Donner un sens aux actes liturgiques

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), mai-juin 2020

Par Olivier Cazelles et Françoise de Courten | Photo: Frédéric Charles, Olivier Cazelles

Formation des animateurs

Invités par l’Equipe pastorale, le 19 février, nous étions plus d’une vingtaine, animateurs, organistes, responsables en catéchèse et prêtres, à participer à une rencontre consacrée à l’animation liturgique sur notre Unité pastorale à la buvette de la Colombière. Elle était animée par l’abbé Jean-Claude Dunand, curé modérateur.L’abbé Dunand a présenté un projet d’animation pour le Carême 2020 en lien avec l’année des bénévoles et pour l’ensemble des communautés afin qu’il y ait une certaine cohérence sur l’Unité pastorale (UP). Il a souligné l’importance d’une procession pour entrer dans l’église au début de la messe : derrière la croix, les enfants de chœur, les lecteurs, quelques bénévoles et l’officiant s’avancent jusqu’à l’autel.

Cette procession est un geste fort qui met en évidence l’engagement des paroissiens dans la vie de nos communautés au service de l’Eglise. La croix est le symbole de notre passage vers la résurrection du Christ. Elle restera en évidence à côté de l’autel pendant toute la célébration.

Après l’homélie, il est proposé un temps de silence (ne pas craindre le silence !), puis on chante « Baptisés en Jésus, nous croyons en lui, nous vivons de sa vie de ressuscité, proclamons notre foi » avec un couplet en lien avec les textes de chaque dimanche de Carême.

Cette liturgie doit nous parler, et elle sera affinée en communauté.

Des rites qui ont du sens
Comme l’a affirmé l’abbé Dunand, à la messe nous célébrons un mystère dans lequel nous entrons. La liturgie de la messe est un chemin vers le Christ, vers la vie éternelle. Il y a un mouvement, un rythme, on se laisse porter en profondeur par le mystère qui est célébré.

En réponse aux questions pertinentes des participants, le curé modérateur a repris chaque élément de la messe. Il a fait remarquer que ce rite est très codifié, très structuré, mais qu’à l’intérieur de ce cadre, nous disposons d’une grande liberté.

Il  a rappelé la dignité et la beauté de la liturgie, un patrimoine à préserver. La cérémonie doit porter à la prière et nous devons toujours avoir en vue la qualité et la beauté à travers les gestes posés. La rencontre nous a ressourcés et a nourri notre réflexion.

Quelques points qui ont retenu notre attention

Préparation : la préparation des célébrations avec le célébrant est essentielle afin qu’il puisse être au diapason de ce qui a été choisi par les communautés.

Procession : l’assemblée se lève non pour accueillir le prêtre, mais le Christ.

Salutation : « Le Seigneur soit avec vous. » Si le célébrant le dit tête baissée, ça n’a pas de sens. Il s’adresse à l’assemblée. On entre dans le mystère à travers le prêtre, l’animateur, l’organiste, le lecteur.

Kyrie : c’est un acte d’humilité et de reconnaissance pour le pardon reçu. Je reconnais, Seigneur, ton amour, ta miséricorde.

Gloria : maintenant que nous sommes pardonnés, nous  louons Dieu. C’est une prière de pure louange.

Lecture de l’évangile : l’alléluia accompagne la procession du prêtre jusqu’à l’ambon. « Ecoute ! » : obéir à la Parole. Renoncer à soi-même pour suivre le Christ. Ecouter pour grandir.

Psaume : beauté et importance des psaumes qui sont des prières très anciennes et d’une grande profondeur remises en valeur par Vatican II. Le psaume est en quelque sorte une réponse du peuple de Dieu à sa Parole. Nous pouvons le lire ou le chanter.

Silence : il convient de respecter un temps de silence après l’homélie et l’offertoire et après l’élévation pour permettre aux fidèles de contempler le mystère.

Offertoire : on offre le pain et le vin, fruits du travail des hommes. Les paniers de la quête sont l’offrande de la communauté : on les dépose au pied de l’autel.

L’anamnèse peut être chantée par le prêtre ou le diacre ; l’assemblée répond. Ce doit être un dialogue.

Doxologie : « Par lui, avec lui et en lui » fait partie de l’élévation. C’est un moment très fort : on proclame le Christ maintenant. Les paroissiens disent leur accord, amen, avec force.

Annonces orales : elles doivent être courtes et mentionner ce qui manque au feuillet dominical. Il faut laisser se terminer le rite de la communion avant.

L’ambon étant le lieu de la proclamation de la Parole et de l’homélie, il faudrait trouver un autre lieu pour les annonces orales.

Le temps des miracles?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Aigle (VD), mai-juin 2020

Texte et photo par Tarcisio Ferrari

Ce dernier voyage veut être différent, prendre le temps d’une escapade d’un week-end non loin de chez nous, en Suisse. Il se présente comme inespéré, parce qu’il a été réalisé juste quelques jours avant la pandémie que nous vivons tous à présent. Traverser la Suisse par les routes de campagne nous fait découvrir notre territoire et ses magnifiques paysages, nous recentrer sur notre propre réalité ; pas besoin de prendre l’avion ou parcourir des milliers de kilomètres. Je veux voir « l’Essentiel », me tourner vers notre passé et son histoire et réfléchir au futur.

Après la Gruyère et Berne, on bifurque vers l’Emmental et sa splendide campagne où les imposantes fermes dominent les vertes prairies. Ici, tout semble idyllique. Mais n’oublions pas le labeur, la peine et le temps consacrés, n’oublions pas non plus la difficulté et la rudesse de la vie paysanne.

On poursuit par l’Entlebuch ; ici la campagne est moins riche et je pense que la vie y est plus difficile. Nous arrivons à la périphérie de Lucerne, à Emmenbrücke, où un entrecroisement presque inextricable de routes, d’autoroutes, de ponts et de voies ferrées nous amène à la réalité brutale d’aujourd’hui. Le calme s’achève.

On continue par Rotkreuz et sa moderne zone industrielle vers Schwyz, pour atteindre enfin la paisible et étroite vallée du Muotathal. La première vraie étape est la découverte de Schwyz qui, grâce à ses musées, nous fait revivre l’histoire, un peu oubliée, de l’origine de la Suisse à partir du XIIIe siècle, de la création de la Confédération par les trois premiers cantons et de son développement par l’agrégation d’autres cantons. Une visite bien idyllique dans sa présentation. Dans la réalité, en lisant un peu les livres d’histoire, on découvre combien de luttes externes à la Confédération ou entre les cantons ont attaqué l’esprit de paix et d’unité du pacte de 1291. Non loin de Schwyz, le détour par l’Abbaye d’Einsiedeln s’impose.

L’abbaye bénédictine d’Einsiedeln
Sa fondation remonte au moine ermite Meinrad qui, venant du monastère de Reichenau, vécut dans ce lieu jusqu’à sa mort en 861. Le nom Einsiedler en allemand signifie d’ailleurs « ermite ». La première pierre fut posée en 934 et l’abbaye bénédictine consacrée en 938. Après plusieurs incendies, la construction d’un immense monastère baroque débute en 1704. La chapelle Notre-Dame, de marbre noir, conservée à l’intérieur de l’abbatiale, est l’endroit où saint Meinrad bâtit son premier ermitage. Elle est célèbre, car elle conserve une sculpture en bois de poirier de la Vierge noire. Elle a miraculeusement échappé à de nombreux incendies, tandis que sa célèbre couleur noire est due à la restauration de 1803. Einsiedeln est aujourd’hui un lieu très prisé où se rendent pèlerins et touristes du monde entier. La richesse de la bibliothèque est le fidèle reflet de la vie intellectuelle de l’abbaye : 1200 manuscrits, 1100 incunables, 230000 volumes imprimés du XVIe au XXe siècle. 

Le miracle espéré
La visite à l’abbaye d’Einsiedeln, réalisée dans une période encore très calme, non submergée par les pèlerins et les touristes, mais brusquement abrégée par la pandémie, me fait réfléchir. 

Nous vivons actuellement une période très particulière ; des pays entiers sont à l’arrêt. Les gens se retrouvent confinés, chez eux ou, pour les moins chanceux, dans un établissement hospitalier, éloignés de leurs proches. Tout tourne au ralenti. Par la force des choses, on se recentre sur l’essentiel et on voit se développer une solidarité magnifique ; dans les hôpitaux, des miracles sont réalisés. La situation dans le monde entier et dans certains pays est dramatique, mais comment sera le futur à la reprise de la vie dite « normale » ?

Cette période servira-t-elle vraiment à une grande réflexion ? De grandes décisions seront-elles prises par les gouvernements, les politiciens et par chacun d’entre nous ? Serons-nous capables de définir l’essentiel ? Penser d’abord aux autres, à ses proches, au respect de la nature, aux défis climatiques, travailler avec engagement dans une ambiance saine, consommer de manière raisonnée et raisonnable. Continuera-t-on à aider nos proches, dans un élan de solidarité, la crise passée ? Abandonnera-t-on le superflu, les produits miracles et bon marché ? La liste de ces interrogations peut, bien sûr, s’allonger. Mon espérance, c’est que le temps des miracles est vraiment venu ; mais sommes-nous prêts à nous y engager ?

Miracle!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), mai 2020

Texte par Michel Abbet | Photo: DR

Définition du miracle : fait extraordinaire où l’on croit reconnaître une intervention divine. 

Qui n’a pas espéré un jour de sa vie un miracle ! Pour retrouver la santé, pour se sortir d’une situation difficile, pour raviver un amour défaillant, pour la guérison d’un proche ou la résolution d’un problème relationnel ou financier ! L’existence est en effet jalonnée d’épreuves de toutes sortes, qui bien souvent mettent à mal la capacité à gérer le quotidien ! Quelle aubaine de pouvoir alors être débarrassé de ses « misères » d’un coup de « baguette magique » et de pouvoir reprendre son train-train habituel ! 

Mais la définition même du miracle met en lumière tout le scepticisme qui entoure ce mot ! Le terme « … où l’on croit reconnaître… » explicite bien la retenue, pour ne pas dire plus, de l’humain face à un phénomène qui le dépasse. Sans trop l’admettre, on se méfie un peu du miracle…

L’Eglise, prudemment, les recense au compte-gouttes et, de son propre aveu, ne retient que les cas indiscutables, « ne prêtant pas le flanc à la critique des rationalistes ». Certainement un signe de sagesse, tant peuvent arriver de tous côtés de supposées guérisons qui ne résistent pas à une analyse approfondie.

Et pourtant ! Durant sa vie publique, Jésus n’a pas été avare de miracles, changeant l’eau en vin, multipliant les pains, faisant ressusciter Lazare et le fils de la veuve de Naïm, guérissant lépreux, aveugles, malades de toutes sortes ! Avec une constante et un but toujours identique : tourner les cœurs vers Dieu ! Si cela n’a pas suffi à changer les cœurs de ceux qui voulaient sa perte, ces faits extraordinaires ont non seulement modifié la vie « physique » des bénéficiaires, mais aussi transformé leur vie spirituelle ! 

Plus près de nous, des témoignages bouleversants de personnes « miraculées » devraient nous interpeller. Marthe Robin qui a vécu 50 ans sans être nourrie autrement que par l’eucharistie, André Levet qui rencontre Dieu dans sa cellule, Bernadette Moriau, la dernière miraculée reconnue de Lourdes, ces personnes et tant d’autres nous disent l’Amour immense de Dieu. En ces temps très incertains, nous avons plus que jamais besoin de cet Amour !

De notre côté, nous pouvons pratiquer en y mettant plus ou moins d’assiduité, nous pouvons prier, un peu ou beaucoup, nous pouvons croire tout en gardant quelque distance, histoire de laisser une place à notre scepticisme… Mais quand survient l’expérience de la Rencontre avec Dieu, le vrai miracle alors se produit. Mon Dieu, si ça nous arrivait, accepterions-nous d’être ainsi transformés ? 

Pourquoi aller à Lourdes ?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), mai – mi-juin 2020

Texte et photo par Véronique Denis

La grotte et les cierges à la Grotte de Lourdes.

Lourdes est un lieu de grâces, porteur en lui-même de quelque chose d’inouï qui se vit : c’est la grâce de Lourdes tout simplement. Mais pourquoi les pèlerins sont-ils si nombreux à y aller depuis 1858 ? Voici quelques éléments pour nourrir notre réflexion.

L’exemple de Bernadette, qui collectionnait toutes les pauvretés 

physique (elle était de santé fragile, souvent malade)

matérielle (au temps des Apparitions, la famille vivait au cachot, dans l’ancienne prison désaffectée)

intellectuelle (Bernadette n’a pas suivi l’école : elle était chez une nourrice à Bartrès) 

spirituelle (à 12 ans, Bernadette n’avait pas encore fait sa première communion, car elle n’a pas pu suivre le catéchisme)

parle encore aujourd’hui et rejoint la vie de nombreuses personnes qui se rendent à Lourdes. 

Les signes qu’on voit à Lourdes et les gestes accomplis par l’immense chaîne des pèlerins interpellent et permettent à chacun de vivre une expérience de foi :

la lumière : les innombrables cierges offerts par les pèlerins et qui brûlent toute l’année 

le rocher de la Grotte sur lequel les pèlerins s’appuient et rendent la roche lisse

l’eau de la source devant laquelle chacun s’arrête et se rappelle son propre baptême

les processions qui rassemblent chaque jour l’ensemble des pèlerins présents sur le Sanctuaire 

la simplicité du message : durant les 18 Apparitions, entre le 11 février 1858 et le 18 juillet 1858, Marie a adressé 7 paroles à Bernadette. Ces 7 paroles sont un retour à l’Evangile, invitant à la prière – la pénitence – la conversion – venir en procession, aller boire à la source et s’y laver et le nom de la Vierge : Je suis l’Immaculée Conception. 

La présence des personnes malades ou en situation de handicap frappe dès l’entrée dans le Sanctuaire, ainsi que l’immense chaîne de solidarité et d’engagement bénévoles des hospitalières et hospitaliers au service des plus petits et des plus faibles. 

Le thème annuel proposé par les responsables du Sanctuaire évite la routine et propose un renouvellement dans la façon de vivre et d’animer les célébrations. 

Marie, Notre Dame de Lourdes, notre maman à tous,
toi la première en chemin, l’étoile du matin, prends-nous par la main.
Entraîne-nous sur les chemins de la confiance, de la joie, de la paix, de l’espérance et de l’amour. Avec toi, Notre Dame de Lourdes, nous sommes sûrs d’être sur le bon chemin !

Jeux, jeunes et humour – mai 2020

Par Marie-Claude Follonier[thb_image image= »4814″ img_link= »url:/wp-content/uploads/2020/04/JEUX_SPECFR_MAI2020202. »]

L’Esprit Saint, ça sert à quoi ?

Après la Résurrection, Jésus apparaît encore physiquement à ses disciples jusqu’à l’Ascension où il remonte au Ciel. Cela ne veut pas dire qu’on ne peut plus se relier à lui. A la Pentecôte, il envoie l’Esprit Saint qui est un peu comme notre wifi spirituel. Il permet en tout temps de nous connecter à Dieu. Les images du souffle qui guide, du feu qui purifie, de l’eau qui donne vie et de la colombe, signe de paix, caractérisent l’action de l’Esprit Saint dans la Bible.

Par Pascal Ortelli

Une grand-maman qui garde Camille parce que ses parents sont à l’hôpital pour l’accouchement de leur deuxième enfant, vient toute heureuse annoncer la nouvelle à la petite fille de 5 ans : « Cette nuit, un ange t’a apporté un petit frère ! Veux-tu que nous allions le voir ? – Nan ! dit Camille, Ze veux voir l’anze. »

Par Calixte Dubosson

Vu de Rome

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), mai-juin 2020

Par Didier Grandjean, discernant au séminaire diocésain | Photo: DR

En suivant les cérémonies pontificales ces derniers jours, j’ai éprouvé un pincement au cœur. En effet, comment ne pas me remémorer la place Saint-Pierre noire de monde, la basilique pleine à craquer ? Cependant, il faut reconnaître que le Saint-Père et ses collaborateurs n’ont pas compté leurs efforts pour que ces jours saints soient solennisés et que les fidèles puissent les vivre intensément malgré la situation actuelle.

Mon expérience à la Garde suisse pontificale a duré huit ans, de 2011 à 2019. J’ai vécu des moments historiques tels que la renonciation de Benoît XVI, le conclave et l’élection de François en 2013 ou encore l’Année sainte de la miséricorde. D’innombrables rencontres et discussions avec les deux papes m’ont permis de tisser avec eux des liens que je n’aurais jamais cru possibles. La camaraderie entre gardes, la dolce vita italienne et les contacts avec des gens de tous horizons sont d’autres aspects uniques de la Garde.

Je me réjouis donc grandement de ce qu’un jeune de notre unité pastorale, Matthieu Hüging, ait intégré récemment ce corps militaire. Je lui ai demandé ses premières impressions que je vous livre. Je lui souhaite beaucoup de bonheur dans sa nouvelle mission !

Pourquoi ai-je décidé d’entrer dans la Garde suisse pontificale ?
J’ai rejoint la Garde suisse pontificale (GSP), parce que je voulais représenter l’Église catholique, défendre le pape et servir Dieu. Mais aussi pour pouvoir revivre l’esprit de camaraderie comme je l’avais fait lors de mon service militaire. La vie en communauté m’avait plu, avec la différence qu’à l’armée on était là parce que c’était un devoir alors qu’à la GSP c’est de notre volonté. Dans la Garde suisse se trouve la combinaison que je cherchais.

Même si le service de deux ans paraît long, le regret de ne pas avoir saisi la chance aurait était plus grand que d’y être allé.

Comment avez-vous vécu les premiers jours ?
Au début c’était stressant parce que c’était un changement de vie et d’entourage, mais ce qui me rassurait c’était de savoir que je n’étais pas le seul dans cette situation. Nous étions une grande école de recrue, tous prêts à continuer ce chemin, et très vite nous avons créé de nouvelles amitiés. 

L’école de recrue n’était pas difficile physiquement, mais plutôt au niveau des informations. Nous avons reçu une quantité de données à apprendre et surtout à ne pas oublier ! En tout cas, je peux dire que j’ai eu un début de service très agréable.

La seule chose que je n’avais pas prévue lors de mon arrivée était qu’un virus nous envahisse. Je ne peux plus aller visiter la magnifique ville de Rome, mais au moins on a le jardin du Vatican.

Avez-vous rencontré le pape ?
Oui, pendant mon service, j’ai pu lui serrer la main. J’étais excité et très heureux.

Les jeunes, la foi… et le coronavirus

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), mai-juin 2020

Texte et photo par Paul Salles

Avec la crise du coronavirus, la vie n’est plus tout à fait la même : tout le monde à la maison, commerces et écoles fermés. Même les églises sont vides et les messes publiques sont annulées. Nous avons rencontré (virtuellement) quelques jeunes pour savoir comment ils ont vécu cette expérience, et quel retentissement elle a eu sur leur vie familiale et chrétienne.Jeanne, 16 ans, nous a rapporté avoir eu un peu peur. Lors des premiers jours de restrictions, elle a ressenti de l’incompréhension et de l’étonnement. Son monde environnant semblait s’écrouler face à une menace difficile à identifier. Petit à petit, un nouveau rythme s’est installé à la maison, tout le monde s’est adapté et une nouvelle vie a commencé, même si cela n’est pas toujours facile. « C’était difficile, car tout d’un coup, on ne pouvait plus sortir de la maison, rencontrer ses amis, et faire ce que l’on voulait ! J’ai découvert qu’on ne peut pas vivre chacun pour soi, mais ensemble, c’est-à-dire faire attention à l’autre, prendre sa part dans les tâches familiales (ménage, cuisine, lessive…) pour que tout ne repose pas sur les parents. On a aussi dû apprendre à se demander pardon parce qu’il y a eu de nombreuses tensions. Mais maintenant, c’est bien! Je peux dire que j’ai appris à mieux connaître les membres de ma famille à travers ce confinement. »

Pâques sur le canapé
Quant à la vie de prière, tous les jeunes témoignent de la difficulté à la vivre de manière virtuelle. « J’étais très déçue de ne pas pouvoir vivre les liturgies de la Semaine sainte, parce que ce sont celles que je préfère » témoigne Céline, 20 ans. « J’ai pu suivre un peu quelques célébrations sur internet ou à la TV, mais c’est nettement moins participatif, difficile de se concentrer sur ce qui se passe. Pâques sur le canapé ce n’est pas l’idéal ! »

« Regarder la messe à la télé, ce n’est vraiment pas facile », poursuit Jeanne. « On nous a beaucoup parlé de communion spirituelle, mais c’est super dur ! Il me manque l’ambiance, le cadre, le fait de se rassembler avec d’autres personnes (même si c’était souvent des personnes âgées). Même le trajet pour me rendre à l’église me manque : je me rends compte qu’il me permettait de me préparer à l’eucharistie. »

Vivre connecté
Mais heureusement, ils ont aussi découvert que la vie de prière ne se réduisait pas à la messe dominicale. Avoir moins d’espace pour vivre leur a donné plus de temps à vivre et donc aussi un certain rythme : la prière le soir en famille, souvent suivie de longs temps de discussion, ou encore ces temps de prières connectés. En effet, une multitude d’offres de prières en ligne a vu le jour sur différents réseaux sociaux : groupes WhatsApp, témoignages ou enseignements sur YouTube, chapelets ou discussions en vidéoconférence. Grégoire, 20 ans, témoigne avoir passé beaucoup de temps connecté pour vivre sa foi durant cette Semaine sainte : « Je me réjouis qu’il y ait eu plein de propositions pour vivre sa foi sur les réseaux. Il y a des choses qui ne m’ont pas convenu, et d’autres qui m’ont beaucoup plu. J’ai rencontré des réalités d’Église que je n’aurais jamais connues sans ce confinement. »

Enfin, comme tous les jeunes, ils ont pu compter sur les innombrables messages et appels téléphoniques qu’ils ont faits « pour garder le lien, prendre des nouvelles, entretenir les relations et se soutenir », témoigne Jeanne.

Le témoignage de Marie-Jeanne

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), mai – mi-juin 2020

Texte par Marie-Jeanne Luisier | Photo: Robert Zuber

Mon premier pèlerinage a eu lieu pour mes 20 ans en 1963 et mon deuxième en 1975 et depuis les années 1982 à part deux exceptions je me rends toutes les années à Lourdes.

Lourdes c’est loin, un voyage de 12h-13h en car. Voyage plein de rencontres, d’amitié, de partage, de chants et de prière avec tout cela le voyage passe vite.

Dans l’animation, je dis aux pèlerins : « Aller à Lourdes rencontrer Marie, c’est une grâce ! »

Chacun et chacune vient avec ses joies, ses peines, ses soucis. Eh bien, allons à la grotte déposer tout cela dans les bras de Marie et de Jésus, car là où il y a Marie, il y a Jésus.

Pourquoi Lourdes ? Parce que c’est à Lourdes que je vais faire le plein de grâce, de force, d’énergie pour l’année qui suit. Marie et Jésus me donnent le courage, la persévérance et l’amour pour continuer à avancer dans ma vie de famille, de foi et aussi dans ma vie en paroisse.

A Lourdes, je vais aussi dire MERCI pour tous les cadeaux et les bienfaits reçus durant ma vie. A Lourdes, j’ai trouvé la guérison et la paix du cœur, car Marie m’a fait comprendre combien son fils Jésus m’aime telle que je suis.

Les lieux que je préfère à Lourdes sont la grotte surtout le soir dans le calme et la plénitude, et aussi la chapelle du Saint Sacrement où je suis cœur à cœur avec Jésus. Il y a aussi tous les autres lieux du sanctuaire où nous vivons tous ensemble les célébrations. La messe à la grotte avec les malades, le sacrement du pardon, sans oublier la messe internationale à laquelle les pèlerins du monde entier participent. C’est là que je ressens le plus la foi en Eglise une et universelle.

Lourdes c’est un lieu de pèlerinage, un lieu saint visité par des millions de pèlerins de toute origine. 

Lourdes est pour moi le pèlerinage de l’Espérance où le mystère de la foi me fait comprendre que je dois vivre le message de paix et d’amour de Dieu. 

Lourdes c’est aussi le mystère de l’Immaculée Conception, le mystère de la source d’eau vive, le mystère de la guérison, guérison du cœur et parfois du corps. Oui vraiment pour moi Lourdes c’est l’ESPéRANCE.

Pour moi Lourdes c’est aussi l’amitié, la rencontre annuelle avec les malades qui souvent sont plus joyeux et heureux que nous les valides. Les malades nous disent combien Marie les comble de grâces et de bonheur. Lourdes sans les malades ne serait pas Lourdes !

Si une personne me dit : j’ai envie d’aller à Lourdes mais j’hésite, je doute, je me questionne, j’ai peur. Alors je lui réponds pleine de joie et d’enthousiasme : vas-y, fonce, car là-bas MARIE t’attend et avec elle au pied de la grotte, tu trouveras les réponses à la plupart de tes questions et de tes doutes. MERCI Notre Dame de Lourdes !

Calée sur le rythme des saisons avec passion…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral de Martigny (VS), mai 2020

Propos recueillis par Pascal Tornay | Photo: Domaine G. Besse

Montons sur le coteau… rencontrer Sarah Besse! Ingénieure en viticulture et œnologue, épouse et mère de deux enfants, Sarah est responsable de la vigne et de la communication du Domaine familial à Martigny-Combe. Une affaire de famille mue par la passion: une passion qui passe par une reconversion… dont elle nous dévoile quelques aspects.Vous allez prochainement reprendre le Domaine familial. Est-ce par vocation ? Quels sont vos défis ?
C’est avant tout par passion que je travaille sur le Domaine familial depuis 2013. J’ai commencé par gérer le secteur des vignes, pour apporter du beau raisin à la cave. Puis, dès 2016, je me suis entièrement occupée de la vinification des vins du Domaine, tout en cherchant des solutions encore plus durables pour le travail de la vigne. Le domaine passe en reconversion biologique cette année et le défi est de maintenir l’exploitation familiale dans la qualité et la durée. 

Où s’enracinent vos affinités avec la terre et le vin ?
Depuis toute petite, j’ai toujours aimé la nature. Une observation et un émerveillement qui font partie de mon ADN. Je pense que ce sont mes parents qui m’ont transmis cet amour pour la nature, le patrimoine et nos vignes. 

Qu’est-ce qui vous fascine le plus dans cet univers viti-vinicole ?
Chaque millésime est différent, c’est ce qui fait que mon métier n’est pas ennuyeux. Certes, je me cale sur des saisons bien rythmées, mais l’année viticole est à chaque fois différente. Je dois savoir m’adapter, prendre les bonnes décisions, être à l’écoute de la nature. Puis, vient le temps des vendanges. Je goûte le raisin, puis le moût et le vin. Tout évolue chaque jour, et je les déguste pour les guider au mieux dans leur évolution. C’est un métier de passion, qui respecte la nature, le patrimoine, les traditions et qui laisse exprimer mes connaissances et mon intuition.

On entend dire que si l’on ne traite pas régulièrement la vigne, on ne récolte rien. Entre contraintes économiques et respect de la terre, comment envisagez-vous le défi écologique dans votre travail ?
Une vigne dite européenne, c’est-à-dire, des raisins traditionnels que l’on trouve chez nous, doit être traitée contre les maladies cryptogamiques, tels que le mildiou et l’oïdium. Sans quoi, effectivement, la récolte serait nulle. Des recherches sont en cours afin de limiter le soufre et le cuivre utilisés pour ces traitements. En effet, il serait possible de protéger les vignes à l’aide d’huiles essentielles ou d’algues.

De notre côté, soucieux de toujours préserver la nature, le Domaine familial a évolué au fil des années : 

• Mes parents ont rejoint la production intégrée, dans le début des années 1980.

• Ils ont refait des murs de vigne dès leurs débuts, puis uniquement en pierres sèches depuis 2001.

• Les premières vignes enherbées du Domaine datent de 1998.

• Au fil des années, les surfaces de vignes avec de l’herbe se sont développées, pour finalement ne plus utiliser d’herbicide sur tout le domaine dès 2019. 

• Les premiers essais de traitements bio datent de 2008. Les surfaces ont constamment augmenté au fil des années. Ainsi, l’intégralité du Domaine est traitée en bio depuis 2017.

A la suite de ces diverses expériences, nous avons décidé de nous inscrire à la production biologique dès 2020. La procédure comporte deux ans de reconversion, avec le label bio reconversion. Puis dès 2022, nous serons labellisés bio suisse. Je certifie la totalité du vignoble, mais je ne me suis pas encore décidée pour les vins. Je verrai encore si, dans la pratique, je peux le faire ou si, à cause du morcellement des parcelles, ça sera compliqué.

Au cœur de la vie sociale, le vin est tout à la fois un liquide dangereux et qui réjouit le cœur des gens. Comment vous situez-vous ?
Je pense que le vin doit être un moment de partage et de convivialité. Il doit rester une boisson de plaisir. J’en bois avec mes amis, et plutôt en fin de semaine. 

Pour les catholiques spécialement, le vin qui, consacré est le Sang du Seigneur, revêt une importance capitale comme vous le savez. Comment vivez-vous, vous-mêmes, la dimension spirituelle de la terre et du vin ?
Personnellement, je ne suis pas croyante. Mais je crois en la beauté de la nature et de notre patrimoine. Il me semble essentiel de respecter ce que nous ont légué nos ancêtres. Ce respect de la terre et de mon métier est en quelque sorte ma doctrine…

La rencontre de Théa

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral de Martigny (VS), mai 2020

Par Valérie Pianta | Photo: LDD

Après un long temps de séparation, Théa a enfin retrouvé ses grands-parents, ses copains, copines, ses maîtresses… Elle savoure chaque instant de jeu partagé, les câlins discrets, ce bonheur de se retrouver ensemble.Pourtant, Théa a appris quelque chose : il est bon de temps à autre de se retrouver seule un moment pour laisser s’envoler les pensées comme de petites bulles qui défont la lumière, là où personne ne peut les attraper. Alors ce matin, Théa se cache un instant dans une de ses légères bulles qui la transportent… Elle fait une rencontre insolite : un petit machin à drôle de tête se promène dans une bulle non loin d’elle.

– Qui es-tu toi ? Tu as une drôle de bouille ! Crie Théa.

– Je m’appelle Corona… Je crois que tu as beaucoup entendu parler de moi ces derniers temps, non ?

– Mais ? C’est toi ? C’est vraiment toi ? Celui qui a rendu malade tout le monde, qui a rempli toutes les discussions, qui a fait mourir plein de personnes ? A cause de toi, je ne pouvais plus aller à l’école, plus voir mes copains, mes maîtresses. J’avais des tonnes de devoirs qui arrivaient sur l’ordinateur de papa. Pire qu’à l’école ! Pleurniche Théa un peu effrayée.

– Eh oui, c’était moi ! Ricane la vilaine petite bestiole.

– Coromachtruc, c’était vraiment à cause de toi, cette catastrophe ? Pourquoi as-tu fait ça ?

Ahahahah ! Répond l’horrible machin, si tu savais. Le monde est à genoux à cause d’un petit microbe vilainement couronné, sournoisement, on ne sait où et qui a installé sa dictature sur votre chère planète bleue, blême sous la tyrannie du petit monstre… J’ai trouvé que c’était une leçon à donner à tous ces hommes qui croient tout savoir, tout maîtriser et pouvoir tout décider.

– C’est vraiment méchant ce que tu as fait là, lui rétorque Théa. Les gens ont été malheureux, ils ont eu peur, ils se sont sentis tout seul. Il y avait beaucoup de malades… même qu’il y en a qui sont morts. J’ai entendu papa et maman parler de ça tous les jours. Papa devait travailler à la maison et il criait tout le temps parce qu’avec ma petite sœur, on n’arrêtait pas de lui demander des trucs pour les devoirs… et maman était super stressée pour aller faire les courses et aussi énervée. Elle ne pouvait plus aller chez le coiffeur. L’ordinateur tombait en panne, l’imprimante n’avait plus d’encre. Tu te rends compte ?

– Oui, oui, je me rends bien compte, répond laconiquement le petit monstre couronné. Mais les gens se croyaient tout-puissants, bardés de théories politiques, économiques, écologiques, sociales, théologiques, philosophiques… tous les « iques » (hics !). Les hommes ne croient plus qu’en tous ces trucs… Ils ne s’arrêtent pas, ils font ce qu’ils veulent, ils courent, volent dans tous les sens. Alors moi, je suis devenu leur dieu de malheur ! Au moins maintenant ils ont eu le temps de respirer, de penser, d’avoir besoin des autres.

– Quand même, tu es vraiment horrible, murmure la petite fille.

– Ne t’inquiète donc pas, annonce Coronamachin, les hommes auront découvert des forces nouvelles à travers les ravages de mon armée, des trésors à partager.

Théa regarde les bulles, le ciel, les arbres, les fleurs. Elle écoute les oiseaux qui gazouillent ; toute la vie est au rendez-vous, tout est neuf. C’est comme si elle venait de casser la coquille de l’œuf dans lequel elle était enfermée. Elle regarde dans sa bulle le petit monstre laid et trouve que sa couronne s’est ratatinée. La bulle s’éloigne emportée par le vent.

– Tu n’es plus dieu, car tu es moche et cruel, hurle Théa. Dieu est revenu parce qu’on est sorti de nos coquilles ! 

En criant ces mots, la petite fille réalise combien la vie est belle, fragile et précieuse, plus forte pourtant que les malheurs qui font pleurer les hommes et le ciel. Le vilain tyran s’éloigne toujours. Soudain, dans un rayon de soleil, sa bulle éclate sous le coup de bec d’un oiseau qui rit aux éclats et l’odieux petit monstre se volatilise sous les yeux ébahis de Théa. Eh oui, le printemps est revenu !

Sauvés, mais tous ensemble!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), mai-juin 2020

Par Sylvie Humbert | Photo: DR

La préparation du magazine que vous êtes en train de lire a coïncidé avec les premières mesures prises par le gouvernement pour endiguer la propagation du coronavirus. Proposer un contenu varié compte tenu des événements annulés est un défi que les rédacteurs de L’Essentiel ont essayé de relever au mieux. La preuve avec un témoignage très touchant.Nous sommes le 16 mars 2020 et je suis en retard pour livrer mon papier. Les nouvelles anxiogènes se multiplient et il est assez difficile de mettre des mots sur ce qui m’habite, sur ce qui, sans doute, vous habite aussi (du moins à l’heure où j’écris ces lignes).

Ce qui est le plus difficile, c’est la division de la population, parfois au cœur d’une même famille : d’un côté, ceux qui souhaitent absolument obéir aux consignes pour eux, mais aussi et surtout pour les autres ; de l’autre, ceux qui pensent qu’ils ne seront jamais atteints.

Responsables ensemble
Il me semble que cela reflète notre relation à Dieu. Certains essaient de respecter au mieux les préceptes de notre religion. D’autres se disent qu’ils vont passer entre les gouttes et reportent la pratique de la foi, l’obéissance à la Parole de Dieu et la prière à plus tard… quand ils n’auront plus rien d’autre à faire. Et un jour, il sera trop tard.

Le péché d’orgueil, « faire sans Dieu », est un peu comme ce virus invisible et contagieux. On pense que c’est pour les autres, les vieux, les malades,… Mais nous sommes humains ensemble. L’insouciance de ceux qui pensent se suffire à eux-mêmes, qui estiment très bien vivre sans Dieu, nous concerne. Nous ne serons pas sauvés tout seuls : nous sommes responsables les uns des autres ; nous sommes responsables de témoigner sans relâche.

Dieu ne nous oblige à rien, il n’est pas un dictateur comme le Parti communiste chinois. Dieu nous attend comme le père du fils prodigue. Nous savons ce qu’il y a lieu de faire, mais nous laissons passer un temps précieux au nom de la liberté individuelle.

Pendant ce temps, les migrants continuent de rêver d’Europe. Dépouillés de leur humanité, ils sont pris entre deux feux, enjeu stratégique dans la main des puissants. Nous sommes pétrifiés, horrifiés par ce qui se passe, et incapables d’agir !

Ne plus agir sans Dieu
Il est facile d’écrire, le cœur serré, que ce n’est pas ce que Dieu attend de nous, que ce n’est pas obéir à Dieu que de pleurer les bras ballants devant tant de misère. Mais que faire ? C’est comme avec ce virus : on se terre chez soi et on attend. Bien sûr, on a du temps pour prier, beaucoup de temps !

Mais Dieu n’a pas d’autres mains que les nôtres pour panser les plaies. Pas d’autres cœurs que les nôtres pour aimer. Oh comme j’aimerais savoir quoi faire ! Comme ce serait bien de savoir ce que Dieu attend de nous concrètement !

Nous ne pouvons pas tous nous précipiter dans les hôpitaux pour offrir notre aide. Mais nous pouvons prier afin de trouver de nouveaux chemins pour venir en aide à notre prochain. Nous pouvons ne plus jamais nous laisser persuader par le monde de la finance qu’il n’y a pas d’autre alternative que la croissance, pas d’autre bonheur qu’un compte en banque bien garni. Nous pouvons réfléchir à une autre humanité en écoutant les paroles du Christ. Il y a néanmoins une chose que nous ne pouvons plus faire : ne plus agir sans Dieu ! Nous allons faire pour Lui, avec Lui et en Lui.

Porteuse de paix

Rédactrice végétale, sculptrice de nouveaux mondes en… pâte à modeler, marathonienne des sacrements d’initiation, Douve Frieden-Spicher déploie maintenant ses nombreux talents à l’institut Philanthropos. Elle contribue à l’accompagnement de ceux qu’elle considère presque comme «ses» enfants. Rencontre avec une Fribourgeoise aux mille vies.

Texte et photos par Myriam BettensUne petite ride se forme sur son front. Son regard me scrute. Elle semble effeuiller les pages mentales d’un agenda. D’un coup, son regard change, elle me gratifie d’un lumineux sourire. « Allons dans la salle des collaborateurs », propose Douve Frieden-Spicher, tout en indiquant la direction. Elle fait quelques pas, s’arrête devant la photocopieuse, collecte les copies, retourne à son bureau, revient, vérifie le bac à courrier, se dirige à nouveau vers ce qu’elle appelle « son bocal » (un bureau vitré, ndlr), pour enfin me rejoindre près de la salle. « Vous connaissez un peu Philanthropos ? » me demande-t-elle. Pour la pétillante Fribourgeoise, la devise de l’Institut européen d’études anthropologiques (Réapprendre le bonheur d’être humain) est à l’origine de son intérêt pour le poste, mais pas uniquement. « C’est le Seigneur qui m’a conduite ici en 2017. Il est la réponse à toutes les questions que l’être humain se pose », développe-t-elle.

De l’état de la nation au service après-vente

Toutes les questions, ou presque. « Un étudiant m’a demandé si Douve était mon prénom ou ma fonction », raconte-t-elle. En contact direct avec les étudiants et le personnel de l’institut, la mission principale de l’assistante de direction consiste à s’assurer que « tout et tout le monde va bien ». La tâche peut sembler à première vue simple, mais ses journées n’en sont pas moins remplies. Les portes de Philanthropos à peine franchies aux alentours de 8h, Douve Frieden-Spicher « fait l’état de la nation » en prenant acte des éventuelles absences des étudiants ou des problèmes rencontrés par le reste du personnel. « L’heure suivante est consacrée au service après-vente », décrit-elle avec un sourire, mandat qu’elle réalise par l’apport de solutions concrètes aux difficultés rencontrées l’heure précédente. Puis généralement, entre 10h et 10h30, elle s’accorde une pause avec les professeurs de l’institut. « Cela permet de se rencontrer de manière informelle », indique l’assistante de direction. Le café avalé, la tranche horaire avant la messe de 11h15 est consacrée au travail de fond, comme la compatibilité ou le site internet. Elle aime particulièrement ce moment de messe, car « il n’y a plus de hiérarchie, nous sommes tous ensemble sur un même pied d’égalité devant la verticalité divine ». Elle participe ensuite au repas communautaire à 12h15, avant d’entamer la seconde partie de sa journée à 13h30, avec de la comptabilité ou la préparation des conférences à l’agenda. Douve Frieden-Spicher n’a pas de mal à passer d’une chose à l’autre, c’est d’ailleurs sa marque de fabrique.

Les mille et une vies

« Etre femme, c’est avoir plusieurs vies », affirme-t-elle en considérant son parcours professionnel. Tour à tour, chercheuse en éthique économique, rédactrice d’une rubrique sur le jardin et la maison pour une revue genevoise et détentrice de sa propre petite entreprise de pâte à modeler, Douve Frieden-Spicher estime que le Seigneur a fait de toutes ces vies une vertu. C’est cette dernière qu’elle essaie de transmettre à ses huit enfants, dont deux « importés et aimés dans sa chair comme les autres », en les accompagnant dans toutes les étapes de la vie chrétienne. « Je vois le Seigneur à l’œuvre, quelque chose se passe dans leurs vies malgré moi », souffle-t-elle émue. Mille vies et un prénom si particulier. Je la regarde. Une question me taraude : si Douve n’est pas la fonction, que signifie le prénom ? « Il vient du livre Du mouvement et de l’immobilité de Douve écrit par le poète Yves Bonnefoy », m’apprend-elle. Quant à moi, je lui dévoile que douve est probablement la traduction de colombe en anglais médiéval. De quoi donner un nouvel envol à un patronyme aux accents de liberté.

Douve Frieden-Spicher n’a pas de mal à passer d’une chose à l’autre.

Un mercredi dans la vie de Douve Frieden-Spicher

8h-9h Traitement des affaires courantes, puis vérification que tout
et tout le monde va bien à l’Institut.

9h-10h Gestion des problèmes détectés l’heure précédente.

10h-10h30 Pause avec les professeurs et le reste du personnel.

10h30-11h15 Tranche horaire dévolue au travail de fond. 

11h15 Messe à la chapelle.

12h15 Participation au repas en commun.

13h30-15h Préparation des conférences à venir et comptabilité.

15h Douve entame sa « seconde journée » auprès de ses enfants.

L’abbé Alexis Morard

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), mai-juin 2020

Propos recueillis par Véronique Benz | Photo: Christoph Von Siebenthal

« J’ai vécu cette Semaine sainte un peu comme un moine. J’ai célébré tous les offices à huis clos avec trois chantres et un organiste. Les paroissiens pouvaient se joindre à nous à distance grâce à une diffusion de bonne qualité sur le web. C’était pour moi inédit mais très émouvant. J’ai fait une expérience concrète de ce qu’on appelle la communion des cœurs. » Depuis septembre 2018, l’abbé Alexis Morard est le curé modérateur de l’unité pastorale Saint-Joseph. Rencontre.

« Si je suis devenu curé modérateur de l’unité pastorale Saint-Joseph, c’est de la faute à saint Joseph », relève avec le sourire l’abbé Alexis Morard. En effet, le 19 mars 2018, alors qu’il est encore curé de Carouge, Alexis Morard répond à l’invitation des Capucines de Montorge à participer à une messe festive en l’honneur de leur saint Joseph, patron du monastère. Dans son homélie, le prédicateur présente saint Joseph comme un intercesseur de choix, qu’il faut invoquer pour des choses très concrètes, à la condition d’accepter l’imprévu, à l’instar des péripéties qui furent les siennes au cœur de la Sainte Famille. L’abbé Alexis Morard, qui devait avoir le lendemain un entretien avec son vicaire épiscopal à Genève au sujet de l’avenir de son unité pastorale, confie cette rencontre à l’intercession de saint Joseph, acceptant dans la foi que les choses ne soient pas comme il l’avait prévu. Or, le lendemain, l’abbé Desthieux, au lieu de lui parler du sujet convenu pour lequel l’abbé Alexis s’était préparé, a une requête à lui présenter de la part de l’évêque : à savoir s’il accepterait de revenir dans son canton d’origine pour succéder à l’abbé Blanc comme curé modérateur de l’UP Saint-Joseph à Fribourg ! « La surprise fut grande, car je devais normalement rester encore quelque temps à Carouge, mais étant donné la prière et la promesse faites la veille à saint Joseph, j’ai accepté sur-le-champ, non sans émotion ! », souligne l’abbé Alexis.

Arrivé à Fribourg, la première année a été pour l’abbé un temps de découverte de la réalité paroissiale fribourgeoise, au sein d’une unité pastorale formée de quatre paroisses très différentes. « J’ai la chance d’avoir une bonne équipe pastorale qui a été formée par mon prédécesseur, l’abbé Blanc. Une équipe dont les membres tirent tous à la même corde, la joie de l’Évangile. Je suis donc entré dans la dynamique existante, mais j’ai remarqué que les gens étaient attachés très différemment à leur communauté paroissiale. Il fallait favoriser davantage les lieux de proximité. J’ai vu cela comme un beau défi auquel toute l’équipe pastorale était prête à répondre. J’ai découvert beaucoup de bonne volonté, de compétences et d’engagement dans les paroisses confiées. »

Ce qui m’a ému, c’est la grande attente des gens
Ce qui a ému l’abbé Alexis Morard, c’est la grande attente des gens envers leur curé. « Les paroissiens attendent que le curé donne une direction. C’est beau, mais il faut faire attention à ce que tout ne dépende pas du curé ! Je considère comme mon devoir à ce que la pastorale ne soit pas centrée sur moi. Il ne s’agit pas seulement de déléguer, même si c’est un redoutable exercice de confiance auquel je m’attelle notamment avec mon équipe. Mon vœu est que chaque fidèle saisisse véritablement la mission qui est la sienne, au nom de son propre baptême ! « L’Évangile se transmet par attraction », a affirmé Benoît XVI. On pourrait même dire, sans mauvais jeu de mot en cette période de pandémie, que l’Évangile se transmet « par contagion » ! Ce n’est pas d’abord une question d’organisation, aussi fonctionnelle soit-elle. Il faut aller au-delà de l’organisation. » Pour l’abbé Morard, la situation de crise que nous vivons actuellement nous donne une chance de réfléchir concrètement à une autre manière d’inventer ou de vivre la pastorale, peut-être moins formelle.

Par un certain hasard, l’évêque a nommé l’abbé Alexis Morard doyen du décanat de Fribourg quelques semaines avant le coronavirus. « Un des rôles du doyen est de coordonner l’action pastorale sur le décanat. La survenue de cette crise a été un moment favorable pour intensifier la collaboration qui existe depuis longtemps entre les deux unités pastorales. J’ai eu à cœur de favoriser une action commune. Sur l’impulsion de notre vicaire épiscopal, l’abbé Jean Glasson, nous nous sommes demandé comment nous pourrions signifier concrètement à nos paroissiens que nous restons proches d’eux et solidaires, malgré les mesures de confinement. C’est ainsi qu’a vu le jour une « antenne solidaire » décanale portée par l’ensemble des agents pastoraux de nos équipes. Les différents moyens de communication (tout-ménage, bulletin hebdomadaire, WhatsApp, site web, page Facebook, etc.) ont été pensés également pour l’ensemble des paroisses du décanat de Fribourg. L’exercice n’est pas fini : nous devons réfléchir à la manière d’accompagner les familles endeuillées aussi après le confinement. Je formule le vœu que cette collaboration soit le prélude à une action commune plus durable pour les paroisses des deux unités pastorales ! »

Biographie

Alexis Morard est gruérien. Il a passé sa maturité au Collège du Sud à Bulle.
Il y a côtoyé l’abbé Bernard Genoud qui, en marge de ses cours de philosophie, proposait un cours facultatif d’introduction à la théologie. Il est entré au Séminaire diocésain à Villars-sur-Glâne en 1992. « Nous étions huit à entrer comme futurs prêtres, j’avais 19 ans ! » 

Alexis Morard a été ordonné diacre le 15 mars 1998 à l’église des Cordeliers, par Mgr Amédée Grab. Il a été ordonné prêtre le 22 mai 1999 à Bulle, dans l’église paroissiale de sa jeunesse, par Mgr Pierre Bürcher.

Après deux années de pastorale à Nyon, il est envoyé à Font comme curé in solidum pour le secteur Saint-Laurent. Il avait la mission de seconder l’abbé Suchet pour la mise en place de cette première unité pastorale du canton. Après 5 ans dans la Broye, il rejoint la ville de Lausanne à la paroisse de Sainte-Thérèse puis du Sacré-Cœur à Ouchy. Il est ensuite nommé à Carouge où il reste 11 ans comme curé modérateur de l’UP Cardinal-Journet. Il est nommé curé modérateur de l’UP Saint-Joseph en septembre 2018.

Sacrée ligne de crête

Par Pascal Ortelli
Photo: DR
« Chassez le surnaturel, il revient au galop », voilà comment – non sans tordre l’expression – qualifier le regain d’intérêt actuel pour la piété populaire. L’essor des pèlerinages vers les lieux d’apparitions reconnus – ou non – par l’Eglise témoigne du besoin de retrouver une spiritualité tangible et cache parfois une quête immodérée de sensationnel.

Face au risque de trop intellectualiser la foi, cet engouement est à saluer, mais aussi à accompagner. Les mesures prises contre le coronavirus (suppression des messes publiques et de la communion pour les fidèles) le montrent : certains y ont vu un manque de foi en la puissance de l’eucharistie. C’est oublier que même si le Christ est réellement présent dans l’hostie, les propriétés du pain persistent avec le danger de propager le virus par contact. 

Tel est le merveilleux de l’Incarnation : la grâce ne supplante pas la nature, mais la hisse vers le haut. Articuler foi et raison : c’est une sacrée ligne de crête à tenir et aussi l’occasion de rappeler que nous sommes naturellement faits pour l’éternité. « Supprimez le surnaturel, il ne reste que ce qui n’est pas naturel », disait Chesterton, autrement dit, la superstition ou l’idéologie. En ce sens, il est urgent de réaffirmer à la suite du pape François que la piété populaire représente le meilleur « système immunitaire de l’Eglise ». 

L’ermitage de Sainte-Vérène (SO)

Pour une visite à distance, en raison de la situation extraordinaire liée au coronavirus, et à planifier une fois la vague passée.

Par Pascal Ortelli
Photo: DR
Situé à proximité de la ville de Soleure, l’ermitage de Sainte-Vérène se trouve au cœur des gorges du même nom. Comme le veut la tradition, c’est là qu’au IVe siècle se réfugie Verena, une Egyptienne qui a suivi la légion thébaine commandée par saint Maurice. Pour échapper au massacre, elle se rend à Soleure avec deux autres rescapés, Urs et Victor. Là ils se font martyriser à leur tour tandis que Verena arrive à se retirer dans les gorges pour y mener une vie de recluse. 

Le site composé de deux chapelles baroques construites au XVe siècle et de la maison de l’ermite appartient à la bourgeoisie de Soleure. Un chemin bien entretenu permet de se rendre facilement à l’ermitage, tandis que l’association « Einsiedelei St. Verena » propose plusieurs circuits thématiques guidés.

Plus d’infos (en allemand seulement) sur : https://einsiedelei.ch/

Accès possible
1. Entrée des gorges
2. Parking à proximité de l’église et du restaurant Kreuzen
3. Parking à proximité du restaurant Einsiedelei.

La visite

1. Pour accéder à l’entrée des gorges, comptez 45 minutes à pied depuis la gare ou prenez le bus 4 (arrêt St. Niklaus). 

2. Empruntez le chemin de la gorge, aménagé dans un style romantique à la fin du XVIIIe siècle. Facile d’accès, il s’étend sur 2 kilomètres avec un léger dénivelé de 40 mètres. Vous atteindrez le site en moins de 20 minutes.

3. Ne manquez pas d’entrer dans la chapelle Saint-Martin où un saint-sépulcre vraiment impressionnant a été aménagé dans le rocher.

4. A côté de la chapelle Sainte-Vérène, n’oubliez pas de jeter un œil à la grotte occupée par le premier ermite dont la présence est attestée dès 1442.

5. Avant de repartir, contemplez le magnifique jardin devant la maison actuelle de l’ermite. Vous pouvez soit revenir sur vos pas soit poursuivre jusqu’au restaurant Einsiedelei pour vous désaltérer.

Vitrail de la Pentecôte

Stravinski, église St-Pierre d’Yverdon (VD)

Par Amandine Beffa
Photo: Jean-Claude Gadmer

Le vitrail de Théodore Stravinski donne une lecture de la Pentecôte.

A l’heure où j’écris ces lignes, il n’est pas question de sortir de chez soi pour aller visiter des églises. Nous sommes un peu comme les apôtres le jour de la Pentecôte, cloîtrés pour éviter un danger extérieur. Pour autant, comme dans le cas des apôtres, les portes fermées n’empêchent pas le Christ de nous rejoindre là où nous sommes.

Le vitrail de Théodore Stravinski qui se trouve en l’église Saint-Pierre d’Yverdon nous propose une lecture de cet événement.

Vers les bras de la Vierge
La scène est comme figée au moment où l’Esprit Saint descend sous la forme de langues de feu. Mais cet esprit de vie n’a pas encore touché les cœurs. Les couleurs choisies pour les visages des apôtres semblent traduire une certaine angoisse.

Tout dans la perspective conduit dans les bras ouverts de la Vierge Marie qui accueille ce petit peuple refermé sur lui-même.

Jamais seuls
Au premier plan, Jésus ressuscité semble surgir du calice et de la Bible (symbolisée par les inscriptions AT et NT). Les deux tables de l’Eucharistie et de la Parole de Dieu sont les deux lieux particuliers de la présence du Christ. Cette partie de l’œuvre nous rappelle qu’il est avec nous, tous les jours jusqu’à la fin (Mt 28, 20).

Que la méditation de ce vitrail, en vrai ou en image, nous rappelle que dans la détresse nous ne sommes jamais seuls (le Christ nous l’a promis) ; que nous pouvons toujours demander l’Esprit de force et de courage et que la Vierge Marie nous accueille comme une mère aimante réconforte ses enfants.

Le miracle de Lourdes n’aura pas lieu ?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), mai – mi-juin 2020

Texte et photo par Geneviève Thurre 

A l’instar de notre monde, remanié de fond en comble, le pèlerinage de Suisse romande à Lourdes, prévu en mai, est reporté, apportant ainsi son lot de chamboulements…

… aux personnes malades et à leurs familles, pour qui Lourdes est une grande respiration annuelle

… aux pèlerins qui s’accordent cette retraite spirituelle

… aux hospitalières et brancardiers qui devront cette année réinventer leur désir d’être « aidant-es ».

Car oui, contraints au confinement, nous le sommes ! Enfer et damnation ! Enfer et damnation ?

Suite aux apparitions de la Vierge, Bernadette Soubirous devient une célébrité en 1858. Elle a 14 ans et petit à petit, le monde ne lui laisse plus de répit, voulant la voir, la toucher, lui parler. Lourdes est envahie, sa vie à elle aussi. Pour échapper à cette situation, elle entre chez les Sœurs de la Charité de Nevers, contrainte au confinement. Son éloignement de la vie civile confirme son désir de devenir religieuse.  Elle entre au couvent de Nevers. Son service à Dieu la place au chevet des malades de sa congrégation qu’elle soigne avec un dévouement sans faille. 

Depuis, Lourdes rassemble en son sein les personnes malades et les soignant-es, qui reproduisent à l’échelle mondiale le quotidien confiné de sainte Bernadette.  L’humble vie de Bernadette, enfermée dans son couvent et bien souvent souffrante elle-même, a donné naissance à un « ricochet infini de charité ». N’est-ce pas LE miracle de Lourdes ? 

J’écris ces quelques lignes à fin mars et le confinement a donné naissance à une multitude d’actions magnifiques, qui sont relayées abondamment, oh miracle, au téléjournal. De nos souffrances et de nos solitudes naîtra peut-être un « richochet durable de solidarité ». Engageons-nous à percevoir les gestes doux autour de nous et, à travers eux, à fortifier notre foi en Dieu.

PS : Qui sait sur quoi va déboucher notre pèlerinage 2020 à Lourdes ? Tenons-nous prêt-es à accueillir son Œuvre !

Rencontre avec un hospitalier de Lourdes: Jean-Bernard Fellay

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), mai – mi-juin 2020

Propos recueillis par Véronique Denis | Photo: Durand Photos-Lourdes

Jean-Bernard Fellay est hospitalier de Lourdes depuis 53 ans. Il a accepté de répondre à nos questions. 

Dans quelle circonstance a eu lieu le premier pèlerinage à Lourdes ?
Ses parents, fervents pratiquants et ayant une grande confiance en Marie, Notre Dame de Lourdes, inscrivent Jean-Bernard pour son premier pèlerinage à Lourdes. C’était quelque temps avant l’amputation de sa jambe. Et l’année suivante, Jean-Bernard y retourne, avec la jambe amputée. Mais cela ne l’empêchera pas de se mettre au service des pèlerins malades, et depuis chaque année avec le pèlerinage du mois de mai à Notre-Dame de Lourdes. 

Pourquoi y retourner chaque année ?
Jean-Bernard a de la peine à expliquer pourquoi il retourne chaque année à la Grotte de Massabielle, mais il pense que les contacts humains favorisent et encouragent les nouveaux pèlerins à vivre cette expérience de foi qu’est le pèlerinage. 

Chaque année, Jean-Bernard invite de nouveaux pèlerins ou des hospitalières et hospitaliers à s’inscrire et à venir découvrir Lourdes et vivre une expérience inoubliable. 

Jean-Bernard explique aussi qu’à Fully, les hospitalières et hospitaliers de Lourdes sont visibles et se mettent volontiers au service de la communauté paroissiale (notamment, lors des grands rassemblements ou fêtes : première communion, fête paroissiale, animation du chemin de croix ou autres temps de prières, etc.) Cette visibilité interpelle et peut susciter de nouvelles vocations d’hospitalières et d’hospitaliers. 

Qui sera le prochain nouveau pèlerin de Notre-Dame ?

Une nouvelle recrue

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), mai 2020

Par Audrey Boussat | Photo: Darren Irwin

Voilà bientôt un an que j’ai rejoint l’équipe de L’Essentiel et je ne me suis pas encore présentée : Audrey, 22 ans, nouvelle rédactrice de votre bulletin. Enchantée !

Peut-être êtes-vous curieux d’en apprendre un peu plus sur moi et ma relation à l’Eglise. Après mon parcours de catéchisme, j’ai rejoint le groupe de jeunes de Nyon, que je fréquente assidûment et avec beaucoup de joie. Je suis engagée dans l’organisation de la messe animée par les jeunes une fois par mois à l’église de la Colombière (cf. page 10) : je rédige les prières universelles et sers l’agape après la célébration. J’ai aussi le privilège d’être trois fois marraine, de ma maman entre autres.

Ouverte aux belles expériences que le Seigneur sème sur mon chemin, c’est avec plaisir que j’ai rejoint le navire des rédacteurs de L’Essentiel quand on me l’a proposé un peu par hasard. J’avais en effet pris contact avec la rédaction pour publier un article sur le voyage du groupe de jeunes en Arménie l’été dernier. C’est alors qu’on m’a proposé de monter à bord. J’ai saisi cette opportunité et j’en suis ravie.

Etant encore aux études, en master de droit à l’Université de Genève, je n’avais encore jamais côtoyé le journalisme de si près. J’ai choisi le droit animée par l’envie d’aider autrui, de donner un sens à ma vie en me rendant utile. J’aimerais compléter ma formation par des études dans le domaine de l’environnement, car la sauvegarde de la création me tient à cœur (cf. page 3).

Depuis ma première séance de rédaction de L’Essentiel, j’ai acquis de nouvelles connaissances passionnantes. Je me familiarise avec des termes nouveaux, des codes fascinants, un univers qui invite à la découverte. Cette aventure m’a aussi permis de rencontrer des bénévoles tous plus sympathiques les uns que les autres et dotés d’un sens de l’humour qui m’a tout de suite mise à l’aise. Côtoyer des gens qui donnent sans compter et dont la joie de vivre est communicative est un réel plaisir. Merci à toutes celles et tous ceux qui m’ont accueillie si chaleureusement dans la famille de L’Essentiel !

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