Réponse d’un évêque à Sylvain Sierro

logo_synode4En vue du Synode des jeunes qui se tiendra à l’automne 2018, le Pape invite nos jeunes à poser les questions qui les habitent.

Par Vincent Lafargue
Photos: LDD, DRsylvain-sierroSylvain Sierro, 15 ans, habitant Les Prasses (VS), a posé plusieurs questions à nos autorités ecclésiales. Mgr Alain de Raemy a retenu celle-ci à laquelle il souhaite répondre :

De quelle manière pourrait-on inciter les jeunes non pratiquants (ou d’autres religions) à se rapprocher de l’Eglise ?

L’évêque des jeunes, Mgr Alain de Raemy répond ainsi:

alain-de-raemyL’évêque des jeunes, Mgr Alain de Raemy, répond ainsi :

Cher Sylvain,

Comment faire pour se faire connaître comme chrétiennes et chrétiens ? Faut-il en parler, ou proposer, ou inviter ? Tu as raison, cher Sylvain, d’employer le verbe « inciter ». Inciter, c’est susciter de l’intérêt pour quelque chose. C’est provoquer de la curiosité. C’est intriguer par nos gestes ou nos paroles, nos comportements ou nos options. Ce n’est ni sermonner ni s’isoler.  

Un chrétien n’est pas celui qui pense et fait nécessairement comme tout le monde. Il pense et fait à partir de ce qu’il comprend de sa vie et de toute la vie grâce à Dieu, grâce à Jésus. A partir de là, il respecte tout être humain et tout l’être humain de sa conception à sa mort naturelle. A partir de là, il sait qu’aimer l’autre concerne vraiment tous les autres, aussi celui ou celle qui pense autrement, et même l’ennemi ou le criminel. A partir de là, il comprend que l’image de Dieu, c’est l’homme et la femme, et pas l’homme sans la femme, ni la femme sans l’homme, et il s’émerveille devant ce couple, seule source de nouvelle vie humaine. A partir de là, il ne supportera jamais la moindre injustice. A partir de là, il fera tout son possible pour que le bonheur de tous soit possible.

Si cette manière d’être du chrétien et de la chrétienne, à partir de Dieu, à partir de Jésus, se voit, et si ceux et celles qui la vivent ensemble ne pensent pas être meilleurs que les autres, et ne ferment leur porte à personne, alors on peut intriguer… et inciter à se rapprocher de l’Eglise.

On a du pain sur la planche, n’est-ce pas ? Heureusement qu’on a aussi le Pain de Vie sur l’autel. Il nous nourrit et nous empêche de nous décourager quand on a plus éloigné que rapproché les autres… Car rien n’est impossible à Dieu.

+ Alain de Raemy, l’évêque des jeunes

La Mission

Par Laure Barbosa
Photos: DR, Missio.chbarbosa-laure« Chaque homme et chaque femme est une mission, et c’est la raison pour laquelle on vit sur la terre. Etre attirés et être envoyés sont les deux mouvements que notre cœur, surtout quand on est jeune, sent comme des forces intérieures de l’amour qui promettent un avenir et poussent notre existence en avant. Vivre avec joie sa propre responsabilité pour le monde est un grand défi. »
Message du pape François pour la Journée mondiale de la Mission universelle, le 21 octobre 2018.

Qui se souvient de la série américaine des années 60 : « Votre mission, si toutefois vous l’acceptez, […] ce message s’autodétruira dans cinq secondes » ? En ce mois de la Mission universelle en communion avec l’Amazonie péruvienne, l’Eglise invite à repenser le sens de la mission chrétienne aujourd’hui : serait-elle devenue mission impossible ?

Exercer son « métier d’homme » en ce monde au service de l’humanité, réaliser sa vocation en l’essence même de l’Eglise, c’est l’annonce d’une bonne nouvelle ! Jadis ça impliquait un franchissement géographique, missions lointaines en terres inconnues. Dans notre société en mutation, les frontières sont passées de la conversion intérieure de notre propre cœur, aux divers pôles de la vie de nos contemporains en perte de racines et de repères. Devenues invisibles, psychologiques, sociales, culturelles et religieuses, ces frontières s’étendent sur le mystérieux fil tendu entre la foi et son absence. Fil de conversation que l’on peut détendre après l’avoir entendu pour tisser ensemble la toile de la réalité. Tels des funambules en fragile équilibre dans l’écoute, le dialogue, la prière et le partage. Une vérité à vivre plus qu’à prêcher, par le don de soi, la diaconie paroissiale, l’attention aux proches, l’amitié et la solidarité. Que cette crise permette la critique et engendre un souffle nouveau, au-delà des structures obsolètes, afin que chacun entende dans sa langue les merveilles de Dieu. 

Père missionnaire, théologien, enseignant, puis aumônier dans les foyers pour personnes âgées, serviteur fidèle, dévoué et discret, merci à Jean Genoud d’avoir rendu sous nos yeux, cette mission « Dieu possible » !

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CREDO: Dieu peut donc mourir?

Voici le cinquième épisode de notre rubrique sur le CREDO. Ce mois-ci, le chanoine Jean-Pierre Voutaz explore les profondeurs avec la donnée de foi suivante: «Il est mort, a été enseveli et est descendu aux enfers.»

Chanoine Jean-Pierre Voutaz
Photo: themaprogetto.itSaint Paul nous dit qu’en Jésus « tout fut créé, dans le ciel et sur la terre » (Col 1, 16). Cela signifie que Jésus est Dieu, le Fils éternel de Dieu. Depuis l’Annonciation (Lc 1, 35), le Fils se fait homme, semblable à nous en toute chose à part le péché. 

La Semaine sainte se déroule le sommet de l’histoire humaine. En Jésus, Dieu décide de nous aimer jusqu’au bout (Jn 13, 1) ; Jésus désire « d’un grand désir » manger sa Pâque avec nous (Lc 22, 13). Il se donne librement en nourriture avant de plonger dans la mort. Il prend sur lui nos morts, les poids de tous les péchés et les horreurs de tous les hommes de tous les siècles. Et la mort l’engloutit dans toute son horreur. Du cœur transpercé de Jésus en croix, il coule du sang et de l’eau. La haine, l’horreur et la cruauté n’ont pas épuisé l’amour de Dieu pour moi. Il reste du sang, sa vie donnée pour moi ; il coule de l’eau pour me laver, me purifier, me restaurer.

Une fois mort, Jésus va au plus profond de la mort récupérer Adam et Eve, qui les premiers ont plongé dans la mort en y entraînant toute leur descendance. Jésus vient visiter toutes nos morts. Nous ne sommes plus seuls dans les impasses de nos vies. Il y est venu et sa vie s’y trouve encore. Il vient nous saisir par la main et nous dire : viens vers la vie, toi mon amour. Laisse-toi saisir par moi. Aie davantage confiance en moi qu’au pire de ce que tu vis et tu verras ma gloire en toi.

Tableau du peintre français Arcabas décédé récemment. Intitulé « Hommage à Bernanos », ce tableau monumental est accroché à la basilique Saint-Sernin à Toulouse.
Tableau du peintre français Arcabas décédé récemment. Intitulé « Hommage à Bernanos »,
ce tableau monumental est accroché à la basilique Saint-Sernin à Toulouse.

En librairie – octobre 2018

Par Nicolas Maury et Sœur Gabriella Enasoae de la librairie Saint-Augustin, Saint-Maurice

Des livres

dieu_nest_pas_mortDieu n’est pas mort

Le professeur de philosophie Radisson, citant de nombreux grands auteurs, demande à ses étudiants d’attester par écrit que Dieu est mort. L’un d’entre eux, Josh, s’y refuse. Son professeur le met alors au défi de prouver le contraire, à lui et à ses camarades. Ce film de Harold Cronk avec Kevin Sorbo (connu pour la série Hercules) a fait 60 millions de dollars de recette lors de sa sortie aux Etats-Unis.

Saje Distribution

Acheter pour 30.00 CHFvan_thuanVan Thuan, libre derrière les barreaux

Le 15 août 1975, le père François Xavier Nguyen Van Thuan est emmené en prison sans jugement. Au Vietnam, où le récit se situe, l’oppression communiste semble avoir triomphé. Mais, alors même qu’il est derrière les barreaux, le destin de cet homme va dépasser la logique humaine et bouleverser tout un peuple. Jusqu’aux oppresseurs. C’est son histoire que raconte Teresa Gutiérrez de Cabiedes. 

Nouvelle Cité

Acheter pour 34.00 CHFbilalBilal, la voie de la révolte

Historien et professeur à l’Institut catholique d’arts et métiers, Nour-Eddine Séoudi propose, avec ce roman jeunesse, un récit où l’aventure, la poésie et la magie transportent le lecteur vers la Palestine au XIIe siècle. Sous l’ombre de la forteresse d’Alamut, alors que la chrétienté et l’islam s’affrontent, ce monde est aussi celui où l’esprit s’élève au-delà des dogmes. 

Fidélité

Acheter pour 22.40 CHFhopenHopen, que la louange éclate

Sur leur enfance dans une famille catholique ouverte sur le monde à leur rencontre avec le pape François, Antoine, Camille, Armand et Charles Auclair se livrent sans réserve. L’occasion de découvrir, sous la plume de Joseph Challier, qui sont les quatre frangins d’Hopen, groupe de pop-louange qui a conquis jusqu’à la scène de l’Olympia. 

Editions Emmanuel

Acheter pour 18.00 CHF

Infos

Ouvrages disponibles notamment dans les librairies Saint-Augustin de Saint-Maurice (avenue de la Gare, tél. +41 24 486 05 50, librairievs@staugustin.ch) ou de Fribourg (rue de Lausanne 88, +41 26 322 36 82, librairiefr@staugustin.ch) aussi disponible sur librairie.saint-augustin.ch

«Je serai missionnaire»: hommage à Jean Genoud

Par Tony Genoud, frère cadet de Jean
Photos: Laure Barbosajean-genoud-hommage-5A sept ans, lorsqu’on lui demandait ce qu’il ferait plus tard, il répondait : « Je serai missionnaire ! » Plus tard, il nous réunissait parfois pour dire « sa messe » : mes quatre sœurs, un linge de cuisine sur la tête, mon frère, servant de messe désigné, et moi, préposé à la clochette. Jean, 13 ans, très sérieux, couvert d’un drap blanc, présidait l’office. A 18 ans, avec notre frère  Josy, ils ont parcouru 2’000 kilomètres à vélo pour rejoindre Lourdes et y prier. Adolescent, Jean a été chef scout. Il a fréquenté pendant deux ans le collège Sainte-Marie. Vu ses notes modestes, le chanoine G. Pont le soutint et l’envoya poursuivre ses études au Simplon, à Champittet, puis à l’Abbaye de Saint-Maurice où il obtint sa matu avec brio. Pour payer ses études, il se transformait souvent en fakir et donnait des spectacles de prestidigitation. A 21 ans, il entra au séminaire des Coopérateurs paroissiaux du Christ-Roi (CPCR). Ce qui le conduira à Madrid, aux Mées (F), enfin à Barcelone. 

En 1955, au décès de notre maman, il ne fut pas autorisé à venir à son enterrement, ce qui l’a profondément touché. Il a été ordonné prêtre le 9 septembre 1967 à Valence (F). Sur son calice ont été fixées les deux alliances de nos parents défunts. A Grimentz, une semaine plus tard, il célébra sa première messe avec tous les membres de sa grande famille. Sa congrégation l’envoya ensuite à Rome pour poursuivre des études. Il y obtint un doctorat en philosophie et un autre en théologie. Il enseigna d’abord en Espagne avant de revenir à Rome. Après une année sabbatique, il quitta sa congrégation. Avec ses amis prêtres valaisans :  Dany Savioz, Gratien Girod et Jean-Luc Vannay, ils partirent en mission au Mexique. La petite communauté y resta 6 ans avant de déménager au Canada en 1981. Pendant 20 ans, Jean donna des cours de théologie à l’université de Montréal. Il fut aussi curé de la paroisse Saint-Thomas d’Aquin à Québec. Jean a toujours essayé d’équilibrer l’enseignement et son ministère sacerdotal. En 1987, il prit la nationalité canadienne. L’été, il retourna régulièrement au Mexique pour enseigner. A la retraite, il continua d’animer des rencontres spirituelles et à présider, en remplacement, de fréquentes célébrations. Il aimait découvrir d’autres cultures et observer comment les chrétiens y vivaient leur foi. Lors d’une interview, il avait dit : « C’est en gravissant nos montagnes (du Valais) que j’ai pris goût d’aller voir toujours plus loin. » En effet, parlant cinq langues, il a eu l’opportunité d’exercer son ministère dans des milieux cosmopolites et de connaître différents pays. A l’occasion de stages, Jean se rendit dans de nombreux pays sur les cinq continents. Il participa à de nombreux voyages instructifs. Jean était un intellectuel mais aussi un manuel. Il aimait travailler de ses mains, utiliser des machines, fabriquer des meubles. Malheureusement, atteint dans sa santé, il décida, avec Jean-Luc, en 2014, de quitter définitivement le Canada pour s’établir à Martigny, près des siens. Là, il se mit au service des pensionnaires des homes pour y célébrer la messe avec joie.

Jean était grand, pas seulement par sa taille, mais aussi par son cœur au service des autres. A la veille de sa mort, il m’a dit : « C’est long de mourir. » J’ai traduit par l’attente est longue avant de pouvoir s’envoler, sans bruit, discrètement, vers Celui qu’il a servi toute sa vie avec fidélité.

La spiritualité des enfants

Certains se demandent parfois si la vie spirituelle est accessible aux enfants. Un psaume nous répond : « Par la bouche des tout-petits, la splendeur de Dieu
est chantée »
1. Reste à savoir comment éveiller en eux le don de Dieu. Esquisses de pistes où se conjuguent le rôle de la famille et celui de l’institution ecclésiale.

1 Ps 8, 2

Par Bertrand et Françoise Georges
Photos: pixabay.com, Catherine Roduit, 
Bertrand et Françoise GeorgesL’homme, nous disent les Pères de l’Eglise, est « capax Dei » : capable d’une vie spirituelle, de connaître Dieu et d’accueillir le don qu’Il fait de lui-même. Mais à partir de quel âge ? Certains suggèrent que dans ce domaine, le petit est plus ouvert que l’adulte parfois freiné par toutes sortes de mécanismes de défense. 

A une catéchiste qui déplorait le peu qu’il restait parfois aux enfants après tant d’années de catéchisme, un enseignant a répondu : « Rassure-toi, j’ai le même problème avec l’allemand. Sauf s’ils le pratiquent en famille ! » De même, comment la proposition de la foi faite aux enfants pourrait-elle prendre racine en eux, comment le Christ pourrait-il transformer leur être et leur agir, s’ils ne le fréquentent pas régulièrement ? 

Il apparaît donc que si la transmission est importante, l’imprégnation l’est tout autant. Une mère qui endort son petit en chantant un cantique le familiarise avec la présence de Dieu. De même si les parents sont dans l’action de grâce pour les événements heureux et confient à Dieu leurs soucis, ou s’ils ont l’habitude de bénir le repas… Bien sûr, il n’y a pas de recette qui marche à tous les coups, tant il est vrai que chacun reste libre d’adhérer ou non à l’appel de Dieu. Néanmoins, lorsque l’enfant vit dans un milieu où Jésus fait partie de la famille, la relation avec Dieu lui apparaîtra comme naturelle. C’est l’expérience que font Pierre et Marie-Claire 2 avec leurs quatre enfants. Pour eux, il est essentiel de favoriser une rencontre intime avec le Christ dès la plus tendre enfance, tout en veillant à ce que cette initiation soit adaptée à l’âge et à la personnalité de chacun. C’est principalement par une vie quotidienne imprégnée de la présence de Dieu que s’opère cet éveil à la vie spirituelle : prière en famille (parfois un peu « sport » avec des petits enfants), lecture de BD chrétiennes, apprentissage de valeurs évangéliques… 

2 Prénoms d’emprunt

Le rôle des grands-parents

« Les grands-parents sont un trésor dans la famille. S’il vous plaît, aimez-les et faites en sorte qu’ils parlent avec les enfants ! » disait le pape François dans un tweet. L’abbé Thierry Schelling, curé de Renens, une paroisse riche d’une grande diversité culturelle, relève qu’il y a souvent un beau lien entre les nonni, grands-parents, et les nipoti, petits-enfants, de telle sorte que ceux-là apprennent les premiers gestes et les premières prières à ceux-ci lorsqu’ils en ont la garde. 

Selon le pape François, les grands-parents sont un trésor dans la famille.
Selon le pape François, les grands-parents sont un trésor dans la famille.

Jeanne 3 est la grand-maman des enfants de Pierre et Marie-Claire. Son divorce a été l’occasion d’une grande remise en question. C’est dans ce contexte qu’elle rencontre le Seigneur. Sachant que leurs parents le font eux-mêmes, Jeanne parle relativement peu de sa foi à ses petits-enfants. Sa manière à elle, c’est de s’intéresser à eux, de leur être disponible. Les enfants savent qu’elle vit une profonde relation avec Dieu, et comprennent qu’elle y trouve la source de l’amour qu’elle leur manifeste. Du coup, une grande confiance s’est établie, et ils lui demandent volontiers de prier pour eux. Jeanne nous révèle aussi avoir découvert la fécondité de l’offrande de ses souffrances, en communion avec le Seigneur.

3 Prénom d’emprunt

La communauté pour approfondir la vie spirituelle

Mais la foi ne se vit pas qu’en famille : la paroisse et les communautés complètent la dimension d’Eglise domestique. Pierre et Marie-Claire disent volontiers combien ce qu’ils vivent au sein de leur foyer est enrichi par les Eucharisties, les montées vers Pâques ou des rassemblements de familles. Les apports des animateurs et les temps partagés avec d’autres sont très motivants pour les enfants. 

La dimension souvent joyeuse et festive de ces temps forts laisse à chacun une empreinte positive. Ces expériences fortes aident à tenir bon dans les moments plus arides de la vie spirituelle. 

Comment la liturgie peut-elle s’adapter aux enfants ? C’est une question que se posent souvent ceux qui président et animent des célébrations. L’abbé Christophe Godel, vicaire épiscopal pour le canton de Vaud, nous parle de la situation de parents qui souhaitaient voir leur fille faire sa première communion. Celle-ci résiste, car, dit-elle, « quand je vais à la messe, je ne comprends pas. Si je comprenais, je la ferai sûrement ». De telles situations nous invitent à certaines adaptations qui favorisent une participation consciente et active des enfants. Le « Directoire pour les messes avec des enfants » nous donne de précieuses indications pour le faire. 

L’apprentissage des premiers gestes est capital.
L’apprentissage des premiers gestes est capital.

Enfants adorateurs

A Fully, comme dans bien d’autres endroits en Suisse romande, un groupe d’enfants adorateurs se réunit une fois par mois. Et ça dure depuis 25 ans ! Le temps devant le Saint Sacrement, le silence, la prière spontanée, le partage de la Parole, le bricolage, le goûter constituent une vraie école de vie spirituelle, nous dit Catherine Roduit qui anime ces temps forts. Les parents, dont certains étaient enfants adorateurs dans les premières années, sont confiants dans le bien-fondé de la démarche : « Nous les emmenons devant le Seigneur, et Lui s’en occupe et les rejoint. » Et les enfants n’y vont pas que pour faire plaisir à leurs parents : « L’adoration, c’est important, il faut pas qu’on la loupe. »

La mission d’éveiller les enfants à la spiritualité revient donc à la communauté et à l’entourage, notamment aux parents. A partir de là une question se pose parfois à ceux-ci : est-ce que j’y crois vraiment ? Cette interpellation peut conduire à se lancer dans l’aventure de la foi dont les enfants ne seront pas les seuls bénéficiaires. Il y a des (re)commençants de tous âges sur les chemins de la vie spirituelle !

Les étapes de la vie spirituelle des tout-petits :

– Nouveau-né : imprégnation durant la prière des parents ;
– 15 mois : prière formulée, mais courte, à répéter après les parents, puis avec eux ;
– 2 ans : prier pour tous ceux qu’on aime, dire merci, petit temps de silence ;
– 3 ans : développer les facultés d’admiration, dire merci, pardon, s’il te plaît ;
– 4-5 ans : écouter des histoires de la Bible adaptées aux petits.

Tiré de « Parler avec Dieu », brochure cantonale œcuménique pour l’Eveil à la foi du canton de Vaud.
De nombreux outils contribuent à éveiller les enfants à la vie spirituelle. Le livret «Vivre la prière en famille» vient d’être publié. Anne-Claire Rivollet, de la pastorale familiale à Genève, précise que cet ouvrage est complété par un site internet qui sera régulièrement mis à jour.  www.prierenfamille.ch

«Prenons le large, partageons l’espérance»

Chaque année, en octobre, MISSIO nous donne l’occasion de faire connaissance avec des chrétiens d’autres contrées et d’en partager la foi à travers divers projets et actions. Cette année, ce sont des fidèles de l’Eglise péruvienne d’Amazonie qui témoignent de leurs préoccupations et de leurs défis. En complément, visitez www.missio.ch pour connaître les projets développés sur place et les soutenir par un don. La collecte pour MISSIO aura lieu dimanche 21 octobre 2018. Evidemment, il est important et motivant pour ces frères et sœurs chrétiens que notre solidarité s’exprime aussi par la prière…

Par Missio avec Pascal Tornay
Photos: missio.chSuivons cette année les chrétiens vivant en marge du Pérou, au nord de la région amazonienne. Dans cette région isolée et accessible uniquement par voie aérienne ou fluviale, la vie est rythmée par l’eau et la forêt équatoriale. Les services publics n’atteignent pas certaines localités ou sont de mauvaise qualité, même en ville. Les habitants qui trouvent du travail dans une autre partie du Pérou ne reviennent pas. La cohésion sociale et la vie familiale en souffrent. 

site_interview_-_merita_flores_fr-1L’Eglise en Amazonie péruvienne comprend en son sein des catholiques engagés, à l’image de l’infirmière Merita Flores Púa. Ces croyants se consacrent, jour après jour, au service d’une population en manque de repères. Malgré des difficultés immenses, ils portent l’espérance. Merita, 45 ans, mariée avec deux enfants, travaille depuis 21 ans à Requena. Elle dirige un Centre médical qui vient en aide aux enfants abandonnés en offrant une aide alimentaire notamment dans le cadre d’un projet Caritas.

« Je suis enchantée par mon travail, surtout parce que nous sommes liés à notre Eglise universelle qui est l’Eglise catholique. Sans la foi de nous tous, nous ne pourrions rien faire. Tout ce que nous entreprenons, nous le faisons avec amour et dans la foi. Et notre engagement profite à celles et ceux qui en ont le plus besoin. Je suis convaincue que nous et l’Eglise universelle faisons un très bon travail et qu’il sert à celles et ceux qui ont moins […]. Nous mettons beaucoup d’amour et de foi dans notre travail. Par notre travail, nous transmettons l’espérance de vie. Nous voulons transmettre cette joie de continuer à lutter. La vie est une lutte permanente. Et pour les plus pauvres davantage encore. C’est ce que nous voulons partager […] Nous partageons aussi ce que nous faisons au quotidien et ce que nous réussissons. A Requena, nous appelons celles et ceux qui ont très peu les « moins-favorisés ». Nous nous donnons la main mutuellement. Car y a-t-il une joie plus grande que celle de donner plutôt que de recevoir ! »

Le Pérou en chiffres
Trente et une fois plus grand que la Suisse, le pays se divise en trois régions : la Sierra (Andes), le littoral et la Selva (Amazonie). 

32,5 mio d’habitants dont 10 % vivent en Amazonie. L’Exode rural est très marqué. 26 % de la population est dans une situation de pauvreté. Environ 85 % sont catholiques et environ 10 % protestants évangéliques. On compte plus de 100 langues. Les indigènes, descendants des Incas, représentent env. 45 % de la population ; ce sont surtout des Quechuas et des Aymaras. Environ 35 % des habitants sont issus d’un métissage entre Amérindiens et descendants d’Européens. Environ 15 % des Péruviens sont d’origine européenne (surtout espagnole).

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Jeunesse papale!

Par Thierry Schelling
Photo : Jean-Claude Gadmer

Les réponses de François aux petits sont loin d’être des enfantillages.
Les réponses de François aux petits sont loin d’être des enfantillages.

Loin d’être des enfantillages, les réponses du pape François à trente enfants du monde entier – sur les 250 recueillis par les jésuites dans leurs institutions, paroisses et centres de jeunesse – éveillent un sourire, esquissent un soupir, permettent une émotion franche et directe, comme le ton des missives-réponses. Extraordinaire kaléidoscope que ce Cher Pape François, aux Editions Mame pour la version française !

Questions-réponses
On y lit, dans sa version originale, la question de l’enfant, avec son portrait, sa plume et son pays, ainsi que la traduction en français, bien sûr ; et, en vis-à-vis, la réponse du pape, dactylographiée pour une lecture plus sûre, peut-être. Et on y découvre que les enfants d’aujourd’hui comme ceux d’hier ont les mêmes grands et petits soucis : la guerre, le mal, la mort, mais aussi la paix, l’union des cœurs, et Jésus tout de même ! 

François prend plaisir à donner sa réponse, une réponse, dit-il, sans aucune infaillibilité ! Mais une vérité qui fait du bien, des mots abordables pour des questions difficiles. On y apprend que le Pape voulait être… boucher parce qu’il semblait que ce métier rendait très riche, qu’il a vu plein de miracles non spectaculaires mais dans sa vie quotidienne, qu’il n’a jamais pu comprendre la souffrance des enfants – « je n’ai pas peur de pleurer », confesse-t-il volontiers à William, 7 ans –, qu’il encourage Nastya, 10 ans, à donner son témoignage de chrétienne « là où tu vis, avec ta famille, parmi tes amis, et dans ta ville ».

Du tac au tac
Il ose aussi les «gros» mots : foi, espérance, charité, pardon, liberté, sans ambages philosophiques, mais presque du tac au tac, comme le font les enfants !

Jean-Paul Ier s’était prêté à l’exercice de catéchèses orales pour enfants, et Jean-Paul II leur avait écrit à la veille de Noël 1994, puis ouvert et conclu le jubilé de l’An 2000 avec eux. Des pontifes qui usent du « je », partagent leurs expériences d’enfants chrétiens, recourant à leurs souvenirs personnels pour les illustrer…

En cette ère de tardive dénonciation de l’abominable crime qu’est la pédophilie au sein même du clergé catholique, il est consolant de voir des papes prendre les enfants au sérieux, les écouter et leur répondre non pas en pérorant, mais juste en prenant leur plume pour aligner quelques mots justes et vrais.

Grandir dans la foi!

Dans les prochains onglets, vous êtes invités à découvrir un aperçu de quelques-unes des propositions de cheminement qui sont faites dans notre secteur aux enfants. Ces descriptifs sont réalisés soit sous la forme d’une présentation traditionnelle, soit sous la forme de questions/réponses.

Eveil à la foi

Texte par Agnès Ançay

L’Eveil à la foi permet aux enfants de 1H accompagné d’un parent (papa, maman, grand-papa, grand-maman, parrains, marraines…) de vivre quatre fois par année un temps de prière, d’échange, sur un thème en lien avec l’Eglise.

A travers l’expérience (histoires, jeux, créations…) les enfants peuvent découvrir la vie de Jésus, les temps forts de l’Eglise. Chaque rencontre se termine par un moment de prière et de silence à l’église.

Le fait que les enfants soient accompagnés permet, entre les réunions, de faire vivre les éléments reçus pendant la rencontre. Après le baptême c’est le premier rendez-vous de catéchèse pour les enfants.

Godly Play

Texte par Marie-Dominique Carruzzo

Comment ces propositions aident-elles l’enfant à grandir dans la foi ?
Dans Godly Play, nous prenons au sérieux la capacité de réflexion des enfants. Les questions d’émerveillement qui suivent les narrations bibliques permettent aux enfants de chercher et de trouver leur propre réponse.

Qu’est-ce qui est particulier à chacune de ces démarches ?
Godly Play se vit dans une salle aménagée avec des beaux objets en matériaux naturels représentant des scènes bibliques. Lors d’une séance, les enfants peuvent jouer avec le langage de Dieu et celui du peuple de Dieu.

Lors de l’accueil, on attend que tout le monde soit prêt, assis en cercle, pour commencer le récit.

Pour la narration, on prend le temps de raconter, avec des mots choisis, entrecoupés de silences pour faire évoluer les personnages du récit.

On attend que tout le monde soit servi pour partager le festin tous ensemble.

Comment les parents sont-ils impliqués ?
Les parents sont parfois interpellés par les attitudes de leur enfant après les rencontres : joie, sérénité, intimité avec Dieu.

Ma Vie est un Trésor

Texte par Erine Dorsaz

Ou… une proposition de cheminement… spécialement adressée aux enfants de 5 à 7 ans.

Vraiment ? Ou bien n’est-ce pas une proposition pour tous les âges ?

Voir notre vie comme un trésor offert par Dieu ; à faire fructifier et surtout à
partager…

Belle invitation ! C’est dans cet esprit qu’un petit groupe d’animatrices de tout le secteur se réunit 5 fois par année.

Autour d’un texte biblique, un conte actualisant le thème abordé, nous préparons deux temps de rencontre par thème :

• A table tu es invité
• De la mort à la vie
• Vive la fête
• Danse la lumière
• La terre que j’habite

A partir du vécu de chacun, nous remarquons combien le message de Jésus est actuel.

Animatrice et parents prennent ensemble le temps d’une soirée pour approfondir la réflexion et préparer la rencontre. Encore un trésor de vie !

Depuis cette année, les parents, frères, sœurs, parrains, marraines ou grands-parents sont invités à partager un atelier réflexion ou bricolage et à vivre une célébration : Faire de sa Vie un Trésor à offrir au Seigneur !

Ainsi, on le voit bien, les enfants ne cheminent pas seuls : avec leurs parents qui voient en eux un trésor, avec les animatrices qui souhaitent partager le leur, Tous ensemble, nous préparons un trésor qui dure dans le Ciel !

Prière pour les enfants dans la journée proposée par Laurence Buchard

Photo : Laurence Buchard

« Ouvre mes oreilles et mon cœur à Ta Parole » :
« Ouvre mes oreilles et mon cœur à Ta Parole. Rends-moi attentif à ceux qui m’entourent. Mets sur mes lèvres des paroles qui font vivre et qui donnent de la joie. Ouvre mes mains pour qu’elles sachent donner et recevoir. Conduis mes pas vers ceux qui sont seuls ou découragés. Garde-moi dans la vérité. Fais-moi trouver les gestes de paix et d’amitié. Sois avec moi Seigneur, et rends-moi fort pour travailler, aimer et pardonner. Seigneur, Tu sais tout, Tu sais bien que je T’aime ! Amen. » 

Les objets permettant de travailler le texte de la nativité lors d’une rencontre de Godly Play.
Les objets permettant de travailler le texte de la nativité lors d’une rencontre de Godly Play.

Parole aux enfants

Texte par Geneviève Thurre

La messe est une affaire de communauté. En effet, venir à la messe, en semaine ou le dimanche, c’est un moment pour soigner sa spiritualité. C’est aussi l’occasion d’un rassemblement de la communauté, de rencontres avec d’autres paroissiens, d’échanges, voire de prolongation du moment par l’apéritif.
Les enfants également peuvent y trouver leur compte, que ce soit dans la rencontre avec d’autres enfants mais aussi dans la compréhension de la démarche de participer à la messe.
C’est pourquoi des ateliers ont été spécialement conçus pour eux, c’est le cas de « La parole aux enfants ».

Les enfants sont accueillis spécialement au début de la messe puis sont pris en charge par des adultes qui leur proposent la parole d’Evangile sous une forme adaptée à leur âge. A travers des discussions, des bricolages, des dessins, des jeux, les enfants passent un moment entre eux. Ils rejoignent la communauté lors du Notre Père. Ils sont réintégrés à la célébration par les paroissiens qui accueillent à ce moment les bricolages ou autres petites animations préparés pendant l’atelier.

Dans la paroisse de Saxon, des ateliers de « Parole aux enfants » sont proposés depuis bientôt 5 ans par Caroline et Virginia.

Les dates proposées pour cette année sont les suivantes :
2018 : 6.10, 20.10, 10.11, 1.12, 15.12 et 24.12
2019 : 5.01, 19.01, 2.02, 16.02, 2.03, 16.03, 6.04 et 21.04

Alors n’attendez plus, faites de la messe une histoire en famille.

Appel : Caroline et Virginia accueillent et forment volontiers toute personne désirant s’investir dans la prise en charge de cet atelier.

Le MADEP *

Mouvement d’Apostolat Des Enfants et Préadolescents

Texte par Sylvie Vuichoud

Comment cette proposition aide-t-elle l’enfant à grandir dans la foi ?
A l’aide de la démarche du voir-comprendre-agir-valoriser-célébrer, l’enfant apprend à vivre les valeurs chrétiennes tous les jours de sa vie, à être chrétien dans le monde d’aujourd’hui. Dans les équipes un lien vie-foi est existant, soit par la prière, soit par des textes en lien avec les actions réalisées par les enfants.

Qu’est-ce qui est particulier à cette démarche ?
A l’aide de la démarche citée plus haut, les enfants acquièrent une capacité d’analyser les évènements qui jalonnent leurs vies pour aller vers l’action comme l’a fait Jésus tout au long de sa vie. Dans les équipes, les enfants développent leur sens de l’écoute, du respect, de la confiance et du besoin de se mettre ensemble pour changer les choses.

Comment les parents sont-ils impliqués, s’ils le sont ?
Cela dépend des équipes, il arrive que des parents soient conviés à des sorties. La présentation de la démarche est souvent faite aux parents. 

Les modèles du Royaume (Marc 10, 13-16)

Par François-Xavier Amherdt
Photo: pixabay.com
Non seulement Jésus laisse venir à lui les petits enfants qu’on lui amène : il les embrasse, les bénit et leur impose les mains (Marc 10, 16) ; il provoque ce faisant la réaction courroucée et outragée des disciples (« ils le rabrouèrent », v. 13b) qui ne comprennent pas qu’on vienne importuner le Maître avec des êtres non encore admis officiellement dans la communauté (la majorité religieuse était à 12 ans pour les filles et à 13 ans pour les garçons). Mais en plus, le Christ se fâche contre les apôtres et fait des petits les modèles de ceux qui désirent entrer dans le Royaume.

La spiritualité des enfants se fonde aussi sur cette double dimension : ils ont libre accès au Père qui reconnaît leur profonde dignité, notamment par la renaissance du baptême. « Tu es mon fils, ma fille bien-aimé(e). En toi je mets tout mon amour », dit la voix venue du ciel sur chaque nouveau baptisé, comme pour Jésus au Jourdain (Marc 1, 11). La grâce surnaturelle jointe à la constitution naturelle « ontologique » des petits, les révèle comme « capables de Dieu » (capax Dei, en latin), c’est-à-dire aptes spontanément à s’ouvrir à la Transcendance, à percevoir la profondeur de la réalité au-delà des apparences, et à habiter la sphère spirituelle de l’Esprit. Leurs anges gardiens, leurs saints patrons, leurs parrains et marraines et leurs familles y veillent.

D’autre part, les petits montrent aux adultes le chemin à suivre par leur attitude et leur manière d’être profonde. Comme Jésus le proclame : « Quiconque n’accueille pas le Royaume de Dieu en petit enfant n’y entrera pas. » (v. 15) C’est ce que la petite Thérèse de Lisieux appelle « la petite voie de l’amour et de l’enfance spirituelle ».

Le Royaume ne se gagne pas à coups de mérites ni de performances, fussent-elles religieuses. Il se reçoit dans l’abandon, à l’exemple d’un bambin qui se laisse prendre sur le cœur de ses parents. Pour aller au ciel, dit Thérèse, mon ascenseur, ce sont les bras de Jésus. Il ne s’agit pas de faire des œuvres POUR Dieu, mais de se laisser faire PAR Dieu.

La prière en famille du dimanche soir

Le billet de Pascal Desthieux, vicaire épiscopal
Photo: DR2018-10-vivre-la-priere-en-famille_2Avec la pastorale familiale de notre canton, nous venons d’éditer un livret : « Vivre la prière en famille » * (cf. illustration) que nous souhaitons distribuer aux familles par les enfants qui suivent la catéchèse dans nos paroisses. La famille est le premier lieu de l’initiation à la foi. C’est là que l’on devient croyant. Les enfants ont besoin de voir leurs parents prier, et d’apprendre à prier avec eux. Nos frères juifs vivent de belles liturgies familiales, par exemple le vendredi soir pour l’entrée dans le shabbat. Nous aimerions encourager les familles de notre canton à vivre des temps de prière, au début du repas, le soir avant de se coucher, ou lors d’un moment privilégié. 

Je l’ai expérimenté dans ma propre famille, le dimanche soir après le souper. Nous nous rendions au salon et allumions une bougie devant une statue de Marie portant l’enfant Jésus. Eclairés de la seule bougie, nous commencions ce temps de prière, tout simple : un signe de croix, un petit mot d’introduction : « Seigneur, nous sommes heureux de prendre ce petit moment avec toi… » Puis, chacun était invité à dire un « merci » pour un événement vécu dans la semaine. Peu importe si c’était court ou même répétitif, l’important était que chacun puisse dire quelque chose. Ensuite, un deuxième tour avec une prière, une demande. Et on terminait avec un Notre Père, un Je vous salue Marie et le signe de croix. 

On rallumait la lumière, et l’échange se prolongeait parfois à partir de ce que nous avions partagé dans la prière : « Comment s’est passée cette rencontre ? Quelles nouvelles de celui pour lequel nous avons prié ? »

Assez vite, sans même l’avoir cherché ni voulu, nous avons constaté que les relations entre nous changeaient, s’apaisaient. Il y avait moins de tensions et de frottements. Comme si ces petits moments de prière nous donnaient un peu de recul, et nous rappelaient qu’il est bon de former une famille.

Voilà, c’est tout simple, mais cela porte beaucoup de fruits. Voulez-vous essayer ?

* Vous pouvez obtenir gratuitement ce livret auprès de votre paroisse. 

La pastorale du baptême

« Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux. »
(
Math 18, 20)

Par Nicole Andreetta
Photo: DRLe baptême est une démarche qui concerne, en général, de tout petits enfants. Il représente l’entrée dans la communauté chrétienne. Il arrive régulièrement que des jeunes gens ou des adultes demandent également à recevoir ce sacrement. Et parfois même des enfants en âge de scolarité expriment eux-mêmes le souhait d’être baptisés. Ces derniers suivent alors un parcours de catéchèse adapté à leur situation.

Elisabeth Beaud est responsable de la pastorale du baptême pour les enfants en âge de scolarité dans l’UP Notre-Dame à Fribourg : « Pour notre UP, cela représente, en moyenne, huit enfants par année. A Fribourg, les cours de catéchèse ont lieu dans le cadre de l’école. Il est possible d’y assister sans avoir reçu le baptême. C’est souvent au moment où ses camarades se préparent à la première communion que, tout à coup, l’enfant demande lui-même à être baptisé. Il ressent le besoin d’appartenir à un groupe, une communauté. Il en parle d’abord à ses parents et son catéchiste me contacte ensuite. »

Les enfants suivent un temps de préparation durant une année, à raison d’une rencontre une fois par mois. 

« Les enfants sont très assidus, souligne Elisabeth. Nous leur faisons signer une sorte de contrat qui les engage. Pour différentes raisons, les parents n’ont pas fait baptiser leur enfant, cela peut aussi réveiller quelque chose en eux. Certains assistent aux rencontres, on les sent présents. »

Et Elisabeth termine par cette jolie histoire : « Il y avait dans une classe un jeune garçon, appelons-le Sébastien, assez bagarreur qui n’était pas très aimé de ses camarades. Un de ses copains, voulant mettre en pratique ce qu’on lui avait dit sur l’amour du prochain, lui fait la proposition de venir au cours de catéchèse. Sébastien accepte. Il assiste à une première rencontre, puis à la suivante… et finit par intégrer le groupe. Un jour, il décide de demander le baptême. Ses parents n’imaginaient pas qu’il ferait cette démarche, mais soutiennent sa demande. Certains de ses amis du cours de catéchèse étaient présents lors de la célébration. Depuis, Sébastien est également devenu servant de messe. »

Mon parcours Théodule

Texte par Virginia Da Silva
Photos: Geneviève Thurre
Etant de langue maternelle portugaise, je suis fière d’avoir réussi cette formation qui démontre tout le chemin parcouru depuis mon arrivée en Suisse en 2003.

Ce sont Bernard Maire et Marie Madeleine Bruchez qui m’ont encouragée à la suivre. J’ai accepté car j’avais soif d’apprendre et de faire grandir ma foi mais également d’être solidifiée dans celle-ci pour pouvoir la transmettre. Tout au long de ces trois ans, j’ai passé par divers sentiments, dont la remise en question. Mais j’ai toujours su quelle était ma place puisque je veux être au service du Christ.

Au sein de ma paroisse, je continuerai les engagements déjà pris :

– l’accompagnement du groupe « Les enfants aux mains ouvertes » nom choisi par les enfants eux-mêmes. Nous nous rencontrons chaque deux mois pour mener des actions souvent en lien avec les étrangers ou les personnes âgées. Ce groupe est également accompagné par Myriam, Patricia, Sandra et Michelle, deux protestantes et trois catholiques. Quelle richesse.

– Le groupe de la « Parole aux enfants » qui se réunit une fois par mois. En compagnie de Caroline Varone, nous emmenons les enfants pendant la messe pour une explication ludique de l’Evangile puis nous rejoignons la communauté au moment de l’eucharistie. 

A travers ces engagements, ma formation prend tout son sens.

Merci à toutes celles et tous ceux qui m’ont permis de vivre cette aventure, principalement à ma famille et à ma paroisse.

A la sortie de la célébration durant laquelle Mgr Lovey lui a remis son diplôme, Virginia partage sa joie avec la communauté.
A la sortie de la célébration durant laquelle Mgr Lovey lui a remis son diplôme, Virginia partage sa joie avec la communauté.
Virginia dit un MERCI tout particulier à sa famille.
Virginia dit un MERCI tout particulier à sa famille.

Il sert à quoi, Dieu?

Par Nicole Andreetta
Dessin : Françoise Georges

L’initiation doit être adaptée à l’âge de chacun.
L’initiation doit être adaptée à l’âge de chacun.

C’était la première année que j’enseignais le catéchisme. J’avais devant moi un groupe d’enfants d’une dizaine d’années. Nous étions plongés dans la lecture d’un récit tiré du livre de l’Exode, la traversée de la mer Rouge par les Hébreux.

Je m’appliquais à suivre à la lettre le déroulement du cours proposé par le programme de catéchèse. Je m’étais lancée dans une explication un peu scientifique de ce fameux miracle, mais qui m’apparaissait cohérente et rationnelle, lorsqu’un jeune garçon m’interrompit :« Mais alors, il sert à quoi, Dieu, si tu expliques tout ? »

Sa question m’interpella fortement. Je venais de recevoir une belle leçon. Quel que soit notre désir de bien faire et de chercher à résoudre des problèmes, il ne faut jamais oublier de laisser de la place pour l’inexplicable. Voilà un enseignement que je n’ai jamais oublié !

J’ai, depuis, suivi différentes formations bibliques et théologiques.

Je travaille depuis 15 ans comme aumônière auprès des demandeurs d’asile.

J’ai toujours gardé au fond de mon cœur les paroles de cet enfant. Face aux nombreuses situations que je rencontre où je me sens bien impuissante, elles représentent pour moi une belle source d’espérance.

Annoncer l’Evangile

Par Marc Passera
Photo: DR« Malheur à moi si je n’annonce pas l’Evangile. » (1 Cor 9, 16) Le mot malheur est à prendre au sérieux ! Il revient souvent dans le NT et résonne comme une interjection : « aïe ! » (οὐαὶ)  Par quatre fois, Luc l’oppose aux béatitudes (cf. Lc 6, 24-26).

S’il y a un malheur à ne pas annoncer l’Evangile, c’est qu’il y a du bonheur à l’annoncer ! Et c’est certainement l’expérience de Paul qui, même au milieu des difficultés qu’il rencontre, connaît la joie : « on nous croit tristes, et nous sommes toujours joyeux. » (2 Cor 6, 10) Plus encore, les souffrances elles-mêmes deviennent paradoxalement pour lui un lieu de fécondité : « Ainsi la mort fait son œuvre en nous, et la vie en vous. » (2 Cor 4, 12)

Le pape François évoque cette expérience dans sa lettre sur la joie de l’Evangile : « Une annonce renouvelée donne aux croyants, même à ceux qui sont tièdes ou qui ne pratiquent pas, une nouvelle joie dans la foi et une fécondité évangélisatrice. » (EG 11)

Mais que signifie « annoncer l’Evangile » ? L’expression n’a de sens que si la Bonne Nouvelle a été d’abord accueillie et qu’elle donne le ton à toute l’existence. C’est la rencontre du Christ et la nouvelle vie qui en suit qui fait de Paul un apôtre, un envoyé, un homme qui annonce l’Evangile. Il ne cherche pas à convaincre, mais il dit de manière essentielle : « L’amour du Christ nous presse. » (2 Cor  5, 14)

Cette expérience traverse l’histoire de l’Eglise dans laquelle la foi d’hommes et de femmes se communique comme par contagion. Etre chrétien, c’est tout naturellement, être missionnaire.

Mais le terme a ses ambiguïtés. Si l’histoire des « missions » est témoignage d’une extraordinaire générosité et d’un certain héroïsme, elle a aussi été ces dernières décennies un lieu de relecture critique et salutaire.

Annoncer l’Evangile dans la rencontre d’autres cultures (au loin ou dans notre monde pluraliste) oblige à ne pas perdre de vue l’essentiel. Un travail d’inculturation est toujours nécessaire. S’inscrire dans l’élan de la Mission ne veut pas dire imposer une manière de voir les choses qui serait bonne simplement parce que c’est la nôtre ! Pour le dire crûment, il ne s’agit pas de rechercher des clients. Seule la vérité d’un témoignage vécu personnellement et en Eglise peut devenir une proposition de la foi qui rejoint la liberté de ceux vers qui l’on est envoyé.

Nous nous souvenons du titre provocateur d’un petit livre paru en 1943 : « France, pays de mission ». Il faisait le constat que la « fille aînée de l’Eglise » ne montrait plus beaucoup de signe de foi chrétienne.

De nos jours, le défi reste entier, il est même devenu plus exigeant. Les évidences et les points de repère ne sont plus les mêmes. On a le sentiment de vivre une rupture dans la transmission. Et pourtant, « Jésus-Christ est le même, hier, et aujourd’hui, et pour l’éternité » (He 13, 8). Comment annoncer l’Evangile aux générations qui viennent ? En le vivant ! Et peut-être aussi en faisant le deuil de ce qui nous a aidés à l’accueillir et que nous avons apprécié. Et puis, ne l’oublions jamais : la foi n’est pas avant-tout un ensemble d’idées dont nous voudrions convaincre, mais un don de Dieu à vivre dans la relation avec lui et à partager. Ce n’est qu’ainsi que peut se construire une culture chrétienne dont les expressions sont toujours nouvelles et souvent étonnantes…

Prier et se mettre en chemin vers Dieu

Pour ce mois, je vous propose une formule différente du dé de prière…
Mode d’emploi: munis-toi d’un dé, lance-le, il t’indiquera alors la prière du jour, du soir…
Je vous souhaite de beaux moments de prière en famille…

Activité proposée par Agnès Ançay
Photo: Agnès Ançay1. Merci Seigneur pour le jour,
Merci Seigneur pour la nuit,
Merci Seigneur pour l’eau,
Merci Seigneur pour la terre,
Merci Seigneur pour les arbres,
Merci Seigneur pour les fleurs,
Merci Seigneur pour les poissons,
Merci Seigneur pour les oiseaux,
Merci Seigneur pour les animaux,
Merci Seigneur pour tous ceux que j’aime.

2.  A petits pas dans la vie,
Je grandis !

Un jour, tout me semble bien,
Un autre jour, je n’arrive à rien…

Jours lumières,
je suis bon et généreux,
Jours obscurs,
je ne suis plus que malheureux…

Apprends-moi à ne jamais oublier,
Seigneur,
Ton levain Ton Bonheur !

3. Viens Jésus dans notre foyer
Donne-nous la paix.
Bénis notre famille et le pain que tu nous offres aujourd’hui.
Amen

4. Mon Dieu en paix je m’endors sous ton aile,
Protège je te prie tous ceux que j’aime.
Je te confie tous mes chagrins.
Et quand viendra matin redonne-moi ta joie et ton soutien. 

5. Bonjour Jésus !
C’est une nouvelle journée ! Aide-moi à mettre de la joie autour de moi.

6. Je vous salue, Marie pleine de grâce ;
Le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes
Et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
Priez pour nous pauvres pécheurs,
Maintenant et à l’heure de notre mort.
Amen

Vocation et communication

Spécialiste en communication, Claire Jonard a intégré la communauté du Saint-Bernard. Elle gère notamment la Pastorale jeunesse en Suisse romande.

Par Nicolas Maury
Photos: François Perraudin, Nicolas Maury« Ici le Christ est adoré et nourri. » Ces paroles résonnent de manière particulière aux oreilles de Claire Jonard. Vierge consacrée, la quadragénaire belge a guidé pendant une dizaine d’années nombre de ses compatriotes sur le chemin du col du Saint-Bernard. « Il y a vingt ans, j’ai senti que Dieu m’appelait. Découvrant ma vocation grâce à mon évêque, j’y ai répondu. Dieu est venu la confirmer. » Ce moment décisif s’est déroulé à 2473 mètres d’altitude. « Quand je venais à l’hospice animer des retraites et des vacances, j’ai compris le charisme du lieu. Cela a complété ce que je vivais en Belgique. Le Seigneur m’a conduite à rejoindre la communauté du Saint-Bernard. » 

Aujourd’hui, Claire vit dans la maison que la communauté possède à Martigny. « Arrivée en Suisse début 2017, je suis encore en train de chercher la forme exacte de l’appartenance et du cheminement que cela pourrait prendre. C’est à conjuguer avec ma vocation de vierge consacrée », avoue-t-elle. Ce qui ne l’a pas empêchée de rapidement assumer des responsabilités, en Valais et au-delà. Son quotidien, elle le partage entre sa fonction de chargée de projet pour la Pastorale jeunesse en Suisse romande et de coordinatrice du Centre romand des vocations d’une part, et d’animatrice pastorale à Bagnes avec rayonnement sur Martigny et Orsières d’autre part. 

Le Synode en point d’orgue

« Ma journée commence à 7h15 par la prière des laudes, suivie du petit déjeuner avec la communauté. Ce moment est l’occasion de prendre des nouvelles de chacun. Nous ne sommes pas tous présents en permanence dans la maison de Martigny », sourit la jeune femme. Qui s’attache ensuite à répondre à son double mandat professionnel. Ses instruments : son ordinateur et son téléphone portable. « Mes deux temps partiels, je les conjugue plutôt sur la durée que sur 24 heures. En général, le matin est réservé à faire avancer les dossiers. »

De courriels en téléphones, le Synode des jeunes l’occupe en priorité cet automne. Forte de sa précédente expérience professionnelle – elle fut responsable des services de communication des vicariats de Bruxelles et du Brabant wallon ainsi que porte-parole de la Conférence épiscopale en Belgique –, elle supervise la campagne de prière liée à cet événement. Sans oublier la réalisation de clips vidéos liés aux vocations. « Ce synode est un événement extraordinaire. Il n’y en a jamais eu sur un thème liant jeunesse, foi et discernement qui tient très à cœur au Saint-Père. Je ne pense pas que quelque chose de similaire se reproduise ces cent prochaines années. La particularité, c’est que les jeunes sont appelés à être protagonistes, comme durant la phase de préparation. Tout cela donnera une ligne pour la pastorale des 30 à 40 ans à venir. Sans oublier que l’Esprit Saint va souffler sur le Synode. Participer à tout ça, c’est avoir le cœur qui bat au rythme de la mission de l’Eglise mondiale. »

En parallèle, elle tourne une partie de son attention vers janvier 2019 et les JMJ de Panama.  « C’est tout soudain ! Je prends des contacts avec le diocèse de Bocas del Toro où les Suisses se rendront. Je serai aussi de la partie. »

L’après-midi, Claire Jonard le consacre davantage aux rencontres et rendez-vous. « A Bagnes, nous tentons de cibler les besoins, les rêves et les appels plutôt que de nous limiter à remplir le cahier des charges administratif. Tout ça dans une ambiance ouverte et informelle. »

Son travail met souvent Claire en contact avec la jeunesse, notamment en vue des JMJ de 2019 à Panama.
Son travail met souvent Claire en contact avec la jeunesse, notamment en vue des JMJ de 2019 à Panama.

Missionnaire du XXIe siècle

Sa passion pour la communication, elle la fait vivre via les réseaux sociaux. « C’est en montant des projets avec les jeunes que j’ai appris à être efficace pour eux. Il est important que les chrétiens soient présents sur ce type de médias. Ce n’est pas parce qu’on est catholique qu’on doit faire des choses de manière amateure. » Entre l’établissement d’un calendrier de publication, la planification à moyen et à long terme et la génération de buzz, Claire sait exactement quelles sont les méthodes à adopter : « Les missionnaires qui partaient en Afrique devaient apprendre le langage et la culture locale avant de mener à bien leur tâche. Ici, c’est pareil. Il faut d’abord donner le goût aux jeunes de rejoindre l’une ou l’autre activité d’Eglise. Ce n’est pas à travers les réseaux sociaux que l’on explique comment approfondir un Evangile, mais c’est là qu’on peut dire : Venez et Voyez. »

Notre Dame de Compassion

Par Pascal Bovet
Photo: Jean-Claude Gadmer

Un chef-d’œuvre de style baroque, attribué à Pierre Ardieu de Bulle, vers 1670.
Un chef-d’œuvre de style baroque, attribué à Pierre Ardieu de Bulle, vers 1670.

La dévotion à Marie est aussi ancienne que l’Eglise ; ses douleurs annoncées par le prophète Siméon ont été rapidement mises en évidence, d’où parfois un culte marial doloriste.

Appelée également Notre Dame de miséricorde, ou encore Notre Dame de grâce, elle a été honorée en Suisse romande sous ces vocables, à côté de titres plus glorieux comme Notre Dame de l’Assomption.

En l’église des Augustins, aujour­d’hui paroisse Saint-Maurice en basse-ville de Fribourg, on peut admirer un chef-d’œuvre de style baroque, un temps où on ne se privait pas d’exprimer ses sentiments, joyeux ou peinés. La statue sculptée en bois polychrome représente Marie portant sur ses genoux non plus le « petit Jésus » mais le Seigneur et Sauveur après sa mort. Et avant la résurrection. Malgré le côté dramatique de la scène souligné par les sept épées transperçant le cœur de Marie, les visages restent empreints de dignité. C’est un Christ pacifié que Marie reçoit en retour de son oui, un oui qui va jusque-là. 

Premier avatar : ce que nous en voyons aujourd’hui n’est qu’une moitié de l’œuvre ; la Madone  originale était encadrée de deux personnages qui ont été détachés et qui ornent maintenant une chapelle de la Singine.

L’auteur est disputé : certains l’attribuent au sculpteur Jean-François Reyff, grand artiste baroque à l’œuvre à Fribourg. Mais l’histoire nous fait faire un détour par Bulle, en lien avec la chapelle des Capucins, dédiée à la même Notre Dame de Compassion. Et de là on soutient que l’auteur en est un sculpteur bullois, Pierre Ardieu (vers 1670). Le déménagement de Bulle à Fribourg semble être l’effet d’un don de la part du préfet de Bulle, originaire de la basse-ville de Fribourg, après avoir installé les Capucins à Bulle.

Qu’est-il arrivé à la statue pour qu’elle ait perdu ses deux personnages accompagnant Marie ? L’histoire est trop longue et incertaine pour être ici racontée.

10 ans déjà…

Il y a bientôt dix ans, le 20 octobre prochain, Sœur Emmanuelle nous quittait pour rejoindre «son Bien-aimé». L’Association Suisse des Amis de Sœur Emmanuelle – ASASE – vous invite chaleureusement à célébrer cet anniversaire lors d’une soirée de commémoration le samedi 6 octobre en l’église Saint-Paul.

Par Patrick Bittar, Directeur d’ASASE
Photo: DRLa soirée débutera à 18h par une messe de célébration. Suivra, à 19h15, dans une salle sous l’église, le spectacle J’ai 100 ans et je voudrais vous dire, interprété par la comédienne Christelle Mandallaz et la musicienne Sylvie Zahnd. Enfin vous pourrez échanger avec les partenaires locaux d’ASASE au Soudan du Sud (Betram Gordon Kuol) et en Haïti (Jean Claude François), autour d’une collation.

Dans la dernière lettre trimestrielle d’ASASE (consultable sur le site asase.org), figure cet extrait d’un entretien accordé par Sœur Emmanuelle au quotidien français La Croix, en février 2004. Le journaliste lui demande ce que ça lui fait d’être, avec l’abbé Pierre, l’une des personnalités les plus aimées des Français. « Tout ce superficiel, cet encensement, ça ne va pas loin, répond l’alerte nonagénaire. Proche de la mort et forte de mes échecs passés, je sais bien que tout cela est vain et vide. Ce n’est pas tout ce fatras que j’emporterai dans la tombe. Quand j’arriverai devant le Seigneur, il ne me demandera pas quelle place j’ai occupée dans les sondages. »

Sœur Emmanuelle était une femme de Foi, habitée par l’Espérance. La soixantaine passée, elle est allée partager le quotidien des chiffonniers de la banlieue du Caire. Elle a vécu quinze ans avec eux dans la puanteur, la crasse, en compagnie des rats. Sa soif de justice l’a poussée à tout faire pour améliorer le sort de ses ami(e)s : elle a remué ciel et terre pour créer des programmes destinés à rétablir leur dignité.

Ainsi en 1979, ASASE a été fondé à Genève pour financer ses projets. Puis, en 1986, Michel Bittar, le président d’ASASE, emmène « la petite sœur des chiffonniers » dans son pays natal, le Soudan, alors en pleine guerre civile. Elle revient bouleversée par la misère qu’elle a vue, en particulier celle qui frappe les dizaines de milliers d’orphelins errant dans les rues de la capitale. Commence un nouveau combat, mené avec ASASE, pour aider ces malheureux.

Aujourd’hui, l’association poursuit son œuvre dans deux des pays les plus pauvres de la planète : le Soudan du Sud et Haïti. Betram Gordon Kuol et Jean Claude François, qui consacrent leur vie à aider leurs frères et sœurs les plus démunis, sont les dignes héritiers de Sœur Emmanuelle. Vous constaterez vous-mêmes, le 6 octobre, qu’ils confirment sa devise préférée : « Fends le cœur de l’homme et tu y trouveras un soleil. »

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