Son job, croque-mort!

Un métier particulier que celui de croque-mort. Agé de 29 ans, Loïc Wiesmann le pratique depuis plusieurs années, dans un environnement qui le met en présence de rites pratiqués par différentes religions.

Par Nicolas Maury
Photos: Jacky Leya, Evelyne Wiesmann
Un vendredi matin à Renens. Il n’est pas encore 8h. Loïc Wiesmann a à peine le temps de raccrocher le téléphone que la sonnerie retentit à nouveau. Cheveux courts et cravate sombre sur une chemise immaculée, le jeune homme de 29 ans ne se laisse pas déborder. « Aucune de mes journées ne ressemble à la précédente », explique-t-il d’emblée. « On peut estimer à un horizon d’environ cinq jours le travail à venir. Mais par définition, les décès ne sont pas prévisibles. Il n’y a pas d’horaire standard. Surtout chez nous, où tout le monde fait tout ! »

Son métier, comme il le dit lui-même, « c’est croque-mort ! Contrairement à des termes comme conseiller funéraire, ces mots ne prêtent pas à confusion ».

S’il a commencé à être actif dans l’entreprise familiale Blanchet et Wiesmann lors de ses études pour donner des coups de main, il en est désormais l’une des chevilles ouvrières. « Nous sommes quatre à plein temps avec mes parents Philippe et Evelyne ainsi que notre collaborateur Jacky Leya. Sur appel, nous pouvons aussi compter sur des auxiliaires. »

« Ce métier, on est fait pour ou pas », selon Loïc Wiesmann.

Le boom des incinérations

Arrivé vers 7h30 au bureau, Loïc tente de déterminer ce que seront les grandes lignes de sa journée. « Quelques éléments sont tout de même récurrents. » En fin de matinée, il se rend en effet souvent au cimetière pour y déposer des cendres. « Je tiens quelques statistiques : si l’on se base sur le périmètre sur lequel nous sommes actifs, l’ouest lausannois – Lausanne, Cossonay, Pied-du-Jura, La Côte – 79% des gens se font incinérer pour 21% d’inhumations. » Nous faisons 70% de cérémonies à caractère religieux, 13% sont laïques et 17% de sépultures se font sans cérémonie.

Les cérémonies en paroisse se déroulent plutôt vers 14h. « Nous travaillons pour des membres de différentes religions. Notre rôle reste grosso modo le même. Dans tous les cas, nous sommes à l’église ou au temple une heure avant pour la mise en place. »

Enterrements musulmans

Franchissant la porte du bureau, Jacky Leya capte la conversation au vol : « Nous organisons aussi des enterrements musulmans. C’est totalement différent. On va chercher le défunt, mais on n’a pas le droit de le préparer. Sa communauté fait sa toilette rituelle puis le met dans le cercueil avec un linceul. Devant la mosquée et au cimetière, on ouvre le véhicule funéraire et c’est à nouveau la famille et les proches qui le portent sur la tombe, puis referment celle-ci. » 

Hormis ces rendez-vous, le reste de la journée est consacré à des tâches fort diverses. « Cela va la préparation du cercueil au lavage des voitures en passant par les mises en bière, la rencontre avec les familles, l’administration et la gestion des stocks. Il n’y a pas de quoi s’ennuyer. L’une des grandes inconnues est relative au parc des véhicules. Si on se retrouve avec plus de cérémonies que de véhicules, il faut jongler… »

Préparation des corps

La préparation des corps reste un domaine particulier. « Après un décès, on est appelé soit par la famille, soit par la police, reprend Loïc. Lorsque c’est la gendarmerie, nous avons au maximum une heure pour intervenir et amener le corps à l’Institut de médecine légale. On voit de tout. Nous accueillons parfois des jeunes qui, dans la foulée de séries comme NCIS, sont intéressés par la profession. Sans vouloir rentrer dans les détails, la confrontation avec la réalité est… différente. Ce métier, on est fait pour ou pas ! »

Lors d’un mandat donné par la famille, « nous rendons la personne la plus jolie possible avant de la restituer. La clef, c’est la température, mais divers éléments entrent en jeu : le défunt était-il en bonne santé ? Prenait-il des médicaments ? Qu’a-t-il mangé avant de mourir ? Ces facteurs interviennent dans le processus de décomposition du corps ».

Le dernier point fixe de la journée est agendé à 18h. « C’est l’ultime délai pour envoyer les faire-part aux journaux pour le lendemain. Mais évidemment, nous restons atteignables 24h sur 24 ! »

Autour de l’horloge…

7h30 –> Arrivée au bureau et gestion des affaires courantes

11h –> Dépose des cendres au cimetière

14h –> Cérémonie funéraire 

18h –> Dernier délai pour l’envoi des faire-part aux journaux

Dès 18h –> Service de piquet

PRIXM ou les trésors des Ecritures

Par Chantal Salamin
Photo: DR
La Bible est le livre le plus vendu de tous les temps. Mais est-il le plus lu ? Nous devons bien reconnaître que la Bible nous paraît souvent trop compliquée, indigeste et désuète et que nous peinons à la lire ! Souhaitez-vous voyager dans la Bible ? Vous allez devenir fan de PRIXM !

PRIXM, c’est quoi ?
Le nom PriXm a été choisi en référence à la forme géométrique du prisme, qui diffracte la lumière et révèle toutes les couleurs qu’elle contient, et le X de la Croix de Jésus. PRIXM, c’est une newsletter hebdomadaire pour vous révéler la beauté des Ecritures de manière décalée et amusante. Leurs auteurs visent en particulier les 18-35 ans.

Chaque semaine : une pépite culturelle, soit un film ou une musique, un texte biblique associé, un éclairage basé sur des références historiques, culturelles et plus, etc. Et parfois une citation en mot de la fin.

Elle se déguste en quelques mi­nutes, un vrai régal. Inscrivez-vous, c’est gratuit !

Mais qui est derrière PRIXM ?
C’est une équipe de jeunes entrepreneurs – Valentine, Madeleine, Nicolas et Thibault – qui concoctent ces pépites hebdomadaires avec un comité scientifique dirigé par le frère Olivier-Thomas Venard, frère dominicain de l’Ecole biblique de Jérusalem, école qui a produit la célèbre traduction de La Bible de Jérusalem et qui continue de traduire et d’annoter les Ecritures sur la plateforme en ligne La Bible en ses traditions (bibletraditions.org) avec 300 chercheurs du monde entier.

Un mot de la fin trouvé sur PRIXM
« Il ne faut pas s’enfermer dans ce que l’on a toujours fait. Aujour­d’hui, la force des religions est de s’adapter au monde, tout en étant un lieu de permanence dans une société qui a besoin de points fixes. Il faut être dans l’adaptation et la permanence. C’est le sens du mot « halakha » en hébreu qui veut dire à la fois la loi et la marche : pour nous, la règle est une loi en mouvement ; elle nous protège de l’émotion du temps. » 1

1 Haïm Korsia, grand rabin de France, entretien recueilli par Bruno Bouvet et Nicolas Senèze, La Croix, le 30 sep-tembre 2015.

Le site: prixm.org

Accueil du nouveau curé modérateur

Les membres des six communautés francophones et des communautés linguistiques de l’unité pastorale Nyon-Terre Sainte (UP) se sont retrouvés dimanche 1er septembre à l’abbaye de Bonmont pour accueillir le nouveau curé modérateur, l’abbé Jean-Claude Dunand. Une belle fête dans la joie d’un nouveau départ.Par Geneviève de Simone-Cornet
Photo: André Bourqui

En ouverture Gilles Vallat, président de paroisse, a salué l’assemblée. Elle était compacte en ce premier dimanche de septembre qui inaugurait une nouvelle année pastorale et marquait l’installation du nouveau curé modérateur de l’unité pastorale Nyon-Terre Sainte (UP), l’abbé Jean-Claude Dunand, par le vicaire épiscopal pour le canton de Vaud, l’abbé Christophe Godel. Il a rappelé que le nouveau curé a travaillé avec les abbés Giraud Pindi et Zbiniew Wiszowaty dans l’unité pastorale Notre-Dame de Compassion à Bulle et qu’il est à l’origine de l’association Kimpangi Suisse-Congo. Cette association soutient des projets dans la région de Matadi, en République démocratique du Congo (RDC), où l’abbé Pindi, ancien curé modérateur de l’UP, est vicaire général. L’abbé Dunand a d’ailleurs séjourné en RDC en juillet avec d’autres membres de l’association pour poursuivre les réalisations sur place.

Le président a accueilli le nouveau curé et l’a remercié, soulignant que « ta tâche ne sera pas de tout repos étant donné la taille et la complexité de notre UP. Grâce à ton expérience et ta détermination, tu pourras mener à bien un ministère fécond ». Il a salué la famille et les amis de l’abbé Dunand ainsi qu’une délégation de son ancienne paroisse de La Chaux-de-Fonds. Et le vicaire épiscopal pour le canton de Vaud, l’abbé Christophe Godel, qui présidait la célébration, « avec qui nous entretenons d’excellents et fructueux rapports ».

Un riche parcours

La célébration était présidée par l’abbé Godel et concélébrée par les prêtres de l’unité pastorale. Le vicaire épiscopal a présenté le parcours du nouveau curé, qui a grandi dans la région de Payerne, dans la Broye vaudoise : il a été aumônier des JCVD, les Jeunes catholiques du canton de Vaud, avant d’exercer son ministère pendant douze ans dans l’unité pastorale Notre-Dame de Compassion à Bulle, puis pendant cinq ans à La Chaux-de-Fonds. Il arrive, a poursuivi le vicaire épiscopal, dans une UP marquée par « l’interculturalité, des missions linguistiques, six communautés locales, un esprit de partage œcuménique et où les charismes sont très largement distribués ». Il a ensuite lu la lettre de nomination, salué par des applaudissements.

Dans son homélie, l’abbé Godel, dans le droit fil des lectures du jour, s’est interrogé sur l’humilité : « Humilité vient de humus, la terre, et signifie être appuyé sur la terre ou, comme on dirait chez nous, garder les pieds sur terre. Le contraire de l’humilité c’est l’orgueil, qui fait qu’on se considère comme plus que ce qu’on est, un peu comme le décrit La Fontaine dans sa fable ‘ La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf  ’ ». Autre erreur, a-t-il souligné : « S’abaisser exagérément, et se considérer au-dessous de ce qu’on est vraiment, et donc ne pas utiliser les dons et les talents qu’on a reçus ».

L’humilité : viser haut avec Dieu

L’humilité, qu’est-ce que c’est ? « C’est marcher dans la vérité de ce qu’on est. L’humble voit qui il est vraiment : ses capacités et ses limites, mais aussi la possibilité de compter sur l’aide de Dieu pour réaliser des choses qui lui semblent, à première vue, difficiles. L’humble reconnaît que Dieu est présent, qu’il est son créateur qui marche avec lui. L’humble est celui qui vise haut, mais en mettant sa confiance dans l’aide de Dieu. » Etre humble, c’est « se mettre à sa juste place sous le regard de Dieu », découvrir que les autres « sont aussi des créatures sacrées, des enfants de Dieu en qui il a déposé une trace de son être en les appelant à le rejoindre. Alors l’humilité nous empêche de considérer les autres de haut parce que même s’il y a des aspects que nous pensons être meilleurs chez nous que chez eux, même s’il y a des côtés qui nous énervent ou que nous n’aimons pas en eux, il y aura toujours une facette que l’on n’aura pas vue et qui les place non seulement au même niveau que nous, mais peut-être même au-dessus ».

Dans la logique de Dieu

Car chaque personne est un mystère à respecter, « et ça nous donne envie de servir nos frères, de leur rendre service » « sans chercher notre intérêt, mais le bonheur de tous, avec l’aide de Dieu et selon sa logique ». Dans l’Eglise, la société, la famille, le travail. Tournés vers le monde tout en étant ouverts à l’action de Dieu en nous.

Tout le contraire de l’orgueil qui « pousse l’homme à se mesurer à son prochain en se distinguant de lui, en se croyant différent… en mieux, évidemment ! L’orgueilleux éprouve le besoin de se comparer et de juger défavorablement son prochain, de critiquer sa façon de penser et sa manière de vivre ».

« A l’occasion de cette messe d’envoi, a poursuivi l’abbé Godel, que le Père puisse récompenser à sa manière ceux qui se mettent au service de leurs frères et de leurs sœurs. Et la plus belle des récompenses, c’est certainement de savoir qu’on travaille avec Dieu, qu’on participe à son œuvre et qu’il agit à travers nous même si nous n’en avons pas conscience. »

Mettre en valeur les charismes

Puis l’abbé Dunand a partagé sa profession de foi en Dieu le Père, en Jésus-Christ et en « l’Esprit fort, léger et fragile ». Découvrant une nouvelle région, « une agréable petite ville au bord du lac avec vue sur le mont Blanc », il a souligné « les défis nombreux et conséquents de notre époque : les nouveaux moyens de communication, les repères bousculés ». Ainsi, a-t-il relevé, « notre manière de faire Eglise ne peut plus être comme il y a quelques années – heureusement que je peux compter sur des prêtres venus d’ailleurs ».

Il s’est dit prêt à bâtir « une Eglise animée du souffle de l’Esprit ». Désireux de « mettre en valeur les charismes de chacun, développer des synergies, animer l’UP et faire en sorte que nous marchions tous ensemble sur un chemin d’humanisation et de divinisation. Avec confiance, simplicité, audace, faire Eglise. En comptant sur le sacerdoce baptismal et les charismes des baptisés et des autres ».

Merci Fabiola

Cette célébration a aussi été l’occasion de saluer Fabiola Gavillet Vollenweider qui quitte l’Equipe pastorale (EP) après dix ans d’engagement bénévole durant lesquels elle l’a représentée dans les Conseils de paroisse, de gestion et de communauté, s’est mise à l’écoute des mouvements, a eu le souci de la communion et a porté des projets dont une enquête sur le bénévolat dans l’UP. Emue, elle a souligné que le bénévolat lui a apporté « la joie du don et la compréhension du sens profond de la coresponsabilité. C’est l’affaire de tous. C’est une complémentarité grâce à laquelle on fait l’apprentissage de l’autre et de soi qui nous permet d’avancer sur le chemin de la foi en toute confiance ».

La célébration a été suivie d’un apéritif dînatoire à la salle communale de Chéserex. Un moment de convivialité qui a permis à chacun de mieux connaître le nouveau curé modérateur. Merci aux bénévoles, nombreux: grâce à eux, la fête fut belle.

J’ai lu pour vous: Jérôme Lejeune, la liberté du savant

Par l’abbé Dominique RimazCe livre biographique du généticien, découvreur de la trisomie 21, ne se lit pas comme un vrai roman, mais comme un roman vrai. Ce chercheur a été reconnu très tôt par la communauté internationale. Il fut nommé expert des radiations atomiques auprès de l’ONU à l’âge de 31 ans. 

Le Professeur Lejeune a marqué l’histoire en prenant la défense des tout-petits, des malades, des personnes avec un handicap ou des sans-voix. Il eut un véritable coup de cœur pour les enfants trisomiques, à qui il décida de consacrer sa vie. Suivant toujours sa conscience, fidèle au serment d’Hippocrate, il a montré avec brio comment la science et la foi sont faites pour grandir ensemble. Son histoire est celle d’un homme qui est resté profondément libre malgré les honneurs reçus dans le monde entier puis les attaques violentes dont il a été l’objet. Il aurait pu recevoir le prix Nobel de médecine. 

L’auteur du livre, Aude Dugast, est postulatrice de sa cause de canonisation. La phase diocésaine est terminée et la « positio » est à la congrégation pour la cause des saints. Ne reste que la reconnaissance de l’héroïcité des vertus et le miracle pour authentifier notre perception de sa vie sainte. 

Alors que la personne humaine est incomprise par les politiques, édictant des lois qui ne prennent plus en compte l’écologie humaine, cette lecture permet d’entrevoir la sagesse d’un médecin guidé moralement par un grec préchrétien, Hippocrate, du IVe siècle avant Jésus-Christ.

Aude Dugast, Jérôme Lejeune, la liberté du savant, Editions Artège 2019.

La chapelle Saint-Barthélemy

Par Emmanuel Rey
Photos: DR

Près du double rond-point du Schoenberg s’élève la chapelle Saint-Barthélemy. À mi-chemin entre la porte de Berne et le hameau de Villars-les-Joncs se trouvaient au Moyen Âge une léproserie ainsi qu’une chapelle. Dans son état actuel, la chapelle a été édifiée en 1472-1473 ; l’autel extérieur date de cette époque. La chapelle a subi plusieurs réfections au XVIIe (la cloche de 1658 l’atteste) puis au XVIIIe siècles (installation du retable avec la représentation du martyre de saint Barthélemy). Certaines œuvres autrefois visibles dans la chapelle se trouvent aujourd’hui à la cure de Saint-Nicolas : les statues de sainte Catherine et de saint Éloi ainsi que deux peintures représentant les saintes Ursule et Vérène. La chapelle a dépendu de la paroisse de Guin jusqu’en 1872. Le mauvais état de l’intérieur a incité la paroisse de Saint-Nicolas/Saint-Paul à entreprendre des travaux urgents ; près de Fr. 55’000.– y ont été consacrés. Les travaux se poursuivent et une porte vitrée sera placée devant la vénérable porte en épicéa du XVIIe siècle, de sorte que la chapelle pourra rester accessible. Depuis quelques années, une messe y est célébrée le 24 août, jour où l’Église fait mémoire de l’apôtre Barthélemy. Les pèlerins qui marchent sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle y font une halte bien méritée.

Marc-Olivier Girard est séminariste dans notre diocèse. Durant cette année pastorale, il est en stage dans notre unité pastorale. Voici son témoignage en guise de présentation :

« Enfant, j’ai eu la joie de recevoir la foi par l’intermédiaire de ma mère. Comme jeune adulte, si mon cœur était ouvert, je ne peux pas dire que j’étais un convaincu de la spiritualité ou un pilier d’église. J’ai cependant expérimenté, tout particulièrement lors d’un pèlerinage, que la beauté des paysages, le silence de la montagne, l’effort physique et l’entraide fraternelle accompagnés de moments de prière, de célébrations liturgiques et d’enseignements catéchétiques sont des ingrédients qui permettent à Dieu de parler à notre cœur et de le visiter en le comblant de richesses que je ne soupçonnais pas. Depuis, j’ai pu aussi mettre mon énergie au service de l’Église, notamment de ce pèlerinage qui m’a tant apporté. En outre, j’ai aussi compris que le témoignage de ma foi dans le concret de ma vie quotidienne est source de bonheur. Si je peux exprimer un souhait : que beaucoup de personnes puissent bénéficier de la même expérience et trouver Dieu en le cherchant de tout leur cœur. »

Retour sur la fête d’installation des trois curés

Merci à tous pour ce moment fort vécu en secteur.
Le mot ci-dessous des trois curés va nous aider maintenant à vivre notre mission dans le secteur des Deux-Rives.
Texte par les trois curés: Rémy, Bruno, Robert
Photo: Judith Balet

Bien chers dans le Christ, 

En ce jour de notre installation comme curés des six paroisses de notre secteur, nous souhaitons partager avec vous notre joie et notre émotion d’être des serviteurs de Dieu à votre service, c’est-à-dire concrètement enracinés dans la réalité humaine et pastorale de nos villages. Vos paroisses deviennent notre famille et, ensemble, nous formons le Peuple de Dieu, l’Eglise vivante, priante et évangélisatrice qui a notamment pour mission d’être signe et témoin de la présence de Dieu parmi les hommes ; ensemble, nous voulons partager les joies et les peines et les porter dans la prière auprès de Dieu par nos intercessions et actions de grâce. 

La nomination « in solidum » dénote clairement le souhait de notre évêque que, nous prêtres, soyons un trait d’union entre les deux rives de notre secteur pastoral. Il nous invite à travailler ensemble et avec vous pour former un secteur dans lequel l’amitié, l’entraide, le sentiment d’appartenance et de chez-soi dépassent les frontières de son clocher pour s’enraciner aussi auprès des frères et sœurs des paroisses voisines. 

Nous remercions nos collaborateurs et catéchistes pour leur engagement confiant à nos côtés, les si nombreux bénévoles de chaque paroisse pour leurs précieux et indispensables services, nos Conseils de communautés et de gestions pour le souci partagé du bien-être des paroissiens, nos autorités communales pour leur bienveillance, le doyen Genoud pour sa présence amicale aujourd’hui. 

Je me réjouis de rejoindre ici Bruno et Robert, avec qui j’ai étudié à Fribourg et que je connais et apprécie beaucoup. Deux prêtres ont quitté le secteur, un seul arrive. Vous comprendrez aisément que cela ne facilite pas notre tâche ni celle de l’équipe pastorale du secteur. C’est pourquoi, chers frères et sœurs, vos prêtres ont besoin d’un certain soutien, d’un peu d’amitié, de confiance et de prière. Ils peuvent aussi être édifiés par votre ferveur et votre piété. Votre foi soutient et fortifie la nôtre. Les fidèles peuvent aussi offrir à leurs prêtres leur compréhension face à certains de leurs inévitables choix et faire preuve de patience envers leurs défauts, faiblesses ou incapacités. Ensemble, nous sommes responsables de l’évangélisation et du témoignage donné. Bien sûr, la tâche est lourde, le territoire est vaste, la mission est ardue, mais cette tâche, nous en portons ensemble le souci, cette mission nous allons la réaliser ensemble avec Dieu qui s’engage à cheminer avec nous et qui ne nous abandonne jamais. Merci de votre accueil à tous ! Et merci Seigneur pour toutes les grâces que tu nous donnes et pour tout ce qu’il nous est donné de vivre grâce à toi ![

Un peu d’humour dans nos prières pour nos trois curés

Texte proposé par Marie-Luce Crettenand 

Seigneur,
Aide-nous à rendre nos discussions et décisions aussi rapides que le « trio express » !
Que ta bienveillance nous soutienne et nous protège d’un « trio infernal » !
Que Ta force et Ta sagesse soient présentes dans ce « trio de choc » !
Que ta Lumière soit la baguette de ce « trio magique » !

De tout cœur, merci Seigneur,
Toi qui es « trois en un », de nous offrir à ton image, ce « trio pack » ! Amen

Les amis de nos enfants

Cinq bonnes raisons de les connaître 

Les parents soucieux de leur rôle éducatif ne peuvent faire l’économie de s’intéresser aux camarades de leurs enfants et de passer du temps avec eux.

Par Bénédicte Jollès
Dessin: DR

1.

« Dis-moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es », dit l’adage populaire. Les amis de nos enfants révèlent leurs centres d’intérêts, leur personnalité ou leurs rêves. Ils nous permettent de savoir où ils en sont, quels sont leurs qualités ou au contraire leurs points faibles à renforcer.
Qui les attire ? Les caïds, les frondeurs, les séducteurs, les premiers de classe ou les ultra-connectés ?

2.

Lâcher la bride à bon escient : trouver le juste équilibre entre permissivité aveugle et contrôle excessif est délicat.
Pour permettre à nos enfants de s’ouvrir petit à petit au monde, il est bon de les regarder évoluer à l’extérieur de la famille : sont-ils influençables ? Savent-ils se positionner, s’entourer d’amis bien dans leur peau ? Se faire respecter ? Par ailleurs, la rencontre de familles dont les valeurs chrétiennes sont proches des nôtres peut se révéler bénéfique et permettre aux jeunes de se fortifier. 

3.

Nos enfants ont besoin de parler, parfois déroutés ou malmenés par le monde extérieur qui peut être violent. Ils attendent notre avis d’adulte, telle Alexandra qui sanglote un soir dans son lit : « Je croyais que Théo était mon copain, mais il se moque tous les jours de moi sur Whatsapp. » Petit à petit, en nous rendant disponibles, par un dialogue confiant et régulier, nous pouvons amener nos enfants à découvrir que leurs vrais amis sont ceux dont ils sont fiers, ceux qui font du bien plus qu’ils n’enfoncent.

4.

Leur permettre de développer un esprit critique. Face aux contenus rencontrés sur Youtube ou les réseaux sociaux, nos jeunes ont besoin d’adultes qui les aident à discerner. « J’ai expliqué à mon fils de 9 ans happé par Fortnite que je préfère qu’il aille vers des amis capables de proposer d’autres activités que ce jeu vidéo violent : des jeux de société, du sport.
Je l’ai aussi inscrit dans un groupe scout, un mouvement qui ouvre aux autres et à la vie dans la nature », explique Catherine, maman vaudoise de deux préadolescents.  

5.

Témoigner de notre foi chrétienne dans un monde où de moins en moins d’enfants sont baptisés. L’accueil chaleureux des familles pratiquantes est une première façon d’évangéliser et de témoigner des valeurs, de la joie et de l’espérance qui les habitent.

Les dieux aussi ont voyagé

Par Nicole Andreetta
Photo: DRSources d’espérance pour l’avenir, soutiens pour braver les difficultés quotidiennes, les religions permettent de donner du sens à la vie au-delà de sa finitude.

Facilement instrumentalisées par le pouvoir et les politiques, elles suscitent également des arguments qui justifient des guerres, des massacres et des mesures d’exclusion.

Chacune prône la prière et la contemplation, préconise l’aumône, souligne l’importance de la relation à l’autre/Autre…postures qui permettent de dépasser toutes sortes de frontières dans différentes dimensions.

Néanmoins, à force de les séparer, de les distinguer, de les différencier, des théologiens de tous bords ont érigé entre elles des barrières à ne pas franchir.

Pourtant, les dieux aussi ont voyagé ! Tout le long des routes de la soie, au fil des siècles, de Venise à Samarcande, d’Alexandrie à Canton, parallèlement aux marchandises, symboles et croyances ont circulé et se sont échangés.

Dans les plaines de Mongolie, sur les rives de l’océan Indien et jusqu’aux contreforts de l’Himalaya, judaïsme, christianisme, islam, bouddhisme, zoroastrisme, taoïsme, hindouisme… se sont côtoyés, rencontrés et influencés.

Aider les proches aidants

Un parent âgé plus tout à fait autonome, un conjoint malade, un enfant en situation de handicap et votre quotidien est chamboulé. Vous devenez proche aidant. Regard valaisan.

Par Inês Garrido, Céline Nanchen
Photo: DR

Marie-Noëlle Gross

Vous vous retrouvez soudain en première ligne pour accompagner, aider, apporter les soins élémentaires comme vérifier la prise de  médicaments, veiller à l’alimentation, aider dans les soins corporels, s’occuper des tâches administratives, accompagner lors de sorties, etc. Le proche aidant est tout ceci dans la durée.

Interview de Mme Marie-Noëlle Gross, consultante en psychoéducation, responsable des groupes de soutien et de la ligne d’écoute.

Pouvez-vous nous en dire plus sur l’association ?
Elle a pour mission de mener des activités permettant de faire connaître, informer et soutenir les proches aidants, en fédérant tous ceux qui s’investissent dans ce domaine. Ses actions visent à permettre à chaque proche aidant de mener à bien sa mission d’accompagnement auprès des personnes atteintes dans leur santé et/ou leur autonomie en évitant l’épuisement. 

Que propose concrètement l’association ?
Une ligne d’écoute : tous les mardis. Je donne des conseils, des pistes ainsi que les soutiens existants adaptés à la situation pour améliorer le quotidien du proche aidant.
Un groupe de soutien, que j’anime une fois par mois à la Vidondée, à Riddes, permettant d’échanger dans un petit groupe sur la lourdeur du quotidien, un sentiment de culpabilité ou un conflit de loyauté. Il permet de se retrouver entre pairs et de savoir que l’on n’est pas seul.
Un accueil au bureau tous les jeudis de 13h30 à 17h30 à Sion.

Quel est plus précisément votre rôle ?
Il consiste à écouter et entendre les besoins des proches aidants, leur faire connaître les soutiens financiers et structures existants et leur donner des clés sur l’évolution des maladies dans le but de conserver le lien avec leur proche lorsque leur état de santé se péjore.

Un mot à faire passer aux proches aidants ?
Osez demander de l’aide plus tôt. Cela ne veut pas dire que vous renoncez. 

Association proches aidants Valais

Rue de la Porte-Neuve 20
1950 Sion
info@proches-aidants-valais.ch
www.proches-aidants-valais.ch
Ligne écoute : 027 321 28 28
Les mardis : 9h-11h, 14h-16h, 18h-20h

Groupe de soutien 2019 : de 19h à 20h30 les 25.11, 16.12

Dès 2020 : de 19h à 21h les 27.01, 24.02, 30.03, 27.04, 25.05, 15.06, 17.08, 28.09, 26.10, 30.11, 21.12

Un dimanche peu banal…

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Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), novembre 2019

 

Texte par Doris Buchard
Photos: Marie Luisier, Bernard Hallet

Lourdes n’est pas un lieu qui impose une manière de penser, c’est un endroit qui vous montre une façon de vivre en communauté avec les gens les plus démunis de notre société. Les aînés, les personnes en situation de handicap et les malades sont prioritaires dans toutes les activités proposées. C’est une bouffée d’espoir et de fraîcheur. En plus de cet aspect particulièrement bienveillant, Lourdes permet de faire des rencontres géniales avec des jeunes qui partagent généralement les mêmes valeurs.

Ayant vécu ce pèlerinage l’été dernier avec un grand élan de solidarité, de bienveillance auprès des jeunes handicapés de l’accueil, nos jeunes ont voulu prolonger cette belle semaine en profitant de l’occasion pour se retrouver entre jeunes de Suisse romande entourés de toute l’équipe de Cérébral Valais.

Du coup, comment ne pas imaginer qu’un dimanche ordinaire de retrouvailles puisse se transformer en un dimanche peu banal autour d’un programme riche le dimanche 15 septembre 2019 au Botza avec une répétition de chants en vue de vivre une messe, puis le partage et la convivialité autour d’un repas, de moments de jeux et de musique.

Alors oui, Lourdes permet de vivre et de prolonger des valeurs à vivre au plus profond de son cœur.

Bravo la jeunesse pour ce bel élan et en route pour Lourdes 2020, du 24 au 30 mai et du 12 au 18 juillet.

Le rendez-vous

Par Geneviève de Simone-Cornet
Photo : Jean-Claude Gadmer

L’année tire à sa fin et déjà nos regards se tournent vers la lumière de Noël promise à nos nuits humaines. Une année rude pour l’Eglise, ébranlée par les abus sexuels, de pouvoir et de conscience, les scandales financiers et une opposition à François de plus en plus affirmée. Une année riche d’espérance avec le synode pour l’Amazonie et le Mois missionnaire extraordinaire. Ombres et lumières d’une Eglise qui chemine en plein monde au pas des hommes. Elle ne sera plus la même désormais. Elle ne pourra plus l’être si elle veut poursuivre sa mission – annoncer l’Evangile – en étant crédible.

Nous allons cheminer vers Noël au rythme des quatre semaines de l’Avent. Pour nous retrouver devant la crèche en famille et en paroisse. Célébrer le rendez-vous de Dieu et de l’humanité dans le visage d’un enfant. Serons-nous à l’heure ? Prêts à rencontrer Dieu dans la fragilité et la douceur d’un nouveau-né ? Serons-nous à la hauteur ?

Le temps de l’Avent nous est donné pour nous mettre au diapason de Dieu. Car celui que nous allons rencontrer est déroutant, inattendu, toujours neuf : « Vous me rangez / au vestiaire des idées reçues / et je viens à vous / dans la fraîcheur de la grâce ! », écrit Francine Carrillo dans « Traces vives. Paroles liturgiques pour aujourd’hui » (Labor et Fides, 2006). Celui que nous attendons habite déjà nos combats et nos doutes : « Vous me voulez / comme réponse / et je me tiens / dans le bruissement de vos questions ! ».

Noël, c’est Dieu qui vient éclairer nos nuits d’une lumière nouvelle, prendre corps pour marcher avec nous, prendre cœur pour aimer avec nous, prendre voix pour crier avec nous. L’enfant de la crèche n’adoucit rien, ne résout rien. Mais il vient nous dire cette chose essentielle : « Je suis avec vous ». Tous les jours. En tout temps.

Ne ratons pas le rendez-vous où Dieu nous espère : « Sous les pavés de vos errances », « je vous attends / comme la nuit attend le jour… ». Préparons nos cœurs, nos esprits et nos vies, faisons place à celui qui nous fait signe. Pour cela, écrit Francine Carrillo dans « Braise de douceur » (Ouverture, 2000), « renouer avec l’enfant / qui sommeille au-dedans /Tendre obstinément la main / vers le matin qui vient / S’étonner de ceux / qui nous sont donnés ». Garder en nous, précieuse, la capacité de nous émerveiller. Nourrir l’espérance. Vivre au pas de la tendresse. Tisser nos jours d’humilité.

A chacun un Noël de paix, de joie et de lumière.

Un nouvel élan

Texte et photo par Geneviève Thurre 

« Qui n’avance pas recule », proverbe issu d’une certaine sagesse populaire. 

Si, dans le cadre de mon travail, je m’ennuie, il se pourrait que mon moral baisse, que mon travail soit mal fait, que mes collègues n’aient aucun plaisir à me côtoyer, qu’une grande fatigue, la mauvaise hu­-meur, m’envahisse.

Si, dans ma vie sociale, je n’ai plus envie de rencontres, il se pourrait que je souffre de solitude, que je ressasse toujours les mêmes soucis ou les mêmes souvenirs, que mes sujets de conversations s’amenuisent, que j’ennuie les gens.

Si, dans ma vie spirituelle, plus rien ne m’intéresse, il se pourrait que ma curiosité s’éteigne, que tout m’ennuie et que je devienne moi-même ennuyeux. 

Si dans le cas d’une longue maladie ou d’une convalescence, je ne réussis pas à aller de l’avant, il se pourrait que ma guérison soit compromise, que ma réadaptation prenne plus de temps, que la situation soit difficile à gérer pour mon entourage.

Si, en vieillissant, tous les maux me terrassent, il se pourrait que je n’aie plus envie de sourire, de plaisirs, que je n’aie plus envie de me lever tout simplement.

Aller de l’avant, ne serait-ce pas l’essence même de la vie, celle qui nous permet d’être « en marche », de grandir, de se sentir vivant. Qu’a voulu nous transmettre Jésus, lui, l’homme toujours en voyage, lui qui dit toujours « oui » aux rencontres, lui encore qui dit « oui » à l’épreuve ultime, en homme debout, lui qui se fait reconnaître aux disciples d’Emmaüs, eux-mêmes en marche, alors que les apôtres se terrent.

Si j’ai le courage de dire « oui » à la vie, à son lot de peine et de joie, de rencontres et de projets, il se pourrait que mes moteurs de vie soient l’acceptation, la joie, le dynamisme, l’Autre, afin que je puisse offrir au monde ce que j’ai de meilleur en moi.

Et si nous n’hésitions plus devant les nouveaux élans que la Vie dispose dans nos vies, que se passera-t-il ? 

En librairie – novembre 2019

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Je vais mourir mardi 18
Claude Mermod

Par effets de médias, le suicide assisté se transforme en un acte militant puis se propage. Voilà enfin le contre-témoignage qui alerte sur cet abus, notamment lorsque l’aide médicale à mourir est accordée à des personnes en bonne santé. Claude Mermod, frère d’un membre d’Exit, dénonce les ravages irréversibles que cette association engendre aussi bien dans les familles qui se divisent que dans le monde médical devant accepter à contre-cœur une intrusion mal venue entre le patient et lui. Un livre courageux, très bien documenté que je presse de lire tous ceux qui idéalisent les gourous de ce culte rendu à la mort.

L’Harmattan

Acheter pour 35.50 CHFLa culture du dialogue dans les relations inter-religieuses
Coutel – Leduc – Rota

Nous vivons une ère de promotion de la « culture du dialogue ». Dialogue entre les Eglises, dialogue entre les religions, dialogue entre les cultures, mais aussi dialogue social… La « culture du dialogue » s’est imposée au sortir de la Seconde Guerre mondiale comme la garante de la paix sociale dans les sociétés occidentales. Le présent volume entend interroger l’histoire du dialogue inter-religieux, en se concentrant sur trois points : le moment de sa genèse dans les années soixante, ses relations avec l’Etat dans plusieurs contextes nationaux, et enfin ses opposants.

Parole et silence

Acheter pour 29.00 CHFJudaïsme, christianisme, islam, c’est quoi ?
Filotéo

Dans cet ouvrage qui a pour but d’expliquer les grandes religions aux enfants, chacune des trois parties est composée de doubles-pages thématiques répondant à des questions : C’est quoi la bar-mitsva pour les juifs et l’Aït pour les musulmans ? Comment prient les musulmans ? Qu’est-ce que la Bible ? Qu’est-ce qu’on fait pendant la messe ?…Ce livre, abordable dès 8 ans, donne à connaître les symboles des juifs, des chrétiens et des musulmans, ainsi que leur livre saint, leurs lieux de prière, leurs fêtes et le pourquoi des rites qui marquent leur vie de croyants.

Bayard Jeunesse

Acheter pour 25.20 CHFPrendre soin les uns des autres
Henri Nouwen

Que vous soyez soignant profes-sionnel ou membre de sa fa-mille, vous savez combien il est difficile d’aider une personne en attente de soins. Mais il n’est pas toujours facile non plus d’être la personne qui reçoit les soins. La relation de soin implique de nouer un rapport avec quelqu’un que nous n’avons pas choisi de connaître. Henri Nouwen montre comment il est possible de vivre cette relation dans le respect, l’écoute, la présence et la vérité.

Salvator

Acheter pour 16.00 CHF

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Aveuglés?

Extrait de l’homélie du Dimanche des Migrants
Photos: DR

A l’occasion du Dimanche des Migrants (29.09), l’Eglise fait mémoire des personnes exilées qui doivent vivre sur une terre étrange(ère), loin de tout repère, fuyant une réalité locale terrible souvent faite de violence et de persécution. A bout, ils en viennent notamment à accepter de traverser la mer Méditerranée au prix de leur vie… Le naufrage de leurs embarcations et la mort d’innombrables personnes doit nous interpeller ! En écho, l’évangile de ce dimanche exprimait cet abîme Nord-Sud par la comparaison d’un homme riche qui fait chaque jour de somptueux festins et d’un autre nommé Lazare gisant à sa porte couvert d’ulcères que les chiens viennent lécher… (Lc 16, 19-31)

« Ce drame, si souvent répété et toujours actuel, interroge notre responsabilité personnelle et collective ainsi que nos choix de vie. Qu’est-ce qui l’emporte ? Notre amour du prochain ou l’idée bien établie – d’une logique imparable – selon laquelle : « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde ? » Qu’est-ce qui parle en premier ? L’ouverture du cœur ou la fermeture très pragmatique des frontières ? Qu’est-ce qui compte le plus ? La lutte contre la souffrance ou notre intérêt et notre bien-être ?

« Comment se fait-il – demandent les faux naïfs – qu’il y ait des réfugiés économiques ? Pourquoi tous ces gens – comme le pauvre Lazare – veulent-ils leur part des miettes qui tombent de notre table ? » On peut bien faire l’autruche et ignorer qu’aujourd’hui ces inégalités sont si grandes et si nombreuses qu’on écrit des pages et des pages de rapports, qu’on fait même des atlas pour encore mieux montrer les régions du monde où l’on ne trouve ni nourriture, ni eau potable, ni électricité, ni toilettes, ni retraite, ni aide sociale, ni couverture santé… Mais interrogeons-nous pour savoir quels sont les pays qui contribuent aux guerres ou qui les laissent faire ? Qui là-bas exploite les ressources et appauvrit les populations ? Qui vit au-dessus de ses moyens, tout en ignorant les autres ? « Entre eux et nous – dit la parabole – il a été disposé un grand abîme, pour que ceux qui voudraient traverser ne le puissent pas. » (Lc 16, 26)

Nous sommes les témoins d’une pauvreté qui fait basculer une part de l’humanité dans une condition de sous-humanité ! Et la connaissance de ces injustices criantes, loin de susciter notre action concrète, semble nous plonger dans une sourde impuissance ! Alors que ne rien faire est aussi d’une grande violence, pour ceux qu’on abandonne à leur malheur, mais aussi pour nous-mêmes si nous nous résignons !

Heureusement, il y a l’Evangile… et le Christ qui, par cette parabole, nous délivre de tout fatalisme. Cette histoire de l’homme riche et du pauvre Lazare est d’une scandaleuse vérité. Elle nous renvoie à toutes les disparités sociales et à la situation d’un grand nombre de personnes aujourd’hui, y compris autour de nous. D’un côté, un nanti, vivant dans l’abondance, avec ses vêtements luxueux, ses somptueux
festins… De l’autre, Lazare, dont le nom signifie : « Dieu aide ». Et entre ces deux hommes : un immense fossé. Celui de l’indifférence ! La plus grande injustice n’est pas que certains soient plus riches que d’autres, mais que la richesse puisse rendre les hommes aveugles ! Que la vie facile les prive de tout discernement, les rende incapables de voir la situation dans laquelle ils se trouvent par rapport aux autres.  Là est le grand malheur frappant ceux à qui l’argent fait croire qu’ils vivent dans un autre monde. Qui se sentent si différents, qu’ils en deviennent irresponsables ! 

Ainsi, le scandale que Jésus dénonce c’est l’aveuglement de ceux qui ne sont plus en mesure d’évaluer leur condition véritable. Le malheur du riche, c’est de vivre comme si la misère n’existait pas, comme si la souffrance des autres était sans importance… De manière volontaire ou involontaire, il ferme les yeux sur la réalité qui le dérange, celle qui risque de perturber la fausse sécurité matérielle qu’il partage avec ses amis. Et les grands festins qu’il donne sont autant de symptômes qui à la fois masquent et dévoilent l’accablante vanité de son existence.

Alors, l’injustice la plus honteuse qui nous menace, c’est le risque de nous fermer, de n’être plus capables de voir ou de ne plus savoir regarder. Ou bien qu’ayant trop vu, nous ne puissions plus que fermer les yeux sur l’essentiel, comme si l’excès d’information audio-visuelle ne faisait que dissimuler les évidences.

Tous différents: une richesse

Par le Chanoine Joseph Yang
Photo: Marion Perraudin

Aujourd’hui, le monde devient de plus en plus petit… comme un village. Par les moyens de tranports modernes – la voiture, le train, l’avion – nous nous déplaçons facilement et rapidement. Par les moyens informatiques, nous sommes ultraconnectés et le monde est interconnecté.

Nous vivons en réalité dans une société interculturelle et interreligeuse. On n’a pas besoin de chercher bien loin. Prenons l’exemple de Martigny chez nous : une toute petite ville parmi les autres avec ses 18’000 habitants. On y trouve 35% de population étrangère et 113 nationalités différentes !

Je regarde cette réalité comme une chance et une richesse. Une chance : parce que nous n’avons pas besoin de chercher ailleurs. Ils sont là, chez nous. Une richesse : parce que nous pouvons connaître et rencontrer tellement de cultures et de religions différentes dans un dialogue. Entrer en dialogue avec l’autre – selon l’esprit de l’Evangile – exige quelques conditions nécessaires :

L’égalité. L’autre en face de moi est une personne comme moi. C’est moi-même en quelque sorte (alter ego). En elle, il y a une histoire, une culture, une religion… Au début des célébrations, le prêtre commence très souvent par dire : « Chers frères et sœurs… » En Jésus, nous sommes tous frères et sœurs. Nous sommes égaux.

Le respect. L’autre en face de moi, c’est Jésus. Parce que Jésus se manifeste en chaque personne. Il nous dit : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Mt 25, 40). Si l’on veut respecter Jésus, respectons l’autre.

L’ouverture. Si j’ai le désir de connaître l’autre, face à moi, je me dois d’avoir un esprit ouvert, un cœur ouvert. C’est le signe que j’accepte l’autre comme il est.

• Le dialogue. C’est un moyen extrêmement important selon moi pour connaître l’autre, pour vivre avec l’autre, pour cheminer avec l’autre en paix, en joie.

Au service à la suite du Christ serviteur

Propos recueillis par Danièle Moulin
Photo: R. Nzobihindemyi

Agent pastoral laïc pour l’UP Saint-Joseph, Robert Nzobihindemyi sera ordonné diacre permanent le 8 décembre prochain à l’église Saints-Pierre-et-Paul de Villars-sur-Glâne. Robert nous parle de ce ministère particulier et multiforme consistant à servir l’Église et le monde à la suite du Christ serviteur.

« Je donnerai tout à Dieu »
Robert le reconnaît : son nom est difficilement prononçable sous nos latitudes, mais il est pourtant très riche de sens. Au Burundi, pays où il a vu le jour en 1967, chaque enfant se voit donner un nom véhiculant un message propre, correspondant au rôle qu’il aura dans sa propre famille ou encore au contexte dans lequel il est né. Son nom à lui signifie « Je donnerai tout à Dieu ». 

La foi de Robert a trouvé sa source au sein d’une famille profondément croyante et pratiquante. Depuis tout petit, cette foi est pour lui un don de Dieu. Elle le soutient et le fortifie, notamment lorsqu’il est confronté à l’âge de cinq ans au décès de son papa, mort assassiné. Persécuté et menacé de mort lui-même, il quitte seul, sans sa famille, son pays natal en 1988 pour se réfugier dans un pays voisin. Quelques années plus tard, en 1993, un ami évêque l’envoie à Fribourg pour y poursuivre ses études, mais aussi pour discerner sa vocation. Il faut dire qu’au Burundi, la question de la vocation est omniprésente et la grande majorité des enfants et des jeunes se la pose !

Un appel
Il s’envole donc pour Fribourg, où il étudie à l’École de la Foi. C’est à cette même époque qu’il rencontre celle qui deviendra son épouse, elle aussi burundaise, arrivée en Suisse une année après lui. À partir de ce moment, Robert se dit : « Ça y est, j’ai trouvé ma vocation, Dieu va me laisser tranquille ! » Il poursuit ses études en théologie à l’Université de Fribourg. Tout se déroule normalement, mais pourtant, reconnaît-il « quelque chose m’habitait sans que je sache très bien le définir ». Petit à petit, des personnes de son entourage l’interpellent : « Tu sais ce que c’est le diaconat permanent ? » Robert ne le sait pas vraiment, étant donné qu’au Burundi ce ministère n’existe pas encore. Il se renseigne et se pose énormément de questions à ce sujet : « J’ai surtout beaucoup prié et j’ai également pris le temps d’en parler longuement avec mon épouse et mes trois enfants. » Sa famille lui assure son soutien dans ses démarches.

Robert prend contact avec les personnes chargées de la formation. Malgré tout, il tente d’éloigner le plus loin possible de lui cette idée. Toutes les excuses sont bonnes : « Ce n’est pas raisonnable, j’attends que mes trois enfants soient majeurs » ou encore « Cette idée me passera ! ». Mais l’idée du diaconat permanent l’habite toujours davantage. Il entame alors une année de discernement suivie de la formation qui dure normalement trois ans : « Tout est allé très vite et se passe bien ; je ne peux que rendre grâce pour le soutien reçu de la part de ma famille, de ma communauté paroissiale et de mes collègues de travail. » Robert se reconnaît chanceux de pouvoir travailler au sein de l’UP Saint-Joseph et de servir dans la diaconie, notamment pour la Conférence Saint-Vincent de Paul ainsi que pour le Mouvement chrétien des retraités (MCR).

« Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis »
Si Robert est déjà assistant pastoral, son ordination implique tout de même un grand changement : « Je vais recevoir la grâce sacramentelle de servir davantage l’Église. » Pourtant, il ne considère pas cela comme une promotion. Pour lui, il s’agit avant tout d’une réponse à un appel, afin de continuer à vivre son baptême, mais aussi à être configuré au Christ qui est le diacre par excellence, c’est-à-dire le serviteur. Robert se réjouit de vivre pleinement les trois dimensions de la mission du diacre : le service de la liturgie, de la parole et de la charité. En même temps, il sait que sa famille restera le premier terrain de son ministère : « On ne peut pas prétendre servir les autres si on ne commence pas là où l’on vit. » 

« Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis pour que vous alliez, que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure. » (Jean 15, 16) C’est ce verset que Robert a choisi pour son ordination. Pour lui, c’est Dieu qui appelle à une mission spécifique et attend notre réponse. Robert sait maintenant que Dieu l’envoie vers les autres, en particulier les pauvres, pour être un témoignage vivant et joyeux, pour être le signe visible effectif du Christ Serviteur.Dimanche 24 novembre, fête du Christ Roi, nous vous convions à la célébration des vêpres à 17h à l’église paroissiale de Villars-sur-Glâne. À la veille de sa semaine de retraite diaconale, ce sera l’occasion de prier avec et pour Robert et d’expliquer ce qu’est le diaconat permanent.

Dimanche 8 décembre, en la solen-nité de l’Immaculée Conception, nous sommes tous conviés aux ordinations diaconales de Robert Nzobihindemyi, Josef Guentensperger, Giuseppe Foletti et Vincent Lathion, par l’imposition des mains de notre évêque, Charles Morerod, à 10h, à l’église paroissiale de Villars-sur-Glâne. Ce même matin, pas d’autre messe dans les paroisses de l’UP Saint-Joseph.

Impuissance

Par Pascal Tornay
Photo: DR

L’épouse d’un cousin se sépare de lui, le laissant seul avec trois enfants. Ils ne savent plus comment être ensemble. Impuissance. Mutisme. J’évite tout jugement. Aussi intérieurement. J’adopte tant bien que mal une posture compatissante et priante. 

L’époux d’une amie est décédé récemment après une longue maladie. Je l’appelle pour prendre de ses nouvelles : « Comment traverses-tu cette nouvelle épreuve ? » J’écoute et essaie de l’entourer, un peu malhabilement, de mon amitié, d’une certaine paix que j’invoque. Impuissance.

Un ami en grande difficulté se demande quel est le sens de sa vie. Il se dit que, dans ces conditions de précarité, de souffrance, il décidera prochainement s’il mettra un terme à cet existence misérable. A ces propos je prends peur, mais essaie de regarder vers le Seigneur en gardant cette profonde certitude que tout est en Lui. J’écoute, impuissant. Je le confie secrètement à la tendresse du Père, aux anges gardiens. Je l’assure de ma présence active… s’il en a besoin.

Je pourrais multiplier les exemples. Face à toutes ces situations, que faire ? Qu’y puis-je ? Concrètement, j’avoue : je ne sais pas. Je me souviens d’un épisode de détresse personnelle il y a 15 ans : mes proches étaient tous dans un désarroi terrible. Comment faire ? Que faire ? Que dire qui puisse soulager, soutenir, encourager ?

Après coup, mes parents m’ont dit : « Que pouvions-nous faire ? J’ai répondu : « Il n’y avait rien à faire. Il y avait à être là et à rester là, présent, discrètement à l’affût. Il y avait à donner un sourire, un câlin. Il y avait à rester confiants, silencieusement : priant et criant sourdement vers le Seigneur tout-(im)puissant (!), comme vous l’avez fait sans cesse… Alors des perles jaillirent de leurs yeux : « Nous avons donc pu faire quelque chose pour toi ! » Je rétorque : « Vous avez été là et vous êtes restés avec moi, c’est tout ce dont j’avais besoin : MERCI ! »

Voilà le « pouvoir des mains vides » comme a pu l’écrire l’abbé Joël Pralong ; le pouvoir paradoxal que Dieu, par son Fils Jésus, exerce notamment sur la Croix et qu’il continue d’exercer dans le secret de notre vie. « Ne rêvons pas que Dieu soit partout sauf où l’on meurt » dit une hymne du bréviaire. Oui, il est là discret, mais éternellement et totalement présent sur ces routes humaines où l’on souffre et où l’on crie de douleur. 

Nous sommes impuissants qu’apparemment car au fond, une force mystérieuse et réelle passe bien ! En fait, rester foncièrement confiant, patient et présent à l’autre tient tout à la fois de la banalité et du miracle. Dans ce compagnonnage qui va jusqu’au bout – que chacun peut offrir – et que le Seigneur, lui d’une manière divine, ne cesse d’offrir à celle et celui qui veut le recevoir – il y a le plus haut témoignage d’amour. Il ne fait pas de bruit, mais il est rédempteur !

Hymne :

Puisqu’il est avec nous
(D. Rimaud – CNPL)
[…] Puisqu’il est avec nous
Pour ce temps de violence,
Ne rêvons pas qu’il est partout
Sauf où l’on meurt…
Pressons le pas,
Tournons vers lui notre patience,
Allons à l’homme des douleurs
Qui nous fait signe sur la croix !

Puisqu’il est avec nous
Dans nos jours de faiblesse,
N’espérons pas tenir debout
Sans l’appeler…
Tendons la main,
Crions vers lui notre détresse ;
Reconnaissons sur le chemin
Celui qui brûle nos péchés ! […]

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