Bienvenue à Sviatoslav !

Il s’appelle Sviatoslav Horetskyi, il est prêtre marié et nous est confié comme stagiaire pour les Unités pastorales de La Seymaz et Champel-/ Eaux-Vives, pour cette année pastorale (novembre-juin 2022). Laissons-le se présenter:

Photo : DR

Né en Ukraine centrale dans la ville de Zhytomyr, je suis prêtre au sein de l’Eglise gréco-catholique ukrainienne, une Eglise catholique de rite byzantin.

Après avoir obtenu un master d’ingénieur en mécanique agricole, je suis parti travailler à l’étranger pendant près de quatre ans et notamment en Irlande, dans une exploitation agricole laitière. C’est durant ces années de dur labeur que j’ai senti l’appel à devenir prêtre. J’ai alors décidé de retourner dans mon pays afin d’entrer au Séminaire du Saint-Esprit de Lviv.

Au terme de 7 ans d’études, j’ai rencontré ma future épouse à Paris, lors de l’intronisation de notre évêque – dans la tradition orientale, un homme marié a le droit d’être ordonné prêtre. Ma femme étant Française (Savoyarde), j’ai été amené à effectuer mon service diaconal, puis mes premiers pas en tant que prêtre, dans l’Eparchie (diocèse) de Saint-Volodymyr, le Grand de Paris. Puis j’ai été envoyé en Alsace pour servir quatre communautés gréco-catholiques de l’Est de la France, à Metz, Algrange, Saint-Avold et Reims. On m’a également confié la mission de redonner vie à un ancien centre spirituel ukrainien à Mackwiller.

Au cours de ces cinq années passées en Alsace, j’ai donc exercé mon service pastoral tout en travaillant en semaine à la rénovation et l’entretien de ce lieu. Il y a quelques mois de cela, mon évêque m’a demandé de devenir l’aumônier des fidèles gréco-catholiques de Lausanne, de Genève et de Haute-Savoie. Mon emploi du temps me permet également de me rendre disponible pour les communautés catholiques de rite romain.

Je me réjouis d’entamer ce mois-ci un stage pastoral au sein de l’Eglise locale, où je dois apprendre le rite romain, découvrir et me familiariser avec la vie pastorale de plusieurs communautés de Genève. J’espère ainsi pouvoir vivre pleinement mon sacerdoce au service des chrétiens de différents horizons.

Précisons que Sviatoslav et Justine ont trois enfants de 6, 4 et 1 an et demi : Luka, Anastasiya et Pavlina.

A l’heure où revient le sujet d’un clergé marié dans l’Eglise catholique de rite romain, il conviendrait d’être plus précis :
il existe DÉJÀ des prêtres catholiques mariés – et qui ne sont pas d’anciens pasteurs d’Eglises protestantes ou prêtres de la Communion anglicane ! Car les Eglises dites d’Orient – qui s’étend de l’Ethiopie à l’Inde en passant par le Caucase et l’Irak, sans parler de leur diaspora sur tous les continents – ont un clergé marié tout comme célibataire – des moines qui vivent seuls ou en couvent – depuis des lustres !

Construction de la crèche de Chamoson

Six scouts d’Europe de la patrouille du Colvert mettent généreusement leur temps et leur savoir-faire à disposition de la paroisse de Chamoson pour la construction de la crèche.

TEXTE ET PHOTO PAR NICOLE CRITTIN

Qu’est-ce que le scoutisme ?

Le scoutisme, mot d’origine anglaise
qui signifie éclaireur, lui-même issu de l’ancien français « escoute » signifiant écoute, est un mouvement de jeunesse mondial et compte plus de 40 millions de membres, de toutes les religions et de toutes les nationalités. Le scoutisme repose sur l’apprentissage de valeurs telles que la solidarité, l’entraide et le respect. Le but étant d’aider le jeune à construire sa personnalité tout en contribuant à son développement physique, mental et spirituel.

Pour y parvenir, le scoutisme s’appuie sur des activités pratiques dans la nature et chacun est tenu de respecter une loi et de tenir une promesse. La tenue se compose entre autres d’une chemise beige sur laquelle on trouve le drapeau du pays et en dessous une bandelette avec la mention scouts d’Europe, le drapeau du canton ainsi que la bande de la troupe. On y trouve aussi les progressions personnelles.

La construction de la crèche,

un chef-d’œuvre

Comment construire une crèche avec seulement du bois et comme outils, scie à main, hachette, ciseau à bois et vilebrequin ? Au mois de novembre, les patrouilleurs partent en forêt repérer des hêtres rectilignes d’une hauteur de 2 à 3 mètres, puis enlèvent les branches qui seront utilisées pour le tressage des parois. Pas de gaspillage. La technique scoute
de construction d’installations, mise au point par Michel Froissart, commissaire de district des Scouts de France à Fontainebleau, dans les années 1930 s’appelle le froissartage.

Fin novembre et pendant au moins trois jours, les scouts s’activent pour la construction en enchevêtrant les piliers qui reposent à même le sol. Des clous en bois sont fabriqués afin de maintenir plus fermement la charpente de la crèche. Le tressage des parois est soigneusement effectué avec les branches. Un rouleau de paille est déroulé sur le toit. Des fétus de paille sont agencés à l’intérieur de la crèche qui viendra accueillir la Sainte Famille au complet le 24 décembre. A la suite du prophète Ezéchiel qui voit l’eau jaillir du côté droit du Temple, qui assainit tout ce qu’elle touche (Ez 47, 1-12), les scouts ont à cœur de faire ressurgir de l’eau sur le côté de la crèche. Pour
la touche finale, des sapins et des guirlandes lumineuses sont disposés autour de la crèche.

Vous êtes chaleureusement invité·e·s à venir découvrir ce chef-d’œuvre tout
le mois de décembre dans l’église de Chamoson. Et si vous êtes intéressé·e·s
à rejoindre la patrouille des scouts d’Europe, contactez Nathan Dayer, nathandayer17@gmail.com, 077 425 77 61.

L’être humain dans l’univers. Quel sens ?

PAR PASCAL GONDRAND
PHOTOS : WIKIMEDIA COMMONS

La contemplation du ciel, l’observation et la rêverie ont de tout temps été associées à la science et à la spiritualité. L’astrophysique interroge l’univers. La théologie, pour sa part, explore la relation entre l’être humain et le cosmos. Qu’est-ce que l’univers ? D’où vient la vie ? A quelle fin ? Ces questions font l’objet du programme intitulé « A ciel ouvert – Science et spiritualité », actuellement en cours, une collaboration entre des membres de la Faculté de théologie et des membres du Département d’astronomie de la Faculté des Sciences pour un partage de connaissances au bénéfice du grand public. Une table ronde a été organisée à l’occasion du lancement de celui-ci, dont voici un bref résumé.

Georges Meynet est physicien stellaire. Son travail au Département d’astronomie de l’Université de Genève consiste à étudier les étoiles massives. Sans les étoiles, y aurait-il la vie telle que nous la connaissons ?

Sa réponse, bien entendu, a été : non. Un célèbre astrophysicien américain, Carl Sagan (1934-1996), répétait : « Si vous voulez faire une tarte aux pommes à partir de rien, il vous faudra d’abord créer
l’univers. » En fait, tout ce qui est et existe dans notre univers est issu de processus qui se sont déroulés dans les 13,8 milliards d’années qui nous séparent du big-bang.
La vie et l’être humain sont également
issus de ces processus, de cette succession de maillons. Les étoiles ont un rôle particulier. Ce sont un peu les alambics du cosmos, ou encore, ses pierres philosophales. C’est là que les éléments se transforment. A partir d’éléments légers se forment des éléments plus complexes apparus au cœur des étoiles
puis dispersés par l’explosion de celles-ci dans l’univers. Selon lui, on peut dire que les étoiles sont nos ancêtres.

Il a encore rappelé que, reprenant les vers de Paul Valéry,

« Patience, patience,
Patience dans l’azur !
Chaque atome de silence
Est la chance d’un fruit mûr ! »,

Hubert Reeves, astrophysicien, a écrit : « Paul Valéry, étendu sur le sable chaud d’une lagune, regarde le ciel. Dans son champ de vision, des palmiers se balancent mollement, mûrissant leurs fruits. Il est à l’écoute du temps qui sourdement fait son œuvre. Cette écoute, on peut l’appliquer à l’univers. Au fil du temps se déroule la gestation cosmique. A chaque seconde, l’univers prépare quelque chose. Il monte lentement les marches de la
complexité. »

Poussière d’étoiles

Pour Christophe Chalamet, professeur en théologie systématique et doyen de la Faculté de théologie de l’UNIGE, l’univers nous rappelle évidemment notre petitesse, le fait que nous soyons là pour un instant seulement. Alors que l’être humain a tendance à vouloir être au centre de tout. Cela coupe court à cette velléité, à cette hubris, à cette démesure qui est celle de l’être humain, une poussière d’étoiles en quête d’intelligence.

Pour le professeur Trinh Xuan Thuan, astrophysicien, le Big Bang n’est pas un Dieu barbu. Il a rappelé que l’univers a été réglé de façon extrêmement précise dès les premières fractions de seconde après le big-bang. Les étoiles massives sont alors apparues et l’alchimie nucléaire qui conduit à la vie et à la conscience s’est produite. C’est ce que nous nommons le principe anthropique. Bouddhiste, le professeur Trinh Xuan Thuan parie, pour sa part, sur un principe créateur et a tenu à souligner que Bouddha est un être éveillé, mais qu’il n’est pas Dieu.

Beauté de l’univers

L’univers suscite l’étonnement. Et l’étonnement, c’est le début de la connaissance, de la curiosité, a encore fait valoir Georges Meynet. C’est un merveilleux terrain de jeu pour la recherche. Jean Rostand, a-t-il rappelé, disait que chercher était un superbe verbe, bien plus beau que savoir. « Beau mot que celui de chercheur et si préférable à celui de savant ! Il exprime la saine attitude de l’esprit devant la
vérité : le manque plus que l’avoir, le désir plus que la possession, l’appétit plus que la satiété. »

Pour Ghislain Waterloo, professeur de philosophie, de religion et d’éthique, doyen de la Faculté de théologie de l’UNIGE, nous sommes capables de déchiffrer beaucoup de choses, entre énigmes et mystères. Et ce qui est extraordinaire, c’est que plus on déchiffre, plus on s’aperçoit que des questions inattendues, de nouvelles énigmes se posent. Et nous savons que, peut-être, nous ne pourrons pas répondre à tout. Tout cela ne nous donne-t-il pas le sentiment d’être écrasés par cette immensité, aussi belle soit-elle ?

Georges Meynet a répondu à cette question en citant Blaise Pascal (1623-1662), mathématicien, philosophe et théologien : « Par l’espace l’univers me comprend et m’engloutit comme un point, par la pensée je le comprends. » L’être humain est minuscule, ce qui ne l’empêche pas de vouloir comprendre l’univers. Pascal insistait sur ce mot, comprendre.

Ghislain Waterloo a proposé pour sa part d’évoquer Emmanuel Kant (1724-1804), philosophe, et le sentiment du sublime.

Pour Trinh Xuan Thuan, le vide est plein, le vide n’est pas néant comme on pourrait le penser. Dans la théorie du big-bang, l’univers est parti d’un vide primordial. Mais ce vide est rempli d’énergie qui sera convertie en matière. Et cette matière va être structurée en milliards de galaxies. Il y a bien sûr une vie et une conscience. Un univers vide de conscience n’aurait aucun sens.

Alors, pourrait-on dire, pour conclure brièvement, que notre état d’être conscient nous fait porter la responsabilité de comprendre et de chanter la beauté et l’harmonie de cet univers ? Mais oui, bien sûr !

Cinq jours avec ma fille

Paola m’a accueillie un jour à sa table, pour me parler de son expérience dans le cadre de l’Association Vacances familiales. Vous connaissez ? Il s’agit d’une association martigneraine qui permet à des parents en situation de précarité de partager des vacances avec leurs enfants. Merci à elle pour ses paroles sans artifices ni détours…

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De Gryon à Beyrouth: expérience d’un jeune bénévole

PROPOS RECUEILLIS PAR FABIENNE THEYTAZ
PHOTOS : TANGUY VACHEYROUT ET PAUL MUNSCH-PFAENDER

Bonjour !

Je m’appelle Tanguy Vacheyrout, de Gryon, j’ai 21 ans et j’aimerais vous parler de mes quatre mois de bénévolat à Beyrouth.

Après avoir commencé des études d’informatique à l’EPFL, j’ai réalisé que cela ne me convenait pas. Les relations internationales et la géopolitique me passionnaient; c’était dans ce domaine qu’il fallait me réorienter. J’ai alors décidé d’arrêter l’EPFL, ce qui me donnait plusieurs mois de disponibilité. Le Moyen Orient m’attirait – surtout le Liban. J’avais également envie de faire une expérience de don de soi, de venir en aide, de me donner totalement à une mission humanitaire chrétienne au Liban. Le curé de ma paroisse m’a mis en contact avec un prêtre maronite de Beyrouth, le Père Hani Tawk.

Je suis parti en mars et suis revenu début juillet 2021. Je suis arrivé sous des trombes d’eau, il faisait froid, tout était inondé. Mais en partant, il faisait très chaud et il y avait beaucoup de moustiques !

En arrivant, j’ai été frappé par le très mauvais état de toutes les infrastructure – routes, pas / plus de chemin de fer, coupures d’électricité et d’eau, etc. Le contraste était saisissant avec la Suisse !

Au port, c’était encore plus choquant, car les bâtiments avaient été soufflés, complètement détruits, comme une zone urbaine exposée à la guerre et anéantie, avec des gravats dans les rues. Il n’y avait que les habitants, des organisations humanitaires et de jeunes volontaires qui s’organisaient pour remettre en état ce quartier. Je n’ai jamais vu d’employés du gouvernement – sauf pour des services minimum (poubelles).

Là-bas, j’ai rencontré d’autres bénévoles français qui vivaient comme moi chez le P. Hani et sa famille. On habitait près de Byblos, en zone chrétienne, à 20-30 km du port. Du lundi au vendredi, nous allions au port avec lui et nous l’aidions – principalement à la cuisine populaire dans le quartier Karantina.

Le Père Hani avait créé cette cuisine au lendemain de l’explosion dans l’urgence pour nourrir les habitants qui avaient tout perdu. Il n’y avait rien ; le Père et sa femme ont réussi à se faire prêter un petit hangar. Ils sont arrivés avec leur matériel puis, grâce aux dons reçus, ils ont pu acheter des tables, réchauds, marmites et autres ustensiles de cuisine. Au fil du temps, elle est devenue cuisine populaire pour accueillir les ouvriers du quartier, sachant qu’il y avait un besoin constant dû à la crise permanente.

Je cuisinais facilement chez moi, mais là, c’était pour 600-700 personnes, avec des marmites immenses et des denrées variant en fonction des apports (dons privés ou de la Croix-Rouge, et aussi légumes du jardin du P. Hani). Les plats servis : pâtes ou riz avec légumes, ou le mugrabié (poulet avec boulgour-blé concassé) ou taboulé (la fête) !

La viande coûte très cher, et avec la crise, c’était exceptionnel d’avoir du poulet – alors que c’était ce qu’il y avait de meilleur marché avant !

Les plats étaient distribués sur place aux personnes venant avec leur récipient et le reste était envoyé dans deux quartiers plus pauvres de Beyrouth.

A la cuisine, en plus de nous, les volontaires, il y avait une équipe de 4-5 Libanais à qui le Père Hani versait une indemnité mensuelle pour qu’ils puissent se nourrir et acheter des biens essentiels.

Petite anecdote : un jour, une délégation de la chaîne Bocuse avec le chef – gardien des brasseries Paul Bocuse – est venue dans notre cantine. On a pu cuisiner avec lui !

Voici notre horaire : on partait à 7h30 de Byblos, on arrivait vers 9h-9h30 au port – la circulation étant toujours très difficile vu l’état des routes et le trafic ! Nous nous mettions aussitôt à nettoyer, éplucher, couper les légumes. A midi, il y avait énormément de travail : distribution de la nourriture aux personnes qui arrivaient, puis préparation et fermeture des centaines de boîtes pour les quartiers voisins. Ensuite, nettoyage de la cuisine ; on terminait vers 14h30 et on distribuait du chou et du pain à des gens du voisinage. C’était sympa et on pouvait communiquer un peu avec eux. On terminait cette tournée vers 15h30 ; ensuite on aidait le Père soit dans ses terres (tomates, poivrons, oignons – poules et chèvres), soit dans son entrepôt, où nous préparions des colis avec tout le nécessaire (huile, sel, sucre, pâtes, féculents, sauce tomate, boîtes, etc). On préparait jusqu’à 50 colis par jour et on les distribuait aux familles qui en avaient besoin – surtout des chrétiens – ceux-ci étant réticents à se présenter à la cuisine ; l’aide passait ainsi par un canal plus discret.

Ceux qui venaient à la cantine étaient principalement des ouvriers syriens musulmans. C’est d’ailleurs le but de cette action interconfessionnelle : donner un message de cohésion au-delà des religions et des cultures – une manière de construire la paix entre tous ceux qui vivent au Liban, ce qui provoquait parfois des tensions dans l’équipe de cuisine et avec les gens du quartier.

Retour chez le Père vers 17h30 ; un peu de temps libre pour apprendre le libanais et lire le journal local. J’aimais bien aller courir, mais la chaleur écrasante et le peu de trottoirs, c’est dangereux ! Ce n’était pas vraiment de la détente, car il fallait toujours être attentif aux voitures et à ce qui se passait (détonations, voitures qui frôlent, travaux avec des choses qui tombent, etc.) Entendre des coups de feu, ça surprend !

Le week-end, nous avons visité plusieurs sites – le Liban a un patrimoine fantastique ! Tripoli, les Forts des Croisés, Tyr, etc. Ce qui m’a énormément attristé, c’était l’état d’abandon dans lequel le patrimoine est laissé – même si cela peut s’expliquer vu la crise et le regard différent des Libanais par rapport aux Européens pour ce genre de patrimoine.

J’ai pu aussi visiter la Plaine de la Bekaa – avec le site historique de Baalbek mondialement connu – et aller dans la Vallée Sainte. Là, j’ai fêté Pâques dans un monastère avec le Père Hani qui célébrait la messe. Et bien sûr, la visite du tombeau de saint Charbel – les Libanais en sont fous ! Tous les chrétiens s’appellent Charbel, Elie ou Georges !

Cette vallée est magnifique du fait que la nature y est préservée. C’était superbe de voir ces beaux arbres après toute la pollution, les déchets par terre, les maisons éventrées de Beyrouth !

Depuis mon retour, j’ai pris conscience de la chance qu’on a, en Europe. On vit dans une bulle, bien isolé de tous ces dysfonctionnements et problèmes d’électricité, d’eau, d’internet, etc.

Je suis revenu avec une vision claire des priorités ; on saisit l’essentiel, comme la liberté, la chance de pouvoir étudier, manger tous les jours, pouvoir faire du sport. Ma foi a été renforcée par cette expérience.

J’ai maintenant entrepris un bachelor en relations internationales à Genève et j’espère pouvoir repartir au Moyen Orient les étés prochains.

Noël, Dieu mendiant de notre humanité

PAR ANNE-MARIE COLANDRÉA
PHOTOS : DR

Dès que le mois de décembre approche, inévitablement la perspective de Noël prend corps. Noël, avec tout ce que cela suppose : les traditions culturelles, leurs chatoyantes et douces coutumes de chants, de couronnes de l’Avent, de crèches aussi différentes que les cultures locales. Les traditions familiales rejoignent également cette atmosphère festive avec la décoration des intérieurs, du sapin, des recettes que l’on me cuisine qu’en cette période, les choix de cadeaux, tout un foisonnement de signes et symboles à partager.

Le temps liturgique, avec l’Avent, nous invite à nous préparer dans la grâce de l’attente, au grand évènement de LA nativité : la réalité chrétienne nous porte à nous pencher sur le berceau de l’Incarnation. Dieu se révèle si proche de nous qu’il embrasse notre humanité en se faisant petit enfant. Il prend le risque, le vertigineux risque, de demeurer parmi nous et de révéler le visage du Mystère de toute chose, de toute existence. Il vient nous dire que tout son Etre est Amour. Amour pour chacun de nous tels que nous sommes, là où nous en sommes. Il vient mendier notre reconnaissance et nous invite, à notre tour, à refléter son regard sur la réalité, à répandre cette bienveillance et cette Espérance qu’il nous offre : qui accueille l’autre, notre prochain, le plus petit, l’accueille Lui, le Tout-Autre.

Synode 2021-2023: pour une Eglise synodale

PAR EMMANUELLE BESSI | PHOTOS : DOMINIQUE LUISIER, FABIENNE THEYTAZ, JUDITH WARPELIN

L’Eglise de Dieu est convoquée en synode afin de lancer une réflexion sur le thème: «Pour une Eglise synodale : communion, participation et mission».

Ce synode s’est ouvert à Rome les 9-10 octobre 2021 puis, le 17 octobre 2021, dans chaque Eglise particulière. Cette première phase de réflexion synodale s’achèvera en octobre 2023 au cours de la «XVIe Assemblée Générale des Ordinaires du Synode des Evêques». Toutefois, octobre 2023 ne sera pas l’aboutissement final de cette réflexion sur la synodalité puisque les Eglises locales seront impliquées au-delà de cette date.

Pour le pape François, «Le chemin de la synodalité est précisément celui que Dieu attend de l’Eglise du troisième millénaire»1 et qui est un prolongement du Concile Vatican II. Le but est de réfléchir à vivre davantage la communion, à réaliser la participation dans l’Eglise et à s’ouvrir à la mission. Notre ligne directrice étant notre «marche ensemble» en tant que Peuple de Dieu, peuple missionnaire en se mettant, aujourd’hui, à l’écoute de l’Esprit Saint.

Ce synode se déroule dans notre monde marqué par des changements sociétaux majeurs. C’est pour cela que l’Eglise est appelée à porter une attention particulière aux personnes en souffrance, aux migrants, aux adultes vulnérables, aux victimes d’abus sexuels dans l’Eglise dont la racine se trouve bien souvent dans le cléricalisme. Il s’agit de s’ouvrir aussi aux jeunes, aux femmes.

Notre «Eglise est constitutivement synodale»2 ce qui signifie qu’elle est bien plus que des assemblées d’évêques car l’Eglise est spécifiquement «Peuple de Dieu qui manifeste et réalise concrètement sa communion en cheminant ensemble, en se rassemblant en assemblée et par la participation active de tous ses membres à sa mission évangélisatrice»3. Toutefois au cours du IIe millénaire de l’Eglise, l’accent a été mis sur la structure hiérarchique de cette dernière. Le Concile Vatican II a toutefois insisté sur l’importance de l’égalité des chrétiens qui, par leur baptême, sont tous prêtres, prophètes et rois et en affirmant que «la totalité des fidèles ne peut se tromper dans la foi»4.

Puisant sa source dans les Ecritures5, le processus synodal ne vient pas supprimer le rôle des pasteurs de l’Eglise ni la structure hiérarchique de l’Eglise catholique, mais elle ouvre un cheminement, «où chacun a quelque chose à apprendre. Le Peuple fidèle, le Collège épiscopal, l’Evêque de Rome, chacun à l’écoute des autres; et [où tous sont] à l’Ecoute de l’Esprit Saint»6. Une Eglise synodale est alors un signe prophétique, un sacrement universel de Salut, un instrument de l’union intime avec Dieu et avec le genre humain.

Ce synode est donc à la foi héritier de l’Ecriture et de la Tradition, mais aussi un chantier ou une expérience pilote «qui permet de commencer à recueillir, dès à présent, les fruits du dynamisme que la conversion synodale progressive distille dans la communauté chrétienne»7.

Pour le pape François, l’interrogation fondamentale qui guide cette consultation est la suivante :

Une Eglise synodale, en annonçant l’Evangile, «marche ensemble»: comment ce «marche ensemble» se réalise-t-il aujourd’hui dans votre Eglise particulière? Quels pas l’Esprit nous invite-t-il à accomplir pour grandir dans notre «marcher ensemble»?8

Pour y répondre, il s’agit de nous demander à quelles expériences de notre Eglise particulière cela nous fait-il penser ? Cela nous invite à relire nos ressentis bons ou mauvais et à les analyser pour savoir quelles sont les intuitions qu’elles ont suscitées en nous et pour notre Eglise particulière? Il s’agit aussi de recueillir les fruits, de s’interroger sur ce que l’Esprit nous demande aujourd’hui, sur ce qui est à confirmer, sur ce qui est à changer afin de voir quels chemins de consensus s’ouvrent pour notre Eglise particulière. Chaque Eglise particulière est donc appelée à interroger les fidèles, les prêtres, les religieux, les institutions ecclésiales, etc.

Pour ce faire, le document préparatoire du synode des évêques propose d’approfondir dix pôles essentiels qui sont les suivants9:

1. Les compagnons de voyage: Dans l’Eglise et dans la société, nous sommes sur la même route côte à côte… Il s’agit de savoir qui sont nos compagnons de voyage, qui fait partie de ce que nous percevons comme étant « notre Eglise » ?…

2. Ecouter: L’écoute est le premier pas, mais demande d’avoir l’esprit et le cœur ouverts, sans préjugé… Percevoir qui dans notre Eglise particulière subit un manque d’écoute (minorité, marginaux, exclus, …) ?…

3. Prendre la parole : Tous sont invités à parler avec courage et parrhésie, c’est-à-dire en conjuguant liberté, vérité et charité… Comment favorisons-nous ceci dans notre Eglise particulière ?…

4. Célébrer: «Marcher ensemble» n’est possible que si ce chemin repose sur l’écoute communautaire de la Parole et sur la célébration de l’eucharistie… De quelle manière célébrons-nous ?…

5. Coresponsables dans la mission : La synodalité est au service de la mission de l’Eglise, à laquelle tous ses membres sont appelés à participer… De quelle manière chaque baptisé est-il un acteur missionnaire ?…

6. Dialoguer dans l’Eglise et dans la société : Le dialogue est un chemin qui demande de la persévérance, et comporte aussi des moments de silence et de souffrance, mais qui est capable de recueillir l’expérience des personnes et des peuples… Quels sont les lieux de dialogue dans notre Eglise particulière ?…

7. Avec les autres confessions chrétiennes : Le dialogue entre chrétiens de diverses confessions, unis par un seul baptême, occupe une place particulière sur le chemin synodal… Quelles sont nos relations œcuméniques ?…

8. Autorité et participation: Une Eglise synodale est une Eglise de la participation et de la coresponsabilité… Comment s’exerce l’autorité au sein de notre Eglise particulière?…

9. Discerner et décider: Dans un style synodal, les décisions sont prises via un processus de discernement, sur la base d’un consensus qui jaillit de l’obéissance commune de l’Esprit… Comment la participation de tous aux décisions est-elle favorisée?…

10. Se former à la synodalité: La spiritualité du marcher ensemble est appelée à devenir le principe éducation de la formation humaine et chrétienne de la personne, formation des familles et des communautés?… Comment formons-nous les personnes qui ont des responsabilités au sein de l’Eglise?…

Dans le diocèse de Sion, le processus synodal en est à ses débuts, mais il est possible d’en apprendre plus et de répondre à une consultation diocésaine en ligne sur le site du diocèse de Sion. De plus, afin d’éviter les grands rassemblements en cette période de pandémie, Mgr Lovey a annoncé le 3 novembre 2021 que le chemin synodal diocésain se ferait sous forme de visites pastorales. En attendant, marchons ensemble, unis autour de Jésus Christ, qui est la tête du Corps dont nous sommes les membres.

1 Synode 2021-2023, Pour une Eglise synodale, Document préparatoire, §1.
2 Synode 2021-2023, §10-15.
3 Synode 2021-2023, §10.
4 Synode 2021-2023, §13.
5 Synode 2021-2023, §16-24.
6 Synode 2021-2023, §15.
7 Synode 2021-2023, §25.
8 Synode 2021-2023, §26.
9 Synode 2021-2023, §30.

Nous sommes des êtres de désir

LE BILLET DE PASCAL DESTHIEUX, VICAIRE ÉPISCOPAL | PHOTOS : DR

Nos plus profonds désirs sont la preuve même de l’existence de Dieu, affirme Sophia Kuby, dans un magnifique petit livre « Il comblera tes désirs. Essai sur le manque et le bonheur ». J’ai eu la joie de rencontrer cet été cette jeune théologienne allemande, qui travaille comme formatrice de leaders chrétiens chez ADF (adfinternational.fr).

Elle commence par cette constatation : nous sommes faits de désirs. De grands désirs. Nous ne sommes jamais pleinement satisfaits, nous ne serons jamais entièrement comblés. Même quand nous obtenons ce que nous espérions, il nous arrivera tôt ou tard de désirer d’autres choses. Mais il est bon que nous ayons ces profonds désirs en nous, car c’est ce qui nous rend réellement vivants et nos manques sont le moteur de beaucoup de nos actions. Une certaine spiritualité chrétienne visait à réfréner tout désir, avec le risque de devenir des personnes éteintes. Nous cherchons à apaiser notre désir insatiable par la consommation, la distraction, la recherche de plaisirs. Mais, en fait, notre désir est infini. Comme croyants, nous voyons que seul Dieu peut réellement nous combler et nous croyons qu’il veut notre bonheur. Nos désirs d’infini nous ouvrent à plus grand que nous et au bonheur du Ciel. L’enjeu dès lors est d’orienter vers Lui nos manques et de renoncer à des ersatz de bonheur pour qu’Il puisse nous combler entièrement.

Voilà qui peut éclairer notre Avent, temps de l’attente et de l’espérance, comme le chante magnifiquement cet hymne :

« Voici le temps du long désir,
Où l’homme apprend son indigence,
Chemin creusé pour accueillir
Celui qui vient combler les pauvres.
L’amour en nous devancera
le temps nouveau que cherche l’homme ;
Vainqueur du mal, tu nous diras :
Je suis présent dans votre attente. »

Concert de Noël

Le Chœur d’Hommes, le Chœur des Familles, le Chœur des Jeunes, le chœur Saint-Michel, le Chœur la Romaine et l’Ensemble Vocal de Martigny sont heureux de vous inviter à leur concert de Noël en faveur de l’association « Les Pinceaux magiques » qui aura lieu le samedi 18 décembre à 19h30 à l’église du Bourg. Ouverture des portes dès 18h30. Le certificat covid est requis afin d’accéder à cette manifestation.

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Jeux, jeunes et humour – décembre 2021

Par Marie-Claude Follonier

Question d’enfant

Pourquoi associe-t-on saint Nicolas aux enfants ? 
La fête de la Saint-Nicolas apparaît vers le XIe siècle sur la base d’une légende franco-allemande qui reprend des éléments revisités de la vie de Nicolas de Myre (IIIe siècle) et Nicolas de Sion (VIe siècle). Les trois innocents protégés par ces deux évêques d’Anatolie deviennent les trois enfants égarés chez le boucher Pierre le Noir qui les découpe en morceau pour les mettre dans son saloir. Pris sur le vif, le boucher avoue tout à saint Nicolas qui ressuscite les enfants et devient leur protecteur.

par Pascal Ortelli

Humour

A l’EMS Saint-Joseph, Nestor vient vers son ami Henri et lui annonce :
– Il y a Louis qui est décédé.
– Ah ! Et l’enterrement, c’est quand ?
Nestor retourne vers l’affichoir et revient en disant :
– C’est mercredi !
Soudain, pris d’un doute, il retourne consulter le faire-part.
– Non, c’est vendredi la sépulture.
– Ah, reprend Henri, Louis va mieux, alors !

par Calixte Dubosson

Création et évolution (Genèse 1-2)

PAR FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT | PHOTO : DR

Parmi les dossiers où l’on oppose souvent, à tort, la science et la foi, se trouve la belle problématique de la création. Les jeunes y sont particulièrement sensibles, risquant de reléguer le langage biblique à de l’obscurantisme anachronique et de lui préférer le discours scientifique, apparemment plus adapté à notre âge postmoderne. Or les textes de la Genèse disent le « pour-quoi » du monde créé, sans empiéter sur le « comment » scientifique de l’évolution.

Ce serait commettre un véritable contresens que d’opposer les deux regards : ils ne s’excluent pas, ils se complètent. C’est manquer de respect pour les Ecritures que de ne pas prendre en considération les genres littéraires des deux premiers chapitres de la Genèse : ce sont des récits théologiques et épiques et non descriptifs et informatifs.

La preuve que nous ne sommes pas appelés à faire une lecture littérale et « fondamentaliste » des pages inaugurales de la Révélation (contrairement à ce que préconisent certains frères et sœurs chrétiens évangéliques, notamment étasuniens, qui récusent faussement l’enseignement de la théorie de l’évolution dans les écoles), c’est que, précisément, nous avons deux présentations de l’acte créateur divin : Genèse 1 le met en scène comme une grande liturgie par séparations successives, culminant dans l’apparition de l’homme et de la femme à l’image du Seigneur (Genèse 1, 27) et dans le repos sabbatique. En Genèse 2, nous avons l’impression que l’écrivain inspiré « reprend les choses à zéro », qu’il propose la création de l’homme seul (2, 7), puis du grand jardin dont celui-ci est dépositaire responsable, avant de parvenir au couple, avec la femme tirée de la côte de l’homme (2, 23).

Essayez d’en faire le scénario d’un film : c’est impossible. Précisément parce que le texte scripturaire se place sur un autre registre : celui du « sens » des réalités, telles que voulues par Dieu. Quant au langage de l’évolution, plus les sciences dévoilent la splendeur de l’infiniment grand et petit, plus elles chantent l’immensité de celui qui a présidé à leur mise en ordre cosmique !

Croyons de manière intelligente et scientifique, de manière à rendre les approches scientifiques toujours plus humaines et spirituelles !

Coupe du Monde : oui – Exploitation des travailleurs : non

L’ACAT Suisse * lance sa pétition annuelle à l’occasion de la Journée mondiale des Droits de l'Homme le 10 décembre. La pétition demande aux autorités de l’Emirat arabe du Qatar, organisateur de la Coupe du Monde de football 2022, de respecter les droits humains des travailleurs migrants.

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Via Jacobi: Coppet – Genève

Texte et photos par Pascal Ortelli

Le mythique chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle traverse la Suisse romande, de Fribourg à Genève. Au-delà dLe mythique chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle traverse la Suisse romande, de Fribourg à Genève. Au-delà des sentiers battus, la Via Jacobi regorge de curiosités. Chaque mois, L’Essentiel prend son bâton de pèlerin et en réalise un tronçon sous forme d’une balade familiale à faire sur la journée. Aujourd’hui, cap sur Genève pour une dernière étape tout urbaine.

Départ depuis la gare de Coppet, 5h aller simple, 20,15 km

1. Depuis la gare CFF, montez en direction de Commugny et prenez sur la gauche à la 4e intersection le chemin Sous-Gay qui vous permettra de traverser Tannay et Mies.

2. Après avoir atteint le complexe sportif d’Ecogia, descendez sur la gauche pour franchir le Nant de Braille. Vous arriverez alors à Versoix où vous longerez un joli petit « bisse » sur un chemin très apprécié par les enfants. Au bout de la localité, descendez pour rejoindre la voie ferrée et le pont sur la Versoix

3. Le tracé qui vous conduira sans grande difficulté à la gare de Genthod-Bellevue offre d’intéressants coups d’œil sur la rade. Longez la voie ferrée en ne manquant pas de saluer le taureau au regard inquisiteur.

4. Grimpez ensuite à Chambésy-Village où vous entrerez de plein fouet dans la Genève internationale. Villas, châteaux et ambassades se succèdent à un rythme fou. Au
niveau du domaine de Penthes, piquez du nez sur le jardin botanique.

5. Il vous reste alors à rejoindre la gare Cornavin par les quais puis de vous rendre à Bel-Air pour atteindre la vieille-ville.

6. Après une halte obligée à la cathédrale pour contempler le vitrail de saint Jacques, libre à vous de poursuivre en direction de Saconnex-d’Arve jusqu’au château de Compesières, siège d’une ancienne commanderie sur le chemin de Saint-Jacques, aujourd’hui musée de l’Ordre de Malte (comptez 1h45 de marche en plus).

Le retour se fait aisément en transports publics.

Curiosité

L’horloge Malbuisson et son carillon où défilent 42 personnages de bronze, au rythme de 16 cloches, sur le thème de l’Escalade, moment clé de l’histoire genevoise.

Coup de cœur

Le parc de jeux dans la forêt enchantée du jardin botanique.

Des « trésors » à partager

 

PAR MYRIAM BETTENS
PHOTOS : DR

Pour s’essayer au menu de Loïs Auberson, c’est par ici : www.tresorsdesmonasteres.com

A seulement 17 ans, Loïs Auberson fonde Trésors des monas­tères, un site internet réunissant les produits confectionnés par des congrégations de Suisse romande.

Cette initiative vise à venir en aide aux monastères et communautés religieuses, privés de recettes en raison de la crise sanitaire.

Un menu monastique !

En apéro, une bière de l’Abbaye de Saint-Maurice. Un plat principal accompagné de légumes et de la sauce rouge de l’Abbaye de la Fille-Dieu de Romont. Le repas s’achève en douceur(s) avec des biscuits du Carmel et une tisane de l’Abbaye de la Maigrauge. Voilà le menu idéal de Loïs Auberson, car en fin gourmet, il a essayé toutes les spécialités qu’il propose sur le site qu’il a fondé pour promouvoir les produits monastiques du cru. « J’ai tout goûté », lance-t-il avec un ton malicieux dans la voix. Mais c’était pour la bonne cause. Il lui fallait se faire son propre avis afin de conseiller au mieux les futurs acheteurs.

Pour ce jeune Neuchâtelois, tout est allé très vite. A la lecture d’un article de presse, il découvre
les difficultés financières auxquelles les monastères romands doivent faire face à cause de la pandémie. Ni une, ni deux, il les approche pour leur proposer son idée. Et s’ils préparaient des coffrets surprise contenant leurs spécialités ?

Petit coffret deviendra grand

Le projet fonctionne tellement bien que Loïs Auberson décide de créer un site internet pour permettre aux personnes intéressées de s’abonner à ces fameux coffrets. « L’impulsion première était d’aider ces monastères par une action ponctuelle et aujourd’hui cela se prolonge par le biais de la vente en ligne. »

Douze communautés

De « petites mains » lui apportent un certain soutien logistique dans la préparation des coffrets, mais le jeune homme assume la plus grande partie de ce projet. Au-delà de l’aspect de soutien, cet engagement le porte dans sa vie de croyant. « Il y a dans la foi des moments de doute et de questionnement. Là, je sais que douze communautés pensent et prient pour moi. Je vois aussi ces religieuses et religieux comme des modèles. Passer autant d’années enracinées en Christ me rend admiratif. »

 

En librairie – décembre 2021

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Dieu – La Science – Les Preuves
Michel-Yves Bolloré – Olivier Bonnassies

C’est une question millénaire et qui opposait, en apparence, science et foi : existe-t-il un dieu créateur ? Les co-auteurs racontent comment les découvertes scientifiques, qui sont longtemps allées à l’encontre de la foi, peuvent désormais se ranger du côté de l’existence de Dieu dans de nombreux champs du savoir. Ainsi la question de l’origine de l’Univers, ou du passage de l’inerte au vivant, de l’immense complexité du code génétique et du réglage biologique ne peuvent être dus au hasard. Un livre qui nous permet d’avoir en main tous les éléments pour décider de ce que nous voulons croire en toute liberté.

Editions Guy Trédaniel

Acheter pour 40.80 CHF

Ne m’ôtez pas d’un doute 
Michel Sauquet

Crises « inédites », « tsunamis », ruptures « sans précédent ». Les mots ne manquent pas qui disent à quel point nos certitudes ont volé en éclats à l’épreuve de bien des événements récents. Ces violentes secousses ne cessent de conforter Michel Sauquet dans sa réflexion sur le rôle du doute et sur le danger de certitudes relevant davantage d’idéologies et de réactions impulsives que d’une prise de recul à l’égard de la complexité de la réalité. Avec un regard de chrétien, il interroge aussi la foi religieuse, souvent indissociable du doute. Celui-ci pouvant se révéler la meilleure et la pire des choses, il est salutaire d’en user de manière constructive, comme antidote aux fake news, au simplisme dogmatique et spirituel. 

Editions Salvator

Acheter pour 30.80 CHF

Dieu n’a pas réponse à tout  
Tonino Benacquista
Nicolas Barral

Dieu fait ce qu’il peut pour aider les hommes en difficulté ou ceux qui défendent une juste cause. Mais Dieu, parfois, est en proie au doute, et ne sait comment résoudre leurs problèmes. Il peut alors faire appel, au paradis ou au purgatoire, à celui qui saura lui donner un coup de main. Et c’est ainsi que Victor Hugo, Maria Callas, Gandhi et Michel Audiard vont être envoyés par le Seigneur en mission spéciale sur terre. Un plaisir de redécouvrir, dans cette BD, le duo redoutablement complice de Tonino Benacquista et de Nicolas Barral, dans un troisième tome drôlissime, spirituel…

Editions Dargaud

Acheter pour 25.50 CHF

Foi et Religion dans une société moderne   
Cardinal Joseph de Kesel

Face aux phénomènes contemporains – déjà anciens – de la sécularisation, de l’indifférence religieuse et de l’affaiblissement institutionnel : ce n’est pas par une culture de la confrontation ni par une tentative de retour à un passé révolu que le christianisme peut retrouver de l’audience et des couleurs en Europe, sinon il risque de s’isoler et de se couper du monde. Le salut de la mission universelle de l’Eglise dépend plutôt de son aptitude à faciliter une culture de la rencontre et du dialogue avec tous ceux qui veulent humaniser la société moderne et refusent la marginalisation de la religion de la sphère publique. C’est ce pari qu’expérimente d’ores et déjà le cardinal de Kesel dans une société belge profondément sécularisée. 

Editions Salvator

Acheter pour 22.80 CHF

Pour commander

Dieu ne joue pas aux dés

Souvent présentées comme inconciliables, la science et la foi ont pour tâche commune d’éclairer notre compréhension du monde. Plutôt que de l’expliquer définitivement, l’une et l’autre s’attellent à guider l’Homme à mesure qu’il explore ses limites.

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : FLICKR, PIXABAY, PXHERE, DR

« Pour être scientifique et croyant, il faut faire du bricolage ! » lance Jean-François Bert lorsqu’on l’interroge sur la possibilité d’un mariage heureux entre science et foi. Chargé de cours à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), il propose à ses étudiants d’examiner minutieusement les rapports, souvent conflictuels, entre la recherche scientifique et la religion. Mais de fait, il demeure fermement convaincu qu’il n’est pas de bon augure de chercher à allier l’une et l’autre. Cette position, dite concordiste, lui paraît même dangereuse. « Cette tentative de concordisme élimine la frontière entre science et religion et pour un lecteur non averti, on ne sait plus très bien de quelle vérité on parle », car pour le sociologue « ce débat demeure fondamentalement centré sur la question de la vérité. Finalement, qui possède la légitimité et le pouvoir d’énoncer une vérité sur le monde ou le vivant ? ». Il est donc plus que nécessaire de trouver comment « répartir les modes de questionnement sur le monde ». Dont l’une des plus célèbres répartitions propose : à la religion le champ du « pourquoi » et à la science celui du « comment ».

Avoir réponse à tout

Roland Benz articule sa réflexion de la même manière, « la vérité scientifique et la vérité théologique existent bel et bien. Par contre, elles ne sont pas sur le même registre de langage. Chacun de ces deux domaines d’étude doit garder son rapport spécifique à la vérité ». Le pasteur retraité de l’Eglise protestante de Genève et lui-même ancien professeur de physique au collège (gymnase) ne cache pas son ironie face aux thèses créationnistes. « Elles font des récits de la Genèse des textes scientifiques. Comme si on pouvait décrire la complexité du monde en une seule page ! Ces textes ne donnent aucune information scientifique. Leur fonction est de nous inviter à recevoir le monde comme don d’un Autre, un monde ordonné et dédivinisé. » Par ailleurs, Lydia Jaeger, directrice des études à l’Institut biblique de Nogent, affirme que du côté scientifique il est essentiel « de reconnaître les limites de la science ainsi qu’une méthodologie différente d’avec la théologie ». La physicienne et théologienne soutient qu’« une grande partie du conflit émerge lorsqu’on attend de la science une réponse à tout ».

Une vérité vers laquelle tendre

Astrophysicien retraité, Pierre North va même encore plus loin. Il allègue que la science, pour elle-même, peut devenir une religion. Ses ardents défenseurs lui attribuent « une valeur métaphysique ». Mais « pour dire les choses franchement, la controverse n’a pas d’objet. La société en a fait un sujet de débat pour des raisons idéologiques ». Il est trop dérangeant pour certains d’accepter une possible cohabitation entre la rationalité de la science et l’apparente irrationalité de la foi. D’ailleurs, Pierre North s’insurge : « Dans n’importe quel métier, lorsqu’on se dit croyant, on tâche de pratiquer avec conscience et éthique, mais on ne demande pas à un vendeur de voitures si sa profession est compatible avec sa foi ! » Raphael Märki note tout de même que la science postule l’hypothèse d’un absolu et donc d’une vérité vers laquelle tendre. Ce physicien des hautes énergies nuance néanmoins : « Nous ne connaîtrons jamais complètement cette vérité. » Georges Meynet abonde dans le même sens. L’astrophysicien à l’Observatoire de Sauverny reprend l’analogie attribuée à Albert Einstein à son compte. Celle-ci définit « l’accumulation des connaissances comme une surface circulaire qui s’étend avec le temps et dont le rayon représente l’interface entre le connu et l’inconnu. Cela signifie que lorsque la connaissance s’agrandit, l’interface avec l’inconnu augmente d’autant ». Il faut donc rester humble et « accepter une limite qu’on ne pourra pas dépasser, tout en laissant place à l’inconnu et au mystère ».

Et dans les faits ?

Les scientifiques voient-ils un conflit entre la science et la foi ? Quels facteurs culturels façonnent les attitudes des scientifiques à l’égard de la religion ? Les scientifiques peuvent-ils contribuer à nous montrer une façon d’établir une collaboration entre les communautés scientifiques et religieuses, si tant est que de telles collaborations soient possibles ?

Pour répondre à ces questions, les auteurs de Secularity and Science : What Scientists Around the World Really Think About Religion (2019) ont réalisé une étude internationale d’envergure sur les attitudes des scientifiques à l’égard de la religion, en interrogeant plus de 20’000 scientifiques et en menant des entretiens approfondis avec plus de 600 d’entre eux. A partir des données récoltées, les auteurs essaient d’esquisser la relation qu’entretiennent des scientifiques du monde entier avec la foi. Le livre s’articule sur quatre axes de réflexion : les scientifiques religieux sont plus nombreux qu’on ne le pense ; la religion et la science se chevauchent dans le travail scientifique ; les scientifiques – même athées – voient de la spiritualité dans la science ; et enfin, l’idée que la religion et la science doivent s’opposer est principalement une invention de l’Occident.

Des lieux pour réfléchir et dialoguer

Plusieurs groupes de scientifiques chrétiens existent en francophonie. Sous l’impulsion des Groupes bibliques universitaires (GBU) un Réseau des scientifiques évangéliques a été lancé pour offrir aux chrétiens à profil scientifique un lieu de réflexion. Ce rassemblement profes­sionnel et étudiant poursuit notamment l’objectif de rendre disponible au public une réflexion rigoureuse sur les interactions possibles entre science et foi. Pour ce faire, le réseau organise, au moins une fois par an, un colloque réunissant scientifiques et théologiens pour débattre d’une question spécifique. Depuis une dizaine d’années, une branche romande de ce même réseau s’est aussi développée. Elle a été créée par le professeur émérite
de l’UNIL, Peter Clarke, un neuroscientifique reconnu, décédé des suites d’un cancer en 2015. L’autre réseau francophone a été fondé en 2001 pour susciter la réflexion entre scientifiques, philosophes et théologiens. Les membres du groupe Blaise Pascal (Sciences, Cultures et Foi) sont actifs dans l’enseignement et la recherche des domaines scientifiques, philosophiques ou théologiques en francophonie (Universités, Grandes Ecoles, CNRS, INSERM).

Noël, une fête d’adultes ou d’enfants ?

Dans notre culture chrétienne contemporaine, avec la fête de Noël arrivent les contes pour enfants, les cadeaux du Père Noël… Les fêtes de fin d’année, hormis les traditionnels repas, semblent parfois tournées uniquement vers les petits ou vers ceux qui auraient la foi d’une âme d’enfant.

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Synode sur la synodalité: à votre écoute

Deux ans pour une large concertation, qui veut aboutir à des réformes et à des actes, non pas à des empilements de papiers !

PAR L’ABBÉ ETIENNE CATZEFLIS
PHOTO: FR.ZENIT.ORG

En octobre, le pape François a inauguré le processus synodal qui va durer jusqu’en octobre 2022 : « Pour une Eglise synodale : communion, participation, mission ». Il attend de cela une dynamique d’écoute mutuelle, menée à tous les niveaux de l’Eglise, impliquant tout le peuple de Dieu.
En page 12 de ce bulletin, nous donnons quelques indications sur la manière d’opérer cette concertation dans notre secteur paroissial. Mais voici déjà des mots1 du Pape, qui développent la raison de cette démarche et l’accent particulier sur l’intégration des nonpratiquants.

Accepter le changement
L’Eglise des premiers chrétiens, dès le tout début, a dû évoluer, écouter l’Esprit en s’écoutant mutuellement, oser changer de direction, dépasser certaines croyances.
Il faut surmonter une rigidité, « qui est péché contre la patience de Dieu. »
Lorsque l’Eglise s’arrête, elle n’est plus Eglise, mais une belle et pieuse association parce qu’elle emprisonne l’Esprit Saint.
Rester immobiles ne peut pas être une bonne situation pour l’Eglise. Et le mouvement est une conséquence de la docilité à l’Esprit Saint.

Marcher ensemble
Il ne s’agit pas de récolter des opinions, non. Il ne s’agit pas d’une enquête, mais il s’agit d’écouter l’Esprit Saint.
La synodalité exprime la nature de l’Eglise, sa forme, son style, sa mission.
Le mot « synode » contient tout ce dont nous avons besoin pour comprendre : « marcher ensemble ».
Tous sont protagonistes, personne ne peut être considéré comme un simple figurant. Il faut bien comprendre cela : tous sont protagonistes.

La totalité des baptisés, notamment « les pauvres »
Il y a beaucoup de résistances pour surmonter l’image d’une Eglise qui distingue rigidement entre chefs et subordonnés, entre ceux qui enseignent et ceux qui doivent apprendre, en oubliant que Dieu aime renverser les positions : « Il a renversé les puissants de leurs trônes, il a exalté les humbles » (Lc 1, 52), a dit Marie.
« Mais, Père, que dites-vous ? Les pauvres, les mendiants, les jeunes drogués, tous ceux que la société met au rebut, font-ils partie du synode ? » Oui.
Les voir pour passer un peu de temps avec eux, pour entendre non pas ce qu’ils disent mais ce qu’ils ressentent, même les insultes qu’ils vous adressent, (…).
Le Synode est au-dessus des limites, il inclut tout le monde.

Le regard sur nos pauvretés
Faire place au dialogue sur nos pauvretés, les pauvretés que j’ai en tant que votre évêque, les pauvretés qu’ont les évêques (…), les pauvretés qu’ont les prêtres et les laïcs et ceux qui appartiennent à des associations, prenez toutes ces pauvretés !
Mais si nous n’incluons pas les pauvres – entre guillemets – de la société, ceux qui sont mis au rebut, nous ne pourrons jamais prendre en charge notre pauvreté. Et ceci est important : que dans le dialogue nos propres pauvretés puissent émerger, sans justification. N’ayez pas peur !

En paroisse
L’Esprit Saint, dans sa liberté, ne connaît pas de frontières et ne se laisse pas non plus limiter par les appartenances. Si la paroisse est la maison de tous dans le quartier, pas un club exclusif, je vous le recommande :
Laissez portes et fenêtres ouvertes, ne vous limitez pas à prendre en considération ceux qui la fréquentent ou pensent comme vous (…). Permettez à tous d’entrer… Permettez-vous d’aller à leur rencontre et laissez-vous interroger, que leurs questions soient les vôtres, permettez-nous de marcher ensemble : l’Esprit vous conduira, ayez confiance en l’Esprit. N’ayez pas peur d’entrer en dialogue et de vous laisser impliquer dans le dialogue : c’est le dialogue du salut.

1Extraits de son Discours aux fidèles du diocèse de Rome, salle Paul VI, 18.9.2021

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