PHOTOS : CATHERINE SOLDINI TEXTE ET PHOTO PAR CATHERINE SOLDINI, POUR LE CONSEIL PASTORAL DE CORPATAUX
Le 28 novembre 2021, tout un petit monde gravite autour de l’autel, certaines personnes, on les voit régulièrement, d’autres, on les aperçoit au loin, d’autres encore se font discrètes… mais toutes ces personnes permettent aux célébrations de se dérouler harmonieusement et dans un beau cadre.
Ainsi lors de cette célébration, nous avons à la fois accueilli et à la fois dit aurevoir !
Ce furent des instants remplis d’émotions: Mélissa et Jessica quittaient le service à l’autel et la communauté a accueilli Agathe, Albane, Naomi et Louanne qui ont reçu officiellement la croix et le « certificat » de servant de messe même si elles avaient commencé depuis un certain temps.
De même, les responsables des servants de messe: Florence Butty et Catherine Soldini ont tiré leur révérence pour laisser la place à Adeline et Anne Meuwly !
Ces dernières porteront plusieurs casquettes : sacristines (avec l’appui fidèle de Thérèse Monney), responsables des servants de messe et auxiliaires de communion ! En particulier, Adeline s’occupe de l’animation musicale quand il n’y a pas le chœur et Anne décore désormais l’église à la place d’Alice.
Justement, nous adressons un merci tout particulier à Alice Schouwey qui s’est occupée de la décoration et de l’entretien de l’église durant 35 ans. Tous ces bouquets ont varié au gré des saisons et ont été confectionnés avec beaucoup d’amour. Un bouquet géant de merci pour toi Alice.
Quant au nettoyage de l’église, c’est Judith Geinoz qui remplace dorénavant Alice.
Merci à toutes ces grandes et petites mains. Bonne continuation sur votre chemin de vie ! Qu’il soit lumineux et fleuri !
Salée ou sucrée, même les maladroits peuvent s’y essayer. Collée au-dessus de l’armoire de la cuisine, elle apportera fortune à l’économie familiale durant toute l’année. Tombera, tombera pas? Petite histoire de la crêpe de la Chandeleur.
Ah bon? Le chandeleur n’est pas celui qui tient la chandelle lorsque deux amoureux font des crêpes? Il s’agit bien ici de chandelles, mais de celles du nom populaire latin de festa candelarum rappelant la date à laquelle on procède à la bénédiction des cierges. Centrée sur la lumière, cette fête, d’abord païenne, rappelait que dans l’hémisphère nord, les jours rallongent, signe de l’arrivée du printemps. Christianisée, le rap- port à la lumière demeure. Elle est célébrée à Jérusalem dès le IVe siècle, dans son récit Peregrinatio Aetheriae (vers 380), la pèlerine Egérie en fait déjà mention. Etendue à l’ensemble de l’Orient chrétien, l’empereur Justinien fixe la date de la fête au 2 février et l’introduit à Constantinople en l’an 542.
Lumière du monde
Cette fête fait depuis référence à Jésus comme lumière du monde. Tel que relaté dans l’Evangile de Luc, le récit narre la Présentation de Jésus au Temple. Comme le voulait la loi de Moïse, les parents conduisaient au temple de Jérusalem tout garçon premier-né pour y recevoir une bénédiction quarante jours après sa naissance. Siméon, un homme juste et pieux, se rend au Temple poussé par l’Esprit Saint. Là, il rencontre les parents de Jésus venant accomplir les rites prescrits par la loi. Il prend alors Jésus dans ses bras et remercie le Seigneur, car il reconnaît en cet enfant la «lumière pour éclairer les nations».
Une préparation simple
Comme d’autres pâtisseries que l’on mange à cette même époque de l’année – beignets, bugnes, gaufres, merveilles – ces préparations requièrent peu d’ingrédients, faciles à se procurer et rappellent qu’après l’hiver, les provisions ne manquent pas. On a tenté de christianiser cette tradition culinaire au Ve siècle en attribuant au pape Gélase Ier la préparation de gaufres pour réconforter des pèlerins venus à Rome… mais pas de quoi se crêper le chignon.
Recette: Crêpes Suzette
Temps de préparation
Temps d’attente
Portions
30 minutes
1 heure
8
Ingrédients pour la pâte à crêpes
75 g de farine blanche
1 pincée de sel
1 ½ dl de lait
½ dl d’eau minérale gazeuse
2 œufs frais
25 g de beurre liquide, refroidi
Cuisson
Un peu de beurre ou d’huile
Ingrédients pour la sauce à l’orange
60 g de sucre
2 cs d’eau
1 cs de beurre
2 oranges bio, le zeste prélevé avec un zesteur, tout le jus
3 cs de liqueur d’orange (p. ex. Grand Marnier)
2 oranges pelées à vif et détaillées en suprêmes • 2 cs de cognac
Préparation des crêpes
Dans un saladier, mélanger la farine et le sel et creuser un puits au milieu.
Mélanger le lait, l’eau, les œufs et le beurre.
Verser le liquide petit à petit dans le puits tout en remuant avec le fouet, jusqu’à obtenir une pâte bien lisse.
Couvrir et laisser reposer env. 30 min. à température ambiante.
Faire fondre un peu de beurre à rôtir dans une poêle antiadhésive ou y mettre un peu d’huile.
Verser juste ce qu’il faut de pâte dans la poêle pour recouvrir le fond d’une couche très fine. Baisser le feu. Lorsque le dessous est bien cuit et se détache facilement, retourner la crêpe et terminer la cuisson.
Couvrir et réserver au chaud. Procéder de la même façon avec le reste de pâte.
Préparation du sirop à l’orange
Dans une grande poêle, porter l’eau à ébullition avec le sucre sans remuer. Baisser le feu et laisser frémir en donnant un mouvement de va-et-vient à la poêle jusqu’à obtention d’un caramel doré.
Retirer la casserole du feu, ajouter le beurre, le zeste et le jus d’orange ainsi que la liqueur, puis laisser réduire le tout en sirop.
Ajouter les crêpes l’une après l’autre, les plier en 4.
Répartir les suprêmes d’orange par-dessus, arroser de cognac, faire flamber, hotte aspirante éteinte.
Dans cette rubrique, L’Essentiel propose aux Evêques des diocèses de Sion et de Lausanne-Genève-Fribourg, à l’Abbé territorial de Saint-Maurice et à leurs représentants de s’exprimer sur le sujet de leur choix. Ce mois, c’est l’abbé Pascal Desthieux qui prend la plume.
PAR L’ABBÉ PASCAL DESTHIEUX, VICAIRE ÉPISCOPAL
POUR LE CANTON DE GENÈVE | PHOTO : SH AGENCY
Les travaux de la future Maison d’Eglise viennent de commencer. Ravagé par un terrible incendie en juillet 2018, nous la construisons au Sacré-Cœur. En ajoutant un étage supplémentaire entre l’église et la salle des fêtes, nous la reconstruisons « plus belle qu’avant » : elle abritera dans deux ans le Vicariat épiscopal (que l’on appellera bientôt Région diocésaine) et les différents services actuellement disséminés dans les paroisses de Genève. Nous envisageons aussi un restaurant et toutes sortes de salles de conférences et de rencontres pour que la future Maison d’Eglise soit un lieu accueillant et convivial.
Un autre événement marquant de ces prochaines semaines sera la messe à la cathédrale. Une première historique depuis la Réforme, grâce à l’invitation réitérée de la paroisse Saint-Pierre ! Elle aura lieu le samedi 5 mars à 18h, à l’entrée du Carême. Nous voulons poser un geste œcuménique fort pour témoigner que la situation a bien changé depuis les tensions d’autrefois et que les
collaborations sont bonnes et multiples, à tous les niveaux.
Dimanches solidaires
J’aimerais aussi vous parler des « Dimanches solidaires » : ces repas organisés pour les sans-abris ont repris depuis le 9 janvier à Sainte-Clotilde. Vous vous souvenez de ces files interminables de gens qui venaient
récupérer un sac de vivre. Plusieurs paroisses se sont mobilisées, et voyant qu’il y a beaucoup moins de possibilités le dimanche pour un repas et un accueil, la paroisse Sainte-Clotilde a mobilisé des bénévoles et des ressources pour offrir une centaine de repas sur place et autant à l’emporter ainsi qu’un vestiaire social. Chaque fois que je le
peux, je me joins à la joyeuse équipe des bénévoles et je suis frappé par la diversité des personnes accueillies. « Il y a des gens qui attendent le dimanche pour pouvoir venir ici où on est si bien accueilli », me confiait un jeune homme pendant que je lui préparais son café. Voilà une bien
belle manière de sanctifier le « jour du Seigneur » !
Nous entendons beaucoup de choses sur la situation des personnes porteuses de handicap dans l’Eglise. Il est vrai, même si tout n’est pas encore parfait, que les personnes handicapées ont leur place dans l’Eglise. En effet, nous savons combien dans l’histoire de l’accueil des personnes handicapées, l’Eglise a longtemps joué un rôle essentiel et très important. Mais quelle est aujourd’hui celle que nous leur donnons ? Comment les accueillons-nous ? Comment leur transmettons-nous la Bonne Nouvelle ? Quelle idée nous faisons-nous de leur capacité à accéder à la vie de foi, d’accéder aux sacrements, y compris lorsque le handicap est majeur ? Plus le handicap est global et sévère, plus on est tenté d’en douter. Ces personnes ont-elles une place particulière dans le dessein de Dieu ? Donc quelle devrait être leur place parmi nous dans nos communautés chrétiennes ?
En Suisse, plus particulièrement dans le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, plusieurs études et enquêtes officielles récentes consacrées à la place des personnes en situation de handicap mettent en lumière qu’il y a une prise de conscience. Cependant des progrès restent à faire en matière d’accessibilité,
d’accueil et de participation à la vie de l’Eglise.
Le bilan est encourageant. Les catholiques pensent en majorité que les personnes handicapées « commencent à être mieux accueillies dans l’Eglise ». Toutefois, cet accueil est perçu différemment selon le handicap et la paroisse n’apparaît pas encore assez comme un lien d’inclusion.
Nous sommes l’Eglise
A l’occasion de la journée internationale des personnes en situation de handicap, le pape François, s’adressant directement à ces dernières, disait : L’Eglise est notre maison. Tous ensemble nous sommes l’Eglise parce que Jésus a choisi d’être notre Ami. Le baptême fait de chacun et chacune de nous un membre à part entière de la communauté ecclésiale et donne à chacun, sans exclusion ni discrimination, la possibilité de s’exclamer : « Je suis l’Eglise. »
Pour un meilleur accès aux sacrements des personnes handicapées, le pape François plaide en faveur de l’accueil des personnes au sein de nos paroisses, de nos associations et de nos mouvements ecclésiaux. Beaucoup a déjà été fait, mais il faut continuer à aller de l’avant. Il demande que soit reconnu leur faculté apostolique et missionnaire et la valeur de leur présence dans le corps ecclésial. Dans la faiblesse et la fragilité dit-il, se cache des trésors capables de renouveler nos communautés chrétiennes.
Sur la question de l’accès aux sacrements, laquelle occupe une place dans l’inclusion de personnes handicapées, le pape François regrette profondément qu’il y ait encore des doutes, des résistances et même des refus. Ceux qui adoptent une telle attitude souligne-t-il, n’ont pas compris le sens authentique des sacrements. La communauté chrétienne est appelée à faire en sorte que tous les baptisés puissent faire l’expérience du Christ dans les sacrements.
Autre défi à relever : la place et la participation active des personnes handicapées aux assemblées liturgiques. Il insiste pour développer une mentalité et un style qui mette ces personnes à l’abri des préjugés, de l’exclusion, de la marginalisation et de favoriser une réelle fraternité dans le respect des diversités appréciées en tant que valeurs.
Oui, beaucoup de chemin à parcourir
Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour un réel accueil et une intégration des personnes en situation de handicap dans nos communautés paroissiales. Il ne s’agit pas de mettre ces personnes handicapées au premier rang et de leur donner la priorité. Il s’agit de les mettre au milieu de nos communautés chrétiennes comme le Christ mettait les enfants au milieu de ses disciples en ayant conscience qu’on a, sans doute, au moins autant à recevoir des personnes fragiles, qu’on espère pouvoir leur donner. Nos expériences pastorales avec les personnes avec handicap, nous montrent qu’une paroisse qui sait accueillir et faire place à une personne en situation de handicap ou à des gens fragiles, est une paroisse qui est toujours plus humaine, plus accueillante, plus fraternelle, plus spirituelle et aussi que, paradoxalement, elle est davantage apte à se réjouir.
Faire place aux personnes handicapées : ce n’est pas seulement les accueillir et les intégrer au sein de nos communautés chrétiennes, mais c’est la mission de l’Eglise, un combat à mener pour toute l’Eglise pour que ces personnes fragiles prennent pleinement part à la vie de l’Eglise.
A l’occasion de la Journée internationale des personnes handicapées 2020, le pape François a relevé, dans son message, trois points : la menace de la culture du déchet, le roc de l’inclusion et le roc de la participation active. Trois pistes valables non seulement pour la société, mais indubitablement pour l’Eglise, peuple rassemblé en un seul corps à partir de ses diversités, de toutes ses diversités.
« La vulnérabilité appartient à l’essence de l’homme », écrivait le pape François en 2017. Concept fondamental non seulement pour l’Eglise, mais aussi pour la société humaine en général. Et le Pape de dénoncer la culture du déchet, de l’exclusion et de l’assistanat – on pense alors bien « gérer » la différence que représente le handicap… – au détriment de la collaboration avec les personnes concernées : « L’attachement de ces personnes, la différence vécue dans le respect, l’amitié dans les relations m’ont touché », partage l’abbé Giovanni Fognini, prêtre collaborateur à la COPH (Communauté œcuménique des personnes handicapées à Genève).
Sur les sites de nos diocèses romands, l’expression employée pour parler du travail d’aumôniers auprès de personnes handicapées est « pastorale spécialisée ». En effet, il convient non seulement d’être formé comme aumônier mais également d’apprendre à communiquer, évangéliser, faire participer, collaborer avec les personnes ciblées.
Se former
Nicolas Baertschi a terminé sa formation comme agent pastoral auprès du CCRFE (Centre catholique romand de Formation en Eglise). Ancien ingénieur du son, il a rebondi en ministère d’Eglise en se consacrant… aux malentendants et malvoyants de nos paroisses : « J’ai à cœur de sensibiliser les paroisses à porter une attention particulière aux personnes souffrant de surdité et de malvoyance – on parle de surdicécité – car il est nécessaire de s’adapter à leur handicap en dialoguant avec elles », souligne-t-il.
Ainsi, des solutions existent : boucle magnétique, bon éclairage, micro cravate plutôt que micro pomme ; mais avant tout ouvrir le dialogue avec les concernés, et donc, parfois, aider à délier les langues entre les paroissien(ne)s et le curé. Pour que tous et chacun se sentent membres de la même communauté : « J’aime à favoriser la possibilité, de part et d’autre, d’exprimer ses propres besoins », explique-t-il ; il convient de privilégier les petits groupes de parole, pour que celle-ci s’exprime, et les binômes pour travailler ensemble, comme les ateliers et autres activités en paroisse qui nécessitent l’usage des mains et des yeux.
Participer
Le pape François l’a rappelé : « Des personnes souffrant de handicap devraient pouvoir avoir accès au ministère de catéchiste » 1. Il lutte contre une tendance à exclure et cacher la faiblesse humaine. « Car lorsque je suis faible, alors je suis fort », pour paraphraser saint Paul. Et l’Eglise est le lieu par excellence où l’on prend soin – devrait prendre soin ! – de la faiblesse humaine. Pas uniquement morale (confession) mais sous toutes ses formes… « Un hôpital de campagne », précisait le pape François.
Sofia, 10 ans, atteinte du syndrome de la trisomie 21, fait son parcours catéchétique avec son frère et ses collègues de kt. Avec enthousiasme – « j’aime bien venir avec Duncan (son frère) » – et fidélité : « Elle ne manque aucun mercredi », sourit sa catéchiste Marianne. Interrogés, ses parents n’auraient simplement pas imaginé une autre façon de procéder quant à son éducation religieuse : « Déjà son école est spécialisée, ses loisirs sont arrangés. Alors il nous a paru nécessaire de lui proposer au moins quelque chose comme tout le monde… de nous proposer », précise la maman. « Notre infinie gratitude va à la coordinatrice en catéchèse de notre paroisse, Anne-Marie, qui a su y faire avec elle… avec nous. »
Adaptations
« A mon âge, je n’ose plus monter les marches à l’ambon pour y lire les lectures, ce que j’ai fait pendant tant et tant d’années », confie un jour, un peu dépitée, sœur Janine au groupe des lectrices. Et si on installait une main courante ? L’église est-elle classée ? Le coût des travaux ? Ces questions concrètes se posent non seulement au bénévolat – respiration essentielle de toute vie paroissiale – mais aussi au Conseil de paroisse pour ce qui est de la gestion du patrimoine… et de ses adaptations aux nécessités de nos usagés… âgés.
Le handicap est visible et invisible, atteint les sens mais aussi l’entendement (cerveau) ainsi que les mouvements. Il peut être graduel (Alzheimer…), soudain (tétraplégie à la suite d’un accident de la route…), ou inexpliqué : « Du jour au lendemain, j’ai perdu la vue ! », raconte Daniel. Devenu quasi aveugle, père de famille, employé dans une succursale bancaire, sportif, le voilà dépendant de tant de bonnes volontés… et obligé de tout réorganiser sa vie : « Je me suis inscrit auprès de l’Association des Aveugles de Genève, pour y apprendre à voir avec les doigts (braille), avec les oreilles et le nez ! Oui, renchérit-il, je vois avec le nez ! » Cocasse rebondissement : « L’encens me manque tellement », susurre-t-il. Cette marque de vénération à la messe lui complétait sa participation. Sa canne blanche lui permet de signaler son handicap, à la messe, dans l’église ; il se met devant, tient à s’avancer dans la file pour recevoir la communion : « Mes jambes ne sont pas impotentes », répète-t-il, « je compte sur la patience de la personne qui me suit à la communion, car je suis un peu plus lent que les autres, mais tout aussi recueilli ! »
Espoir
« J’ai entendu dire que le train Paris-Lourdes de nuit allait être remis en service », fanfaronne Marie-Claire. Cette habituée des pèlerinages à Lourdes, pour les malades, en a été privée depuis 2015 lorsque la SNCF avait décidé de supprimer les convois ambulances. « Peut-être qu’avec l’après-pandémie, je pourrai y retourner une dernière fois… » Le 12 décembre 2021 est réinstaurée la ligne Paris-Lourdes de nuit pour « valides ». Marie-Claire avait vu juste. Peut-elle espérer plus ? Ancienne pétanqueuse, elle s’est rabattue sur la boccia qui lui ressemble, mais surtout peut se jouer ensemble entre valides et handicapés : « Diminués, corrige Marie-Claire. Je suis diminuée mais pas incapable. Il faut juste s’adapter à moi ! » La boccia est en effet, avec le goalball, le seul sport uniquement paralympique (sans équivalent aux Olympiques).
Partenaires
« Relever le défi de la rencontre, oser s’ouvrir et être soi-même, bannir la peur et la crainte, se laisser rejoindre dans ses propres fragilités », voilà les conseils de l’abbé Giovanni. Des attitudes au cœur de l’évangélisation en somme, tout comme Jésus jadis et maints témoins de l’apostolat auprès des personnes souffrant d’un handicap. « Ce que tu fais pour moi, si tu le fais sans moi, tu le fais contre moi » : maxime de Gandhi à méditer…
«L’amour fait vivre, il gonfle les bourgeons de soleil pour qu’ils s’ouvrent au monde et à la vie. Il accueille l’abeille, puis se transforme en fruit. Un fruit qui transmettra son goût, sa saveur, à qui voudra bien le cueillir. La nature nous montre l’abandon à l’amour. Je désire suivre son exemple, et m’ouvrir à la vie, à ma vie intérieure.»
C’est Caroline qui «ouvre les feux» de cet éditorial du mois de février sur les personnes «en situation de handicap».
Caroline, au-delà de son polyhandicap, est une femme formidable et hors norme… Elle témoigne des possibles et ouvre de nouvelles voies, grâce à ce que l’on nomme «la communication facilitée», une technique qui permet à une personne privée de parole, de s’exprimer. Caroline est unique ! Mais avec les autres cabossés» de la vie, comme elle le dit souvent, elle apporte sa contribution, pour que, dans ce monde, il y ait davantage d’amour, de solidarité, de respect les uns envers les autres.
Dans notre diocèse, sur le territoire Abbatial de Saint-Maurice, comme en bien d’autres endroits, il existe un service de la pastorale spécialisée… Y sont engagés des gens formidables, compétents et vrais: … pour «écouter et accueillir, accompagner et proposer, découvrir et aider» et j’ajouterais « aimer avec ». Les uns et les autres, nous formons une grande et belle famille !
L’Essentiel de ce mois nous en dira plus, donc… à lire sans modération, parce que, sans aucun doute, comme le disent Caroline et bien d’autres amis en situation de handicap: «L’amour fait vivre.»
Pas de Tik Tok, ni d’Instagram, mais des millions de followers. Tout le monde connaît son histoire, ou presque ! La nouvelle série de Zep, La vie de J.C., croque un Jésus pétri de défauts. Un messie… terriblement humain. Entretien (presque) sérieux avec le bédéiste genevois.
PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER
Pourquoi avoir choisi de présenter un Jésus maladroit avec des apôtres pas très futés ?
Cela m’intéressait de parler de l’aspect humain de Jésus plus que de sa divinité. Et puis un personnage humoristique doit avoir des failles, sinon il n’est pas drôle. Jésus est animé d’une envie de changer le monde, il se rend compte qu’il possède des dons particuliers. Il entend Dieu et porte un message et une vision pour la société, mais il n’est pas très bon communicant. En plus, il est entouré de copains qui le suivent surtout parce qu’il est sympa et qu’il fait des tours de magie. Nous ne sommes certainement pas très loin de ce qui a dû se passer dans la réalité. Lui doit se battre contre cette image. Il se trouve sans arrêt face à cette incompréhension. Le Christ a un discours ultrarévolutionnaire pour l’époque, je me posais la question du comment le réactualiser.
Jésus, ce n’est pas tellement un sujet à la mode…
C’est un personnage qui, aujourd’hui, est encore connu par tout le monde. Du moins, un ou deux épisodes de son histoire telle qu’elle est racontée. Notre société vit encore sur l’apport du Christ, sur ses idées.
Le public comprend-il encore les références que vous utilisez ?
Je suis curieux de le savoir. Le principe des paraboles est d’être compris aussi en rapport à la vie d’aujourd’hui. Les gens comprennent assez vite que cet homme a une mission, qu’il ne sait pas très bien comment l’annoncer à ses proches. Un apprenti Jésus en quelque sorte. Mon but n’est pas de faire de l’éducation biblique. Je dresse ici une espèce de portrait en creux de Jésus. D’ailleurs, il s’appelle J.C. et non pas Jésus. Ce n’est pas forcément le même personnage.
Quelle influence Jésus a-t-il (ou a-t-il eu) dans votre vie ?
Lorsque j’étais adolescent, l’étude biblique m’a vraiment passionné. J’y ai passé beaucoup de temps. Je me suis inscrit pendant deux ans à la faculté de théologie de Genève en tant qu’auditeur libre. Je trouve toujours ces textes passionnants. Croire à la nature divine de Jésus est un choix, moi j’ai choisi de ne pas croire. Mais j’ai beaucoup de respect pour ceux qui y croient. Ça n’a jamais été mon intention de blesser les croyants avec cette série. Par ailleurs, je pense que nous avons le droit de rire de tout. Une société qui ne sait pas rire de ses dogmes ne va pas très bien.
Dans quelle mesure les religions manquent-elles d’autodérision ?
Je ne crois pas que cela soit les religions, mais les gens. Je ne dis pas que tous les gens doivent rire de ce que je fais et je n’en ai pas la prétention. Umberto Eco décrivait dans Le nom de la rose un Dieu qu’il fallait craindre et les inquisiteurs condamnaient le rire, car il bannit la crainte. Pour moi, le Dieu tel qu’il est raconté dans l’Evangile n’est pas un dieu de crainte. Je ne me moque pas de Dieu, mais c’est de l’humain dont je ris.
« Se battre pour la liberté d’expression »
Commentaire de myriam bettens
Des croyants ont été peinés, voire offensés dans leur foi par la série La vie de J.C. Pour avoir fait une rencontre personnelle avec Jésus, il est vrai que je ne partage pas la même vision qu’en a Zep. Suis-je pour autant heurtée par cette représentation ? Il me (nous) fait part ici de sa compréhension de Jésus, pas de la mienne, donc non ! D’ailleurs, son personnage principal se nomme J.C., ce n’est certainement pas pour rien. Ce choix rédactionnel ne fait certainement pas l’unanimité. Malgré cela, je considère qu’il est crucial, si ce n’est vital, de se battre pour que la liberté d’expression reste garantie sous toutes ses formes. Et vital est à mon sens le terme. L’actualité nous a maintes fois offert la démonstration de ce qu’un argumentaire par les armes peut produire. Pour mémoire, le film Sìrìrì dépeint très bien la manière dont le conflit entre groupes armés chrétiens et musulmans s’est enlisé en Centrafrique. Exemple criant d’une rhétorique expéditive, mais qui a fait ses preuves. Je suis cynique à dessein. Car écouter pour comprendre demande du temps et de la disponibilité. Celle d’être questionné et parfois ébranlé dans ses convictions : tout comme Jésus l’a lui-même fait avec moi et continue de le faire encore aujourd’hui.
Je m’appelle Daniela Sebrié, suis mariée à Gaëtan et maman de trois filles. D’origine argentine, j’habite à Vétroz. Je suis dans la troisième année du Parcours Théodule du diocèse de Sion et effectue mon stage pastoral à la Castalie de Sierre.
Pourquoi t’es-tu engagée dans la pastorale spécialisée ?
Je me suis sentie appelée par Dieu à le suivre et le servir dans la personne en situation de handicap. C’est pour cela que je me suis engagée dans la pastorale spécialisée. Peut-être, aussi parce que depuis mon enfance j’ai créé des liens d’amitié très riches avec des gens handicapés. Des relations qui m’ont beaucoup apporté et donné du sens à ma vie personnelle et spirituelle.
Aujourd’hui je mets mes pas sur ce chemin pastoral avec des craintes, certes, car j’expérimente beaucoup de respect pour ce monde étonnant et fascinant du handicap. Aussi avec confiance, car je sais que le Seigneur est là pour m’inspirer, me soutenir et m’accompagner.
Que signifie pour toi la pastorale spécialisée ?
Pour moi la pastorale spécialisée c’est :
– Une révélation car je découvre, caché dans le signe visible du handicap, dans toute sa vulnérabilité, une sagesse de vie qui m’interroge et me renouvelle.
– Une invitation à me mettre à l’écoute de la parole de Dieu et me rendre disponible pour qu’elle puisse agir et combler le cœur de ses enfants.
– Un apprentissage qui me demande : de la créativité pour pouvoir trouver le geste, les mots qui conviennent pour m’approcher de la personne, et surtout, beaucoup d’humilité pour accepter mes propres handicaps et limites, laissant Dieu faire son œuvre
A quoi ressemble une rencontre d’animation spirituelle avec des personnes en situation de handicap ?
Alors, elle se propose comme un lieu fraternel de rencontre, un espace de communion, où chacun a sa place. Une à deux fois par mois, par petit groupe ou même individuellement, on se rencontre pour vivre un moment de partage autour de la Parole de Dieu. Nous allumons une bougie, c’est le moment le plus précieux pour les personnes. Nous chantons, nous confions des êtres chers ou des situations difficiles au Seigneur.
Nous sommes également disponibles pour accompagner soit dans les paroisses, soit à domicile, soit dans les institutions, un parcours de préparation aux sacrements adapté à la personne. Sur demande, nous intervenons aussi dans l’accompagnement du deuil.
Finalement, nous vivons différentes célébrations tout au long de l’année et particulièrement lors des temps forts que sont Noël et Pâques.
Pour en apprendre plus sur cette pastorale ou nous contacter :
PAR LE PÈRE FRANCIS BASANI | PHOTOS : JEAN-PAUL CONUS, PÈRE FRANCIS BASANI
Chers paroissiens, chères paroissiennes,
Notre unité pastorale compte trois EMS : le home de Billens, le foyer de Vuisternens ainsi que celui de Siviriez.
En tant que délégué de l’équipe pastorale auprès du Réseau Santé Glâne, je vous informe que Melchior et Benjamin se sont retirés de leurs engagements dans la pastorale de la santé il y a maintenant trois mois pour prendre leur retraite. Les membres de l’unité pastorale Sainte Marguerite Bays et moi-même, adressons à cette occasion nos chaleureux remerciements à Melchior et à Benjamin pour leur précieuse collaboration et nous leur présentons tous nos meilleurs vœux pour l’avenir.
Aujourd’hui, à travers ce bref article, j’ai la joie de vous présenter les personnes mandatées dans la pastorale de la santé et de la solidarité qui sont engagées depuis le 1er septembre 2021 pour les remplacer. Je souhaite la cordiale bienvenue à Marie-France Aeby et à Chantal Vogler dans notre unité pastorale et leur souhaite beaucoup de joie dans leur nouvelle mission.
Questions à Marie-France Aeby et Chantal Vogler
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
C : Originaire de la vallée de l’Intyamon, en Gruyère, où j’ai grandi, je suis mariée à Dominique et maman de trois filles âgées de 20 à 14 ans. Après des études en sciences naturelles et quelques années de travail, je me suis consacrée à ma famille durant une vingtaine d’années. J’ai souhaité alors me diriger vers une activité plus orientée vers les relations humaines et, après quelques années dédiées au bénévolat et à ma formation, me voilà auprès des résidents du Réseau Santé Glâne.
MF : Je m’appelle Marie-France et j’ai 54 ans. Nous avons eu la joie d’avoir trois enfants qui sont jeunes adultes maintenant mais toujours bien présents à la maison. J’habite en Gruyère où j’ai été engagée en paroisse durant 20 ans. Il y a 10 ans j’ai suivi la formation d’aumônier en milieu hospitalier au CHUV. J’aime être dehors en nature avec notre chien par n’importe quel temps. Et depuis le 1er septembre je découvre les beautés de la Glâne !
Combien y a-t-il de personnes engagées dans les EMS du Réseau Santé Glâne ?
C : Nous sommes donc les deux aumônières mandatées par le Service solidarités de l’Eglise catholique et nous nous appuyons sur une bonne quinzaine de personnes qui œuvrent bénévolement. Il faut relever que sans ces personnes au grand cœur, le service ne pourrait jamais offrir toutes les prestations qui existent actuellement. Nous collaborons également avec Mme Florence Blaser, pasteure, qui vient régulièrement donner du temps aux résidents réformés.
MF : Et si certains d’entre vous ont le goût de la rencontre avec les aînés, qu’ils n’hésitent pas à nous contacter pour nous rejoindre.
Quel regard portez-vous sur les résidants ?
C : Ils sont tous tellement uniques et attachants ! Chacun et chacune a quelque chose à m’apporter et à apporter à la vie de son foyer. Chacun a sa personnalité, son vécu, son présent et ses perspectives. C’est toujours un plaisir de les rencontrer, que ce soit dans le couloir, lors d’une célébration ou pour un temps de rencontre personnelle.
MF : J’ai été élevée par ma grand-maman et mon premier poste de travail à 20 ans était au Foyer de Bouleyres à Bulle. Je me sens proche des résidents tout en ayant un regard rempli de respect pour leur parcours de vie et leur expérience face aux vicissitudes et aux changements.
Quelle aide spirituelle peut apporter la présence des aumôniers ?
C : Pour certains résidents, la notion de foi est importante et la participation aux célébrations est essentielle. Nous proposons donc des messes et temps de prière. Le fait de pouvoir prier individuellement avec nous compte aussi pour certaines personnes. Mais l’élément le plus important est peut-être le temps que nous pouvons leur consacrer, temps de présence, d’écoute et de partage, notamment lors de rencontres individuelles. Ce temps offert peut aider à avancer sur le chemin de la vie avec tout ce qu’il comporte de difficultés ou de questionnements dans cette phase délicate de l’existence. Certains résidents souffrent aussi de solitude, et notre visite peut leur apporter un moment agréable et déboucher en même temps sur de nouvelles perspectives.
Il ne faut pas oublier non plus que nous sommes au service de toutes les personnes de la maison, croyants ou non, résidents ou membres du personnel.
MF : Il me semble important d’accompagner la personne dans toutes ses dimensions. Que cela soit par les soins, la cuisine, l’animation et aussi la spiritualité. C’est un tout à mon avis. Prendre en compte la spiritualité permet de mobiliser les ressources de la personne pour traverser les étapes de la vie. Plus particulièrement encore lorsque c’est plus difficile pour eux en raison de la maladie et de la perte.
Quelles sont vos joies dans votre travail auprès des résidents ?
C : La principale est la joie de la rencontre : joie d’être ensemble, de partager le moment présent, d’évoquer la vie qui se déroule, d’aller y chercher des élans pour poursuivre le chemin. Joie d’être parfois simplement aux côtés d’une personne, même si c’est dans le silence.
MF : Celle d’être une présence, en toute simplicité. Je fais partie de la maisonnée comme eux et nous partageons joies, peines et attentes au quotidien. Je pense que les personnes que nous rencontrons, ce n’est pas du hasard. Jusqu’à notre dernier souffle, nous sommes au monde unique et porteur d’être là ici et maintenant.
Quelles sont vos peines dans vos engagements ?
C : Toute rencontre ne débouche pas sur un élan de vie ni même parfois sur un échange. Il faut pouvoir accepter que le temps de l’autre ne soit pas forcément accordé au mien ou que ma présence ne soit pas appréciée à tel moment. La liberté et l’agir du résident sont primordiaux. Il faut donc parfois passer sur une déception passagère et accepter de n’avoir pas su répondre aux attentes d’une personne.
MF : Je n’ai pas eu moi-même de la peine. Mais, j’ai partagé celle des personnes qui ont perdu de l’autonomie, qui souffrent dans leur corps ou leur intériorité. Etre là à leur côté est pour moi le cœur même de ma raison d’être engagée dans le service d’aumônerie.
Comment Valentin est-il devenu le saint patron des amoureux ? Deux Valentin ont marqué l’histoire ecclésiale du IIIe siècle : l’évêque de Terni mort en martyr et un simple prêtre mort supplicié (ce qui revient au même !) le 14 février 270 sous le règne de l’empereur romain Claude II. L’Eglise canonisa Valentin de Terni et amalgama sa fête à la date du décès de l’autre prêtre, soit un 14 février. Le pape Gélase en 495 en fit le patron des amoureux et christianisa par là même la fête qu’on rendait le lendemain à Luperculus, dieu romain de la fécondité.
par Pascal Ortelli
Humour
Dubonnet venait d’enterrer sa mère. Quand il reçut la facture des Pompes Funèbres, il était encore plus triste qu’à l’enterrement. A tel point qu’il la déchira. Après de nombreux rappels, les employés funéraires vinrent trouver le curé pour qu’il intervienne. Celui-ci se rendit chez Dubonnet : – Alors Louis, ça va mieux ? – Oui, merci. – Il paraît qu’il te reste une facture à honorer ? – Voyez-vous, M. le curé, mes parents étaient pauvres et il ne me reste qu’une sœur qui a mal tourné. Elle est religieuse à Géronde. – On ne dit pas « elle a mal tourné », on dit, elle s’est mariée avec le bon Dieu ! – Ah bon ! Alors pour la facture, vous pouvez l’envoyer au beau-frère !
L’actuelle chapelle de Posat date du XVIIe siècle. Elle abrite une statue de la Vierge Marie auprès de laquelle on vient en pèlerinage depuis le XVIIIe siècle. C’est toutefois un étonnant tableau de saint Joseph qui nous intéresse.
On reconnaît Joseph à l’établi du charpentier, mais aussi au bâton fleuri. Certains évangiles apocryphes racontent que Marie avait été confiée au temple dans son enfance afin de se préparer à être la Mère de Dieu. Lorsque vint le temps de la marier, on convoqua plusieurs hommes pour choisir celui qui serait son époux. Chacun d’entre eux avait reçu l’ordre d’apporter un bâton et de prier pour que Dieu le fasse fleurir, indiquant que c’était le candidat qu’il avait choisi. C’est celui que tenait Joseph qui a bourgeonné et c’est ainsi qu’il a été désigné. Le lys a plusieurs significations. Il est entre autres symbole de chasteté, désignant ainsi que l’enfant que Joseph tient dans ses bras n’est pas le sien.
Dieu le Père veille depuis les nuages. La scène est surprenante : l’artiste a osé peindre Dieu. L’Ancien Testament est pourtant formel : « Tu ne te feras pas de statue, ni aucune forme de ce qui est dans le ciel. » (Ex 20, 4) Il faudrait bien plus que quelques lignes pour répondre à cette question. Je préfère vous recommander l’excellent article du Professeur Philippe Lefebvre, o.p., sur la question 1.
Il demeure que saint Joseph se trouve représenté au milieu d’un échange entre la Trinité. Le Fils tend les bras vers l’Esprit alors que le Père bénit toute la scène. Joseph est comme illuminé et il semble que l’Esprit souffle sur lui.
Le jaune du manteau est éclatant. C’est la couleur de la révélation de la sagesse et de l’amour de Dieu. Et quel plus beau signe de la sagesse et de l’amour de Dieu que l’Incarnation ?
1 Article disponible sur internet: LEFEBVRE Philippe, « Peut-on représenter Dieu ? Un questionnement dans la Bible », Etudes, 2016/3 (Mars), p. 63-72. DOI : 10.3917/etu.4225.0063. URL : https://www.cairn.info/revue-etudes-2016-3-page-63.htm
Bonjour Alexandra, Nous t’avons invitée à te présenter aux lecteurs du magazine paroissial de notre secteur, ce que tu as gentiment accepté en nous proposant ces quelques lignes. MERCI du fond du cœur ! Nous nous réjouissons de mieux te connaître et, lorsque nous aurons l’occasion de te rencontrer, nous aurons le plaisir de te saluer par ton joli prénom !
PAR ARLETTE ANTONY | PHOTO : STÉPHANIE BERTHOUD
Je m’appelle Alexandra Berthoud, j’habite à Troistorrents.
Je suis née avec un handicap, la trisomie 21.
J’ai été adoptée quand j’avais 11 mois et j’ai grandi dans ma famille adoptive avec un frère et quatre sœurs qui m’ont donné beaucoup d’amour ainsi que mes parents.
J’ai commencé l’école au village et puis à Monthey dans une école spécialisée. J’ai toujours eu de gentils chauffeurs de bus.
J’ai aussi été à la Castalie puis j’ai travaillé à la Coop.
Maintenant, je vis à Fribourg au foyer de l’Arche, le « Grain de sel ». C’est ma deuxième famille. Les assistants s’occupent bien de moi. Je travaille dans un atelier protégé et je fais du tissage (des linges de cuisine) et de la broderie (des livres pour les bébés). J’ai un diplôme parce qu’il y a 10 ans que je travaille à la FARA.* J’ai aussi des activités en dehors du travail.
J’ai eu quand même des moments difficiles et parfois, aujourd’hui encore, lorsque je me sens mise à l’écart ou quand on me regarde avec insistance.
Dans mon village, on me connaît parce que j’ai fait ma première communion et ma confirmation. J’aime beaucoup prier pour les prêtres et les personnes qui ont besoin de prière.
J’aime la vie dans la main de Dieu !
* FARA: Fondation Ateliers Résidences Adultes Boutique FARA – Rue de Lausanne 57 1700 Fribourg : on y vend de magnifiques objets, dont ceux confectionnés par Alexandra.
Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin
Des livres
Deux petits pas sur le sable mouillé Anne-Dauphine Juilland
Tout commence sur une plage, quand Anne-Dauphine remarque que sa fille marche d’un pas hésitant. Après une série d’examens, les médecins découvrent que Thaïs est atteinte d’une maladie génétique orpheline. Elle vient de fêter ses deux ans et il ne lui reste que quelques mois à vivre. L’auteur lui fait alors une promesse : « Tu vas avoir une belle vie. Pas une vie comme les autres, mais une vie dont tu pourras être fière. Et où tu ne manqueras jamais d’amour. » Ce livre raconte l’histoire de cette promesse et la beauté de cet amour. Tout ce qu’un couple, une famille, des amis, une nounou sont capables de mobiliser et de donner. Il faut ajouter de la vie aux jours, lorsqu’on ne peut pas ajouter de jours à la vie.
Héroïne du film « De Gaulle », la jeune Clémence a bouleversé la France. Dans ce témoignage exceptionnel, sa maman raconte ici comment la trisomie de Clémence a bouleversé la vie de leur famille mais comment elle a également été la source d’un véritable bonheur. Un livre d’une immense tendresse et d’une grande sincérité pour apporter du réconfort et donner des clés pour aider les parents d’enfants en situation de handicap.
Ignace de Loyola Quentin Denoyelle Etienne De Forges
21 mai 1521, Ignace de Loyola est blessé à la jambe au siège de Pampelune. Pendant la longue convalescence qui s’ensuit, le gentilhomme espagnol découvre sa vie intérieure. Vingt ans plus tard, à Rome, Ignace et ses compagnons fondent la Compagnie de Jésus, dont il est élu premier supérieur général. Entre-temps, c’est par des renoncements successifs qu’il s’exercera à voir Dieu en toute chose et fera l’apprentissage de la liberté intérieure.
Plus que jamais, il est nécessaire de nous rappeler l’existence et l’impact de la bonté dans notre monde. Les actes bons ont le pouvoir de guérir, de stimuler, de réjouir, d’ouvrir à plus grand que soi. Nous en avons grandement besoin pour percevoir la douceur de la vie, en ces temps où les mauvaises nouvelles font la manchette. L’auteure de ce livre est partie à la recherche de témoignages de personnes envers qui un geste de bonté a été décisif. Au fil de ces histoires vraies, la bonté prend des visages insoupçonnés. Leur évocation nous aidera à reconnaître les actes de bonté posés envers nous dans notre propre vie et nous inspire à cultiver la graine de bonté qui repose en nous.
Nombreuses sont, dans les quatre évangiles, les guérisons par Jésus de personnes souffrant d’un handicap physique ou psychique. Les raisons de cette abondance sont multiples et belles. Cela vient d’abord du fait que le Fils de Dieu bat en brèche les conceptions de l’époque d’une soi-disant «théologie de la rétribution»: si un homme est né aveugle, ce n’est pas parce que lui ou ses parents auraient péché – quelle horreur ! – mais pour qu’en lui comme en chacun·e se manifeste l’œuvre de Dieu (cf. Jean 9, 1-7).
Une solidarité évocatrice et réjouissante
Puis, parce qu’autour de la personne atteinte d’un handicap peut se vivre une solidarité très évocatrice et réjouissante. C’est grâce à l’inventivité des quatre porteurs du paralytique, en déplaçant les tuiles du toit
(Marc 2, 1-12), que celui-ci peut être descendu en présence du Christ, alors que le Maître est enserré de toutes parts dans la maison où il fait halte. « Voyant leur foi, affirme le 2e évangéliste, Jésus dit au paralytique : « Mon enfant, tes péchés sont remis.» (verset 5)
Ensuite, c’est dû à ce que la foi des femmes et des hommes, rencontrés et guéris, impressionne le Rabbi de Nazareth comme les foules qui les entourent. Ainsi, en est-il de l’aveugle Bartimée à la sortie de Jéricho, dont Jésus vante l’enthousiasme plus fort que la populace qui voulait le faire taire : « Fils de David, aie pitié de moi ! », crie-t-il à plusieurs reprises sur le chemin (cf. Marc 10, 46-52).
La source d’un engendrement mutuel
C’est toujours une libération totale qu’offre le Fils du Père à ceux et celles qu’il guérit, autant spirituelle que physiologique. La délivrance de la paralysie advient dans le récit marcien comme le signe attestant du pardon des péchés par le Fils de l’homme (Marc 2, 10-11).
Ainsi donc, même si notre pastorale n’a pas la promesse de pouvoir opérer de tels miracles à profusion, l’écoute des personnes handicapées dans nos communautés est source d’un engendrement vraiment mutuel, selon lequel tous et toutes ont à se laisser libérer par l’Esprit.
Je m’appelle Karen Rapin, je vais avoir 29 ans et je vis à Val-d’Illiez. Educatrice de l’enfance de profession, j’ai ensuite entamé une formation théologique. Actuellement, je conjugue ma dernière année de cours avec mon engagement à temps partiel dans l’équipe d’aumônerie de l’hôpital Riviera-Chablais.
TÉMOIGNAGE TRANSCRIT PAR F. PREMAND | PHOTO : K. RAPIN
Le rôle de l’aumônier est un rôle d’écoute. C’est se mettre à disposition et aussi en disposition ; j’essaie d’y parvenir de mon mieux, grâce à un mélange de disponibilité intérieure, de techniques apprises et d’expériences. Mon quotidien à l’hôpital est fait de rencontres avec des personnes inconnues, ce qui n’est jamais facile. Au début, j’arrivais toute « seule » vers la personne et cela se passait moins bien. Puis, peu à peu, je suis venue habitée par la foi, en ayant la conviction que Jésus m’accompagnait. La rencontre se déroule vraiment plus concrètement. S’il m’arrive de débuter une visite en ayant eu un souci ou une contrariété auparavant, je laisse ces sentiments devant la porte, afin d’être bien à l’écoute de la personne. J’en ressors apaisée et même ressourcée.
Au moment où je frappe à la porte de la chambre, je fais cette petite prière intérieure : « Sois avec moi et Tu sauras ce dont cette personne a besoin » ; j’ai aussi des entretiens réguliers avec le personnel soignant ; tout cela m’aide à poser les bons mots durant cet échange. Je rencontre tous les patients hospitalisés, peu importe leur foi, leurs croyances et bien sûr, en tant qu’aumônier, je termine assez régulièrement par une prière avec eux. Ce moment-là me semble assez important parce que c’est l’occasion de confier tout ce qui s’est dit au Seigneur.
Certaines visites restent davantage en mémoire. Je pense à un patient d’une vingtaine d’années. Je vais à cette visite pleine d’a priori par rapport à son âge. Je me dis que peut-être cela va lui faire peur quand je vais parler d’aumônier, d’accompagnante spirituelle. D’autant plus que je suis une jeune fille. Il ne va peut-être pas avoir envie de se confier, etc. On a entamé la discussion puis son repas est arrivé. J’ai pensé pour clore le laisser manger tranquillement. Je lui ai juste demandé de quoi il aurait le plus besoin pour les prochains jours et là, une brèche s’est ouverte. Les émotions sont montées en lui, il a commencé à pleurer ; on a laissé le temps nécessaire. C’est à cet instant que l’échange profond a commencé. Durant ce moment fort, j’ai fait cette prière intérieure : « Merci Seigneur pour ce que Tu me donnes de vivre parce que je ne m’étais pas attendue à partager de telles choses ! ». Cette rencontre m’est restée en mémoire parce qu’elle m’a servi de leçon par rapport à mes préjugés. Je suis aussi extrêmement touchée de la confiance qui m’est témoignée, ainsi qu’au personnel soignant.
Lors des discussions avec mes proches ou mes collègues, on me dit souvent que cela doit être difficile d’écouter toutes ces souffrances. Oui, c’est sûr que je suis touchée. Mais ce qui me frappe le plus, c’est de voir la souffrance. Là aussi, une image me reste en tête. Je me préparais à rencontrer un très jeune patient atteint d’un cancer. Au moment d’entrer la chambre, je découvre un enfant amaigri et souffrant. Cette rencontre est restée gravée en moi.
Pour maintenir cette foi en moi, j’ai vraiment besoin qu’elle soit vivifiée. Je peine à prier seule, mais je trouve de l’aide dans les moments de prières en communauté, soit lors d’une messe ou d’une animation de messe avec les jeunes où j’éprouve beaucoup de plaisir. L’écoute de la musique et le chant me permettent aussi de laisser sortir mes émotions.
PAR GAËTAN STEINER, RESPONSABLE DE LA PASTORALE SPÉCIALISÉE DU DIOCÈSE DE SION ET DU TERRITOIRE ABBATIAL DE L’ABBAYE DE ST-MAURICE PHOTO : BERNARD HALLET, CATH.CH
Comment accueillir la fragilité comme une bonne nouvelle en notre société tou-jours plus compétitive et élitiste ? Voici une question qui habite le quotidien des personnes engagées dans le service de la pastorale spécialisée de notre diocèse !
Chaque rencontre est un mystère ! Mys-tère de Dieu et mystère de l’être humain ! Oui, il s’agit essentiellement « d’être » plei-nement présent pour découvrir la Bonne Nouvelle que le Seigneur nous révèle.
A travers notre activité, nous nous effor-çons de mettre en lumière une reconnais-sance intégrale de la personne en situa-tion de handicap ainsi que ses nombreux et profonds besoins spirituels. Nous aimons, nous nous laissons aimer, nous construisons de solides amitiés, nous prions avec l’ensemble de notre corps à l’aide de différentes approches senso-rielles, nous creusons la Parole de Dieu et ensemble, nous accueillons l’Evangile de nos propres fragilités.
N’est-ce pas là le cœur de l’Evangile ? N’est-ce pas là le cœur de la mission du Christ qui montre à quel point la fragilité, assumée et aimée est source de salut pour le monde ! N’est-ce pas là le cœur de notre église ?
Alors, comment accueillons-nous dans nos assemblées paroissiales les membres de nos communautés plus fragiles, avec un handicap ? Comment accueillons-nous et soutenons-nous les familles, les parents, frères et sœurs ou encore amis ? Comment pouvons-nous enrichir notre vie terrestre au contact des plus petits qui ont tant d’enseignements à nous partager pour notre propre vie de « valides » ?
Chacune et chacun pourra trouver une bribe de réponse dans son cœur et qui sait, peut-être qu’un jour nous prendrons part, tous ensemble, au festin des invités au repas du Seigneur !
Aujourd’hui la moisson est abondante, mais peu nombreux sont les ouvriers. Aussi, si vous souhaitez, donner un peu de votre temps, 2-3 heures par mois, afin de vivre une fraternité avec nos amis por-teurs de handicap et d’approfondir votre foi, n’hésitez pas à nous contacter ! Nous recherchons ardemment des bénévoles pour nous aider dans cette belle mission au service du royaume de Dieu.
A 21 ans, Laurine Moulin est directrice de chœur et future chanteuse professionnelle. Sa foi en Dieu repose sur «la beauté des choses aussi inutiles qu’essentielles» – tels que le chant et l’art sacré. C’est ce qui donne du sens et de la cohérence dans sa vie.
PAR CATH.CH PHOTOS : GRÉGORY ROTH, THÉOPHILE BLOUDANIS
Amoureuse de la musique classique et chorale
Née à Martigny en 1999, Laurine Moulin baigne dans le chant depuis son plus jeune âge. Elle prend ses premiers cours d’orgue vers quatre ans déjà. « Ma maman était organiste amateur, précise-t-elle. A quatorze ans, je suis partie étudier l’allemand dans le Haut-Valais. Et c’est dans une école de chant à Brigue que j’ai eu un énorme déclic : je suis tombée amoureuse de la musique classique et chorale. La musique, c’est mon truc, et c’est cela que je vais faire. Sans vraiment savoir si j’allais en faire de ma vie. »
A ce moment-là, elle arrête l’orgue, parce qu’elle débute le Collège à Saint-Maurice. Parallèlement, elle s’inscrit au Conservatoire de Sion. Elle joue du violon pendant quelque temps, mais se concentre surtout sur le chant et la direction. Ces années de Collège, de 2014 à 2019, sont pour elle une période assez intense, avec une formation en tous points : intellectuelle, musicale, mais aussi humaine et spirituelle.
« Cela m’a permis d’évoluer et de grandir dans ces domaines-là. Mais il était de plus en plus clair que je voulais faire de la musique mon métier, même si je me rendais bien compte que c’est un « choix dangereux ». » Après le Collège, Laurine s’inscrit donc en cours pré-professionnel à Sion, une année de formation pour se préparer aux examens d’entrée aux Hautes écoles d’art.
Se rendre proche et faire du bien
« Pendant cette année-là, mon idée était aussi de me rendre proche des gens et de leur faire du bien. Pas très étonnant : à la maison, on m’appelle le Saint-Bernard. Il y a de nombreuses anecdotes à ce sujet : depuis toute petite, j’ai toujours eu le souci des autres, avant de me soucier de moi-même souvent. Je suis très sensible à ce que ressentent les autres, et j’ai souvent envie de décharger les autres de leur fardeau. »
Elle effectue des stages en soin dans des homes de la région. « J’ai été marquée par l’histoires de vie des résidents. Parfois, ils en avaient les larmes aux yeux. Dans leur histoire, ils finissent souvent par parler de Dieu. C’était vraiment beau, même s’il ne m’était pas toujours possible de mettre une barrière émotionnelle. L’expérience fut belle, mais c’est la musique qui m’appelle, et je ne peux pas faire autrement. »
En 2020, elle réussit les examens à la Haute école de Berne, mais faute de places, elle commence des études de musicologie et d’histoire à l’Université de Fribourg, tout en prenant des cours de direction avec Jean-Claude Fasel et des cours de chant avec Jean-Luc Waeber. En 2021, elle est prise à la Haute école de Genève et va démarrer son cursus professionnel en septembre. Son objectif est de faire de l’opéra.
La foi: une question de cohérence
Laurine redécouvre le sens de la foi, pendant sa préparation à la confirmation. Elle commence à se poser des questions de cohérence. « Pourquoi est-ce que je fais ma confirmation ? Pourquoi vais-je à la messe ? Parce que j’y ai trouvé du sens et de l’importance. Même si, comme tout le monde, j’ai eu des détours dans ma foi, des hauts et des bas. »
Pour la Valaisanne, la foi n’est pas un ensemble de règles et d’impératifs. Mais pour savoir qui elle est vraiment, la chanteuse a eu besoin de faire le lien entre ce qui se passe dans sa vie et ce qui fait sens. « Pourquoi fais-je de la musique ? Est-ce que ce n’est pas simplement me faire du bien parce que j’aime chanter ? Et j’ai fini par trouver : Dieu, pour moi, c’est la Beauté. Et la Beauté, c’est l’œuvre de Dieu. C’est ce patrimoine invisible, qui est plus qu’essentiel dans nos vies. Il est dans la beauté de la musique, de l’art, des langues, la littérature, le théâtre, etc. A plus forte raison pour moi qui fais du chant : un art invisible et éphémère. L’Amour du Christ, aussi, est invisible, mais c’est ce pourquoi je veux travailler. »
L’importance de l’inutile et de la beauté
« Je me bats pour que les autres comprennent l’importance de l’inutile et de la beauté. Nous avons été créés avec des sens : c’est pour pouvoir s’émerveiller. Si tout était gris et que nous enlevions l’art et tout ce qui est abstrait, nous serions vides. Il faut donner le goût de la beauté : faire connaître le patrimoine que tous les artistes et compositeurs ont porté siècles après siècles. Ma foi se repose sur l’inutile de la beauté. Le compositeur suisse Frank Martin résume très bien ce propos : « Chercher à créer de la beauté est un acte d’amour. » Chanter, c’est bien un acte d’amour. »
En août 2019, le Chœur des jeunes de Martigny se reforme et Laurine en prend la direction. L’ensemble compte aujourd’hui 25 membres, de 14 à 30 ans, et anime huit messes par an et quelques représentations. Elle chante aussi une fois par mois la messe baroque avec l’Ecole Maîtrisienne de la Cathédrale de Sion et fait partie d’un quatuor de chant sacré.
Une terre de mission
Durant l’été 2021, elle s’est mise en route sur la Via Francigena, jusqu’à Rome. Ce fut pour elle également une occasion de découvrir la beauté, dans les échanges avec les pèlerins et les hôtes, mais aussi en arrivant dans cette vaste basilique Saint-Pierre, qu’elle qualifie « de véritable œuvre de Dieu faite de mains d’hommes ».
Laurine note que l’Eglise en Occident est en plein changement. « A l’avenir, l’Eglise en Europe ressemblera de plus en plus à une terre de mission. Les chrétiens seront appelés à découvrir la foi autrement, à se recentrer sur l’essentiel. Et l’Eglise devra se renouveler. Cela ne veut pas dire de changer son discours de fond, son Evangile et ses fondements, mais de changer son organisation et ses structures, afin d’être davantage missionnaire. »
Un patrimoine culturel et millénaire
Malgré les crises et les scandales que traverse l’Eglise, Laurine continue à croire. Pourquoi ? « Parce que Dieu nous a donné son Fils. S’Il a fait ce grand sacrifice, nous pouvons bien faire de petits sacrifices. Cet homme qui a donné sa vie pour nous et nos péchés. Si cela s’est passé il y a deux mille ans et que les gens ont continué à croire ; si tout ce patrimoine culturel et spirituel, cette tradition millénaire, ce chant sacré ont subsisté, ça ne peut juste pas être du vent. »
PAR FLORENCE CHERUBINI, ANIMATRICE PASTORALE DU SECTEUR D’AIGLE PHOTOS : STÉPHANIE LABANTI
Approcher et accompagner les familles des personnes handicapées dans le parcours de pré-paration aux sacrements (baptême, communion, confirmation), en paroisse ou en institu-tion, est le ministère diocésain auquel Gaëtan Steiner a répondu par un grand OUI il y a quatre ans déjà. La catéchiste du secteur pastoral d’Aigle a bien voulu nous partager l’article paru dans son journal paroissial.
Gaëtan vient succéder au diacre Eddy Travelletti, responsable de la pasto-rale spécialisée du diocèse de Sion. La pastorale multiple, qui s’adresse à tous les âges, en proposant des temps d’animation spirituelle dans des ins-titutions ou des écoles spécialisées. La préparation aux sacrements, à la demande de familles, de paroisses ou d’institutions, et l’accompagnement au deuil, soit auprès des familles, soit auprès des personnes handicapées pour leur permettre de mettre des mots sur la souffrance et la mort. « Dans ces cas-là, je suis un « grand frère » dans la foi, qui accompagne quand les psychologues, les éducateurs sont démunis… »
Cette pastorale, variée, est un grand défi pour Gaëtan, commercial de formation ! Mais, il reçoit ce nouveau mandat comme « un beau cadeau pour ma propre foi ». Même si, au début, il se sent démuni : « Que pouvais-je faire pour eux ? Comment accepter ma propre vulnérabilité en touchant la vulnérabilité de l’autre ? Comment accepter ces injustices, ces vies si cabossées ? » …
Mais, Gaëtan accepte de surmonter sa sensibilité et se met à l’œuvre. Et, il apprend à s’adapter à chaque handicap car « en Pastorale spécialisée, les concepts cognitifs n’existent pas et ma catéchèse doit permettre de faire expérimenter l’amour de Dieu par le corps ». Pour cette pastorale, construite sur le langage symbolique, un immense matériel que Gaëtan invente, détourne, crée est nécessaire : une couverture toute douce permettra à l’un de sentir la tendresse de Dieu, des pictogrammes inviteront une autre à participer à une célébration, la lumière d’une bougie rendra visible la présence du Christ parmi nous …
Pour chaque rencontre, un immense temps de préparation, aussi, est nécessaire car le message donné ne doit pas être infantilisé mais il doit rendre visible l’essentiel.
Comme « Le Petit Prince », Gaëtan voit donc avec son cœur : « Je rencontre des personnes, pas des handicaps. J’ai beaucoup de déplacements à faire pour me rendre d’un lieu à l’autre. Ces moments sont des temps de prière où j’invoque l’Esprit-Saint pour recevoir de lui le geste, le regard de Jésus qui sera présent à chaque fois. Quand j’arrive dans le lieu, je ne me préoccupe plus de ce que je vais dire. Les gestes, les regards, les paroles viennent. Et, même si parfois il m’arrive de ne pas savoir quoi dire, Dieu est présent ! C’est une grande grâce qui fait grandir ma propre foi et ma confiance en l’Esprit Saint. Je m’approche de Dieu avec eux et c’est une révélation mutuelle. »
Cette belle confiance en l’Esprit aide Gaëtan à vivre sereinement son ministère malgré une grande charge de travail « car c’est un rendez-vous avec Dieu de chaque instant ».
Mais Gaëtan, qui est heureux papa de trois petites filles, sait aussi que sans le « oui » de sa famille qui l’accompagne chaque fois que cela est possible, il ne pourrait pas manifester toutes ces capacités que Dieu a mises en lui pour être au service des « Bénis de Dieu ».
Ce qui a frappé les personnes présentes lors de la conférence donnée à l’occasion du 1er anniversaire de la naissance au ciel du cardinal Henri Schwery, à l’église de Saint-Léonard le dimanche du baptême du Christ 9 janvier 2022, c’est combien il avait été pionnier dans la mise en œuvre du Concile Vatican II (1962-1965) pour le diocèse de Sion.
Il a agi en pasteur visionnaire, enthousiaste (rempli de Dieu, au sens étymologique grec), amoureux du Seigneur et de son peuple, passionné pour les rapports entre la foi, le monde, la science, la musique et la beauté.
PAR L’ABBÉ FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT, ANCIEN VICAIRE ÉPISCOPAL DU CARDINAL
PROFESSEUR DE THÉOLOGIE À L’UNIVERSITÉ DE FRIBOURG
PHOTO: PIERRE PISTOLETTI
En témoigne son ouvrage daté de 1988, Sentiers pastoraux, qui rassemble la plupart de ses orientations et intuitions durant ses 18 années d’épiscopat (1977-1995). C’est le terme «nouveauté» qui revient comme un leitmotiv dans son action de pasteur, dans la visée de la «nouvelle évangélisation» souhaitée par les papes Paul VI et Jean-Paul II. Voici les accents principaux qu’il a mis en œuvre: la collaboration de tous les baptisés à l’apostolat des laïcs, notamment dans les conseil pastoraux de paroisses; le déploiement de la pastorale selon les secteurs territoriaux, confiés chacun à une équipe pastorale et les services diocésains comme ceux de la catéchèse, du couple et de la famille, de la jeunesse, de la santé, de l’information, du tourisme, des questions économiques, de la diaconie, de la pastorale spécialisée pour personnes en situation de handicap; la formation d’hommes et de femmes laïcs (parcours cantonal de la FAME, désormais Théodule, formations au Centre catholique romand de formations en Eglise et à la Faculté de théologie à Fribourg) pour l’exercice de ministères dans les paroisses, les mouvements et les domaines spécialisés ; la fondation du Séminaire diocésain à Givisiez, devenu la Maison des Séminaires ; la relance du diaconat permanent, plutôt en milieu professionnel.
Une de ses grandes entreprises consistait dans le « Triennat de famille », trois années autour de la préparation au mariage, l’accompagnement des couples et la présence auprès des conjoints en difficultés, avec des billets publiés dans les quotidiens et rassemblés dans ses deux volumes de Sentiers épiscopaux.
Ses successeurs, Mgr Norbert Brunner et Jean-Marie Lovey, se sont inspirés de ces initiatives et les ont prolongées. Elles servent de base à la démarche synodale voulue par le souverain pontife François pour toute l’Eglise catholique, dans un esprit d’écoute mutuelle, de délibération et d’avancées dans la communion universelle.
PAR THIERRY SCHELLING | PHOTO : JEAN-CLAUDE GADMER
Dès ses débuts comme pontife, les vaticanologues et autres journalistes people ont repéré sa démarche claudicante: en effet, François a une chaussure compensée qui est bien loin des standards des mules pourpres de ses prédécesseurs ! Parce qu’il souffre de sciatiques aiguës et récurrentes. Il dénonce les chiacchere, les bavardages par trop communs au sein des paroisses sur mille et un détails notamment vestimentaires… a-t-il subi les quolibets à cause de sa démarche ?
Orientations pastorales…
Dans un message aux personnes souffrant d’un handicap ; lors de leur journée internationale (le
3 décembre), il assène l’accessibilité absolue aux sacrements et à la vie active en paroisse et communauté – à croire qu’il y a des lieux où cela n’est pas le cas ? Il redit combien « la fragilité appartient à tous », que le « premier roc » sur lequel bâtir la maison commune est « l’inclusion ». Il encourage aussi les agents pastoraux, prêtres et laïcs, inclus les séminaristes, à se familiariser avec le handicap d’autrui et les outils pour mieux échanger : « L’objectif est que nous puissions ne plus parler « d’eux » mais seulement de « nous ». »
Il va même jusqu’à demander
aux paroisses d’inclure parmi les catéchistes des personnes souffrant d’un handicap, afin d’ouvrir les ministères à toutes les personnes !
… et civiles
L’attention aux personnes souffrant d’un handicap déclenche une réciprocité : « La sollicitude [à leur égard] n’est pas un geste à sens unique, mais un échange de dons », a-t-il souligné aux membres de l’Institut séraphique d’Assise en décembre 2021. Il va même jusqu’à demander que l’Etat et l’administration publique fassent leur part. Une option sociétale qui n’est pas une option, donc…
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