Nous sommes Eglise

« Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise. »
(Mt 16, 18)

PAR EMMANUEL MILLOUX, MEMBRE DE L’ÉQUIPE PASTORALE

Peu de chrétiens le savent, mais nous ne trouvons que trois fois le mot «Eglise» dans les évangiles. La première occurrence est le passage de Matthieu cité ci-dessus; les deux autres se trouvent dans le chapitre 18 du même évangile. En revanche, nous le trouvons trente-deux fois dans les lettres de Paul. Il est vrai qu’il a joué un rôle fondamental dans la fondation des premières communautés chrétiennes. Et c’est à lui que nous devons la toute première réflexion théologique sur le mystère de l’Eglise. Ce déséquilibre entre les évangiles et les lettres de Paul a donné à certains l’illusion qu’au fond, l’Eglise était plus ou moins une invention de l’apôtre. Jésus aurait prêché l’Evangile et le Royaume de Dieu, Paul aurait fondé l’Eglise.

Rare, donc précieux

Mais la rareté du mot « Eglise » dans les évangiles a peut-être une tout autre signification. Ce qui est rare n’est-il pas précieux ?

Dans la citation de Jésus qui figure en titre, ce qui est étonnant au premier regard, c’est l’adjectif possessif. Il y a de la tendresse dans ce possessif, comme un jeune époux qui parlerait de sa jeune épouse.

Jésus a donc bien voulu l’Eglise. On pourrait même dire qu’il l’a désirée. Ce n’est pas une invention des hommes. Et s’il l’a voulue, c’est qu’elle est hautement nécessaire au projet de Dieu.

De son côté, Pierre, dans sa première lettre, nous dit : « Vous-mêmes, comme pierres vivantes, prêtez-vous à l’édification d’un édifice spirituel […], vous êtes une race élue, un sacerdoce royal […] pour proclamer les louanges de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (1 P 5, 5-9).

Ce passage est d’une grande importance. Il nous montre que s’il existe un sacerdoce ministériel dans l’Eglise (prêtres et évêques), il y a aussi un sacerdoce baptismal, plus fondamental encore puisque partagé par tous les baptisés, laïcs, religieux et prêtres – on parle aussi de sacerdoce commun. C’est à partir de cette vérité théologique que le concile Vatican II a rappelé l’importance vitale de la mission des laïcs – décrets « Lumen gentium » et « Apostolicam Actuositatem ».

Bâtir l’Eglise ensemble

Jésus a promis à Pierre qu’il bâtirait son Eglise et ce dernier nous dit que nous devons tous prendre part à cette œuvre. Quelle que soit leur place dans la communauté chrétienne, tous les baptisés sont donc associés à cette édification. Nous sommes tous des collaborateurs, nous partageons tous la responsabilité d’édifier ensemble « la maison de Dieu pour tous les peuples » (cf. 1 Tm 3, 14 ; Is 56, 5-7). Non seulement nous y œuvrons mais, plus encore, nous en sommes déjà les pierres vivantes.

La prochaine conférence proposée par notre Unité pastorale, mercredi 9 mars à 19h30 dans la grande salle de la Colombière, nous aidera à approfondir notre compréhension du mystère de l’Eglise. Elle explorera la problématique de la coresponsabilité des baptisés avec Philippe Becquart, responsable du Département des adultes de l’Eglise catholique dans le canton de Vaud, qui abordera le thème « Vivre l’Eglise en coresponsabilité ». Une veillée de prière aura lieu jeudi 31 mars à 19h30 à la Colombière. Le 5 mai à 19h30 dans la grande salle de la Colombière, Frère Benoît-Dominique de la Soujeole, dominicain, parlera de « Marie, mère de l’Eglise ».

Ils ont renoncé à la vie consacrée

La vie consacrée était un des chemins à prendre. Après quelques années de discernement, voici le cheminement en écho de deux témoins qui consacrent actuellement leur vie à autre chose…

PAR NICOLE CRITTIN | PHOTO : ANONYME

1. A quel âge vous êtes-vous dirigés vers une communauté et quelle était la place
de la vie chrétienne au sein de votre famille ?

Je suis entré dans la congrégation à l’âge de 26 ans. Je dirais que la vie chrétienne avait dans ma famille une place première. La prière en famille m’a beaucoup porté.

Ayant grandi dans une famille où la foi en Dieu avait une place centrale, j’ai toujours vécu dans une proximité avec Dieu. Nous priions quotidiennement le chapelet en famille et nous allions au moins deux fois par semaine à la messe. Une retraite silencieuse chez les Jésuites à l’âge de 17 ans m’a particulièrement marqué. Depuis, j’ai toujours eu soif de Dieu. A la fin de ma formation à
27 ans, j’ai pris du temps pour pérégriner. C’est durant ce temps que j’ai eu un appel pour m’engager dans une vie consacrée.

2. Est-ce que le choix de la communauté a été aisé?

Le choix de la communauté a été aisé. A l’écoute du pape François et à la lecture des écrits de Jean Vannier
(eh oui…), j’ai eu comme une incitation de m’y lancer…

Ce ne fut pas évident car j’étais attiré par plusieurs communautés. J’ai effectué des petits séjours dans des congrégations pour mieux vivre de l’intérieur. Afin d’effectuer un choix
définitif, j’ai fait une retraite lors de laquelle j’ai pu discerner où j’allais postuler.

3. Quels sont les facteurs qui ont déclenché la décision de ne pas formuler les voeux définitifs?

Le seul facteur a été la paix intérieure. J’appréciais la vie en communauté, la vie de prière, le contact auprès des gens, mais je n’avais pas la paix intérieure en vue de faire les vœux définitifs et c’est la base pour faire le pas.

En fin d’année, nous pouvons faire la demande pour quitter
la vie religieuse, prolonger le temps de noviciat ou pour prononcer des vœux temporels de trois ans. Pour mon cas,
j’ai senti le besoin de prendre un temps supplémentaire
pour approfondir ma vocation. Au final, j’aurai fait deux ans et demi de noviciat.

4. A l’heure actuelle, êtes-vous encore actifs au sein de la communauté chrétienne?

Oui et non. Etant étudiant, je donne des petits coups de main quand l’occasion se présente, spécialement pour
des activités avec des jeunes, des temps de louange ou des activités caritatives. Je suis « actif » par ma prière communautaire et personnelle.

Le Bon Dieu est bien présent dans ma vie et je Lui rends grâce pour ce chemin parcouru. Ne dit-on pas qu’Il écrit droit avec nos lignes courbes (Mt 1, 18-25) ? Ce verset fait vraiment écho chez moi.

Malgré le fait que ce temps de discernement a aussi été
une épreuve d’un point de vue spirituel, je reste toujours très attaché à la communauté catholique. Je trouve très important de pouvoir donner de mon temps et de ma personne pour
les autres, pour le bien commun. C’est pourquoi je me suis engagé comme responsable auprès des Scouts d’Europe, qui est pour moi une école de vie complète pour nos jeunes. On entend souvent dire que chanter c’est prier deux fois. Avec quelques autres jeunes, nous essayons d’embellir la liturgie de notre paroisse par nos voix. J’ai aussi beaucoup de plaisir à accompagner des retraites ou des camps en montagne.

Et que l’idéal demeure !

A tour de rôle, des jeunes de divers cantons romands profitent de cet espace de liberté pour évoquer un sujet qui les intéresse. Au tour de la jeune vaudoise Marie Larivé de prendre la plume.

PAR MARIE LARIVÉ | PHOTO : DR

Source de promesses infinies, mais aussi terreau fertile des abus, l’idéal recueille nos grands
écartèlements. Car souvent, l’idéal et notre humanité s’entrechoquent. Dymas de Lassus, prieur de la Grande Chartreuse, l’évoque en ces mots : « Il y a des limites à notre être humain, à nos forces physiques à notre santé, à notre psychisme, et là se trouvent les risques de l’amour : l’amour n’a pas de limites. Personne n’aimera jamais trop, mais les moyens destinés à développer l’amour comportent des limites et si celles-ci sont dépassées, le moyen peut donner la mort au lieu de la vie » (Risques et dérives de la vie religieuse, p. 31).

Nouveaux ajustements

Quitter une communauté religieuse n’est pas quitter le grand Amour, mais plutôt un chemin qui peut y mener. On peut parler de bifurcation, de choix, de chute, de libération ou bien d’autres mots encore, car il y en a autant que d’histoires personnelles et ces mots changeront encore pour chacun, probablement, au fil du temps. Là où peuvent se mêler la culpabilité, le soulagement, la colère ou la paix, encore l’idéal fraye son chemin. Poursuivre l’Amour infini demandera de nouveaux ajustements, différents des grands élans précédents, mais dans ce nouveau quotidien, banal et commun, la sainteté peut là aussi pousser.

Points d’ancrage

« Toutes les vertus chrétiennes sont suspendues entre deux abîmes : notre être de créatures tirées du néant et l’infini de Dieu qui nous attire à lui. Que l’un des deux points d’ancrage lâche et la vertu se mue en folie. Nous n’avons pas à choisir entre l’humain et le divin, le Christ qui est notre voie a uni les deux en sa personne et la spiritualité n’est plus chrétienne si elle ne tient pas les deux ensemble », écrit encore Dymas de Lassus (p. 208). Au milieu de ces deux abîmes que beaucoup ont frôlés à des périodes de leur vie, émerge une existence à toujours davantage simplifier, loin des rêves et des craintes. Un nouveau chemin s’ouvre où, là aussi, Dieu peut être le grand idéal. Un Dieu qui reste le même alors que nous changeons, un Dieu qui nous attend, patiemment.

A tout instant, c’est dans notre plus simple humanité que l’idéal pourra être poursuivi. Non pas comme horizon grandiose et héroïque, mais dans cet équilibre du quotidien qui unit le plus grand Amour à notre humble réalité incarnée, ici et maintenant.

Une crèche pour nous laisser questionner

«Avec lui espérer encore»: tel était le thème proposé aux paroissiens de Nyon pour le temps de l’Avent. Le Conseil de communauté a approuvé l’idée de baliser le chemin de l’Avent de la Colombière avec quatre images reliées à la crèche, à faire résonner en nous.

PAR INÈS ET OLIVIER CAZELLES | PHOTO : OLIVIER CAZELLES

Si le mois de décembre est marqué par l’agitation, la frénésie, la liturgie nous offre la possibilité de faire une pause pour résister à l’emballement général. Car travailler sur les images balisant le chemin de l’Avent nous a obligés à nous arrêter pour discuter et nous a enrichis. Quatre images, exposées dans l’église de la Colombière au fil des quatre semaines de l’Avent, ont invité chacun tour à tour à l’écoute, à la rencontre, au partage et à la joie. Chacune s’articulait aux autres pour proposer un chemin de progrès soutenu par l’assurance qu’« avec lui, on peut espérer encore ».

L’écoute

Il ne nous est pas plus facile d’écouter le Seigneur que notre voisin. Notre qualité d’écoute est parasitée par trop de stimulations commerciales ou une trop grande attention à nos propres soucis. Le pape François recommande cet exercice entre paroissiens dans le cadre de la préparation au prochain synode, consacré à la synodalité. L’exercice est exigeant, car il nous demande décentrement et disponibilité.

La rencontre

L’écoute vraie fait advenir la rencontre. L’autre ose se dire sans crainte d’être jugé, rabaissé. Les personnes que nous rencontrons à un moment ou à un autre de nos vies sont mises sur notre chemin pour nous permettre de devenir meilleurs, de grandir par elles.

Le partage

La rencontre est un partage ! Complémentaire des dons aux associations qui nous sollicitent en fin d’année. Car le contraire de la misère ce n’est pas la richesse, c’est le partage.

A travers l’écoute, la rencontre et le partage, l’Esprit saint nous guide. Nous travaillerons à combler les vallées de mésentente, à aplanir les montagnes d’indifférence et de discorde et ainsi à rendre le monde qui nous entoure un peu plus humain.

La joie

Et la joie nous sera offerte. Elle s’exprime par le sourire. C’est un soleil qui illumine ceux qui la possèdent et réchauffe ceux qui reçoivent ses rayons. Nous avons tant besoin de personnes qui rayonnent !

Noël

Devant l’enfant de la crèche, comme les publicains et les soldats face à Jean Baptiste, nous avons pu demander : « Et nous, Seigneur, que pouvons-nous faire ? ». Avançons sur les voies qui mènent à une abondance de vie. C’est le Seigneur, présent dans l’enfant de la crèche, qui mettra la joie dans nos cœurs.

Je t’aimerai toujours

Geneviève est originaire du Valais, elle était institutrice avant son entrée au Monastère de la Visitation à Fribourg.

PAR ANTOINE MBOMBO TSHIMANGA | PHOTO : DR

L’engagement au monastère : quelles références, quelle intuition?
Jeune, Geneviève tisse une relation toute personnelle avec Marie, «Marie m’a conduite vers Jésus».

Originaire du Valais, à 19 ans Geneviève fait connaissance avec la Communauté
du monastère de la Visitation à Fribourg lors de la retraite de l’école Normale de Sion. Cette rencontre comptera énormément dans son engagement futur tant elle a été marquée par la joie de cette communauté.

Autre expérience marquante, le partage de foi entre jeunes notamment auprès des Jeunes de Lourdes.

A 21 ans, Geneviève est interpellée par l’exemple d’un prêtre engagé dans la pastorale jeunesse.

Son attrait pour la Visitation se confirme lors d’un pèlerinage à Compostelle, elle a 24 ans.

Geneviève exerce son métier d’institutrice durant quatre années avant de frapper à la porte du monastère de la Visitation, elle a 25 ans. Elle se souvient, en ces temps-là, nourrir un secret espoir d’expérimenter une vie exempte de tensions familiales.

Départ du monastère
Geneviève n’a pas oublié une remarque de sa formatrice durant son noviciat « Tu es comme un œuf sans croise (coquille). » « J’ai compris aujourd’hui que je suis une hypersensible » concède Geneviève, ce qui ne l’a pas aidée à trouver et prendre toute sa place au monastère.

En 2014, âgée de 50 ans, elle quitte le monastère après 25 ans de vie religieuse et retourne vivre en Valais.

Retour à la vie hors les murs
Automne 2014, Geneviève repart à Fribourg où elle occupe parallèlement un poste de secrétariat et comptabilité, compétence acquise au monastère, et d’animatrice en pastorale jeunesse et de rue. Septembre 2015, retour de Geneviève en Valais vers l’enseignement, son métier de formation.

En 2016, au bout d’une année d’enseignement Geneviève connaît une grave dépression, elle passe un mois à l’hôpital. Il s’en suit une ouverture d’un dossier AI. Toutefois elle obtient un poste, à temps partiel, en comptabilité pour une association. Elle tient ce poste durant cinq années.

Tout au long de ces années de « réinsertion » dans une société civile qui a énormément changé en 25 ans, ses premiers lieux d’amitié et de soutien sont d’une part le Groupe Salésien qui se réunit une fois par mois au monastère de la Visitation, groupe dont elle était l’une des deux instigatrices six ans plus tôt, et d’autre part le Cercle de femmes de Vallorbe.

Un autre lieu d’ancrage important sont les amitiés : celles fidèles depuis la jeunesse et celles tissées nouvellement notamment par le travail et la chorale, Geneviève y rencontre notamment trois bonnes amies dont « sa marraine ». «Je rencontre des personnes dans la même ligne humaine et ou spirituelle que moi. Même si certaines se disent non pratiquantes tout en étant ouvertes et accueillantes au Dieu dont je parle avec elles.»

«Ma famille se faisait présente au début mais je crois que mon « craque » leur a fait peur… J’ai senti un peu de prise de distance, depuis j’ai fait le deuil d’un soutien tel que je l’attendais et j’accueille ce qui est donné.»

En 2021, Sœur Catherine, nouvelle prieure de la Communauté de Géronde à Sierre lui demande de travailler au monastère, entre autres au service d’accueil. « J’ai vécu un coup du Saint-Esprit ! Je sens une mission d’interface entre la Communauté des sœurs et la société actuelle.»

«J’ai longtemps vécu avec le sentiment d’un échec, aujourd’hui j’accueille mon chemin, mon histoire. Malgré mes anxiétés je peux dire, le Seigneur a toujours été là et j’ai toujours eu ce qu’il me fallait. »

«Avec humour, je racontais à une amie que dans une période compliquée financièrement, je priais le Père ainsi: tu sais mon ordinateur, ma voiture, mon téléphone, j’en ai besoin alors merci d’en prendre soin. Et voilà que mon imprimante tombe en panne ! Mince, Père, j’ai oublié de te la confier. Mais (sourire) quand je sors la garantie, je découvre qu’elle est valable encore un mois. Du coup je dis au Père : pardon, tu as même pris soin de mon imprimante. Cela fait sourire mon amie mais souvent, elle me dit elle-même que j’ai un Grand Patron génial.»

Que retirer de l’expérience de vie au monastère?
«Le monastère a forgé en moi une grande ouverture de Cœur, ça sert pour le service d’accueil. Je me rends compte qu’aujourd’hui j’ai un cercle d’amis anciens et nouveaux. J’ai même rencontré un couple d’enseignants qui est devenu « parrain et marraine » pour moi.»

«Dans une communauté on ne sent pas la hiérarchie des unes vis à vis des autres. Ce qui compte c’est la fraternité de la communauté et de la Sœur supérieure. Beaucoup de décisions se prennent en commun, la synodalité est donc vécue concrètement.»

Au monastère, Geneviève a exercé différents métiers, du travail manuel de blanchisserie, en passant par le jardinage, la liturgie, au travail de gestion et comptabilité (économat) étudié en formation interne. «Tout travail quel qu’il soit a une valeur, dans une communauté on reçoit toutes le même « salaire » : logée, nourrie, etc.»

«La Communauté de Géronde vient de vivre un changement de prieure, l’ancienne redevient simple Sœur. Est-ce que dans notre monde on verrait un patron redevenir simple ouvrier?»

Où trouver aujourd’hui la joie de vivre
«J’ai retrouvé ma capacité d’émerveillement, par la nature, par mes relations, et parce que je ne suis pas seule ; quelqu’un m’accompagne. En plus j’ai la chance aujourd’hui d’avoir une patronne avec qui je ris beaucoup !»

«Quand je jette un œil dans le rétroviseur je perçois que même dans les périodes les plus sombres la lumière du Ressuscité reste discrètement présente. » Ce qui confirme la phrase reçue de Jésus lors de ma dernière retraite au monastère : « Quoi que tu fasses, ou que tu ailles, je t’aimerai toujours.»

Quel conseil à la personne qui entre dans la vie religieuse et celle qui en sort?
Pour la personne qui entre : «Ecoute ton cœur et prends ton temps.»

Pour celle qui sort du couvent ou monastère: «Cherche le soutien auprès d’une autre communauté pour faire une transition et n’aie pas peur de confier ce que tu vis à tes amis proches. » Ton expérience de vie est particulière, ose en parler même si parfois tu te sens « en décalage».

Quel cri à l’Eglise et au monde?
A l’Eglise «Oser parler et vivre d’Amour et même d’Amour inconditionnel ! » et au monde « Connectez-vous à votre cœur, aimez-vous et aimez les autres, c’est le cœur de notre vie».

Autolimitation

PAR JEAN-PASCAL GENOUD | PHOTO : PIXABAY

L’immense penseur et écrivain russe, Alexandre Soljenitsyne, au soir de sa vie, donnait trois conditions qui lui paraissaient nécessaires à l’avenir de l’humanité. L’une d’entre elles, il l’appelait autolimitation, se référant à la longue tradition chrétienne.

Il est évident que notre monde s’est emballé dans une frénésie de consommation, rendue possible par les révolutions industrielles et technologiques des derniers siècles. Longtemps cela a paru être de l’ordre d’un formidable progrès, dans une sorte d’ivresse devant les possibilités offertes par le développement stupéfiant de la science et de la technique.

Le XXIe siècle devait toutefois marquer un tournant. Prise de conscience douloureuse que les ressources de notre planète de sont pas infinies et que la hausse du niveau de vie d’une bonne partie du monde s’accompagnait de tout un cortège de fléaux redoutables. Pollution engendrée par l’activité économique, perturbations repérées dans les équilibres climatiques, perte de la biodiversité s’additionnent pour assombrir un avenir devenu plein de risques.

Dans ce contexte, la sagesse du vieux sage russe ne peut que nous interpeller, lui qui, des décennies à l’avance, prônait le principe d’autolimitation. Je peux faire trois voyages par année, mais je peux aussi choisir de n’en faire qu’un, que je prépare avec d’autant plus de soin et que je risque d’apprécier avec davantage de goût. Je peux céder à la tentation des sirènes de la publicité pour avoir l’ordinateur ou le téléphone portable dernier cri, mais je peux y résister librement. Je peux décider de faire moins de kilomètres avec ma voiture pour une occupation de mes loisirs plus en qualité qu’en quantité.

Devrais-je tomber dans un christianisme tristement puritain ? Avec au ventre, la peur de vivre pleinement et une mauvaise conscience permanente ?

Le Carême pourrait être au contraire ce temps d’une réflexion pour une joyeuse exigence. Le temps d’un engagement pour dépenser moins afin de vivre mieux. Avec la joie morale de conjurer un avenir menaçant. Nous serions alors les témoins d’un Dieu qui ne nous a pas voulus tout-puissants, mais capables de vivre intensément et solidairement nos limites humaines.

Une église pour l’avenir

PAR GENEVIÈVE DE SIMONE-CORNET
PHOTO: JEAN-CLAUDE GADMER

La communauté de Gland était en fête le 13 février (voir pages 9-11) : elle vivait, avec joie et fierté, la consécration par Mgr Charles Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, de sa nouvelle église. Douze ans qu’elle portait, avec l’ensemble de l’Unité pastorale Nyon-Terre Sainte, ce projet ambitieux et mobilisateur. Aujourd’hui, elle dispose d’une église fonctionnelle, moderne et belle. Simplicité et sobriété s’y conjuguent pour la plus grande joie des paroissiens et des visiteurs.

Un projet mené à terme à force de persévérance, de travail et de foi. Un signe d’espérance pour les croyants d’aujourd’hui et de demain. Un pari sur l’avenir : oui, dans cinquante ans, voire un siècle, des chrétiens continueront à se réunir à Gland. A y vivre des célébrations recueillies, émouvantes, solennelles ou simples sur les pas des bâtisseurs d’aujourd’hui.

Car une église est d’abord au service d’une communauté : de sa vie et de sa croissance, de son présent et de son avenir. Elle est d’abord un lieu source pour les paroissiens : là ils se nourrissent du Christ, le prient, l’adorent ; là ils puisent force et espérance pour leur marche quotidienne au cœur d’un monde souvent fort éloigné de la dimension spirituelle de l’existence ; là ils se ressourcent pour témoigner avec joie de Celui qui habite ces murs et leurs cœurs.

Des murs qui rassemblent, des cœurs qui s’unissent, des mains qui se tendent : c’est cela, une église. Et celle de Gland, si belle soit-elle, est d’abord un lieu où fortifier sa foi pour repartir plus joyeux en témoins de la Bonne Nouvelle. Ils le savent, ceux qui l’ont voulue et construite, et c’est pour cela qu’ils ont mis du cœur à l’ouvrage.

La célébration fut belle, l’atmosphère recueillie, les visages et les cœurs étaient à la fête. Mais tout cela n’est que le début de la route : c’est maintenant que tout commence. Il faudra désormais habiter ces murs tout neufs, donner une âme à cette église, en un mot devenir des pierres vivantes et agissantes dans les remous du monde et les incertitudes de notre temps.

Place à la créativité, à l’imagination, pour faire de ce lieu un endroit accueillant, un endroit où il fait bon s’arrêter, prier, se retrouver. Mais pas trop longtemps, car Dieu nous attend sur les routes du monde. Halte bienfaisante, oasis, lumière dans nos nuits : elle sera cela, cette nouvelle église, et bien plus. Elle sera ce lieu où nous ressourcer pour repartir, joyeux et confiants, vers nos frères et sœurs en humanité.

Merci à tous ceux qui ont œuvré à ce projet. Merci à ceux qui désormais l’habiteront et le feront vivre jour après jour.

Le chemin…

… mystérieux d’un appel

Le Seigneur dit à Abram : « Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, pour le pays que je t’indiquerai sois une bénédiction ! » (Gn 12, 1-2)

PAR ALAIN VIRET, THÉOLOGIEN FORMATEUR | PHOTO : DR

Il y a des détours dans une vie qui manifestent encore plus la fidélité du Seigneur qu’une ligne droite.

En réfléchissant sur mon parcours pour répondre à la demande de cet article, j’ai éprouvé combien le Seigneur nous invite à la confiance et combien il nous accompagne dans les joies comme dans les épreuves. Il nous appelle à entrer en dialogue avec lui dans le concret de l’histoire de son peuple comme de l’histoire singulière de nos vies.

Issu d’une famille modeste de France voisine, j’ai beaucoup reçu à travers l’amour et la foi de mes parents et la riche animation d’une paroisse où je me suis très tôt engagé comme servant d’autel, catéchiste et membre de groupes de jeunes. C’est là qu’a grandi en moi le désir de suivre le Christ de plus près.

Des joies et des charges

Après des études profanes et une expérience de travail en hôpital, j’ai opté pour une longue formation théologique qui m’ouvrit au ministère de prêtre diocésain. Pendant 26 ans, j’ai accompagné la vie de communautés et me suis passionné pour l’intelligence de la foi de mes frères et sœurs baptisé-e-s. Si j’ai éprouvé bien des joies dans ce service, bientôt, le poids de la charge, la sacralisation du prêtre de plus en plus soupçonné à cause des abus, tout comme la difficulté de vivre une fraternité interculturelle et le manque d’une vie affective et le sacrifice d’une descendance m’ont mis en crise.

Sans le justifier, ce climat ouvrit sur une rencontre amoureuse qui me révéla à moi-même et sur la naissance d’une enfant qui trouva dans le nom de Marie et sous la protection de sainte Anne d’Auray, un chemin inédit de promesses ! S’imposa à moi un choix difficile mais vécu dans la confiance et non dans l’hypocrisie d’une double vie pour continuer à vivre mon baptême d’une autre manière. L’opportunité me fut donnée de venir en Suisse et de poursuivre ce travail de formation chrétienne qui m’a toujours finalement habité. J’ai goûté à la joie de collaboration œcuménique et à la possibilité de servir, avec l’expérience accumulée, la diversité des ministères dans une Eglise en pleine mutation.

En relisant ce chemin parcouru, je perçois mieux la fidélité du Seigneur à mon égard et le déploiement de mon baptême dans ce chemin singulier. A l’heure où, sous l’impulsion du pape François, l’Eglise approfondit sa nature synodale, j’entends de nombreuses voix qui demandent une évolution de la discipline de l’Eglise latine concernant le célibat sacerdotal. Sans renier sa valeur quand il est pleinement assumé, la rencontre de pasteurs réformés et de prêtres mariés de rite oriental présents en Suisse romande me fait penser que l’Eglise catholique gagnerait en crédibilité à ouvrir avec discernement, ce choix comme elle l’a fait pour le ministère diaconal. Je ne doute pas qu’elle sera amenée à le faire dans une dynamique œcuménique et pour répondre aux besoins des communautés. Il est temps d’écouter ce que l’Esprit dit aux Eglises dans la fidélité à la Parole de Dieu et la confiance au sensus fidei !

Les chartreux

De nombreuses communautés composées de religieux ou de laïcs sont présentes en Suisse romande, comme autant de témoins de la vitalité et de la diversité de l’Eglise. Ce mois-ci, cap sur les chartreux de La Valsainte qui mènent une vie de prière et de solitude.

PAR PASCAL ORTELLI | PHOTO : JEAN-CLAUDE GADMER

Nom officiel: Ordre des chartreux ou Ordre cartusien.

Fondateur: saint Bruno (vers 1030 – 6 octobre 1101).

Date de fondation: 1084 pour la Grande Chartreuse et 1295 pour La Valsainte.

Sigle: O. Cart.

Devise: « La Croix demeure tandis que le monde tourne ».

Habit : une tunique blanche et une cuculle (scapulaire avec une bande de tissu qui
relie les deux pans) avec capuchon, de même couleur.

Organisation: chaque monastère est dirigé par un prieur élu au service des moines
du cloître (prêtres) et des frères convers.
Les moines du cloître passent la majorité de leur temps en ermitage, véritable « désert à l’intérieur du désert », composé d’une chambre, d’un atelier et d’un jardin où ils prient, travaillent, mangent et dorment. Ils ne sortent de la cellule que pour les activités communes prévues : prière liturgique à l’église, récréation et promenade hebdomadaire.
Les frères occupent une cellule plus petite, sans jardin ni atelier, car une part importante de leur journée se passe dans le lieu où chacun travaille, en solitude, au service de la communauté.

Mission: la contemplation et la prière continuelle vécues dans une consécration totale
à Dieu, en renonçant aux contacts sociaux ordinaires autant que le permettent l’équilibre
des personnes et la charité chrétienne.

Présence en Suisse et dans le monde: La chartreuse de la Valsainte dans le Val de Charmey (FR).
Outre la maison-mère dans le massif de Chartreuse au-dessus de Grenoble, l’ordre compte une vingtaine de monastères dans le monde dont cinq de moniales.

Une particularité: le grand office liturgique de la nuit entre minuit et 2h du matin.

Pour aller plus loin: le film Le grand silence, disponible sur playsuisse.ch

«Etre chartreux, c’est…» par un chartreux de la Valsainte

« Une vie de silence, de solitude pour Dieu, de prière continuelle. Une vie de louange, qui s’étend durant la liturgie de la nuit, lorsque le monde sommeille. Une vie partagée avec des frères, où chaque solitaire accomplit sa tâche, dans la charité mutuelle. Une vie exigeante : comme pour Jésus, le désert est le lieu du combat spirituel. Mais le Christ est notre paix ! Il mène le chartreux dans la solitude pour l’unir à Lui dans un amour intime, qui se diffuse dans la prière pour tous les hommes, surtout les plus souffrants. »

Une église toute neuve, pari sur l’avenir

La communauté de Gland était en fête dimanche 13 février pour la consécration de sa nouvelle église. Fruit d’un travail de longue haleine, moderne et fonctionnelle, elle permettra aux catholiques de Gland et de toute l’Unité pastorale (UP) Nyon-Terre Sainte de se rassembler et de se ressourcer pour être témoins du Christ au cœur du monde.

PAR GENEVIÈVE DE SIMONE-CORNET | PHOTOS : PHILIPPE ESSEIVA

Elle a fière allure, l’église Saint-Jean Baptiste qui conjugue l’acier, le béton, le bois et le verre dans une belle harmonie. Quel signe d’espérance ! Il en a fallu du professionnalisme, de l’enthousiasme, de la persévérance et de la foi pour mener à bien ce projet ! Aujourd’hui, il faut habiter cette église et la faire vivre. Pour qu’elle devienne un lieu ouvert à tous, accueillant et stimulant.

Consacrer une église est un événement rare à notre époque, marquée par la crise de l’Eglise et la désaffection des lieux de culte. Pour Gilles Vallat, président de la paroisse de Nyon, c’est « un véritable défi, une folie même » dans une société matérialiste et individualiste. Et un pari sur l’avenir : « Oui, malgré les vicissitudes de notre époque, nous pensons que dans trente, cinquante ans, voire un siècle, il y a aura toujours des chrétiens qui se réuniront à Gland pour célébrer le Christ ».

La messe de consécration, célébrée le 13 février par Mgr Charles Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, fut sobre, joyeuse et recueillie. L’occasion de remercier tous les acteurs d’une belle aventure et de se réjouir de pouvoir désormais se réunir dans un lieu de beauté et de simplicité qui invite à la prière. Brigitte Besset, présidente du Conseil de communauté, a rendu grâce pour « cette nouvelle église qui a été projet, puis construction et qui devient aujourd’hui maison de prière ». Ce jour, s’il marquait l’aboutissement de nombreux efforts – il a fallu douze ans pour que le rêve devienne réalité –, était aussi un commencement: les paroissiens de Gland-Vich-Coinsins et leurs pasteurs ont les yeux tournés vers l’avenir dans le désir d’être des pierres vivantes de l’Eglise. Car un bâtiment est d’abord au service d’une communauté.

Tisser une histoire

La dédicace transforme un bâtiment en un lieu de culte, un lieu où Dieu est présent. La nouvelle construction devient, selon le Père Norbert Hennique, directeur du Service national français d’art sacré, « un signe de transcendance dans notre société sécularisée. Pour les uns un témoin du passé, pour d’autres un lieu de prière, de recueillement, de célébration toujours actuel ». Ni salle de spectacle ni musée, mais des murs au service d’une communauté vivante qui y trouvera de quoi nourrir sa foi et témoigner. Et qui y tissera une histoire au gré des rassemblements et des sacrements.

Pour l’architecte Flavio Boscardin, du bureau Coretra à Nyon, une église « doit pouvoir transmettre du bien-être, des émotions. Pour certains, des rites de passage et des souvenirs seront liés à ce lieu ». L’artiste, Alain Dumas, a relevé la présence de trois colombes, symboles de l’Esprit Saint, qui soulignent l’idée de cheminement dans l’espace liturgique : la première, sur la cuve baptismale, dans le narthex, rappelle le baptême et invite à entrer ; la seconde, sur l’ambon, souligne l’élévation de la Parole ; la troisième oriente la porte du tabernacle vers l’autel. Au cours de son travail s’est dégagée, sur la face avant de l’autel, une veine grise qui évoque l’hostie partagée – un « cadeau ».

Une messe riche de sens

En ouverture de la célébration de la dédicace, le curé modérateur, Jean-Claude Dunand, a salué « une journée cadeau » pour la communauté de Gland, la paroisse et l’Eglise. A suivi une liturgie qui a comporté nombre d’étapes riches de sens. Au début, Mgr Morerod s’est rendu à l’entrée de l’église pour déposer une boîte en inox contenant des documents – les plans de l’église, des noms et un numéro spécial de L’Essentiel – dans une cavité recouverte d’une pièce en bronze gravée. Pour dire à ceux qui nous suivront qui est à l’origine de ce projet.

Puis l’évêque a béni l’eau de la cuve baptismale et en a aspergé l’assemblée, l’autel et l’ambon. Après la liturgie de la Parole, le rite de la dédicace a commencé par la litanie des saints. Ont suivi la prière de la dédicace, l’onction de l’autel et des murs, l’encensement de l’autel et l’illumination de l’autel et de l’église. La célébration, animée par une chorale de jeunes, fut sobre, avec la présence de trois anciens gardes suisses en uniforme.

Signes de Dieu

Dans son homélie, Mgr Morerod s’est interrogé : « Si Dieu est partout, pourquoi bâtir une église ? Pour que le peuple se rassemble au nom de Dieu et parce que l’édifice que Dieu bâtit, c’est nous : nous sommes l’Eglise, le corps du Christ, nous sommes des signes de Dieu, des signes paradoxaux. Et pourtant, Dieu agit à travers nous et à travers cette église. »

Pourquoi ? « A cause de nous, car nous ne connaissons le monde et Dieu que par nos sens. Et Dieu en tient compte, c’est pourquoi il nous donne des signes : la beauté de la création qui révèle sa grandeur ; cette église ; le peuple rassemblé ; et le signe le plus grand, frappant, complet, inattendu, paradoxal : le Christ. C’est pour nous que tous ces signes existent, car passant par eux, Dieu se met à notre niveau parce qu’il nous aime. Tellement qu’il nous rend partie prenante de son œuvre. C’est un signe d’espérance qu’il choisisse des signes comme nous et comme cette église au travers desquels il peut manifester sa présence. » Et cette église « ne prend sens et vie que si Dieu s’y trouve ».

A l’issue de la messe, la partie officielle, dans la salle communale, fut l’occasion pour les autorités politiques de se réjouir et de remercier les catholiques de Gland et environs pour cette initiative au service de la population (lire l’encadré ci-dessous).

Deux concerts donnés l’après-midi dans l’église par le chœur gospel Accroch’chœur de La Lignière et le chœur mixte de Gland « Le Chêne » ont clôturé ce jour de fête ensoleillé au-dedans comme au-dehors.

Au service de tous

Trois salles sous l’église, accessibles de façon indépendante et équipées d’une cuisine, de sanitaires et d’un parking, serviront de lieux de réunion pour les paroissiens. Elles pourront aussi être louées pour accueillir des expositions, des rencontres, des conférences ou des concerts. L’Association culture et rencontre de Gland et environs, fondée en 2021 sous l’impulsion du comité de pilotage, gérera les réservations. Association à but non lucratif, apolitique et aconfessionnelle, elle veut encourager la convivialité.

GdSC

Retour aux sources

En forme de cône tronqué, la nouvelle église de Gland peut accueillir 250 fidèles. Sa forme ronde rappelle les églises paléochrétiennes – un retour aux sources – et facilite la communion. Si sa façade est recouverte de plaques métalliques, l’intérieur est en bois. On y pénètre de deux côtés : par le parvis sud, avec la porte principale et des escaliers ; et le parvis nord, qui permet d’entrer de plain-pied. L’église bénéficie d’un éclairage naturel avec un interstice entre le cône et la toiture et, derrière l’autel, un puits de lumière.

Le mobilier liturgique se veut d’une noble simplicité. En marbre Bleu de Savoie, il est l’œuvre du sculpteur français Alain Dumas. On pénètre dans l’église en passant par le narthex où nous accueillent les fonts baptismaux – circulaires, ils permettront le baptême des bébés par immersion; une fontaine y évoque l’eau source de vie.

L’autel est orné de motifs sphériques évoquant la symbolique romane du cercle (l’univers céleste) qui s’inscrit dans la forme carrée (le monde terrestre). Le siège de la présidence forme, avec l’autel et l’ambon, un triangle équilatéral rappelant la Trinité. Il est en bois de noyer, comme la croix, en forme de Tau, reprise de l’ancienne chapelle.

GdSC

Portrait de Sœur Marie Bénédicte…

… de la communauté du Monastère de Géronde

PAR LAURA PELLAUD
PHOTOS : LDD, MARIE-FRANÇOISE SALAMIN

Sœur Marie-Bénédicte, vous êtes l’une des douze sœurs qui forment la communauté de Géronde, comment avez-vous choisi de la rejoindre ?

Avant de choisir, j’ai été choisie. A travers la lecture de l’Evangile, Jésus-Christ s’est révélé comme l’Amour qui peut combler un cœur, remplir une vie. Des rencontres, des événements, m’ont orientée vers la vie monastique et, plus précisément, vers Géronde. Un jour, après avoir découvert, par la lecture, saint Benoît et la vie cistercienne, je suis venue pour «voir»…

Et qu’avez-vous trouvé ?

Des sœurs saisies, elles aussi, par l’amour du Christ, appelées à le préférer à tout. C’est lui qui continue de nous rassembler, qui suscite l’entraide, le partage, le pardon mutuel, afin que nous soyons un signe d’unité et de communion. Ce vivre ensemble pourrait être étouffant si le silence n’était pas là pour assurer à chacune un espace intérieur personnel pour vivre avec Dieu une relation unique. En ce qui me concerne, je suis comme aimantée par la prière de Jésus au désert ou sur la montagne dans la solitude et dans la nuit. Dès mon entrée au monastère, j’ai aimé le lever très matinal et la prière prolongée qui précède le lever du jour, vécue d’abord ensemble à l’église puis, dans l’écoute personnelle de la Parole de Dieu. Cette longue veille prépare à la célébration de l’eucharistie et oriente la journée.

Cette journée, de quoi est-elle faite ?

Ceux qui entendent la cloche de Géronde savent que des temps de prière jalonnent la journée. Mais le travail, y compris le travail manuel, est tenu en haute estime dans notre tradition spirituelle. Il est éclairé par l’exemple de Jésus qui s’est présenté comme « celui qui sert ». Au monastère, chacune accomplit le travail qui lui est confié dans les différents services de la maison ou bien dans la fabrication des hosties, l’accueil des hôtes, la vente du vin. Nous ne sommes plus en mesure de cultiver nous-mêmes les vignes mais le travail reste une composante de nos journées, il est un lieu où le don de soi donne leur poids de vérité aux paroles prononcées dans la prière.

Quelles autres dimensions de votre vie aimeriez-vous encore évoquer ?

En ce moment, beaucoup se réjouissent de voir l’Eglise se lancer dans une démarche synodale faite de dialogue et de concertation. Or, cette manière de consulter la communauté en vue de prendre une décision est prévue par saint Benoît dans sa Règle écrite au VIe siècle. Cela vaut au niveau du monastère et au niveau de notre Ordre. Un autre point est la question de l’environnement. Le monastère est établi dans la solitude, on y vit en silence, dans un climat de simplicité qui doit caractériser les bâtiments, la prière, le style de vie. Nous veillons aussi à la sobriété dans l’usage des moyens de communication tout en restant très à l’écoute des souffrances et des attentes de notre monde pour leur donner voix dans la prière.

Pouvez-vous rappeler un souvenir ?

Je n’ai jamais oublié un certain dimanche d’été où, à la tombée de la nuit, au moment de fermer la porte du monastère, j’ai vu arriver un jeune homme qui gardait un air d’enfant. Tout en lui, son allure, ses vêtements usés, son sac de pèlerin, m’ont fait penser à saint Benoît Labre, mais un Benoît Labre très propre ! Je lui ai proposé d’entrer au parloir et, tout de suite, il m’a dit qu’il était venu pour poser une question. Il s’appelait Kevin, venait d’Australie et faisait le tour du monde à pied avec sa Bible pour seule richesse. Il la feuilletait déjà et, arrivé au chapitre 22 de l’Evangile selon saint Luc, il posa le doigt sous le verset 19 : il (Jésus) dit : « Ceci est mon Corps donné pour vous. » Il voulait savoir quel sens les catholiques donnent à ces paroles. Dans son Eglise, issue de la Réforme, il avait appris qu’elles ont un sens purement symbolique. Mais cela le laissait insatisfait, il pressentait que Jésus avait voulu dire davantage. J’ai donc essayé de lui dire, tant bien que mal, notre foi en la présence réelle de Jésus-Christ dans l’eucharistie. Un éclair de joie a brillé dans ses yeux et nous sommes restés en silence. Puis, je lui ai proposé de manger et de faire halte au monastère pour la nuit. Non, il n’avait pas besoin de cela. Il avait reçu ce qu’il cherchait et, sans tarder, il est reparti, enveloppé par la grande paix du soir. Le souvenir de cette rencontre reste gravé en moi.

On ne va pas s’crêper l’chignon?

PAR MYRIAM BETTENS
PHOTOS : FLICKR

Salée ou sucrée, même les maladroits peuvent s’y essayer. Collée au-dessus de l’armoire de la cuisine, elle apportera fortune à l’économie familiale durant toute l’année. Tombera, tombera pas? Petite histoire de la crêpe de la Chandeleur.

Ah bon? Le chandeleur n’est pas celui qui tient la chandelle lorsque deux amoureux font des crêpes? Il s’agit bien ici de chandelles, mais de celles du nom populaire latin de festa candelarum rappelant la date à laquelle on procède à la bénédiction des cierges. Centrée sur la lumière, cette fête, d’abord païenne, rappelait que dans l’hémisphère nord, les jours rallongent, signe de l’arrivée du printemps. Christianisée, le rap- port à la lumière demeure. Elle est célébrée à Jérusalem dès le IVe siècle, dans son récit Peregrinatio Aetheriae (vers 380), la pèlerine Egérie en fait déjà mention. Etendue à l’ensemble de l’Orient chrétien, l’empereur Justinien fixe la date de la fête au 2 février et l’introduit à Constantinople en l’an 542.

Lumière du monde

Cette fête fait depuis référence à Jésus comme lumière du monde. Tel que relaté dans l’Evangile de Luc, le récit narre la Présentation de Jésus au Temple. Comme le voulait la loi de Moïse, les parents conduisaient au temple de Jérusalem tout garçon premier-né pour y recevoir une bénédiction quarante jours après sa naissance. Siméon, un homme juste et pieux, se rend au Temple poussé par l’Esprit Saint. Là, il rencontre les parents de Jésus venant accomplir les rites prescrits par la loi. Il prend alors Jésus dans ses bras et remercie le Seigneur, car il reconnaît en cet enfant la «lumière pour éclairer les nations».

Une préparation simple

Comme d’autres pâtisseries que l’on mange à cette même époque de l’année – beignets, bugnes, gaufres, merveilles – ces préparations requièrent peu d’ingrédients, faciles à se procurer et rappellent qu’après l’hiver, les provisions ne manquent pas. On a tenté de christianiser cette tradition culinaire au Ve siècle en attribuant au pape Gélase Ier la préparation de gaufres pour réconforter des pèlerins venus à Rome… mais pas de quoi se crêper le chignon.

Recette: Crêpes Suzette

Temps de préparationTemps d’attentePortions
30 minutes1 heure8

Ingrédients pour la pâte à crêpes

  • 75 g de farine blanche
  • 1 pincée de sel
  • 1 ½ dl de lait
  • ½ dl d’eau minérale gazeuse
  • 2 œufs frais
  • 25 g de beurre liquide, refroidi

Cuisson

  • Un peu de beurre ou d’huile

Ingrédients pour la sauce à l’orange

  • 60 g de sucre
  • 2 cs d’eau
  • 1 cs de beurre
  • 2 oranges bio, le zeste prélevé avec un zesteur, tout le jus
  • 3 cs de liqueur d’orange (p. ex. Grand Marnier)
  • 2 oranges pelées à vif et détaillées en suprêmes • 2 cs de cognac

Préparation des crêpes

  1. Dans un saladier, mélanger la farine et le sel et creuser un puits au milieu.
  2. Mélanger le lait, l’eau, les œufs et le beurre.
  3. Verser le liquide petit à petit dans le puits tout en remuant avec le fouet, jusqu’à obtenir une pâte bien lisse.
  4. Couvrir et laisser reposer env. 30 min. à température ambiante.
  5. Faire fondre un peu de beurre à rôtir dans une poêle antiadhésive ou y mettre un peu d’huile.
  6. Verser juste ce qu’il faut de pâte dans la poêle pour recouvrir le fond d’une couche très fine. Baisser le feu. Lorsque le dessous est bien cuit et se détache facilement, retourner la crêpe et terminer la cuisson.
  7. Couvrir et réserver au chaud. Procéder de la même façon avec le reste de pâte.

Préparation du sirop à l’orange

  1. Dans une grande poêle, porter l’eau à ébullition avec le sucre sans remuer. Baisser le feu et laisser frémir en donnant un mouvement de va-et-vient à la poêle jusqu’à obtention d’un caramel doré.
  2. Retirer la casserole du feu, ajouter le beurre, le zeste et le jus d’orange ainsi que la liqueur, puis laisser réduire le tout en sirop.
  3. Ajouter les crêpes l’une après l’autre, les plier en 4.
  4. Répartir les suprêmes d’orange par-dessus, arroser de cognac, faire flamber, hotte aspirante éteinte.

Quoi de neuf à Genève ?

Dans cette rubrique, L’Essentiel propose aux Evêques des diocèses de Sion et de Lausanne-Genève-Fribourg, à l’Abbé territorial de Saint-Maurice et à leurs représentants de s’exprimer sur le sujet de leur choix. Ce mois, c’est l’abbé Pascal Desthieux qui prend la plume.

PAR L’ABBÉ PASCAL DESTHIEUX, VICAIRE ÉPISCOPAL
POUR LE CANTON DE GENÈVE | PHOTO : SH AGENCY

Les travaux de la future Maison d’Eglise viennent de commencer. Ravagé par un terrible incendie en juillet 2018, nous la construisons au Sacré-Cœur. En ajoutant un étage supplémentaire entre l’église et la salle des fêtes, nous la reconstruisons « plus belle qu’avant » : elle abritera dans deux ans le Vicariat épiscopal (que l’on appellera bientôt Région diocésaine) et les différents services actuellement disséminés dans les paroisses de Genève. Nous envisageons aussi un restaurant et toutes sortes de salles de conférences et de rencontres pour que la future Maison d’Eglise soit un lieu accueillant et convivial.

Un autre événement marquant de ces prochaines semaines sera la messe à la cathédrale. Une première historique depuis la Réforme, grâce à l’invitation réitérée de la paroisse Saint-Pierre ! Elle aura lieu le samedi 5 mars à 18h, à l’entrée du Carême. Nous voulons poser un geste œcuménique fort pour témoigner que la situation a bien changé depuis les tensions d’autrefois et que les
collaborations sont bonnes et multiples, à tous les niveaux.

Dimanches solidaires

J’aimerais aussi vous parler des « Dimanches solidaires » : ces repas organisés pour les sans-abris ont repris depuis le 9 janvier à Sainte-Clotilde. Vous vous souvenez de ces files interminables de gens qui venaient
récupérer un sac de vivre. Plusieurs paroisses se sont mobilisées, et voyant qu’il y a beaucoup moins de possibilités le dimanche pour un repas et un accueil, la paroisse Sainte-Clotilde a mobilisé des bénévoles et des ressources pour offrir une centaine de repas sur place et autant à l’emporter ainsi qu’un vestiaire social. Chaque fois que je le
peux, je me joins à la joyeuse équipe des bénévoles et je suis frappé par la diversité des personnes accueillies. « Il y a des gens qui attendent le dimanche pour pouvoir venir ici où on est si bien accueilli », me confiait un jeune homme pendant que je lui préparais son café. Voilà une bien
belle manière de sanctifier le « jour du Seigneur » !

Une femme médecin s’engage dans un hôpital au Bénin

Romaine Pouget est native d’Orsières. Durant 9 ans, elle a été médecin-chef à l’hôpital de Martigny. En 2020, elle a fait le choix de cesser momentanément sa carrière pour s’engager dans un hôpital de Cotonou au Bénin. Romaine est connue pour avoir les pieds sur terre, un caractère bien trempé, un sourire communicatif et une générosité jamais prise en défaut ! Entretien.

PAR MICHEL ABBET
PHOTOS : COLLECTION ROMAINE POUGET

Romaine, l’année dernière fut une année charnière…

Oui et non. Je sentais intérieurement qu’il fallait changer, donner une autre orientation à ma vie. L’épuisement professionnel guettait, il fallait dire stop.

Et vous avez démissionné du poste de médecin-chef de l’hôpital de Martigny, que vous occupiez depuis neuf ans. Vu de l’extérieur, c’était surprenant !

Certainement, puisque je n’avais pas d’autre poste en vue. Toutefois quand on s’épuise dans une situation et qu’il n’y a pas de développement possible malgré tous les efforts fournis, je crois qu’il faut savoir se retirer, quitter. J’ai longtemps hésité avant de prendre cette décision, notamment par souci de ce que cela allait impliquer pour le site de Martigny. J’ai confié mon avenir professionnel à la vierge Marie et finalement il m’est paru clair qu’il fallait aller « plus loin », même si on ne sait pas d’emblée « où » cela va nous mener. Maintenant, avec le recul, je me dis que c’était une « décision inspirée ». Mais cela n’a pas été tout seul.

Vous avez « galéré » quelque peu ?

Disons que dans ma vie, j’ai l’habitude de répondre à un Appel… Et là, à part l’appel à quitter, je n’entendais pas l’Appel avec A majuscule, donc ça me stressait forcément un peu. C’est comme quand on marche en montagne dans le brouillard et qu’on voit un piquet après l’autre mais pas le but. J’avais depuis un moment l’idée de m’octroyer une année sabbatique pour prendre de la distance et donner de ma personne autrement et ailleurs. Des séjours en Argentine, au Togo et au Vietnam étaient envisagés… mais tous ces projets ont été systématiquement contrariés par la pandémie… rien de ce que je programmais ne se concrétisait. Comme je suis peu patiente de nature, je n’ai pas trouvé ça très confortable sur le moment !

Les piquets ?

Un des piquets a été par exemple « Notre Dame du Mont-Carmel ». Mon père Gaspard avait fait l’AVC (qui a conduit à son décès) le 16 juillet 2019, jour de Notre Dame du Mont-Carmel, alors que j’étais précisément à Lourdes (c’est aussi le dernier jour des apparitions). Par la suite, de façon assez incroyable (cf. suite…), je me retrouvais sans l’avoir prémédité très souvent dans des lieux qui lui étaient dédiés.

Et…

En septembre 2020, alors que le « plan Argentine » devenait une nouvelle fois très incertain, le Seigneur a soufflé à ma sœur Bénédicte d’aller demander au prêtre béninois Gildas Chibozo (en poste dans le secteur Entremont) de « prendre Romaine au Bénin ». Il lui a répondu : « Oui, bien sûr, c’est une très bonne idée on va demander au père Théophile Akoha »… qui a dit : « Qu’elle vienne et on verra ! » Une fois de plus il a fallu attendre… La deuxième vague du Covid est arrivée en automne. Evidemment il fallait aider, j’ai repris provisoirement du service à l’hôpital de Martigny pour six mois, pour passer le gros de la crise.

Finalement…

Finalement la situation sanitaire s’est calmée et j’ai enfin pu « mettre les voiles ». Je suis partie pour Cotonou le lundi de Pâques 2021 et y suis restée presque trois mois. La semaine je travaillais à l’hôpital Saint-Luc (qui est le deuxième plus grand hôpital de Cotonou en termes d’affluence et qui dépend de l’archidiocèse de Cotonou), m’occupant surtout de la médecine interne et de la réanimation. J’étais logée à la résidence des prêtres, près de l’institut Jean-Paul II (Institut de formation notamment en pastorale de la famille où les diocèses d’Afrique de l’Ouest envoie des prêtres, agents pastoraux se former pour 2-3 ans), ce qui m’a permis d’avoir la messe quotidienne et de faire communauté avec eux.

Et… j’ai découvert après deux semaines que la statue de l’oratoire qui est dans cour de l’hôpital Saint-Luc est… Notre Dame du Mont-Carmel !

On voit vos yeux briller !

Oh oui ! Rien ne m’a coûté ! J’ai très rapidement réalisé que j’allais devoir longtemps dire merci pour cette Afrique. C’est comme si le Seigneur m’avait mise globalement en été. Je n’avais qu’à soigner les personnes, à prier, à découvrir des frères et sœurs aux magnifiques valeurs humaines et un nouveau pays. Grande joie intérieure de partager avec eux cette simplicité de vie, de découvrir une autre culture, de chanter et prier avec eux et de prendre soin d’eux comme ils ont si bien pris soin de moi.

Magnifiques valeurs humaines ?

La première chose qui m’a sauté aux yeux quand je suis arrivée au Bénin, c’est la vie ! La joie, la relation avec Dieu, avec les autres, en toute simplicité. Je me suis sentie d’entrée bien, dans une société où les valeurs essentielles vont de soi. Les gens parlent naturellement de Dieu par exemple et ceci quelle que soit leur religion. On « rend grâce » parce que l’on a bien dormi, on « bénit » le Seigneur d’être en vie, on demande une « pluie de bénédictions » pour celui qui a son anniversaire, on lui demande de nous soutenir dans tous les passages difficiles, bref, Dieu fait partie du « quotidien ». Le contexte fait que l’on a vraiment conscience que la vie est passagère et qu’elle peut basculer à tout moment.

Et par rapport à nos valeurs ?…

Par rapport aux « couleurs et à la chaleur » africaines, une impression un peu de « gris et de froid » au niveau de l’humanité occidentale, comme si l’on s’était mis un peu en hypothermie générale… Peut-être parce que de ce côté-ci, pour le moment, on a mis de côté la Source de la Vie… en pensant être des sources nous-mêmes et en éludant au maximum les questions existentielles essentielles… en courant dans tous les sens…

Au niveau médical…

Bien sûr, c’est un peu un « désert » au niveau des moyens techniques et il faudra vraiment les aider pour ceci. On peut aussi parfois imaginer une meilleure organisation pour sauver des vies, mais les qualités humaines des soignants sont remarquables, de même que l’attitude des malades et de leurs proches qui se plaignent rarement. Beaucoup de malades relativement jeunes ne peuvent être sauvés, mais quand on a fait « tout ce qu’on a pu » on le confie à Dieu. Il y a très peu de révolte par rapport au départ d’une personne.

Vous allez donc retourner au Bénin ?

Grace à Dieu, oui ! A mon retour, j’ai vraiment ressenti le désir de pouvoir donner un peu de mon temps et de mes compétences à cette chère terre africaine qui me fait d’ailleurs tant de bien. Comme le Seigneur nous fait toujours désirer ce qu’Il veut nous donner, Il m’a trouvé un super plan professionnel « africo-compatible ». Je suis engagée dès septembre comme médecin-chef adjoint dans le service d’urgences de l’hôpital du Jura ce qui me permet de partir deux fois deux mois par an au Bénin, ce qui me permettra, entre autres, de contribuer au développement des soins aigus de l’hôpital Saint-Luc et de former les médecins sur place. La proposition écrite des ressources humaines m’est arrivée…le 16 juillet (jour de Notre Dame du Mont-Carmel)…

Alors, pour en parler, on prend rendez-vous pour un prochain entretien ?

Volontiers. A Cotonou ?

Merci beaucoup Romaine, bon vent et que Dieu vous accompagne !

Accompagner un frère ou une sœur…

Voici, à travers mon vécu, les multiples facettes de mon ministère. Une fois par mois, je rejoins le groupe des aînés (retraités) et celui « des ateliers » pour vivre des animations spirituelles reliées par un thème et un objet évolutif ; par exemple, l’ami de Dieu est comme l’arbre avec des boîtes empilables contenant des images, objets et couleurs… pour rejoindre les sens et la compréhension. Je partage régulièrement leurs repas pour vivre des moments informels où ils peuvent se dire en toute simplicité.

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« Tu reçois plus que ce que tu donnes ! »

En mai 1968, je suis entré au Séminaire de Martigny sans aucune expérience de vie avec des personnes handicapées. Un jour, deux éducatrices de l’Ecole La Bruyère m’ont dit : « Vous devez venir faire le catéchisme chez nous ! » Après la première leçon, dans trois classes un enfant trisomique m’a dit : « Nicolas, ça va la tête toi ? » J’avais réussi « mon examen d’entrée » !

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Les personnes handicapées…

… Sont-elles une chance pour l’Eglise ?

… Quelle est leur place dans nos communautés chrétiennes ?

PAR L’ABBÉ THEOPHIL MENA | PHOTOS : JUTTA FASEL

Nous entendons beaucoup de choses sur la situation des personnes porteuses de handicap dans l’Eglise. Il est vrai, même si tout n’est pas encore parfait, que les personnes handicapées ont leur place dans l’Eglise. En effet, nous savons combien dans l’histoire de l’accueil des personnes handicapées, l’Eglise a longtemps joué un rôle essentiel et très important. Mais quelle est aujourd’hui celle que nous leur donnons ? Comment les accueillons-nous ? Comment leur transmettons-nous la Bonne Nouvelle ? Quelle idée nous faisons-nous de leur capacité à accéder à la vie de foi, d’accéder aux sacrements, y compris lorsque le handicap est majeur ? Plus le handicap est global et sévère, plus on est tenté d’en douter. Ces personnes ont-elles une place particulière dans le dessein de Dieu ? Donc quelle devrait être leur place parmi nous dans nos communautés chrétiennes ?

En Suisse, plus particulièrement dans le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, plusieurs études et enquêtes officielles récentes consacrées à la place des personnes en situation de handicap mettent en lumière qu’il y a une prise de conscience. Cependant des progrès restent à faire en matière d’accessibilité,
d’accueil et de participation à la vie de l’Eglise.

Le bilan est encourageant. Les catholiques pensent en majorité que les personnes handicapées « commencent à être mieux accueillies dans l’Eglise ». Toutefois, cet accueil est perçu différemment selon le handicap et la paroisse n’apparaît pas encore assez comme un lien d’inclusion.

Nous sommes l’Eglise

A l’occasion de la journée internationale des personnes en situation de handicap, le pape François, s’adressant directement à ces dernières, disait : L’Eglise est notre maison. Tous ensemble nous sommes l’Eglise parce que Jésus a choisi d’être notre Ami. Le baptême fait de chacun et chacune de nous un membre à part entière de la communauté ecclésiale et donne à chacun, sans exclusion ni discrimination, la possibilité de s’exclamer : « Je suis l’Eglise. »

Pour un meilleur accès aux sacrements des personnes handicapées, le pape François plaide en faveur de l’accueil des personnes au sein de nos paroisses, de nos associations et de nos mouvements ecclésiaux. Beaucoup a déjà été fait, mais il faut continuer à aller de l’avant. Il demande que soit reconnu leur faculté apostolique et missionnaire et la valeur de leur présence dans le corps ecclésial. Dans la faiblesse et la fragilité dit-il, se cache des trésors capables de renouveler nos communautés chrétiennes.

Sur la question de l’accès aux sacrements, laquelle occupe une place dans l’inclusion de personnes handicapées, le pape François regrette profondément qu’il y ait encore des doutes, des résistances et même des refus. Ceux qui adoptent une telle attitude souligne-t-il, n’ont pas compris le sens authentique des sacrements. La communauté chrétienne est appelée à faire en sorte que tous les baptisés puissent faire l’expérience du Christ dans les sacrements.

Autre défi à relever : la place et la participation active des personnes handicapées aux assemblées liturgiques. Il insiste pour développer une mentalité et un style qui mette ces personnes à l’abri des préjugés, de l’exclusion, de la marginalisation et de favoriser une réelle fraternité dans le respect des diversités appréciées en tant que valeurs.

Oui, beaucoup de chemin à parcourir

Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour un réel accueil et une intégration des personnes en situation de handicap dans nos communautés paroissiales. Il ne s’agit pas de mettre ces personnes handicapées au premier rang et de leur donner la priorité. Il s’agit de les mettre au milieu de nos communautés chrétiennes comme le Christ mettait les enfants au milieu de ses disciples en ayant conscience qu’on a, sans doute, au moins autant à recevoir des personnes fragiles, qu’on espère pouvoir leur donner. Nos expériences pastorales avec les personnes avec handicap, nous montrent qu’une paroisse qui sait accueillir et faire place à une personne en situation de handicap ou à des gens fragiles, est une paroisse qui est toujours plus humaine, plus accueillante, plus fraternelle, plus spirituelle et aussi que, paradoxalement, elle est davantage apte à se réjouir.

Faire place aux personnes handicapées : ce n’est pas seulement les accueillir et les intégrer au sein de nos communautés chrétiennes, mais c’est la mission de l’Eglise, un combat à mener pour toute l’Eglise pour que ces personnes fragiles prennent pleinement part à la vie de l’Eglise.

Valentines et Valentins sur la sellette

Le 14 février, les fleuristes ont fort à faire ! Et d’où cela vient-il ? D’un certain Valentin, un grand absent du calendrier liturgique romain actuel. Mais quelle est donc cette date si révérée des amoureux ?

PAR PASCAL TORNAY
PHOTO : PIXABAY

L’encyclopédie participative Wikipédia nous apprend que le 14 février correspondait, dans la religion romaine, aux Lupercales, c’est-à-dire à des fêtes faunesques 1 qui se déroulaient du 13 au 15 février à Rome. On apprend aussi que « l’origine réelle de cette fête est attestée au 14e siècle dans la Grande-Bretagne encore catholique où le jour de la Saint-Valentin était fêté comme une fête des amoureux car on pensait que les oiseaux choisissaient ce jour pour s’accoupler. Restée vivace dans le monde anglo-saxon, comme Halloween, cette fête s’est ensuite répandue à travers le continent à une époque récente ».

Dans l’Eglise catholique, au moins trois Valentin « se sont disputé » les honneurs du 14 février. Cependant, Valentin de Terni – un évêque martyrisé au 3e siècle – prend le dessus sur les autres en 1496. En effet, dès cette date, le pape Alexandre VI l’ancre dans le calendrier romain et lui attribue le titre de « patron des amoureux ». Cela n’a pas empêché l’Eglise de combattre la tradition du valentinage… 2.

Et ceci fut en vigueur… jusqu’en 1969, juste après le Concile Vatican II. C’est à ce moment que Paul VI décide premièrement de faire le ménage dans le calendrier liturgique général et – entre autres – deuxièmement d’y rayer Valentin ! Bien que certains diocèses aient maintenu sa mémoire, on y trouve aujourd’hui en lieu et place les compagnons Cyrille et Méthode, deux frères évêques connus pour avoir apporté l’Evangile chez les peuples slaves d’Europe centrale.

C’est au courant du 20e siècle que la fête liturgique de saint Valentin devient la fête commerciale que l’on connaît aujourd’hui : La Saint-Valentin. Cette récupération commerciale, il va de soi, continue d’en agacer certains et d’en réjouir d’autres. Il n’en reste pas moins qu’au-delà de pratiques commerciales un peu convenues, ce peut être l’occasion d’un geste qui manifeste à l’être choisi et aimé qu’il l’est véritablement (quoique).

Wikipédia nous apprend encore que la fête a pu être « associée plus étroitement à l’échange mutuel de  » billets doux  » ou de  » valentins  » illustrés de symboles tels qu’un cœur ou un Cupidon ailé. A l’envoi de billets au 19e siècle a succédé l’échange de cartes de vœux. Cependant, en Amérique du Nord, les échanges de cartes ne se font pas selon la conception européenne où la carte de Saint-Valentin est envoyée à une personne unique. Il n’est pas rare qu’une personne envoie une dizaine de cartes et même que des élèves d’écoles primaires en envoient à leur maîtresse d’école ».

A l’heure actuelle, offrir à son épouse, le 14 février de chaque année, un nombre impair de roses rouges – entre 1 et 9 et plutôt 9 évidemment – reste un must très apprécié… des commerçants ! D’une manière générale pour les épouses, je n’en sais rien. Mais peut-être, me dis-je par expérience, préféreraient-elles parfois, un peu plus souvent, un bon coup de main pour le ménage…

1 « La fête des Lupercales est une fête de purification qui avait lieu à Rome. Les Lupercales ou Lupercalia sont, dans la Rome antique, des fêtes annuelles célébrées par les prêtres romains (luperques) en l’honneur de Faunus, dieu de la forêt et des troupeaux.

2 « Coutume médiévale par laquelle, une fois l’an, les épouses pouvaient avoir des relations sexuelles hors mariage. » On parle plus généralement d’un « espace ponctuel de liberté, où les règles pouvaient être transgressées ».

La gratuité face à la souffrance

PAR LÉONIDAS UWIZEYIMANA
PHOTOS : MP | PATRICK DISIÈRE, HOSPITALIER

De tout temps, notre société a été marquée par tant de souffrances physiques ou psychiques. Toute personne humaine, durant sa vie, doit avoir éprouvé l’une des variantes de ces souffrances ou maladies. Une des conséquences positives est que la personne reconnaît ses limites, sa dépendance devant les autres et même devant Dieu. Elle perçoit qu’elle a besoin de la présence et de l’écoute attentive de l’autre pour l’aider en des situations délicates.

Le 11 février – Fête de Notre-Dame de Lourdes – journée mondiale du malade, nous invite à penser aux malades, aux souffrants, à tous les handicapés en prenant le Christ comme modèle. Sous l’impulsion de l’Esprit, nous pouvons exercer la miséricorde et la compassion et cheminer davantage dans l’esprit du service qui est un élément central de la vie de l’Eglise. En effet la présence des hommes et des femmes auprès des souffrants rend visible la véritable présence de l’Eglise auprès des malades, au milieu du monde.

Le dévouement et la générosité qui se déploient à travers tous les bénévoles et les professionnels constituent la manifestation de l’Eglise dynamique et agissante du Christ. Rappelons-nous combien la mission de l’Eglise est de pouvoir rejoindre les souffrants en différents milieux dans la confiance et dans la dignité de chacun. Cette mission implique l’accueil des grâces divines afin de les déployer en différentes situations. A toutes et tous, un bel apostolat auprès des malades et des souffrants.

Oser le défi de la rencontre

A l’occasion de la Journée internationale des personnes handicapées 2020, le pape François a relevé, dans son message, trois points : la menace de la culture du déchet, le roc de l’inclusion et le roc de la participation active. Trois pistes valables non seulement pour la société, mais indubitablement pour l’Eglise, peuple rassemblé en un seul corps à partir de ses diversités, de toutes ses diversités.

PAR THIERRY SCHELLING
PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER, DR, CATH.CH/GRÉGORY ROTH, FLICKR

« La vulnérabilité appartient à l’essence de l’homme », écrivait le pape François en 2017. Concept fondamental non seulement pour l’Eglise, mais aussi pour la société humaine en général. Et le Pape de dénoncer la culture du déchet, de l’exclusion et de l’assistanat – on pense alors bien « gérer » la différence que représente le handicap… – au détriment de la collaboration avec les personnes concernées : « L’attachement de ces personnes, la différence vécue dans le respect, l’amitié dans les relations m’ont touché », partage l’abbé Giovanni Fognini, prêtre collaborateur à la COPH (Communauté œcuménique des personnes handicapées à Genève).

Sur les sites de nos diocèses romands, l’expression employée pour parler du travail d’aumôniers auprès de personnes handicapées est « pastorale spécialisée ». En effet, il convient non seulement d’être formé comme aumônier mais également d’apprendre à communiquer, évangéliser, faire participer, collaborer avec les personnes ciblées.

Se former

Nicolas Baertschi a terminé sa formation comme agent pastoral auprès du CCRFE (Centre catholique romand de Formation en Eglise). Ancien ingénieur du son, il a rebondi en ministère d’Eglise en se consacrant… aux malentendants et malvoyants de nos paroisses : « J’ai à cœur de sensibiliser les paroisses à porter une attention particulière aux personnes souffrant de surdité et de malvoyance – on parle de surdicécité – car il est nécessaire de s’adapter à leur handicap en dialoguant avec elles », souligne-t-il.

Ainsi, des solutions existent : boucle magnétique, bon éclairage, micro cravate plutôt que micro pomme ; mais avant tout ouvrir le dialogue avec les concernés, et donc, parfois, aider à délier les langues entre les paroissien(ne)s et le curé. Pour que tous et chacun se sentent membres de la même communauté : « J’aime à favoriser la possibilité, de part et d’autre, d’exprimer ses propres besoins », explique-t-il ; il convient de privilégier les petits groupes de parole, pour que celle-ci s’exprime, et les binômes pour travailler ensemble, comme les ateliers et autres activités en paroisse qui nécessitent l’usage des mains et des yeux.

Participer

Le pape François l’a rappelé : « Des personnes souffrant de handicap devraient pouvoir avoir accès au ministère de catéchiste » 1. Il lutte contre une tendance à exclure et cacher la faiblesse humaine. « Car lorsque je suis faible, alors je suis fort », pour paraphraser saint Paul. Et l’Eglise est le lieu par excellence où l’on prend soin – devrait prendre soin ! – de la faiblesse humaine. Pas uniquement morale (confession) mais sous toutes ses formes… « Un hôpital de campagne »,
précisait le pape François.

Sofia, 10 ans, atteinte du syndrome de la trisomie 21, fait son parcours catéchétique avec son frère et ses collègues de kt. Avec enthousiasme – « j’aime bien venir avec Duncan (son frère) » – et fidélité : « Elle ne manque aucun mercredi », sourit sa catéchiste Marianne. Interrogés, ses parents n’auraient simplement pas imaginé une autre façon de procéder quant à son
éducation religieuse : « Déjà son école est spécialisée, ses loisirs sont arrangés. Alors il nous a paru nécessaire de lui proposer au moins quelque chose comme tout le monde… de nous proposer », précise la maman. « Notre infinie gratitude va à la coordinatrice en catéchèse de notre paroisse, Anne-Marie, qui a su y faire avec elle… avec nous. »

Adaptations

« A mon âge, je n’ose plus monter les marches à l’ambon pour y lire les lectures, ce que j’ai fait pendant tant et tant d’années », confie un jour, un peu dépitée, sœur Janine au groupe des lectrices. Et si on installait une main courante ? L’église est-elle classée ? Le coût des travaux ? Ces questions concrètes se posent non seulement au bénévolat – respiration essentielle de toute vie paroissiale – mais aussi au Conseil de paroisse pour ce qui est de la gestion du patrimoine… et de ses adaptations aux nécessités de nos usagés… âgés.

Le handicap est visible et invisible, atteint les sens mais aussi l’entendement (cerveau) ainsi que les mouvements. Il peut être graduel (Alzheimer…), soudain (tétraplégie à la suite d’un accident de la route…), ou inexpliqué : « Du jour au lendemain, j’ai perdu la vue ! », raconte Daniel. Devenu quasi aveugle, père de famille, employé dans une succursale bancaire, sportif, le voilà dépendant de tant de bonnes volontés… et obligé de tout réorganiser sa vie : « Je me suis inscrit auprès de l’Association des Aveugles de Genève, pour y apprendre à voir avec les doigts (braille), avec les oreilles et le nez ! Oui, renchérit-il, je vois avec le nez ! » Cocasse rebondissement : « L’encens me manque tellement », susurre-t-il. Cette marque de vénération à la messe lui complétait sa participation. Sa canne blanche lui permet de signaler son handicap, à la messe, dans l’église ; il se met devant, tient à s’avancer dans la file pour recevoir la communion : « Mes jambes ne sont pas impotentes », répète-t-il, « je compte sur la patience de la personne qui me suit à la communion, car je suis un peu plus lent que les autres, mais tout aussi recueilli ! »

Espoir

« J’ai entendu dire que le train Paris-Lourdes de nuit allait être remis en service », fanfaronne Marie-Claire. Cette habituée des pèlerinages à Lourdes, pour les malades, en a été privée depuis 2015 lorsque la SNCF avait décidé de supprimer les convois ambulances. « Peut-être qu’avec l’après-pandémie, je pourrai y retourner une dernière fois… » Le 12 décembre 2021 est réinstaurée la ligne Paris-Lourdes de nuit pour « valides ». Marie-Claire avait vu juste. Peut-elle espérer plus ? Ancienne pétanqueuse, elle s’est rabattue sur la boccia qui lui ressemble, mais surtout peut se jouer ensemble entre valides et handicapés : « Diminués, corrige Marie-Claire. Je suis diminuée mais pas incapable. Il faut juste s’adapter à moi ! » La boccia est en effet, avec le goalball, le seul sport uniquement paralympique (sans équivalent aux Olympiques).

Partenaires

« Relever le défi de la rencontre, oser s’ouvrir et être soi-même, bannir la peur et la crainte, se laisser rejoindre dans ses propres fragilités », voilà les conseils de l’abbé Giovanni. Des attitudes au cœur
de l’évangélisation en somme, tout comme Jésus jadis et maints témoins de l’apostolat auprès des personnes souffrant d’un handicap. « Ce que tu fais pour moi, si tu le fais sans moi, tu le fais contre moi » : maxime de Gandhi à méditer…

1 cf. Le Pape a dit page 4.

 

 
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