Le défi de la communion fraternelle en temps de pandémie

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel  / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), avril 2020

Par Anne-Marie Colandréa | Photo: DR

N’y a-t-il pas de quoi être choqué, désemparé à l’annonce de la suppression des messes jusqu’au 15 mai ? Pouvions-nous imaginer être à ce point touchés par un virus qui sévissaient, certes, chez nos voisins, mais chez nous, est-ce à ce point ?

Les mesures des autorités civiles et ecclésiales, nous permettent de prendre la dimension de la réalité qui ne cesse de nous provoquer. Soyons responsable, soyons créatifs ! Aidons-nous par différents moyens à demeurer présents les uns pour les autres, à prier les uns pour les autres. Regardons vers le Seigneur, Présent en toutes circonstances, ici et maintenant, pour moi en union avec toi.

« Nous ne devons pas attendre « en apnée » le retour des célébrations. Il nous appartient de vivre cette période dans la plénitude de notre Foi et de voir ce qu’il y a de bon. » (Mgr Guido Marini, maître des célébrations liturgiques du Vatican)

Prenons le temps de lire et de s’approprier les suggestions de l’Abbé Christophe Godel, Vicaire épiscopal pour le canton de Vaud, Mon Carême avec un virus : « Peut-être que ces circonstances extraordinaires peuvent être mises à profit pour nous aider à certaines poursuites de conversion. Comment construire à partir de cette dynamique négative un élan positif ? Si nous le laissons nous inspirer, Dieu nous fait découvrir comment tirer un bien d’un mal. »

A la paroisse Sainte-Thérèse vous trouverez:

  • L’église ouverte aux heures habituelles
  • La feuille dominicale avec les Lectures et une méditation
  • Des textes à méditer
  • Les indications du diocèse pour les messes radio ou via Internet
  • La prière spéciale du pape François à la Sainte Vierge (du 11.03.2020)
  • Les préparations et célébrations de baptême qui sont maintenues dans l’intimité stricte des proches
  • De même, les funérailles dans l’intimité stricte des proches
  • Pour les Rameaux, dans la mesure des livraisons : les buis seront bénis à huis clos, puis mis à disposition
  • Pour les confessions vous pouvez aussi téléphoner aux heures habituelles du secrétariat pour laisser vos coordonnées
  • L’abbé Thierry Fouet demeure à votre disposition
  • Vous pouvez aussi joindre l’assistante pastorale, Anne-Marie Colandréa

Sont suspendus:

  • Toutes les messes en semaine et le dimanche jusqu’au 15 mai, y compris en EMS
  • Pas de célébration pénitentielle du temps de Carême
  • Pas de liturgie des Rameaux, ni de la Semaine sainte et ni de Pâques Annulation des conférences, concerts, et de toute autre rencontre
  • Pas de catéchisme jusqu’au 8 avril
  • Report des célébrations de premier pardon et de première communion

Pour le cultiver et le garder

Par François-Xavier Amherdt
Photo: PixabayOn a souvent reproché à la Bible et à la théologie chrétienne, à tort, d’avoir encouragé l’exploitation de la planète par les humains. Or, c’est « pour qu’il le cultive et le garde » que le Seigneur confie « le jardin de la création à Adam ». Dieu « prend l’homme et l’établit dans Eden » (Genèse 2, 15). Lui dont le nom veut dire le « boueux » (d’adamah, la terre meuble en hébreu), il ne peut capturer pour son propre profit ce qu’il a reçu en cadeau et dont il est lui-même issu : « Le Seigneur Dieu modela l’homme avec la glaise du sol, il insuffla dans ses narines une haleine de vie et l’homme devint un être vivant » (Genèse 2, 7), ce que signifie par ailleurs le mot Eve, la vivante. Les humains (le terme vient du latin humus, la terre) sont ainsi par nature solidaires du cosmos et ils sont appelés à respecter toute créature comme une caresse de la tendresse divine.

C’est donc en stéréophonie que les deux récits initiaux de la Genèse doivent se comprendre. L’injonction lancée à l’homme et la femme, conçus à l’image et à la ressemblance de Dieu (Genèse 1, 27, où les deux sont « déjà » présents) sonne donc comme un appel à la responsabilité. « Soyez féconds, multipliez-vous, emplissez la terre et soumettez-la » (1, 28a) ne signifie d’aucune manière « exploitez le globe terrestre, abusez de ses ressources au point de les anéantir, jouez avec l’atmosphère si bien que l’existence de la planète soit menacée », mais au contraire : « entourez-la, domestiquez-la, car vous êtes mes représentants et mes lieutenants, poursuivez mon œuvre bonne, de manière à ce qu’elle porte du fruit et que ce fruit demeure ».

Au service de la floraison infinie
Du reste, toute l’œuvre de création en Genèse 1 célèbre comme une grande liturgie la mise en place de la multitude des espèces de plantes, d’animaux, de poissons et d’oiseaux. C’est au service de cette floraison infinie que l’être humain est placé, et non comme tyran tout-puissant, libre de réduire la biodiversité à néant. Contemplation et action de grâce, respect et protection, justice et paix : telles sont les attitudes insufflées à l’humanité pour qu’elle « sauve-garde » ce qui lui a été confié par le Créateur. Aujourd’hui plus que jamais !

Le cantique de Frère Soleil par saint François d’Assise

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), avril 2020

Proposé par Alessandra Arlettaz | Photo: sarayut tanerus / sarayut_sy/adobe stock sur le site https://www.la-croix.com/

Très Haut, tout puissant et bon Seigneur,
à toi louange, gloire, honneur,
et toute bénédiction ;
à toi seul ils conviennent, O Très Haut,
et nul homme n’est digne de te nommer.
Loué sois-tu, mon Seigneur,
avec toutes tes créatures,
spécialement messire frère Soleil,
par qui tu nous donnes le jour, la lumière ;
il est beau, rayonnant d’une grande splendeur,
et de toi, le Très Haut, il nous offre le symbole.
Loué sois-tu, mon Seigneur,
pour sœur Lune et les étoiles :
dans le ciel tu les as formées,
claires, précieuses et belles.
Loué sois-tu, mon Seigneur, pour frère Vent,
et pour l’air et pour les nuages,
pour l’azur calme et tous les temps :
grâce à eux tu maintiens en vie toutes les créatures.
Loué sois-tu, Seigneur, pour notre sœur Eau,
qui est très utile et très humble,
précieuse et chaste.
Loué sois-tu, mon Seigneur, pour frère Feu,
par qui tu éclaires la nuit :
il est beau et joyeux,
indomptable et fort.
Loué sois-tu, mon Seigneur,
pour sœur notre mère la Terre,
qui nous porte et nous nourrit,
qui produit la diversité des fruits,
avec les fleurs diaprées et les herbes.
Loué sois-tu, mon Seigneur, pour ceux
qui pardonnent par amour pour toi ;
qui supportent épreuves et maladies :
heureux s’ils conservent la paix,
car par toi, le Très Haut, ils seront couronnés.
Loué sois-tu, mon Seigneur,
pour notre sœur la Mort corporelle
à qui nul homme vivant ne peut échapper.
Malheur à ceux qui meurent en péché mortel ;
heureux ceux qu’elle surprendra faisant ta volonté,
car la seconde mort ne pourra leur nuire.
Louez et bénissez mon Seigneur,
rendez-lui grâce et servez-le
en toute humilité.

Notre-Dame de Genève

Texte et photo par Myriam BettensIl se raconte à Genève que l’église Notre-Dame aurait été construite sur un terrain bien à l’extérieur de la ville afin de ne pas troubler la « paix » du culte protestant. Ironie de l’histoire, avec l’expansion de la cité, la basilique se trouve aujourd’hui en plein cœur de son centre névralgique. La légende urbaine trouve en partie sa source dans la réalité.

Durant l’aménagement de la première gare Cornavin en 1850, les fortifications alors en place sont démolies. Sur proposition de James Fazy, l’Etat de Genève fait don des terrains ainsi gagnés aux religions minoritaires. La construction de l’édifice de style néo-gothique débute en 1851 et se poursuit jusqu’en 1857 sous la direction de l’architecte Alexandre-Charles Grigny. Financée grâce aux dons réunis par des prêtres quêteurs, l’église est consacrée à l’Immaculée Conception en 1859. 

L’église reste le principal lieu de culte catholique de Genève, mais les fidèles se déplacent principalement pour la statue de la Vierge en marbre blanc de Carrare. Offerte par le pape Pie IX en 1859, cette œuvre du sculpteur italien Forzani a été couronnée par le nonce apostolique, Mgr Bernardini, en 1937.

Accès possible
– Depuis la gare Cornavin, 2 minutes à pied, environ 180 mètres.
– Depuis l’autoroute A1, suivre Evian/Genève-lac. Prendre la sortie Genève-lac. Continuer sur la route de Lausanne, puis la rue de Lausanne. Prendre légèrement à droite sur la place de Cornavin pour entrer dans le parking.

La visite

1. Gravissez les quelques marches et entrez par une des deux portes se trouvant du côté de la place Cornavin.

2. Munissez-vous d’un petit feuillet blanc : « Bienvenue à la basilique Notre-Dame de Genève », sur votre gauche en entrant, et admirez les nombreux vitraux de l’édifice.

3. Prenez le côté gauche de la nef, au niveau du déambulatoire, jetez un œil sur la Vierge sans visage, souvenir de l’ancienne Genève catholique. Ce panneau de bois sculpté provient de la cathédrale Saint-Pierre, il a été « défiguré » lors des troubles de la Réforme.

4. Continuez en direction de la chapelle de la Vierge. Laissez-vous imprégner par l’atmosphère du lieu. Tendez l’oreille au bruissement du va-et-vient des fidèles.

Mon Carême avec un virus

L’épidémie de coronavirus vient perturber nos vies, alors que nous sommes en pleine période de Carême. Peut-être que ces circonstances extraordinaires peuvent être mises à profit pour nous aider à certaines poursuites de conversion. Comment construire à partir de cette dynamique négative un élan positif ? Si nous le laissons nous inspirer, Dieu nous fait découvrir comment tirer un bien d’un mal.
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Une fleur

Il existe un lieu secret dans le silence du cœur, une Terre Sacrée où Dieu vient semer en silence une graine de vie dans un rayon de lumière. Déchausse-toi, Homme, laisse tes blessures et mets-toi à genoux pour humer le parfum de la Vie qui se réveille doucement… Parfum de Résurrection!Par Valérie Pianta
Photo : DR

Alors que l’hiver touche à sa fin, dans les derniers relents de froid, les derniers frissons, voilà que Dieu fait un magnifique cadeau à son Homme, sa créature préférée et bien-aimée en dépit de toutes les apparences trompeuses ! C’est un cadeau fragile déposé au milieu d’un jardin encore frissonnant et recouvert d’un léger manteau blanc… qui rappelle le temps dur où la vie semblait être aux abonnés absents.

Autour de ce cadeau fragile, et à cause de cette fragilité si extraordinaire, ils sont nombreux les blessés de la vie, à se donner la main pour faire un cercle autour du miracle qui se dresse vers le Ciel. Derrière chacun de ces visages se profile une longue file… visages sans regard ou visages mangés par des regards immenses tant ils cherchent à capter une source de lumière.

Enfants et adolescents brisés, femmes maltraitées, personnes handicapées physiques, mentales, sociales, psychiques, exilés, malades guéris, malades en rémission, malades au seuil de la mort… Au milieu de ce cercle, Dieu a délicatement déposé son cadeau. C’est un bouton de fleur qui s’ouvre au milieu des restes de l’hiver. Une fleur qui s’appelle… résilience ! Résilience, résilience, drôle de nom pour une fleur ! Il y a dans ce mot quelque chose de doux et de fort.

Résilience a la couleur de la lumière, le parfum de la sérénité. Costaude la petite fleur ! Elle s’est préparée dans le silence et l’obscurité pour surgir juste au bon moment… ses racines ont cherché leur chemin dans la dure et froide terre de la souffrance, durant un hiver de la vie qui semblait sans fin. 

Dieu a semé le don et soudain, beaucoup de petites fleurs peuvent éclore sous la caresse de l’espérance qui renaît, ce doux soleil qui annonce le printemps de la vie. Chacun tend la main vers une petite fleur… certains clignent encore des yeux tant ceux-ci étaient collés par les larmes. Ils sont un peu comme l’aveugle Bartimée à qui Jésus ouvre les yeux doucement. Trop de lumière d’un seul coup, c’est douloureux aussi ! 

Chaque jour, des yeux s’ouvrent à nouveau sur la lumière après des temps d’obscurité, petits miracles discrets de ceux et celles qui peuvent tendre la main à nouveau vers la petite Fleur commençant à éclore. 

La Vie, l’amour plus fort que la mort !

Prions avec le pape François

Photo: DR

Seigneur, fais de nous des instruments de ta paix. Fais-nous reconnaître le mal
qui s’insinue dans une communication qui ne crée pas la communion.
Rends-nous capables d’ôter le venin de nos jugements. Aide-nous à parler des autres
comme de frères et de sœurs. Tu es fidèle et digne de confiance.

Fais que nos paroles soient des semences de bien pour le monde :
là où il y a de la rumeur, que nous pratiquions l’écoute
là où il y a confusion, que nous inspirions l’harmonie
là où il y a ambiguïté, que nous apportions la clarté
là où il y a exclusion, que nous apportions le partage
là où il y a du sensationnalisme, que nous usions de la sobriété
là où il y a de la superficialité, que nous posions des vraies questions
là où il y des préjugés, que nous suscitions la confiance
là où il y a agressivité, que nous apportions le respect
là où il y a de la fausseté, que nous apportions la vérité. Amen.

Prière de Mgr Jean Scarcella, abbé de Saint-Maurice

Marie, mère de notre sauveur et notre mère, nous te supplions d’intercéder en notre faveur pour que le monde soit délivré sans plus attendre du coronavirus (Covid-19). 

Eve nouvelle, par ta puissante intercession, obtiens-nous la délivrance complète et durable du virus qui paralyse notre monde et ravage les familles.

Arche de la Nouvelle Alliance, repousse le fléau de la maladie par ta prière. Console, protège et guéris les malades pour la plus grande gloire de Dieu.

Marie, Mère de notre sauveur et notre mère, toi qui as toujours exaucé la prière de nos anciens quand ils étaient dans l’épreuve, veille sur nous. Amen.

Le pape François et l’urgence climatique

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), avril 2020

Par François Cordonier, Ollon | Photo: DR

Il y a 5 ans, le pape François publiait l’encyclique « Loué sois-tu » sur l’écologie.

La foi doit apporter de nouvelles exigences, de nouvelles motivations face au monde dont nous faisons partie. Ces exigences formulées dans la Bible ont été pour beaucoup mal interprétées. Dans Genèse 1-28, Dieu dit : « Soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre et dominez-la. Soumettez les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et toute bête qui remue sur la terre ». Les hommes croyants de culture judéo-chrétienne ont agi dès qu’ils eurent les moyens conformément au texte biblique. Or, l’Encyclique dit que « c’est une fausse interprétation ; il faut lire les textes dans leur contexte avec une herméneutique adéquate ».

Nous avons recherché toujours plus de confort et de croissance économique et par conséquent nous avons été les acteurs du réchauffement climatique et de la pollution. Par ignorance ? Pourtant, depuis la fin des années 1950, un groupe de scientifiques, le Club de Rome, nous a mis en garde en nous indiquant que si nous voulions éviter les catastrophes, il fallait diminuer l’utilisation des matières polluantes. Depuis plus de 70 ans, malgré les avertissements des scientifiques et des organisations écologistes, nous continuons à augmenter l’utilisation de telles matières. C’est depuis quelques années seulement, lorsque nous avons subi les conséquences désastreuses de notre inaction, que des mesures sérieuses ont été prises par les pouvoirs publics. Hélas, pas dans tous les pays.

« La sobriété et l’humilité n’ont pas bénéficié d’un regard positif. Il est urgent de changer ! », dit le pape François, tout en insistant pour que les mesures à prendre n’aggravent pas mais corrigent les conditions de vie des plus pauvres.

Malheureusement, notre système économique nous invite, nous force même encore à consommer et gaspiller plus.

Christ est ressuscité… Il est vraiment ressuscité

Daniel Marguerat, théologien, exégète, professeur honoraire à l’université de Lausanne, a publié en 2015 un ouvrage intitulé « Résurrection, une histoire de vie 1 ». Ce petit ouvrage est une mine d’informations pour qui s’intéresse à une lecture actuelle des Ecritures.
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La Création, don de Dieu

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral des Coteaux du Soleil (VS), avril 2020

Photo: Marie-Paule Dénéréaz

Le chapitre 1 du Livre de la Genèse nous raconte la création par Dieu de notre univers, de notre terre et de tout ce qui la recouvre et la peuple, humains compris. Il nous l’a confiée pour que nous en prenions soin, et nous avons voulu savoir ce qu’en pensaient les habitant-e-s du secteur. Nous leur avons posé trois questions :
– Qu’est-ce que vous admirez particulièrement dans la Création?
– Comment envisagez-vous votre rôle de cocréateur/-trice?
Comment aimeriez-vous que notre Eglise s’implique pour préserver la Création?

Un groupe d’enfants de 8-9 ans

1re question : « Moi, j’aime les chiens ! » « Et moi les chats ! » Et ensuite dans un joyeux méli-mélo : les papillons, les poules, les chevaux, les coccinelles, les lapins, les dinosaures !
Et les plantes, il y a des plantes que vous aimez ? Après un petit silence… « moi, j’aime bien les tulipes ».

2e question : « Aujourd’hui on a planté des fleurs et on doit les arroser un peu pour que ça pousse ! », « Moi, je fais du jardin avec papa ». « Moi, je dois donner à manger à mon lapin à la maison ».

La 3e question a été transformée en « qu’est-ce que les adultes pourraient faire pour mieux soigner la nature ? »
Plusieurs : « ne pas jeter les cigarettes par terre », « planter des arbres ».

Hélène, 37 ans

Le jour de la naissance de ma première fille, lorsque l’infirmière l’a déposée sur moi, j’ai compris ce qu’était un miracle, et ce qu’était notre vocation de cocréateurs en tant que parents. Quel mystère que de pouvoir donner la vie à un être unique et voulu par Dieu depuis toute éternité !

La Création est si belle : j’aime la photographier, que ce soit la splendeur des montagnes ou les gouttes de rosée sur les fleurs. Mais, par-dessus tout, j’aime admirer la beauté des visages d’enfants, et les immortaliser. La beauté de la Création me dit Dieu. 

En tant que chrétienne, j’attends bien sûr de l’Eglise qu’elle me demande de préserver la Création, et de transmettre ce respect qui lui est dû à mes enfants. Je compte aussi sur elle pour éveiller nos consciences au devoir de protéger la Vie, toute Vie, puisqu’elle est toujours belle et voulue par Dieu.

Pascal, 65 ans

De visu j’admire particulièrement la nature et le mystère de l’univers céleste qui dépasse mon entendement. De cœur je suis émerveillé par le miracle de la Vie.

A mon niveau, mon rôle de cocréateur je le vois dans la manière de prendre soin de moi-même, créature de Dieu, et en préservant l’environnement naturel et urbain par des gestes simples : acheter des produits écologiques et durables, restreindre ma consommation d’eau et d’électricité, trier les déchets, renoncer aux choses superficielles et éviter la surconsommation.

Je souhaite que l’Eglise persiste à sensibiliser nos communautés aux questions cruciales concernant la relation de l’homme à l’environnement en prolongement de « Loué sois-tu ».

Audrey, 38 ans

Je trouve que la nature nous permet de nous sentir épanouis, alors que souvent au sein de la société il est plutôt question de créer un manque pour nous faire consommer. J’admire cette force : tout donner sans rien attendre.

J’essaye de faire ma part pour la préserver et sensibiliser mes enfants et mes élèves. Des petits gestes simples de chacun peuvent amener de grands changements notamment concernant le tri et l’utilisation des voitures, mais je suis bien loin d’être un modèle.

N’étant pas pratiquante, j’ai peu de connaissance des gestes concrets de ma paroisse ou de l’Eglise en général. Mon ressenti c’est qu’il y a beaucoup plus de sermons que de faits concrets. Je ne connais aucune mesure mise en place par l’une ou l’autre pour contribuer à la préservation de notre environnement, mais peut-être en saurai-je plus en lisant ce magazine.

Alexandre, 49 ans »

J’admire et je profite chaque jour, spécialement le matin, de la beauté de la Création qui m’entoure. Je suis toujours fasciné par l’adaptation de la nature dans notre monde actuel.

Mon rôle de cocréateur est le respect, c’est-à-dire préserver les ressources de Mère Nature, éviter le superflu et retrouver des valeurs de base.

L’Eglise pourrait encourager les chrétiens à réduire la course folle de la (sur)consommation et porter le discours pour une répartition équitable des ressources naturelles de notre planète.

La prière du chœur

Musicienne professionnelle de formation classique, Marie Mottet est passionnée de chant grégorien. Formée durant cinq ans par le chanoine Marius Pasquier, la jeune femme est encouragée par ce dernier à transmettre sa passion. Depuis lors, la voix de ses élèves résonne dans toute la Suisse romande. Rencontre avec une artiste qui a plus d’une corde à sa harpe!

Par Myriam Bettens
Photos : Benoît Leheup et Olivier Mottet

En balade dans la nature.

D’une voix hésitante je demande à Marie Mottet l’heure de l’office de Sexte. En bonne enseignante, elle me récapitule patiemment les fondamentaux de la liturgie des Heures : « Sexte est la prière de la sixième heure. Devenue par la suite l’office du milieu du jour. » Autrement dit, la liturgie marquant l’heure de midi. La musicienne reprend le fil de la conversation suite à cette interruption : « Nous chantons trois-quarts d’heure en groupe dans les stalles de la chapelle de l’abbaye, ensuite je me concentre sur les besoins spécifiques de chaque sœur. » Que cela soit la voix ou le souffle, « l’enseignement se poursuit individuellement, à raison de quinze minutes pour chacune jusqu’à l’office du milieu du jour ». Comme une parenthèse dans un emploi du temps chargé et marqué par de nombreux déplacements, c’est aussi pour cela que la musicienne aime particulièrement la journée du vendredi.

Le chant, un temps de prière

« Je vais à l’abbaye de la Maigrauge à Fribourg pour donner des cours de chant aux sœurs. Cela me ressource beaucoup », déclare la jeune femme. Même si les religieuses attendent la venue de leur professeur à 9h, sa journée débute aux alentours de 7h, « ce qui peut paraître tôt lorsqu’on est musicien professionnel, car plus habitué à travailler le soir », note-t-elle avec un sourire. Elle précise que toutes ces sessions de chant dans des monastères de Suisse et à l’étranger représentent environ deux mois sur l’année. Marie Mottet ajoute ne pas considérer ces cours « comme un simple travail. Là-bas le temps s’arrête et m’octroie un moment de prière bienvenu ». Elle prend donc part à l’office de midi avec les moniales puis se rend à l’hôtellerie de l’abbaye pour le repas, une occasion de rencontre avec les hôtes en retraite dans cet écrin de verdure enchâssé dans une boucle de la Sarine. L’après-midi est aussi dédiée au travail de la voix, mais avec les frères dominicains du couvent Saint-Hyacinthe cette fois-ci. Nul besoin à la musicienne de se déplacer, son élève du jour la rejoint directement chez les cisterciennes, « afin de profiter de l’acoustique du lieu », précise-t-elle. 

Mettre un rêve en musique

« Je travaille en cours individuel avec un frère dominicain de 13h à 14h15. Parfois nous restons pour l’office de none (14h15). Autrement nous remontons en direction du couvent Saint-Hyacinthe et, de 14h45 à 16h45, c’est en groupe que nous chantons », développe-t-elle. Plus qu’une passion le chant grégorien est pour Marie Mottet une manière de mettre tout le corps en prière. Un savoir-faire qu’elle a acquis auprès du chanoine Marius Pasquier de l’abbaye de Saint-Maurice : « J’ai consacré un jeudi matin par semaine à l’apprentissage du chant grégorien. La rencontre avec le chanoine était, au départ, destinée à rassembler des informations sur ce thème pour mon travail de fin d’études en histoire de la musique ». 

Le courant passe entre l’étudiante musicienne et le religieux, ce dernier lui propose donc de la former à l’art du chant grégorien. « Cette rencontre a changé toute ma vie », d’une part, parce qu’il était « touchant de travailler avec un homme de cette expérience » et d’autre part, « car il m’a transmis bien plus. Marius Pasquier avait une profonde intimité avec Dieu que je pouvais ressentir », affirme-t-elle. Elle transmet aujourd’hui sa passion aux novices de Saint-Maurice une fois par semaine. Marie Mottet a contribué à redonner vie au rêve du chanoine, entendre à nouveau chanter du grégorien à l’abbaye.

Temps forts d’une journée »

9h-11h45 Cours de chant avec les sœurs cisterciennes de la Maigrauge.
En groupe puis de manière individuelle.

11h45-12h Participation à l’office de sexte.

12h Repas à l’hôtellerie.

13h-14h15 Travail de la voix avec un frère de Saint-Hyacinthe à la Maigrauge
pour profiter de l’acoustique du lieu. 

14h45-16h45 Marie Mottet se rend au couvent Saint-Hyacinthe pour former
les autres dominicains au chant.

La campagne de Carême

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Barnabé (VD), avril 2020

Par Roger Mburente, PPP, et AdC et E-Changer | Photo: Piroska Berchtold

Le dossier romand de ce numéro est consacré à « Laudato si’, cinq ans après… ».

Depuis cinq ans déjà, l’Encylique « Laudato si’ » du pape François fait résonner, dans le monde entier, le cri de la terre qui est exploitée abusivement par l’homme pour ses ressources. Ce qui est en jeu, c’est l’avenir de l’humanité, qui passe par une harmonie nécessaire avec la Création. Il nous faut imaginer de nouvelles manières de produire et de consommer. Mais, dans ce domaine, comme dans beaucoup d’autres, le chemin est encore très long.

« Laudatio si’ » reste le document de référence pour nos communautés sur le chemin du changement. Respecter la Création signifie privilégier la vie !

Nous remercions de tout cœur les œuvres d’entraide PPP et AdC qui font un travail extraordinaire pour nous sensibiliser, dans la ligne de « Laudato si’ », au devoir de chacun (e) d’entre nous de préserver la Création. La conversion écologique est une priorité !

La campagne de Carême nous a aidés à repenser nos liens avec la Création, car cette terre est notre maison commune. La question des semences a retenu toute notre attention durant le temps de Carême. Alors même que les semences et les savoirs traditionnels ont toujours été garants d’une alimentation et d’une agriculture écologique et diversifiée, le travail de sélection des familles paysannes est de plus en plus compromis, malheureusement !

Merci à vous toutes et tous qui soutenez les projets de PPP et AdC, en faveur de la protection de la Création, tant en Suisse qu’ailleurs dans le monde. Les dons des soupes de Carême, la collecte du Dimanche des rameaux et le contenu de vos pochettes de Carême sont entièrement reversés à ces deux œuvres !

En librairie – avril 2020

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Laudato si‘
Yann Arthus-Bertrand

Le grand photographe, réalisateur et écologiste Yann Arthus-Bertrand offre ses photos et son talent au texte pontifical le plus important jamais publié sur l’écologie intégrale et la nécessité urgente de réagir face à la crise environnementale. Chaque champ d’action soulevé par le pape François trouve un exemple incarné, en image, particulièrement interpellant. Une invitation à changer profondément nos comportements individuels, mais aussi à convertir nos logiques économiques et politiques. 

Editions Première Partie

Acheter pour 34.00 CHFJ’étais incapable d’aimer
Brigitte Bédard

Brigitte Bédard, jolie jeune femme addicte aux drogues, alcool et sexe, rebelle à tout ce qui entrave sa liberté, fait une rencontre spirituelle « à la saint Paul » en 2001 et trouve enfin un sens à sa vie. Avec beaucoup d’humour et de vérité, elle nous entraîne sur la route qui l’a conduite des bas-fonds de l’existence à une vie libre de femme, d’épouse et de mère comblée. Un ouvrage à mettre entre toutes les mains de ceux qui désirent comprendre que rien n’est impossible à Dieu !

Artège

Acheter pour 23.90 CHFBreizh Brasil !
Yves et Ligia Guézou

Récit d’aventure autant que plongée au cœur de l’âme humaine nous con-frontant à ce que chacun vit en soi : la lutte entre nos zones d’ombre et notre part de lumière. Yves et Ligia, mariés depuis 30 ans, nous bousculent par leur témoignage solidement ancré dans la conviction que Dieu peut tout. Ce récit haut en couleur est un chant d’espérance, une bouée pour tous ceux qui croient se noyer mais ont oublié que l’amour est plus fort que la mort.

Sacré-Cœur

Acheter pour 30.00 CHFJe sauve la planète à domicile
Adeline et Alexis Voizard

Un cahier d’activités très simple, très pratique, très ludique, ancré sur le message de l’encyclique du pape François Laudato si’, pour mettre en œuvre l’écologie intégrale dans chaque partie de votre foyer : chambre, cuisine, salle de bain… Devenez co-créateurs de votre vie ! Adeline et Alexis Voizard, parents de cinq enfants, ont vécu une conversion écologique à la lecture du texte pontifical. Ce manuel pratique est le fruit de leur expérience.

Quasar

Acheter pour 19.50 CHF

Pour commander

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Préserver la maison commune

Par Thierry Schelling
Photo: CiricAmpleur
Rarement une encyclique aura déclenché autant de ferveur quasi planétaire que Laudato si’ ! Chaque année, à l’occasion de l’anniversaire de sa publication, des conférences internationales (comme en 2018 au Vatican même), des célébrations mondiales (comme en 2016 par le Global Catholic Climate Movement), des colloques locaux (comme en 2017 dans plusieurs pays du globe) démontrent combien le Pape a touché le sujet du siècle.

Pro domo
Il y a comme une syntonie entre les mouvements de protestation pour la sauvegarde du climat observés depuis des mois et l’un des thèmes centraux du magistère ordinaire de papa Bergoglio : sauvegarder la maison commune qui est notre terre. Là où Humanae vitae rata le cap, Laudato si’ ramène, en parallèle presque, vie du monde et vie de l’Eglise, qui cette fois contribue à celui-là constructivement.

Signes des temps
D’ailleurs, depuis 2011, au Vatican, un diplômé en sciences politiques, l’Italo-Français Tebaldo Vinciguerra, travaille sur ces questions auprès de ce qui était alors le Conseil pontifical Justice et Paix et qui est devenu une commission pour l’écologie dans le Dicastère du développement humain intégral voulu par François dès 2017. C’est notamment le Compendium de la Doctrine sociale de l’Eglise – ce trésor encore bien ignoré de l’Eglise ! – qui encadre ses interventions. Or, depuis 2018, il est accompagné d’un théologien, Joshtrom Kureenthadam, salésien, docteur en philosophie et expert en sciences environnementales et en théologie de la création. Celui-ci est notamment l’auteur du passionnant The Ten Green Commandments of Laudato si’ (Les 10 commandements verts de Laudato si’, 2018). 

La théologie des signes des temps – évoquée déjà dans Pacem in terris de Jean XXIII – qui apparaît dans Gaudium et Spes, semble être une méthode bien bergoglienne. Qui aurait cru que l’écologie reverdirait les coulisses du Saint-Siège ?

Laudato si’ + 5

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), avril 2020

Par l’abbé Charles Aka | Photo: Pixabay

Face à l’ampleur de la crise écologique, plusieurs courants écologistes semblent redécouvrir aujourd’hui ce que le christianisme a mis en lumière il y a bien longtemps. L’encyclique Laudato si’ du pape François adressée au monde entier, vient réaffirmer l’importance de la question dans l’enseignement de l’Eglise et apporter une riche contribution au débat sur l’écologie. Elle appelle à une écologie intégrale, à un changement de regard sur l’homme et de l’homme sur la création. Sa publication en 2015 a suscité beaucoup d’enthousiasme et fait germer plusieurs initiatives dans les diocèses et les paroisses.

Cinq ans après, le bilan est à faire au niveau de l’Eglise en général, au niveau des paroisses aussi. Mais il l’est plus à faire au niveau personnel parce que la racine de la crise se trouve dans le cœur de l’homme. 

C’est pourquoi les solutions techniques et économiques ne suffiront pas. Si le cœur se convertit, il y aura un changement de regard, de style de vie. Car être écologiste n’est pas une mode, un courant politique, encore moins consommer bio. 

Etre écologiste est avant tout un impératif éthique qui nous presse à assumer nos responsabilités quant à la façon dont nous considérons les humains autour de nous, à la façon dont nous consommons, à l’importance que nous accordons à l’argent, à l’environnement. Bref c’est une sobriété joyeuse en tout. 

N’est-ce pas cette manière de vivre que les Pères de l’Eglise, la tradition monastique, les mystiques chrétiens et les religions orientales ont appelée pauvreté évangélique, simplicité, tempérance, détachement du désir ou de la soif de posséder ? 

Où en sommes-nous cinq ans après l’appel de Laudato si’ ?

Famille, foi et terroir, un trio gagnant!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), avril 2020

Propos recueillis par Brigitte Deslarzes | Photo: Thomas Andenmatten et LDD

Sandrine Caloz, ingénieur œnologue de Miège de trente ans, collectionne les reconnaissances internationales et bonnes notes ces derniers mois. Sous les belles robes et les arômes de ses vins qui font tourner la tête des experts, se cachent surtout un savoir-faire et un héritage familial, empreint aussi d’une foi bien vivante qu’elle nous partage.Sacrée Vigneronne Bio Suisse de l’année 2019, le bio est une question de mode ou une question liée à ton souci de préserver la création ?
Cultiver sans intrants chimiques était une réflexion de mon papa. Il avait lancé une partie de sa production en culture biologique certifiée dans les années 90 déjà. Lorsque la culture biologique parcellaire a été interdite, il a laissé tomber la certification, car il n’était pas encore prêt à passer en bio sur l’entier du domaine.

Il a toujours eu la fibre très écolo et en 2013 quand je suis rentrée travailler sur l’exploitation familiale, c’était une évidence que nous allions ensemble cheminer vers la reconversion sur l’entier du domaine.

Nous possédons un domaine très mécanisé, sur lequel les coûts de productions liés à la culture biologique sont supportables. D’autres raisons nous poussent à ce mode de culture contraignant comme par exemple un besoin de plus de cohérence sur notre système de production, se réapproprier les grands principes et techniques de viticulture, améliorer la fertilité et la vie de notre terroir.

Le pape François commence sa lettre encyclique Laudato si’ par une citation du cantique des créatures de François d’Assise « Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur  notre mère la terre, qui nous soutient et nous gouverne, et produit divers  fruits avec les fleurs colorées et l’herbe ». Cette citation nous parle beaucoup et nous accompagne.

De façon plus pragmatique, les consommateurs sont de plus en plus sensibles à notre mode de production et c’est tant mieux pour nous, puisque cela nous permet de commercialiser nos vins. 

Tu viens de recevoir une belle reconnaissance dans le  guide international « Robert Parker Wine Advocate », sept vins notés de 90 à 92 points Parker. A quoi dois-tu cette consécration ?
Je suis très heureuse des belles notes que Stephan Reinhardt du « Robert Parker Wine Advocate » nous a attribué. C’est une reconnaissance pour nos vins et cela crédibilise notre travail et la qualité des vins en culture biologique. Je suis heureuse de cette consécration et je pense que nous la devons à la rigueur du travail de toute notre famille et au fantastique terroir valaisan.

Le vin est un symbole éminemment chrétien, cela est-il important pour toi ?
Lorsque j’entends les paroles du prêtre à l’Offertoire : « fruit de la vigne et du travail des hommes » je suis toujours un peu émue. Cela place notre travail dans une perspective d’une grande valeur symbolique. Le vin a été choisi pour être un point de rencontre entre Dieu et l’humanité et c’est très inspirant. 

Comment concilies-tu ta vie de famille et professionnelle ?
J’ai beaucoup d’aide de ma famille, mon mari Taylan, informaticien, qui travaille à 80% est très présent avec nos enfants, Sélène et Leïla, et efficace dans les tâches quotidiennes. C’est cependant très difficile et lorsque les enfants sont si petits, c’est un challenge de chaque minute.

Privés de communion

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), avril 2020

Texte par le Père Benoît-Marie, aumônier de la Fille-Dieu (Romont) | Illustration: Raphael Delaloye

La situation de pandémie a déterminé nos évêques à suivre les indications du Conseil fédéral pour limiter au maximum les contacts entre personnes. Le problème sanitaire est simple: ceux qui sont infectés par le virus ne le savent pas au début, et peuvent contaminer involontairement d’autres personnes. C’est donc un acte de charité envers autrui qui motive ces mesures exceptionnelles qui ont pu nous paraître exagérées, mais nous ont fait prendre la mesure du danger effectif.Depuis, donc, il n’y a plus de messe célébrée publiquement dans le diocèse. Croyez bien que notre communauté le déplore autant que vous !

Mais la bonne nouvelle, c’est que tous vos prêtres continuent de dire la messe chaque jour ! Et chaque messe célébrée même en secret continue de déverser les grâces du Sacrifice Rédempteur sur toute l’humanité, en particulier sur ceux qui désireraient ardemment pouvoir assister à la célébration des saints Mystères et y communier. 

Des dons qui vont de soi ?
Concrètement, nous prenons nous aussi la mesure de ce « deuil » qui nous fait sentir d’un coup ce que nous avions, comme si ça allait de soi (un peu trop ? Les dons de Dieu ne sont jamais un droit ou un dû !), et que nous ne pouvons plus recevoir sous la forme sacramentelle et visible pour une période indéterminée. 

Dieu tire toujours le bien du mal. De cette privation, Il veut tirer un plus grand bien. Quel pourrait-il être, ce plus grand bien ? D’abord, de reprendre conscience, de manière douloureuse mais féconde, de la grandeur du don de l’eucharistie, si souvent galvaudé.

Ensuite, de développer toutes les autres façons d’être en contact avec Dieu, comme un aveugle qui développe tous ses autres sens pour compenser celui qu’il n’a pas : la prière, notamment de désir, le temps donné à Dieu par la lecture et la méditation de l’Ecriture et de toute la tradition spirituelle, l’adoration du Saint Sacrement (si nos églises sont encore ouvertes : ce qu’on veut éviter, c’est que des foules s’y trouvent ensemble) et surtout la communion spirituelle.

Comme en camp de concentration
Cette pratique ancienne un peu tombée en désuétude par « excès de communion », pourrait-on dire, reprend en ce moment toute sa valeur. Le cardinal Journet, qui suit fidèlement saint Thomas, expliquait cela par un exemple.

Imaginez un prisonnier dans un camp de concentration de la seconde guerre mondiale. Il est malade, cerné par la mort qui rôde de toutes parts. Il a un ardent désir de communier, peut-être pour la dernière fois. Mais pas de prêtre, donc pas de messe. Un jour, le vent lui apporte le son des cloches d’une église, au loin. Donc, il comprend qu’une messe va se célébrer là-bas. Il s’unit d’intention avec toute la ferveur de son âme à cette messe, et demande à Dieu, par la communion spirituelle, de recevoir les grâces qu’il recevrait s’il était en chair et en os dans cette église.

Eh bien, Dieu lui donne exactement les mêmes grâces ! Car Dieu, qui a voulu la sainte Eucharistie comme le moyen le plus intime de nous unir à Lui en ce monde visible, n’est pas lié par l’économie des sacrements : Il est infiniment libre, et s’Il ne peut arriver aux âmes droites par les moyens ordinaires que Lui-même a disposés, il n’est pas en peine pour en trouver d’autres. 

Communion sans communion
Vous pouvez donc, chaque jour, vous unir à la messe célébrée par vos prêtres, en lisant si possible les textes de la messe du jour, et en faisant la communion spirituelle, suivie d’une action de grâces, avec la formule ci-contre qui vous est proposée. 

Nul doute, en outre, que ce renoncement difficile, joyeusement accepté, ne vous vaudra beaucoup de grâces, pour vous et bien d’autres dans la communion des saints. Et bien sûr, quelle joie sera la nôtre à tous quand nous pourrons à nouveau communier ensemble lorsque l’ange aura remis son épée au fourreau et que nous aurons à cœur de retrouver ce trésor que Dieu nous avait enlevé pour que nous en reprenions une plus vive conscience. Car il ne faudrait pas que nous prenions l’habitude de ne pas communier, sous prétexte que la communion spirituelle suffit à notre paresse… Dans ce cas, pourrait-on imaginer que Dieu s’en contente ?

Un auteur spirituel imaginait la rencontre du Père qui accueille son Fils, après la Passion, la mort, la sépulture et la descente aux enfers. En L’embrassant, sa première parole es : « Comme Tu m’a manqué ! » Puissions-nous le Lui dire nous aussi, et Il nous répondra : « Moi aussi ! »

Nous vous gardons plus que jamais précieusement dans notre prière : chacun de vos visages nous est précieux comme à Dieu ! Qu’Il nous préserve des maux du corps et de l’âme et nous conduise ensemble à la Patrie des cieux.

Messes de l’évêque à la TV

Canal 9 va retransmettre les messes présidées par Mgr Jean-Marie Lovey tous les dimanches matins.

La messe sera préenregistrée depuis la chapelle de l’Evêché et diffusée à deux reprises, à 9h et à 11h. 

Avec cette initiative, nous faisons « rentrer » l’Eglise dans le salon des paroissiens. Merci à l’évêque et à Canal 9 pour cette initiative.

Formule pour la communion spirituelle

Je voudrais, Seigneur, Te recevoir avec la pureté, l’humilité et la dévotion avec lesquelles ta sainte Mère Te reçut, avec l’esprit et la ferveur des Saints. Amen. 

Suit un temps de silence et d’action de grâces.

Laudato si’

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral des Coteaux du Soleil (VS), avril 2020

Par Isabelle Vogt

Dans ce numéro de L’Essentiel, nous célébrons les cinq ans de la lettre encyclique du pape François Laudato si’.
Essayons de voir ensemble comment le «souci de la maison commune» qu’y développe notre Pape se conjugue avec les textes bibliques de l’Ancien et du Nouveau Testament.
La Bible s’ouvre sur le Livre de la Genèse et le récit de la Création. Chaque livre de la Bible hébraïque porte en titre le premier mot du texte. Ici, le mot Genèse traduit l’hébreu bereshit (au commencement) et le grec genesis (commencement) du v. 1 : « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. 1 » D’un univers plongé dans le chaos et les ténèbres, Dieu va faire un monde où jour et nuit, ciel et terre, continents et mers, soleil, lune et étoiles s’installent. Il couvre ensuite cette terre de végétation et la peuple de toutes sortes d’êtres vivants, avant d’en venir à la création de l’humain (hébreu adam) aux v. 26-27 : « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa ; mâle et femelle il les créa. »

La Création soumise à l’homme ?
Ce qui nous intéresse, dans le contexte de Laudato si’, ce sont les deux passages où Dieu soumet toute la Création à l’homme : « […] et qu’il soumette les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, les bestiaux, toute la terre et toutes les petites bêtes qui remuent sur la terre ! » puis « Soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre et dominez-la […] » Car c’est ce qui justifie, pour certaine-e-s, le pouvoir absolu de l’homme sur la nature.

Or à l’époque de rédaction de la Genèse la domination est un attribut royal : l’homme est le roi de la création, ce qui signifie qu’il doit en prendre soin et la faire prospérer, comme un bon roi le ferait pour son peuple. « Cela implique une relation de réciprocité responsable entre l’être humain et la nature. Chaque communauté peut prélever de la bonté de la terre ce qui lui est nécessaire pour survivre, mais elle a aussi le devoir de la sauvegarder et de garantir la continuité de sa fertilité pour les générations futures […] 2 »

Le regard de Jésus
Et le Nouveau Testament me direz-vous ? Nous avons souvent évoqué ici le lien privilégié de Jésus avec la nature, que ce soit au travers de ses paraboles ou de ses actes. Il admire les petits oiseaux (Mt 6, 26), domine les vents et la mer (Mt 8, 27), festoie dès qu’il en a l’occasion (Mt 11, 9). Mais c’est aussi un artisan qui travaille la matière créée par Dieu de ses mains, puisqu’il est charpentier (Mc 6, 3).

Le pape François évoque « Le regard de Jésus » aux n. 96 à 100, relevant un élément essentiel : Dieu est notre Père céleste (Mt 11, 25). La Création se réalise sur une Parole de Dieu, et le prologue de l’évangile de Jean nous annonce que le Verbe s’est fait chair (Jn 1, 1-18). Par conséquent « […], le destin de toute la création passe par le mystère du Christ, qui est présent depuis l’origine de toute chose. 3 »

Un pape écolo ?
Laudato si’ est un vibrant appel à une prise de conscience de notre responsabilité vis-à-vis de la planète, qui passe par le respect de chacun-e et l’équité sociale. Je vous en conseille vivement la lecture.

1 Toutes les citations bibliques sont extraites de la TOB, édition intégrale, Paris, Cerf, 2004.
2 Lett. Enc. Laudato si’ (24 mai 2015), n. 67, Ed. Parole et Silence, 2015.
3 Op. cit. n. 99.

Le Corps brisé! – Les cœurs brisés?

Par le Chanoine Klaus Sarbach
Photo : DR

Je voulais écrire un éditorial plein de joie… et voilà  qu’une tempête noire en pleine journée m’a bouleversé : abus sexuels par le grand prophète laïc Jean Vanier ! Il y a 44 ans son témoignage m’a ouvert la porte du trésor des personnes handicapées mentales. En 1980 avec des amis nous avons fondé le Mouvement « Foi et Lumière » en Valais. J’ai eu la chance de collaborer avec Jean lors de rencontres, pèlerinages, retraites et sessions de formation dans 9 pays européens. Et voilà que le Diviseur – le Diabolos de son nom – a réussi à faire tomber un des meilleurs amis de Jésus. 

Comment pouvons-nous soigner les cœurs blessés de milliers de personnes qui étaient guidées par ce témoin chrétien ?

Regardons tout avec les yeux du Cœur miséricordieux du Père. Restons unis au Cœur de Marie. Sans jeter de pierres, sans condamner ni chercher d’excuses. Dieu seul connaît le fond des cœurs – le nôtre aussi !

Au milieu de cette violente tourmente liée à la révélation de tant d’abus sexuels, Jésus nous « ressuscite » comme il a redonné vie aux apôtres qui l’ont abandonné. Rappelons-nous cette promesse pascale : « La femme t’écrasera la tête, et tu la blesseras au talon. » Le Dieu de paix écrasera bientôt Satan sous vos pieds. » (Gn 3, 15)

Voici quelques « médicaments » que nous trouvons dans la « pharmacie de Jésus » :

• Le « désinfectant efficace » du pardon qui va jusqu’à celui qui nous a profondément blessé ;

• Le « baume du cœur doux et miséricordieux » qui ne juge ni ne condamne ;

• « L’antidouleur des cœurs » qui s’embrassent en silence et calment la douleur des blessées ;

• « Les vitamines invisibles et vivifiantes » que sont les grâces de Dieu, adaptées aux différents organes et âges ;

• La force réconfortante de la prière et de la méditation ;

• La « chaleur des cœurs » dans la famille, dans notre communauté.

Prions pour les personnes qui ont été blessées et qui sont tentées de quitter la « Barque de Pierre ». Suivons Jésus qui nous dit : « Faites ce qu’ils disent et non ce qu’ils font ! »

Coronavirus

A l’heure où nous écrivons ces lignes (16 mars), en solidarité avec toute la société dans sa lutte contre l’épidémie de coronavirus, dans le respect des décisions fédérales et cantonales – qui sont à tout moment sujettes à modifications – TOUS les offices religieux publics sont annulés et plus aucun rassemblement paroissial ne doit avoir lieu jusqu’à nouvel ordre.

Nous vous informons de tout changement de situation sur notre site internet (www.paroissemartigny.ch), sur notre page Facebook (www.facebook.com/martignylessentiel) et par voie d’affiche dans les lieux de culte.

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