L’épouse d’un cousin se sépare de lui, le laissant seul avec trois enfants. Ils ne savent plus comment être ensemble. Impuissance. Mutisme. J’évite tout jugement. Aussi intérieurement. J’adopte tant bien que mal une posture compatissante et priante.
L’époux d’une amie est décédé récemment après une longue maladie. Je l’appelle pour prendre de ses nouvelles : « Comment traverses-tu cette nouvelle épreuve ? » J’écoute et essaie de l’entourer, un peu malhabilement, de mon amitié, d’une certaine paix que j’invoque. Impuissance.
Un ami en grande difficulté se demande quel est le sens de sa vie. Il se dit que, dans ces conditions de précarité, de souffrance, il décidera prochainement s’il mettra un terme à cet existence misérable. A ces propos je prends peur, mais essaie de regarder vers le Seigneur en gardant cette profonde certitude que tout est en Lui. J’écoute, impuissant. Je le confie secrètement à la tendresse du Père, aux anges gardiens. Je l’assure de ma présence active… s’il en a besoin.
Je pourrais multiplier les exemples. Face à toutes ces situations, que faire ? Qu’y puis-je ? Concrètement, j’avoue : je ne sais pas. Je me souviens d’un épisode de détresse personnelle il y a 15 ans : mes proches étaient tous dans un désarroi terrible. Comment faire ? Que faire ? Que dire qui puisse soulager, soutenir, encourager ?
Après coup, mes parents m’ont dit : « Que pouvions-nous faire ? J’ai répondu : « Il n’y avait rien à faire. Il y avait à être là et à rester là, présent, discrètement à l’affût. Il y avait à donner un sourire, un câlin. Il y avait à rester confiants, silencieusement : priant et criant sourdement vers le Seigneur tout-(im)puissant (!), comme vous l’avez fait sans cesse… Alors des perles jaillirent de leurs yeux : « Nous avons donc pu faire quelque chose pour toi ! » Je rétorque : « Vous avez été là et vous êtes restés avec moi, c’est tout ce dont j’avais besoin : MERCI ! »
Voilà le « pouvoir des mains vides » comme a pu l’écrire l’abbé Joël Pralong ; le pouvoir paradoxal que Dieu, par son Fils Jésus, exerce notamment sur la Croix et qu’il continue d’exercer dans le secret de notre vie. « Ne rêvons pas que Dieu soit partout sauf où l’on meurt » dit une hymne du bréviaire. Oui, il est là discret, mais éternellement et totalement présent sur ces routes humaines où l’on souffre et où l’on crie de douleur.
Nous sommes impuissants qu’apparemment car au fond, une force mystérieuse et réelle passe bien ! En fait, rester foncièrement confiant, patient et présent à l’autre tient tout à la fois de la banalité et du miracle. Dans ce compagnonnage qui va jusqu’au bout – que chacun peut offrir – et que le Seigneur, lui d’une manière divine, ne cesse d’offrir à celle et celui qui veut le recevoir – il y a le plus haut témoignage d’amour. Il ne fait pas de bruit, mais il est rédempteur !
Hymne :
Puisqu’il est avec nous (D. Rimaud – CNPL) […] Puisqu’il est avec nous
Pour ce temps de violence,
Ne rêvons pas qu’il est partout
Sauf où l’on meurt…
Pressons le pas,
Tournons vers lui notre patience,
Allons à l’homme des douleurs
Qui nous fait signe sur la croix !
Puisqu’il est avec nous
Dans nos jours de faiblesse,
N’espérons pas tenir debout
Sans l’appeler…
Tendons la main,
Crions vers lui notre détresse ;
Reconnaissons sur le chemin
Celui qui brûle nos péchés ! […]
Par François-Xavier Amherdt
Photo: DR« Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. » (1 Timothée 2, 4) Cette affirmation centrale de Paul nous invite à continuer d’espérer que tous les êtres de toutes provenances, confessions et religions soient associés au salut de Dieu en Jésus-Christ.
Ainsi, il n’y a pas de contradiction entre dialogue et mission. Au contraire, la mission comporte nécessairement le dialogue, et le dialogue s’ouvre à l’annonce chaleureuse et respectueuse. Après avoir célébré le « Mois missionnaire extraordinaire » en octobre, nous sommes donc invités à vivre pleinement en novembre la « Semaine des religions ».
En effet, le Seigneur de la Bible est unique, il est « le Dieu vivant, le Sauveur de tous les hommes ». (1 Timothée 4, 10b) Le Christ est « la voie, la vérité et la vie : nul ne va vers le Père sans passer par lui », dit-il à ses disciples. (Jean 14, 6)
Service de la vérité En même temps, c’est sur l’amour en actes et en vérité que tout homme et femme de bonne volonté sera jugé, lorsque le Fils de l’homme nous dira à tous : « J’avais faim et vous m’avez donné à manger. J’étais un étranger et vous m’avez accueilli. J’étais nu et vous m’avez vêtu. J’étais malade ou prisonnier et vous m’avez rendu visite. Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Matthieu 25, 31-46)
Aussi ne pouvons-nous pas nous contenter de « rester entre nous au chaud ». Le pape François nous pousse aux périphéries des autres traditions religieuses, pour que nous rendions le « service de la vérité » au monde qui a le droit de la connaître, que nous nous laissions enrichir par les semences de vérité présentes dans toutes les religions et que nous dégagions ensemble les voies du Royaume de paix, de justice et de sauvegarde de la création. C’est pourquoi le dialogue interreligieux fait partie intégrante de la proclamation de la joie de l’Evangile et de la mission du Christ (cf. Evangelii gaudium, n. 247-254). Entrer en dialogue authentique signifie aspirer au salut de tous nos interlocuteurs.
Les membres du groupe de jeunes de Nyon ont découvert l’Arménie, terre des premiers chrétiens, du 8 au 21 juillet. Un voyage enrichissant aux plans humain et spirituel pour chacun. Et des souvenirs plein la tête.Par Audrey Boussat
Photos : Laurine Roos, Audrey Boussat, Stéphane Ernst
Lorsque nous nous sommes envolés pour Erevan, la capitale de l’Arménie, le 8 juillet, nous étions loin d’imaginer que notre guide, Irène Chaboyan, serait aussi exceptionnelle. Celle qui est devenue notre maman arménienne dégageait une énergie communicative. Au fil des jours, elle a aiguisé notre soif d’apprendre et répondu à nos nombreuses interrogations dans un français parfois meilleur que le nôtre. Cette femme avait le don de nous captiver. Elle nous a embarqués dans l’authenticité de son pays. C’est grâce à elle que notre voyage s’est bien déroulé, et en si agréable compagnie. Merci Irène !
Un peuple accueillant
Dès le premier jour, le ton était donné : nous avons visité Erevan avec des Arméniennes de notre âge qui sont très rapidement devenues des amies. Lors de notre découverte de la capitale à pied, elles ont partagé avec nous aussi bien des anecdotes historiques que leurs habitudes et leurs centres d’intérêt. Le soir, nous avons compris que la cordialité de l’Arménie ne se résume pas à son peuple, mais qu’elle s’étend à ses mets, ses musiques et ses danses. Nous avons mangé dans un restaurant proposant des spécialités du pays. Entre les différents services étaient ménagés des interludes musicaux pendant lesquels nous étions invités à nous lever pour apprendre des danses traditionnelles.
Tradition spirituelle
Le lendemain, nous avons visité les ruines de la cathédrale de Zvartnots, un édifice datant du 7 e siècle qui bénéficiait alors d’une renommée internationale. Zvartnots, la « cité des anges », est aussi le nom donné à l’aéroport national en référence aux avions qui tutoient les habitants du ciel.
L’après-midi, nous nous sommes rendus à Etchmiadzin, le siège de l’Eglise apostolique arménienne. Irène nous y a présenté une œuvre d’art typique du pays : les stèles sculptées (khatchkars). Ces blocs de pierre sculptés à la main représentent la croix du Christ après qu’il en est descendu. Des racines, symboles du renouveau et de la victoire de la vie sur la mort, sont souvent visibles au-dessous des croix. On y trouve aussi régulièrement la planète Terre pour évoquer le caractère universel de la chrétienté.
Les jours suivants, nous avons découvert un nombre important de monastères, églises et autres édifices religieux tous plus beaux les uns que les autres. Lors de ces visites, nous avons pris soin d’appliquer les conventions locales afin de respecter ces lieux sacrés. Les filles du groupe dissimulaient régulièrement leurs cheveux sous des foulards et nous sortions des bâtiments à reculons pour ne pas tourner le dos (dans tous les sens du terme) à l’autel.
Des fontaines inoubliables
En définitive, le programme qu’Irène nous avait concocté était d’une richesse qui n’avait d’égale que la joie que nous avions à le suivre. En plus d’avoir découvert la dimension spirituelle de l’Arménie, très riche, nous nous sommes familiarisés avec les us et coutumes locaux. Nous avons notamment cueilli des abricots, tissé des tapis, vécu un rite folklorique, appris à jouer du duduk (un instrument à vent typique du Caucase), assisté à la préparation du pain traditionnel (le lavash) et dégusté du vin d’argousier. Les fontaines d’Erevan qui dansent et chantent resteront dans nos mémoires : à la tombée de la nuit, des jets d’eau et de lumière s’allument dans le bassin situé devant le musée d’histoire et bougent au rythme de musiques entraînantes et variées. Il règne une ambiance extraordinaire lors de ce spectacle, aussi y avons-nous assisté le plus souvent possible.
Des plaisirs simples
Ce voyage m’a ressourcée et m’a permis de prendre de la distance tant géographiquement que mentalement. Des diverses émotions qui m’ont habitée durant ces quelques jours, la plus marquante est incontestablement la gratitude. D’abord envers l’Arménie et le peuple arménien : j’ai découvert une nation généreuse, dynamique et bienveillante qui restera gravée dans mon cœur. A l’heure où mes convictions écologiques me poussent à abandonner les voyages en avion au profit de trajets en train, j’ai d’autant plus savouré cette escapade.
Ces vacances m’ont aussi permis d’apprécier la chance que nous avons en Suisse. Nous habitons dans un pays calme où l’électricité est considérée comme un dû et l’eau omniprésente. En Arménie, l’or bleu coule aussi à flots et des fontaines sont disséminées à travers toute la capitale. Toutefois, dans l’auberge de jeunesse, nous avons expérimenté une coupure d’eau de 24 heures suivie d’eau glaciale pendant le même laps de temps. Se laver avec un seau ; prendre garde à ne pas trop boire malgré la chaleur afin de garder des réserves ; ne pas pouvoir choisir la température de sa douche : une réalité dans de nombreux pays, mais pas en Suisse.
Depuis quelques mois, je cherche aussi à me détacher de mon téléphone portable, trop souvent dans ma main. Ce séjour en Arménie m’y a aidée : nous n’avions pas le wifi tous les jours, ce qui limitait nos possibilités de connexion ; et quand nous avions accès à internet, nous avions bien mieux à faire. Discuter, jouer aux cartes, résoudre des énigmes et surtout rire aux éclats : autant de plaisirs simples de la vie que nous avons appréciés là-bas à leur juste valeur.
Alors pour ces vacances, nos nouveaux amis et tous les souvenirs que nous avons ramenés, je veux te dire, Seigneur : « Chnorakaloutioun » (merci en arménien) !
L’unité pastorale Nyon-Terre Sainte a un nouveau curé, l’abbé Jean-Claude Dunand, depuis le 1er septembre. Il a été accueilli officiellement ce jour-là lors d’une messe à Bonmont. Il partage dans ces lignes sa vision de l’Eglise, sa spiritualité et ses idées pour ses deux nouvelles paroisses.Recueilli par Geneviève de Simone-Cornet Photos : Jean-Claude Dunand, André Bourqui
Comment avez-vous accueilli votre nomination comme curé modérateur de l’unité pastorale Nyon-Terre Sainte ? Jean-Claude Dunand : Tous les cinq ans, dans notre diocèse, nous sommes invités à faire un bilan avec le délégué de l’évêque. Ce qui a été fait à la fin de l’année 2018. L’important pour moi est le travail en équipe : assumer la mission de l’Eglise dans un esprit de coresponsabilité et de complémentarité. Accepter de venir dans l’unité pastorale Nyon-Terre Sainte (UP) est un défi que j’ai abordé avec une certaine sérénité, les premiers contacts, en juin, ayant été vraiment fraternels. Le fait que je connaissais bien mon prédécesseur, l’abbé Giraud Pindi, pour avoir travaillé avec lui de nombreuses années dans l’UP Notre-Dame de Compassion, à Bulle, dans le canton de Fribourg, a favorisé et facilité ma venue.
Je dirais tout de même que des mandats de cinq ans me paraissent un peu courts pour mener à bien des projets. Il faudrait sept ou huit ans. La proposition de rester dans l’UP des Montagnes neuchâteloises ne m’avait pas été faite. Je suis donc venu en toute confiance.
Une nouvelle tranche de vie s’ouvre pour vous. Qu’en attendez-vous ? Vivre au mieux le ministère presbytéral en me mettant humblement au service de l’Eglise dans cette belle région située entre le lac Léman et le Jura.
Que désirez-vous apporter ? Tout d’abord, je vais prendre le temps de regarder ce qui se vit dans l’UP, découvrir ses richesses humaines et religieuses. Les communautés étaient là avant moi, elles seront là après moi, et elles ont leur histoire. Par la suite, nous regarderons ensemble ce qu’il y a à changer, à renouveler, à laisser de côté. L’essentiel est de sentir comment, dans le monde d’aujourd’hui, répondre aux besoins et aux demandes avec les ressources présentes ici et maintenant pour que les communautés soient vivantes, l’Evangile annoncé et le Christ mort et ressuscité célébré.
Quelle spiritualité vous nourrit ? « Vous êtes le corps du Christ, chacun pour sa part, vous êtes membres de ce corps » (1 Co 12, 27). Cette phrase de Paul donne sens à mon ministère, à ma vision de l’Eglise et à ma compréhension de l’exercice de la charge pastorale. Tout cela trouve sa source dans la Parole méditée et particulièrement la célébration de l’eucharistie.
Régulièrement, je retrouve une équipe de prêtres pour partager et me ressourcer. Nous invitons une personnalité issue de l’Eglise ou autre. J’évoquerai ici la passion des tables : la table de la Parole, la table eucharistique, la table qui refait les forces du corps en savourant les fruits de la création et autour de laquelle nous échangeons de belles expériences vécues avec les richesses de nos sens.
Quelle vision de l’Eglise vous anime ? L’Eglise est la communauté créée par la grâce divine en Jésus-Christ rassemblant des hommes et des femmes de toutes cultures. Nous devons apprendre à vivre le multiculturalisme : c’est une chance, un enrichissement et une réelle prise de conscience de la réalité de l’Eglise voulue par le Christ. L’Eglise a vraiment une mission à l’ère de la mondialisation : annoncer la Bonne Nouvelle du salut au monde entier et réaliser sa vocation missionnaire pour accomplir l’intime souhait du Christ : « Que tous soient un » (Jn 17, 21). L’Eglise doit être une communauté d’encouragement et d’apprentissage mutuels. Toutes les communautés ecclésiales sont appelées à vivre dans cette interdépendance afin qu’elles soient toutes en mesure de dire l’Evangile au monde entier; et célébrer ensemble avec leurs différences la louange au Dieu de toutes les nations.
Un autre apprentissage à développer : l’Eglise communauté, la communion entre frères et sœurs dans le service et le partage. La vocation baptismale renferme les ressources nécessaires pour rendre les communautés vivantes. Par l’onction baptismale, « Toi qui fais maintenant partie de son peuple, il te marque de l’huile sainte pour que tu demeures éternellement membre de Jésus-Christ, prêtre, prophète et roi », chaque personne reçoit de Dieu un appel personnel et mystérieusement gravé en lui, dans la liberté de l’amour. Elle est invitée à « servir en sa présence », comme le dit la prière eucharistique II, avec ses dons et ses charismes. La communauté peut ainsi s’épanouir.
Jésus inaugure même la notion de complémentarité et de coresponsabilité du service en envoyant les disciples en mission deux par deux.
Sur quoi désirez-vous mettre l’accent ? Pour bien répondre à cette question, je dois discerner les besoins avec l’Equipe pastorale et le Conseil de l’unité pastorale. J’en ai déjà un peu parlé avec leurs membres. Nous devons encore approfondir les choses.
Retenons déjàla liturgie, qui contient en elle-même toute la nourriture pour le croyant et la communauté, les ressources humaines des baptisés qui font vivre les communautés, une communication en phase avec notre temps.
L’abbé Dunand avec les autres membres de l’Equipe pastorale (de gauche à droite) à Bonmont : les abbés Zbiniew Wiszowaty, Jean Geng et André Fernandes et Marie-Agnès de Matteo, agente pastorale.
60 ans de vie religieuse, ce n’est pas rien ! Sœur Marie-Claire Puippe aussi connue sous le nom de « Monique de Bovernier » vient de passer ce beau cap, le 29 juin dernier au Couvent des sœurs de la Charité de Sainte-Jeanne-Antide à La Roche-sur-Foron en France voisine. Elle nous partage quelques mots…
La vocation de notre Sœur Marie-Pierre est née dans la lingerie, comme elle aime à dire ! En effet, engagée comme lingère à l’Abbaye de Saint-Maurice, alors tenue par les Sœurs de Sainte-Jeanne-Antide, elle met le doigt sur son désir de se donner dans une vie de religieuse. « Non pas cloîtrée, comme j’y avais été invitée par une amie, mais au service des gens dans le monde », raconte-t-elle. Ensuite, elle quitte son village natal pour la France pour y suivre une formation. « Plus jeunes, je n’aurais bien jamais pensé quitter Bovernier ! », lâche-t-elle encore. A la fin de sa formation, elle revient au pays comme enseignante au Collège Sainte-Jeanne-Antide à Martigny. Pendant de longues années, elle communique son enthousiasme à ses élèves notamment durant les cours d’entretien ménager qu’elle dispense. A cette époque, elle s’engage aussi dans les activités paroissiales et notamment au service des personnes âgées. Plus tard, à son grand étonnement, elle est appelée à partir pour une mission de service au Cameroun. But de la mission : éviter la fermeture d’une école… Après quelques discussions avec la direction, elle remet sa charge et s’en va pour l’Afrique… Elle y restera 4 ans ! Au cours de ce séjour prolongé, elle se retrouve « entourée de Noirs ». « Il m’est arrivé de me sentir seule, car en fait le village où j’étais était assez isolé, explique-t-elle. Un jour, après la messe, alors que j’adorais le Seigneur dans le Saint-Sacrement en le regardant fixement, la blancheur de l’hostie m’est apparue plus blanche que jamais et je me suis dis que je n’étais pas seule à être « blanche » ! (rires). J’ai touché du doigt que le Seigneur nous précède toujours !
L’heure de la retraite arrivant, elle revient en Europe et rejoint la France pour accomplir diverses missions et notamment comme responsable de maisons d’accueil. En ce moment, elle vit à Thonon-les-Bains et se consacre au service de l’accompagnement de sœurs aînées. Sœur Marie-Pierre, sourire aux lèvres et cœur léger, malgré les (bonnes) surprises que lui a réservées son obéissance religieuse, a toujours été heureuse dans sa vocation à la suite du Christ au service des plus petits de ses frères et sœurs humains. Ravi de l’avoir rencontré, je lui souhaite plein d’entrain et de ferveur pour la suite des jours et ses prochaines missions…
«Quand Dieu appelleet qu’on l’entend, il donne tout ce qu’il faut [pour accomplir la mission].» Sainte Jeanne Antide Touret
Là où certains pans du dialogue interreligieux (et de sa pratique) sont bienvenus, d’autres – on pense au dialogue avec les musulmans… – ont moins le vent en poupe. Du 2 au 10 novembre, toute la Suisse est invitée à vivre la Semaine des religions. Et ce, depuis 2006! Le saviez-vous? Qu’y faites-vous? Participez-vous?
Par Thierry Schelling
Photos: IRAS COTIS/Hawas Worldwide, Haus der religionen, Arzillier.ch, DRPanorama Constatons que la paix helvétique après notre Sonderbund (du 3 au 29 novembre 1847) a permis l’installation d’une pléthore de religions, notamment grâce à l’article 15 de la Constitution de 1999 reconnaissant la liberté de croyance (article 1), de choix de sa foi et de sa profession (article 2), d’adhésion à une religion (article 3) et ce sans contrainte (article 4) 1. Un Conseil suisse des religions existe depuis 2006 2. L’Etat admet la pluralité des religions. Tout comme leurs leaders, du moins certains 3… Le cadre est donc propice à la variété !
Dès lors, outre la fameuse Haus der Religionen à Berne 4, on peut, en Suisse romande, visiter L’Arzillier à Lausanne 5, participer aux activités de la PIG, la Plateforme interreligieuse de Genève 6, profiter des savants ouvrages du professeur Mariano Delgado à l’Université de Fribourg 7. Sans parler de « sommités vibrantes » du dialogue interreligieux dans nos cantons : à Genève, Hafid Ouardiri et sa Fondation de l’Entre-connaissance ; en territoire vaudois, le théologien et pasteur Shafique Keshavjee ; mais aussi de moins médiatisées et pourtant si longuement fidèles à l’ouvrage, comme Claire Regad à Genève ou le pasteur Timothée Reymond à Lausanne…
Certes, on ne compte plus les initiatives pour « s’inter-connaître » promues par les nombreuses organisations non gouvernementales listées sur le site de la Genève internationale 8, par des paroisses et/ou centres religieux – la Semaine des religions est une occasion pour son promoteur, IRAS COTIS, de les relayer au plan national 9.
Table ronde interreligieuse à L’Arzillier à Lausanne.
Dépit
Malgré tout, le désintérêt, la méfiance, voire parfois le dépit de la part de nombre de croyant-e-s « de la base » ont gagné du terrain au cours des années. Et force est de constater que le public qui y participe a les cheveux toujours plus chenus… Peut-être que la présence croissante de l’islam – il faudrait dire des islams ! – dans notre paysage confisque presque l’attention à l’interreligieux. Car que savons-nous du dialogue judéo-catholique, hindo-musulman ou bouddhisto-protestant sous nos latitudes ?
Pourquoi se rencontrer ?
Anne Hampel
Avec le conseiller municipal en charge des cultes de Renens, j’avais organisé en 2015 une rencontre interreligieuse de l’Ouest lausannois, avec huit intervenants et… douze participants ! Alors oui, pourquoi se rencontrer ?
« Il est important de créer des espaces et des occasions de rencontres pour des personnes de cultures et de religions différentes » car c’est « un premier pas vers la confiance mutuelle, explique Anne Hampel, chargée de communication à la Haus der Religionen. Les rencontres se font généralement à un niveau très personnel, entre individus, et non entre communautés religieuses. » Et il y a « la curiosité » des visiteurs à Berne : « [Ils] ont des questions spécifiques souvent relatives à leur contexte de travail. » Dispenses à l’école, le don d’organes… « Il y a une sensibilisation aux thèmes intellectuels et nous offrons un point de contact pour des questions liées à la religion », conclut-elle.
Notre avenir » tab_id= »1571386549001-316b20ff-7677″]La rencontre implique un déplacement : « Symboliquement, il est bon de traverser la route pour saluer la communauté musulmane ou pour les accueillir chez nous. Ce déplacement n’est pas que géographique », confie l’abbé Philippe Matthey, curé du Grand-Lancy (GE), à propos du centre Dituria ouvert à Plan-les-Ouates (GE) en 2017 par les musulmans albanophones : « Je me réjouis de tracer avec les amis de l’islam un chemin qui rassemble les humains de bonne volonté et de bonne foi au service du bien commun en ce monde. J’ose rêver pour le monde », espère-t-il ouvertement.
« Le pape François ne cesse de promouvoir trois choses : la fraternité, la paix et la convivance », rappelle le président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, le cardinal Miguel Ayuso Guixot 10 : « C’est l’ABC de notre avenir. » Et pour ce faire, il convient de se rencontrer ! « Or, c’est la peur qui est l’ennemi numéro un du dialogue interreligieux », renchérit-il. Un leitmotiv de ce pontificat : le courage de l’altérité !
Traverser les routes pour cheminer ensemble 11… 900 participant-e-s à Lindau, à deux pas de la Suisse orientale, représentaient dix-sept religions mondiales du 20 au 23 août dernier, pour la 10e Assemblée mondiale (plus de cent pays présents !) de l’organisation Religions for peace. Leur motto : « Caring for our common future » (« Prendre soin de notre avenir commun »). Un record en termes de mathématique, mais quel(s) écho(s) dans nos médias ? Et quel impact dans ma vie ? La question reste ouverte. Alors, que ferez-vous en cette Semaine des religions en Suisse ?
10 Interview aux médias vaticans, 26 août 2019. 11 Cf. www.enroute.ch recensant plus de 120 initiatives interreligieuses dans 24 cantons !
Eglises et mosquées se côtoient de plus en plus souvent.
Diverses initiatives
Pour qui voudrait vivre au jour le jour les différentes fêtes des religions présentes en Suisse, on peut commander le Calendrier interreligieux à www.iras-cotis.ch/kalender-der-religionen-fr/?lang=fr. Le thème choisi cette année 2019-2020 : « Le corps et le sacré – rites et symboles ». En outre L’Arzillier à Lausanne propose toute une série de rendez-vous du 2 au 10 novembre. Programme sur : www.arzillier.ch
San’Egidio (www.santegidio.ch/la-communaute-santegidio/) et Saint-Maurice (Souffle d’Assise, www.capucins.ch/cms/) restent des organismes discrètement présents en Suisse romande au service de l’interculturel, de l’interreligieux, pour la solidarité et pour la paix entre les peuples.
Notre communauté a fêté les 60 ans de sa chapelle dimanche 21 juillet. Nous avons eu le privilège de célébrer cet anniversaire avec des paroissiens des différentes communautés de l’unité pastorale (UP) qui ont bravé la chaleur pour l’occasion. Cette cérémonie était d’autant plus réjouissante qu’elle marquait également la Sainte-Marie Madeleine, protectrice de la chapelle. La messe a été dite par le Père André Fernandes, prêtre répondant pour la communauté. Elle a été suivie d’un apéritif convivial.
Notre communauté était en fête dimanche 29 septembre pour marquer les 50 ans de la chapelle Saint-Michel. Elle accueillait pour l’occasion le vicaire épiscopal, l’abbé Christophe Godel, l’abbé Jean Geng, quatre anciens gardes suisses en uniforme et la communauté protestante emmenée par sa pasteure, Isabelle Court.Par Sylvie Humbert et Geneviève de Simone-Cornet
Photos : André Bourqui, Xavier Pintado
Jour de joie que ce 29 septembre, fête patronale ! Notre communauté fêtait les 50 ans de la chapelle par une messe festive suivie d’une procession et d’un apéritif. Festive avec la Schola grégorienne de Nyon, Olivier Borer à l’orgue et Alain Delabre à la trompette. Et avec des paroissiens venus en nombre de toute l’unité pastorale.
Ténacité et dévouement
En ouverture, André Bourqui,président, a rappelé les origines de la communauté et les péripéties qui ont précédé la pose de la première pierre, en 1969. Après la Réforme de 1536, il faut attendre 1907 pour voir à nouveau célébrée une messe à Begnins, à la demande d’immigrés italiens, de Suisses des cantons catholiques et de vacanciers français. Mais la communauté est officiellement constituée en 1913. Elle se réunit pour la messe dans un ancien dépôt de la maison Lincio jusqu’à la construction de la chapelle actuelle. En 1942, un fonds est constitué grâce à de multiples initiatives dont un concert de l’abbé Joseph Bovet avec sa chorale d’enfants en janvier 1945.
L’année suivante, la communauté achète le terrain : c’est le début d’une bataille qui va durer 24 ans avec des hauts et des bas. A force de ténacité et de dévouement, la construction commence en 1969 selon les plans de l’architecte Paul Blondel de Nyon. La communauté bénéficiera durant des années du soutien de la communauté de Gland. Qui est engagée dans un projet de construction soutenu par la quête du jour.
La chapelle de Begnins a été témoin des moments forts de la vie de la communauté. Elle a notamment accueilli Mgr Pierre Bürcher, actuel administrateur apostolique du diocèse de Coire, qui a grandi à Nyon. Il s’y rendait régulièrement pour préparer sa première messe.
Double fonction
La pasteure Isabelle Court a fait la première lecture. Dans son homélie, l’abbé Godel, rappelant que la chapelle est dédiée à saint Michel archange, s’est arrêté sur les anges. Mais qu’est-ce qu’un ange ? « Un être spirituel », « une créature qui se trouve devant Dieu, orientée de tout son être vers Dieu », selon Benoît XVI.
Les anges ont deux fonctions, a précisé l’abbé Godel : « Ils se tiennent devant Dieu pour l’adorer, contempler la beauté de son mystère, et ils sont envoyés auprès des hommes pour les tourner vers Dieu, les conduire vers lui ». Citant Benoît XVI, il a enfin invité chacun à être un ange pour les autres, « un messager de Dieu qui les aide à trouver leur véritable nature ».
La force de l’unité
A la fin de la célébration, la pasteure a souligné combien l’œcuménisme « fait partie de l’ADN profond de ce village et des paroisses qui le composent ». Il s’est développé sur les pas du pasteur Curchaud, actif à Begnins au début des années 1960, avant Vatican II. C’est un « extraordinaire élan de fraternité », des liens profonds qui se réinventent « parce que nous croyons en la force de l’unité et de la fraternité entre nos deux communautés ».
Car « l’œcuménisme est fondamental. Il n’est pas une option comme des jantes en alu sur une voiture », a souligné Isabelle Court. Il « devrait être une préoccupation constante de nos communautés sœurs… pour nous accueillir dans nos différences et grandir ensemble en amour et en sainteté. Et nous devrions toujours aller dans le sens du rapprochement ». Elle a enfin convié chacun à se tourner « vers l’avenir, vers tout ce que nous avons encore à vivre et à créer ensemble entre ces murs et devant le Christ qui nous regarde et nous guide ».
Après la bénédiction solennelle, l’assemblée s’est dirigée en cortège jusqu’à la buvette du terrain de football pour partager un apéritif dînatoire. Le soleil étant de la partie, les conversations allaient bon train sous les arbres de la place. On pouvait y croiser Rosa et Gérard Palmiéri, Denise et Jean-Michel Remy, Mme Anitsch ainsi qu’Anne-Marie et André Treboux, présents lors de l’inauguration de la chapelle. Il est bon parfois de s’arrêter pour regarder le chemin parcouru, rendre grâce et se réjouir.
Lors de la Semaine des religions, en novembre prochain, le Groupe interreligieux de Fribourg vous invite à deux événements en lien avec le thème « Les mains, instruments du cœur et de l’esprit ». Par ces rencontres, nous partirons découvrir la riche symbolique et l’importance de la main dans nos traditions religieuses et nos pratiques quotidiennes.
Mardi 5 novembre 2019 à l’accueil pour migrants Point d’Ancrage, rue de la Fonderie 7 à Fribourg : discussions du type « world café » sur le thème de la main et sa symbolique dans nos cultures et croyances respectives.
Accueil à partir de 18h30 avec un thé afghan. Une méditation et des rencontres thématiques commenceront à 19h et se termineront vers 21h. Un buffet interculturel permettra ensuite de poursuivre les échanges.
Dimanche 10 novembre 2019, au Centre spirituel Sainte-Ursule, rue des Alpes 2 à Fribourg : à partir de 14h30 auront lieu des ateliers de créativité et de partage pour tous les âges (atelier d’écriture, méditation, langage des signes, mudras hindous, création d’un bâton de pèlerin, ateliers pour enfants). Puis, à 17h15 une célébration interreligieuse clôturera la Semaine des religions.
La Semaine des religions est une semaine au début novembre, utilisée dans toute la Suisse pour permettre aux communautés et traditions religieuses d’interagir, d’ouvrir portes et fenêtres, réelles et intérieures. Plus de 150 événements se déroulent sous l’inspiration d’Iras Cotis (www.iras-cotis.ch), pour en savoir plus : www.semaine-des-religions.ch
Le groupe interreligieux de Fribourg (GIF) : Depuis 2011, le GIF, un groupe informel d’une douzaine de personnes issues de différentes traditions religieuses (bouddhistes, hindous, chrétiens et musulmans de différentes confessions) se rencontrent régulièrement pour échanger et se découvrir au-delà des clichés et stéréotypes. Il a pour but de promouvoir l’interconnaissance culturelle et religieuse et organise, depuis sa création, des événements publics.
Le pape François a décrété que ce mois d’octobre 2019 serait, pour toute l’Eglise, un Mois missionnaire extraordinaire. Le Pape désire réveiller notre conscience missionnaire ici et ailleurs et reprendre avec un nouvel élan la transformation missionnaire de la vie et de la pastorale.
Le Mois missionnaire extraordinaire est aussi l’occasion d’aborder la mission de chacun en partant du baptême. Par le baptême, nous ne sommes pas seulementmembres de l’Eglise, mais, par elle, nous sommes aussi renforcés et envoyés. Ce mois d’octobre est ainsi placé sous le thème «Baptisés et envoyés. L’Eglise du Christ en mission dans le monde». La mission commence chez nous car seuls ceux qui ont rencontré Jésus-Christ peuvent témoigner de cette rencontre. La mission, cependant, veut aller au-delà. L’injonction «Allez dans le monde entier annoncer la Bonne Nouvelle à tous les êtres humains!» (Mc 16, 15) nous concerne aussi.
Le Mois missionnaire extraordinaire à Sion…
Chaque dimanche du mois d’octobre, une intention commune à toutes les paroisses sera proposée à la prière de chacun.
Les prédications dominicales de ce mois tiendront compte de la dimension missionnaire de l’Eglise.
A la Cathédrale, les messes du jeudi à 12h10 seront plus particulièrement dédiées à la Mission.
L’avant-dernier dimanche du mois, le 20 octobre, sera plus particulièrement orienté vers la Mission avec, notamment, la quête en faveur des Œuvres pontificales missionnaires.
L’action des Chanteurs à l’étoile, proposée par Missio-Enfance, sera lancée durant le mois d’octobre. Cette action, qui envoie les enfants apporter paix et bénédiction autour d’eux par le chant, se déroulera durant le temps de Noël. Elle apportera un soutien aux enfants défavorisés du Liban.
Laissez-vous surprendre par d’autres initiatives paroissiales qui invitent chaque baptisé à se sentir aussi envoyé!
«Allez! De toutes les nations, faites des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai com- mandé…» Ce sont là les dernières paroles de Jésus, chez saint Matthieu, et c’est aussi le début d’une histoire fabuleuse, la mission de l’Eglise!
«Mission», qu’on pourrait définir, comme on effeuille une marguerite!
«Mission, je t’aime un peu»… comme le titre d’un lm ou le nom d’un village, dans le val d’Anniviers.
«Mission, je t’aime beaucoup»… et cela devrait être le sceau, inscrit en lettres de feu, au cœur de chaque baptisé. Dieu ne demande pas à tous ses enfants de porter l’Evangile à l’autre bout du monde… J’aime ce proverbe libanais qui dit: «En voiture, ne roule pas plus vite que ton ange gardien ne peut voler.» Ou cette phrase d’un évêque: «La mission d’un chrétien, c’est, se sachant aimé, qu’il ait, là où il se trouve, l’envie de le dire.»
«Mission, je t’aime passionnément»… comme l’ont fait et le font encore, des religieux, des laïcs, hors de leurs frontières, à l’image des chanoines du Saint-Bernard (Tibet, Taiwan…), ou de ceux de Saint-Maurice (Sikkim, Pérou, Kazakhstan, Congo…).
«Mission, je t’aime à la folie»… comme l’ont démontré, par exemple, les saints de ce mois d’octobre, Thérèse, Bruno, Ignace, Luc, Simon, Jude. Charles de Foucauld disait: «Pour l’extension du saint Evangile, je suis prêt à aller jusqu’au bout du monde et à vivre jusqu’au jugement dernier.»
Reste bien sûr: «Mission, Je t’aime… pas du tout»… Alors là, que Dieu nous en pré- serve, et qu’Il nous rappelle, jour après jour, que TOUS nous avons une vocation commune: vivre de l’Evangile et en témoigner là où Il nous a appelés.
Comme l’a magnifiquement écrit Eloi Leclerc: «Evangéliser un homme, c’est lui dire: toi aussi tu es aimé de Dieu, dans le Seigneur Jésus.»
«Il était une fois un anthropologue qui se trouvait dans la tribu Xhosa d’Afrique australe. Afin de mieux étudier le modèle social de la communauté, il proposa un jeu aux enfants. Il disposa au pied d’un arbre une corbeille de fruits et annonça: «Le premier d’entre vous qui arrive au panier de fruits remportera tous les fruits pour lui.» Alors qu’il s’attendait à les voir courir pour remporter le cadeau proposé, les enfants se tinrent la main et avancèrent ensemble vers la corbeille. Intrigué, l’anthropologue leur demanda pourquoi ils agissaient de la sorte. Ce à quoi, un enfant lui répondit: «Ubuntu» puis compléta devant le regard éberlué de l’anthropologue: «Comment pourrais-je être heureux si les autres sont tristes et n’ont rien? Ubuntu, je suis parce que nous sommes.»
«Ubuntu», ce mot issu des langues du Sud de l’Afrique, dont j’ai fait usage le dimanche 28 juillet dans mon homélie, convient bien pour exprimer ce que je ressens en ce moment: «Je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes tous»: une personne parmi d’autres personnes, un frère, un ami, un pasteur.[thb_image alignment= »center » image= »16531″]Sur invitation de votre attentionné curé le chanoine Alain Chardonnens, je me suis retrouvé au milieu de vous pour le ministère pastoral du 15 juillet au 15 août. Je lui dis toute ma reconnaissance pour l’estime et la confiance.
Vous m’avez progressivement accueilli et intégré aux différentes communautés de l’Unité pastorale du Jura: Versoix, Pregny-Chambésy, Collex-Bossy et Genthod-Bellevue. En tant que pasteur et frère, j’ai été édifié par votre sens de l’organisation, de la responsabilité et de la coresponsabilité, votre générosité et votre capacité à consentir les efforts nécessaires pour que la famille humaine et chrétienne réponde à sa vocation. J’aurais bien voulu passer dans la maison de chacun de vous pour vous dire ma reconnaissance et ma fraternelle sollicitude pour ce temps de partage, de prière, de rencontre et aussi de découverte de votre beau pays. Cela étant impossible, je vous envoie, à travers ce message, ma bénédiction, mes chaleureuses salutations et toute ma recon- naissance.
Pour terminer, la vie ensemble n’est jamais sans faille: il se peut que l’une ou l’autre personne ait été choquée ou déçue par mes manières de faire ou de dire les choses, je m’en excuse sincère- ment. Pour tout ce qui a été bien et beau, avec vous, j’en rends grâce au Seigneur et garde un merveilleux souvenir de ce séjour pastoral à Versoix.
***
Tous les paroissiens de l’UP remercient chaleureusement le Père Benoît pour sa présence, sa gentillesse, son écoute et sa disponibilité pour chacun. Bon vent et plein succès pour l’avenir!
Le pape François a déclaré octobre 2019 «Mois missionnaire extraordinaire» sous le thème général de «Baptisés et envoyés.» Les baptistères des églises seront mis en valeur tout au long du mois.
«C’est l’occasion de faire le lien entre missio ad gentes et missio ad intra. C’est-à-dire entre la mission de chacun, renforcé et envoyé, en tant que baptisé, et la mission dite intérieure.»
Les prêtres envoyés à l’étranger pour évangéliser les autres parties du monde sont des missionnaires. Ils vont vivre avec les autochtones sur place et partager leur quotidien. Ils essaient d’insu er l’esprit du Christ et de répandre la Bonne Nouvelle au sein de ces populations plus ou moins éloignées de notre pays.
A l’occasion de ce mois d’octobre 2019, le pape François a voulu un temps spécial afin de célébrer la Mission universelle. Un groupe de travail a été constitué et a préparé une action commune pour tout notre pays. C’est l’occasion de faire le lien entre «missio ad gentes» et «missio ad intra». C’est-à-dire entre la mission de chacun, renforcé et envoyé, en tant que baptisé, et la mission dite «intérieure».
Le chantier peut être grand, il y a tant à faire pour œuvrer au service du Royaume. Non seulement, la rencontre personnelle avec Jésus-Christ et le témoignage chrétien sont des axes fondamentaux de cette mission conjointe. Mais c’est le cas égale- ment de la formation en général et de la charité missionnaire proprement dite.
Profitons donc de ce mois «extraordinaire» pour nous ouvrir à l’autre, lui transmettre ce qu’il y a de christique en chacun de nous, et ne pas hésiter à pro- clamer cet héritage d’Amour du Père. Un peu à l’image du Christ, puis de ses disciples, tous partis en mission dans le monde annoncer le Royaume du Père et Son Amour pour l’Humanité.
Chaque année, au mois d’octobre, l’Eglise vit le mois missionnaire. Cette année, le pape François nous appelle à rendre ce mois missionnaire, extraordinaire. Jésus n’arrête pas de nous envoyer: «Allez dans le monde entier. Proclamez l’Evangile à toute la création.» (Mc 16, 15) C’est bien lui-même qui inspire le thème de ce mois extraordinaire: «Baptisés et envoyés».
«Allez! De toutes les nations faites des disciples: baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.» (Mt 28, 19) Cet envoi du Christ met l’accent sur notre appartenance au Dieu trinitaire et fait du baptême un sacrement missionnaire. Les baptisés, «plongés» dans la vie de Dieu, proclament avec fierté leur foi et manifestent leur conviction d’avoir reçu la VIE à jamais.
Notre foi n’est pas parfaite; nous sommes appelés à l’approfondir sans cesse en devenant chaque jour des signes vivants de la présence du Christ et de son amour. C’est ainsi que nous devenons ses disciples missionnaires.
Apôtre signifie envoyé en mission. Jésus, après avoir formé ses disciples, les envoie «deux par deux» – symbole de la communauté. Nous sommes appelés à agir, à proclamer la Bonne Nouvelle en équipe.
Le concile Vatican II, dans son Décret sur l’activité missionnaire de l’Eglise Ad Gentes Divinitus, nous enseigne que l’Eglise est missionnaire par nature. Evangéliser est la grâce et la vocation propre à l’Eglise, son identité profonde. Elle ne peut exister sans évangéliser.
Approfondissons encore le sens de notre baptême en prenant l’exemple de saint Paul – apôtre des nations: «Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile!» (1 Co 9, 16)
[thb_image alignment= »center » image= »16525″]La mission
Le pape François a voulu faire de ce mois d’octobre un mois «dédié» spécialement à la «mission»
Ce mot «mission» évoque sans doute, pour quelques-uns d’entre nous, des figures de prêtres missionnaires (rédemptoristes, spiritains, capucins…) partant en «mission», en Afrique (Madagascar, Tchad, Sénégal, Congo, etc.). Mais cette époque est pour ainsi dire révolue.
Actuellement notre «bonne vieille» Europe «importe» des prêtres provenant notamment de l’Afrique, de l’Inde ou de Pologne. Car nos paroisses ont «vieilli», elles sont devenues des «terres de mission». Le vent de la déchristianisation, de l’indifférence religieuse, du matérialisme consumériste, de l’hédonisme a sou é sur elles!
Comment donc faire en sorte de revitaliser la foi chez nous ? Doit-on faire appel par exemple à des prêtres ou à des commuautés religieuses qui se sont «spécialisé » dans ce domaine de la réévangélisation? Dans les années 90, nos paroisses ont connu une semaine de mission avec des prêtres rédemptoristes et des prêtres de Saint-François de Sales. Cependant (en faisant appel à mon expérience personnelle) je dirais que ce type de mission n’est plus guère adapté à notre époque! Alors que faire? En voilà une bonne question ! et qui devrait interpeller non seulement les prêtres mais aussi chacun de vous, chers lecteurs(ices)! Car nous sommes tous partie prenante de cette réévangélisation ! Une initiative heureuse, à mon sens, a vu le jour dans nos paroisses, depuis plus d’une année. C’est l’adoration eucharistique continue. Elle constitue, à n’en pas douter, une puissante force d’imploration, d’intercession pour obtenir de Dieu des grâces de conversion, de réveil de la foi, etc.
Durant ce mois d’octobre, une autre initiative sera lancée: c’est la constitution de «Fraternités» ou «Frats».
Une «Frat»
Qu’est-ce qu’une «Frat» ?
C’est un groupe de 8 à 10 personnes (ou moins encore) qui se réunissent une fois par mois (en soirée, de septembre à juin), au domicile d’une de celles-ci. Ça se déroule dans un climat de rencontres «fraternelles», d’échanges sur un thème religieux de la foi, en y incluant un moment de prière.
Dans quel(s) but(s)?
Donner l’occasion de tisser entre les participants des liens d’amitié…
Donner l’occasion d’approfondir la foi, de la nourrir, de grandir dans la foi,… de (re) découvrir l’amour de Dieu pour chacun de nous,… de nous donner le «goût» de Dieu, de le prier, etc.
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisse Saint-Laurent Estavayer (FR), octobre-novembre 2019 Par Marianne Berset | Photo: Marianne BersetCette année, le mois de la mission universelle prend une teinte particulière suite à la déclaration du pape François qui l’inscrit comme Mois missionnaire extraordinaire avec pour thème «Baptisés et envoyés, l’Eglise du Christ en mission dans le […]
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