Vers la lumière…

Samedi 14 mars, une grâce nous a été donnée de vivre un temps en équipe lors d’une marche vers un lever de soleil. Ce que nous ignorions, c’est que ce temps offert était, pour beaucoup, le dernier à vivre en groupe avant de nous retrouver confinés dans nos familles, sans contact avec les autres, sans communion en Eglise et surtout en étant envahis de nouvelles du monde entier à faire peur.

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Miracle

Depuis petit, les miracles me fascinent. A la maison, c’était un sujet qui revenait régulièrement et me mettait dans une certaine joie. Je me souviens même en avoir raconté à l’école, à mes camarades. C’était finalement extraordinaire, la puissance de Dieu. Et ça l’est toujours !

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Ralentissements

Ah ce virus ! Il en aura fait parler à toutes les sauces. Et ça continue, puisque j’écris encore à ce sujet… En marge des alertes, des pleurs et des drames par milliers, il y aura eu, plus silencieusement, ce que tant d’esprits (saints ?) demandaient avec ferveur depuis longtemps : un ralentissement de la course folle, un retournement vers davantage de sobriété, de simplicité, un retour à ce – et surtout à ceux – qui se trouvent autour de soi…

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Verrons-nous le bout du tunnel?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral de Martigny (VS), mai 2020

Par Dominique Perraudin | Photo: DR

Le chemin de la vie est un beau sentier harmonieux qui nous aide à grandir, à aimer, à être en paix et puis tout à coup arrive la cassure… un tunnel! Ces quelques pensées sont le reflet de la vie d’un chrétien qui désire partager ses soucis, ses joies et ses peines avec toutes les personnes de bonnes volontés quelles ques soient leurs croyances et leur situation économique.La peur nous envahit, notre esprit vacille, nos principes sont mis à mal, tout dérape et s’écroule autour de nous. Soudain, l’échelle des valeurs change. Que se passe-t-il donc ? Notre avenir se rétrécit. Nous ne programmons plus nos vacances. On annule toutes nos distractions : théâtre, ski, loto, etc. Même les offices religieux sont touchés. En couple, il se peut même que la peur règne entre les époux. Quel constat ! Un tout petit virus crée la panique et le monde entier tremble.

Oui, je fais partie des personnes « à risque ». Je suis à la retraite. C’est vrai, j’ai souvent peur. Cette situation me met vraiment en présence de la mort. Ne sommes-nous pas tous un peu plus sensibles ? Jésus ne nous a-t-il pas dit : « Je vais vous préparer une place ? » (Jn 14, 3) Y croyons-nous un peu ? Ou cette parole nous semble-t-elle encore lointaine ? En fait, nous ne savons pas grand-chose de ce qui nous attend… Je m’assieds. Je prends ma tête entre mes mains. Je fais silence et laisse mon esprit entrer dans la paix que Jésus accorde à tous ceux qui ont une confiance absolue en la Trinité Sainte. Comment réagir face à ce vide qui nous entoure ? Plus moyen de prier la sainte messe… Et les sacrements… Je ne sais pas. 

Je me sens vraiment perdu et… cette paix à laquelle je m’accroche semble se dérober. Des larmes commencent à couler le long de mes joues. J’ai peur, je désespère. Je récite quelques Ave Maria car, ce dont je suis persuadé, c’est qu’une maman n’abandonne jamais ses enfants. Je dis : « Marie, j’ai confiance en toi. Je sais que tout ce que tu demanderas à Jésus en mon nom, il te l’accordera. Alors demande-lui de m’accorder un peu plus de foi et de paix ceci afin que je puisse voir clair dans ce tunnel que je traverse. »

Petit à petit la lumière regagne mon esprit et je refais surface. Les soucis et le désespoir s’estompent. J’ouvre les yeux. La nature me rappelle que le créateur nous a mis sur cette terre pour aimer et apporter la joie. Je crois en Jésus et laisse mon âme s’imprégner de la joie des noces de Cana. J’obéis à Marie quand elle me dit : « Faites tout ce qu’il vous dira. » C’est une prière toute simple, c’est la mienne, mais il y en a tellement d’autres qui viennent du fond des cœurs. Chacun a la sienne. 

Le monde a de l’avenir. Nous en sommes partie intégrante. Ne soyons donc pas des boulets mais au contraire soyons des femmes et des hommes qui donnent envie de vivre malgré les soucis et les échecs que nous apportent les circonstances actuelles. Le bout du tunnel est proche… Nous voyons déjà poindre la lumière du soleil.

Mon Carême avec un virus

L’épidémie de coronavirus vient perturber nos vies, alors que nous sommes en pleine période de Carême. Peut-être que ces circonstances extraordinaires peuvent être mises à profit pour nous aider à certaines poursuites de conversion. Comment construire à partir de cette dynamique négative un élan positif ? Si nous le laissons nous inspirer, Dieu nous fait découvrir comment tirer un bien d’un mal.

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Une fleur

Il existe un lieu secret dans le silence du cœur, une Terre Sacrée où Dieu vient semer en silence une graine de vie dans un rayon de lumière. Déchausse-toi, Homme, laisse tes blessures et mets-toi à genoux pour humer le parfum de la Vie qui se réveille doucement… Parfum de Résurrection!Par Valérie Pianta
Photo : DR

Alors que l’hiver touche à sa fin, dans les derniers relents de froid, les derniers frissons, voilà que Dieu fait un magnifique cadeau à son Homme, sa créature préférée et bien-aimée en dépit de toutes les apparences trompeuses ! C’est un cadeau fragile déposé au milieu d’un jardin encore frissonnant et recouvert d’un léger manteau blanc… qui rappelle le temps dur où la vie semblait être aux abonnés absents.

Autour de ce cadeau fragile, et à cause de cette fragilité si extraordinaire, ils sont nombreux les blessés de la vie, à se donner la main pour faire un cercle autour du miracle qui se dresse vers le Ciel. Derrière chacun de ces visages se profile une longue file… visages sans regard ou visages mangés par des regards immenses tant ils cherchent à capter une source de lumière.

Enfants et adolescents brisés, femmes maltraitées, personnes handicapées physiques, mentales, sociales, psychiques, exilés, malades guéris, malades en rémission, malades au seuil de la mort… Au milieu de ce cercle, Dieu a délicatement déposé son cadeau. C’est un bouton de fleur qui s’ouvre au milieu des restes de l’hiver. Une fleur qui s’appelle… résilience ! Résilience, résilience, drôle de nom pour une fleur ! Il y a dans ce mot quelque chose de doux et de fort.

Résilience a la couleur de la lumière, le parfum de la sérénité. Costaude la petite fleur ! Elle s’est préparée dans le silence et l’obscurité pour surgir juste au bon moment… ses racines ont cherché leur chemin dans la dure et froide terre de la souffrance, durant un hiver de la vie qui semblait sans fin. 

Dieu a semé le don et soudain, beaucoup de petites fleurs peuvent éclore sous la caresse de l’espérance qui renaît, ce doux soleil qui annonce le printemps de la vie. Chacun tend la main vers une petite fleur… certains clignent encore des yeux tant ceux-ci étaient collés par les larmes. Ils sont un peu comme l’aveugle Bartimée à qui Jésus ouvre les yeux doucement. Trop de lumière d’un seul coup, c’est douloureux aussi ! 

Chaque jour, des yeux s’ouvrent à nouveau sur la lumière après des temps d’obscurité, petits miracles discrets de ceux et celles qui peuvent tendre la main à nouveau vers la petite Fleur commençant à éclore. 

La Vie, l’amour plus fort que la mort !

Prions avec le pape François

Photo: DR

Seigneur, fais de nous des instruments de ta paix. Fais-nous reconnaître le mal
qui s’insinue dans une communication qui ne crée pas la communion.
Rends-nous capables d’ôter le venin de nos jugements. Aide-nous à parler des autres
comme de frères et de sœurs. Tu es fidèle et digne de confiance.

Fais que nos paroles soient des semences de bien pour le monde :
là où il y a de la rumeur, que nous pratiquions l’écoute
là où il y a confusion, que nous inspirions l’harmonie
là où il y a ambiguïté, que nous apportions la clarté
là où il y a exclusion, que nous apportions le partage
là où il y a du sensationnalisme, que nous usions de la sobriété
là où il y a de la superficialité, que nous posions des vraies questions
là où il y des préjugés, que nous suscitions la confiance
là où il y a agressivité, que nous apportions le respect
là où il y a de la fausseté, que nous apportions la vérité. Amen.

Prière de Mgr Jean Scarcella, abbé de Saint-Maurice

Marie, mère de notre sauveur et notre mère, nous te supplions d’intercéder en notre faveur pour que le monde soit délivré sans plus attendre du coronavirus (Covid-19). 

Eve nouvelle, par ta puissante intercession, obtiens-nous la délivrance complète et durable du virus qui paralyse notre monde et ravage les familles.

Arche de la Nouvelle Alliance, repousse le fléau de la maladie par ta prière. Console, protège et guéris les malades pour la plus grande gloire de Dieu.

Marie, Mère de notre sauveur et notre mère, toi qui as toujours exaucé la prière de nos anciens quand ils étaient dans l’épreuve, veille sur nous. Amen.

Le Corps brisé! – Les cœurs brisés?

Par le Chanoine Klaus Sarbach
Photo : DR

Je voulais écrire un éditorial plein de joie… et voilà  qu’une tempête noire en pleine journée m’a bouleversé : abus sexuels par le grand prophète laïc Jean Vanier ! Il y a 44 ans son témoignage m’a ouvert la porte du trésor des personnes handicapées mentales. En 1980 avec des amis nous avons fondé le Mouvement « Foi et Lumière » en Valais. J’ai eu la chance de collaborer avec Jean lors de rencontres, pèlerinages, retraites et sessions de formation dans 9 pays européens. Et voilà que le Diviseur – le Diabolos de son nom – a réussi à faire tomber un des meilleurs amis de Jésus. 

Comment pouvons-nous soigner les cœurs blessés de milliers de personnes qui étaient guidées par ce témoin chrétien ?

Regardons tout avec les yeux du Cœur miséricordieux du Père. Restons unis au Cœur de Marie. Sans jeter de pierres, sans condamner ni chercher d’excuses. Dieu seul connaît le fond des cœurs – le nôtre aussi !

Au milieu de cette violente tourmente liée à la révélation de tant d’abus sexuels, Jésus nous « ressuscite » comme il a redonné vie aux apôtres qui l’ont abandonné. Rappelons-nous cette promesse pascale : « La femme t’écrasera la tête, et tu la blesseras au talon. » Le Dieu de paix écrasera bientôt Satan sous vos pieds. » (Gn 3, 15)

Voici quelques « médicaments » que nous trouvons dans la « pharmacie de Jésus » :

• Le « désinfectant efficace » du pardon qui va jusqu’à celui qui nous a profondément blessé ;

• Le « baume du cœur doux et miséricordieux » qui ne juge ni ne condamne ;

• « L’antidouleur des cœurs » qui s’embrassent en silence et calment la douleur des blessées ;

• « Les vitamines invisibles et vivifiantes » que sont les grâces de Dieu, adaptées aux différents organes et âges ;

• La force réconfortante de la prière et de la méditation ;

• La « chaleur des cœurs » dans la famille, dans notre communauté.

Prions pour les personnes qui ont été blessées et qui sont tentées de quitter la « Barque de Pierre ». Suivons Jésus qui nous dit : « Faites ce qu’ils disent et non ce qu’ils font ! »

Coronavirus

A l’heure où nous écrivons ces lignes (16 mars), en solidarité avec toute la société dans sa lutte contre l’épidémie de coronavirus, dans le respect des décisions fédérales et cantonales – qui sont à tout moment sujettes à modifications – TOUS les offices religieux publics sont annulés et plus aucun rassemblement paroissial ne doit avoir lieu jusqu’à nouvel ordre.

Nous vous informons de tout changement de situation sur notre site internet (www.paroissemartigny.ch), sur notre page Facebook (www.facebook.com/martignylessentiel) et par voie d’affiche dans les lieux de culte.

Du réchauffement climatique à la confiance

Loin de mon esprit d’écrire ou d’ouvrir un débat sur le réchauffement de la planète. Incontestablement, la température moyenne de la terre va en augmentant et, suivant les dires de la plupart des physiciens, nous allons au-devant de catastrophes naturelles.Par Dominique Perraudin
Photo: pontifexenimages.com

Voici quelques réactions types : « Certains pays ne font rien ou presque pour lutter, nous allons à une catastrophe écologique. » ; « L’état devrait prendre des mesures drastiques pour enrayer ce phénomène. » ; « Il faut s’attaquer aux grands pollueurs que sont les usines, les hydrocarbures etc. » ou encore « Nous sommes menacés d’extinction. » Que faire de ces paroles…

Je sais que la planète terre n’est pas éternelle. Quant à dire que la fin du monde est proche, je n’irais pas jusque-là. Nous chrétiens, comment devrions-nous nous positionner ? Est-ce que la foi a quelque chose à voir avec cet état de fait ? Devons-nous avoir peur de cet avenir incertain ? Notre confiance en Dieu, Père, Fils et Saint Esprit s’étiole-t-elle ? Nous cherchons des causes et des coupables. Je trouve que chacun à sa manière se protège et que le pessimisme est de rigueur. On peut se dire : le monde va mal. Dieu, la Vierge Marie deviennent de plus en plus absents de nos prières. On peut se demander : comment réagit la Trinité face à l’Occident qui se paganise ? Va-t-elle laisser éclater sa colère ?

La force de la foi
Nous oublions facilement que Dieu nous écoute, nous réconforte, que Jésus n’est pas le Dieu qui rend coup pour coup mais le Dieu qui aime, et qui nous aimera toujours. N’a-t-il pas dit à ses disciples : « Si vous aviez la foi aussi grande qu’une graine de moutarde vous diriez à cette montagne d’aller se jeter dans la mer elle le ferait. » 

Oui, la foi renverse les montagnes ; elle apaise les esprits tourmentés et elle donne la paix. Il est vrai que les petits efforts de chacun sont nécessaires, que les petits ruisseaux font de grandes rivières. Ne déréglons pas cette horloge si bien huilée. Agissons à notre niveau ! Soyons les missionnaires du XXIe siècle ! Ne gaspillons pas nos ressources ! Agissons en chrétiens en marchant avec optimisme en louant Dieu pour cette belle planète qui nous permet de vivre et qui permettra à nos enfants également de vivre ! Voilà ma position.

Pas utopiste
Non, je ne suis pas utopiste. J’essaie d’agir de mon mieux de façon à laisser aux prochaines générations un environnement sain. Des catastrophes naturelles, des cycles de refroidissement et de réchauffement, il y en a eu avant aujourd’hui. Mais il est vrai que maintenant le changement s’accélère. C’est un fait, mais Dieu, lui, sera toujours là. Il n’abandonne personne, nous encourage sans cesse et veut nous rendre heureux. Ces paroles ne sont pas une manière de faire la « politique de l’autruche » mais elles sont un vrai encouragement à l’espérance. Les trois vertus : foi, espérance et amour sont mises à rude épreuve, mais ne sont-elles pas source de vie si l’on essaie de les mettre en pratique dans ce domaine aussi. La pratique n’est pas facile ! Nous sommes très imparfaits, mais il y a une chose qui peux nous rendre heureux et nous donner la paix : c’est de dire chaque matin en se levant : « Jésus, je t’aime. Merci pour la belle nuit. Merci pour la belle journée qui s’annonce. »

En le disant avec conviction, vous verrez, votre visage s’illuminera et la paix s’installera. Et la terre s’en trouvera transformée.

Faire tout le bien qu’on peut faire au nom du Christ

Connaissez-vous le chanoine Benoit Vouilloz? Peut-être l’avez-vous rencontré au Simplon, quand il était prieur de l’hospice, ou au Saint-Bernard, durant les années où il était Prévôt… Ou encore à Orsières, Martigny ou Bagnes, plus récemment… Moi, j’ai eu l’immense plaisir de le rencontrer pour l’Essentiel… Je vous livre ici quelques-unes des réflexions qu’il partage avec nous.

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«Vous êtes le sel de la terre», nous dit Jésus

Par Marie-Claire Gay-des-Combes
Photo: DR

Quelle image audacieuse nous donne à vivre Jésus ! Le sel, cet aliment invisible, mais qui change complètement nos préparations culinaires, est utilisé pour apporter une saveur divine à notre vie.

J’ai toujours été touchée par cette image. Est-ce parce que j’aime bien cuisiner ? Ou est-ce parce que le plat préparé avec amour, servi aux convives me parle aussi beaucoup ? Quoi qu’il en soit, je trouve incroyable que nous revient, à nous, pauvre humanité, la touche finale de la saveur de Dieu.

Si nous laissons germer, grandir et s’épanouir cette petite phrase de l’évangile au fond de notre cœur, comment ne va-t-elle pas irradier tous nos gestes quotidiens ? Dieu présent au fond de notre cœur va déployer tout son amour, sa beauté, en petites doses de saveur. Quelle merveille ! Et oui, c’est bien Lui qui vit en nous, Lui qui nous donne l’impulsion de laisser passer sa Lumière. Dieu ne force pas, Il est patient et il aime notre humanité. A nous donc de laisser de l’espace pour que puisse émerger sa lumineuse Présence. 

En vivant au quotidien « Je suis le sel de la terre », nous nous rendons assez vite compte que ce n’est pas le « j’ai fait ceci ou cela » qui donne de la saveur à notre plat, mais bien sa réalisation avec amour, son service discret et surtout la vue du visage qui s’illumine au-devant de nous. Oui, il faut un vis-à-vis pour que vive ce geste, il faut un visage qui puisse le recevoir et ainsi la saveur déploiera tous ses arômes. Nous sommes vivants avec l’autre et à travers l’autre, dans le don et non dans le faire.

Etant catéchiste, en lien avec les enfants et leurs familles, il m’a semblé évident d’offrir un espace où la saveur du don, nourri par la prière, puisse se déployer 😉 . Nous avons pu confectionner une soupe relevée de sel, confectionnée avec amour, liée avec l’eucharistie, offerte à la communauté et servie par des enfants heureux et fiers.

Restons en lien incessant avec cette lumière intérieure d’amour, renforçons-la par la prière, laissons-la émerger à travers nos mains, nos yeux… et les personnes que nous rencontrerons, toucheront du bout des doigts, cette saveur invisible du goût de Dieu.

Carême: un temps de conversion

Par Jean-Michel Girard, prévôt du Grand-Saint-Bernard
Photo: pontifexenimages.com

Dans un programme de réflexion sur la manière d’utiliser les ressources de notre monde, je lisais ce titre : « Conversion écologique ». Le terme « conversion » qu’utilisent les chrétiens s’applique tout à fait dans le domaine de notre comportement envers la création : se détourner du mal pour se tourner vers le bien (ou le Bien). 

En fait, il convient à tous les domaines de notre vie. Notre manière d’agir est toujours entachée d’une certaine connivence avec le mal que saint Paul décrit pour lui-même avec cette formule : « Je fais le mal que je ne voudrais pas faire et je ne fais pas le bien que je voudrais faire. Qui me délivrera de ce corps de péché ? » (Rm 7, 19) 

Quand Jésus parle du bon grain et de l’ivraie qui poussent ensemble durant le temps de ce monde, il est bien conscient du mélange qui nous habite. C’est la réalité. Il ne s’agit pas de se décourager ou de se culpabiliser. Jésus dit qu’il faut « accepter » ce mélange, ne pas prétendre à une vie irénique où seul le bien subsiste. 

Il nous donne, cependant, l’orientation : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ». C’est tout un chemin ; c’est le chemin, c’est l’entreprise de la vie. Selon les forces du moment, les inspirations de l’Esprit, les lumières qui nous viennent, changer d’attitude. Que ce soit vis-à-vis de telle ou telle personne, dans des habitudes qui nous nuisent… mais aussi par rapport à l’écologie. Le mélange est partout. Il ne faut pas s’étonner que dans l’usage que nous faisons des biens communs de la création, nous ayons réussi des choses magnifiques au service de l’humanité, mais que s’y soient mêlés tant d’intérêts égoïstes.

La conversion écologique est une belle conversion, parce que la création est belle, parce que le projet de Dieu de nous faire vivre dans une maison commune est beau, parce que la vie des générations futures peut, doit être belle.

Le temps qu’il faut…

La Bible regorge de paroles qui parlent de semences, de récoltes, de semeur, de bon grain. Il en est de même de notre langage courant.Par Valérie Pianta
Photo: DR

Dans la transmission générationnelle, même notre vie est une histoire de semences : quel émerveillement, comme grands-parents, de regarder notre petite-fille et de penser que notre semence de vie traverse le temps, se prolonge, se mélange et s’enrichit et reprend forme à travers celle de nos enfants, ses parents, pour donner naissance à une nouvelle souche de vie, un nouveau rameau porteur de vigueur, de nouveautés, d’inédit !

Tout l’avenir du monde est enfoui au cœur d’un petit être en marche, porteur de ce que nous lui avons donné et sans cesse disponible pour capter toute nouvelle richesse qui contribue à sa croissance, et à un faire un être unique.

Unique mais inscrit dans une histoire !
La parole de Dieu semée dans l’univers a donné naissance à la création. Dieu sème sa parole qui s’enracine dans le cœur des hommes, qui peuvent en récolter les fruits en toute liberté, lorsque pour eux arrive le moment. Des fruits de discernement, de sagesse, de tendresse, de bienveillance, de compassion… des fruits de miséricorde.

Bien souvent, le problème est que nous avons de la peine à nous rappeler la parole de l’Ecclésiaste.  Il y a un temps pour tout, un temps pour planter, un temps pour récolter. Si tout pouvait se passer dans le temps que nous avons décidé, le temps qui nous arrange, pas forcément celui de notre maturité, mais dans notre temps qui est celui de notre empressement à réussir, à posséder, à maîtriser !

Notre temps cadré par nos exigences n’est pas celui de Dieu agissant dans nos cœurs comme la pluie et le soleil qui fécondent la terre. Pour que la Parole devienne semence de vie qui germe, arrêtons-nous pour voir ce qui est bon, très bon ; posons notre regard sur l’homme et la création qui l’entoure, écoutons battre le cœur de la vie.

On ne fait pas pousser les salades en tirant sur les feuilles, n’est-ce pas ?
Prenons donc le temps de cultiver, prendre soin, nourrir chaque semence déposée par Dieu à travers sa parole, ses Sacrements, dans notre vie quotidienne, le temps de nous reposer, pour que tout ce que nous portons comme belles semences puisse se déposer et s’enraciner, afin de fleurir au bon moment. 

Apprenons à faire confiance au temps insaisissable d’un Dieu insaisissable…
« Il y a un moment pour tout, et un temps pour chaque chose sous le ciel… un temps pour planter, et un temps pour arracher. » (Ecclésiaste 3, 1-2)

« On récolte ce qu’on sème… »

 « Il dit encore : Il en est du royaume de Dieu comme quand un homme jette de la semence en terre ; qu’il dorme ou qu’il veille, nuit et jour, la semence germe et croît sans qu’il sache comment. La terre produit d’elle-même, d’abord l’herbe, puis l’épi, puis le grain tout formé dans l’épi. » (Marc 4, 26-29)

1970-2020: 50e anniversaire de la construction de l’église Saint-Joseph

C’est une petite église, belle, bâtie non loin d’un carrefour routier international, bien proportionnée, dont la qualité de lumière est remarquable, où l’ambiance intérieure est chaleureuse grâce à une belle proportion entre le bois, le crépi blanc et les vitraux, où la disposition des bancs en demi-cercle autour de l’autel invite à la prière et à la communion.

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Les ateliers de la Parole, l’audace et la soif…

Vous vous rappelez de la roulotte ? La roulotte de l’Avent à laquelle les enfants ont donné du sens, dimanche après dimanche : la porte de l’accueil, les roues du changement, etc. jusqu’à ce que cette roulotte toute complète soit rapprochée de la crèche, un abri bien plus fragile qu’une étable : une tente, de camping ou de secours, c’est selon…

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Un peu de SEL dans votre vie?

L’expression est goûteuse: «Venir mettre son grain de sel!» mais n’est pas toujours perçue positivement… Pour leur part, les associations SEL, acronyme de Systèmes d’Echanges Locaux, elles, apprécient particulièrement, justement, que chacun puisse venir mettre le sien… En effet, plus nombreux sont les grains de SEL de chacun, plus l’association est florissante. Mais qu’en est-il du SEL martignerain, le «SEL des Dranses»? Rencontre avec une des responsables, Gwendoline Noël-Reguin.Par Gwendoline Noël-Reguin, coresponsable SEL des Dranses
Photo: DR

Un matin, en regardant les messages postés sur le SEL des Dranses, j’ai été interpellée par l’annonce suivante : « Je recherche un panier à couverts pour mon lave-vaisselle de dimensions 13 x 26 cm au maximum. Merci. » Je me prends à sourire… Qui va répondre à une telle annonce ? Le lendemain, quelle n’est pas ma surprise de découvrir que quelqu’un a déjà répondu à l’annonce et a trouvé le panier demandé…

Une autre fois, je poste moi-même le message suivant : « Pour faire du savon, je cherche des tubes de chips. » Le jour même, une « selliste » sonne à ma porte, les bras chargés de plus de 10 tubes. On fait connaissance… Plus tard, la confiance installée, elle accepte de garder l’une de mes filles pendant que je suis occupée au travail.

Un SEL : un réseau d’échange. – Celles et ceux qui en font partie mettent à disposition des autres membres leurs compétences, leurs savoirs, leurs connaissances, leurs biens ou un peu de temps. Actuellement, tout se passe sur le site internet. Soit on présente une demande, soit on offre un objet ou un service… Libre ensuite à un des membres de prendre contact avec la personne qui demande ou qui offre.

Un univers hors marché – Pour les « sellistes », seul le temps est important. C’est ainsi que l’on gagne des perles. C’est l’unité d’échange du SEL des Dranses. Pour une heure de travail, on reçoit ou on donne 20 perles, indépendamment du travail exécuté. Le temps de la femme de ménage a ainsi la même valeur que celui de l’avocate, le temps de l’ingénieur la même valeur que celui de l’étudiant. Pas d’argent dans les transactions : c’est le temps que l’on passe à agir pour l’autre qui compte.

Un réseau ouvert sur l’extérieur. – Hébergé sur la plateforme romande enlien.ch, 22 SEL de Suisse romande sont ainsi reliées les unes aux autres, de la Côte au Val d’Hérens, en passant par Moutier ou Yverdon-les-Bains. Lorsque je publie mon annonce, je peut choisir de rester en terrain local ou au contraire de l’étendre à tout le réseau.

Le principe de base. – Il est simple : nous avons toutes et tous des compétences à offrir, même si elles ne sont pas toujours d’une très grande valeur économique. La force vient du réseau qui permet à chacun de développer des compétences sociales. Ainsi je peux offrir mes compétences en poterie à Paul, qui offrira ses services informatiques à Suzanne, qui elle-même aidera Marc à faire ses vitres, et lui viendra réparer mon vélo. Mais le SEL s’inscrit aussi dans une logique de partage des appareils, des objets ou des savoirs, voire de recyclage quand on donne des biens dont on n’a pas ou plus l’utilité.

L’humain au centre. – Même si le SEL se veut apolitique et areligieux, j’y trouve des résonances avec mon engagement de chrétienne : remettre l’humain au centre en valorisant ce qu’il est, en tissant des liens et en renouvelant la confiance, limiter l’impact écologique de ma vie courante sur la Création de Dieu, vivre et partager plutôt que consommer et thésauriser. C’est certain, avoir mis du SEL dans ma vie lui donne plus de saveur.

Intrigué ? Convaincu ? Tenté ? – Pour accueillir les nouveaux et nourrir les liens entre tous, une réunion a lieu le 18 de chaque mois. → Prenez contact avec nous : seldesdranses@gmail.com
SEL késako ? – Un SEL est une association à but non lucratif, qui met en place un réseau d’échanges, d’amitié et d’entraide dans un quartier, une ville ou une région. De manière souple et conviviale. Le SEL facilite les échanges locaux de services, de compétences et de biens entre ses membres. Elle répertorie les offres et les demandes de chacun et organise des occasions de se rencontrer dans le réseau. Les biens et les services échangés au sein de l’Association SEL du lieu peuvent être comptabilisés de diverses manières, par une monnaie locale, du temps offert ou autres formules.

A l’origine ? – Les SEL sont apparus au Canada dans les années 80. Leurs initiateurs cherchaient une manière de réinsérer dans la vie économique des personnes laissées-pour-compte. Il s’agissait de permettre à tous d’accéder à un certain nombre de services, malgré la pauvreté et le chômage, de revaloriser les compétences de chacun et de renforcer le lien social.

Comment échanger ? – Le site internet https://enlien.ch permet de s’incrire et ensuite de réaliser des échanges au sein de l’association, mais aussi avec d’autres SEL utilisant l’Espace InterSEL. Attention ! Il est impossible de faire des échanges sans devenir membre d’un SEL. Inscription en personne nécessaire directement dans les soirées. Une inscription uniquement en ligne ne sera pas validée. 

Source : sel-suisse.ch

Ecologie: le soin de la «maison commune»

[thb_image image= »4759″]Par Jean-Michel Girard
Photo: DR

J’ai été séduit par la très belle image du pape François pour situer l’ensemble de la réalité où nous habitons et que nous devons gérer : l’image de la « maison commune ». 

Aujourd’hui, en préparant cet édito, je m’aperçois que le mot écologie veut dire science de la maison. A l’origine, l’inventeur du mot écologie a pensé à une science qui étudierait la relation entre les êtres vivants et le lieu où ils habitent ; en quelque sorte, les conditions de vie des vivants. Si nous réfléchissons à notre maison d’habitation, à ce qu’elle représente pour nous, nous n’aurions pas besoin d’une étude scientifique basée sur des millions de statistiques pour trouver une orientation et une motivation juste par rapport à l’environnement.

Quand j’étais enfant, c’était très simple de dessiner une maison : un carré surmonté d’un triangle ; sur un des côtés du triangle, une cheminée fumante et, dans le carré, une porte et trois fenêtres. Depuis, j’ai appris que des gens vivent dans des yourtes, des cases, des igloos, des tentes, des favelas… Il y a une grande diversité, mais aussi des points communs : le « chez-soi ». Si nous sommes bouleversés par la réalité des réfugiés, c’est en particulier parce qu’ils ont perdu leur « chez-soi ». Nous prenons conscience que la terre est le « chez-soi » de tous et de chacun et que nous devons prendre soin ensemble de notre maison commune. 

Parfois, les perspectives de la globalisation, de la mondialisation effraient car on pressent de nombreux dangers. Mais lorsque Jésus parle de la Maison de son Père – où il y a de nombreuses demeures – on perçoit que Dieu, qui est Père, voit comme une joie que ses enfants puissent être unis dans la maison familiale. C’est déjà vrai sur la terre. En contemplant le projet de Dieu, nous pouvons trouver la meilleure motivation pour prendre soin de la maison commune. Saint Augustin disait : « Plus vous aurez pris soin du bien commun de préférence à votre bien propre, plus vous découvrirez vos progrès. » 

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