Populaire ou élitaire ?

PAR PIERRE MOSER

Vatican II a ouvert une brèche dans une foi, disons, obligée… Une foi de désir a désormais pu s’exprimer. Mais elle n’a pas forcément gagné l’adhésion de tout.e.s. Il n’y a qu’à constater les réactions que provoque François à chacune de ses apparitions. Oui, il est très populaire auprès du commun des mortels, mais beaucoup moins auprès d’une partie non négligeable de sa communauté. On lui reproche notamment un manque flagrant de cérémonial, de respect envers des traditions jugées inaliénables.

Une Eglise qu’il a voulue, disons, « dépouillée », alors que d’aucuns auraient été plus à l’aise dans une institution mieux « habillée ». Un paradoxe pour une religion qui base son message sur un certain niveau de détachement. De plus, lesdites traditions remontent péniblement, pour les plus anciennes, à cinq siècles sur les vingt d’histoire du christianisme. Cela signifie-t-il que la religion catholique se doit d’être élitaire ? Qu’une attitude « simple » n’est pas assez méritante ? Qu’il y a des efforts à fournir pour recevoir le don de Dieu ?

Autant de questions qui agitent le microcosme catho. Et qui, pour certaines, sont à l’origine d’une désaffection croissante de nos églises. Cette religion qui demande de mériter Dieu n’est pas si caricaturale que cela. Là où Il n’intervient pas, c’est malgré tout à moi de faire l’effort. Donc oui, quand il s’agit de la peine infligée à mon frère, de l’incompréhension imposée à ma sœur, je me dois de faire cet effort. De mériter leur don d’être comme ils sont. Mais c’est fou ce que ce discours peut être bateau… Entendu 1000 fois, et prononcé par des personnes qui clament haut et fort : faites ce que je dis et non ce que je fais.

Faut-il pour autant forcer le trait vers une Eglise qui n’acceptera pas n’importe qui, et surtout pas n’importe comment ? Pour nous apporter un début de réponse, les références à la gratuité du don peuplent les évangiles : le fils prodigue (Lc 15 11-32) et le serviteur impitoyable (Mt 18 23-35). Mais quel rapport entre élitisme et gratuité ? Ils sont à l’opposé l’un de l’autre : être élitaire consiste à mettre un certain nombre de barrières sur mon chemin pour en éprouver la difficulté, alors que le don ne produit pas ces mêmes obstacles, au contraire, il amène la sérénité et la paix. Reste à savoir ce que nous cherchons…

Alexandre Frezzato: un Martignerain chez les Dominicains !

Né en 1992 d’un père d’origine italienne et d’une mère valaisanne, Alexandre Frezzato a grandi à Martigny. Il est passé par le Collège de Saint-Maurice et le Collège des Creusets à Sion. Après une année de service civil comme éducateur au Foyer Don Bosco à Sion, il commence l’Université à Fribourg en 2013 en philosophie et histoire, puis l’année suivante en philosophie et théologie, au moment où il opère «un retour à la foi». Alexandre Frezzato, frère dominicain, a prononcé ses vœux définitifs le 12 février dernier: «Un don total à Dieu pour la vie», résume-t-il… Il est aussi, depuis peu, adjoint de la représentante de l’évêque pour la région diocésaine de Fribourg francophone.

PAR GRÉGORY ROTH, CATH.CH (TEXTE ADAPTÉ) | PHOTO : CATH.CH

A la veille de prononcer vos vœux définitifs, dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Je suis totalement serein. Car, dans le concret de ma vie au quotidien, je sais à quoi je m’engage. J’ai eu six ans pour vivre, expérimenter et éprouver ce qu’est une vocation dominicaine. Ce sont six ans de fiançailles, en quelque sorte. J’ai attendu que le fruit soit mûr et que je sois en eaux calmes pour prendre ma décision. La pandémie a également fait retarder le processus. En fait, la pandémie m’a permis de me poser plus sérieusement la question. Et de conclure que je ne donne pas ma vie à l’Ordre dominicain parce que ma vocation sera utile, mais plutôt, parce que c’est ce que Dieu veut pour moi.

Qu’est-ce qui vous fait tenir dans la foi, sur ce chemin de vie consacrée ?

C’est lié à mon caractère et à ma personnalité. Dans tout ce que j’ai fait, peu importe le domaine, j’ai toujours cherché une sorte d’absolu, à aller au bout des choses, sans témérité, mais de manière un peu jusqu’au-boutiste. Si Dieu est la plus grande réalité vers laquelle on peut tendre, quels moyens puis-je me donner pour être le plus disponible à son service ? Pour moi, la réponse a clairement été la vie consacrée : donner tous les aspects de mon existence pour l’amour de Dieu, au service du prochain.

Quel sens donnez-vous à votre profession solennelle : un mariage, un contrat… ?

C’est une promesse et une réponse à la promesse que Dieu fait à l’Homme. Dans toutes les pages de la Bible, Dieu promet sa fidélité à son peuple et à ceux qui Le suivent. J’essaye, à mon niveau, de répondre à cette promesse le plus fidèlement possible.

La promesse d’obéissance est primordiale dans l’Ordre dominicain…

Nous faisons les trois vœux religieux : l’obéissance, la pauvreté et la chasteté. Mais au moment de prononcer la formule de profession, on ne verbalise que celui d’obéissance. Une promesse que l’on fait à Dieu, à la Vierge et au Maître de l’Ordre, représenté par le Provincial.

Depuis quelques mois, vous devez aussi « obéissance » à Mme Céline Ruffieux, la représentante de l’évêque à Fribourg. En quoi consiste cette fonction ?

L’adjoint est là pour soutenir les actions et les décisions prises par la représentante. Comme elle n’est pas théologienne de formation, elle a souhaité pouvoir compter sur un adjoint qui possède quelques compétences dans ce domaine. C’est, à mon sens, une belle manière d’intégrer un regard théologique dans les décisions pastorales. Nous essayons de trouver la manière la plus ajustée et appropriée de répondre aux situations concrètes.

Comment cela se passe concrètement ?

Céline va sur le terrain pour rencontrer des prêtres et des équipes pastorales. Généralement, à son retour, nous en débriefons. Il s’agit ensuite de réfléchir ensemble aux différentes solutions à apporter, afin qu’elle retourne sur le terrain avec du solide. Il me semble que notre binôme fonctionne bien ainsi, toujours enrichi par cet échange. Nous essayons de trouver la manière la plus ajustée, appropriée et « catholique » si je puis dire, de répondre aux situations concrètes.

Comment conjuguez-vous la vie religieuse avec cet engagement pastoral ?

Du point de vue de la vie dominicaine, je ne suis pas prêtre. Je suis encore frère étudiant et en formation. A ce stade, on confie habituellement un apostolat pour « faire ses armes », comme donner le caté à des jeunes.

Paradoxalement, ce que je fais à la Maison diocésaine implique de sérieuses responsabilités : tout simplement car j’ai accès à de nombreuses informations, y compris des dossiers sensibles. Il y a donc de vraies attentes qui supposent une vive conscience professionnelle. En revanche, ce qui est pratique, c’est que les horaires sont réguliers, ce qui me permet de composer facilement avec la licence canonique à l’Université et les différents apostolats liés au couvent.

Vitraux du Père Kim En Joong…

… chapelle Notre-Dame-de-Compassion (Martigny)

PAR AMANDINE BEFFA | PHOTO : JEAN-CLAUDE GADMER

La chapelle de La Bâtiaz à Martigny est depuis longtemps un lieu de prière et de pèlerinage pour la région. Les nombreux exvoto datant des XVIIIe et XIXe siècles qui ornent les murs de l’édifice consacré à Notre Dame de Compassion en sont un témoignage. Lors de la restauration de 2012, Léonard Gianadda1 est sollicité. Il offre alors des vitraux du Père Kim En Joong.

Né en Corée en 1940, l’artiste est élevé dans la tradition taoïste. Il étudie les beaux-arts à Séoul et enseigne le dessin au séminaire de la ville. C’est là qu’il découvre la religion catholique, notamment grâce à ses élèves. Il est baptisé en 1967 et devient dominicain quelques années plus tard. Il est connu comme le peintre blanc de la lumière.

L’œuvre de Kim En Joong est pensée comme l’irruption de la lumière dans les ténèbres. Il affirmait ainsi dans une émission sur KTO, en mai 2016: «Mon travail est d’être chasseur de ténèbres.» L’artiste fait le choix de ne pas nécessairement donner de légende ou d’explications pour laisser chacun libre de son interprétation. Il perçoit néanmoins son œuvre comme une invitation à découvrir Dieu. Il utilise son art pour prêcher, dans la lignée de ses prédécesseurs de l’Ordre des Prêcheurs qui utilisaient leurs mots. Il fait sienne une phrase de Stendhal selon qui la beauté est comme une promesse du bonheur.

Kim En Joong explique: «Les parties blanches sont importantes dans ma peinture et elles sont un héritage de ma culture coréenne. Peut-être sont-elles l’essentiel de mes créations. Ce qui compte dans une œuvre d’art, en musique, au théâtre, en littérature ou en poésie, c’est la résonance. C’est le rôle des grandes parties blanches. Cela renvoie au mystère, à l’écho en nous. […] L’espace libre n’est pas vide, mais plénitude.»2

1 Ecouter Léonard Gianadda présenter les vitraux: www.gianadda.ch/a_decouvrir_aussi/vitraux_de_martigny/kim/

2 Les vitraux des chapelles de Martigny, Fondation Pierre Gianadda, 2014, p. 63.

Vivre en vérité

POUR L’ÉQUIPE PASTORALE: SOPHIE DUVILLARD
PHOTO : PIXABAY

Il y a encore quelques semaines, alors que nous étions au plein cœur de la vague, au beau milieu d’une crise sanitaire interminable, nous nous demandions si nous allions finalement être submergés. Emportés dans un tourbillon vertigineux, nous avons dû chercher au plus profond de nous les forces pour ne pas sombrer. Cette crise a eu cela de bon qu’elle nous a obligés à nous questionner au sujet de ce qui était essentiel pour nous, à propos de nos modes de vie, de consommation, nos responsabilités dans les enjeux climatiques, la qualité de nos relations humaines, le sens de nos pratiques religieuses, nos désirs pour le monde de demain, nos rêves. Nous avons pris conscience de ce que nous voulions, et aussi et surtout, de ce que nous ne voulions plus. Tout en espérant que cette prise de conscience soit durable…

Notre Eglise aussi a été bouleversée. Alors que nous ne pouvions plus nous rassembler comme avant autour de la Parole et pour l’Eucharistie, nous avons dû inventer d’autres moyens pour nourrir notre foi. Beaucoup ont pris l’habitude des messes télévisées notamment et y ont trouvé de quoi répondre à certaines de leurs attentes. Aujourd’hui, les églises ont rouvert leurs portes.
Y trouvons-nous toujours ce dont nous avons besoin ? Alors que nous commençons à sortir la tête de l’eau, nous réalisons que nous avons soif. Soif de vérité.

Pour nous, chrétiens, notre vérité c’est celle du Christ ressuscité, Dieu devenu humain, mort sur la croix et revenu à la vie. Mais si c’est juste une croyance, alors cet événement ne sert à rien. Pour nous chrétiens, il ne suffit pas d’y croire, il s’agit d’en vivre.

Vivre en vérité, c’est penser, agir, être en conformité avec ce que l’on croit. Vivre dans la vérité de la résurrection, de ce qui fait de nous des chrétiens, c’est donc choisir la vie. Dans nos pensées et dans nos actes quotidiens, c’est s’éloigner du mensonge et de l’hypocrisie, c’est opter pour ce qui nous élève plutôt que ce qui nous rabaisse. C’est aussi dans notre Eglise, à l’heure du prochain synode, la remise en question de notre fonctionnement, l’examen de nos pratiques à rajeunir, la redéfinition de notre mission dans ce monde. Rêvons d’une Eglise en marche, en mouvement parmi les hommes. Une Eglise proche de leurs besoins, porteuse d’espérance. Une Eglise vraie !

«L’Eglise, c’est l’Evangile qui continue»

Dans cette rubrique, L’Essentiel propose aux Evêques des diocèses de Sion et de Lausanne-Genève-Fribourg,
à l’Abbé territorial de Saint-Maurice et à leurs représentants de s’exprimer sur le sujet de leur choix. Ce mois, c’est Mgr Charles Morerod qui prend la plume.

PAR MGR CHARLES MOREROD OP, ÉVÊQUE DU DIOCÈSE DE LAUSANNE-GENÈVE-FRIBOURG
PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER, DR

La phrase que j’ai le plus répétée (dans quatre lettres pastorales) est: «L’Eglise, c’est l’Evangile qui continue »1. Si je tiens à le répéter, c’est que ce n’est pas évident, mais que c’est absolument souhaitable. Il me semble qu’on ne peut pas lire l’Evangile sans être très frappé par la personne de Jésus et que ce choc initial pousse à un approfondissement jamais achevé de cette rencontre. C’est Jésus lui-même qui nous répète: «Venez et voyez.» (Jean 1, 39)

Si on demande ce qu’est l’Eglise, peu de monde pense à citer le Christ, ou l’Evangile. On nous répond généralement en termes de morale. Bien sûr qu’il y a une morale dans l’Evangile ! Mais elle commence par cette conversion qu’est la vie avec Jésus, sans laquelle les « valeurs chrétiennes » ne signifient pas grand-chose.

L’Evangile garde toujours une nouveauté, car le Saint-Esprit est source de jeunesse permanente, même là où l’Eglise donne l’impression d’être déjà connue, voire trop connue, voire même nocive. Et certes nous lisons l’Evangile dans l’Eglise, sans avoir à refaire tout le chemin de la foi sur des questions comme « qui est-il, celui-là ? » (Luc 5, 21 ; 7, 49 et 8, 25), « qui est-il, Seigneur, que je croie en lui ? » (Jean 9, 36), « Mais pour vous, […] qui suis-je ? » (Matthieu 16, 15) et « où demeures-tu ? » (Jean 1, 38)… Nous lisons l’Evangile dans l’Eglise, mais ce n’est pas une raison pour vivre dans l’Eglise sans lire l’Evangile.

«Tous les renouveaux dans l’histoire de l’Eglise ont été des renouveaux de sainteté, marqués par un retour à l’Evangile. C’est ce dont nous avons besoin. Lisons l’Evangile, constamment, écoutons-le et que notre vie en soit marquée.»

En cette période de chemin synodal, demandons ensemble au Saint-Esprit, qui a inspiré les auteurs des Evangiles, de nous permettre d’en découvrir les richesses et d’en vivre!

Charles Journet, L’Eglise et la Bible, Editions Saint-Augustin, Saint-Maurice, 1960, p.45.

Sur un malentendu…

PAR MYRIAM BETTENS
PHOTOS: DR

Vårfrudagen… à vos souhaits! Mieux vaut ne pas avoir un ch’veu sur la langue pour prononcer le nom de la fête de l’Annonciation en suédois. Chez nous, il est normalement d’usage de manger du poisson ce jour. En Suède, pays de spécialités marines et de surcroît protestant, il est coutume de préparer… des gaufres.

Quittons un peu nos romandes contrées pour nous diriger vers le pays du prinsesstårta, du surströmming et des våfflor suédoises. L’anecdote liée à cette tradition culinaire se base pour ainsi dire… sur un malentendu. La fête de l’Annonciation se traduit par Vårfrudagen, le jour de Notre Dame. La gaufre se dit, quant à elle, våffla, dont la forme våffel n’est utilisée que dans les mots composés. Entre la pronon- ciation de vårfru et våffel, il n’y a qu’un pas… le peuple suédois a fait l’amalgame entre les deux. Le 25 mars, commémorant normalement l’annonce de la mater- nité divine de la Vierge Marie par l’archange Gabriel, s’est donc transformé au fil du temps en Våffeldagen: le jour des gaufres!

Mieux vaut deux fois qu’une!

Une chose tout à fait étonnante concernant la fête de l’Annonciation en Suède: le culte à la Vierge Marie n’y est pas très présent, mais les calendriers comportent pourtant deux jours dédiés à cette célébration. Le Marie bebådelsedag ou Våffeldagen (dont nous avons parlé plus haut) toujours fêté le 25 mars, et le Jungfru Marie bebådelsedag qui, dans l’Eglise de Suède, se célèbre le dimanche qui tombe entre le 22 et le 28 mars, sauf si c’est le dimanche des Rameaux ou celui de Pâques.

Petit vocabulaire culinaire suédois

Prinsesstårta: gâteau suédois traditionnel, composé de couches de génoise, de confiture de framboise, de crème pâtissière vanillée et enveloppé d’une fine couverture de pâte d’amandes verte. Le gâteau «IKEA» par excellence!

Surströmming: hareng fermenté durant plusieurs mois et traditionnellement dégusté à Noël ou à Pâques. L’odeur très prononcée de ce met retient souvent d’y goûter…

Våfflor: pluriel de gaufre.

Recette: Les gaufres de Vårfrudagen / Våffeldagen

Temps de préparationTemps d’attentePortions
30 minutes30 minutes8

Ingrédients pour la pâte à gaufres

  • 3,5 dl de farine de blé – vetemjöl
  • 2 c. à c. de levure chimique – bakpulver
  • 4 dl de lait – mjölk
  • 100g de beurre fondu – smör
Våffeldagen: le jour des gaufres

Préparation des gaufres au gaufrier

  1. Dans un saladier, mélanger la farine et la levure.
  2. Ajoutez le lait, fouettez pour obtenir une pâte homogène. Versez-y le beurre fondu.
  3. Faites chauffer le gaufrier. Badigeonnez d’un peu de beurre pour la première gaufre.
  4. Versez une louche de pâte dans le gaufrier, fermez le battant et patientez quelques minutes.
  5. Servez avec de la crème fouettée et de la confiture de fraise pour manger votre gaufre à la suédoise.

Préparation des gaufres à la poêle

  1. Suivez les étapes 1 à 3 de la préparation « au gaufrier ».
  2. Versez une louche de pâte au milieu d’une poêle de façon à la cuire comme des pancakes.
  3. Dorez la pâte de chaque côté jusqu’à ce qu’elle se soulève un peu de la surface de la poêle.

Préparation à la machine à croque-monsieur

  1. Suivez les étapes 1 à 3 de la préparation « au gaufrier ».
  2. Versez une louche de pâte dans la cavité normalement réservée au sandwich, fermez le battant et patientez quelques minutes.

Entrer en résonance avec la Parole

Faire résonner la Parole de Dieu, voilà le grand défi de la catéchèse.
C’est au travers de gestes, de vie partagée toute simple mais en vérité que la résonance de l’amour infini de Dieu peut être visible. En ce temps un peu spécial pour partager la vie d’une façon spontanée, la catéchèse est bien vivante…

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Semaine sainte dans nos deux UP et Saint-Paul

Voici la tabelle des célébrations de la Semaine sainte dans les 6 paroisses de nos deux unités pastorales et à Saint-Paul.
Il y a le choix !

PHOTO : CHRYSTOPHE RAKOTODRANAIVO

Dimanche des Rameaux (10 avril)
9h30 à Thônex
10h à Saint-Joseph
10h30 à Saint-Paul
11h à Presinge
11h à Saint-Joseph
11h à Sainte-Thérèse
18h à Choulex
18h30 à Saint-Paul

Jeudi saint (14 avril)
8h Office des ténèbres à Saint-Paul
19h à Puplinge
20h à Saint-Paul
20h à Saint-Joseph
20h à Sainte-Thérèse

Vendredi saint (15 avril)
8h Office des ténèbres à Saint-Paul
10h à Saint-Joseph
15h à Choulex
15h à Saint-Paul
15h à Sainte-Thérèse
19h Chemin de croix à Thônex

Vigile pascale (samedi soir 16 avril)
8h Office des ténèbres à Saint-Paul
20h à Chêne-Bourg
20h30 à Saint-Joseph
21h à Sainte-Thérèse

21h à Saint-Paul

Dimanche de Pâques (17 avril)
9h30 à Thônex
10h à Puplinge
10h à Saint-Joseph
10h30 à Saint-Paul
11h à Saint-Joseph
11h à Sainte-Thérèse
18h à Choulex

18h30 à Saint-Paul

Découvrir la bible, cent textes essentiels commentés

Durant le confinement, des membres des Editions Robert Laffont se sont rendu compte
que les libraires vendaient un nombre de bibles plus important que d’ordinaire. Les lecteurs cherchaient peut-être des clés pour comprendre ce moment de crise particulier, seulement voilà… en ouvrant la bible, ils ne comprenaient rien !

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Le diacre Christian Thurre, ambassadeur diocésain pour l’écologie

Inciter toutes les entités paroissiales et ecclésiales à penser et agir écologie : c’est, en résumé, le mandat que l’évêque de Sion a confié à Christian Thurre, diacre, ordonné en juin dernier. Une mission qui permet à ce scientifique de conjuguer écologie et spiritualité. Rencontre.

PAR CLAUDE JENNY | PHOTOS : GÉRARD RAYMOND, RAPHAËL ZBINDEN / CATH.CH

Comme tous les diacres permanents, Christian Thurre parcourt son chemin diaconal d’abord dans le cadre de son univers professionnel, en l’occurrence le Service de l’environnement de l’Etat du Valais. En tant que collaborateur scientifique, il participe aux études d’impacts écologiques pour que les projets mis à l’enquête soient conformes aux exigences légales. Il assure évidemment aussi régulièrement, comme tout diacre, un service à l’autel aux côtés du célébrant. Mais il fonctionne depuis quelques mois également comme mandataire de Mgr Lovey pour effectuer tout un travail de sensibilisation auprès des entités diocésaines pour qu’elles se soucient d’écologie.

Appliquer « Laudato Si’ ». – Un rôle qui est désormais dévolu à tous les diocèses par le Pape lui-même qui s’est souvent exprimé sur le thème de la protection de la Création, de cette « Maison commune » qui ne nous appartient pas mais qu’il nous incombe de protéger. L’encyclique papale « Laudato Si’ » est un texte de référence sur le sujet. Même si son expérience est encore brève, Christian Thurre est à l’évidence l’homme qu’il fallait pour remplir cette mission de sensibilisation que le Pape appelle les « intendants responsables du jardin de la Création ».

Agir via des éco-diagnostics. – Le délégué de l’évêque est, par son mandat, le seul délégué du diocèse au sein d’EcoEglise, l’organe œcuménique qui œuvre au niveau national à favoriser cette prise de conscience que les Eglises ont également leur rôle à jouer en matière d’écologie. Pour Christian Thurre, c’est une évidence : « Les Eglises doivent interpeller leurs communautés ! Chacun doit apporter sa pierre pour avoir une attitude éco-responsable. » Ainsi, l’organisme EcoEglise ( https://ecoeglise.ch) est spécialisé dans l’établissement d’éco-diagnostics qui conduisent à des propositions de mises en œuvre de mesures éco-responsables. Ce qui peut toucher au matériel pour les célébrations et l’administration, aux bâtiments, aux espaces verts gérés par les paroisses, etc.

Opération « Maison de la diaconie ». – Christian Thurre, en collaboration avec son épouse Marie-France, a effectué une première démarche dans ce sens début janvier 2022 avec la « Maison de la Diaconie » à Sion qui abrite notamment l’établissement Verso-l’Alto. Il trouve excellent que ce soit ce lieu diocésain qui lui permette de démarrer son action. Il espère que d’autres communautés, paroisses, etc. feront appel à lui. Il est disponible pour aller à la rencontre de ceux qui veulent agir à leur échelle dans une démarche qu’il qualifie non seulement d’écologiste, mais aussi de spirituelle.

Une dimension spirituelle. – Il cite la parabole du colibri qui apporte sa gouttelette, juste ça, mais déjà ça ! « Dans cette protection de la « Maison commune », il y a quelque part une dimension de conversion spirituelle, de se laisser blesser par cette réalité d’une nature insuffisamment respectée et de décider d’agir, à son échelle, individuelle, associative, paroissiale, etc. » s’enflamme Christian Thurre qui peste contre certains abus, comme la multiplication des canons à neige, par exemple, qui entraîne un gaspillage d’eau : « Nous ne pouvons pas, plus, nous comporter en enfants gâtés. Mais je suis optimiste : je crois qu’il y a une prise de conscience que l’on ne peut pas continuer à surexploiter la nature. De plus en plus de personnes se laissent toucher et décident d’agir ».

Méditer autour de la tenture de Carême

André Besson, de Charrat, a été choisi par les responsable de la Campagne œcuménique 2022 pour écrire la méditation autour de la tenture de Carême. Il s’est laissé inspirer par cette image, ce pied dont l’ossature est blessée, brisée… Il élargit ici sa réflexion sur notre humanité souffrante, à notre terre meurtrie par l’homme. Voici quelques textes sur ce thème, en complément du carnet de méditation de la tenture de Carême 2022.

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Un temps deressourcement…

… et de formation

LE BILLET DE PASCAL DESTHIEUX, VICAIRE ÉPISCOPAL | PHOTO : DR

Vous prenez une année sabbatique ?

– Non, pas une année, seulement quatre mois.

Vous allez vous reposer ? Partir loin ?

– Il ne s’agit pas de prolonger mes vacances, mais d’un temps de ressourcement et de formation qui permettra d’exercer encore mieux mon prochain ministère.

En effet, chaque agent pastoral, prêtre ou laïc, peut demander, après huit ans de ministère, un temps sabbatique de quatre mois (non cumulable). Il établit un projet, le présente au Service de la formation du canton, en vue d’une validation par le Conseil épiscopal. Dans la pratique, il n’est pas si facile de prendre ce temps sabbatique en pleine activité, car nous n’avons pas de « remplaçants » attitrés. Un changement de ministère peut offrir une belle opportunité pour ce temps de ressourcement.

C’est donc ce que je vais faire avant de laisser la charge de vicaire épiscopal, l’été prochain. Pendant ce temps sabbatique qui commence ce 1er mars, j’irai visiter des lieux d’Eglise novateurs et inspirants, comme la basilique du Sacré-Cœur à côté de la gare de Grenoble, les maisons d’Eglise dans le diocèse du Havre, les différents « tiers-lieux » d’Eglise qui offrent une pastorale complémentaire aux paroisses dans le diocèse de Lille. Je vous en parlerai probablement dans un prochain billet. Je profiterai de ce temps sabbatique pour écrire un quatrième livre : j’aimerais raconter aux jeunes comment va se passer leur messe de confirmation. Je cheminerai aussi une quinzaine de jours depuis Genève vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Pendant ces quatre mois, les affaires courantes du vicariat seront gérées par mes adjoints Isabelle Nielsen et Michel Colin.

Vous le voyez, le temps sabbatique fait partie de la « formation permanente ». Les agents pastoraux sont également invités à prendre une semaine chaque année pour des formations, en plus des sessions cantonales et diocésaines et je les y encourage car cela nous permet d’améliorer la qualité de notre ministère à votre service. C’est d’ailleurs valable pour toute personne. Alors, recevez ce billet comme un encouragement à prendre du temps pour votre propre « formation permanente » !

L’Eglise, qu’est-ce que c’est ?

La bibliste Barbara Francey était présente à l’église de la Colombière jeudi 11 novembre 2021. Dans le cadre du thème d’année de l’Unité pastorale Nyon-Terre Sainte, «Nous sommes Eglise», elle a donné une conférence sur «L’Eglise, corps du Christ».

PAR GENEVIÈVE DE SIMONE-CORNET | PHOTOS : PHILIPPE ESSEIVA

Une quarantaine de paroissiens de l’Unité pastorale (UP) Nyon-Terre Sainte s’étaient donné rendez-vous à l’église de la Colombière jeudi 11 novembre pour écouter Barbara Francey. Bibliste, théologienne, enseignante au Service formation de l’Eglise catholique dans le canton de Fribourg, elle était venue parler de « L’Eglise, corps du Christ ». En ouverture, elle a joué un sketch montrant la différence entre l’Eglise et l’église, la communauté et le bâtiment.

Pèlerins convoqués

Il y a l’église de pierre. Mais l’Eglise avec un grand E ? La soirée a été consacrée à la définir selon différentes approches basées sur les textes de l’Ecriture. En ouverture, Barbara Francey a fait un peu d’étymologie Le terme « Eglise », en latin « ecclesia », vient d’un mot grec signifiant assemblée. Ce substantif est tiré du verbe ekkaleô, « convoquer, appeler au-dehors ». Les chrétiens forment donc une assemblée de convoqués, d’appelés.

Et « paroisse », qui vient du latin « parochia », veut dire « séjour ou établissement en pays étranger ». « Les disciples de Jésus-Christ sont comme des pèlerins, des nomades sur la terre », a dit la conférencière. Comme Abraham, ils sont appelés « à ne pas s’installer. A être dans le monde, mais pas du monde ».

L’Eglise, lieu de discernement

La suite de la soirée a permis aux paroissiens présents de voyager dans le Nouveau Testament, et en particulier dans les épîtres de saint Paul, pour découvrir les caractéristiques de l’Eglise. « Les deux seules occurrences du mot ‘Eglise’ dans les évangiles se trouvent dans l’évangile selon saint Matthieu », a poursuivi Barbara Francey : à la confession de foi de Pierre – qui révèle combien il est rude de témoigner de la victoire de Dieu sur la mort au cœur des difficultés – et lors d’un péché pour montrer combien celui-ci « porte atteinte à la communauté des croyants et le rôle de celle-ci ».

Dans les Actes des Apôtres, le mot « Eglise » est utilisé « pour la première fois après l’épisode d’Ananias et de Saphira, au moment où apparaît ce qui peut nuire à cette assemblée ». L’Eglise est alors « le lieu de discernement de ce qui conduit à la vie ou au contraire à la mort. Les croyants sont appelés à vivre la solidarité, le partage, le service et non la logique du pouvoir et du profit personnel ».

L’unité dans la diversité

« Pour parler de l’Eglise, on peut recourir à des images », a dit Barbara Francey. Et « l’une des plus riches du Nouveau Testament est celle de l’Eglise, corps du Christ ». Présente dans la Première épître aux Corinthiens, elle dit l’unité entre le Christ et les chrétiens.

Et l’image du corps humain (1 Co 12, 12-14), qui dit que chaque membre a son importance et que les membres ne peuvent se passer les uns des autres, est applicable au Christ et à l’Eglise. « Les baptisés forment un corps, une réalité visible animée par l’Esprit et dans laquelle les clivages religieux et socioculturels sont dépassés. L’Eglise est constituée de membres qui ont chacun une mission (ou, comme dirait le pape François, qui sont chacun une mission). En elle se trouve une diversité de charismes (et de ministères) qui ont tous leur importance et qui sont complémentaires. Personne ne peut se prétendre au-dessus du reste de la communauté sous prétexte qu’il posséderait certains charismes », a expliqué Barbara Francey. Et « l’attention doit se porter tout particulièrement sur les membres les plus faibles ». Enfin, « l’unité du corps dans la diversité de ses membres est un témoignage rendu au Christ ».

Une humanité nouvelle

Dans la Lettre aux Ephésiens, Paul fait abonder « les images illustrant la communauté des croyants : homme nouveau, corps, construction, temple saint, demeure de Dieu,… ». Que traduisent-elles ? « La réalité nouvelle créée en Jésus-Christ », le dessein de Dieu. Le Christ a apporté l’unité au cœur des différences, la paix, la réconciliation et l’accès au Père dans l’Esprit, « autrement dit la communion entre les personnes et avec Dieu », a dit la conférencière.

Il y a aussi l’image du Fils « tête du corps qui est l’Eglise » (Col 1, 18). Ainsi, « plus l’union de chacun avec le Christ sera grande plus l’Eglise manifestera celui dont elle tire son origine ». Car « le péché est de l’humain, la bonté vient de Dieu. Un exemple l’illustre bien (même si l’image a ses limites) : si votre genou est abîmé, quand il recevra du cerveau l’ordre de bouger, le mouvement ne sera pas celui qui était souhaité. Le cerveau n’y est pour rien. La coordination des membres, la beauté de l’ensemble découlent du lien à la tête ».

Une dynamique de croissance

Et puis, a précisé Barbara Francey, « l’Eglise est dans une dynamique de croissance vers un accomplissement. Les pesanteurs et les lourdeurs, les chutes et les dérives sont réelles, mais le corps dans son ensemble doit continuer de tendre vers cette plénitude, continuer de la désirer ardemment ». Et « pour être crédible dans son annonce de l’Evangile, l’Eglise doit se laisser renouveler sans cesse par la grâce de l’Esprit ».

L’Eglise, c’est aussi une communauté qui fait route ensemble « dans la charité et la vérité, la justice et la paix », une Eglise engagée dans un processus synodal et en mission, rendant témoignage au Christ, « messagère de la Bonne Nouvelle ». Et ceux qui ont reçu une charge, qu’ils l’exercent « dans un esprit de service pour la croissance du corps ». L’Eglise « est appelée à être au service de la réconciliation » : la place des chrétiens, pour Mgr Pierre Claverie, évêque d’Oran assassiné en 1996, est « sur les fractures du monde, pour la réconciliation […] si elle n’est pas là, elle n’est nulle part ».

Enfin, « dans l’Apocalypse, la Jérusalem nouvelle, épouse de l’Agneau, dit quelque chose de l’Eglise ici-bas. Absence de mal. Plus d’entraves à la vérité et à la vie », a dit Barbara Francey en conclusion. Avant de demander à l’Esprit de « nous faire entrer toujours plus profondément dans l’intelligence du mystère de l’Eglise et marcher dans cet Esprit pour vivre de plus en plus en baptisés responsables, veillant et concourant à la cohésion et à la croissance du corps ».

La soirée s’est terminée par un partage entre voisins de banc à partir de trois questions: qu’est-ce que je retiens de cette image de l’Eglise, corps du Christ ? Est-ce que j’en ai fait l’expérience ? Comment puis-je vivre cette réalité de manière encore plus marquée ?

 

 

Donner du sens à sa vie, à la vie…

PAR CHANTAL TERREAUX | PHOTO : PIXABAY

Une question qui peut revenir à différentes étapes de notre existence, et qui a, pour beaucoup refait surface d’une manière plus intense en ces temps perturbés.

Une interrogation qui habite aussi, par moment, les personnes qui ont trouvé un but, un projet qui a pris une grande place dans leur vie au point qu’on peut dire d’eux: «Ils y consacrent toute leur vie.»

Avec ce verbe « consacrer », nos premières pensées vont vers ceux qui consacrent leur vie à Dieu. Dans nos contrées, notre regard se tourne tout naturellement vers La Fille-Dieu où depuis plus de 750 ans des femmes y vivent une existence toute tournée vers Notre Seigneur.

Nous pensons aussi à nos prêtres au service des nombreuses paroisses de notre unité pastorale.

Pour la plupart d’entre nous, une vie si pleinement donnée paraît inaccessible.

Pourtant je suis sûre que parmi vous, lecteurs, nombreux sont ceux qui ont mis toute leur énergie, leur existence, dans un but.

Considérons ces parents dont toutes les activités ont pour objectif premier d’offrir la meilleure vie possible à leurs enfants et de les guider afin qu’ils puissent un jour voler de leurs propres ailes.

Un autre mettra tout son cœur et son temps dans la continuité d’une entreprise familiale, d’autres encore dans le service, pour le bien de la société. On a souvent parlé ces derniers temps du personnel soignant mais on sait bien qu’ils ne sont pas les seuls indispensables à la vie.

Ainsi chacun peut, dans son activité propre, dans le but qu’il poursuit, trouver le sens qui nous permet de nous sentir utiles et en lien avec l’humanité, avec son prochain et donc avec Dieu.

Avons-nous réfléchi au sens de notre vie, en fonction de ce que nous accomplissons quotidiennement ?

Consacrer notre vie à faire bien ce que nous avons à accomplir chaque jour, c’est déjà être en chemin vers la sainteté comme nous l’a rappelé le pape François dans son exhortation sur l’appel à la sainteté « Gaudete et exsultate ».

Il est vrai aussi que, parmi nous, certains rayonnent plus particulièrement par le but qu’ils se sont fixé et apporte une coloration bienfaisante à nos existences.

Je veux parler des métiers artistiques et en particulier de l’art musical.

Vous admettrez que nos liturgies sont encore plus belles et nous portent davantage lorsqu’elles sont animées par la musique et le chant !

Le manque vécu nous en a fait prendre con­­science.

Découvrons dans ce numéro le témoignage d’un acteur talentueux de l’art choral dans nos paroisses.

Jeux, jeunes et humour – mars 2022

Par Marie-Claude Follonier

Question d’enfant

Que fête-t-on le 25 mars ?
Célébrée depuis le VIIe siècle, l’Annonciation est une fête importante qui passe souvent inaperçue en plein Carême. On y commémore l’annonce faite à Marie par l’ange Gabriel comme quoi elle serait la mère du Sauveur. Comme l’Eglise a fixé la naissance de Jésus au 25 décembre, il est logique que le moment de sa conception virginale dans le sein de la Vierge ait été arrêté neuf mois plus tôt, signe d’une grande régularité dans les cycles… liturgiques.

par Pascal Ortelli

Humour

Deux vignerons vaudois sont attablés dans une auberge de Saint-Saphorin. Au même moment, entre un couple d’adeptes de la course à pied ruisselants de sueur. 
Ils s’installent près de nos deux viticulteurs et appellent le garçon. Celui-ci leur propose trois décis de Saint-Saphorin pour étancher leur soif. Le couple surpris leur rétorque :
– Mais dis donc garçon, le vin ne fait pas passer la soif, vous le savez bien !
Et les deux vignerons de s’exclamer : 
« Heureusement ! »

par Calixte Dubosson

Chemins de traverse

PAR PASCAL ORTELLI
PHOTOS : PXHERE, DR

Les jeunes sont en quête d’absolu, dit-on. Pour ma part, cela s’est traduit à l’époque par un attrait pour la vie sacerdotale: Dieu me voulait là illico prestissimo, au risque sinon de rater ma vie de foi et ma vie tout court. C’est du moins la perception binaire que j’avais alors de la «vocation»: y répondre ou passer à côté, en ayant manqué de sauter dans le train en marche.

Comme dans la Bible, les choses ne se passent pas comme prévu quand Dieu – et non l’image qu’on s’en fait ! – s’y mêle vraiment. Discerner sa vocation pour répondre à un appel – et choisir un état de vie – ne consiste pas à suivre aveuglément un ordre de marche ou un « plan de carrière » arrêté de toute éternité. Dieu nous parle et nous guide au cœur du quotidien et des circonstances parfois tumultueuses de nos existences avec beaucoup plus de subtilité, de pédagogie, de patience et d’humour qu’avec les gros sabots et les ornières que nous endossons bien souvent quand nous le prions.

J’ai mieux compris par la suite qu’il n’y a pas une voie avec ou sans Lui, mais un sens unique. Quel que soit finalement l’itinéraire emprunté (prêtrise ou mariage), nos pas sur les chemins de traverse sont à coup sûr inscrits dans les siens. « Je suis le chemin », nous dit Jésus. L’important n’est-il pas dès lors de ne pas perdre pied sur la route ?

Le groupe de jeunes en plein réveil

Ces derniers mois, le groupe de jeunes de l’Unité pastorale Nyon-Terre Sainte (GDJ) a vécu plusieurs expériences de foi et d’amitié importantes. Entre les soirées thématiques et les soirée chill du vendredi soir, la messe des jeunes et les autres projets, difficile de s’ennuyer. Les restrictions dues à la pandémie n’ont pas empêché les jeunes de notre région de se retrouver pour manger, prier, marcher et partager.

PAR JEAN-CLAUDE DUNAND, ARMELLE, DAVYD, MATTHIEU, STÉPHANE
PHOTOS : CHARLOTTE OBEZ

« Des jeunes aux parcours de vie fort différents invités à se réunir pour partager des moments de vie qui font du bien. Ils apportent ce qu’ils sont, échangent, prennent un petit repas, prient parfois. L’animatrice, Charlotte Obez, leur ouvre de riches pistes de réflexion et témoigne de sa foi, joyeuse et dynamique. »

Jean-Claude Dunand, curé modérateur

Convivialité et amitié soudent le groupe

Soirées chill

Le quatrième vendredi du mois, un temps libre est proposé au local pour permettre aux jeunes de se rencontrer, de prier et de construire ensemble des projets pour l’avenir du groupe. Chacun est libre d’apporter des idées, mais aussi d’être simplement présent pour partager un moment convivial.
« J’ai rencontré pour la première fois de ma vie des jeunes animés par la foi catholique. Leur existence et leur présence me font chaud au cœur. Le groupe de jeunes est un lieu convivial où je me sens juste bien. »

Davyd

Messe des jeunes

Depuis de nombreuses années, les jeunes animent la messe du soir le premier dimanche du mois à la Colombière. Cette dynamique de prière se poursuit cette année avec de nouveaux visages dans l’équipe d’organisation.
« Ça me fait plaisir de retrouver des jeunes de mon âge qui partagent ma foi. C’est un vrai phare dans ce monde antichrétien et nos conversations sont riches. »

Matthieu

Autres projets

De nombreux moments de convivialité ont été vécus en dehors des soirées et de la messe des jeunes: la rénovation du local, la journée graffiti, la soirée de prière pour l’unité des chrétiens, le week-end randonnée à Crans-Montana ou encore la soirée cocktail-débat qui a réuni une quinzaine de jeunes pour discuter de leur place dans l’Eglise et dans le monde.
Tout chrétien a besoin de rencontres, de joie et de partage autour du Christ. Ce que veut construire le groupe de jeunes, c’est une Eglise qui donne envie de rencontrer Jésus et de vivre avec lui chaque jour.
« Le groupe de jeunes est un lieu d’échange. La fraternité, le soutien et le respect sont ses valeurs centrales, auxquelles je souscris et qui me font venir aux différentes soirées. Celui qui veut frotter les cervelles – je me permets de paraphraser Montaigne – trouvera absolument sa place dans ce groupe à l’occasion d’un cocktail-débat ou d’un autre événement. »

Stéphane

Rien de tel qu’une randonnée en montagne pour partager et s’entraider.

Histoire d’une vocation

Je m’appelle Lucie Moullet; en religion Sœur Anne-Cécile.

PAR SŒUR ANNE-CÉCILE MOULLET
PHOTOS : ANDRÉ BISE

Je suis née le 29 novembre 1939 à Châbles (FR) dans une famille très chrétienne. C’était au début de la guerre. Je suis arrivée en sixième position, remplaçant un frère – si l’on peut parler ainsi – décédé à l’âge de 10 mois. Lors de mon baptême, mes parents me prénommèrent Lucie comme ma marraine. J’ai grandi dans une famille harmonieuse, où l’on s’aimait.

Le Vendredi saint 1945, je fus emmenée à l’hôpital d’Estavayer-le-Lac, atteinte d’une méningite cérébro-spinale foudroyante, sans grand espoir de me sauver. Je me rappelle d’une seule chose; je disais: «J’ai mal à la tête, je veux de l’eau.» La Sœur Hubertine dit à maman: «Allez lui chercher de l’eau de Bonnefontaine.» J’ai guéri: Notre Dame avait intercédé auprès de son Fils.

Ayant terminé ma scolarité à Pâques 1955, j’ai été engagée pour travailler à l’hôpital d’Estavayer-le-Lac. Là, au contact des Sœurs de la Charité que je voyais se dévouer jour et nuit au service des malades, je me posais la question : quel sens donner à ma vie? Un jour, Sœur Marie Cécile Lottaz me taquine: «Dans trois ans, tu seras bonne pour faire comme moi .» Le soir, impossible de dormir jusqu’à ce que j’aie dit: «Et bien, Seigneur, si tu veux, dans trois ans je viendrai.»

Mes parents m’ont conduite chez les Sœurs de la Charité pour entrer au postulat le 16 septembre 1958. Après la formation religieuse, les Supérieures m’ont envoyée à l’école normale de Sainte Agnès, tenue par les Sœurs Ursulines, pour y acquérir le brevet froebélien (ndlr, enseignement pédagogique). En septembre 1963, je fus envoyée à Domdidier pour y enseigner en première année primaire. Là, pendant 23 ans, j’ai donné le meilleur de moi-même, ainsi que dans d’autres activités parascolaires.

De 1986 à 1988, me revoilà sur les bancs de l’école… deux ans d’étude à l’Ecole de la Foi et des ministères, à Fribourg. Au terme, Sœur Elisabeth Grebex, supérieure provinciale, m’a posé la question: «Te sentirais-tu de partir en Afrique?» J’ai beaucoup prié, me suis fait aider par un Père Jésuite pour le discernement et, sentant un appel du Seigneur, j’ai répondu oui. Pendant 12 ans, à Bocaranga, en République Centrafricaine, j’ai œuvré dans la formation des catéchistes, dans la formation à la vie religieuse des jeunes filles demandant leur entrée dans notre Congrégation. Depuis l’an 2000, je suis à Yaoundé dans notre communauté pour les jeunes Sœurs étudiantes préparant leur mission pour mieux servir leurs frères et sœurs africains.

Je veux simplement témoigner que, malgré les difficultés inhérentes à toute vie, je suis heureuse et je n’ai jamais regretté mon choix.

Si vous souhaitez soutenir  le projet de formation de jeunes filles et de jeunes religieuses porté par Sœur-Anne-Cécile, vos dons sont les bienvenus sur le CCP 10-248349-5.

En librairie – mars 2022

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Vivre en Dieu
Claire Dumont

Dans la tradition chrétienne, diverses formes de vie consacrée sont apparues pour répondre à la quête humaine et spirituelle. Certaines ont développé davantage le service évangélique de la charité envers les pauvres. D’autres se sont tournées résolument vers la recherche d’absolu inscrite dans nos cœurs. Toutes, à leur source, ont bénéficié d’une expérience bouleversante des fondateurs et des fondatrices. 
Dans ce livre, l’auteure s’applique avec bonheur à dévoiler les nouveaux visages de la vie consacrée, précieux trésor dans des vases d’argile. Elle ouvre à une vision plurielle et créatrice, où la quête de l’Absolu est première.

Editions Mediaspaul

Acheter pour 27.70 CHF

Le chemin des estives
Charles Wright

« Partout, il y avait trop de bruit, trop de discours. Un jour, j’en ai eu marre de cette frénésie et je suis parti. Certains vont chercher le bonheur en Alaska ou en Sibérie, moi je suis un aventurier de la France cantonale. » Sans le moindre sou en poche, misant sur la générosité des gens, un jeune aspirant jésuite s’échappe de la ville et de la modernité avec le désir de renouer avec l’élémentaire. Il s’offre une petite promenade de sept cents kilomètres à pied. Le chemin des estives, récit de ce voyage, est une ode à la liberté, à l’aventure spirituelle. On y croise les figures de Rimbaud, de Charles de Foucauld, mais aussi des gens de caractère, des volcans, des vaches. Au fil des pages, une certitude se dessine : le bonheur est à portée de main, il suffit de faire confiance et d’ouvrir les yeux.

Editions Flammarion

Acheter pour 36.00 CHF

Dieu passe tout près de nous
Bénédicte Delelis

D’une plume poétique et nourrie par les plus grands auteurs, Bénédicte Delelis nous entraîne dans une aventure spirituelle lumineuse. Ses méditations s’appuient sur l’exemple des saints comme sur les situations de notre vie ordinaire pour y découvrir, sous le poids des épreuves ou le voile du quotidien, la force de la Résurrection déjà à l’œuvre. Elle éclaire d’une manière aussi incarnée qu’enthousiasmante les mystères de la foi pour nous aider à en vivre.

Editions Emmanuel

Acheter pour 25.50 CHF

Dessine-moi la prière
Laure Enplume – Alba Ariza

« Dessine-moi un mouton », demande le Petit Prince. Et Saint-Exupéry s’en tire en dessinant la caisse où est le mouton. Avec Dessine-moi la prière, c’est le trésor de notre vie intérieure qui est donné à voir en dessins. Nous suivons deux adolescents : Pablo, plein de questions et Tim son ami enthousiaste qui vient de découvrir la vie spirituelle. Pour partager ses découvertes, Tim fait un résumé en dessins. Pablo a la mauvaise idée de les regarder en cours et se les fait confisquer. S’ensuit une recherche pleine de péripéties qui les conduit jusqu’à une abbaye…

Editions du Carmel

Acheter pour 22.50 CHF

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