A Jésus par Marie

Par l’abbé Dominique Rimaz
Photo: DRLe mois de juin est traditionnellement celui du Sacré-Cœur de Jésus. Après le beau mois de mai, celui de la Vierge et des premières communions des enfants, Marie nous conduit à son fils Jésus, car elle est sa Mère. 

Un petit dicton nous invite à cheminer : « à Jésus par Marie ». Il serait incomplet sans « tous avec Pierre ». Cette marche vers Jésus s’accomplit avec l’Eglise, avec Marie sa mère. Pour marcher avec entrain dans le temps ordinaire, ou le temps de l’Eglise, nous avons fêté le lundi de Pentecôte Marie, Mère de l’Eglise. Il faut du souffle pour aller de l’avant. 

« Tous avec Pierre », et François est le successeur de Pierre pour notre temps. Par la venue du pape le 21 juin au Conseil œcuménique des Eglises et à Genève, nous avons une grande grâce. Par ce pèlerinage œcuménique, qui sonne comme un sprint d’un jour, nous avons l’occasion de prier pour l’unité des chrétiens. Certes, la télévision et les médias nous feront participer à l’événement de la messe à Palexpo. Cependant, François invite toujours les jeunes à quitter le sofa, le divan. Rien ne remplace le live, le contact direct, toujours préférable à l’écran HD. 

Cette venue extraordinaire nous renverra à l’ordinaire de nos vies de tous les jours. Le 27 juin, nous retrouverons la fête de la bienheureuse Marguerite Bays, bien de chez nous, qui a vécu à Siviriez tout proche de Romont et de l’abbaye de la Fille-Dieu. Son procès en canonisation est en cours. Marguerite a su vivre humblement et simplement sa vie quotidienne. 

La devise du voyage œcuménique du pape à Genève résume tout : « cheminer, prier et travailler ensemble ».

L’église Saint-Paul à Genève

Par Pascal Bovet
Photo : Jean-Claude Gadmer
Cette église qui a déjà eu notre visite, mérite un retour, tant sa  richesse culturelle est le reflet d’une recherche artistique au début du XXe siècle.

L’église, qui est à Genève, entre dans le XXe siècle secouée par les turbulences de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, et l’affaire Mermillod est encore dans les mémoires. Où justement elle est présente comme un ferment pour lutter.

L’église Saint-Paul à Cologny naît avec la paroisse au temps du curé Jaquet. Ami des arts et des artistes, il s’est entouré d’une équipe faisant preuve d’une grande unité.

Le bâtiment lui-même se nourrit de lignes romanes modernisées, ce qui impose une pénombre marquée à l’intérieur de l’église.

Mosaïque imposante
Les vitraux, en partie de Cingria et de Maurice Denis, et les fresques et mosaïques de ce dernier se marient par­faitement dans une lumière discrète.

En plus de la majestueuse peinture du chœur représentant la vie de saint Paul, une mosaïque imposante domine le baptistère. Jésus se fait homme jusqu’à recevoir un baptême des mains de Jean-Baptiste. Mais l’Esprit de Dieu est au-dessus des eaux.

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Retour sur les JMJ de Fribourg

Par Paul Salles
Photos: Christina mönkehues-lau et FR2018« N’aie pas peur ! » Tel est le thème qui a guidé les 1000 jeunes présents à Fribourg du 27 au 29 avril 2018. La cathédrale St-Nicolas toute mise en lumière a ainsi vécu au rythme de ces jeunes venus de tous les cantons du pays pour se retrouver dans l’esprit festif et recueilli des JMJ. Edifiés par le témoignage d’Emily Wilson, jeune catholique américaine qui sillonne le monde pour partager sa foi, portés par les enseignement de la Communauté des Béatitudes, ou par la présence toute paternelle du cardinal Kurt Koch, les jeunes ont vécu un programme riche : enseignements, eucharisties, témoignage, ateliers, concerts, veillées de prière, louange. Un grand merci à tous les participants, bienfaiteurs et organisateurs pour ces belles journées de fête au cœur de Fribourg.

Coulisses de la messe papale

Genève et la Suisse attendent le pape François de pied ferme. Dans les coulisses de l’événement œuvre notamment le chanoine Alain Chardonnens. Son rôle: organiser la messe pontificale.

Par Nicolas Maury
Photos: Nicolas Maury, DRAssis devant son bureau, Alain Chardonnens étudie une série de plans. Ceux de Palexpo, où François célébrera la messe le 21 juin prochain. Cette cérémonie, le curé modérateur de Versoix est en charge de l’organiser. « En février, j’ai entendu à la radio que le pape venait en visite officielle au Conseil œcuménique des Eglises à Genève. 90 minutes plus tard, je recevais un message WhatsApp de Mgr Morerod. Il me disait que dans ce contexte, il me verrait bien organiser la messe… »

Depuis, celui qui a collaboré pendant cinq ans à l’Evêché de Lausanne, Genève et Fribourg, s’est mis à la tâche. « Cet événement est une sacrée occasion. Et la liturgie, un domaine où je me débrouille. Je me suis dit que si je pouvais rendre service et contribuer à bien accueillir le Saint-Père, il fallait que je me lance. »

La date fatidique approchant, le quotidien du chanoine Chardonnens a été chamboulé. « J’ai tout d’abord reçu du Vatican un document de quinze pages recto-verso. Il donne en français et en italien les lignes directrices d’une messe pontificale. Ensuite, un
Monseigneur de Rome est venu en reconnaissance, avant que je ne me rende en Italie rencontrer Mgr Marini, cérémoniaire pontifical, pour proposer un déroulement de la célébration avec plan d’aménagement, podium et autel. »

Alain Chardonnens examine la disposition des espaces de Palexpo.
Alain Chardonnens examine la disposition des espaces de Palexpo.

Nombreuses inconnues

Si le compte à rebours est bien lancé, le nombre d’inconnues est encore important. « La grande question est relative au nombre de personnes attendues. En 1982, Jean-Paul II en avait réuni 20 000. Moins que prévu. Là, on est 30 ans plus tard et François est très populaire. Mais ça reste un jeudi soir à 17h30, dans une période d’examens et de promotions. Du coup, on table sur plus de 30 000 participants, pour un bassin de population de plus de quatre millions de personnes. »

Relevant sa boîte mail, le prêtre replonge ses yeux sur ses plans. « L’avantage de travailler avec Palexpo, c’est que les membres de leur staff sont rodés et pleins de bons conseils. Ils nous disent qu’un dimanche du Salon de l’auto, avec un contrôle de sécurité allégé, on peut faire entrer 68 000 visiteurs en trois heures. Ça donne une base de travail permettant de faire varier les paramètres… » De même, la disposition des locaux en enfilade offre une modularité intéressante. « 42 000 places seront prévues à l’intérieur. »

La question des hosties

Afin d’établir une bonne approximation, un système de billetterie gratuit a été choisi. « Il pourrait être couplé avec un livret de chant imprimable à domicile. » Car du nombre de fidèles attendu découlent différentes décisions. Exemple, la communion : « Sur l’autel, je ne pourrai mettre que quelques milliers d’hosties que le pape François consacrera. Les autres devront être consacrées avant. Mais il faut d’abord les trouver. J’ai approché les monastères de notre diocèse qui les fabriquent, ils se sont organisés entre eux. Et puis ces hosties, il s’agit d’avoir des coupes où les mettre… Et il faudra les distribuer. D’où la nécessité de pouvoir avoir un ordre d’idées… »

Alain Chardonnens est membre du groupe de pilotage mandaté par l’Evêché, lequel reçoit nombre de demandes. « Le hic, c’est que la cérémonie ne durera qu’une heure trente. Nous devons décliner nombre de sollicitations, liées au chant et à la musique – nous avons opté pour des petits groupes de pros ou semi-pros –, aux servants de messes, aux confirmands ou aux handicapés… C’est frustrant pour ceux qui reçoivent une réponse négative, mais aussi pour nous qui la donnons. Heureusement, tout le monde aura une place à la messe… »

Evénement populaire

Le curé modérateur de Versoix s’est rendu à Rome pour rencontrer le cérémoniaire pontifical.
Le curé modérateur de Versoix s’est rendu à Rome pour rencontrer le cérémoniaire pontifical.

Celle-ci semble prendre de plus en plus d’importance dans le déroulement de la journée. « Nous voulions éviter une situation comme à Strasbourg où le Pape n’a visité que des institutions. Au-delà des rencontres avec le Conseil fédéral et au COE – où la Suisse ne dispose que d’un statut d’observateur (ndlr. et dont l’Eglise catholique ne fait pas partie) – elle sera l’événement populaire où les gens pourront voir le pape François et lui les côtoyer. »

Malgré les tâches qui lui in­-combent, le chanoine Alain Chardonnens reste serein. « J’attends que ce soit une belle journée pour tout le monde, que le Saint-Père soit content de son passage et que les fidèles reçoivent un message qui leur permette de se renouveler dans leur foi ! Et quand tout se sera bien déroulé, je compte aller boire une bonne bière ! »

Infos pratiques et FAQ sur le site https://www.diocese-lgf.ch/pape-geneve.html

Conseils pour le jour J

• Eviter de prendre la voiture et privilégier les transports publics
• Prévoir beaucoup de marge
• Ecouter Radio Lac (FM 91.8) et One FM (FM 107.0) pour des bulletins réguliers
• Acheter à boire sur place
• Consulter le site : www.ge.ch/organisation/police-cantonale-geneve

Conseils de paroisse

[thb_image lightbox= »true » image= »2996″]Par Elisabeth Piller, conseillère de paroisseLe 21 avril dernier, les conseillers paroissiaux des 115 paroisses que compte le canton de Fribourg ont été assermentés en l’église Saint-Pierre à Fribourg. Leur tâche est importante pour la vie de l’Eglise. Un conseiller de paroisse est chargé d’administrer le patrimoine de la paroisse à laquelle il appartient ainsi que le produit de l’impôt ecclésiastique, afin de permettre à l’Eglise d’accomplir sa mission dans les quatre domaines que sont la liturgie, l’annonce de la foi, la diaconie et la communion.

« Le conseiller de paroisse est un croyant qui met du temps et des compétences à disposition pour la bonne gestion de la paroisse » relève le vicaire épiscopal Jean Glasson. « C’est aussi un baptisé qui s’engage au nom de sa foi. Il doit travailler de concert avec l’équipe pastorale. »

La formule du serment que prononce le vicaire épiscopal n’est pas anodine : « En présence de Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, je jure de remplir fidèlement et consciencieusement les devoirs de ma charge. »

Lors de l’élaboration du Statut de l’Eglise catholique, dans les années nonante, cette version, en référence au Dieu trinitaire, avait été préférée à une autre « Au nom du Dieu Tout-Puissant… ».

C’est donc au nom du Père, du Fils et de l’Esprit Saint que les conseillers paroissiaux s’engagent.

Cette profession de foi au Dieu trinitaire est le mystère d’un amour débordant. Dieu, dans la surabondance de son être, se donne, se communique et s’échange. Communion intense du Père, du Fils et de l’Esprit Saint dans laquelle les hommes que nous sommes sont entraînés, dynamisés.

Dieu est en lui-même Vie et Amour. En prêtant serment, les conseillers paroissiaux s’engagent à ouvrir leur cœur, à se laisser imprégner par cette Vie et par cet Amour divins et ainsi à être des disciples à la suite de Jésus dans le concret de leurs relations et de leur charge.

Saint-Laurent

conseils-de-paroisse_1

Jean Siffert
Gisèle Fierz Verdon
Gaby Rotzetter
Michel Rolle (président)
Sébastien Levrat

Sainte-Thérèse

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Antonio Altobelli
André Essono
Marie-José Losey
Gilbert Dévaud (président)
François Ferreria

Saint-Nicolas – Saint-Paul

conseils-de-paroisse_3

Thomas Schüler
André Schenker
Marc Bugnon
Valentine Murith (présidente)
Philippe Charret
Jean-Marie Monnerat
Prosper Hoang

Saint-Maurice

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Hans Jungo (président)
Delphine Nebel
Pierre Portenier
Catherine Audriaz
Claude Haymoz

Saint-Jean

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Béatrice Cudry (présidente)
Benoît Risse
Sabine Maillard
Mireille Fornerod

Christ-Roi

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Bernard Maitre (président)
Cristina Leipner
Maria Bonacina
Françoise Ducrest
Gérard Carfagno

Saint-Pierre

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Philippe Berther
Yvette Grobéty
Christian Ayer
Rachel Meyer-Bovet (présidente)
Sigismond Roduit

Saints-Pierre-et-Paul

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Arnaud Lainé
Elisabeth Piller
Charles Ridoré (président)
Roger Chardonnens
Jean-Daniel Savoy

Réponse d’un évêque à Claire Pujol

logo_synode4En vue du Synode des jeunes qui se tiendra à l’automne 2018, le Pape invite nos jeunes à poser les questions qui les habitent.

Par Vincent Lafargue
Photos: LDD, DRclaire-pujol3Claire Pujol, 20 ans, habitant Trélex (VD), a posé plusieurs questions à nos autorités ecclésiales. Mgr Alain de Raemy a retenu celle-ci à laquelle il souhaite répondre :

« Qu’attendez-vous du synode en tant qu’évêque des jeunes ? »

L’évêque des jeunes, Mgr Alain de Raemy répond ainsi:

alain-de-raemyChère Claire,

J’ai bien compris la question. Et je te réponds : j’en attends… rien ! Oui, tu as bien lu : je n’attends rien de ce synode. Je n’attends rien de ce synode sur « les jeunes, la foi et le discernement vocationnel » comme de tout autre synode. Pour une simple et bonne raison : parce que c’est précisément un synode. Et un synode, ce n’est pas un parlement, où chacun vient défendre ses positions quitte à finir par trouver un compromis qui satisfait tout le monde ou personne. Non. Un synode, c’est un cénacle de Pentecôte. Comme pour les apôtres dans l’attente de l’Esprit Saint. Un synode, c’est d’abord un lieu de prière et d’échange dans la recherche de la volonté de Dieu. Il ne s’agit jamais de défendre l’idée ou les idées d’un parti ou d’une partie. Je n’ai donc aucunement l’intention d’y arriver avec une attente qui serait la mienne ou même celle d’une quelconque majorité de jeunes catholiques en Suisse. Je n’ai pas un « statement » comme on dit en langage franglais d’initiés, une position prédéfinie. Bien sûr que j’ai mes idées sur la question. Le contraire aurait de quoi surprendre pour ne pas dire inquiéter ! Mais je veux y participer, pour ainsi dire, bouche bée ! C’est-à-dire le cœur, l’esprit, l’intelligence, les oreilles et la bouche tout grands ouverts. Et pouvoir y dire tout ce qui me traversera l’esprit. En espérant qu’il y ait à chaque fois au moins un peu de l’Esprit ! Mais en sachant qu’il souffle où il veut. Et sans que cela soit repris par journalistes et médias qui ne seraient pas dans une dynamique de Pentecôte. C’est d’ailleurs bien la raison pour laquelle le pape François a demandé que ne soient pas publiés les discours ou interventions des uns et des autres en cours de synode. Puisque cela fait partie d’une recherche commune, où mes propos ne sont qu’une contribution provisoire pour un discernement en commun. Chaque évêque doit être prêt à laisser passer le souffle de l’Esprit, sur ses propos aussi.

J’avais bien compris ta question. As-tu bien compris ma réponse ? Ce défi d’une bonne communication, voilà qui fait aussi partie de la dynamique d’un synode !

+ Alain de Raemy, l’évêque des jeunes

A Dieu et à César?

Représentation de la scène biblique liée au fameux épisode de l’impôt dû à César.
Représentation de la scène biblique liée au fameux épisode de l’impôt dû à César.

 

Par François-Xavier Amherdt
Photos : DR

 Impossible de proposer un point de vue biblique sur les rapports entre foi et politique sans évoquer le fameux épisode de l’impôt dû à César (présent dans les Evangiles synoptiques : Matthieu 22, 15-22 ; Marc 12, 13-17 ; et Luc 20, 20-26). Le texte induit-il vraiment, comme on le dit habituellement, une stricte séparation entre l’Etat et l’Eglise ? S’agit-il d’une délimitation des compétences entre deux sphères qui ne se recouvrent d’aucune manière ? Que faut-il rendre à Dieu ? N’est-ce pas tout ? Y a-t-il des réalités, dont la chose politique, qui échapperaient à l’éclairage de l’Esprit Saint ?

« De qui le denier de l’impôt est-il l’effigie ? » demande Jésus aux pharisiens et aux hérodiens venus lui tendre un piège. Voilà bien une alliance contre nature, comme il en existe parfois en politique, même en Suisse, lorsque les extrêmes s’unissent pour faire couler un projet au nom d’idéologies opposées : d’un côté, les pharisiens honnissant les Romains, mais désireux de se débarrasser de Jésus qui mettait en péril leur pouvoir, le statut de la Loi, du Temple et du sabbat ; de l’autre, les hérodiens, partisans de la dynastie des Hérode, favorables à la bonne entente avec les occupants et donc prêts à dénoncer le Christ aux autorités romaines comme dangereux agitateur.

« Est-il permis ou non de payer l’impôt à César ? » : telle est la peau de banane que ses adversaires rassemblés glissent hypocritement sous les pas de Jésus. Si la pièce d’argent est à l’effigie de l’empereur et doit donc lui être rendue, qu’est-ce qui est à l’image de Dieu et doit lui être rendu, sinon l’homme, tout homme, tout l’homme ? Rendre à Dieu ce qui est à Dieu englobe toutes les dimensions de la vie et de l’activité humaine. Cela n’entraîne évidemment pas le fait qu’il conviendrait de tracer une « voie politique chrétienne ». Mais n’y aurait-il pas ainsi une « manière chrétienne de mener la politique », afin de donner à Dieu ce qui lui revient, également dans ce domaine ?

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Pèlerinage avec les malades

Par le Père Ludovic Nobel smb, recteur
Photo: DRDepuis 1923, un pèlerinage avec les personnes malades et handicapées a lieu à Bourguillon. Le 7 octobre de cette année-là, Mgr Marius Besson célébra en effet la messe avec de très nombreux pèlerins et malades venus au sanctuaire marial. Ce dimanche 17 juin aura lieu, comme chaque année depuis, le traditionnel pèlerinage avec les malades avec comme thème : « Marie, tendresse de Dieu ». L’abbé Jean Glasson, vicaire épiscopal, présidera l’eucharistie de 10h15 à l’abri des pèlerins, situé à côté de la chapelle. Nous nous réjouissons de votre présence nombreuse. Programme de la journée : 10h15 messe bilingue, 12h repas chaud (jambon), 14h15 célébration mariale et bénédiction des malades avec l’abbé Jean Glasson.

Diplomatie papale

Par Thierry Schelling
Photo: Jean-Claude GadmerChef d’Etat du Vatican et de l’Eglise romaine, le pape François doit être un diplomate, en politique comme en spiritualité, en actes comme en paroles. Le réseau des nonces lui permet d’être en contact avec les gouvernements et les Eglises locales de façon immédiate. Tractations, conférences et médiations sur plusieurs continents ont été gérées par le Saint-Siège au cours des dernières décennies.

Diplomatie vestimentaire ensuite, certes anecdotique, mais c’est visible : plus de chasubles ba­-roques, de mitres de Pie IX ou de mozette à bord d’hermine. Sans mot dire, juste en endossant, comme Paul VI au lendemain du Concile, une simplicité vestimentaire plus adéquate aux messages délivrés urbi et orbi. N’en déplaise aux nostalgiques… la papauté s’est « désimpérialisée ».

Mais il y a aussi la diplomatie des mots : comme en Turquie, s’abstenir de parler ou pas du génocide arménien ? Au Chili, dans l’affaire de l’évêque Barros accusé d’avoir couvert un prêtre pédophile notoire ? Vis-à-vis des gays, après son tonitruant « qui suis-je pour juger » suivi du… néant ? A moins que sa stratégie soit… latérale : au synode pour l’Amazonie, ne sera-t-il pas question quand même d’ordonner des hommes mariés ? Lors du synode sur les jeunes en 2019, parlera-t-on (ou)vertement de sexualité 50 ans après Humanae Vitae ? Les changements formels du mode de fonctionnement de la curie romaine produiront-ils une nouvelle mentalité du service auprès du pasteur universel ? Pour tout cela, il faudra attendre au moins… son successeur. Diplomatie égale patience.

A la veille de sa visite au COE à Genève, en matière œcuménique, quelle attitude ? On prie depuis des décennies pour l’unité des chrétiens, mais d’aucuns campent sur leurs ergots… attendant quoi, au juste ? A quand les concélébrations portées localement par des communautés protestantes et catholiques qui partagent tout au quotidien, sauf le pain et la coupe ? D’autant plus que sa rencontre avec les Vaudois du Piémont ou les évangéliques de Caserte a été une façon raffinée de dire qu’on peut être, par exemple, italien et… protestant ! Et avec le COE : peut-on être pleinement chrétien sans être catholique-romain ?

L’amour ne s’emporte pas

Poursuivant sa méditation sur l’Hymne à la charité (1 Co 13) 1, le pape François nous invite à ne pas laisser l’indignation qui parfois nous habite se transformer en agressivité. Il propose plutôt de cultiver la paix, bénir et désirer le bien de l’autre.

Par Bertrand Georges
Photo: pxhere.com
A qui n’est-il jamais arrivé de ressentir de l’agacement face à un manque de respect, l’impression que le conjoint ou les enfants ne voient pas tout ce qu’on fait pour eux, ou le ras-le-bol de devoir toujours redire la même chose… Et quand cette indignation se greffe sur un terrain de fatigue ou de stress, elle peut se muer en une violence interne qui finit par exploser, ce qui ne fait de bien à personne. 

Evidemment, il ne s’agit pas de tout supporter sans rien dire. L’indignation est saine lorsqu’elle nous porte à réagir devant l’injustice. Mais comment le disons-nous ? Se référant à la Bible, le pape François indique quelques pistes pour réagir de manière constructive : 

– Alimenter cette agressivité intime ne sert à rien. Cela ne fait que nous rendre malades et finit par nous isoler. « Si vous êtes en colère, ne tombez pas dans le péché ; que le soleil ne se couche pas sur votre colère. » (Ep 4, 26)

– Accueillir l’invitation de la  Parole de Dieu à ne pas ré- pondre au mal par un mal :
« Ne te laisse pas vaincre par le mal. » (Rm 12, 21) « Ne nous lassons pas de faire le bien. » (Ga 6, 9) 

– La réaction intérieure devant une gêne que nous causent les autres devrait être avant tout de bénir dans le cœur, de désirer le bien de l’autre, de demander à Dieu qu’il le libère et le guérisse : « Bénissez, car c’est à cela que vous avez été appelés, afin d’hériter la bénédiction. » (1 P 3, 9)

– Regarder la poutre qui se trouve dans notre œil. (cf. Mt 7, 5)

– Ne jamais terminer la journée sans faire la paix en famille. Un petit geste suffit parfois pour que l’harmonie familiale revienne.

Chacun pourra choisir la piste la plus appropriée afin que, comme le dit François : « Si nous devons lutter contre le mal, faisons-le, mais disons toujours ‘‘non’’ à la violence intérieure. »

1 Cf. « Amoris Laetitia », pp. 103-104

La bannière et la croix

Peut-on être croyant et politicien? Que faire de sa foi lorsqu’on est engagé en politique? Réponses d’élus de tous les partis.

Par Nicolas Maury
Photos: Nicolas Maury, Jean-Claude Gadmer, Gérard Raymond, DR« Au nom de Dieu Tout Puissant ! » Depuis 1848, le préambule de la Constitution suisse s’ouvre sur cette phrase. En 1998, les Chambres fédérales ont décidé qu’elle était toujours porteuse de sens, en conservant l’invocation divine dans le texte fondateur. Et l’an dernier, à l’occasion des 600 ans de la naissance de Nicolas de Flüe, Doris Leuthard y a fait référence : « Ces propos nous appellent à assumer nos responsabilités envers la Création. »

Pour Dominique de Buman, président démocrate-chrétien du Conseil national, « le Dieu évoqué est rassembleur, tout à fait dans l’esprit suisse. La Constitution n’a pas de couleur partisane, mais la Confédération est quand même un pays dont la bannière porte la croix… ». PLR et ancien président de l’Entraide protestante, Claude Ruey se dit « fier » de lire ces mots dans le texte fondamental : « C’est le signe que les autorités admettent qu’elles ne disposent pas d’un pouvoir absolu, qu’elles reconnaissent agir dans le domaine du relatif et qu’elles professent qu’il existe une puissance divine à laquelle elles sont soumises. J’y vois une belle leçon de modestie. » L’UDC Dylan Karlen va plus loin : « Il est primordial que nos racines chrétiennes demeurent clairement affirmées dans le contexte de la crise identitaire qui nous frappe, et qui peut mettre en péril la paix civile et confessionnelle qui règne dans notre pays depuis 170 ans. Mais l’homme évolue dans un monde qui le dépasse. Les Suisses ont bénéficié d’un coup de pouce du Tout Puissant pour inventer un pays aussi génial. »

La Constitution n’a pas de couleur partisane, mais la Suisse est un pays dont la bannière porte la croix.
La Constitution n’a pas de couleur partisane, mais la Suisse est un pays dont la bannière porte la croix.

Au-delà des clichés

A gauche de l’échiquier politique, Ada Marra relève que le fait que la Constitution fasse référence à Dieu représente « toute l’ambiguïté et le paradoxe de la Suisse, de par son histoire particulière. » Pour cette conseillère nationale socialiste et catholique convaincue, la distinction entre pouvoirs temporel et spirituel doit rester claire : « Au tout début de ma carrière politique, j’ai prêté le serment religieux. Ensuite, je me suis tenue à ma cohérence de séparer Eglise et Etat avec la promesse solennelle. Cela ne veut pas dire que ma foi ne me donne pas des orientations politiques. Si je suis au PS, c’est pour défendre les plus précarisés. Dans la Bible, on remarque toute une série de valeurs que je retrouve au sein du parti : solidarité, camaraderie, communauté des biens, fraternité.» Et de dénoncer certains clichés, tels que le côté antireligieux du PS : « Il y a toujours eu des mouvements au sein de la gauche qui prônaient l’Eglise. Il existe d’ailleurs un groupe de chrétiens de gauche au sein du PS romand. »

Un cliché aussi, l’anticléricalisme des libéraux-radicaux ? « Attention, le PLR est formé de deux origines différentes, avertit Claude Ruey. Si le Parti radical était historiquement agnostique, ce n’est pas du tout le cas du Parti libéral dont j’ai été le président. Le PLS avait une origine chrétienne forte, trouvant une partie de son fondement dans l’histoire des Eglises protestantes libres de ce pays, lesquelles n’ont pas voulu être soumises à l’Etat et ont défendu la liberté de l’Evangile. Les libéraux suisses postulent une éthique de la liberté qui se place au-dessus du tout-économique. » 

Une formation affiche jusque dans son nom son affiliation religieuse : le Parti démocrate chrétien. « Le C est un idéal à atteindre, souligne Dominique de Buman. Un objectif fixé à nous-mêmes. Cette ambition nous oblige à avoir un comportement si possible encore plus élevé et exemplaire. »

Socle chrétien, valeurs humanistes

Comme le résume Benjamin Roduit, « Dieu ne saurait être de gauche ni de droite ». Mais le socle chrétien sur lequel le nouveau conseiller national valaisan s’appuie, la conseillère communale PS de Bernex Guylaine Antille le partage. Même si elle est élue dans « le » canton laïque par excellence. « Mes convictions se sont traduites dans de multiples engagements en Eglise et au sein de ma commune, note celle qui a travaillé 10 ans à l’ECR. Au niveau personnel, professionnel et politique, les mêmes valeurs m’animent : respect des différences, solidarité et égalité des chances. » 

Mais ces valeurs peuvent aussi être défendues par quelqu’un qui ne s’affiche d’aucune religion. S’avouant « en quête de foi », Dylan Karlen constate : « Notre société de consommation est victime d’une vacuité spirituelle sans précédent et je ressens le besoin de nourrir mon esprit. J’ai beaucoup de respect pour les personnes croyantes et pratiquantes. J’aime les côtoyer. Cela me permet d’alimenter mes réflexions. Une civilisation, quelle qu’elle soit, a besoin à la fois de politique et de spiritualité. »

Politicien avant d’être croyant?

Politique et spiritualité. Deux éléments qui se côtoient au Palais fédéral où une méditation hebdomadaire réunit des élus divers lors des sessions. « Œcuménique, elle est assurée parfois par des ministres protestants, parfois par des prêtres ou des évêques », indique Dominique de Buman. « Cette permanence spirituelle rassemble des gens de partis très différents. C’est de haute intensité, profond et cela offre un regard particulier sur notre mission et notre devoir de tolérance. » Ada Marra y assiste parfois. « C’est assez rigolo. On y croise des gens qu’on ne s’attendrait pas à voir, y compris des membres de mon parti qui ne s’affichent pas croyants. Notre système politique fait qu’on doit tisser du lien et chercher des compromis. A travers ce groupe, c’est aussi un accès à la personne qui est favorisé. En politique, avant d’être croyant vous êtes politicien. »

Mais la croyance peut aussi motiver l’engagement. Dominique de Buman s’est retrouvé en première ligne lors du débat autour du diagnostic préimplantatoire. « Ce n’était pas un dossier lié à une commission dans laquelle je siégeais, mais j’ai vu que beaucoup n’avaient pas le courage ou la volonté de monter au créneau. Je me suis retrouvé à « Infrarouge ». Non pas pour me mettre en avant, mais parce que je trouvais que c’était mon devoir de le faire. Je ne le regrette pas. » Claude Ruey comprend la démarche : « Le fait d’être chrétien rappelle tous les jours que l’engagement politique est du domaine du relatif et du contingent. L’absolu est en Dieu. Ce n’est pas nous qui allons faire le Royaume par la politique. Ne la divinisons pas, elle doit rester modeste. L’Evangile ne s’applique pas de façon mécanique. Si on trouve des chrétiens dans tous les partis, c’est que sur les mêmes valeurs éthiques chrétiennes, on peut changer d’avis quant aux solutions concrètes. »

Marie et le drapeau européen

marieAu-delà de nos frontières nationales, l’intrication entre politique et religieux va parfois se nicher là où on ne l’attend guère. Ainsi, Jean-Luc Mélenchon a-t-il voulu, en octobre dernier, faire retirer le drapeau européen de l’hémicycle de l’Assemblée nationale au motif qu’il s’agit d’un symbole confessionnel. Origine de sa demande : le cercle d’étoiles sur fond azur a été dessiné par le fervent catholique Arsène Heinz qui a raconté avoir tiré son inspiration de la médaille miraculeuse de la Vierge Marie. 

Pour la petite histoire, l’amendement de Jean-Luc Mélenchon a été rejeté par les députés français…

Nicolas de Flüe et la tolérance

Le saint patron de la Suisse.
Le saint patron de la Suisse.

Au-delà du préambule de la Constitution, le lien entre l’Etat et la religion est aussi renforcé par l’identité du saint patron de la Nation, Nicolas de Flüe.

« Indépendamment de l’appartenance religieuse qu’on peut avoir, il n’est pas contesté, note Dominique de Buman. Il y a des éléments objectifs historiques qui font que ce pays a une marque de fabrique. Elle doit être pour nous un signe de tolérance, d’ouverture et de liberté d’expression. Elle donne aux gens la garantie d’être ce qu’ils sont. »

Une heure avec… des jeunes croyants engagés en politique

Ils sont jeunes, croyants, engagés dans la vie de leur paroisse et dans la vie politique. En cheminant de la cité à la Cité ils témoignent de leur foi dans le quotidien. Rencontre avec Jérémie Lateltin, Laura Laini, Matthieu Dinet et Joachim Lalou.

Propos recueillis par Véronique Benz
Photos  Véronique Benz, DR

Jérémie Lateltin: la tolérance, l’écoute et le respect

jeremie_lateltin-4Jérémie Lateltin a 19 ans, le regard franc, le sourire avenant et une tenue impeccable. Issu d’une famille d’architecte, Jérémie a choisi de faire un apprentissage d’employé de commerce dans le domaine immobilier. Ce catholique engagé est membre des jeunes libéraux radicaux.

« Le PLR se bat pour la liberté d’entreprendre et cela me correspond. J’aime faire bouger les choses, lancer de nouvelles idées. » La politique est pour Jérémie une manière de s’exprimer dans le monde actuel. Actif dans la campagne de Didier Castella pour le Conseil d’Etat il est membre du Conseil des jeunes de Fribourg.

« Mon éducation religieuse, je l’ai reçue au sein de ma famille, particulièrement par ma grand-maman Mado. J’allais avec elle visiter des religieuses, voir des monastères. A la fin de ma scolarité obligatoire, j’ai vécu une année à Engelberg dans un pensionnat tenu par des bénédictins. Ces religieux m’ont transmis une foi différente, une foi qui n’était plus une contrainte, mais une recherche de soi et de Dieu. » Jérémie avoue qu’à 14 ans il est difficile d’avoir la foi. « Personnellement j’ai eu la chance de partir à Engelberg. J’ai accepté d’être accompagnateur des confirmands pour les aider à trouver la foi, pour faire un bout de chemin avec eux. 

Dans la vie de tous les jours, Jérémie essaie de prendre ses décisions en adéquation avec sa foi. « La prière et les offices religieux me donnent le recul nécessaire pour avancer vers mes objectifs. » 

« Dans mon engagement politique la foi m’apporte : la tolérance, car sans compromis nous ne pouvons pas avancer, l’écoute afin d’être ouvert aux besoins des gens, et le respect de son prochain et de ses promesses. »

Après son service militaire, Jérémie aimerait travailler à Lucerne. Il souhaiterait également entrer à la Garde suisse. Jérémie rêve qu’il y ait plus de tolérance et de respect, mais il constate que le monde dans lequel nous vivons est de plus en plus individualiste. « C’est grâce à la vie politique et associative que nous arriverons à être ensemble pour un but donné. »

Laura Laini: l’art de la vie

laura_laini-3Laura Laini a 31 ans. Maman d’une fille de 9 ans, elle est secrétaire médicale à l’hôpital cantonal. Laura a le charme des gens du sud. Ouverte et spontanée, elle parle facilement de sa foi et de ce qui la fait vivre.

Son papa tessinois est responsable de la cité Saint-Justin à Fribourg. « J’ai grandi avec des étudiants du monde entier. » Née dans une famille croyante, Laura a longtemps été active dans sa paroisse. Elle a participé aux messes des familles et a été animatrice pour la confirmation. « Je me suis engagée, car je désirais transmettre ce que j’avais reçu, particulièrement aux plus jeunes. » Laura a également été animatrice dans un centre de loisirs pour jeunes. « Le défi était de faire en sorte que les jeunes se laissent amener librement vers le Christ. »

Laura Laini est membre du parti chrétien social (PCS), car elle estime que ce parti politique se réfère à ce que dit l’Evangile : protéger le plus faible, servir le prochain, soutenir la famille. « L’engagement social est important dans la vie de foi. Le rôle de chaque chrétien est de prêcher la Bonne Nouvelle. » 

La foi est la source, la vie, le moteur de l’existence de Laura. « La foi nous aide à avoir confiance en nous. Elle nous aide à prendre conscience de ce que nous sommes et de ce que nous valons. La richesse d’une personne dépend de ce qu’elle est et non pas de ce qu’elle a. » Celle qui se définit comme une catholique funky constate que la société lance des cris et que c’est à nous chrétiens d’y répondre. Laura souligne que ce n’est que lorsque nous avons pris conscience de ce que nous sommes vraiment, que nous pouvons donner aux autres. « Chacun de nous est un trésor, qui resplendit par son sourire, sa manière d’être et de penser. »

Les êtres humains et leur passion attirent Laura. « Jésus fascinait les gens d’abord par ce qu’il était, par son regard et sa voix, puis par ses paroles. C’est à travers le regard du Christ posé sur nous que nous comprenons qui nous sommes vraiment. Nous avons été créés par Dieu et nous sommes appelés à devenir nous-mêmes créateurs de projet et de vie. »

En tant que croyante, Laura estime être toujours en recherche, « mais il faut également acquérir une sérénité. Il faut avoir confiance en Dieu. Si tu n’as pas toutes les réponses aujourd’hui, tu les auras peut-être demain ». 

Le chant, la musique et le cinéma tiennent une grande place dans la vie de Laura. Elle l’avoue sans détour : son amour de Jésus passe à travers l’art. « Je trouve que de nombreux films véhiculent des enseignements théologiques. Le cinéma, la comédie et l’art en général sont des moyens de transmission de la culture religieuse. En effet, Dieu attrape notre cœur par l’art. Personnellement, j’ai été touchée au plus profond de moi par le film Jésus de Nazareth de Zeffirelli. La vie est un art, et l’art est un acte spirituel. »

Matthieu Dinet: savoir se donner aux autres

mathieu_dinet-2Vous pouvez vous représenter Matthieu Dinet soit en costume cravate, soit en uniforme scout. Les deux tenues siéent impeccablement à ce jeune juriste de 24 ans. A la suite de son master en droit, Matthieu travaille actuellement au Tribunal administratif fédéral à Saint-Gall avant de commencer son stage d’avocat.

Matthieu a un jeune frère souffrant d’un handicap cérébral. « Avoir un frère handicapé a eu un impact sur ma vie spirituelle, ma foi et sur mes positions au sujet de l’avortement et du diagnostic préimplantatoire. J’ai découvert grâce à mon frère qu’une vie même diminuée vaut la peine d’être vécue. »

Pour ce chef scout, le scoutisme est un magnifique instrument d’évangélisation servant le développement physique, intellectuel et spirituel. « Au sein des scouts nous avons une vie communautaire, une vie sans écrans et sans internet, une vie où nous retrouvons l’essentiel. » Il constate que l’engagement lors des camps, des week-ends, est parfois astreignant. « Ce sont des moments où l’on donne beaucoup de soi-même, mais où l’on reçoit encore plus que ce que l’on donne. »

Matthieu Dinet a fait sa confirmation le 1er avril dernier lors de la Vigile pascale. « Au catéchisme je n’ai pas appris grand-chose, il ne m’a pas fait prendre conscience du sens que le Christ peut apporter à nos vies. Le catéchisme scolaire n’a pas fait de moi le croyant que je suis. » Après avoir traversé un temps de désert spirituel, Matthieu a recommencé à pratiquer sa foi à l’âge de 21 ans. « Un dimanche soir je me promenais en vieille ville et j’ai entendu les cloches de la cathédrale. Comme je n’avais plus été à la messe depuis longtemps et que j’avais besoin de calme je suis rentré dans la cathédrale. Mgr Alain de Raemy célébrait la messe. Il a prononcé une magnifique homélie qui m’a fait revenir le dimanche d’après. Puis le suivant. Depuis je vais à la messe tous les dimanches. »

Matthieu est membre du groupe ACT, « Aimer c’est tout ». Ce groupe pour les jeunes de 18 à 30 ans se retrouve une fois par mois pour des enseignements, des témoignages ou des conférences. Chacune de leur soirée débute par la messe et se conclut par une adoration.

Matthieu Dinet est UDC. Depuis mars 2017 il est le président de l’UDC Sarine. « Plus jeune je m’identifiais au PDC, mais certaines positions de ce parti m’ont déçu. » Il avoue y être entré un peu par hasard. « Le parti cherchait des candidats pour le Grand-Conseil, le président de section de l’époque m’a proposé de me présenter car il trouvait que mes idées correspondaient à celles du parti et j’ai accepté. »

« Ma foi donne du sens à ma vie d’homme. Etre chrétien c’est porter un message d’amour et d’espérance à travers le monde. Le meilleur moyen de ne pas perdre sa vie c’est de la donner. Ceci est vrai autant pour vie quotidienne que pour la politique. »

« L’identité chrétienne va de pair avec l’engagement pour le bien commun. Si nous savons que le Christ est en nous, qu’il nous aime et nous sauve, nous devons refuser tout fatalisme. Lorsque je me suis rendu compte de l’amour de Dieu pour moi, j’ai découvert que j’étais capable de faire des choses pour lesquelles je ne me croyais pas à la hauteur. L’amour de Dieu est une force qui fait déplacer les montagnes. »

Pour Matthieu, le fait de se donner aux autres implique un engagement pour la cité. « C’est par le prisme de la politique que nous avons l’opportunité de réaliser le bien commun. Cela passe par la Cité avec un grand C. »

Joachim Lalou: missionnaire joyeux de la Bonne Nouvelle

joachim-lalouJoachim Lalou, jeune gymnasien de 17 ans est le troisième d’une fratrie de 4 enfants. Intellectuel à l’esprit fugace, Joachim réfléchit longuement avant de répondre. Parfois, sa pensée s’évade ; en scrutant son regard bleu on devine qu’il vogue parmi les nuages. 

Né dans une famille croyante, Joachim est animateur du parcours confirmation. L’idée de se mettre au service de sa paroisse n’a pas été spontanée, mais lors de la retraite de préparation à la confirmation un des responsables lui a proposé de s’engager et il a accepté. « J’ai dit oui pour répondre à l’appel du Pape François. Aux JMJ de Cracovie, lors de la veillée, le pape a invité les jeunes à ne pas rester sur leur canapé dans un état végétatif, mais à avoir un rôle actif dans la vie, à chausser leurs crampons et à jouer la partition à laquelle Dieu les appelait. »

Joachim a eu la chance de se rendre aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) à Cracovie. « Aux JMJ, j’ai rencontré beaucoup de jeunes. J’ai pris conscience de ce que signifie le mot catholique (du grec : « katholikos » – universel). Lors de la messe d’ouverture, durant le temps de la consécration, avant de me mettre à genoux, je me suis attardé quelques instants debout. Tout autour de moi, il y avait des jeunes à genoux sur 2 à 3 kilomètres. C’était impressionnant ! Au retour des JMJ j’avais une force en moi, l’assurance que je n’étais pas seul à prier dans mon coin. »

Joachim avoue qu’être animateur de la confirmation est une riche expérience. « Cela m’apprend à me connaître moi-même, à avoir des responsabilités. C’est un acte de foi, car il faut avoir du courage pour proclamer devant des jeunes de 14-15 ans que l’on croit en Dieu. »

« N’ayez pas peur d’être catholique et de témoigner toujours autour de vous avec simplicité et sincérité. Que l’Eglise trouve en vous et en votre jeunesse, des missionnaires joyeux de la Bonne Nouvelle », disait   Benoît XVI. « C’est l’engagement de ma vie », souligne le jeune homme. « Je désire être un missionnaire joyeux. Je crois que ce n’est pas en le prêchant que nous faisons vivre le message de Dieu, mais en le vivant. Dieu n’est pas au bout du chemin, il nous accompagne tout au long de la route. Dieu nous aide à affronter et à dépasser les obstacles de la vie. »

Joachim est également membre du Conseil des jeunes. Il ne voit pas cet engagement civique comme une démarche de foi. Toutefois, il considère que l’on peut le lier à sa foi, puisque c’est un moyen comme tant d’autres de s’engager pour son prochain, de s’investir pour la collectivité, de faire bouger les choses qui ne vont pas, donc de faire vivre le message chrétien.

Pour Joachim, la foi apporte une force. « Comme croyant, nous avons le sentiment que ce qui se passe dans le monde tangible est une manifestation du sacré. » Chaque soir, il prend du temps avec le Seigneur. « Cela me permet de faire le point sur ma journée, de penser le monde dans sa globalité et dans l’ensemble de ces richesses. »

La devise latine : «  Mens sana in corpore sano  » , «  Un esprit sain dans un corps sain  » est sans doute ce qui résume sa vie. »

Le travail

L’été approche… et l’on va vous parler de travail ! Mais aussi, un peu, de repos. L’Eglise en parle dans ce que l’on appelle la doctrine sociale. Pour en savoir plus sur cet enseignement, outre cette modeste infographie, vous pouvez parcourir l’ouvrage d’une paroissienne du Christ-Roi, docteur en théologie, Véronique Gay-Crosier : Plongée dans l’enseignement social de l’Eglise, L’Harmattan, 2014.[thb_image lightbox= »true » image= »3022″]

Religion et politique

Par Benjamin Roduit
Photo: Gérard Raymond« Rendez à César, ce qui est à César », dit Jésus. « Peut-on être saint et roi ? » s’interroge Louis IX au Moyen Age. « La religion n’a rien à voir avec la politique. C’est une affaire privée », me glisse un parlementaire.

Ces paroles prononcées à des époques différentes situent bien la difficulté de tout chrétien engagé en politique : faut-il mélanger activité politique et vie spirituelle ?

La question est posée. Il est évident que l’on ne doit pas mêler la religion à toutes les causes politiques.

De même, Dieu ne saurait être de gauche ni de droite. Et pourtant, l’Eglise, à défaut d’être du monde, est bien dans le monde. Elle est composée de fidèles qui sont aussi des citoyens aspirant sur le plan politique au bien commun. Elle est donc intéressée par tout ce qui se passe dans la société. Elle y a sa place et son mot à dire, de façon respectueuse. Parfois elle doit aussi laisser la société agir sans elle, mais pas contre elle.

C’est ainsi que dans mes engagements politiques je m’appuie sur un fond de valeurs d’inspiration chrétienne et que mes décisions s’abreuvent à cette source.

Priorité au dialogue!

L’Institut est dans un cadre idyllique.
L’Institut est dans un cadre idyllique.

Ancien étudiant de l’Institut œcuménique de Bossey, le pasteur Kokou Pere (Togo) le définit: «Ici, nous pouvons apprendre ce qu’est l’unité et la constater, puisque nous vivons ensemble malgré nos différences.»

Par Nicole Andreetta
Photos: DR
Situé dans un cadre idyllique à quelques kilomètres de Coppet (Vaud), l’Institut œcuménique de Bossey accueille, depuis 1946, des hommes et des femmes issus de toutes les traditions chrétiennes présentes dans le monde afin de les former au dialogue œcuménique. Outre un parcours académique (les cours sont donnés en anglais), c’est une véritable vie communautaire qui est proposée aux 40 participants de chaque volée. 

« Les étudiants sont envoyés à Bossey à la demande de leur propre Eglise, explique le professeur Benjamin Simon, nous souhaitons que, de retour dans leur communauté, ils puissent partager le savoir acquis à l’Institut. » 

Jenne Pieter, 28 ans, est pasteur et membre de la Protestant Church of Maluku (Indonésie). Elle termine un master en études œcuméniques : « Plusieurs minorités chrétiennes cohabitent dans la partie est de l’Indonésie. Pourtant, nous pratiquons peu le dialogue oecuménique car en fait, nous nous connaissons très mal. Ici, parmi d’autres choses, j’ai découvert la richesse de l’orthodoxie : ses rites, la liturgie, les icônes… Grâce aux moments d’échange et de confrontation, aux temps de prière et de célébration, j’ai approfondi ma foi tout en l’enrichissant. De retour chez moi, je souhaite sensibiliser les enfants de mon Eglise au dialogue œcuménique, véritable instrument de paix. »

« Nous avons une collaboration intensive avec l’Eglise catholique, poursuit le professeur Simon, la venue prochaine du pape François pour le 70e anniversaire du COE nous réjouit beaucoup. Chaque année, les étudiants de l’Institut sont accueillis au Vatican pour une semaine de cours intensifs. Ils en profitent pour rencontrer d’autres communautés présentes en Italie : Sant’Egidio, les Focolari, la Table vaudoise… »

Jenne se souvient de son séjour à Rome : « C’était en janvier, pendant la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Nous avons participé à une messe célébrée par le Pape. Des étudiants de Bossey ont lu l’épître. Une belle expérience que je n’oublierai pas ! »

https://institute.oikoumene.org

Les étudiants de l’Institut, volée 2016-2017, au Vatican.
Les étudiants de l’Institut, volée 2016-2017, au Vatican.

J’ai lu pour vous: Aime et ce que tu veux, fais-le!

Par l’abbé Dominique Rimazjai-lu-pour-vousLe titre reprend une expression de saint Augustin. Dans ce livre aux expressions « cash » et directes, une sexologue et un évêque proposent un regard croisé sur la sexualité. Dans notre société médiatique « hyper-sexe », la « morale » de l’Eglise semble s’opposer lourdement à la réalité. Alors que la pornographie se lâche partout, notamment sur internet, l’amour vrai et la sexualité authentique ont perdu ce terrain humain. 

Lors de la préparation du prochain Synode sur les vocations et la jeunesse d’octobre 2018, Thérèse Hargot, formatrice en vie affective et sexuelle auprès des éducateurs fut « stupéfaite que l’on n’évoque pas une seule fois ni la sexualité, ni l’affectivité, ni même l’amitié. Rien pas un mot ». Elle se confie à l’évêque auxiliaire de Lyon en aparté : « L’Eglise doit oser aborder les questions de sexualité. » 

Cette omission en vue du Synode est à l’origine de cet ouvrage. Les relations sexuelles avant le mariage, le célibat, la procréation, la régulation des naissances, l’homosexualité, le plaisir, la masturbation et la pédophilie sont évoqués avec grande clarté. Certains pourront trouver le vocabulaire très explicite. Or, la nouvelle génération sait tout.

Pour saint Thomas d’Aquin « la grâce ne supprime pas la nature ». Lire une femme sexologue et un évêque qui échangent avec le journaliste vaticaniste Arthur Herlin sonne comme une invitation à marier la nature avec la grâce et la sexualité avec l’amour. 

Mgr Emmanuel Gobilliard, Thérèse Hargot avec Arthur Herlin, Aime et ce que tu veux, fais-le ! Editions Albin Michel, 2018. 

Nuit des Veilleurs de l’ACAT

NUIT DES VEILLEURS (Basilique de St-Maurice). – Samedi 23 juin à 20h (animation jusqu’à 21h puis en silence toute la nuit jusqu’à 7h) aura lieu la Nuit de prière de l’ACAT à l’occasion de la Journée internationale de soutien aux victimes de la torture. Les chrétiens du monde entier s’engagent à soutenir par leurs prières […]

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Logement de secours en Valais

logo-ldsCe sont deux lieux d’accueil spécialement conçus pour des hommes qui doivent quitter leur domicile et chercher un autre logement pour des raisons de séparation ou divorce, de violence physique ou psychologique.

Les LDS proposent :
– un logement dans un lieu discret où ils peuvent se sentir en sécurité;
– un accompagnement humain et, si besoin, spirituel;
– des conseils juridiques et financiers, ainsi que diverses adresses utiles;
– un lieu pour tester, si souhaité, une reprise de vie commune;
– un lieu où se vit le secret professionnel;
– un téléphone fixe : 027 306 29 54;
– un mobile : 079 624 89 40.

Les LDS veulent assurer la protection et la sécurité des résidents, leur permettre de clarifier leur situation et d’envisager les démarches futures.

Une situation financière précaire ne doit pas être un motif d’empêchement pour un séjour dans un LDS.

La durée de séjour variera en fonction des réalités vécues mais elle ne devrait pas aller au-delà de 3 mois.

Un mois supplémentaire avec le conjoint est possible, selon l’accord avec l’association. Les LDS ne font que l’accompagnement humain des résidents et leur rôle cesse quand le résident quitte le foyer.

Texte et photo : (c) Abbé Henri Roduit

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Fête du Parvis

A l’occasion de la Journée nationale du Réfugié qui aura lieu le dimanche 17 juin prochain, nous vous invitons à notre GRANDE FÊTE DU PARVIS qui aura lieu sur le parvis de l’église de Martigny-Ville.

Une belle occasion pour nous retrouver et inaugurer le « CAFÉ DU PARVIS », lieu de fraternité qui a ouvert ses portes il y a quelques semaines à la Maison à côté de l’église (Rue Hôtel-de-Ville 3).

A 10h : Messe, animations de rue, repas à l’extérieur… une journée de fête pour célébrer l’amitié et la rencontre.

A la joie de vous y retrouver.

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