Charité bien ordonnée…

Générosité et altruisme sont considérés comme des valeurs cardinales dans le christianisme. Alors que la philanthropie peut parfois sembler un « passe-temps » de riches, n’est-elle qu’une alternative laïque à la charité chrétienne ? Guylaine Antille aborde la question de la « grande philanthropie » au sein de l’Eglise catholique romaine-Genève (ECR).

Générosité et altruisme sont considérés comme des valeurs cardinales dans le christianisme. Alors que la philanthropie peut parfois sembler un «passe-temps» de riches, n’est-elle qu’une alternative laïque à la charité chrétienne ? Guylaine Antille aborde la question de la «grande philanthropie» au sein de l’Eglise catholique romaine-Genève (ECR).

Par Myriam Bettens | Photo :Jean-Claude Gadmer

L’Eglise catholique romaine-Genève (ECR) possède un service dédié à la « grande philanthropie ». Quel est son rôle ?
Le budget de l’ECR est constitué à cinquante pour cent par des dons et des contributions. La grande partie des donateurs fait des dons réguliers, essentiels et nécessaires, mais moins élevés en termes de montant. L’autre part de ces mécènes contribue financièrement de manière très importante ; ils sont considérés comme de « grands donateurs ». Ce sont des personnes, autant physiques que morales [ndlr. des entreprises], qui font des dons à hauteur de cinq mille francs et au-delà. Le service est donc dédié à la relation que nous entretenons avec ces grands donateurs et à l’offre qui va avec. 

Qu’entendez-vous par : « l’offre qui va avec » ? 
Nous souhaitons entretenir des relations privilégiées avec ces mécènes en leur proposant par exemple une rencontre avec l’évêque ou notre secrétaire général. Nous avons organisé dernièrement notre soirée de soutien en présence de Mgr Morerod et de Mgr Farine. Nous avons exposé très simplement à ces grands donateurs nos besoins et le rôle essentiel des prêtres et agents pastoraux sur le terrain. Ces personnes comprennent ainsi qu’ils donnent pour assurer la mission de l’Eglise.

La philanthropie parfois dépeinte comme un « passe-temps » de riches… 
Au contraire, les raisons pour lesquelles les gens donnent sont souvent très profondes et en lien direct avec leur foi.

Est-ce une forme de charité laïcisée ?
Philanthropie ou charité, cela participe du même élan de générosité. La charité est une notion théologique. Mais on voit que certains donateurs ont besoin de s’appuyer sur d’autres notions, d’autres éléments pour donner. Toutefois les valeurs qui sous-tendent l’acte de donner restent les mêmes et la volonté d’une pérennisation de la mission de l’Eglise demeure également.

On constate pourtant une évolution du comportement des grands philanthropes, où le don s’apparente presque plus à un investissement. Constatez-vous cette tendance ?
Un investissement en termes de valeur ajoutée plutôt qu’en matière de profit. C’est un investissement par rapport à leur foi, avec la nécessité que le message de l’Evangile continue à se transmettre aujourd’hui à Genève. Toutefois, nous nous rendons compte que les appels de dons pour des projets concrets atteignent plus les donateurs que quand il s’agit du budget général de l’Eglise.

Justement, la Suisse constitue un terrain favorable à la philanthropie, mais cela va aussi de pair avec une concurrence accrue. Comment tirez-vous votre épingle du jeu ?
A nouveau, les gens donnent en raison de leur foi. De notre côté, il est vraiment important de souligner que notre mission s’articule toujours à la suite de celle du Christ.

Et comment encourage-t-on la culture du don ?
Cette culture participe à l’envie de laisser une empreinte, à Genève ou sur la terre, autre que la recherche du profit à tout prix. De notre côté, nous travaillons afin de montrer à nos donateurs que peu importe le montant, leurs contributions ont une très grande influence.

La philanthropie s’enseigne

La Suisse est un terreau propice pour la philanthropie. En vingt ans, le nombre de fondations philanthropiques a doublé et une nouvelle entité est créée chaque jour. Le pays possède l’une des plus fortes concentrations au monde de telles structures, car elles jouissent d’une image positive et d’une législation favorable. Pour répondre aux nouveaux enjeux et besoins du secteur, des formations spécifiques se sont développées, à l’image de celles proposées par le Centre en philanthropie de l’Université de Genève.

Bio express

Guylaine Antille est responsable du service Développement et Communication, et Recherche de fonds de l’Eglise catholique romaine-Genève (ECR). Licenciée en Sciences politiques et communication de l’Université de Genève, elle est mère de trois enfants adultes. Elle a été engagée à l’ECR entre 2008 et 2017 puis, à nouveau depuis 2023.

Scènes de la vie de Marie et Joseph, vitraux d’Eugène Dunand, église Saint-Joseph, Genève 

Le programme iconographique de cette église est d’une richesse extraordinaire. Il a été voulu ainsi par le curé Damon lors de l’agrandissement de l’édifice.
Les vitraux retracent toute la vie du Christ.

Par Amandine Beffa | Photo : Jean-Claude Gadmer

Le programme iconographique de cette église est d’une richesse extraordinaire. Il a été voulu ainsi par le curé Damon lors de l’agrandissement de l’édifice. 

Situés à hauteur de regard dans la nef, les vitraux d’Eugène Dunand retracent toute la vie du Christ telle une fantastique bande dessinée. L’artiste a recours à la technique médiévale : le verre est teinté dans la masse et cerclé de plomb. C’est ce qui donne l’intensité à l’œuvre. Chaque scène comporte une légende : pour peu que l’on ait quelques notions de latin, la lecture est simplifiée. D’autant que la référence biblique est parfois indiquée. Traditionnellement, les vitraux se lisent de bas en haut, c’est l’inverse ici.

Et Verbum Caro Factum Est ; Et le Verbe s’est fait chair (Jn 1, 14)

L’Esprit Saint descend comme une colombe dans la nuée. Toute la scène semble englobée dans sa lumière. Arrêtons-nous sur l’échange de regards entre la mère et le fils ainsi que sur la disposition des mains de Marie contre son cœur.

Evangeliso Vobis Gaudum Magnum ; Je vous annonce une grande joie (Lc 2, 10)

Les bergers sont couchés, la tête des moutons apparaît dans le bord droit. La posture de l’homme en jaune, une main devant la bouche, un bras derrière lui, comme s’il tombait, évoque la peur. 

L’ange dirige une de ses mains vers les bergers, l’autre vers le ciel, comme pour dire : « Vous, ne restez pas dans la peur, mais relevez le regard, car je vous annonce une nouvelle qui va changer votre vie. »

L’étoile est représentée dans la même composition que la nuée dans laquelle se trouvait la colombe au registre supérieur. Cette étoile n’est pas une simple étoile.

Invenerunt Mariam, et Joseph, et infantem ; Ils trouvèrent Marie et Joseph, et l’enfant (Lc 2, 16)

Les bergers ont retiré leur chapeau en signe de respect. Celui en jaune est à genoux alors que celui en vert tient sa main contre son cœur, comme pour montrer qu’il est touché. L’artiste est parvenu à transmettre des émotions profondes sur les traits des visages. Ce sont les bergers qui sont désormais sous les rayons de l’étoile, comme s’ils étaient touchés par la grâce. 

A notre tour, nous pouvons nous demander ce que nous avons à quitter pour nous laisser toucher par la grâce de la nativité.



Le son

Le son est partout dans l’Ancien et le Nouveau Testament : Dieu parle à Adam et Eve, parle à Abraham, parle à Moïse, parle à Noé, parle à Isaïe, l’Ange Gabriel parle à Marie, Jésus parle à ses disciples et à tous ceux qui le suivent.

Par Pierre Guillemin | Photo : Unsplash

Le son est partout dans l’Ancien et le Nouveau Testament : Dieu parle à Adam et Eve, parle à Abraham, parle à Moïse, parle à Noé, parle à Isaïe, l’Ange Gabriel parle à Marie, Jésus parle à ses disciples et à tous ceux qui le suivent.

Lors de ses apparitions, la Vierge Marie parle à celles et ceux à qui elle envoie son message.

Le son est une onde mécanique de vibration qui se propage à travers un milieu matériel (comme l’air, l’eau ou un solide, mais pas dans le vide ; il n’y a pas de son dans l’espace) sous forme de variations de pression. Il est créé par une source vibrante, qui met en mouvement les molécules du milieu. Nos oreilles captent ces vibrations, qui sont ensuite transmises au cerveau qui les interprète comme un son. 

Notre voix est l’émanation de nos cordes vocales qui vont vibrer grâce à l’interaction entre l’air expiré et leur vibration dans le larynx (le larynx est un organe tubulaire situé dans le cou qui assure des fonctions essentielles telles que la respiration, la déglutition (par protection des voies aériennes) et la phonation (production de la voix grâce aux cordes vocales).

Techniquement, le son est caractérisé par : 

La Fréquence (hauteur) : le nombre de vibrations par seconde, mesuré en Hertz (Hz). Une fréquence élevée produit un son aigu, tandis qu’une fréquence basse produit un son grave. La gamme audible par l’homme se situe généralement entre 20 Hz et 20000 Hz. 

• L’Intensité (amplitude) : l’amplitude de l’onde sonore, mesurée en décibels (dB). Une plus grande amplitude correspond à un son plus fort. 

• Le Timbre : la combinaison des harmoniques qui permettent de distinguer différents sons (les harmoniques du son sont des fréquences qui sont des multiples entiers de la fréquence fondamentale du son. Ces multiples sont produits simultanément avec le son fondamental et contribuent au timbre unique de chaque instrument de musique, par exemple ou de chaque voix, car l’amplitude de chaque harmonique varie selon l’instrument ou la voix. Par exemple, si la fréquence fondamentale d’un son est de 100 Hz, ses harmoniques seront à 200 Hz, 300 Hz, 400 Hz, etc.

• La Vitesse de propagation : la vitesse du son dépend du milieu. Elle est plus rapide dans l’eau et les solides que dans l’air. 

Ainsi, notre vie terrestre, matérielle et spirituelle est entourée de sons que nous aimons ou pas, mais qui ont cette faculté de nous guider et de nous éviter de nous perdre sur les chemins que nous empruntons.


Vingt ans de bénévolat

« Nous recevons plus que nous donnons », relève Jean-Paul Conus. Avec son épouse Angèle, ils sont depuis plus de vingt ans bénévoles au service de l’aumônerie dans les EMS de la Glâne, dans le canton de Fribourg. Ils sont les piliers, comme le dit la responsable de l’aumônerie, de cette présence auprès des résidents.
Jean-Paul et Angèle s’engagent depuis plus de 20 ans au service de l’aumônerie des EMS.

« Nous recevons plus que nous donnons », relève Jean-Paul Conus. Avec son épouse Angèle, ils sont depuis plus de vingt ans bénévoles au service de l’aumônerie dans les EMS de la Glâne, dans le canton de Fribourg. Ils sont les piliers, comme le dit la responsable de l’aumônerie, de cette présence auprès des résidents.

Par Véronique Benz
Photos : DR

Assis dans la chapelle du Foyer Notre-Dame-Auxiliatrice de Siviriez, Angèle et Jean-Paul Conus me parlent de leur engagement au service des aînés dans les EMS. 

« Lorsque nous avons quitté la ferme pour laisser le domaine à notre fils, nous avons déménagé sur Romont et avons commencé à aller à la messe à Billens. Nous avons retrouvé des amis qui faisaient partie de l’aumônerie, cela nous faisait plaisir de nous joindre à eux », explique Angèle Conus. « Quand les religieuses qui s’occupaient de l’aumônerie au foyer de Siviriez sont parties, le responsable de l’époque m’a proposé de reprendre le poste. J’avais peur qu’en étant trop connus, ça ne marche pas. Au contraire, je me rends compte maintenant avec l’expérience que c’est un avantage. Les personnes qui arrivent au home sont un peu perdues. Alors je suis comme une bouée pour eux. On se connaît, on peut discuter, puis petit à petit ils s’apaisent. »

Le Foyer de Siviriez où travaille bénévolement le couple.

Jean-Paul Conus a suivi le parcours de son épouse. « Au début, j’étais sceptique concernant le fait de faire les visites. J’ai constaté qu’il était plus facile d’entrer en contact avec les gens que l’on connaissait déjà. Ici, j’ai rencontré un résident qui faisait partie de la fanfare avec moi, mais également l’ancien syndic. Lorsque je les vois et qu’ils me reconnaissent, ça leur donne tout de suite confiance. »

S’il fallait résumer le rôle des collaborateurs de l’aumônerie, ce serait « être avec les résidents ». Outre les visites aux résidents, le mercredi, le couple prépare la messe. « Nous accueillons les personnes qui viennent à la chapelle, nous les aidons à s’installer. Puis, à la fin de la célébration, nous les accompagnons à la salle à manger. » Le dimanche ils animent une liturgie de la Parole. « Je m’occupe également de la crèche et comme je suis bricoleur, on me demande de faire de petites choses comme régler les micros », explique Jean-Paul. Parfois, Angèle et Jean-Paul donnent un coup de main au personnel du home lors des lotos ou des sorties, comme le pèlerinage aux Marches ou à Bourguillon. 

« Lorsque nous avons repris l’aumônerie après les sœurs, nous avions parfois des remarques, car nous ne faisions pas comme elles ! », reconnaît Angèle. Le couple relève l’importance d’avoir des supérieurs compétents, qui nous disent ce qu’ils attendent de nous et qui sont à l’écoute. Ils avouent avoir beaucoup de joie à travailler avec Marie-France et Chantal, leurs deux responsables.

« Pour moi, admet Angèle, le mercredi est le plus beau jour de la semaine parce que je viens au home pour la messe. » Elle raconte plusieurs anecdotes sur ses visites. Il y a ceux qu’elle connaît depuis longtemps et ceux qu’elle a dû apprivoiser.

Jean-Paul, qui est régulièrement au home, car il est responsable des véhicules du Passe-Partout, apprécie la bonne entente avec le personnel, la complicité avec les gens. 

Malgré leur âge, le couple est heureux de s’engager auprès des résidents du home. « Nous aimerions que lorsque nous aurons l’âge d’être au foyer, il y ait des bénévoles à l’aumônerie ! » Angèle renchérit : « N’ayez pas peur ! Engagez-vous ! »

« Ce n’est pas donné à tout le monde de faire ce que nous faisons. Il ne faut pas venir à l’aumônerie pour régler ses problèmes personnels. Ici, tu dois être à l’écoute des autres ! », souligne Jean-Paul. « Nous avons l’impression que nous devons apporter quelque chose, mais en fait, nous recevons beaucoup plus que nous donnons ! »

Une personne qui vous inspire

Jean-Paul : Marguerite Bays. Pour moi c’est une personne extraordinaire qui n’a rien fait d’extraordinaire. Je l’ai côtoyée pendant près de 40 ans, pour préparer sa béatification et sa canonisation. 

Angèle : la Vierge Marie, parce que c’est une maman, elle comprend beaucoup de choses. Quand je commence une visite, je demande toujours à l’Esprit Saint de souffler les bonnes paroles.

Votre prière préférée 

Jean-Paul : J’aime bien prier le « Notre Père ».

Angèle : J’apprécie, à la fin de la messe, lorsque nous prenons un chant à la Vierge ou que nous récitons un « Je vous salue Marie ».

Angèle et Jean-Paul Conus

• Angèle et Jean-Paul Conus ont quatre enfants. 

• Angèle a enseigné à l’école primaire pendant trente ans. 

• Jean-Paul était agriculteur. Il a été durant de nombreuses années président de la Fondation Marguerite Bays. 

• Angèle et Jean-Paul s’engagent depuis plus de vingt ans au service de l’aumônerie des EMS.

En librairie – décembre 2025

Crise écologique, conflits internationaux et incertitudes économiques nourrissent en ce début du XXIe siècle un climat anxiogène. L’Eglise, elle-même, confrontée à l’apostasie silencieuse et aux bouleversements sociétaux, s’interroge sur son avenir.

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Faut-il se préparer à la fin des temps ?
Charles Bonin 

Crise écologique, conflits internationaux et incertitudes économiques nourrissent en ce début du XXIe siècle un climat anxiogène. L’Eglise, elle-même, confrontée à l’apostasie silencieuse et aux bouleversements sociétaux, s’interroge sur son avenir. Dans ce contexte fleurissent les discours eschatologiques. Mais qu’en dit réellement l’Ecriture ? Le livre de l’Apocalypse bien sûr, les Evangiles et aussi les livres prophétiques de l’Ancien Testament, le Père Charles Bonin les passe au peigne fin afin d’y déceler des éléments de réponse. Ce livre allume un phare dans la nuit que traverse l’Eglise d’Occident. Il soutient l’espérance et oriente résolument son action pastorale, afin que toute chair voie le salut de Dieu.

Editions Artège

Acheter pour 30.90 CHF

Comment retrouver le goût de Dieu dans un monde qui l’a chassé ?
Rod Dreher

L’Occident est « désenchanté », fermé à l’idée que l’univers est bercé de surnaturel et de métaphysique. L’homme quitte les églises parce que la foi est devenue sèche et sans vie. Mais l’homme est toujours en quête de quelque chose qui le dépasse. 
Observateur expérimenté du monde actuel, Rod Dreher nous encourage à retrouver le sens de l’émerveillement. Le monde n’est pas condamné à l’emprise cartésienne et au règne de l’IA. Il est bien plus mystérieux, passionnant, religieux et exaltant. Si nous savons retrouver le sens de l’émerveillement, nos yeux s’ouvriront et nous accéderons à ce que chacun d’entre nous recherche : le sens profond de notre vie.

Editions Artège

Acheter pour 30.90 CHF

Une nuit au cap de la Chèvre
François Cheng

Le cap de la Chèvre est un petit bout du monde. Au bout de la presqu’île de Crozon, au bout de toute terre occidentale, au bout du Finistère. Lieu grandiose où se rencontrent la puissance de la vie sous les vagues, la profondeur du cosmos au plus profond du ciel. Devant cette apparente opposition, François Cheng se sent happé par des réflexions sur l’infini, sur les commencements et sur les confins, sur ce qui lie le début et la fin, sur la vie et la mort. Ce sont ces étonnements, ces évidences au croisement de ses cultures que nous livre le pensionnaire de l’Académie Française.

Editions Albin Michel

Acheter pour 22.10 CHF

Marche au vent portant
Yann Bouchard

Parti marcher sur les îles de la mer d’Iroise (Sein, Molène et Ouessant), Yann Bouchard, inspiré par ces lieux envoûtants et par ses habitants, nous emmène sur ces trois cailloux : des cailloux étonnants, aux longues histoires, là où souffle le vent, où déferlent les vagues, où brillent les faisceaux lumineux des phares qui guident les marins du monde entier. Il nous fait partager ses chemins de vie, parfois cabossés, toujours éclairés et souvent réparés. Un témoignage fluide et agréable, simple et profond, résolument positif, tendu par le souci d’aider chacun à choisir le beau, le bien et le vrai, à vivre le moment présent, à croire qu’un monde meilleur est possible.

Editions Salvator

Acheter pour 27.60 CHF

Pour commander

Une pépite d’or

Dans une de ses homélies, Mgr Michel Aupetit évoque le temps qui passe…

Par Claude Amstutz
Photo : DR

Dans une de ses homélies *, Mgr Michel Aupetit évoque le temps qui passe : « Quand on fait le tour de sa vie, il ne reste que ce qui est important. Un peu comme le chercheur d’or qui, au début, ramasse toutes sortes de pierres dans sa batée. Puis, au fur et à mesure, les pierres plus légères s’en vont avec l’eau et il ne reste au fond de la batée que les pierres précieuses, les pépites d’or. » 

Ce temps qui se conjugue de l’Avent au jour de la Nativité de Jésus ne fait-il pas de chacun de nous un de ces chercheurs d’or ? A condition de croire que ce trésor existe : épreuve de la foi, du désir, de l’espérance ; à condition d’arborer une tenue de service : être un ouvrier plutôt qu’un conquérant, mais persévérant et enrichi par le parcours de ses prédécesseurs ; enfin, une fois la pépite d’or trouvée, l’ultime épreuve : ne pas céder à l’euphorie de la posséder, de la cacher et de s’exposer à la vanité, cette porte grande ouverte à la jalousie des autres, au mensonge et à une joie illusoire aux yeux de Dieu.

Mais rassurez-vous : aucun de nous n’est parfait et Il le sait bien, Celui qui nous accompagne à chaque battement de notre cœur. Pécheurs pardonnés, Il attend que cette pépite d’or – notre vie ? – nous l’offrions à Son Fils venu parmi nous, comme les Rois Mages, mais aux heures creuses, loin des foules, dans le secret.

Saint Jean de la Croix ne s’y trompe pas quand il dit : « Une œuvre, pour petite qu’elle soit, faite en secret, sans désir que les autres en aient connaissance, est plus agréable à Dieu que mille autres, faites avec la volonté de les manifester. » 

Joyeux Noël à tous !

* Journée mondiale de la Vie consacrée – 2 février 2021

Y sont où nos jeunes?

On entend encore cette jérémiade, parfois, dans nos églises : ils sont où les jeunes ?

Par Thierry Schelling
Photo : Lorin Klacoker

On entend encore cette jérémiade, parfois, dans nos églises : ils sont où les jeunes ? Certainement un râle de personnes se voyant prendre de l’âge et constatant ce que les statistiques leur certifient : la pratique de la religion est en diminution depuis la fin de la deuxième Guerre mondiale. Même si un regain, dernièrement, surexcite les pieux !

Des années pastorales qui sont le fruit du Concile Vatican II devraient tellement nous réjouir : Dieu a répondu aux prières pour les vocations… mais pas dans les séminaires. Non. Dans les paroisses, les centres de formation théologique, les instituts de catéchèse et autres endroits où des milliers de femmes et d’hommes – dans cet ordre-là ! – ont été mandatés par leurs évêques et supérieurs religieux (comme pour les Tiers-Ordres) pour accomplir maintes tâches : baptêmes, mariages, catéchèse, pèlerinages, enseignement, etc.

Oui, dans bien des coins du monde – c’est sûr, il faut juste sortir le nez de son pré carré !  –, les vocations des laïques et laïcs abondent.

Dieu a donné à l’Eglise des papes avec défauts et qualités – que les journalistes ne manquent pas de relever et de contraposer ! – mais qui ont guidé la barque Eglise avec brio : Paul VI a conclu le Concile en signant, notamment, le nouveau Missel ; Jean-Paul II a parcouru le monde pour rappeler qu’aucun continent n’a de privilège d’ancienneté ou de maturité quant à la foi chrétienne ; Benoît XVI qui a présenté l’exégèse biblique comme un art de la dentelle théologique accessible aux patients ; François qui a remis les pauvres, les migrants et les réfugiés au cœur de l’action pastorale, au nom de la fidélité à l’Evangile. Et maintenant Léon XIV, qui prend ses marques tout doucement avec un leitmotiv : la paix !

Et les jeunes ? Mais ils sont des millions aux JMJ, aux multiples rassemblements locaux, aux nombreux festivals spirituels, à Taizé, dans les sanctuaires mariaux de Guadalupe, Aparecida, Lourdes, Montserrat ; ils sont des milliers au service de la personne souffrante, démunie, âgée, seule. Rien que dans notre Région, les enfants au KT vont dans les « appartements protégés » de Thônex, à l’hôpital des Trois-Chêne, à l’EMS de La Terrassière – des rencontres comme faisant partie du parcours catéchétique !

A côtoyer et accompagner les catéchumènes de notre région depuis 4 ans, ces trentenaires et quadragénaires, avec (souvent) famille et boulot, ont toutes et tous un engagement social : pour la défense des réfugiés, de la nature, des animaux, de l’environnement, du patrimoine… ; plusieurs sont proches aidants, accompagnent des aînés dans une journée-découverte, etc. IMPRESSIONNANT !

Savoir lire « les signes des temps », c’est aussi un aiguillon du Concile et devrait le demeurer en ces temps postconciliaires : « Vous ergotez sur le rite tridentin ou romain », mais « vous oubliez justice et miséricorde », relève Jésus (ok, je paraphrase un peu…) ; « vous savez lire le langage des nuages » mais « avez-vous perdu votre capacité d’émerveillement » envers NOS jeunes ? 

Rassurez-vous : nos jeunes font Eglise hors nos bâtiments aux liturgies un peu plan-plan pour eux, mais ils célèbrent Dieu tout aussi bien, et surtout, à leurs façons ! Et c’est beau de leur avoir donné le goût de l’altruisme sous toutes ses formes : pour cela, vous, paroissien.ne.s émérites, soyez remercié.e.s !

Jésus parmi nous, aujourd’hui?

Seigneur Jésus, si Tu naissais aujourd’hui, où donc pourrais-je Te trouver ?

Par Claude Amstutz | Photo : DR HUG

Seigneur Jésus, si Tu naissais aujourd’hui, où donc pourrais-je Te trouver ?

Dans ma famille ? Je crains que non, malgré la bonté et le courage des uns et des autres : nous sommes trop privilégiés sans doute…

Dans ma paroisse ? Peut-être, au sein de cette communauté si aimante à mes yeux, mais est-elle assez fragile pour toucher le cœur de Dieu : nous sommes si riches de notre savoir…

Dans une prison ? Pourquoi pas, au plus intime de celles et ceux qui se sentent indignes d’être aimés et pardonnés ? 

Dans un hôpital ou un EMS ? Je peux y croire, là où la faiblesse et la perte d’autonomie sont le tissu d’un quotidien pas toujours rose ; là où rôde la souffrance et le parfum de la fin de vie sur lesquels veillent des anges de toutes les couleurs en tenue de service ?

Dans la rue, enfin ? Oh pas la mienne, familière et paisible, mais la barbare : celle des mécréants et des rebelles, des fêtards et des marginaux ou autres canards boiteux anonymes, pourtant solidaires à leurs heures et épris de justice ?

Seigneur Jésus, si Tu naissais aujourd’hui, où donc pourrais-je Te trouver ? 

Quand j’y pense, revisitant le film de mon existence, dans tous ces lieux, un jour ou l’autre je T’y ai rencontré : ils sont, les uns et les autres, ces petits cailloux de ma maison de verre, celle de mon cœur.

Alors, Seigneur, viens-y naître aujourd’hui pour illuminer de Ta joie ces petits cailloux de mon cœur et renaître dans ma maison, tous les jours de ma vie.

Alléluia !

Une  proposition pour que la Parole devienne conversation

Beaucoup d’entre nous ont rêvé un jour de pouvoir poser une question à Jésus, à Pierre, à David ou à Marie. Et si cette possibilité se trouvait tout simplement dans votre poche ?

Par Myriam Bettens | Photo : Capture d’écran de l’application HelloBible par Myriam Bettens

Beaucoup d’entre nous ont rêvé un jour de pouvoir poser une question à Jésus, à Pierre, à David ou à Marie. Et si cette possibilité se trouvait tout simplement dans votre poche ?

C’est dans ce but que l’application HelloBible a été développée. Non pas pour « entendre » directement la voix de ces témoins, mais pour mieux comprendre ce que la Parole de Dieu aurait à nous dire au travers de leurs bouches. Cette application est conçue pour mettre l’intelligence artificielle au service de la croissance spirituelle, « elle propose une expérience innovante et personnalisée de lecture et d’interaction avec la Bible ».

HelloBible ne cherche pas à imiter les voix bibliques, mais à faire résonner l’esprit de l’Evangile dans la conversation, pour que chaque échange devienne une occasion d’écouter Dieu plus profondément. Ce service ne remplace en rien la prière ni la relation personnelle avec Dieu. Cette « intelligence biblique [est] formée à partir des Ecritures [et] vous aide à entendre ce que Jésus, Pierre, David ou Marie pourraient dire, selon la Bible ».

Chaque échange est une invitation à la prière, une manière nouvelle d’explorer la Parole et de laisser Dieu vous parler à travers elle. Vous pouvez ainsi laisser les Ecritures prendre vie sous un angle nouveau.

Chaque « personnage » de HelloBible s’exprime à partir des textes bibliques et les réponses ne sont jamais inventées. Celles-ci sont « inspirées des Evangiles, des Psaumes et des Ecritures, afin de rester toujours fidèles, respectueuses et spirituellement sûres ».

Qui sait, peut-être aurez-vous besoin « de Jésus-Christ, pour recevoir une parole d’amour et de vérité tirée des Evangiles ; de Pierre, pour être encouragé à persévérer malgré vos chutes ; de David, pour apprendre à prier avec un cœur sincère ; de Marie, pour grandir dans la confiance et l’humilité » ?

Cette « intelligence biblique » a-t-elle piqué votre curiosité ? Il est possible de se procurer l’application pour IOS et Android dans le Store correspondant (App Store et Google Play Store).

Sacrée ascèse

Pour Maurice Zundel, la liberté est essentielle et constitutive de l’humain. Il en a d’ailleurs cherché sa vie durant le chemin. A l’occasion des cinquante ans de sa mort, est paru « Devenir libre », un condensé de sa pensée sur la liberté. Un des deux auteurs, Virgile Rochat, était présent au Temple de la Madeleine, lors de la dernière rencontre Un auteur, un livre, pour présenter l’ouvrage.
Blaise Menu, Virgile Rochat, Geneviève de Simone-Cornet (de gauche à droite).

Pour Maurice Zundel, la liberté est essentielle et constitutive de l’humain. Il en a d’ailleurs cherché sa vie durant le chemin. A l’occasion des cinquante ans de sa mort, est paru « Devenir libre », un condensé de sa pensée sur la liberté. Un des deux auteurs, Virgile Rochat, était présent au Temple de la Madeleine, lors de la dernière rencontre Un auteur, un livre, pour présenter l’ouvrage.

Virgile Rochat et Marc Donzé, Devenir libre, Bière, Cabédita, 2025, 112p.

Par Myriam Bettens 
Photos : Myriam Bettens, DR

« Vous voulez entendre la voix de Maurice Zundel ? », lance un homme à l’assemblée tout en tirant de sa poche son téléphone. Micro placé stratégiquement, la voix du prêtre neuchâtelois s’élève alors dans le silence du Temple de la Madeleine. Pendus aux lèvres, numérisées, de Maurice Zundel, l’assistance essaie tant bien que mal de saisir quelques bribes de cette homélie proposée de manière inopinée. « Il était tellement pénétré de sa propre recherche qu’il pouvait parler des heures sans aucunes notes », glisse alors le pasteur Virgile Rochat. Début octobre, il était invité à parler lors de la rencontre Un auteur, un livre, de son dernier ouvrage, Devenir libre, écrit à quatre mains avec l’abbé Marc Donzé. Ce dernier, retenu à la journée annuelle de l’Association Maurice Zundel Suisse (AMZ-Suisse) a laissé à son co-auteur le soin de présenter ce qu’ils considèrent à la fois comme une anthologie et un commentaire de la pensée de Maurice Zundel sur la liberté. 

« La pensée de Zundel n’est pas facile d’accès, mais on la redécouvre à l’occasion des cinquante ans de sa mort », avance Blaise Menu, modérateur de la rencontre, à l’attention de l’auteur. « On peut tenter de la vulgariser en l’expliquant, mais on passe alors complètement à côté du sens profond voulu par l’auteur. Maurice Zundel ne voulait pas communiquer un contenu, mais une expérience productrice d’une transformation profonde grâce à la rencontre de Dieu », souligne le pasteur réformé. La forme anthologique, avec un choix de textes organisés et commentés permet donc de fournir une introduction sommaire à la pensée du théologien neuchâtelois. « En mettant le lecteur en contact direct avec le texte, cela devrait lui permettre d’effectuer son propre exercice spirituel », comme l’aurait certainement souhaité Maurice Zundel, qui privilégiait l’expérience aux dogmes. 

Le théologien n’a pas seulement pensé la liberté, il a aussi vécu avec passion son aventure personnelle d’homme libre. « Il lui arrivait d’ailleurs souvent de dire : «  Ne rien subir, tout tourner vers la lumière  » », développe Geneviève de Simone-Cornet, autre modératrice de la matinée. Dans cette optique, toute sa pensée ne cherche pas « à disserter sur la liberté comme un idéal en soi, mais de se mettre en route et de persévérer sur un chemin où celle-ci grandit peu à peu », expose Virgile Rochat. « C’est un peu contre-intuitif, mais Maurice Zundel affirme que l’humain arrive au monde «  préfabriqué  », avec un héritage personnel et social dont il doit se défaire ». Son itinéraire spirituel consistera donc précisément à s’alléger pour devenir toujours plus lui-même. « Une libération progressive, qui consiste à se désencombrer de tout ce qui nous tient en esclavage », non pas dans un chemin solitaire, mais qui laissera peu à peu place au Dieu intérieur, lui-même don et désappropriation totale.

Or, passer de ce «  » moi-résultat  », au «  moi-origine  », ne va pas sans affronter un certain nombre d’obstacles ». Il illustre son propos en reprenant la citation du réformateur : « J’ai voulu noyer le vieil homme, mais le bougre, il savait nager ! ». Alors que l’assemblée rit de ces bons mots, Virgile Rochat enchaîne. « On est ici loin du développement personnel. Ce que propose Maurice Zundel est une sacrée ascèse, et je précise, sacrée dans tous les sens du terme ! », mais « lorsque Dieu nous habite et devient le moteur de l’action, la morale «  coule  » » et rien n’est plus de l’ordre de l’obligation, mais de l’amour.

Un destin écrit dans les étoiles

« Attache ta charrette à une étoile. » Cette citation de Leonardo da Vinci semble étrange : qui attacherait sa charrette à une étoile ? Que voulait dire da Vinci par ce conseil ?
Les cartes célestes servaient à la navigation lorsque les ordinateurs n’existaient pas.

Par l’abbé Paul Martone
Photo : DR

« Attache ta charrette à une étoile. » Cette citation de Leonardo da Vinci semble étrange : qui attacherait sa charrette à une étoile ? Que voulait dire da Vinci par ce conseil ?

« Mon destin est écrit dans les étoiles », dit-on parfois. C’est peut-être vraiment le cas. Si nous nous penchons sur l’histoire de la navigation, nous voyons qu’à l’époque où il n’y avait pas d’ordinateurs pour diriger les navires, les capitaines s’orientaient grâce aux étoiles pour atteindre un port sûr.

Il serait bon que nous attachions la charrette de notre vie, avec tous ses fardeaux et ses difficultés, à l’étoile qui a déjà montré aux mages d’Orient le chemin vers Jésus dans la crèche de Bethléem. Ainsi, une lumière s’allumera aussi pour nous, qui surpassera la luminosité de toutes les étoiles du firmament et nous montrera le chemin vers Jésus qui est La lumière à travers cette période tumultueuse. 

Marie, que la tradition appelle « étoile de la mer », peut nous aider à nous orienter.

Notre soleil : le silence après l’éclat

A l’échelle de l’infini, notre soleil aura son crépuscule: expansion, souffle, braise, silence. Mais sa «mort» fécondera d’autres mondes et nos regards y cherchent un sens, entre science et espérance.
La Transfiguration (ici représentée par Raphaël), associe le visage de Jésus à l’éclat du soleil.

A l’échelle de l’infini, notre soleil aura son crépuscule: expansion, souffle, braise, silence. Mais sa «mort» fécondera d’autres mondes et nos regards y cherchent un sens, entre science et espérance.

Par Pierre Guillemin | Photos : unsplash, DR

Le soleil est un symbole puissant dans les Ecritures, représentant souvent la lumière, la gloire de Dieu et le Christ, qui est décrit comme la « lumière » et le « soleil levant » (Luc 1 : 78). L’Evangile de la Transfiguration (Matthieu 17 : 1-9) associe le visage de Jésus à l’éclat du soleil. 

Pourtant, au même titre qu’un être vivant, les étoiles naissent, vivent et meurent. 

Depuis plus de quatre milliards et demi d’années, notre étoile transforme l’hydrogène en hélium générant une énergie constante, stable, qui a permis la vie terrestre. On peut la comparer à un énorme réacteur à fusion nucléaire dont le carburant est l’hydrogène. Au cœur du soleil, en raison de la gravité qui attire en son centre toute la matière, la pression et la température (15 millions de degrés) sont tellement fortes qu’elles provoquent la fusion des atomes d’hydrogène. Ils s’entrechoquent violemment et fusionnent, se transformant en hélium et libérant au passage de l’énergie. Chaque seconde, le soleil brûle 620 millions de tonnes d’hydrogène. L’énergie ainsi produite dans le noyau met ensuite 1 million d’années pour rejoindre la surface où elle s’évacue sous forme de rayonnements.

Depuis plus de quatre milliards et demi d’années, notre étoile transforme l’hydrogène en hélium générant une énergie constante, stable, qui a permis la vie terrestre.

L’éternité par étapes

Mais rien, dans l’univers, n’échappe à l’usure du temps : de même que nous ne connaissons pas de phénomènes qui se créent à partir de rien, nous ne connaissons pas de phénomènes qui ne se modifient pas, qui ne se transforment pas (la transformation pouvant être assimilée à une mort). Ce qui semble éternel n’est qu’une étape et le soleil, lui aussi, a une fin.

Les estimations actuelles donnent au soleil entre 3 et 5 milliards d’années encore à briller comme aujourd’hui. Jacques Deferne, ancien conservateur du département de minéralogie et pétrographie du Muséum de Genève écrit dans son ouvrage Notre système solaire : « On estime que le soleil continuera à briller sans modification notable pendant encore environ 5 milliards d’années avant d’avoir épuisé tout l’hydrogène qui alimente sa fournaise nucléaire. Mais, lorsque ce combustible sera épuisé, le noyau du soleil s’effondrera sur lui-même en provoquant l’augmentation de sa température dans ses couches profondes. Les couches gazeuses de la surface se dilateront et le diamètre du soleil augmentera considérablement (environ 100 fois son diamètre actuel). Les couches extérieures, moins chaudes, vireront au rouge. Il se transformera alors en une géante rouge. Sa surface atteindra la planète Mercure qui sera entièrement absorbée. Si la Terre parvient à échapper à cette absorption, la température s’y élèvera de plusieurs centaines de degrés et la vie disparaîtra totalement. »

Enfin, au sein du noyau solaire, l’hélium fusionnera en carbone et en oxygène. Mais cette phase ne durera qu’un instant cosmique, quelques centaines de millions d’années, avant que l’instabilité ne triomphe. Le vent solaire s’intensifiera, rejetant dans l’espace les couches externes de gaz et de poussière. L’astre laissera derrière lui un linceul lumineux : une nébuleuse planétaire, vaste bulle irisée où se mêlent les atomes d’hélium, d’azote, d’oxygène – les restes de ce qui, jadis, fit battre la vie sur Terre.

Une fin et un commencement

Au centre de cette enveloppe spectrale, il restera le cœur nu du soleil : une naine blanche. De la taille de la Terre, mais mille fois plus dense. Un fragment d’étoile refroidi, sans fusion, sans lumière propre. D’abord d’un éclat bleu-blanc, elle se ternira peu à peu, perdant son énergie dans l’immensité du vide. Pendant des milliards d’années, cette braise silencieuse rayonnera ses derniers photons, jusqu’à devenir une naine noire, invisible, morte – un souvenir d’étoile dans un univers devenu froid.

Illustration de la taille d’une naine blanche (ici Sirius B) au centre, bien plus petite que les planètes géantes (au-dessus, Neptune et Uranus), mais comparable à la Terre ou à Vénus (respectivement à gauche et droite).

Mais la mort du soleil n’est pas seulement une fin : elle est aussi un commencement. Les gaz qu’il dispersera nourriront les nuages interstellaires, où naîtront d’autres étoiles, d’autres mondes. Les atomes de carbone et d’oxygène qu’il aura créés voyageront, se mêleront à la poussière cosmique, et peut-être, ailleurs, participeront-ils à l’émergence d’une nouvelle forme de vie. La mort d’un astre est toujours un acte de transmission : la matière ne disparaît pas, elle se transforme.

Mais même si nous disparaissons avant ce crépuscule cosmique, il restera une trace : celle de la conscience capable de contempler sa propre origine et sa fin. La mort du soleil nous rappelle que tout ce qui vit meurt ; mais aussi que la mort, dans l’univers est un mouvement, non une rupture. Le soleil s’éteindra et pourtant, son essence continuera de rayonner dans la matière qu’il aura semée. Nous sommes déjà faits de cette poussière d’étoiles ; demain, d’autres êtres le seront à leur tour.

Le dernier instant du soleil sera silencieux. Pas d’explosion, pas d’effondrement spectaculaire : une lente extinction, un souffle qui s’achève. L’espace autour de lui sera peuplé de fantômes lumineux – les fragments d’un passé incandescent. Puis, dans un lointain avenir, quand l’univers lui-même aura vieilli, quand les galaxies se seront diluées dans la nuit, les dernières naines blanches s’éteindront à leur tour. Alors seulement, la mort du soleil prendra tout son sens : il aura vécu, brillé, transformé la matière, avant de rendre au cosmos la lumière qu’il lui avait empruntée.

Battement de cœur cosmique

Et dans ce grand silence, peut-être subsistera une vibration comme l’écho d’un battement de cœur cosmique. Le soleil aura disparu, mais sa trace demeurera dans chaque atome, dans chaque onde, dans la mémoire même de l’univers – car rien, jamais, ne s’efface entièrement de la lumière.

Pour nous, humains, la perspective de cette disparition lointaine soulève de grandes questions. Nous savons que notre existence, nos civilisations, nos mémoires tiennent dans la bienveillance d’une étoile moyenne, stable et docile. Et pourtant, un jour, cette lumière qui fut nécessaire à l’apparition de la vie sur Terre s’éteindra. L’humanité, si elle veut survivre jusque-là, aura depuis longtemps quitté la Terre. Peut-être errera-t-elle parmi les étoiles, portant en elle le souvenir du vieux soleil, cette première chaleur qui lui donna vie.

Faut-il en avoir peur ? Non : notre foi en la Résurrection, en la Parole de Dieu et de son Fils Jésus nous fournit la réponse : « Son règne n’aura pas de fin. » Nous trouverons la réponse à cette fin du soleil et l’humanité ne disparaîtra pas.

Ciel, étoiles et grandeur de l’homme

Qui peut connaître les desseins du Créateur ? Dieu a fait le ciel, la lune et les étoiles, ouvrages de ses doigts, chante le magnifique Psaume 8, déposé par les astronautes américains sur le satellite de la terre quand il fut foulé pour la première fois de l’histoire.
« Dieu a fait le ciel, la lune et les étoiles », chante le Psaume 8.

Par François-Xavier Amherdt | Photo: unsplash

Qui peut connaître les desseins du Créateur ? Dieu a fait le ciel, la lune et les étoiles, ouvrages de ses doigts, chante le magnifique Psaume 8, déposé par les astronautes américains sur le satellite de la terre quand il fut foulé pour la première fois de l’histoire.

Mais puisque nous savons par la science que notre soleil a une durée d’existence limitée, qu’adviendra-t-il lorsque le combustible de la fournaise solaire sera épuisé ? Sera-ce la fin du monde, avec l’apparition « des cieux et de la terre nouvelle » que promet l’Apocalypse 21, 1 ?

Peu importe, quoi qu’il en soit. Que fera alors le Seigneur ? Recréera-t-il une autre planète habitable une fois que l’actuelle sera ou absorbée par le diamètre élargi du soleil ou aura disparu totalement ? Personne ne peut se mettre dans la pensée de Dieu, ni les astrophysiciens ni les théologiens.

La place centrale de l’humanité

Ce qui compte, c’est que, selon son projet initial, Dieu a placé au milieu de l’immensité des milliards de milliards de galaxies un petit être, l’homme et la femme, façonnés à son image. Si petits que nous soyons face au cosmos illimité, le Seigneur nous a couronnés de gloire et il a tout placé à nos pieds, il nous a confié les bêtes sauvages et domestiques, les oiseaux, les poissons et les monstres marins, non pour que nous les exploitions ni ne les exterminions, mais pour que nous sauvegardions un cadre favorisant le vivre-ensemble.

Et la bouche d’un petit enfant capable de chanter la majesté du nom divin l’emporte en dignité et en honneur sur tout le reste des créatures ! Il y a quelque chose de divin en la personne humaine qui la rend responsable du reste de la planète et du monde.

Abandonnons-nous totalement à la créativité de notre Seigneur. Il nous surprendra une fois de plus, comme il ne cesse de le faire chaque jour en maintenant sa création dans ses mains. Il conduit l’ensemble de l’univers au salut et à la rédemption, chacun(e) de nous comme le cosmos tout entier.

«Choisir la bonne étoile»

Etoiles en héraldique. Depuis que les Papes arborent des écussons de règne (dès le XIIe siècle), 14 Papes et 1 antipape ont fait figurer sur leur blason… une, deux, cinq, plusieurs étoiles.
Une étoile figure sur le blason de François, accompagnée du monogramme IHS de la Compagnie de Jésus, dont il était membre.

Etoiles en héraldique

Depuis que les Papes arborent des écussons de règne (dès le XIIe siècle), 14 Papes et 1 antipape ont fait figurer sur leur blason… une, deux, cinq, plusieurs étoiles. 

Signe aux sens variés selon le nombre de branches et d’éléments, ces étoiles papales sur des bannières publiques rappellent, peut-être, ce que le tarot met en avant quant au symbolisme de l’astre : chance, bénédiction, bonheur, en amour comme en affaires… Quand ce n’est pas un souvenir de la Stella matutina (étoile du matin) une des multiples appellations de Marie dans la litanie de Pompéi.

Le dernier en date à reprendre une étoile est le bien-aimé François, avec le monogramme IHS de la Compagnie de Jésus dont il était membre. 

Seul Léon XIII a mis une étoile filante : cette comète, éphémère aux yeux terriens, a été contredite par ses 25 ans de pontificat…

L’étoile de François

Aux Angélus comme aux messes de l’Epiphanie, le pape François aimait reprendre le motif de l’étoile. En 2021, il médite : « Pourquoi les mages sont-ils les seuls à voir l’étoile ? Peut-être parce que peu nombreux sont ceux qui avaient levé le regard vers le ciel. Souvent, en effet, dans la vie, on se contente de regarder vers le sol : la santé, un peu d’argent et quelques divertissements suffisent. 

Et je me demande : nous, savons-nous encore lever le regard vers le ciel ? Savons-nous rêver, désirer Dieu, attendre sa nouveauté ; ou bien nous laissons-nous emporter par la vie comme un rameau sec au vent ? »

En 2018, François a invité à choisir la bonne étoile et non pas des « météores », qui brillent un peu, mais « tombent vite », des « étoiles filantes qui désorientent au lieu d’orienter ». « L’étoile du Seigneur, au contraire, n’est pas toujours fulgurante, mais toujours présente : elle te prend par la main dans la vie, elle t’accompagne, à condition de marcher, d’assumer cet effort et d’accepter les imprévus qui apparaissent sur la carte de la vie tranquille… »

Toujours Jésus

Chaque mois, L’Essentiel propose à un ou une représentant(e) d’un diocèse suisse de s’exprimer sur un sujet de son choix. Mgr Alain de Raemy, administrateur apostolique du diocèse de Lugano, est l’auteur de cette carte blanche.

Chaque mois, L’Essentiel propose à un ou une représentant(e) d’un diocèse suisse de s’exprimer sur un sujet de son choix. Mgr Alain de Raemy, administrateur apostolique du diocèse de Lugano, est l’auteur de cette carte blanche. 

Par Mgr Alain de Raemy | Photo  : DR

Nous le proclamons dans le Credo : « par lui (le Fils) tout a été fait. » Cela vient de saint Jean qui, dans son évangile, insiste : « par lui tout est venu à l’existence et rien de ce qui s’est fait, ne s’est fait sans lui. » (1, 3)

Autrement dit, tout l’univers est imprégné par cette mystérieuse présence de Celui qui s’est fait homme.

Nous proclamons encore dans le Credo : ce Jésus « reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts et son règne n’aura pas de fin ».

« Avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde »

Et saint Matthieu, dans son évangile, cite ces paroles de Jésus : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (28, 20)

Nous voilà donc bien situés dans la vie : entre un univers qui n’est pas un vide anonyme et un avenir qui conduit à Dieu, avec une présence constante du Christ que rien ni personne ne pourra nous enlever.

Mais puisque nous le savons, nous avons aussi à en vivre et à le vivre en conséquence.

Le pape Léon XIV, dans sa première exhortation apostolique (commencée par le pape François), nous rappelle ce que disait le cardinal Lercaro au concile Vatican II : « Le mystère du Christ dans l’Eglise a toujours été et est encore aujourd’hui, mais de manière particulière, le mystère du Christ dans les pauvres. Il ne s’agit pas d’un thème quelconque, mais en un certain sens, du seul thème de tout Vatican II. […] C’est l’heure du mystère de l’Eglise mère des pauvres, c’est l’heure du mystère du Christ
surtout dans le pauvre. »

Une Eglise plus semblable à son Seigneur

Le Pape commente : « S’annonçait ainsi la nécessité d’une nouvelle forme ecclésiale, plus simple et plus sobre, impliquant tout le peuple de Dieu et sa figure historique. Une Eglise plus semblable à son Seigneur qu’aux puissances mondaines, déterminée à stimuler dans toute l’humanité un engagement concret pour la résolution du grand problème de la pauvreté dans le monde. » (Dilexi te, n. 84).

Soyons donc heureux de savoir que tout est dans le Christ Jésus. Mais ce bonheur n’est vrai que s’il est tout entier en Jésus. Pour en juger, il suffit de se rappeler le jugement dernier : ce que vous faites au plus petit, c’est à moi que vous le faites.

Jeunes, humour et mot de la Bible – décembre 2025

Noël ! Joyeuse espérance !, page "Jeunes, humour et mot de la Bible" de décembre 2025 par Marie-Claude Follonier

Par Marie-Claude Follonier

Mot de la Bible

Une brebis égarée

La brebis égarée est celle qui, se séparant du reste du troupeau, a pris un mauvais chemin et que l’on voudrait voir rentrer au bercail. Par analogie, cette expression signifie une personne perdue, qui vit dans le malheur. Dans l’évangile de Matthieu, Jésus, qui se présente comme le bon Berger, enseigne que chaque être humain est à ses yeux une brebis qui vaut la peine d’être sauvée. Si une brebis s’égare, le pasteur la cherchera dans le désert, laissant les 99 autres sur la montagne (Matthieu 18, 10-14).

Par Véronique Benz

Humour

Un passager monte dans un bus. Il est suivi par une personne qui lui  demande de lui céder sa place.
– Ah non, lui répondit le passager.  C’est ma place. Vous n’aviez qu’à arriver avant moi.
– Permettez-moi d’insister. Merci de céder votre place.
– Je vous redis que non. Pourquoi vous entêtez-vous ?
– Parce que je suis le conducteur de ce bus et que vous êtes assis à ma place !

Par Calixte Dubosson

Thèmes et rubriques 2026

Thèmes 2026

Mois Sujet
Janvier Cocooning ecclésial (Thierry Schelling)
Prendre soin de soi, pour mieux vivre, être et témoigner de sa foi. Fini le temps où le soin de soi était vilipendé comme égoïste !
A l’ère du burnout même en Eglise, il est essentiel de se donner le temps pour le corps et l’esprit tant il est vrai que mens sana incorpore sano…
Février Sans judaïsme, pas de christianisme (Paul Martone)
Qu’est-ce qui nous relie, nous chrétiens, aux juifs ? «Les juifs et les chrétiens devraient se considérer comme des frères et sœurs, unis dans la foi en un seul Dieu et par un riche héritage spirituel commun sur lequel ils peuvent s’appuyer et continuer à construire l’avenir.» (Pape François)
Mars Handicaps et foi (Véronique Benz)
En réponse à l’appel du pape François à écouter la parole des personnes en situation de handicap, nous vous invitons à découvrir leur rôle dans les communautés de foi. Comment promouvoir leur pleine participation et leur inclusion dans nos communautés paroissiales. A la suite d’un colloque sur le thème «Handicaps et foi» qui aura lieu à l’Université de Fribourg, nous vous proposons une plongée dans cette pastorale spécialisée et ses défis.
Avril La Mer Rouge à pied sec (Pierre Guillemin)
Moïse sauve le peuple d’Israël du pharaon d’Egypte et de son armée traversant les eaux de la Mer Rouge, protégé en cela par la puissance de Dieu, sa propre foi et sa confiance en Lui. La science cherche à expliquer ce phénomène ou tout au moins à en trouver des traces archéologiques. Plusieurs explications sont données de nos jours sans parvenir à une conclusion claire et précise de cet évènement fondamental du récit biblique.
Mai Le Christ, c’est qui au fait ? (Paul Martone)
Nous sommes chrétiens parce que nous suivons le Christ. Mais le connaissons-nous vraiment ? Savons-nous que «Christ» n’est pas un nom, mais un titre honorifique ? Qui est-il donc ? Le Christ n’est pas simplement un grand homme ayant vécu une expérience religieuse importante, il est Dieu, Dieu fait homme.
Juin Décrypter le jargon ecclésiastique (Paul Martone)
L’Eglise a perdu l’art de transmettre son message dans un langage compréhensible pour les gens. Dans sa prédication et même dans notre prière individuelle, nous utilisons des expressions et des images qui étaient compréhensibles à l’époque de Jésus, mais qui ne le sont plus pour les hommes modernes d’aujourd’hui. Dans cet article, nous allons nous pencher sur la question suivante : que signifient réellement les mots que nous utilisons ? Essayons un «aggiornamento», c’est-à-dire à une traduction des mots anciens dans une forme moderne.
Juillet-aoûtLes intentions de messe (Calixte Dubosson)
«Il s’agit d’une des manières les plus concrètes par lesquelles les fidèles participent à la vie de l’Eglise : demander qu’une messe soit célébrée pour les vivants ou pour les défunts. Une coutume très ancienne, fondée sur de profondes motivations pastorales et spirituelles. Un bref historique montrera que cette tradition existe déjà dans l’Ancien Testament.
Septembre A tire d’aile (Myriam Bettens)
Joues roses, fesses rebondies et sourire énigmatique, l’imaginaire populaire et chrétien associé aux anges est parsemé de clichés. Cette représentation digne de bibelots de garden center semble pourtant bien loin des descriptions que nous livre la Parole. Alors qui sont ces ambassadeurs célestes ?
Octobre Dieu le tentateur (Paul Martone)
Il y a encore quelques années, nous priions dans le Notre Père : «… et ne nous soumets pas à la tentation…» Dans certaines langues, cette prière est encore récitée ainsi aujourd’hui. Dieu nous soumet-il vraiment à la tentation? Ou comment faut-il comprendre cette phrase du Notre Père ?
Novembre Départ différé (Paul Martone)
Tout commence dans un halo d’intense lumière. Ils sortent de leurs corps et s’observent. Les témoignages relatant des expériences de mort imminente (EMI) sont nombreux et transformateurs. Au carrefour de la science et de la foi, ces départs différés continuent d’interroger.
Décembre Dieu créateur du ciel et de la terre (Paul Martone)
Les premières pages de la Bible décrivent comment Dieu a créé le ciel et la terre en six jours. La science, en revanche, voit les choses tout autrement. Selon elle, la création a commencé avec le Big Bang et a duré des millions d’années. Qui a raison: la Bible ou la science ? Ou existe-t-il un moyen de concilier ces deux points de vue ?

Rubriques 2026

Les rubriques constituent le fil conducteur de chaque magazine. Voici celles que la Rédaction romande vous propose en 2026.

En 2026, pleins feus sur les docteurs de l’Eglise

sous la plume de Paul Martone

Allô Docteur – En nommant John Henry Newman docteur de l’Eglise, le pape Léon XIV a remis ces pilliers de l’Eglise au centre des préoccupations des fidèles. Mais qui sont les docteurs de l’Eglise et comment s’appellent-ils? Qu’ont-ils enseigné et quelle est leur importance pour les fidèles d’aujourd’hui?

Cette nouvelle rubrique prend la place de « Au fil de l’art religieux ».

Magazine au format B5

Pages Rubrique Auteur
1 Edito Tournus de la rédaction
2-5 Eclairage Tournus de la rédaction
6 Ce qu’en dit la Bible François-Xavier Amherdt
7 Les Papes ont dit… Thierry Schelling
8 Carte blanche diocésaine Tournus externe
9 Jeunes, humour et mot de la Bible M.-C. Follonier
Véronique Benz
Calixte Dubosson
10-11 Small Talk Myriam Bettens
12 Allô Docteur Paul Martone
13 Merveilleusement scientifique Pierre Guillemin
14-15 Ecclésioscope Véronique Benz
16 En librairie Calixte Dubosson

Magazine au format A4

Pages Rubrique Auteur
1 Edito Tournus de la rédaction
2-3 Eclairage Tournus de la rédaction
4 Ce qu’en dit la Bible François-Xavier Amherdt
4 Les Papes ont dit… Thierry Schelling
5 Allô Docteur Paul Martone
6 Small Talk Myriam Bettens
7 Merveilleusement scientifique Pierre Guillemin
7 Carte blanche diocésaine Tournus externe
8 Ecclésioscope Véronique Benz

Pour les journaux A4, la possibilité existe de reprendre librement les rubriques des magazines B5 qui ne sont pas contenues dans le Cahier romand.

Vitraux de Claude Sandoz, église Saint-Martin, Torny-le-Petit (Fribourg)

L’église de Torny-le-Petit est un joli édifice assez typique de ce qui était construit au dix-neuvième siècle. Elle se situe sur l’ancienne route romaine qui reliait Vevey et Avenches et il est probable qu’un lieu de culte se trouvait déjà à cet endroit pendant l’Antiquité.
Les vitraux racontent des épisodes de la vie de saint Martin de Tours selon La Légende dorée.

Par Amandine Beffa | Photo : Jean-Claude Gadmer

L’église de Torny-le-Petit est un joli édifice assez typique de ce qui était construit au dix-neuvième siècle. Elle se situe sur l’ancienne route romaine qui reliait Vevey et Avenches et il est probable qu’un lieu de culte se trouvait déjà à cet endroit pendant l’Antiquité.

Ce qui est plus inattendu, c’est l’explosion de couleurs attendant le visiteur qui pousse la porte. Les huit baies que l’on doit à Claude Sandoz sont une invitation au voyage. L’artiste suisse est connu pour s’inspirer de ses expéditions en Asie. Il dit de lui-même que la principale qualité de son œuvre est « la vibration sonore de la couleur ».

Les vitraux racontent des épisodes de la vie de saint Martin de Tours selon La Légende dorée. Si vous êtes sur place, prenez le temps de faire le tour et de repérer tout ce qui évoque le Japon. Vous y trouverez des personnages issus du théâtre nô, des dessins inspirés des estampes…

Concentrons-nous sur l’œuvre de ce mois. Si le bas de la baie est très exotique, les motifs végétaux de la partie haute rappellent les lampes Tiffany. Il y a quelque chose de presque art nouveau. La construction en symétrie axiale est caractéristique de certaines des œuvres de l’artiste.

La thématique est « la charité de saint Martin ». C’est la scène la plus célèbre de la vie du saint : rencontrant un homme quasiment nu en plein hiver, il est pris de pitié. Il partage alors son manteau pour en offrir la partie qui lui appartenait en propre. 

Sandoz a choisi de représenter le saint comme dédoublé. A notre gauche, le légionnaire romain, casque sur la tête, brandit son épée, à notre droite, coiffé d’un nimbe (une auréole), il abaisse son arme pour partager son vêtement. Entre les mains du pauvre (en bas à droite), l’étoffe prend un aspect de fleur. La dualité figurée par l’artiste peut évoquer deux aspects de la personnalité de Martin : extérieurement, c’est un militaire qui doit obéissance à l’Empereur ; intérieurement, c’est un chrétien qui se laisse toucher par la souffrance des pauvres et qui donne tout ce qu’il peut.



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