Simone Weil est une philosophe humaniste, née à Paris en 1909 et morte à Ashford, en Angleterre en 1943. Née dans une famille alsacienne d’origine juive et agnostique, elle se convertit à partir de 1936 à ce qu’elle nomme l’« amour du Christ », et ne cesse d’approfondir sa quête de la spiritualité chrétienne. Bien qu’elle n’ait jamais adhéré par le baptême au catholicisme, elle se considérait, et est aujourd’hui reconnue comme une mystique chrétienne.
Le Credo et la liberté

Il est l’homme du dialogue interreligieux. L’ancien conseiller fédéral, Pascal Couchepin, se penche sur la perception qu’ont les Suisses de la religion, les perspectives du christianisme dans une société sécularisée et sur ses convictions personnelles.
PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER
Durant toute votre législature vous avez un peu été l’apôtre du dialogue interreligieux…
Apôtre est un grand terme ! J’ai surtout souhaité avoir un contact avec les diverses confessions présentes en Suisse. J’ai aussi organisé des rencontres systématiques avec les représentants des protestants, des catholiques chrétiens, des catholiques romains, des musulmans et des juifs. J’ai eu beaucoup de plaisir à rencontrer ces personnes et l’atmosphère était irénique, pour employer un terme à connotation religieuse.
Est-ce plus facile de mettre autour d’une table un chrétien, un israélite et un musulman ou un UDC, un PLR et un PS ?
Tout est possible dans le domaine politique dès l’instant où, partageant des valeurs démocratiques communes, le compromis est nécessaire car personne n’a la totalité du pouvoir. Dans le domaine religieux le dialogue vise d’abord une meilleure connaissance mutuelle et pourquoi pas, la mise en valeur de ce qui est commun.
Le PDC valaisan a perdu quelques plumes aux dernières élections. Une punition divine ?
Je pense que ce n’était pas une grâce divine qu’il ait la majorité. Ce n’est donc pas une punition divine qu’il la perde.
On entend parfois qu’on entre en politique comme on entre en religion. Une affirmation fondée selon vous ?
Non, c’est méprisant pour la religion. Le choix politique est souvent motivé par les opportunités, le hasard et la tradition familiale. Il est aussi le fruit d’une réflexion, de l’expérience et de l’exercice de la vie politique. Par conséquent, ne faisons pas de rapprochement entre le choix des deux.
Aujourd’hui, dans une Suisse sécularisée, le christianisme a-t-il encore une quelconque perspective ?
Que veut dire perspective pour une religion ? Le christianisme existe, il porte des convictions et annonce quelqu’un. Il a donc de toute façon une relevance. Peut-être pour moins de gens qu’autrefois, mais je n’en suis même pas certain. Les valeurs évangéliques ne sont pas moins répandues aujourd’hui qu’il y a cinquante ans.
Comment percevez-vous la situation religieuse en Suisse ?
Je crois qu’il y a une grande différence entre la Suisse allemande et la Romandie. La première est empreinte des principes de la démocratie directe. C’est une Eglise synodale avec tous les risques de conflits que cela comporte. Par contre, en Suisse romande, elle est plus traditionnelle, avec néanmoins un apport important de la culture démocratique suisse. L’attitude à l’égard du Pape est, par exemple, très différente entre la Suisse et la France. En France les prêtres le citent un peu comme les politiciens français font constamment référence au président de la République, tandis qu’en Suisse, le Pape doit rester dans ses attributions.
Quelle est selon vous la contribution la plus importante du christianisme à l’humanité ?
Le christianisme a un message qui ne dépend pas des circonstances. Il a imprégné notre culture avec d’autres apports. Sans le christianisme et les Lumières, le respect de chaque être humain ne serait pas aussi central dans notre culture.
Est-ce que vous vous considérez comme croyant ?
Je suis catholique et j’adhère à ce que dit le Credo.
Qu’est-ce qui fonde votre foi ?
L’expérience personnelle, l’étude et la réflexion. Mais bien sûr, la foi évolue au cours de la vie.
Votre foi a donc évolué ?
Avoir la foi ce n’est pas la gare d’arrivée mais celle de départ. On ne connaît ni le trajet ni l’horaire. Il faut donc s’adapter, faire des découvertes. Au fond, cela rend la vie plus intéressante !
Dernière question piège. Si on vous donne à choisir entre un Diable rouge ou un Plan-de-Dieu, que prendriez-vous (Un Syrah genevois et un Côtes-du-Rhône, ndlr) ?
Je suis œcuménique aussi dans ce domaine-là.
Biographie express
Pascal Roger Couchepin est né le 5 avril 1942 à Martigny. Il étudie le droit à l’Université de Lausanne et obtient sa licence en 1966. Il passe le brevet d’avocat en 1968 avant de prendre la tête d’une étude à Martigny.
1968 : élu au Conseil communal de Martigny pour le Parti libéral-radical (PLR).
1976 : vice-président de cette même ville.
1979 : élu au Conseil national.
1984 à 1998 : président de la ville de Martigny.
1998 : élu par l’Assemblée fédérale au Conseil fédéral.
1998 à 2002 : direction du Département fédéral de l’économie.
2002 et 2007 : occupe le poste de vice-président de la Confédération.
2003 à 2009 : dirige le Département fédéral de l’intérieur.
2003 et 2008 : président de la Confédération.
La théologie en ateliers
PAR CHANTAL SALAMIN
PHOTOS : DR
L’AOT ?… une sacrée aventure à vivre ! L’ayant vécue moi-même de l’intérieur, c’est avec d’autant plus de force que je vous invite à vous poser la question de votre participation à la prochaine volée. Les Ateliers œcuméniques de théologie (AOT) proposent une formation théologique de qualité sur deux ans pour toute personne quelles que soient sa formation de base et sa confession. Une seule condition : être motivé.
Un thème qui questionne
Le prochain parcours aura lieu de septembre 2021 à juin 2023 à Genève sur le thème « Dieu aujourd’hui ? Entre incertitudes et confiance ». Chaque semaine des cours donnés par des tandems multiconfessionnels de théologiens, chaque mois des rencontres en petits groupes autour d’un enseignant pour se questionner. Et quelques samedis pour nouer des amitiés et célébrer ensemble.
Une nouvelle fois, le thème est choisi pour provoquer le questionnement qui fait avancer : Le temps de Dieu n’est-il pas très différent du temps humain ? Et comment penser, agir, vivre dans notre monde, alors que les changements climatiques nous rattrapent ? que la cause des femmes et des minorités piétine ? que la crise sanitaire nous inquiète ? Est-il encore possible de croire en Dieu ?
Une sacrée aventure humaine
La dimension humaine, fraternelle et œcuménique de cette formation est essentielle. Au fil des rencontres dans les groupes, en questionnant notre foi, nous apprenons à nous connaître. Les différences de confessions partagées sur les mêmes questions ainsi que la participation autant à la messe qu’au culte ensemble nous enrichissent.
Au milieu de la première année, l’occasion nous est donnée de revoir notre vie à la lumière de notre foi et de partager cette expérience aux autres. Accueillir nos vies dans la foi, des vies faites de blessures et de joies, de doutes et de confiance… ce sont des cadeaux inestimables, des moments indescriptibles, surtout quand des récits se rejoignent, s’auto-éclairent et nous rapprochent les uns des autres.
Alors convaincu ? Plus d’informations et inscriptions sur le site de l’AOT aotge.ch

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Survol historique

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTO : DR
Depuis 1738 – avec la bulle In eminenti de Clément XII – à 1983 – date de la Declaratio de associationibus massonicis, de la Congrégation pour la doctrine de la foi 2, on compte une trentaine de textes officiels du Saint-Siège condamnant l’appartenance de catholiques à la franc-maçonnerie. On y décèle trois axes quant à la critique du Saint-Siège à son égard : le secret, le complot et le relativisme.
L’hostilité entre la Rome catholique et la franc-maçonnerie culmine en 1884 avec l’encyclique de Léon XIII Humanum genus, y dénonçant le libéralisme, le relativisme, le comparatisme, le naturalisme, le laïcisme… tous menaçant la société chrétienne comme encore rêvée par le Pontife qui vivait reclus dans son Palais du Vatican après la fin des Etats pontificaux (1870) et la non-résolution de la Question romaine (quel statut donner à la ville de Rome en fin d’unification de la Péninsule italienne ?)…
Après Vatican II
A la suite du Concile Vatican II et de la demande du pape Paul VI, notamment aux Jésuites, de dialoguer avec l’athéisme et les autres doctrines autrefois pourfendues pour leur anticatholicisme, certains épiscopats demandent une révision de l’article du Code de droit canon 3, permettant à un laïc converti au catholicisme…de demeurer membre de sa loge !
Rome suffoque devant une telle ouverture et le cardinal Ratzinger, nouvellement nommé préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (1981), fait ajouter un article au nouveau Code de droit canon (1983) greffé sur le précédant mais… étrangement plus laconique : « Celui qui s’inscrit dans une association qui complote contre l’Eglise sera puni d’une juste peine ; celui qui promeut ou dirige une telle association sera puni d’interdit. » (Canon 1374)
Interconnaissance
On reconnaissait que l’excommunication était trop lourde comme peine, et que la franc-maçonnerie varie de pays en pays 4… Le dialogue et l’inter-rencontre, plutôt que le « duel des préjugés », a porté du fruit dans l’interconnaissance des deux entités… Un modus procedendi issu du Concile, justement…
1 Une présentation des rapports est consultable sous : http://expositions.bnf.fr/franc-maconnerie/arret/03-8.htm (consulté le 1er février 2021).
2 A ce jour le dernier document romain traitant de la question franc-maçonne.
3 Le premier Code de droit canon (1917) contient déjà un article excommuniant qui appartiendrait à l’Eglise et à la Franc-maçonnerie (canon 2335).
4 Il en fut de même pour les formes de communisme reconnues différentes entre Pologne, Viêtnam ou Amérique latine…
Ces catholiques francs-maçons qui interpellent

L’Eglise catholique romaine est l’une des rares confessions à considérer l’appartenance à une loge maçonnique comme incompatible avec la foi chrétienne. Comment expliquer une telle position, alors que des catholiques francs-maçons expérimentent l’inverse ?
PAR PASCAL ORTELLI | PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER, DR
De prime abord, franc-maçonnerie et Eglise catholique ne font pas bon ménage. Au-delà de l’anticléricalisme de certaines loges et des condamnations papales à replacer dans leur contexte, le fidèle qui adhère à la maçonnerie est en état de péché grave. Certes, il n’est plus excommunié comme par le passé, mais l’incompréhension demeure.
Roma locuta, causa finita ?
Le dialogue reste compliqué depuis la dernière déclaration de la Congrégation pour la doctrine de la foi en 1983. L’incompatibilité y est réaffirmée. Tenir les deux engagements reviendrait à « vivre une relation avec Dieu selon deux modalités, en la scindant en une forme humanitaire – supra-confessionnelle – et une forme intérieure chrétienne ». Aux yeux de Rome, la franc-maçonnerie se place comme au-dessus des religions révélées avec ses rites ésotériques et sa discipline du secret.
En 2020, des loges françaises approchent à nouveau le Vatican avec un dossier nourri de témoignages de catholiques francs-maçons qui insistent sur la compatibilité des deux approches : « Je considère mon engagement maçonnique comme une complémentarité active et comme une mise en pratique de ma foi catholique. C’est cette complémentarité qui a fait engager mon couple dans la vie paroissiale, puisque ma femme était franc-maçonne. » La Congrégation pour la doctrine de la foi refuse de reconsidérer les choses.
Progrès et Vérité
En Suisse romande, des francs-maçons cherchent aussi le dialogue avec les autorités politiques et religieuses. L’historien Robert Giroud, auteur du livre 250 ans de franc-maçonnerie à Bex et Claude Oreiller, membre de la loge bellerine Progrès et Vérité ont coécrit en avril un dossier sur la maçonnerie dans le Confédéré pour tordre le cou aux idées reçues. La loge de Bex, par sa situation et son histoire, a accueilli les Valaisans qui ne pouvaient entrer en maçonnerie dans leur canton catholique. Parmi eux, il n’y avait pas que des anticléricaux ! « Aujourd’hui encore, confie Claude Oreiller, il y a d’authentiques chrétiens. Je connais un frère maçon engagé dans sa paroisse qui apporte la communion à domicile. »
Ce Valaisan, ancien député PLR, a reçu une éducation catholique. Il ne s’est jamais vraiment lancé dans une introspection spirituelle durant sa jeunesse. C’est en entrant en loge, il y a bientôt quarante ans, qu’il a approfondi ces questions, car l’Eglise remettait en cause les fondements de son appartenance chrétienne, bien qu’il ait prêté serment sur le Volume de la Loi Sacrée, la Bible ouverte sur l’Evangile de Jean.
Pour lui qui s’exprime à titre personnel, la franc-maçonnerie reste un acteur majeur de la culture judéo-chrétienne : « Elle n’a aucun grief contre l’Eglise, elle laisse libre ses membres de partager leur foi dans la confession de leur choix. » Et de rappeler qu’en loge, toute prise de position d’ordre politique ou religieux est interdite.
Un secret incompatible ?
Serge Abad-Gallardo, haut fonctionnaire français, n’est pas de cet avis. Il quitte la franc-maçonnerie après sa conversion au catholicisme. Son dernier livre Secret maçonnique ou vérité catholique met en lumière les intentions hostiles à l’Eglise véhiculées dans certains hauts grades du Rite écossais ancien et accepté. La base ignore ce qui se décide au sommet : « Durant tout mon parcours initiatique, je n’ai jamais réellement été à même de mesurer le conditionnement mental subi. Il me fallut par conséquent retrouver la foi et porter un regard neuf pour en comprendre le danger : j’étais réellement utilisé, plus ou moins consciemment, au service de l’Ordre. » A ses yeux, le Magistère a vu juste en faisant porter son interdit sur l’ensemble de la franc-maçonnerie sans distinguer les obédiences plus ou moins chrétiennes.
Pour l’abbé François-Xavier Amherdt, le problème se situe davantage au niveau de la foi. La connaissance gnostique dispensée est-elle compatible avec le Credo que nous professons ? « D’après les maçons, il n’y a pas de salut par grâce et miséricorde de Dieu en Jésus-Christ, mais une initiation progressive par degrés à un système symbolique. L’homme peut se perfectionner lui-même par étapes en accédant progressivement à une gnose (une connaissance cachée) réservée à des initiés. » Très tôt, l’Eglise a écarté une telle approche du salut. « Ce qui n’empêche pas de conserver le souci du dialogue », ajoute-t-il.
Le primat de la conscience
Le jésuite Etienne Perrot qui s’intéresse de près à la question est néanmoins d’avis qu’aujourd’hui « une condamnation de principe n’est plus de mise au regard de la diversité des engagements et des interprétations des symboles et rites maçonniques ». L’Eglise regarde la maçonnerie comme si elle se voyait dans un miroir : « Elle demande au Grand Architecte de l’Univers [auquel se réfèrent les francs-maçons] d’assumer toutes les qualités théologiques du Dieu personnel chrétien, comme si un catholique franc-maçon ne pouvait pas l’investir d’une expérience religieuse personnelle. »
En ce sens, comme le déclare un témoin cité dans le rapport transmis à Rome, « la franc-maçonnerie ne se substitue en aucun cas à la vie ecclésiale, ni à l’action des sacrements, mais peut constituer une préparation de tout l’être à l’actualisation en soi de la Parole, et de la communion intérieure au Verbe Divin, que les sacrements réaliseront ».
Evêques à l’appui
La Conférence des évêques de France a délégué Mgr Jean-Charles Descubes et Mgr Michel Dubost pour rencontrer entre 2017 et 2020 les représentants des loges françaises régulières (Grande Loge nationale française ; Grande Loge traditionnelle et symbolique Opéra ; Grande Loge traditionnelle et moderne de France) pour appuyer leur démarche auprès de Rome et dans le but de rendre compte de la diversité d’approches se référant à un Dieu personnel, compatible avec la foi chrétienne.
Tailler sa pierre pour devenir un homme meilleur
Pour Maurice Badoux de la loge Progrès et Vérité, le franc-maçon, à l’aide des outils et symboles des bâtisseurs de cathédrale, « doit accomplir un travail sur lui-même. Passer de la pierre brute à la pierre cubique. On y retrouve des liens avec le christianisme : le Christ, en donnant à Simon le nom de Pierre, a reconnu le fait que son disciple a réussi cette transformation ». La franc-maçonnerie n’est pas une religion ; elle offre un lieu pour se perfectionner moralement.
Compatible ?

PAR FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT | PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER, DR
C’est vrai que depuis le nouveau Code de droit canon, publié en 1983 à la suite du concile Vatican II, le Magistère de l’Eglise catholique a supprimé la mention des francs-maçons parmi ceux qui se mettaient «automatiquement» hors de la communion de l’Eglise, ce que l’on appelle aussi «l’excommunication». Et les textes officiels valorisent les collaborations possibles au service de la paix et de la justice sociale avec les francs-maçons, considérés comme des personnes estimables, des hommes et des femmes de bonne volonté, dont la quête spirituelle et symbolique mérite d’être prise en considération dans sa part de vérité.
Il n’en reste pas moins que la question demeure : est-il vraiment possible d’appartenir totalement à la maçonnerie et de croire pleinement au Christ qui, par sa Résurrection, nous comble de son Esprit, nous sauve par sa grâce et nous conduit au Père ? La foi en la Trinité ne se situe-t-elle pas au-delà des rites initiatiques maçonniques ? Et en christianisme, aucun «secret» ne se justifie en rigueur de terme: c’est à tous, surtout aux petits, que Jésus-Christ se révèle.
Jeux, jeunes et humour – juin 2021
Par Marie-Claude Follonier

Question d’enfant
Pourquoi Jésus a un sacré cœur ?
L’expression se réfère à la fête du Sacré-Cœur qui a lieu le 3e vendredi après la Pentecôte. Dans l’évangile de Jean, lorsque le soldat romain perce le cœur de Jésus, il en sort du sang et de l’eau. Les chrétiens y voient un symbole de son amour qui se donne jusqu’àla dernière goutte. Invoquer le cœur sacré de Jésus, c’est s’en remettre à la profusion de son amour qui inonde chacun de nous.
par Pascal Ortelli
Humour

Une dame âgée prenait le bus chaque semaine et une amitié était née naturellement avec le conducteur. Régulièrement, elle lui apportait un petit sac de noisettes. Le chauffeur lui a demandé où elle allait chercher toutes ces noisettes. « C’est bien simple, mon ami, comme je n’ai plus de dents, j’achète du chocolat aux noisettes,je mange le chocolat et je récupère les noisettes pour vous les donner ! »
par Calixte Dubosson
Se connaître soi-même
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Sainte Marguerite Bays (FR), juin 2021
PAR MARIUS STULZ | PHOTO : DR
Chers amis lecteurs, avant de vous laisser interroger par ce journal sur les liens historiques et la compatibilité entre la foi catholique et la franc-maçonnerie, je vous invite à entreprendre cette exploration en passant par une porte qui me semble importante à un voyage fructueux. Je propose à chacun, avant de lire cette revue, de répondre d’une manière introspective et personnelle aux questions suivantes :
Suis-je chrétien ? Suis-je catholique ?
Quelles sont les facettes objectives de ma pensée et de ma vie qui témoignent que je suis chrétien et catholique ? Comment s’exprime concrètement cette filiation dans mon quotidien ?
Mon postulat est le suivant : une réflexion intéressante est une réflexion où je m’implique, à laquelle je suis partie prenante. L’intérêt d’un apport théorique, d’un article ou d’un témoignage est d’interroger ou de nourrir sa propre existence, son propre point de vue. Dès lors, il m’apparaît important de prendre conscience d’où je me situe pour lire ces articles.
En effet, si par exemple dans ma vie la conception de mon catholicisme consiste en une facette essentiellement culturelle – ne suis-je pas né dans un canton dit catholique – je vais lire le questionnement entre catholique et franc-maçon d’une manière quelque peu extérieure à ma réalité de vie, car je suis un catholique d’office, pas trop concerné, je pourrais dire un catholique de naissance.
Ce n’est pas la même lecture, si je reconnais être un catholique par choix, dont je partage foi, fondements et certains fondamentaux que j’ai identifiés personnellement pour certains en répondant aux questions. En effet dans ce cas, je deviens un partenaire, mon avis et mes connaissances prennent part à la discussion, à la réflexion. Je suis davantage concerné, car je confronte ce qui est dit à ma propre compréhension et me situe en étant d’accord, un peu d’accord ou en trouvant tout cela « pas très catholique » pour reprendre une expression de Mérimée (1840) tombée dans le langage populaire.
Il est important de se connaître un peu, de se situer soi-même aujourd’hui, pour pouvoir rencontrer d’une manière très profitable d’autres personnes, d’autres points de vue, d’autres croyances qui viendront interroger mon existence, mes choix. Ainsi, ils me feront la plupart du temps, grandir en humanité et en foi.
Rappelons-nous : le plus souvent, ce n’est pas ce qui vient de l’extérieur qui est mauvais, mais c’est ce que nous en faisons dans notre cœur et qui en ressort déformé ou sali par notre propre bouche (paraphrase de Mt 15, 11, Mc 7, 15, Lc 11, 38-41).
Bonne lecture impliquée !
Et Marie dans tout ça ? Regards croisés
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), mai 2021
PAR PIERRE MOSER ET THIERRY SCHELLING | PHOTOS : DR
Pierre : Si Joseph est, dans son rôle de père, putatif, Marie, en tant que mère, l’est beaucoup moins. C’est en effet de sa chair qu’un enfant nous est né.
Par sa virginité et par son Immaculée Conception, elle a été admirable du début jusqu’à la fin. Inventions humaines ? Alors, pour rester cohérent, remettons également en cause les Ecritures. Isaïe et Michée devraient être réinterprétés, pour ne citer que ces deux-là. D’ailleurs, si l’un ou l’autre avait dit non, Dieu aurait tout simplement fait autrement, mais Il aurait tenu sa promesse.
Ces deux qualités sont admirables, certes, mais elles engagent Dieu, pas Marie. Elle s’est en revanche investie dans toute la vie de son Fils. Et dans une totale abnégation. « Faites ce qu’il vous dira (Jn 2:5) » ou encore « Marie retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur (Lc 2:51) » sont des attitudes qui prouvent la primauté du destin et de la mission de Jésus dans la vie de Marie. La Vierge a de tout temps suscité la vénération, le respect et la piété à son égard. Peut-être un peu trop par le côté exceptionnel de sa virginité, alors que toute sa vie fut consacrée à Dieu. Trente-trois ans dans l’ombre du Fils et le reste dans l’ombre de l’Eglise naissante.
Il serait cependant malvenu de relire son rôle avec nos préceptes et valeurs du XXIe siècle. Marie aux fourneaux et Joseph au boulot ne sont pas forcément les messages que ce couple veut nous transmettre. Ce serait plutôt la complémentarité de deux êtres dans un projet assez extraordinaire, celui de Dieu.
Cette complémentarité peut être constatée en observant les deux splendides vitraux de notre église. Joseph, pour sa part, est représenté avec tous les liens terrestres de la généalogie qui le relie à David, Marie, elle, est surtout inspirée par l’Apocalypse : l’agneau et son sang, la lune sous ses pieds, etc. montre l’aspect spirituel de sa mission. Paradoxe s’il en est, car c’est bien de sa chair qu’Il est né…
Thierry : Pour ma part, j’ai une dévotion absolue à Jésus-Christ, et tout ce qui l’entoure peut, doit, m’y conduire : les Saints, l’Ecriture et son analyse, mais aussi l’Eglise et son aspect institutionnel autant que charismatique, ses dogmes comme sa doctrine…
Du coup, quand je lis chez Luc que « Joseph est le père de Jésus », par la bouche même de Marie (cf. Lc 2:48) – vous savez, le fameux épisode de la fuite dans le Temple du garçonnet Jésus alors que la caravane familiale était déjà en train de rentrer… –, je m’interroge…
Quand les villageois à Nazareth, après l’avoir écouté à la synagogue, s’interrogent : « N’est-ce pas le fils de Joseph ? » (Lc 4, 22), ou, comme chez Matthieu, ils le connaissent bien comme « le fils du charpentier » (cf. Mt 13:55) je m’interroge…
On y apprend même les noms de ses frères : Jacques, Joseph, Simon et Jude !
Et – mon passage préféré ! –, les mêmes villageois rappellent que « ses sœurs sont parmi [eux] ! » (cf. v. 56)… Alors oui, je m’interroge…
Lorsque la foule, l’écoutant parler de la parabole du Semeur (ma préférée !) ou de celle de la lampe (cf. Lc 8 :1-18), s’adresse à « Marie et les frères de Jésus » (cf. verset 19), je m’interroge : où est Joseph ce jour-là ? Au champ ? En pèlerinage ? Mort ?
Et Jésus réagit : « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique. » (v. 21). Ok : donc… je suis bien son frère à Jésus – comme toi, lectrice, lecteur, tu es sa sœur ou son frère ! Voire… sa mère ! D’ailleurs, Jésus nous déclare « Heureux ! » d’écouter sa Parole (cf. Lc 11, 28). Et Jésus aura cette tirade terrible : « Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. » (Lc 14:26) Oups… sévère demande, étroitesse de marge de manœuvre !
Les liens familiaux de Jésus ne peuvent lui être une entrave selon le procédé de filiation et d’héritage subtilement dessinés dans la Torah, pour un aîné – ce que Jésus a été dans la vie de Marie et de Joseph, un aîné d’une fratrie de gars et de filles. Pour accomplir sa mission, il s’est libéré des liens les plus forts, sacrés, quasi intouchables : les liens familiaux. Pour se lier à chacune et chacun d’entre nous !
Rencontre avec… Humberto Salvagnin
Titulaire des grands orgues de l’église Sainte-Thérèse à Genève
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), mai 2021
PAR ANNE-MARIE COLANDREA | PHOTO : DR
Cher Humberto, ceux qui ont l’occasion de t’écouter et de prier au fil des célébrations à la paroisse Sainte-Thérèse (et bien au-delà encore avec les concerts) savent t’apprécier et connaissent les dimensions de ton talent. Non seulement tu sers la liturgie, mais tu accompagnes aussi les talents de ceux qui collaborent avec toi. C’est l’occasion de découvrir d’autres musiciens. Je pense tout spécialement à Steve Dunn, Maître de chapelle à l’église Sainte-Thérèse qui dirige le Chœur mixte et la Maîtrise. J’ai aussi découvert ta patience et ton plaisir pédagogue à faire découvrir ton art et la magie de l’orgue. Ainsi, au cours de la retraite de préparation à la première communion, les enfants curieux et enthousiastes à l’idée de monter à la tribune et voir de plus près cette « chose énorme »… repartent impressionnés, émerveillés… et ils en redemandent !
Qu’est-ce qui t’a conduit à privilégier l’orgue ?
L’aspect visuel de l’instrument, et aussi le mystère qui entoure l’orgue : les sonorités, la technicité. Je dois dire que j’ai toujours été attiré par les mécanismes, en toute chose. Dans mon pays d’origine, le Brésil, l’orgue n’est pas si bien considéré, il est même ignoré dans le monde de la musique et également dans la sphère de l’église locale, malgré cela j’ai été fasciné.
Quel est le souvenir marquant que tu gardes de l’un de tes enseignants ?
J’ai commencé par étudier le piano à la maison avec des cours particuliers, puis je suis allé à l’école de musique. Au fil de ces pérégrinations, je suis très reconnaissant envers les enseignants que j’ai eus, également à l’Université et plus tard à la Haute école de Musique de Genève. Leurs conseils m’ont marqué, et parfois il resterait des regrets à ne pas les avoir écoutés davantage. J’ai également appris de collègues, et je continue à travers mon propre enseignement à me laisser surprendre. Il m’arrive aussi de retenir des conseils de mes élèves. A mes débuts, l’enseignement était plus « académique » et l’on ne poussait pas trop les élèves à se dépasser. Toutefois, cela m’a permis de recevoir un bon cadre de musicalité et de technicité.
Comment es-tu venu à la musique sacrée et surtout à servir la liturgie dans une paroisse ?
C’est très complexe. C’est tout un concours de circonstances. On pense toujours que pour jouer de l’orgue, il faut exercer dans un édifice religieux. Or, l’orgue est l’un des plus anciens instruments. Dans l’Antiquité, les Romains associaient l’orgue aux évènements publics et politiques. Dans les arènes, on jouait de l’orgue lors des combats. Les Grecs utilisaient un type d’orgue pour les jeux olympiques. Dans le domaine privé, les familles riches et de grande notoriété possédaient un orgue dans leur demeure ; ce qui a été perpétué jusqu’à une époque récente en Europe.
Aujourd’hui, le plus souvent pour pouvoir jouer de l’orgue, il faut se rendre dans une église ou un temple. Peu à peu le sens de la liturgie se développe ainsi que les connaissances en musique sacrée. Pour l’anecdote, j’ajouterai qu’il y a une différence dans la formation entre les pays latins et les pays anglo-saxons ou germaniques, chez ces derniers il existe une tradition de « musique d’église » en tant que telle.
Les concerts, même dans un temple ou une église, permettent aussi d’élargir les répertoires et de jouer des pièces moins « liturgiques ». La liturgie demande des adaptations y compris en accord avec le célébrant et avec sa manière de vivre l’office, la messe.
Comment aider l’art et la liturgie à survivre en cette année de pandémie avec les restrictions inhérentes ?
Même en période de confinement, le travail en distanciel, comme le suivi des enseignements par zoom, semblent avoir redoublé le travail. En même temps, on remarque des abandons notamment chez les tout jeunes élèves.
Cette période est aussi l’opportunité pour découvrir de nouvelles technologies comme appui à l’exercice de l’art de la musique. Ainsi, j’ai été motivé à enregistrer des vidéos où j’exécute des pièces sur les orgues de Sainte-Thérèse. Comme quoi on apprend toujours, en tout temps. Ce fut aussi l’occasion de travailler de nouveaux répertoires, de prendre de nouveaux cours : j’ai commencé à apprendre à jouer du tuba*.
Qu’est-ce que tu aimerais développer ou faire découvrir ?
Il y a toujours des choses à faire découvrir et à développer, il y a toujours des projets, et tout se fait au fur et à mesure des possibilités. Actuellement, il y a un projet de Festival César Franck que nous concevons avec d’autres collègues, il y a tout à déployer dans différents endroits et sous différentes formes.
Ma crainte serait de perdre l’enthousiasme ou la passion dans l’exercice habituel de mon art. J’ai tendance à m’ennuyer, cependant l’univers de l’orgue présente cet avantage d’offrir une grande variété de jeux, de sonorités qui peuvent combler cet ennui.
Qu’aimerais-tu dire aux paroissiens de Sainte-Thérèse ?
Merci de me supporter ! (rires) Je suis hyper content, au cours de ces 21 ans, de continuer à servir à Sainte-Thérèse avec un enthousiasme renouvelé.
* Invitation à découvrir la rubrique Instant musical sur le site Internet de nos paroisses : https://saintetherese.ch/category/instant-musical/ et voir aussi le site personnel https://salvagnin-orgue.ch
Tous accueillis
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), mai 2021
LE BILLET DE PASCAL DESTHIEUX, VICAIRE ÉPISCOPAL | PHOTO : DR
La Pastorale des familles de notre canton est interpellée par des parents qui découvrent l’homosexualité de leur fils ou de leur fille. Il est bon que ces parents puissent trouver un lieu pour en parler, et sentir qu’ils sont bien accueillis. Une maman disait : « J’ai dû défendre mon fils auprès d’une dame de la paroisse parce qu’elle m’expliquait qu’il était condamné à cause de son homosexualité et que nous devions prier pour qu’il retrouve le droit chemin. »
Avec cette affiche placée en évidence dans nos églises, nous voulons faire passer le message que les personnes homosexuelles sont les bienvenues dans notre Eglise. Car nous savons que beaucoup ont pu se sentir à l’écart, et encore maintenant. Voici le témoignage d’un homme : « J’ai grandi dans une famille très pratiquante, et j’avais peur d’annoncer à mes parents que j’étais homosexuel. Mais par honnêteté envers eux et envers Dieu, je l’ai dit à mes parents, un soir, j’ai fait mon coming out, et à ma grande surprise, ils ne se sont ni anéantis ni mis en colère. Par contre, quand le curé de mon village l’a su, il a voulu me rencontrer plusieurs fois pour m’expliquer que je ne pouvais pas vivre comme ça. Depuis, je ne suis plus retourné à l’église, mais je prie très souvent. » Et celui d’une femme : « Je n’ai jamais perdu la foi, je sens Jésus-Christ qui m’accompagne, dans toutes mes rencontres, dans mes doutes, dans mes joies. Il est là, et me donne d’être qui je suis. Mais j’ai senti tellement de jugements dans ma paroisse, que je ne vais plus à l’église, et ça me manque. »
Il serait bon de vivre une « réconciliation » ! Humblement, nous ouvrons une ligne et un courriel où les personnes concernées par l’homosexualité peuvent appeler ou écrire, être écoutées, exprimer leurs interrogations, leurs reproches peut-être, et leurs souhaits.
Merci de porter avec nous ce message d’accueil. Car comme nous l’a si bien rappelé le pape François dans sa dernière encyclique, nous sommes « tous frères », filles et fils d’un même père qui nous aime de manière inconditionnelle.
Pour en savoir plus :
geneve.pastorale-familiale.ch/homosexualite
La culture et le christianisme
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), mai 2021
PAR ANNE-MARIE COLANDREA | PHOTO : DR
Le cahier romand de ce mois nous interroge sur la culture chrétienne. Et nous, lecteurs de L’Essentiel, paroissiens de la rive gauche de Genève, comment entendons-nous la culture chrétienne ?
La culture est définie par différentes disciplines – philosophie, anthropologique, sociale, etc. – comme le terreau commun d’un groupe d’individus, ce qui le soude, ce en quoi ils se reconnaissent, ce que les personnes ont acquis ou produit et transmettent.
L’UNESCO, dans le sens le plus large, énonce que la culture peut aujourd’hui être considérée comme l’ensemble des traits distinctifs, spirituels, matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société, un groupe social, nous pouvons même dire le terreau d’un peuple.
La culture est différente de la nature, donc de l’essence des choses et des êtres, en ce qu’elle manifeste l’œuvre de l’être humain, son génie, son mode de vie, son langage, son savoir-faire, son art dans le travail, comme dans toutes les formes intellectuelles aux plus artistiques. Elle se transcrit jusque dans les lois et les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances… et même dans un calendrier de fêtes et temps forts.
La culture est aussi bien la transmission des us et coutumes d’un peuple que ceux qui se transmettent de génération en génération dans les familles en commençant par les habitudes culinaires et domestiques.
Le christianisme par nature même de l’Incarnation – le Verbe fait chair – s’est révélé à une époque précise que nous pouvons documenter, sur les racines du peuple hébreu, puis valorisant le patrimoine hellénique. L’évangélisation elle-même ne peut que s’appuyer sur les cultures des peuples et des pays ; le fil de l’histoire, en notre modernité, a conduit l’Eglise à adopter le thème de « l’inculturation » (Exhortation apostolique Catechesi tradendae en 1979).
« Il n’est de véritable présence de l’Evangile dans une société donnée que par une pénétration de la foi chrétienne à l’intérieur même des cultures. Par là se trouvait entériné le concept de culture tel que l’a introduit l’anthropologie du XIXe siècle. Ce n’est pas avec la culture mais avec des cultures que la religion entretient nécessairement un rapport qui selon les cas sera plus ou moins positif. » (G. Piétri, Culture et religion, les nouveaux enjeux, Revue Etudes, décembre 2010)
La foi devient créatrice de culture : elle est vie et ainsi la culture chrétienne se renouvelle. Elle écoute l’être humain dans sa quête de sens, dans sa confrontation à la réalité, en vérité, avec raison. Elle nous porte à suivre le Christ, venu affirmer l’Homme pour lui-même, et révéler sa nature en relation avec le Père. La rencontre du Christ présent, ici et maintenant, ne peut qu’engendrer la passion pour l’autre par l’Autre.
A nous de vivre notre foi en Béatitudes…
Culture chrétienne, où es-tu?
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unité pastorale Sainte Marguerite Bays (FR), mai 2021
PAR L’ABBÉ THEOPHIL MENA
PHOTO : DR
En Suisse, plus particulièrement dans le canton de Fribourg, les statistiques officielles nous révèlent que notre canton est de tradition chrétienne. L’Eglise catholique constitue la communauté principale, suivie de l’Eglise protestante (reformée). Le paysage religieux a fortement évolué
au cours des dernières décennies : la part de personnes sans appartenance religieuse a progressé tandis que d’autres religions et sectes chrétiennes sont apparues.
Aujourd’hui, culture chrétienne, où es-tu ? Il est vrai que cette dernière ne jouit plus de l’intérêt général ; elle est devenue une langue étrangère voire inconnue pour une grande partie des jeunes générations dans notre Eglise. Si nous nous demandons ce qu’il reste des connaissances de base de
la religion catholique, sa doctrine, son enseignement, ses dogmes, ses rites, ses prières, ses fêtes religieuses (Noël, Pâques…) et surtout leur sens, on constate une sécularisation exacerbée de notre société. Les études officielles récentes menées à ce sujet nous montrent que la culture chrétienne dans notre canton de Fribourg se maintient, même elle connaît une baisse importante chez les jeunes, phénomène qui n’épargne pas non plus
les catholiques pratiquants. De plus en plus, on rencontre des jeunes et aînés dans la foi qui manquent de repères pour bien appréhender la société dans laquelle ils évoluent et à laquelle ils sont confrontés.
En effet, cela nous interroge sur la transmission de notre culture chrétienne. Dans nos familles, on parle de moins en moins, rarement voire jamais de la religion ou de la foi chrétienne. A l’heure où les parents catholiques se questionnent sur l’enseignement religieux à l’école, reconnaissons que le canton de Fribourg est le seul canton qui conserve encore un enseignement religieux scolaire confessionnel (facultatif). Mais pour combien de temps encore ?
Tous, nous savons bien que la survie de l’Eglise repose sur les générations futures, mais le défi est de taille. Le Saint-Père mise beaucoup sur une nouvelle évangélisation pour reconquérir l’âme de nos sociétés. C’est notre mission à tous. C’est sur nos familles et paroisses qu’il faut compter pour favoriser des cheminements de foi et pour transmettre l’héritage précieux que nous avons reçu.
Introduction au Livre de Joël
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral des Coteaux du Soleil (VS), mai 2021
Après Osée, je vous emmène à la découverte du Livre de Joël, l’un des douze petits prophètes. Vous l’avez entendu en première lecture le Mercredi des cendres et vous l’entendrez encore les vendredi 8 et samedi 9 octobre. Nous verrons ensemble ce que ces textes nous disent aujourd’hui.
TEXTE ET PHOTO PAR ISABELLE VOGT
Continuons notre balade parmi les douze petits prophètes. Cette fois-ci, nous allons parler de Joël, dont le nom signifie « Yahvé est Dieu ». Il s’agit d’un petit livre de quatre chapitres (73 versets), dont le titre (Jl 1, 1) ne nous donne aucune indication permettant de situer ce prophète. Nous savons juste qu’il est le fils de Petouël.
Petit rappel d’histoire
Avec Osée, nous avions vu qu’à l’époque monarchique, il y avait deux royaumes, Israël au Nord, avec Samarie pour capitale, et Juda au Sud, avec Jérusalem pour capitale. Israël avait été envahi par les Assyriens et sa population déportée (prise de Samarie en 722 av. J.-C.). Puis le royaume de Juda a été envahi par les Babyloniens, Jérusalem a été prise en 587, le Temple détruit et la population déportée. En 538, l’édit de Cyrus, roi de Perse qui a pris Babylone, permet aux juifs de Babylonie de retourner à Jérusalem. Dans le livre de Joël, il semble que le pays soit unifié avec Jérusalem (Sion) comme seul centre religieux et politique ; il n’est plus question de roi, ce sont les anciens et les prêtres qui dirigent une communauté religieuse et un culte s’est mis en place après la reconstruction du Temple (la « Maison de YHWH » [Jl 4, 2-3]). Nous nous situons donc entre le Ve et le IIIe siècle avant J.-C.
Les thèmes du livre
Dans la première partie de son livre (chap. 1 et 2), Joël évoque un terrible fléau qui frappe la terre de Juda, une sècheresse et une invasion de sauterelles, criquets et autres insectes qui ravagent tout sur leur passage et ruinent le pays. La seconde partie du livre (chap. 3 et 4) présente une nouvelle perspective, dite eschatologique : Joël décrit l’ère de salut qui est attendue, avec le « Jour de Yahvé », jour du jugement non plus d’Israël mais des « nations » (les ennemis de Juda, Phénicie, Philistie, Egypte, Edom), et temps de prospérité retrouvée pour Israël.
Les « découpages » liturgiques
Comme pour le livre d’Osée, la liturgie n’a retenu que quelques passages lus les années impaires : 1, 13-15 et 2, 1-2 le vendredi de la 27e semaine du temps ordinaire ; 2, 12-18 le Mercredi des cendres ; 4, 12-21 le samedi de la 27e semaine du temps ordinaire. A nouveau, cela ne facilite pas la compréhension de ces passages, car on n’a pas le contexte, par exemple l’invasion de sauterelles du début du chapitre 1 dont on pourra comparer la description à celle de la huitième plaie d’Egypte dans le chapitre 10 du Livre de l’Exode. Nous y reviendrons dans L’Essentiel de juin, tout comme nous verrons comment ce petit livre se retrouve évoqué à plusieurs reprises dans le Nouveau Testament.
D’ici là, je vous souhaite un beau mois de Marie, notre mère à toutes et tous !
Des jeunes !
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), mai-juin 2021
Les adolescents et les jeunes ont de nombreuses possibilités de vivre leur foi sur nos paroisses…
TEXTE ET PHOTOS PAR ALINE JACQUIER
… des après-midi fun et foi
Le groupe composé de jeunes dès la 8H, se retrouve un samedi après-midi par mois, à la salle paroissiale de la Cathédrale. Pour le côté « Foi », la rencontre débute par un enseignement et se termine par la célébration de la messe à laquelle les jeunes participent activement à travers les lectures. La partie « Fun » intervient en cours de route avec le goûter suivi d’un film, un bricolage ou un jeu. Un pèlerinage à Rome est agendé début 2022, affaire à suivre !
… les Relais
Il s’agit d’un mouvement issu de l’Action Catholique qui s’adresse aux adolescents (11-15 ans) et propose des rencontres sous forme d’activités, jeux, discussions, échanges et prières. Deux groupes sont actuellement actifs sur nos paroisses. Le premier, du côté de la paroisse de St-Guérin, se retrouve régulièrement depuis bientôt trois ans et planche actuellement sur un projet de jardin solidaire en lien avec l’encyclique Laudato si’ du pape François. Quant au deuxième, il regroupe des jeunes Léonardins dont le projet, lui aussi inspiré par le texte du Saint-Père, consiste à aménager un local paroissial avec du matériel de seconde main.
… des chorales
Le Chœur des Jeunes de Bramois, tout comme celui de St-Guérin, la Schola ou l’Ecole Maîtrisienne comptent dans leurs rangs des jeunes qui mettent leurs talents musicaux au service la liturgie. Nous pensons bien à toutes ces chorales réduites publiquement au silence depuis novembre dernier, en raison de la situation sanitaire. Nous espérons les retrouver très bientôt !
… des soirées Fun & God
Cinq fois par année, un peu moins cette année en raison des restrictions dues à la pandémie, des ados et des jeunes se retrouvent à la salle paroissiale de St-Guérin pour des rencontres, soirées jeux, films, témoignages… Un pèlerinage d’un jour ou deux est également au programme.
… des Jeunes Bénévoles en Eglise
Une dizaine de jeunes œuvrant comme aide animateur dans un groupe, directeur d’une chorale ou responsable des servants de messe ont suivi la formation « Jeune Bénévole » JB2 ou suivent actuellement celle du JB3. Ces parcours sont diocésains et permettent d’acquérir des compétences et d’enrichir ses expériences.
… et encore
Une présence dans les aumôneries d’école (Collège de la Planta, des Creusets, ECCG-EPP) ainsi que diverses activités organisées pour et par les jeunes dans notre diocèse et en Suisse romande : DJP, Cure Ouverte, JMJ, OpenSky…
Une de ces propositions t’intéresse ?
Tu souhaiterais obtenir plus d’informations ou soumettre une idée ?
N’hésite pas à prendre contact par e-mail jeunesse.sion@gmail.com ou par téléphone au 079 325 74 04.
Culture chrétienne, où es-tu ?
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), mai-juin 2021
PAR L’ABBÉ PHILIPPE AYMON
PHOTO : PIXABAY

Une amie polonaise m’a raconté cette histoire de la procession de Notre-Dame de Jasna Góra. Une année, sous le communisme, les autorités décidèrent d’empêcher la traditionnelle procession en obligeant le clergé à conserver l’image de la Vierge à l’intérieur du sanctuaire. Le jour de la fête, une procession aussi importante que les années précédentes se mit en route. L’icône de la Mère de Dieu resta bien à l’intérieur du sanctuaire, mais les fidèles portèrent en procession le cadre vide qui entourait habituellement le tableau. Et la Vierge fut acclamée avec autant d’enthousiasme que les années précédentes ! Notre-Dame de Jasna Góra est le fruit de la foi et de la résistance des Polonais au cours de leur histoire. Elle a façonné leur culture, et même si l’image est interdite, la foi demeure : c’est bien la foi qui modèle la culture.
Une culture aussi bien présente chez nous. En conduisant les visites de la Cathédrale, c’est cette culture chrétienne que l’on découvre au travers les œuvres d’art. Mais qu’il est triste de noter une si grande ignorance religieuse dans la découverte des vitraux, tableaux et autels. La culture se donne à voir, mais la foi n’est plus là pour la comprendre. Qui peut nommer la scène biblique d’un vitrail, les symboles représentés sur le triptyque, le pourquoi des objets qui permettent de nommer le saint qui se trouve sur le tableau ? Qu’il est difficile alors à la culture de conduire à la foi.
Au Moyen Age le peuple ne savait pas lire, mais les prédications lui permettaient de reconnaître à coup sûr ce que l’art lui donnait à voir. Et ceci à travers toute l’Europe. Aujourd’hui nous savons lire, mais notre analphabétisme religieux nous laisse silencieux devant une œuvre qui exprime la foi.
Quant à l’art religieux abstrait, il semble nous dire qu’il n’a plus rien à dire. En effet : « Culture chrétienne, où es-tu ? »
Les enfants et la Semaine sainte
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), mai-juin 2021
PAR MICHEL ABBET | PHOTOS : BÉNÉDICTE BENDER
Semaine sainte animée pour le secteur des paroisses d’Entremont. Si les adultes doivent toujours ronger leur frein et attendre que la situation se normalise, les enfants ont pu, dans le respect des règles sanitaires, prendre conscience à travers divers ateliers de la dimension spirituelle de cette semaine à nulle autre pareille pour les Chrétiens. Ainsi, près de 80 enfants du secteur ont pu s’imprégner de la Passion, d’adoration, de fabrication de pain azyme ou ont pu transmettre en décorant des palettes la joie de Pâques dans le village d’Orsières. Et cela grâce à une quinzaine de mamans et à des jeunes qui ont offert leur temps et leur enthousiasme pour que tous ces projets deviennent réalité. Un tout grand merci et un non moins grand bravo pour la richesse des activités proposées.
Le tour des chapelles
La chapelle de Notre-Dame de la Garde
PAR GISÈLE PANNATIER | PHOTOS : MONIQUE GASPOZ
Combien de sanctuaires édifiés sur le territoire de nos paroisses témoignent de la foi des habitants ! Sur un éperon rocheux surplombant les rochers et les éboulis du défilé de la Garde fut construite vers 1620 la chapelle de Notre-Dame de la Garde. C’est sur le flanc abrupt et escarpé de la vallée, au bord de l’ancien chemin muletier qui remontait jusqu’à ce replat pour relier Evolène à la partie inférieure de la vallée et à la limite naturelle qui séparait les paroisses d’Evolène et de Saint-Martin, que s’élève le sanctuaire dédié à la Vierge afin d’implorer la protection des voyageurs.
L’architecture y est exceptionnelle : la blanche chapelle est érigée sur un plan hexagonal et abritée par un toit conique couvert d’ardoises. Le porche, placé à l’est, repose sur deux colonnes. A l’intérieur, l’autel de style baroque date de la seconde moitié du XVIIIe siècle et comporte au centre une grande statue de Notre Dame portant l’Enfant. Elle est vêtue d’une robe blanche et parée du tsapèlètt.
Parmi les autres statues en bois polychrome figurent celle de sainte Catherine, patronne du Valais, et celle de saint Gothard, évêque. En effet, vers 1700, la chapelle, bâtie pour protéger les voyageurs, fut aussi dédiée à ce saint. En outre, l’antependium le présente encore dans un médaillon peint sur du bois. De chaque côté de l’autel, deux huiles sur toile sont accrochées aux murs, l’une représentant saint François et l’autre saint Martin.
Depuis quatre siècles, les générations de croyants expriment leur dévotion entière à Notre Dame de la Garde et lui confient leurs demandes d’intercession et de protection. Le pèlerinage et la messe du mois de mai rassemblent toute la paroisse quand le coronavirus ne s’invite pas.
Culture en quête de sens
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), mai 2021
Dès sa naissance l’homme est intégré dans une culture, une tradition. Celle-ci oriente sa vie et ses comportements. Chaque culture prône une philosophie et des valeurs clés. Quelles sont les valeurs de la culture chrétienne et quelle est l’influence de la Foi ?
PAR SERGE LILLO | IMAGE : LDD

La culture chrétienne met en avant les valeurs de vérité, de justice et de liberté pour la recherche avec sagesse du bien commun et de la paix.
Foi et raison au service de la vérité
La recherche de la vérité et la compréhension du monde qui l’entoure occupe
l’esprit de l’homme quelle que soit la culture dans laquelle il vit ; de la réponse aux questions de fond qui caractérisent le parcours de l’existence humaine dépend l’orientation qu’il va donner à son existence. « Qui suis-je ? D’où viens-je et où vais-je ? Pourquoi la présence du mal ? Qu’y aura-t-il après cette vie ?
Pour la culture chrétienne, cette recherche de la vérité fait appel à la raison et à la Foi, comme l’écrivait saint Jean-Paul II dans Fides et Ratio : « L’Eglise est partie prenante à ce parcours de recherche de la vérité. En effet, depuis ses débuts, Elle est en pèlerinage sur les routes du monde pour annoncer que Jésus Christ est » le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14, 6). » (Fides et ratio, 1-2) Il ajoutait : « la foi et la raison sont comme les deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers la contemplation de la vérité. C’est Dieu qui a mis au cœur de l’homme le désir de connaître la vérité et, de Le connaître lui-même afin que, Le connaissant et L’aimant, il puisse atteindre la pleine vérité sur lui-même. »
La justice n’est pas l’égalité :
Quant à la justice, l’Eglise la définit comme « la vertu morale qui consiste dans la constante et ferme volonté de donner à Dieu et au prochain ce qui leur est dû ». (CEC §1807) Pour comprendre cette définition, rien de telle que la parabole des talents, dans laquelle Dieu n’exige pas la même chose de tout le monde, mais il exige plus de ceux à qui il a donné plus. A l’image de la photo ci-contre, la justice éclairée par l’Amour, recherche donc plutôt l’équité et la complémentarité que l’égalité.
Le « oui » libre de Marie
Enfin la culture chrétienne prône la liberté. En effet, Dieu nous a créés libres pour que nous puissions répondre à ses appels de façon volontaire et sans contrainte. Et ceci tant au niveau de nos activités, que dans le domaine de la foi. Jésus dit en effet : « Qu’il te soit fait selon ta foi. »
(Mt 9, 29) Il montre ainsi que la foi appartient en propre à l’homme, puisqu’elle relève de sa décision personnelle. L’exercice de notre liberté requiert donc bon sens et sagesse, car l’homme tire également les conséquences de ses choix libres. Nous nous en rendons bien compte, lorsque nous regardons dans le rétroviseur de notre vie : de bons choix augmentent notre liberté et portent du fruit, alors que de mauvais choix nous enchaînent.
Qui mieux que Marie pour nous guider vers un bon usage de notre liberté ? En ce mois de Marie, laissons-nous inspirer par son « oui » libre à l’ange Gabriel qui a conduit à la naissance de notre Sauveur : « Voici la servante du Seigneur ; Qu’il me soit fait selon ta parole. » (Lc 1, 38) Saint Jean-Paul II concluait d’ailleurs son encyclique Fides et Ratio avec ces mots : « Puisse Marie, Trône de la Sagesse, être le refuge sûr de ceux qui font de leur vie une recherche de la sagesse ! Puisse la route de la sagesse, fin ultime et authentique de tout véritable savoir, être libre de tout obstacle, grâce à l’intercession de Celle qui, engendrant la Vérité et la conservant dans son cœur, l’a donnée en partage à toute l’humanité pour toujours ! » (Fides et ratio, 108)
Une communauté coréenne à Nyon
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), mai-juin 2021
Après avoir mis en lumière, dans le numéro de mars-avril, les communautés espagnole et portugaise, nous présentons la communauté coréenne de Nyon. L’occasion, tout en présentant la réalité des familles catholiques coréennes de Suisse romande, de revenir sur une Eglise à l’histoire atypique.
PAR NAHEE KIM, PRÉSIDENTE DE LA COMMUNAUTÉ CORÉENNE, TRADUIT DU CORÉEN PAR MARCELLINO SEONG | PHOTOS : HYUKWOO KWON, YONHAP NEWS
En langue coréenne
Saurez-vous identifier à quels paragraphes du texte en français correspond cet extrait en version originale ?Cet extrait en langue coréenne correspond aux deux paragraphes en français qui suivent l’intertitre En Suisse romande.
L’Eglise catholique coréenne a été fondée au XVIIIe siècle et d’une manière unique puisqu’elle n’a pas été créée par des disciples ou des missionnaires. A l’origine, on trouve des intellectuels coréens qui ont introduit dans le pays la Bible et divers livres de théologie venus de Chine. Ainsi, l’Eglise coréenne est considérée comme la seule communauté de foi laïque autonome dans le monde, comme un «miracle de la foi».
Des siècles de persécution
Les premiers missionnaires sont arrivés sur la péninsule suite à des demandes répétées de cette communauté laïque adressées au Vatican et réclamant l’envoi de prêtres en Corée. Du XVIIIe au XXe siècle, les catholiques coréens ont connu des vagues incessantes de persécution. Des familles et des villages entiers ont été massacrés et on estime que dix mille croyants ont perdu la vie à cause de leurs convictions. Miraculeusement, la flamme de leur foi n’a jamais vacillé, et aujourd’hui la Corée compte plus de 250 saints et personnes béatifiées, des martyrs en majorité.
Au XXIe siècle, l’Eglise catholique coréenne se bat pour la démocratie et la justice sociale et environnementale et le nombre de croyants continue d’augmenter.
En Suisse romande
La communauté catholique coréenne est présente à Genève depuis 1980. Elle est guidée par des prêtres étudiants ou missionnaires qui viennent d’Italie, de France ou d’Allemagne. La paroisse de Nyon leur a ouvert ses portes en 1995. Depuis, nous avons la grâce de pouvoir célébrer la messe dans l’église de la Colombière.
Le Père Han Hyun-taek Augustino est notre curé depuis 2018. Ordonné pour le diocèse de Daejeon en 2011, il travaille dans la Congrégation pour l’évangélisation des peuples. Notre communauté célèbre la messe en coréen à Nyon tous les quinze jours et nous avons un groupe de la Légion de Marie.
Une communauté jeune et dynamique
Notre communauté est composée non seulement de familles coréennes, mais aussi de personnes travaillant au niveau international : elle reflète ainsi la diversité de l’Arc lémanique. Tous sont unis dans un amour commun pour Dieu et la culture coréenne. Les baptêmes, les premières communions et les mariages sont nombreux, car la communauté est particulièrement jeune. En moyenne, une cinquantaine de fidèles participent à la messe à la Colombière. Pendant la Covid-19, plus d’une quinzaine de foyers ont suivi la messe dominicale en ligne.
Avant la pandémie, nous partagions traditionnellement un repas coréen tous ensemble après la messe. Le menu privilégié était le « bibimbap », un savoureux plat similaire à une salade de riz composé d’une dizaine d’ingrédients alliant équilibre et harmonie. Lorsque l’épidémie sera terminée, la communauté coréenne espère vivement partager un moment festif autour d’un « bibimbap » avec toutes les communautés de l’Unité pastorale Nyon-Terre Sainte.