Messe de funérailles et hommages à l’abbé Claude Alméras, curé retraité de Chêne-Thônex (1983-2005), 8 décembre 2020 en l’église Saint-François de Sales (Chêne)

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), janvier-février 2021

Par Karin Ducret | Photos: Pascal Voide

La messe de funérailles solennelle a été concélébrée par : Mgr Charles Morerod, l’abbé Pascal Desthieux, l’abbé Joël Akagbo, l’abbé Alain-René Arbez, l’abbé Gilbert Perritaz, l’abbé Xavier Ling, le Père Joseph Hug et le curé Joseph Trong. Des représentant-e-s des autorités civiles, Mme Beatriz De Candolle, maire de Chêne-Bourg, et M. Bruno de Silva, conseiller administratif, et de nombreux paroissien-ne-s ont tenu à honorer la mémoire de leur curé et d’une mémorable personnalité.

Sa filleule et nièce, Mme Dominique Veuthey nous a renseignés sur sa vie : Claude est né le 30 avril 1930 à Ouchy et a étudié au collège Saint-Michel à Fribourg,  puis à l’école de commerce de Lausanne et enfin au Séminaire de Fribourg et sera ordonné prêtre le 7 juillet 1957. 

Claude a débuté son ministère en 1957 par la paroisse Saint-Antoine de Padoue à Genève et comme aumônier militaire – service qu’il accomplira avec le grade de capitaine jusqu’à ses 65 ans. Il devient vicaire en 1960 à la paroisse de Nyon, puis en 1964 vicaire de la paroisse d’Onex, où il participe à la construction de l’église Saint-Marc. De 1967 jusqu’à 1982 il est recteur du rectorat Saint-Marc d’Onex et de 1982 à 1983 curé de la paroisse Saint-Marc d’Onex. Enfin il sera curé de la paroisse de Thônex de 1983 à 2005, archiprêtre de l’archiprêtré Saint-Pierre-aux Liens dès 1983, conjointement curé de la paroisse de Chêne-Bourg dès 1990, et curé in solidum et modérateur des paroisses de Chêne-Bourg, Sainte-Thérèse et Thônex de 1996-2005. Lors de son homélie, l’abbé Alain-René Arbez a rendu un vibrant hommage à Claude Alméras : « […] j’allais durant dix ans partager les multiples tâches pastorales avec lui […] En effet, nous n’étions pas en accord sur tout, avec de réelles divergences de vue et de sensibilité pastorale, mais nous avons pu, malgré cela, collaborer de façon constructive et faire du bon travail pour unifier les deux paroisses de Chêne et de Thônex et répondre ensemble aux attentes des paroissiens […]. J’ai été témoin des relations d’amitié de Claude avec Germaine, Maria, Henri Trono et Luc Desjacques. Angelo, Noémie, Jocelyne et Gwyneth, Eric… De manière générale, Claude a eu un charisme particulier dans la rencontre des personnes. »  Mgr Morerod a également parlé tout ému de ses souvenirs de jeunesse et ses rencontres avec l’abbé Claude. L’abbé Vincent Lathion pour sa part se souvient : « C’est lui qui nous avait encouragés, avec un autre ami, à entrer parmi les servants de messe et nous y sommes restés de longues années, en partie je pense grâce à lui. Nous l’appréciions en effet beaucoup […] ; nous sentions qu’il était heureux de notre présence, qu’il nous aimait, qu’il était prêt à consacrer du temps pour nous et cela était très précieux à nos yeux. » Enfin, Isabelle Valticos, membre du Conseil de communauté, témoigne : « Claude, tu aimais nous secouer, nous déranger, nous réveiller et c’est grâce à toi que je me suis alors engagée comme catéchiste, ce qui a duré pendant une quinzaine d’années et ensuite animatrice depuis bientôt dix ans du Mouvement des chrétiens retraités. […] Merci pour tout, A Dieu Claude et repose désormais en paix…. »

Messe des funérailles en église Saint-François de Sales (Chêne).

Servant de messe à Orsières: on y croit!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), janvier 2021

Par Michel Abbet | Photos: Laure Rausis

Les servants de messe d’Orsières forment un joli groupe d’une vingtaine de jeunes de 9 à 11 ans qui, à tour de rôle, viennent accompagner et aider le prêtre lors de la messe dominicale. S’y ajoutent trois ou quatre aîné(e)s, qui se tiennent prêts à suppléer une éventuelle absence ou à étoffer le groupe lors des fêtes solennelles. La responsabilité de la bonne marche et de l’organisation a depuis longtemps reposé sur les épaules de mamans ou de bénévoles, en collaboration avec un prêtre de la paroisse. Après Valérie Lovey, Anne Formaz, Annette Buchard, Laure Rausis a repris le flambeau, en compagnie de son fils Tibor.

Deux personnes pour une même volonté, celle de permettre à des jeunes de se rendre utiles en vivant de manière active la messe du dimanche et de s’imprégner de la beauté de la liturgie.

Les tâches sont bien réparties, Tibor s’occupant exclusivement de la formation des servants ainsi que des nouveaux venus. Peut-être avez-vous vu un dimanche 5-6 enfants à l’autel ; pour qu’ils soient à l’aise avec leur tâche, il importe de bien la leur faire comprendre. Deux possibilités s’offrent au servant : seconder le prêtre dans la liturgie proprement dite, en lui apportant l’eau et le vin, ainsi que les hosties non consacrées, ou l’accompagner lors des lectures, être responsable de la quête et aller donner la paix du Christ. Cerise sur le gâteau, pour ceux qui le désirent, se familiariser avec des gestes plus « sophistiqués » comme la cérémonie de l’encens, réalisés lors des célébrations solennelles.

Laure, quant à elle, porte le souci de la relève, de l’organisation ainsi que la gestion du groupe. Pour elle, il importe que le servant se sente faire partie d’une équipe. D’où, l’organisation annuelle de loisirs, de rencontres, d’une sortie et d’un camp de deux jours, (voir ci-dessous) en compagnie des prêtres J. Voutaz et G. Chibozo, histoire de faire mieux connaissance et de fraterniser en dehors des relations officielles. A ce jour, huit nouveaux jeunes ont manifesté leur désir de venir servir la messe. Espérons que les restrictions liées au Covid ne leur auront pas brûlé les ailes ! 

Notre camp des servants 2020

Par Linda et Julie

Pour le camp de cet été, nous sommes montés à Tanay. Arrivés là-haut, la famille Rausis nous a accueillis. Nous avons ensuite profité du beau lac pour nous y baigner. A l’auberge nous avons pris nos chambres. La messe a été célébrée dans la petite chapelle du hameau, sous le regard de quelques curieux. Nous l’avons animée et chanté fort ! 

Le repas pris a l’auberge était excellent. La journée s’est doucement achevée avec une soirée jeux. Il était l’heure d’aller se coucher !

Le lendemain matin, le réveil fut un peu difficile… allez savoir pourquoi ! Après le déjeuner, nous avons enfilé nos chaussures de marche pour grimper jusqu’au Col du Vent. Un lieu magnifique qui donne une vue imprenable sur le Lac Léman. Nous avons à nouveau dit la messe, mais cette fois en plein air, à l’oratoire situé à deux pas du col, dans un lieu grandiose. Le pique-nique a eu lieu près d’une mare à grenouilles, les pauvres ont été persécutées par les servants ! Et c’est parti pour la descente !

A l’auberge, nous nous sommes précipités pour nous changer : nous voulions encore profiter d’une baignade dans le lac. Mais c’était compter sans la « roille » : un grosse et soudaine pluie nous a cloués sur place. Alors nous nous sommes consolés en mangeant une glace. Il était temps de conclure ce magnifique camp et de retourner à Orsières. 

Merci beaucoup à Laure, Alain, Joseph et Gildas pour l’organisation de ce camp !

… et à la pose photo durant le camp.

Fratelli tutti

Quand le pauvre nous délivre de notre égoïsme

Par Bénédicte Drouin Jollès
Photo: pxhere
Avez-vous remarqué que la dernière encyclique du pape François, Fratelli tutti, a été signée en octobre dernier sur la tombe du saint d’Assise ? En ce temps de Covid, il y a de quoi s’interroger : le jeune moine ne respectait guère les gestes barrières ; il a embrassé un lépreux et traîné avec les pauvres. 

Message explicite
Voilà un message explicite, François sait que la crise sanitaire nous recroqueville sur nous-même. « L’individualisme radical est le virus le plus difficile à vaincre… La peur nous prive du désir et de la capacité de rencontrer l’autre », écrit-il. Une fois de plus, il vient nous réveiller. J’aime son côté poil à gratter, sa liberté évangélique qui le rend inclassable. Il pointe nos aliénations, démasque l’hypocrisie de nos trop confortables organisations sociales. Sans naïveté, il éclaire les questions délicates qui divisent nos communautés et nos familles. C’est simple, il remet le pauvre au centre. Le voyons-nous dans nos églises, ailleurs qu’à la porte ? Vient-il partager la table familiale ou nos sorties paroissiales ? Comment en parlons-nous devant et avec les enfants ? S’il est un don de Dieu qui nous appelle à élargir nos cœurs, nous n’avons d’autre choix que de cultiver la fraternité. Il s’agit pour François d’une question de vie ou de mort, dans notre monde ébranlé par la pandémie et appelé à se reconstruire. 

Les appels de l’Esprit Saint
Les familles chrétiennes qui se laissent façonner par l’Evangile ont une puissance de rayonnement et d’inspiration qu’elles sous-estiment. Ici c’est une fratrie qui accepte de s’élargir pour accueillir un enfant du tiers monde abandonné dans un train et orphelin ; là c’est un bébé trisomique qui est adopté, ici encore c’est un couple qui choisit d’héberger un parent âgé et sénile plutôt que de le placer trop vite en EMS (toutes ces histoires sont vraies). A chacun d’écouter les appels de l’Esprit Saint pour discerner son chemin de vie, unique et personnel.

…On ne peut réduire au silence une voix qui chante l’espérance…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), janvier 2021

Par Isabelle Minger, diacre protestante | Photo: DR

Cette petite phrase résume bien la situation de nos amis chrétiens d’Egypte. Nous l’avions utilisée lors des fêtes de Pâques du Printemps Arabe, en 2011 ! Bientôt 10 ans qu’un vendredi j’ai levé les bras sur la Place Tahrir, pas au milieu, plutôt bien au bord, mais nous y étions, Raymond et moi !

Persécutés les chrétiens ? Peut-être, mais sachons que le gouvernement a fait d’immenses efforts pour les protéger, car il faut admettre cette évidence, les Coptes sont les premiers croyants de l’Egypte, les cousins des pharaons, ils sont chez eux !

Ainsi les églises du quartier chrétien, en ruine depuis si longtemps, ont retrouvé leurs splendeurs et surtout leurs toits, cela fait bien aux yeux des touristes ! Peut-être, mais le résultat n’est pas négligeable, même si ces édifices sont gardés par des soldats en armes.

Persécutés les chiffonniers du Caire ? Peut-être ! Mais ils ont retrouvé leurs places d’éboueurs officiels sur la colline du Mokkatam, la Montagne qui bouge, celle de sœur Emmanuelle, car là-bas, on y croit que la foi déplace les montagnes.

Persécutés les enfants ? Peut-être ! Mais n’oublions pas Sœur Marie Venise, religieuse catholique et cairote, qui dirige  avec droiture, compétence et amour, une maison protestante accueillant 84 filles, dans un pays musulman ! Abonnée à la grâce de Dieu et aux miracles ma chère Sœur !

Persécutées les Eglises ? Oui, peut-être, mais nous avons aussi vécu la réouverture de la cathédrale Saint-Marc, y avons reçu la bénédiction du pape Tawadros, qui nous a demandé de la transmettre en Suisse !

Persécutés nos frères au Caire et à Alexandrie ? Peut-être mais pas abandonnés, le pasteur a la charge des deux paroisses, 500 kilomètres aller et retour ! Là-bas une communauté des plus vivantes a sa place grâce aux étudiants africains de l’université Senghor !

Persécutés nos amis égyptiens ? Peut-être ! Mais leur foi est vraiment à toute épreuve, vivante, chantante, résistante, elle ne faiblit pas, elle ne se contente pas de renverser les montagnes, elle traverse les frontières, les nuages, elle vient jusqu’à moi régulièrement, je vous la transmets avec l’énergie de l’espoir. Ils prient pour nous, rendons-leur ces divines demandes, persécutés que nous sommes par le confort, la sécurité, la paix de notre calme petit pays !

Jeux, jeunes et humour – janvier 2021

Par Marie-Claude Follonier[thb_image image= »5451″ img_link= »url:/wp-content/uploads/2021/01/Dessin. »]

Question d’enfant

Qui sont les rois mages ?

Matthieu, dans son évangile, est le seul à parler de trois sages venus d’Orient.
Les premiers chrétiens les associent d’abord à Abimélech, Ochozath et Phicol qui, dans le livre de la Genèse, rendent visite à Isaac, un personnage qui préfigure le Christ.
Puis, on les assimile à des rois. Les noms de Gaspard, Melchior et Balthazar apparaissent au VIe siècle dans un écrit non retenu dans la Bible : l’Evangile arménien de l’enfance ainsi que dans la traduction latine d’une Histoire universelle. La visite des mages qui n’étaient pas juifs souligne l’universalité de la naissance de Jésus.

Par Pascal Ortelli

Humour

Un patient se rend chez son médecin et lui fait part de ses soucis. « Docteur, j’ai mal partout. Quand je touche mes genoux avec mon petit doigt, j’ai horriblement mal, de même quand je touche mon front, mes pieds, mon nez, mon ventre, mon épaule. C’est insupportable. Pouvez-vous me dire ce qui m’arrive ? 

– Vous avez le petit doigt cassé », lui répond, imperturbable, le médecin.

Par Calixte Dubosson

Conduire à une rencontre

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), janvier-février 2021

Par Esther Bürki | Photo: Pixabay

La catéchèse, qu’est-ce que c’est? Réflexion sur le sens d’une activité vitale pour l’Eglise qui engage toute la communauté chrétienne.Le Concile Vatican II n’a pas produit de document particulier concernant la catéchèse des enfants et des jeunes si ce n’est le Directoire général pour la catéchèse rédigé en 1971 et promulgué par le pape Paul VI. La référence, pour les acteurs de la catéchèse, est l’exhortation apostolique « Catechesi Tradendae » publiée par le pape Jean Paul II en 1979. Dans son introduction, il souligne que la catéchèse a toujours été une tâche importante de l’Eglise car, avant de remonter vers son Père, Jésus ressuscité a donné une dernière consigne aux apôtres : faire de toutes les nations des disciples et leur apprendre à observer tout ce qu’il a prescrit.

De ce fait, il leur confiait la mission et le pouvoir d’annoncer aux hommes ce qu’ils avaient eux-mêmes entendu, vu de leurs yeux, contemplé, touché de leurs mains du Verbe de Vie. En même temps, il leur confiait la mission et le pouvoir d’expliquer avec autorité ce qu’il leur avait appris, ses paroles et ses actes, ses signes et ses commandements. Et il leur donnait l’Esprit Saint pour accomplir cette mission. Le pape poursuit en rappelant que très vite, on a appelé catéchèse l’ensemble des efforts entrepris dans l’Eglise pour former des disciples, pour aider les hommes à croire que Jésus est le Fils de Dieu.

« Au cœur de la catéchèse nous trouvons essentiellement une personne, celle de Jésus de Nazareth, « Fils unique du Père, plein de grâce et de vérité » qui a souffert et qui est mort pour nous et qui maintenant, ressuscité, vit avec nous pour toujours. C’est Jésus qui est « le Chemin, la Vérité et la Vie » et la vie chrétienne consiste à suivre le Christ… En ce sens, le but définitif de la catéchèse est de mettre quelqu’un non seulement en contact mais en communion, en intimité avec Jésus-Christ : lui seul peut conduire à l’amour du Père dans l’Esprit et nous faire participer à la vie de la Trinité sainte. » (Jean Paul II, exhortation apostolique « Catechesi Tradendae », n° 5, 1979).

Faire résonner la Parole
Dans un article du guide annuel « Points de Repère » 2016-2017, le Père Pietro Biaggi, directeur adjoint du Service national de la catéchèse et du catéchuménat (France), définit ainsi la catéchèse : « La catéchèse est une action vitale pour l’Eglise. Elle participe à l’annonce de la Bonne Nouvelle à tous. Le meilleur point de départ pour comprendre ce qu’est la catéchèse est son étymologie. C’est un mot grec provenant d’un verbe mystérieux, « catekeo », qui veut dire « faire résonner ». C’est un « écho », un son, une parole qui résonne d’une vallée à l’autre, qui couvre les distances grâce à la force de celui qui la prononce, grâce aussi à l’air, au vent qui permet la propagation des ondes. Ainsi, dans la catéchèse, deux dimensions doivent être toujours rappelées: la parole, l’énergie, le courage d’ouvrir son cœur et ses poumons pour annoncer quelque chose, pour révéler le nom de Quelqu’un. Et le vent qui dans la Bible figure l’Esprit, le vent qui permet à cette parole de rejoindre les autres, de franchir des obstacles et des distances bien plus grands que ce que nous pourrions imaginer. Témoignage de ce qu’on a découvert, action de l’Esprit, don de soi et don de Dieu… tout ceci anime la catéchèse face aux défis qui l’interpellent. La Parole de Dieu résonne dans la vie des catéchisés, elle les anime, les transforme, les engage à vivre, à parler, à témoigner de l’amour infini du Père. »

Avec la communauté
Il n’y a pas de catéchèse sans communauté chrétienne, sans liturgie, sans prière ni partage. Comme la catéchèse d’aujourd’hui doit initier à toutes les composantes de la vie chrétienne, il est important de favoriser les liens avec les acteurs de la vie paroissiale. Par ailleurs, pour nous aider lors des rencontres et des temps forts, nous avons grand besoin de catéchistes bénévoles. Témoigner de notre foi est notre vocation de baptisés. Elle nourrit notre foi.

En conclusion, la catéchèse c’est permettre aux adultes et aux enfants de rencontrer Jésus, de découvrir qu’ils sont aimés de Dieu, mais aussi de leur faire connaître la richesse de la tradition chrétienne. Les rencontres sont également l’occasion de réfléchir avec d’autres chrétiens (adultes, catéchistes, prêtres) aux questions que nous nous posons sur Dieu, le monde et nous-mêmes.

Une année avec saint Joseph

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), janvier-février 2021

Par Mgr Alain de Raemy, évêque des jeunes, paru sur vocations.ch | Photo: MV

Le pape François a rendu hommage, le 8 décembre dernier, à saint Joseph, dans sa lettre apostolique Patris Corde, rédigée à l’occasion du 150e anniversaire de la proclamation de l’époux de la Vierge comme patron de l’Église universelle. À cette occasion, une « année spéciale saint Joseph » a été décrétée, elle se tiendra jusqu’au 8 décembre 2021.Cette lettre, le pape François en a eu l’intuition pendant la première vague de la pandémie. Il a vu en Joseph le modèle de toutes celles et tous ceux qui ont sauvé notre société par leur travail et leurs services et qui passent en temps normal inaperçus : « Saint Joseph nous rappelle que tous ceux qui, apparemment, sont cachés ou en « deuxième ligne » jouent un rôle inégalé dans l’histoire du salut. »

J’apprends en lisant cette lettre que saint Joseph est le saint le plus cité par les papes, après Marie. J’apprends que Jean XXIII aurait aimé prendre ce nom de Joseph, mais n’a pas osé, non pas parce que c’était son nom de baptême, mais parce qu’aucun pape ne l’avait fait avant lui. Mais il l’a introduit dans la liste des saints à toujours citer dans l’Eucharistie. Enfin, cette lettre me remémore que Pie IX le reconnaissait protecteur de l’Église il y a tout juste 150 ans, Pie XII celui des travailleurs, et Jean-Paul II le disait Gardien du Rédempteur.

Pour comprendre la force de la faiblesse
Le pape nous rappelle avec insistance que Dieu « peut agir à travers nos peurs, nos fragilités, notre faiblesse ». Dieu ne se sert pas seulement de nos qualités, mais tout autant de nos fragilités. Il regarde nos défaillances avec tendresse, sans jamais nous condamner. Combien de fois saint Joseph n’a-t-il pas été préoccupé, désarçonné. Mais toujours il a su faire confiance, ne pas en rester à ses difficultés, il a su s’en remettre à la providence. Sa faiblesse est devenue… sa force.

C’est ainsi que saint Joseph vit dans une double obéissance : obéissance à ce qui lui vient vraiment de Dieu (les songes) et obéissance aux choses de la vie comme elles sont, sans les fuir, mais au contraire en en faisant un chemin de nouvelles découvertes, un chemin de conversion. Ce qui s’appelle transformer nos problèmes en autant d’opportunes occasions !

Saint Joseph a dit et redit, autant que son épouse Marie : qu’il me soit fait selon ta Parole, ainsi soit-il !

Un soupçon…
Le pape est tellement émerveillé par le rôle que saint Joseph a pu jouer dans la croissance humaine de Jésus qu’il s’écrie : « Je veux imaginer que, pour la parabole du fils prodigue et du père miséricordieux, Jésus se soit inspiré des comportements de Joseph ! »

Dans le contexte actuel de harcèlements et de sexismes, le pape souligne combien les hommes dans leurs attitudes avec les femmes peuvent s’inspirer de lui, de Joseph avec Marie. En ce temps de crise économique, combien le chômage est contraire à la plus noble des aspirations humaines de contribuer à la vie, à la manière d’un simple charpentier dans un lieu reculé. En ce temps d’absence du père, combien ce rôle peut et doit être constructeur et libérateur. Et combien la chasteté n’est pas qu’une question d’affectivité, mais surtout, en toute chose, un savoir aimer qui se donne sans vouloir posséder.

Un appel !
Comme toute lettre, elle est écrite pour être lue. Mais en l’occurrence, elle pourra être lue et relue ! Ce ne sera pas du temps perdu. Je peux vraiment la recommander. Je n’ai jamais vu, en si peu de pages, un si grand condensé de sagesse chrétienne, et tout… sauf compliqué !

Merci, Saint-Père !

Portes Ouvertes

Au service des chrétiens persécutés

Par Chantal Salamin
Photo: DR

Couverture du document de présentation par Portes Ouvertes Suisse.

Portes Ouvertes, c’est un réseau de 25 associations en Europe et en Amérique qui apportent une aide spirituelle et matérielle là où la détresse est la plus grande. Ces associations veulent montrer une photographie mondiale la plus exacte possible de cette dure réalité quotidienne que sont les persécutions qui entravent la liberté religieuse dans la vie privée, familiale, sociale, civile et ecclésiale.

Le contrebandier de Dieu
C’est en 1955 que commence l’action des Portes Ouvertes, suite à l’appel reçu à Varsovie, derrière le Rideau de fer, par son fondateur le frère André. Depuis la parution de son livre autobiographique en 1967 « Le Contrebandier » jusqu’à aujourd’hui à 92 ans, le cœur de frère André n’a jamais cessé de battre pour l’Eglise persécutée. Pourquoi ce titre de « contrebandier » ? tout simplement, parce qu’avec sa petite « VW coccinelle », pleine de Bibles, il franchissait les frontières sous les yeux aveuglés des douaniers.

Aide à l’autonomie
Avec ses projets d’aide à l’autonomie, l’organisation aide les chrétiens persécutés et discriminés à gagner leur vie, un soutien orienté selon leurs besoins, en étroite collaboration avec des autochtones, car ils savent quelle aide est nécessaire. Elle veille au-delà des interventions, prépare l’Eglise des régions instables ou menacées et l’encourage à persévérer dans l’annonce de l’Evangile.

Agissez vous aussi en priant (des ressources sur le site, notamment un calendrier mensuel pour prier chaque jour avec un pays différent) et en informant pour mobiliser la population pour qu’elle soit solidaire de l’Eglise persécutée, notamment lors du dimanche de novembre qui lui est dédié.

Portes Ouvertes se déplace à votre demande près de chez vous pour une présentation.

Difficile et dangereux
Travailler avec des chrétiens persécutés est souvent difficile et dangereux et par conséquent relativement coûteux. Pour éviter de mettre les chrétiens encore plus en danger qu’ils le sont, Portes Ouvertes ne peut dévoiler que partiellement son travail.


Le site: portesouvertes.ch

Bonne et Sainte Année 2021

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Haut-Lac (FR), janvier-février 2021

Texte par l’abbé Mietek | Photo: J.-B. Pauchard

Décidément, il n’y a pas de quoi pavoiser. Les nouvelles chaque matin, ne sont pas réjouissantes : le virus qui fait trembler le monde, le monde démoralisé par la pandémie.

L’Espérance a du mal à être au rendez-vous. Nous venons de fêter Noël, ce temps où se redit avec force cette Bonne Nouvelle: Dieu vient à la rencontre de l’homme ; en Jésus, il se fait le compagnon des hommes ; par l’Esprit, il leur apporte la Vie.
Si Dieu est avec nous, s’il nous soutient de sa présence et de la force de son Esprit re-créateur, pourquoi avoir peur ?

« Homme de peu de foi, pourquoi avez-vous douté, alors que je suis avec vous dans la barque. » dit Jésus à ses disciples (cf. Mc 4, 37-41). C’est cette présence qui fonde notre confiance. Et cette attitude profonde de confiance porte en nous ces fruits que sont l’espérance, la paix intérieure et la joie. Cette joie est un don de Dieu. Personne ne peut l’enlever (cf. Jn 16, 22). C’est la joie de la foi qui échappe au simple clivage psychologique entre optimisme et pessimisme.

Le disciple du Christ n’est ni un pessimiste désabusé ni un optimiste naïf. Il sait qu’avec Dieu, tout reste possible: l’avenir reste ouvert et la transformation du cœur des hommes est à l’œuvre aujourd’hui dans nos vies et dans le monde. Si Dieu est là, pourquoi avoir peur ? Confiance, la joie et la paix sont possibles.

Que la Nouvelle Année, malgré les difficultés, les épreuves, vous comble tous de Paix, de Joie, de Santé et de Bonheur.

Qu’il nous soit donné d’être habités et fortifiés par la promesse de Jésus :
« Je suis avec vous chaque jour jusqu’à la fin des temps. » (Mt 28, 20)
Et Celui qui fait cette promesse sait le prix et le poids, et les luttes et les déchirements, et les émerveillements d’une existence humaine !

Sois devant nous, Seigneur Jésus, pour nous ouvrir ta route !
A vous tous,
Bonne et Heureuse Année 2021 !

Suivre l’étoile?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg, janvier-février 2021

Par l’abbé Alexis Morard, doyen | Photo: Pixabay

En ce début de l’an nouveau, nous avons coutume de faire mémoire de ce mystérieux voyage qu’ont accompli des mages, suivant le désir de leur cœur qui les poussait à aller à la rencontre d’une nouveauté absolue dont ils ignoraient encore la réalité.

Ils ne se sont pas mis en route parce qu’ils ont vu l’étoile mais ils ont vu l’étoile parce qu’ils se sont mis en route, comme l’avait remarqué saint Jean Chrysostome (IVe siècle). Les mages « avaient le cœur ouvert sur l’horizon et ils ont pu voir ce que le ciel montrait parce qu’ils avaient en eux un désir qui les poussait. Ils reflètent l’image de tous les hommes qui, dans leur vie, ne se sont pas laissé anesthésier le cœur ». (Pape François)

Davantage que des « vœux pieux » qui n’engagent souvent pas à grand-chose – comme ces résolutions qui parfois révèlent par trop notre décourage­ment face à nous-mêmes ou au monde qui nous entoure – puissions-nous choisir véritablement de nous (re)mettre en route en osant écouter les grands désirs qui habitent notre cœur. Nous pourrons ainsi orienter notre marche, guidés sûrement par la tendresse de Celui qui nous donne rendez-vous dans l’humilité d’un Amour qui s’est fait chair et qui nous a rejoints d’une manière que nous n’aurions pu imaginer.

Nous nous souhaitons le meilleur pour 2021…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Barnabé (VD), janvier-février 2021

Par Roger Mburente | Photo: Roger Mburente, Solène de Pury

«Le minuscule et invisible coronavirus nous a fait prendre conscience que ce qui se passe dans le monde nous concerne tous. Il a changé nos vies et notre monde au-delà de ce que les superpuissances ne pourraient jamais faire.» (Aloysius Ssekamatte, M.Afr.)

Qui aurait imaginé, il y a un an, que nous allions vivre tant de turbulences inédites : une tempête sanitaire, mais aussi une tempête économique, sociale et paroissiale ! Un véritable ouragan continue de déferler sur notre quotidien. Certaines de nos familles ont été touchées plus que les autres. 

Heureusement, il y a tant de solidarité et d’amitié !  Nous nous souhaitons une nouvelle année sans tumultes ! Pour 2021, l’unité et la complémentarité seront encore plus que nécessaires. Choisissons la confiance plutôt que la peur ! La prière nous soutient.

Notre rôle, aujourd’hui et demain, c’est de porter le gigantesque bazar qu’est notre monde, secoué par la Covid-19. Le désordre actuel, auquel n’échappent pas nos communautés, est comparable à celui de Capharnaüm. A l’époque de Jésus, Capharnaüm était une petite ville où se côtoyaient les pêcheurs galiléens non croyants et les juifs observants. Pour corser le tout, une garnison romaine s’était installée à côté de la ville. Or les Romains mangeaient du porc : ils étaient donc impurs et entraînaient dans leur sillage éleveurs de porcs et prostituées. Cette ville, peu recommandable, était un condensé des réalités de notre monde. Pourtant, c’est là que Jésus a choisi de résider. Il prêchait, enseignait et guérissait les blessés de la vie. Malgré le désordre qui y régnait, Jésus y était présent pour apporter la délivrance et l’amour de son Père.

Jésus, dans sa mission, a toujours impliqué les personnes qui venaient à Lui. Il disait : « Lève-toi, prends ton grabat et marche… » (Mc 2, 9). Il guidait, il soutenait, il accompagnait… et suscitait le dynamisme chez la personne, qui le suivait et devenait son messager. C’est cela « marcher avec ».

Cette pédagogie de Jésus me porte. C’est une pédagogie qui nous lance en avant, qui ne nous garde pas figés : elle nous éveille à la responsabilité des uns et des autres. Une pédagogie nécessaire et urgente dans nos communautés où nous cherchons souvent la vie facile, alors qu’elle ne le sera jamais !

Mes différentes expériences m’ont amené à avoir un regard sur les réalités du monde et de l’Eglise différent de celui de plusieurs personnes que je côtoie. Ayant vécu des contextes culturels et pédagogiques variés, mes observations peuvent surprendre ceux et celles que je rencontre. Ma foi n’est pas un alignement de certitudes ni de dogmes. Les jeunes m’ont appris à « former le cœur », comme le dit le pape François ; ils m’ont aidé à sortir des « traités » et m’ont ramené à l’essentiel, à avoir les pieds sur terre.

Ma gratitude va à toutes les personnes qui, à travers différents pays du monde, me portent : Dieu se manifeste à travers leurs prières et leurs attentions !

Je remets la rédaction de L’Essentiel à l’équipe pastorale. Un tout grand merci à toutes les personnes qui m’ont aidé à réaliser ce bulletin durant ces cinq dernières années !

Un merci particulier à Mesdames :

• Elisabeth Vorlet, pour ses réguliers et beaux articles ;

• Piroska Berchtold, pour ses belles photos ;

• Myriam Grandgirard, pour son dévouement et sa patience dans la mise en page du bulletin ;

• Béatrice Longchamp, pour la gestion des abonnements.

La chance qu’a la famille humaine, c’est que Dieu nous aime tous, chrétiens ou non. Et l’amour de Dieu n’est pas du domaine du mérite. Dieu nous aime gratuitement. Nous entrons dans la Nouvelle Année dynamisés par cet amour.

«Seigneur, montre-moi le chemin et prépare-moi à le suivre. Donne-moi la paix du cœur.» (Sainte Brigitte de Suède)

Croire à l’avenir

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Haut-Lac (FR), janvier-février 2021

Texte par Bertrand Georges | Photo: Pixabay

Pas facile de se projeter vers demain dans les moments difficiles. Pourtant, nous croyons en la fidélité de Dieu et aux ressources de chacun pour faire de 2021 une bonne année! Voici quelques pistes:L’espérance
Il ne s’agit pas de se complaire dans un optimisme factice mais d’espérer. L’espérance ne se fonde pas sur des moyens humains, forcément limités, mais sur Dieu Père tout-puissant et tout Amour. Croire en la Providence de Dieu ouvre un avenir.

La confiance
L’idéalisation du passé et la peur de l’avenir ne sont pas porteuses. Entrons dans la confiance !

La prière
Pour se confier à Jésus notre Bon Berger. Saint Paul dit que, si au lieu d’entretenir nos soucis, nous les présentons au Seigneur dans l’action de grâce, sa paix envahira tout notre être. 1 On peut prier en tout lieu et particulièrement dans la quiétude de nos églises paroissiales. Dans chacune d’elles, une boîte à intentions est déposée. Les Messes de semaines sont célébrées à ces intentions. Un temps d’adoration du Saint-Sacrement est proposé chaque vendredi à 9h à Courtepin. 

La fraternité
Certains sont guettés par le découragement. Parfois, c’est la solitude qui pèse. Soyons attentifs aux besoins de notre entourage. Notre curé Mietek est disponible pour rencontrer ceux qui le souhaitent (026 684 12 57). De plus, sur simple demande (026 684 12 73) un membre de l’équipe pastorale viendra volontiers animer et partager un temps de prière avec vous. Il est aussi possible de recevoir la communion.

La solidarité
Les moments difficiles suscitent des trésors de générosité. Afin d’aider les personnes en précarité, vous êtes invités à déposer des denrées alimentaires non périssables dans les paniers disposés dans les églises de Courtepin, Cressier et Wallenried. Nous les redistribuerons.

Pour la nouvelle année comme pour l’avenir, entrons dans l’espérance ! 

1 Ph 4,6-7
Car moi, je connais les pensées que je forme à votre sujet. Pensées de paix et non de malheur, pour vous donner un avenir et une espérance.Vous m’invoquerez, vous approcherez, vous me prierez, et je vous écouterai. Vous me chercherez et vous me trouverez ; oui, recherchez-moi de tout votre cœur. (Jr 29, 11-13)

Une année nouvelle pour se réinventer?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral des Coteaux du Soleil (VS), janvier 2021

Par Stéphane Vergère, dp

Avec la pandémie du coronavirus, 2020 aura indéniablement changé et ce, de manière durable, le cours de nos existences ! Et si l’on ne sait pas encore de quoi sera faite la nouvelle année 2021 qui s’ouvre devant nous, une chose est certaine :

C’est qu’il nous faut redoubler d’attention et apprécier celles et ceux qui nous sont chers tout comme nous avons à être encore plus attentifs aux mille et unes petites attentions du quotidien. 

Tant de choses, tant de gestes, tant d’attitudes tombent si (trop) vite dans la routine et les habitudes que l’on en vient parfois à en oublier leur saveur et leur bienfait. Car l’essentiel de nos vies est pourtant là, tout près, à portée de mains, à portée de regards, infiniment plus proche de nous que nous n’osons parfois le soupçonner.

Alors n’ayons crainte de débuter cette nouvelle année avec une capacité d’émerveillement et une simplicité renouvelées, avec des perspectives et des projets empreints de charité et de douceur, avec des rêves et des souhaits à la hauteur de nos ambitions et espoirs les plus fous !

Dès lors, que cette année nouvelle nous soit donnée comme un temps propice pour nous réinventer, pour imaginer de nouvelles pistes de rencontres avec le Christ, avec nos proches, avec nos frères et sœurs en humanité… spécialement les plus fragiles, démunis ou persécutés. 

Tels sont là les vœux que j’adresse à vous et vos familles pour 2021 !

Nouvelle année…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP de la Champagne (GE), janvier 2021

Pour l’équipe pastorale: Corinne Delpiano | Photo: Pixabay

Avec la nouvelle année qui s’ouvre, jusqu’à la fin du mois, c’est la traditionnelle saison des vœux.

Cette période nous permet aussi de reprendre contact avec les personnes chères à nos cœurs.

Quelle bonne perspective… cela veut dire que l’avenir nous intéresse, que nous le voulons toujours plus beau et que, chacun comme nous le pouvons, nous allons nous y employer.

Nous avons commencé une nouvelle année liturgique il y a un peu plus d’un mois, avec le premier dimanche de l’Avent. Ce temps nous a permis de revenir en nous-mêmes, d’aller à l’essentiel, d’ouvrir notre cœur pour accueillir à Noël, Jésus, le seul qui nous donne la force de découvrir un avenir de joie, de paix et de bonheur. 

A nous toutes et tous, emplis de la joie et de la lumière de Noël, de proposer à ceux que nous rencontrons dans des situations difficiles, de trouver la force pour ne jamais douter de l’Espérance qui est en eux.

« L’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par
l’Esprit Saint qui nous a été donné. » (Lettre de saint Paul, apôtre aux Romains)

Tout au long de cette année 2021, que le scintillement discret mais réel de l’Etoile qui nous indique la Présence du Christ dans nos vies, soit Lumière, Paix et Tendresse pour vous et pour tous ceux qui vous sont chers.

Belle et lumineuse année 2021 à toutes et tous !

A Dieu l’année 2020: une année pas comme les autres!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP des Boucles du Rhône (GE), janvier 2021

Par le Père Augustin | Photo: Pixabay

Un demandeur d’emploi donnait son CV pour une embauche. L’employeur a constaté un trou en 2020 et lui a demandé ce qu’il faisait cette année-là, pourquoi il y avait un trou dans son CV. Il lui a répondu « En 2020, je me désinfectais les mains ». Eh oui, s’il n’y a jamais deux années qui se ressemblent, l’année 2020 a été une année particulièrement différente des autres. Un virus aussi petit qu’un atome a laissé une trace funeste à travers le monde. Les gens infectés par la Covid-19 se sont chiffrés à plusieurs dizaines de millions tandis que le nombre de décès a été plus haut qu’on ne peut l’imaginer. Le quotidien de chacun d’entre nous, sur le plan personnel mais aussi professionnel, et même sur le plan de la foi a été transformé. Pendant plusieurs mois, nous n’avons pas pu nous réunir pour célébrer l’Eucharistie qui nous est tellement chère, mais notre foi n’était pas « confinée » pour autant, car de nouvelles initiatives sont nées. Des chrétiens ont fait preuve d’imagination pour faire naître de nouvelles manières d’être en lien avec Dieu et avec son prochain. Beaucoup de solidarités ont été manifestées par des gens indépendamment de leurs orientations religieuses ou philosophiques. A ce propos, il faut saluer l’intrépidité de ceux qui étaient au front en première ligne, tels que le personnel soignant, les policiers, les pompiers, le personnel des grandes surfaces et beaucoup d’autres corps de métiers encore. Il faut aussi saluer la patience de vous, nos paroissiens, votre souplesse et votre compréhension par rapport aux imprévus. Et nous ne cesserons pas de prier pour nos paroissiens qui ont été emportés par ce virus. Que leurs âmes se reposent en paix ! Nos pensées vont vers les membres de leurs familles pour que Dieu soit la source de leur consolation. Nous rendons grâce au Seigneur pour tous ceux qui ont survécu à ce virus. 

Bien que la pandémie soit probablement loin d’être jugulée, beaucoup s’interrogent déjà sur l’après-coronavirus. Le monde aura-t-il changé ? Notre société sera-t-elle différente ? Sommes-nous en train de découvrir une force de solidarité latente, mais toujours prête à émerger au cœur de l’humanité ? La catastrophe du coronavirus laissera-t-elle derrière elle une humanité contrainte de repenser sérieusement les valeurs, le vivre ensemble et l’avenir commun… ? Vouloir répondre à toutes ces questions à la fois pourrait avoir des conséquences psychologiques encore plus graves que le coronavirus lui-même. Alors, accueillons tout simplement l’an 2021 comme une année d’espoir ! Remettons-la dans les mains du Seigneur telle qu’elle sera ! Il ne nous laissera pas tomber.

Je vous souhaite tous mes meilleurs vœux. Que le bonheur, l’amour et la santé soient au rendez-vous au sein de vos foyers pour l’année 2021. 

Bonne et heureuse année 2021 !

Le juste milieu

Par François-Xavier Amherdts
Photo: DR

Tout est lié, affirme fort justement le pape François dans l’encyclique Laudato si’. L’écologie intégrale qu’il préconise englobe les relations entre êtres humains et animaux. Ceux-ci méritent notre attention et même notre affection, comme François d’Assise nous en montre l’exemple; ils nous le rendent bien d’ailleurs. L’animal peut être parfois un pré- cieux ami de l’homme.

Il s’agit donc de discerner entre l’exploitation éhontée de certaines espèces, notamment à des fins consuméristes de masse, et les outrances de l’antispécisme qui revendique des droits pour l’animal exactement semblables aux droits de l’homme. Un petit chien est mignon, mais il ne peut être mis sur le même plan qu’un nouveau-né du point de vue de la foi chrétienne et biblique. Et la lutte contre la faim des enfants dans le monde reste prioritaire. Seul l’être humain est créé à l’image et selon la ressemblance même de Dieu. Les autres êtres vivants ont droit à tout notre respect, mais manger de la viande n’est éthiquement pas répréhensible. Prudence et mesure sont ici de mise. Comme en toutes choses.

Des animaux et des hommes

Dans l’Ecriture sainte, on rencontre beaucoup d’animaux. Ils ont un rôle mais aussi une valeur symbolique; ils touchent l’être tout entier. Sans nier la réalité, ils lui ajoutent une nouvelle dimension en établissant des liens avec le Créateur.

Par Calixte Dubosson
Photos : Jean-Claude Gadmer, cath.ch/Jacques Berset, pxhere, ciricRécemment, lors d’une séance de catéchèse avec des enfants de 8 ans, je leur ai proposé de dire le prénom de leur papa, de leur maman et de leurs éventuels frères et sœurs. L’un d’entre eux a pris la parole : « Mon papa s’appelle Nicolas, ma maman Laetitia, mon frère Kevin et Tessy. » « Tessy, c’est le nom de ta sœur ? » « Non, c’est le nom de notre chienne ! » Une anecdote qui pourrait se multiplier à l’infini tant il est désormais acquis pour les enfants qu’un animal qui a une si forte présence dans le quotidien fait partie de la famille.

Le chien, le chat et Dieu

Présence, le mot est lâché. Et puisque notre article aborde le sujet des animaux comme créations de Dieu, il est bon de s’arrêter à ce qu’un animal symbolise : non seulement la présence continue de Dieu à sa création mais aussi une image de ce que Dieu est en lui-même. Par exemple, un chien pourrait traduire par son comportement la fidélité et la joie. Tous ceux qui en possèdent un, même si cela demande beaucoup plus d’entretien qu’un autre animal, sont unanimes pour exprimer la joie que leur procurent les marques de tendresse et d’affection dont il est capable et cela sans les baisses d’humeur que nous connaissons tous.

Autre exemple, celui du chat qui est au contraire plus difficile à cerner et qui penche plutôt vers une indépendance et une liberté souveraine. Le chat peut nous révéler que Dieu n’est pas quelqu’un qui est là pour faire nos quatre volontés mais qu’il est une personne à part entière qui, malgré un apprivoisement réciproque garde toute sa liberté et son indépendance. Pour illustrer ce propos voici ce qu’en dit un confrère prêtre qui nous rappelle que notre Dieu est trinité : « Quand je médite le mystère de la Trinité, je suis traversé par une sensation plutôt curieuse qui fait que je crois un instant avoir tout compris et dans les secondes qui suivent, à cause d’un détail qui vient tout remettre en question, j’ai l’impression de ne plus rien comprendre. Cela me fait penser à ce chat que j’ai tenté l’autre jour d’approcher en le regardant bien dans les yeux, en lui disant des paroles rassurantes et qui, au moment où je décidai de le prendre dans mes bras, s’est enfui à la vitesse de l’éclair. » En caricaturant on peut conclure qu’en parlant de son propriétaire, le chien dit : « Mon maître ! » alors que le chat, dans sa superbe, déclare : « Mon esclave ! »

Les animaux dans la Bible

Pour revenir aux enfants du catéchisme, une de leurs questions revient assez souvent : « Y aura-t-il  une résurrection pour l’animal que j’aime ? Y aura-t-il des animaux au paradis ? »

Pour y répondre, un détour par la Bible s’impose tout naturellement. Comme on peut s’y attendre, les animaux sont très présents dans les textes sacrés. J’en retiendrai deux passages. Le premier est l’ancêtre des fables de La Fontaine puisqu’il fait parler l’ânesse de Balaam. Lors d’un voyage que Dieu jugeait inutile, Balaam et son ânesse arrivèrent vers un lieu escarpé, et soudain la bourrique vit l’ange du Seigneur posté sur le chemin, son épée dégainée à la main. Le baudet se serra contre le mur et coinça le pied du cavalier. Alors Balaam se mit à frapper l’ânesse qui se mit à parler : « Que t’ai-je fait pour que tu me frappes par trois fois ? » (Nb 22, 28) L’ange du Seigneur donna raison à l’ânesse et dit à Balaam qu’elle lui avait sauvé la vie. On le voit, les animaux domestiques sont une aide essentielle pour l’homme et souvent, ils sont plus « sages » que l’homme. Le prophète Isaïe (1, 3) ne dit-il pas que « le bœuf connaît son propriétaire, et l’âne, la crèche de son maître. Israël ne le connaît pas, mon peuple ne comprend pas » ?

Y aura-t-il des animaux au paradis ? Il y en a parfois à la messe…

Les bêtes associées au salut

Le deuxième texte est un extrait du psaume 35 au verset 7 : « Tu sauves, Seigneur, l’homme et les bêtes. » Il est rare que la Bible associe le salut de l’homme avec celui des animaux. Le Père Robert Culat émet une hypothèse intéressante que je vous livre : « Le mode alimentaire donné à l’homme et à la femme dans la Genèse est un signe de la paix et de l’harmonie qui règnent entre toutes les créatures. Dans le paradis terrestre, avant le péché, aucun être n’exerce de violence sur un autre et ne le tue pour s’en nourrir. Ce n’est qu’après l’irruption du péché, dont les conséquences sont clairement montrées au chapitre 3 de la Genèse, que la situation se dégrade : rupture des relations harmonieuses entre l’homme et Dieu, entre l’homme et la femme, entre l’homme et les autres créatures… Et ce n’est qu’après le déluge que Dieu permettra à Noé de tuer les animaux pour s’en nourrir. » 1

Pour le Père Culat, l’état paradisiaque détruit par le péché de l’homme sera un jour définitivement restauré. Lorsque tout sera accompli, l’homme pécheur disparaîtra pour laisser la place à l’homme nouveau recréé par et dans le Christ. C’est aussi en Isaïe (11, 6-8) que l’on trouve cette annonce du Royaume à venir : « Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira. La vache et l’ourse auront même pâture, leurs petits auront même gîte. Le lion, comme le bœuf, mangera du fourrage. Le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra ; sur le trou de la vipère, l’enfant étendra la main. » Oui, Dieu sauve l’homme et les bêtes et il est certain que celui qui a créé une telle diversité dans la flore et la faune sur la terre, donnant aux animaux une personnalité qui les distingue des autres créatures, saura bien nous préparer un ciel où l’animal et les hommes ne se comporteront plus en prédateurs mais comme des êtres, vivant désormais en parfaite harmonie. D’ailleurs sous Noé, Dieu établit une alliance avec eux. S’il décide de sauver les espèces animales du déluge, est-ce pour les supprimer à tout jamais dans l’éternité ? On peut donc avancer sans trop de témérité qu’il y aura des animaux au paradis de Dieu. 

1 Robert Culat, « Tu sauves, Seigneur, l’homme et les bêtes ». Pour une théologie de la  non-violence.

Dieu a donné aux animaux une personnalité qui les distingue des autres créatures.

La résurrection des animaux

Quant à dire si la chienne Tessy va ressusciter, le réformateur anglican John Wesley au XVIIIe siècle pensait que la création avait une dignité en soi et qu’au ciel les animaux seraient dotés non seulement d’une intelligence améliorée mais aussi de liberté. Dans un livre dont je vous conseille la lecture, le Père dominicain Franck Dubois affirme : « Peu importe de savoir quel animal sera présent au Ciel et sous quelle forme. On peut retenir toutefois que seul l’homme, à proprement parler, ressuscitera, dans et par le Christ. D’une manière ou d’une autre, le reste des vivants et la création tout entière seront associés à cette résurrection. Ce qui compte, c’est de comprendre que la solidarité entre l’homme et le reste de la création ne s’interrompt pas avec la mort et la venue du monde à venir. Or, cela implique des conséquences précises pour l’homme d’aujourd’hui dans son rapport avec la nature. Il ne peut l’abandonner. Il doit bien plutôt l’embarquer avec lui dans sa course vers les Cieux. » 2 Voilà qui devrait rassurer le petit frère de Kevin.

2 Frank Dubois, Pourquoi les vaches ressuscitent (probablement), Le Cerf, 2019.

La solidarité entre l’homme et le reste de la création ne s’interrompt pas avec la mort.

Marquer le passage: les repères de l’histoire

La grande majorité d’entre nous va fêter le Nouvel An. De différentes manières, nous allons « marquer le passage ». Nous le faisons sans grande réflexion, sachant bien qu’il n’y aura pas de grande différence entre le 31 décembre et le 1er janvier. Et pourtant nous le faisons.

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Nos amies les bêtes!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), décembre 2020

Par l’abbé Frank Stoll | Photo: Pxhere

«Il n’y a pas de respect de l’animal qui ne passe d’abord par le respect de l’homme…»La vie animale est en péril sur la Terre. De l’avis des scientifiques, l’extinction de nombreuses espèces animales s’accélère. Selon eux, cette disparition est la rançon inévitable du progrès. Mais est-ce là ce que Dieu voulait ? A-t-il livré les animaux aux caprices des humains ? 

Nos amies les bêtes marquent leur territoire dès le livre de la Genèse. Dans le premier récit de la Création, Dieu crée les animaux, après la végétation et avant l’arrivée de l’être humain, qui apparaît en même temps que les animaux terrestres (Gn 1, 26). Mieux, Dieu bénit les animaux (Gn 1, 23). Mais si Dieu a une parole pour les animaux, il n’instaure pas avec eux un dialogue comme il le fait avec l’être humain. Ce dernier, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, est un être à part. C’est cette ressemblance qui le distingue de l’animal. 

Diacre et vétérinaire, Loïc Guiouillier met en garde contre la dérive d’un anthropomorphisme qui tend à faire passer l’animal avant l’homme. « Derrière les cas difficiles que j’ai eus à résoudre en tant que vétérinaire, j’ai toujours trouvé des situations de détresse humaine : solitude, difficultés économiques, manque de respect pour le travail des éleveurs et de leur production… Il n’y a pas de respect de l’animal qui ne passe d’abord par le respect de l’homme, car c’est lui qui est à l’origine du lien avec l’animal. »

« La Bible ne dit pas explicitement comment l’animal participe au salut en Jésus-Christ, explique Fabien Revol, spécialiste de la Création, à l’Institut catholique de Lyon. En revanche, des indices permettent de penser que l’animal, comme toute créature, a une destination eschatologique. » En conclusion, si Rex, Minette, Nemo et consorts, sont des créatures de Dieu, rien n’assure que nous les retrouverons au paradis.

Entre le bœuf et l’âne gris dort le petit fils

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), décembre 2020

Par Geneviève Thurre | Photo: Gaspard Moulin

« Si tu veux bien, lui dit-il, célébrons à Greccio la prochaine fête du Seigneur; pars dès maintenant et occupe-toi des préparatifs que je vais t’indiquer. Je veux évoquer en effet le souvenir de l’Enfant qui naquit à Bethléem et de tous les désagréments qu’il endura dès son enfance ; je veux le voir, de mes yeux de chair, tel qu’il était, couché dans une mangeoire et dormant sur le foin, entre un bœuf et un âne… ». « Le saint passa la veillée debout devant la crèche, brisé de compassion, rempli d’une indicible joie. Enfin l’on célébra la messe sur la mangeoire comme autel, et le prêtre qui célébra ressentit une piété jamais éprouvée jusqu’alors. »

Voici un extrait du texte de Thomas de Celano, 1228, qui témoigne de la crèche de saint François d’Assise. De cette crèche, on conserva du foin que l’on fit manger aux femmes pendant les accouchements difficiles ou au bétail malade et des miracles se produisirent. 

Le décor de la naissance de Jésus est décrit dans le protévangile de Jacques et l’évangile de Luc. Ils parlent d’une grotte aux abords de Bethléem, d’une mangeoire dans laquelle l’enfant fut déposé. L’âne et le bœuf sont cités dans une prophétie d’Isaïe. Des écrits datés des IIe et IIIesiècles font état de la grotte et de la crèche de Bethléem que l’on vient vénérer. Puis des écrits situés entre 330 et 450 parlent d’une basilique érigée sur le lieu même de la nativité. Les pèlerins qui visitaient l’endroit en repartaient avec des reliques (éclats de pierre de la grotte, terre). Revenus chez eux, ils construisaient des répliques du lieu vénéré (chapelles, peintures, bas-reliefs). Cependant Noël ne sera célébré par les chrétiens qu’à partir du IVe siècle et c’est progressivement que la représentation de la nativité se propage dans le monde. La crèche de Saint François racontée dans le texte plus haut date de 1223. Puis on fait mention de crèches permanentes dans les églises, surtout en Italie, au XVe siècle et de crèches « mobiles », plus petites et démontables, au milieu du XVIe siècle. 

Voici brièvement l’histoire d’une scène devenue tradition pour tous les chrétiens. Mais au-delà de la tradition, n’oublions pas la signification de cette naissance si pauvre. Martin Luther dira : « Il est impossible de reconnaître Dieu ni par ton imagination ni par tes spéculations, mais en t’approchant de sa crèche. Mon ami, n’escalade par le ciel ! Va d’abord à Bethléem. »

Bibliographie :
M. Wackenheim, « La crèche de Noël, histoire d’une représentation », 2019, Ed. Bayard

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