Raconte-moi ton Eglise !

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), octobre 2021

PAR VÉRONIQUE DENIS | PHOTOS : JULIEN VERGÈRE ET PIERRE-YVES MAILLARD

Selon la définition du dictionnaire, raconter signifie « faire le récit d’une histoire ou relater les faits » ! Loin de moi l’idée de retracer l’histoire de l’Eglise qui dure depuis plus de 2000 ans.

J’aimerais plutôt nous inviter à nous arrêter au présent et à nous projeter sur l’avenir.

L’Eglise d’aujourd’hui n’est plus celle d’hier. Mais faut-il s’en émouvoir ? ou s’en réjouir ?

Pour ma part, j’y vois plutôt un signe d’espérance, ouvert sur l’avenir.

Car le Christ n’abandonnera jamais son Eglise. Ce que nous vivons en ce moment, est certes difficile et la situation du COVID ne joue pas en notre faveur. Et l’apôtre Pierre nous invite à garder confiance : « Mais vous, vous êtes une descendance choisie, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple destiné au salut, pour que vous annonciez les merveilles de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière. » (1P 2, 9)

L’Eglise, mon Eglise, votre Eglise est le reflet de ce que je veux et peux offrir. Je ne vais pas énumérer la longue litanie des manques ou des critiques qu’on relate malheureusement trop souvent. Je nous invite à raconter les signes positifs : les parents qui s’engagent dans le cheminement de la foi de leurs enfants, les anciens qui veillent et prient pour les plus jeunes, des jeunes qui misent tout sur le Christ, des couples qui font le pari de la fidélité, des paroissiens qui s’engagent pour embellir nos églises, nos chapelles, animer nos célébrations avec les chants et la musique, aider les prêtres dans le service de l’autel, veiller sur les plus fragiles et les plus faibles, visiter les malades et leur offrir le Pain de vie, proclamer les lectures, les laïcs engagés et les prêtres du secteur qui portent le souci de l’unité et accompagnent chaque baptisé dans leur cheminement spirituel, …

Chacune et chacun peut continuer cette énumération et il faudrait plus qu’une page pour raconter tout ce qui est vécu.

Rendons grâce à Dieu pour notre Eglise et demandons au Christ le courage pour continuer sa mission. Avec la force de l’Esprit Saint, notre témoignage débordera ainsi en torrent de lumière.

Collombey-le-Grand: la chapelle Notre-Dame des Sept-Joies

Les relevés cadastraux et les sources d’archive ne mentionnant aucun édifice antérieur, il semble que cette chapelle ait été construite ex nihilo. C’est donc en 1847 que la première pierre est posée mais d’importantes inondations repoussent le travail de plusieurs années. La date de 1855, qui timbre la clé de l’encadrement de l’entrée (réalisé en calcaire de Collombey tout comme la croix de mission à l’extérieur) rappelle la construction du gros oeuvre.
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« Raconte-moi ton Eglise »

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), octobre 2021

TEXTE ET PHOTOS PAR PIERRE ANÇAY

Lorsque l’on m’a proposé de «raconter mon Eglise» pour L’Essentiel, j’ai hésité quelque peu avant d’y répondre. Que pourrais-je bien dire ? Il ne s’agissait, bien entendu, pas de décrire l’édifice où nous autres chrétiens célébrons le culte, mais plutôt de «raconter mon Eglise» dans son sens premier que l’on retrouve dans le christianisme, soit «l’Institution rassemblant l’ensemble des chrétiens en communion avec le Pape et les évêques».

Ainsi, comme pour beaucoup, « mon Eglise » est d’abord « l’église paroissiale » où se vivent concrètement tous les faits, les gestes, les cérémonies liées à notre vie chrétienne. Au fil des ans, en plus des messes dominicales et de semaine notamment lorsque nous étions désignés pour servir la messe, c’est à l’église paroissiale que nous avons reçu les différents sacrements, en premier celui du baptême.

De toutes ces cérémonies, je me souviens tout particulièrement du jour de ma première communion où nous sommes descendus en rang par deux, de la cour de l’école jusqu’à l’église, d’abord le groupe des filles « encadrées » par des institutrices suivi du groupe des garçons tous munis d’un brassard blanc sur la manche gauche du costume. L’après-midi de ce même jour, nous nous sommes retrouvés à l’église pour la consécration à Marie à qui nous chantions, en levant nos bouquets de fleurs, l’inoubliable cantique : « Vierge Marie, je te confie mon cœur ici-bas. Prends ma couronne, je te la donne, au Ciel n’est-ce pas tu me la rendras, au Ciel n’est-ce pas tu me la rendras ! »

C’est à l’église qu’aujourd’hui encore la communauté paroissiale se retrouve pour les messes, les fêtes ponctuant l’année liturgique, les ensevelissements et autres rencontres ou célébrations religieuses.

Finalement, c’est dans et par cette « église paroissiale », que petit à petit s’est « conscientisée » mon intégration et ma participation à cette « Eglise universelle » qui, comme le dit saint Paul dans sa Lettre aux Ephésiens 1 : « Dieu a établi le Christ au-dessus de tout être céleste… Il a fait de lui la tête de l’Eglise qui est son corps, et l’Eglise, c’est l’accomplissement total du Christ, lui que Dieu comble totalement de sa plénitude… »

Aussi, arrivé à l’automne de ma vie, je ne saurais assez dire ma « reconnaissance » à « l’église de ma paroisse » ainsi qu’à toutes les personnes qui l’ont servie au cours
du temps. Oui, vraiment merci pour tout ce qui a été fait pour moi et pour nous tous « dans » et « par » cette « Eglise paroissiale et universelle qui est le Corps du Christ » !

«Pas à pas…»

PAR JANIE LUISIER
PHOTO : VÉRONIQUE DENIS

A l’image d’un pèlerin décidé, je vis mon Eglise avec cette volonté d’avancer, mais aussi avec cette vulnérabilité qui me pousse à me placer humblement sous le regard de Dieu. En Père attentif et aimant, respectant toujours ma liberté et mes choix, Il pose sur mon chemin des jalons : l’adoration hebdomadaire, la prière des mères, la Vierge Pèlerine, des témoins qui ont vécu concrètement leur foi en laissant à Dieu les commandes de leur vie… Aussi, j’aimerais vous partager un message de sainte Teresa de Calcutta qui m’encourage à toujours mieux le connaître, à l’inviter dans mon quotidien, avec la volonté de lui faire plaisir dans le service et la prière :

« Nous pouvons certes passer du temps à la chapelle… mais avez-vous vraiment fait connaissance avec Jésus vivant, non à partir de livres, mais pour l’avoir hébergé dans votre cœur ?… Demandez-en la grâce. Il a l’ardent désir de vous la donner… Vous lui manquez quand vous ne vous approchez pas de lui. Il a soif de vous. »

Mon Eglise…

TEXTE ET PHOTO PAR VIRGINIA DA SILVA

Mon Eglise est l’écoute, le partage, l’ouverture et le service à l’autre.

Je ne peux pas vivre ma foi sans ces éléments. Elle est, dans ma vie, une source de force, d’écoute et en même temps de refuge dans les moments difficiles. A mon arrivée en Suisse, les premières personnes à me tendre la main étaient des fidèles paroissiennes de Saxon. A ce moment-là, je me suis reconnue dans cette Eglise. Depuis, je travaille pour que l’on aille de plus en plus vers l’autre.

Malheureusement, en Eglise, on est souvent dans le faire et pas dans l’être. On veut tellement accomplir les tâches qui nous sont demandées que l’on oublie le contact humain. Et pourtant il n’y a pas besoin de grand-chose, quelquefois un simple sourire. Avec le COVID, on s’est retrouvés à l’entrée de nos églises. Pour ma part, quelle chance ! j’ai pu échanger avec les gens, les accueillir, pour finalement avoir la meilleure des récompenses : une personne qui me dit : « Quel bonheur de se sentir accueilli avec ce grand sourire. » Eh oui… cela suffit de montrer que l’on est là pour accueillir, accompagner, partager et laisser la place à l’autre. C’est ce que on a fait avec moi « l’étrangère ».

La devise de ma vie est : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Mt 25, 40)

Chaque personne que je rencontre est le visage du Seigneur. Seulement ainsi, je peux vivre mon Eglise en accord avec le plus profond de moi-même.

Eglise aux cent mille visages…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Notre-Dame de la Brillaz (FR), octobre-novembre 2021

PAR MATHIAS THELER

PHOTO : DOMINIQUE RABOUD (10 ANS DE L’UP)

Aujourd’hui avons-nous raison d’aimer notre Eglise ? Ne la voyons-nous pas comme une institution lourde qui semble plus condamner qu’essayer d’avancer avec les personnes ? Est-elle uniquement moralisatrice, tout en jouant sur la culpabilité des gens ?

Effectivement, la doctrine de l’Eglise semble pesante pour beaucoup d’entre nous. Elle affirme un idéal chrétien qui semble à des années-lumière de nos réalités humaines. Joël Pralong affirme pourtant que « La doctrine de l’Eglise est importante, elle est une lumière sur le chemin, mais c’est le Christ qui est la lumière dans les cœurs ». Aurait-elle donc encore du sens aujourd’hui… ? Peut-elle nous aider à avancer ? J’apprécie beaucoup le regard porté par un ancien professeur d’université qui nous invite à voir les commandements non comme des commandements, mais comme des paroles, des balises, qui tracent le chemin et nous indiquent quand nous le dépassons.

Effectivement, l’être humain est libre, mais il a aussi besoin de repères, non pas pour le condamner ou le culpabiliser, mais pour savoir où il se situe dans sa vie de foi. Pour le reste, il en revient à la conscience de chacun que seul le Christ peut véritablement éclairer. Mais est-ce uniquement cela l’Eglise ?

Non, car elle est avant tout l’ensemble des chrétiens, des baptisés, éclairés par le Christ, par la Parole de Dieu, qui chemine en communauté, ensemble, vers le Royaume promis par Dieu. Ensemble veut bien dire que nous avons tous la responsabilité de l’Eglise, de nos communautés ecclésiales. Ayons conscience de cela !

J’aime beaucoup le pape François qui ose affirmer : « … je préfère une Eglise accidentée, blessée et sale pour être sortie par les chemins, plutôt qu’une Eglise malade de la fermeture et du confort de s’accrocher à ses propres sécurités. » (EG 49) L’Eglise est avant tout humaine, elle a tous nos visages.

Aujourd’hui, le slogan de notre UP réaffirme que, si nous nous mettons à la suite du Christ, nous sommes invités à être ensemble de vrais bâtisseurs de nos communautés. Voilà la vocation du chrétien. J’aimerais d’ailleurs remercier toutes les personnes qui s’engagent dans nos paroisses, mais la liste serait bien longue. Vous pouvez, dans vos villages, à travers les articles de L’Essentiel, mettre un ou plusieurs visages sur ces personnes, qui témoignent, bénévolement dans leur quotidien, de leur engagement. Ils sont témoins d’une communauté qui s’engage. Saint Paul le dit clairement : « Or, vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps. » Chacun porte, selon ce qu’il est, la responsabilité de sa communauté ecclésiale.

Raconte-moi ton Eglise

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), octobre 2021

L’Eglise catholique traverse une crise sans précédent dans son histoire : corruption des mœurs, de l’intégrité morale de ses plus hauts représentants, discrédit moral, impossibilité de se réformer en profondeur, désertion en masse de ses fidèles… «Le Fils de l’Homme, quand il reviendra, trouvera encore la foi sur la terre?»

PAR L’ABBÉ LÉONARD BERTELLETTO, CURÉ-DOYEN / PHOTO : DR

Portrait de saint Augustin

« Ne me traite pas comme un pécheur, épargne-moi le châtiment des assassins. »

« J’ai mal à mon Eglise… », entend-on souvent. A raison ! Tant les déceptions que génère cette Institution se multiplient au cours des âges et la nôtre ne fait pas exception. Que de gens blessés, outrés, scandalisés, par l’action de l’Eglise ! Notre Eglise, une grande malade, qui peine à regarder la vérité en face et à trouver des remèdes à ses maux. Inutile d’énumérer ici la longue liste des scandales qui compliquent la marche des chrétiens vers le Ciel.

Au XIVe siècle déjà, sainte Catherine de Sienne comparait l’Eglise à une lépreuse. Et le poète Dante Alighieri (dont nous commémorons cette année le 700e anniversaire de la mort) ne s’est pas gêné de réserver des places en enfer pour trois papes… Qu’écrirait-il de celui d’aujourd’hui, adulé par les uns, décrié par les autres… Difficile d’être catholique dans ce contexte, beaucoup en ont marre et quittent le navire, la barque de Pierre. A celles et ceux qui seraient tentés de le faire – car il s’agit bien là d’une tentation – je voudrais rappeler cet enseignement de saint Augustin, commentant le neuvième verset du psaume 25 : « Ne me traite pas comme un pécheur, épargne-moi le châtiment des assassins. » Dans sa cathédrale d’Hippone, l’évêque prêche ce qu’un sténographe prend en dictée : « L’Eglise de ce temps est une aire de battage. Je vous l’ai dit souvent et je le répète encore : cette aire comporte à la fois la paille et le blé. Que personne ne cherche à se séparer de la paille avant le temps du vannage ! Que personne ne quitte l’aire avant le temps du vannage sous prétexte de ne pas vouloir supporter les pécheurs. Trouvé hors de l’aire, tu serais attrapé par les oiseaux avant d’avoir été amassé dans les greniers. » Augustin en appelle à l’unité dans la communauté, malgré l’agacement que suscite le comportement des pécheurs. Seuls les vertueux parviennent à les supporter, mais les vertueux, à l’égal du prophète Elie, se sentent parfois bien seuls au milieu des pécheurs. « Ils ont tué tes prophètes, ils ont démoli tes autels ; je suis resté, moi seul, et l’on cherche à m’enlever la vie. » (1 R 19, 10) Elie se sent seul, en vrai, il n’est pas si seul que cela, d’autres justes se tiennent ça et là… Dieu répond à sa plainte par ces mots : « Je laisserai en Israël un reste de sept mille hommes, tous ceux dont le genou n’a pas plié devant Baal. » (1 R 19, 10) Augustin ajoute : « Si toi tu es mauvais, ne va pas croire qu’il n’y a personne de bon. Si tu es bon, ne va pas t’imaginer que tu es seul à l’être. Si tu es bon, ne crains rien du fait d’être mélangé avec les méchants, car le jour viendra où tu seras séparé d’eux. […] Il chancelle au milieu des méchants, celui qui ne compte pas sur Dieu. Voilà l’origine des schismes. Les grains de blé dans l’aire supportent la paille avec patience jusqu’au temps du vannage. » Dans quelle mesure nous appuyons-nous sur Dieu pour vivre en Eglise aujourd’hui, malgré les difficultés ? En améliorons-nous la coexistence fraternelle, ou au contraire, sommes-nous de ceux qui divisent ? Sommes-nous de ceux qui plient le genou devant les baals de ce temps (idéologies, gourous de toutes sortes) ? A chacun de faire son examen de conscience, pour rendre la communauté plus authentique, et pour, en fin de compte, avoir moins mal à son Eglise.

Entre utopie et réalité

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), octobre 2021

Le P. Hermel Tonato est en Suisse depuis mai de cette année. Il a été engagé sur le secteur des Deux-Rives. Il nous raconte l’évolution de l’Eglisecau Bénin, depuis l’arrivée des missionnaires jusqu’à aujourd’hui.

TEXTE PAR LE P. HERMEL | PHOTOS : ROBERT ZUBER

Dans le contexte religieux, la foi est la croyance en un Dieu révélé, le Dieu de Jésus- Christ. Elle vient « de ce qu’on entend et ce qu’on entend vient de la parole de Dieu » (Rm 10, 17). Plusieurs années après le débarquement des missionnaires, une brève relecture de l’implantation et des enjeux de la foi, au Bénin en général et à Azovè en particulier, se révèle imposante. L’évolution exponentielle de la foi au Bénin est une preuve que les premiers annonceurs de la Bonne Nouvelle ont été envoyés par le Christ (cf. Rm 1, 1) car aucune œuvre humaine ne peut faire tant d’années et résister à tant de déchaînements. Le voyage parfois périlleux de ces porteurs aussi en est une preuve. Concernant la pastorale des terres du Bénin et d’Azovè, l’enjeu étant d’ordre divin, on voit la foi dans son dynamisme qui s’est exprimée comme la lumière qui a dissipé tant de ténèbres. Les résultats de la réception de la foi transmise par les Apôtres continuent d’abonder. A titre d’exemple, on peut évoquer l’éducation religieuse (à travers la création des écoles catholiques, le catéchisme hérité), l’ordination des prêtres autochtones, etc. Le nombre des baptisés chaque année et l’abandon volontaire des pratiques animistes constituent aussi un témoignage de l’évolution de la foi. L’héritage pastoral continue de servir de jalons pour une pastorale d’incarnation au sein même des peuples béninois et de ses cultures. La majorité de la population béninoise et celle d’Azovè est chrétienne. Ils sont plusieurs à être impliqués dans la vie de l’Eglise (la prière, les mouvements, les associations, les chorales…). Les chrétiens catholiques forment aujourd’hui des communautés dynamiques, joyeuses et soudées. La vie religieuse et spirituelle des chrétiens se trouve renforçée par les activités permanentes des groupes de prières, mouvements et associations. L’harmonie, la cohésion et la paix qui caractérisent la communauté ainsi que le dévouement, la spontanéité désintéressée et l’implication active des fidèles dans les sollicitations diverses sont le reflet de la franche collaboration entre les fidèles et leurs pasteurs. Ces groupes constituent souvent un cadre très propice pour raviver la foi chrétienne des chrétiens militants et pour affermir leur adhésion à Jésus-Christ.

Cependant, comme dit dans l’Evangile de saint Jean, il y a toujours des mercenaires qui cherchent à disperser les brebis. On assiste, en effet, à une profusion de « l’offre chrétienne » expliquée par le foisonnement des Eglises et des religions de tout type. La recherche exagérée et incontrôlée de Dieu et de l’extraordinaire fait découvrir le phénomène du paganisme dans l’Eglise. Le décuplement anarchique en vogue des Eglises ne peut que conduire à une sorte de syncrétisme : « Les temples, les églises et les lieux non officiels du culte parsèment les villages et quartiers de ville » (Ambroise Kinhoun, Les Nouveaux païens dans l’Eglise. Connaître les pathologies des religions, Ed Ids, Cotonou 2018, p. 18). Ce qui est déplorable, c’est l’incohérence et la dichotomie observées à des moments donnés entre le vécu spirituel et le vécu en société. Certains n’hésitent pas à avoir recours à d’autres pratiques dès que surviennent des épreuves liées à la finitude humaine. Ces épreuves humaines sont pourtant liées à la condition humaine. Ils sont à la recherche d’un « Dieu automate ». La recherche de la sécurité, de la protection, de la promotion, du bonheur sans peine, du merveilleux, du sensationnel, d’une vie paisible et calme sont des motivations avancées par les syncrétistes. De cette façon, on recrée Dieu à l’image humaine.

Or, la foi en Dieu doit élever l’âme et permettre à l’homme lui-même de s’élever. La foi des fidèles du Bénin en général et d’Azovè en particulier est à réévangéliser. « […] il ne s’agit pas certainement d’annoncer un autre évangile, mais de faire un examen pointu de l’actuelle situation de désolation spirituelle, de situer les responsabilités […] ce travail s’impose non seulement à l’égard de ceux qui ont abandonné la foi et les pratiques sacramentelles, mais aussi à l’égard de ceux qui pratiquent le syncrétisme religieux. » (Akoha Théophile, « Vers une nouvelle humanité à travers une nouvelle évangélisation », in Revue d’Anthropologie Théologique et d’Ethique Sociale, 1 (2017), p. 78).

Malgré les risques et déviances possibles, la foi du peuple chrétien d’Azovè et assurément du peuple chrétien béninois a connu une grande évolution. Le déchaînement des uns et des autres ne pourra jamais emporter l’Eglise car le Christ, son Epoux, demeure en elle.

Une belle fête à Saint-Martin

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Val d’Hérens (VS), octobre 2021

Le dimanche 29 août 2021 a eu lieu la célébration du 70e anniversaire de la construction de l’église de Saint-Martin et la bénédiction des nouveaux vitraux réalisés par les artistes Isabelle Tabin-Darbellay et Michel Eltchinger.

TEXTE ET PHOTOS PAR MONIQUE GASPOZ

La célébration de l’eucharistie a marqué le coup d’envoi de la fête. Elle a été présidée par le vicaire général Pierre-Yves Maillard, accompagné à l’autel par le curé Laurent Ndambi et de nombreux autres prêtres attachés à la communauté paroissiale de Saint-Martin. L’église était éclairée d’une lumière nouvelle de vie et de résurrection. Même le sapin aux pives bronzées revendiquait sa place à la fête derrière le vitrail aux fruits de la terre. La chorale Sainte Cécile et la chorale africaine ont animé de leurs chants la célébration.

Se référant à la lettre aux artistes de Jean-Paul II en 1999, le vicaire général a dit que l’Eglise a besoin des artistes quand les mots n’arrivent pas à tout expliquer ce qui est de l’ordre de l’invisible et du mystère. Les artistes nous font passer de ce monde à Dieu pour nous purifier, nous sanctifier. Ces vitraux en sont l’exemple vivant, à la suite de saint François d’Assise, troubadour de la joie, d’ailleurs représenté dans une grande statue en bois face aux sept vitraux du Cantique des Créatures. La bénédiction a eu lieu en pensant à tous ceux qui entreront davantage dans la louange de Dieu grâce à ces vitraux.

De vifs remerciements ont été adressés au curé Laurent Ndambi, au comité de rénovation, aux artistes, à tous les bénévoles ainsi qu’aux très nombreux donateurs qui ont permis cette belle réalisation. La fête a continué sur la place de l’église grâce à l’apéro servi par les Hospitaliers de Notre-Dame de Lourdes et aux prestations de la fanfare La Perce-Neige et des Fifres et Tambours. Les personnes inscrites ont pu ensuite partager ensemble une bonne raclette à la salle bourgeoisiale.

L’église de Saint-Martin : un peu d’histoire 1

Il est difficile de situer exactement la date de fondation de la paroisse d’Hérens qui comprenait les paroisses actuelles de Saint-Martin et d’Evolène. Les ancêtres du Val d’Hérens faisaient partie de la paroisse de Sion hors les murs. Selon une inscription à la cure de Saint-Martin situant la construction du presbytère sous l’épiscopat de Mgr Aymond, évêque de 1049 à 1070, il pourrait y avoir eu une paroisse de Saint-Martin d’Hérens à cette époque déjà. De 1252 à 1288, un ou le premier curé se nomme Maître Martin, curé et notaire. On retrouve également Guillaume de Nendaz de 1260 à 1277 et Pierre de Suen, vicaire en 1286. Les paroissiens des villages d’Evolène venaient à pied participer aux offices à l’église de Saint-Martin d’Hérens dès cette époque-là. La séparation des deux paroisses se passe progressivement. Une première église est érigée à Evolène en 1446. En 1703, le premier curé est installé à Evolène. Il faudra cependant attendre 1853 pour la séparation définitive des paroisses de Saint-Martin et Evolène en deux entités distinctes.

L’ancienne église de Saint-Martin qui datait de 1743-1745 donnait vers 1930 des signes évidents de décrépitude. Le souvenir de la catastrophe de 1909 de l’église de Nax est encore bien présent et fait avancer les démarches et les expertises pour examiner s’il y a danger. Le curé Damien Bex, responsable de la paroisse de 1936 à 1983, confie la réalisation d’une nouvelle église aux architectes Denis Honegger (1907- 1981) et Fernand Dumas (1892-1956). Après le choix entre plusieurs avant-projets, les plans définitifs sont prêts en 1948 et l’ancienne église est démolie en 1949. Les travaux durent deux ans. Les entreprises locales sont mises à contribution et les paroissiens effectuent de nombreuses heures de bénévolat pour mener à bien la construction de la nouvelle église, inaugurée en 1951. Comme l’argent manque pour les vitraux, de simples carreaux de couleurs ont été installés aux fenêtres.

Ainsi, la pose des nouveaux vitraux à l’occasion du 70e anniversaire de l’église vient harmonieusement compléter tout ce que nos ancêtres avaient déjà réalisé.

1 La plupart des informations sont tirées du document « 1951-2001, Jubilé de la consécration de l’église paroissiale de Saint-Martin »

Faire Eglise autrement

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Aigle (VD), octobre-novembre 2021

PAR ROLF ZUMTHURM, CURÉ-DOYEN | PHOTO : DOMINIQUE LUISIER

Expérimenter une Eglise-communauté. Dans l’église rénovée de Bex, les paroissiens sont rassemblés en forme de «U», unis par le baptême et interpellés par la Parole. Dans son message pour l’inauguration, l’architecte Duthilleul le décrit: «Ainsi, dès le début de la célébration, les fidèles réunis au nom de Jésus, peuvent avoir conscience qu’ils forment un Corps: cela est signifié, et, parce que c’est signifié, cela peut se réaliser… Les fidèles peuvent alors prendre conscience que « chacun d’eux est un membre de ce Corps », c’est-à-dire que chacun d’eux a la responsabilité d’agir comme le Christ agit.»

Devenir une Eglise pour les autres. L’Eglise n’est pas la fin en elle-même, elle existe pour les autres. « Nous sommes chrétiens pour les autres. » Voilà notre vision pastorale qui a été phagocytée par la première vague du Covid à peine un mois après sa promulgation par notre évêque. L’équipe pastorale repense la diaconie en ces temps difficiles pour beaucoup. Et le secteur se trouve renforcé par l’arrivée de Clotilde Jollien du département « Solidarités » pour une pastorale de rue.

Favoriser une Eglise qui dépasse les frontières. Il n’y a pas que l’Eglise catholique. Regarder par-dessus la haie, partager avec d’autres communautés chrétiennes, pratiquer l’œcuménisme sur le terrain. Voilà ce qui est vécu au Forum chrétien romand qui a choisi notre région. Du 10 au 13 octobre, il rassemble à Leysin les responsables et délégués de toutes les Eglises chrétiennes de la Suisse romande. Le Forum se conclut par une célébration commune coorganisée avec la TRO (Table ronde œcuménique) le mardi 12 à 10h30 à la salle de l’Eglise de Châble-Croix à Aigle. Tous les paroissiens du secteur y sont invités.

Une nouvelle chapelle magnifique !

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), octobre-novembre 2021

Dimanche 12 septembre 2021 ! Avant que tous les voyants Covid ne virent au rouge, les fidèles de l’Entremont sont invités à Orsières pour la bénédiction et l’inauguration de la nouvelle chapelle dédiée à l’enfant du lieu, le chanoine Maurice Tornay, natif de la Rosière !

PAR MICHEL ABBET | PHOTOS : ANNE-LYSE BÉRARD

Vitrail porte réalisé par Adrien Thétaz

La chapelle n’est pas la seule nouveauté proposée aux paroissiens et aux visiteurs venus d’ailleurs. A l’entrée, une exposition relate la vie du Bienheureux. C’est une excellente entrée en matière. En effet, en enlevant deux rangées de bancs au fond de l’église, on a créé un dégagement bienvenu et ainsi allégé toute la partie tournée vers le couchant. On a profité de cette place libérée pour y installer une exposition en 4 « chapitres ». Le résultat, des plus probants, doit sa réussite au recyclage des bancs, transformés en écrin pour mettre en valeur les objets ayant appartenu au chanoine. Mais surtout, on a mis tout de suite la personne entrant dans l’église en relation avec le Bienheureux ! Libre à elle ensuite de s’arrêter un moment pour faire connaissance avec cet homme d’exception. Et puis, la voilà interpellée…

Car, au sommet de l’église, à gauche, une porte s’impose à son regard. Les couleurs, volontairement vives, étincellent grâce à la luminosité naturelle qui inonde la chapelle! Là où beaucoup auraient bien vu une porte en bois ou pas de porte du tout, on a choisi de créer le contraste ! Voici donc le chanoine « mis en lumière ». Il est « là », presque vivant et son regard à la fois bienveillant et pénétrant ne manque pas d’interroger. Naturellement, le quidam se laissera donc comme aimanter et se dirigera vers la chapelle. A coup sûr il fera le pas et franchira la porte pour se trouver dans ce nouvel espace de méditation. Là, il aura rendez-vous avec son Dieu et avec Maurice Tornay. Quelques mots suffiront pour débuter la conversation. La suite du dialogue appartiendra à chacun. Bonne visite !

Extrait du discours du président de la commune

Le Conseil municipal est persuadé que la Via Francigena possède un énorme potentiel. Et il est évident que tout ce qui se rapporte au Bienheureux Maurice Tornay représente une offre complémentaire bienvenue. Ce tourisme à connotation spirituelle et religieuse peut aussi être synonyme de développement économique et doit être valorisé.

… Et aujourd’hui, nous sommes satisfaits d’avoir pu participer à la réalisation de la chapelle dont nous célébrons la bénédiction. Je profite d’ailleurs de relever le fait que toutes les Communes du district ont décidé de verser un montant pour ce projet, reconnaissant son importance pour l’Entremont entier.

… Je me réjouis donc du lancement des travaux du Cœur d’Orsières dans quelques jours qui vont transformer notre village comme la Chapelle du Bienheureux magnifie notre église.

Joachim Rausis

Extraits de l’allocution du président de l’Association des amis du Bienheureux

… Ceci dit, même si l’emplacement s’est imposé naturellement, toucher à la bâtisse la plus emblématique d’une commune, n’est pas sans risque. Vos échos
sur la réalisation que nous inaugurons, souvent très positifs, voire enthousiastes nous confortent, et sur les choix, et sur les options prises.

Puisse cet Espace permettre au passant par une catéchèse indirecte, de découvrir le Bienheureux Maurice Tornay, de perpétuer sa mémoire, son engagement sans faille, son don total pour conduire les âmes à Dieu.

Puisse cette chapelle favoriser et le culte rendu à Dieu et les prières d’intercession adressées au Bienheureux Maurice Tornay, pour les habitants de ce pays, pour nos paroisses, pour la Congrégation des chanoines du Grand-Saint-Bernard et le renouvellement de ses effectifs.

Maurice Tornay

Mot du président du comité d’organisation

La fête a été belle, grâce à tous les paroissiens qui ont participé à la cérémonie et grâce au beau temps qui est de mise chaque fois que l’on organise une manifestation en l’honneur du Bienheureux. Bien sûr, le Covid a joué les trouble-fête, nous privant notamment de la présence des fanfares. L’année de leur 100e anniversaire, l’image aurait été belle de les voir jouer ensemble. Mais ce n’est que partie remise. Merci à tous les bénévoles et à tous les participants ! Vu les conditions sanitaires nous ne pouvons qu’être pleinement satisfaits de cette journée.

Laurent Tornay

Le « cordon de prière » de frère Nicolas

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), octobre 2021

PHOTO : DR

Le « Bätti » de frère Nicolas est une imitation du « cordon de prière », comme on peut le voir sur la représentation la plus ancienne de frère Nicolas. Le tableau de 1492 laisse à penser que frère Nicolas possédait un cordon de prière avec 50 perles de bois, sans division en dizaines. Au lieu de la croix habituelle, il y avait un anneau.

Nous ne savons pas exactement comment frère Nicolas a utilisé ce cordon de prière. Dans la biographie de Witwyler de 1577, il est écrit : « Il avait l’habitude d’avoir en main le signe chrétien que nous appelons « Paternoster » ou « Bätti ». Il n’avait pas honte de prier avec cela. »

La prière du Rosaire, telle que nous la connaissons aujourd’hui, est née au début du XVe siècle et s’est répandue lentement. Il est peu probable que frère Nicolas ait connu cette forme de prière. Mais il y avait à l’époque d’autres coutumes pour prier avec un cordon de prière. Le nom « Nöschter » pour ce cordon a été conservé dans certaines régions jusqu’à aujourd’hui. Il se réfère à la coutume de prier un « Notre Père » pour chaque perle. Ceux qui savaient lire priaient 3 fois 50 psaumes ; les autres priaient 3 fois 50 « Notre Père ». Souvent, on priait aussi 50 « Je vous salue Marie » ou 50 fois « Notre Père » avec le « Je vous salue Marie ».

Dans une biographie du XVIe siècle, il est dit que frère Nicolas avait l’habitude de prier ensemble le « Notre Père » et le « Je vous salue Marie ». Le « Je vous salue Marie », à ce moment-là, ne consistait qu’en la première partie. Ce sont des versets des Evangiles (Luc 1, 28-42), auxquels on a rajouté les noms de Jésus et de Marie.

D’autres formes de prière semblable au chapelet que frère Nicolas connaissait vraisemblablement sont : La « Grande Prière » (Méditation de l’Histoire du Salut en 92 méditations, auxquelles s’ajoutent des « Notre Père » et des « Je vous salue Marie »), l’« Admonition du Christ » (qui consiste en 15 « Notre Père » intercalés de textes de prières), et les « Cent contemplations de la Passion du Christ » du Mystique Heinrich Seuse. Il y avait encore d’autres coutumes de prière, pour lesquelles le cordon de prière était une aide utile.

 

La croix, au cœur de la pandémie

Le pape François a accepté de mettre autour de son cou une petite croix en bois d’olivier. Une belle avancée
dans le soutien au projet de Daniel Pittet. Bien avant le geste significatif du pontife, plus de cent mille croyants l’avaient déjà effectué, une initiative visant à soutenir les chrétiens de Bethléem privés du tourisme à cause de la pandémie. Un bout de Terre sainte à porter sur soi.

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER

Pouvez-vous me raconter la genèse du projet de cette croix ?

Je passe de temps en temps à la Fille-Dieu pour rendre visite au père Benoît-Marie. Je le connais depuis toujours. Nous nous sommes rencontrés lorsque j’étais pensionnaire à Einsiedeln. Nous discutons un peu, bien entendu de la pandémie, et là, il me dit : « Tu connais les Pestkreuz ? »
[Voir encadré]. Cela me disait vaguement quelque chose. Ensuite il ajoute : « Nous pourrions faire des croix avec, comme inscription, O Crux Ave et les distribuer aux gens. » Nous avons donc lancé la production des premières dix mille croix. Puis j’ai écrit aux paroisses catholiques de Suisse pour en faire la promotion. Un pasteur m’a ensuite conseillé de prospecter du côté protestant, mais avec un autre slogan. Depuis, les commandes ne cessent d’affluer. Du côté catholique, cela a mis plus de temps.

Les croix peuvent être commandée sur le site www.croix-bethlehem.ch.

Vous attendiez-vous  à un tel engouement ?

Pas tellement, mais je suis habitué aux histoires folles ! J’ai aussi beaucoup prié pour obtenir le feu vert de Dieu. Et puis, je suis plutôt bon pour trouver des solutions afin que cela fonctionne.

Votre notoriété a-t-elle favorisé  le succès du projet ?

Ma vie est très connue dans la région. A vrai dire, mon histoire est très proche de la croix. Sans elle, il n’y a pas de Jésus. Et comme tout le monde, je porte ma croix. Ce projet représente beaucoup pour moi.

Ces croix ont pour optique de pousser les gens à prier plutôt que de se lamenter. Est-ce que notre société n’est pas  suffisamment priante ?

Nous avons perdu ce côté simple. En Europe, on pense d’abord à se faire du pognon, quoi qu’il arrive. Jésus, ça sera pour une autre fois. A cela s’ajoute la recommandation, durant la pandémie, de regarder les messes à la télévision, en expliquant que la communion subsiste dans le cœur. Les fidèles se sentent abandonnés et finissent par ne plus croire. Ces croix sont arrivées et j’ai réalisé que quelque chose manquait. Je crois vraiment que le côté missionnaire fait défaut ici.

Certaines personnes ont-elles retrouvé le chemin de la prière grâce à ces croix ?

Ceux qui l’ont retrouvé sont surtout ceux qui ne croyaient pas à grand-chose. C’est un peu dur à dire (silence)… mais certaines personnes prennent ces croix comme une sorte de grigri que l’on garde au fond de sa poche. D’un autre côté, de magnifiques témoignages nous sont revenus suite à leur distribution.

Plus qu’une prière, ces croix redonnent espoir et travail à toute une population…

Ces gens pleurent littéralement, car ils ne possèdent rien. Et ce projet a été providentiel pour toute une population.

Vous avez obtenu une audience auprès du Pape. Porte-t-il une de vos croix ?

Je voulais absolument qu’il mette la croix afin d’encourager les gens qui travaillent à Bethléem. Il a été d’accord de poser pour la photo. Cela a aussi donné un nouvel essor au projet. Le Pape a vraiment compris combien la pandémie fait souffrir et surtout, que le domaine spirituel n’est pas toujours bien pris en compte.

Vous fourmillez de projets. Etes-vous déjà en train de penser au suivant ?

J’ai un tas d’idées, mais je désire aller jusqu’au bout de celui-ci. L’objectif ? Produire des croix pour les JMJ. Il faut donc réunir suffisamment d’argent pour en faire fabriquer environ un million ! Et puis je prie beaucoup.
Je dis à Jésus : « Bah, si tu veux pas, on s’arrête et le tour est joué ! »
Je n’ai pas besoin d’être reconnu, je le suis déjà trop (sourire).

Un bout de Terre sainte pour redonner espoir

Sitôt l’idée soufflée par son ami prêtre, l’auteur de Mon Père, je vous pardonne prend contact avec George Handal, directeur de Caritas Jérusalem. Lors des JMJ de Panama, il avait déjà fait fabriquer des chapelets en bois d’olivier par des artisans de Bethléem. Durement affectée par la pandémie, cette région peine à se relever.

L’initiative offre donc à de nombreuses familles chrétiennes la possibilité de percevoir un revenu plutôt que de vivre de l’aide d’urgence. Quant à la famille Pittet, tout le monde participe. Sa femme et sa fille préparent les croix pour l’expédition et le processus est bien rodé ! Emballées dans un sachet avec une carte sur laquelle figure une prière, elles se veulent des Pestkreuz (croix de peste) modernes. Ces dernières existent depuis le Moyen Age. On les donnait aux fidèles lors de graves épidémies pour demander à Dieu la fin du fléau.

Les grâces de l’engagement au service de la paroisse

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), octobre 2021

PAR ANNE-MARIE COLANDREA
PHOTO : EDOUARD CRESTIN-BILLET

Edouard Crestin-Billet a accepté la charge de président du Conseil de paroisse, nommé et élu par l’assemblée générale des paroissiens en juin 2021. Comme il l’exprime lui-même: «Je suis président, non pas parce que je l’ai voulu, mais parce que j’ai été porté et appelé.» En y réfléchissant, n’est-ce pas ainsi que s’engage toute action, tout bénévolat dans l’Eglise ? Tout commence par une proposition, un appel, une amitié.

Comment se vivent ces premiers mois à la présidence du CP ?

« Ça se passe et c’est une grâce » *, dit-il avec un grand sourire et un vif enthousiasme.

Edouard n’est pas nouveau dans ce bénévolat, il participe depuis 15 ans au CP. Plus récemment, il a été vice-président aux côtés de Benoit Caron, son prédécesseur, pendant une période de renouvellement et d’intérim depuis l’automne 2020, dans la vague des confinements et autres adaptations aux mesures sanitaires.

Il précise qu’au sein du conseil chacun a un rôle particulier, apporte ses compétences tant personnelles que professionnelles. Le président aide à coordonner les actions, répondre aux besoins de présence, être en quelque sorte une personne référente, en particulier auprès des salariés de la paroisse. Il tient à se rendre disponible. Toutefois, c’est en pleine collégialité que se conçoivent les tâches au sein du conseil. Une paroisse, c’est comme une petite entreprise, ajoute-t-il, il est important de veiller à ce qu’elle fonctionne bien sinon cela peut porter préjudice à la vie pastorale.

C’est bien ainsi que les membres du Conseil de paroisse – comme d’ailleurs ceux du Conseil de communauté – entendent offrir de leur temps. Ils se mettent avant tout au service de la pastorale en étroite collaboration avec le curé, et plus largement avec les membres de l’équipe pastorale des trois communautés de l’unité pastorale. Ce sont avant tout des paroissiens qui coopèrent au cœur de la communauté paroissiale.

Edouard Crestin-Billet a toujours été un paroissien de l’UP ; résidant sur le territoire de Sainte-Thérèse, il fut baptisé à Saint-Joseph. Son parcours de vie, comme ses engagements révèlent un « cœur vibrant en Christ, en Eglise ». Après une scolarité auprès des Chanoines de Saint-Maurice en Valais, il revient à Genève pour ses études supérieures, à l’Uni en Sciences économique. Ses expériences professionnelles lui font découvrir que même dans les milieux de la finance, de la banque ou du conseil en entreprise, de vraies questions se posent : telles que l’attention à l’environnement, ou encore la sensibilisation aux thèmes de la Doctrine sociale de l’Eglise, la solidarité, la centralité de la personne humaine… Autant de facteurs qu’il retrouve en qualité de membre de la Direction de Caritas.

Si on lui demande de tirer les traits caractéristiques de la paroisse Sainte-Thérèse, il rappelle qu’elle est « jumelée » en unité pastorale avec la paroisse Saint-Joseph des Eaux-Vives, ce qui souligne les différences et les complémentarités entre les deux communautés. La situation géographique est le reflet de ces nuances : Champel est plus en périphérie du centre-ville, comme en zone résidentielle, alors que les Eaux-Vives sont au cœur même de l’activité citadine.

Edouard tient aussi à souligner la longue histoire d’œcuménisme avec l’Eglise réformée du quartier Champel-Malagnou, des relations qui perdurent au fil des gestes communs, des rencontres, des liturgies, et enracinent les liens d’amitié.

La communauté paroissiale de Sainte-Thérèse, c’est aussi les liens plus étroits avec la communauté polonaise du Grand Genève dont Sainte-Thérèse est le port d’attache : c’est une richesse et un défi d’intégration réciproque sans cesse renouvelés.

Edouard souligne que cette réalité chrétienne aux multiples visages est toute aussi importante pour lui et sa famille ; son épouse et leur fille sont orthodoxes, et pour la petite histoire, la famille compte parmi leurs aïeux un prêtre orthodoxe.

Quels sont les souhaits du président pour cette reprise d’une nouvelle année pastorale ?

Les chamboulements de cette longue « période covid » portent à redécouvrir ce que signifie « vivre en paroisse », notre attachement, ce qui nous lie. Ainsi, il souhaite être à l’écoute des besoins, des propositions, de la vie pastorale en générale. Il souhaite aussi renforcer les liens avec la communauté polonaise. Etre membre du Conseil de paroisse, c’est certes répondre aux exigences de l’administration, de la gestion, de veiller à l’équilibre des finances, mais c’est aussi participer concrètement à la vie de la paroisse comme tout collaborateur et bénévole. Edouard souhaite également que cette reprise se conjugue avec la mise en valeur des talents : aller de l’avant avec les collaborateurs, encourager les initiatives, déployer le goût du beau notamment grâce à la richesse artistique dont bénéficie la paroisse avec des « maestros » comme Humberto Salvagnin à l’orgue et Steve Dunn à la direction du Chœur mixte et de la Maîtrise.

Les chevaux de Notre-Dame

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : MARSTALL EINSIEDELN

Lorsqu’on évoque Einsiedeln, on pense à la « Vierge noire » et son importante dévotion ou encore au pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Saviez-vous que le terme «Einsiedeln» est aussi utilisé pour qualifier une lignée de chevaux exclusivement élevés dans le couvent de cette commune? Visite guidée du haras d’Einsiedeln… au grand galop!

Des écuries millénaires

Le lieu retiré dans la « sombre forêt » dont saint Meinrad rêvait pour y fonder un ermitage n’a cessé de rayonner alentour. Aujourd’hui, la renommée de la gracieuse Madonne couronnée n’est plus à faire. D’aucuns lui préfèrent pourtant le profil chevalin des quelques compagnons équins de l’arrière-cour de l’abbaye. Là aussi, la notoriété de la sainte femme a laissé son empreinte. D’abord appelés Cavalli della Madonna (chevaux de Notre-Dame), le cheval de l’abbaye est aujourd’hui connu sous le nom d’Einsiedler. Les écuries de l’abbaye sont les plus vieilles d’Europe encore en exploitation (depuis 934). Dès la fondation, les moines provenant principalement de la noblesse et de la chevalerie amènent leurs montures avec eux. Les bêtes étaient d’abord élevées pour leurs propres besoins : voyager ou transporter des marchandises. Vers 1500, le marché des chevaux se développe, les écuries du monastère prospèrent et vendent des centaines de montures à travers l’Europe.

Un patrimoine vivant

à préserver

A partir de 1655, l’élevage se systématise. On répertorie la population de chevaux présente à l’abbaye. Une heureuse idée, car en 1798 les écuries sont pillées par les armées révolutionnaires françaises qui s’arrogent les plus belles bêtes. Un nouvel élevage est mis sur pied dans
les écuries du monastère sur la base des anciennes lignées
Einsiedeln. Le Marstall (écurie) d’Einsiedeln peut se vanter de posséder les plus anciens arbres généalogiques de chevaux d’Europe. Pour pérenniser cette tradition entamée il y a plus de 1000 ans, une importante rénovation du haras a eu lieu en 2001. Dans le même temps, la stratégie d’exploitation a été repensée. Les bâtiments du Marstall ont donc été loués par le monastère à la Marstall Kloster Einsiedeln Sàrl afin de poursuivre l’élevage traditionnel, gérer l’écurie et offrir des cours d’équitation.

Thônex a mille ans…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), octobre 2021

PAR KARIN DUCRET
PHOTOS : ARCHIVES PAROISSE THÔNEX

Le premier texte mentionnant la localité de Thônex remonte déjà au XIIe siècle. Signé de la main du pape Eugène II, il indique que le Monastère de Saint-Jean-Les-Grottes possède quelques biens sur ce territoire. Il faut cependant attendre le début du XVe siècle pour voir apparaître l’église de Thônex dans les écrits. En effet, le 22 mai 1412, Jean de Bertrand, évêque de Genève, effectue une visite dans cette paroisse et le compte-rendu de cette dernière est conservé aux archives de l’Etat de Genève. En 1707, l’église est entièrement reconstruite sous sa forme actuelle dans un style baroque savoyard qui lui vaudra d’être classée par le Conseil d’Etat, en décembre 1921.

Les fouilles archéologiques ont permis d’étudier plus précisément le terrain sur lequel a été bâtie l’église. Sous une épaisseur variable de terre végétale dans laquelle sont conservé les vestiges, apparaissent des strates de gravier meuble reposant sur un terrain argileux compact, témoin de la dernière glaciation (il y a 110’000 à 10’000 ans). Des fragments de tessons découverts se rattachent à une occupation du site dès la fin de l’époque romaine (IVe-Ve siècles). Toutefois, on ne saurait dire à quel type d’installation ils correspondent ; peut-être des constructions légères dont les traces ont disparu au fil des siècles.

Les sépultures antérieures à l’église primitive : un groupe de tombes dégagé dans le sous-sol de l’église actuelle témoigne d’une première utilisation funéraire du site. La position anatomique des ossements de plusieurs squelettes particulièrement bien conservés prouve que les défunts ont été déposés directement dans la terre, le corps peut-être enveloppé dans un linceul, sur le dos avec les jambes étendues, les bras allongés contre le corps et les avant-bras croisés sur le ventre – une position considérée par certains auteurs comme un indice de christianisation de la population. L’analyse à l’aide de carbone 14 a démontré avec 72% de probabilité que la date est comprise entre 525 et 695 de notre ère.

Les sépultures aménagées entre le Xe et le XIIIe siècle : aucune sépulture ne paraît avoir été enterrée à l’intérieur du sanctuaire, ce qui correspond bien aux ordonnances promulguées à cette époque. Les tombes contemporaines de ce premier édifice religieux sont installées dans un cimetière s’organisant autour du sanctuaire ; elles diffèrent de l’inhumation antérieure par leur orientation conforme à celle de l’église : position allongée sur le dos avec la face tournée vers le ciel…

Le plan de l’église de Thônex est modifié au cours d’un important chantier de reconstruction dans le courant du XIIIe siècle. A la suite de ces travaux, le tracé de la nef reste inchangé et la façade du nouvel édifice est posée sur les fondations du sanctuaire précédent.

Caveau funéraire de la chapelle Notre-Dame : la chapelle Notre-Dame apparaît pour la première fois dans les textes du XVe siècle.

Caveau funéraire de la chapelle Sainte-Catherine : la première mention de la chapelle Sainte-Catherine est relevée dans le procès-verbal de la visite pastorale du 28 mai 1443. Lorsque le culte catholique est rétabli dans l’église de Thônex après la Réforme au début du XVIIe siècle, les chapelles sont dans un état de délabrement avancé. En 1631, un autel y est établi par la confrérie du Rosaire qui semble désormais se charger de l’entretien du sanctuaire et apparaît sous le vocable du « Rosaire » à partir de 1693. En 1707, la chapelle du Rosaire est démolie lors du chantier de reconstruction de l’église et agrandie ; elle est vraisemblablement détruite au cours de la période révolutionnaire, car elle ne figure plus sur le cadastre français relevé en 1812.

Caveau funéraire de la chapelle Saint-François de Sales : la construction de la chapelle Saint-François de Sales est terminée peu avant 1682. Comme la chapelle Sainte-Catherine, elle est détruite lors du chantier de 1707, puis rebâtie contre le mur nord de la nouvelle nef.

Les sépultures aménagées entre le XIIIe et le XVIIe siècle : un grand nombre de sépultures se rattache à cet ensemble chronologique qui recouvre une longue période d’inhumations. Dans cette série, plusieurs groupes de tombes peuvent être datés plus précisément, en fonction de leur emplacement à l’intérieur du bâtiment ou de leur mention dans les registres de décès conservés dès le début du XVIIe siècle.

Selon les registres de décès, trente et une personnes sont enterrées dans l’église Thônex entre 1707 et 1783. La répartition entre les hommes et les femmes est égale et on a découvert un seul enfant lors des fouilles à l’intérieur de l’édifice. La majorité des tombes se situe dans les deux premières travées de la nef et dans les chapelles. Trois sépultures – dont deux appartiennent à des ecclésiastiques – sont placées dans la troisième travée, près de la barrière du chœur.

Dimanche 20 novembre 2016 a eu lieu une émouvante cérémonie : 140 squelettes, prélevés lors des fouilles archéologiques et entreposés depuis sous ses combles de l’église, ont trouvé une dernière demeure dans une crypte à l’entrée de l’église Saint-Pierre. Feu l’abbé Marc Passera, assisté par Imad Maouad, prêtre de l’église maronite, a prié sur ces ossements et les a bénis.

 

L’église de Thônex a été entièrement restaurée dans les années 1987-1990. Pour préserver

les vestiges conservés dans le sous-sol des dégradations, les archéologues ont pris la décision de relever la totalité des structures anciennes mises à jour par les fouilles archéologique entreprises de mai 1987 à juin 1988 par le Service cantonal d’archéologie 1.

 

1 Les informations, photos et plans sont tirés de l’ouvrage « L’église Saint-Pierre de Thônex », Service archéologique, 1994.

 

Médaillons, église Saint-Julien de Matran (FR)

PAR AMANDINE BEFFA | PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER

L’église de Matran accueille d’exceptionnels médaillons en huile sur bois. Ils sont les témoins de l’art pictural du XVIIIe siècle en Suisse. Gottfried Locher est un des principaux peintres rococos de Romandie. Il décore la voûte avec ses fils, si bien qu’il est difficile de reconnaître précisément l’auteur de chaque œuvre. Aucun dessin préparatoire n’a été décelé, ce qui donne à l’ensemble un caractère d’autant plus remarquable.

Les médaillons représentent les quatre évangélistes. Ils sont accompagnés de leurs attributs : l’ange (ou l’homme), le lion, le taureau et l’aigle. Cette tradition viendrait de saint Jérôme et repose sur deux textes : une vision d’Ezéchiel (Ez 1, 1 – 14) et une de l’Apocalypse (Ap 4, 7 – 8).

L’Evangile selon saint Matthieu commence par une généalogie. C’est celui qui raconte l’enfance de Jésus et il rapporte plusieurs rencontres avec des anges. Pour saint Jérôme, Matthieu est l’évangéliste qui présente le plus le Christ dans son humanité. Pour cette raison, on le représente accompagné de l’ange (ou d’un homme).

Dans les premiers versets de l’Evangile selon saint Marc, retentit une voix dans le désert. Elle est associée au lion qui rugit. Jérôme considère que c’est l’évangéliste qui met le plus en avant la majesté du Christ. Le lion est le roi des animaux, c’est donc lui qui est aux côtés de Marc.

Saint Luc raconte le sacrifice de Zacharie. C’est l’évangéliste qui, selon saint Jérôme, insiste le plus sur la mort du Christ comme sacrifice. Le taureau est l’attribut de Luc.

Pour saint Jérôme, l’aigle est un symbole de ce qui vient d’en haut. Le dernier évangile débute avec un prologue théologique qui développe le thème de la venue de Dieu sur la terre. On croyait que l’aigle avait la capacité de renouveler complètement son plumage chaque année en volant vers le soleil avant de plonger dans l’eau. On associait cette idée au baptême. C’est dans l’Evangile selon saint Jean que l’on trouve la rencontre entre Jésus et Nicodème au cours de laquelle le thème du baptême est développé.

Trois questions à… Marie-Thérèse Pictet-Althann

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), octobre 2021

PAR THIERRY SCHELLING
PHOTO : MARIE-THÉRÈSE PICTET-ALTHANN

Mme Pictet-Althann, depuis de nombreuses années vous êtes présidente du Chœur Mixte de Saint-Joseph. Qu’est-ce qui vous y a amenée ?

Lorsqu’en 2007 le Chœur ne comptait plus qu’une quinzaine de choristes, j’ai répondu à un appel des curés avec l’intention de m’engager brièvement. Toutefois, l’annonce de messes télévisées en 2008 m’a fait réaliser qu’il fallait rapidement recruter des choristes, consolider le répertoire et œuvrer au renouveau de notre Chœur. En redécouvrant ainsi la joie de chanter avec l’émotion et le bonheur que cela procure, j’ai décidé d’intégrer pleinement le Chœur. Ce beau et gratifiant ministère qu’est le chant sacré permet de proclamer musicalement nos louanges et prières à Dieu et d’embellir ainsi les célébrations liturgiques en rendant les rites sacrés plus solennels. http://choeur-saint-joseph.ch/

Ambassadeur de l’Ordre Souverain de Malte, pouvez-vous nous dire quelle est sa mission principale et comment elle se concrétise pour vous ici à Genève ?

La mission de l’Ordre de Malte se résume dans les deux principes fondamentaux qui expriment son charisme : « tuitio fidei et obsequium pauperum » – défendre la foi et servir les pauvres et les malades. Ordre religieux et laïc de l’Eglise catholique depuis 1113 et sujet de droit international, il exerce des fonctions de souveraineté lui permettant de déployer son action humanitaire partout dans le monde à travers ses propres institutions et ses représentations diplomatiques. Centre du multilatéralisme et capitale humanitaire, la participation de l’Ordre de Malte à Genève aux consultations mondiales des Nations Unies et de ses agences spécialisées lui permet de présenter sur la scène internationale ses positions et de définir des coopérations dans les domaines humanitaires, médicaux, sociaux et des droits de l’homme. Cette diplomatie multilatérale contribue au renforcement de ses relations avec les gouvernements des pays dans lesquels l’Ordre est opérationnel. http://unmissionge.orderofmalta.int./en/#

Que souhaiteriez-vous dire à la communauté paroissiale de Saint-Joseph ?

Que la paroisse soit toujours au service de notre Seigneur et de notre Eglise, vivante et ouverte, rayonnant la joie chrétienne ; que sa communauté reste fidèle à la participation aux offices et que ses célébrations contribuent à approfondir notre foi ; qu’elle soit à l’écoute des préoccupations des personnes. J’exprime aussi le souhait que la tradition de la belle musique sacrée soit maintenue selon les consignes du Concile Vatican II : « Le chant sacré lié aux paroles, fait partie nécessaire ou intégrante de la liturgie solennelle. »

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