La chrismation

PAR DENIS FORNERONE
PHOTOS : PASCAL VOIDE

Le soleil commençait à peine sa course dans le ciel que nous nous sommes retrouvés pour une dernière répétition en ce matin du 30 avril. La journée s’annonçait belle avec ce petit quelque chose de frais qui annonce un renouveau, celui du printemps de l’Esprit Saint qui allait bientôt nous visiter.

A 16h, la fête pouvait commencer. L’église, joliment fleurie, accueillait familles et amis venus en nombre pour accompagner les confirmands. Sous les doigts experts de Lise Colas, le grand orgue ouvrait la célébration en accompagnant la procession d’entrée, le Christ en tête.

Mgr Alain de Raemy a admirablement présidé, assisté du Père Joël, notre curé. Les paroles de l’évêque sont allées droit au cœur de tous, ne laissant personne indifférent, sachant trouver les mots simples et directs dont chacun avait besoin.

Très émouvante fut la lecture (anonyme) d’extraits de lettres que les confirmands ont adressées à l’évêque afin d’expliquer avec leurs mots pourquoi ils demandaient à confirmer leur foi, révélant ainsi, non seulement une vraie réflexion personnelle, mais également l’importance pour eux de ce qu’ils ont reçu durant ces deux années de catéchèse (rassurant au passage le petit catéchiste que je suis qu’il n’a peut-être pas travaillé en vain).

Qu’il me soit permis, ici, de vous livrer ce qui pour moi restera le sommet de cette célébration qu’a été la chrismation. Me tenant à proximité de l’évêque, j’eus ce privilège, non pas d’entendre les paroles prononcées dans ce cœur à cœur avec les candidats, mais de voir croître de plus en plus sur ces visages, des sourires radieux, particulièrement au moment de recevoir le saint chrême. A mesure que chacun, accompagné, qui de son parrain, qui de sa marraine, défilait devant l’évêque, montait en moi une profonde Action de grâce pour chacun d’eux, produisant dans le profond de mon cœur comme en écho de l’esprit ces mots simples qui constataient pourtant de l’invisible : qu’ils sont beaux. Oui, ils sont beaux ces jeunes, devenus encore plus proches par l’union du Saint-Esprit, ils sont beaux de l’Esprit Saint venu habiter leur cœur et cette beauté transparaissait sur tout leur être.

Nous étions ici au cœur même de l’action divine qui se donne dans la simplicité des mains et des saintes huiles. Cette jeunesse avec qui j’ai pu cheminer, parfois turbulente, parfois plus fermée, qu’ils étaient resplendissants maintenant dans ce moment de vérité (vite, je faisais disparaître une larme écharpée).

Alors, bien sûr, la fête s’est poursuivie comme il se doit, et l’apéro servi au fond de l’église a été fort apprécié grâce à toute l’équipe de volontaire qui l’a préparé et servi. Je profite de les remercier tous chaleureusement au passage, car sans eux, la fête n’aurait pas été aussi belle. Un grand merci, encore, à Sabrina Faraone qui n’a pas ménagé sa peine afin que cette célébration se déroule au mieux, aux musiciens qui ont donné beaucoup de leur temps également dans la préparation, et à toutes les petites mains indispensables qui ont œuvré dans l’ombre, d’une manière ou d’une autre, contribuant au succès de cette belle journée. Je n’oublie pas de remercier le Seigneur lui-même qui nous fait toujours la grâce de sa présence en nos cœurs et qui nous en a particulièrement réjouis en ce jour.

Chez elles au Castel…

Dans notre dernier numéro, nous vous proposions une rencontre avec les Sœurs Anne-Françoise Sager et Verena Boss, actives à l’aumônerie de l’EMS Castel Notre-Dame. Nous publions aujourd’hui la fin de cette interview : une rencontre avec Sœur Claire Sierro et Sœur Marie-Thérèse Rieder, qui nous partagent ce qui les anime et les grands traits du chemin
qui les a conduites jusqu’au Castel.

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Les jeunes de nos communautés paroissiales

 

PAR ANNE-MARIE COLANDREA

PHOTOS : DIVERS

Début mai, des jeunes se sont mobilisés autour des JMJ de Suisse romande à Lausanne, prélude des Journées Mondiales de la Jeunesse qui se tiendront à Lisbonne en 2023.

Nous avons tous besoin de temps forts – de pèlerinage au rassemblement de fêtes – temps où nous avons l’occasion de vibrer de la présence du Christ. Les « jeunes », comme nous avons trop vite tendance à les nommer en catégorie, ont sans doute plus besoin de partager leur expérience de Foi, leur expérience de relation au Christ. Ils se retrouvent entre amis, s’encouragent à partager, à s’engager.

Certes nous pouvons regretter de ne pas les « voir » dans nos assemblées ecclésiales. Cependant, ne faut-il pas « voir » sans a priori et se laisser prendre par les lieux et les modalités de la quête de nos jeunes : quêtes de sens, quêtes de charité et d’amitié, quêtes de joie et d’espérance, quêtes des Béatitudes à conjuguer dans leur réalité et celle du monde.

Certes, en paroisse, il est sans doute plus aisé de les rencontrer dans les parcours de la catéchèse. Les jeunes suivent diverses routes. Les « Ado-du-Cycle se retrouvent autour de gestes concrets en participant au samedi du partage, en rencontrant des témoins pour réfléchir sur des thèmes qui les préoccupent ou encore sur le sens du bénévolat. Les confirmands, tout en veillant à approfondir leur relation au Christ, répondent fidèlement, et en toute simplicité, aux propositions de leurs animateurs et catéchètes. Cette année, ils ont même relevé le défi de rompre le rythme mensuel des rendez-vous au fil des invitations. Ils ont accepté de se laisser prendre par la nouveauté – voire l’inconnu – et ainsi de sortir de leur confort. Ils ont partagé l’élan et l’enthousiasme de leurs jeunes aînés avec les Jeunes de Lourdes, ceux du Figuier aux côtés des personnes en situation de handicap. Ils ont participé à la journée cantonale des confirmands au cours de laquelle une vague de 300 jeunes gens et jeunes filles saisissent la possibilité d’une « communion » à l’horizon de sensibilités chrétiennes et culturelles si diverses et pourtant si proches autour du Christ tel qu’Il se manifeste dans ces circonstances. Il y eut enfin, la gageure de rencontrer d‘autres confirmands des paroisses voisines (et méconnues) : se présenter, faire tomber les timidités et les réticences, en se prenant au jeu au sens littéral comme au sens plus investigateur à la suite des figures des deux saints Joseph des Ecritures. Ce fut l’occasion de comprendre la pédagogie de l’art et de l’architecture d’une église, en parcourant Saint-Joseph à coup de quiz. Et bien sûr, les gourmandises d’une collation aident à dégeler les attitudes. Du côté des catéchètes, lors de ces temps forts, il n’y a pas besoin de long discours, ni même de grande leçon de religion : accueillir, se risquer avec eux et vibrer de la passion pour le Christ. Aimons nos jeunes, nos communautés que le Christ construit : écoutons la « petite Espérance » en nos cœurs « car rien n’est impossible à Dieu » si nous le suivons, là où nous sommes, tels que nous sommes.

 

«Femme, je vous aime !»

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTO : VATICAN NEWS

Le pape François a donné la place à des femmes dans la curie comme aucun de ses prédécesseurs : directrice des Musées du Vatican, secrétaire du Gouvernorat du Vatican (l’organisme qui gère la Cité du Vatican), sous-secrétaire du Synode…

Il a également institué lectorat et acolytat pour les deux sexes ; chez nous, cela passe presque inaperçu, mais dans des milliers de diocèses dans le monde, c’est une occasion bénie d’institutionnaliser la place des femmes en Eglise de manière non plus exceptionnelle, circonstanciée ou opportuniste, mais réellement habituelle.

« L’Eglise est femme »

A la messe du 1er janvier 2022, le Pape s’est écrié : « Que de violence il y a à l’égard des femmes ! Assez ! Blesser une femme, c’est outrager Dieu qui a pris l’humanité d’une femme… » Et de rappeler qu’il faut les protéger comme devoir premier de la société et de l’Eglise, car « l’Eglise est femme ». Dans le contexte de la révélation des abus psychosexuels, c’est sûr que cela sonne… pour le moins rassurant de le souligner. Mais avec modestie…

« Experte en humanité », vraiment ?

Paul VI parlait de l’Eglise comme « experte en humanité »… Le cataclysme des rapports Sauvé de divers pays (France, Allemagne…), ainsi que les enquêtes en cours (Espagne, Suisse…), a fait sauter en éclats cette présomptueuse appellation de soi pour l’Eglise, « experte en humanité »… Désormais, l’Eglise doit incarner le service concret de cette même humanité, comme savent le faire, depuis des millénaires, les femmes, les filles, les mères… Et malgré les adversités, les cruautés, les crimes dont elles sont victimes depuis des siècles dans les sociétés patriarcales sur tous les continents, elles tiennent encore debout, comme Marie au pied de la croix ; elles accueillent et offrent le meilleur, comme Marie dans la crèche ; elles repèrent et encouragent le service d’autrui comme Marie à Cana… Et le Pape de conclure : « Au début de la nouvelle année, mettons-nous sous la protection de cette femme… » ; mettons-nous sous la protection de toutes les femmes, oui !

La consolation d’une mère

PAR FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT | PHOTO : PXHERE

Au-delà de la réflexion assez étonnante lancée par la compagnie des pasteurs et des diacres de l’Eglise réformée évangélique de Genève à propos du «genre de Dieu» (voir le dossier), nous pouvons constater que la Bible affirme clairement la part féminine de notre Seigneur.

Dès les premiers versets de la Genèse (1, 2), la Ruah Yahweh, son Esprit, au féminin en hébreu, est dit planer sur les eaux. De plus, l’un des attributs principaux du Seigneur, sa miséricorde, s’engendre dans ses entrailles matricielles, comme il l’affirme lui-même à Moïse en Exode 34, 6, lorsqu’il remet à son prophète sa « carte de visite » : « Le Seigneur passa devant Moïse sur le mont Sinaï et il cria : « Yahweh, Yahweh, Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, riche en grâce et en fidélité » ». La bienveillance divine s’exprime dans la langue de l’Ancien Testament par le mot féminin pluriel rahamin, la matrice de la femme qui porte la vie. Le terme est repris en grec à propos du Christ, lorsque l’Evangile dit qu’il est « pris aux tripes » en présence des foules qui étaient comme des brebis sans berger (Matthieu 9, 36).

En outre, le troisième Isaïe (chapitre 56-66) nous promet d’être allaités, portés sur la hanche, caressés sur les genoux et consolés par le Seigneur lui-même, comme une maman le fait pour son nourrisson (Isaïe 66, 12-13). Quand la paix coulera vers Jérusalem et que la gloire des nations se portera au-devant d’elle, tel un torrent débordant, ainsi notre cœur sera dans la joie et nos membres reprendront vigueur comme l’herbe, grâce à la tendresse maternelle de Dieu envers ses serviteurs.

Pas besoin donc de transiger sur les pronoms à attribuer au Seigneur. Ils peuvent être sans autres féminins et Dieu peut être invoqué comme « notre mère qui est aux cieux », afin que sa volonté d’aimer soit réalisée sur la terre comme au ciel, que son règne de bonté et de justice advienne, que son pardon se répande en nous en abondance, de sorte que nous le transmettions autour de nous et que le mal soit ainsi vaincu. En Ukraine comme en Romandie.

Apprendre l’amour inconditionnel

Le mariage du hockey et de la foi : c’est toute sa vie. L’ancienne ailière de l’équipe féminine suisse de hockey sur glace, Sandrine Ray, est aujourd’hui aumônière en milieu sportif et met sa foi au service de ses pairs.

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER, DR

Que fait un aumônier en milieu sportif ?

Il accompagne les athlètes dans les difficultés qu’ils vivent au quotidien. Que cela soit le besoin de parler, concernant les questions existentielles ou spirituelles. L’athlète a tellement été éduqué avec la vision qu’il faut être fort, ne rien montrer… il a donc besoin d’une personne de confiance pour s’épancher. Mon autre rôle est aussi de permettre aux athlètes chrétiens de vivre la communauté en les mettant en lien avec d’autres sportifs croyants ou en leur proposant des temps de prière et d’étude biblique. Je m’intéresse également à toutes les problématiques de l’abus dans le sport. Ils ne sont souvent pas dénoncés à cause de conflits de loyauté. Il y a une réelle peur de voir s’écrouler tout ce qui a été construit jusque-là et de décevoir la famille, le coach, etc. En somme, j’offre à ces athlètes un espace où ils peuvent simplement être humains !

Quels parallèles tirez-vous entre votre foi et le sport ?

Le sport a énormément de notions et de valeurs bibliques : le respect, la solidarité, l’esprit d’équipe, se battre pour cette équipe et le côté sacrificiel. Ce dernier point est très présent dans le sport, ce qui peut amener à de vraies situations de détresse.

En effet, on imagine souvent le sportif comme quelqu’un de fort, qui peut gérer les situations de crise, mais on sait aussi qu’il peut avoir un fort risque suicidaire.

C’est vraiment le paradoxe. Dans le sport, on est dans le tout ou rien. Un jour, tu es en haut de l’affiche, le suivant tout en bas. Tu passes du héros au zéro en peu de temps et gérer cela peut devenir très compliqué, surtout lorsqu’on mise tout sur le résultat. Les plus grandes difficultés de détresse et de santé mentale, de dépression et de risques suicidaires concernent les athlètes qui ont cet état d’esprit dirigé vers la performance. Si ma valeur en tant qu’athlète ne dépend que de cela, il y a des risques de souffrances en santé mentale. Par contre, les sportifs qui trouvent un sens dans ce qu’ils font autre que la performance sont moins influencés par les résultats. Ils surmontent mieux les échecs. Je cherche donc avec eux des objectifs qui ne dépendent pas des résultats.

Quel rôle jouent les médias et réseaux sociaux dans la pression sur les athlètes ?

C’est une pression supplémentaire énorme. Il faut toujours se montrer sous le meilleur angle. Tout est vu et revu des milliers de fois. Le métier d’athlète professionnel est particulier, car vous travaillez pendant des années et tout se joue sur un instant… que tout le monde verra. D’où l’importance de pouvoir se détacher et de connaître sa vraie valeur. Il y a un réel travail à faire avec les athlètes, car depuis tout petit on t’inculque que ta valeur dépend entièrement de ton mérite. Ce système prône le « tu montres et ensuite tu reçois ». Dans la foi en Jésus, cette réalité est totalement inversée, car tu reçois tout avant d’avoir montré quoi que ce soit. Tu es accepté, tel que tu es. Nous devons aider les athlètes à comprendre que leur valeur ne dépend pas de leurs performances. Lorsque j’ai rencontré Jésus à l’âge de 17 ans, c’est cela qui m’a touchée. Peu importe ce qu’il se passait sur le terrain, l’amour de Dieu pour moi resterait. C’est ce qui a fait toute la différence pour la suite de ma carrière. A partir de ce moment, je n’avais plus peur de perdre.

Biographie express

Née à Orbe en 1983, Sandrine Ray chausse ses premiers patins à 4 ans. Hockeyeuse internationale à 16 ans, elle évolue durant sept ans avec l’équipe de Suisseet, dans ce cadre, va aux JO de Turin en 2006.
Elle réoriente sa carrière en aumônerie. Au cours de sa formation, elle a l’opportunité d’aller aux JO de Sotchi avec le CIO (2014) et aux Jo Paralympiques de Rio comme aumônière officielle (2016). Elle exerce depuis 2019 pour Athletes in Action, une organisation sportive chrétienne internationale.

Joli mois de mai…

… propice à une visite à la Vierge dans notre région. Les œuvres d’art la représentant sont partout présentes dans nos églises. Mais je ne suis ni artiste ni historien. Ces œuvres me parlent donc autrement. Sont-elles inspirées? Probablement, vu qu’elles sont inspirantes. Voyons donc ce qu’elles me suggèrent.

PAR PIERRE MOSER | PHOTOS : PIERRE MOSER

Dieu au féminin

PAR GENEVIÈVE THURRE
PHOTOS TIRÉES DES SITES: monastere-geronde.ch et lapelouse.ch

Pour évoquer Dieu au féminin me sont venus à l’esprit les visages de sœurs religieuses qui ont traversé ma vie, à commencer par celui ma tante sœur Marie-Odile (Gisèle Roduit). Elle a été une caresse sur nos vies. Notre diocèse compte quatre communautés de sœurs religieuses, autant de visages de Dieu dans nos quotidiens, présents par la prière et le service.

Donner une voix et un visage à Dieu par le biais des médias: Louis Cergneux, chanoine à Saint-Maurice, a créé en 1906 la congrégation des sœurs de Saint-Augustin. Quelques sœurs sont actives dans le domaine de l’édition à travers la librairie de Saint-Augustin, tandis que les sœurs plus âgées sont actives par la prière et la simplicité de leur vie quotidienne.

«Il n’y a pas de plus grand amour que de DONNER SA VIE pour ceux qu’on aime.»

Maurice-Eugène Gard, prêtre de l’Abbaye de Saint-Maurice, bouleversé par la misère qui l’entoure, en particulier celle des enfants, réunit quelques jeunes femmes qui vont quitter leurs familles et mettre leur vie au service des pauvres.

La communauté des sœurs de Saint-Maurice vit actuellement dans le cadre magnifique de la Pelouse au-dessus de Bex. Leur quotidien est la bible – la liturgie – l’accueil – l’accompagnement – le service aux jeunes.

En 1622, saint François de Sales encourage un groupe de moniales cisterciennes qui fonde le couvent de Collombey. Les Bernardines de Collombey vivent selon la loi de saint Benoît. Elles cherchent Dieu dans la prière, la simplicité, le silence, le travail et l’accueil des personnes. Elles fabriquent les hosties et tiennent une sonothèque.

Rien n’est plus important que de dédier sa vie entière à la louange, mettre de côté tout ce qui n’est pas le Christ. Les premières sœurs de Géronde y sont arrivées en 1935, en provenance du monastère des Bernardines de Collombey. Comme ces dernières, elles font partie de l’ordre cistercien obéissant à la règle de saint Benoît. Elles vivent au sein de leur communauté, à l’écart de la vie ordinaire. L’équilibre de la journée repose sur le travail, la lecture, l’étude et l’accueil.

Après des années vouées à l’éducation des jeunes, la plupart des sœurs Ursulines de Sion ont accueilli une mission en pastorale paroissiale ou diocésaine. Elles s’y impliquent à travers la diaconie, la catéchèse, dans les équipes pastorales et les groupes paroissiaux.

« Se nourrir du pain de Vie, accueillir et servir le Christ dans son humanité », les sœurs Hospitalières de Sion restent porteuses du même désir que leurs fondateurs. Leur charisme s’incarne aujourd’hui dans l’accompagnement de leurs sœurs âgées au couvent. Leur mission d’évangélisation se vit dans la joie du don, dans la prière pour l’Eglise et pour le monde.

Dieu Père et Mère ?

Conformément au Décalogue (Exode 20, 4), les juifs ne se font aucune représentation de Dieu, contrairement à nous. Pourquoi avons-nous choisi de représenter souvent Dieu comme un vieillard barbu ? Ne pourrait-il aussi présenter des traits plus féminins ? Voyons ce que la Bible nous en dit…

TEXTE ET PHOTO PAR ISABELLE VOGT

« Me plonger en Toi comme dans les eaux maternelles. Comme un fœtus, grandir et naître de Toi ; chaque jour, à chaque heure, tirer de Toi l’existence et l’être. Joyeusement tout recevoir de Toi à chaque seconde, dans l’émerveillement et l’adoration. 1»

Un Dieu maternel

Ce cri du cœur illustre bien notre sujet du mois. Pourquoi avoir « masculinisé » à ce point un Dieu qui pourtant, à bien des égards, présente des côtés très maternels ? Ne le voit-on pas souvent « ému aux entrailles » ? Il s’agit du mot hébreu rahamim ou grec splanchnon qui exprime le sein maternel, la matrice, le cœur, les entrailles. En Jérémie 31, 20, le Seigneur dit : « Voilà pourquoi, à cause de lui [Ephraïm], mes entrailles frémissent. 2» Saint Paul reprendra cette expression de tendresse maternelle en Philippiens 1, 8 : « Oui, Dieu est témoin de ma vive affection pour vous tous dans la tendresse de Christ Jésus. »

Les symboles féminins du divin dans l’Ancien Testament

En Osée 11, 9, Dieu déclare : « … car moi, je suis Dieu, et non pas homme… » Rien ne nous empêche donc de chercher dans la Bible des symboles féminins du divin pour élargir notre vision. Commençons par la Genèse où dès le début, la présence et l’intervention de Dieu s’expriment par le mot hébreu féminin rouah, l’Esprit, le souffle, le vent. C’est donc le souffle de L’Esprit, féminin, qui est à l’origine de la Création.

La Sagesse occupe une place toute particulière dans l’Ancien Testament. Or en hébreu, tout comme en français,
il s’agit encore d’un mot féminin,
hokmah, de même qu’en grec (sophia) et en latin (sapientia). Ce n’est pas simplement une question de genre des mots, mais
il est important de relever que la figure de la Sagesse est toujours féminine.
C’est le cas également de la Shékinah
(Ex 25, 8 et Es 8, 18), expression de la présence de Dieu, « représentation du Divin féminin telle que conçue dans la tradition mystique juive […]. La Shékinah révèle à la fois Dieu comme Mère et est représentée comme la Sagesse incarnée 3 ». Saint Augustin, dans son traité sur la Trinité, parle du Père, du Fils et de l’Esprit formant une seule Sagesse.

Dieu Père et Mère

Irmtraud Fischer résume bien cette ambiguïté : « S’il n’y a plus désormais qu’une Divinité unique, elle doit réunir en elle tout […]. D’une telle Divinité, on doit pouvoir parler sous toutes les images parce qu’elle transcende toutes les catégories humaines, spécialement celles des pôles opposés. D’autre part, seule une telle Divinité, qui réunit en elle le masculin et le féminin, peut créer l’humain « à notre image », homme et femme. 4»

Pour conclure, une petite réflexion un brin provocatrice : puisqu’au fil des six jours qu’a duré la Création dans les premiers chapitres du Livre de la Genèse, Dieu a progressivement amélioré son œuvre jusqu’à créer l’homme tiré de la poussière du sol (Gn 2, 7), pourquoi ne pas imaginer qu’en créant en dernier la femme, il ait enfin atteint la perfection ?

1 Lydie Michelet-Mariéthoz, Le Visage de Dieu, 1983, Imprimerie Valprint SA, Sion.

2 Toutes les citations bibliques, © AELF.

3 Elisabeth Parmentier, Pierrette Daviau
et Lauriane Savoy (dir.), Une bible des femmes, 2018, Genève, Labor et Fides, p. 17.

4 Parmentier, Une bible des femmes, p. 20.

Au-delà des mots et du genre

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTO : DR

Ma mère n’a jamais vraiment été féministe, mais elle m’a toujours parlé de Dieu avec toutes les caractéristiques que nous pourrions attribuer (à tort ?) à une maman.

J’ai donc depuis toujours fait connaissance avec un Dieu protégeant jalousement de son aile ses petits, qui ressentait dans ses « entrailles » mes propres souffrances et reflétait tout ce que j’étais en tant que fille et ensuite femme, puisque selon les mots de ma mère «j’étais faite à son image».

Je n’ai donc jamais ressenti d’incompatibilité entre prier le « Notre Père » et concevoir un Dieu aux caractéristiques classiquement féminines, c’est-à-dire plein de tendresse et de sollicitude pour moi.

Plus que les référentiels et le langage, parfois étriqués, qui me servent à dire Dieu, l’éducation puis la relation que j’entretiens avec Lui m’ont fait découvrir qu’il est Tout Autre. Au-delà des cases que nous souhaitons (trop ?) Lui attribuer, tout en se faisant semblable à nous.

Réveiller l’espérance

Franchir le cap des angoisses, chercher un emploi, discerner la direction à donner à sa carrière professionnelle ou simplement retrouver le sens du «faire».
La Pastorale du Monde du Travail se définit comme un lieu pour réveiller l’espérance. Rencontre avec Brigitte Mesot.

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : BRIGITTE MESOT,
PASTORALE DU MONDE DU TRAVAIL

«Certaines personnes viennent ouvrir leur courrier ici, car c’est devenu trop anxiogène », révèle Brigitte Mesot. Face à un marché de l’emploi de plus en plus compétitif, le chômage, la perte du sens dans l’accomplissement d’une tâche professionnelle ou des difficultés à discerner la trajectoire à donner à sa carrière, certains se sentent démunis et ne savent vers qui se tourner.
«Ces personnes nous approchent, car elles ont entendu parler de nous en paroisse, par une connaissance ou par le site web de l’ECR», détaille la responsable de la Pastorale du Monde du Travail (PMT). Les demandes sont très diverses, mais con­cernent en grande partie des questions de discernement et de sens: «Elles ne sont pas heureuses dans ce qu’elles font, et se demandent si elles pourraient l’être ailleurs…»

Brigitte Mesot décrit la mission principale de la PMT comme une vocation d’écoute et d’accompagnement. «La demande peut être soit d’ordre administratif, spirituel ou psychologique (isolement, harcèlement). Dans ce que nous proposons, il y a toujours un aspect individuel et collectif.» Pour ce faire, la PMT va, au niveau individuel, orienter les personnes dans son vaste réseau de contacts, rencontrer des spécialistes de la migration, de l’emploi, ou de l’aide sociale. Sa responsable a, par exemple, accompagné des personnes lors de rendez-vous avec des instances étatiques. Au niveau collectif, «nous proposons un groupe « Emploi »: lieu d’écoute et de partage pour des personnes en recherche d’emploi et des activités qui correspondent à une demande particulière. En ce moment, nous avons un atelier d’écriture pour retrouver la joie de rédiger. C’est toujours dans une optique de renouer avec le plaisir, quelquefois avec la prière, de discerner où l’on ressent de la joie et de retrouver du sens dans ce que l’on fait. Cela permet ensuite d’aller rechercher du travail, d’écrire des lettres de motivation ou tout autre chose de la vie courante».

«Avec ma connaissance du terrain, je me suis rendu compte que nous pouvions être complémentaires de l’Etat, en étant disponibles comme nous avons la chance de pouvoir l’être grâce à l’ECR. Pour moi, l’Eglise est là, dans cette complémentarité et cette présence. Toutefois, elle doit être présente pour ce qu’elle est. C’est-à-dire afin que chacun trouve sa place et soit reconnu. Lorsqu’on accepte que ce que chacun ressent est vrai, sans le remettre en question, qu’il est seul à pouvoir discerner ce qui est bon pour lui, alors on lui permet de reprendre sa place au sein du groupe et de la Vie.»

Au service, mais comment ?

Une chose que la Pastorale du Monde du Travail accomplit et dont on ne se rend pas compte ?
Brigitte Mesot :
Elle est là ! Un prêtre de Saint-Joseph, Thierry Schelling, parlait de la discrétion de la PMT. Il y a quelque chose de l’ordre d’une présence. Nous incarnons la certitude d’une issu de vie toujours possible ! Ce que je dis souvent, c’est que nous sommes là pour réveiller l’espérance.
Et si nous accomplissons vraiment quelque chose ? C’est par le Seigneur !
Il nous donne l’énergie d’être là, trait d’union là où il y avait rupture…

Quel « service » apportez-vous aux Genevois de manière générale ?
BM :
Une écoute et des propositions à des demandes face à des problématiques professionnelles. Ce sera peut-être d’orienter les personnes vers d’autres ressources, car le travail en réseau est crucial. L’idée qui m’est aussi vraiment chère est de pouvoir accueillir toute personne, quelle que soit sa sensibilité, du point de vue de son vécu ou de son expérience de la foi.

Dieu est-Il homme ou femme ?

PAR MARIE-FRANÇOISE SALAMIN
PHOTO : LDD

Après de longs débats sur le sexe des anges, nous voici devant une nouvelle question: Et si Dieu était une femme?
La première phrase de la Bible se traduit ainsi: Au commencement, Dieu enfanta.
Dans les Evangiles, Jésus nous parle de Dieu en disant Notre Père. Mais dans la béatitude Heureux les miséricordieux il emploie le terme Rahamim, qui suggère les entrailles maternelles de Dieu. Dieu est miséricorde, c’est sa nature d’être maternel.

Plutôt que de se creuser les méninges pour élucider ce mystère, je suggère de chercher une ébauche de réponse dans le secret de notre cœur. Dieu est Amour. Voilà notre Credo. Pour nous, qui sommes des hommes et des femmes sur terre, il y a plusieurs sortes d’amour : amour matrimonial, amour paternel, amour maternel, amour filial, amour fraternel, amitié… Cela dépend de notre situation dans une famille, de nos rencontres, de nos choix. Ces diverses sortes d’amour s’inscrivent dans un projet. La mère donne la vie, elle protège, veille, soigne, nourrit, rassure son enfant. Elle désire de tout cœur l’aider à grandir et écarter tout ce qui pourrait lui nuire…

Le père aussi veut le meilleur pour son enfant. Il représente l’autre, celui qui va élargir le couple fusionnel mère-enfant, celui qui lui donne un nom, une place dans une famille, qui va l’ouvrir au monde… Il en va de même pour toutes les sortes d’amour. Le projet d’un frère ou d’une sœur est différent de celui qui se tisse avec un ami. On pourrait en parler longuement.

Eh bien, justement ! Dieu est pur amour. Il rassemble tous ces projets que nous expérimentons, et bien d’autres encore, dans son amour pour chacun de nous. Il ne peut pas se restreindre à une seule façon d’aimer. Il est à la fois infiniment père, mère, ami et bien plus encore ! Il nous aime d’une façon totale et parfaite. Il désire le bien, le meilleur, le bonheur infini, la vie éternelle pour chaque être humain.

Un jour, mon fils alors âgé de 8 ans, me demanda comment c’était le ciel. Je ne sais plus bien ce que je lui ai répondu, mais j’ai tenté de lui parler de l’amour infini de Dieu et de son désir de bonheur pour chacun. Et mon petit homme a conclu ainsi: Ce sera plein de bonnes surprises ! Plein de bonnes surprises ! Je me réjouis !

Avec la même confiance, la même joie, ouvrons-nous à toutes les bonnes surprises qui nous attendent…

Dieu au féminin : cinq témoignages

En complément au dossier de la Rédaction romande de L’Essentiel sur le thème «Dieu au féminin» (lire au centre de ce journal), nous avons demandé aux représentantes féminines de l’équipe pastorale et de notre rédaction paroissiale de dire en quoi le fait d’être une femme influençait leur façon d’agir en Eglise. Cinq femmes ont accepté de s’exprimer. Leurs témoignages ci-dessous et ci-contre.

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Dieu au féminin

Récemment dans l’Eglise évangélique-réformée de Genève, le débat autour de la question du genre de Dieu s’est envenimé.

Il suffit de coupler ces deux mots pour, souvent, déchaîner l’ire des uns, le rictus des autres. Quand on ne nous traite pas de «féministe» ou, au contraire, de «misogyne». C’est bien que le bât blesse quelque part… Posons quelques arguments, calmement.

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTOS : DR

Qu’il soit bien clair : le Dieu révélé par Jésus-Christ n’est ni homme ni femme, mais à la fois tous les deux, et, mieux, les deux ensemble, sans être réductible ni à l’une ni à l’autre ! Car Dieu est Dieu… mais pas éloigné ou indifférent à sa création : l’univers, le minéral, le végétal, l’animal, dont l’expression chérie par Dieu est ce vis-à-vis tant désiré et intime : l’être humain, à qui Dieu a tout confié de sa création, et qui est chemin vers Dieu 1.

Sacré Zeus !

La mythologie grecque s’en est donné à cœur joie pour personnifier le panthéon des divinités sous les traits d’hommes, de femmes et d’animaux, pour les rendre visibles (efficaces ?). Ces anthropomorphismes sont inévitables, car on ne peut pas parler de Dieu sans utiliser un langage… humain, qui peut prendre moult formes : parabolique (les fameux « comme » dans les évangiles, Dieu est comme une femme qui, comme un homme qui), métaphorique (Dieu est un semeur, « Notre Père », une mère qui rassemble ses petits), etc.

Problème de langue

Le langage est un inévitable moyen pour visualiser… l’invisible. Tout le monde comprend le mot « courage » mais comment le définir si ce n’est par une périphrase : « le courage, c’est quand on ressent que, c’est comme… » ? Comme tout moyen, le langage est partiel et partial ; il est à apprendre et à utiliser pour communiquer et il est relatif: au vu des milliers de langues dans le monde, comment prétendre qu’une seule d’entre elles – le latin, le grec, le chinois ? – saurait épuiser ce que l’on pourrait dire de Dieu ? Les traducteurs émérites le savent bien : il y a des mots intraduisibles… Et traduttore traditore 2 !

L’art chrétien a figé la représentation de Dieu comme un homme barbu et grisonnant.
La Mère de Dieu et l’enfant, à Istanbul. Mais la Vierge n’est pas le pendant féminin de Dieu.

De plus, l’art chrétien a exclusivement figé la représentation de Dieu comme un homme barbu et grisonnant : tout le monde a en tête le « Jugement dernier » de la chapelle Sixtine. A relever en passant une certaine confusion visuelle de ce Dieu-là avec les images de… saint Joseph !

De plus, la mariolâtrie – le culte excessif rendu à Marie – a exposé une femme à notre vision, compensant quelque part la « phallocentrie » de Dieu par l’abondante illustration de la Vierge – mais Marie n’est pas son pendant féminin 3 !

Dieu est humain

Il n’empêche, et homo factus est, affirme le dogme chrétien : « Dieu s’est fait être humain », Mensch, diraient les germanophones. Même si nous affirmons que le Christ est le Fils de Dieu, donc un mâle – et il y a peu de doute sur cela ! –, Dieu devint homo (sic !), être humain que Dieu a créé « mâle et femelle… à son image et à sa ressemblance » selon Genèse 1. C’est bien que les deux sexes, chacun pour soi et ensemble, sont les représentations les plus proches de ce qu’est Dieu, sans rivalité entre eux, mais plutôt en dialogue.

Deux articles

Au contraire de l’allemand, nos langues latines ont abandonné l’article neutre des origines, pour ne garder que le masculin et le féminin. En hébreu, l’appellation Elohim pour parler de Dieu est… plurielle ! Il y a donc une variété d’usages due à la grammaire, mais en français, on ne peut dire que « il » ou « elle » pour parler de Dieu, depuis que cette langue a été reconnue comme vernaculaire (sous François Ier, roi de France de 1515 à 1547). Et une société patriarcale a vite fait son choix !

Une Bible en version inclusive.

Option des sexes

Récemment 4 dans l’Eglise évangélique-réformée de Genève, le débat autour de la question du genre de Dieu s’est envenimé de manière impressionnante, voire écœurante… avant même d’avoir commencé la réflexion sur les arguments de tout bord. Cette virulence est-elle l’effet post-Covid où l’impatience est à bout après avoir trop tiré sur nos cordes existentielles depuis deux ans ? Gageons que non. Car les « détracteurs » déraillent avant même que le train ne soit parti de la gare, en exprimant une véhémence qui nécessite de s’interroger paisiblement sur leurs raisons. Pourquoi ? « Cela me gêne à l’oreille », entend-on dire de qui peine avec le féminin utilisé pour Dieu. Est-ce un problème auditif par inhabitude ?

Dieu est belle

Et pourtant, Dieu est aussi femme, Elle est « Notre Mère qui es aux cieux », Elle est féminine, car matricielle 5. Et l’on peut lister nombre de métaphores pour « émasculer », l’espace d’une réflexion, le Dieu mâle qui caractérise notre société et nombre d’Eglises chrétiennes. Car le christianisme est la religion de l’Incarnation humaine par excellence, « Et le Verbe s’est fait chair ». C’est que tout l’humain traduit, transmet, illustre, véhicule le Dieu de Jésus-Christ.

Femme tout simplement…

Alors, on relit d’une part la Bible – compilation de 10 siècles d’écritures tout de même ! – et de l’autre, l’histoire de nos sociétés humaines et notamment de la place de la femme dans celles-là 6. Et on peut découvrir des pistes, des icônes, des témoins, des narratifs où Dieu est aussi… féminin ! N’est-ce pas leur non-usage ou leur oubli qui les a fait passer à la trappe ? Par exemple, le féminin rouah, notre Esprit saint ; l’intriguante présence au côté du Créateur de hokmah, la Sagesse dans le Livre du même nom ; la shekinah, présence de Dieu au milieu de son peuple tout au long de son Exode ; Dieu qui accouche de son peuple dans le Psaume 127… Il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas accorder à ces métaphores leur part féminine intrinsèque, en parfaite équivalence des « Notre Père » et autre « Seigneur des armées » bien testostéronés !

Témoins

Des femmes mystiques ont prié Dieu au féminin : Dieu ma Mère véritable (Christina de Markyate), Dieu est tout autant notre Mère que Dieu est notre Père (Julienne de Norwich). Ont-elles été excommuniées ? Non. Et le bienheureux Jean-Paul Ier de conclure : « [Dieu] est papa, plus encore, Il est mère » (Angélus du 10 septembre 1978). So what ?

Dans l’Eglise anglicane, les femmes peuvent devenir prêtres et évêques.

Selon le titre d’un ouvrage de G. Daucourt (et al.), Dieu, chemin vers l’homme ; l’homme, chemin vers Dieu, Parole et Silence, Paris, 2006, qui relit le document du Concile Vatican II Gaudium et Spes.
Proverbe italien : un traducteur est un traître !
C’est un point dénoncé dans le Coran quant à notre « hérésie trinitaire » !
Article de L.Vuilleumier dans Le Temps, 16 janvier 2022.
Dans la Bible, la compassion de Dieu s’image par le mot rahamim, les entrailles maternelles.
Cf. A.-M.Pelletier, L’Eglise et le féminin. Revisiter l’histoire pour servir l’Evangile, Paris: Editions Salvator, 2021.

Stabat Mater

PAR THIERRY SCHELLING

L’œuvre de Pergolesi chantée dans notre église. Emouvante et tellement… actuelle !

Stabat Mater, «la mère se tient debout». Marie au pied de la croix, comme ces mères et ces épouses et ces fiancées et ces petites amies et ces filles qui tiennent debout malgré les outrages des hommes, les ravages de la guerre, la honte du mariage forcé ou de l’infibulation, le désastre du viol, la plaie de la misogynie… Oui, Stabat Mater dolorosa.

Iuxta crucem lacrimosa, « à côté de la croix, pleurant ». Marie pleure à côté de son Fils moribond, comme ces mères et ces sœurs qui ont vu leurs maris, leurs frères, leurs époux, leurs amis mourir, l’arme à la main, dépérir parce qu’en prison, disparaître parce que cherchant un avenir meilleur ailleurs. Et ils n’en reviennent pas vivants, entiers, apaisés… Oui, iuxta crucem lacrimosa.

Dum pendebat Filius, « pendant que le Fils pendait [au bois de la croix] ». Marie contemple l’ineffable, l’impensable, l’irréel, presque : la chair de sa chair, le fruit de ses entrailles, l’expression de son amour de Dieu et pour Joseph, l’héritier de sa douceur et fermeté… son Fils qui se meurt, cloué alors qu’innocent. Un parent ne devrait pas voir sa progéniture mourir, et pourtant : les enfants abusés, ou malades, ou accidentés à vie, ou handicapés, ou orphelins, ou soldats, ou prostitués de force… Oui, dum pendebat Filius.

Victoire, le Christ mort est ressuscité, le Christ est vivant… grâce à une femme, Marie, et à une autre, première témoin, Marie-Madeleine…

Chez elles au Castel…

Elles visitent les habitants, leur apportent la communion, les accueillent à la chapelle, les saluent lorsqu’elles les croisent dans la maison que leur congrégation a fondée en 1954. Mais qui sont donc les Sœurs du Castel Notre-Dame? Petites mains de l’âme, nos sœurs: Anne-Françoise, Verena ont accepté de partager ce qui les anime et les grands traits du chemin qui les a conduites jusqu’au Castel!

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Les femmes de la Bible

La Bible est un ensemble de textes racontant l’action de Dieu dans l’histoire de son peuple et dans l’Eglise. Nous y rencontrons la destinée de très nombreuses personnes – des hommes célèbres mais aussi des femmes connues ou moins connues.

PAR EMMANUELLE BESSI | PHOTOS : LDD

Esther
Esther Image tirée de: Esther (Bible) – Wikipédia (wikipedia.org)

Parmi les femmes les plus connues de l’Ancien Testament, il y a bien entendu Eve – première femme mentionnée dans la Bible (Gn 2-4). Nous trouvons aussi les femmes légitimes des patriarches : Sarah, la femme d’Abraham (Gn 12-23), Rebecca, la femme d’Isaac (Gn 24-27), ainsi que Léa et Rachel, les femmes de Jacob (Gn 28-36). D’autres épouses moins connues sont citées, comme Asnath, la femme de Joseph (Gn 41,45) ou encore Cippora, la femme de Moïse (Ex 2, 21). En dehors des « épouses de », on trouve des femmes intéressantes comme Rahab, prostituée de Jéricho qui protège les espions des Hébreux et facilite la prise de la ville et du pays par Josué et ses combattants (Josué 2), ainsi que Déborah, prophétesse et juge d’Israël qui mène les armées à la guerre et vainc l’ennemi (Jg 4-5).

La rencontre de Marie de Magdala et de Jésus au tombeau
La rencontre de Marie de Magdala et de Jésus au tombeau. Image tirée de: Marie de Magdala – Wikipédia (wikipedia.org)

Trois livres bibliques portent d’ailleurs des noms féminins. Il y a le livre de Ruth où Ruth (jeune veuve de Moab et sa belle-mère Noémie rentrent à Bethléem) devient l’épouse de Booz. Dans le livre de Judith, Judith (jeune et belle veuve de Béthulie) arrive à éviter une invasion en séduisant le Général Holopherne assiégeant sa ville ; elle profite de l’ivresse de ce dernier pour le décapiter et libérer ainsi la Judée des Babyloniens. Quant au livre d’Esther, Esther (jeune juive exilée avec le peuple juif à Babylone et qui devient la favorite du roi Assuérus) parvient à faire annuler le décret d’extermination des juifs. D’autres femmes sont encore mentionnées dans l’Ancien Testament comme : Anne la mère de Samuel (1 S 1-2), ou Sara la maudite, qui perd tous ses maris lors de ses nuits de noces (Tobie 3 et 7-8).

Dans le Nouveau Testament, les femmes sont aussi très nombreuses. La figure la plus connue est, bien entendu, Marie la mère du Christ, présente dans les quatre Evangiles et au début des Actes des Apôtres. La seconde femme dont il est question dans les Evangiles est Elisabeth (Lc 1, 39-80), puis on trouve Anne, qui prophétise sur l’enfant Jésus venant d’être présenté au Temple (Lc 2, 36-38). Nous y rencontrons aussi Marthe et Marie, les sœurs de Lazare (Lc 10, 38-42 / Jn 11, 1-44), Marie de Magdala – la femme la plus citée du Nouveau Testament, qui resta auprès de Jésus durant son ministère public, à la croix (Mc 15, 40-47) et lors de sa résurrection (Jn 20, 11-18).

On trouve encore des femmes dont le nom n’est pas connu, comme la Samaritaine (Jn 4, 4-29), la fille de Jaïre que Jésus ramène à la vie (Lc 8, 40-56), la femme adultère (Jn 8, 1-11), la pécheresse qui verse un parfum précieux sur les pieds de Jésus (Lc 7, 36-50).

Femmes de la Bible, les Cahiers de l’ABC-9, Edition Saint-Augustin, 2021, 387 p.

N’oublions pas les femmes présentes dans le reste du Nouveau Testament comme Tabitha, que Pierre ressuscita (Ac 9, 36-43), Marie mère de Jean surnommé Marc, qui mit sa maison à disposition de l’Eglise (Ac 12, 12), Priscille, épouse d’Aquila qui a soutenu Paul, (Ac 18) ou Evodie et Syntché, deux femmes ayant eu une querelle dans l’Eglise de Philippe (Ph 4, 2-3).

La liste n’est assurément pas exhaustive, mais si vous voulez en savoir davantage sur quelques grandes figures féminines de la Bible, je vous suggère la lecture de l’ouvrage ci-dessous :

Covid: une «expérience» mondiale pour quel avenir?

Le Covid et sa cohorte de restrictions me sont apparus comme une expérimentation mondiale d’étude des comportements face à une menace. Cela peut conduire à plus de soumission à une autorité sous le contrôle «scientifique» d’experts ou, au contraire, réorienter notre avenir vers plus d’humanité. Jusqu’où tiendra notre monde?

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Les visages féminins de la Bible

Dieu au féminin. Les figures féminines de la Bible. Quelle femme des récits bibliques vous a marqués? Etonnés?Voilà la question posée à plusieurs personnes. La variété de leurs réponses nous invite à nous replonger dans ce livre saint pour redécouvrir ces femmes du peuple de Dieu.

PHOTOS : MARIE-PAULE DÉNÉRÉAZ, DISTANT SHORES MEDIA/SWEET PUBLISHING,
CC BY-SA 3.0 VIA WIKIMEDIA COMMONS, EVANGILE-ET-PEINTURE.ORG,
PEINTURE DE BERNA, DISTANT SHORES MEDIA / SWEET PUBLISHING,
CC BY-SA 3.0 VIA WIKIMEDIA COMMONS

Illustration biblique du Livre d’Esther

Par Méloée, 10 ans

Parmi les femmes de la Bible, c’est à Marie que je pense tout de suite, mais il y en a beaucoup d’autres que j’admire, comme Esther qui est vraiment un modèle. Elle est très croyante et très sage et même si elle se marie à un roi perse, elle n’oublie pas le cousin qui l’a élevée, ni ses origines juives. Elle est rusée et intelligente et sauvera les Juifs du complot d’Haman qui voulait les exterminer. Elle est très discrète mais aussi très courageuse, comme beaucoup de femmes de la Bible. En fait, on en parle moins que des hommes mais elles ont énormément de qualités et surtout, j’ai l’impression qu’elles font confiance à Dieu alors que les hommes doutent beaucoup et veulent toujours des preuves.

Par Marlyse, env. 60 ans

Marie-Madeleine est chère à mes yeux car elle est la témoin de la Passion du Christ, elle était présente au pied de la Croix. Elle est témoin aussi de sa Résurrection, elle était au tombeau avec l’autre Marie, lorsque l’ange prit la parole et dit aux femmes : « Ne craignez point, vous : je sais bien que vous cherchez Jésus, le Crucifié. Il n’est pas ici, car il est ressuscité… toutes émues et pleines de joie, elles coururent porter la nouvelle à ses disciples. » (Mt 28, 5-8) Jésus, en lui accordant le privilège de la vision, lui a donné une connaissance parfaite du kérygme 1 et permis ainsi non seulement d’entrer elle-même dans le mystère mais d’y inviter les autres.

Kérygme: mot issu du grec ancien qui signifie proclamation, message. Pour les chrétiens, c’est le contenu essentiel de la foi en Jésus-Christ annoncée et transmise aux non-croyants par les premiers chrétiens.

Par Hélène, 40 ans

Marie-Madeleine a souvent été réduite à une femme pécheresse repentie, mais elle est bien plus que cela. Jésus ne stoppe pas son désir brûlant d’amour infini, mais il le réoriente. Elle est pure ouverture à Dieu. Elle est là au milieu des disciples, elle est là au pied de la Croix, elle est là comme premier témoin de la résurrection. Quel privilège pour elle, à qui Jésus demande d’être missionnaire : « Va trouver mes frères. » (Jean 20, 17) Le Seigneur, loin d’avoir peur d’elle, est proche d’elle par le cœur, et il la révèle comme une femme de lumière, de foi, de fidélité aimante. Il fait d’elle l’apôtre des apôtres, « sentinelle de l’invisible » (saint Jean-Paul II). Elle incarne pour moi une femme inspirée, initiatrice, qui brûlait d’un tel feu que rien ne l’apaisait ; sauf la source de l’Amour.

Marie-Madeleine au pied de la croix, église de Chamoson.
Illustration biblique du Livre de Ruth.

Par Régis, 57 ans

«Tu entends, n’est-ce pas ma fille? Ne va pas glaner dans un autre champ, ne t’éloigne pas d’ici, mais attache-toi à mes servantes.»

Ce passage est tiré du livre de Ruth, chapitre 2, v. 8-9. Voici une femme qui vit hors d’Israël, comme moi d’ailleurs, et qui va se déplacer sur Israël.

Ne suis-je pas moi aussi loin des chemins de Dieu? Dois-je être si loin, pour que Dieu me visite? Fais-je souvent un acte qui plaît à Dieu, et encore, lequel! Combien de fois vais-je vers Dieu chercher des réponses! De quelle humilité suis-je fait? D’un instant ou de 40 ans? Suis-je fidèle à Dieu, ou bien est-ce que je reste attiré par le monde? Ce monde dont Jésus dira: «Je ne suis pas de ce monde.»

Par Greg, 47 ans

Parler d’une figure féminine de la Bible ? Deux me viennent spontanément à l’esprit : Elisabeth et Marie. L’image d’une famille solidaire et aimante. Apprenant la grossesse et pensant au besoin d’aide de sa cousine Elisabeth, Marie s’élance sur les chemins de Palestine pour la rejoindre, l’aider et la soutenir. Elisabeth devient la confidente du secret de Marie, beau témoignage de confiance entre les deux femmes. J’aime l’image de ces deux cousines qui, au-delà de leur différence d’âge, partagent la joie de leur grossesse et se réjouissent ensemble de ce beau projet de Dieu pour elles.

Marie rend visite à Elisabeth

Le dynamisme de Crossfire

A tour de rôle, des jeunes de divers cantons romands profitent de cet espace de liberté pour évoquer un sujet qui les intéresse. Au tour du Fribourgeois Matteo Antunno de prendre la plume.

PAR MATTEO ANTUNNO | PHOTO : DR

Je m’appelle Matteo Autunno et j’ai 21 ans. J’étudie les mathématiques à l’EPFL et j’habite à Grolley, dans le canton de Fribourg. J’ai été servant de messe et sacristain dans la paroisse de mon village et désormais je suis animateur pour le parcours de confirmation dans l’unité pastorale Sainte-Trinité. Aujourd’hui, je souhaite vous parler d’un projet qui me tient tout particulièrement à cœur : le festival Crossfire de Belfaux.

Il s’agit d’un mini-festival lancé par des jeunes confirmés de l’unité pastorale Sainte-Trinité qui a eu lieu pour la première fois en juin 2018. Une deuxième édition était initialement prévue en 2020, mais elle a été reportée deux fois à cause du Covid ; elle aura finalement lieu le samedi 11 juin 2022. Je fais partie du comité d’organisation depuis 2019 et je suis aujourd’hui le coordinateur adjoint de cet évènement. A quelques mois de cette nouvelle édition, une tournée de messes Crossfire a débuté dans différentes unités pastorales du canton de Fribourg, l’occasion de donner un léger avant-goût du festival.

Ces messes Crossfire sont des rencontres vécues dans l’esprit du festival : une messe dynamique et animée musicalement, des moments de convivialité à la sortie de l’église, voire une partie dansante avec le DJ du festival pour une soirée festive. Rejoignez-nous à ces différentes messes pour découvrir une partie de l’ambiance du festival !

Bien entendu, le principal est le festival Crossfire lui-même. Un festival ouvert à toutes et tous, organisé par les jeunes et pour les jeunes. L’esprit festif et convivial régnera durant toute la journée, dès l’après-midi et jusqu’à tard dans la nuit. Une journée qui fera écho avec ce qui est vécu en partie lors des messes Crossfire. Diverses animations ludiques, un témoignage et la messe célébrée par Mgr Alain de Raemy, l’évêque des jeunes, marqueront la première partie du festival. Ensuite, il y aura la possibilité de se restaurer à des food-trucks, puis des animations par des artistes locaux tant en danse qu’en chant et en musique. Enfin, en soirée, il y aura le concert du groupe français de pop-louange Hopen, suivi par DJ The Docteur. Un programme idéal pour se rassembler autour des valeurs humaines et spirituelles, pour vivre la joie chrétienne !

Il ne me reste plus qu’à vous dire : rendez-vous à Belfaux le samedi 11 juin prochain !

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