Pas de pause pour la Charité

Texte et photo par Anne-Marie ColandreaPour qui la dévotion mariale résonne dans les cœurs, le mois de mai est celui de toutes les grâces de la bienveillance maternelle de la Mère du Christ et Mère de l’Eglise. Nous lui confions également les temps forts de la catéchèse paroissiale. 

Ce mois de mai se conjugue de célébrations en célébrations, du premier pardon à la première communion, et pour les collégiens, au sacrement de la confirmation. Autant de rendez-vous rythmés par les retraites de préparation, l’engagement des catéchistes, des prêtres et des parents, autant de temps forts pour voir ces enfants et ces jeunes grandir dans la Foi. 

La communauté paroissiale retrouve, elle aussi, des élans de jouvence et d’émerveillement devant ces regards rayonnant de joie. Les enfants comme les jeunes se révèlent émus et touchés de vivre la réalité des sacrements qu’ils reçoivent. La grâce n’est pas un simple mot, le sacrement est un réel cadeau qui nourrit et révèle la relation du Seigneur avec chacun de nous. 

La paroisse Sainte-Thérèse a conduit 30 enfants à la fête du premier pardon, et 18 enfants pour leur première communion. Les parents ont répondu présents à chacune des réunions d’informations et d’échanges. Outre les informations des détails à connaître pour le jour J, ils ont volontiers répondu à l’invitation de partager leurs expériences, leurs attentes et leurs désirs pour accompagner leurs enfants sur le chemin de la rencontre avec le Christ. 

Après les bilans de l’année et les projets des activités pastorales à venir, nous nous approchons de la pause estivale, mais y a-t-il une pause pour la Charité ? Que ces temps forts partagés en paroisse, nous aident à retrouver notre temps de la rencontre avec Notre Seigneur.

L’Eglise soutient la grève des femmes

Le billet de Pascal Desthieux, vicaire épiscopal

Photo: DRLe 14 juin, les femmes manifesteront pour plus de respect et d’égalité salariale. Notre Eglise cantonale donnera un jour de congé payé aux femmes (ainsi qu’aux hommes qui souhaitent être solidaires de cette grève et y participer).

C’est l’occasion de faire un point sur l’engagement et la responsabilité des femmes dans notre Eglise. La situation est paradoxale : si les femmes sont majoritaires dans les assemblées et services d’Eglise, elles sont absentes dans les postes à hautes responsabilités, confiés la plupart du temps à des cardinaux, évêques ou prêtres. Nous espérons que la réforme de la Curie, qui arrive à terme, donnera prochainement la possibilité à des femmes de présider des dicastères. Un laïc préside actuellement le Dicastère de la communication, ce qui semblait encore impensable il y a quelques années.

Et à Genève ? Sur les 14 services (comme la formation, le catéchuménat, la pastorale des jeunes…) et aumôneries (des hôpitaux, prisons, requérants d’asile…), 13 sont sous la responsabilité de femmes. Certaines sont à la tête de services importants, comme la pastorale de la santé qui engage une quinzaine d’aumôniers et supervise des dizaines de bénévoles.

Qu’en est-il des salaires ? Il n’y a pas de différence de salaire entre les hommes et les femmes, et à formation égale, une assistante pastorale gagne plus qu’un prêtre. 

Certes, les paroisses et les équipes pastorales sont sous la responsabilité de curés, et donc d’hommes. Mais nous allons franchir un pas cet été en confiant les trois paroisses de l’Unité pastorale Salève à une assistante pastorale, tandis que le jeune prêtre Fidei Donum, qui viendra de Guinée pour se mettre au service de ces paroisses, sera nommé vicaire (et non curé).

Vous voyez, on avance, mais il y a encore bien du chemin à faire. Voilà pourquoi notre Eglise soutient la grève des femmes du 14 juin !

En pleine tempête

Par Geneviève de Simone-Cornet
Photo: Jean-Claude Gadmer« Peut-être les abus sexuels sont-ils la seule issue que le Saint-Esprit ait trouvée pour nous bousculer, donner un coup de pied dans la fourmilière et nous obliger à nous demander : « Crois-tu vraiment à l’Evangile ? Que fais-tu de lui ? Es-tu miséricordieux ? Prends-tu vraiment soin des enfants, des petits ? » Car le Christ s’est fait petit pour rejoindre les petits. »

Ces questions, je les ai entendues posées un matin sur les ondes de RCF par Marie-Jo Thiel, qui a publié en mars « L’Eglise catholique face aux abus sexuels sur mineurs » (Bayard). Dans la crise que traverse notre Eglise, je les ai reprises à mon compte. Et j’invite chacun à les méditer. Elles devraient être le cœur de la prière de tout chrétien qui se met devant Dieu en vérité en ce moment où la barque de l’Eglise est secouée par des flots d’une violence inouïe.

Marie-Jo Thiel est médecin et théologienne. Dans un livre de référence, elle examine les enjeux historiques, sociétaux, juridiques, psychologiques, éthiques et théologiques des abus sexuels commis par des hommes d’Eglise sur des mineurs pour tenter de comprendre ce qui s’est passé, l’analyser et tracer des pistes pour l’avenir. C’est à la fois rude et salutaire.

Mais, si le sujet est grave, l’auteure termine sur une note d’espérance : « J’imagine une Eglise plus juste, une Eglise réellement peuple de Dieu, respectueuse de tous ses fidèles, une Eglise inclusive qui sait valoriser l’expertise laïque, une Eglise qui donne envie d’en être, de s’y engager, une Eglise évangélique qui sait annoncer à temps et à contretemps la bonne nouvelle du Dieu Amour fait homme ; une Eglise qui offre l’Esprit du Père et du Fils et en lui s’accueille levain dans la pâte humaine ».

Si nous retroussions nos manches pour la construire, cette Eglise, dans nos familles, nos milieux de travail, nos communautés ? Nous découvririons que, loin de se replier sur les sacristies, l’Eglise a vocation d’être « levain dans la pâte humaine ». Et l’Eglise c’est nous, tout homme, toute femme qui prend l’Evangile au sérieux.

Alors oui, les vagues nous éclabousseront, la tempête se déchaînera, le vent nous emportera. Alors oui, la crise fera son œuvre en nous, creusant dans les profondeurs. Mais c’est « dans les profondeurs de la vie nourrie d’Esprit que la nouveauté peut surgir, que la vie germe, que le rêve prend racine », nous dit Marie-Jo Thiel. Pourquoi avoir peur ? Le Christ est avec nous dans la barque.

«Prie et travaille»

Sœur Marie-Paule est cellérière de la communauté des Bernardines à Collombey. Un monastère qui produit des hosties et gère une sonothèque, mais où l’essentiel reste la prière.

Texte et photos par Nicolas MauryTablier bleu sur son habit de religieuse, Sœur Marie-Paule examine une plaque dont la cuisson vient de se terminer. « Il n’y a pas de recette miracle », note celle qui est cellérière de la communauté des Bernardines depuis onze ans. « Une hostie est composée d’eau et de farine, laquelle est un élément vivant qui ne se comporte pas toujours de la même manière. Il faut aussi un peu de savoir-faire. »

Si la manufacture d’hosties fait la réputation du monastère qui surplombe Collombey, elle n’est pas l’activité principale de cette congrégation de huit sœurs. « La raison d’être d’une communauté monastique est de louer le Seigneur et d’intercéder pour les gens qui nous entourent. Ensuite, il faut bien subvenir à nos besoins ! » D’où une Règle qui prévaut, celle de saint Benoît. « Ora et labora, qu’on peut traduire par prie et travaille. Notre labeur a deux objets : subvenir aux besoins de la communauté et être un soutien pour les gens qui sont dans le besoin. C’est ce que nous essayons de vivre ici. »

Lever avant l’aurore

Chaque matin, le réveil sonne à 4h25, « pour que je puisse avoir une chance de me lever à 4h30 », sourit Sœur Marie-Paule. « Nous commençons la journée avec le premier temps de prière : les vigiles, qui est aussi le plus long et le plus apprécié. Débutant à 5h, il dure une quarantaine de minutes. » Le petit-déjeuner et la Lectio Divina, de 6h à 8h, suivent dans la foulée. « On nourrit l’esprit avant le corps. Moi, c’est ce qui me permet d’assumer les aléas du quotidien. C’est un temps béni, où nous ne sommes pas assaillies de choses matérielles. »

L’office des laudes à 8h, puis la messe à 8h30 précèdent le temps de travail qui débute vers 9h30. « Si je travaille aux hosties, en général je fais la pâte le jour qui précède la cuisson. Sur l’année, il est difficile d’estimer la quantité réalisée. Mais en 2018, nous avons utilisé 3,6 tonnes de farine. »

La main à la pâte

Comme la production comporte plusieurs étapes, les compétences de chacune sont mises à profit. « Les sœurs qui ont 80 ans ne peuvent plus manipuler un sac de 25 kg. Par contre, elles peuvent gérer le tri et le conditionnement. Tout le monde est ainsi concerné. » Et ce, même au-delà de la communauté. « Elvira Morard est une laïque qui nous épaule », indique Sœur Marie-Paule en désignant une femme s’occupant des plaques. « Nous la considérons comme une des nôtres ! » 

La fabrication s’apparente à celle des gaufres. « Le sucre en moins ! La clef, c’est l’humidité. La cuisson finie, les plaques sont humidifiées à 80 % dans une chambre spéciale. Cela permet la découpe. » Une fois conditionnées, les hosties sont envoyées dans les paroisses du diocèse de Sion.

Elvira Morard et Sœur Marie-Paule examinent une plaque d’hosties.
Elvira Morard et Sœur Marie-Paule examinent une plaque d’hosties.

Alors que midi approche, les Bernardines se préparent pour sexte, office qui précède le repas. Suit un temps de pause jusqu’à 14h30 et none, puis le labeur reprend jusqu’aux vêpres (17h15). « Une autre partie de notre activité est liée à l’Etoile sonore. Cette sonothèque permet de proposer des livres audios aux personnes incapables de lire. » Des ouvrages qu’il s’agit d’enregistrer. « Deux de nos sœurs s’en chargent, de même qu’une cinquantaine de bénévoles externes. Pour moi, nos deux activités ont beaucoup en commun. La lecture permet de s’ouvrir et de créer des liens. Tout comme la communion ! »

Après les vêpres, la journée est déjà bien remplie. « Certaines sœurs vont se coucher à 19h, moi parfois un peu plus tard. » Si, à l’écouter, Sœur Marie-Paule n’a pas une minute à elle, elle dit ne pas avoir l’impression d’être stressée. « La vie monastique nous apprend à passer rapidement d’une chose à l’autre. Si je mets 20 minutes pour y parvenir, je ne vais pas m’en sortir. On acquiert au cours du temps la capacité d’être vite opérationnelle. » Et de plaisanter : « Ce qui est sûr, c’est que je ne suis pas menacée par le chômage ! »

Un agenda bien rempli

4h30 –> Réveil
5h –> Vigiles, temps de prière
6h –> Petit déjeuner et Lectio Divina
8h –> Laudes
8h30 –> Messe
9h30 –> Travail en atelier
12h –> Sexte, puis repas
14h30 –> None
14h45 –> Travail en atelier
17h15 –> Vêpres
Le soir –> Complies

Regard sur Marie

Par Marc Passera
Photos: DRmarieMarie occupe une place importante dans la vie des chrétiens. Au long des siècles diverses formes de dévotion mariale sont apparues et ont accompagné de nombreuses communautés. Je garde un souvenir ému d’une paroisse des montagnes de Calabre qui, n’ayant plus de prêtre se retrouvait quotidiennement pour la récitation du chapelet. La foi en Christ y était vécue en profondeur, enracinée de manière solide et éclairant la dureté de la vie. Mais j’ai éprouvé des réserves devant certaines manifestations de spiritualité où Marie apparaissait sans Jésus et vénérée à la manière d’une déesse provoquant parfois une exubérance malsaine. J’ai été choqué par la prière lue dans un sanctuaire qui demandait à Marie « de nous libérer du bras vengeur de son Fils »… Je sais aussi que le thème est délicat dans le dialogue avec la Réforme, même si la lecture du texte rédigé par le Groupe des Dombes 1 m’a aidé à mieux situer la question et à apprécier l’effort d’une approche commune. Dans son exhortation apostolique Marialis cultus, Paul VI avait déjà offert de précieuses indications et insisté sur la dimension « biblique, liturgique, œcuménique et anthropologique du culte marial » 2.

C’est qu’il s’agit d’un thème difficile pour les théologiens. Certains ont recherché le moindre signe se référant à Marie dans le texte biblique, chez les Pères et dans la Tradition de l’Eglise, mais pour ne développer qu’une dimension dogmatique ou apologétique et parfois polémique. D’autres, la mettant en relation exclusive au mystère du Christ risquent de la réduire à pur symbole. On sait que Vatican II, reprenant une longue réflexion médiévale 3 a conclu son document sur l’Eglise par un chapitre sur « La bienheureuse Vierge Marie, mère de Dieu dans le mystère du Christ et de l’Eglise » 4). Mais pour les théologiens catholiques, il sera difficile d’insérer Marie dans leur réflexion sur l’Eglise. On assiste toutefois, de nos jours, à un nouvel élan qui cherche à dire la foi au féminin et qui pose sur Marie un regard nouveau.

C’est petit à petit que Marie va prendre sa place dans la vie de l’Eglise. Bien sûr, il y a la Marie des Evangiles, en Luc surtout. Jean la nomme toujours Mère. Il y a la Marie des Apocryphes 5. Il y a aussi les expressions d’une foi qui éprouve le besoin de se dire de manière commune et qui cherchera les mots que les grands Conciles feront siens, comme quand à Ephèse en 431 elle est proclamée Théotokos. Mais il y a surtout la foi d’un peuple croyant, le sensum fidei ou sensum fidelium qui se sent proche d’elle parce qu’il sait qu’elle est proche de lui.

En effet, c’est en Marie que le Verbe par qui « tout est venu à l’existence » (Jn 1, 3) « s’est fait chair et a habité parmi nous » (Jn 1, 14). Elle a écouté le Verbe-Parole, elle l’a accueilli et mis au monde. Désormais, Dieu se rend visible sous les traits d’un enfant qui grandit et d’un homme qui donne sa vie. Le « Dieu que personne n’a jamais vu » (Jn 1, 18) n’est pas une idée, il est l’un de nous. Cela, c’est l’œuvre de l’Esprit. Marie est Mère parce que fécondée par le Père. Elle « retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur » (Lc 2, 19) allant ainsi au cœur du mystère. L’expérience que vit Marie est unique, mais elle est aussi invitation à s’inscrire dans ce dynamisme de maternité. C’est ce que vit Joseph qui accueille Marie et ce que le Père accomplit en elle. Comme Paul, il peut dire « je tombe à genoux devant le Père, de qui toute paternité au ciel et sur la terre tient son nom » (Eph 3, 14-15). Vrai homme, Jésus donne à tous de vivre de la vie de Dieu. En complicité avec Marie et en chantant avec elle le Magnificat, c’est le mystère qu’exprime la véritable dévotion mariale.

1 GROUPE DE DOMBES, Marie dans le dessein de Dieu et la communion des saints, Paris, 1999
2 Cf. Exhortation apostolique Marialis cultus, publiée le 2 février 1974, section 2
3 Cf. entre autres de LUBAC, Henri, Méditation sur l’Eglise, Paris 1953 qui jouera un rôle important à Vatican II
4 LG 8
5 NORELLI, Enrico, Marie des apocryphes. Enquête sur la mère de Jésus dans le christianisme antique, Genève, 2009 

Témoignages d’auxiliaires de l’eucharistie

La joie d’être auxiliaire de l’eucharistie

jacky-cheseauxTexte et photo par Véronique Denis

La rencontre avec Jacques Cheseaux, « Jacky » (c’est ainsi qu’on le surnomme à Leytron) a eu lieu au Home les Fleurs de Vignes. Il venait de raccompagner dans leur chambre plusieurs résidents qui avaient participé à la méditation du chemin de croix.  

Jacky est très heureux d’être auxiliaire de l’eucharistie. Cela fait près de 30 ans que semaine après semaine, il rend visite aux personnes qui ne peuvent se rendre à l’église les dimanches ou les jours de semaine, pour leur apporter la communion. Il a ainsi collaboré avec plusieurs curés et il se plaît à tous les nommer, dans l’ordre : les abbés Jean-Pierre Zufferey, Luc Devanthéry, Bernard Dubuis, Martial-Emmanuel Carraux, Marie-Joseph Huguenin, Frédéric Mayoraz, Robert Zuber et Bruno Sartoretti. 

Ce qui compte pour lui, c’est la joie de pouvoir apporter le Corps du Christ et tant qu’il aura la santé, pour rien au monde, il ne cèdera et abandonnera ce service. Il rend grâce d’être « un ouvrier heureux dans la vigne du Seigneur. » 

Interview d’Edith Fort, auxiliaire de l’eucharistie depuis de nombreuses années

Texte par Sarah Roux

Qu’est-ce qui te motive dans ton activité d’auxiliaire de l’eucharistie ?
Ce qui me motive c’est de pouvoir permettre aux personnes qui le souhaitent de recevoir le Christ et goûter ainsi à la joie profonde que procure l’hostie. En apportant l’eucharistie à des personnes qui ne peuvent plus se déplacer jusqu’à l’église pour les messes, j’ai le sentiment de rendre encore plus concret le lien qui existe entre elles et le Christ.

Quelles sont les joies et les difficultés rencontrées ?
Chaque eucharistie vécue est pour moi une joie. Cette joie est énorme et va dans les deux sens. J’ai à la fois l’impression de pouvoir faire un cadeau à la personne qui désire recevoir l’hostie et à la fois c’est un cadeau que je reçois quand je vois l’effet qu’elle procure sur les personnes qui la reçoivent. Elles sont tout de suite plus sereines, plus en paix et profondément joyeuses. Cet Amour que je transmets, je le vis en même temps. Ce sont toujours de riches moments de partage lorsque j’apporte la communion à domicile.

Quant aux difficultés rencontrées, elles sont plutôt de l’ordre de la confiance en soi. J’ai beaucoup réfléchi avant d’accepter de devenir auxiliaire de l’eucharistie. Je me suis demandé si j’allais être capable et à la hauteur de ce qu’implique le fait d’être auxiliaire de l’eucharistie, si j’étais suffisamment digne d’une telle « tâche »… Puis j’en ai parlé avec une amie qui donnait déjà la communion à domicile et qui m’a rassurée sur mes capacités à me faire proche des gens et m’a dit à quel point c’était une expérience enrichissante. Depuis toutes ces années, je ne regrette pas d’avoir franchi le pas et d’être devenue à mon tour auxiliaire de l’eucharistie.

Au service de Dieu comme auxiliaire de l’eucharistie avec André Roduit, 24 ans

andre-roduitTexte et photo par Alessandra Arlettaz

Aujourd’hui, je suis allée à la rencontre d’André. Avec lui, je me suis intéressée à son engagement en tant qu’auxiliaire de l’eucharistie.

Il y a quelques mois, il est allé trouver M. le Curé Zuber afin de se mettre au service de la paroisse. Il était important pour lui de rendre à la paroisse ce qu’elle lui avait donné.

Il explique qu’il a la chance d’avoir reçu la foi dans sa famille et notamment reçu une partie de cette dernière par la paroisse. Il trouve que la paroisse est importante, c’est le vivre ensemble avec toutes les générations confondues, se soutenir les uns les autres.

Quoi de mieux pour remercier de ce merveilleux cadeau de la foi reçue que de se mettre au service en étant le serviteur de l’eucharistie ? Ce service il le rend sous le mandat du prêtre donc selon le besoin de la communauté. Ce qui est important, c’est d’être juste le serviteur dans le don de l’eucharistie, le don de Dieu à l’autre.

Pour lui recevoir l’eucharistie est une chose merveilleuse ainsi il est d’autant enrichissant d’en être le serviteur.

Je conclus cet article en remerciant André d’avoir pris le temps de s’engager dans notre paroisse, d’y mettre toute sa joie et sa bonne humeur.

Son engagement nous rappelle que Dieu est là pour tout le monde.

Fake news familiales?

On parle beaucoup des «fake news», ces fausses informations qui trompent ceux qui les écoutent et sapent la confiance. En famille aussi, la tromperie altère les relations. Petites pistes pour que le mensonge n’ait pas le dernier mot.

Par Bertrand Georges
Photo: DR• Lorsque l’enfant découvre la possibilité de mentir, la tentation est grande d’en user, car au premier abord, on peut trouver cela utile. Dans ce domaine comme dans d’autres, l’exemple est la meilleure école : s’ils perçoivent que leurs parents ne sont pas francs, les enfants ne comprennent pas pourquoi on exigerait cela d’eux. 

• Celui qui ment le fait pour se valoriser, pour cacher quelque chose qui lui fait honte, ou par peur si une faute ou un manquement passé a entraîné une punition disproportionnée. Sans doute vaut-il mieux montrer que l’on a détecté le mensonge, en parler et souligner l’importance de vivre en vérité, plutôt que de sanctionner trop vertement. 

• Si le mensonge entame la confiance, la confiance, au contraire engendre l’authenticité : « Lorsque quelqu’un sait que les autres ont confiance en lui et valorisent la bonté fondamentale de son être, il se montre alors tel qu’il est, sans rien cacher. Celui qui sait qu’on se méfie toujours de lui, qu’on le juge sans compassion, qu’on ne l’aime pas de manière inconditionnelle, préférera garder ses secrets, cacher ses chutes et ses faiblesses, feindre ce qu’il n’est pas », dit le pape François 1.

• Il est important de ne pas enfermer l’autre (ou soi-même) dans un travers. Un mensonge ne fait pas irrémédiablement un menteur. L’Espérance nous permet de croire en un progrès possible. « Une famille où on se refait toujours confiance malgré tout permet le jaillissement de la véritable identité de ses membres et fait que, spontanément, on rejette la tromperie, la fausseté ou le mensonge2. »

• C’est en contemplant Jésus, Chemin, Vérité et Vie, et en lui demandant sa grâce que l’on progresse dans une attitude de franchise. 

• Le sacrement de réconciliation, source de pardon, de paix, de conversion et de guérison, donne la grâce de nous pardonner à nous-même et aux autres, et de vivre en vérité.

1 Amoris Laetitia 115
2 ibidem

Lorsque l’enfant découvre la possibilité de mentir, la tentation d’en user est grande…
Lorsque l’enfant découvre la possibilité de mentir, la tentation d’en user est grande…

Aidez un jeune, ça peut vous rendre service!

Par Valérie Ugolini, responsable du service d’aide aux familles (Croix-Rouge)
Photos: DR

Marie-Josèphe Dénervaud, la coordinatrice du projet.
Marie-Josèphe Dénervaud, la coordinatrice du projet.

Le projet Habiter-Aider est parti du constat suivant : beaucoup de jeunes cherchent des logements et n’ont pas toujours les ressources financières pour payer un studio. Par ailleurs, l’idée de vivre seuls ne les enchante pas toujours. D’un autre côté, les seniors ont parfois besoin d’aide pour des petits services et ne savent pas à qui s’adresser. Nombreux sont ceux qui se sentent aussi seuls dans leur appartement trop vide. Dès lors pourquoi ne pas combiner les besoins des uns et des autres ? Le fonctionnement du projet est simple : un senior met à disposition un logement à un étudiant en échange de services définis ensemble. Il n’y a pas d’échange monétaire, sauf parfois quelques sous pour participer aux frais. La coordinatrice du projet de la Croix-Rouge fribourgeoise cherche et met en lien seniors et étudiants, participe à la signature du contrat et reste en contact régulier avec le tandem durant toute la durée de la cohabitation. Marie-Josèphe Dénervaud, bénévole très engagée dans l’Unité pastorale Notre-Dame, est aussi coordinatrice du projet Habiter-Aider et accompagne les étudiants et seniors durant leur colocation

Marie-Claire et Hélène
Marie-Claire et Hélène

A 96 ans, Marie-Claire s’est décidée à accueillir pour la première fois une étu­diante chez elle. Il faut dire qu’avec ses quatre enfants, ses neuf petits-enfants et dix arrière-petits-enfants, elle a toujours eu l’habitude d’avoir de la vie dans sa maison. Même si elle est encore très autonome, Marie-Claire, malvoyante, est contente d’avoir un peu d’aide et de la compagnie. Hélène, 21 ans, lui fait des courses, l’aide à utiliser son Ipad, lui lit le journal, trie le courrier, etc. Une ou deux fois par semaine, elles préparent un souper qu’elles partagent ensemble. Et puis, le soir, avant d’aller se coucher, Hélène va toquer à la porte pour vérifier que tout va bien. Pour Hélène, qui étudie le travail social, cette cohabitation est une très belle expérience : entre elles, le feeling a tout de suite passé !

Pour Francine, une autre senior de 75 ans qui participe au projet depuis 4 ans, pas question d’héberger des jeunes filles ! Elle ne choisit que des étudiants « parce qu’ils sont moins compliqués que les filles et passent moins de temps à la salle de bain ». Francine demande à Joshua, l’étudiant zurichois, de l’aider au jardin, de nettoyer la salle de bain et de partager un repas par semaine avec elle. Une fois ou l’autre, Francine, grande amatrice de peinture et de musique, a essayé d’initier son colocataire à la peinture ou au tango argentin.Nous sommes à la recherche pour le mois de septembre de logements chez des seniors dans le Grand-Fribourg : renseignements sans aucun engagement auprès de Valérie Ugolini au 026 347 39 79 (tous les matins, 7h30 à 11h30).

Au revoir, Giraud!

La messe d’action de grâce pour le départ de l’abbé Giraud Pindi a rassemblé de nombreux paroissiens dimanche 3 mars à l’église de la Colombière à Nyon. Une célébration empreinte de reconnaissance pour tout ce qui a été vécu depuis 2013 avec le curé modérateur de l’unité pastorale Nyon-Terre Sainte et d’un brin de tristesse. Nos prières l’accompagnent dans son nouveau ministère en terre congolaise.

Par Geneviève de Simone-Cornet
Photos: André BourquiUne assemblée compacte – bien des paroissiens étaient debout au fond de l’église – issue des diverses communautés de l’unité pastorale Nyon-Terre Sainte (UP), le vicaire épiscopal, l’abbé Christophe Godel, les prêtres de l’UP et deux prêtres amis entouraient l’abbé Giraud Pindi pour ce moment fort de son ministère. Les choristes de Nyon et de Founex avaient uni leurs voix, soutenues par l’organiste Oliver Borer et le trompettiste Alain Delabre ; la Schola grégorienne a chanté deux pièces.

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Du blouson à la soutane

C’est Marie-Agnès de Matteo, agente pastorale et membre de l’Equipe pastorale, qui a souhaité la bienvenue aux paroissiens de l’UP, mais aussi à une délégation de Bulle, l’ancienne paroisse de l’abbé Pindi, et aux représentants des Eglises sœurs et des autorités communales. L’occasion de rendre grâce pour «le travail de l’abbé Pindi, son rayonnement spirituel et humain, son écoute, sa bienveillance et son souci constant de faire l’unité». De Nyon à Matadi, en République démocratique du Congo (RDC), où il a été nommé vicaire général le 1er janvier, il passe de la moto à la jeep, du blouson à la soutane et de « monsieur l’abbé » à « Monseigneur ». « Nous sommes tristes, bien sûr. Mais à Matadi, avec l’Esprit Saint, il fera des merveilles. Nous lui souhaitons courage, endurance et joie dans sa nouvelle mission. »

Puis l’abbé Christophe Godel a remercié l’abbé Giraud, rappelant les différentes étapes de son ministère dans le diocèse: dans l’unité pastorale Notre-Dame de Compassion (région de Bulle), puis celle de Nyon-Terre Sainte. Evoquant son prochain ministère, il a affirmé que son évêque « a certainement fait un excellent choix » et s’est dit « content que l’Eglise de ton pays puisse compter sur quelqu’un comme toi ». Son vœu ? « Tout ce que tu as semé, que cela lève en une belle moisson. Et que le Seigneur te récompense au centuple. » L’abbé Godel a enfin remercié « tous ceux qui agissent dans la vie des paroisses et des communautés locales pour leur permettre de vivre leur mission et de rayonner » et invité l’assemblée à remercier le Seigneur « pour tout ce qu’il fait à travers ses humbles serviteurs, à travers chacun d’entre nous ».

Choix, réponse, soutien

Dans son homélie, l’abbé Pindi, revenant sur le récit de la vocation de Jérémie, proclamée dans les lectures, a relevé trois éléments fondamentaux de toute vocation au service de la Parole de Dieu : le choix, la réponse et le soutien.

Le choix, qui est le fait de Dieu, a lieu hors de l’espace et du temps : « Avant même de te façonner dans le sein de ta mère, je te connaissais ; avant que tu viennes au jour, je t’ai consacré » (Jr 1, 5). Pourquoi ? Pour trois raisons: «Cela nous ôte l’orgueil de croire que c’est nous qui choisissons Dieu comme on choisirait un partenaire, un ami, un collaborateur. Dans toute histoire de foi, c’est Dieu qui nous choisit et nous appelle. Ensuite, cela nous ôte l’orgueil de croire que Dieu nous choisit à cause de nos mérites, de nos qualités, de nos efforts personnels, de notre quantité de prières, de nos œuvres,… Si son choix dépendait de nos mérites, il attendrait de nous voir à l’œuvre avant de nous choisir. Enfin, cela nous invite à vivre notre service avec humilité, car le choix n’est pas nôtre et la mission ne nous appartient pas non plus ».

La réponse au choix de Dieu, quand elle vient, peut être maladroite, a souligné l’abbé Pindi. Pour deux raisons : « La grandeur de la mission et ses difficultés, qui provoquent la peur de nous engager, la peur de ne pas être à la hauteur, la peur
des responsabilités, des risques ; et parfois même la peur de notre propre peur ; les limites de notre personne qui peuvent sembler un frein à tout engagement ».

Le soutien enfin : « A celui qui accepte la mission, Dieu donne les moyens ». Ainsi, « nous sommes appelés à faire confiance, à nous laisser porter devant la grandeur de la responsabilité et les limites de notre petite personne. Sans cette confiance, on ne peut rien faire ».

Le curé le plus rapide

A chaque nomination, l’abbé Pindi a éprouvé des « sentiments de peur, d’angoisse, de fragilité, d’indignité ». Ce qui l’a aidé à dire oui ? « La confiance dans le soutien de Dieu lui-même qui accompagne nos responsabilités et nos charges et qui ne nous laisse jamais seuls. »

Il a ensuite remercié les bénévoles pour la confiance accordée et le chemin parcouru : « Si un seul doit faire avancer la barque, c’est ensemble que nous jetons les filets, trop lourds pour une seule personne ».

L’abbé Pindi est arrivé dans l’unité pastorale Notre-Dame de Compassion, la paroisse de Bulle et environs, en septembre 2006. Comment ? Grâce à la secrétaire paroissiale « qui, dans une liste de vingt noms de prêtres étrangers vivant hors de Suisse et attendant un ministère d’été, a choisi mon nom, ‘Pindi’ ; elle ne me connaissait pas mais, disait-elle, c’était l’unique nom africain facile à prononcer ; et il ressemblait même à un nom italien ». Et à deux prêtres suisses : Jean-Claude Pilloud et Jean-Claude Dunand, qui concélébrait.

Puis ce furent sept ans dans notre unité pastorale : « Il vous a fallu vous adapter à ce curé qui le matin à la messe mettait parfois sa soutane ou son col romain et l’après-midi troquait cet habit ecclésial contre une combinaison de motard pour faire rugir les 200 chevaux de sa moto dans les cols suisses. Les motards m’appelaient affectueusement ‘le curé le plus rapide de Suisse’ ». Et de lancer un appel pour soutenir les jeunes bénévoles qui préparent et vivront la prochaine bénédiction des motards dimanche 7 juillet à Nyon.

Une personnalité attachante

A la fin de la célébration, le président de paroisse, Gilles Vallat, a d’abord relevé la soudaineté de ce départ : une décision difficile, car le défi est grand, il réclame courage et ténacité. « Toutefois, tes vastes connaissances théologiques et juridiques, ton expérience pastorale de terrain et tes qualités humaines et spirituelles te seront d’un grand apport pour seconder ton évêque. »

« Tu as beaucoup apporté à notre unité pastorale », a relevé le président. « Grâce à ton charisme et à ta personnalité forte et attachante, tel le bon berger des évangiles, tu l’as conduite sur le bon chemin, tu as tracé des projets pour assurer son avenir. » Et puis, l’abbé Pindi est devenu, grâce notamment à la bénédiction des motards, « une star sur la Côte ».

Les paroisses de Nyon et de Founex ne couperont pas les ponts : elles continueront à soutenir des projets de développement dans le diocèse de Matadi par le biais de l’association Kimpangi de Bulle. Un container est d’ailleurs parti vers la République démocratique du Congo (article en page 12). « Nous te souhaitons le meilleur dans ta nouvelle mission », a dit en conclusion Gilles Vallat.

Un apéritif dînatoire a rassemblé les paroissiens dans la salle de paroisse à l’issue de la célébration. L’occasion, pour chacun, de dire au revoir au curé modérateur.

Nathalie Ançay

La première communion 

Texte par Nathalie Ançay
Photos: Catherine Formaz-P., Pixabaynathalie-ancayVoilà déjà plusieurs années que j’accompagne les enfants qui se préparent au sacrement de la communion. M. le curé Zuber et moi collaborons dans les paroisses de Fully, Saillon et Leytron.

Mes joies 

Le nouveau programme
Pour la deuxième année, nous suivons le nouveau parcours proposé par le diocèse de Sion. Il est bien pensé et les thèmes sont intéressants. Ce changement a été pour moi une grande joie. Nous avons passé d’un mode d’enseignement où l’enfant était plutôt récepteur, à une méthode où il est acteur. Les rencontres sont beaucoup plus interactives. Elles amènent à des réflexions, à des moments de partages. La vie avec le Christ vient d’une expérience personnelle. Elle se vit, elle se creuse. Et c’est ce que nous expérimentons.

La prière
Certains enfants ne pratiquent pas ou très peu la prière. Nous essayons de les initier à des moments de recueillement. Nous les guidons dans leur prière personnelle afin de les familiariser à se tourner vers le Christ. C’est beau de les voir fermer les yeux et se laisser aller dans la prière. 

Les enfants ont des programmes chargés. Le silence et le recueillement ne sont pas évidents pour eux. Mais nous voyons une évolution entre nos premières rencontres de l’année et les dernières. Nous espérons qu’ils goûtent au bienfait qu’apportent ces moments de relation personnelle avec Dieu. 

Nous avons également un moment d’adoration durant la retraite. Comment mieux comprendre la présence réelle qu’en se plaçant devant notre Sauveur ?

Le soutien de la communauté
Dans notre programme il y a une démarche que j’aime tout particulièrement. A la fin de la messe du Jeudi saint nous demandons aux paroissiens de porter en prière un des enfants en parcours. Cette démarche est rassembleuse. Elle nous fait faire communauté. 

Les difficultés

La messe
Ce n’est un secret pour personne, la fréquentation de la messe est très basse parmi les jeunes familles. Il arrive que des enfants commencent le parcours sans n’avoir jamais vécu une Eucharistie. 

Nous avons donc un défi de taille ! Leur apprendre à participer et à entrer dans la célébration : qu’ils la vivent. Et tout cela en quatre messes. C’est à ce moment-là qu’entrent en jeu notre foi en l’Esprit Saint et vos prières !

Mais puisque nous devons également faire notre part, nous avons réfléchi à comment les aider. Tout d’abord nous distribuons des feuillets avec le déroulement de la messe. Ainsi, aidés de leurs parents ou d’un proche, ils participent activement. Cela soutient également certains parents qui se sont éloignés de la pratique. Ils sont ainsi plus à l’aise et peuvent également vivre pleinement la célébration.

Nous préparons également la messe en proposant aux enfants de faire une des lectures ou d’être servant de messe.

Mes joies sont bien plus nombreuses que les difficultés, et je ne me lasse pas d’accompagner chaque année ces enfants qui se préparent à recevoir Jésus Eucharistie.

Moment intense pour les enfants qui reçoivent le Pain de Vie pour la première fois
Moment intense pour les enfants qui reçoivent le Pain de Vie pour la première fois.

Vous pouvez aider vos enfants /petits-enfants à participer durant la messe. Vous trouverez les principales prières de l’eucharistie au début des livres de chants qui sont dans les bancs de nos églises.

J’irai la (re)voir un jour

Frédéric Monnin
Photos: DR
frederic_monin_2018Jamais je n’aurais imaginé écrire ce qui suit lorsque j’ai promis cet édito pour le matin du Mardi saint… Introduire L’Essentiel de mai en évoquant l’incendie de Notre-Dame de Paris, la veille au soir, c’est encore trop chaud pour contenir mes larmes. 

On a beaucoup parlé de nombreux événements, heureux ou malheureux, qui ont fait de Notre-Dame de Paris un lieu de références pour tous les Français. Mais, à l’heure où j’écris, pas de ceci : « … Prenant la très sainte et glorieuse Vierge pour protectrice spéciale de notre Royaume, nous lui consacrons particulièrement notre Personne, notre Etat, notre Couronne et nos sujets, la suppliant de nous vouloir inspirer une si sainte conduite, et défendre avec tant de soin ce royaume contre l’effort de tous ses ennemis, que soit qu’il souffre le fléau de la guerre, ou jouisse de la douceur de la paix que nous demandons à Dieu de tout notre cœur, il ne sorte point des voies de la grâce qui conduisent à celles de la gloire. » Cette consécration de la France à la Vierge Marie fut promulguée par Louis XIII le 10 février 1638.

Ce matin ressemble au soir de Gethsémani, la cathédrale de Paris semblable au Temple et son rideau déchiré. Les pierres ont crié de douleur dans la fournaise et pourtant, le mois qui s’annonce vient nous rappeler que la Vierge veille sur d’autres pierres, vivantes celles-là : l’Eglise, fille aînée comprise…

Qui, parmi les lecteurs de L’Essentiel, n’a un jour franchi la porte de Notre-Dame, pénétrant ce lieu qui élève autant l’âme que le regard ? Aujourd’hui, comme une allégorie du fiat de Marie, il nous appartient de faire vivre son OUI à la hauteur de nos épaules, et le travail ne manque pas ! A ceux qui évoluent dans la Nuit, nous avons à faire entrevoir une part du ciel sur la terre. Il est étonnant, et rassurant, de voir à quel point une société déchristianisée pleure aussi sincèrement la perte (temporaire, espérons-le) de ce vaisseau de pierre. Mais les pierres ne sont pas éternelles. Et le jour viendra, où elles seront devenues inutiles… et nous ?

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Communier en EMS

Fernande Mouchet

Propos recueillis par Frédéric Monnin
Photo: Frédéric Monnin
A la paroisse Saint-Paul, Fernande Mouchet est un colosse, une de ces colonnes qui soutiennent les voûtes. Elle a toutefois dû se faire à l’idée, il y a près d’une année, que les pieds d’argile guettent jusqu’aux colosses les plus solides… Elle qui fut, en 1975, l’une des premières laïques genevoises à recevoir mandat de Mgr Mamie d’aider à la distribution de l’Eucharistie à domicile.

Aujourd’hui, c’est elle qui reçoit la communion à domicile : « C’est une joie d’ouvrir ma porte à Jésus, qui se tient à la porte et qui frappe pour entrer dans le cœur de chacun. C’est à chaque fois un grand moment de partage. D’abord j’ai eu le privilège de rendre ce service, et maintenant j’en suis bénéficiaire. C’est une grâce de l’avoir fait à l’époque, et c’en est une de le recevoir à présent. Quand les problèmes sérieux de santé ont rendu les déplacements dominicaux difficiles, j’ai dû me priver de communion pendant plusieurs mois, et le Christ m’a beaucoup manqué. Il m’a fallu prendre mon courage à deux mains pour demander une visite. »

Bible YouVersion

Par Vincent Lafargue
Photo: DRSi vous voyez la Bible comme un lourd volume pesant plusieurs kilos, laissez-moi vous dire qu’elle peut tenir dans votre poche et peser le poids d’un simple téléphone portable, le vôtre ! 

Des Bibles pour smartphones
Si vous êtes l’heureux détenteur d’un smartphone ou d’une tablette, nous avons déjà vu le mois dernier comment en faire un outil de prière. Mais sachez que votre appareil peut également contenir la Bible. Oui, toute la Bible, et gratuitement en plus ! La « Bible YouVersion » est un petit bijou disponible tant sur l’AppStore que sur Androïd, une application qui s’apprête à changer votre rapport à la Bible !

Pas seulement la Bible
Car la Bible que vous installez via cette application est loin de n’être qu’une Bible, même s’il est déjà remarquable de pouvoir non seulement trouver mais également annoter facilement le verset que vous cherchez, un mot ou une expression, et ce dans pas moins de TREIZE traductions françaises différentes… Cette application va beaucoup plus loin : en l’installant, c’est dans une véritable communauté que vous allez entrer. 

Des encouragements quotidiens à la prière, de petits versets du jour que l’on peut paramétrer pour qu’ils vous rejoignent chaque jour à l’heure voulue, des témoignages de conversion ou de miracles dans la vie des gens d’aujourd’hui, des plans de lecture de la Bible très bien conçus, voilà ce que vous obtenez pour… zéro franc, puisque cette application est gratuite.

Un site internet
Vous n’avez pas de tablette ou de smartphone ? La Bible YouVersion existe aussi en version site internet : www.bible.com/fr Tout ce dont j’ai parlé ci-dessus se trouve donc aussi à disposition sur l’écran de votre ordinateur.

La Bible YouVersion a profondément modifié le cours de mes journées. Fera-t-elle de même pour vous ?

Version Android

Version Appstore

En librairie – mai 2019

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

vie_recueVie reçue, vie donnée. L’offrande eucharistique
Conférence des évêques de France

Communier dans la bouche ou dans la main ? Communier sous les deux espèces. La communion aux malades. L’adoration eucharistique. La procession de communion : tels sont les thèmes abordés par le Service national de la pastorale liturgique et sacramentelle de France. Un éclairage intéressant pour mieux comprendre et vivre nos célébrations eucharistiques.

Mame

Acheter pour 32.20 CHFje_vous_salue_marieJe vous salue Marie
Pape François

Le pape François, depuis le début de son pontificat, a bousculé l’Eglise, réformé la curie romaine, entrepris de remettre en avant les grandes valeurs évangéliques : pauvreté, charité, miséricorde. Son souci se porte vers les plus humbles qui souvent ne connaissent comme prière que le « Je vous salue Marie ». En quelque 160 pages, le saint Père médite sur chacune des invocations de l’Ave Maria. Une excellente occasion de nous rapprocher de celle qui habite la prière des chrétiens en ce mois qui lui est consacré.

Bayard

Acheter pour 22.20 CHFsaint_tarcisiusSaint Tarcisius, martyr de l’Eucharistie
Odile Haumonté

Tarcisius est le saint patron des enfants de chœur, mais on ignore souvent dans quel contexte il a fait le sacrifice héroïque de sa vie, en l’an 257, pour que les hosties qui lui avaient été confiées ne tombent pas entre des mains impies. Quelle est donc la grandeur de ce sacrement pour qu’un enfant de onze ans accepte de mourir afin de le sauver ? Une bande dessinée qui nous plonge au cœur de la jeune Eglise romaine du IIIe siècle après Jésus-Christ. Idée de cadeau pour les premières communions et pour tous les enfants de chœur !

Pierre Téqui

Acheter pour 14.30 CHFnotre_egliseNotre Eglise est au bout de la rue
Pierre Vivarès

Pierre Vivarès, prêtre dans le Marais à Paris, témoigne de son quotidien de prêtre des villes. Implantée dans un quartier dit « mondain », visitée par des millions de touristes chaque année, son église est aussi le refuge des laissés-pour-compte de la société. « Je prie au petit matin, je célèbre, je répare les fuites d’eau, je cours après les fonds pour entretenir mon église… Je suis un curé ordinaire dont la source de la joie est d’être là où Dieu m’a mis. » Un livre profondément humain et bienvenu en ces temps où la figure du prêtre est quotidiennement écornée par les scandales sexuels.

Presses de la Renaissance

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Les vertus

Par Emmanuel Rey
Photo: DR
De nos jours, dit-on encore de quelqu’un qu’il a une vie vertueuse ? Cela ne s’entend plus guère… Les vertus sont une capacité à faire le bien, et à le faire avec plaisir. Autant dire que, dans notre vie chrétienne, les vertus ne comptent pas pour beurre ! Voici de quoi il retourne :[thb_image image= »4005″ img_link= »url:%2Fwp-content/uploads/2019/04/infographie_2019.05_vertus. »]

Et pourtant, je l’aime…

Par l’abbé Paul Frochaux, doyen
Photo: DR
Oui, je l’aime cette église mal-aimée, même si je comprends les reproches graves qui lui sont adressés. Comme tant d’autres catholiques, les révélations scandaleuses qui se sont succédé m’ont choqué, déçu et rendu triste. Comme beaucoup, je me pose des questions mais jamais au point de quitter l’église, parce qu’elle est mon église. 

J’ai vécu une vie d’enfant puis de jeune paroissien sans histoire. A l’adolescence, j’ai eu la grâce de vivre des camps avec des centaines de jeunes cathos et j’ai aimé la beauté, la jeunesse, la vitalité de l’église. Fort de cet enthousiasme, j’ai osé, souvent bien maladroitement, défendre des positions catholiques presque seul face à une classe ou à des profs. Ces expériences difficiles n’ont fait que renforcer mon attachement ecclésial et je les considère comme décisives dans l’accueil de ma vocation. 

Cet enthousiasme pour l’église catholique n’a pas faibli au cours de ma formation au séminaire. D’autres expériences telles que pèlerinages, JMJ, n’ont que renforcé cet attachement. Mais je crois avoir aussi perçu la beauté de l’église dans l’engagement de paroissiens tout simples visitant les malades, chantant à la chorale, se dévouant dans le cadre de la catéchèse et dans une multitude de groupements, conseils, associations… Oui, là aussi, j’ai vu et aimé la beauté de l’église et je la vois toujours. L’église m’a conduit et continue de me conduire au Christ, et je lui en suis éternellement reconnaissant. 

L’Histoire nous apprend que lors de crises majeures, c’est la sainteté qui a renouvelé et réformé l’église. Nous ne savons pas ce qui sera entrepris d’en haut, mais nous savons que d’en bas nous pouvons faire beaucoup dans le sillage des saintes et des saints qui nous ont précédés. 

Com-munion /  com-pagnon

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DR
« La coupe de bénédiction que nous bénissons n’est-elle pas communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons n’est-il pas communion au corps du Christ ? » (1 Corinthiens 10, 16) Devant le problème posé à la communauté des Corinthiens par les viandes sacrifiées aux idoles (les « idolothytes »), Paul les invite à revenir au sens du repas du Seigneur. Rien n’empêche de consommer des morceaux vendus au marché, car les chrétiens sont pleinement libres en Jésus Christ. Mais par délicatesse pastorale et attention fraternelle, il convient de s’en abstenir si cela peut amener à scandaliser les faibles. Surtout, il s’agit de fuir toute forme d’idolâtrie en tant que telle, au nom même de la signification de l’eucharistie.

Manger le même pain et boire à la même coupe, c’est signifier que nous faisons partie du même corps et que nous sommes littéralement des compagnons du Christ (du latin cum-panis, partager le pain, qui donne également le terme plus simple mais équivalent de « co-pains). Communier au pain de vie, c’est donc manifester explicitement notre appartenance au Fils de Dieu et à la famille trinitaire tout entière. Or celui qui s’associerait à la « table des idoles » signifierait qu’il entre en relation avec elles. Il y a donc incompatibilité. « Vous ne pouvez boire la coupe du Seigneur et la coupe des démons ; vous ne pouvez participer à la table du Seigneur et à la table des démons. » (10, 21) Il faut faire un choix !

Un lien profond
Donner et recevoir la communion, c’est ainsi se relier profondément avec le Christ et exprimer notre union les uns aux autres. Cela est très fort, puisque l’étymologie la plus probable de « communion » est celle du latin cum-munus, partager la même tâche, fonction et dignité. « Parce qu’il n’y a qu’un pain, à plusieurs nous ne sommes qu’un corps car tous participons à ce pain unique. » (10, 17) C’est une solidarité fondamentale, « essentielle », que la communion nourrit. Le ministère des auxiliaires de l’eucharistie et la participation à la communion touchent de ce fait le centre de notre foi.

La messe en famille passe le relais…

Texte et photo par Laurence Buchard

Derrière de gauche à droite : Maria Goreti Ferreira Gonçalves, Odete Ferreira Relva, Martine De Amicis. Devant de gauche à droite : Fabienne Pinuela et Christel Kaelin.
Derrière de gauche à droite : Maria Goreti Ferreira Gonçalves, Odete Ferreira Relva, Martine De Amicis.
Devant de gauche à droite : Fabienne Pinuela et Christel Kaelin.

Après 7 ans au service de notre paroisse pour les messes en famille, Fabienne Pinuela et Christel Kaelin passent la main en douceur…

Ces célébrations, tout d’abord préparées en secteur sous la responsabilité de notre curé Bruno Sartoretti, sont peaufinées dans chaque paroisse. Elles sont le résultat d’une belle collaboration et sont très riches en gestes symboliques et en paroles à emporter avec nous après chaque célébration pour vivre au plus proche du message du Christ. Rappelons qu’elles ne sont pas destinées uniquement aux petits mais aux familles et à nous tous.

Grand MERCI à toutes les deux pour votre engagement et votre magnifique travail, à chaque fois un vrai plaisir !

Bienvenue aux nouvelles :

Martine De Amicis avait envie de s’engager pour notre paroisse. Elle n’a pas hésité à saisir l’occasion qui s’est présentée.

Maria Goreti Ferreira Gonçalves, ayant plus de temps, souhaitait en donner comme d’autres l’ont fait avant elle.

Odete Ferreira Relva, pratiquante depuis petite, voulait s’investir pour motiver les gens à plus fréquenter notre église.

Grand MERCI à toutes les trois et beaucoup de plaisir dans cette nouvelle mission.

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