Les dieux aussi ont voyagé

Par Nicole Andreetta
Photo: DRSources d’espérance pour l’avenir, soutiens pour braver les difficultés quotidiennes, les religions permettent de donner du sens à la vie au-delà de sa finitude.

Facilement instrumentalisées par le pouvoir et les politiques, elles suscitent également des arguments qui justifient des guerres, des massacres et des mesures d’exclusion.

Chacune prône la prière et la contemplation, préconise l’aumône, souligne l’importance de la relation à l’autre/Autre…postures qui permettent de dépasser toutes sortes de frontières dans différentes dimensions.

Néanmoins, à force de les séparer, de les distinguer, de les différencier, des théologiens de tous bords ont érigé entre elles des barrières à ne pas franchir.

Pourtant, les dieux aussi ont voyagé ! Tout le long des routes de la soie, au fil des siècles, de Venise à Samarcande, d’Alexandrie à Canton, parallèlement aux marchandises, symboles et croyances ont circulé et se sont échangés.

Dans les plaines de Mongolie, sur les rives de l’océan Indien et jusqu’aux contreforts de l’Himalaya, judaïsme, christianisme, islam, bouddhisme, zoroastrisme, taoïsme, hindouisme… se sont côtoyés, rencontrés et influencés.

Aider les proches aidants

Un parent âgé plus tout à fait autonome, un conjoint malade, un enfant en situation de handicap et votre quotidien est chamboulé. Vous devenez proche aidant. Regard valaisan.

Par Inês Garrido, Céline Nanchen
Photo: DR

Marie-Noëlle Gross

Vous vous retrouvez soudain en première ligne pour accompagner, aider, apporter les soins élémentaires comme vérifier la prise de  médicaments, veiller à l’alimentation, aider dans les soins corporels, s’occuper des tâches administratives, accompagner lors de sorties, etc. Le proche aidant est tout ceci dans la durée.

Interview de Mme Marie-Noëlle Gross, consultante en psychoéducation, responsable des groupes de soutien et de la ligne d’écoute.

Pouvez-vous nous en dire plus sur l’association ?
Elle a pour mission de mener des activités permettant de faire connaître, informer et soutenir les proches aidants, en fédérant tous ceux qui s’investissent dans ce domaine. Ses actions visent à permettre à chaque proche aidant de mener à bien sa mission d’accompagnement auprès des personnes atteintes dans leur santé et/ou leur autonomie en évitant l’épuisement. 

Que propose concrètement l’association ?
Une ligne d’écoute : tous les mardis. Je donne des conseils, des pistes ainsi que les soutiens existants adaptés à la situation pour améliorer le quotidien du proche aidant.
Un groupe de soutien, que j’anime une fois par mois à la Vidondée, à Riddes, permettant d’échanger dans un petit groupe sur la lourdeur du quotidien, un sentiment de culpabilité ou un conflit de loyauté. Il permet de se retrouver entre pairs et de savoir que l’on n’est pas seul.
Un accueil au bureau tous les jeudis de 13h30 à 17h30 à Sion.

Quel est plus précisément votre rôle ?
Il consiste à écouter et entendre les besoins des proches aidants, leur faire connaître les soutiens financiers et structures existants et leur donner des clés sur l’évolution des maladies dans le but de conserver le lien avec leur proche lorsque leur état de santé se péjore.

Un mot à faire passer aux proches aidants ?
Osez demander de l’aide plus tôt. Cela ne veut pas dire que vous renoncez. 

Association proches aidants Valais

Rue de la Porte-Neuve 20
1950 Sion
info@proches-aidants-valais.ch
www.proches-aidants-valais.ch
Ligne écoute : 027 321 28 28
Les mardis : 9h-11h, 14h-16h, 18h-20h

Groupe de soutien 2019 : de 19h à 20h30 les 25.11, 16.12

Dès 2020 : de 19h à 21h les 27.01, 24.02, 30.03, 27.04, 25.05, 15.06, 17.08, 28.09, 26.10, 30.11, 21.12

En librairie – novembre 2019

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Je vais mourir mardi 18
Claude Mermod

Par effets de médias, le suicide assisté se transforme en un acte militant puis se propage. Voilà enfin le contre-témoignage qui alerte sur cet abus, notamment lorsque l’aide médicale à mourir est accordée à des personnes en bonne santé. Claude Mermod, frère d’un membre d’Exit, dénonce les ravages irréversibles que cette association engendre aussi bien dans les familles qui se divisent que dans le monde médical devant accepter à contre-cœur une intrusion mal venue entre le patient et lui. Un livre courageux, très bien documenté que je presse de lire tous ceux qui idéalisent les gourous de ce culte rendu à la mort.

L’Harmattan

Acheter pour 35.50 CHFLa culture du dialogue dans les relations inter-religieuses
Coutel – Leduc – Rota

Nous vivons une ère de promotion de la « culture du dialogue ». Dialogue entre les Eglises, dialogue entre les religions, dialogue entre les cultures, mais aussi dialogue social… La « culture du dialogue » s’est imposée au sortir de la Seconde Guerre mondiale comme la garante de la paix sociale dans les sociétés occidentales. Le présent volume entend interroger l’histoire du dialogue inter-religieux, en se concentrant sur trois points : le moment de sa genèse dans les années soixante, ses relations avec l’Etat dans plusieurs contextes nationaux, et enfin ses opposants.

Parole et silence

Acheter pour 29.00 CHFJudaïsme, christianisme, islam, c’est quoi ?
Filotéo

Dans cet ouvrage qui a pour but d’expliquer les grandes religions aux enfants, chacune des trois parties est composée de doubles-pages thématiques répondant à des questions : C’est quoi la bar-mitsva pour les juifs et l’Aït pour les musulmans ? Comment prient les musulmans ? Qu’est-ce que la Bible ? Qu’est-ce qu’on fait pendant la messe ?…Ce livre, abordable dès 8 ans, donne à connaître les symboles des juifs, des chrétiens et des musulmans, ainsi que leur livre saint, leurs lieux de prière, leurs fêtes et le pourquoi des rites qui marquent leur vie de croyants.

Bayard Jeunesse

Acheter pour 25.20 CHFPrendre soin les uns des autres
Henri Nouwen

Que vous soyez soignant profes-sionnel ou membre de sa fa-mille, vous savez combien il est difficile d’aider une personne en attente de soins. Mais il n’est pas toujours facile non plus d’être la personne qui reçoit les soins. La relation de soin implique de nouer un rapport avec quelqu’un que nous n’avons pas choisi de connaître. Henri Nouwen montre comment il est possible de vivre cette relation dans le respect, l’écoute, la présence et la vérité.

Salvator

Acheter pour 16.00 CHF

Pour commander

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Aspirer au salut de tous

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DR
« Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. » (1 Timothée 2, 4) Cette affirmation centrale de Paul nous invite à continuer d’espérer que tous les êtres de toutes provenances, confessions et religions soient associés au salut de Dieu en Jésus-Christ. 

Ainsi, il n’y a pas de contradiction entre dialogue et mission. Au contraire, la mission comporte nécessairement le dialogue, et le dialogue s’ouvre à l’annonce chaleureuse et respectueuse. Après avoir célébré le « Mois missionnaire extraordinaire » en octobre, nous sommes donc invités à vivre pleinement en novembre la « Semaine des religions ».

En effet, le Seigneur de la Bible est unique, il est « le Dieu vivant, le Sauveur de tous les hommes ». (1 Timothée 4, 10b) Le Christ est « la voie, la vérité et la vie : nul ne va vers le Père sans passer par lui », dit-il à ses disciples. (Jean 14, 6)

Service de la vérité
En même temps, c’est sur l’amour en actes et en vérité que tout homme et femme de bonne volonté sera jugé, lorsque le Fils de l’homme nous dira à tous : « J’avais faim et vous m’avez donné à manger. J’étais un étranger et vous m’avez accueilli. J’étais nu et vous m’avez vêtu. J’étais malade ou prisonnier et vous m’avez rendu visite. Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Matthieu 25, 31-46)

Aussi ne pouvons-nous pas nous contenter de « rester entre nous au chaud ». Le pape François nous pousse aux périphéries des autres traditions religieuses, pour que nous rendions le « service de la vérité » au monde qui a le droit de la connaître, que nous nous laissions enrichir par les semences de vérité présentes dans toutes les religions et que nous dégagions ensemble les voies du Royaume de paix, de justice et de sauvegarde de la création. C’est pourquoi le dialogue interreligieux fait partie intégrante de la proclamation de la joie de l’Evangile et de la mission du Christ (cf. Evangelii gaudium, n. 247-254). Entrer en dialogue authentique signifie aspirer au salut de tous nos interlocuteurs.

Le dialogue interreligieux, et après?

Là où certains pans du dialogue interreligieux (et de sa pratique) sont bienvenus, d’autres – on pense au dialogue avec les musulmans… – ont moins le vent en poupe. Du 2 au 10 novembre, toute la Suisse est invitée à vivre la Semaine des religions. Et ce, depuis 2006! Le saviez-vous? Qu’y faites-vous? Participez-vous? 

Par Thierry Schelling
Photos: IRAS COTIS/Hawas Worldwide, Haus der religionen, Arzillier.ch, DR
Panorama
Constatons que la paix helvétique après notre Sonderbund (du 3 au 29 novembre 1847) a permis l’installation d’une pléthore de religions, notamment grâce à l’article 15 de la Constitution de 1999 reconnaissant la liberté de croyance (article 1), de choix de sa foi et de sa profession (article 2), d’adhésion à une religion (article 3) et ce sans contrainte (article 4) 1. Un Conseil suisse des religions existe depuis 2006 2. L’Etat admet la pluralité des religions. Tout comme leurs leaders, du moins certains 3… Le cadre est donc propice à la variété !

Dès lors, outre la fameuse Haus der Religionen à Berne 4, on peut, en Suisse romande, visiter L’Arzil­lier à Lausanne 5, participer aux activités de la PIG, la Plateforme interreligieuse de Genève 6, profiter des savants ouvrages du professeur Mariano Delgado à l’Université de Fribourg 7. Sans parler de « sommités vibrantes » du dialogue interreligieux dans nos cantons : à Genève, Hafid Ouardiri et sa Fondation de l’Entre-connaissance ; en territoire vaudois, le théologien et pasteur Shafique Keshavjee ; mais aussi de moins médiatisées et pourtant si longuement fidèles à l’ouvrage, comme Claire Regad à Genève ou le pasteur Timothée Reymond à Lausanne… 

Certes, on ne compte plus les ini­tiatives pour « s’inter-connaître » promues par les nombreuses organisations non gouvernementales listées sur le site de la Genève internationale 8, par des paroisses et/ou centres religieux – la Semaine des religions est une occasion pour son promoteur, IRAS COTIS, de les relayer au plan national 9.

1 L’article 72 précise le rôle des cantons dans la gestion des Eglises de leur territoire, et que Confédération et cantons peuvent prendre des mesures pour rétablir la paix entre communautés religieuses. Le 3e codicile décrète l’interdiction de construire des minarets…
2 http://www.ratderreligionen.ch
3 Cf. Le Pape a dit, page VII
4 www.haus-der-religionen.ch
5 http://www.arzillier.ch/ 
6 http://www.interreligieux.ch/ 
7 http://www.unifr.ch/szrkg/fr/redaktion/redaktionskommission/delgado 
8 http://www.geneve-int.ch
9 La communauté de travail interreligieuse en Suisse, IRAS COTIS, fondée en 1972 et soutenue par une septantaine de communautés religieuses. https://www.iras-cotis.ch

Table ronde interreligieuse à L’Arzillier à Lausanne.

Dépit

Malgré tout, le désintérêt, la méfiance, voire parfois le dépit de la part de nombre de croyant-e-s « de la base » ont gagné du terrain au cours des années. Et force est de constater que le public qui y participe a les cheveux toujours plus chenus… Peut-être que la présence croissante de l’islam – il faudrait dire des islams ! – dans notre paysage confisque presque l’attention à l’interreligieux. Car que savons-nous du dialogue judéo-catholique, hindo-musulman ou bouddhisto-protestant sous nos latitudes ?

Pourquoi se rencontrer ?

Anne Hampel

Avec le conseiller municipal en charge des cultes de Renens, j’avais organisé en 2015 une rencontre interreligieuse de l’Ouest lausannois, avec huit intervenants et… douze participants ! Alors oui, pourquoi se rencontrer ?

« Il est important de créer des espaces et des occasions de rencontres pour des personnes de cultures et de religions différentes » car c’est « un premier pas vers la confiance mutuelle, explique Anne Hampel, chargée de communication à la Haus der Religionen. Les rencontres se font généralement à un niveau très personnel, entre individus, et non entre communautés religieuses. » Et il y a « la curiosité » des visiteurs à Berne : « [Ils] ont des questions spécifiques souvent relatives à leur contexte de travail. » Dispenses à l’école, le don d’organes… « Il y a une sensibilisation aux thèmes intellectuels et nous offrons un point de contact pour des questions liées à la religion », conclut-elle.

Notre avenir » tab_id= »1571386549001-316b20ff-7677″]La rencontre implique un déplacement : « Symboliquement, il est bon de traverser la route pour saluer la communauté musulmane ou pour les accueillir chez nous. Ce déplacement n’est pas que géographique », confie l’abbé Philippe Matthey, curé du Grand-Lancy (GE), à propos du centre Dituria ouvert à Plan-les-Ouates (GE) en 2017 par les musulmans albanophones : « Je me réjouis de tracer avec les amis de l’islam un chemin qui rassemble les humains de bonne volonté et de bonne foi au service du bien commun en ce monde. J’ose rêver pour le monde », espère-t-il ouvertement.

« Le pape François ne cesse de promouvoir trois choses : la fraternité, la paix et la convivance », rappelle le président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, le cardinal Miguel Ayuso Guixot 10 : « C’est l’ABC de notre avenir. » Et pour ce faire, il convient de se rencontrer ! « Or, c’est la peur qui est l’ennemi numéro un du dialogue interreligieux », renchérit-il. Un leitmotiv de ce pontificat : le courage de l’altérité !

Traverser les routes pour cheminer ensemble 11… 900 participant-e-s à Lindau, à deux pas de la Suisse orientale, représentaient dix-sept religions mondiales du 20 au 23 août dernier, pour la 10e Assemblée mondiale (plus de cent pays présents !) de l’organisation Religions for peace. Leur motto : « Caring for our common future » (« Prendre soin de notre avenir commun »). Un record en termes de mathématique, mais quel(s) écho(s) dans nos médias ? Et quel impact dans ma vie ? La question reste ouverte. Alors, que ferez-vous en cette Semaine des religions en Suisse ?

10 Interview aux médias vaticans, 26 août 2019.
11 Cf. www.enroute.ch recensant plus de 120 initiatives interreligieuses dans 24 cantons !

Eglises et mosquées se côtoient de plus en plus souvent.

Diverses initiatives

Pour qui voudrait vivre au jour le jour les différentes fêtes des religions présentes en Suisse, on peut commander le Calendrier interreligieux à www.iras-cotis.ch/kalender-der-religionen-fr/?lang=fr. Le thème choisi cette année 2019-2020 : « Le corps et le sacré – rites et symboles ». En outre L’Arzillier à Lausanne propose toute une série de rendez-vous du 2 au 10 novembre. Programme sur : www.arzillier.ch

A Genève, c’est tout le mois de novembre qui verra des initiatives interreligieuses. Le programme se trouve sous www.interreligieux.ch/semaine-religions/

San’Egidio (www.santegidio.ch/la-communaute-santegidio/) et Saint-Maurice (Souffle d’Assise, www.capucins.ch/cms/) restent des organismes discrètement présents en Suisse romande au service de l’interculturel, de l’interreligieux, pour la solidarité et pour la paix entre les peuples.

Enfin, le programme général de la Semaine des religions se trouve sur www.semaine-des-religions.ch

Le Mois missionnaire extraordinaire

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), octobre 2019

Par EJHS et missio  |  Photo: Gabriel Hauser – missio

Le pape François a décrété que ce mois d’octobre 2019 serait, pour toute l’Eglise, un Mois missionnaire extraordinaire. Le Pape désire réveiller notre conscience missionnaire ici et ailleurs et reprendre avec un nouvel élan la transformation missionnaire de la vie et de la pastorale.

Le Mois missionnaire extraordinaire est aussi l’occasion d’aborder la mission de chacun en partant du baptême. Par le baptême, nous ne sommes pas seulementmembres de l’Eglise, mais, par elle, nous sommes aussi renforcés et envoyés. Ce mois d’octobre est ainsi placé sous le thème «Baptisés et envoyés. L’Eglise du Christ en mission dans le monde». La mission commence chez nous car seuls ceux qui ont rencontré Jésus-Christ peuvent témoigner de cette rencontre. La mission, cependant, veut aller au-delà. L’injonction «Allez dans le monde entier annoncer la Bonne Nouvelle à tous les êtres humains!» (Mc 16, 15) nous concerne aussi.

Le Mois missionnaire extraordinaire à Sion…

Chaque dimanche du mois d’octobre, une intention commune à toutes les paroisses sera proposée à la prière de chacun.

Les prédications dominicales de ce mois tiendront compte de la dimension missionnaire de l’Eglise.

A la Cathédrale, les messes du jeudi à 12h10 seront plus particulièrement dédiées à la Mission.

L’avant-dernier dimanche du mois, le 20 octobre, sera plus particulièrement orienté vers la Mission avec, notamment, la quête en faveur des Œuvres pontificales missionnaires.

L’action des Chanteurs à l’étoile, proposée par Missio-Enfance, sera lancée durant le mois d’octobre. Cette action, qui envoie les enfants apporter paix et bénédiction autour d’eux par le chant, se déroulera durant le temps de Noël. Elle apportera un soutien aux enfants défavorisés du Liban.

Laissez-vous surprendre par d’autres initiatives paroissiales qui invitent chaque baptisé à se sentir aussi envoyé!

Missio

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), octobre 2019

Par l’abbé Pierre-André Gauthey  |  Photo: Kie-ker Pixabay

«Allez! De toutes les nations, faites des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai com- mandé…» Ce sont là les dernières paroles de Jésus, chez saint Matthieu, et c’est aussi le début d’une histoire fabuleuse, la mission de l’Eglise!

«Mission», qu’on pourrait définir, comme on effeuille une marguerite!

«Mission, je t’aime un peu»… comme le titre d’un lm ou le nom d’un village, dans le val d’Anniviers.

«Mission, je t’aime beaucoup»… et cela devrait être le sceau, inscrit en lettres de feu, au cœur de chaque baptisé. Dieu ne demande pas à tous ses enfants de porter l’Evangile à l’autre bout du monde… J’aime ce proverbe libanais qui dit: «En voiture, ne roule pas plus vite que ton ange gardien ne peut voler.» Ou cette phrase d’un évêque: «La mission d’un chrétien, c’est, se sachant aimé, qu’il ait, là où il se trouve, l’envie de le dire.»

«Mission, je t’aime passionnément»… comme l’ont fait et le font encore, des religieux, des laïcs, hors de leurs frontières, à l’image des chanoines du Saint-Bernard (Tibet, Taiwan…), ou de ceux de Saint-Maurice (Sikkim, Pérou, Kazakhstan, Congo…).

«Mission, je t’aime à la folie»… comme l’ont démontré, par exemple, les saints de ce mois d’octobre, Thérèse, Bruno, Ignace, Luc, Simon, Jude. Charles de Foucauld disait: «Pour l’extension du saint Evangile, je suis prêt à aller jusqu’au bout du monde et à vivre jusqu’au jugement dernier.»

Reste bien sûr: «Mission, Je t’aime… pas du tout»… Alors là, que Dieu nous en pré- serve, et qu’Il nous rappelle, jour après jour, que TOUS nous avons une vocation commune: vivre de l’Evangile et en témoigner là où Il nous a appelés.

Comme l’a magnifiquement écrit Eloi Leclerc: «Evangéliser un homme, c’est lui dire: toi aussi tu es aimé de Dieu, dans le Seigneur Jésus.»

A partir de là, tout devient possible!

Ubuntu

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Jura  (FR), octobre 2019

Par Benoît Rouamba  |  Photo: LR

«Il était une fois un anthropologue qui se trouvait dans la tribu Xhosa d’Afrique australe. Afin de mieux étudier le modèle social de la communauté, il proposa un jeu aux enfants. Il disposa au pied d’un arbre une corbeille de fruits et annonça: «Le premier d’entre vous qui arrive au panier de fruits remportera tous les fruits pour lui.» Alors qu’il s’attendait à les voir courir pour remporter le cadeau proposé, les enfants se tinrent la main et avancèrent ensemble vers la corbeille. Intrigué, l’anthropologue leur demanda pourquoi ils agissaient de la sorte. Ce à quoi, un enfant lui répondit: «Ubuntu» puis compléta devant le regard éberlué de l’anthropologue: «Comment pourrais-je être heureux si les autres sont tristes et n’ont rien? Ubuntu, je suis parce que nous sommes.»

«Ubuntu», ce mot issu des langues du Sud de l’Afrique, dont j’ai fait usage le dimanche 28 juillet dans mon homélie, convient bien pour exprimer ce que je ressens en ce moment: «Je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes tous»: une personne parmi d’autres personnes, un frère, un ami, un pasteur.[thb_image alignment= »center » image= »16531″]Sur invitation de votre attentionné curé le chanoine Alain Chardonnens, je me suis retrouvé au milieu de vous pour le ministère pastoral du 15 juillet au 15 août. Je lui dis toute ma reconnaissance pour l’estime et la confiance.

Vous m’avez progressivement accueilli et intégré aux différentes communautés de l’Unité pastorale du Jura: Versoix, Pregny-Chambésy, Collex-Bossy et Genthod-Bellevue. En tant que pasteur et frère, j’ai été édifié par votre sens de l’organisation, de la responsabilité et de la coresponsabilité, votre générosité et votre capacité à consentir les efforts nécessaires pour que la famille humaine et chrétienne réponde à sa vocation. J’aurais bien voulu passer dans la maison de chacun de vous pour vous dire ma reconnaissance et ma fraternelle sollicitude pour ce temps de partage, de prière, de rencontre et aussi de découverte de votre beau pays. Cela étant impossible, je vous envoie, à travers ce message, ma bénédiction, mes chaleureuses salutations et toute ma recon- naissance.

Pour terminer, la vie ensemble n’est jamais sans faille: il se peut que l’une ou l’autre personne ait été choquée ou déçue par mes manières de faire ou de dire les choses, je m’en excuse sincère- ment. Pour tout ce qui a été bien et beau, avec vous, j’en rends grâce au Seigneur et garde un merveilleux souvenir de ce séjour pastoral à Versoix.

***

Tous les paroissiens de l’UP remercient chaleureusement le Père Benoît pour sa présence, sa gentillesse, son écoute et sa disponibilité pour chacun. Bon vent et plein succès pour l’avenir!

Baptisés et envoyés

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Sainte-Claire (FR), octobre-novembre 2019

Par l’abbé Dariusz Kapinski  |  Photo: Jean-Pierre Perritaz

Chaque année, au mois d’octobre, l’Eglise vit le mois missionnaire. Cette année, le pape François nous appelle à rendre ce mois missionnaire, extraordinaire. Jésus n’arrête pas de nous envoyer: «Allez dans le monde entier. Proclamez l’Evangile à toute la création.» (Mc 16, 15) C’est bien lui-même qui inspire le thème de ce mois extraordinaire: «Baptisés et envoyés».

«Allez! De toutes les nations faites des disciples: baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.» (Mt 28, 19) Cet envoi du Christ met l’accent sur notre appartenance au Dieu trinitaire et fait du baptême un sacrement missionnaire. Les baptisés, «plongés» dans la vie de Dieu, proclament avec fierté leur foi et manifestent leur conviction d’avoir reçu la VIE à jamais.

Notre foi n’est pas parfaite; nous sommes appelés à l’approfondir sans cesse en devenant chaque jour des signes vivants de la présence du Christ et de son amour. C’est ainsi que nous devenons ses disciples missionnaires.

Apôtre signifie envoyé en mission. Jésus, après avoir formé ses disciples, les envoie «deux par deux» – symbole de la communauté. Nous sommes appelés à agir, à proclamer la Bonne Nouvelle en équipe.

Le concile Vatican II, dans son Décret sur l’activité missionnaire de l’Eglise Ad Gentes Divinitus, nous enseigne que l’Eglise est missionnaire par nature. Evangéliser est la grâce et la vocation propre à l’Eglise, son identité profonde. Elle ne peut exister sans évangéliser.

Approfondissons encore le sens de notre baptême en prenant l’exemple de saint Paul – apôtre des nations: «Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile!» (1 Co 9, 16)

Octobre 2019, Mois de la «mission extraordinaire»…

… et lancements de «Frats»

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Vallée d’Illiez (VS), octobre 2019

Par l’abbé Jean-Michel Moix  |  Photo: Abbé Jean-Michel Moix

[thb_image alignment= »center » image= »16525″]La mission
Le pape François a voulu faire de ce mois d’octobre un mois «dédié» spécialement à la «mission»
Ce mot «mission» évoque sans doute, pour quelques-uns d’entre nous, des figures de prêtres missionnaires (rédemptoristes, spiritains, capucins…) partant en «mission», en Afrique (Madagascar, Tchad, Sénégal, Congo, etc.). Mais cette époque est pour ainsi dire révolue.

Actuellement notre «bonne vieille» Europe «importe» des prêtres provenant notamment de l’Afrique, de l’Inde ou de Pologne. Car nos paroisses ont «vieilli», elles sont devenues des «terres de mission». Le vent de la déchristianisation, de l’indifférence religieuse, du matérialisme consumériste, de l’hédonisme a sou é sur elles!

Comment donc faire en sorte de revitaliser la foi chez nous ? Doit-on faire appel par exemple à des prêtres ou à des commuautés religieuses qui se sont «spécialisé » dans ce domaine de la réévangélisation? Dans les années 90, nos paroisses ont connu une semaine de mission avec des prêtres rédemptoristes et des prêtres de Saint-François de Sales. Cependant (en faisant appel à mon expérience personnelle) je dirais que ce type de mission n’est plus guère adapté à notre époque! Alors que faire? En voilà une bonne question ! et qui devrait interpeller non seulement les prêtres mais aussi chacun de vous, chers lecteurs(ices)! Car nous sommes tous partie prenante de cette réévangélisation ! Une initiative heureuse, à mon sens, a vu le jour dans nos paroisses, depuis plus d’une année. C’est l’adoration eucharistique continue. Elle constitue, à n’en pas douter, une puissante force d’imploration, d’intercession pour obtenir de Dieu des grâces de conversion, de réveil de la foi, etc.
Durant ce mois d’octobre, une autre initiative sera lancée: c’est la constitution de «Fraternités» ou «Frats».

Une «Frat»
Qu’est-ce qu’une «Frat» ?
C’est un groupe de 8 à 10 personnes (ou moins encore) qui se réunissent une fois par mois (en soirée, de septembre à juin), au domicile d’une de celles-ci. Ça se déroule dans un climat de rencontres «fraternelles», d’échanges sur un thème religieux de la foi, en y incluant un moment de prière.

Dans quel(s) but(s)?

  • Donner l’occasion de tisser entre les participants des liens d’amitié…
  • Donner l’occasion d’approfondir la foi, de la nourrir, de grandir dans la foi,… de (re) découvrir l’amour de Dieu pour chacun de nous,… de nous donner le «goût» de Dieu, de le prier, etc.

Baptisés et envoyés

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Aigle (VS), octobre-novembre 2019

Par l’abbé Pascal Lukadi Muakajika, curé de Leysin-les Ormonts-Roche  |  Photo: Daniel Lehnerr

Longtemps, la mission a souvent été comprise comme une charge revenant aux consacrés (prêtres et religieux) appelés à aller plus loin – loin de leurs pays d’origine pour évangéliser les autres d’ailleurs. Cette assertion est encore répandue aujourd’hui, quand on voit les prêtres et religieux venant d’ail- leurs vers nos pays déjà chrétiens. «Autrefois, c’était nous qui allions vers chez vous pour évangéliser ; aujourd’hui, c’est vous qui venez chez nous », entend-on dire parfois. Donc, une sorte de retour de l’ascenseur ! C’est méconnaître ce qu’est la mission! D’abord, la mission est la marque de l’Eglise que nous servons : une, sainte, catholique, apostolique (Symbole de Nicée). C’est d’abord l’a aire de tout membre constitutif de la communauté chrétienne dans son ensemble. La vocation même de l’Eglise, c’est d’annoncer la Bonne Nouvelle apportée par le Christ.

Ensuite, Dieu appelle toujours pour envoyer. Nous le voyons: le Christ, dans la ligne de la 1re Alliance (avec l’appel des prophètes et leur envoi: Moïse, Jonas, Isaïe, Jérémie…) recrute ses disciples et les envoie, avec l’urgence de la venue du Règne de Dieu et ses exigences. Et plus tard, saint Paul en fait une nécessité: «Frères, si j’annonce l’Evangile, je n’ai pas à en tirer orgueil, c’est une nécessité qui s’impose à moi; malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile ! Certes, si je le faisais de moi-même, je recevrais une récompense du Seigneur. Mais je ne le fais pas de moi-même, je m’acquitte de la charge que Dieu m’a confiée.» Parfois Paul n’est pas écouté; mais d’autres fois, son annonce de la Bonne Nouvelle pénètre le cœur de ceux qu’il rencontre.

Aujourd’hui, par ce mois spécial missionnaire, le pape François nous rappelle que nous avons été baptisés pour être envoyés. Mais vers qui? D’abord vers nous-mêmes: l’Evangile doit d’abord toucher et transformer le cœur de celui qui l’annonce. C’est un message joyeux et bon pour notre vie ! C’est un message qui peut transformer notre existence!

Ensuite vers ceux que nous rencontrons, non seulement au sein de nos églises, de nos communautés chrétiennes, mais aussi dans nos quartiers, sur nos lieux de travail, même auprès de ceux qui ont de l’aversion pour les a aires de Dieu et de l’Eglise. Bref, les périphéries comme le Pape le dit dans la «Joie de l’Evangile».

Pour cela, la timidité et la froideur, la honte et la gêne ne nous aideront pas à annoncer ce beau et joyeux message. Nous sommes toutes et tous le fruit de l’annonce de cette Bonne Nouvelle par les autres. N’interrompons pas la chaîne! Revêtons-nous du courage missionnaire et partons, sortons et allons vers les autres, apportons-leur cette Bonne Nouvelle de paix, de joie et de bonté – signes manifestes de la tendresse du Père. Belle Mission à toutes et tous!

Centre missionnaire de Bramois

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), octobre 2019

Par Charly Monnet  |  Photo: Estelle Millius

Le centre missionnaire de Bramois a vu le jour le 8 mai 1973 sous l’impulsion du curé André Boitzy et de quelques paroissiens. La séance constitutive relève que l’association a pour but: «D’éveiller les membres de la communauté à l’esprit missionnaire, de susciter et d’encourager des vocations, d’aider financièrement les missionnaires de la paroisse.» Le comité décide de mettre sur pied un loto et d’organiser une fête patronale afin de récolter l’argent nécessaire à la mise en œuvre de ce projet.
La première fête eut lieu le 9 septembre 1973, elle a généré un bénéfice considérable pour l’époque soit 2390 francs. Cette somme fut répartie entre le ministère de Sœur Marie Joséphine Fournier en Nouvelle-Guinée et celui du Père Gérard Mayor au Sénégal.

Au fil des ans le centre a soutenu de nombreux missionnaires au Brésil, Pérou, Cameroun, Gabon, Congo. Les dons ont permis notamment de fournir de l’eau aux habitants, d’entretenir des églises, de bâtir des écoles, d’acheter des véhicules pour les déplacements des missionnaires ou plus original, d’acheter un âne pour le transport de matériel.

Près d’un demi-siècle plus tard, force est de constater que le centre est toujours mû par un comité motivé et enthousiaste. Son actuelle présidente, Cathy Huber, nous éclaire sur la situation actuelle du centre missionnaire.

«Encore aujourd’hui, nous organisons, le deuxième dimanche de septembre, la fête missionnaire, patronale et villageoise à Bramois. Cette année, les bénéficiaires seront Sœur Michèle Panchard à Brazzaville au Congo, et Jean Issa Sarr au Sénégal. Depuis une vingtaine d’années, nous aidons diverses associations locales comme l’Accueil Aurore, l’Hôtel Dieu et Cérébral Valais, en mettant sur pied, le samedi du premier week-end de l’Avent, un petit Marché de Noël. Nous soutenons aussi régulièrement une association en particulier, Chez Paou, la Croix Rouge Sion, Le Copain, la Maisonnée… Il nous arrive également d’aider des personnes en détresse proches de chez nous.
Nous distribuons chaque année quelque 25’000 francs.
Le comité est constitué de 10 personnes motivées. Les paroissiens répondent présents pour donner un coup de main lors des différentes manifestations.
Je profite de la parution de cet article pour lancer un appel: nous avons toujours besoin d’aide pour l’organisation de la fête patronale, missionnaire et villageoise. Cette manifestation occupe le comité durant plusieurs mois, nous cherchons des bénévoles pour la mise en place, le démontage et pour les différents stands (cuisine, raclette, pâtisserie, cantine, tom- bola, caisse, café, jeux…).
Je tiens à remercier tous les bénévoles et plus particulièrement les scouts du village sans qui une telle fête ne pourrait être organisée.»

La mission: intérieure?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur d’Entremont (VS), octobre 2019

Par Michel Abbet  |  Photos: Annelyse Bérard, DR

Sûrement vous est-il arrivé d’assister à une messe dans une des paroisses valaisannes et de faire ce constat: de plus en plus de célébrants sont originaires de l’étranger, voire même d’un autre continent. Notre secteur, s’il a la chance de pouvoir bénéficier des services d’un curé encore jeune, a dû lui aussi avoir recours aux services d’un prêtre africain qui séjournera chez nous durant cinq ans.
Le «missionnaire» évoque pour les personnes aux cheveux blancs le religieux de chez nous envoyé à l’étranger dans le but d’évangéliser et de développer dans sa nouvelle «patrie» des infrastructures éducatives et structurelles, tout en érigeant églises, écoles ou centres de soins. Cela appartient désormais au passé, car, en l’espace d’une génération à peine, la situation s’est carrément inversée. Aujourd’hui, nous n’avons plus assez de prêtres pour continuer à desservir nos paroisses et nous sommes forcés de faire appel à des forces extérieures. Le missionnaire d’aujourd’hui est polonais ou africain et il arrive chez nous pour partager notre quotidien et continuer à faire vivre l’Espérance dans nos régions.

Dans nos paroisses, il a pour nom Gil- das Tchibozo, nous vient du Bénin, et sa venue est un «cadeau» du Père Théophile Akoha, que les gens de Champex connaissent bien. Le numéro de ce mois étant consacré au thème de la Mission, il nous a paru intéressant d’échanger quelques mots avec lui.Monsieur l’abbé, vous sentez-vous missionnaire ?
Oui, mais surtout par ma fonction de prêtre. Tout prêtre est missionnaire, du fait qu’il est disciple et envoyé du Christ. Dans ce sens, oui, je me sens vraiment missionnaire.

C’est une vocation ?
Dans la formation reçue dans mon dio-èse, je pouvais choisir entre deux voies possible: celle de prêtre diocésain ou celle orientée vers les missions extérieures. J’avais personnellement choisi la formation de prêtre diocésain, tourné vers la mission intérieure.

Et alors ?
Mon histoire avec Jésus m’a toujours sidéré. En fait, je n’avais jamais envisagé de quitter mon pays. Mais quand mon évêque m’a demandé si je voulais venir en Suisse, j’ai dit oui, comme cela, sans réfléchir et sans hésiter! Je me suis simplement dit que c’était la volonté de Dieu et que je répondais à son appel.

Quel est votre ressenti après une année passée dans nos paroisses?
Je suis très content de ma première année, cela se passe très bien mais je ne m’attribue aucune f leur. Dieu est à l’œuvre, et si c’est à travers moi, cela me comble de joie.

S’habituer, apprendre d’autres façons de vivre: un sérieux défi?
Il n’y a pas eu de choc, comme je m’étais imaginé avant de venir ici. Plutôt une continuité. Pour ma part, je m’abandonne à Dieu, j’ai pleine confiance en Lui, cela me procure une grande paix.

Comment vivez-vous le travail en Eglise?
On peut se sentir tout petit et peut-être pas assez compétent pour effectuer ce travail. L’Eglise d’aujourd’hui, à la suite du pape François, doit se recentrer sur le message originel du Christ et l’annoncer pour le bien des hommes. Je mets volontiers mes forces au service de cette tâche, même si je pense quelquefois que je n’ai pas toutes les potentialités pour le faire. Mais je ne suis pas seul. Et, je le redis en toute simplicité, j’ai totale confiance en mon Dieu.

Appelés, baptisés, envoyés

Disciples du Christ, missionnaire…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Notre-Dame de la Brillaz (FR), octobre-novembre 2019

Par Eric Marchand, curé modérateur  |  Photo: missio

Au cours du bilan de fin d’année, l’équipe pastorale faisait le constat que si nous avons la joie de pouvoir nous appuyer sur de nombreux acteurs engagés dans la pastorale avec beaucoup de générosité, il nous faut être néanmoins attentifs à encourager l’engagement de chacun d’entre nous à développer la vie de foi de nos communau-tés. Avec l’équipe pastorale, chaque année, nous proposons de vivre notre foi en lien avec un thème bien précis. Toutefois, cette nouvelle année pastorale entamée ne sera pas consacrée à un nouveau thème qu’il nous faudrait honorer. Nous restons «En route avec le Christ» mais en vous proposant de véri er si nous vivons en vérité notre condition de « disciple‐missionnaire » énoncée par le pape François dans la Joie de l’Evangile.

En ce mois d’octobre 2019, le pape François a décrété un mois missionnaire extraordinaire «a fin de susciter une plus grande prise de conscience de la missio ad gentes et de reprendre avec un nouvel élan la transformation missionnaire de la vie et de la pastorale ». C’est l’occasion pour chacun de nous de prendre pleinement conscience de son propre mandat missionnaire. Cha cun a une mission : pour son entourage et pour le monde entier.

Si nous reprenons l’expression, il est intéressant de noter le trait d’union entre le mot disciple et le mot missionnaire. On pourrait se contenter en e et d’une version confortable du christianisme en croyant lir : disciple ou missionnaire, disciple/ missionnaire; le tout serait alors de rayer la mention inutile nous laissant face à deux versions de la vie chrétienne: la version confortable de celui qui se contente résolument d’être disciple, tournant le dos à l’évangélisation et au service du prochain, la paroisse étant réduite à un prestataire de services. Ou bien le modèle missionnaire où la condition première de disciple risque d’être oubliée. Mais qu’annoncera‐t‐il s’il ne prend plus le temps d’être disciple, de nourrir sa foi? Nous risquons fort de ressembler à une vague ONG, selon l’avertissement du pape François…

Il nous dit dans Evangelii Gaudium (La joie de l’Evangile): «Tout chrétien est missionnaire dans la mesure où il a rencontré l’amour de Dieu en Jésus Christ; nous ne disons plus que nous sommes « disciples » et « missionnaires », mais toujours que nous sommes « disciples‐missionnaires »» (n° 120). Autrement dit la condition même du disciple est d’être missionnaire. La dimension missionnaire ne s’ajoute pas, elle est inséparable de la rencontre du Christ vécue par le disciple. Le pape François précis: «La nouvelle évangélisation doit impliquer que chaque baptisé soit protagoniste d’une façon nouvelle. Cette conviction se transforme en un appel adressé à chaque chrétien, pour que personne ne renonce à son engagement pour l’évangélisation, car s’il a vraiment fait l’ex-érience de l’amour de Dieu qui le sauve, il n’a pas besoin de beaucoup de temps de préparation pour aller l’annoncer, il ne peut pas attendre d’avoir reçu beaucoup de leçons ou de longues instructions».

Nous vous proposons donc que cette année soit un temps favorable pour lire notre vie paroissiale en nous demandant si nous sommes, non pas des disciples ou des missionnaires, ni des «disciples et missionnaires», mais des «disciples-missionnaires». Le trait d’union reliant ces deux termes révèle l’intensité de notre rencontre avec le Seigneur.

Plusieurs axes peuvent facilement être mis en place par chacune de nos communautés tels que les moyens que nous pourrions proposer dans nos paroisses pour nous ressourcer spirituellement ; comment notre Eglise est‐elle une Eglise en sortie, comme le Christ va rejoindre les périphéries, là où vivent les hommes et les femmes de notre temps, en particulier les pauvres, les précaires, tous ceux et celles qui sont en sou rance; comment favorisons-nous la dimension fraternelle de nos communautés. La liste n’est pas exhaustive mais elle nous interpelle sur la question du climat de notre vie ecclésiale et de la participation effective à des petites communautés fraternelles de foi.

Alors en avant, disciples‐missionnaires !

Donner sens, remplir sa mission et devenir libre

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, unité pastorale Sainte-Claire (FR), octobre-novembre 2019

Par Jérémie Bielmann, 24 ans | Photo: Rita Moreira

Dans ma période adolescente, une amie m’avoue un jour qu’elle croit en l’astrologie. En bon scientiste de quatorze ans, je me questionne : comment peut-elle croire sérieusement que les étoiles ont une influence sur notre vie ? Par leur lumière ? Leurs ondes gravitationnelles ? Je suis perturbé. Et puis deux neurones se connectent, une ampoule s’allume. Je renverse le paradigme : si l’on croit au pur hasard, l’astrologie ne fait aucun sens. Mais si l’on croit que l’univers a un sens, nous pouvons très bien avoir une relation avec le ciel. J’envisage le sens. Au fur et à mesure de ma quête de vérité, j’arrive à la conclusion que l’amour est plus grand qu’une hormone, que l’homme a une profondeur infinie, à l’image de Celui qui l’a créé et qui lui a donné un sens, qui l’aime.

Je laisse derrière moi mon nihilisme d’adolescent et mes dénis confortables. J’analyse mes capacités et me demande quel rôle voudrait bien me donner le Grand Patron. Comédien, me semble-t-il. Alors je ferme les yeux, je fais confiance aveugle en mon Créateur, et je me jette du plongeoir. Résultat ? Je me prends un énorme plat. A vingt ans je n’ai toujours pas compris la vie. Mais je ne perds pas l’espérance. Je repars, je me bats, pendant quatre ans. Et puis un jour, dans la petite classe préparatoire du conservatoire, j’interromps le cours pour lire, tout tremblant, le mail qui m’annonce que je suis reçu dans une école de théâtre.

L’expression, la parole, que je crois être ma vocation, me permet chaque jour de participer à la cohérence de l’existence, à l’amour de Dieu. Par le théâtre, nous pouvons transmettre le savoir, questionner, sublimer les sentiments par le rire et les larmes. Lorsque nous ressentons la grâce, nous nous ouvrons. Une bonne pièce est une pièce qui nous change. Je crois que notre mission se manifeste souvent ainsi : lorsque nous répondons à notre vocation, nous témoignons de notre trésor personnel et nous devenons source d’inspiration et de libération pour les autres.

Plus j’accepte qui je suis, plus je suis le chemin qui a été tracé pour moi, plus je me sens libre. Je vous invite, vous qui me lisez, à toujours agir comme s’il y avait un sens à l’existence même lorsque vous n’en voyez pas. Ne disparaissez pas, agissez, rayonnez, changez, bouleversez-vous. Je suis persuadé qu’un jour, vous vous sentirez à votre place.A consulter aussi le site de www.formulejeunes.ch

MISSION – VISION

– Quelle est TA mission? Quelle est NOTRE mission commune ?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur d’Aigle (VS), octobre-novembre 2019

Par Florence Cherubini  |  Photo: Monika Acosta

Etre une mission
«La mission au cœur du peuple n’est ni une partie de ma vie ni un ornement que je peux quitter, ni un appendice, ni un moment de l’existence. Elle est quelque chose que je ne peux pas arracher de mon être, si je ne veux pas me détruire. Je suis une mission sur cette terre, et c’est pour cela que je suis dans ce monde. » (Evangelii Gaudium, 273)
Chacun de nous EST une mission, nous dit notre Pape ! Cette mission fait partie de notre identité de baptisés. Et même, plus largement, d’êtres humains, puisqu’elle est en lien avec le besoin de «l’accomplissement de soi» que chacun porte en lui! Chacun de nous a donc une tâche à accomplir, une mission propre que nous sommes tous appelés à réaliser à notre manière et selon nos capacités et nos charismes.

Avoir une mission
«Je dois reconnaître que je suis comme marqué au feu par cette mission afin d’éclairer, de bénir, de vivifier, de soulager, de guérir, de libérer. Là apparaît l’infirmière dans l’âme, le professeur dans l’âme, le politique dans l’âme, ceux qui ont décidé, au fond, d’être avec les autres et pour les autres.» (Evangelii Gaudium, 273)
Nous tous, baptisés du secteur, si nous suivons la logique du pape François, avoir une mission – s’engager – ne revêt plus la signification d’une option, d’un choix ou alors d’une charge lourde et ennuyeuse à accomplir. La mission, notre propre mis- sion devient partage et communication de la joie de l’Evangile. A ce moment, nous devenons pleinement membres du Corps du Christ.
Pour partager cette joie et définir comment notre secteur pourra être au mieux une Eglise vivante qui répond aux besoins actuels et aux défis de notre société, nous sommes tous invités à élaborer ensemble les grandes directions d’une vision pastorale commune à notre secteur.
«Redynamisons nos paroisses» sera le leitmotiv de la journée de réflexion qui est proposée à tout le secteur. Celle-ci aura lieu à Bex, dans les locaux de la paroisse, le samedi 16 novembre de 13h30 à 17h30. Cette journée se terminera, pour ceux qui le désirent, par une messe concélébrée par tous nos prêtres du secteur, à 18h au temple de Bex.[thb_image alignment= »center » image= »16380″]

Message d’Haïti

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Vallée d’Illiez (VS), octobre 2019

Par Stéphane Berthoud  | Photos: DR

En ce mois d’octobre, mois des missions, je vous écris ce petit mot pour vous dire que je suis bien arrivée en Haïti. Pour la plupart, vous savez que je vais être ici pour environ 11 mois. C’est mon neuvième voyage, donc je suis en terrain connu, mais chaque année a son lot d’aventures, de surprises, de découvertes.

Je suis arrivée le 21 août à la capitale, Port-au-Prince, Myriam était là pour m’accueillir. Nous sommes contentes de nous revoir et c’est beau de pouvoir partager avec sa «frangine» la vie missionnaire qui nous habite.

Une occasion d’être ensemble, de partager, d’aider et de créer des souvenirs.
Quand on arrive sur l’île, on est vite mis dans l’ambiance et le contraste est flagrant. La chaleur est intense, les odeurs parfois prenantes, le bruit est constant jour et nuit, que ce soit les coqs, la musique, le tam-tam…

Le premier souper s’est déroulé à la lumière des lampes de poche car il n’y avait pas d’électricité. Les moustiques ont repéré la nouvelle venue (vive l’anti Brumm) et j’ai sauvé Myriam d’une grosse araignée dans sa chambre !!! Mais le plus marquant dans tout cela, c’est l’accueil des gens, leur sourire et cette joie partagée de se retrouver.

J’ai voyagé vers le nord de l’île avec Myriam à Port-de-Paix. Pour le moment c’est tranquille dans le pays, il n’y a pas de manifestations. On s’est mis tout de suite au travail (peinture, nettoyage, couper du verre pour les fenêtres…) car la maison de la Famille Myriam a dû être réparée à la suite du tremblement de terre d’octobre dernier. Pour septembre, nous partons pour le sud à Jérémie, c’est là que j’ai plus mes habitudes, mes amis et la possibilité d’aller aider auprès des malades chez les Missionnaires de la Charité (sœurs de Mère Teresa). Je devrais y rester jusqu’à Noël, ensuite il se peut bien que je revienne dans le nord avec Myriam.

Aider, se donner, partager… c’est pourquoi je suis partie en mission et je voulais pro ter de ce message pour vous remercier pour votre générosité lors des quêtes pour Haïti en juin, car à votre tour vous aidez, vous donnez, vous partagez ! MERCI !

Rencontre internationale du MIMADE

« Les enfants portent la vie dans leurs mains »

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Val d’Hérens (VS), octobre 2019

Par Pascale Delaloye  |  Photos: Pascale Delaloye

C’est lors de sa réunion annuelle d’avril 2018 que le Bureau international du MIDADE (Mouvement international d’apostolat des enfants) a observé que les enfants et les ados se sentent concernés par l’avenir de leur planète et que ces derniers ont le souci de vouloir participer à tout ce qui représente pour eux un enjeu pour le genre humain: la vie familiale, l’accès de tous à l’éducation, la vie démocratique et l’accès à tous leurs droits.
Cette envie des enfants et des ados d’être acteurs de leur vie a guidé le choix du BI pour le thème de la Rencontre internationale qui s’est déroulée du 29 avril au 6 mai 2019 à Frascati (20 km de Rome).

Durant cette rencontre avec les délégués des autres pays dans lesquels est représenté le mouvement, nous avons travaillé ensemble les thématiques suivantes:

– L’Education des enfants à la liberté
– La Convention des Droits de l’Enfant – L’accompagnement spirituel
– La participation des enfants
– La pédagogie du MIDADE

A partir de tous ces échanges, un plan d’action pour la période 2019 à 2023 a été adopté par tous les pays participants.

De ces échanges est également ressorti que les équipes d’enfants ou d’ados sont très motivées à échanger avec d’autres équipes dans le monde a n de découvrir les réalités qui se vivent ailleurs.

Si vous êtes intéressés à réaliser un échange, prenez contact avec le bureau romand du MADEP-ACE, ch. De la Sitterie 2, 1950 Sion, e-mail: madep-ace@madep-ace.ch

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