Le bénévolat, une aide précieuse

La session cantonale de l’Eglise catholique dans le canton de Vaud de l’automne 2017 avait pour thème «Le bénévolat». Il est devenu celui de l’année pastorale 2018-2019 sur notre unité pastorale (UP). Pour le lancer, une conférence donnée par Fabiola Gavillet le 15 novembre 2018.

Par Fabiola Gavillet
Photo: DR
Une conférence sur le bénévolat a été donnée jeudi 15 novembre 2018 devant les membres des Conseils de communauté de l’unité pastorale Nyon-Terre Sainte (UP) suite à la réception des formulaires/questionnaires qui leur avaient été envoyés. L’occasion de s’interroger sur le bénévolat, les  tâches des bénévoles, le bénévolat dans notre UP, nos paroisses et communautés, et sur sa gestion. La soirée a donné lieu à un échange constructif!

1. Qu’est-ce que le bénévolat ?

En Suisse, le bénévolat est institutionnel. Il ne se limite pas à des actions à l’intérieur de nos frontières, mais il rayonne au-delà ne serait-ce qu’à travers l’aide humanitaire ou l’aide au développement. Fondement de notre démocratie, le souci du bien-être de la communauté, fruit du sens de la responsabilité vis-à-vis du prochain inculqué dès le plus jeune âge, fait de notre pays un des terrains les plus propices au bénévolat. Sans lui, nos impôts doubleraient.

Le bénévolat a un fondement chrétien. En Eglise, il est le reflet de la bonté et de l’amour de Dieu : « Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres puisque l’amour vient de Dieu. Celui qui aime est né de Dieu et connaît Dieu. » (Jn 1, 7-8) Ce n’est qu’en aimant et en se donnant aux autres que l’être humain s’épanouit pleinement.

Le bénévolat est tout simplement la loi de base de l’existence, du don de soi désintéressé et gratuit. Cela amène à reconnaître qu’en tant que témoin de la charité divine, le bénévole n’est autre qu’un cadeau !

2. Définir la tâche et discerner le bénévole

Dans l’Eglise comme dans toute autre organisation, les bénévoles se recrutent soit par une recherche émanant de l’institution elle-même soit par un appel personnel intérieur. Dans les deux cas, il y a deux étapes à suivre qui sont primordiales afin que cette expérience soit belle et épanouissante : définir la tâche à accomplir et discerner le bénévole.

A. Définir la tâche à accomplir
Nous savons par expérience que l’obstacle majeur qui se présente dans la recherche de bénévoles est le manque de temps. Une caractéristique du bénévolat en Eglise est qu’il se réalise en grande partie le week-end ou pendant des mois extrêmement lourds comme mai, juin, septembre et décembre. Il est ainsi essentiel de déterminer clairement les exigences de la tâche que le bénévole devra accomplir.

Il est important de garder à l’esprit qu’un bénévole n’est pas là pour remplacer un agent pastoral, un prêtre ou toute autre personne salariée. Il collabore à la mission de ces derniers en équipe.

B. Discerner le bénévole
Discerner ne veut pas dire juger, mais comprendre et découvrir. Il n’incombe pas seulement à la personne de référence de discerner celle qui se propose comme bénévole. Le bénévole doit aussi essayer de comprendre et de définir par une réflexion sa propre motivation, ses besoins, ses attentes, ses dons.

Il ne faut jamais oublier qu’un bénévole fait cadeau non seulement de sa disponibilité, mais aussi de ses compétences, de ses talents et de sa générosité. Et l’on ne doit pas ignorer sa motivation spirituelle: cette démarche permet de promouvoir les valeurs fondamentales inspirées par le Christ et d’approfondir sa propre foi.

Un bon discernement couplé avec une définition claire de la tâche à accomplir permettra au bénévole d’être en adéquation avec l’activité qui lui est confiée.

Cela évitera frustrations, lassitude et difficultés qui peuvent aboutir à des départs provoquant un appauvrissement de la vie pastorale de nos communautés. Ne gaspillons pas une telle source d’amour et de talents !

3. Le bénévolat dans notre UP

Le retour des formulaires a permis d’établir une classification des activités requérant l’intervention de bénévoles. Cette classification permettra aux bénévoles potentiels de mesurer la grande diversité des activités proposées et pour nous, actifs en Eglise, de mieux cerner les besoins.

La classification comprend quatre grands pôles d’activité : dans l’église, autour de l’église, en périphérie de l’église, la catéchèse.

1. Dans l’église
Sacristains, servants de messe, auxiliaires de l’eucharistie, chorale, lecteurs, groupe liturgique, liturgie des enfants, baptêmes, mariages, funérailles, animation des messes ordinaires, animations des messes lors des temps forts, lumignons, crèche de Noël, sapin de Noël, décoration florale, lessive du linge d’autel/eucharistique, quêtes, gestion des aubes.

2. Autour de l’église
Groupes de prière, célébrations œcuméniques, pèlerinages, voyages, sorties des servants de messe, apéritifs, messe UP de Bonmont, l’Evangile à la maison, chapelet des adultes, chapelet des enfants, soupes de carême, séances et réunions pastorales et paroissiales des divers conseils, visite des malades, valise des vocations, collecte des rameaux, événements ponctuels liés à la pastorale (fêtes, conférences,…), groupe missionnaire, adoration, trésoriers, vérificateurs des comptes.

3. En périphérie de l’église
Magazine L’Essentiel, journaux locaux, feuillets, transport des prêtres, kermesse, social, gestion du parking paroissial lors de messes spéciales ou de funérailles, couronnes de l’Avent, vente de roses, repas humanitaires et associatifs, repas pastoraux, travaux et projets de construction et de transformation, cœurs en chocolat,
atelier chocolat, conférences œcuméniques, visites de membres du clergé, marchés, chemins de croix, excursions, balades thématiques, présence en EMS, communication et site web, concerts, vendanges, ateliers biscuits, ateliers floraux, vin chaud, accueil des nouveaux paroissiens, stands aux marchés, Garde suisse pontificale, salles paroissiales, JMJ romandes, Taizé, café contact.

4. La catéchèse
L’ensemble de la catéchèse est considérée comme une seule activité. Pour 600 à 700 enfants, il y a eu pour l’année pastorale 2017-2018 un total de 247 animateurs. Cela peut sembler beaucoup, mais en réalité la plupart des intervenants n’ont participé qu’à une seule rencontre. Les années 5P et 6P (sacrement de la première communion) ne comptent pas de catéchistes attitrés qui suivent un groupe sur toute une année. On a affaire à des parents qui aident les catéchistes de façon ponctuelle. Le manque de catéchistes est récurrent !

4. Le bénévolat dans nos paroisses et communautés

L’analyse du bénévolat dans la pastorale de notre UP a mis en évidence l’écart entre le nombre de bénévole actifs et le nombre de bénévoles nécessaires pour accomplir toutes les tâches.

Cet écart a permis de chiffrer le manque récurrent de bénévoles. Un total de 917 postes est assumé par 481 bénévoles seulement, ce qui introduit la notion de bénévole multitâche assumant à lui seul deux, trois, quatre, voire dix activités. Et cela n’est pas lié au nombre de catholiques ou à la taille de la communauté – les championnes sont les communautés de Gland, Crassier et Begnins. N’oublions pas que le départ d’un bénévole multitâche implique, pour le remplacer, la recherche de plusieurs bénévoles ! Mais cela implique surtout son épuisement.

En général, ce sont les activités dans l’église et autour de l’église qui requièrent le plus grand nombre de bénévoles, et surtout un engagement plus régulier. On y trouve par conséquent un grand nombre de bénévoles multitâches. C’est là que des efforts doivent être faits pour renouveler les troupes et alléger la collaboration de chacun.

La catéchèse et les activités en périphérie concentrent des interventions plus ponctuelles ou limitées à une année pastorale pour la majorité des bénévoles à l’exception d’un petit groupe pilier de référence et organisateur dans lequel on retrouve quelques bénévoles multitâches.

Sur notre UP, la recherche de bénévoles doit tenir compte de deux aspects caractéristiques:

1. Le bassin de population se compose d’une part de gens du lieu, plus à même d’offrir de leur temps, et souvent impliqués également dans un bénévolat culturel, politique et social, et d’autre part d’internationaux. Ces derniers hésitent souvent à offrir leurs services pour des raisons de temps, mais aussi de différences culturelles et linguistiques. N’oublions pas qu’une activité bénévole peut aussi offrir une intégration sociale, une fraternité et un échange de traditions enrichissant.

2. Un œcuménisme vivant. Sont engagés dans nos communautés des couples mixtes dont les conjoints protestants sont bénévoles et vice versa.

5. Gestion du bénévolat

Dans la recherche de bénévoles, le rôle des prêtres, des agents pastoraux et des personne salariées ou bénévoles est primordial. On utilise le terme de « personnes de référence ».

Il faut avant tout rester ouvert et accueillir les idées nouvelles ou farfelues, les suggestions et même les projets de bénévoles qui peuvent amener de nouveaux élans, de nouveaux regards aboutissant à une riche complémentarité.

Il y a deux mots d’ordre dans la gestion du bénévolat : la reconnaissance et l’écoute. Il ne faut jamais oublier de témoigner de la reconnaissance pour les tâches effectuées par un remerciement écrit, un entretien ou un temps fort comme un repas ou une sortie. Il est essentiel d’être à l’écoute du bénévole, de lui permettre de relire son engagement, de lui proposer des perspectives et des formations. La responsabilité en revient aux personnes de référence. Un bénévole heureux attire d’autres bénévoles.

L’équipe pastorale, dans un deuxième volet, proposera à chaque communauté des outils de communication et de recherche de bénévoles ciblés. Ces informations seront préparées par l’Equipe pastorale en collaboration avec les Conseils de communauté et mises à disposition dans chaque communauté.

Avec plus de 400 postes de bénévoles à pourvoir, il devient évident que certaines activités risquent de disparaître. Notre UP comptant 27’000 catholiques, il devrait être possible de renforcer l’aide bénévole de quelques petites mains. L’équipe pastorale reste à disposition pour toute demande.

Les murs de Jéricho

Par Sylvie Humbert
Photo: DR
Jésus vient de traverser la ville de Jéricho. Il en ressort entouré d’une grande foule. Au bord du chemin, l’aveugle Bartimée entend qu’il est là, à quelques pas. Alors il se met à crier, et à crier de plus belle parce qu’on voudrait le faire taire. Il me vient cette image de la foule comme un rempart, comme les murs de Jéricho, et les cris de Bartimée comme les trompettes de l’Ancien Testament. Ces cris vont faire tomber le mur qui sépare Bartimée de Jésus et soudain il y aura une vraie relation entre eux.

En ce temps de très fortes turbulences dans notre Eglise, je me demande de quelles pierres le mur qui nous sépare du Christ est fait. La pierre du dogmatisme, celle du cléricalisme, celle de l’hypocrisie, du mensonge peut-être ? Ce qui me frappe, c’est que ce sont ceux qui nous aiment le plus qui nous font le plus mal. Ce qui m’effraie, c’est que ce sont ceux en qui nous avons confiance qui nous blessent. Ce qui me questionne, c’est qu’en toute bonne foi, à cause de mes croyances, je peux faire du mal à ceux que j’aime.

Que je voie!
Alors je crie comme Bartimée : « Fils de David, aie pitié de moi ! ». Et Jésus m’entend malgré la foule et le brouhaha. Jésus est touché par mon cri. Mon cri a eu raison de la muraille d’interdits, de lois erronées, de convenances, de mensonges et de turpitudes. Il est arrivé aux oreilles de mon Seigneur et il m’a appelée. Et voilà qu’il me demande à moi, une parmi des millions, à toi aussi : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? ». Et comme Bartimée je réponds, nous répondons : « Rabbouni, que je voie ! ».

Que je voie la beauté de ton amour pour moi, la merveille de ton Eglise, que je voie les miracles de la foi et ce malgré les murs dressés par les Pharisiens d’aujourd’hui. « Ils disent et ne font pas, ils lient de pesants fardeaux et les mettent sur les épaules des gens alors qu’eux-mêmes se refusent à les remuer du doigt. » (Mt 23, 4) S’il y a ruine, ce n’est pas de ton Eglise, Seigneur, mais du pharisaïsme !

Rencontre avec Léa et Patrick Arlettaz

Propos recueillis par Pascal Tornay
Photos: Famille ArlettazLa famille Arlettaz vit aux Valettes. J’ai fait la connaissance de Léa et Patrick ainsi que de quelques-uns de leurs enfants au sortir de la messe à Bovernier. La famille Arlettaz est atypique pour plusieurs raisons qui me la rendent par ailleurs fort sympathique ! Ses membres sont pleins d’une joie contagieuse. Léa et Patrick sont fidèles au rendez-vous de la messe – mais il n’en a pas toujours été ainsi. Ils ont adopté deux enfants avec une trisomie alors qu’ils en avaient eu cinq auparavant ! 

Un jour, je me décide à aller à leur rencontre chez eux à l’improviste. Je découvre leur salon rempli de la présence de quelques-uns de leurs enfants et beaux-enfants ! Il s’ensuit un joyeux et dynamique échange dont je partage ici quelques savoureuses bribes…

Il y a dans votre famille, je le sens, une joie et une simplicité contagieuses : d’où cela vient-il ?
Il y a une grande solidarité dans la famille. Il n’y a pas de tabou. S’il y a des problèmes : on met tout sur la table. On dialogue et on trouve les moyens d’avancer. Chez nous, la foi et la prière jouent un très grand rôle. Le pardon aussi : nous aussi, parents, nous pouvons nous tromper. Demander pardon est parfois nécessaire. Alors on ressent une sérénité intérieure, une paix. Cela ne peut venir que du Ciel. Si t’as pas ça pour t’accrocher quand c’est dur, tu plonges ! Ceux qui ne prient pas ne peuvent pas s’en rendre compte… On a toujours vécu dans la simplicité et on s’est souvent contenté de peu de choses. On est souvent parti en camping. Les enfants chantaient à tue-tête dans la voiture. Nous rêvions d’un chalet à nous et nous parcourions les vallées du Valais à la recherche du chalet de nos rêves… Nous avons beaucoup ri ensemble et ça a enrichi nos liens. On a conscience d’être une famille un peu « déjantée » ! 

La vie de famille est pourtant peuplée d’embûches : vous n’avez certainement pas été épargnés… Qu’est-ce qui vous a donné ce ressort ?
Nous avons traversé pas mal d’épreuves depuis 1995 jusqu’à aujourd’hui et notamment la maladie d’un des enfants, le cancer de Patrick, le chômage, le deuil des parents. Tout ça, ç’a été difficile, mais moi je m’interdis d’être pessimiste, explique Léa. Avec Patrick, on ne reste pas à se plaindre. On prend les choses en main. On prie. Moi, j’ai toujours vu ma maman se battre. On ramasse les coups, mais on avance. On n’abandonne jamais et de toute façon avec les enfants, on n’a pas le choix ! 

Difficile de croire que vous, Patrick, ne vouliez rien savoir de la foi et de la messe, alors que vous dites que c’est pour vous un besoin fort aujourd’hui. Que s’est-il passé ?
Au début, j’y allais pour faire plaisir à Léa. Mes parents n’allaient pas à l’église. Ça ne leur disait rien. Ils étaient probablement croyants, au fond, mais aller à la messe, non. Progressivement, en y allant, je dirais que l’Esprit Saint est venu en moi et a renforcé mon action. Sur ce chemin, le décès de mon père a certainement été déterminant. Peut-être a-t-il intercédé pour ma transformation. Aujourd’hui participer à la messe est pour moi un besoin.

Et vous Léa, enfant, vous avez grandi dans la foi ? Comment, avec votre mari, l’avez-vous transmise à vos enfants ? Quels ont été les défis ?
Chez nous, la foi était une chose tout à fait naturelle et la messe hebdomadaire immanquable. Pour ma maman, c’était une bouée de sauvetage. Je ne me suis jamais posé beaucoup de questions, même aujourd’hui. Dans notre famille, les choses se sont faites tout aussi naturellement. Depuis très longtemps, on prie chaque fois ensemble. Durant une dizaine de minutes, on se réunit autour de chants ou de petits refrains, de mercis, d’intentions diverses, de « Je vous salue Marie », d’invocations à saint Michel ou aux anges gardiens. Evidemment, en devenant grands, les enfants ont besoin de discuter leur participation à la messe et cela donne lieu à quelques tensions lorsqu’on les y pousse… On a semé, mais visiblement il a manqué des éléments ! Je trouve que les enfants sont envahis par une multitude de divertissements. L’exemple des parents est très important.

fam-arlettaz-1Adopter des enfants avec un handicap mental n’est pas commun. Pourquoi l’avoir fait ?
Ce n’était ni prévu, ni réfléchi. Nous avions déjà 5 enfants et en adopter d’autres n’avait aucun sens. Pourtant, en 1990, nous sommes allés à Lourdes en pèlerinage. A la grotte, un jour l’appel est venu. J’ai posé la question à Patrick pour savoir si adopter l’intéressait. Il a répondu que non. Je lui repose la question un peu plus tard : il est entré en matière et la discussion est venue. On aurait dit qu’un dialogue avait lieu au-delà de nous ! Cet appel n’a fait que se confirmer par la suite et nous avons répondu oui ! On ne sait ni comment, ni pourquoi : évidemment, le chemin a été difficile, mais cela reste une source de joie encore aujourd’hui. 

Comment la vie spirituelle nourrit-elle votre couple aujourd’hui ? Qu’est-ce que cela change concrètement ?
Cela change tout en réalité. Le fait de prier détend nos relations. Elle les apaise. Sans qu’on s’en aperçoive, la confiance en Dieu s’est insinuée et a été un pilier. Pour nous, c’est ça la vraie bouée ! Aurait-on pu vivre autrement ? On ne le saura jamais non plus.

Pape de communion!

Par Thierry Schelling
Photo: Ciric
A plusieurs reprises, en visite dans les paroisses romaines, le pape François échange avec les communiants 1. Comme à Saint-Joseph all’Aurelio, le 14 décembre 2014. Il leur a alors livré ceci : « Cela fait septante ans que j’ai fait ma première communion, c’était le 8 octobre 1944 ! » Et de raconter que ce fut la sœur Dolores qui lui enseigna le catéchisme, avec la sœur Alicia. « Rappelez-vous toute votre vie du nom de votre catéchiste, ok ? » Papa Bergoglio esquisse la cérémonie d’alors : « Nous étions à jeun – quelle dictature, merci à Pie XII de nous avoir sauvé de cela ! – en entrant à l’église les mains jointes et en chantant « O santo altar custodito… » Et de conclure : « Rappelez-vous toujours cette première fois où Jésus est venu en vous ; se faisant l’un de nous, il devient notre nourriture pour nous donner la force. »

Vocation
Il confiera aussi, aux religieuses du Verbe incarné (une congrégation d’origine argentine), que ce fut quelques mois plus tard, vers juillet de cette même année 1944, que vint dans son cœur le désir de devenir prêtre et missionnaire. 

Son prédécesseur, Benoît XVI raconta à des premiers communiants, dans le cadre de l’année de l’Eucharistie 2005, que pour lui – il fit sa première communion en mars 1936 –, « ce fut le début d’une amitié avec Jésus pour toute la vie ». Et de confier : « J’ai promis à Jésus de vouloir toujours être avec lui, et surtout que Lui soit toujours avec moi. »

Saint Tarcisius
D’ailleurs, c’est Jean-Paul II, dans sa lettre aux enfants (13 décembre 1994), qui rappela qu’il y a un saint enfant, Tarcisius, appelé à juste titre martyr de l’eucharistie « parce qu’il préféra mourir plutôt que d’abandonner Jésus qu’il portait avec lui sous les espèces du pain ». Et la tradition de rapporter que saint Tarcisius aurait dit : « Ma jeunesse sera le meilleur abri pour l’eucharistie. » A méditer en ces temps de premières communions dans maintes paroisses…

1 Préparer la première communion, livre sorti en 2018 : El Papa Francisco y la Primera Comunión.

L’Assemblée générale extraordinaire du 4 avril 2019 a voté en faveur d’un projet immobilier important !

Texte et photo par Pascal VoideLes paroissiens et paroissiennes de la paroisse Chêne-Thônex ont plébiscité ce soir-là le projet de construction soumis, au nom du Conseil de paroisse, par ses président et vice-président, M. Pascal Voide et M. Laurent Pierroz : la réalisation d’une nouvelle cure et des locaux pour les activités pastorales dans le bâtiment Saint-François à rénover, d’un bâtiment mixte – à la place de la cure existante – comprenant une grande salle polyvalente avec une cuisine semi-professionnelle et quatre appartements à caractère social, ainsi qu’un immeuble locatif de 24 logements avec son parking. Le résultat du vote est un OUI avec 121 voix, trois non et trois abstentions. Un apéritif dînatoire festif et chaleureux clôtura la soirée. 

Vous trouverez plus d’informations et de détails dans l’édition de juin de L’Essentiel.

Echos des trois conférences de l’abbé François-Xavier Amherdt

Texte et photo par Véronique DenisIl n’est pas facile de résumer trois conférences de l’abbé François-Xavier Amherdt. En excellent professeur et pédagogue, il a su trouver les mots justes et proposer des images très explicites. Le chrétien reçoit les 7 dons de l’Esprit pour accueillir la grâce du Christ qui se déploie durant les 7 jours de la semaine. 

D commme Dieu le Père, Fils et Esprit pour le dimanche, avec le don de l’affection filiale pour aimer Dieu comme un Père. 

L comme Lunettes pour changer de regard pour le lundi, avec le don de conseil, de discernement pour faire les bons choix.

M comme Miséricorde pour vivre la tendresse au quotidien pour le mardi, avec le don de l’intelligence pour lire à l’intérieur des personnes et des événements.

M comme Maintenir, Maintenant pour vivre la fidélité et traverser les épreuves pour le mercredi, avec le don de force pour durer.

J comme Jésus, pour adorer et vivre le cœur à cœur dans le silence, pour le jeudi avec le don d’adoration et d’émerveillement devant sa tendresse.

V comme Vérité, pour faire la transparence et vivre la réconciliation dans nos vies, pour le vendredi, avec le don de connaissance (naître avec). 

S comme Saint Esprit, pour vivre la sainteté et s’ouvrir à la vie éternelle, avec le don de la sagesse qui donne du goût et de la saveur à la vie.

La deuxième conférence avait pour thème les Béatitudes. « Heureux » est le premier mot du premier discours du premier évangile, celui de Matthieu. C’est aussi le premier mot du premier psaume ! Les Béatitudes ne sont pas des conditions morales (pour être heureux, il faut…) mais des révélations, des déclarations de bonheur pour décrire le portrait de Jésus qui est le pauvre – le doux – celui qui pleure – l’assoiffé de justice – le miséricordieux – le pur, l’artisan de paix – le persécuté… et c’est aussi le portrait de chacun-e de nous. 

La dernière soirée : Conversion : pour une écologie intégrale nous a permis de comprendre l’encyclique du pape François « Laudato Si – Loué sois-tu Seigneur ». Une invitation à renouveler notre regard contemplatif sur la création et pour un respect de la terre qui est confiée à l’homme : « apprendre à toucher la terre avec les mains pour planter, avec les genoux pour prier comme les moines et les moniales ». 

Vous trouverez les textes sur le site du secteur : https://www.deux-rives.ch/

Rencontre avec le groupe BCBG de Martigny

Dimanche 31 mars, dans le cadre de l’Action de Carême, le groupe BCBG a servi aux paroissiens de Martigny-Bourg une soupe préparée par leurs soins à la sortie de la messe de 18h. Je les ai interrogés afin que les lecteurs de L’Essentiel puissent faire plus ample connaissance avec ce sympathique petit groupe. Il est composé de 11 jeunes ayant reçu la confirmation pour la plupart en février 2018.

Propos recueillis par Fabienne Seydoux
Photos: Fabienne Seydoux, 
Gérard PuippebcbgVotre groupe a un nom bien particulier. Comment l’avez-vous trouvé et quelle est sa signification ?
C’est lors d’un week-end au Simplon, qu’avec Simon Roduit, nous avons eu l’idée de ce nom. Il signifie que nous sommes une Bande de Confirmés Bien Gardés par l’Esprit Saint.

Quand est-ce que vous vous rencontrez et que faites-vous ?
Nous nous retrouvons une fois par mois pour différentes activités : des actions de partage, comme la préparation d’un goûter pour les résidents des Tourelles, mais aussi des temps d’approfondissement entre nous, comme un week-end au Simplon que nous avons vécu avec d’autres jeunes du diocèse.

Quels sont vos projets ?
En avril, pour plusieurs d’entre nous, nous participerons à la Montée vers Pâques des jeunes du secteur. En mai, nous aimerions offrir notre témoignage aux confirmands du secteur de Martigny. En juin, si la météo le permet, nous passerons un week-end à l’hospice du Grand-St-Bernard. Nous avons également le projet de nous rendre à Rome. Nous profitons de l’occasion pour faire un clin d’œil à notre curé, afin qu’il accepte de nous accompagner.

Quel message voulez-vous transmettre aux confirmands lorsque vous témoignerez pour eux en mai, vous qui êtes déjà confirmés ?
Nous voulons leur expliquer que la confirmation a été un moment important pour nous. C’est difficile à décrire, mais le fait d’avoir reçu l’Esprit Saint nous a permis d’avoir une plus grande confiance en nous. Nous espérons qu’au travers de notre témoignage nous réussirons à augmenter leur motivation.

S’avancer confiant

Par Pascal Ortelli
Photo: Jean-Claude GadmerDonner et recevoir la communion : il y a là toute une démarche. Mais faut-il vraiment en faire un plat ? La manière dont on s’avance vers l’autel regarde tout un chacun. Oui et non ! N’oublions pas que l’Eucharistie est le sacrement de l’unité de la communauté. L’entier du Peuple de Dieu s’y engage et y participe, selon des modalités diverses. En témoignent le respect et la dévotion avec lesquels la plupart des fidèles s’avancent, conscients de la solennité du moment. 

Il importe d’insister sur la signification de cette démarche, loin de tout individualisme ambiant. La Présentation générale du Missel romain le rappelle : « Les attitudes communes à observer par tous les participants sont un signe de l’unité des membres de la communauté chrétienne rassemblée dans la sainte liturgie. »

Lorsque j’enseignais la religion dans une école catholique, il m’est arrivé, sur demande du prêtre, de donner la communion à mes élèves. Une relation de confiance se nouait alors. Les fruits s’en ressentaient dans la classe en matière de cohésion de groupe, tandis que j’avais l’impression de transmettre une provision bien plus importante que n’importe quel enseignement. Pourtant, les deux sont nécessaires pour assurer l’unité de la communauté. Au risque, sinon, de s’avancer en boitant.

Corinne Girard

Le regard des enfants sur la Parole de Dieu m’émerveille

Propos recueillis par Thérèse Yang
Photo: Thérèse Yang
Lorsque ma deuxième fille préparait sa première communion, on m’a demandé d’être catéchiste. C’est alors que je me suis lancée dans le parcours de première communion, avec Elisabeth Piller. J’ai beaucoup aimé ça. Puis un nouveau programme, Porte-Parole, a été introduit pour les plus grands de 6, 7 et 8H (enfants de 9 à 11 ans), où on fait résonner un texte de l’Ancien Testament avec un texte du Nouveau Testament. J’ai commencé à suivre des cours en Ancien Testament à l’université en tant qu’auditrice libre pour approfondir mes connaissances. Par la suite, au service de catéchèse, on a cherché à adapter le programme à des plus petits de 3 et 4H, puis de 5H (de 6 à 8 ans) et je suis devenue responsable du parcours. 

Cette année, sur l’UP Saint-Joseph, on s’est lancé dans un programme pilote, Cheminer vers la vie eucharistique, avec les enfants qui font leur première communion. Les enfants y participent en famille pour trois temps forts. Lors de la première rencontre, en octobre, on a raconté le texte biblique tiré de saint Luc où Jésus demande à ses disciples : « Pour vous, qui suis-je ? » Puis on a retrouvé les enfants et leurs parents fin novembre pour une rencontre sur l’avent. Le texte choisi, tiré aussi de Luc, était : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Chaque famille a discuté et a préparé une prière ; certains enfants l’ont lue lors de la messe qui a suivi. En janvier, on a invité les parents seuls à venir fabriquer de leurs mains une croix en terre cuite qu’ils offriront à leur enfant : c’est un moyen de transmettre concrètement leur foi. Nous avons retrouvé les familles au début du carême pour le sacrement du pardon. Avec le texte de Luc sur le père et ses deux fils, nous nous sommes demandé comment revenir vers le Père. A la fin de la célébration, les parents ont offert à leur enfant la croix qu’ils avaient fabriquée. Chaque rencontre se termine par un moment convivial. Les enfants apprécient beaucoup ce parcours, et les parents apprécient aussi de rencontrer d’autres parents. Nous invitons les familles à participer au Jeudi saint, puis, après la première communion, à la Fête-Dieu.

Pour moi, être catéchiste équilibre ma vie, et c’est une manière de témoigner de ma foi. J’ai aussi trouvé dans l’équipe des catéchistes de Villars-sur-Glâne – Saint-Pierre, puis de l’UP Saint-Joseph, de la joie, de la solidarité, de l’amitié. Cela me soutient énormément. Dès le début, j’ai pensé que les enfants m’apportent plus que ce que, moi, je leur apporte. Ils se posent beaucoup de questions, ils nous poussent à réfléchir et on cherche ensemble les réponses. Par leurs questions, ils nous éclairent pour voir autrement la Bible. Par exemple, qu’est-ce que le texte du Notre Père réveille dans notre vie ? Chaque année, les enfants trouvent des choses nouvelles. Leur regard sur la Parole de Dieu m’émerveille. Cela me fait avancer, me fait approfondir ma foi. Cela me pousse, moi aussi, à me poser des questions. 

J’aimerais garder cette fraîcheur des enfants, cette volonté de vouloir aller plus loin, cette envie de toujours être en recherche, pour m’approfondir intellectuellement, humainement, pour garder cette flamme qu’est la présence de Jésus en moi.

Biographie

Corinne Girard a grandi à Belfaux.
Elle est mariée et mère de trois filles de 26, 23 et 22 ans. Elle a d’abord été laborantine en chimie. Après son mariage, elle a fait un tour du monde d’une année avec son mari. Puis, après la naissance de leur première fille, elle a travaillé à la maison comme maman de jour. Par la suite elle a fait une 2e formation de comptable et depuis elle travaille avec son mari qui a une entreprise informatique. En même temps, elle est catéchiste dans l’UP Saint-Joseph dans des classes de 3H et 5H. Elle est responsable du parcours de préparation à la première communion dans les paroisses de Saint-Pierre et Villars-sur-Glâne. 

La communion par les ondes

«Le dimanche est le seul jour de la semaine où je mets le réveil. Je me lève, j’enclenche la radio, je prends mon missel, j’allume une bougie et je prie avec la communauté qui célèbre» (une auditrice fidèle).

Par Nicole Andreetta
Photo: B. Litzler/cath.chLes messes radio diffusées ont démarré dès les années 1940. La première liturgie télévisée, initiée par le Père Piccard, s’est déroulée en 1948, le jour de Noël, à Notre-Dame de Paris.

« L’Eglise a toujours été favorable à cette pastorale par les ondes, explique Bernard Litzler du Centre catholique des medias, elle permet de rejoindre des personnes qui n’auraient pas la possibilité de venir à la messe : les prisonniers, les malades, les personnes âgées… Tout l’enjeu consiste à créer une vraie communion d’assemblée entre les auditeurs, les téléspectateurs et les personnes présentes physiquement lors de la célébration. »

Une messe télévisée représente une importante somme de travail. Le contact avec la paroisse est pris neuf mois avant la retransmission. Le samedi précédant la célébration, techniciens, cameramans, célébrants, membres de la chorale… travaillent toute la journée aux derniers ajustements.

Gilbert est un téléspectateur assidu. « Ma femme et moi avions commencé, il y a une quinzaine d’années, à regarder la messe ensemble sur France 2. Le fait de voir cette célébration dans des lieux et des régions très différents représentait un grand intérêt. Actuellement, bien que mon épouse soit décédée, je continue d’être présent devant mon poste le dimanche matin. J’éprouve le besoin de m’évader de la vie actuelle et de ses dérives pour vivre un temps de communion spirituelle au-delà de mes frontières habituelles. C’est un moment bienfaisant et apaisant. Un seul regret : autrefois, la messe était dite à la TV romande tous les deux mois. Pour des raisons budgétaires, hélas, cela a complètement disparu, sauf pour les fêtes importantes. »

En effet, depuis 2017, la télévision romande ne produit qu’une seule messe par an, diffusée toutefois en eurovision. C’est de Bienne qu’a été retransmise, cette année, celle du dimanche de Pâques.

En revanche, il est possible d’écouter, sur Espace 2, l’office dominical chaque semaine à 9h.

«Les martyrs de Tibhirine et l’Algérie»

Mercredi 29 mai 2019

Par Marie-Dominique Minassian
Photo: DRLes moines de Tibhirine ont été connus en 2010 grâce au film Des hommes et des dieux. Ce film a permis de découvrir ce qu’ils vivaient dans ce pays jusqu’à leur enlèvement et leur mort tragique en mai 1996. Ils ont été béatifiés avec douze autres martyrs de l’Eglise d’Algérie le 8 décembre dernier à Oran, une première en terre d’Islam.

Le testament spirituel de Christian de Chergé, constitue à lui seul un texte majeur. Le pape François les cite aussi en exemple : « La sanctification est un cheminement communautaire, à faire deux à deux. […] Souvenons-nous du récent témoignage des moines trappistes de Tibhirine (Algérie), qui se sont préparés ensemble au martyre » (Gaudete et exsultate 141).

Nous nous mettrons donc à l’écoute de leur expérience pour y découvrir des ressources pour nous aujourd’hui.

Conférence proposée par Marie-Dominique Minassian, le mercredi 29 mai 2019, à 20h dans la salle paroissiale au sous-sol de l’église Saint-Paul. Entrée libre, collecte.

Tous les chemins… »

Par Frédéric Monnin

Mardi 19 février 2019, Rome, île Tibérine… La petite troupe de pèlerins de Saint-Paul pénètre dans la basilique Saint-Barthélemy. Cette église, dont la Communauté Sant’Egidio a la charge, est devenue le mémorial des « nouveaux martyrs » à la demande de saint Jean-Paul II en 1999, en vue du Grand Jubilé.

A la visite de ce sanctuaire, on aperçoit une grande icône derrière l’Autel Majeur. Elle représente des martyrs des XXe et XXIe siècles, choisis parmi quelque 12’000 dossiers. Une icône malheureusement loin d’être achevée, on a toutes les raisons de le craindre…

Dans les chapelles latérales, des reliques et objets ayant appartenu aux martyrs dont il est fait mémoire ici. Citons Oscar Romero, Jacques Hamel, Maximilien Kolbe, Jerzy Popiełuszko et, attirant mon regard plus que les autres, une lettre de Christian de Chergé. Il est très difficile d’expliquer par des mots cette « marée montante » d’émotion mêlée de gravité et enrobée de larmes, à la vue de ces reliques ayant appartenu à des témoins que nous avons connus, des gens de notre temps, emportés par des idéologies perverses ou perverties. Que ceux qui prétendent que le Diable n’existe pas viennent ici, et qu’ils voient ! Le martyre des femmes et des hommes honorés en ce lieu vaut toutes les dissertations sur le sujet. Ne dit-Il pas, un certain jeudi soir « Aimez-vous les uns les autres comme JE vous ai aimés » ? cqfd

Exhortation Christus Vivit

Par Paul Salles avec I.Media et Emmnanuel.info
Photos: Servizio Fotografico vaticano, ESA
christus-vivitLe 2 avril dernier est parue l’exhortation « Christus Vivit » du pape François, qui fait suite au synode sur la foi, les jeunes et le discernement vocationnel. Elle prend la forme d’une lettre directement écrite aux jeunes, dans un style direct et franc, tel qu’on a désormais l’habitude d’écouter et de lire le pape, revêtu de tendresse et de sympathie. Découvrons quelques extraits : 

Les jeunes et Dieu :
Je veux dire d’abord à chacun la première vérité : « Dieu t’aime. » Si tu l’as déjà entendu, peu importe. Je veux te le rappeler : Dieu t’aime. N’en doute jamais, quoiqu’il arrive dans ta vie. Tu es aimé infiniment, en toutes circonstances. (§ 112) Ce que je peux te dire avec certitude, c’est que tu peux te jeter avec confiance dans les bras de ton Père divin, de ce Dieu qui t’a donné la vie et qui te la donne à tout moment. Il te soutiendra fermement et tu sentiras en même temps qu’il respecte jusqu’au bout ta liberté. (§ 113) Vous les jeunes, Jésus ne vous éclaire pas de loin ou du dehors, mais dans votre jeunesse même qu’il partage avec vous. Il est très important de contempler le Jésus jeune que nous montrent les évangiles, car il a été vraiment l’un de vous. (§31)

La sainteté :
Je te rappelle que tu ne seras pas saint ni accompli en copiant les autres. Imiter les saints ne signifie pas copier leur manière d’être et de vivre la sainteté. […] Arriver à être saint, c’est arriver à être plus pleinement toi-même, à être ce que Dieu a voulu rêver et créer, pas une photocopie. (161)

La jeunesse :
Bien que tu vives et fasses des expériences, tu ne parviendras pas à la pleine jeunesse, tu ne connaîtras pas la véritable plénitude d’être jeune, si tu ne rencontres pas chaque jour le grand ami, si tu ne vis pas dans l’amitié de Jésus. (§ 150)

Pendant que tu te bats pour donner forme à tes rêves, vis pleinement l’aujourd’hui, remplis d’amour chaque moment et donne-le entièrement. Car il est vrai que cette journée de ta jeunesse peut être la dernière, et cela vaut donc la peine de la vivre avec toute l’envie et toute la profondeur possible. (§ 148)

La famille :
Il est vrai que les difficultés dont ils souffrent dans leur famille d’origine amènent beaucoup de jeunes à se demander si former une nouvelle famille vaut la peine, si être fidèles, être généreux vaut la peine. Je veux leur dire que oui, ça vaut la peine de parier sur la famille et qu’en elle, ils trouveront les meilleures stimulations pour grandir et les plus belles joies à partager. (§ 263)

Le discernement :
Tu peux te demander qui tu es et passer toute la vie en cherchant qui tu es. Demande-toi plutôt : « Pour qui suis-je ? » Tu es pour Dieu, sans aucun doute. Mais il a voulu que tu sois aussi pour les autres, et il a mis en toi beaucoup de qualités, des inclinations, des dons et des charismes qui ne sont pas pour toi, mais pour les autres. (§ 286)

Auxiliaires de l’eucharistie

Dans notre unité pastorale, nombreuses sont les personnes qui distribuent la communion non seulement lors de la messe dominicale, mais encore dans les EMS et à domicile. L’occasion de partages bienvenus et pour ces auxiliaires de l’eucharistie et pour les personnes qui les reçoivent. Hélène, Virginia et Oliver en témoignent.

Photo: DRSachant que je vais régulièrement à la messe, une dame de ma résidence m’a abordée pour me demander de la prendre à l’occasion en voiture. Son mari, en chaise roulante, est triste de ne pas pouvoir nous accompagner: la messe lui manque. Il a été très heureux lorsque je lui ai proposé de lui apporter la communion à la maison. J’aime rendre ce service. Hélène Chassagny

J’ai commencé à être auxiliaire de l’eucharistie en 1989. Cette fonction m’a amenée durant treize ans à rendre visite et à apporter la communion à des personnes qui étaient dans l’impossibilité de se rendre à l’église.
Ces moments étaient riches en partage réciproque: j’ai eu énormément de plaisir à les vivre. J’invite toutes les personnes qui le peuvent à consacrer un peu de temps pour aller à la rencontre de ceux qui se trouvent dans l’incapacité de se mouvoir. Virginia Mitrione

Comme je participe à quelques animations à l’EMS du Midi et parfois à celui de Bourgogne, les résidents me connaissent un peu et c’est tout naturellement que j’apporte la communion à quelques-uns d’entre eux. Je reprends ainsi le flambeau que d’autres, dont Virginia, ont porté de nombreuses années.
J’apprécie ces moments de partage et de prière en EMS et à domicile. C’est évident: ces personnes aiment recevoir la communion, mais elles sont aussi très contentes d’avoir de la visite. Olivier Cazelles

Parfois je suis scandalisé

Texte par Henri Roduit, curé de Riddes – Isérables
Photo: Samuel CrausazAutrefois certains bons pratiquants n’allaient pas communier alors qu’ils participaient à la messe parce qu’ils avaient avalé un flocon de neige sur le chemin de l’église. Je retrouve aujourd’hui un autre scandale lors des messes de sépulture : des habitués de la communion le dimanche qui n’osent pas aller communier. Bien sûr on va dire que c’est pour ne pas déranger les nombreuses personnes du banc qui ne vont pas communier mais j’ai bien peur que ce soit par respect humain. Comme si le Christ présent dans l’eucharistie passait après cette gêne personnelle. 

L’eucharistie est vue par l’Eglise catholique comme la source et le sommet de la vie chrétienne. Plus j’avance dans la vie, plus je trouve la formule juste, dans la mesure où je relie le repas du Seigneur au lavement des pieds, ce que l’évangéliste saint Jean a très bien montré. Et c’est pour moi une très grande joie de célébrer la messe, même plusieurs fois le même jour, et d’offrir le corps du Christ aux fidèles.  

Vatican II a renoué avec plusieurs belles traditions des tout premiers siècles, entre autres l’apport de la communion aux malades en lien avec la célébration de l’eucharistie le jour du Seigneur. Là aussi je me dis que la communauté chrétienne devrait plus porter le souci des personnes qui ne peuvent plus venir à l’église et que des personnes de la famille pourraient apporter ou demander de leur apporter la communion. 

Communier au Christ, recevoir la force de son Esprit qui lui a permis d’aller jusqu’au don total de sa vie, voilà un acte qui m’engage sur le même chemin du don et du pardon, si je ne veux pas être un contre-témoignage.

Année de confirmation, le parcours des jeunes et les témoins qui les accompagnent

Par Anne-Marie Colandrea
Photo: Eva Bleeker
Depuis 2 années scolaires, les jeunes des paroisses Sainte-Thérèse et Saint-Joseph se préparent à recevoir le sacrement de confirmation. En deux ans, nous voyons les adolescents grandir, s’ouvrir à travers leur questionnement, faire part de leur doute et de leur enthousiasme. Quoi qu’il en soit, il y a une vraie recherche : apprendre et approfondir leur foi, l’enraciner dans leur réalité et face à leurs attentes. Il en ressort également un vrai désir de convivialité, un désir de recevoir et de se donner et aussi de se sentir chrétiens « ensemble ». Le défi pour parachever ce cheminement, fut de leur proposer un week-end à Taizé en fin de vacances de Pâques : nos jeunes comme leurs aînés dans la foi – de jeunes adultes, témoins qui les accompagnent et sans qui ce parcours ne tiendrait pas – ont répondus présents.  

Je laisse la parole Eva : « J’ai 21 ans et je suis en formation pour être enseignante à l’école primaire. Je suis actuellement engagée dans une formation qui s’appelle Kairos et qui prépare 2 retraites dans l’année organisées par des jeunes pour des confirmands. Je suis aussi engagée depuis 1 an et demi maintenant auprès des confirmands de Sainte-Thérèse – Saint-Joseph. J’ai donc eu l’opportunité de les voir grandir et surtout, grandir dans leur foi. Nous discutions souvent en petits groupes autour de différentes thématiques et je repars toujours de ces échanges avec plein de nouvelles pistes pour vivre ma propre foi. C’est incroyable de voir toute la simplicité et le potentiel qu’ont ces jeunes adolescents. Ça a été pour moi une année très riche. Comme on me l’a souvent dit, on reçoit beaucoup plus lorsque l’on donne et c’est vrai ! Tous ces jeunes m’ont énormément donné.  Dimanche dernier nous avons eu la rencontre avec le vicaire Pascal Desthieux, qui confirmera nos jeunes le 12 mai, et nous nous sommes ensuite rendus à la journée des confirmands organisée par la pastorale des jeunes pour le canton. C’était une journée formidable. Les jeunes ont pu discuter avec Pascal et ils ont créé des liens encore plus forts tout au long de la journée. » 

Ecoutons le pape François dans sa catéchèse sur les sacrements : « le terme même de «  Confirmation  » nous rappelle que ce sacrement fait croître la grâce baptismale : il nous unit plus fermement au Christ ; il porte à son achèvement notre lien avec l’Eglise ; il nous accorde une force spéciale de l’Esprit Saint. […] C’est pour cela qu’il est important de veiller à ce que nos enfants, nos adolescents, reçoivent ce sacrement. Nous nous préoccupons tous de les faire baptiser, et c’est bien, mais peut-être que nous ne nous préoccupons pas assez de les préparer à la confirmation. De cette façon, ils vont rester à mi-chemin et ils ne recevront pas l’Esprit Saint qui est si important dans la vie chrétienne, parce qu’il nous donne la force d’avancer. […]  La confirmation, comme tous les sacrements, n’est pas l’œuvre des hommes, mais de Dieu, qui prend soin de notre vie en nous modelant à l’image de son Fils, pour nous rendre capables d’aimer comme lui. Dieu fait cela en répandant en nous son Esprit Saint, dont l’action envahit toute la personne et toute sa vie ». 

Accompagnons de nos prières nos jeunes confirmands, et aussi leurs jeunes témoins ! 

Deux pèlerinages… avec Marie

Par l’abbé Arnaud Evrat fssp
Photo: DR La basilique Notre-Dame invite tous les fidèles à participer ces prochaines semaines à deux beaux pèlerinages. Le premier, au mois de mai, mois de Marie, le samedi 11 mai avec la Congrégation mariale de Fribourg. Nous irons à Lucerne visiter les nombreuses églises de cette magnifique ville et nous recueillir au couvent des capucins de Wesemlin. C’est là qu’en 1531 la Vierge serait apparue à un groupe de fidèles. Quelques années plus tard, sur les indications des voyants, une statue fut réalisée la représentant portant l’Enfant Jésus dans les bras et un sceptre dans la main droite. 

Le second, le week-end de la Pentecôte, les 8, 9 et 10 juin avec l’association Notre-Dame de Chrétienté qui organise tous les ans un pèlerinage de Notre-Dame de Paris à Notre-Dame de Chartres. Trois jours de marche, de prière et d’approfondissement de sa foi autour du thème : « La Paix du Christ par le règne du Christ. »

Renseignements et inscriptions : www.fssp.ch/fr ou 026 488 00 37.

Le vicaire épiscopal devenu aumônier

Ancien vicaire épiscopal, Rémy Berchier fait partie de l’équipe d’aumônerie de l’hôpital fribourgeois. Une tâche qu’il voit comme une grâce.

Texte et photos par Nicolas MauryA l’étage de l’hôpital de Riaz, Mgr Rémy Berchier discute avec plusieurs infirmières. « Je m’annonce toujours en arrivant. Elles commencent à me connaître. Même si sa part administrative est importante, le personnel soignant garde un super contact avec les patients. Et mes collègues et moi sommes très bien accueillis », indique celui qui est aumônier sur les divers sites de l’hôpital fribourgeois (HFR) depuis 2017. 

Cette tâche, celui qui fut longtemps vicaire général du diocèse de Fribourg la vit comme une grâce. « Dans mon ancienne fonction, mon agenda débordait. Là, quand je visite un malade, j’offre mon temps et ma présence. »

Natif de la Broye, Rémy Berchier est issu d’une famille d’agriculteurs. « Mes parents étaient pratiquants et croyants sans être bigots. Puis j’ai eu la chance d’avoir des curés géniaux. A ma première communion et à ma confirmation, l’un d’eux m’a demandé si je voulais devenir prêtre. Ça a fait son chemin… » C’est ainsi qu’il est ordonné le 18 septembre 1982 à Romont, avant d’être appelé à de plus hautes responsabilités. « En 2001, Mgr Genoud m’a sollicité pour devenir son vicaire. Les unités pastorales naissaient. Il a fallu rencontrer des équipes, négocier, discuter. J’ai ensuite repris à mi-temps le vicariat vaudois, avant d’être rappelé sur Fribourg à la demande de Mgr Morerod… »

Amputé du pied gauche

A l’époque déjà, Mgr Berchier compose avec une polyarthrite évolutive du pied gauche. « Elle est bien soignée, mais depuis 5 ou 6 ans les opérations se sont enchaînées. En 2017, j’ai annoncé à l’évêque que je préférais arrêter le service épiscopal. » 

Compte tenu de son vécu, Mgr Berchier souhaite aller à la rencontre d’autres malades. Alors qu’il entame une formation ad hoc, sa santé dégénère. En janvier 2018, c’est l’amputation. « Etre privé d’un pied ne consiste pas seulement à se séparer d’une partie de son corps. On devient dépendant. Mais je prends comme une grâce ce qui m’est arrivé. Je suis passé du « faire » à « l’être ». Avant, les gens venaient me voir pour des solutions et des décisions. Désormais, je suis là pour les accompagner. Quand on me dit « le Seigneur est dur avec vous », je réponds que ce n’est pas Lui qui veut cela ! »

Habitant Bulle, Mgr Rémy Berchier se lève entre 6h15 et 6h45. Après un temps de prière et l’eucharistie, il se rend sur l’un des sites de l’HFR. « Nous sommes une dizaine à faire partie de l’équipe d’aumônerie. Quand j’arrive sur place, je consulte le carnet de notes. Je commence ma tournée vers 9h15. »

Sa tournée effectuée, Mgr Berchier met à jour le carnet de notes qu’il tient avec ses collègues.
Sa tournée effectuée, Mgr Berchier met à jour le carnet de notes qu’il tient avec ses collègues.

 

« De grands croyants »

Lorsqu’il entre pour la première fois dans une chambre, Mgr Berchier s’annonce et enchaîne avec les questions basiques : « Qui êtes-vous, qu’est-ce qui vous arrive ? » Et de préciser : « Je cherche à rejoindre l’autre dans ce qu’il vit, au-delà de sa maladie ou de son accident. Si c’est lourd, je prends cinq à dix minutes pour déposer ça dans les mains du Seigneur. »

L’une de ses règles est de s’éclipser quand arrive le repas. « L’après-midi, je recommence ma tournée vers 13h30. La différence, c’est que des visites peuvent être présentes. » 

Les rencontres sont de toutes sortes. « Si on me dit : « Il ne faut pas me parler de l’Eglise », ça me stimule. On discute d’autre chose, mais bien vite, on arrive sur la cause de la rupture. Souvent, je rencontre de grands croyants qui ont pris leurs distances avec l’institution. Il peut y avoir toutes sortes de raisons. Qu’ils en parlent est un sacré pas. Je tente de donner une image de l’Eglise qui tend une main. Nous sommes dans les périphéries dont François parle. » 

Avisant son agenda, Mgr Berchier évoque une anecdote : « Un jour, entrant dans une chambre où il y avait un homme très âgé, je me présente en tant que prêtre catholique et aumônier. Le monsieur me dit : « C’est aussi grave que ça ? » On a ri puis on a eu une discussion géniale ! A chaque fois j’explique que le sacrement des malades n’est pas l’extrême-onction, mais qu’elle donne la paix et la force. C’est très différent ! » 

Un pèlerinage à diriger>/h3>Ses soirées, Rémy Berchier les passe entre ses engagements de prêtre et des réunions de mise en place du pèlerinage de mai à Lourdes, dont il est le directeur. « 2000 pèlerins, cinq avions, sept à huit cars… Chaque année c’est une aventure à bâtir qui demande beaucoup de boulot mais qui apporte énormément de satisfactions ! »

Un agenda bien rempli

6h30 –> Réveil, puis temps de prière et eucharistie
9h –> Arrivée sur l’un des sites de l’HFR
9h15 –> Début de la tournée des malades
Vers 12h –> Repas de midi
Dès 13h30 –> Reprise des visites aux malades
17h –> Fin des visites
Mise à jour du travail effectué en journée

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