Message de votre curé

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Sacré-Cœur, Ouchy-Lausanne (VD), juin 2020

Photo: Mariella Heinzmann

Ces dernières semaines nos vies ont passablement été chamboulées. Entre confinement, distanciation sociale, éloignement avec nos aînés et nos malades, télétravail et fermeture des écoles, il a fallu s’adapter et se réinventer.  Il en est de même pour la vie de notre paroisse : toutes nos messes ont été annulées, ainsi que les rencontres de catéchisme et toutes les réunions et séances liées à la pastorale. Nous n’avons pas pu célébrer les festivités de Pâques et les mariages, baptêmes, communions et confirmations ont dû être reportés. Les obsèques ont été célébrées dans la stricte intimité et beaucoup de personnes ont souffert de ne pas avoir pu dire un dernier au revoir à un des leurs…

Toutefois, cette situation a aussi permis à beaucoup de parents de retrouver la joie d’avoir plus de temps pour leurs enfants, de se retrouver finalement en famille et d’apprécier le quotidien. Quant à nos aînés, le confinement et la distance avec leurs enfants et petits-enfants les a obligés à se mettre à jour avec les outils informatiques leurs permettant de rester en contact avec leurs familles par écrans interposés.

En attendant la levée progressive des mesures décidées par le Conseil fédéral, l’Assemblée générale de notre paroisse qui était prévue le jeudi 4 juin 2020, sera déplacée à cet automne 2020. La nouvelle date vous sera communiquée en temps voulu.

Dans l’attente de jours meilleurs, pour se retrouver enfin tous ensemble et partager la Bonne Nouvelle, prenez bien soin de vous et de vos familles.

Fraternellement,
votre curé Vincent 

Covid-19: les jeunes répondent présent

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), juin-juillet-août 2020

Propos recueillis par Michel Abbet | Photo: JOC / JAC

Dans quelle étrange situation nous a plongés l’arrivée du Covid-19 ! En quelques jours, nous voilà à la merci d’un virus énigmatique, capable de se répandre sournoisement grâce à des porteurs asymptomatiques, capable aussi de frapper sévèrement, voire mortellement. Toutes nos relations sont chamboulées ; le voisin, le proche, la personne rencontrée par hasard, le membre de la famille, tous deviennent de potentiels porteurs et transmetteurs de virus, exigeant de notre part moult précautions pour ne pas être infectés. De nombreux travailleurs voient leur activité professionnelle perturbée quand elle n’est pas stoppée net. Concerts, culture, pratique religieuse, vie sociale, écoles, tout se paralyse en un éclair. Les personnes âgées ou souffrant de maladies préexistantes sont présentées comme « à risque », justifiant ainsi une mise à l’écart temporaire. Oui, d’un jour à l’autre, notre manière de vivre a été balayée, et il a fallu se réorganiser.

Le service du bénévolat , dont la majorité des aidants sont des retraités âgés de plus de 65 ans, s’est retrouvé en grande difficulté. Que faire dans ces conditions ?

La JCO – Jeunesse Culturelle d’Orsières puis la JAC – Jeunesse Active de la Côte se sont mises alors à disposition, proposant spontanément leur aide. Entretien avec Emile Thétaz président de la JCO et Anthony Lattion président de la JAC.Emile et Anthony, comment a commencé votre implication dans le service de bénévoles ?
Emile : L’idée nous est venue dès que nous avons appris la mise en place des restrictions. Il nous a d’emblée paru évident de mettre nos forces à disposition.
Anthony : Par la magie de Facebook, tout est allé très vite. La Jeunesse d’Orsières se met à disposition, le lendemain la Jeunesse de la Côte lui emboîte le pas. Dans l’élan, toutes les Jeunesses valaisannes se proposent d’aider les aînés. Magnifique ! 

Les débuts ?
Emile : Les deux groupements ont œuvré ensemble, de manière à être performants et nous avons collaboré avec l’Administration communale et le service de bénévolat.
Anthony : Nous avons vu d’entrée les limites de Facebook. Les personnes plus âgées sont bien moins habituées à ce genre de communication directe. Nous avons opté alors pour un flyer tous ménages, dont les coûts ont été supportés par la commune.

Ensuite…
Emile : Par l’intermédiaire de l’administration communale, toutes les personnes âgées de plus de 65 ans ont été contactées, pour connaître leurs besoins et leurs desiderata. Ce qui a permis de mieux cibler le volume de l’aide nécessaire.
Anthony : Roxanne Di Blasi Giroud, animatrice socioculturelle pour la jeunesse et la cohésion sociale, a reçu le mandat de gérer le bon fonctionnement de l’aide apportée. C’est elle qui nous indique les actions à mener. 

Comment vous organisez-vous ?
Emile : Une fois le planning connu, nous contactons les différents membres susceptibles de pouvoir réaliser ces aides.
Anthony : Whats’App nous est d’un précieux secours. Chaque association de jeunes a son « groupe » de bénévoles. A travers ce moyen, chaque membre peut savoir ce qu’il faut faire et se proposer pour l’accomplir, le tout en un temps record.

Une de vos actions :
Emile : La JCO a effectué plus de 120 commissions pour les personnes âgées. Celles-ci font leur liste et la mettent dans un endroit convenu avec l’argent nécessaire. Nous allons faire les achats et rapportons le tout à domicile. Nous sonnons à la porte, et pour respecter les prescriptions d’usage, nous reculons pour maintenir la distance recommandée. Depuis peu, nous devons porter un masque lors de la distribution des achats. Nous nous assurons alors que tout va bien pour les personnes âgées.
Anthony : Nos deux groupements assurent également le service des repas à domicile, et nous nous relayons pour l’assurer tout au long de la semaine. Et, si c’est possible, nous nous efforçons de répondre à des demandes plus personnelles.
Emile : Oui, nous sommes même allés tourner le jardin d’une personne âgée.

Où en est la demande ?
Emile : Elle a été assez soutenue au début, mais dès le mois de mai et les mesures de déconfinement, le rythme a ralenti.
Anthony : Mais nous avons toujours plaisir à le faire et nous le continuerons jusqu’au moment où tout sera redevenu normal.

Un grand merci aux deux associations de jeunesse de la commune d’Orsières. Amitié, convivialité et solidarité peuvent faire bon ménage, toute la population d’Orsières vous est très reconnaissante pour votre dévouement.

Edito, Coron’Essentiel

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Notre-Dame de la Brillaz (FR), juin-juillet 2020

Par Mathias Theler | Photo: http://toulouse.catholique.fr/

Aujourd’hui, fin avril, nous sommes encore dans l’incertitude quant à l’évolution de la situation de crise que nous vivons. Voilà maintenant six semaines que nous sommes en confinement sanitaire afin d’éviter que se répande la pandémie du Covid-19. Bien qu’aujourd’hui nous soyons à la première étape d’un déconfinement, l’avenir reste pour le moment incertain. Quand pourrons-nous retrouver plus ou moins la vie d’antan ? Quand recommenceront les messes ? Y aura-t-il un avant et un après coronavirus ? L’individu va-t-il grandir humainement et spirituellement en sortant d’une telle expérience ?

Et aujourd’hui, au moment même où vous lisez ces lignes, où en sommes-nous ? 

Voilà la raison pour laquelle nous vous proposons, pour les mois de juin et juillet, un Essentiel plus réduit. Nous sommes incapables de vous dire si les messes vont recommencer durant cette période, donc vous n’y trouverez pas les horaires. Les informations pour les messes suivront sur le site de l’UP, upndlabrillaz.ch. Mais vous y trouverez quand même un message, un article provenant de chacune de nos huit paroisses. Il y aura aussi un livre de vie plutôt réduit et une méditation que nous vous proposons durant ces temps difficiles. Mais l’essentiel est que nous puissions garder ce lien.

J’aimerais, pour conclure, reprendre les paroles du pape François, notre Pape, qui nous invite à « redécouvrir le caractère concret des petites choses, des petites attentions à avoir envers nos proches, nos parents, nos amis. Comprendre que, dans ces petites choses, il y a notre trésor ». Un message, une attention, une démarche fraternelle, un appel téléphonique… ces attentions que nous pouvons offrir chaque jour « donnent un sens à la vie » et sont sources de « communion et communication entre nous ».

Solidarité envers les plus démunis

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Mission catholique de langue française de Zurich, juin 2020

Par Laurence Von Schulthess | Photo: EB, SCA

Le confinement lié à la crise sanitaire nous touche tous plus ou moins durement, dans notre liberté de mouvement, par la promiscuité accrue pour les couples et les familles ou alors par un isolement plus grand des personnes seules. Il est aussi cause de baisse de revenu pour beaucoup et a de graves conséquences existentielles sur les plus faibles.

Le 23 mars, un mail de Sœur Ariane de l’association incontro, adressé au secrétariat de la Mission, nous demandait notre participation à son projet de récolte de « paquets de nourriture pour les personnes vivant dans la rue ». Les sans-abris et les prostituées ont été privés, du jour au lendemain, du peu de revenu qu’ils avaient et les centres d’accueil, trop petits pour satisfaire les consignes de distanciation sociale, leur étaient inaccessibles.

Nous vous avons donc mobilisés et vous avez été très nombreux à répondre présents et à amener vos paquets de denrées non périssables devant l’autel, chaque vendredi. Le premier vendredi, il y en avait 80 ! Et même si la quantité a un peu diminué par la suite, nous avons pu, tous ensemble, participer à cet élan de solidarité et de partage. 

Sœur Ariane et son association vous remercient du fond du cœur pour votre générosité et pour l’amour fraternel témoigné à toutes ces personnes dans le besoin ; tout particulièrement à travers les dessins d’enfants, les belles décorations et les mots de soutien et d’encouragement dont vous agrémentez vos dons.

On se demande parfois où se trouve Dieu dans tous ces drames que l’on observe autour de nous. Mais, ne serait-il pas plutôt présent dans chacune de ces actions de solidarité, dans chacun de ces dessins d’enfants, dans tous ces sourires et larmes que votre générosité provoque auprès des plus démunis ?

Quel(s) remède(s) face au Covid-19?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Vallée d’Illiez (VS), juin 2020

Par l’abbé Jean-Michel Moix | Photo: DR

On peut discerner certaines ressemblances entre l’épidémie actuelle du Covid-19 et les différentes épidémies de peste qui ont ravagé l’Europe occidentale au cours des siècles. Citons trois anecdotes à ce sujet.

Saint Sébastien invoqué contre la peste et les épidémies. Extrait du livre : Vies des saints illustrées, Paris, 1902.

En avril 590, face à la peste qui ravage Rome, le pape Grégoire le Grand, tout juste élu à son corps défendant pour remplacer son prédécesseur décédé de la peste, organise des processions et des prières. Durant trois jours, sept processions partant de sept églises différentes, convergent vers la basilique de Sainte-Marie-Majeure où les prières et supplications se poursuivent. Le pape y fait vénérer l’icône de la Vierge Marie qu’on attribue à l’évangéliste saint Luc. Au 3e jour (selon la pieuse tradition), lors de la procession de cette icône de la Vierge Marie sur le chemin de la basilique Saint-Pierre, un ange (saint Michel archange), étincelant de lumière, apparaît au-dessus du tombeau-mausolée d’Hadrien (appelé depuis lors « château Saint-Ange ») et remet son épée au fourreau. Dès ce moment la peste cesse !  

En 1522, à nouveau, la peste répand la mort en la ville de Rome. Des religieux « Servites » s’emparent alors d’un crucifix retrouvé miraculeusement intact, trois ans plus tôt, lors d’un incendie qui détruisit l’église San Marcello. Et des jours durant, dans une procession qui se veut priante et pénitente, ce crucifix va être porté à travers les rues de Rome pour aboutir à la basilique Saint-Pierre. Lorsque ce crucifix revient à sa place, la peste cesse, là aussi ! Notons que le 15 et le 27 mars de cette année, le pape François a prié devant ce même crucifix.

En 1720 la peste sévit à Marseille. En quelques mois, près de la moitié de ses habitants, soit 40’000 personnes, sont décédées. La ville a été placée en quarantaine, si bien qu’avec la peste, d’autres maux se sont ajoutés : la famine, le chômage, le vol et le brigandage. Humainement la situation était désespérée. Mais sur les conseils d’une sœur visitandine, Sr Anne-Madeleine Rémuzat (manifestement inspirée par Dieu), l’évêque, Mgr de Belsunce, fit faire des prières publiques de pénitence et de réparation, et le 1er novembre 1720, il consacra la ville de Marseille et son diocèse au Sacré-Cœur de Jésus, promettant aussi de célébrer solennellement, chaque année, la fête du Sacré-Cœur (huit jours après la Fête-Dieu). Dès ce même jour la mortalité diminua de façon « prompte, sensible et continuelle ». La peste ne cessa véritablement que deux ans plus tard, lorsque les échevins (autorités civiles, bourgeoisie dominante) de la ville, sur la demande de l’évêque, s’engagèrent publiquement à faire amende honorable et à prendre part chaque année à la Fête du Sacré-Cœur, en assistant à la messe, au couvent de la Visitation (des Grandes-Maries).

Puissent ces quelques exemples nous inciter, en ce temps de « grande pitié », à nous tourner vers Dieu et à le prier, implorant de Lui, (entre autres bienfaits) la cessation de cette épidémie de Covid-19 (sans négliger les moyens médicaux) ainsi que la conversion des pécheurs ! 

Et le coronavirus vint…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Barnabé (VD), juin 2020

Texte et dessin par Anne-Claude Roulier

Le monde aurait-il arrêté de tourner?
Le ciel nous est-il tombé sur la tête?

Non, notre planète, la lune et les étoiles continuent leur ballet céleste.

Par contre, ce qui ne tourne plus très rond – et de cela tout le monde en a désormais conscience – c’est notre humanité. Huit milliards d’êtres humains soudainement bloqués, confinés apeurés, éprouvés par la maladie…

Huit milliards qui ont réalisé, de manière inattendue et un peu brutale, que des valeurs réputées essentielles telles que l’argent, le pouvoir ou l’apparence se sont effondrées.

Ces créatures, en l’occurrence moi, toi, nous, auront-elles le bon sens et suffisamment de mémoire, une fois le calme revenu, pour savoir faire trésor de la leçon reçue, se tourner et remettre leurs vies dans les mains du seul et vrai Maître de notre monde ?

Huit milliards d’êtres humains unis pour la même cause ! Cela semble utopique… et pourtant. Cet élan de solidarité, ce frein à la course contre la montre et souvent contre le bon sens et la santé, ce dépouillement – quoique assez relatif sous nos latitudes – de certains biens retenus indispensables et devenus futiles… saurons-nous les prolonger et les développer lorsque le vilain virus aura été maîtrisé ?

La victoire de la Vie sur la mort célébrée à Pâques, la joie et la force de la Résurrection me permettent de croire que des valeurs fondamentales telles que le dévouement, la famille, la patience, l’humanité dans son vrai sens, la fraternité… seront remises à l’honneur.

« J’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur sur la terre des vivants. Espère le Seigneur, sois fort et prends courage, espère le Seigneur. » (Ps 26[27], 13-14)

Messages de jeunes Vaudois à Dieu

• Mon Dieu, même si je ne te vois pas, je sais que tu es là, je sens ta présence. Quand je me promène dans la nature et que je regarde autour de moi, je me rends compte à quel point les choses que tu as créées sont belles. Je suis fière, honorée d’être ta fille car en chacun de nous il y a un peu de toi. Même si j’ai parfois des doutes, je sais que tu veilles constamment sur nous et que tu nous accompagnes tout au long de notre vie.
Pourquoi as-tu doté l’homme d’intelligence et non de sagesse ? Tout ce qui passe aujourd’hui dans le monde, était-ce prévu ?
Même si notre monde n’est pas parfait, je l’aime et je suis heureuse d’y être. Merci pour tout !

• Dieu, je ne te vois pas, je ne te sens pas ; pourtant tu réchauffes mon cœur quand je vais mal. Malgré mes doutes sur ma foi, je pense que tu es vraiment là pour ceux qui ont besoin d’aide et tu leur donnes l’espoir. Pourquoi n’arrêtes-tu pas les guerres si tu es puissant comme le disent les prêtres ? Il y a plein de gens qui meurent de la guerre, de la maladie, de la faim. Guide-moi, s’il te plaît, sur le chemin de ma vie !

Ils ont dit:

– « Je vis cette période comme une période de grande incertitude. Mais, si les difficultés traversées sont grandes, c’est pour chacun l’occasion de faire de ce moment un temps pour l’invention, la créativité. » (Pape François, le 8 avril 2020)

– « Nous avons tendance à penser que nous sommes des surhommes alors que nous sommes simplement des êtres humains confrontés à nos vulnérabilités. » (M. Jean-Daniel Tissot, le 10 avril 2020)

– « Le coronavirus n’est pas une guerre ! C’est un test pour notre humanité. » (M. Frank-Walter Steinmeier, le 11 avril 2020)

– « La situation actuelle nous place devant nos contradictions et nous invite à la réflexion. A nous de transformer ce cauchemar en renaissance ! » (M. Philippe Tercier, le 11 avril 2020)

– « Le moment que nous vivons actuellement est un ébranlement intime et collectif. Il nous rappelle que nous sommes vulnérables. Sachons nous réinventer ! Moi le premier ! » (M. Emmanuel Macron, le 13 avril 2020)

– « Nous souhaitons agir aussi vite que possible, mais aussi lentement que nécessaire. » (M. Alain Berset, le 16 avril 2020)

– « … La pandémie, qui nous dévoile la fragilité de la vie, montre à quel point nous ne sommes maîtres ni de la vie ni de la mort, ni de la nature. » (M. François-Xavier Putallaz, le 17 avril 2020)

– « Mon espoir est que nous émergions de cette crise, avides d’un monde pleinement humain, avec la conscience que pour y vivre et le transmettre à nos enfants, nous nous résignerons à vivre avec la vérité, qui est que nous avons déjà contracté le virus de 70 ans, dont aucune quarantaine ne nous sauvera. » (M. Joshua Mitchell, le 20 avril 2020)

– « Nous avons péché contre la terre. » (Pape François, le 22 avril 2020)

Prière

Dieu d’amour, regarde ta famille. Viens en aide à notre humanité éprouvée par tant de souffrances. Console ceux qui pleurent, soutiens ceux qui relèvent courageusement le défi de la solidarité. Par la résurrection du Christ, tu nous as ouvert un horizon où apparaît une lumière nouvelle. Alors, comme au matin de Pâques, nous pouvons retrouver l’espérance.

Frère Alois de Taizé

Communion de désir et désir de communion

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Nendaz – Veysonnaz (VS), juin 2020

Par Félicien Roux | Photo: pixabay

« Que votre cœur ne soit pas bouleversé. »

Voilà ce que nous dit Jésus en ces temps de privation de communion. Car, depuis ces dernières semaines, nous sentons au fond de nous un manque, un grand vide. Ce jeûne eucharistique imposé nous devient peu à peu lourd à supporter. Et nous nous demandons parfois si nous recevons toujours les grâces de l’eucharistie.

Oui, bien sûr, nous les recevons ! Que nos cœurs ne soient pas bouleversés !

En ce temps où le manque de la communion se fait ressentir, soyons sûrs et certains, même si nos sens ne perçoivent rien, que Jésus se donne à chacun et chacune de manière nouvelle et différente.

Nous recevons vraiment ce sacrement que nous désirons du fond de notre cœur. Et cette communion de désir, comme l’autre communion, croyons-le, nous soutient, nous fortifie, nous réjouit, nous purifie et nous unit plus intimement à Jésus.

Oui, désirer ce Pain de vie, Jésus, de toutes nos forces, c’est le recevoir ; et c’est aussi le découvrir déjà présent au fond de nos cœurs où il nous y attend. C’est lorsque nous ressentons ce vide, ce manque, que Jésus est plus proche de nous, il nous porte et il vient à nous pour nous remplir de sa présence aimante et consolante.

Et cette présence de Jésus ne se limite pas qu’au sacrement…

Jésus est présent lorsque la Parole est proclamée, lorsque nous lisons la Bible, Parole de vie. Jésus est présent lorsque deux ou trois sont réunis en son nom. Jésus est présent dans le plus petit, le méprisé. Jésus est présent dans un geste d’amour, de charité. Jésus est présent en nous depuis notre baptême.

Cherchons Jésus en nous et faisons silence pour le découvrir dans nos cœurs où il nous y attend. Demandons-lui de venir nous combler de sa présence et réinventons notre manière d’être nourris par Jésus en « inclinant l’oreille de notre cœur », en ruminant une Parole de la Bible ou en lui répétant sans cesse que nous l’aimons.

Alors, quand nous pourrons à nouveau communier, nous serons remplis d’une grande joie, d’une grande paix. Nous ressentirons l’amour de Dieu nous envahir, nous transformer, nous rajeunir et devenir peu à peu ce que nous recevons le Corps du Christ.

Drôle de printemps!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Notre-Dame des Glaciers (VS), juin-juillet-août 2020

Texte par le chanoine Jean-Pierre Liaudat, curé | Photo: DR

Le 26 février, nous entrions en Carême par le mercredi des Cendres. 

Et quinze jours après, le 14 mars, toutes les « activités religieuses » étaient stoppées. Le coronavirus et la nécessité de lutter contre sa contagion nous ont pris par surprise et nos libertés fondamentales ont été mises à mal par les nécessaires mesures sécuritaires et sanitaires.

Les messes, le catéchisme de préparation à la première communion, le groupe biblique, les répétitions de nos chorales, de nombreuses autres activités pastorales, tout s’est mis est en veille en raison des mesures de prévention liées au coronavirus.

Mais il n’était pas question de confiner l’esprit de communauté qui règne dans le secteur et au-delà et il était important de pouvoir échanger, vivre la suite du Carême et le Temps pascal dans la sérénité et la joie de la Résurrection. Le virus nous permet de faire communauté tout en restant chez soi, en cherchant à vivre une « communion spirituelle » à travers les différentes propositions de prières collectives via les médias (chapelets, neuvaines, chemin de croix, eucharisties retransmises à la télévision, par YouTube) et le choix était vaste.

Alors, Monsieur le Curé, avec le confinement, vous n’avez plus rien à faire ?
Ne croyez pas que les prêtres n’ont plus rien à faire. L’épidémie de coronavirus n’empêche pas la vie paroissiale de continuer, avec les mails, les messages, le courrier, le téléphone : ce sont des heures de communication pour écouter, maintenir des liens, encourager, redonner confiance, prier. 

Chaque fin de semaine plus de 80 mails contenant des textes de méditation, de prière, de jeux et même d’humour sont envoyés. 

Ces feuillets sont aussi disponibles dans toutes les églises du secteur. Dans la paroisse de Salvan, ils ont été acheminés par Edith Bochatay, qui passait les porter sur le pas de porte à plus de 15 personnes. Un tout grand merci à elle.

Mais il n’y a pas que ce que le prêtre « fait », il y a la « prière » qui tient une grande place dans ma vie, et tout spécialement l’eucharistie que je souffre de ne pouvoir célébrer avec une communauté. Prier, c’est ma principale mission, intercéder, supplier mais aussi remercier et rendre grâce pour tant de gestes de solidarité et de paroles de tendresse, suscitées par l’Esprit.

A ce jour, nous ne savons pas combien de temps durera ce confinement. Quoi qu’il en soit, nous sommes invités à le vivre comme un temps privilégié, une aventure spirituelle autant qu’il est possible, un temps de purification, de réconciliation avec nous-mêmes, de rapprochement avec nos familles, nos voisins, et un temps d’une plus grande intimité avec notre Dieu, en nous mettant davantage à son écoute. 

Gardons l’espérance. Ne ressassons pas ce qui fait mal, comme dit l’auteur du Livre des lamentations, « les bontés du Seigneur ne sont pas épuisées, ses miséricordes ne sont pas finies. »

Une année pastorale exceptionnelle…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP de la Champagne (GE), juin 2020

Pour l’équipe pastorale: l’abbé Robert Truong, votre curé
Photo: François de Limoges

Aux paroissiennes, aux paroissiens, aux amis de l’UP Champagne,

Tout s’arrête et la vie va au ralenti depuis le 11 mars ; cette date, je m’en souviens très bien : lors de la séance autour de notre évêque et ses prêtres conseillers à Fribourg, celui-ci a décidé que nos célébrations et rassemblements en église devaient être supprimés jusqu’à nouvel avis à cause de l’épidémie du coronavirus.

Nous avons bien commencé l’année pastorale avec l’accueil de la  nouvelle équipe et l’installation du nouveau curé. Un départ fort pour nos cinq communautés paroissiales, avec ma conviction comme curé serviteur : toute l’Eglise, celle qui célèbre et qui prie, qui agit et se recueille, qui se souvient et qui cherche, l’Eglise qui croit, qui espère, qui aime, qui, dans les mille situations de l’existence, tisse entre ses membres des liens visibles et invisibles, est l’Eglise vivante de Jésus ressuscité.

Et puis, cette communauté vivante de l’Eglise, c’est aussi le cortège des humbles, des plus proches du Christ : cette sorte d’armée secrète qui se recrute partout, qui se perpétue même aux époques de décadence, qui se dévoue, se sacrifie, sans idée de révolte ni même de réforme, qui témoigne ainsi dans le silence et le confinement que l’Evangile est toujours fécond et que le royaume est déjà parmi nous. 

Il s’agit pour nous tous, membres de cette Eglise vivante, d’être attentifs à la manière dont nous pouvons travailler pour stimuler la santé de ce corps que nous formons : répartir nos compétences, nos talents et prendre conscience que nous dépendons les uns des autres ; nous avons besoin les uns des autres.

Mon ardent désir est de vous revoir toutes et tous en bonne santé lors de nos célébrations et activités paroissiales pour continuer le chemin.

Que le Seigneur nous bénisse et nous protège dans sa Paix !

Le confinement, une expérience personnelle inédite

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP des Boucles du Rhône (GE), juin 2020

Par Augustin Onekutu | Photo: Jade

J’écris cet édito en avril (du fin fond de mon confinement) pour qu’il soit publié en juin. Alors je ne pourrais être influencé que par les événements du moment présent ; le Coronavirus paralyse le monde entier en imposant le confinement.

Depuis ma naissance je n’ai jamais connu une telle situation où une ville ou tout un pays est prié de rester chez soi. Alors, pour moi, c’est vraiment bizarre, cette expérience ! En l’espace de quelques semaines c’est le « shutdown » dans le monde entier. Le mot d’ordre est devenu « restez chez vous ! ». La maison où on passe normalement peu de temps dans la journée est devenue véritablement le lieu d’habitation. La famille est devenue un vrai foyer où on vit ensemble. Nos belles églises étant fermées, nos maisons et appartements sont devenus les églises. Nos belles liturgies dominicales, celles de Pâques y compris, normalement vécues en communauté, sont toutes interdites. Des prêtres célèbrent non plus face au peuple mais face à la caméra et aux bancs vides. Les musées sont fermés. Tous les grands magasins sans lesquels nous croyions qu’on ne pourrait pas vivre sont tous fermés, hormis ceux d’alimentation et des produits de stricte nécessité.

Proverbe africain
Au départ, tout me paraissait vraiment biscornu et invraisemblable à tel point que je ne prenais pas trop au sérieux cette histoire de Coronavirus, surtout qu’on croit toujours que cela ne peut arriver qu’aux autres. Mais le jour où j’ai appris qu’un proche paroissien et un prêtre que je connais l’avaient attrapé, là, je me suis dit que ce n’était plus de la blague. Il y a un proverbe africain qui dit que « quand tu vois la barbe de ton voisin prendre feu, il faut que tu commences à arroser la tienne ». Je me suis donc vraiment confiné car le Covid-19 est un virus qui n’épargne personne. Des personnes âgées ont été contaminé tout comme des jeunes, même des enfants, des princes comme des roturiers, puissants comme faibles, riches comme pauvres, croyants comme athées, on est tous vulnérables.

Le Coronavirus ne connaît pas de frontière. Il passe par tous les continents. Il ravage en ce moment même l’Afrique et les pays du tiers monde démunis. Les gouvernements africains sont désemparés ainsi que les populations. On demande aux habitants  qui n’ont ni l’eau potable, ni de l’électricité ni de la nourriture de rester chez eux. Comment est-ce possible ? Les gens ont plus peur de virus de la faim que du Coronavirus, d’où le slogan en Haussa « Ba Korona ! » (pas de Corona), un slogan que chantaient des émeutiers affamés au Nigeria. Pour eux, le Corona n’existe pas. Le virus dont ils sont plus victimes s’appelle « Esuriovirus » (virus de la faim). C’est la faim qui est leur problème immédiat. Ils veulent manger d’abord pour vivre avant de « philosopher » au sujet du Corona. Ils s’inscrivent dans cette philosophie de « primum vivere deinde
philosophare » (Vivre avant de philosopher).

En Occident on est dans des pays riches, nous avons au moins de quoi tenir pendant le confinement. Nous avons de quoi nous nourrir. Mais, comment nourrir sa foi pendant ce temps de confinement ? Comment garder allumée une lueur d’espérance ?

Pour moi, ça n’a pas été facile au début. Il a fallu tâtonner quelque temps avant de réaliser que c’était la Bible qui m’aiderait à surmonter le confinement. Dans mon tâtonnement, un beau jour, j’ai ouvert la Bible au hasard et je suis tombé sur Isaïe 20 : 26 qui dit :
« Va, mon peuple, entre dans ta chambre, Et ferme la porte derrière toi ; Cache-toi pour quelques instants, Jusqu’à ce que la colère soit passée. »

Jouer le jeu
Je me suis dit que cette parole était pour moi. Si le confinement est une véritable façon de mettre fin à cette épidémie, jouons le jeu malgré le fait que ce soit difficile. Malgré tout, le confinement, si difficile soit-il, n’a rien de comparable avec les difficultés des victimes et de ceux qui sont sur le front de ce combat contre le virus. Ils sont très nombreux à risquer leur vie pour que nous puissions vivre. Il y a le corps médical, bien sûr, mais il y aussi beaucoup de personnes d’autres professions et des bénévoles qui risquent leur vie pour nous. La meilleure façon de leur être reconnaissants c’est de faire en sorte que cette chaîne de transmission du virus soit coupée. On a beau mettre 10 millions de bougies sur les fenêtres pour les applaudir, ils préféreront qu’il n’y ait plus cette épidémie. C’est en ayant conscience de toutes ces réalités que j’ai commencé à vivre le confinement non plus comme une épreuve déprimante mais comme un passage qui ouvre sur la vie. J’ai donc commencé à le vivre avec plein espoir, car le désespoir est le signe le plus évident d’un arrêt spirituel… lorsque vous êtes au point où vous ne croyez plus que le changement est possible pour vous ou ceux qui vous entourent, vous développez une mentalité défaitiste qui est contagieuse. 

Leçon à tirer
Moi, je crois que l’arc-en-ciel réapparaîtra après cette pluie. On s’embrassera de nouveau, on se retrouvera sur la place de nouveau pour chanter et danser, mais nous n’oublierons pas qu’il y aura beaucoup de leçons à tirer de cette expérience, ne serait-ce que celle de la vanité de ce monde. Vanité des vanités tout est vanité (cf Ecclésiaste 12 : 8). La vie ne tient qu’à un fil, alors pendant qu’on est en vie, n’hésitons pas à partager avec les autres car ce qui restera de nous, ce n’est pas ce que nous avons gagné ou amassé mais ce que nous avons donné, ce que nous avons partagé.

La messe Dieu point zéro (2.0)

Par Myriam Bettens

Photo: Pascal Meyer SJ

La crise du Coronavirus a dure- ment frappé la vie communautaire en forçant les églises à annuler toutes formes de rassemblement dès le 12 mars dernier. Maintenir le lien avec ses fidèles malgré l’éloignement et le confinement, tel est l’enjeu pour le Père jésuite Bruno Fluglistaller. Pour ce faire, il s’est allié les avantages de la technologie pour proposer des messes en vidéoconférence à un petit groupe de fidèles.

Le Covid-19 bouscule les habitudes. Pas la messe
«Ce moyen a l’avantage d’offrir aux fidèles la possibilité de participer aux lectures et aux intentions de prière», affirme le Père Bruno. Pour la petite communauté de Saint-Boniface, il n’était pas uniquement question d’assister à la messe «en direct»,
mais également de conserver des moments d’échanges et de partages, comme cela se pratique lors des célébrations habituelles. Même si Bruno Fluglistaller admet volontiers avoir dû mettre en place une solution avec «les moyens du bord», il a avant tout été motivé par la demande de ses paroissiens. Le jésuite les retrouve donc quotidiennement pour une célébration par écran interposé. Peu avant 18h45, le prêtre installe son ordinateur portable dans le séjour de la communauté et se connecte à un logiciel de vidéo-conférence. Il envoie ensuite un lien permettant de rejoindre la messe. Bien que le jésuite considère cette méthode un peu frustrante, par l’impossibilité de partager la communion, le retour des fidèles est très positif quant à cette manière de célébrer.

Centrés sur la Suisse et tournés vers le monde
La communauté jésuite a posé ses valises dans la Cité de Calvin en 1959. Aujourd’hui, les pères sont répartis sur deux lieux de vie, l’un situé au centre-ville et l’autre à Carouge. Le ministère de la communauté de Genève est très large voire même supra-parois- sial. Elle est notamment engagée dans le monde international par le bais de ses institutions (Nations-Unies et Bureau inter- national du travail), auprès de la revue culturelle Choisir, de l’Atelier œcuménique de théologie (AOT), et aussi très impliquée dans l’œcuménisme.

Point de vente

Découvrez la messe Dieu point zéro (2.0) en vidéo
Reportage de Léman Bleu télévision.
Réalisation de Priscilla Chacòn

youtu.be/JHQfTu4FLxc

Apparitions et miracles

Reconnus par l’Eglise ou non, les sites liés aux apparitions attirent les pèlerins et occupent une place importante dans la piété populaire. Décryptage de ce phénomène à travers les yeux du chanoine Paul Mettan, qui en est un habitué.

Par Nicolas Maury
Photos: Jean-Claude Gadmer, Marcel Maury, Nicolas Maury, Nicolette Bruchez, DR
Chanoine régulier de l’Abbaye de Saint-Maurice d’Agaune, Paul Mettan est aussi accompagnateur et aumônier lors de pèlerinages. Il n’est pas rare de le croiser aussi bien à San Giovanni Rotondo qu’à Medjugorje, qui attirent chaque année plus de 5 millions de fidèles. S’il a rencontré le Padre Pio il y a 64 ans et va sur ses terres depuis 19 ans, il est allé « au moins 12 fois » à Medjugorge, où apparaîtrait la Vierge, et où, sans affirmer le caractère surnaturel du lieu, l’Eglise catholique autorise depuis peu l’organisation de pèlerinages diocésains et paroissiaux.

Le site de Medjugorje voit défiler des millions de fidèles.

Paul Mettan, l’impression que les gens ne vont plus forcément à la messe mais se rendent plus volontiers sur les sites d’apparition est-elle vraie ou fausse ?
Les gens que j’accompagne sont des pratiquants qui, à 80%, participent à la messe du dimanche en paroisse. Mais c’est ma petite expérience personnelle. A Lourdes, c’est peut-être un peu différent. Ce que j’entends surtout, ce sont les éloges faits sur les messes qui y sont célébrées, sous-entendant qu’« on ne vit pas ça dans notre village… ».

Quelle est la motivation à se rendre sur des lieux liés à des apparitions ou à des miracles ?
L’homme et la femme sont ainsi faits qu’ils se déplacent si quelque chose les attire. 

Pourquoi se déplace-t-on ? Pour voir quelque chose sortant du quotidien : un spectacle, un exploit sportif, un match de foot particulier…

Dans le sujet qui nous intéresse, je dirai qu’il y a une aspiration humaine naturelle à connaître Dieu, à dépasser le quotidien et à tendre vers le bonheur. 

Le Padre Pio n’est plus là, mais sa présence est perceptible à San Giovanni Rotondo.

Ne peut-on pas le faire à la messe le dimanche ?
Les gens que j’accompagne ont déjà fait une démarche, ils sont sortis de leur train-train. Et ils sont accompagnés par certains qui désirent connaître autre chose. Certains cherchent un but à leur vie, d’autres veulent être consolés ou requinqués. Alors bien sûr, on peut prier chez soi, dans sa chambre, dans son église. Mais on est vite distrait et on ne le fait plus guère. L’extraordinaire est attractif. Le Padre Pio n’est plus là et la Vierge ne nous apparaît pas à nous. Mais leur présence est perceptible et nous prions. C’est une question de foi.

Mes pèlerins me disent que la prière est au centre du pèlerinage. Je l’ai vécu à Lourdes où j’ai été comme « touriste ». Et puis il y a la réconciliation: à Medjugorje, il y a 40 confessionnaux. Il y a quelques années, il n’y en avait que 20… 

Est-il plus facile de se confesser loin de chez soi ?
La confession est l’un des buts du pèlerinage. Se réconcilier avec Dieu, le monde, les gens. Se réconcilier est une façon d’instaurer la paix dans le monde.
Certains se confessent parce qu’ils ne trouvent pas de confesseurs chez eux… Et n’oublions pas que l’aveu de ses fautes est une démarche qui n’est pas facile pour tous. Le Padre Pio demandait qu’on se confesse toutes les semaines. Et il en avait, des fidèles! 

La piété est-elle différente à Medjugorje, à San Giovanni Rotondo ou ici ?
Les gens sont plus à l’aise pour y montrer leur dévotion. Tous sont pris dans un mouvement de foule. Parfois, ici, on n’ose pas montrer qu’on croit. Une des raisons d’aller là-bas est que notre foi peut s’exprimer sans crainte, sans pudeur. On ne se gêne pas. Combien, ici, croient mais ne sont pas expansifs ? Depuis le temps que je célèbre, je vois ici qu’on reste au fond de l’église. Dans un pèlerinage, on se presse pour être devant…

Est-ce important pour vous que le site soit reconnu ?
Sur 200 apparitions de la sainte Vierge, dans le monde, une quinzaine sont reconnues au même titre que Lourdes ou Fatima. Certes, certains pinaillent par rapport à cette terminologie. Le pape François n’a pas reconnu Medjugorje comme Lourdes, mais il dit pourtant que les évêques peuvent y aller en paix avec leurs ouailles. Que voulez-vous de plus ? Une plaque comme à Notre-Dame de Laus près de Gap ? Il y a 400 ans, ce site d’apparitions était un but de pèlerinage où se rendaient des foules, évêques en tête, sans être reconnu. Il y a un peu moins de 20 ans s’est déroulée une grande cérémonie avec un cardinal ou deux, des archevêques, et une plaque a été gravée dans le marbre disant que c’était reconnu. Ça a changé quoi ? Rien du tout. En fait, c’était déjà reconnu par la pratique diocésaine.

Ce qu’on remarque, c’est que la Vierge apparaît dans des endroits inconnus et à des enfants, qui sont encore ouverts à l’extraordinaire et ne viennent pas avec leurs raisonnements sceptiques d’adultes.

Pourquoi y vont-ils ? Des habitués des pèlerinages témoignent

Quelles sont les motivations des Romands qui se rendent régulièrement sur les sites d’apparition ? Quand on lui pose la question, Luc Maillard – sexagénaire habitant Bulle qui a participé à quinze pèlerinages à Lourdes et quatre à Medjugorje – répond : « Je vais confier ma vie et celle de mes proches à la Vierge, lui demander d’intercéder auprès de son Fils afin que tout se passe bien pour nous et bien sûr lui dire merci pour toutes les grâces que l’on reçoit. » 

Axelle Duay s’est quant à elle rendue à Fatima, à Lourdes, à Medjugorje et en Italie, « à Rome, dans la ville natale du Padre Pio et aussi dans le village où repose saint Rita, la sainte préférée de maman ». Son but ? « Je cherche à renforcer ma foi et entrer en communication avec la très sainte Vierge. Dieu est constamment en notre présence, mais je trouve cela plus mystérieux de trouver ce que je recherche dans des endroits eux aussi mystérieux, comme Lourdes. Voir tous les miracles qui sont inscrits sur les murs, c’est impressionnant ! » Fervent pratiquant, lecteur et auxiliaire de communion à la paroisse de Bulle, Luc Maillard ajoute : « Le temps est trop court le dimanche. En pèlerinage, on en a plus pour oublier toutes les vicissitudes de ce bas monde. Je suis plus détendu et plus recueilli pour prier la sainte Vierge et suivre les célébrations. » 

Habituée de Medjugorje, la Valaisanne Nicolette Bruchez résume le sentiment général : « Un pèlerinage permet de partager une semaine de prière dans la paix. C’est une autre ambiance, une autre ferveur, que je ne peux pas expliquer. Il faut la vivre. »

Ces propos, l’organisatrice pour le diocèse de Sion du pèlerinage de printemps à Lourdes, Véronique Denis, les reprend presque mot pour mot :  « On dit souvent que Lourdes ne s’explique pas, cela se vit. On y est tous pèlerins, frères, sœurs, quelles que soient nos origines, situations personnelles ou professionnelles. Nous sommes tous égaux, en prière à la Grotte de Massabielle ou lors des célébrations vécues dans la joie, la ferveur et la simplicité. Nous expérimentons l’Eglise, le Peuple de Dieu en marche vers le Royaume. Nous sommes tous concernés, la grâce de Lourdes comble à profusion les cœurs de ceux et celles qui viennent et reviennent chaque année. »

Mariophanie

Par Thierry Schelling
Photo: Jean-Claude Gadmer
« La foi trouve ses racines dans les Evangiles, dans la Révélation et dans la Tradition mais jamais dans les apparitions », expliquait François sur la chaîne italienne TV2000 en décembre 2018. Et se faisant l’écho du bon cardinal Etchegaray – ancien archevêque de Marseille et chantre des missions diplomatiques difficiles du Saint-Siège –, il est bon de se redire que « les apparitions ne sont ni un article de la foi ni une obligation d’y croire en conscience ».

Qu’à cela ne tienne : Medjugorje, Lourdes, Fátima, Guadalupe, et – la seule autre Eglise à reconnaître le phénomène – les apparitions en Egypte reconnues par le patriarcat copte, voient affluer les pèlerins tout au long de l’année. Et à écouter non seulement les fidèles mais également les prêtres et évêques accompagnateurs, il s’y fait beaucoup de bien…

Marie, porte du ciel
Ces mariophanies sont utiles si elles portent au Christ, encore et toujours, comme le rappellent les papes pétris de dévotion mariale, Jean-Paul II en tête. D’ailleurs, dans l’iconographie byzantine, l’icône de la Vierge portant sur ses genoux Jésus – originellement copiant celle d’Isis portant Horus dans la religion égyptienne 1 – est clairement appelée Hodigitria, « qui montre le chemin », et compte parmi les représentations mariales les plus répandues.

Vox populi, vox Dei ?
Comment l’Eglise institutionnelle procède-t-elle pour se prononcer ? A la suite du phénomène des voyants, une équipe d’experts est mise en place : théologiens, mais aussi psychiatres, médecins, historiens, sociologues. C’est l’évêque du lieu qui chapeaute officiellement l’enquête par délégation. Si complexe, le dossier est porté à la Congrégation de la doctrine de la foi, à Rome. Le temps avançant, il sera décidé l’une ou l’autre forme d’acceptance : reconnaissance de l’apparition comme vraie ou autorisation de la dévotion des fidèles, l’organisation de pèlerinages, des articles en vente en rapport avec l’apparition, etc. Vox populi, vox Dei ? Pas toujours donc…

1 Voir les travaux de C. Uehlinger et J. Eggler : http://www.religionswissenschaft.uzh.ch/
idd/index.php

En librairie – mai 2020

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Bernadette et Lourdes, l’enquête…
Yvon Bertorello et Alban Guillemois

New York 2019, une jeune Américaine découvre le récit d’une guérison extraordinaire qui a eu lieu à Lourdes, en France. Troublée par le récit, elle décide d’enquêter pour comprendre. A Lourdes, elle fait la connaissance de l’abbé John Clarke, un jeune prêtre américain de passage, et lui demande de lui conter cette fabuleuse histoire qui débute sous Charlemagne et qui, avec le récit d’une jeune fille pauvre qui prétend avoir vu la Vierge Marie, va faire de Lourdes une capitale religieuse internationale, dont l’aventure continue aujourd’hui… 

Artège

Acheter pour 22.20 CHFLes larmes du Soleil Levant
Marie-Renée Noire

Il est une étrange statue de Marie au sein de cette jeune communauté religieuse d’Akita, au Japon. Réalisée en 1963 par un sculpteur bouddhiste réputé, elle porte les traits d’une jeune Japonaise. Sœur Agnès, l’une des religieuses du monastère, perçoit durant l’adoration de forts éblouissements venant du tabernacle. Par trois fois, des paroles lui sont dites « par une belle dame ». Par la suite des larmes coulent des yeux en amande de Marie, compatissante à notre monde secoué par tant de violences et de multiples souffrances. Depuis, les pèlerins affluent du monde entier, dans ce sanctuaire reconnu par l’Eglise catholique comme l’un des seize lieux d’apparition mariale.

Nouvelle Cité

Acheter pour 21.20 CHFLa lumière de Marie
Amélie Leconte

Depuis toujours la Vierge Marie veille sur ses en-fants. Ainsi elle a choisi d’apparaître dans divers lieux du monde pour transmettre l’amour et la parole de son fils, son message de miséricorde et de paix. En France, elle est apparue dans douze lieux, devenus de nos jours des lieux de pèlerinage à la gloire de son nom. Cette bande dessinée nous les présente et nous fait découvrir d’autres lieux d’apparition que Lourdes, La Salette ou Pontmain.

Editions du Signe

Acheter pour 28.80 CHFMarie Immaculée
Jean-Claude Michel

« Choisie pour être la Mère du Fils de Dieu, Marie fut préparée depuis toujours par l’amour du Père pour être l’Arche de l’Alliance entre Dieu et les hommes. » Cette citation du pape François a inspiré l’auteur de ce livre. Derrière les méditations qu’il nous présente se cache l’expérience inattendue d’une rencontre avec la Vierge Marie et la découverte de sa beauté. D’origine protestante, Jean-Claude Michel nous livre ici les fruits de son cheminement, explorant les différents aspects du mystère de l’Immaculée Conception qui est l’« annonce de notre beauté à venir ».

Editions des Béatitudes

Acheter pour 10.70 CHF

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Voir pour suivre: Bartimée (Marc 10, 46-52)

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DR
C’est le dernier miracle avant l’entrée à Jérusalem (qui débute, par exemple, en Marc 11) dans les trois Evangiles synoptiques. Seul Marc nomme le mendiant aveugle de Jéricho Bartimée, c’est-à-dire fils de Timée (du grec timè, estime). Celui-ci crie sa foi, quand il apprend le passage de Jésus : « Fils de David, toi Dieu qui sauve (selon l’étymologie du nom Jésus), aie pitié de moi ! » Sa conviction est telle que la foule qui essaie de le rabrouer ne parvient pas à le faire taire. D’obstacle, la multitude devient servante, puisque sur l’ordre du Maître, elle fait venir Bartimée. Et quelle parole elle prononce alors : « Aie confiance, lève-toi, il t’appelle ! » Arrive alors le plus incroyable : l’aveugle bondit, rejette son manteau et fonce vers Jésus, sans aide – en tout cas, le texte n’en mentionne pas.

Foi et relation avec le Christ
Toute guérison dans les Evangiles s’inscrit sur fond de foi et de relation avec le Christ. « Que veux-tu que je fasse pour toi ? », demande-t-il à l’aveugle de manière tout aussi surprenante. C’est que le Fils de Dieu veut susciter en l’homme son désir le plus secret. « Va, ta foi t’a sauvé », lui dit-il, d’une parole qui en même temps lui redonne la vue, une parole efficace qui réalise ce qu’elle signifie.

Signes du Royaume
Les miracles évangéliques se présentent comme des signes du Royaume qui vient et qui en même temps est déjà là. Ils anticipent le jour où, dans le sein de Dieu, tous les yeux obstrués s’ouvriront, où toutes les larmes seront essuyées. Ils présupposent et suscitent la foi : que nous puissions voir pour croire. Car c’est l’adhésion à Jésus-Christ qui sauve et qui permet de le suivre, ainsi que le fait Bartimée, jusqu’à sa Passion et à sa Résurrection.

Le plus grand miracle aujour­d’hui ? Quand des enfants, des jeunes, des femmes et des hommes s’éclairent mutuellement, lisent ensemble la Parole, échangent et transmettent, se laissent toucher par le Fils de Dieu et prennent leur croix à sa suite. Jusqu’à la splendeur de Pâques.

Le temps des miracles?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Aigle (VD), mai-juin 2020

Texte et photo par Tarcisio Ferrari

Ce dernier voyage veut être différent, prendre le temps d’une escapade d’un week-end non loin de chez nous, en Suisse. Il se présente comme inespéré, parce qu’il a été réalisé juste quelques jours avant la pandémie que nous vivons tous à présent. Traverser la Suisse par les routes de campagne nous fait découvrir notre territoire et ses magnifiques paysages, nous recentrer sur notre propre réalité ; pas besoin de prendre l’avion ou parcourir des milliers de kilomètres. Je veux voir « l’Essentiel », me tourner vers notre passé et son histoire et réfléchir au futur.

Après la Gruyère et Berne, on bifurque vers l’Emmental et sa splendide campagne où les imposantes fermes dominent les vertes prairies. Ici, tout semble idyllique. Mais n’oublions pas le labeur, la peine et le temps consacrés, n’oublions pas non plus la difficulté et la rudesse de la vie paysanne.

On poursuit par l’Entlebuch ; ici la campagne est moins riche et je pense que la vie y est plus difficile. Nous arrivons à la périphérie de Lucerne, à Emmenbrücke, où un entrecroisement presque inextricable de routes, d’autoroutes, de ponts et de voies ferrées nous amène à la réalité brutale d’aujourd’hui. Le calme s’achève.

On continue par Rotkreuz et sa moderne zone industrielle vers Schwyz, pour atteindre enfin la paisible et étroite vallée du Muotathal. La première vraie étape est la découverte de Schwyz qui, grâce à ses musées, nous fait revivre l’histoire, un peu oubliée, de l’origine de la Suisse à partir du XIIIe siècle, de la création de la Confédération par les trois premiers cantons et de son développement par l’agrégation d’autres cantons. Une visite bien idyllique dans sa présentation. Dans la réalité, en lisant un peu les livres d’histoire, on découvre combien de luttes externes à la Confédération ou entre les cantons ont attaqué l’esprit de paix et d’unité du pacte de 1291. Non loin de Schwyz, le détour par l’Abbaye d’Einsiedeln s’impose.

L’abbaye bénédictine d’Einsiedeln
Sa fondation remonte au moine ermite Meinrad qui, venant du monastère de Reichenau, vécut dans ce lieu jusqu’à sa mort en 861. Le nom Einsiedler en allemand signifie d’ailleurs « ermite ». La première pierre fut posée en 934 et l’abbaye bénédictine consacrée en 938. Après plusieurs incendies, la construction d’un immense monastère baroque débute en 1704. La chapelle Notre-Dame, de marbre noir, conservée à l’intérieur de l’abbatiale, est l’endroit où saint Meinrad bâtit son premier ermitage. Elle est célèbre, car elle conserve une sculpture en bois de poirier de la Vierge noire. Elle a miraculeusement échappé à de nombreux incendies, tandis que sa célèbre couleur noire est due à la restauration de 1803. Einsiedeln est aujourd’hui un lieu très prisé où se rendent pèlerins et touristes du monde entier. La richesse de la bibliothèque est le fidèle reflet de la vie intellectuelle de l’abbaye : 1200 manuscrits, 1100 incunables, 230000 volumes imprimés du XVIe au XXe siècle. 

Le miracle espéré
La visite à l’abbaye d’Einsiedeln, réalisée dans une période encore très calme, non submergée par les pèlerins et les touristes, mais brusquement abrégée par la pandémie, me fait réfléchir. 

Nous vivons actuellement une période très particulière ; des pays entiers sont à l’arrêt. Les gens se retrouvent confinés, chez eux ou, pour les moins chanceux, dans un établissement hospitalier, éloignés de leurs proches. Tout tourne au ralenti. Par la force des choses, on se recentre sur l’essentiel et on voit se développer une solidarité magnifique ; dans les hôpitaux, des miracles sont réalisés. La situation dans le monde entier et dans certains pays est dramatique, mais comment sera le futur à la reprise de la vie dite « normale » ?

Cette période servira-t-elle vraiment à une grande réflexion ? De grandes décisions seront-elles prises par les gouvernements, les politiciens et par chacun d’entre nous ? Serons-nous capables de définir l’essentiel ? Penser d’abord aux autres, à ses proches, au respect de la nature, aux défis climatiques, travailler avec engagement dans une ambiance saine, consommer de manière raisonnée et raisonnable. Continuera-t-on à aider nos proches, dans un élan de solidarité, la crise passée ? Abandonnera-t-on le superflu, les produits miracles et bon marché ? La liste de ces interrogations peut, bien sûr, s’allonger. Mon espérance, c’est que le temps des miracles est vraiment venu ; mais sommes-nous prêts à nous y engager ?

Miracle!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), mai 2020

Texte par Michel Abbet | Photo: DR

Définition du miracle : fait extraordinaire où l’on croit reconnaître une intervention divine. 

Qui n’a pas espéré un jour de sa vie un miracle ! Pour retrouver la santé, pour se sortir d’une situation difficile, pour raviver un amour défaillant, pour la guérison d’un proche ou la résolution d’un problème relationnel ou financier ! L’existence est en effet jalonnée d’épreuves de toutes sortes, qui bien souvent mettent à mal la capacité à gérer le quotidien ! Quelle aubaine de pouvoir alors être débarrassé de ses « misères » d’un coup de « baguette magique » et de pouvoir reprendre son train-train habituel ! 

Mais la définition même du miracle met en lumière tout le scepticisme qui entoure ce mot ! Le terme « … où l’on croit reconnaître… » explicite bien la retenue, pour ne pas dire plus, de l’humain face à un phénomène qui le dépasse. Sans trop l’admettre, on se méfie un peu du miracle…

L’Eglise, prudemment, les recense au compte-gouttes et, de son propre aveu, ne retient que les cas indiscutables, « ne prêtant pas le flanc à la critique des rationalistes ». Certainement un signe de sagesse, tant peuvent arriver de tous côtés de supposées guérisons qui ne résistent pas à une analyse approfondie.

Et pourtant ! Durant sa vie publique, Jésus n’a pas été avare de miracles, changeant l’eau en vin, multipliant les pains, faisant ressusciter Lazare et le fils de la veuve de Naïm, guérissant lépreux, aveugles, malades de toutes sortes ! Avec une constante et un but toujours identique : tourner les cœurs vers Dieu ! Si cela n’a pas suffi à changer les cœurs de ceux qui voulaient sa perte, ces faits extraordinaires ont non seulement modifié la vie « physique » des bénéficiaires, mais aussi transformé leur vie spirituelle ! 

Plus près de nous, des témoignages bouleversants de personnes « miraculées » devraient nous interpeller. Marthe Robin qui a vécu 50 ans sans être nourrie autrement que par l’eucharistie, André Levet qui rencontre Dieu dans sa cellule, Bernadette Moriau, la dernière miraculée reconnue de Lourdes, ces personnes et tant d’autres nous disent l’Amour immense de Dieu. En ces temps très incertains, nous avons plus que jamais besoin de cet Amour !

De notre côté, nous pouvons pratiquer en y mettant plus ou moins d’assiduité, nous pouvons prier, un peu ou beaucoup, nous pouvons croire tout en gardant quelque distance, histoire de laisser une place à notre scepticisme… Mais quand survient l’expérience de la Rencontre avec Dieu, le vrai miracle alors se produit. Mon Dieu, si ça nous arrivait, accepterions-nous d’être ainsi transformés ? 

Jeux, jeunes et humour – mai 2020

Par Marie-Claude Follonier[thb_image image= »4814″ img_link= »url:/wp-content/uploads/2020/04/JEUX_SPECFR_MAI2020202. »]

L’Esprit Saint, ça sert à quoi ?

Après la Résurrection, Jésus apparaît encore physiquement à ses disciples jusqu’à l’Ascension où il remonte au Ciel. Cela ne veut pas dire qu’on ne peut plus se relier à lui. A la Pentecôte, il envoie l’Esprit Saint qui est un peu comme notre wifi spirituel. Il permet en tout temps de nous connecter à Dieu. Les images du souffle qui guide, du feu qui purifie, de l’eau qui donne vie et de la colombe, signe de paix, caractérisent l’action de l’Esprit Saint dans la Bible.

Par Pascal Ortelli

Une grand-maman qui garde Camille parce que ses parents sont à l’hôpital pour l’accouchement de leur deuxième enfant, vient toute heureuse annoncer la nouvelle à la petite fille de 5 ans : « Cette nuit, un ange t’a apporté un petit frère ! Veux-tu que nous allions le voir ? – Nan ! dit Camille, Ze veux voir l’anze. »

Par Calixte Dubosson

Porteuse de paix

Rédactrice végétale, sculptrice de nouveaux mondes en… pâte à modeler, marathonienne des sacrements d’initiation, Douve Frieden-Spicher déploie maintenant ses nombreux talents à l’institut Philanthropos. Elle contribue à l’accompagnement de ceux qu’elle considère presque comme «ses» enfants. Rencontre avec une Fribourgeoise aux mille vies.

Texte et photos par Myriam BettensUne petite ride se forme sur son front. Son regard me scrute. Elle semble effeuiller les pages mentales d’un agenda. D’un coup, son regard change, elle me gratifie d’un lumineux sourire. « Allons dans la salle des collaborateurs », propose Douve Frieden-Spicher, tout en indiquant la direction. Elle fait quelques pas, s’arrête devant la photocopieuse, collecte les copies, retourne à son bureau, revient, vérifie le bac à courrier, se dirige à nouveau vers ce qu’elle appelle « son bocal » (un bureau vitré, ndlr), pour enfin me rejoindre près de la salle. « Vous connaissez un peu Philanthropos ? » me demande-t-elle. Pour la pétillante Fribourgeoise, la devise de l’Institut européen d’études anthropologiques (Réapprendre le bonheur d’être humain) est à l’origine de son intérêt pour le poste, mais pas uniquement. « C’est le Seigneur qui m’a conduite ici en 2017. Il est la réponse à toutes les questions que l’être humain se pose », développe-t-elle.

De l’état de la nation au service après-vente

Toutes les questions, ou presque. « Un étudiant m’a demandé si Douve était mon prénom ou ma fonction », raconte-t-elle. En contact direct avec les étudiants et le personnel de l’institut, la mission principale de l’assistante de direction consiste à s’assurer que « tout et tout le monde va bien ». La tâche peut sembler à première vue simple, mais ses journées n’en sont pas moins remplies. Les portes de Philanthropos à peine franchies aux alentours de 8h, Douve Frieden-Spicher « fait l’état de la nation » en prenant acte des éventuelles absences des étudiants ou des problèmes rencontrés par le reste du personnel. « L’heure suivante est consacrée au service après-vente », décrit-elle avec un sourire, mandat qu’elle réalise par l’apport de solutions concrètes aux difficultés rencontrées l’heure précédente. Puis généralement, entre 10h et 10h30, elle s’accorde une pause avec les professeurs de l’institut. « Cela permet de se rencontrer de manière informelle », indique l’assistante de direction. Le café avalé, la tranche horaire avant la messe de 11h15 est consacrée au travail de fond, comme la compatibilité ou le site internet. Elle aime particulièrement ce moment de messe, car « il n’y a plus de hiérarchie, nous sommes tous ensemble sur un même pied d’égalité devant la verticalité divine ». Elle participe ensuite au repas communautaire à 12h15, avant d’entamer la seconde partie de sa journée à 13h30, avec de la comptabilité ou la préparation des conférences à l’agenda. Douve Frieden-Spicher n’a pas de mal à passer d’une chose à l’autre, c’est d’ailleurs sa marque de fabrique.

Les mille et une vies

« Etre femme, c’est avoir plusieurs vies », affirme-t-elle en considérant son parcours professionnel. Tour à tour, chercheuse en éthique économique, rédactrice d’une rubrique sur le jardin et la maison pour une revue genevoise et détentrice de sa propre petite entreprise de pâte à modeler, Douve Frieden-Spicher estime que le Seigneur a fait de toutes ces vies une vertu. C’est cette dernière qu’elle essaie de transmettre à ses huit enfants, dont deux « importés et aimés dans sa chair comme les autres », en les accompagnant dans toutes les étapes de la vie chrétienne. « Je vois le Seigneur à l’œuvre, quelque chose se passe dans leurs vies malgré moi », souffle-t-elle émue. Mille vies et un prénom si particulier. Je la regarde. Une question me taraude : si Douve n’est pas la fonction, que signifie le prénom ? « Il vient du livre Du mouvement et de l’immobilité de Douve écrit par le poète Yves Bonnefoy », m’apprend-elle. Quant à moi, je lui dévoile que douve est probablement la traduction de colombe en anglais médiéval. De quoi donner un nouvel envol à un patronyme aux accents de liberté.

Douve Frieden-Spicher n’a pas de mal à passer d’une chose à l’autre.

Un mercredi dans la vie de Douve Frieden-Spicher

8h-9h Traitement des affaires courantes, puis vérification que tout
et tout le monde va bien à l’Institut.

9h-10h Gestion des problèmes détectés l’heure précédente.

10h-10h30 Pause avec les professeurs et le reste du personnel.

10h30-11h15 Tranche horaire dévolue au travail de fond. 

11h15 Messe à la chapelle.

12h15 Participation au repas en commun.

13h30-15h Préparation des conférences à venir et comptabilité.

15h Douve entame sa « seconde journée » auprès de ses enfants.

Sacrée ligne de crête

Par Pascal Ortelli
Photo: DR
« Chassez le surnaturel, il revient au galop », voilà comment – non sans tordre l’expression – qualifier le regain d’intérêt actuel pour la piété populaire. L’essor des pèlerinages vers les lieux d’apparitions reconnus – ou non – par l’Eglise témoigne du besoin de retrouver une spiritualité tangible et cache parfois une quête immodérée de sensationnel.

Face au risque de trop intellectualiser la foi, cet engouement est à saluer, mais aussi à accompagner. Les mesures prises contre le coronavirus (suppression des messes publiques et de la communion pour les fidèles) le montrent : certains y ont vu un manque de foi en la puissance de l’eucharistie. C’est oublier que même si le Christ est réellement présent dans l’hostie, les propriétés du pain persistent avec le danger de propager le virus par contact. 

Tel est le merveilleux de l’Incarnation : la grâce ne supplante pas la nature, mais la hisse vers le haut. Articuler foi et raison : c’est une sacrée ligne de crête à tenir et aussi l’occasion de rappeler que nous sommes naturellement faits pour l’éternité. « Supprimez le surnaturel, il ne reste que ce qui n’est pas naturel », disait Chesterton, autrement dit, la superstition ou l’idéologie. En ce sens, il est urgent de réaffirmer à la suite du pape François que la piété populaire représente le meilleur « système immunitaire de l’Eglise ». 

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