celle de la vie.

Le défi plus ambitieux reste bien de trouver de la vie en d’autres endroits de l’univers.

Oui, bien entendu. On analyse les atmosphères planétaires afin de chercher ce que l’on appelle des biomarqueurs. Ce sont des anomalies chimiques qui nous disent que la vie se développe. Cela ouvre sur un questionnement encore plus vaste de l’ordre du « pourquoi sommes-nous là ».

Que pensez-vous de la notion d’ajustement fin de l’univers (fine tuning), souvent mise à contribution par les défenseurs de la thèse spiritualiste du dessein intelligent ?

Imaginons que les choses aient été différentes et que nous ne soyons pas là. On ne se poserait même pas la question. Le fait que nous soyons là et que nous bénéficiions du fait que cela a fonctionné ne nous permet pas de faire des statistiques. De là à dire que cela a été voulu par une puissance supérieure… Nous n’avons aucun élément pour le dire. Il nous faut donc garder une certaine modestie. (En cosmologie, cette notion se trouve à la base du principe anthropique fort, postulant qu’une variation, même infime, de certaines constantes fondamentales, n’aurait pas permis à la vie d’apparaître dans l’univers, ndlr.)

Cela pousse à l’humilité et à l’acceptation que la science ne répond pas à toutes les questions…

A coup sûr ! La science ne répond en effet pas à toutes les questions. Il y a aussi des domaines en dehors de ceux de la science. Imaginez que nous ayons eu cette discussion il y a cinq siècles, basée sur les connaissances que nous avions à ce moment-là. Croire qu’on va répondre à tout me gêne beaucoup. D’ailleurs, il est même heureux que nous ne sachions pas tout, cela entretient la curiosité.

Biographie express

Michel Mayor, né le 12 janvier 1942 est astrophysicien. Il découvre, avec Didier Queloz, la première planète extrasolaire autour d’une étoile, 51 Pegasi b, en 1995. Il obtient avec Didier Queloz le Prix Nobel de physique en 2019 pour cette découverte.

Plusieurs mondes : une hérésie ?

« Contrairement à ce que beaucoup pensent, la chrétienté n’a jamais considéré ce phénomène comme une hérésie », affirme Michel Mayor. Au XIIIe siècle, l’archevêque de Paris, Etienne Tempier, demande l’autorisation au pape Jean XXI qu’il soit enseigné à la Sorbonne l’hypothèse de la pluralité des mondes. « Même au plus haut niveau de l’Eglise, c’était une question qui pouvait être discutée. On peut même dire que l’inverse était blasphématoire, car affirmer que Dieu n’aurait fait qu’un seul monde, c’était postuler son incapacité à en créer d’autres. » On peut aussi citer Albert le Grand, qui affirme que : « La plus belle, la plus exaltante question consiste en l’examen de la possibilité d’autres mondes dans l’univers. »

Pèlerinage d’été «Lourdes autrement»

Juillet 2021

TEXTE ET PHOTOS PAR PHILIPPE VALAX

En raison du Covid, le pèlerinage d’été à Lourdes 2021 n’a pas pu avoir lieu. Mais la commission pastorale a décidé de vivre ce pèlerinage annuel tout en restant en Suisse romande. A Lourdes, lors des pèlerinages, la priorité est donnée aux personnes malades. Le groupe des ados et des jeunes a l’habitude de les rencontrer pour vivre des temps d’animation et les aider dans leurs déplacements.

Nous avons voulu vivre ce même élan ici en Suisse.

Durant cette semaine, nous avons eu la joie de rencontrer des membres de la communauté de l’Arche à Fribourg. Tous les participants sont unanimes (personnes accueillies, assistants, ados, jeunes et accompagnants) pour dire que cette journée a été mémorable.

Au foyer de la Grotte

Arrivés au foyer de la Grotte, nous avons été accueillis dans la communauté par de jolis sourires et plein de super gâteaux. Les assistants nous ont montré un montage vidéo sur l’origine des foyers de l’Arche à Fribourg. Après un échange entre ados /jeunes et personnes accueillies nous avons eu le privilège de visiter la maison. Nous avons été très touchés par la joie que les personnes accueillies avaient de nous dévoiler leur lieu de vie. Chaque porte de chambre est personnalisée : cartes postales, photos de famille, photos de chanteurs, décorations…

Après notre pique-nique dans le jardin du foyer de la Grotte, nous nous sommes tous rendus la chapelle de Notre-Dame des Marches à Broc.

A la rencontre d’un groupe de scouts

Une fois la célébration terminée, nous avons été à la rencontre d’un groupe de scouts installé au bord de la Sarine près de Grandvillard. Pour atteindre leur campement, nous avons dû traverser un champ, franchir un cours d’eau sur deux troncs d’arbre mis en travers et encore marcher en frayant notre passage dans la forêt. Heureusement les scouts ont été de bons guides. Arrivés, ils nous ont présenté leur habitat : dortoirs sur pilotis, salle à manger en rondins, cuisine surélevée en pierre. Benoît (personne accueillie) s’est même exercé à faire un trou avec une tarière sous l’œil expérimenté d’un scout. Quelle joie quand il a réussi à passer au travers du rondin ! Pour le repas, des grillades étaient au menu ainsi que de la bonne polenta cuite dans la marmite au feu de bois, excellent !

Marche aux flambeaux à Grandvillard

Notre journée continue à l’église de Grandvillard. Nous vivons une procession mariale aux flambeaux en marchant d’un pas lent et méditatif jusqu’à la grotte (reproduction de la grotte de Lourdes). En méditant les mystères joyeux et en chantant nous sommes arrivés devant la grotte. Nous sommes saisis par l’atmosphère qui s’en dégage. Puis au revoir et retour à Fribourg.

Après ces moments intenses, j’aimerais remercier les Scouts et toute la communauté de l’Arche de Fribourg pour leur accueil chaleureux et pour nous avoir donné un peu de leur joie de vivre.

« L’Arche Fribourg est membre de la fédération internationale de L’Arche fondée par Jean Vanier. Elle regroupe trois foyers (la Grotte, Béthanie et Grains de Sel) situés au centre de Fribourg. Une trentaine de personnes, dont la moitié ont une déficience intellectuelle, y partagent une vie de type familial, simple et convivial. Les « personnes accueillies », sont le cœur et la raison d’être de la communauté. Elles y trouvent un lieu de vie où elles peuvent se sentir pleinement reconnues et développer un sentiment d’appartenance et de sécurité.
La vie des trois foyers est rythmée par l’activité professionnelle et les loisirs personnels de chacun, ainsi que par les repas pris en commun et les moments de convivialité. Une fois par semaine, une rencontre entre tous les habitants permet d’organiser la vie du foyer, de partager les nouvelles et de veiller à l’accompagnement des personnes accueillies.

Témoignage d’une jeune animatrice après la rencontre avec la communauté
Adeline Meuwly

La découverte et la rencontre avec les personnes de la communauté de l’Arche m’a fait prendre conscience que je pouvais accueillir ma différence comme un don.
J’ai remarqué, dans mon quotidien que les personnes différentes étaient parfois trop vite jugées, soit par leur apparence ou soit par leur façon d’être.
Je me suis sentie depuis l’enfance toujours un peu différente. Les enfants de mon âge me l’ont bien fait sentir. J’avais l’impression de ne pas être une fille « normale ». Pourquoi ce rejet ? Maintenant je comprends un peu mieux. J’étais simplement différente, avec des intérêts autres que la plupart de mes camarades. Aujourd’hui j’ai 18 ans. Je suis une mécanicienne sur voiture, je joue de la flûte, du piano, je chante, j’aime prier et me confier à la Vierge Marie.
Pour moi cette différence est devenue une force, alors osons la différence, elle est une richesse !
Merci pour cette belle journée vécue avec vous.
Adeline

3 questions à… Jésus !

Pourquoi pas ? Le mois de décembre est celui qui pointe vers la célébration de sa naissance – bien qu’Il ne soit pas né un 25 décembre ! Comment voit-il cette période ?

PROPOS RECUEILLIS PAR THIERRY SCHELLING | PHOTO : DR

Cher Jésus, tu vas voir une fois encore les temples et les églises se remplirent de gens qui viendront écouter des concerts, des veillées, des Carols, des messes et des cultes bien préparés, pour familles ou avec chœur… qu’en penses-tu ?

Cela me réchauffe le cœur de voir que c’est par la beauté que l’être humain se laisse émouvoir et mouvoir… Pour ma part, c’était la beauté du lys dans les prés qui m’avait le plus ému. Et mu, car j’ai parcouru des kilomètres dans mon propre pays, jusqu’à ses frontières décriées par les bien-pensants et j’y ai toujours trouvé la beauté de la nature, simple et sobre, à l’image de Dieu…

Comment vis-tu le fait que toi et nous savons bien que tu n’es pas né un 25 décembre ?

Eh bien moi non plus, comme des milliers de personnes aujourd’hui dans le monde, spécialement dans des pays où l’administration est déficiente, je ne sais pas exactement ma date de naissance. Mes parents me disaient que c’est à 12 ans, lors de ma Bar Mistvah, que je suis né véritablement : à la communauté juive, à notre village, aux yeux de Yahvé. Pour ma part, il me semble être né des centaines de fois : quand, au matin, contemplant le soleil se lever de derrière les montagnes – j’aimais bien aller seul, tôt, dans la solitude des collines –, le premier rayon me caressait le visage comme un « Shalom » de Dieu mon Père ; quand, le jour où mon cousin Jean-Baptiste m’immergea dans les eaux du Jourdain ; quand mes disciples revenaient, fatigués et tout heureux d’avoir reçu l’annonce que le Royaume était tout proche et changeaient le cœur des écoutants ainsi que le leur…

Que souhaiterais-tu dire à la communauté de Saint-Joseph ?

Chaque matin est un Noël car je ne dors pas mais veille à tes côtés, ô paroisien.ne ! Chaque jour est un Noël car donner est facile et apprendre à recevoir encore mieux. Chaque soir est un Noël car la nuit n’est point ténèbre, mais appelle à la confiance et à l’espérance car demain me porte vers un nouveau jour… de Noël ! Et puis, fais simple cette année, tu veux bien ?

Ces sourds qui savent écouter

Marlène Pochon vit à Chamoson. Elle est maman et grand-maman. Elle a travaillé plus de 20 ans comme infirmière. Il y a 16 ans, elle a ressenti le besoin de changer d’orientation professionnelle. Marlène donc a choisi de se mettre au service des personnes sourdes et malentendantes. Elle travaille comme codeuse interprète en LPC, c’est-à-dire langage parlé complété …
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Mosaïque d’Alexandre Blanchet

Eglise Saint-Joseph, Genève

PAR AMANDINE BEFFA | PHOTO : JEAN-CLAUDE GADMER

L’œuvre que je vous présente ce mois-ci est toute particulière pour moi : Saint-Joseph est l’église de mon enfance. J’ai grandi, dimanche après dimanche, en regardant Jésus marchant sur un établi qui ressemblait beaucoup à celui qui se trouvait dans l’atelier de mon papa encadreur. Cette mosaïque nous parle précisément de cela : d’une histoire d’enfance, d’une photo de famille, de quelques instantanés de la vie d’un enfant et de ceux qui ont pris soin de lui.

Chaque année, pendant la période de l’Avent, nous écoutons les mêmes textes. Avec le temps, nous oublions peut-être de nous laisser émerveiller par l’extraordinaire message de l’ange : « Voici que la Vierge concevra et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit: ‘‘Dieu-avec-nous’’. » (Mt 1, 23)

L’œuvre d’Alexandre Blanchet nous invite à nous arrêter sur ce qu’est l’Incarnation. Le Dieu qui a fait le ciel et la terre, celui qui a fait sortir Israël du pays d’Egypte, qui a fait toutes ces grandes choses… nous rejoint sur terre. Il aurait pu venir directement en tant qu’adulte. Il choisit cependant de le faire, non comme Mary Poppins qui apparaît portée par le vent pour aider les familles qui en ont besoin, mais comme un bébé. Et même comme un embryon qui grandit dans le ventre de sa mère. Notre Dieu se remet, fragile parmi les fragiles, entre les mains de ses créatures. Il choisit de tout recevoir de deux êtres humains.

Ici, Jésus apprend à marcher, tenu par les mains de Joseph; la Sainte Famille est rassemblée autour de l’établi où Joseph travaillait. On rétorquera peut-être que ces scènes ne sont pas bibliques. C’est vrai, elles ne font pas partie de celles qu’il a semblé essentiel de transmettre par les Evangiles. Toutefois, elles nous aident à (re)découvrir des aspects auxquels nous ne pensons peut-être pas tous les jours. Cet enfant qui marche sur l’établi, c’est notre Dieu…

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