La quête digitale

Par Calixte Dubosson
Photo: Nicolas Maury

La quête à portée de clic.

La scène paraît immuable et incontournable : à la fin de la messe ou lors de la présentation des dons, un panier en osier ou des tirelires passent dans les rangs de l’église. Les fidèles sortent leur porte-monnaie, cherchent un peu de monnaie ou glissent un billet. Mais ce rituel pourrait bien être chamboulé par l’arrivée d’applications dédiées. En effet, il y a plus de trois ans, la start-up Obole Digitale lançait La Quête. Cette application permet aux paroissiens de faire un don grâce à leur téléphone portable. « Le mot « obole » n’est plus beaucoup utilisé de nos jours. Cela signifie une « petite offrande ». En l’associant au mot « digitale », nous avons souhaité lier l’ancien et le moderne, la coutume et l’innovation », nous disent les concepteurs de ce nouveau moyen de paiement.

Application sécurisée
Concrètement, Obole Digitale se met au service de l’Eglise pour donner lorsque l’on a pas de monnaie sur soi. Elle permet de faire vivre sa paroisse et aider l’Eglise à préparer son avenir. C’est une application sécurisée avec les normes les plus strictes pour permettre la quête en toute confiance mais c’est aussi un moyen d’accéder à un fil d’actualités pour les fidèles (lectures, horaires de messe ou actualité de la paroisse ou du diocèse). 

« En général, les gens ne vont pas remplir un bulletin de versement pour faire un don de 5 ou de 10 francs. Dans de tels cas, l’utilisation d’une application digitale s’avère donc tout à fait adéquate », explique M. Limpo de Genève,  spécialisé dans la communication et les stratégies digitales. L’utilisation des smartphones comme technique de levée de fonds ne se suffit pas à elle-même. Elle doit s’accompagner d’une stratégie de communication élaborée, incluant notamment des campagnes d’affichage et des spots publicitaires. « Si les moyens mis en place pour récolter des fonds sont modernes, il faut toujours une base traditionnelle pour communiquer », poursuit-il.

Convaincue qu’il faut vivre avec son temps, l’Abbaye de Saint-Maurice s’est mise au goût du jour. « C’est une technologie intéressante, il n’y a pas de raison de s’en passer », déclare le procureur Olivier Roduit, et de souligner un point important : « L’application ne nous coûte rien, Obole Digitale prend juste une légère commission sur les dons. »

Comment ça marche ?
Il faut d’abord télécharger l’application dans Google Play ou App Store, mention « La Quête ». Ensuite, s’inscrire en indiquant ses coordonnées bancaires. Enfin, choisir sa paroisse et envoyer la somme.

www.appli-laquete.fr

 

Avec les femmes

Par Geneviève de Simone-Cornet
Photo: Jean-Claude GadmerL’été est là, les valises sont bouclées, les vacances sont à portée de main. Elles conduiront certains d’entre nous sur un autre continent, jusqu’en Australie ou en Nouvelle-Zélande, d’autres à la découverte de notre pays par les nombreux sentiers balisés qu’il nous offre. Que l’on aille très loin ou que l’on reste chez soi, les vacances sont synonymes de dépaysement, d’ailleurs, de découvertes inédites, de nouveautés à accueillir comme autant de chances de se ressourcer et de renouveler son regard sur la vie.

Saurons-nous aussi faire place, durant ce temps privilégié, au voyage intérieur, autrement plus profond et exigeant ? Oserons-nous nous aventurer sur des sentiers neufs, déconcertants, dérangeants ? Saurons-nous aiguiser notre curiosité pour ce qui nous paraît bizarre, étrange et qui pourtant nous appelle ? Ecouterons-nous notre voix intérieure qui nous invite à l’aventure et à la confiance ?

Et si pour cela vous emportiez dans vos bagages « Une Bible des femmes » ? Oh, il ne s’agit pas de réécrire la Bible ni de jeter le discrédit sur des siècles de commentaires ! D’ailleurs, ce livre s’adresse tout autant aux hommes qu’aux femmes. Une vingtaine de théologiennes catholiques et protestantes se sont associées pour relire « avec perspicacité et rébellion » certains passages controversés de la Bible et les laisser parler. Car ils ont tant à nous dire sous le vernis des interprétations véhiculées par des siècles de lecture masculine ! Ces pages « scrutent des errances de la tradition chrétienne, des occultations, des traductions tendancieuses, des interprétations partiales, des relents du patriarcat ».

Avec bonheur  et compétence, les auteures partagent « quelques découvertes et réflexions de la longue chaîne des chercheurs et des chercheuses de la Bible ». Les thèmes abordés, multiples, interrogent les représentations du corps de la femme et ses attributs de genre, mais aussi les rôles et les statuts qui lui ont été attribués au cours de l’histoire. Et qui ont évolué. Au fil des pages, le lecteur dépasse les stéréotypes pour découvrir le potentiel de libération qui habite le texte biblique.

Ce livre décapant se lit comme un roman policier : au fil des chapitres, les auteures ont déposé, avec humour et bon sens, des indices pour élargir la compréhension de la Bible. C’est savoureux et rafraîchissant ! Comme une glace au plus fort de l’été.

Elisabeth Parmentier, Pierrette Daviau et Lauriane Savoy (dir.), « Une Bible des femmes », Editions Labor et Fides, 281 pages.

TopChretien

Par Chantal Salamin
Photo: DRDéjà 20 ans que naissait le portail TopChretien.com. Jour après jour, des passionnés « annoncent l’Evangile sur Internet au plus grand nombre ». Organisés en association, ils ne cessent de créer et de faire évoluer sites internet et applications … pour chacun d’entre nous, pour nous ressourcer, nous évangéliser et nous envoyer en mission. TopChretien, c’est tout un univers à découvrir… pour entrer dans le Mystère de l’Amour !

Chaque jour…
Sur le web, par mail ou par des notifications sur votre mobile, l’équipe de TopChretien vous propose une pensée en image (LaPenséeDuJour), un verset biblique comme une parole à partager (PassLeMot) et… le plus bouleversant, un message qui touche chacun au cœur, un vrai miracle (UnMiracleChaqueJour). Quotidiennement, ouvrez votre cœur à leurs messages d’en haut qui vous disent : « Merci d’exister » !

Au Top…
Ecouter de la musique (TopMusic), lire la Bible (TopBible), évangéliser en partageant le mot (PassLeMot), s’informer (TopMessages) et se former (TopFormations)… tout est prévu pour vous donner le meilleur, pour que vous soyez au top de vous-même pour que tous puissent donner le meilleur d’eux-mêmes !

Pour les enfants…
TopKids.TopChretien.com est pour toute la fa­mille. Que d’activités sur se site ! A découvrir absolument pendant l’été avec vos enfants et petits-enfants: des jeux, de la musique et des chants, des bandes dessinées et des vidéos, des dessins animés… sur Jésus, la Bible, mais aussi sur la vie et sur les métiers ! Relèverez-vous ensemble les défis proposés ?

Pour les ados et jeunes…
MadLife.fr est un blog construit par des jeunes qui désirent «challenger et encourager les jeunes à vivre de façon ambitieuse et positive, à penser autrement, sans tabou ni stéréotype, sans message poussé par des marques… pour Vivre Libre & Mad : Goûter à la bonne folie, la MADLIFE ! ».

Le site: TopChretien.com

Merci et bienvenue!

Texte et photo par Véronique Denis, assistante pastorale 

Contempler le Christ pour mieux servir.

Ces deux mots s’adressent aux personnes qui vont quitter leur charge pastorale dans notre Secteur des 2 Rives et à celles qui vont arriver, mais ils peuvent aussi concerner chaque baptisé qui prend sa part dans l’édification de l’Eglise. 

Gratitude pour la Parole proclamée, pour les rencontres qui permettent à chacune et chacun de grandir dans la foi. Reconnaissance pour le Pain partagé, la Vie offerte et célébrée dans les sacrements. Accueil bienveillant pour permettre à chacune et chacun de donner le meilleur de soi. Tels sont les vœux que nous formulons au moment des changements annoncés. 

Inventer un avenir dans la joie de la foi
Deux prêtres vont partir, un seul pour le remplacer. Deux sentiments ambivalents peuvent nous habiter : le regret : comment allons-nous faire ? ou l’action de grâce : notre secteur peut encore compter sur l’arrivée d’un prêtre. 

Je pencherais plutôt pour la deuxième attitude, mais le questionnement est légitime. A nous maintenant de regarder vers l’avenir, de changer peut-être nos habitudes pour inventer cet avenir qui nous tend les bras. Il n’y a pas de recettes toutes prêtes. 

Ensemble, prêtres et laïcs, le regard posé sur le Christ qui nous appelle et qui nous envoie, nous pourrons trouver la manière et les attitudes ajustées pour le service et la mission sur le Secteur des Deux-Rives.   

Avec tendresse et bienveillance, accueillons chacune et chacun en quête de sens et mettons-nous en route avec comme boussole la Parole de Dieu. 

Célébrons dans la joie et la ferveur le Christ Ressuscité. 

Soyons des disciples missionnaires, heureux, contagieux et convaincus. 

Retraite méritée à ceux qui nous quittent et bonne année pastorale à tous ! 

Départ et arrivée

Une lettre, un MERCI!

Texte par les prêtres du secteur
Photos: Samuel Carruzzo, J.-C. Gadmer Chère Madame Carruzzo !

Voilà près de 20 ans que vous vous mobilisez pour les paroisses et les paroissiens de notre secteur. Vous le faites avec simplicité, humilité, discrétion. Ce qui compte pour vous, c’est que le Christ soit au cœur des rencontres, des personnes et de nos vies. Vous avez œuvré sans beaucoup de répit, sacrifiant parfois des moments familiaux. Vous avez évangélisé par la parole, les rencontres, mais surtout par ce que vous êtes, ce que vous montrez de votre foi. C’est par l’exemple que vous distillez le mieux la présence de Dieu, la Parole de Dieu.

Vous avez proposé des chemins qui construisent le Royaume : Montée vers Pâques des enfants, Godly Play, communion, confirmation, pardon, catéchuménat, catéchèse scolaire, catéchèse d’ensemencement, catéchèse pour adultes, catéchèse intergénérationnelle… Et pour ancrer cela dans la pâte humaine, vous avez longuement été à la tâche dans les conseils de communauté de Leytron et Saillon. Mais cela n’est pas encore assez, alors vous chantez avec la chorale Sainte Cécile de Leytron et lors des célébrations de funérailles, vous lisez lors des eucharisties dominicales, vous portez la communion, vous avez accompagné les servants de messes, parfois suppléé au sacristain. Et vous voilà encore active dans la pastorale de la santé avec des présences mensuelles au home les Fleurs de vigne. Et d’autres petites choses que vous faites juste pour l’amour de Dieu.

Vous avez cette énergie de l’envie, cette énergie qui fait vivre Dieu plutôt que d’en parler de loin. Vous êtes profondément témoin de Dieu, une apôtre !

Mais voilà, il est temps maintenant de poursuivre la route avec un peu plus de repos. Vous cessez vos activités officiellement, mais, nous le savons, vous allez continuer à dire et vivre la Parole de Dieu, à transmettre la foi au Monde.

Que votre route soit belle, longue et heureuse. Nous nous croiserons bientôt…

Et MERCI pour toutes ces années fructueuses !

Bienvenue et continuité

Doit-on présenter Véronique Denis ?
Après bien des années au service des instances du diocèse de Sion et de la conférence des évêques, vous voilà en chemin vers la pastorale du quotidien, celle de la paroisse et du secteur. Vous allez vous mettre au service de l’évangélisation et de la pastorale de la santé. Deux domaines que vous connaissez bien en tant qu’ancienne responsable diocésaine de la catéchèse et en tant que responsable du pèlerinage de Lourdes. Evidemment, il y aura quelques adaptations, quelques changements dans la façon d’aborder les choses puisque c’est avec des groupes plus ou moins nombreux que vous allez cheminer. 

Mais c’est notre défi et notre joie. Nous allons ensemble continuer ce qui est déjà en œuvre et ouvrir encore plus nos horizons dans la construction du Royaume. 

Bienvenue Véronique !

Fausse couche: entre douleur et espérance

Les fausses couches. Fréquentes, elles n’en sont pas pour autant insignifiantes. Témoignage des douleurs et espérances d’une jeune femme de 28 ans, mariée depuis cinq ans.

Propos recueillis par Bertrand Georges
Photo: pxherePauline, un an et demi après la naissance de votre premier enfant vous avez fait une fausse couche ; comment avez-vous réagi ?
J’ai très mal vécu l’arrêt brutal de cette grossesse. Je m’étais attachée à cet enfant dès que j’ai su que j’étais enceinte et j’ai eu le sentiment d’un véritable arrachement. Je me sentais vide, ou plutôt vidée. J’avais l’impression que mon corps m’avait trahie, qu’il n’avait pas été capable d’accueillir ce tout petit pour lui permettre de grandir. Il s’en est suivi une grande dévalorisation de moi-même dans tous les domaines et durant plusieurs mois.

Ce fut aussi une épreuve d’un point de vue conjugal car, si la présence de ce bébé dans ma chair avait été évidente pour moi, ce n’était pas le cas pour mon époux qui a eu besoin de plus de temps pour réaliser ce qui s’était passé et pour pouvoir porter cette tristesse avec moi.

Enfin, cet événement a été pour moi l’occasion de me frotter de plus près au Seigneur en lui criant ma détresse et mon incompréhension. Je trouvais la perte de ce bébé profondément injuste et j’en voulais à Dieu de permettre qu’il m’arrive cela.

Comment avez-vous surmonté votre tristesse ?
J’ai d’abord fait le choix d’accepter cette tristesse au lieu de vouloir la chasser d’un revers de main. 

Une parole d’un prêtre a été très précieuse pour moi : « Au Ciel, vous découvrirez le visage de votre enfant. » Ces mots ont été un baume sur ma plaie : ils me rappelaient que mon enfant était au Ciel, heureux auprès de Dieu et qu’il ne me resterait pas éternellement inconnu. Avec mon époux, nous avons d’ailleurs décidé de lui donner un prénom pour lui accorder pleinement sa place dans notre famille. 

Enfin, vivre une nouvelle grossesse et accoucher de manière totalement naturelle m’a permis de me réconcilier avec mon corps de mère.

Et aujourd’hui ?
Aujourd’hui, je rends grâce pour l’existence de cet enfant qui a tellement agrandi notre cœur de parents ! Je suis heureuse d’avoir un petit intercesseur auprès du Seigneur et je lui demande tout spécialement de m’aider à grandir dans mon rôle de maman. Enfin, cet événement m’a rappelé que mes enfants ne m’appartiennent pas et que, malgré tout l’amour que je leur porte, seul Dieu peut combler profondément leur cœur.

Connaître Dieu

Par Chantal Salamin
Photo: DRComment « dire » Dieu à nos amis, à nos enfants, à ceux qui nous interpellent sur Dieu, sur son existence, sur la question du mal ? Savez-vous quelle est la première réponse retournée par Google à « Dieu existe-t-il ? » C’est Raël qui lance « Dieu n’existe pas ». 

Alors réagissons ! Comme l’association chrétienne Top Mission qui a pleinement réussi sa mission de « faire connaître Dieu et le salut en son Fils » à tous en nous proposant plusieurs sites internet ingénieux, interactifs et faciles d’accès ; ce sont d’authentiques témoignages de foi invitant à la Rencontre avec notre Père.

ConnaitreDieu.com
Avec ingéniosité, l’équipe de Top Mission nous propose un parcours interactif en cinq étapes. Première étape : une lettre d’amour du Père, des paroles qui « viennent directement du cœur de Dieu, le Père » qui nous aime… magnifiques ! Puis,
l’histoire de Dieu, du monde et de chacun d’entre nous… un condensé de notre foi. Des témoignages bouleversants de vies changées par la Révélation de Dieu.

Et c’est finalement une invitation à rêver un entretien avec Dieu – contempler la création, se tourner vers Lui et comprendre que son Amour sur la Croix nous a
sauvés du péché – qui débouche sur la prière.

ComprendreDieu.com
Un site pour les chercheurs de Dieu. A peine sur le site, vous êtes reçu par François qui vous guide et vous invite à entrer dans l’un des grands thèmes bien choisis : « Existence de Dieu », « Spiritualité », « La question du mal » et « Jésus ». Il s’adapte à notre besoin, que nous désirions en savoir plus, poser une question ou cheminer. 

Et bien plus…
JesusMonAmi.com qui s’adresse aux enfants avec une lettre d’amour de Dieu adaptée, présentée par le chien Cooky, des vidéos d’expériences scientifiques comme « Jésus marche sur l’eau » ou « Le péché efface les couleurs » et même une radio !

JeVeuxMourir.com qui, avec tact et force, se penche sur le drame du suicide grâce à des messages très forts : « Vous n’êtes pas seul(e) », « Ne gardez pas tout cela pour vous seul(e) », « Il y a de l’espoir », des témoignages et des pistes concrètes !

Le site: connaitreDieu.com

S’il te plaît – Merci – Pardon

A l’occasion de mon départ des paroisses de Riddes et d’Isérables

Texte par Henri Roduit
Photo: Benoît GaillardAprès 11 ans comme curé, je quitte les paroisses de Riddes et d’Isérables. Agé de 70 ans, je vais à Branson, Fully où j’ai gardé le sous-toit de la maison de mes parents. 

Je repense aux trois mots que le Pape dit être les plus importants : « s’il te plaît », « merci », « pardon ».

Beaucoup de « s’il te plaît » dans ma vie de curé. En effet j’ai eu besoin de vous les paroissiens pour faire vivre les deux paroisses. Tout seul, je n’aurais pas pu faire grand-chose.

Je tiens ici à dire mon « merci » à tous ceux qui ont répondu à ces demandes. Je pense spécialement aux collaborateurs en pastorale. J’ai énormément apprécié la collaboration avec Corine Roessli, Marie-France Rebord, Christophe Ançay et Sylvie Vuichoud. Durant toutes les premières années, le secteur fut pour moi un lieu de ressourcement. De plus j’ai eu la chance incroyable de pouvoir compter sur Annelyse Delaloye qui est toujours retombée sur ses pattes malgré des demandes de dernière minute pour un repas et avec un nombre de convives qui variait d’un quart d’heure à l’autre.

J’ai apprécié les relations avec les administrations communales, spécialement les présidents et les secrétaires des deux communes. Je repense à des grands travaux qui ont pu être réalisés grâce à leur appui : construction de la chapelle de l’Ascension, restauration de l’église d’Isérables, restauration de l’église de Riddes (spécialement la peinture extérieure), projet de restauration de la cure de Riddes. 

Comme le dit le concile Vatican II, l’Eglise c’est d’abord le « peuple de Dieu » ; les prêtres étant au service de ce peuple. Concrètement j’ai eu la joie d’avoir un Conseil de communauté et un Conseil de gestion très dynamiques et capables d’autonomie à Riddes et deux conseils très efficaces à Isérables une fois telle ou telle décision prise. 

Les murs ne suffisent pas. Je tiens à dire toute ma reconnaissance aux chorales, aux groupes de sacristines, nettoyeuses, groupe floral sans qui les liturgies n’auraient que piètre figure.

Un merci particulier à tous ceux qui ont participé au soutien à la catéchèse mais aussi à la diaconie, et à tous ceux qui se sont formés et ont pris en charge divers services.  

Et enfin « pardon » à tous ceux que j’ai oubliés dans cette liste ou que j’aurais blessés durant ces 11 ans.

«Il était une fois…»

La fabrique des contes

Photo: DRJusqu’au 5 janvier 2020, Musée d’ethnographie de Genève (MEG), Genève

Les contes sont loin d’être réservés aux enfants, et pas aussi innocents qu’ils n’y paraissent. Avec sa nouvelle exposition « La fabrique des contes », le MEG met en lumière les récits traditionnels populaires européens. A partir de mai 2019, le public pourra plonger dans le monde fantastique des contes, découvrir leur histoire ainsi que les multiples instrumentalisations dont ils font l’objet. « Il était une fois… » Chacun de nous connaît des histoires commençant par ces quatre mots. De la Finlande à la Méditerranée, des pays celtes aux Balkans, les contes font partie de notre patrimoine commun. Ils appartiennent à l’imaginaire collectif. Dans sa nouvelle exposition, le MEG explore cet univers à la fois très familier et totalement fantasmatique. Au nombre de ces contes, le MEG présente notamment…

Nouvelle organisation du secteur: IN SOLIDUM!

Texte par Robert Zuber et Bruno Sartoretti
Illustration tirée du site: https://franchicroix.be/2015/01/15/aimez-leglise-chers-freres-et-soeurs/Comme vous pouvez le lire dans ce magazine, l’évêque de Sion a nommé les abbés Delalay, Sartoretti et Zuber, curés in solidum pour le secteur des Deux Rives. Qu’est-ce que cela ?

Tout d’abord, cela signifie que les trois prêtres sont curés de toutes les paroisses solidairement, ensemble, sans distinction d’un lieu au profit d’un autre. Il n’y a plus notre curé, mais nos curés ! Cela implique aussi que les trois prêtres travaillent main dans la main, que chacun est au courant de tout ce qui se passe dans les paroisses et si toutefois il ne sait pas répondre à une question, il prendra le temps de s’informer auprès de ses confrères, dans le dialogue et la transparence.

Afin de mieux répondre aux défis des paroisses et du secteur, nous avons pris le temps de nous rencontrer et de mettre en perspective l’avenir de notre secteur :

– Un prêtre de moins entraîne une nouvelle vision des forces sacerdotales et de ce fait un changement, le plus léger possible, pour les célébrations des eucharisties de semaines et dominicales.

– Un prêtre de moins entraîne aussi une modification dans l’accompagnement des sacrements : 

• Rémy accompagnera au sacrement de l’eucharistie pour les paroisses de Saxon, Riddes et Isérables et au sacrement du pardon pour les paroisses de Fully, Saillon et Leytron ; 

• Robert accompagnera au sacrement de l’eucharistie pour les paroisses de Fully, Saillon et Leytron et au sacrement du pardon pour Saxon, Riddes et Isérables ; 

• Bruno accompagnera au sacrement de la confirmation pour les six paroisses.

– Un prêtre en moins entraîne encore d’autres manières de vivre et de voir, ainsi chacun de nous est répondant de deux paroisses, c’est-à-dire que chacun prend le souci pastoral, financier et spirituel de deux paroisses, à savoir : 

• Rémy pour Leytron et Saillon

• Robert pour Saxon et Fully

• Bruno pour Riddes et Isérables. 

– Répondant ne signifie pas habitant, il y aura bien un prêtre habitant à Riddes (Rémy), à Fully (Robert) et à Leytron (Bruno) qui seront à votre écoute pour les sollicitations courantes, et un prêtre répondant qui sera présent pour les célébrations du week-end, les sépultures, les baptêmes… et pour le Conseil de communauté, le Conseil de gestion, le Conseil communal, l’école…

– Un prêtre en moins, c’est aussi une chance pour mieux faire Eglise ensemble. Parfois, vous croiserez l’un de nous dans votre paroisse pour une célébration particulière, pour une catéchèse, pour un mouvement, pour un événement particulier. Sachez-le, nous le faisons en accord et après réflexion des trois curés. 

Voilà quelques éléments pour nourrir votre été d’une perspective nouvelle dans notre secteur. Bienvenue à Rémy et bonne route ensemble.

Une Eglise avec les femmes

Par Nicole Andreetta
Photo: M. MumenthalerEntre Eve, responsable alibi de la chute de l’humanité, et Marie, modèle de perfection inatteignable, l’Eglise a toujours entretenu avec les femmes des relations complexes et ambiguës.

Mises à part quelques exceptions, le mystère de l’Incarnation a davantage servi la cause masculine.

Et pourtant, dès l’origine du christianisme, en tant que disciples, apôtres et responsables de communauté, les femmes ont largement contribué à diffuser la Bonne Nouvelle apportée par Jésus-Christ.

Pour cette raison, nous, femmes de Suisse romande engagées en Eglise, avons choisi de nous associer solidairement à la grève du 14 juin autour d’une action commune.

Pour celles et ceux qui ont la possibilité de nous rejoindre, un rendez-vous est fixé à 8h devant l’entrée de la gare de Lausanne.

Par notre baptême nous sommes « prêtres, prophètes et rois ». Nous voulons le droit et l’espace pour nous exprimer, nous faire entendre et collaborer ainsi à la conversion de notre Eglise qui gagnera plus de cohérence en accueillant pleinement la parole des femmes.

Ni Eve, ni Marie, mais « Egalité des chances. Amen » !

Saxon prend congé de son curé Charles

Texte par Geneviève Thurre
Photo: Marie-Madeleine BruchezLe curé Charles, comme nous l’appelons au sein de notre paroisse, est arrivé chez nous en août 2016 et y aura accompli son sacerdoce durant trois ans.

Nous avons vu arriver un homme aux cheveux blancs, svelte, d’allure décidée, se déplaçant rapidement entre la cure, la maison de paroisse et l’église, souvent avec une serviette à la main.

D’aucuns se seront dit, avec leur accent saxonnain : « Ouh là, celui-là pour le suivre, va falloir qu’on s’attache les baskets », car en effet, notre ami Charles se déplace d’un pas vif et décidé. Même son langage est rapide et sans ambages.

Une nouvelle fois, notre paroisse est bénie de Dieu. Car le curé Charles, avec ses qualités, est celui qui réussit à rétablir entre la paroisse et la commune un climat de travail plus serein et constructif. Sa rigueur et son envie d’aller de l’avant, son entêtement font des miracles. Il a constitué un nouveau conseil de gestion et ensemble, ils vont gérer les affaires les unes après les autres et les régler.

Au niveau du secteur, son autorité permet de garder notre paroisse dans la ligne qu’elle s’est choisie auparavant : indépendante au niveau de l’administratif et collaborante sur le plan liturgique.

Entouré d’une équipe paroissiale semi-professionnelle très compétente, M. le curé Charles lui laisse, avec sagesse et en toute humilité, continuer le travail entamé durant les années précédentes, tant au niveau de la catéchèse, de la diaconie, de l’œcuménisme que des animations spirituelles ou festives.

Son passage dans la capitale de l’abricot permet de laisser à son successeur, non seulement une paroisse vivante, mais également saine.

Au nom des Conseils de communauté et de gestion, je le félicite pour son travail, l’en remercie et lui souhaite une retraite en santé, dans la joie de Dieu.

Et je nous encourage toutes et tous à lui dire de vive voix notre reconnaissance pour le travail accompli lors de la messe de fête organisée pour son départ le samedi 31 août.

La roulotte de la rencontre

Par Nicolas Maury
Photo: Gérard PuippeDepuis décembre dernier, une roulotte particulière sillonne les routes du val de Bagnes : la Batintä. « Au départ, c’est le nom du marteau qui frappe sur les canalisations d’eau dans les bisses. S’il tape, tout va bien : il donne une pulsation, un rythme », explique José Mittaz, curé de Bagnes. « Dans la mosaïque de villages qu’est notre vallée, notre roulotte se veut une approche souriante. L’Eglise qui va vers
les gens. »

Concrètement, la Batintä se déplace sur les lieux de vie, en commençant par les cours d’école. « Nous la mettons aussi à contribution lors de manifestations sportives ou culturelles. Son accueil exprime la proximité des prêtres et des villageois qui animent des rencontres autour d’elle. »

Et de revenir sur l’origine du projet. « L’an dernier, il y a eu un renouveau au sein de l’équipe pastorale. Nous avons senti le besoin de nous faire coacher. Il en est ressorti l’idée de ne pas remplir l’agenda mais de rêver notre paroisse. C’est alors qu’Elie Meylan, un des plus anciens animateurs pastoraux, a dit : « Il nous faut une roulotte ». Le silence s’est fait, et nous avons trouvé ça excellent. »

Centre et périphérie
José Mittaz déniche le constructeur près de Dijon. « Puis nous avons fait les démarches auprès du service auto. Le 2 décembre, nous avons pu la présenter à notre fête de paroisse à l’Espace Saint-Marc. » Avec une symbolique forte : « Cette fête est un lieu de rassemblement et nous en avons profité pour montrer le vecteur qui nous permet d’aller en périphérie. Les enfants l’ont tout de suite adopté. »

Le budget se monte à environ 35’000 francs. « Il est quasi bouclé. J’aime à dire qu’un bon projet trouve toujours son financement. Des donateurs anonymes ont mis jusqu’à 5000 et 10’000 francs. Nous n’avons pas sollicité les communes, mais le conseil de gestion de la paroisse de Verbier a souhaité engager 2000 francs parce que c’est aussi un outil de la pastorale du tourisme. »

Pesant 3,5 tonnes, la Batintä se déplace grâce aux tracteurs d’agriculteurs. « L’image biblique est celle de la tente de la rencontre. Cette roulotte au mobilier volontairement minimaliste – une table, des tapis, quelques chaises – se remplit des expériences de chacun ! »

«Y’a d’la joie!»

Par Thierry Schelling
Photo: Jean-Claude Gadmer
La joie de l’amour, Amoris laetitia, a fait couler beaucoup d’encre, et pas seulement dans les chaumières, mais également dans les sacristies et les palais cardinalices. Ce à quoi le Pape a répondu par un tonitruant… silence ! Pour laisser maturer, mûrir, croître la petitesse. Pour laisser respirer la fragilité humaine caressée d’un zéphyr nouveau de tendresse de la part de l’institution…

Le chapitre 8 est intitulé « Accompagner, discerner et intégrer la fragilité ». Un fantastique programme réaliste pour le christianisme du XXIe siècle ! Et pourtant, vouloir rendre plus actifs, voire proactifs, les concernés – personnes divorcées, en deuxième union, voire couples gays – dans leur cheminement de foi vers leur place au sein de l’Eglise-communion semble encourager tout à la fois maintes initiatives à la base – et souvent organisées par des laïcs ! – et d’étranges résistances au sein du clergé – qui se verrait dépossédé d’un pouvoir décisionnel ? Le Pape demande trois choses :

Accompagner
Cela veut dire connaître, accueillir, apprécier la réalité de tant
de couples, effectivement et selon la norme écrite, « pas réglo ». Mais c’est une attitude profondément évangélique que de partir de la « réalité réelle » des paroissien-ne-s…

Discerner
Cela veut dire qu’ensemble, les baptisé-e-s que sont les partenaires et les clercs concernés peuvent réfléchir, discuter, dialoguer, s’informer voire se former, pour une décision graduellement centripète, qui ramène tout un chacun vers le cœur de Dieu, le centre de la vie catholique – du moins l’un des principaux ! – à savoir l’eucharistie.

Intégrer
Cela veut dire que le but de la pastorale, le but du ministère ordonné, le but de la vie sacramentelle, et donc du mariage religieux, est de vivre plus de communion, plus d’interaction, plus de joie à être Eglise ensemble dans la diversité des ministères, mais au service du même Seigneur. Dans la prise de soin des fragilités inhérentes à la condition humaine, mais dans une bienveillance éclairée et partagée par et pour tous.

Pourquoi ce programme dérange-t-il certains ?

Encore raté

Par Pierre MoserEncore une occasion ratée par notre temps. En lieu et place d’un vrai débat de fond sur le soi-disant « mariage pour tous », le mal nommé, nous avons reçu en héritage une loi dont le moteur principal n’est qu’électoraliste. Quid de l’« ancienne » formule de la famille qui a clairement montré ses limites (2 mariages sur 3 qui finissent par un divorce) ? Quid de la légitimité de certaines minorités à vouloir copier à tout prix ce modèle ? Quid des difficultés matérielles de certaines familles monoparentales ? Trop occupée à nettoyer les écuries d’Augias, ce n’est pas l’Eglise d’aujourd’hui qui pourra répondre, elle a perdu trop de crédibilité. Mais alors qui ? Vous, nous, moi, la communauté ecclésiale n’est pas morte. Nous devons prendre ce débat à bras-le-corps, en faisant attention aux jugements hâtifs. L’expérience nous montre que certains membres de nos communautés sont encore moins ouverts, surtout aux extrémités. Et le sujet est complexe. Les réponses que nous cherchons dans les écritures servent souvent à justifier nos a priori. Alors posons-nous les vraies questions. Lançons un vrai débat pour nous permettre, à nous aussi, de reconstruire la famille et les valeurs qui la supportent. Il me semble que, d’un coté comme de l’autre, les droits prennent le pas sur les devoirs. Bref, nous sommes dans un cul-de-sac les uns et les autres.

Les faits sont pourtant têtus : une natalité en berne 1, un taux d’échec en constante augmentation 2 ou une monoparentalité qui se précarise 3, pour n’en citer que quelques-uns. Pas de doute, nous avons tous participé aux faillites de l’un ou l’autre des systèmes par nos manques de cohérence. En prenant un peu de recul, certaines valeurs spirituelles et / ou morales apparaissent pourtant comme évidentes : chasteté au sens d’aimer Dieu et son prochain de manière désintéressée 4, pauvreté au sens d’humilité et de détachement des biens matériels 5 et obéissance au sens « écoute de la parole ».

A considérer nos devoirs, nous devrions entreprendre ce que la majorité d’entre nous a oublié : lire et mettre en œuvre notre Catéchisme. L’article 2358 est sans ambiguïté : « Ils doivent être accueillis avec respect, compassion et délicatesse. On évitera à leur égard toute marque de discrimination injuste. Ces personnes sont appelées à réaliser la volonté de Dieu dans leur vie, et si elles sont chrétiennes, à unir au sacrifice de la croix du Seigneur les difficultés qu’elles peuvent rencontrer du fait de leur condition. » En route et bonnes vacances.

1 Taux de natalité suisse source OFS de 1986 à 2016 variant entre 1.47 et 1.52
2 Taux de divorce 2017 couples mariés : 36.1% ; couples partenaires : 25% source OFS 2017
3 Une famille monoparentale sur six en situation de risque de pauvreté source OFS
4 Catéchisme de l’Eglise Catholique : La vie dans le Christ : Les dix commandements :  Tu aimeras ton prochain comme toi-même
5 Saint Augustin : Le pauvre de Dieu l’est dans l’âme, non dans la bourse (En. In ps 132 26)

En librairie – juin 2019

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Les trois cercles d’or
Odile Haumonté

Le même jour, dans la même ville, deux femmes qui ne se connaissent pas quittent leur mari. L’une, en partant avec un autre homme, espère vivre une nouvelle passion ; l’autre souhaite accomplir sa vocation d’artiste-peintre à laquelle elle a renoncé au moment de son mariage. Toutes deux vont chercher en dehors de leur famille des réponses qui ne se trouvent peut-être qu’en elles-mêmes. Un roman sur l’amour conjugal, l’accomplissement de soi, la séparation et ses conséquences familiales, qui nous interroge : un équilibre est-il possible entre la liberté et la fidélité ?

Béatitudes

Acheter pour 29.20 CHFUn catholique s’est échappé
Jean-Pierre Denis

Jean-Pierre Denis est « un catholique libéré » : dans son dernier essai, il raconte comment il a pris conscience que le discours de l’Eglise perdait parfois de vue l’essentiel, c’est à dire la foi. Il appelle les chrétiens à regarder davantage vers l’avenir que vers le passé. Devenus aujourd’hui minoritaires, affaiblis par la crise des abus sexuels dans l’Eglise, les croyants peinent parfois à trouver leur place dans une société qui paraît n’avoir plus besoin d’eux. Faux, répond le journaliste : si le christianisme s’attache à répondre aux questions les plus essentielles, alors le sens et l’espoir qu’il peut apporter aux hommes de son temps sont plus que jamais nécessaires.

Cerf

Acheter pour 30.60 CHFSaint Pierre, une menace pour l’Empire romain
Bernard Lecomte

Rome, en 64 après Jésus Christ. Un incendie ravage la cité antique. Et tandis que les flammes se reflètent dans ses prunelles, Néron, l’empereur sanguinaire, sur les hauteurs de son palais, joue de la harpe. On sait avec certitude que Néron utilisa ce drame pour lancer une véritable chasse aux chrétiens. Des centaines d’entre eux sont arrêtés, torturés, massacrés. Parmi les suppliciés, le plus célèbre des apôtres du Christ. Celui qui deviendra le symbole de l’Eglise et que Jésus avait désigné comme le roc sur lequel il la bâtirait : Pierre. Un parcours de vie en BD à découvrir en ce mois de juin où il est fêté avec saint Paul.

Glénat | Cerf

Acheter pour 25.00 CHFLe couple dont vous êtes le héros
Bénédicte de Dinechin

La vie de couple est parfois comparée à une course de longue haleine où l’entretien de la flamme amoureuse, selon les périodes, semble naturel ou bien relève de l’exploit. Pour faire durer votre amour, renforcer votre complicité et votre tendresse, voici un mélange tonifiant de conseils théoriques et de petits travaux pratiques qui vont concrètement changer votre vie. 

Quasar

Acheter pour 18.00 CHF

Pour commander

[thb_image full_width= »true » image= »3693″ img_link= »url:https%3A%2F%2Flibrairie.saint-augustin.ch||target:%20_blank| »]

Rencontre avec une catéchumène de notre unité pastorale

Agée de 32 ans, Natalie Hervieux habite le quartier de Pérolles. Elle est enseignante de français à l’Ecole de culture générale de Fribourg et apprécie particulièrement le contact vif et authentique avec les adolescents et les questions existentielles qu’ils se posent. Elle a été baptisée dans la nuit de Pâques.

Propos recueillis par le chanoine Paul Frochaux
Photo: DR
Comment avez-vous rencontré le Christ ?
Je suis née dans une famille profondément chrétienne et pratiquante de l’Église réformée. Quand j’étais enfant, Jésus a, en quelque sorte, toujours fait partie du quotidien. Mais avec l’adolescence, des questions plus existentielles et complexes ont jailli et, avec elles, la volonté de trouver ma propre voie. J’ai exploré pendant plus d’une dizaine d’années différentes voies philosophiques, psychanalytiques et mystiques. 

Chemin faisant, j’ai vécu des expériences merveilleuses et rencontré des personnes magnifiques… mais pour une raison que je ne m’expliquais pas, je ne parvenais pas à m’établir à quelque part. 

Cette « bougeotte » (dictée en fait par une exigence très grande et une forme d’insatiabilité) m’entraînait dans une attitude de ma génération que je déplore par ailleurs : le zapping. Or, j’étais alors déjà convaincue que s’engager dans la spiritualité, ce n’est pas comme faire ses courses. C’est bien plus subtil que cela : c’est un processus qui, s’il se fixe sur le plan horizontal, ne peut que gagner en verticalité. 

Ce cheminement fut long, mais je ne le regrette pas : le désir de l’âme en quête de Dieu ne doit tolérer aucun compromis et demeurer toujours dans une radicale recherche d’authenticité. Alors que je désespérais presque de trouver « ma maison d’âme », j’ai un jour demandé à faire une retraite chez les sœurs ursulines de Fribourg. Comme nombre de mes contemporains, j’avais exploré beaucoup de voies spirituelles… sauf celles proposées par la tradition chrétienne dont je m’étais éloignée (ce discrédit m’interroge d’ailleurs car je pense que la raison en est bien plus complexe qu’une lassitude d’un certain moralisme blessant et simpliste). 

Finalement, c’est donc chez ces sœurs de la famille ignacienne que les conditions ont été réunies pour me permettre des retrouvailles en vérité avec le Christ.

Quelles sont les étapes qui vous ont conduite au baptême ?

J’ai vécu plusieurs retraites, puis une année entière au sein de la communauté ursuline de Sainte-Agnès dans le but d’approfondir mon expérience avec Dieu – les sœurs proposent en effet cette possibilité aux jeunes femmes qui le désirent. 

C’est là que, sans m’en rendre tout de suite compte, je me suis peu à peu enracinée dans une relation dynamique et personnelle (j’ai envie de dire « sur-mesure ») avec le Christ, dont le visage s’avérait sans cesse surprenant. J’y ai appris les rudiments du discernement selon saint Ignace, un outil extraordinaire pour se prononcer sur une question ou prendre des décisions… et qui offre une aide très ajustée à la perte de repères d’aujourd’hui. 

Parallèlement, j’allais aussi de temps à autre à la messe avec une amie d’étude où je contemplais avec fascination la liturgie et son summum qu’est la consécration eucharistique. A ces démarches s’ajoutent de nombreuses lectures : pour moi, il était nécessaire que je trouve, en écho à mon expérience intérieure, un « répondant » à la hauteur de mon vécu. Or, en m’intéressant à la tradition de l’Église, j’ai découvert des discours d’une richesse, d’une subtilité, d’une beauté et d’une cohérence absolument inouïes. 

Au terme de l’année passée chez les Ursulines, ma décision était prise et confirmée par une mûre réflexion : je désirais entrer dans l’Église catholique. 

Comment aimez-vous prier, vous ressourcer ?

Je me sens très à l’aise dans la tradition jésuite. Elle constitue pour moi une lucidité au service d’une incarnation toujours plus simple et plus vraie. 

J’ai aussi appris à connaître récemment la spiritualité du Carmel grâce aux conférences du monastère du Pâquier et à l’école d’oraison animée par le Père Huguenin. J’ai un grand besoin de contemplation que l’agitation folle du monde ambiant ne fait qu’accentuer. 

L’oraison répond à ce besoin de silence et de communion qui m’habite au même titre, mais différemment, que la peinture d’icône que je pratique au Centre spirituel Sainte-Ursule. 

Enfin, je donne du temps, idéalement une fois par semaine, pour l’adoration du Saint-Sacrement aux Cordeliers. N’est-ce pas inouï de pouvoir contempler un tel mystère ? Je suis persuadée que l’être humain est fait pour adorer. 

Pour finir, je chéris tout particulièrement le sacrement de l’Eucharistie, qui est, depuis ma première communion, rapidement devenu un pilier de mon quotidien.

Comment réagissez-vous aux scandales qui affectent l’Église ?

Comme tout le monde, je suis profondément affectée par la mise au jour de toutes ces terribles blessures et des tentatives de certains membres de l’Église pour les garder dans l’ombre. 

Ma position à ce sujet est la même radicalité que celle prônée par notre Pape : la vérité à tout prix. Il n’appartient pas aux hommes de se soucier de la réputation et de l’image de l’Église : Dieu se souciera lui-même de sa maison. 

Notre rôle est de mettre au jour tout ce qui nécessite d’être mis à la lumière de Dieu. Notre responsabilité consiste également à donner une place plus importante au discernement (cela aussi, François l’a souligné) et à la formation et l’accompagnement psychologique des prêtres. Il s’agit d’une nécessité à mon sens vitale dans toute association humaine, mais plus encore pour l’institution ecclésiale qui répond à une exigence infiniment plus grande. 

Les limites et les erreurs de l’Église sont aujourd’hui plus que jamais visibles. Malgré tout, dans le « fond du fond », je ne peux m’empêcher d’avoir confiance en elle – non pas pour ce qu’elle semble être (humaine, trop humaine), mais pour ce qu’elle est : le Corps du Christ.

Pèlerinage des confirmés en Ombrie et en Toscane

Dessin Emma MaederDurant la semaine après Pâques, une trentaine de jeunes confirmés et d’accompagnants du décanat de Fribourg se sont rendus en Italie sur les pas de François et Claire d’Assise, de Catherine de Sienne et de Dominique. Assise, Sienne et Florence nous ont marqués par la richesse de leurs trésors artistiques mais aussi spirituels. Nous avons bénéficié de la présence de deux prêtres : le Père Silvestru Tifan, cordelier à Fribourg, et l’abbé Jacques Papaux, prêtre de l’Unité pastorale Saint-Joseph et membre d’une fraternité sacerdotale dominicaine.

[thb_image lightbox= »true » image= »4105″]

Wordpress Social Share Plugin powered by Ultimatelysocial
LinkedIn
Share
WhatsApp