Esprit de famille

Sagesse, intelligence, conseil, force, science, piété et crainte du Seigneur… Non pas des super-pouvoirs, mais des dons «sur-naturels» offerts par l’Esprit Saint pour affronter les défis de la rentrée. Et ce aussi bien dans la cour de récréation qu’en famille ou au travail.

Par Bertrand Georges
Photo: DR

Jésus répand continuellement l’Esprit Saint sur l’Eglise.
Jésus répand continuellement l’Esprit Saint sur l’Eglise.

L’Esprit Saint se joint à notre esprit, il ne s’y substitue pas. Il n’agit donc pas en court-circuitant notre volonté mais en la dynamisant. On pourrait dire que les « sept dons de l’Amour de Dieu » sont à l’âme ce que les voiles sont à la barque : ils permettent au vent de l’Esprit de s’y engouffrer pour la faire avancer plus vite. Concrètement ces dons activent la foi, l’espérance et la charité dans les situations qui tissent notre quotidien, que ce soit à la maison, à l’école, au travail ou encore dans nos engagements ecclésiaux. 

Le don de piété nous établit dans une profonde communion avec Dieu.   

Le don de conseil nous permet de discerner en toute situation ce qui est juste et quelle attitude avoir envers ceux qui nous entourent. 

Le don d’intelligence nous aide à mieux comprendre la Parole de Dieu et l’enseignement de l’Eglise.

Le don de crainte nous garde dans un tel amour de Dieu que l’on craint de l’offenser. Il nous aide aussi à mieux prendre conscience de notre petitesse et de sa majesté. 

Le don de science nous éclaire afin de mieux nous connaître et mieux connaître les autres.

Le don de force nous renforce dans notre décision de faire le bien et de renoncer au mal.

Le don de sagesse nous conduit à nous unir à la volonté de Dieu, à aimer ce que Dieu aime et donc, ceux que Dieu aime. Utile en famille !

L’Esprit Saint n’a pas été donné une fois pour toutes à la Pentecôte. Jésus le répand continuellement sur l’Eglise. « Je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : lEsprit de vérité. » 1 A nous de l’accueillir. Comment ? Par le désir et la prière. « Viens Esprit Saint » est une belle invocation qui peut devenir comme un réflexe du cœur dans chaque situation que nous rencontrons. 

Bonne rentrée, dans la joie, la force et la douceur de l’Esprit !

1 Jn 14, 16-17

 

Première Fête du Parvis

Lors de la Journée nationale du Réfugié, dimanche 17 juin dernier, vous êtes venus nombreux à la FÊTE DU PARVIS de l’église de Martigny-Ville. A cette belle occasion de retrouvailles s’est jointe l’inauguration du CAFÉ DU PARVIS: lieu de fraternité ouvert dans la Maison de la Visitation à côté de l’église. Messe, apéro, flashmob sur la place centrale, repas à l’extérieur par cette magnifique journée estivale, animations de rue, danse et école de cirque… Que la fête fut belle et haute en couleur! Merci à tous les participants, organisateurs et bénévoles de nous avoir permis de célébrer ensemble l’amitié, la diversité et la rencontre. Place aux images et aux témoignages:

Par Laure Barbosa
Photos: Marion Perraudin
Mélissa, 19 ans, étudiante, danseuse et chorégraphe de la flashmob :
« Grâce à la Fête du Parvis, j’ai réalisé à quel point la communauté de Martigny est diverse. J’ai aimé partager ces moments avec les enfants du Foyer Abraham et toutes les personnes qui ont pu y participer. Leurs sourires et bonne humeur resteront de très bons souvenirs ! »

Kelly, soignante et animatrice à la Résidence les Tourelles :
« Protestante, je craignais de ne pas me sentir à l’aise dans ce contexte mais pour moi ça a été un vrai moment de partage avec plein de bonne humeur et de respect. Les résidents étaient super contents, ils ont beaucoup apprécié l’accueil, les échanges avec tout ce beau monde et surtout les animations dans l’après-midi ! »

Thomas, bénévole Foyer Abraham et cuisinier du jour :
« J’étais très content de voir tous ces gens heureux et s’amuser sur le parvis de l’église. C’était simple et convivial. Pour ce qui est des animations, le spectacle de cirque m’a particulièrement impressionné. »

Marie-Claire, catéchiste et cuisinière du jour :
« J’éprouve une immense joie en pensant au mélange de population qui était là avec beaucoup de visages inconnus de nos églises… Peut-être que les différentes animations ont apporté cette mixité, merci pour l’audace de ces invitations larges. Occupée au service, j’ai apprécié de ne pas avoir le souci d’encaisser de l’argent puisque chacun participait selon ses moyens. Etre là pour offrir : ç’a été un grand cadeau pour moi ! Comme aussi de voir la joie des personnes d’être simplement présentes. Je pense encore à certains visages inconnus venant présenter leur aide ! Enfin, d’autres personnes m’ont témoigné qu’elles n’avaient jamais entendu de si beaux chants à la messe ! Quelle chance de vivre de belles célébrations comme celle-ci régulièrement ! »

Sandy, américaine et bénévole au Foyer Abraham :
« Cette fête représente pour moi le succès de l’accueil. La flashmob avec toute la foule qui est venue, le bonheur des familles, les animations… tout était joyeux, solidaire et surtout très accueillant pour des personnes d’horizons divers. Bravo aux organisateurs et rendez-vous en 2019. »

Joëlle, animatrice pastorale à l’Hôtel-Dieu à Sion :
« Un espace de générosité, de convivialité et de simplicité, partagé à tous sans distinction d’âge, d’origine, de langue ou de culture… Un souffle bienfaisant, de fraîcheur, de joie, de plaisir à être simplement ensemble. Un accueil qui nous a touchés, aux petits soins et en toute liberté. Une invitation qui nous a fait du bien et a rechargé nos batteries, de frères en humanité et en Evangile. Une fête aux couleurs du Royaume :  justice, fraternité et miséricorde. »

En route avec le Synode de Morat à Fribourg

Par Paul Salles
Photo: DREn 2016, aux jeunes rassemblés à Cracovie pour les JMJ, le pape François disait : « Chers amis, Jésus est le Seigneur du risque. Jésus n’est pas le Seigneur du confort, de la sécurité et de la commodité. Pour suivre Jésus, il faut avoir une dose de courage, il faut se décider à changer le divan contre une paire de chaussures qui t’aideront à marcher, sur des routes jamais rêvées et même pas imaginées, sur des routes qui peuvent ouvrir de nouveaux horizons, capables de propager la joie, cette joie qui naît de l’amour de Dieu, la joie que laissent dans ton cœur chaque geste, chaque attitude de miséricorde. »

Depuis, François a lancé l’Eglise sur les chemins merveilleux du Synode sur les jeunes, la foi et le discernement vocationnel qui se tiendra à Rome du 3 au 28 octobre 2018. Durant cette période, à la demande de Mgr de Raemy, à travers la Suisse romande se tiendront différents évènements qui mettront en communion les jeunes ici avec les évêques là-bas.

A Fribourg, calendrier oblige, nous nous mettrons très concrètement en route pour marcher et même courir pour Dieu, à la suite de Jésus, et au milieu de notre cité, ensemble avec tous ceux qui courent aussi, ne cantonnant pas l’Eglise à nos sacristies. Nous formerons ainsi un beau rassemblement de différents groupes de jeunes le 7 octobre pour participer à la célèbre course à pied Morat-Fribourg. Que ceux qui peuvent courir courent, et que ceux qui ne le peuvent pas les supportent sur le bord de la route, tous ensemble unis par la même joie. Après la course nous partagerons un repas, ensuite nous aurons une liaison en audio-vidéo directe avec Mgr de Raemy qui sera à Rome. La journée se terminera par un petit temps de prière.

Informations sur www.formulejeunes.ch

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Il était une fois…

Fondé en 1959 par Albert Coudray, Marc Perraudin et Edmond Sauthier, le Centre missionnaire de Martigny et environs, met un terme à ses activités après plus de 50 ans d’existence. L’émotion est là, mais les forces manquent et le «vent» a tourné! Il reste que la décision de s’arrêter a été difficile à prendre.

Par Madeleine Rouiller avec Pascal Tornay
Photos: Comité Centre missionnaire
Les derniers membres se sont beaucoup questionnés sur les enjeux de la Mission aujourd’hui. Face aux profondes mutations de ce service d’Eglise, ils ont demandé une entrevue et des conseils auprès des responsables du secteur : Faut-il poursuivre l’œuvre ? Comment ? 

Avec réalisme et regrets, une décision s’est imposée : « L’Esprit suscite d’autres élans missionnaires ici en Europe, différemment d’autrefois et nous en tirons les conséquences. Nous avons fait tout ce que nous avons pu ! » concluent-ils. 

L’équipe pastorale remercie les membres actuels et les anciens pour leurs efforts, pour la fidélité de leur engagement et leur soutien à l’annonce de la Bonne Nouvelle à travers tant de visages et de regards.

De leur côté, les derniers membres remercient vivement les fidèles et généreux donateurs : « Grâce à vous, les œuvres de nombreux missionnaires ont pu être soutenues et notamment celles pilotése par le Père Augustin Sauthier au Brésil, par l’abbé Adrien Cishugi en Rép. dém. du Congo, par Sœur Marie-Claire Jacquemettaz à Madagascar, par Sœur Marie-Gabriel Lonfat en Indonésie ou encore Sœur Jeanne-Pascale Guilavogui en Guinée Conakry. MERCI à vous tous qui avez participé aux rencontres, aux collectes et aux divers services. Un MERCI particulier et très reconnaissant va à André et Marie-Claire Adam qui ont porté ce souffle missionnaire de belles et longues années. »

Cependant, la Mission demeure : elle est entre nos mains à nous, les baptisés. « Faites-vous missionnaires du Christ pour nos frères » avait dit le pape Benoît XVI et notre pape François d’insister : « Soyez disciples missionnaires. » La Bonne Nouvelle de Jésus-Christ est toujours à offrir, à annoncer, à partager de mille manières avec foi, audace, créativité, et ce, dans nos maisons et jusqu’aux extrémités de la terre.
Vous pouvez continuer à soutenir financièrement des œuvres missionnaires, des projets caritatifs mis en route dans la région ou encore le travail de la paroisse en matière de diaconie en versant vos dons sur le compte UBS, 1920 Martigny, IBAN : CH22 0026 4264 H215 01259 3 en faveur de Paroisse catholique, Hôtel-de-Ville 5, à Martigny. Mention « Mission ».

Balade en ville

Dimanche 27 mai, ils étaient une quinzaine, petits et grands, à avoir répondu à l’invitation de la communauté de la Colombière pour une balade à la découverte de la nature en ville de Nyon. Le soleil et la bonne humeur étaient de la partie.

Par Geneviève de Simone-Cornet
Photos: Olivier CazellesPourquoi ne pas marcher ensemble pour découvrir la nature, mais aussi tisser et resserrer des liens ? C’était l’idée de la balade proposée dimanche 27 mai en ville de Nyon sur le thème « Prendre soin », à la découverte de la nature au fil de questions préparées par les organisateurs. Une quinzaine de paroissiens avaient répondu à l’appel pour réfléchir sur « l’attention à soi, aux autres et à l’environnement ». L’occasion d’ouvrir tout grand les yeux et les oreilles pour écouter et observer la flore et la faune : fourmis, bourdons, un bel écureuil roux et d’imposantes carpes grises à peine visibles dans l’eau boueuse du Boiron.

Petits et grands ont avancé ensemble le nez au vent, les oreilles grandes ouvertes et les yeux curieux. Fructueuse initiative, car à chaque étape, de l’Asse au Boiron en
passant par le Cossy, les enfants ont trouvé de quoi s’amuser et les adultes ont pu
s’asseoir pour se rafraîchir.

Une famille solidaire
Avant le départ, gâteaux et bouteilles pour le goûter ont été répartis dans les sacs des participants : ainsi, chacun porterait un peu du fardeau commun dans une solidarité active. Un parcours simple, sur des chemins neufs pour beaucoup, a facilité les contacts. Les marcheurs formaient une grande famille.

Quant aux découvertes, elles furent pour le moins poétiques : « Une mouette au panache en uniforme, un cheval de fer, un chien barbu, des pierres nageuses ». En longeant le Boiron, les participants ont même entendu « l’opéra de la rivière ». Ce ne sont là que quelques perles cueillies au fil du chemin.

Le temps d’un après-midi, tous avaient renoncé à leur iPhone, smartphone et autres ordinateurs pour lever le nez et vivre une belle complicité. Ensemble et les uns pour les autres. Toutes générations confondues.

Réponse d’un évêque à Edwige Larivé

logo_synode4En vue du Synode des jeunes qui se tiendra à l’automne 2018, le Pape invite nos jeunes à poser les questions qui les habitent.

Par Vincent Lafargue
Photos: LDD, DRphoto-edwige-lariveEdwige Larivé, 22 ans, habitant les Plans-sur-Bex (VD), étudie la médecine et est également animatrice dans les camps vocations de Suisse romande. Edwige a posé plusieurs questions à nos autorités ecclésiales. Mgr Alain de Raemy a retenu celle-ci à laquelle il souhaite répondre :

« En tant qu’étudiante en médecine, je serai confrontée dans mon travail à de nombreuses questions éthiques telles que le recours à «  Exit  » ici en Suisse. Cet acte nous paraît parfois justifié dans des situations où les patients vivent une souffrance invivable qui est parfois la conséquence de traitements que nous-mêmes leur avons recommandés et sans lesquels ils seraient partis plus tôt mais peut-être moins souffrants. Dans ces situations, sommes-nous censés juger seulement en âme et conscience d’accepter ou non le recours à «  Exit  » ? »

L’évêque des jeunes, Mgr Alain de Raemy répond ainsi:

alain-de-raemyL’évêque des jeunes, Mgr Alain de Raemy, répond ainsi:

Chère Edwige,

Pour tout ce qui concerne la vie, notre foi en Dieu est déterminante. Si on ne croit pas en Dieu, alors oui, on peut estimer être « les seuls maîtres à bord ».

Pour nous chrétiens : seul Dieu est Dieu et la vie vient de lui. Elle est sacrée. Nous n’avons aucun droit de décision sur elle. Nous ne sommes pas Dieu, et donc pas non plus notre propre dieu. Nous n’avons pas à juger de la valeur d’une vie… serait-ce la nôtre ! Nous ne l’avons pas inventée, nous l’avons reçue. Et nous sommes si mauvais juges… Nous avons donc l’obligation d’accueillir, de respecter, de protéger, et aussi de soigner et de soulager les souffrances de toute vie humaine. Nous n’avons pas le droit de la violenter ou de la violer…, encore moins de la supprimer, et pas non plus de la laisser souffrir !

Mais offrir la possibilité du suicide, c’est communiquer clairement que nous acceptons l’éventualité de renoncer à continuer d’aider, que nous serions soulagés que le souffrant disparaisse avec sa souffrance. Et nous prenons ainsi la place de Dieu, en maîtres et juges de la valeur d’une vie.

Et n’oublions pas que tout suicide laisse des traces dans la conscience des autres, et des proches en particulier… Tous peuvent se sentir coresponsables et le vivre comme un déni à leur affection. C’est presque comme de leur claquer la porte…

Ta profession sera de sauver des vies, dans tous les sens du terme sauver, aussi en laissant partir une personne en paix quand son corps perd toutes ses ressources. Donc sans la prolonger avec acharnement, en jouant là aussi à l’apprenti-sorcier…

Chère Edwige, si tu pouvais t’investir dans les soins palliatifs ! Les possibilités de mieux soulager les souffrances ne sont de loin pas toutes appliquées ni même découvertes. Il est plus facile d’achever que d’aider…

Que Dieu nous garde dans le respect sacré de la vie de toute personne, à commencer par la nôtre, conscients que cela a des implications à chaque moment, et pas seulement au début et à la fin !

+ Alain de Raemy, l’évêque des jeunes

Etat et laïcité

Par Nicolas Maury
Photos: Jean-Claude Gadmer, Philippe D’Andrès, 
Casal / Nouvelliste, LDD« En Romandie, la laïcité est un principe de respect mutuel des sphères d’activité de l’Etat et des Eglises ou autres communautés religieuses, avec la prise en compte de la liberté de conscience de chaque citoyen », explique Pierre Gauye, membre du Conseil de fondation du Centre intercantonal d’information sur les croyances. « Au-delà des différences cantonales, chaque institution conserve sa liberté d’action et la culture religieuse est enseignée dans les écoles. » 

Ces dernières années, le thème de la laïcité est surtout apparu sur le devant de la scène en termes polémiques. Ainsi, en mai 2015, la Direction de l’enseignement obligatoire de Genève a considéré que le fait que les enfants doivent participer au spectacle « L’Arche de Noé » violait la Constitution. « Un épisode tragicomique », selon le vicaire épiscopal genevois Pascal Desthieux : « Ceux qui ont  exigé l’arrêt du spectacle car il parlait de Dieu auraient dû se renseigner sur l’histoire de Noé. Les personnes mises en cause ont dû présenter des excuses, ce qui a provoqué une indignation dans la population. Cela dit, à Genève, la religion majoritaire est le groupe des sans-religion. Cette évolution est inévitable… » 

A Neuchâtel, – qui se dit aussi ouvertement laïque –, une controverse est née à Noël 2015 après une décision de la Municipalité de retirer la crèche placée sous le sapin de la ville. « Il y a eu maintes réactions de chrétiens, mais le dialogue est resté positif. La Municipalité a proposé de déplacer la crèche », se rappelle le vicaire épiscopal neuchâtelois Pietro Guerini.

A Neuchâtel en 2015, la crèche posée sous le sapin de la ville a dû être déplacée.
A Neuchâtel en 2015, la crèche posée sous le sapin de la ville a dû être déplacée.

Commentant ces épisodes, Mgr Alain de Raemy, évêque auxiliaire de LGF, s’en réfère au sens de l’histoire : « Les manières de faire d’un temps ne peuvent pas toujours être celles du temps suivant. Mais les fêtes et traditions issues de l’histoire religieuse d’une région n’ont pas besoin d’être effacées pour faire place aux nouvelles convictions. Une évolution allant dans ce sens serait un mensonge. Et un mensonge ne contribue pas à la vérité des relations. »

Dialogue sain

Hormis ces aléas, un dialogue sain semble être la règle entre Eglise et Etat dans le diocèse LFG, comme le relèvent les différents vicaires épiscopaux en place. A Fribourg l’abbé Jean Glasson parle « d’un fonctionnement dans la reconnaissance mutuelle des compétences propres », tandis qu’à Neuchâtel l’abbé Pietro Guerini évoque «un esprit d’écoute dans des secteurs tels qu’institutions sociales, hôpitaux, prisons, aumôneries de rue et célébrations ». Sur Vaud, l’abbé Christophe Godel souligne quant à lui « des discussions constructives » et à Genève, l’abbé Pascal Desthieux relève un respect réciproque dans la cohésion sociale : « A part quelques trublions qui estiment que l’Etat laïque devrait ignorer complètement les religions, l’apport des communautés religieuses est reconnu et apprécié. »

Reste que le sujet est brûlant au bout du lac, puisque le canton vient de se doter d’une loi sur la laïcité. Pascal Desthieux pose le contexte : «Il y a une stricte séparation Eglise / Etat. Pour définir comment celui-ci pourrait intervenir sur des sujets religieux, le Grand Conseil a été mandaté pour élaborer une loi sur la laïcité. » Ce travail de plus de deux ans a abouti à un rapport de 800 pages. Fin avril, après trois sessions animées, le parlement a voté la nouvelle loi qui a débouché sur des référendums. « J’ai suivi le processus avec intérêt. Nous sommes intervenus avec l’Eglise protestante et l’Eglise catholique chrétienne sous de multiples formes. » Un article en particulier a causé quelques soucis, celui relatif à la limitation dans le temps de la perception de la contribution ecclésiastique volontaire. « Les personnes indiquant qu’elles sont catholiques romaines dans leur déclaration d’impôt reçoivent une proposition de contribution. Nombre d’entre elles soutiennent l’Eglise de cette façon. Nous avons apprécié qu’une limitation à 10 ans soit abrogée par les députés. »

Relations… financières

Ces propos mettent l’accent sur un élément clef du dossier : les finances. Pierre Gauye confirme : « L’Eglise catholique romaine et l’Eglise évangélique réformée (seules ou avec d’autres communautés) sont reconnues comme personnes morales de droit public ou comme parties à des concordats avec l’Etat pour la perception d’impôts volontaires. »

Là aussi, chaque canton agit de manière différente. « Sur Vaud, la Fédération des paroisses catholiques du canton reçoit une part du salaire versé par l’Etat pour un nombre de prêtres catholiques proportionnel à celui des pasteurs protestants », synthétise Mgr de Raemy. « Ces salaires proviennent des impôts, sans que cela soit spécifié dans la déclaration des contribuables. » Christophe Godel complète : « La Constitution vaudoise reconnaît que la personne humaine a une dimension spirituelle. Les deux Eglises officielles (EERV et ECVD) ont la compétence pour s’en occuper. C’est pour cela que l’Etat les soutient, attendant qu’elles contribuent à la transmission des valeurs et à la paix. »

Neuchâtel connaît une situation à la fois similaire et différente. « L’Etat reconnaît l’Eglise catholique romaine, l’Eglise réformée évangélique et l’Eglise catholique chrétienne comme des institutions d’intérêt public. Selon un concordat, elles se mettent à sa disposition pour la dimension spirituelle de la vie humaine et sa valeur pour la vie sociale », détaille Pietro Guerini. Mgr de Raemy ajoute : « L’Etat récolte un impôt libre auprès des contribuables catholiques pour leurs Eglises respectives mais ne soutient directement que certaines de leurs œuvres sociales. »    

Reste Fribourg, où les impôts ecclésiastiques sont prélevés par les communes auprès des personnes morales et physiques déclarées catholiques. « Une personne physique doit déposer une déclaration de sortie d’Eglise pour ne pas les payer. La loi de 1990 a octroyé aux corporations ecclésiastiques une très large autonomie pour leur permettre d’accomplir leurs tâches. »

Les risques de l’ignorance

Elargissant le propos, Mgr de Raemy dessine les contours de l’évolution actuelle des relations Eglise-Etat. « Plutôt saine, sans confusions ni collusions, elle rejoint le conseil du Christ : rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. Par contre, l’ignorance religieuse de certaines élites politiques pourrait être inquiétante. On se méfie plus facilement de ce que l’on ne connaît pas ou pas bien. Cette ignorance correspond au niveau de l’instruction religieuse dans nos familles et dans nos écoles. » Et de conclure : « La laïcité, c’est l’absence de dictature religieuse et la garantie du respect de la conscience de chacun. Mais elle peut devenir une idéologie religieuse quand elle veut cacher ou bannir le fait religieux qui a contribué et contribue encore à la culture. »

Le cas valaisan

Pierre-Yves Maillard
Pierre-Yves Maillard

Vicaire épiscopal valaisan, l’abbé Pierre-Yves Maillard distingue dans l’absolu trois types de rapports entre l’Eglise et l’Etat. « Le premier, à la limite de la théocratie, veut lier en tout Eglise et Etat. Il n’est pas chrétien, même si dans l’histoire de l’Eglise, on y est parfois tombé. » A l’autre extrême, il repère une volonté « reléguant le spirituel dans la sphère totalement privée. Ce n’est pas chrétien non plus. » Le juste milieu, il le définit par l’Evangile : « Vous êtes dans le monde et pas du monde. C’est propre au christianisme que d’autoriser et promouvoir l’autorité du temporel ! »

Cette ligne de crête définit selon lui la situation valaisanne, notamment dans le cadre de la Constituante. « L’évêque a écrit deux messages à ce sujet. Un invitant les fidèles à s’engager pour définir une nouvelle constitution. L’autre demandant aux prêtres de ne pas s’impliquer à titre personnel pour des raisons canoniques, pastorales et d’emploi du temps. » 

La foi catholique est encore bien présente en Valais. « De l’éthique à la culture en passant par l’art, l’Eglise peut intervenir dans les débats. Des conventions ont été passées en 2015 et 2016 en lien avec la place de la religion dans les écoles et dans les aumôneries d’hôpitaux. Notre situation globale est assez favorable. » Et ce, même si une polémique est née autour de la décision du Conseil d’Etat de ne plus assister à la Fête-Dieu à Sion. « Les réactions ont montré que les Valaisans restent attachés à l’expression du lien entre autorités civiles et religieuses. »

Le Pape dans l’objectif

Photographe incontournable dans le milieu catholique, Jean-Claude Gadmer a vécu la venue du Pape à Palexpo en première ligne.

Par Nicolas Maury
Photos: Bernard Hallet, Nicolas MauryAu cœur du pool des photographes du Vatican, Jean-Claude Gadmer a l’œil vissé à son appareil. Depuis l’autel monté dans Palexpo, il suit avec attention l’arrivée de François dans sa papamobile. « Quand il est entré, il y avait une énergie phénoménale dans la halle », se remémore celui qui a été mandaté par le diocèse de Lausanne-Genève-Fribourg-Neuchâtel pour couvrir la venue du pontife le 21 juin dernier. « Lui était emporté par cette foule. En le voyant, on comprenait bien qu’il avait vécu une longue journée, quittant Rome le matin, puis assurant ses obligations au COE. Le temps qu’il arrive sur scène, nous sentions qu’il avait perdu un peu d’influx. » 

L’œil exercé de Jean-Claude Gadmer ne le trompe pas. D’autant que lui-même fonctionne à l’adrénaline, étant sur le pont depuis la veille. Voire même avant. « Lors d’un événement comme celui-là, tu veux être bon. Le restituer dans sa simplicité et sa rigueur. Quinze jours plus tôt, je faisais des scénarios. Evidemment, tout change sur le moment. Alors tu oublies de manger, mais tu t’hydrates quand même un peu. La tension est permanente. Quelque part, c’est un avantage. Sinon, tu passerais à côté de plein de choses. »

Figure connue

La moustache fournie, le Genevois est bien connu dans le milieu de la presse catholique. « Je suis un peu perçu comme le photographe de l’Eglise, vu mes collaborations avec de nombreuses publications, livres ou revues. Je séjourne aussi régulièrement à Rome. J’ai ainsi fait deux voyages avec Jean-Paul II, au Bénin et au Bengladesh. Alors sur le terrain, les gens sont un peu rassurés, notamment par le fait que je travaille de manière assez discrète. » Guère étonnant dès lors que le diocèse ait fait appel à lui. « Je suis arrivé déjà le mercredi 20 juin pour faire des plans liés aux décors, aux derniers travaux sur l’autel et prendre mon accréditation. Et puis il y avait la question des contrôles. Nous avions entendu plein de rumeurs. Je ne suis finalement pas entré par la porte principale, mais par celle des VIP. Je n’ai eu aucun problème, car j’avais le badge rouge permettant de circuler partout. » 

Le jour J, Jean-Claude Gadmer est sur place dès 7h30. « Je voulais assister à la messe des bénévoles à 8h30, mais elle n’a pas eu lieu. Je tenais cependant à avoir des clichés de ces 300 volontaires sans qui rien n’aurait été possible. J’en ai aussi profité pour photographier les stands, les portiques d’entrée et le hall. Et bien sûr l’arrivée des fidèles. » Depuis le départ, il savait qu’il ne serait pas de la partie au COE. « Cela ne me dérangeait pas. Mon cahier des charges en journée, c’était Palexpo et l’ambiance. » 

Alors que l’arrivée du Pape se précise, le reporter rejoint le pool des photographes du Vatican sur l’autel pour immortaliser l’arrivée du Saint-Père. « Il y avait là mes collègues d’agence attachés à Rome. Nous avions tous des 500 millimètres, de sacrés tromblons ! Puis nous avons suivi la procession d’entrée depuis le bas de la scène. J’y suis resté cinq à dix minutes. » Il rejoint ensuite le carré de ses collègues suisses au milieu de la salle. « Le problème, c’est qu’il n’y avait pas de podium. Quand les fidèles étaient debout, on ne voyait quasiment rien. C’était un peu la grogne parmi mes confrères. » Mais le ton reste courtois. « Nous étions relativement peu nombreux. Pas comme à Rome où il y a parfois des bousculades. »

Rencontre mémorable

]Le moment de la journée qui a le plus marqué Jean-Claude Gadmer reste sur le point de se produire. « A l’issue de la cérémonie, j’ai participé à la rencontre entre le Pape et les évêques. Avec nous, il n’y avait que le photographe officiel du Vatican. C’était un moment privilégié. Tout le monde avait l’impression que François revivait. Il n’y avait plus de fatigue, mais de l’écoute et de la disponibilité. Ce Pape s’intéresse vraiment aux gens. Il les questionne. Il a un côté plus humain que certains de ses prédécesseurs, qui parfois regardaient déjà la personne suivante en touchant la main de celle qu’ils venaient de rencontrer. Je suis toujours impressionné quand je le vois dans ces moments. » 

Le 21 juin, Jean-Claude ne s’est pas entretenu directement avec François. Sans regret. « J’avais eu l’occasion de le saluer à Sainte-Marthe et de lui parler lorsque j’avais accompagné à Rome Daniel Pittet qui le connaît bien. Je lui avais dit que son pontificat était un bienfait pour l’Eglise. Il m’a répondu en me demandant de prier pour lui. » Et de conclure : « François, c’est un sacré Pape ! »

La rapidité est de rigueur pour ne rien manquer.
La rapidité est de rigueur pour ne rien manquer.

«Conçu du Saint-Esprit»

A chaque numéro, la rédaction vous propose une rubrique consacrée au Credo. Ce petit texte – l’un des plus anciens du christianisme – que les chrétiens proclament lors de la messe constitue le socle de la foi chrétienne. La rédaction vous invite, au fil des mois, à en revisiter la signification et les enjeux. Aujourd’hui, avec Simon Roduit, nous nous penchons sur la donnée de foi suivante: «Il a été conçu de l’Esprit Saint.»

Par Simon Roduit, séminariste GSBCet article du Symbole des Apôtres nous explique comment Jésus est venu dans ce monde terrestre, et ainsi nous dit quelque chose de Lui.

Nous redisons chaque dimanche à la messe que le Christ a été conçu du Saint-Esprit, c’est-à-dire que, dans la conception de Jésus, Dieu a voulu que Jésus naisse de Marie par l’opération du Saint-Esprit, mais sans avoir de père humain. En effet, Joseph est pour lui un père adoptif et non pas biologique. Cela manifeste peut-être l’importance du Père du Ciel dans la vie du Christ.

Le texte du Symbole de Nicée-Constantinople, un peu plus long et plus développé, nous dit : « Par l’Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme. » On comprend ainsi que, pour que le Fils engendré de toute éternité par le Père se fasse homme et devienne le Verbe Incarné, l’Esprit Saint (partie masculine et divine) s’unit à Marie (partie féminine et humaine), donnant pour résultat de cette conception miraculeuse un Mystère : la personne de Jésus. C’est pourquoi nous confessons Jésus le Christ à la fois vrai Dieu et vrai homme en une seule personne, Lui qui a ainsi pu mourir sur une croix en prenant tous nos péchés pour nous en sauver.

Croyons-nous vraiment en ce Jésus, qui est proche de nous et qui peut changer nos vies ?

Journée festive

Dimanche 24 juin, dans le cadre de la pastorale de la famille, les paroissiens de la communauté de Gland-Vich-Coinsins étaient invités à vivre une journée festive sur le thème «En famille au cœur de la création».

Par Brigitte Besset
Photos: DRPour terminer l’année pastorale en beauté et dans la joie, la communauté de Gland-Vich-Coinsins invitait tous les paroissiens, petits et grands, très jeunes ou plus âgés, à venir vivre un moment de fête. Retour, par le biais de photos, de textes méditatifs et de prières, sur cette marche méditative, la messe en plein air qui a suivi et le repas communautaire qui a clôturé ce rassemblement dans le Bois de Chênes. Un beau moment de fraternité.

Accueil des paroissiens à 9h à Coinsins avant le départ pour la marche.

« Tu nous veux sur la route tranquilles et décidés. Tu nous prends par la main, Seigneur. Quelle que soit la route, fais-nous vivre de ta vie, donne-nous de te suivre en toute confiance. »

Ensemble prenons le chemin.

photo-2

« Le charme du chemin, c’est de nous redonner le rythme de Dieu, c’est-à-dire vivre avec lui. Pas hier, pas demain, aujourd’hui. Et de nous appuyer sur le Seigneur comme sur un bâton de pèlerin. »

Décoration par les enfants d’un bâton pour poursuivre leur marche.

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« Ecoutons le psaume 23 et faisons tous ensemble un instant de silence pour écouter le murmure de la vie autour de nous et la voix du Seigneur au fond de notre cœur. »

« Observer la nature, la toucher, poser nos mains sur des feuilles: certaines sont douces, d’autres rugueuses… Comment Dieu est-il pour moi ? Plein de douceur ? »

Invitation à choisir un élément de la nature qui se rapproche de ce que je ressens. Cet élément sera déposé sur l’autel à l’arrivée.

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« Dieu veut se donner à nous, nous remplir de son souffle de vie, de l’Eau vive qui donne confiance et joie. Une source coule en toi, une source chante en toi ; en toi, le Père murmure son Amour…mais parfois, dans nos vies, de gros cailloux empêchent la grâce et l’amour de couler en nous. » Les enfants sont invités à construire un barrage.

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« Seigneur, donne-nous la soif pour que ne soit perdue aucune goutte de cette eau fraîche et vivante. »

A l’arrivée, une messe est célébrée par l’abbé Zbiniew en plein air pour louer Dieu pour la beauté de la création dans la clairière de la Baigne aux chevaux : lectures, prières, chants et musique.
Merci aux paroissiens présents devenus lecteurs pour l’occasion.
Merci à Sébastien Jaggi et Eva qui ont magnifiquement assuré l’animation musicale.

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Une riche expérience, un beau moment partagé, un temps pour marcher et méditer : 47 personnes sont venues cheminer, 68 personnes étaient présentes à la messe, puis au repas. Merci à l’abbé Zbiniew et à tous ceux qui ont collaboré avec nous pour la réussite de cette journée pastorale.

Voulez-vous participer à la vie de votre paroisse?

Par Karin Ducret
Photos: DRMesses en famille
Une animation simple et des activités proposées aux enfants font retentir la Parole de Dieu dans une tonalité joyeuse. Les messes en famille seront célébrées à 18h les samedis 13 octobre, 24 no–vembre et le lundi 24 décembre à 17h pour fêter Noël, ainsi que les samedis 26 janvier, 23 mars, 13 avril (Rameaux) et 1er juin à l’église St-François de Sales, Chêne. Contact : Sabrina Faraone, 078 922 40 49

Groupe des Aînés et chrétiens retraités (MCR)
Les séances du groupe d’action catholique MCR (Mouvement des chrétiens retraités) vont reprendre à partir du mardi 9 octobre, chaque deuxième mardi du mois à la salle Saint François à Chêne à 14h15. Nous travaillerons cette année le thème « Vivre », accueillant avec joie autour de ce programme toute personne intéressée. A 15h30, nous nous retrouvons tous et toutes pour la célébration de la messe. Ensuite, tout le monde est cordialement invité à prendre un goûter pour bavarder librement dans la convivialité. Vous êtes donc tous les bienvenus. Personnes de contact : Monique Tschalèr : 022 348 78 14 ; Isabelle Valticos : 022 348 53 27. Pour les personnes ayant des difficultés à se déplacer : Evi Haier au 022 349 70 31

Groupe sur le thème du Credo : « Qu’est-ce que croire aujourd’hui ? »
L’itinéraire se poursuit les jeudis 18 octobre, 22 no–vembre, 20 décembre, 17 janvier, 21 février, 21 mars, 11 avril et 16 mai à 20h à la salle paroissiale de Saint-François de Sales à Chêne. Contact : frère Michel Fontaine, m.fontaine@worldcom.ch, 022 707 40 57

Groupe biblique œcuménique de Chêne-Thônex
L’étude de textes bibliques ouvre la voie à un partage qui nous permet de regarder notre actualité et nos vies à la lumière de la Parole de Dieu. Le groupe continuera la lecture de l’Evangile de Luc à partir du chap. 3 et se retrouvera chaque premier mercredi du mois à 20h à partir du 3 octobre à la salle St-François à Chêne. Contact : abbé Marc Passera, 079 743 32 11 

Evangile à la maison
Rencontres d’un petit groupe à Thônex, chez Karin Ducret, qui partage « Les Actes des Apôtres », l’actualisant par ses observations et réflexions. Vous êtes cordialement invité-e à vous joindre à nous – nous commençons mardi 25 septembre à 19h. Infos :
karin.ducret@bluewin.ch, tél. 022 320 60 40.

Le Groupe œcuménique Tiers-Monde des paroisses catholique et protestante Chêne-Thônex
Il a été lancé il y a plus de 36 ans. Après de nombreuses actions dans le passé, des membres du groupe prennent toujours en charge le « Week-end des roses » dans le cadre de l’Action de Carême / Pain pour le Prochain ainsi que l’organisation de la « Chaîne de prière pour les chrétiens persécutés » pendant la Semaine sainte. Par ailleurs, le groupe continue aujourd’hui encore ses réflexions sur les problèmes des pays en voie de développement et élabore son traditionnel « Partage de Noël ». Contact : Martine Gros, 022 348 73 81. 

La Fête paroissiale (kermesse)
C’est la réalité de notre communauté qui se manifeste par la fête. C’est un comité qui tout au long de l’année la prépare. « La Fête paroissiale 2018 » a eu lieu le 25 et 26 août pour la grande joie des paroissien-ne-s. Contact : Francine Winiger, 022 349 60 73

Prière du rosaire
Dès le 3 septembre tous les lundis à 16h30, récitation du Chapelet à la Chapelle Saint-François de Sales (Chêne). Information : Jeanine Mesot, 022 348 62 53.

L’adoration eucharistique
Dès le 7 septembre tous les vendredis de 15h à 18h30 à la Chapelle Saint-François de Sales (Chêne). Information : Jeanine Mesot, 022 348 62 53.

Prière œcuménique
Dès le lundi 10 septembre à 18h, au Centre paroissial protestant de Chêne-Thônex, 77, rue de Genève. Information : Monique Degourmois, 022 348 16 38

Ici le Christ est adoré et nourri

Texte et photo par Pierre Ançay

Une jeune fille tout sourire sur le pas de la porte de l’hospice du Grand-Saint-Bernard.
Une jeune fille tout sourire sur le pas de la porte de l’hospice du Grand-Saint-Bernard.

« Hic Christus adoratur et pascitur »
« Ici le Christ est adoré et nourri »

Depuis le XIe siècle, des chanoines réguliers de Saint-Augustin ont tenu de façon ininterrompue une double mission d’hospitalité et de louange sur le col du Grand-Saint-Bernard. 

Aux hospices du Grand-Saint-Bernard et plus tard du Simplon, à l’instar de nombreux autres hospices qui ont existé ou qui existent encore, l’accueil est considéré comme un devoir sacré !

Selon la définition donnée par la plupart des dictionnaires, « l’hospice » (du lat. hospitium) est « une maison d’assistance où l’on reçoit les vieillards démunis ou atteints de maladie chronique », ou « une maison où des religieux donnent l’hospitalité aux pèlerins, aux voyageurs ».

Autrement dit, qu’il soit tourné vers l’accueil des malades chroniques, des vieillards démunis ou vers l’accueil des pèlerins ou des voyageurs, l’hospice reste une maison dont la vocation est d’accueillir « l’autre ». 

S’il demeure encore quelques hospices dont le régime est proche des hôpitaux, ceux que nous connaissons le plus dans nos régions sont évidemment les hospices du Grand-Saint-Bernard et du Simplon, tous deux tenus par des religieux qui accueillent pèlerins et voyageurs.

C’est justement par leur double mission de louange et d’hospitalité des pèlerins et des voyageurs, quels que soient leur rang et leur statut, que les religieux des deux hospices vivent et perpétuent la devise : « Ici le Christ est adoré et nourri ».

Finalement, si des hospices de pierres ont été édifiés au cours des siècles par des religieux sur des cols ou tout autre endroit propice ou nécessaire à l’accueil, par ces exemples ne serions-nous pas nous aussi invités à édifier dans notre cœur un « hospice intérieur » ? 

Dans ce monde où l’individualisme, l’égoïsme, la défiance et la peur de « l’autre », proche ou étranger, prennent souvent le pas sur l’accueil, le partage et la fraternité, l’Evangile ne nous invite-t-il pas quotidiennement à nous dépasser un peu nous-mêmes et à nous tourner vers l’autre ?

Depuis des siècles des religieux ont édifié des hospices. N’est-il pas aussi venu pour nous le temps d’édifier notre « hospice intérieur », hospice ouvert « à l’AUTRE » et avec LUI « aux autres » afin de pouvoir dire « Ici le Christ est adoré et nourri » ?

Sœur Marie-Nicole Granges

Texte et photo par Sœur Marie-Nicole Granges

Sœur Marie-Nicole Granges.
Sœur Marie-Nicole Granges.

En cette mi-été, c’est Sœur Marie-Nicole Granges qui nous partage son témoignage de foi.

« Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins, et mes pensées, au-dessus de vos pensées, dit le Seigneur. » (Isaïe 55, 9)

Personne dans le village n’aurait pensé que Dieu ferait entendre dans le cœur d’une fille de Germaine et Marcelin l’appel à la vie monastique. Mais Dieu appelle qui il veut. Je vous raconte un peu.

Je suis née à Châtaignier (Fully) pendant la guerre de 39-45. Mon père venait de Mazembroz. Quand j’étais enfant, tante Emma nous faisait prier chaque soir : « Nicolas de Flue, protège notre patrie ! » Peu après la guerre, en 1947, l’Eglise a canonisé (reconnu saint) Frère Nicolas. A la messe, le prêtre a parlé de Nicolas de Flue, « protecteur de la patrie, homme de prière ». J’ai tendu l’oreille. « Une vie de prière, c’est très puissant, continuait le prédicateur. La fin de la guerre, c’est peut-être une petite âme, connue de personne, qui l’a obtenue par sa prière. » Croyez si vous voulez : la petite fille de sept ans que j’étais a entendu cette parole résonner dans son cœur et elle a su dès ce moment-là, de façon certaine, que la prière est une force, une force qui peut même être donnée à une « petite âme ». Je n’ai jamais oublié ça. Et Nicolas m’est toujours resté présent.

Mais bien sûr, il n’est pas nécessaire de se retirer comme Nicolas dans la solitude du Ranft pour mener une vie de prière. Une maman peut aussi prier. Et c’était mon rêve, d’être maman.

A quoi Dieu m’appelait-il ? Et d’abord, qui est-il, ce Dieu qui a tellement séduit Frère Nicolas ? C’est par une image, que vous pouvez encore voir dans l’église de Fully, que Dieu m’a peu à peu découvert quelque chose de ce qu’il est vraiment. Je regardais toujours, sur le tabernacle, cet étrange pélican qui se perce le flanc pour nourrir ses petits. Je regardais, je regardais, des années durant. Personne ne m’a jamais expliqué. La réalité est devenue claire en moi, par-delà l’image. La réalité, c’est Jésus, qui verse son sang pour tous les hommes. Dans l’eucharistie, il se donne en nourriture. Il nous aime jusqu’à donner sa vie, tout son sang, pour notre salut. Voilà la merveille : Dieu est amour. Je voulais répondre à son amour.

Thérèse de Lisieux définissait ainsi sa vocation : « Au cœur de l’Eglise, ma Mère, je serai l’amour. » Pour moi, ce n’est pas au Carmel, mais dans un monastère cistercien que j’ai trouvé ma voie. Depuis le XIIe siècle, la communauté cistercienne a été appelée « schola caritatis ». On peut dire une « école pour apprendre à aimer ». Exactement ce qu’il me fallait!

La première fois qu’un de mes oncles m’a vue en habit de moniale (religieuse cloîtrée), il en était abasourdi. « Qu’est-ce que tu fais là ? » Mais à la fin de notre entretien, il m’a dit soudain : « Si tu crois, crois à fond ! » Parole forte, d’un authentique Fuillerain. Je n’ai pas oublié.

A mon tour je vous dis : restez fermes dans la foi. Et que Dieu puisse encore séduire le cœur de vos enfants !

L’hospice du Simplon

Photos : Laurence Buchard

Vacances chrétiennes en famille (VCF) à l’hospice du Simplon

Texte d’élodie Cheseaux

Trois semaines par année, l’hospice du Simplon accueille des familles pour les « vacances chrétiennes en famille ». Le concept est simple : tous les matins, les enfants sont pris en charge par des animateurs pendant que les parents restent avec un chanoine pour approfondir leur foi autour de discussions sur le thème de la semaine. Enfants et parents se retrouvent après le dîner pour un après-midi sieste ou loisirs en famille. J’ai eu la chance de participer à l’organisation de ces semaines pendant six ans. Pour notre équipe d’amis animateurs, l’hospice est vite devenu une deuxième maison et le lieu incontournable de nos étés. Entre discussions tardives au bar avec le chanoine, échanges avec les parents, bronzette au bord du lac, adoration, messe en plein air et j’en passe, difficile de dire ce qui me ressourçait le plus. S’arrêter une semaine au milieu des montagnes, sur ce lieu de passage, me permettait de mettre un instant ma vie sur pause, d’être accueillie et d’accueillir à mon tour celui qui vient. Au Simplon, j’ai appris à l’exemple de la congrégation qu’en se mettant au service de celui qui arrive, on reçoit effectivement le centuple de ce que l’on donne. Merci à elle pour ses mille ans d’accueil !

L’hospice du Simplon pour moi, c’est…

Texte de Muriel buthey

Essentiellement des moments de bonheur en famille. Chaque année, on a la chance de pouvoir vivre les trois jours du ressuscité au rythme des enfants, dans un cadre magnifique. C’est un mélange de calme, de ressourcement, de joie et d’excitation pour grands et petits. On y est si bien accueilli par les chanoines, que l’on s’y sent comme à la maison. Et les enfants en redemandent chaque année!

Michel Praplan ; un accueil souriant.
Michel Praplan ; un accueil souriant.

Texte de Laurence Buchard et de Michel Praplan

1 – Comment as-tu atterri là-haut ? Est-ce un hasard, le fruit d’une grande réflexion ou une obligation ?
Je suis à ma quinzième année de présence à l’hospice du Simplon. A la demande de la Congrégation du Grand-Saint-Bernard dont je fais partie, je me suis mis à disposition pour continuer l’œuvre d’hospitalité qui a été commencée dans les années 1830. Les premières années de vie sur la montagne, à 2’000 mètres d’altitude, furent un peu décapantes, de par le genre de vie en petite communauté, de l’approche des hôtes qu’il faut rejoindre très rapidement et de la somme de travail qu’exigent la gestion et l’entretien d’un bâtiment qui peut accueillir jusqu’à 130 personnes.

2 – Comment vois-tu ton ministère au sein de l’hospice ?
Je dois me redire chaque matin que je suis avant tout prêtre, assis au bureau d’accueil ou accaparé par des travaux manuels. Ma journée est rythmée par des temps de prière en communauté dans notre chapelle. J’y trouve la motivation avant d’ouvrir la boîte mail de l’hospice, converser au téléphone ou accompagner les hôtes dans la salle à manger, vers la chambre ou le dortoir. Le quotidien est rempli de petites choses qui m’obligent sans cesse à améliorer ma présence dans la maison.

3 – Contrairement à une communauté paroissiale où des liens se tissent, que partages-tu avec les pèlerins de passage à l’hospice ? (frustation ?)
Le charisme de l’accueil invite chaque membre de notre Congrégation à une grande disponibilité à l’égard de toute personne que nous rencontrons, que ce soit à l’évêché de Sion, en paroisse ou en hospice. La manière de l’exercer au Simplon demande une présence active, attentive à chacun, même auprès des passants qui ne sont pas sympathiques au premier abord. L’Evangile nous propose de donner notre vie pour ceux qu’on aime ; l’hospitalité nous oblige à aimer ceux qui se présentent à notre porte.

4 – Quels sont les temps forts de la vie à l’hospice ?
La maison reste ouverte toute l’année (cela étonne bien des visiteurs). On y célèbre chaque jour l’Eucharistie et la Prière des Heures, avec la possibilité pour tout un chacun d’y participer. Les célébrations sont très vivantes lors des journées réservées pour les familles avec enfants en bas âge. Les semaines et les week-ends organisés pour les étudiants et les préparations aux sacrements « ne sont pas tristes » : un beau travail de formation spirituelle et humaine. La maison vit également des temps de calme, se faisant accueillante pour un temps de retraite ou de repos à la montagne. La période de Noël est la plus fréquentée, grâce à la magie de la fête, de la neige et des soirées passées dans les salons et les salles de jeux.

5 – Comment occupes-tu tes journées ?
Si Dieu et mes parents  m’ont donné quelques qualités, je désire les mettre à disposition des hôtes de 16h à 10h le lendemain. En dehors de cet horaire, il me reste du temps pour l’entretien du bâtiment et un temps personnel.
J’avoue que, ayant atteint l’âge de la retraite depuis quelques années, l’esprit reste vif, mais les forces physiques ont diminué. Quand le souffle me manque, je fais une sieste, une turbo-sieste ou même une deuxième sieste. 

6 – Comment fonctionne l’hospice ? (organisation ?)
L’hospice du Simplon est propriété de la Maison Hospitalière du Grand-Saint-Bernard. Celle-ci la confie à quelques confrères (actuellement au nombre de 4) qui y résident, prient et travaillent en communauté. Ils jouissent d’une certaine autonomie dans le choix des activités à organiser et des personnes à accueillir. Ils en rendent compte chaque année auprès de tous les membres de la Congrégation. Le service de la cuisine et des nettoyages est assuré par du personnel salarié. Nous aimons collaborer avec les entreprises du village du Simplon qui ont une affection particulière pour leur « Simplon-Hospiz ».

– J’ai répondu à toutes les questions qui m’ont été posées. J’en ajoute une : « Pourquoi des chanoines habitent en montagne, alors que la population est plutôt en plaine » ?
La montagne favorise la rencontre, l’amitié, le partage.
Elle exige un effort pour sortir de son chez-soi, pour rencontrer l’Autre et les autres. Même si ce dernier hiver m’a paru particulièrement long, j’aime le Simplon comme lieu de rencontre : avec les amis, avec les anciens paroissiens, avec toute personne qui cherche un appui pour continuer dans son quotidien. « Sans cesse tenté de vivre tranquille, tu me demandes, Seigneur, de monter vers Toi » (Prière du pèlerin).

L’hospice en plein été.
L’hospice en plein été.

Partir en pèlerinage… une aventure

Par Isabelle Reuse
Photos: DRupnd_03Cette année, le Service de la solidarité et de la diaconie du vicariat s’est mis en route pour Lourdes avec vingt personnes. Elisabeth Beaud, assistante pastorale et coordinatrice pastorale de la communauté de Saint-Paul, était du voyage. Chacun est venu avec son histoire de vie, avec ses joies, mais aussi avec ses lourdeurs… Avant de partir, nous nous sommes rencontrés plusieurs fois afin de faire connaissance. Lors de notre dernière rencontre, une personne a dit : « Nous avons déjà commencé notre pèlerinage. »

Arrivés à Lourdes, après avoir déposé nos valises, nous nous sommes rendus à la Grotte. Pour beaucoup d’entre nous, c’était la première fois… La découverte du sanctuaire, le partage entre nous prenaient une autre couleur… moins formel, plus fraternel.

Les trois gestes de Lourdes
Moment important que de vivre cette démarche ensemble : prendre le temps d’aller se laver le visage à la fontaine, toucher le rocher, faire brûler un cierge, prendre le temps de prier ensemble, de confier toutes les personnes qui nous sont chères, confier notre groupe, confier le pèlerinage interdiocésain… La fraîcheur de l’air et la douceur du soleil nous mettaient définitivement en chemin.

Sur les pas de Bernadette
Lorsque nous pensons « Lourdes », nous voyons tout de suite la Grotte… Pourtant, il n’est pas possible de comprendre toute la dimension de la Grotte sans passer par le Cachot. Nous avons eu la chance d’avoir pu prendre un temps de prière ensemble au Cachot où chacun a pu faire mémoire des lieux les plus sombres de son existence afin de les présenter au Seigneur. Nous le savons, le Seigneur vient nous visiter dans les lieux les plus sombres afin qu’avec l’Apôtre Paul nous puissions dire : « C’est lorsque je suis faible que je suis fort. » (2 Co 12, 10)

Le chemin de croix
C’est l’occasion de prendre conscience que Jésus est infiniment proche de nous sur nos chemins de vie. Il est là dans nos moments de joie, mais il est particulièrement là dans nos moments de doutes, de peines, de souffrances. Il donne sens à nos incompréhensions, à nos révoltes. Nous avons vécu ce chemin de croix avec l’aide des textes du chemin de croix du pape François au Colisée cette année. Cela nous a ouvert sur le monde.

upnd_02Un temps de prière
Le dernier soir, nous avons fait mémoire de la fille d’une personne de notre groupe qui est décédée brutalement. Simplement, nous avons allumé un cierge, signe visible de la présence invisible de cette jeune femme qui a vécu ce pèlerinage avec nous pour nous dire que l’avenir n’est pas fermé. Lors de ce moment de prière, nous avons également confié à la douceur maternelle de la Vierge une autre personne du groupe qui a perdu son enfant bébé. Nous ne comprenons pas toujours ces séparations si brutales et si « injustes », mais nous savons que dans nos moments de doutes, de révoltes, nous pouvons toujours nous réfugier auprès de Marie.

Une aventure qui continue
Le retour ne marque pas une fin, mais le début d’une nouvelle fraternité… A la suite de Marie, première en chemin, nous sommes invités à continuer la route afin de devenir témoins de cette espérance qui nous habite.Toi Marie, Mère de l’Eglise,
Toi que nous aimons vénérer dans notre unité pastorale,
Ton « oui » nous enseigne l’accomplissement de la volonté du Père.
Au pied de la croix, tu l’as dit dans le silence de ton cœur brisé.
En nous recevant pour enfants de ton fils crucifié,
permets-nous de t’accueillir et de te prendre chez nous.
Vierge de l’assomption, notre Mère,
apprends-nous dans la joie comme dans l’épreuve,
à accomplir la volonté de ton fils Jésus.

Jean Glasson, vicaire et globe-trotter

Jean Glasson a pris ses fonctions il y a un peu moins d’un an. Regard sur le quotidien du vicaire épiscopal de Fribourg, qui aime parcourir le monde durant son temps libre.

Par Nicolas Maury
Photos: Alain Volery, DRIl le confirme volontiers, il est plutôt matinal. Du genre à se lever aux aurores – « normalement à 6h » – pour prendre du temps pour lui. « Je prie le Bréviaire, à commencer par Laudes et Lectures. Si je n’ai pas d’autre messe dans la journée, j’en concélèbre une avec la communauté du Séminaire où je réside. Enfin, je prie une demi-heure en silence. » Ce rituel, Jean Glasson le respecte « quasiment tous les jours, sauf quand j’ai déjà des rendez-vous à 7h », sourit-il. 

Tout commence par… une fondue

Depuis dix mois, il a pris ses fonctions en tant que vicaire épiscopal pour le canton de Fribourg. Une nomination qu’il a acceptée après mûre réflexion. « Un jour de novembre 2016, l’évêque me propose de partager une fondue avec lui. Je me suis dit : “ Quelle chance pour les fidèles et les prêtres qu’il soit aussi proche des gens ! ” A la fin du repas il me glisse que Mgr Remy Berchier va arrêter sa mission et qu’il pense à moi pour le remplacer. Je n’avais rien vu venir. » D’où une hésitation certaine. « J’ai d’abord donné plein d’arguments contre, citant plusieurs curés plus à même que moi de remplir la fonction. J’ai relevé que j’étais heureux en paroisse à Estavayer, et que je ne savais pas comment j’allais vivre ma vocation dans un cadre plus administratif, mais aussi dans un contexte fribourgeois à la fois riche et complexe… »

Demandant conseil à trois amis prêtres, Jean Glasson finit par donner son accord. « Cela n’a été rendu officiel qu’après Pâques et j’ai commencé en septembre, en même temps que mon homologue pour la partie alémanique, Pascal Marquard. »

Des appuis précieux

Parmi les interrogations initiales du nouveau vicaire figurait en bonne place la manière dont il allait organiser sa vie. « J’ai repris l’agenda de mon prédécesseur, tout en déterminant d’emblée que j’allais tâcher de garder le lundi pour moi. » En parallèle, il tente de ne pas fixer de rendez-vous avant 8h30, voire 9h. « Après mon temps fort spirituel matinal, j’arrive au bureau aux alentours de 8h, traite mes mails et peaufine mes dossiers. » Il peut compter sur deux appuis précieux, son adjoint Louis Both et sa secrétaire Elisabeth Bertschy. « Comme je suis son quatrième vicaire épiscopal, on peut dire qu’elle connaît la musique… »

Commencent ensuite les séances qui constituent la majeure partie de son quotidien. Entretiens per­sonnels avec des prêtres, des laïques, des agents pastoraux, des membres du Conseil exécutif, des religieux et des religieuses… « Ils viennent me parler de leurs soucis, de leurs espérances, de leur mission. C’est très varié. » Deux fois par mois, Jean Glasson participe aussi au Conseil épiscopal. « L’évêque est le chef et c’est lui qui a le dernier mot. Mes collègues vicaires et moi sommes là pour l’épauler et mettre en œuvre ce qui a été décidé. Nous faisons aussi beaucoup de coordination liée aux problèmes de fond : les lignes, la vision et la stratégie. » Et d’avouer que l’un des éléments qui a fait pencher la balance lorsqu’il a accepté la tâche, « c’est que mes homologues ont tous entre 40 et 50 ans. La génération Jean-Paul II. Sur l’essentiel, il y a un accord, même si chacun a sa personnalité. D’où un climat de dialogue, d’écoute et de collaboration. Les maîtres mots sont communion, discernement et impulsion ».

Son agenda passablement chargé oblige le vicaire épiscopal à faire des choix. « Mes repas, je les prends parfois au Séminaire, mais plus souvent avec mes collaborateurs. Quand je vois que le calendrier se remplit, j’essaye toutefois de me ménager du temps libre. » Qu’il aime consacrer à sa famille, à son cercle d’amis – « certains sont en Eglise, d’autres pas » – et à ses loisirs. Et puis il y a la lecture – romans historiques notamment – et la musique. « J’aime le rock des années 50 : Elvis, Eddie Cochran, Jerry Lee Lewis. Je l’écoute surtout en voiture. »

De la montagne à la mer

La nature garde une place à part. « Le dimanche soir et le lundi, j’aime faire des marches en montagne. Pour moi, Dieu est dans les grands espaces. » Une certitude qui l’incite à voyager, de l’Australie à l’Amérique du Sud en passant par le Kirghizistan, l’Inde, le Canada, Israël, le Liban et l’Afrique… « J’aime rencontrer les gens, découvrir les civilisations. » Mais cet été, son programme est plus… luxueux. « Avec quelques confrères, nous avons opté pour une croisière en Méditerranée. Vivre et voyager sur une immense ville flottante m’intéresse. Je suis fasciné par le fait qu’autant de monde puisse séjourner sur un bateau, même s’il est très grand. »

Quand on lui demande s’il va garder son col romain durant cette escapade, le regard de Jean Glasson se fait rieur. « Je me suis posé la question et… je n’en sais rien ! D’habitude, quand je suis en ville, je le porte. Ça peut favoriser les contacts. A bord, je verrai sur le moment ! »

Une escapade au Kirghizistan où le vicaire explore les grands espaces.
Une escapade au Kirghizistan où le vicaire explore les grands espaces.

Découverte des réalités du Rwanda.
Découverte des réalités du Rwanda.

Que de montagnes dans la Bible!

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DR
Il y a le mont Sinaï au sommet duquel le Seigneur donne les Tables de la Loi à Moïse au terme de 40 jours de face-à-face (Exode 19-24). Puis la montagne sur laquelle le Jésus de Matthieu, nouveau Moïse, prononce son premier discours (5-7) et livre la Loi nouvelle inscrite dans les cœurs. C’est le roc sur lequel bâtir la maison de notre avenir spirituel. 

Il y a aussi le mont de l’Horeb, vers lequel la plus grande figure du prophétisme, Elie, chemine 40 jours pour fuir la vengeance de la reine païenne Jezabel : il y reçoit la manifestation du Seigneur dans le « bruit d’un silence ténu » (1 Rois 19, 12). Puis la très haute montagne vers laquelle le Diable conduit le Christ à la troisième tentation, en lui promettant la gloire des royaumes du monde (Matthieu 4, 8-10). Le Fils reste indéfectiblement attaché au Père et fait de la volonté de celui-ci sa nourriture quotidienne.

Il y a encore la montagne de la Transfiguration (Matthieu 17, 1-8) sur laquelle Jésus « retrouve » Moïse et Elie pour accomplir la Loi et les Prophètes : il y anticipe par son visage lumineux et ses vêtements d’une blancheur éclatante le matin de Pâques, au point que les apôtres Pierre, Jacques et Jean qui l’accompagnent aimeraient s’y installer. Et également le mont des Oliviers à Gethsémani, où le Seigneur connaît l’agonie avant d’entrer dans sa Passion (Matthieu 26, 36-46).

Plus haut, plus près des cieux
Enfin, il y a la montagne de la Résurrection, où Jésus vivant précède les apôtres pour les envoyer en mission jusqu’au bout du monde. C’est du haut de la Galilée où il les attend qu’il leur confie son enseignement et ses trésors de grâce : « Allez, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. » (Matthieu 28, 26-20)

Il y en aurait bien d’autres : la Bible ne cesse de nous inviter à prendre de la hauteur. Pour y rencontrer le Père et le prier (Matthieu 14, 23), plus haut, plus près des cieux, tournés vers notre patrie définitive.

Vos lectures de l’été

Nous proposons quelques lectures estivales pour nourrir notre âme et notre intelligence, afin de cheminer, petits, jeunes et grands vers la sainteté. Le Centre catéchétique fribourgeois, situé au boulevard de Pérolles 38, les tient aussi à votre disposition.

Par l’abbé Dominique Rimazjai-lu-pour-vous_01Saint-Exupéry en Suisse

La phrase du Petit Prince est célèbre : « L’essentiel est invisible pour les yeux, on ne voit bien qu’avec le cœur. » L’aviateur poète Antoine de Saint-Exupéry a séjourné deux ans chez les Marianistes à la Villa Saint-Jean (vers le Collège Sainte-Croix à Pérolles). Celui qui fut surnommé « Pique-La-Lune » en raison de son petit nez pointant vers le ciel a toujours gardé dans son cœur un doux souvenir de notre ville, au point d’écrire : « Dakar, Port-Etienne, Cap Juby, Casablanca, les 3000 kilomètres de côtes n’ont pas la densité de 20 mètres carrés à Fribourg. »
Alain-Jacques Tornare, enseignant émérite d’histoire et Jean Rime, chercheur en littérature, tous deux de l’Université de Fribourg, nous emmènent dans une visite guidée de notre ville sur les pas de l’auteur français le plus célèbre au monde. Un livre qui vaut le détour !

Alain-Jacques Tornare, Jean Rime, « Saint-Exupéry en Suisse, Fribourg 1915-1917 », Cabédita, 2018857Marguerite Bays et Mère Lutgarde Menétrey, marraine et filleule

Le procès en canonisation de l’humble Marguerite Bays avance à grands pas. L’abbé Martial Python, également curé de Siviriez, nous raconte les liens spirituels profonds entre Mère Lutgarde Menétrey, abbesse de la Fille-Dieu à Romont, et la bienheureuse Marguerite Bays. Deux femmes exceptionnelles, bien de chez nous, inspirées par l’Esprit Saint, qui se sont centrées sur le grand commandement : « l’Amour de Dieu, du prochain et de soi-même ». Une lecture reposante, qui nous enracine dans l’histoire, dans notre réel ici et maintenant. 

Martial Python, Marguerite Bays et Mère Lutgarde Menétrey, marraine et filleule, Cabédita, 2018

jai-lu-pour-vous_03Dieu est jeune

A l’aube du Synode sur les jeunes et les vocations d’octobre prochain, cette conversation de notre Pape avec Thomas Leoncini redonne la place aux jeunes. Non pas pour tomber dans le jeunisme, mais pour créer un pont entre nos seniors et le futur de l’Eglise et du monde. François parle de sa propre jeunesse, de sa conversion, de la pauvreté, des réseaux sociaux, de l’amour… « Dieu est jeune, il est toujours neuf », un ouvrage pour se reposer et se poser les bonnes questions. 

Pape François, « Dieu est jeune, conversation avec Thomas Leoncini », Robert Laffont, Presses de la Renaissance, 2018

jai-lu-pour-vous_04La confiance en soi ça se cultive

Combien de fois n’avons-nous pas entendu de la part de nos jeunes : « Je ne m’aime pas, je n’ai pas confiance en moi ». Or, cela s’apprend, cela se cultive par un patient travail sur soi, comme tous les bons sportifs. Dans ce livre, Marie-José Auderset nous donne des petits conseils pour vivre malgré le regard des autres, les jugements et les moqueries, afin de découvrir la personne formidable qui sommeille en chacun de nous. 

Marie-José Auderset, La confiance en soi ça se cultive, Ed. De La Martinière Jeunesse, 2007

jai-lu-pour-vous_05Ma p’tite encyclo catho

Les vacances nous donnent un espace pour mieux prier. Des questions telles que : la messe est-elle obligatoire ? L’enfer existe-t-il ? ou la Résurrection est-ce vraiment possible ? trouvent des réponses pleines de sagesse, richement illustrées et remplies d’humour.
La révision des connaissances passe très souvent mieux par le jeu et l’amusement. 

Marie-Christine Vidal et Robin, « Ma p’tite encyclo catho », Bayard jeunesse, 2018jai-lu-pour-vous_06Dieu, le monde et toi

La petite collection de bandes dessinées « filotéo » propose de partir à la recherche de Dieu au travers des grands artistes chrétiens, comme Gaudi, Bach, de Vinci ou Michel-Ange… mais aussi des grands témoins du bien dans notre monde tourmenté. Quinze personnalités qui ont marqué l’histoire de leur empreinte : Sœur Emmanuelle, Jean Vanier, Frère Roger… Des hommes et des femmes qui ont toujours défendu la personne humaine, quel qu’en soit le prix. 

Filotéo, Dieu, le monde et toi, les grands témoins en BD, Bayard jeunesse, 2017

Tous saints!

Par l’abbé Marie-Joseph Huguenin
Photo : DR

abbe-hugueninDès cet été, L’Essentiel vous propose une série d’articles sur les grandes spiritualités des familles religieuses pour s’étendre ensuite à d’autres domaines comme la spiritualité conjugale ou celle du monde du travail. La spiritualité serait-elle quelque chose de secondaire dans la vie chrétienne, réservée à une élite, à une catégorie de chrétiens « engagés », en lien avec des activités particulières ?

Cette manière d’envisager la vie spirituelle a vu le jour au XVIIe siècle et s’est prolongée jusqu’au Concile Vatican II. La sainteté était réservée à une élite, à une forme d’héroïsme de la vie chrétienne atteint par l’effort de la volonté. Pour tous les autres, la vie chrétienne était fondée sur une pratique minimale de prières, de devoirs religieux, d’interdits et de quelques actions caritatives : une morale d’obligation pour être en règle, accompagnée d’une profession de foi sans grande conviction. Tout cela n’était certes pas mauvais, mais laissait beaucoup de chrétiens sans dynamisme spirituel, surtout sans enracinement dans ce qui fait le cœur de l’Evangile : la vie dans l’Esprit

Pour comprendre ce qu’est la vie chrétienne, il faut le demander à saint Paul, le grand fondateur des premières communautés chrétiennes :
Ceux-là sont fils de Dieu, ceux qui sont mus par l’Esprit de Dieu. (Rm 8, 14)
Pour moi, vivre c’est le Christ ! (Ph 1, 21)
Ne savez-vous pas que vous êtes un temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? (1 Co 3, 16)

Les différents courants de spiritualité qui ont alimenté l’Eglise et qui feront l’objet de la série d’articles qui vont suivre s’enracinent dans cette vie évangélique vécue de générations en générations jusqu’à aujourd’hui.

Dans sa Lettre pour le troisième millénaire, saint Jean-Paul II affirme sans ambages : Je n’hésite pas à dire que la perspective dans laquelle doit se placer tout le cheminement pastoral est celle de la sainteté (n° 30). Il en déduit que pour cette pédagogie de la sainteté, il faut un christianisme qui se distingue avant tout dans l’art de la prière (n° 32). Il enchaîne en voulant faire de l’Eglise la maison et l’école de la communion [par] un regard du cœur porté sur le mystère de la Trinité qui habite en nous, et dont la lumière doit aussi être perçue sur le visage des frères qui sont à nos côtés (n° 43).

Et cette année, le pape François développe ce thème dans son exhortation Gaudete et Exsultate sur l’appel à la sainteté : Le Seigneur demande tout ; et ce qu’il offre est la vraie vie, le bonheur pour lequel nous avons été créés. Il veut que nous soyons saints et il n’attend pas de nous que nous nous contentions d’une existence médiocre, édulcorée, sans consistance. En réalité, dès les premières pages de la Bible, il y a, sous diverses formes, l’appel à la sainteté. Voici comment le Seigneur le proposait à Abraham : « Marche en ma présence et sois parfait. » (Gn 17, 1) (n° 1)

Loin de nous appeler à une perfection rigide, perfectionniste, le Père nous appelle à sa propre perfection, qui est celle de l’amour et de la miséricorde. La miséricorde est le cœur battant de l’Evangile (n° 97). La sainteté appartient à ceux qui se présentent devant Dieu les mains vides (n° 54), comme des pauvres, mais remplis de la joie et de l’amour répandus dans nos cœurs par l’Esprit Saint (cf. Rm 5, 5). Tous les baptisés ont reçu l’Esprit Saint : ils sont tous appelés à la sainteté ! La sainteté des petits gestes quotidiens faits par amour et qui font toute la différence. La sainteté ne se trouve pas d’abord dans l’extraordinaire, mais bien dans l’ordinaire de notre quotidien.

Cinquante ans après le Concile, nous sommes à l’aube d’une Eglise profondément renouvelée, qui se retrouve de plus en plus au matin de Pâques. L’Evangile s’actualise par une rencontre, d’abord avec le Ressuscité, puis avec toute personne en ce monde, dans l’effusion de l’Esprit Saint, qui jaillit du cœur miséricordieux du Ressuscité. L’Eglise est mieux placée qu’aucune autre institution pour proposer une nouvelle culture et une nouvelle spiritualité à l’Europe et au monde. Une culture intégrative et critique à la lumière de la Révélation, qui éclaire la raison humaine et emporte son adhésion.

Voir aussi La spiritualité carmélitaine

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