Accompagner les travailleuses du sexe, un chemin de fraternité

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisses du décanat de Fribourg (FR), novembre-décembre 2021

Récemment, l’Église catholique a tissé des liens avec l’association Grisélidis, qui accompagne les travailleuses du sexe. Rencontre avec Corinne Siffert, responsable du programme Grisélidis et Noémie Schroeter, intervenante sociale.

PAR CORINNE SIFFERT, NOÉMIE SCHROETER ET OLIVIER MESSER
PHOTOS : CHLOÉ MADIÈS, DR

Faire un don à Grisélidis: CCP : 17-298152-8 IBAN : CH 15 0900 0000 1729 8152 8

Qu’est-ce que Grisélidis ?

Le projet a démarré le 8 mars 2007, à l’initiative d’un groupe de Fribourgeoises qui avait remarqué qu’il y avait une grande absence de structures spécifiques s’adressant aux travailleuses du sexe dans notre canton. Comme nous le savons, c’est une population particulièrement précaire. Dans d’autres cantons, certaines de ces structures étaient présentes et bien installées. Ce groupe de personnes a ressenti qu’une telle organisation était nécessaire pour Fribourg.

En sus de nous deux, l’équipe se compose de trois intervenantes sociales, Marjorie Jenny, Patricia Eicher et Aura Zapuc, pour un total de 1,55 équivalent plein-temps.

Au quotidien, que propose l’association ?

Le contact avec la Grand-Fontaine, lieu de travail du sexe très central à Fribourg, a été le fondement de l’activité de Grisélidis. Notre bus y est présent un soir par semaine.

Les travailleuses du sexe font appel à nous pour plusieurs choses : des réponses à des questions administratives qui sont parfois très compliquées, voire inaccessibles, quand on ne connaît pas bien le fonctionnement du système suisse ou qu’on ne parle pas bien français (factures, assurances, contrats, impôts, etc.). Lors de nos permanences sociales dans nos bureaux, nous apportons des explications et nous les accompagnons dans ces démarches. Les mercredis, l’une de nos collaboratrices anime un cours de français, ce qui leur permet de gagner en autonomie !

Avez-vous d’autres exemples de ce que vous proposez ?

Chaque semaine, nous distribuons des bons alimentaires (un bon par personne par semaine) à utiliser dans un magasin. Cette pratique a commencé pendant la Covid, quand la précarité devenait extrême. Nous espérons pouvoir continuer à donner des bons à l’avenir, malgré nos moyens très limités, car ils sont salutaires pour ces femmes. Évidemment, dans nos échanges avec elles, nous évoquons tout le volet de prévention autour de la santé sexuelle. D’ailleurs, nous distribuons des petits sacs de préservatifs et du lubrifiant. Ces personnes ont aussi la possibilité d’en acheter à bas prix lors de nos visites dans les salons de massage ou lors des permanences. Nous organisons gratuitement trois fois par an des dépistages des IST et VIH.

De plus, les travailleuses du sexe nous rencontrent également dans notre bus, où nous parlons des relations, des clients, de la famille, d’amour, des enfants, etc. Nous essayons de créer d’autres formes de lien et d’amener à ce moment-là de l’écoute et un soutien plus émotionnel, entre deux éclats de rire. Enfin, nous nous rendons dans les différents salons/salons privés où les femmes travaillent, pour prendre des nouvelles, donner des conseils et du matériel de prévention, demander si elles ont besoin de quelque chose, s’enquérir des conditions de travail sur place, etc. Toutes ces activités sont réalisées avec entrain depuis des années, malgré nos maigres ressources. Elles font partie intégrante de nos quotidiens et de celui des femmes… d’ailleurs Grisélidis fêtera en 2022 ses 15 ans !

La prostitution reste un gagne-pain singulier. Parmi les personnes que vous accompagnez, quelles sont, selon vous, les motivations qui les poussent à s’engager dans ce domaine ?

Dans le travail du sexe au sens large, les motivations peuvent être extrêmement variées. Une personne qui décide de faire « l’escort » à côté de ses études pour arrondir ses fins de mois ne se trouve pas du tout dans la même situation que les personnes que nous rencontrons dans notre association, qui ont souvent un parcours migratoire difficile et qui sont dans une précarité économique qui diminue considérablement les options professionnelles possibles.

De ce fait, le travail du sexe devient pour certaines un choix qui n’est finalement ni pire ni meilleur qu’un autre. C’est un peu un non-choix, car les options professionnelles pour ces personnes arrivant en Suisse sont très limitées. Le travail du sexe représente parfois la seule option qui leur permet de gagner suffisamment pour subvenir à leurs besoins quotidiens et espérer un avenir meilleur pour toute la famille, qui reste la plupart du temps au pays, ce qui complique encore la donne.

Selon vous, la dimension spirituelle est-elle importante pour ces personnes ?

Il est difficile de généraliser, mais nous savons que pour certaines personnes, la dimension spirituelle prend une importance immense. Celles qui sont croyantes apprécient le langage de la foi, recevoir la bénédiction, avoir un moment de partage avec une figure spirituelle. La présence d’un prêtre de temps en temps peut être rassurante, sécurisante et les rappeler à leurs cultures, leurs habitudes dans leurs pays, etc.

Aujourd’hui, alors que la Covid-19 n’est pas encore maîtrisée, quelles sont les difficultés spécifiques rencontrées par les travailleuses du sexe ?

Les travailleuses du sexe que nous rencontrons sont pour la plupart dans une grande précarité, et ce, même avant l’arrivée de la Covid. La pandémie les a énormément fragilisées physiquement et psychologiquement, les a isolées et certainement précarisées sur le long terme. Une des grandes difficultés, actuellement, réside dans le fait que le travail du sexe a de la peine à reprendre pleinement, car nous sentons encore une certaine réticence liée à la Covid-19, ce qui n’aide pas les personnes à soulager leur situation financière. Ce qui les inquiète aussi, c’est le fait que la pandémie n’est pas terminée. La crise sanitaire reste préoccupante et ne facilitera pas les choses dans les mois à venir… Au niveau financier, nous continuons de les soutenir avec des bons alimentaires, mais nous sommes limitées dans nos ressources et dépendons en grande partie de nos donateurs.

De quelle manière est financée Grisélidis ?

Grisélidis est subventionnée par le Département de la Sécurité et de la Justice, mais aussi par la Loterie Romande, ainsi que l’aide Suisse contre le Sida et l’Office fédéral de la police. En dehors de cela, nous avons heureusement de nombreux donateurs, dont les congrégations religieuses, la ville de Fribourg, les associations et des personnes privées. Leur soutien continue d’être vital.

 

5e Journée mondiale des pauvres

« Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous. » (Mc 14, 7)

L’équipe diaconie du décanat de Fribourg a la joie de vous inviter
à participer à cet événement.
La pauvreté a plusieurs visages
et diverses réalités. Sommes-nous des pauvres nous aussi ?

Samedi 13 novembre, 15h-17h: table ronde avec des intervenants d’horizons divers, grande salle de la paroisse Saint-Pierre.

Dimanche 14 novembre, 16h: mini pèlerinage ouvert et accessible à tous, départ de l’église du Christ-Roi vers l’église Saint-Jean, suivi de la messe à 18h.

Les murs de nos chapelles ne montent pas jusqu’au ciel…

Durant plusieurs années, Françoise Besson a été active au sein de la Plateforme Interreligieuse du Valais (PIV), une association créée en 2014, en partenariat avec le Mouvement franciscain «Souffle d’Assise». Encore mal connue, la plateforme est un lieu de (re)connaissance et de partage où l’on peut mutuellement «s’apprivoiser»…
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Les racines de la fête de saint Nicolas à Fribourg

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisses du décanat de Fribourg (FR), novembre-décembre 2021

Chaque année, le premier week-end de décembre, Fribourg célèbre la Saint-Nicolas, fête du saint patron de la ville et manifestation phare accueillant près de 30’000 personnes venues écouter le discours de l’évêque de Myre. Cette tradition emblématique de la ville de Fribourg a une histoire longue, mais pas linéaire.

PAR SÉBASTIEN DE MICHEL | PHOTOS : EDWARD MEZGER/MUSÉE D'ART
ET D'HISTOIRE FRIBOURG/FRIBOURG TOURISME, DR

Selon les historiens, saint Nicolas est né vers 270 à Patare en Asie Mineure et mort en qualité d’évêque de Myre probablement dans les années 340. Peu d’éléments historiques sur sa vie nous sont parvenus, et il faut constater un grand décalage entre cette lacune et son culte très développé par la suite. On pense toutefois qu’il a été emprisonné et torturé pendant la persécution de Dioclétien (303-313) et qu’il s’est distingué lors du concile de Nicée (325) par sa défense de l’orthodoxie face à Arius. Autour de 650, son corps est transféré dans la cathédrale de Myre pour être protégé des avancées arabes. Durant le haut Moyen Âge, la figure de saint Nicolas se construit, probablement en opposition à la figure païenne Nicchus, divinité des eaux. L’hagiographie forge la tradition d’un saint évêque ayant accompli de nombreux miracles et actions charitables. Le miracle le plus connu est certainement celui des trois jeunes enfants assassinés, découpés et salés par un méchant boucher que saint Nicolas ressuscite du saloir (figure 1). Le saint thaumaturge sauve également un enfant laissé par sa mère dans un bain d’eau bouillante et trois jeunes filles forcées de se prostituer par leur père.

Au XIe siècle, son culte s’implante en Italie et dans le nord-est de l’Europe. Dès 1036, des églises qui lui sont consacrées sont édifiées à Bari dans les Pouilles. En 1087, lorsque la ville de Myre est prise par les Turcs, les gens de Bari vont chercher le corps de saint Nicolas pour l’installer chez eux. On parle alors de translation des reliques. Cet épisode favorise la diffusion du culte de saint Nicolas dans l’Europe médiévale, faisant de lui le saint du peuple, le patron des marchands, hommes de mer, jeunes clercs et écoliers. Dans la Légende dorée, Jacques de Voragine affirme d’ailleurs que son nom vient de nichos
(la victoire) et leos (le peuple).

La Saint-Nicolas à Fribourg

L’origine du culte de saint Nicolas à Fribourg semble remonter aux origines de la ville. En effet, lorsque le duc Berthold IV de Zähringen fonde la ville en 1157, il bâtit une église en l’honneur de saint Nicolas. Ce dernier n’est toutefois pas encore considéré comme patron de la ville. Au XIVe siècle, une chapelle dédiée au saint est
fondée par Guillaume d’Affry au monastère cistercien d’Hauterive. Un de ses descendants, Pierre d’Affry, élu abbé d’Hauterive en 1404, se rend à Rome pour obtenir la confirmation de sa nomination et ramène à cette occasion la relique du bras de saint Nicolas, alors placée à
Hauterive. Le culte du saint prend ensuite son essor à Fribourg au XVe siècle, lorsque la fête est déclarée fériée et que des monnaies sont frappées à l’effigie du saint. En 1505, le pape Jules II autorise le transfert du bras de saint Nicolas d’Hauterive à Fribourg (figure 2), transfert qui a lieu le 2 mars 1506. Dès lors s’organise chaque année une procession qui se confond avec la fête des Fous (fin décembre). En 1512, l’église paroissiale Saint-Nicolas est érigée en collégiale et s’enrichit d’images de son patron.

Dans la seconde moitié du XVIe, la fête populaire est bien implantée et entre en résonance avec la Sainte-Catherine (25 novembre), car les deux fêtes sont l’occasion d’un cortège en ville de Fribourg. Sainte Catherine est aussi considérée comme la patronne de la ville et, à l’instar de saint Nicolas, est censée protéger les jeunes mariés. Elle n’aura cependant pas la même postérité.

Une fête pas toujours approuvée

La Saint-Nicolas n’a pas bonne presse chez les jésuites à qui on confie l’enseignement supérieur à Fribourg à la fin du XVIe siècle. Leur supérieur Pierre Canisius n’écrit-il pas en 1583 : « Comment les Fribourgeois doivent-ils fêter dignement leur patron ? Suffit-il de sonner les grosses cloches ? De jouer de l’orgue ? D’envoyer des enfants à cheval à Hauterive ? D’aller s’enivrer et se remplir le ventre dans les auberges ? Une telle manière de fêter n’intéresse pas notre patron. […] Combien peu souvent vous songez aux grâces que Dieu vous a faites. Restez catholiques, soyez fidèles à la messe et aux sacrements, que saint Nicolas a défendus au concile de Nicée. » La Saint-Nicolas continue néanmoins d’être célébrée jusqu’en 1764, année lors de laquelle le Conseil de ville frappe d’interdit « toute céleste présence parmi les excès des ivrognes et les débordements moraux entraînés par les mouvements d’une foule commerçante en goguette ». La coutume se perd et il faut attendre 142 ans pour que le cortège de la Saint-Nicolas reprenne vie. En 1906, un petit cortège allant de Gambach au Tilleul est organisé par des élèves du collège Saint-Michel avec un saint Nicolas et un père Fouettard. L’organisation a lieu dans le secret par peur de représailles de la direction du collège. Mais c’est un succès et la Saint-Nicolas est totalement relancée. En 1916, le rectorat du collège récupère officiellement l’organisation du cortège, qui par la suite s’allonge et se modernise. Le discours est d’abord prononcé depuis la Grenette puis, dès 1949, depuis la terrasse surplombant le porche de la cathédrale (figure 3).

Actuellement et malgré quelques adaptations liées à la crise sanitaire, la fête se déroule toujours le premier week-end de décembre. Saint Nicolas se rend du collège Saint-Michel à la cathédrale, déambulant sur son âne et saluant la foule, escorté par les pères Fouettards et toute sa troupe. Avançant au son des chœurs de la ville, il ravit la populace par une abondante distribution de biscômes avant d’adresser un discours bilingue depuis la terrasse de la cathédrale Saint-Nicolas. Espérons que la situation sanitaire nous laissera revivre cette tradition dans son intégralité en 2022.

 
 

Sur les pas de saint Joseph

PAR PASCAL ORTELLI | PHOTO : DR

Dans le sillage de sa lettre Patris corde qui commémore le 150e anniversaire de la proclamation de saint Joseph comme patron de l’Eglise et pour marquer les cinq ans d’Amoris laetitia, texte sur l’accompagnement des couples et des familles, le pape François a lancé à quelques mois près une année spéciale dédiée à saint Joseph et une autre dédiée à la famille qui se terminera le 26 juin 2022 avec la 10e rencontre mondiale des familles. Voici une sélection de quelques initiatives pour tirer au mieux parti de ces temps forts.

Une année pour déployer la joie de l’amour

L’objectif premier de l’année « Famille – Amoris laetitia » est d’y approfondir les impulsions données pour les mettre en œuvre dans son vécu familial. En ce sens, le diocèse de Sion invite à (re)découvrir ce texte à l’aide des guides de lecture, synthétiques
et pédagogiques, réalisés par Anne et Marco Mayoraz 1. Il relaie également le parcours très complet proposé par le dicastère romain pour les laïcs, la famille et la vie : une série de dix vidéos chacune accompagnée d’un livret pour envisager la famille comme un don, malgré les défis à affronter.

A Genève, plusieurs événements sont organisés pour « aller à la rencontre de toutes les familles et témoigner ensemble de la joie de l’amour que Dieu nous donne 2 ». Un défi est même lancé aux couples qui sont invités à exprimer par un slogan leur manière de vivre « l’amour dans le mariage ». La plateforme pastorale-familiale.ch relaie de nombreuses autres propositions ailleurs en Romandie.

Avec un cœur de père à l’instar de saint Joseph

Il n’est pas anodin que le Pape ait ouvert cette année sur la famille un 19 mars. Entrelacer les deux thèmes permet d’inscrire nos parcours familiaux dans le sillage de saint Joseph. L’excellent dossier de cath.ch 3 met en lumière les facettes cachées de ce grand taciturne. A Fribourg, les billets hebdomadaires des capucines de Montorge, tout comme le commentaire de Mgr de Raemy publié à l’occasion de la sortie de Patris corde, invitent à s’inspirer du « courage créatif » de Joseph et à faire preuve d’audace pour vivre la famille 4.

1 pastorale-famille-sion.ch

2 geneve.pastorale-familiale.ch/anneefamille/

3 www.cath.ch/newsf/joseph-de-lantichambre-au-pinacle-1-2/

4 decanat-fribourg.ch/annee-speciale-saint-joseph/ et vocations.ch/patris-corde-un-coeur-de-pere/

 

Florent Epiney

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), novembre 2021

Après avoir passé deux ans à Rome au sein de la Garde suisse, Florent Epiney est de retour chez lui. En effet, il est arrivé en terre helvétique après deux mois de marche. Il s’arrête un instant pour revenir sur son expérience italienne et même pour nous parler de la suite… Rencontre.

PAR LAURA PELLAUD
PHOTOS : FLORENT EPINEY

Tu as passé deux ans à Rome, pourquoi ce choix de t’engager dans la Garde suisse ?

« La raison principale de mon départ a été mon envie de servir le Saint-Père, le reste c’est de l’extra. » Je souhaitais passer de l’église régionale à l’église universelle. L’envie de découvrir l’Italie, son histoire et sa culture m’intéressaient également beaucoup.

Partage-nous un beau souvenir vécu là-bas.

Mes meilleurs souvenirs sont ceux de la camaraderie et de la vie fraternelle. C’est vraiment un bel aspect de cet engagement. D’ailleurs, j’ai en tête le souvenir d’une sortie que nous avions faite à l’occasion de la Fête-Dieu. Nous étions partis avec les Gardes suisse à Viterbo (il le dit avec l’accent italien…). Et lors de la préparation de ce périple, chacun selon ses talents, avait participé. L’entraide avait été belle à voir.

Comment qualifierais-tu ta relation avec le Pape ?

A mes yeux, le souverain pontife est un chef spirituel. C’est une personne importante qui a la dignité de Pape, mais qui reste un homme accessible. Ce n’est pas un ami, je suis là pour assurer sa sécurité. Mais mon engagement va plus loin, car une fois de retour dans la vie civile, lorsque je suis confronté à quelqu’un qui parle négativement du Pape, je me dois de défendre le souverain pontife.

Pourquoi as-tu fait le trajet de retour à pied ?

J’ai décidé de le faire car, c’est une tradition à la Garde, depuis toujours certains font ce choix. Cela permet de faire une transition entre la vie à la Garde et celle à la vie civile. Ce chemin offre également la belle possibilité de découvrir encore plus l’Italie.

Qu’as-tu appris en faisant ce pèlerinage ?

Lors de cette marche, j’ai eu la chance d’avoir le temps de prendre conscience de toutes les choses que j’ai vécues pendant ces deux ans à Rome. De plus, cela m’a permis de faire de jolies rencontres. J’ai croisé des scouts et des pèlerins de plusieurs nationalités. Mais la chose la plus marquante a été de faire l’expérience de la providence divine.

Peux-tu nous parler de tes projets pour la suite ?

Oui avec plaisir ! A la fin du mois de septembre, je pars au Simplon rejoindre la communauté des chanoines du Grand-Saint-Bernard. J’y vais pour faire mon postulat. (C’est un temps qui précède le noviciat dans une communauté religieuse.)

Un mot pour conclure ?

Je conseille à tous les gens qui se sentent appelés à faire la Garde suisse à y aller. C’est une magnifique expérience ! Si vous avez un intérêt pour la religion, l’armée et la culture italienne, cette aventure est faite pour vous.

Le pèlerinage de retour est également quelque chose que je conseille. Il m’a beaucoup enrichi. « Vivez pleinement, avec un esprit ouvert, un esprit d’explorateur ! »

PAVAMA ou l’art à la source d’un éveil…

Voilà un nom un peu énigmatique pour une jeune association martigneraine (2020) pour la promotion des arts et des artistes au service d’un éveil… En effet, PAVAMA souhaite attiser une prise de conscience des bienfaits des arts, vus comme une «nourriture pour l’esprit», dans l’objectif de développer les liens entre les artistes et les différents publics et lieux sociaux avec qui ils sont mis en lien. L’association, sise à la Rue des Alpes 13, tire son nom des lettres initiales de ses fondatrices Patricia Vieira, Vânia Conde et Maureen Russo.
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Un pape enterre-t-il ?

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTO : DR

Quand on est pape, on n’enterre guère… Un cardinal résidant à Rome décède-t-il? C’est le doyen du collège qui préside et le pape vient à la fin, pour l’absoute: la prière de recommandation de l’âme du défunt, avec encensement et eau bénite. A de rares exceptions, assiste-t-il à toute la messe de sépulture – mais à titre personnel, amical. Pour les autres, il envoie souvent un légat.

Le 2 novembre, depuis Paul VI, le pape se rend dans un des gigantesques cimetières de Rome, ou de ses catacombes, pour célébrer la messe pro defuntis, avec, souvent, une homélie sur la mort, la vie éternelle…

Mais un pape ne peut enterrer un autre pape… enfin, ne pouvait pas ! Très probablement, au moment du trépas de papa Ratzinger, on pourrait imaginer que papa Bergoglio préside ce qui sera un unique événement : un pape enterre son prédécesseur…

Procès post-mortem

Cependant, cela faillit arriver… en plus glauque ! Nous sommes en 897 : le pape Etienne VI fait exhumer son deuxième prédécesseur, Formose, pour lui faire un procès de lèse-pontificat. En effet, selon son accusateur, Formose n’aurait pas été légitimement élu pape et donc méritait une destitution illico presto (alors qu’il était mort depuis deux mois)… et post mortem ! Quelques doigts de la main droite coupés, la dépouille est probablement jetée au Tibre… ou inhumée hors la ville dans le cimetière des étrangers !

Gageons que pour Benoît XVI, la sépulture par son successeur bien intentionné, sera plus calme…

Kids Games (8-13 août)

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP du Gros-de-Vaud (VD), novembre 2021

 

TEXTE ET PHOTOS PAR JD

L’édition 2021 de ces olympiades chrétiennes, du 8 au 13 août aux Trois-Sapins, a été un franc succès pour les enfants, les bénévoles et toute l’équipe œcuménique d’organisation, qui avait fait le pari de maintenir l’événement à Echallens.

Les inscriptions ayant été limitées à 125 enfants, de 7 à 14 ans, les places sont parties très vite ! Les heureux participants, réunis en 10 équipes colorées aux noms évocateurs (petits pois, glaçons glacés, etc.) se sont affrontés avec beaucoup de joie et de fair-play, sur des olympiades ludiques et sportives mettant à profit les talents de chacun.

Kin-Ball, Cours’agile, PassemoilesKaplas… Le choix des épreuves reflétait bien l’objectif de ces journées : favoriser la coopération, la cohésion d’équipe et la mise en pratique des valeurs humaines et évangéliques. Des temps conviviaux d’échange et de catéchèse en grand groupe étaient également proposés, ainsi que des ateliers autour du cirque et un lieu d’écoute, pour mettre les enfants au contact de récits évangéliques, les aider à développer des valeurs telles que la confiance ou l’entraide, et offrir une oasis de calme à ceux qui en avaient besoin.

Le beau temps et la bonne humeur étant au rendez-vous, l’initiative a été une belle bouffée d’air pour chacun. La prochaine édition est prévue du 7 au 12 août 2022 !

Vitraux de Paul Monnier, Bex

PAR AMANDINE BEFFA | PHOTO : JEAN-CLAUDE GADMER

La restauration de l’église catholique de Bex est l’occasion de (re)découvrir ses œuvres. Nettoyés, murs et vitraux offrent désormais une belle clarté qui met l’ensemble en valeur.

Construite vers 1885 pour ac­cueillir les catholiques toujours plus nombreux dans la région, l’église Saint-Clément connaît une première campagne de transformation entre 1936 et 1946. C’est à cette période que le curé d’alors fait appel à Paul Monnier. L’artiste installé en Valais propose un ensemble de vitraux et mosaïques.

Les vitraux du chœur nous invi­tent au pied de la croix pour les derniers instants de la vie du Christ. La scène rapportée par l’évangile selon saint Jean ne parle pas de souffrance :

Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. (Jean 19, 25-26)

C’est cette sobriété que Paul Monnier propose. Contrairement à ce qui a pu être fait par les artistes qui l’ont précédé, il n’offre pas une image doloriste de la croix. Si l’arrière-plan des vitraux est sombre, les personnages sont lumineux. Marie a certes un mouchoir en main, mais ce n’est pas la Vierge en pleurs du Stabat Mater. Sa main droite est dressée en signe d’acceptation. Jean a la tête penchée vers le sol, mais il est en prière.

L’artiste ne fait pas l’économie de la souffrance dans la façon dont il a représenté le Christ. Cette souffrance n’est toutefois pas le tout du vitrail. Le choix de faire figurer le Sacré-Cœur ouvre la signification : il rappelle l’amour de Dieu pour nous.

Placée dans le chœur, cette scène est tournée vers la Résurrection que l’on célèbre à chaque messe. Elle nous rappelle qu’il n’y a pas de Résurrection sans Passion, ni de Passion sans Résurrection.

Elle nous invite enfin à la communion. Alors que tous ceux qui le suivaient ont pris la fuite, Jésus recrée une petite communauté au pied de la croix. Et chaque fois que nous nous réunissons pour célébrer l’eucharistie, ce lien est renforcé.

Olympiades des familles 2021

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Prilly-Prélaz (VD), novembre 2021

Malgré le Covid, les jeunes ont une nouvelle fois pu renouer avec cette fête annuelle des Olympiades qu’ils attendaient impatiemment à Vidy – Lausanne.

TEXTE ET PHOTOS
PAR ISABELLE AZER HÄLLER

C’est par un temps pluvieux qu’enfants, parents, grands-parents et amis se sont retrouvés le dimanche 26 septembre pour une journée de partage, de prière et de sport : les olympiades des familles.

A cause des 20 km de Lausanne, la messe a dû être déplacée des pyramides de Vidy au parc à voitures en face du stade de Coubertin. Merci à tous les bénévoles qui, sous la pluie, ont installé l’autel et un abri pour les musiciens, ainsi qu’un grand nombre de chaises pour l’assemblée. Grâce à la motivation de l’équipe de la pastorale des familles, des moniteurs et monitrices, tout a été mis en place rapidement.

Pour remercier les organisateurs et les participants, dès la mi-journée, un soleil généreux a permis un bon déroulement des activités sportives. Nos jeunes monitrices de Saint-Joseph se sont dévouées avec le sourire, pour accompagner des enfants d’un stand à l’autre, ainsi que pour aider à l’installation et au rangement en fin de journée. C’est magnifique de pouvoir toujours compter sur leur générosité.

Vous aussi, vous serez là l’année prochaine ?

 

Bénédiction de la croix

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), novembre-décembre 2021

Par France Boppe | Photos : François Grillon

 

La chapelle Saint-Robert a reçu de la part de Françoise et Jean de Courten un magnifique Christ sculpté qui a été posé sur le mur latéral gauche (voir « L’Essentiel » de septembre-octobre).

Dimanche 12 septembre, juste avant la messe, l’abbé André Fernandes a béni cette croix. Ensuite, par une magnifique journée ensoleillée, nous avons fêté l’événement autour d’un apéritif sous les grands arbres du parc.

La date du 12 septembre a été choisie en raison de sa proximité avec le 14 septembre, fête de la Croix glorieuse, pas très populaire. On peut le comprendre, car associer les mots « croix » et « glorieuse » ne va pas de soi. La croix est scandaleuse, honteuse, ignoble ! C’était, à l’époque de Jésus, le supplice réservé aux esclaves. Mais associée au Christ, elle est un mystère à creuser et à contempler, un signe qui nous dit aussi qui est Dieu. A
chacun d’entre nous de creuser ce mystère immense… Célébrer la Croix glorieuse, c’est célébrer le don total que Jésus a fait de
sa vie.

En fête ce 12 septembre autour de la croix, nous avons prié pour que l’Eglise et tous les chrétiens n’aient pas peur d’elle, mais reconnaissent en elle la grandeur d’un Dieu qui se donne à l’infini… la grandeur du don de soi jusqu’au bout.

Que le signe de croix que nous faisons chaque jour sur notre corps imprègne toute notre vie. Que ceux qui souffrent et ceux qui ne trouvent pas d’issue à leurs problèmes osent lever les yeux vers le Christ venu pour porter avec nous nos soucis, nous encourager et nous relever. Que tous ceux qui sont nés chrétiens mais se sont détournés du Christ, parfois à cause du scandale de sa mort sur la Croix qu’ils ne comprennent pas, puissent découvrir que ce ne sont pas les souffrances de Jésus qui ont sauvé le monde, mais le don total de sa vie qu’il continue de nous faire.

 

 

 
 

Du nombre en société

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Sainte Marguerite Bays (FR), novembre 2021

PAR VINCENT LATHION
PHOTO : DR

Peut-on fêter un événement tout seul ? Question absurde, mais, à supposer la chose possible, qui le voudrait, tant la solitude est à mille lieues de l’esprit de la fête, qui est partage ? Peut-on être triste tout seul ? Voilà qui paraît déjà plus naturel, s’il est vrai que le chagrin nous renferme sur nous-mêmes, mais qui le voudrait, tant le malheur veut la consolation ? Ces deux dernières années passées sous le signe du Covid nous ont confrontés à ces questions difficiles et contraints de vivre nos bonheurs comme nos malheurs seuls ou, au mieux, dans des assemblées chichement mesurées : elles sont peut-être aussi une bonne occasion de réfléchir au double visage que présentent toujours nos différents groupes.

Le tête-à-tête avec soi-même, tout d’abord, la solitude. Si précieuse pour rompre avec l’agitation de l’action et prendre du recul, pour apprendre à mieux se connaître et apprivoiser la contemplation, elle est en revanche un piège dans les épreuves – nul ne se guérit tout seul !– et une faute, si l’occasion est à la fête et à la joie, car c’est alors rompre le lien social : songeons au frère aîné de la parabole de l’enfant prodigue qui refuse de fêter le retour de son frère.

Le petit nombre, ensuite, le cercle amical. Ici, les interactions et la solidarité entre membres se font plus authentiques, sans les lourdeurs sociales et leur hypocrisie. Mais guette alors le danger de l’entre-soi, de l’uniformité des caractères et des opinions, bien loin de la richesse et de la diversité qu’offre la société tout entière !

Le grand nombre, enfin, le rassemblement : il se prête parfaitement aux grandes fêtes et aux occasions exceptionnelles. La foule des participants donne tout son poids à l’événement, en amplifie la solennité et le magnifie. Mais les relations se dépersonnalisent et le naturel risque bien de laisser place au conventionnel et à la pensée grégaire.

Dans nos assemblées religieuses, depuis le début de la pandémie, nous avons éprouvé ce double visage. Nos célébrations ont pris une tournure plus intime et, si elle a favorisé le recueillement et la profondeur de nos méditations, combien nous ont alors manqué la pleine expression de la solennité liturgique et les signes concrets de notre appartenance au corps de l’Eglise ! Un rappel salutaire que, quelle que soit la taille de nos assemblées, les relations humaines directes sont irremplaçables pour notre vie ecclésiale. Dieu merci, le virtuel n’est pas près de détrôner le réel !

Adieu, ce n’est qu’un au revoir

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), novembre 2021

PAR FRÉDÉRIC MONNIN | PHOTO : DR

Des regrets… une immense gratitude, mais des regrets…

Ce sont ces sentiments intimement mêlés qui m’ont parcouru pendant pluieurs jours, début septembre, lorsque j’ai appris le décès de Michel Corboz.

Celui qui, il y a un peu plus de 20 ans, m’a permis de vivre une aventure hors du commun, est parti rejoindre les étoiles après avoir transmis à plusieurs générations le goût du beau. En cela, il m’a tout appris, et je lui en serai éternellement reconnaissant. Mais je l’avais quitté fâché, et je regrette à présent de n’avoir pas pris l’initiative des retrouvailles avant qu’il parte. De son vivant, j’avais enfoui mes reproches, je les avais enterrés dans l’intimité, dans mon intimité… et ils ont presque réussi à gâcher l’admiration immense que je lui vouais.

Si je partage avec vous, lectrices et lecteurs, ce moment très personnel, c’est que ce numéro en est une bonne occasion, puisqu’il fait la part belle à celles et ceux que nous avons connus, aimés, plus ou moins… et qui sont désormais entrés dans ce repos qui prendra fin lorsque le Père l’aura décidé.

Si je partage avec vous ces heures étranges, vécues à l’occasion d’un deuil qui m’a touché plus que je n’aurais imaginé, c’est pour redire l’importance, au-delà des contingences matérielles, de vivre un deuil en communauté. C’est mon avis et je le partage : nous avons besoin, plus que de lire un avis de décès, de faire mémoire, de dire merci à notre Créateur pour la vie de nos proches, ou moins proches. Nous avons besoin, et c’est ainsi que je le ressens, de vivre un deuil à la fois intimement et communautairement, car même morts, nous ne sommes pas faits pour la solitude.

Aujourd’hui, on ne veille plus les morts, ou peu s’en faut, mais accompagnons-les au moins dans leurs derniers instants sur terre. Au jour où nous les rejoindrons, nous serons peut-être heureux qu’ils soient nombreux à nous accueillir…

Car toute chair est comme l’herbe,
Elle est comme la fleur des champs:
Epis, fruits mûrs, bouquets et gerbes,
Hélas ! tout va se desséchant…

Jean Villard Gilles

Du côté de la solidarité

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), novembre-décembre 2021

Le Groupe solidarité de l’Unité pastorale (UP) Nyon-Terre Sainte a été confirmé lors de la messe d’ouverture de l’année pastorale dimanche 5 septembre à la Colombière (voir pages 3-5). Pour une plus grande attention aux personnes en situation de précarité.

PAR FRANÇOISE GARIAZZO | PHOTO : DR

Composé de six membres, le Groupe solidarité a pour mission d’élaborer des propositions afin de mieux rejoindre les personnes en précarité et de donner à la diaconie la place qui lui revient dans nos vies personnelles et celle de la communauté.

Le temps de l’écoute

Le premier temps est celui de l’écoute : grâce aux témoignages de personnes concernées, nous commençons à mieux comprendre celles et ceux qui vivent des situations de précarité, de vulnérabilité ainsi que leurs besoins et leurs attentes.

Peu à peu nous faisons nôtre cette phrase du pape François: «Les pauvres ne sont pas des personnes ‘extérieures’ à la communauté, mais des frères et sœurs avec qui partager la souffrance pour soulager leur malaise et leur marginalisation, pour qu’on leur rende leur dignité perdue et qu’on leur assure l’inclusion sociale nécessaire».

Le temps des propositions concrètes arrivera. Nous ne manquerons pas de vous tenir au courant à ce moment-là. Nous recevrons volontiers vos remarques et vos suggestions à ce propos !

Pour nous contacter: Françoise Gariazzo, pastorale sociale et de rue, 079 813 81 35, francoise.gariazzo@cath-vd.ch

Marcher et prier

A l’occasion de la 5e Journée mondiale des pauvres, le 14 novembre, le département Solidarités de l’Eglise catholique dans le canton de Vaud organise un pèlerinage du 12 au 14 novembre. Avec trente personnes d’horizons multiples vivant pour la plupart dans une situation de précarité, nous marcherons d’Orbe à Bussigny. Une messe à l’église de Bussigny clôturera cet événement le dimanche vers 15h.

Les paroissiens qui le souhaitent sont invités à rejoindre les pèlerins dimanche 14 novembre pour la marche et / ou l’eucharistie (voir encadré). Bienvenue ! Nous nous réjouissons de vous accueillir.

Contact : Françoise Gariazzo, pastorale sociale et de rue, 079 813 81 35.

Si vous souhaitez marcher, rendez-vous à la gare de Cossonay / Penthalaz à 10h pour un pèlerinage jusqu’à Bussigny (pique-nique tiré du sac).
Pour vivre l’eucharistie : rendez-vous à l’église Saint-Pierre de Bussigny (route du Jura 14) à 15h. Animation : groupe de jeunes Cabana.

Enterrement dans l’intimité

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), novembre 2021

Si les restrictions liées au COVID ont forcé certaines familles à dire au revoir à leurs proches dans une intimité forcée, on constate que d’autres familles choisissent tout à fait librement d’enterrer leur défunt dans l’intimité.
Michel Bornet, «ancien» représentant de l’agence funéraire Pagliotti frères de Martigny pour la paroisse de Riddes partage avec nous son expérience.

TEXTE ET PHOTO PAR JEAN-CHRISTOPHE CRETTENAND
D’APRÈS UN TÉMOIGNAGE DE MICHEL BORNET

Après 25 ans passés dans le métier, je dois dire que les enterrements dans l’intimité ont représenté pour moi quelque chose de plutôt rare et je n’ai, pour ma part, pas constaté d’augmentation particulière de cette pratique ces dernières années.

De manière générale, ce choix de l’intimité ne change pas grand-chose en termes de travaux à réaliser. Nous devons préparer le défunt de la même manière et la cérémonie à l’église suit le même schéma qu’une messe en grand comité.

Une grosse différence apparaît au niveau de la crypte où il faut assurer une présence et c’est bien plus agréable lorsque la famille est là pour accueillir les visiteurs et qu’une veillée de prière a lieu. Dans ce cas, je viens avant l’heure prévue afin de discuter des détails organisationnels avec la famille et quitte la crypte après que le dernier visiteur s’en soit allé.

Pour moi, une veillée de prière ou un enterrement est aussi l’occasion de partager, d’échanger avec la communauté ; ce sont des moments beaucoup plus riches.

Les quelques rares situations complexes que j’ai en tête surviennent dans des cas très restreints où les familles sont en conflits internes et où il faut prendre en compte plusieurs avis. Il faut essayer d’arranger les différends avant la cérémonie d’enterrement afin que les choses
se déroulent au mieux. Une manière de prévenir ces mauvaises surprises est peut-être la voie que choisissent certaines
personnes qui ont déjà tout préparé en vue de leurs obsèques (descriptif du déroulement, avis mortuaire…). Dans certains cas, même la partie financière, c’est-à-dire le montant qui permettra de couvrir les frais, est déjà prête à la banque.

A titre personnel, je dois admettre que, dans tous les cas, émotionnellement, plus les gens (défunts et famille directe) me sont proches et plus c’est difficile. Dans tous les cas, il faut s’efforcer de ne pas « ruminer » sinon ça devient trop dur. C’est ma fille Méry qui a pris le relais maintenant, comme elle a le même
caractère que moi, je suis rassuré. Je reste prêt à l’aider en cas de besoin ou à la suppléer en cas d’absence. De plus, la famille Pagliotti de Martigny est toujours à nos côtés et il a toujours été possible de
s’arranger afin de résoudre les quelques problèmes qui auraient pu apparaître.

L’église du Sacré-Cœur va renaître !

Une nouvelle «Maison d’Eglise» pour «faire Eglise»

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), novembre 2021

A Plainpalais, le Sacré-Cœur s’apprête à revivre. Rencontre sur le site avec Philippe Fleury, président de son Conseil de paroisse :

«Il y a trois ans, en juillet 2018, un important incendie a ravagé notre église. L’eau d’extinction, de plus, a constitué un dommage collatéral. Il faut imaginer que plusieurs centimètres d’eau ont recouvert le sol de l’église et que des rivières coulaient par les escaliers. L’état de l’église est devenu particulièrement dramatique. Par ailleurs, nous avons joué de malchance. L’église a, selon les points de vue, été trop détruite et pas assez. Elle se trouve dans un état intermédiaire qui nous empêche de faire tabula rasa afin de tout reconstruire et qui donc impose un certain nombre de contraintes. Que faire donc de ce bâtiment âgé de 150 ans ?

C’est l’architecte Jean-Marie Duthilleul, qui a rénové l’intérieur de la basilique Notre-Dame, que nous avons donc consulté et qui nous a proposé de « faire Eglise » dans ce lieu. Celui-ci va donc changer de disposition. Nous allons créer un axe sacramentel sur lequel nous aurons l’orgue, l’ambon (pupitre, placé à l’entrée du chœur), l’autel, le baptistère et un vrai arbre, un olivier. Des bancs seront installés face à face de chaque côté de cet axe sacramentel, ce qui permettra de véritablement « faire communauté », physiquement. Nous souhaitions par ailleurs créer un effet de surprise dans cette église, quelque chose qui attire, raison de l’installation d’un arbre à l’intérieur, éclairé par un puits de lumière provenant du toit et qui traversera tous les étages. La lumière descendra jusque dans la crypte. Ce puits de lumière sera le symbole de la lumière du Ciel qui vient à nous et de nos prières qui montent vers ce Ciel.

Par ailleurs, un restaurant sera ouvert dans la partie arrière du bâtiment, qui donne sur la rue du Général-Dufour. Prendre un café après une prière, c’est bien. Surtout aux beaux jours, car une terrasse sera installée. Nous voulons donner ainsi d’autres raisons au public de venir dans cette église. Par ce moyen, nous ferons vivre – un peu – le bâtiment, mais ce n’est pas suffisant. Il nous faut une présence permanente. C’est là qu’est né le projet de collaboration avec l’ECR Genève.

Créer en ce lieu une « Maison d’Eglise »

L’ECR va donc descendre de la rue des Granges au Sacré-Cœur pour y prendre ses quartiers. Le bâtiment sera ainsi occupé durant toute la semaine (voir encadré).

Mais ce n’est pas encore assez. Nous allons donc refaire une salle des fêtes. Elle prendra place tout en haut du bâtiment, sous une grande verrière qui éclairera le puits de lumière. Cette salle des fêtes sera mise à disposition non seulement des paroissiens mais aussi de tous les Genevois.

Enfin, la crypte sera transformée en un lieu multimodal destiné à des expositions, des concerts, des conférences.

Il s’agit donc de révolutionner la manière de « faire Eglise », de vivre nos valeurs, de projeter cette Eglise à l’extérieur, de donner des raisons au public de la fréquenter.

Tout cela a un coût. Le bâtiment est assuré à hauteur de 11 millions. Après d’âpres discussions avec les assurances, nous avons réussi à obtenir 8,8 millions. Sur ce montant, 1,3 million est consacré à la déconstruction partielle de l’église. Le projet global est évalué à 20 millions. Le financement n’est pas bouclé, nous sommes actuellement à un montant de 10 millions.

En ce qui concerne l’autorisation de construire, nous venons de recevoir une bonne nouvelle. Le service des monuments et sites vient de donner son feu vert informel, ceci au 15 septembre 2021.
Le projet peut donc lui convenir et nous espérons avoir l’autorisation formelle cet automne et démarrer les travaux immédiatement. »

Une « maison d’Eglise » au service d’une catholicité éclairée

« L’ECR songeait depuis plusieurs années à ériger une Maison d’Eglise accessible et proche des Genevois. Nous avions pensé la créer au Cénacle, dont nous sommes propriétaires. Puis il y a eu cet incendie qui a ravagé le Sacré-Cœur. Il nous a semblé évident de contribuer à la renaissance de ce bâtiment historique auquel les Genevois sont attachés », a fait valoir Dominique Pittet, secrétaire général de l’ECR.

Pour Christian Rivola, l’architecte, « cette Maison d’Eglise est un projet magnifique et complexe, qui a deux volets : un pôle de rassemblement pour les catholiques du canton et un pôle au service de la Cité. C’est un lieu qui doit à la fois favoriser le travail, la prière, la réflexion, l’être-ensemble, le calme et l’ouverture, et qui doit permettre aux individus de se ressourcer, de se nourrir. Nous rêvons d’un bâtiment qui embrasse les personnes, avec des espaces modulables qui peuvent fonctionner ensemble ou séparément, avec différentes variantes qui peuvent permettre l’intimité si nécessaire. Le but est de créer des relations intenses, des nouvelles dynamiques et d’ouvrir le lieu à différents publics ».

L’aménagement de la Maison d’Eglise de Genève porte ainsi l’ambition de la paroisse du Sacré-Cœur et de l’Eglise catholique romaine – Genève (ECR) : concentrer en un seul lieu et dans un esprit d’accueil, de partage et d’ouverture, des personnes qualifiées et engagées dans le développement de projets qui favorisent une démarche spirituelle individuelle et la rencontre de personnes autour de thématiques communes.

Une campagne de levée de fonds auprès du public est donc lancée par l’ECR pour la création de cette Maison d’Eglise, pour un montant total de 2’255’000 francs. Une brochure détaillée est à votre disposition auprès de l’ECR. Vos contacts privilégiés pour cette campagne sont :

Christine Maître, présidente du comité de soutien : 079 203 97 78, c.maitre@cath-ge.ch

Audrey Brasier, responsable Grande Philanthropie : 022 319 43 55, audrey.brasier@ecr-ge.ch

Sabine Mongein, responsable de la collecte de fonds : 022 319 43 57, sabine.mongein@ecr-ge.ch

D’ores et déjà, un tout grand Merci pour votre soutien !

Merci aux bénévoles

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), novembre-décembre 2021

L’Equipe pastorale de l’Unité pastorale (UP) Nyon-Terre Sainte a remercié les bénévoles qui se sont particulièrement occupés de l’accueil des paroissiens lors des messes en période de pandémie par un repas à la buvette de la Colombière le 16 septembre.

PAR ANNE DE TRÉVERRET
PHOTOS : ESTHER BÜRKI

Ils étaient vingt-deux à avoir répondu à l’appel ce soir de septembre pour un temps de convivialité et de partage. « L’Equipe pastorale vous invite. Restez assis, laissez-vous gâter », leur a dit le curé modérateur, l’abbé Jean Claude Dunand, en préambule. Ajoutant : « Merci pour votre engagement du passé qui recommence dès ce dimanche ».

La table avait été joliment décorée par Marie-Agnès de Matteo. Préparé par le curé, heureux de mettre ses dons culinaires au service des bénévoles, et servi par l’Equipe pastorale, le repas était « divin »… Il a été émaillé de nombreuses discussions qui ont apporté leur lot d’histoires, de rires, de découvertes et de partages d’expériences.

Jean Paul II a parlé de « cet élan naturel du cœur qui incite tout être humain à aider son semblable… presque une loi de l’existence ». Un engagement que les bénévoles ont assumé avec joie et le sens de l’accueil. La reconnaissance de l’Equipe pastorale, essentielle, a aidé chacun à garder l’élan du don et de la joie dans la bienveillance et l’amour pour œuvrer à la mission du Christ. Merci, chère Equipe pastorale, pour cet élan du cœur !

L’intimité

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), novembre 2021

TEXTE ET PHOTO PAR GENEVIÈVE THURRE

Caractère de ce qui est intime, très personnel.

Avec la pandémie, de nombreuses familles ont dû se résoudre à enterrer leur proche dans l’intimité et ce fut une souffrance. Pour d’autres familles, c’est un choix délibéré. Quelles que soient les motivations des unes et des autres, elles correspondent à un vécu et elles sont à respecter sans aucune condition.

D’un point de vue sociologique, il est reconnu que les rituels entourant le décès permettent aux proches de faire le deuil. Mais est-ce que les proches sont les seuls membres de la famille ? Je pense qu’on en a tous fait l’expérience : au cours d’une vie, nous rencontrons moult personnes avec lesquelles nous créons un lien particulier qu’il est difficile de décrire par des mots car il est de l’ordre du ressenti : amitié, respect, admiration, haine, que sais-je encore ? La palette des sentiments et des émotions est si vaste. Seuls les protagonistes du lien savent ce qu’ils vivent, ressentent. Nous nous retrouvons là véritablement dans le monde de l’intime.

Les personnes qui accompagnent un mort ont, pour la plupart, un ressenti le concernant, un lien qu’elles seules connaissent. Participer au rite funéraire, quel qu’il soit, leur permet de le conscientiser, le sublimer ou l’exorciser, à terme de faire le deuil. Ce qui reste important, c’est de faciliter l’accès au ressenti à travers des rituels, essentiels à toutes civilisations. Ils participent à notre spiritualité, élément indispensable à notre santé physique et psychique.

Steve Dunn, de la passion du Chant à la vibration de la Foi

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), novembre 2021

PAR ANNE-MARIE COLANDREA
PHOTO : STEVE DUNN

Steve Dunn, dès sa plus petite enfance, a toujours été habité par la musique et de manière indissociable par le chant. Il avait une «bonne oreille»: on lui demandait souvent de préciser les accords pour ses camarades guitaristes et chanteurs. A l’âge de 11 ans, Steve arrive à Genève où il déploiera ses talents musicaux jusqu’à composer des chansons, et à chanter dans un groupe rock. Il choisira de poursuivre ses études en guitare classique, il se formera aussi à l’enseignement. Pour Steve, la direction de chœur manifeste le plaisir du partage : être avec des personnes qui aiment simplement chanter en amateur ou en professionnel, en église ou en concert. Son goût pour la musique sacrée croît et mûrit au fil de ses expériences et de sa formation. Il nous confie : « Pour moi la preuve que Dieu existe est que l’harmonie existe, que la musique existe, et chaque fois que l’on chante, on est en train de louer Dieu. »

Steve affirmera sa formation en direction chorale et en direction d’orchestre au Conservatoire supérieur de Genève (actuel HEM). Il y rencontrera un maître en la personne de Michel Corboz qui demeure pour lui une figure décisive dans l’approche de la musique sacrée et de la direction de chœur. A cette époque, il chante dans l’Ensemble vocal de Lausanne et devient l’assistant du maître. Steve vibre toujours de mille facettes et ne cesse de transmettre sa passion et son art : outre le chœur mixte et la Maîtrise de Sainte-Thérèse, il dirige, avec autant de professionnalisme, trois autres chœurs de Genève à Neuchâtel.

En 2002, il est appelé à la direction du chœur mixte de la paroisse Sainte-Thérèse composé de chanteurs de longue date, dont certains répondent toujours présents. L’atmosphère des répétitions se déroule sous le signe de la bonne humeur avec le plaisir de chanter et d’œuvrer pour vivre de beaux et grands moments de la liturgie. En 2013, il relance la Maîtrise de Sainte-Thérèse avec ce désir de donner aux enfants l’envie de chanter dans l’église. Les enfants de la Maîtrise animent avec Steve, Humberto et d’autres amis musiciens, les messes des familles de la paroisse.

Steve, vous l’avez compris, dévoile plus d’une corde… il est compositeur, il a créé trois messes ; il est fédérateur en participant à la création de la nouvelle Fédération des chœurs Genevois. Il ne manque pas d’initiative et de créativité même en « période covid » et ce grâce aussi aux talents de sa famille : chez les Dunn, la musique et surtout le chant représentent toute une histoire de famille ! Steve résume le vécu de cette dernière année comme un temps pour « réfléchir à ce qui compte dans ma vie : ma famille, mes amis, le chant, ma Foi, ma relation à Dieu… le tout ne faisant qu’un ».

Il souhaite encourager toute personne à chanter, sans hésiter, il y a de la place pour tous. Steve invite à venir, à voir et à vivre une répétition : il en est de même pour les enfants. Chanter ça s’apprend, ajoute-t-il, même si l’on chante faux. Il faut se donner le temps. La patience est l’art du chef de chœur. Le chant, précise-t-il avec enthousiasme, est quelque chose de créé, que l’on recrée avec l’interprétation. Le chef et le chœur se communiquent mutuellement l’énergie de la vie. Partager le sens du beau, permettre l’ouverture vers Dieu – qui s’avère immédiate chez l’enfant – autant de motivations et de passions qui animent Steve et qu’il transmet : « La musique et le chant m’ont aidé à retrouver ma Foi et sans cesse me portent à la vivre. »

Pour en savoir plus : voir sur le site https://saintetherese.ch; et notamment dans la rubrique « instant musical ».

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