Mois missionnaire?Moi missionnaire!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), octobre 2019

Par Joseph Voutaz

Chers lecteurs,

Le pape François a décidé de promulguer ce mois d’octobre Mois missionnaire extraordinaire. Nous sommes donc appelés à vivre l’expérience de la mission.

Qu’est-ce que cela signifie avant tout ? Cela veut dire prendre conscience de l’amour inouï que Dieu nous porte: il nous aime passionnément, et il veut le faire savoir!

Nous devons tous être tenaillés par cette question: mon voisin ou mon ami a-t-il déjà pu faire l’EXPÉRIENCE de l’amour de Dieu dans sa vie?

Aujourd’hui, nous ne pouvons plus nous contenter de dire que nous vivons dans un pays de culture chrétienne. Nous ne pouvons pas déléguer l’annonce de la Bonne Nouvelle aux «professionnels», prêtres ou catéchistes. Nous avons tous notre pierre significative à apporter à l’édifice de la mission.

Comment être missionnaires à notre niveau, simplement? Nous pouvons évangéliser résolument par:

– La bonté: être bienveillant ne signifie pas être d’accord avec tout, ni peindre la vie en rose, mais simplement aimer inconditionnellement la personne en face de moi pour qu’elle se sache aimée de Dieu.

– L’espérance: face à une société où on se grise de loisirs tout en annonçant les pires catastrophes, il faut que les chrétiens, nous soyons des monuments d’espérance. Si nous réalisons l’urgence de déposer le monde dans la main de Dieu, alors nous échapperons à tout danger.

– La confiance: beaucoup n’arrivent plus à faire confiance ni à Dieu ni aux hommes parce qu’ils ont essuyé des trahisons ou des déceptions. Nous devons être des modèles de confiance en Jésus, mais aussi en l’Homme qui cherche toujours avec nostalgie le cœur de Dieu.

Arrêtons enfin notre péché de catégoriser les gens! Même celui qui semble le plus éloigné de l’Eglise ou le plus réfractaire à l’idée de Dieu attend, sans le savoir, la liberté de l’Evangile.

Bon moi(s) missionnaire !

Pensées du pape François

Tout chrétien est missionnaire dans la mesure où il témoigne de l’amour de Dieu. Soyez missionnaires de la tendresse de Dieu!

Etre chrétien ne se réduit pas à suivre des commandements, mais c’est laisser le Christ prendre possession de notre vie et la transformer.

Répondre à sa vocation,
c’est chercher sans cesse à être en accord avec le projet de Dieu sur soi.
Il en résulte une paix et une joie profondes. Une très belle aventure,
et qui vaut la peine d’être vécue à fond!

Toi aussi, tu as besoin de percevoir la totalité de ta vie comme une mission.

L’expérience de M. André Renevey

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Barnabé (VD), octobre-novembre 2019

Par Roger Mburente  |  Photos: Roger Mburente, Anayaou, Séranime

Alors que nous vivons le mois de la mission, nous faisons connaissance de l’œuvre de M. André Renevey au Togo.

André, le charpentier de Fétigny, est tombé dans la marmite «togolaise» depuis 1987. Mais, c’est le ls qui a été le maître du père. En e et, quand Hotelplan a proposé le Togo comme destination touristique, le ls d’André est parti à Lomé, tout seul, en vacances ! Il s’est intéressé aux Togolais et à leur vie. Il a rencontré un enseignant qui voulait avoir un correspondant en Suisse. Tout naturellement, il lui a donné l’adresse de son papa André.

M. Late, l’enseignant, écrira à André pour décrire son travail et lui présenter sa famille. Emu par la lettre et son contenu, André décide d’aller avec son fils, un an plus tard, à la rencontre de cet enseignant, mais dans un cadre plutôt touristique puisqu’il séjournait au Tropicana à Lomé ! Il y retournera seul l’année suivante, à l’hôtel. La troisième année, il reste seulement une semaine à l’hôtel et passe le reste du temps à visiter le pays et à faire connaissance avec les gens. Il est allé à la rencontre d’un peuple et de ses réalités.[thb_image image= »16326″]Et la solidarité s’organise à Fétigny et, plus largement, dans la Broye, pour soutenir les projets qu’André entreprenait au Togo. A Lully par exemple, à une fête du fromage, il fut décidé de majorer le prix de chaque fondue et de chaque raclette d’un franc, en faveur des initiatives d’André.

En parcourant le Togo, André fait connaissance d’Edith Oberson, de Siviriez, membre du foyer de charité « Mère du Rédempteur» d’Aledjo, dans le diocèse de Sokodé. Edith a vécu dans ce foyer pendant 49 ans, jusqu’à sa mort. André partagera les dons avec ce foyer qui, en plus de l’organisation des retraites spirituelles, gère un hôpital pour personnes démunies (accueil de 250 personnes par jour) et dirige une école de formation pour soignantes.

Jusqu’en 2018, André résidait dans la ville de Kara, à 420 km au nord de Lomé, durant les deux mois qu’il passait au Togo chaque année, pendant l’hiver suisse.

Dans cette région, André s’est investi dans les domaines de la santé et de la formation: il a permis à plusieurs personnes de se faire soigner de la cataracte; il a tout fait pour que les personnes avec un handicap qui lui étaient présentées aient des chaises roulantes et des prothèses. Il s’est occupé de brûlés et des gens atteints de lèpre.

Il a rendu visite aux personnes âgées. Il a payé des frais de scolarité pour les enfants orphelins ou dont les mamans sont seules.

La mission

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Notre-Dame Saint-Barnabé  (VD), octobre-novembre 2019

Par Roger Mburente  |  Photo: Edward Forsey

Le mois d’octobre 2019 a été décrété par le pape François «Mois missionnaire extraordinaire». Ce mois est une occasion de fédérer nos forces pour la mission, en Suisse et ailleurs, dira Mgr Jean-Marie Lovey. Au nom du groupe de travail de ce mois extraordinaire, il souhaite de tout cœur que chaque baptisé puisse se sentir envoyé en mission et encouragé à vivre pleinement son baptême!

Face aux foules sans berger (Mt 9, 35-38), Jésus est saisi de compassion. Il est démuni devant cette détresse. C’est un drame quand il n’y a pas de berger pour mener vers l’herbe fraîche!

Jésus invite alors ses disciples à prier le maître de la moisson d’y envoyer des ouvriers. Il n’y en aura jamais assez. Il n’y a pas de quotas.

Jésus appelle les Douze à Lui (Mt 10, 1-4). Avant de «faire», il faut d’abord «être disciple». Le baptême est essentiel. «Etre disciple», c’est apprendre de Jésus. Jésus a besoin de disciples confidents car c’est la Bonne Nouvelle qui fait vivre.Il les envoie deux par deux (Mt 10, 5-14). Il s’agit d’annoncer la Bonne Nouvelle et cela ne se fait pas si on est seul. On témoigne de ce que l’on vit ensemble. Jésus a le souci de la mission universelle. Le rêve de Jésus est que tous les peuples soient rassemblés autour de sa Bonne Nouvelle.
Quelles recommandations Jésus donne-t-il aux disciples?

  • «Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement.» Le
    royaume de Dieu est gratuit.
  • «Ne vous procurez ni or, ni argent…», c’est-à-dire «débarrassez-vous de l’accessoire.»

Ces conditions sont difficiles à remplir, car nous choisissons rarement d’être dans la vulnérabilité.
Qui a l’ouverture pour accueillir les disciples? Dans leur mission, les disciples ont d’abord le devoir de discernement. Le porte-à- porte n’est pas évangélique. C’est le vivre ensemble, la transmission de la paix et le partage qui sont évangéliques. L’Eglise, c’est la maison; elle est d’abord domestique.
Nous voici donc envoyés en mission dans notre quotidien!

Mois missionnaire extraordinaire

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), octobre 2019

Par Casimir Gabioud  |  Photos: DR

Le pape François a décrété en cette année 2019 un Mois missionnaire extraordinaire qui se déroulera tout le mois d’octobre. Il souhaite par cette initiative relancer la réflexion et l’engagement pour la mission. Sous le thème «Baptisés et envoyés», les paroisses, les communautés et les mouvements sont invités à se mobiliser pour suivre l’appel de Jésus: «Allez dans le monde entier et proclamez l’Evangile à toute la création.» (Mc 16, 15)

Par missionnaire, le pape François nous encourage non seulement à continuer d’aller annoncer l’Evangile à travers le monde entier, mais également et surtout à être chacun de nous missionnaire du Christ dans notre région, notre village, notre quartier, notre famille.

«Etre chrétien n’est pas appartenir à un club ou défendre une tradition, mais c’est avant tout un envoi», a d’emblée souligné Martin Brunner-Artho, directeur de Missio. «Cette mission, nous l’avons reçue par notre baptême. Elle commence chez moi, mais ne nit pas chez moi.» Le logo et le slogan «Baptisés et envoyés» illustrent cette réalité. Le logo représente une sphère cerclée de deux bandeaux aux couleurs des cinq continents. On peut aussi y voir le vert de l’espérance, le blanc de la foi et le rouge de la charité.

Dans notre secteur nous allons marquer ce mois par quatre temps forts. Chaque mercredi d’octobre nous aurons l’occasion d’entendre un orateur sur cette thématique. Le dimanche 20 octobre restera comme chaque année l’occasion de célébration spécialement la mission au cours de nos liturgies. Du chocolat sera vendu pour soutenir des projets concernant Missio-enfance.[thb_image image= »16359″ img_link= »url:%2Fwp-content/uploads/2019/10/Le_Mois_missionnaire.pdf »]

30 ans de Prier témoigner – Du 16 au 17 novembre – Fribourg

Festival Prier Témoigner

La prochaine édition de Prier Témoigner aura lieu du samedi 16 au dimanche 17 novembre 2019 à l’aula de l’Université de Fribourg. Le thème du festival annonce la couleur : “30 ans : on sème toujours”. 30 ans de témoignages, de concerts et de célébrations à Fribourg pour annoncer et vivre la joie de l’Évangile. Pour connaître les intervenants et le programme, rendez-vous sur le site priertemoigner.ch.

 

 

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30 ans de Prier temoigner

«Je suis mission»

Par Jean Scarcella, Abbé de Saint-Maurice d’Agaune
Logo: MissioDans quel contexte lire ce mot aujour­d’hui ? Il y a tant de formes de missions… 

Et si on parlait de l’Eglise ? Certes, il y a sa mission spécifique, mais aussi ses missions, c’est-à-dire son souci de l’universalité des peuples. La mission particulière de l’Eglise et son action s’articulent bien autour des quatre points cardinaux de la planète : évangélisation, témoignage, prière et service.

Chaque baptisé est envoyé en mission par Dieu lui-même ; rempli de la vie même de Dieu et animé de l’Esprit du Seigneur, il est un « missionné », un envoyé aux quatre coins du monde. Ainsi, chacun sera alors « missionnaire », et tel coin du monde pourra être pour lui son être même… ou son lieu de vie… ou son voisinage… ou sa paroisse… ou sa famille, parce que l’Eglise se trouve précisément en mode d’universalité, qui ne se définit pas comme distance, mais plutôt comme recherche d’unité, en commençant autour de chaque humain. Alors l’Eglise sera présente dans le monde et la mission touchera son cœur.

Voilà pourquoi le pape François lance ce Mois missionnaire extraordinaire en octobre.

L’expression du titre est chère au pape François

«Allez, disciples-missionnaires!»

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DR
Certes, ce sont les apôtres que, dans la finale de Matthieu, Jésus charge de partager à toutes les nations ce qu’il leur a transmis. Lui, l’Emmanuel annoncé par le prophète Isaïe (7, 14), engendré dans le sein de Marie par l’Esprit Saint, selon la parole de l’Ange en songe à Joseph (Matthieu 1, 20-23), leur promet de rester avec eux pour toujours, jusqu’à la fin des temps (Matthieu 28, 20b).

Présence indéfectible
Mais à travers les Onze, c’est toute l’Eglise que le Christ assure de sa présence indéfectible. Et c’est l’ensemble des baptisés qu’il envoie proclamer ses merveilles jusqu’au bout du monde : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. » (Matthieu 28, 19-20a) Si le pape François nous appelle tous « disciples-missionnaires » (avec trait d’union), s’il fait de chacun de nous « un sujet actif de l’évangélisation, quel que soit notre degré de formation ou de responsabilité dans l’Eglise » (Evangelii gaudium, n. 120, qui cite du reste Matthieu 28, 19), c’est précisément parce que, par notre baptême, nous sommes marqués du nom des trois Personnes trinitaires et que donc nous avons à faire connaître leur existence et leur action à toute la terre. La Bonne Nouvelle ne reste « nouvelle » que si de nouveaux témoins s’en font porteurs et de nouvelles personnes y adhèrent. Dieu crée et sauve en se diffusant lui-même. Il a besoin de nous pour se répandre à toutes les générations, nous qui avons le bonheur d’avoir rencontré l’amour de Jésus-Christ. C’est d’ailleurs la seule école qui soit nécessaire pour devenir son porte-parole, expérimenter sa tendresse, à l’exemple des premiers disciples, de la Samaritaine ou de Paul qui, immédiatement après avoir croisé le regard du Maître, se sont mis à proclamer : « Nous avons trouvé le Messie ! » (Jean 1, 41 ; cf. Jean 4, 39 ; Actes 9, 20)

Mission ordinaire
Si un « Mois missionnaire extra­ordinaire » a été décrété, c’est pour nous rappeler que c’est à tous notre « mission ordinaire ». Et qu’il y a urgence à l’assumer.

Le Pape en co-mission!

Par Thierry Schelling
Photo: Missio
En conclusion du synode pour et avec les jeunes d’octobre 2018, le pape François a esquissé la silhouette de ce qu’il entend par mission, et résumé les attitudes du missionnaire moderne. Aux antipodes de ce que pourraient (encore ?) évoquer les mots « mission » et « missionnaire » : on est sorti d’un rapport Nord-Sud, ou païens-convertis, ou « vieille chrétienté » et « jeunes Eglises ».

Attitudes
Les attitudes missionnaires selon lui sont : se faire proche d’autrui avec bienveillance ; témoigner de l’amour de Dieu pour soi. Pas de prosélytisme, de moralisme, ni même de velléité de conversion… Mais une approche de tu-à-toi. Pour commencer.

Personnes
Et quid des missionnaires d’aujourd’hui ? Rien à voir avec celles et ceux d’antan : pour le Pape, il s’agit de savoir écouter ; se laisser déranger voire bousculer par l’autre ; comprendre l’attente profonde de chacun-e, et finalement de témoigner de l’essentiel : l’amour de Dieu visible et explicité dans la vie, la mort et la résurrection de Jésus-Christ.

Ah, on est loin de perspectives mathématiques – « combien de catéchumènes dans ton diocèse ? » –, de méthodes à but lucratif – re-remplir les églises qui se vident… – ou de recettes passéistes – le savoir-faire d’antan !

Non, la mission aujourd’hui est à portée de tout-e baptisé-e : le thème du Mois missionnaire extraordinaire, « Baptisés et envoyés », au premier regard, sem­ble… bateau, tellement vaste qu’il ne « chatouille » guère. Et pourtant, il dit cela : chaque baptisé-e a reçu, et il peut donner maintenant…

«Le missionnaire d’aujourd’hui ? 
Il s’agit de savoir se laisser bousculer par l’autre.»

En paroisse: s’allier pour le climat

Par Pascal Ortelli
Photo: DR
Les paroisses francophones de Berne se mettent au vert. Marie-Josèphe Glardon, l’une des toutes premières femmes pasteures en Suisse romande et militante écologique, n’y est pas pour rien. Son dernier livre Oser croire à un avenir. Plaidoyer pour une spiritualité mondialisée (Editions Saint-Augustin, 2019) a servi d’élément déclencheur, tant du côté réformé que catholique. L’auteure promeut une alliance renouvelée pour la vie où toutes les spiritualités s’engagent en faveur de la transition écologique.

Un nouveau chemin
« Nous débutons un nouveau processus », confie l’abbé Dominique Jeannerat. « Marie-Josèphe Glardon a la capacité de nous inviter à agir ensemble », renchérit le pasteur Olivier Schopfer. Plus de 80 personnes se sont retrouvées – toutes générations confondues – le 12 juin dernier à Berne pour le vernissage de son livre. Les participants étaient invités à découvrir tant les actions des Aînés pour le climat que celles de la jeunesse qui manifeste et milite pour l’initiative des glaciers. Chacun a pu déposer sur un post-it ses souhaits et idées pour la suite. Des rendez-vous sont proposés pour construire ensemble une nouvelle dynamique qui reste à inventer.

Le levain de la foi…
Les paroisses francophones de Berne sont convaincues que les Eglises ont un message original à apporter, en insistant sur la dimension spirituelle du tournant écologique. « La foi peut être une aide et un levier, assure le pasteur Olivier, pour autant qu’on sorte d’une lecture piétiste des Ecritures où l’on resterait passif face à l’action de Dieu. »

Y aurait-il là un créneau à explorer pour la nouvelle évangélisation ? « Les gens préoccupés par les enjeux climatiques n’attendent pas forcément que les Eglises viennent les chercher », précise l’abbé Dominique. Le fait de mener des actions plutôt que des réflexions parle davantage.

… pour passer à l’action
En ce sens, ces paroisses étudient la possibilité de lancer des Conversations carbone. En outre, de nouvelles formes de catéchèses intergénérationnelles sous forme d’ateliers ciblés qui intègrent la dimension écologique pourraient offrir une voie médiane intéressante. Cela sans oublier l’importance de la prière : une célébration œcuménique pour le climat a eu lieu lors du Jeûne fédéral, alors que cela s’était perdu depuis un bout de temps. 

En librairie – octobre 2019

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Ouvrir quels yeux ?  Routes et déroutes de la mission
Guy Luisier – Paul Fiorellino

Bien des choses se sont compliquées dans le monde. Finie l’époque où, dans le sillage de quelque campagne civilisatrice, on allait au bout de la terre fonder des paroisses chrétiennes, les doter d’écoles et de dispensaires pour répondre à la demande de Jésus d’évangéliser le monde entier. Partir dans un ailleurs lointain annoncer la bonne nouvelle n’a plus rien d’évident aujourd’hui. Ce livre veut explorer quelques routes et déroutes de la mission chrétienne actuelle. Les auteurs n’ont pas la prétention d’être de grands ophtalmologues. Ils veulent simplement ouvrir plus grands leurs propres yeux et inviter d’autres à le faire aussi.

Saint-Augustin

Acheter pour 25.00 CHFIls reconnaîtront en vous mes disciples
Jean-Marc Bot

« On ne naît pas chrétien, on le devient. » Cette affirmation de Tertullien, à la fin du IIe siècle, retentit de nos jours avec une actualité nouvelle puisque nous sommes passés d’un catholicisme d’héritage à un catholicisme de conversion. Qu’est-ce qu’être catholique aujourd’hui ? Comment la foi modifie-t-elle en profondeur la vie du chrétien ? Quel engagement dans la société implique-t-elle ? Ce livre offre des réponses concrètes, de la messe dominicale au service de la justice, en passant par la fidélité au successeur de Pierre. En repartant de l’essentiel, et sans gommer les différences de sensibilités, il esquisse le visage fraternel de l’Eglise à l’orée du troisième millénaire.

Artège

Acheter pour 23.90 CHFLa vie mystique de Marguerite Bays
Martial Python

La bienheureuse Marguerite Bays est une grande mystique : sa vie est marquée par une union totale à Dieu. Sa foi n’est pas faite de discours sur Dieu, elle est expérience humaine, vécue avec une humilité et un amour sans mesure face à la maladie et à l’épreuve. Tout est dépourvu d’apparence. Une vie toute simple en qui chacun peut se retrouver. Ces lignes du Père Python sont les bienvenues en ce mois où le pape François canonisera la couturière de Siviriez, le dimanche 13 octobre. Une belle occasion de faire plus ample connaissance avec la stigmatisée suisse.

Parole et Silence

Acheter pour 26.40 CHFLes grands témoins en BD (Tome 3)
Sophie Bordet-Petillon

Cette bande dessinée nous fait découvrir 14 personnalités qui ont marqué le XXe et le XXIe siècle par leur dévouement au service de leurs contemporains : de Christian de Chergé à Hildegarde de Bingen, elles se sont toutes engagées pour la dignité de la personne humaine dans toutes ses dimensions, notamment dans 4 domaines : le combat pour la dignité, pour le dialogue, pour l’instruction et pour la sauvegarde de la création. La diversité des témoins et des auteurs donne une belle palette de récits pour les enfants entre 8 et 12 ans qui aiment les histoires de « héros », de personnages qui les font rêver et qui peuvent les aider à orienter leur vie.

Bayard Jeunesse

Acheter pour 25.70 CHF

Pour commander

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«Chérie, notre vie va changer»

«Chérie, l’Evangile est vrai! Notre vie va changer!» C’est par ces paroles, qu’un homme en rupture avec son épouse lui annonce, en larmes, l’irruption inattendue de Dieu dans sa vie et les horizons nouveaux que cette découverte ouvre pour eux.

Par Bertrand Georges
Photo: Flickr
A qui n’est-il jamais arrivé, lors d’une discussion où nous témoignons de notre bonheur de croire, de s’entendre répondre : « Si c’est ton truc, vas-y du moment que ça te fait du bien. Moi personnellement, je préfère la méditation transcendantale. » Sans juger des choix de chacun, celui qui entretient une relation personnelle avec le Christ sait bien que croire en Jésus, c’est quand même plus qu’un truc qui agrémente quelque peu notre quotidien ! 

Jésus est vrai Dieu et vrai homme ! Et ça change quelque chose d’accueillir son amour et de l’aimer, de crier vers lui et de croire en sa miséricorde. C’est quand même assez bouleversant de se savoir enfant du Père, de se laisser conduire par l’Esprit, de reconnaître en Jésus notre Bon Berger.

Pour les chrétiens comme pour les autres, la vie de couple et de famille est à la fois belle, source de grandes joies, mais aussi exigeante, demandant un don de soi à renouveler chaque jour. Eh bien, vivre la vie de famille avec Dieu, ça change quelque chose dans au moins deux domaines décisifs : 

– L’Evangile, qui a la capacité de rejoindre chaque personne dans sa situation, est véritablement une lampe sur nos pas, une lumière sur notre route 1.

– Le Christ, qui nous a aimés le premier 2, nous donne sa grâce pour aimer au-delà de nos limites humaines et surmonter les épreuves. 

L’Evangile est vrai et Jésus nous sauve ! Voilà l’essentiel de ce que j’ai voulu transmettre depuis sept ans à travers ces lignes. A l’heure où bien des valeurs fondamentales sont remises en question, j’y crois plus que jamais ! Et pour la suite, je me réjouis beaucoup de lire Bénédicte Jollès qui prend le relais. 

« Cheminons, familles, continuons à marcher ! Ce qui nous est promis est toujours plus. Ne désespérons pas à cause de nos limites, mais ne renonçons pas non plus à chercher la plénitude d’amour et de communion qui nous a été promise. »3

1 Cf. Ps 118, 105
2 Cf. 1 Jn 4, 19
3 Pape François, Amoris Laetitia, p. 325

Mission «Evangéliser sur le net»

Par Chantal Salamin
Photo: DR
Lights in the dark est une communauté qui porte le souci de l’évangélisation principalement via internet. Créée en 2015 et ancrée dans le diocèse de Fréjus-Toulon, convaincue « de répandre le seul véritable message d’espérance dont tout homme a besoin », elle invite à la prière, innove sans cesse pour rejoindre en priorité ceux qui sont loin de l’Eglise et forme à l’e-mission.

Pour qui ? C’est quoi ?
Ce n’est pas une mission réservée aux geeks, aux pros du web ou encore aux théologiens ! Une seule chose compte, la règle des trois C énoncée par Jean-Baptiste Maillard : au centre le Christ avec un Cœur de miséricorde en pensant au Cœur de la personne. Il suffit d’une expérience quotidienne avec le Christ, d’être en contact avec ses contemporains sur le web – réseaux sociaux, forums et groupes de discussion –, d’écouter leurs besoins et d’oser témoigner de cette rencontre qui change tout dans la vie !

Mais comment procéder concrètement ?

L’e-mission selon Lights in the dark
Chaque année, l’association ouvre de nouveaux sites internet pour rejoindre en priorité ceux qui sont loin de l’Eglise à travers des sujets accrocheurs : films, grandes questions de sens, actualité, etc. Sur chaque site, un live chat’, surlequel chaque visiteur peut poser ses questions à un e-missionnaire prêt à témoigner de l’espérance qui est en lui avec douceur et respect.

Portés par la prière, les fruits de cette mission sont déjà nombreux. Vous souhaitez soutenir et découvrir cette belle mission par la prière, entrez dans le monastère invisible Carlo Acutis1 pour porter dans la prière ces e-missionnaires et les personnes rencontrées.

Et votre mission à vous, quelle est-elle ?
Commencez par prier et laissez l’Esprit Saint vous inspirer, puis formez-vous en lisant le livre « Evangéliser sur internet – Mode d’emploi » écrit par trois membres de l’association ou en suivant le MOOC « Devenir e-missionaire sur le chat » dispensé par l’académie Sainte-Faustine2.

Bonne mission à tous !

1 Du nom de ce jeune e-missionnaire reconnu vénérable en 2018
(lightsinthedark.info/rejoignez-le-monastere-invisible-carlo-acutis/)
2 Des cours en ligne et des formations en présentiel en France et à Fribourg
academiesaintefaustine.com

Le site: lightsinthedark.info

Le Mois missionnaire extraordinaire

Octobre a été décrété par le pape François «Mois missionnaire extraordinaire». L’occasion de réfléchir sur le sens actuel du mot «mission».

Par Nicolas Maury
Photos: Missio, Nicolas Maury, DR

Martin Brunner-Artho, directeur de Missio.

« Chaque année, octobre est un mois missionnaire dans l’Eglise catholique », explique Martin Brunner-Artho. « En 2019 – année du centenaire de la lettre apostolique Maximum illud du pape Benoît XV qui se détourne des tendances colonialistes –, le pape François a voulu le qualifier « d’extraordinaire » pour nous inviter à être de plus en plus Eglise en mission. » Pour assurer le bon déroulement de cet événement, le directeur de Missio Suisse, l’une des 118 œuvres pontificales missionnaires nationales, a travaillé d’arrache-pied avec son équipe. « Le thème « Baptisés et envoyés : l’Eglise en mission dans le monde » a de quoi nous inciter à réfléchir au sens de notre engagement », enchaîne Sylvie Roman. 

Aujourd’hui coordinatrice du bureau romand de Missio, elle a l’expérience du terrain. « Après mes études, je rêvais de vivre une expérience dans un pays dit du Sud. Grâce à l’association Voyage-Partage, je me suis retrouvée à Madagascar, accueillie par des sœurs franciscaines. » Plus tard, c’est en Zambie qu’elle s’est rendue, avec des motivations fort semblables : « Aller à la rencontre d’une autre culture et découvrir d’autres visions du monde. Si certains partent pour apporter quelque chose au Sud, j’y allais davantage avec l’envie de m’imprégner d’un air d’Afrique pour être en mesure ensuite de rapporter un bout du Sud au Nord. »

Pour Sylvie Roman, le thème « Baptisés et envoyés » nous invite à la réflexion.

 

«Etre un exemple»

Avant son départ, Sylvie a été rendue attentive à la nécessité d’être à l’écoute. « Il ne s’agit pas d’apporter nos compétence telles quelles, mais de les mettre en commun avec celles des personnes avec qui nous allons collaborer. » 

Ces propos, Mgr Robert Miranda les souligne. En 2005, il est devenu le premier évêque du diocèse de Gulbarga en Inde, après en avoir été le premier prêtre catholique. « C’est en 1978 que j’ai été ordonné prêtre et je suis resté quatre ans dans la région de Mangalore. L’évêque m’a choisi pour y être le premier missionnaire de Gulbarga. Ce fut un choc de devoir quitter Mangalore. Ma valise n’était pas grande. J’avais trois habits, une Bible et quelques livres. » Les débuts furent difficiles. « Il y avait environ vingt catholiques et on se rencontrait le dimanche. Tout a commencé par des sourires et des « namasté » en joignant les mains. L’évêque avait insisté : la première année tu ne fais rien, tu étudies les lieux. J’ai donc observé la culture des gens, leur façon de vivre, leurs besoins. » 

Sa compréhension change peu à peu. « Au début, je pensais que la mission était de proclamer la Bonne Nouvelle et surtout de gagner de nouveaux catholiques. Aujourd’hui, étant donné toutes les bonnes choses que le Seigneur a faites pour moi, je dois témoigner que Dieu, notre Père, nous aime. Chacun de nous. La mission c’est se mettre au service. Etre un exemple. »

Le symbole de sainte Thérèse de Lisieux

A des milliers de kilomètres de l’Inde, Mgr Jean Scarcella, abbé de Saint-Maurice et responsable du dicastère Mission de la Conférence des évêques suisses, relève : « Avant de partir loin, la mission commence devant notre porte. Ensuite elle s’étend au monde en faisant connaître le Christ, premier missionnaire, en témoignant de la beauté et de la force de son Eglise. Et Dieu sait si c’est important aujourd’hui à travers toutes les blessures qu’elle a commises et qu’elle doit subir aussi. » Pour Mgr Scarcella, un élément constitue encore un préalable : « Avant le pas de la porte, il y a d’abord moi-même et ma rencontre personnelle avec Jésus. C’est ensuite que je peux vivre une rencontre communautaire. L’engagement chrétien n’a de sens que dans l’implication que j’ai moi-même au milieu de tout le peuple chrétien. »

Martin Brunner-Artho a un discours similaire : « Au cours de mes expériences en Bolivie et au Kenya, nous avons longtemps considéré la mission comme une activité dans les pays du Sud. Ici en Suisse, nous avons tendance à parler de la pastorale. Au mieux, de nouvelle évangélisation, mais rarement de mission. Au cours des dernières années, cette division a commencé à se dissoudre progressivement. On parle beaucoup plus de mission dans son propre pays. Le pape François, qui utilise le terme de manière détendue, y a sans doute beaucoup contribué. » Comme le rappelle Mgr Jean Scarcella, sainte Thérèse de Lisieux est la patronne des missions. « Elle n’est jamais sortie de son monastère, mais elle a sans cesse porté ce souci de l’évangélisation en priant pour le monde. Or, sa fête est le 1er octobre, jour qui lance ce mois extraordinaire. C’est un symbole très fort. » Au quotidien, de nombreuses initiatives sont mises en place en Romandie. « Ce mois est l’occasion pour chacun de redécouvrir sa vocation missionnaire au quotidien. Par exemple, le vendredi 4 octobre, avec des jeunes du diocèse de Sion, nous profiterons de la Foire du Valais à Martigny pour aller à la rencontre des gens et leur témoigner ce que François nous rappelle dans Christus Vivit : “Le Christ t’aime, Il te sauve et Il est vivant !” La soirée se poursuivra par un concert de pop-louange et un temps d’adoration à l’église de Martigny-Ville », indique Aline Jacquier, jeune catholique valaisanne engagée.

Au-delà des frontières

« Je pense que la mission est avant tout rencontre, dialogue, lien, échange et partage, conclut Sylvie Roman. On apprend les uns des autres, on prend conscience que nous sommes une seule et même grande famille sur cette Terre, notre maison commune à préserver. Avec Dieu, il n’y a pas de frontières. »

Pour en savoir plus :
https://getauftundgesandt.ch/fr/agenda/ 
https://getauftundgesandt.ch/fr/decouvrir/

La mission est aussi à notre porte.

 

Trois temps forts

Comme l’explique Martin Brunner-Artho, trois éléments principaux sont prévus sur le plan national durant ce mois d’octobre. « Pour l’ouverture, nous avons cherché un lieu à valeur symbolique et nous avons trouvé le baptistère de Riva San Vitale au Tessin, le plus vieux de Suisse. Il nous permet de nous placer au début de la chrétienté sur le territoire suisse et de nous appuyer sur la richesse de ce lieu pour démarrer le Mois missionnaire extraordinaire. »

Riva San Vitale, où s’ouvre le Mois missionnaire extraordinaire.

Deuxième moment fort : le 20 octobre. « Une Eglise qui n’annonce pas la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ est morte. C’est pourquoi les Eglises locales se soutiennent mutuellement, afin que chacune puisse vivre sa mission en échangeant des ressources tant matérielles que spirituelles. C’est le but du Dimanche de la Mission universelle: un dimanche de solidarité missionnaire et fraternelle ! »

Quant à la conclusion de ce mois, elle n’en sera pas vraiment une. « Voulons-nous revenir à la vie quotidienne à la fin du mois ? Non, parce que le MME se veut « un temps extraordinaire de prière et de réflexion sur la mission ad gentes » afin de vivre ensuite notre mission avec un élan renouvelé. C’est pourquoi il n’y aura pas de clôture, mais un envoi ! C’est comme la fin d’une messe. Le « ite missa est » n’est pas une conclusion, mais un envoi des fidèles dans toutes les nations et réalités de la vie. »

La religion au cœur de la communication

Rencontre avec Julia Moreno qui, depuis un peu plus de deux ans, est responsable de la communication de l’Eglise catholique romaine – Neuchâtel.

Texte et photos par Nicolas MauryEn arrivant à 8h au bureau, Julia Moreno a une routine bien définie. « Je prends un grand verre d’eau, puis j’arrose ma plante et fais un petit coucou à mon crucifix. Je suis très fière de l’avoir au mur. Vu le principe de laïcité, ce ne serait pas possible dans une entreprise traditionnelle. » 

Originaire du Valais et d’Andalousie, la jeune femme est responsable de la communication du vicariat de l’Eglise catholique à Neuchâtel. Un poste à 50% qu’elle occupe depuis environ deux ans.

Titulaire d’un Master en sociologie et anthropologie sociale associé à un certificat en marketing et à un brevet en communication, elle dit avoir trouvé le job de ses rêves. « Lorsque j’ai vu l’annonce, j’ai su que c’était pour moi. Il y avait une conjonction d’éléments me concernant : la passion de la communication, mon côté créatif et surtout le sens profond qu’a pour moi la religion. Je suis entrée dans l’agence de relations publiques la plus merveilleuse du monde, car le sommet du métier est de faire partager la foi. Comme notre Pape fantastique le fait si bien, on se laisse porter par l’élan ! »

Le matin est consacré aux affaires courantes.

Fan des listes

Son rituel matinal effectué, Julia relève ses mails avec, à portée de main, son outil de prédilection. Posant sur son bureau un carnet orné du portrait du Christ, elle explique : « J’y note tout. Je suis fan des listes, alors j’y inscris les priorités, les nouvelles idées, les infos à mettre sur le web ou à relayer à l’interne. Je classe tout ça selon trois chapitres : actes, échos, communication. »

Le mardi est une journée particulière. « Nous sommes beaucoup à travailler à temps partiel, et ce jour-là, il y a beaucoup de monde. A 9h, nous participons à une messe dans la chapelle de l’hôpital de la Providence. J’ai encore un peu les mails en tête. La célébration me ressource, me renvoie aux vraies valeurs. Autant les courriels sont parfois terre à terre, autant la messe élève ! »

Après un café pris avec ses collègues à 9h30, Julia s’attelle à la deuxième partie de son travail quotidien, qui l’amènera souvent jusqu’à midi. « Au-delà de l’aspect administratif, ma tâche a un aspect créatif. Concevoir des concepts d’événements ou des flyers, mettre sur pied des conférences qu’il s’agira peut-être ensuite de modérer… »

Au service des paroisses

Julia reste atteignable l’après-midi, même si elle n’est plus au bureau. « Je dévie ma ligne sur mon portable et passe mon temps à rencontrer des gens. » Depuis son entrée en fonction, elle s’est attelée à visiter les 19 paroisses du canton, prenant contact avec les curés et les secrétaires. « On oublie parfois que le but de l’Eglise, c’est la pastorale. Mon rôle est aussi de maintenir les liens entre les paroisses et le vicariat. Moi-même, je suis au service des paroisses. Notre chance est d’avoir un vicaire qui a une ligne magnifique. Il veut revenir à l’essentiel qui est : ce Jésus que l’on veut mettre en avant ! » 

Cette partie stratégique est celle qui motive le plus la jeune femme, d’autant qu’elle est liée au dossier de l’œcuménisme. « Les trois Eglises reconnues par le canton sont régies par un même concordat face à l’Etat. Je participe à la Commission financière inter-Eglises, qui veut sensibiliser les gens à s’acquitter de l’impôt ecclésiastique. Comme il est volontaire, les gens ne le payent pas forcément. Mais ils baptisent leurs enfants, se marient, sont soutenus en EMS ou à l’hôpital… Nous ne monnayons pas ces choses-là. Du coup, il faut qu’ils comprennent que les contributions nous permettent de continuer. Je tâche de le relayer… » Avec une ligne claire. « L’œcuménisme a parfois tendance à gommer les choses. J’ai l’impression que la tendance est de dissoudre deux religions dans une troisième qui serait l’œcuménisme. Ce que je dis à l’interne et aux réformés, c’est que le vrai œcuménisme consiste à avoir des partenaires forts qui travaillent ensemble tout en gardant leur identité. Le message commence à passer. »

Et de conclure : « Une équipe jeune et renouvelée entoure le vicaire avec pour but de dépoussiérer l’image de l’Eglise. Les perspectives sont ouvertes et il y a aujourd’hui une belle coopération au sein de l’équipe, entre fidèles, prêtres et laïques, et entre Eglises. J’y crois beaucoup ! »

Sa journée-type

8h –> Arrivée au bureau et gestion des affaires courantes

9h –> Messe

9h30 –> Pause avec l’équipe de vicariat

9h45-12h –> Volet « créatif »

14h –> Séances diverses

Sur le Chemin de joie

La Résurrection, à Champ-Dollon.

Par Nicole Andreetta
Photos: Silvana Bassetti

L’Esprit, au temple Montbrillant.

Tout ne se termine pas à la croix ! Initiative de personnes actives en catéchèse et en paroisse, un Chemin de joie a été inauguré ce printemps à Genève. Treize stations, permettant d’approfondir et de méditer sur le mystère pascal, sont réparties à travers tout le territoire du canton. Dans chaque lieu, une mosaïque illustre une manifestation du Christ ressuscité. Véritable invitation, à la suite de Thomas, des pèlerins d’Emmaüs, de Marie-Madeleine… à tourner notre regard et nos pas en inaugurant une nouvelle manière de vivre. 

Les mosaïques, placées à l’extérieur, sont destinées à toute la population.

Elles ont été dessinées par le jésuite Mako Rupnik, directeur du centre Aletti (Rome), et exécutées en collaboration avec un atelier au Pérou.

« La mosaïque, explique le Père Rupnik, est un art dans lequel la communion précède la créativité. Chacun est appelé à mettre ce qui lui est propre au service de ce qui appartient à tous. Ainsi, le cadeau que chacun a reçu devient un cadeau pour tous. »

Seule l’œuvre décorant la salle où se déroulent les célébrations religieuses de l’établissement pénitentiaire de Champ-Dollon n’est pas accessible au public. Elle représente, décrit Federica Cogo, aumônière des prisons, « Jésus descendant aux enfers au secours de l’humanité perdue ». Cette mosaïque a été bénie par le pape François lors de la messe célébrée en juin 2018 à Genève. 

A l’Espace Montbrillant, c’est la Pentecôte qui est évoquée. Ce lieu accueille plusieurs communautés dont la COSMG (Communauté œcuménique des sourds et malentendants de Genève). Anna Bernardo, responsable, témoigne : « Chaque fois, en arrivant, cette mosaïque qui scintille devient pour moi une opportunité incroyable de nous relier tous ensemble. Les personnes sourdes parlent avec leurs mains, cette main jaillissant du ciel les rejoint au cœur de leur vie. »

Alors, suivez la proposition de Pascal Desthieux, vicaire épiscopal de Genève : « A pied, en bus, en vélo… en route ! Que ce chemin devienne celui de votre joie ! »

Plus d’infos : www.chemindejoie.ch

«Respiration spirituelle»

Par Calixte Dubosson
Photos: Xavier Rémondeulaz

La rencontre a lieu à Notre-Dame du Silence à Sion.

Chaque premier vendredi du mois – à part en juillet où elle déménage à Notre-Dame de Valère – se déroule à Notre-Dame du Silence à Sion une rencontre particulière intitulée la « Respiration spirituelle ». 

« Comme son nom l’indique, elle se veut un moment de répit dans les agendas un peu chargés des participants, c’est-à-dire des hommes et femmes pleinement actifs dans cette société du XXIe siècle », explique Xavier Rémondeulaz, qui en est l’organisateur. « Elle se veut également l’occasion d’une authentique expérience spirituelle, puisqu’elle débute toujours, comme il se doit, par l’eucharistie. » 

Cette démarche spirituelle est née il y a environ 10 ans sous l’impulsion de Xavier Lavanchy de Saint-Maurice, qui a transmis désormais le flambeau à son « collègue » de Riddes. Une quinzaine de personnes y participent régulièrement, principalement des médecins, fonctionnaires à l’Etat, avocats, juges ou politiciens. Le tout en faisant abstraction des clivages politiques ou professionnels !

Cuisine et chapelle
« Notre groupe a la chance de pouvoir compter sur la participation de Mgr Jean-Marie Lovey, et des abbés Pierre-Yves Maillard et Michel Massy, qui sont toujours partants, dans la mesure de leur disponibilité, pour célébrer la messe », détaille Xavier Rémondeulaz. Avant de compléter avec humour : « La rencontre se poursuit – pour ceux qui ont le temps – par un repas partagé en commun. Rappelons que pour Marthe Robin, la grande mystique française du XXe siècle, dans une retraite, la « cuisine » a autant d’importance que la « chapelle ». Cela tombe bien, les repas sont toujours d’excellente qualité ! Bien entendu, ceux-ci sont l’occasion de discussions, à bâtons rompus, sur des choses et d’autres, mais également de tisser des liens. » 

La Respiration spirituelle s’adresse à tous : les personnes actives dans le monde du travail, comme les personnes retraitées. « Bref, toute personne de bonne volonté, désireuse de faire une petite escapade spirituelle est la bienvenue », conclut Xavier Rémondeulaz.

Plus d’informations : xavier.remondeulaz@admin.vs.ch

Rendre la théologie au peuple

Anne Deshusses-Raemy en plein cours.

Anne Deshusses-Raemy est codirectrice de l’Atelier œcuménique de théologie à Genève. Une formation qui veut mettre la théologie à portée de tous. 

Par Nicolas Maury
Photos: DR
« Quand je discute avec les participants en début de formation, je leur demande s’ils sont capables d’avoir une parole sur Dieu. Ils me répondent que oui. Alors je leur dis qu’ils sont aptes à faire de la théologie, terme composé de theos et logos : Dieu et parole. »

Responsable de la formation à la Mission ecclésiale de l’Eglise catholique de Genève, Anne Deshusses-Raemy est aussi codirectrice de l’Atelier œcuménique de théologie (AOT), dont la nouvelle volée débute ce 21 septembre, et qui a été fondé en 1973, pour « rendre la théologie au peuple. » 

L’AOT se déroule sur deux ans, à raison de deux heures par semaine. « Ce n’est pas parce que le canton est laïc que les gens ne se posent pas de questions sur la spiritualité, la foi, le sens de la vie, le mal ou Dieu », explique la Genevoise. 

Guère étonnant dès lors que chaque session accueille entre 45 et 100 personnes, encadrées par onze enseignants salariés ou bénévoles : cinq catholiques, quatre protestants et deux orthodoxes. « Lors de la dernière édition, le plus jeune participant avait 25 ans et la plus âgée 92. Cela donne des discussions intergénérationnelles passionnantes, d’autant que le niveau préalable est très divers. Cela peut aller de quelqu’un qui n’a fait que l’école primaire au prof d’université, en passant par une mère au foyer ou un scientifique du CERN. Certains sont croyants, d’autres pas du tout. »

La directrice et un enseignant : Bruno Fuglistaller sj.

En 2019-2020, la « Beauté de l’autre : chemins vers Dieu » a été choisi comme thème. « La première année sera dédiée à l’étude des textes bibliques. Dans un second temps seront abordés les grands thèmes théologiques. Nous expliquons que toute théologie se développe dans un contexte précis, économique, social, politique, religieux. Ainsi, les questions sur la nature de Jésus sont nées à un moment particulier de l’histoire du christianisme. » 

La journée qu’Anne Deshusses-Raemy consacre à l’AOT est le lundi. « Je la débute vers 8h30 par un rendez-vous avec un enseignant, la secrétaire, un participant ou un animateur. Les animateurs sont d’anciens participants qui épaulent les enseignants dans de petits groupes de travail. » Dans la foulée se déroule une séance d’enseignants à 9h15. « Une méditation précède un débat théologique sur le sujet amené par l’un des enseignants, qui peut être une préoccupation personnelle ou un cours à venir. »

A midi, Anne Deshusses-Raemy prend son repas en compagnie du collègue avec lequel elle donnera son prochain cours, qui aura lieu trois semaines à un mois plus tard. « Nous fixons les objectifs, définissons les perspectives et tissons la trame, puis nous nous répartissons le travail. »

A 14h commence le cours proprement dit. « Une demi-volée le suit de 14h à 16h, l’autre de 19h à 21h. Je suis présente le soir, mais je vais saluer les participants de l’après-midi. »

Sur le coup des 14h15, Anne Deshusses-Raemy a une séance de codirection. « Nous traitons des questions de fonctionnement, nous faisons le lien avec le comité de l’Association, nous préparons les séances : c’est un travail d’anticipation et de leadership. »

Ouvrir le débat

Parfois, son agenda lui permet de rentrer brièvement chez elle pour lire ses e-mails et s’étendre une demi-heure. « A 18h30 j’y retourne, les participants du soir arrivant à 19h. Si j’enseigne, je rencontre mon collègue un peu avant. Sinon, je participe à l’atelier. A chaque fois, j’apprends quelque chose de pertinent. Puis à 21h, nous rangeons la salle et allons prendre un verre. C’est le moment de décompresser. »

Comme elle l’explique volontiers, le fondement de l’AOT réside dans le questionnement. « Nous espérons que les personnes qui viennent avec des questions repartent avec davantage de questions. Nous refusons de donner des réponses qui enferment. Nous expliquons ce que disent les Eglises, mais nous ouvrons le débat en présentant différentes interprétations théologiques. Au début c’est déstabilisant pour les gens, mais à la fin ils sont heureux d’avoir appris à penser par eux-mêmes et à se questionner. »

Renseignements et inscriptions : www.aotge.ch

Un lundi à l’AOT

8h30 –> Rencontre avec un enseignant

9h15 –> Séance plénièreavec les enseignants

12h –> Repas de midi

14h –> Début des cours de l’après-midi

14h15 –> Séance de codirection

19h –> Cours du soir

21h –> Fin de la session et apéro

Bien-être et/ou bonheur?

«Gardez la forme!» «Soyez heureux!»
Ces deux injonctions accompagnent constamment notre vie quotidienne. On peine à compter le nombre de «centres wellness» et les différentes méthodes de développement personnel qui nous sont proposées. Comme si seule la quête du bonheur permettait de trouver un sens à la vie ou si bénéficier d’une bonne santé était l’unique garant d’un bon comportement.

Par Nicole Andreetta
Photos: Ciric, DR
On pourrait opposer bien-être et bonheur. Le bien-être toucherait à l’individu et susciterait une démarche personnelle. Le bonheur reposerait sur une expérience partagée à plusieurs. Ces deux termes, toutefois peuvent aussi résonner ensemble, se compléter, s’enrichir mutuellement.

Pistes et approches

Pour garder la forme et faire un vrai effort de prévention santé, le Centre Interlude Bien-être, situé à Champoussin dans le Val d’Illiez (Valais), privilégie la pratique du jeûne, ou offrir des vacances à son système digestif. Des séjours d’une semaine sans manger sont proposés à des petits groupes de participants, associés à différentes activités physiques (randonnées, yoga, pilate).

Les maladies cardiovasculaires sont la cause numéro un de décès en Suisse.

Selon Louis Clerc, directeur du centre, notre alimentation est le reflet des excès de notre société : trop abondante, trop grasse, trop salée, trop sucrée… avec comme conséquence la cause numéro un de décès en Suisse que sont les maladies cardiovasculaires (OFS 2015). Il précise que la démarche repose essentiellement sur les résultats d’expériences scientifiques : « Les travaux du Père Yoshinori Ohsumi, prix Nobel de médecine 2016, ont démontré que pendant la période de jeûne, le corps se régénère en digérant les cellules fatiguées, c’est le processus de l’autophagie. Il s’ensuit presque immédiatement un sentiment de bien-être et de vitalité retrouvée, renforcé par les randonnées et les activités thermales inscrites au programme. La dynamique de groupe joue également une part importante, ajoute M. Clerc, nous favorisons les échanges et les partages d’expériences entre participants. »

Olivia, informaticienne énumère les bienfaits de cette expérience : « … un grand retour au calme intérieur, un apaisement, une prise de conscience à différents niveaux, une clairvoyance et une perte de poids ! »

Selon l’association Chrétiens au service de la santé (CASS), basée à Cressier (Neuchâtel), la restauration et le maintien de la santé s’accompagnent d’une vision biblique. Cette organisation soutient différents professionnels de la santé en respectant leurs dons et talents respectifs, mais dont le dénominateur commun est l’intérêt pour la foi chrétienne.

Bible et santé

La pyramide de Maslow.

Marilyn Rollier coordonne différents groupes de parole en Suisse romande entre soignants de tous genres. « Pour moi la notion de bonheur fait référence à la Bible, aux Béatitudes : Heureux ceux qui ont un cœur pur… cela implique une dimension de bonheur intérieur qui n’est pas lié aux circonstances. Aujourd’hui, nous nous trouvons au sommet de la pyramide de Maslow (voir illustration), nous avons tendance à rechercher le bonheur à l’extérieur de nous-mêmes. La santé selon la Bible, n’est pas un état mais une dimension de réconciliation dans quatre relations fondamentales : la relation envers Dieu, envers soi-même, l’autre et l’environnement. Cet équilibre délicat a besoin d’être ressourcé, chacun a sa propre forme de ressourcement qui est extérieure. Mais la source est intérieure, elle dépend du sens de ma vie, du dessein de Dieu pour ma vie. C’est dans ce que je donne et non dans ce que je cherche que je vais trouver du bien-être ou du bonheur. »

Marilyn Rollier coordonne des groupes de parole entre soignants de tous genres.

Expérience des sens

A Lancy (Genève), la Maison bleu ciel, créée par le pasteur Nils Phildius, offre un espace ouvert à toute personne en recherche spirituelle, avec ou sans appartenance religieuse. Diverses activités faisant appel à l’expérience des sens : chant, danse, méditation silencieuse, atelier d’écriture, créativité plastique… sont proposées afin que chacun puisse cheminer à son rythme et selon ses souhaits.

Florence Mugny possède un CAS d’accompagnante spirituelle, elle pratique également la médecine traditionnelle chinoise : « Les traditions des autres nous enrichissent et elles nous fortifient dans notre foi. Nous n’avons jamais fini de découvrir le mystère de la vie, mais chacun selon son propre rythme et sa propre voie ! 

Avec le terme « bien-être » je vois un lien avec recherche de « mieux-être ». Un cheminement spirituel peut aider à mieux se comprendre. Et ce « mieux-être » devrait pouvoir nous relier aux autres par une ouverture du cœur. Quant au bonheur, on le présente généralement comme un but à atteindre une fois pour toutes, alors que c’est une expérience à vivre dans le moment présent. La nature est sans cesse en mouvement, la vie est faite de périodes difficiles comme de moments magnifiques. Si on vise un équilibre qui ne bouge plus, c’est la mort ! »

Point de départ

Le souci de prendre soin de soi n’est pas forcément une démarche individualiste. Cela peut devenir le point de départ d’une recherche intérieure, source d’une relation à la création, à plus grand que soi, à l’accueil de l’autre. « Aimez votre prochain comme vous-même », disait Jésus.

Petit historique du jeûne

Nos lointains ancêtres ne mangeaient pas toujours à leur faim, particulièrement en hiver.

Selon Hippocrate, le père de la médecine (460-370 av. J.-C) : « Si le corps n’est pas purifié, plus vous le nourrissez, plus vous lui ferez du mal. »

Toutes les religions pratiquent le jeûne, chemin spirituel de dépouillement de soi en vue de la rencontre d’une présence d’une autre dimension. 

Dans les trois monothéismes, le jeûne est indissociable de la prière et de l’aumône. « Jeûner et partager : la prière prend son envol, portée par ces deux dimensions. » (Saint Augustin)

A partir du XXe siècle, le jeûne se politise et devient un moyen de contestation non violent utilisé entre autres par Gandhi et des défenseurs des droits humains.

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