Noël dans l’Eglise ukrainienne

TEXTE ET PHOTOS PAR SVIATOSLAV HORENTSKYI

En Ukraine, l’Eglise gréco-catholique suit le calendrier julien (l’ancien calendrier), par conséquent, la fête de Noël tombe le 7 janvier. Cependant, certaines communautés de la diaspora ont adopté le calendrier grégorien ou même le calendrier julien révisé qui combine en quelque sorte l’ancien et le nouveau calendrier. Par exemple, nous fêtons Noël le 25 décembre à Genève, tandis que nous le célébrons le 7 janvier à Lausanne. Hormis cette différence de date, nous fêtons la Nativité du Christ comme tous les Chrétiens du monde, mais il est vrai que nos traditions lui confèrent une saveur toute particulière.

D’abord, la période de l’Avent est pour nous importante, puisque l’on se prépare à accueillir le Sauveur par la prière et un jeûne de quarante jours.

La veille de Noël, la tradition ukrainienne veut que l’on partage un repas composé de douze plats sans ingrédient laitier ni animalier. Le soir, les familles se rendent à l’église pour prier les grandes complies et ainsi entrer dans le mystère de la Nativité. De retour à la maison, elles s’attablent, allument une bougie, signe de la présence de Dieu, et commencent le dîner par une prière. Puis le chef de famille partage la « Koutia », un plat incontournable de Noël composé de blé bouilli, de graines de pavot, de noix, de raisins secs et de miel. Chacun doit également goûter aux douze plats de Noël qui symbolisent les douze apôtres. Puis, l’on entonne généralement les « koliadky », des chants traditionnels de Noël.

Le jour de Noël, les enfants ne déballent pas leurs cadeaux puisqu’ils l’ont déjà fait à la Saint-Nicolas. Les gens vont de nouveau à l’église pour vivre la Divine Liturgie de la Nativité du Christ. Tout le monde se salue joyeusement en disant « Christ est né » et en répondant « Glorifions-le » (et nous nous saluons ainsi jusqu’à la fête de la présentation de Jésus au Temple). La journée se poursuit ensuite en famille autour d’un repas festif.

Nous avons également une tradition très répandue qui consiste à former des crèches vivantes ambulantes. Des familles entières ou des groupes d’amis inventent ou empruntent des scénarios, endossent les costumes de personnages bibliques et vont de porte en porte pour annoncer et raconter la naissance de Jésus et chanter les koliadky. Ainsi, l’esprit de Noël nous accompagne encore durant plusieurs semaines.

L’espoir face à la pandémie

PAR LE FRÈRE ANIEDI OKURE OP, DÉLÉGUÉ PERMANENT DE L’ORDRE DES PRÊCHEURS AUPRÈS DES NATIONS UNIES, PROMOTEUR GÉNÉRAL DE JUSTICE ET PAIX (OP)

Lorsque Jésus a commencé son ministère public, les foules étaient remplies d’espoir, l’espoir d’être libérées de l’oppression, de l’occupation coloniale, de la taxation forcée, de la pauvreté. Aussi, lorsque Jésus a proclamé que Dieu l’avait oint pour apporter la Bonne Nouvelle aux pauvres, la liberté aux captifs, la vue aux aveugles, la délivrance aux opprimés… (Lc 4, 8-9), il a dû attirer l’attention de ses auditeurs qui espéraient un libérateur de la puissance des ténèbres (Ac 10, 38).

La pandémie de covid a jeté un trouble sur nos vies, nous faisant aspirer à la libération des incertitudes qui nous affligent. Cependant, elle a également mis à nu le voile de ténèbres qui obscurcit les lignes d’exclusion et fait éclater au grand jour une injustice structurelle. Elle a révélé un monde marqué par de subtils programmes nationalistes et d’exclusion, par une mentalité grandissante du « nous et eux ». Même l’effort de collaboration pour s’attaquer à la pandémie a donné la priorité à des segments du monde plutôt qu’à d’autres, exposant davantage l’idéologie qui façonne notre perception de certains segments de la famille humaine.

Malgré les incertitudes auxquelles nous sommes confrontés, ce dévoilement est une bonne chose, car il a réveillé chez beaucoup un véritable esprit humain et une reconnaissance de notre interconnexion en tant que membres d’une même famille humaine. Il est réconfortant de constater que les gens s’impliquent de plus en plus dans la promotion de la justice et de la paix.

Afin de canaliser ces prises de conscience dans la bonne direction pour un plus grand impact, nous devons reconnaître que nous sommes intimement membres de notre société dont l’environnement social s’insinue dans notre pensée et notre comportement. Cela nous permettra de contrer les idéologies qui mettent à mal une approche intégrale de la vie : justice et charité, vie de prière et action publique en faveur des plus vulnérables, foi chrétienne et plaidoyer pour changer les structures de l’injustice. Cela nous aidera à réconcilier l’état d’esprit qui oppose un pan de la société à un autre et un ministère de l’Eglise à un autre, comme si le Christ était divisé (1 Co 1, 12-13) et contribuera à créer un monde meilleur que nous espérons.

Un tel état d’esprit nous permettra de surmonter ce qui semble être un schisme clandestin au sein de l’Eglise qui, à y regarder de près, trouve ses racines dans les divisions de la société. Il nous donnera les moyens de vivre notre mission de contre-culture, d’édifier la société avec les valeurs de l’Evangile afin que tous puissent vivre en sœurs et frères, qui découvrent le visage du Christ dans chaque personne rencontrée et dans chaque femme une sœur et dans chaque homme un frère ; de travailler activement à amener les membres de la famille humaine relégués aux « marges de la vie et de la société » dans le cercle familial du peuple de Dieu.

Genève, symbole de l’« unité mondiale » des Nations Unies, centre de promotion et de défense des droits de l’homme dans le monde, témoigne des efforts des frères dominicains de Salamanque qui ont pris l’initiative de défendre les droits des peuples indigènes des Amériques en appliquant les lois espagnoles au-delà des frontières de l’Espagne et en faveur des personnes abusées. Leurs efforts ont jeté les bases de la Société des Nations (ONU). La Délégation de l’Ordre auprès de l’ONU – Dominicains pour la Justice et la Paix poursuit cette tradition. La Divine Providence a voulu que la paroisse confiée aux Dominicains à Genève soit placée sous le patronage de saint Paul, le premier apôtre à dépasser la communauté fermée pour atteindre les « exclus » en dehors de Jérusalem. Puissions-nous travailler ensemble pour façonner un monde meilleur !

Espérer contre toute espérance

TEXTE ET PHOTO PAR CLAUDE AMSTUTZ

Avec Noël, la vie divine s’unit à la vie humaine. L’arbre de Noël évoque donc la renaissance, le don de Dieu qui s’unit à l’homme pour toujours, qui nous donne sa vie. Les lumières du sapin rappellent celles de Jésus, la lumière de l’amour qui continue de briller dans les nuits du monde. C’est par ces mots que notre pape François, recevant en décembre dernier les délégations péruvienne et italienne, rappelait le sens profond de ces symboles de Noël, porteurs d’espérance dans le secret de nos cœurs, de nos familles, de nos communautés.

Ce message a été entendu, comme chaque année – sauf en 2020 en raison de la pandémie – lors de la célébration œcuménique à la Résidence EMS des Bruyères, avec le pasteur Joël Stroudinsky et les animateurs du lieu, auprès des plus fragiles, mais aussi des plus attachants de nos proches, ces autres visages de Dieu.

Célébration de la Parole avec l’annonce de la Bonne Nouvelle dans saint Luc, des chants traditionnels rappelant nos origines, nos racines ; nos souvenirs de jeunesse dissipant pour un temps les brumes environnantes de la pandémie et les parasites des temps actuels, avec leur cortège de mauvaises nouvelles dont les médias et les réseaux sociaux sont si souvent les multiplicateurs.

Eteignons, pour quelques instants, nos portables, nos radios, nos téléviseurs et ouvrons nos yeux sur le monde qui nous entoure avec le regard aimant de la Vierge Marie sur son Enfant. Alors, peut-être, découvrirons-nous que les miracles petits ou grands ont lieu tous les jours comme au temps de Jésus et que les moments heureux – comme le Noël à la Résidence EMS des Bruyères – sont une histoire qui commence, loin de la confusion ambiante qui veut nous voler notre espérance.

Le monde tient debout par ce réseau d’amour que nous créons, vous et moi, chaque jour, et tous ces êtres qui, en cet instant, sont en train de faire quelque chose, des actes d’amour dans le monde, un regard de tendresse pour la terre qui nous entoure, pour la création. Cela tient le monde debout. Il ne s’agit pas de se détacher du monde, mais de le rencontrer à partir d’une autre force… (Christiane
Singer, Du bon usage des crises, Albin Michel / 1996).

Comme les Rois mages…

PAR MYRIAM BETTENS
PHOTOS : DR

Frangipane ! Non, non, détrompez-vous, ce n’est pas une insulte, mais une crème à base d’amandes qui entre dans la composition de la galette des rois. Entre les fervents partisans de la version avec et celle sans, la controverse pointe à l’horizon. Nulle disputatio ici pour démêler la- quelle des deux versions mérite le qualificatif d’hérésie…

La première mention d’un gâteau contenant une fève (le légume, donc!) remonte à la fin du Moyen Age. On trouve cette attestation dans une charte de Robert de Fouilloy, évêque d’Amiens en 1311. Mais il s’agit d’un témoignage tardif rapporté par Legrand d’Aussy, un historien ayant vécu cinq siècles plus tard. On situe vraisemblablement l’origine de cette pratique bien plus tôt dans l’histoire, car elle rappelle les Saturnales romaines, où il était coutume d’élire un roi du jour par tirage au sort. Les convives devant obéir à ce « roi » sous forme de gages.

La fève des avares

Dans une illustration du Livre d’heures d’Adélaïde de Savoie (XVe), on retrouve la représentation d’un enfant sous la table, désignant le bénéficiaire de la fève. Le modèle en porcelaine remonte au XIXe siècle en Saxe. Celui qui la trouvait devait offrir une tournée générale. Or, certains avares auraient avalé la fève pour ne pas bourse délier. La date, traditionnellement déterminée au 6 janvier a été fixée par le concile Vatican II au premier dimanche qui suit le 1er janvier. Concrètement on peut fêter l’Epiphanie soit le 6 janvier, soit le dimanche suivant le jour de l’An, soit les deux…

Une tradition issue du marketing

En Suisse, le marché du pain avait besoin de renouveau. L’As- sociation suisse des boulangers voit l’occasion d’introduire un nouveau produit sur le mar- ché. Ils créent donc une recette à cet effet. Mais cette tradition n’a véritablement pris son envol qu’avec un vol… en hélicoptère plus précisément. Quoi de mieux que de mettre trois rois mages dans un hélico et de les déposer, face caméra, dans le village de Chandolin, le plus haut village d’Europe habité toute l’année ? S’ensuit une petite distribution de brioches pour bien marquer les esprits. Bref, depuis les années 60, les Helvètes mangent… de la couronne briochée. N’en déplaise aux partisans de la frangipane !

Recette: Couronne des rois en pâte briochée et morceaux de chocolat

Temps de préparationTemps d’attentePortions
20 minutes2 heures8

Ingrédients

  • 500 g de farine panifiable (type 550)
  • 75g de sucre
  • 20 g de levure fraîche (environ un demi-cube)
  • 300 ml de lait
  • 75 g de beurre mou en cubes
  • 1 poignée de mini-cubes de chocolat
  • 1 jaune d’œuf (taille moyenne)
  • 1 cuillère à soupe de lait • 1 poignée d’amandes effilées ou de sucre grêle (gros grains)

La fève

  • 1 amande entière sans peau OU
  • 1 fève (le légume) OU
  • 1 pièce de monnaie emballée dans du papier alu

Préparation

  1. Mettez la farine, le sucre et la levure émiettée dans un bol. Mélanger le tout à la main ou au robot.
  2. Faites chauffer le lait et le beurre à feu doux jusqu’à ce qu’ils tiédissent. Ne les laissez pas bouillir.
  3. Ajoutez ensuite le lait au mélange de farine et pétrissez jusqu’à former une pâte lisse, élastique et souple. Elle doit se détacher du bord du bol.
  4. Couvrez la pâte d’un film alimentaire ou d’un torchon propre et laissez le tout à température ambiante. La pâte va lever pendant environ 90-120 minutes jusqu’à ce qu’elle ait doublé de volume.
  5. Retirez ensuite la pâte du bol et incorporez-y les mini-cubes de chocolat.
  6. Retirez un cinquième de la pâte pour façonner la boule centrale. Placez-la au centre d’une plaque de cuisson recouverte de papier sulfurisé.
  7. Divisez le reste de pâte en 8 parts égales. Formez des boules. Cachez la fève dans l’une d’elles. Accolez ces boules au plus grand pâton pour former une fleur. Couvrez à nouveau la couronne de pâte d’un torchon et laissez-la lever pendant encore 20 à 30 minutes.
  8. Pendant ce temps, préchauffez le four à 180°C sur le programme «voûte et sole».
  9. Fouettez le jaune d’œuf et la cuillère à soupe de lait, badigeonnez-en la pâte et saupoudrez-le d’amandes effilées ou de sucre grêle.
  10. Faire cuire la couronne durant environ 30 minutes. Tapoter la brioche, si elle est cuite cela doit sonner creux.

N.B: Il est préférable de préparer la couronne le jour où elle doit être mangée.

Espérer contre toute espérance

PAR CHRISTOPHE ANÇAY
PHOTO : MP

L’histoire du peuple hébreu est faite de crises 1. Elles ont nourri l’attente utopique d’un monde meilleur, une espérance eschatologique. D’un autre côté, c’est la nostalgie, les lamentations sur la terre promise et perdue. Ces mêmes réactions se retrouvent aujourd’hui. L’attente des « lendemains qui chantent » cohabite avec les regrets d’un monde idyllique dans lequel tout allait mieux.

Entre ces deux réactions, une troisième émerge : essayer de comprendre la crise sans vouloir immédiatement en sortir par un retour à un passé mystifié ou un saut dans un avenir rêvé.

Aujourd’hui, c’est peut-être aussi cette attitude que nous devons chercher. Face aux crises n’attendons pas un sauveur qui viendrait résoudre nos problèmes. Refusons aussi le repli dans la nostalgie du passé mais regardons le visage du Christ. Il y a peu, nous célébrions Dieu qui se donne à nous comme un petit enfant et bientôt, nous commémorerons ce même Dieu mort sur une croix. Voilà l’espérance du chrétien : un petit bébé et un condamné à mort. Ou alors, un Dieu qui prend toute notre humanité et qui transcende la mort par sa résurrection. C’est ici et maintenant que Dieu est avec nous pour que nous soyons debout, comme le Christ Ressuscité. « Espérant contre toute espérance, il a cru. » (Rm 4, 18)

1 Cf. Thomas Römer, LAncien Testament – une littérature de crise, 1995, Revue de Théologie et de Philosophie, vol. 127, n° 4, pp. 321-338.

 

« Cet équilibre précaire fait de lucidité et de réalisme a conduit des auteurs de l’Ancien Testament à reconnaître la prééminence de Dieu au cœur même des crises. Comme si l’exil n’était pas un accident mais le lieu même de la Révélation. »

En temps de crises, l’espérance

PAR L’ABBÉ LÉONARD BERTELLETTO
PHOTO : RAPHAËL DELALOYE

En ces temps de crises (sanitaire, politique, climatique, ecclésiale…), c’est le contraire de l’espérance qui anime le cœur de beaucoup : le désespoir est au rendez-vous. L’humanité semble condamnée à ne vivre que des jours sombres, et ne voit pas, dans l’immédiat, d’issues favorables aux drames qui l’enserrent. L’angoisse est le lot quotidien de nombreux jeunes dont l’avenir semble obstrué.

Que me dit mon espérance chrétienne face à ce constat amère ? D’abord, que l’espérance est une vertu. Elle est la force, le ressort dont j’ai besoin pour rebondir à chaque fois que le mal (moral, physique) semble tout détruire, tout écraser. Jadis, la vertu d’espérance était le principal tremplin de la foi d’Israël, qui entrevoyait déjà, au cœur de ses misères, les signes avant-coureurs de l’ère messianique : « Le loup cohabitera avec l’agneau […]. » « De leurs épées, ils façonneront de socs de charrues, de leurs lances, des serpettes ; les nations ne lèveront plus l’épée l’une contre l’autre, elles n’apprendront plus la guerre. » (Is 2)

Seule la présence du Christ qui restaure toutes choses dans la lumière de sa résurrection peut donner sens à ces propos. Sans Jésus, le Messie, ils ne seraient que la description d’une vaine utopie.

C’est pourquoi l’espérance des temps de crises est d’abord celle que je place dans l’avènement du Règne qui vient : un jour, ce devenir se fera Eternel présent, l’obscurité « qui s’étend à l’ombre de la mort » aura fait place au plein Jour du salut: «la lumière a resplendi» (cf. Is 9).

Dieu nous donne la ferme assurance de participer à la victoire du Christ glorieux : telle est notre espérance chrétienne, à toutes épreuves !

Je vous invite à la faire vôtre et à la cultiver, pour en recueillir tous les fruits.

L’espérance face aux crises

Les crises que nous traversons depuis quelques années remettent en question nos modes de vie, notre rapport à la nature, notre avenir. L’équipe de rédaction a choisi, pour ce premier magazine de l’année, de partager avec vous, chères lectrices, chers lecteurs, quelques paroles d’espérance appuyées par une citation biblique et une image inspirante.

Source de paix et de joie profonde.

TEXTE ET PHOTO PAR DAISY MAGLIA

Pour moi, l’espérance est source de paix et de joie profonde. Tout comme la foi et l’amour, elle est au cœur de l’enseignement du Christ. Il suffit d’ouvrir l’Evangile ou les Psaumes au hasard pour tomber sur des versets remplis d’espérance. Les paroles prononcées par le Christ avant qu’il retourne vers son Père nourrissent particulièrement mon espérance: «Que votre cœur cesse de se troubler ! Croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon je vous l’aurais dit; je vais vous préparer une place. Et quand je serai allé et que je vous aurai préparé une place, à nouveau je viendrai et je vous prendrai près de moi afin que, là où je suis, vous aussi, vous soyez. Et du lieu où je vais, vous savez le chemin.» (Jean 14, 1-4) Alléluia !

PAR AIME RIQUEN
PHOTO: MARIE-PAULE DENEREAZ

Comme il est écrit, ce sont des choses que l’œil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l’homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment.
(1 Corinthiens 2, 9)

L’espérance est une vertu chrétienne par laquelle les croyants attendent de Dieu, avec confiance, sa grâce en ce monde et une vie éternelle après la mort, contrairement à l’espoir qui est un sentiment qui porte à espérer ici-bas.
Dans ce monde actuel bien chahuté, l’être humain a besoin d’espoir pour vivre sereinement et d’espérance pour un accompagnement spirituel motivant.
Le chrétien doit invoquer l’espérance comme un guide qui le conduit et lui donne le courage d’avancer sur le chemin de la vie, parfois tumultueux et difficile. Grâce à sa foi et au recours à l’Esprit-Saint, il reçoit la lumière qui éclaire ce chemin vers la porte de la vie éternelle que lui a ouvert le Christ.

Le chemin de vie.

TEXTE ET PHOTO PAR ISABELLE VOGT

J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, j’aurais beau avoir toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien. […]
Ce qui demeure aujourd’hui, c’est la foi, l’espérance et la charité ; mais la plus grande des trois, c’est la charité. (1 Co 13, 2.13)

Depuis que j’ai découvert cette déclaration dans le célèbre « Hymne à l’amour » de saint Paul (chapitre 13 de la première lettre aux Corinthiens) il y a bien des années, elle m’accompagne et me réconforte. Elle traduit une conviction ancrée au plus profond de mon cœur depuis toujours. Elle se fait plus présente en ces temps troubles que nous vivons, où il est difficile de garder espoir en l’humanité, la liberté et la justice.
Je place ainsi toute mon espérance en Celui qui a dit: «Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie.» (Jn 14, 6)

TEXTE ET PHOTO PAR LAETITIA WILLOMET

Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.
Il était au commencement auprès de Dieu. […]
Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous. (Jn 1, 1-2.14)

Ces versets sont depuis longtemps mes compagnons dans les moments difficiles de ma vie, dans les doutes et les angoisses. J’ai « ruminé » ces versets à de nombreux moments. Les récitant dans ma tête, les laissant prendre place dans mon cœur. Leur musicalité m’apaise. Les répétitions du mot « verbe » donne un rythme qui me plaît et m’aide à intérioriser cette belle réalité : le Verbe venait de Dieu et était Dieu et il a habité notre humanité. Il en a expérimenté les souffrances et les joies. Je peux déposer les miennes dans ses mains et lui faire confiance. J’aime les méditer devant l’icône de la Trinité qui me rappelle l’abondance d’amour de Dieu.

Icône de la Trinité
Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. (Jn 14, 6)

TEXTE ET PHOTO PAR MARIE-PAULE DENEREAZ

« Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, vous aurais-je dit : “Je pars vous préparer une place” ?
Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi.
Pour aller où je vais, vous savez le chemin. » (Jean 14, 2-4)

La perspective de voir revenir Jésus et de me faire un jour emmener auprès de lui pour être là où il est nourrit mon espérance. Si l’espoir est humain et peut être déçu, l’espérance ne s’éteint jamais car elle a une dimension transcendantale. Mon espérance est tournée vers les promesses de celui qui est l’alpha et l’oméga, celui qui est le chemin. Un chemin de patience et d’endurance, main dans la main avec Jésus, qui nous fera découvrir les mystères de l’au-delà où une place nous est préparée dans la maison du Père. Jésus, j’ai confiance en toi !

TEXTE ET PHOTO PAR NICOLE CRITTIN

Un grand signe apparut dans le ciel : une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles […]
Un autre signe apparut dans le ciel : un grand dragon, rouge feu, avec sept têtes et dix cornes, et, sur chacune des sept têtes, un diadème. […]
Or, elle mit au monde un fils, un enfant mâle, celui qui sera le berger de toutes les nations, les conduisant avec un sceptre de fer. L’enfant fut enlevé jusqu’auprès de Dieu et de son Trône, et la Femme s’enfuit au désert, où Dieu lui a préparé une place, pour qu’elle y soit nourrie pendant mille deux cent soixante jours. (Ap 12, 1-6)

Lors du retour de la promenade qui longe la crête de l’Ardevaz, je m’arrête un instant dans la chapelle des Mayens-de-Chamoson, pour méditer devant la mosaïque de la Vision de la femme et du dragon, tirée de l’Apocalypse 12, 1-6. Contrairement à ce que ce terme signifie de nos jours, l’Apocalypse (dont l’étymologie grecque signifie révélation) est une promesse de bonheur qui débouche sur la victoire définitive de Dieu sur le mal et sur la mort. La figure de la Femme couronnée d’étoiles est très connue, elle représente sûrement l’Eglise et pas d’abord la Vierge Marie. Quel magnifique message d’espérance…

Vision de la femme et du dragon

L’espérance face aux crises

PAR L’ABBÉ PHILIPPE AYMON
PHOTO : JHS

Que peut faire l’espérance chrétienne face aux crises ? Rien de plus et rien de moins que par temps calme, serein et heureux.

Il y a toujours dans l’Eglise une conception qui semble venir du temps des apôtres : le Christ et la foi peuvent et veulent changer le monde. « Ainsi réunis, les apôtres l’interrogeaient : Seigneur, est-ce maintenant le temps où tu vas rétablir le royaume pour Israël ? » (Act 1, 6)

Eh bien, non, Jésus ne vient rien restaurer du tout ! Il vient seulement appeler le cœur de l’homme et ses comportements, à une conversion qui trouve son origine dans l’espérance en la vie éternelle. « A l’attente du Royaume de Dieu on subsiste souvent l’attente des changements politiques, la marche vers la libération totale se confond avec la recherche du confort ou avec la consolidation d’avantages sociaux et économiques. »

L’espérance chrétienne est celle d’un visage, celui de Jésus Seigneur. « Espérer, dès lors, c’est attendre le Fils qui viendra des cieux (1 Th 1, 10). Car, en réalité, nous sommes appelés par le Père à une communion avec son Fils (1 Co 1, 9) […] ou de manière plus imagée d’aller prendre domicile près du Seigneur. » (2 Co 5, 8)

Ainsi en temps de crise, de guerre, de pandémie, de chômage, de deuil ou d’autre épreuve, l’espérance ne vient pas résoudre les problèmes des hommes et donner des solutions qui nous facilitent la vie. Dans les temps de paix et de bonheur, elle conserve sa place et sa force pour que nous ne nous égarions pas dans une béatitude terrestre, comme si cette dernière était le tout de l’homme.

Dans l’attente de la manifestation en Gloire du Seigneur, que l’espérance nous garde dans la confiance, vigilants et patients, avec un esprit de détachement de ce monde qui passe et ne craignant pas la pauvreté. Tout ceci afin de grandir dans l’amour fraternel.

N. B. Les citations que l’on trouve dans cet édito sont du chanoine Grégoire Rouiller, dans un texte intitulé : « En vue de l’espérance qui vous est réservée dans les cieux. » (Col 1, 5) Je vous invite à lire ces lignes. Vous les trouvez sur le site des paroisses : www.paroisses-sion.ch, sur la page de la paroisse de la Cathédrale.

Force créatrice

PAR SŒUR FRANZISCA
PHOTO : PXHERE

De manière différente de l’espoir, soumis à une notion de temps ou à un objet, l’espérance a d’autres couleurs.

Elle se vit au présent. Non, elle ne donne pas de solutions ni d’explications mais elle a une puissance transformatrice qui renverse les résistances des espoirs humains et égoïstes. Dans un monde cassé où la violence semble omniprésente, l’espérance devient force créatrice. Elle ouvre un passage, fait naître une vision plus large et un dynamisme au service du bien.

Oser espérer !

Oser espérer en une Eglise qui vacille, submergée par tant de scandales…
Oser espérer contre le mensonge et le consumérisme inutile.
Oser espérer avant tout en Celui qui nous appelle à la Vie même si nous ne voyons pas son visage !
Quand tous nos espoirs s’écroulent et que nos piètres résultats nous désolent, vivons l’espérance en l’Esprit de Dieu qui est présent partout, qui fait germer, pousser et naître l’inespéré, l’impossible.
« L’espérance ne déçoit pas… » (Rm 5, 5).

L’espérance : comme une ancre (Hébreux 6, 19)

PAR FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT
PHOTO : PXHERE

Pour nourrir l’espérance, l’Ecriture nous fournit des métaphores évocatrices. Le beau symbole christologique de l’ancre provient de la proposition de la lettre aux Hébreux (6, 13-19). Notre père dans la foi, Abraham, qui répondit à l’appel du Seigneur par sa persévérance et sa patience, vit la promesse divine d’une descendance aussi nombreuse que les étoiles dans le ciel se réaliser. Dieu avait juré par lui-même et il a accompli sa parole.

Dans la fidélité à son dessein, le Seigneur, qui jamais ne ment ni ne se parjure, nous encourage en menant son projet à terme en son Fils. Il nous invite à « saisir fortement l’espérance qui nous est offerte. En elle, nous avons comme une ancre de notre âme, sûre autant que solide et pénétrant par-delà le voile, là où est entré pour nous, en précurseur, Jésus, devenu pour l’éternité grand Prêtre selon l’ordre de Melchisédech. » (6, 18b-20)

De même que Melchisédech, prêtre hors lignée sacerdotale juive, avait présenté le pain et le vin et prononcé la bénédiction pour Abraham (cf. Genèse 14, 17-20). De même, le Christ, inscrit dans sa succession, a traversé par sa mort et sa résurrection le voile du saint des saints au cœur du sanctuaire définitif. En Lui, le bateau de l’Eglise a pu jeter l’ancre sur le rivage d’éternité. Chacun d’entre nous hérite ainsi d’une espérance stable et fiable en laquelle il peut mettre toute sa confiance.

La traversée de l’existence, malgré les tempêtes et les turbulences, ne débouchera pas sur le néant. En Jésus, nous pourrons ressusciter corps et âme et entrer dans la Terre promise où pousse l’arbre de la vie qui jamais ne se flétrit, dont les feuilles servent de remède et qui fructifie douze fois l’an. Nous y dégusterons les fruits de vie et y prendrons part au festin des peuples rassemblés autour du Sauveur universel. Le Seigneur sera tout en tous, en ces cieux nouveaux et cette nouvelle Terre. La Jérusalem céleste sera ouverte à la foule innombrable des nations. Quelle somptueuse perspective !

L’espérance face aux crises

Où puiser des raisons d’espérer encore, envers et contre tout ? L’ensemble du dynamisme évangélique s’inscrit dans cette perspective de « résilience spirituelle ». Dieu fait tout concourir au bien de ceux qui l’aiment, affirme Paul (Romains 8, 28). Le mystère pascal de mort et de résurrection du Christ a des retombées sur les crises que nous traversons. Soyons dans la joie et l’espérance, avec le pape François : le meilleur est à venir.

PAR FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT
PHOTOS : PXHERE, PIXABAY, DR

Un moment décisif

Le terme « crise », du grec krinô juger, veut dire « moment décisif où prendre des options fondamentales ». Dans les diverses crises que nous expérimentons, sanitaire, écologique, économique, affective, ecclésiale, le paradoxe du mystère pascal se manifeste en une trajectoire qui se rapproche de la dynamique de la résilience. En effet, c’est au moment où nous sommes contraints d’abandonner une réalité qui nous est chère (liberté de mouvement, santé, biens, profession, activité sportive ou musicale, amitié ou amour, fonctionnement pastoral) que nous découvrons au plus profond de nous-mêmes cette énergie de l’Esprit Saint qui nous permet de surmonter l’épreuve, de voir les éléments sous un jour nouveau, de dévoiler les dimensions les plus essentielles de notre être, auparavant cachées mais que notre vulnérabilité assumée nous donne de manifester.

L’én-ergie de l’Esprit

L’action « théologale » de l’Esprit active en nous les puissances de notre cœur profond, telles les capacités de rebondir et de vivre, plutôt que de simplement « sur-vivre ». Elle les travaille de l’intérieur, leur donnant de se tourner vers la Transcendance.

Pour cela, il convient de nous exposer à l’Esprit dans la prière silencieuse, dans l’adoration et la lecture de la Parole. Peut-être que la privation des eucharisties paroissiales, en période de pandémie, nous a conduits à développer de nouvelles formes de liturgies familiales et domestiques ou à prendre davantage de temps pour la méditation en présence du Seigneur. Continuons donc de les pratiquer !

Le don de nous-mêmes

Modifier son emploi, perdre un proche, renoncer à son couple, est certes rude. Néanmois cela peut constituer étonnamment la possibilité de trouver un élan revi­goré dans une occupation nouvelle, avec d’autres connaissances ou par la recomposition d’une famille. Cela implique cependant de nous donner totalement dans cette situation inédite. C’est paradoxalement en allant jusqu’à l’offrande de lui-même sur la croix que le Fils de Dieu est entré dans la vie en plénitude. En livrant son existence par amour, il met à mort la mort et libère toute vie en abondance. C’est la « résilience » par excellence et celle-ci s’ouvre à la Résurrection, c’est-à-dire à la vie qui ne finit pas, sur les rives du Paradis. Comme le grain de blé mis en terre, « il faut mourir pour vivre » (cf. Jean 12, 26) !

La contemplation du Christ, en prenant notre croix et en plaçant nos pas dans les siens, débouche sur un surcroît d’espérance, dès maintenant : par notre baptême, nous sommes déjà ressuscités et nous pouvons mener une vie nouvelle (cf. Romains 6, 4). C’est de cette « vie vivante » que l’Eglise est porteuse et qu’elle est toujours davantage appelée à transmettre. Sinon elle ne « sert » plus à rien.

Un retournement

Prière en famille, oraison, lecture de l’Ecriture, sacrements, suite du Christ, vie en Eglise : il est souhaitable de puiser au trésor de notre tradition, afin de trouver des ressources insoupçonnées pour notre conversion. Car il convient de laisser tomber la carapace de ce qui est limité, terrestre et fini en nous, afin de parvenir à nous ouvrir à ce qui est illimité, incorruptible et infini en notre être intérieur. Théologiquement, l’apôtre des nations parle de passage du « psychique » au « surnaturel » (1 Corinthiens 15, 44). Spirituellement, c’est la transition de l’éphémère au définitif. Existentiellement, c’est l’abandon de notre pesanteur charnelle, avec ses étroitesses, afin de révéler notre être renouvelé, capable de bienveillance et de compassion.

A cet égard, la fraternité sociale, dont parle vigoureusement l’encyclique Fratelli tutti, au niveau local, avec nos voisins du quartier, du village ou les membres des groupes dont nous faisons partie, comme sur le plan global avec les frères et sœurs en humanité, s’avère indispensable. Pour établir une « ligne de cœur » ecclésiale et spirituelle à l’écoute les uns des autres, dans la quête de sens et de bien commun qui nous préoccupe tous.

Avec la création

Notre planète elle-même, que nous violentons par nos excès, « gémit dans les douleurs de l’enfantement. Elle attend la révélation des fils de Dieu » (Romains 8, 19-22). Nous sommes solidaires avec elle. C’est comme si l’Ecriture nous criait : soignez la création que le Seigneur vous a confiée, tout n’est pas perdu, ce sont des cieux nouveaux et une nouvelle terre qui vous sont promis (Apocalypse 21, 1) ! L’histoire humaine a un sens, une direction. La Parole les révèle (apokalyptô, dévoilement) !

A la base de tout mouvement pascal d’espérance, se situe l’acceptation de notre fragilité. C’est ce qu’exprime la parole puissante du lutteur Paul : « C’est quand je suis faible que je suis fort » (2 Corinthiens 12, 10). C’est quand j’acquiesce à ma vulnérabilité et ma détresse que je laisse agir le Christ en moi. C’est l’« Evangile de la fragilité » : prendre conscience que seul, je ne puis rien, m’amène à ne plus tabler que sur la grâce. Alors l’Esprit me remet debout et me re-suscite.

Au bout de la nuit, de l’hiver, du trépas, il n’y a pas les ténèbres, le froid, le néant, mais la lumière, le printemps, la vie. C’est la loi de la nature, de la résilience et du mystère pascal *.

* Voir mon livre Le mystère pascal. Aller au cœur de la foi, Cabédita, 2019.

Energie : un terme chrétien

« Au cœur de ce monde, le souffle de l’Esprit met à l’œuvre aujourd’hui des énergies nouvelles », chante le cantique de Jacques Berthier.
Le mot « énergie », mis à toutes les sauces « New Age » ou orientales, est en réalité un grand terme de la tradition chrétienne, déjà depuis les Pères de l’Eglise. Il signifie en grec (en-ergon), le travail à l’intérieur de nous-mêmes, l’activité de la grâce, capable de nous transformer et de déployer à la fine pointe de notre âme nos potentialités les plus propres. Employons-le donc !

Le Seigneur est lumière

A tour de rôle, des jeunes de divers cantons romands profiteront de cet espace de liberté pour évoquer un sujet qui les intéresse. La jeune Vaudoise Audrey Boussat ouvre les feux.

PAR AUDREY BOUSSAT
PHOTOS : DARREN IRWIN, AUDREY BOUSSAT

Je m’appelle Audrey Boussat et ai 23 ans. J’ai grandi et vis encore sur les rives du lac Léman, au cœur de l’Unité pastorale (UP) de Nyon-Terre Sainte. Cela fait d’ailleurs quelques années que je suis rédactrice responsable pour L’Essentiel de mon UP et c’est une grande joie pour moi que de rédiger quelques lignes dans ce cahier romand.

Me concernant, l’année 2021 a été particulière : non seulement pour les raisons que nous connaissons tous, mais aussi parce que j’ai fini mes études de droit au mois de février. Incertaine de la manière dont j’allais mettre en œuvre ces connaissances nouvellement acquises, je me suis tournée vers Dieu et L’ai prié de me guider pour que je trouve un poste où je pourrais me mettre à son service et à celui des autres. Bilan : quelques mois plus tard, ma prière a été entendue.

Période de transition

Cette période de transition, comme on en rencontre à chaque étape de nos existences, m’a permis d’en apprendre davantage sur moi-même et de fortifier ma relation avec le Seigneur. J’ai pris conscience qu’en me cantonnant à mes propres perceptions, je passais à côté de l’essentiel. Je risquais de devenir insensible à la lumière de Dieu, trop enfoncée dans mes sombres incertitudes.

En fait, il suffit de laisser ses yeux s’habituer à l’obscurité pour prendre conscience des multiples bénédictions qui éclairent nos chemins. Qu’elles clignotent timidement ou nous éblouissent de bonheur, ces bénédictions sont tout autant de cadeaux de Dieu. Un soleil qui brille dès notre réveil, une discussion agréable avec un proche ou encore un repas savoureux sont tout autant de raisons de se réjouir. Chaque journée qui passe est une occasion nouvelle de vivre pleinement et d’être reconnaissant envers le Seigneur.

Cadeau de chaque instant

En me rapprochant de Dieu, j’ai également pris conscience que nous ne voyons pas tout ! Nos yeux perçoivent uniquement ce qui est, et non pas ce qui sera. Nous vivons au présent, ce cadeau de chaque instant ; mais le Seigneur, Lui, sait où nous allons. Rien ne sert de s’inquiéter, Il est avec nous à chaque étape de nos vies. Il éclaire notre chemin et réchauffe nos cœurs, même là où nous nous croyons dans le noir.

Il est notre phare et Il illuminera toujours nos existences de sa grâce. Consolidons notre foi et continuons d’avancer avec ce flambeau de certitude qui saura éclairer nos vies et celles de nos proches. Laissons-nous éblouir par la grandeur de Dieu !

Les dominicains

De nombreuses communautés composées de religieux ou de laïcs sont présentes en Suisse romande, comme autant de témoins de la vitalité et de la diversité de l’Eglise. Chaque mois, L’Essentiel dresse le « pedigree » de l’une d’entre elles, en mettant en évidence son charisme et en donnant la parole à l’un de ses membres.

PAR PASCAL ORTELLI
PHOTO : DR

Pour ouvrir cette nouvelle année, zoom sur les dominicains dont l’un de leurs illustres représentants, le théologien saint Thomas d’Aquin (1226-1274) est fêté le 28 janvier.

Nom officiel : Frères Prêcheurs.

Fondateur : Dominique de Caleruega (~ 1170-1221).

Date de fondation : autour de 1217.

Sigle : O.P. pour Ordo Pradicatorum.

Habit : tunique et scapulaire blancs accompagnés d’un capuce et occasionnellement d’une chape noire.

Organisation : ordre mendiant (comme les franciscains) formant une grande famille internationale composée de religieux-prêtres, de moniales contemplatives, de sœurs apostoliques et de laïcs.

Mission : annonce de l’Evangile au moyen d’une prédication nourrie par l’Eucharistie et la liturgie des Heures, l’étude contemplative et le rosaire et soutenue par une vie communautaire non cloîtrée guidée par la Règle de saint Augustin et des constitutions propres.

Présence en Suisse : Fribourg, via la communauté de Saint-Hyacinthe, couvent de formation de la province suisse et celle de l’Albertinum, couvent international placé directement sous la juridiction du maître de l’ordre à Rome, qui accueille les frères enseignants et doctorants de la faculté de théologie.
Zurich, via la mission catholique de langue française.
Genève, via la paroisse Saint-Paul en lien avec la délégation de l’ordre à l’ONU.

Particularité : mode de gouvernement très démocratique en Eglise.

Pour aller plus loin : Saint Dominique, neuf jours pour le découvrir (Ed. Saint-Augustin, 2021), le livre de frère Alexandre.

« Etre dominicain c’est… »

Frère Alexandre Frezzato, Fribourg

« Pour moi, frère prêcheur, c’est louer, bénir et prêcher le salut de Dieu offert en son Fils Jésus-Christ. Louer Dieu par la prière communautaire des offices quotidiens en communion avec l’Eglise dans le monde entier. Bénir notre Seigneur par la célébration des sacrements et l’étude théologique de la Vérité dans la Révélation de sa Parole et de la Tradition. Enfin, prêcher la justice et la miséricorde de Dieu à la suite des apôtres pour préparer les chemins du Seigneur en vue du salut des âmes. »

« Un temps pour changer »

PAR THIERRY SCHELLING 
PHOTOS : DR

On dirait Qohelet : un temps pour tout… François est régulièrement attaqué par ses détracteurs sur le fait… qu’il « nous change la religion » ! Critique facile et qui prouve que si changement il y a, il est justement dans l’esprit des évangiles : il doit gêner, râper aux encornures, déranger notre confort…

En temps de crise, un rebond de spiritualité oscille entre apocalypse et… espérance, justement, l’une des trois grandes vertus chrétiennes (avec la foi et la charité). La moins cernable, peut-être… mais depuis l’extraordinaire célébration du Vendredi saint 2020 (le Pape seul sur la place Saint-Pierre sous la pluie), ainsi que ses Angélus lors du pic de la pandémie, l’espérance n’a-t-elle pas pris corps plus concrètement ? Une des réponses du Pape est la publication d’un ouvrage, « Un temps pour changer » justement…

Un livre

Son livre, édité chez Flammarion en 2020, est une compilation des « conversations avec Austen Ivereigh », journaliste britannique et féru d’histoire de l’Eglise contemporaine (membre du Campion Hall d’Oxford). On y trouve des perles, qui « répondent » – dans le sens de « font écho » – à la situation actuelle du monde et de l’Eglise. Aperçu.

Citations

« J’ai toujours pensé que le monde semblait plus net depuis les marges… » ; « Il vaut mieux mourir après une courte vie au service des autres, qu’après une longue vie passée à résister à cet appel » ; « Chaque fois que, dans le monde, tu trouves une réponse claire, immédiate, personnelle et consolante qui propose une solution, Dieu est là. C’est là que son Esprit est présent » ; « Le signe que nos consciences ont été déformées par la technologie est notre mépris de la faiblesse » ; « J’ai appris l’importance de voir ce qu’il y a de grand dans les petites choses et de considérer ce qu’il y a de petit dans les grandes choses » ; « Notre plus grand pouvoir ne réside pas dans le respect que les autres ont pour nous mais dans le service que nous pouvons offrir aux autres »…

De quoi espérer qu’un lendemain meilleur est réalisable si on se laisse… changer, non ?

Jeux, jeunes et humour – janvier 2022

Par Marie-Claude Follonier

Question d’enfant

Qui est saint Sylvestre ?
Evêque de Rome et 33e pape, il a eu la lourde de tâche d’organiser l’Eglise à l’époque de l’empereur Constantin. Mort le 31 décembre 335, il a donné son nom au réveillon précédant le Nouvel An. L’origine de la fête remonte cependant à Jules César qui a fixé la date de la nouvelle année au 1er janvier. Les fêtes de la veille étaient appelées « Sigillaires » et clôturaient les Saturnales de décembre.

par Pascal Ortelli

Humour

Un fermier valaisan se rend chez son curé et lui demande s’il peut célébrer une cérémonie de sépulture pour son chien qui vient de mourir. Le prêtre lui répond que ce n’est pas possible chez les catholiques et l’invite à aller trouver le Pasteur qui entrera certainement en matière. Le fermier lui pose alors la question : « Pensez-vous qu’en lui donnant Fr. 10’000.– cela contribuerait à le décider ? » Le curé se reprenant : « Mon bon monsieur, pourquoi ne pas m’avoir dit plus tôt que votre chien était catholique ! »

par Calixte Dubosson

Vitraux d’Edmond Bille, Basilique de Saint-Maurice

PAR AMANDINE BEFFA
PHOTO : JEAN-CLAUDE GADMER

Conçus comme une tapisserie lumineuse, les vitraux d’Edmond Bille nous racontent l’histoire de saint Maurice et de ses compagnons. L’artiste suisse a réalisé une série de treize vitraux que l’on a qualifiés de « beau poème de pierre ».

Plusieurs versions

S’il existe plusieurs versions de la raison ayant poussé l’Empereur Maximien à ordonner la mort des soldats et de leurs chefs, Bille retient celle du refus de sacrifier aux dieux romains.

Au premier registre (la partie du bas), saint Maurice se détourne de l’Empereur, monté sur un cheval. De ses mains, le saint indique le refus de suivre l’ordre qui lui est donné. Il regarde vers le sol où sont déposés son épée et son casque. Il indique ainsi que sa loyauté ne va pas à Rome.

Au second registre (la partie du haut), la légion est décimée. Cette pratique impliquait de faire tuer un soldat sur dix par ses camarades. Ceux qui périssaient servaient d’exemple aux autres.

Dans la partie arrondie de la lancette, on peut voir les palmes, symboles des martyrs. En effet, nous le savons, saint Maurice et ses compagnons ont choisi de rester fidèles jusqu’au bout à la foi chrétienne.

La scène est surmontée d’un veau d’or qui renvoie à l’Exode (Ex 32). Perdant courage et se mettant à douter, le peuple avait choisi la facilité d’un dieu qu’il pouvait voir et toucher.

Au bout de la confiance

On peut se demander si choisir un vitrail représentant un martyre est ce qu’il y a de plus joyeux pour commencer l’année. Mais, ce qui est mis en valeur avec les martyrs n’est pas leur souffrance, mais leur fidélité. Ils sont allés jusqu’au bout de la foi, jusqu’au bout de la confiance, même dans la peur et le doute. Ce que nous rappelons, c’est la façon dont, à l’image du Christ, ils ont aimé jusqu’au bout (Jean 13, 1).

En ce début d’année, ils peuvent donc nous interroger sur nos petits reniements quotidiens, et nous inviter, pourquoi pas, à prendre la bonne résolution de la confiance pour 2022.

En librairie – janvier 2022

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Mille conseils d’un vieux hibou pour réussir sa vie
Guy Gilbert

Le « vieux hibou » est de retour. C’est lui-même qui se qualifie ainsi, dans son nouveau livre qui sort ces jours-ci et dont les phrases toniques font du bien, au cœur de notre époque insensée. En parcourant Mille conseils d’un vieux hibou pour réussir sa vie on ne lit pas, on entend la voix du père Guy Gilbert, cette façon inimitable que ce prêtre a de parler direct, avec ces formules bien à lui, qui bousculent. C’est une chance de pouvoir bénéficier de la sagesse des « anciens » pour éclairer nos vies. Un vieux hibou décidément toujours sagace !

Editions Philippe Rey

Acheter pour 34.00 CHF

La grande aventure paroissiale du père Jean-Michel
Hervé Rabec

La paroisse Sainte-Rita se meurt… Comme pour tant d’autres, malgré la bonne volonté des bénévoles, il y a de moins en moins de monde à la messe, à l’aumônerie, aux activités paroissiales. Epuisé, découragé, le père Jean-Michel a envie de jeter l’éponge. Mais c’est sans compter sur l’amitié et les drôles d’idées de son évêque, sans parler de l’étrange visite d’une limousine à la nuit tombée… Alors, bien que ni son âge ni son amertume ne le laissait présumer, le père Jean-Michel va lancer sa paroisse dans un projet un peu fou.

Editions Quasar

Acheter pour 19.50 CHF

Saint François de Sales et sainte Jeanne de Chantal
Christophe Hadevis

A l’aube du XVIIe siècle, la Genève protestante a chassé son évêque. Depuis Annecy, François de Sales entreprend une profonde réforme de la vie chrétienne, rappelant que Dieu veut agir dans le cœur de chaque homme et de chaque femme. Sa rencontre en 1604 avec Jeanne de Chantal débouche sur une amitié spirituelle qui fera date dans l’histoire de l’Eglise et aboutira à la naissance d’un nouvel ordre monastique féminin : la Visitation Sainte-Marie. Cette bande dessinée historique et hagiographique présente le parcours de ces deux grands mystiques qui constituent de beaux modèles pour grandir dans la vie de foi.

Editions Pierre Téqui

Acheter pour 27.00 CHF

Un couple et sept couffins
Michel Simonet

Michel Simonet est cantonnier à Fribourg. Une Rose et un Balai, en 2017, consacré à la description pleine d’humour de son métier, fut son premier livre. Un ouvrage qui connut un succès exceptionnel, tant a séduit la succession de scènes et de portraits étonnamment proches de la poésie là où l’on ne pensait pas devoir la trouver. Ce second opus s’attache à l’autre versant de son existence : celui de père d’une famille nombreuse, dont il retrace ici la « geste » quotidienne, allant retrouver dans tous les détails de la vie la même source de joie et d’amusement propice à des méditations inattendues. Le texte est suivi de nouvelles remarques sur son métier, Lettres du littering, qui nous fait renouer avec le bonheur des rencontres imprévues au détour des rues.

Editions Faim de siècle

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Notre espérance face aux crises

PAR PIERRE PRALONG, CHERMIGNON-D’EN BAS
PHOTO : ICONE ANASTASIS DE LA RÉSURRECTION

N’avons-nous pas tous des rêves, des désirs et des espoirs ? Notre vie ne s’en nourrit-elle pas ? Chaque étape de notre vie nous permet de faire des pas en avant dans ces désirs, rêves et espérances. Cependant, la réalité nous plaque parfois au sol ! Que ce soit la récession économique, les épidémies, la crise de la foi et bien d’autres épreuves.

Voilà notre espérance : croire Dieu ! Nous savons que nous le verrons dans ce face à face le jour de notre mort. L’espérance nous fait entrevoir la béatitude, les cieux, la joie des élus, la communion parfaite avec Lui.

Nous bâtissons (ou essayons de bâtir) un monde plus juste, mais souvent cela se limite à notre pouvoir et notre raison. C’est pourquoi, nous avons besoin de cette espérance qui ouvre les portes à l’impossible ! Cette grande espérance dépasse nos raisonnements et nos limites car elle est à dimension divine : l’espérance chrétienne désire Dieu et attend tout de sa main.La véritable espérance surprend, dépasse les attentes et les possibilités immédiates, elle est la promesse d’un don au-delà de nos capacités.

En 1984, avec mon épouse Aline, nous avions planifié de nous rendre, avec toute la famille, en Vendée pour les vacances d’été. Comme Ars était sur notre route, nous avons décidé de nous y arrêter un jour car un rassemblement charismatique y était organisé par la communauté du Chemin-Neuf.

C’est lors de ce rassemblement charismatique que j’ai reçu la douche du Saint Esprit. J’en ai pleuré de joie. J’ai senti l’amour du Seigneur au tréfonds de mon coeur. C’est à ce moment-là, que j’ai reçu, dans mon coeur, la grâce de la foi et de l’espérance avec la certitude que ma fille Elisabeth, qui se droguait depuis huit ans, guérirait, se libérerait de sa dépendance.

A chaque fois que j’ai eu l’opportunité, l’occasion de témoigner, je disais à quel point le fait d’avoir un enfant qui se drogue était une grande épreuve, et ce, pour toute la famille. Cependant, ayant plein d’espérance avec le Seigneur, le fardeau était plus léger et j’avais toujours cette conviction que ma fille s’en sortirait.

En 1986, alors que je témoignais à l’église de Saint-Maurice de Laques, Le Père Jean-Marie, mécanicien à cette époque, se tenait à l’extérieur de ladite église, en compagnie de ma fille Elisabeth. Comme il y avait des haut-parleurs à l’extérieur, ma fille a entendu mon témoignage et, à ma sortie de l’église, elle m’a traité de « fou » en me disant : « Papa, pourquoi dis-tu des choses pareilles, jamais je ne m’en sortirai ! » Je lui ai répondu : « Toi, tu ne crois pas, ce n’est pas grave, j’espère et je crois pour toi ! ». Douze ans plus tard, douze ans durant lesquels j’ai témoigné, le Seigneur l’a guérie, l’a libérée après vingt ans de dépendance à la drogue. Merci Seigneur !

L’espérance devient une vertu, c’est-à-dire une force. Car tout s’appuie alors « non sur la sagesse des hommes mais sur la puissance de Dieu » (1 Co, 2-5). « C’est pourquoi je vous le dis : Tout ce que vous demandez en priant, croyez que vous l’avez déjà reçu et cela vous sera accordé » (Mt 21, 21-24).

A la rencontre du groupe Maranatha

Depuis le début des années 2000, le couvent des carmes de Fribourg a vu se développer un groupe de jeunes animé par les frères. En vingt ans, la formule a évolué : quelle est-elle aujourd’hui et qui sont ses membres ?

PAR PAUL SALLES | PHOTO : DR

Nous sommes un soir d’hiver à Fribourg, comme d’ordinaire froid et quelque peu humide. Nous poussons la porte de la chapelle du couvent des carmes à Fribourg et à peine ouverte, nous entendons déjà les éclats de rire qui viennent régulièrement couvrir le murmure des discussions informelles. Nous suivons les sons qui nous conduisent au bas d’un escalier et nous découvrons alors une quinzaine de jeunes attablés, partageant un pique-nique animé. Avec eux, une silhouette frêle en robe brune : le Frère Baptiste se retourne et nous accueille. C’est lui qui a la charge d’accompagner le groupe de jeunes. Il nous en présente d’ailleurs quelques-uns.

Le pique-nique va bientôt se terminer et ce petit monde s’affaire pour tout ranger et préparer la suite : l’enseignement et la discussion avec le Frère Baptiste sur le thème du semestre. En ce moment, c’est la Sainte Famille qui les occupe, mais auparavant, ils ont pu parler de la prière d’intercession, des anges, du prophète Elie… le tout à la lumière de la spiritualité carmélitaine.

Nous échangeons avec l’une des jeunes présente ce soir-là. Elle nous confie tout ce que le groupe lui apporte ; d’abord un approfondissement de sa foi. « Il ne s’agit pas vraiment d’un catéchisme de base, ça me permet plutôt de découvrir d’autres thèmes dont le contenu ne m’était pas vraiment connu. Mais surtout, j’apprécie beaucoup le fait que ce n’est pas qu’un enseignement théorique : Frère Baptiste nous aide toujours à y voir les moyens de le mettre en pratique dans notre vie quotidienne. C’est très concret en fait ! » C’est ensuite la vie fraternelle de ce groupe qu’elle affectionne : « Je m’y suis fait de très bons amis. » La présence du religieux carme est aussi très importante à ses yeux, car elle estime beaucoup le temps qu’il leur accorde, sa présence simple et douce, son expérience dans la foi qui aide à grandir.

Le fil de la soirée se déroule, c’est maintenant le temps de l’oraison, la prière silencieuse dont les carmes sont les maîtres et qu’ils se plaisent à faire découvrir à ces jeunes. Certains en ont l’habitude, d’autres moins.

« C’est un moment important de notre soirée. Un moment simple d’intériorité et de silence dans notre semaine » témoigne un autre jeune. « En fait, je découvre de plus en plus que, grâce à ces soirées, ma vie de prière se déploie maintenant durant tout le reste de ma semaine : autant les moments précis que je lui consacre le matin, le soir, ou lors d’une messe, que la dynamique globale que ça met en place. La prière c’est aussi essayer de vivre en présence de Dieu tout au long de ma journée, essayer de se connecter à lui régulièrement, simplement penser à lui, lui dire qu’on l’aime, lui confier ce que l’on est en train de vivre. »

Au terme de l’oraison, il est bientôt l’heure de les quitter. Officiellement, la soirée est terminée, mais il paraît que souvent, les discussions durent encore longtemps.

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