En librairie – juillet-août 2018

Par Nicolas Maury et Sœur Franziska Huber de la librairie Saint-Augustin, Saint-Maurice

Des livres

quelle-spiritualiteQuelle spiritualité pour le XXIe siècle

Depuis plusieurs décennies, l’attrait pour la méditation et la spiritualité ne cesse de croître et les religions semblent bien loin de l’effacement qui leur semblait destiné. En parallèle se multiplient les repliements identitaires où le religieux et le politique s’entremêlent.
Dans ce nouveau livre, William Clapier nourrit son itinéraire personnel de ce constat pour étayer la dimension spirituelle de la valeur humaine.

Presses de la Renaissance

Acheter pour 30.90 CHFaime-ce-que-tu-veuxAime ce que tu veux, fais-le!

Légitimité des prêtres pour parler de sexualité ; relations avant le mariage ; divorce plutôt que mariage malheureux… Dans cet échange organisé autour de ce type de questions par Arthur Herlin, Mgr Emmanuel Gobilliard (évêque auxiliaire de Lyon) et la sexologue Thérèse Hargot confrontent leur point de vue. Si la seconde offre une vision décomplexée et franche, le premier montre que l’Eglise peut parler de tout sans tabou. 

Albin Michel

Acheter pour 31.50 CHFtribulationsLes tribulations d’Aliénor en milieu étudiant (et parfois hostile)

Vingt ans, un regard noisette et une mèche brune, Aliénor est accro aussi bien à son paquet de cigarettes qu’à son portable. Capricieuse mais généreuse, elle est aussi une catho décomplexée. Dans le roman qui met en scène cette jeune femme, l’auteure Elisabeth Lucas nous entraîne au cœur d’aventures familiales, amicales ou amoureuses. Un voyage initiatique pétillant qui conduit à la maturité.

Quasar

Acheter pour 24.00 CHFadnL’ADN du chrétien, l’Esprit Saint au secours de nos vies 

Pour Alain Noël, fondateur des Presses de la Renaissance, être chrétien ne revient pas simplement à adhérer à une croyance ou à un mode de vie. C’est plutôt avoir l’âme « génétiquement modifiée » par l’action de Dieu. Au-delà d’un rite d’appartenance à un groupe religieux, le baptême opère une transformation radicale. Constatant que de nombreux points fondamentaux de la vie spirituelle sont méconnus de maints croyants, l’auteur propose d’effectuer une cartographie du génome chrétien. 

Mame

Acheter pour 23.80 CHF

Infos

Ouvrages disponibles notamment dans les librairies Saint-Augustin de Saint-Maurice (avenue de la Gare, tél. +41 24 486 05 50, librairievs@staugustin.ch) ou de Fribourg (rue de Lausanne 88, +41 26 322 36 82, librairiefr@staugustin.ch) aussi disponible sur librairie.saint-augustin.ch

Prendre de la hauteur

Franchir un col : angoisse ou ressourcement ? A la belle saison, beaucoup empruntent une route alpine, parfois dans les embouteillages. Qu’en est-il des personnes qui ont choisi de prendre de la hauteur pour s’y arrêter ? Halte aux hospices du Grand-Saint-Bernard et du Simplon ; l’hospitalité pour tous reste de mise.

Par Pascal Ortelli
Photos: Congrégation du Grand-Saint-Bernard, Antoine Salina, Astrid Belperroud
« Ici le Christ est adoré et nourri ! » La devise pluriséculaire des chanoines du Grand-Saint-Bernard exprime aujourd’hui encore leur volonté d’accueillir inconditionnellement l’hôte et le pèlerin. S’il vous plaît, ne parlez pas de touristes et encore moins de clients : ce sont bien les seuls mots mis à l’index là-haut. Car « même si on y vient en touriste, on en repart en pèlerin », comme le rappelle le chanoine Frédéric Gaillard. Pas besoin de montrer patte blanche à la porte d’entrée, qui d’ailleurs au Grand-Saint-Bernard n’a même pas de serrure !

Au centre le prieur Jean-Michel Lonfat, entouré à gauche de Frédéric Gaillard et à droite par Raphaël Duchoud et Anne-Marie Maillard.
Au centre le prieur Jean-Michel Lonfat, entouré à gauche de Frédéric Gaillard et à droite par Raphaël Duchoud et Anne-Marie Maillard.

Libre pour progresser à son rythme

« Ici, relève Justine Luisier qui y a travaillé, il y a une qualité d’accueil que je n’ai retrouvée nulle part ailleurs. Tu te sens comme à la maison, respecté dans ta foi et libre de vivre comme tu le souhaites. » Ce sentiment de liberté interroge, alors que le lieu est plus confiné que l’hospice du Simplon. Justine le connaît bien aussi, puisqu’elle anime les camps-réflexions organisés par l’aumônerie du Collège de l’Abbaye de Saint-Maurice.

Le Simplon parle par lui-même aux jeunes. Beaucoup y vivent leurs premières expériences en hospice. Les élèves y font peut-être l’expérience d’une rencontre avec un grand R, soutenue par la discrète présence des chanoines. S’ils sont bien là, ils ne se font pas envahissants, ce qui est apprécié des élèves qui se sentent respectés dans leur cheminement. 

La vie en hospice, entre confirmands et familles

Même constat pour Astrid Belperroud, animatrice pastorale à l’UP Renens-Bussigny. Elle y emmène les confirmands qu’elle prépare. Là, ils y découvrent… le credo qu’ils connaissent peu, alors qu’à cet âge, il importe de donner du sens à ce à quoi l’on croit. La vie en hospice y contribue. C’est faire une expérience hors de son quotidien, prendre du temps pour rencontrer Dieu et renforcer les liens de camaraderie. Cette halte sur les hauteurs représente « une aide précieuse sur le chemin de la confirmation ». Il se vit là, à coup sûr, quelque chose du rite de passage. Aux retrouvailles, on se remémore volontiers les souvenirs d’une sortie neige, d’une veillée ou d’une nuit agitée.

L’hospice du Simplon offre aussi la possibilité pour les familles de vivre un temps de vacances avec d’autres. Rachel et François Muheim y sont montés deux hivers avec leurs trois enfants, depuis Fribourg. Ils y ont particulièrement apprécié l’agencement des journées : le matin, les enfants sont pris en charge par une équipe d’animateurs, ce qui permet au couple de se retrouver et de se reposer. Si la dimension spirituelle est bien présente, elle n’est pas non plus écrasante. 

La volonté est d’accueillir tout le monde, sans distinction.
La volonté est d’accueillir tout le monde, sans distinction.

La spiritualité de la montagne : un appel prophétique

Au vu du nombre et de la diversité des groupes qui y séjournent, la mission des hospices semble aujourd’hui couler de source. Il n’en fut pas toujours ainsi. Avec la route carrossable et le tunnel, le passage du col ne représente plus un péril. La tâche des chanoines n’est plus dès lors d’accompagner physiquement les voyageurs avec les chiens, la soutane et les skis en bois, comme le veut l’image d’Epinal. Que faire des hospices ?

La Congrégation prend acte de cette évolution. Elle reconnaît très vite que la portion du monde qui lui est confiée pour l’évangélisation est celle « des voyageurs, des touristes, des alpinistes et des skieurs » (décret du chapitre général de 1959). C’est alors que retentit l’appel prophétique de Gratien Volluz, chanoine et guide de montagne, pionnier dans le développement d’une authentique spiritualité de la montagne avec les activités que nous connaissons aujourd’hui encore : pèlerinages alpins, vacances en famille au Simplon, randonnées spirituelles, camps montagne et prières… La montagne devient un terrain privilégié pour vivre une authentique expérience spirituelle.

Quand l’hospitalité se vit dans l’audace et l’adoration

L’hospitalité prend alors des formes nouvelles, tout en restant fidèle à son ingrédient de base : l’écoute. « Nous avons deux oreilles et une seule bouche », souligne malicieusement Frédéric Gaillard qui passe de nombreuses heures au téléphone, entre deux relevés météos. « Ça aussi, c’est de l’accueil ! » Pour Jean-Michel Lonfat, prieur de l’hospice du Grand-Saint-Bernard, l’un des rares prêtres à parler le langage des signes, l’accueil se vit aussi par l’accompagnement des personnes sourdes-malentendantes et aveugles-malvoyantes. Car, comme le rappelle le prévôt Jean-Michel Girard, la volonté de saint Bernard était d’accueillir tout le monde sans distinction. Ce service humain comporte un message : « Chaque personne est infiniment précieuse, quels que soient son origine, sa religion, sa condition sociale, sa raison de voyager et ses projets. » Si jusqu’en 1940, on offrait gratuitement un lit et une soupe à chaque hôte – même aux contrebandiers ! –, les chanoines ont aujourd’hui à cœur de poursuivre cette mission d’hospitalité pour tous. Le thé, symbole de bienvenue, est encore offert gratuitement.

Faire tourner la baraque

Si leur écoute et leur disponibilité sont sans pareil, le travail ne manque pas pour arriver à maintenir ces maisons ouvertes toute l’année. La communauté peut alors compter sur les précieux services de la maisonnée et de bénévoles. Clotilde Perraudin, une jeune du Val de Bagnes, a travaillé six mois au Grand-Saint-Bernard, dans ce lieu qu’elle connaissait déjà bien. La vie religieuse partagée, tout comme le regard bienveillant porté tant par la communauté que par les hôtes, lui a fait du bien, tout en renforçant son estime de soi. Elle, qui pourtant n’aimait pas faire le ménage, a trouvé que là, ça faisait sens pour… l’hospitalité qui se cultive jusque dans les fleurs. Le chanoine Raphaël Duchoud y entretient en effet une véritable pépinière, à plus de 2400 mètres d’altitude !

L’hospitalité s’incarne certes par des gestes très concrets. Toutefois, comme le relève Anne-Marie Maillard, oblate de la Congrégation, elle s’ancre avant tout dans une reconnaissance bien plus profonde, au risque sinon de ne pas tenir. « Ici comme ailleurs, nous ne pouvons pas accueillir en vérité ni aimer les autres si nous ne nous reconnaissons pas d’abord comme accueillis et aimés par le Seigneur. » Ainsi, prendre de la hauteur et vivre sur les cols, c’est peut-être d’abord reconnaître, consciemment ou non, un appel et… y répondre.

La Congrégation du Grand-Saint-Bernard fut fondée au XIe siècle.
La Congrégation du Grand-Saint-Bernard fut fondée au XIe siècle.

Prendre de la hauteur avec 82-4000 solidaires

But: rendre les sommets accessibles.
But: rendre les sommets accessibles.

Hugues Chardonnet, guide de montagne, diacre et médecin français, a parlé de son association 82-4000 solidaires lors du week-end pastoral des 17 et 18 février derniers à l’hospice du Grand-Saint-Bernard. Son association s’est donné pour mission de rendre les sommets accessibles aux personnes les plus démunies, car, de par les difficultés qu’elles ont surmontées sur leur chemin de vie, ce sont elles qui nous apprennent à vivre. « Ce qui anime nos nombreux bénévoles, c’est de voir redescendre les participants avec la banane. L’expérience de la beauté est nécessaire, tu aides ces personnes à construire leur vie autour d’une nouvelle passion. » (http://824000.org/)

Osons la bienveillance avec les pèlerinages alpins

Un temps de partage et de découverte, en portant un regard aimant, compréhensif et sans jugement sur soi et sur l’autre. Une marche de Ferret à l’hospice du Grand-Saint-Bernard pour rompre avec les rythmes effrénés du quotidien. Un pèlerinage qui a choisi une fois encore de favoriser les rencontres intergénérationnelles, en donnant une place privilégiée aux enfants et aux ados.

Plus d’infos sur les activités d’été au Grand-Saint-Bernard sous :
www.gsbernard.com/fr/agenda-fr

et pour les vacances chrétiennes en famille au Simplon sous :
gsbernard.ch/simplon/familles

Réponse d’un évêque à Floriane Eigenheer

logo_synode4En vue du Synode des jeunes qui se tiendra à l’automne 2018, le Pape invite nos jeunes à poser les questions qui les habitent.

Par Vincent Lafargue
Photos: LDD, DRsynode_florianeFloriane Eigenheer, 28 ans, habitant Martigny (VS), vient de recevoir le baptême et la confirmation. La jeune femme a posé plusieurs questions à nos autorités ecclésiales. Mgr Alain de Raemy a retenu celle-ci à laquelle il souhaite répondre :

« Dans l’exhortation apostolique ″Gaudete et Exsultate″, ce qui est mis en avant est l’appel à la sainteté. Le fait d’être saint, selon le Pape (réagir avec douceur, savoir pleurer avec les autres, garder le cœur pur de tout ce qui souille l’amour, semer la paix autour de soi), est pour moi un code de bonne conduite humain. Pourquoi cet appel à la sainteté ne s’adresse-t-il qu’aux chrétiens ? Pourquoi ne pas l’étendre à tous les humains, pliant ainsi une des barrières nous séparant des autres religions ? »

L’évêque des jeunes, Mgr Alain de Raemy répond ainsi:

alain-de-raemyChère Floriane,

L’exhortation du Pape à vivre la sainteté dans le monde actuel est-elle un simple code de bonne conduite humain ? Oui et non.

En lisant cette exhortation, on a vite compris qu’il s’agit d’imiter Jésus et de se fier à son enseignement. Inviter à cela, c’est de fait aussi de l’évangélisation. Dans ce sens oui, on peut dire que c’est une sorte de « code de bonne conduite » proposé à tous les hommes et pas seulement aux chrétiens. Ce texte ne commence d’ailleurs pas par l’habituel « aux évêques, aux prêtres et aux diacres, aux personnes consacrées et à tous les fidèles laïcs » et on n’y a pas non plus simplement ajouté « et à tous les hommes de bonne volonté ». Le texte commence abruptement sans s’adresser à personne en particulier. On peut dès lors dire que c’est une invitation « à qui que ce soit » à y lire et à y voir la chance de sa vie et de la vie du monde !

Mais d’autre part, quand on touche à Jésus et à son message, on touche à plus que de l’humain. Vivre l’amour de l’ennemi, par exemple, fait sauter le code humain. Croire que l’Esprit Saint le rend possible, c’est un acte de foi, ce n’est plus de la simple éthique. Aimer Jésus et à cause de cela changer de vie n’est pas l’adhésion à un simple code de bonne conduite humain. Le Pape le dit et répète : l’Eglise n’est jamais une simple ONG. Elle part de Jésus et conduit à Jésus. Cela change tout.

Mais une chose est sûre. Dieu est pour tous. Il a un seul projet pour toute l’humanité. Ce projet s’accomplit pleinement quand on se réfère explicitement à Jésus et quand on célèbre les sacrements qui nous transforment. C’est l’Eglise. Mais Dieu s’active chez tous. Son unique projet s’infiltre d’une manière ou d’une autre dans tous les cœurs. C’est pourquoi les frontières de l’Eglise traversent le cœur de chaque homme. Ce qui y est accueilli de Dieu (consciemment ou non) est déjà son projet « Eglise » en cours, ce qui est refusé de Dieu n’est pas « Eglise ». Il n’y a donc pas de barrières qui nous séparent les uns des autres. Il n’y a que ce qui, en chacun, chrétien ou pas, unit, oui ou non, à l’unique projet de Dieu pour tous.

+ Alain de Raemy, l’évêque des jeunes

Les icônes du Simplon

Par Pascal Bovet
Photo: Hospice du Simplon
Si le bâtiment de l’hospice du Simplon, construit vers 1830, donne une impression d’austérité, peut-être imposée par le cadre montagneux, sa chapelle comporte un ensemble d’icônes de grande taille, de composition contemporaine. 

L’ensemble laisse voir, autour du Christ sereinement en croix et les dominant, les protecteurs de l’hospice et des religieux qui en ont la charge, les chanoines du Grand-Saint-Bernard. A gauche du Christ donc, saint Bernard de Mont-Joux, passé maître dans la maîtrise du démon, et saint Nicolas de Myre, très populaire en Italie voisine et qui a un pied à terre magnifique à Bari. Vénéré et fêté comme protecteur des enfants, il se fait ici protecteur des voyageurs.

Et à droite, saint Augustin et sa mère sainte Monique ont charge de veiller sur les religieux qui s’occupent du logis.

La croix ne correspond pas à nos coutumières représentations ; sa forme et son style nous viennent  de la tradition byzantine, transmise par l’Italie. Cette forme de croix a été mise à la mode par Cimabue, au début de la Renaissance, et rendue populaire par le mouvement franciscain.

La couleur est sobre, le corps et le visage sont dépourvus de vie, mais pas outragés : point d’outils de la Passion, ni de pleureuses.  C’est déjà un Christ « pascal ».  De ses bras étendus, il fonde une famille chrétienne originale dont Marie est la mère et Jean le fils bien-aimé.

Jouons ensemble!

On joue beaucoup aujourd’hui, mais souvent tout seul, face à son écran. Jouer ensemble, voilà un ferment d’unité familiale! Diane et Vivien, un couple ludophile, proposent trois jeux modernes à tester cet été.

Propos recueillis par Bertrand Georges
Photo: DR

DIXIT, un jeu pour rêver

dixit3-12 joueurs | 30min | 8+ ans

Rien de tel pour s’initier au jeu de société moderne que Dixit ! Pour vivre un moment de poésie, laissez-vous inspirer par les sublimes illustrations des cartes et faites travailler votre imagination. Chaque tour, un joueur désigné conteur choisit secrètement une carte de sa main et énonce une phrase ou un mot qu’elle lui inspire. Les autres joueurs remettent au conteur leur carte qui y correspond le mieux. Une fois les cartes dévoilées, tous votent pour celle qu’ils pensent être celle du conteur. Saurez-vous orienter les joueurs sans donner des indices trop évidents ?

MÖLKKY, pour profiter du plein air

molkkyPour les journées ensoleillées, pourquoi ne pas essayer le célèbre et très apprécié Mölkky ? Douze quilles numérotées à renverser à l’aide d’un gourdin, pour marquer 50 points. Faites tomber la quille numéro 11 seule et vous marquerez 11 points, mais renversez les quilles 11 et 9 et vous ne ferez que 2 points. Et si vous dépassez les 50 points, vous retomberez à 25 ! Une alternative originale et tout terrain à la pétanque.

KINGDOMINO, pour ceux qui aiment la stratégie

kingdomino2-4 joueurs | 20min | 6+ ans

Avec Kingdomino, vous découvrirez le plaisir d’un jeu stratégique, dès 6 ans ! Chacun devra construire un royaume autour de son château avec des tuiles et en suivant la même règle qu’aux dominos : pour poser une tuile, elle doit avoir au moins une face identique à sa voisine. Un jeu facile à comprendre, rapide et avec un matériel agréable, qui ravira petits et grands !Alors jouons ! Goûtons au plaisir d’être ensemble ! Donner du temps, c’est une manière d’aimer qui dit à l’autre combien il est important pour nous. Et ça construit la famille. Bonnes vacances !

Le Foyer Abraham

« Qu’on apporte un peu d’eau, vous vous laverez les pieds et vous vous étendrez sous l’arbre. » (Gn 18, 4)

Par Nicole Andreetta
Photos : Anne-laure Gausseron
« Du bonheur ! » s’exclame Cla­rissa, 9 ans, lorsqu’on lui de­mande ce qu’elle trouve au Foyer Abraham. « Un bon goûter et jouer au ballon dans la cour ! » ajoute son amie Serena. Jean-Marie, un retraité qui leur vient en aide pour leurs devoirs, hoche la tête en souriant.

Situé au cœur du Vieux Martigny, le Foyer Abraham accueille, chaque mercredi après-midi, jusqu’à 50 enfants et une vingtaine de femmes. Le 90% d’entre eux sont des requérants d’asile et des réfugiés.

Des bénévoles venus de divers horizons les reçoivent et proposent différentes activités : conversation française, soutien scolaire, jeux, bricolages, informatique…

Sandy habite Verbier, elle ex­plique : « Mes petits-enfants habitent San Francisco, je les vois rarement. Ici, je peux être une grand-mère. »

Thomas, 24 ans, s’est engagé après un voyage en Suède : « Par le biais de couch surfing, je logeais chez une dame qui hébergeait deux jeunes réfugiés afghans. Nous avons sympathisé. Leur parcours de vie m’a impressionné. De retour en Suisse, j’ai voulu faire quelque chose pour les requérants d’asile. Je travaille comme boucher à 50%. J’ai beaucoup de temps libre ! Outre les mercredis que je passe ici, je suis aussi présent au Café du Parvis, un espace destiné plus particulièrement aux hommes. »

La responsable du lieu est Anne-Laure Gausseron. Oblate consacrée, elle appartient à la Congrégation du Grand-Saint-Bernard. L’hospitalité, c’est dans sa nature !

« L’exil est une expérience très dure. Il est nécessaire d’accueillir avec douceur ceux qui l’ont vécue… et sans les juger. Nos activités ne sont que des moyens pour entrer en relation. La priorité est donnée à la joie de la rencontre… qui peut engendrer de petits miracles. »

Anne-Laure organise également, pour les familles et les mineurs non accompagnés, des semaines de vacances et des sorties à la journée. 

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Connaissez-vous bien les paroisses du décanat de Fribourg?

Saurez-vous retrouver ce que représentent ces images, et leur emplacement?[thb_image lightbox= »true » image= »3156″][thb_image lightbox= »true » image= »3155″]

Solution du jeu photos

1. Granges-Paccot, rue de Morat, entre le terrain de foot et le centre commercial d’Agy. Croix moderne en mémoire de la victoire fribourgeoise sur les Savoyards en 1448. 

2. Givisiez, route du Château-d’Affry. Maison des séminaires des diocèses de Lausanne, Genève, Fribourg et de Sion, ancien séminaire de Sion (1985).

3. Sainte-Thérèse, Grand-Torry. Maison des missionnaires de Bethléem, achetée en 1935 pour servir d’école missionnaire (fermée en 1972).

4. Saint-Paul, route de Villars-les-Joncs. Croix de tuf (1548), à la frontière des communes de Fribourg et de Guin (hameau de Villars-les-Joncs).

5. Saint-Maurice, place du Petit-Saint-Jean. Ange musicien, triton avec couteau à ébourrer sur la fontaine de sainte Anne, patronne des tanneurs (Hans Gieng, 1559-1560).

6. Saint-Jean, Ruelle des Liguoriens. Eglise de la Providence (1749-1762) et maisons n° 16 à 20 de la rue de la Neuveville, ancienne brasserie du Cardinal avant 1905.

7. Saint-Nicolas, rue des Epouses. Statue en bois de saint Nicolas de Myre (1515, copie), enseigne de l’ancienne confiserie de Saint-Nicolas.

8. Saint-Pierre, rue de l’Hôpital. Lanterneau de la chapelle Sainte-Croix, dans l’ancien hôpital des Bourgeois (fin du XVIIe s.).

9. Villars-sur-Glâne, avenue Jean-Paul II. Chapelle Sainte-Thérèse-de-l’Enfant-Jésus (1849) dans l’enceinte du manoir de Bertigny, ancienne école des nurses.

10. Christ-Roi, boulevard de Pérolles. Espace de recueillement au sous-sol du site universitaire de Pérolles 2 (2001-2005).

Pour des raisons de commodité, les paroisses de St-Nicolas / St-Paul et de Divisiez / Granges-Paccot ont été scindées en deux.
Source : « Guide artistique de la Suisse », tome 4b : Fribourg / Valais, 2012.

Une heure avec… Didier Berthod

Le prêtre est le guide dans la montagne de Dieu

Propos recueillis par Thérèse Yang
Photo: DRdidier-berthodJ’ai eu un changement de vie radical il y a douze ans, lors de la fête de la Pentecôte. Cela faisait plusieurs années que j’étais attiré par la vocation religieuse, mais sans avoir la force de faire les renoncements qui s’imposaient. Cela m’a conduit à vivre des années difficiles de déchirement intérieur. Finalement, je me suis tourné vers le Seigneur pour qu’il vienne me sauver. Ma prière a été exaucée. Suite à cette expérience de Dieu, j’ai rejoint la Fraternité Eucharistein que je connaissais un peu, pour approfondir ma foi et discerner ma vocation. Après une année et demie, j’ai décidé de m’engager dans cette communauté.

Même si ma vie actuelle paraît à l’opposé de celle des années antérieures, à mes yeux je suis toujours dans la même dynamique : il y a une profonde continuité entre ma vie d’alpiniste et celle de religieux, puisque dans les deux cas, je marche vers un sommet, encordé en communauté à la suite d’un guide qui ouvre le chemin. Et d’une certaine manière, le prêtre est le guide dans la montagne de Dieu. Sa carte et sa boussole, c’est l’Evangile. Les sucres de raisin qu’il donne à ses clients pour donner de l’énergie, ce sont les sacrements, et tout l’entraînement personnel du guide de montagne se retrouve dans la vie du prêtre, sa vie d’ascèse et de prière. 

Devenir prêtre, tout comme devenir guide, pour moi, c’est le don d’une grande responsabilité. L’Eglise me fait cette grâce de guider les âmes vers Dieu et j’ai à cœur de mettre beaucoup de sérieux dans cette tâche. Je n’ai pas d’angoisse particulière, quand bien même je suis pécheur et fragile comme tous mes frères et sœurs. J’ai une grande confiance, parce que j’ai beaucoup travaillé pour me former non seulement à la théologie, mais surtout à la vie spirituelle. La vie spirituelle se déploie lorsqu’une personne chemine vers Dieu. Dans cette vie, qui est une véritable aventure, il y a des règles, des modèles, des exercices spécifiques, mais aussi des adversaires ou des impasses. Les adversaires, ce sont les esprits mauvais, Satan, mais aussi ces tendances intérieures à nous-mêmes, ce que saint Paul appelle nos « tendances égoïstes ». Les impasses, ce sont des chemins qui ne mènent pas au but, chaque fois que nous nous laissons guider par de fausses doctrines, de fausses croyances sur Dieu ou sur nous-mêmes. Et j’appelle aussi impasse tout chemin qui mène à la tristesse et au désespoir. Parce que je suis profondément convaincu que l’être humain a pour vocation de devenir pleinement libre et heureux, et même si les chemins particuliers sont très nombreux, c’est la vie selon l’Evangile qui mène à ce but. 

Je suis très heureux de devenir prêtre et je souhaite que beaucoup, spécialement les jeunes, puissent découvrir la joie de devenir responsables. Grâce à des témoins du Christ, j’ai pu découvrir la vraie liberté qui consiste à être capable d’aimer, de prendre des responsabilités et de transmettre la vie. Voilà le chemin sur lequel je suis et sur lequel j’espère que de nombreuses personnes puissent également marcher.

Biographie

Didier Berthod, d’origine valaisanne, a toujours été très marqué par le milieu de l’alpinisme. Après une formation d’électricien, il devient guide de montagne. Il est connu comme un as de la grimpe des fissures, ayant tenté ou ouvert plusieurs voies très difficiles dans différents pays, notamment en Italie, au Canada, en Australie, aux Etats-Unis. Il a changé radicalement de voie il y a douze ans : âgé alors de 25 ans, il entre dans la Fraternité Eucharistein. Venu à Fribourg pour étudier la théologie, il a été ordonné prêtre à Vérolliez (VS) le 16 juin, en même temps que Johannes d’Autriche.

Accueillir les surprises du Seigneur

Par l’abbé Philippe Blanc
Photo: DRAvec ces paroles, le Pape nous invite à être disponibles et audacieux. Disponibles afin de ne pas nous enfermer dans nos habitudes et notre confort, audacieux afin de pouvoir entendre les appels de l’Esprit et ceux de nos frères et sœurs. Tout cela nous paraît bien beau au niveau des intentions, des idées… mais qu’en est-il pour notre vie concrète, pour cette vie ordinaire du quotidien ? 

Accueillir les surprises du Seigneur… sinon, notre Eglise s’expose à deux risques : stagner et être incapable d’aller de l’avant (ce sont encore les paroles du Pape…). Et cela est vrai d’abord pour chacun de nous. Pour parvenir au sommet, pour suivre le Christ, nous avons besoin de vivre un certain allègement. Il y a tant de choses, de biens, de liens… qui alourdissent notre marche. Mais cela touche aussi probablement la vie de nos communautés, notre manière d’être chrétien dans le monde. Voulons-nous faire un « musée de souvenirs » ou sommes-nous prêts à accepter que « le Seigneur [vienne] nous réveiller, nous secouer dans notre sommeil, nous libérer de l’inertie » ? (c’est toujours le Pape qui parle…).

En équipe pastorale, nous nous sommes plusieurs fois posé ces questions : quel est l’essentiel auquel nous tenons parce qu’il est au fondement de notre relation personnelle avec le Christ et de nos engagements pastoraux ? Quel message est-il indispensable de proclamer pour que la vie nouvelle soit annoncée à toutes et tous, sans oublier que nous sommes appelés à témoigner non seulement par nos paroles, mais aussi par nos actes ?

Pendant l’été, prenons le temps de lire, de méditer, de nous confronter à ce beau document que le Pape nous a offert sur l’appel à la sainteté *… l’Esprit du Seigneur nous fera découvrir des pistes nouvelles et des réponses à nos questions.

* Gaudete et exsultate, exhortation apostolique sur l’appel à la sainteté dans le monde actuel, pape François

Mer ou montagne?

Par Thierry Schelling
Photo: DR
Pour les vacances, vous êtes plutôt mer ou montagne ? Le pape François semble privilégier… le statu quo : rester à Rome, alors que Jean-Paul II ou Benoît XVI affectionnaient un chalet dans le Val d’Aoste ou les Dolomites et leurs nombreux sentiers de promenade.

Mais sous sa plume, François aime la géographie biblique, et particulièrement la montagne. Lors de l’angélus du 16 mars 2014, il décryptait l’épisode de la Transfiguration – sur une montagne, donc – en ces termes : « Je voudrais (y) souligner deux éléments significatifs, que je synthétise en deux mots : montée et descente. Nous avons besoin d’aller à l’écart, de monter sur la montagne dans un espace de silence, pour nous trouver nous-mêmes et mieux percevoir la voix du Seigneur. C’est ce que nous faisons dans la prière. Mais nous ne pouvons pas rester là ! La rencontre avec Dieu dans la prière nous pousse à nouveau à “descendre de la montagne” et à retourner en bas, dans la plaine, où nous rencontrons tant de frères qui ploient sous les peines, les maladies, les injustices, l’ignorance, la pauvreté matérielle et spirituelle. A ces frères qui sont en difficulté, nous sommes appelés à apporter les fruits de l’expérience que nous avons faite avec Dieu, en partageant la grâce reçue. »

Symbole fort
Déjà dans son dernier message pour le Carême 2013, Benoît XVI avait mis en avant la montagne comme symbole fort : « L’existence chrétienne consiste en une ascension continue du mont de la rencontre avec Dieu pour ensuite redescendre, en portant l’amour et la force qui en dérivent, de manière à servir nos frères et sœurs avec le même amour que Dieu. » (no 3) Et le pape Ratzinger de s’appliquer tout spécialement à suivre cette invitation à grimper sur la montagne à l’aube de sa démission…

Les papes, plutôt montagne que mer…

N’oubliez pas l’hospitalité…

Par Nicole Andreetta
Photo: Congrégation du Grand-Saint-Bernard
Depuis la nuit des temps, dans l’imaginaire collectif, les montagnes sont représentées comme des contrées mystérieuses et dangereuses.

Autrefois, pour permettre aux voyageurs exténués de reprendre des forces en toute sécurité, des lieux d’accueil, appelés hospices, ont été édifiés le long des chemins alpins. Un bol de soupe avalé et le corps reposé, chacun reprenait ensuite sa route, réconforté.

Aujourd’hui, certaines régions montagneuses situées entre la France et l’Italie se révèlent particulièrement inhospitalières. Non pas à cause des dangers naturels comme la neige, le froid ou le brouillard. Mais parce qu’une véritable « chasse à l’homme » s’est mise en place pour empêcher des migrants à la recherche d’un peu de protection de franchir la frontière.

Ainsi, le 9 mai dernier, une jeune Nigériane qui tentait d’échapper à un contrôle de police est retrouvée noyée dans la Durance. Le 18 du même mois, des randonneurs découvrent le corps de Mamadou, mort d’épuisement.

Quant aux personnes qui se montrent solidaires des fugitifs et tentent de leur venir en aide, elles sont arrêtées et inculpées pour « délit de solidarité ».

Nos hospices, un symbole d’humanité.

Les hospices ont été édifiés le long des chemins alpins.
Les hospices ont été édifiés le long des chemins alpins.

Un jeu de piste

Par Geneviève de Simone-Cornet
Photo: Jean-Claude GadmerQue l’on reste chez soi ou que l’on prenne l’avion pour aller au bout du monde, l’été a le goût des vacances. La chaleur du soleil sur la peau, le foisonnement de la nature, la gaieté des couleurs, tout invite à la flânerie. On a du temps pour souffler et recharger ses batteries en vue d’une nouvelle année. Loin du toujours plus qui occupe ordinairement nos journées.

Alors oui, remplissons notre panier des beautés découvertes ou redécouvertes avec un œil neuf, l’oreille aux aguets, tous nos sens en éveil. L’été nous sort de nos routines, nous extrait de nos habitudes usées, de nos réflexes habituels. Ouvrons grand la fenêtre de notre cœur pour accueillir ce qui vient et nous en nourrir. Faisons place à la nouveauté. N’ayons pas peur de nous élancer vers l’inconnu, de nous laisser surprendre par des paysages grandioses, des saveurs inédites, des expériences uniques.

Prenons le temps de respirer. Et de regarder autour de nous. Nous découvrirons alors que Dieu nous rejoint sur toutes les routes de nos vacances. Et qu’il aime jouer avec nous, semant des signes ici et là. Et si nous faisions de cet été un jeu de piste ? Si, à la fin d’une journée à la plage ou à la montagne, nous prenions un peu de temps pour repérer les signes que Dieu nous a adressés au long des heures ? Nous verrions qu’il est notre plus fidèle et discret compagnon de voyage.

N’hésitons pas à franchir le seuil d’une cathédrale ou d’une chapelle de montagne, à admirer les beautés du lieu, puis à nous asseoir pour rendre grâce. Lors d’une balade dans la nature, profitons de la chaleur du soleil, de l’ombre des sous-bois, de la fraîcheur de la source – et n’oublions pas, lors d’une pause bienvenue, de nous recueillir quelques instants pour une prière de louange. A la vue d’un spectacle inédit, sachons remercier le créateur pour tant de beautés.

Nous ferons ainsi de nos vacances non pas un temps plein, mais un temps de plénitude ; non le lieu d’une course à la performance – aller le plus loin possible, voir le plus de choses possible –, mais celui d’une essentielle densité. Car Dieu ne nous demande pas de parcourir le monde pour en rapporter des images qui faneront bientôt, mais de goûter chaque instant en vérité. Nous sommes faits pour aimer, non pour capturer, engranger, accumuler.

Dieu, lui, nous fait signe partout. Ici et maintenant. Bon jeu de piste tout au long de l’été !

Une paroisse bien vivante

L’assemblée de la paroisse catholique de Nyon s’est tenue mercredi 25 avril dans une salle sous l’église de la Colombière. Des communautés toujours très actives, des finances saines, une brocante qui se réoriente, des démissions et de nouvelles têtes: la vie qui va. Et des défis à relever pour la future église de Gland.

Par Geneviève de Simone-Cornet
Photo: Damien Mastelli Une quarantaine de personnes se sont retrouvées à la Colombière pour l’assemblée annuelle conduite par le président de paroisse Gilles Vallat. Dans son rapport, il a souligné le foisonnement des activités menées par les communautés et les groupements tout au long de l’année. L’appartement du nouveau concierge, Filipe Oliveira, a été entièrement refait. D’autres réfections ont été réalisées dans l’appartement du Père Emilien Nguyen Mai à la suite de sa nomination comme prêtre auxiliaire dans l’unité pastorale Saint-Pierre Les Roches, dans le décanat Glâne-Veveyse.

Un dossier important a occupé le Conseil de paroisse en 2017 : la future église de Gland. Le Conseil est représenté au sein du groupe de pilotage. Gilles Vallat a tracé brièvement un point de la situation : la Municipalité de Gland a accordé à la paroisse le permis de construire, mais des voisins ont fait recours. Le projet fait actuellement l’objet d’une procédure devant la Cour de droit administratif et public du Tribunal cantonal vaudois : « Une audience vient d’avoir lieu sur place et nous avons bon espoir que la justice rendra une décision qui nous permettra de commencer les travaux cette année ». Lorsque le permis de construire sera effectif et que les devis seront rentrés, le Conseil de paroisse convoquera une assemblée : les paroissiens pourront ainsi se prononcer sur le crédit de construction.

Le président s’est félicité de « l’excellente collaboration existant entre nos deux paroisses, Nyon et Founex » et des liens étroits avec les cinq communautés constituant la paroisse. Leur situation financière saine « leur permet de soutenir solidement leurs projets pastoraux et de partage ». Il a enfin remercié les membres de l’Equipe pastorale et les bénévoles.

Puis il a présenté les comptes, qui montrent « une bonne situation financière ». Ils ont été approuvés à l’unanimité. Ils sont tenus par la secrétaire de l’unité pastorale (UP), Marie-Josée Desarzens qui, depuis janvier, prend en charge les flux financiers de l’UP.

Fréquentation réjouissante

Le curé modérateur, l’abbé Giraud Pindi, a ensuite évoqué la situation pastorale. Il a rappelé en ouverture que « la paroisse est une présence ecclésiale : ce sont des hommes et des femmes, des enfants, des jeunes et des personnes âgées, chacun avec son histoire propre, qui professent la même foi au sein de notre Eglise. Nous devons donc être attentifs aux visages, aux histoires, aux émotions, aux souffrances et aux joies des personnes. Avant les bâtiments ».

Après avoir précisé de quoi se composent l’UP et l’EP (Equipe pastorale), il a souligné l’excellente collaboration avec le Conseil de paroisse – « avoir un Conseil de paroisse ouvert aux questions pastorales est réellement précieux » – et les autres structures de l’UP. Même si en pastorale, une partie des paroissiens sont « de plus en plus exigeants. Surtout ceux, nombreux, qui ne fréquentent pas ordinairement l’Eglise, mais qui demandent certaines célébrations (baptême, mariage, funérailles) ». En catéchèse, on rencontre « des parents exigeants, souvent éloignés des réalités pastorales et ecclésiales, qui ne comprennent pas toujours le bien-fondé des parcours proposés ». Les messes sont bien fréquentées : elles accueillent de plus en plus de jeunes et de jeunes familles, d’où l’importance de « soigner la liturgie et les lieux, car quand c’est beau les gens reviennent ».

Des discours aux actes

L’abbé Pindi a rappelé que les Conseils de communauté « sont le lieu par excellence où les paroissiens peuvent s’exprimer par rapport aux questions spécifiques à chaque communauté : liturgie, réalités des familles, des jeunes, catéchèse des enfants, dialogue œcuménique, etc. ». Chaque communauté a sa particularité. L’EP, quant à elle, les soutient et les accompagne « en restant attentive aux attentes du diocèse et de l’Eglise », mais elle n’est pas « une haute instance de décision ».

« Le Conseil de l’unité pastorale (CUP), a ajouté le curé modérateur, est le lieu de la mise en commun de toute la réalité pastorale de l’UP. Il n’y a donc aucune pertinence à créer ou convoquer d’autres assemblées pastorales et d’autres lieux de débat. » Sur les pas du pape François, il a invité chacun à passer des discours aux actes, de la théorie à la vie.

Quatre prêtres permettent d’assurer huit messes par week-end sur l’ensemble de l’UP. Ils ont été éprouvés durant cette année : l’abbé Jean Geng a perdu son père en janvier, l’abbé André Fernandes son frère aîné Alexandre en février, l’abbé Pindi sa mère en septembre. Et généreux : l’abbé Fernandes est déjà, au plan financier, en régime de retraite, et s’il devrait travailler à 40%, il continue à 100%. « Nous sommes des êtres humains avec nos qualités et nos limites : pensez-y. »

En ce qui concerne le personnel laïc, Claire Gabriel, secrétaire du Conseil de paroisse, a rappelé l’engagement en décembre d’un nouveau concierge, Filipe Oliveira, gendre de l’ancien, Carlos Azevedo. 

Nouveau coordinateur

Ont suivi différents rapports : bulletin de paroisse, brocante, kermesse, Asolac, Tchad Missions Nyon ; puis ceux des communautés : Begnins, Crassier, Gland, Saint-Cergue et Nyon.

Le bulletin de paroisse a trouvé un nouveau coordinateur en remplacement de Michel Pannatier, démissionnaire, qui reste correspondant pour sa communauté de Saint-Cergue : Damien Mastelli, architecte, de la région de Nyon. Et depuis octobre, Anne de Tréverret, membre du Conseil de communauté de la Colombière, prend en charge les annonces.

La prochaine brocante, qui aura lieu du 15 au 17 novembre 2019 à Nyon, est dotée d’un nouveau comité : Hélène Lasser et Michèle Zumstein, de l’ancienne équipe, sont rejointes par Françoise et Roger Merlo, Brigitte Besset et Chantal Zaphiropoulos. Le bénéfice financera la future église de Gland.

Asolac, l’Action sociale œcuménique de La Côte, poursuit ses repas communautaires à Nyon et Gland sans Ursula Freuler (active depuis 2002) et Sylviane Würst, démissionnaires. Florence Michel a pris le relais. Le forum social 2018, samedi 3 novembre à la Colombière, portera sur « Œcuménisme et action sociale » : l’occasion de réfléchir à la diaconie dans les hôpitaux, les EMS et auprès des migrants. La permanence accueil, à Nyon, continue de recevoir des gens en difficulté en quête d’écoute et de conseils les mercredis et vendredis. Un bénévole a, pour quelques mois et jusqu’à l’été, accompagné les personnes en recherche d’emploi.

Tchad Missions Nyon a perdu en septembre Jean-Michel Frutiger, membre fondateur en 1982. Les recettes, d’un peu plus de 39’000 francs, ont permis de poursuivre le financement de divers projets animés par les sœurs ursulines de Pala dans les domaines de la santé et de l’éducation.

Le Conseil de communauté de la Colombière met l’accent cette année sur l’accueil des nouveaux paroissiens. Il a enregistré le départ de Laura Botteron et l’arrivée d’Anne de Tréverret et Pierre d’Aboville.

Projet freiné

En complément du président de paroisse, Roger Merlo a informé sur le projet de construction de la nouvelle église de Gland, soulignant que le dossier génère « beaucoup d’émotion » parmi les voisins qui ont fait recours. Le comité de pilotage a bon espoir d’obtenir gain de cause et, une fois l’autorisation de construire obtenue, il est décidé à commencer les travaux. Au niveau architectural, d’autres variantes sont à l’étude pour la façade, le bois notamment ; et deux entrées seront aménagées au lieu d’une initialement prévue : la première conduira dans l’église, la seconde aux salles inférieures.

En ce qui concerne le Conseil de paroisse, Edmond Zufferey a été réélu pour un nouveau mandat de trois ans. Enfin, l’assemblée a approuvé le financement de travaux à la cure. Afin de mieux protéger le personnel, un bureau d’accueil en deux zones sera aménagé;  et les douze fenêtres de la cure seront remplacées et isolées. Une collation offerte par la paroisse a suivi à la buvette.

A l’écoute d’Elisabeth de la Trinité

L’abbé François-Xavier Amherdt, professeur de théologie pastorale à l’Université de Fribourg, a animé, samedi 28 avril à la grande salle de la Colombière, une rencontre de partage et d’approfondissement spirituel sur sainte Elisabeth de la Trinité. Elle a rassemblé une quinzaine de paroissiens.

Par Geneviève de Simone-Cornet
Photos : DRL’abbé François-Xavier Amherdt, prêtre du diocèse de Sion, a invité chacun à se mettre à l’écoute d’Elisabeth de la Trinité, canonisée par le pape François le 16 octobre 2016, pour se nourrir de sa spiritualité et prier à son école. Cette Française qui fut carmélite à Dijon et mourut à 26 ans était une amoureuse de Jésus, avec qui elle vécut une intimité profonde. Elle invite chacun à trouver en lui la demeure de la Trinité, Dieu Père, Fils et Esprit Saint, « famille de personnes et circulation d’amour ». La quinzaine de paroissiens qui ont vécu cet après-midi ont appris à mieux connaître la carmélite et prié dans sa dynamique.

Dans l’intimité de Dieu
Après quelques éléments biographiques (voir encadré), l’abbé Amherdt a présenté la spiritualité d’Elisabeth de la Trinité. Cette femme est guidée par une intuition : l’amour de Jésus qui la consume et qu’elle brûle de répandre autour d’elle. Mais qui est Jésus pour elle ? Notre amour crucifié, présent en nous – Elisabeth est la sainte de l’intériorité : « Il est en moi, je suis en lui » – et vivant dans l’eucharistie. Où le rencontre-t-elle ? Dans sa prière – elle s’abandonne à lui comme un enfant dans les bras de sa mère –, les gestes du quotidien et le don de soi. Elle veut « donner Dieu aux hommes et les hommes à Dieu ».

Son secret ? Demeurer en Dieu : « Que l’on est heureux quand on vit dans l’intimité du Bon Dieu, quand on fait de sa vie un cœur à cœur, un échange d’amour ». La jeune carmélite de Dijon a incarné le programme tracé par son nom en approfondissant et en vivant le mystère de la Trinité. Elle n’a pas écrit de traité sur la Trinité, mais décrit ce mystère et partagé ses découvertes. La Trinité ? C’est un Dieu famille, trois personnes en un seul Dieu, trois flammes en une : « Ô mon Dieu, Trinité que j’adore ».

Il est sa maison, a relevé le conférencier : la Trinité est en elle et elle est dans la Trinité. Le Père, le Fils et l’Esprit la font participer à leur vie divine et chaque personne dit le mystère à sa manière. Elisabeth veut vivre du Dieu trinitaire : « Il est mon infini, en lui j’aime, je suis aimée et j’ai tout ».

Le secret du bonheur
Quelles attitudes adopte Elisabeth envers la Trinité ? Elle pratique l’adoration, « l’extase de l’Amour », le don total : « Je me livre à vous comme une proie » et la transformation en Jésus pour « ne plus sortir de son rayonnement ». Quelles conséquences ? Entre Dieu et elle, une intimité « qui a été le beau soleil irradiant ma vie en en faisant déjà un ciel anticipé », une réciprocité et une égalité : Dieu est « là, tout près, au-dedans. C’est le secret du bonheur, c’est le secret des saints ». Un mouvement vers l’union : « En l’aimant, je me transforme en lui ». La solitude, propice au recueillement intérieur et faire de sa vie une « maison perpétuelle ». Il n’y a pas de rupture entre la vie et la prière : « Que je balaie ou que je sois à l’oraison, je trouve tout bon et délicieux puisque c’est mon Maître que je vois partout » ; et la fécondité est le fruit de l’intériorité.

Plonger au cœur de la Trinité
Puis l’abbé Amherdt a expliqué la prière d’Elisabeth à la Trinité, écrite le 21 novembre 1904, en la fête de la Présentation de Marie, jour de renouvellement des vœux religieux : « Une prière longuement mûrie par sa contemplation dans la vie et son existence au Carmel ». Cette prière invite à plonger au cœur de la Trinité dans l’adoration et la confiance, emportés par une générosité totale et un oubli de nous-mêmes pour adhérer à la communion trinitaire. Le but d’Elisabeth ? « Ensevelissez-vous en moi pour que je m’ensevelisse en vous. » « Dieu nous aime tellement qu’il veut nous prendre totalement », a commenté le conférencier.

Mais comment entrer dans le mystère trinitaire ? Par la foi, qui est un phare, une lumière, un cadeau à transmettre aux autres, un feu à entretenir – Elisabeth a lu saint Paul et saint Jean de la Croix, Thérèse d’Avila et Thérèse de Lisieux, le mystique rhénan Ruysbroeck ; un combat au cœur de la nuit et de l’impuissance. Par l’oraison, tout à la fois un appel – « La Trinité veut me rencontrer », disait Nicolas de Flue – et une force pour porter le monde, « le moyen privilégié où je prends en charge avec Jésus toute l’humanité » ; mais aussi un envoi. Après le cœur à cœur, vivre toutes mes activités avec Dieu en le laissant agir à travers moi « pour sa gloire et le salut du monde ». Par l’eucharistie, centrale dans la vie d’Elisabeth, « qui dit mieux que tout l’amour au cœur de Dieu ». Elle est manifestation des trois personnes : le Père qui nous donne le pain du ciel ; le Fils qui, sous les espèces du pain et du vin, vient nous aimer et nous sauver ; l’Esprit, qui manifeste sa puissance de communion dans le pain et le vin. Par l’amour fraternel au service de ses sœurs.

Et avec Marie. Blottissons-nous contre son cœur de mère avec confiance et prenons-la comme modèle de vie intérieure : comme elle, soyons disponibles et accueillons les événements comme la volonté de Dieu.

Vers la maison du Père
Enfin, par la joie de croire – « la douceur de son amour et de sa présence, c’est cela qui transforme et illumine la vie, c’est le secret du bonheur » –, joie d’aimer malgré la souffrance, qui nous purifie pour nous attacher à la volonté de Dieu.

En conclusion, l’abbé Amherdt a invité chacun à se sentir en route vers la vie éternelle sur les pas d’Elisabeth : « Le ciel est la maison du Père. Nous sommes attendus comme des enfants bien-aimés qui retournent au foyer après un temps d’exil ». La carmélite y contemplera la Trinité « qui fut déjà ma demeure ici-bas ». Au ciel, que fera-t-elle ? « Attirer les âmes en les aidant à sortir d’elles-mêmes pour adhérer à Dieu. » Toute tournée vers la Trinité et toute tournée vers les autres.

Repères biographiques

Par GdSC

Elisabeth Catez naît le 18 juillet 1880 près de Bourges, mais en 1882, sa famille déménage à Dijon. A 14 ans, cette jeune fille vive, bien dans sa peau et douée, premier prix de piano au conservatoire, fait vœu de se consacrer à Dieu. Elle s’engage dans sa paroisse. Le 2 août 1901, elle entre au Carmel de Dijon. Elle fait profession le 11 janvier 1903 au terme d’un noviciat très rude. Elle rédige sa prière à la Trinité le 21 novembre 1904. Puis, tandis que sa santé se dégrade, elle écrit ses grandes œuvres : « Le ciel dans la joie », « La grandeur de notre vocation », « Dernière retraite », « Laisse-toi aimer ». Elle meurt de tuberculose et de la maladie d’Addison à 26 ans, le 9 novembre 1906. Elle est béatifiée par Jean Paul II le 25 novembre 1984 et canonisée par le pape François le 16 octobre 2016.

Un message lumineux

Quatre participants à la journée du 28 avril témoignent de ce qu’ils ont vécu durant la conférence, puis en méditant la prière d’Elisabeth de la Trinité devant le Saint-Sacrement à l’église. 

Propos recueillis par Olivier Cazelles

« Une heure d’adoration, vraiment ? Mais à quoi ça sert ? Pour moi, c’est un peu comme bronzer au soleil sur la plage : je n’ai rien d’autre à «  faire  » que d’être là, présente physiquement. Le Seigneur se charge du reste : me rejoindre là où je suis, emplir ce qui est creux en moi. J’en sors toute rayonnante, le cœur bronzé par son amour.
«  C’est déjà fini ?  », demandait un jour une catéchumène ayant accepté d’adorer le Saint-Sacrement sans montre ni mobile.
Dans notre paroisse, tant de lieux et de moments sont proposés dans la semaine pour adorer le Saint-Sacrement. Quelle chance ! Pourquoi s’en priver ? »
Francine Baumgartner

« Merci à l’abbé Amherdt de nous avoir emmenés avec tant de sensibilité à la rencontre d’Elisabeth de la Trinité. Le message que nous laisse cette jeune carmélite est lumineux d’amour, de joie et d’espérance. Il touche le cœur par son authenticité et sa ferveur ! Elisabeth a rayonné d’une foi pure et limpide dont nous pouvons encore nous inspirer aujourd’hui. Quelle belle découverte ! »
Erika Vez

« Sainte Elisabeth de la Trinité nous invite à disparaître du paraître pour renaître dans l’être. En acceptant avec humilité nos faiblesses, nous laissons la place nécessaire à Dieu pour agir en nos vies. Entrons dans une relation vraie et profonde avec notre Dieu qui est famille afin d’accéder à l’extase de l’Amour infini par le Christ, dans l’Esprit, vers le Père. Demeurons en Dieu, accueillons-le dans notre cœur afin qu’en nous voyant on puisse voir Dieu. »
Olivier Minniti

« Par l’enseignement de l’abbé Amherdt, j’ai découvert Elisabeth de la Trinité. La profondeur de l’amour qu’elle a porté à Dieu Père, Fils et Saint-Esprit m’a attirée un peu plus dans le grand mystère trinitaire et m’a invitée à m’y plonger davantage dans ma vie quotidienne. »
Marie-Rose Mercier

Communautés de base: la foi «autrement»

Célébrer différemment, partager et s’engager avec d’autres: les motivations qui animent les Communautés Chrétiennes de Base (CCB) en Suisse sont nombreuses. Mais qu’est-ce qu’une CCB? Leur rencontre annuelle à l’église de la Colombière à Nyon, ce 13 janvier, fut une belle occasion d’en apprendre plus.

Texte et photos par Silvana Bassetti

Les « ccbistes » et un message : « Je crois en un Dieu qui est uniquement tendresse, amour, pardon et rencontres. »
Les « ccbistes » et un message : « Je crois en
un Dieu qui est uniquement tendresse, amour, pardon et rencontres. »

Les premières CCB naissent dans les années 70 avec la mouvance de la théologie de la libération en Amérique latine et le souffle du IIe concile œcuménique du Vatican. Ces groupes « se prennent en charge eux-mêmes », selon le père dominicain belge Ignace Berten. 

A l’échelle de la Suisse, Genève est la championne des CCB : le canton en recense quatre, à Chêne, à Meyrin, à l’Ecogia, au Pont-d’Arve, auxquelles s’ajoute la communauté romande de Nyon. Elles réunissent chacune entre vingt et soixante personnes. La Suisse alémanique compte aussi quatre CCB : à Saint-Gall (SG), à Küssnacht am Rigi, Lucerne et Horw (LU). Mais elles ne rallient pour le moment chacune que six à douze membres.

Selon leur site de Genève, chaque CCB est « un groupe de chrétiens qui se rassemblent pour lire et partager la Parole, célébrer ensemble et approfondir leur foi, en lien avec leurs engagements dans le quotidien ». « Je m’y suis intéressée pour expérimenter une nouvelle manière de vivre ma foi. C’est un ancrage solide dans une communauté au sens fort du terme », selon Micheline, lors de la rencontre annuelle des CCB suisses. Une septantaine de personnes de toute la Suisse y ont participé. Depuis trois ans, Micheline a rejoint la CCB de Chêne. « La messe ne me suffisait plus. L’église presque vide et l’absence d’échange me déprimaient », confie cette femme à la retraite. Elle se dit heureuse de son expérience. « La communauté me permet de vivre ma foi et les célébrations autrement. C’est la célébration qui est au centre », ajoute-t-elle avant de terminer : « De vrais liens d’amitié se tissent. »

Les célébrations
Dans les communautés, la célébration est mensuelle, participative et créative. A tour de rôle, elle est confiée à un groupe de personnes. A partir d’un texte biblique, un sujet de réflexion alimentera le partage, des chants et la décoration de la salle. La Parole se place en lien avec l’expérience de vie de chacun. L’œcuménisme est présent, alternativement présidé par une célébration eucharistique ou une Sainte Cène. Mais les ministres sont rarement disponibles. « Nous ne souhaitons pas non plus un prêtre parachuté d’ailleurs, sans aucun lien avec la communauté », explique Jean-Pierre, membre depuis 40 ans. Pour lui, ce groupe est « un soutien et une richesse énorme », un lieu d’amitié et d’échange où ils « s’améliorent mutuellement ».

Avant, toute la famille venait aux partages. Mais les enfants ont quitté le nid et peu de jeunes s’intéressent aux CCB. Sans être une relève, quelque chose de nouveau va surgir ou est déjà en train de naître, indiquent plusieurs membres. L’appartenance à ces groupes pour « vivre la fraternité chrétienne et approfondir la foi » n’implique pas un éloignement des paroisses, souligne Marco. « J’ai un pied des deux côtés, mais certains reprochent une certaine rigidité à l’Eglise institutionnelle. Avec la CCB, on partage quelque chose de différent, il y a une participation active, plus d’ouverture », conclut-il.

La CCB permet de découvrir la Parole de Dieu agissante au cœur de leur vie et offre son aide dans des engagements chrétiens et solidaires au sein de la société et du monde. Claire-Anne fréquente une communauté depuis une dizaine d’années. La théologie de la libération et les témoignages d’Amérique latine l’ont encouragée dans un renouvellement de l’Eglise et à la prise de conscience que « nous pouvons avoir en tant que citoyens ». Plusieurs CCB soutiennent des groupes, mouvements ou associations en Suisse ou dans le monde dans un esprit de solidarité. « En tant que chrétiens, nous voulons être présents et agir dans ce monde ! » affirment plusieurs membres. 

Fraternité
Les célébrations sont suivies par des repas canadiens et les communautés organisent souvent des rencontres et des retraites. « Les liens d’amitié se tissent rapidement », souligne Urs de la CCB de Lucerne. « Nous ne voulons pas être des chrétiens du dimanche, nous voulons être des chrétiens des jours ouvrables aussi », ajoute-t-il. « Nous participons aux cercles de silence pour la paix, à des événements en Suisse et à l’étranger », raconte cet homme. Il a choisi de travailler à mi-temps pour être bénévole dans un centre interculturel du quartier « international et interreligieux ». Lucerne accueillera la prochaine rencontre des CCB de Suisse, le 19 janvier 2019. 

Avant l’assemblée, les membres ont exploré le thème : « Un courant qui passe, une attente qui dépasse, une re-co-naissance qui surpasse ». Cette réflexion porte sur les modes d’accompagnement des personnes en quête d’aide et les motifs d’action avec Nicole Andreetta, de l’Agora (Aumônerie Genevoise Œcuménique auprès des Requérants d’Asile et des réfugiés). Une belle célébration de la Parole, enrichie de chants, de gestes et de prières, a clôturé l’événement. Ouverte par le chant « Un grand champ à moissonner », elle a réuni les « ccbistes » autour d’un lopin de terre, des graines, des lumières, des fleurs et d’un message : « Je crois en un Dieu qui est uniquement tendresse, amour, pardon et rencontres. »

Présentation et bilan.
Présentation et bilan.

Un esprit créatif dans la préparation aux fêtes de Pâques

Par François Grillon
Photo: Aude Pouradier DuteilUn atelier floral a été organisé à la paroisse de Founex-St Robert, le 24 mars, par François Grillon et son équipe avec les servants de messe de l’UP. Ce fut une joie d’accueillir ces enfants pour un moment de partage et de grande convivialité. Leur talent a donné vie à de ravissantes décorations de Pâques.

La vente de ces printanières créations a été effectuée par les enfants pour soutenir les activités des servants de messe. Un grand merci pour cette communion en couleurs et en fleurs.

Le chrétien et la politique

Toute l’équipe de Saillon propose cet article écrit dans les années 80 par Vital Darbellay, conseiller national de 1979 à 1995, et paru cette année dans le livre « Vital Darbellay Artisan de solidarité » rédigé par son frère Charly. Ce texte écrit il y a près de 40 ans est pourtant proche, aujourd’hui encore, de nos réalités.

Texte de Charly Darbellay
Photo: Laurence BuchardLa question de savoir s’il est possible de concilier un engagement chrétien et un engagement politique se pose régulièrement. D’autant plus qu’il est de bon ton aujourd’hui de considérer la politique comme une chose sale, dont il faut savoir se tenir à distance.

Nous rencontrons d’ailleurs, dans ce domaine comme dans d’autres, des opinions tout à fait opposées. Certains vous diront que politique et religion n’ont strictement rien à voir l’une avec l’autre et d’autres vous diront qu’elles sont absolument liées.

Une fois de plus, c’est au milieu qu’il faut chercher la vérité pour constater d’abord que religion et politique se situent à des plans différents et répondent à des buts différents.

La religion, ainsi que l’étymologie nous l’indique, est l’ensemble des relations de l’homme avec Dieu. Son but, nous conduire dans de bonnes conditions vers les « fins dernières » en particulier vers la Vie éternelle.

La politique, c’est l’organisation de la cité terrestre, de manière que les hommes puissent s’y épanouir et y vivre en harmonie les uns avec les autres.

En fonction de ces niveaux différents, les deux choses sont distinctes et l’on ne peut pas transposer sans autre dans la législation l’ensemble de l’ordre moral. On est obligé, en démocratie, de tenir compte de l’ensemble des volontés, de respecter ceux qui ne partagent pas nos conceptions.

En religion, ce qui est est, un commandement est un commandement et un dogme est un dogme. En politique, il n’y a pas de dogme ; on le répète volontiers, la politique c’est l’art du possible et par conséquent aussi l’art du compromis. Pour faire passer une idée, pour établir un certain ordre, il faut qu’ils soient acceptés par une majorité.

D’où nécessité pour le chrétien de cultiver l’esprit critique. Il doit se souvenir que tout ce qui est légal n’est pas forcément moral et rien ne nous oblige à faire tout ce qui est autorisé par la loi.

Cet esprit critique, nécessaire, n’est cependant point suffisant. Le chrétien a aussi le devoir de s’engager pour l’organisation de la société. Et, il ne peut pas s’y engager en faisant fi de ses convictions. Il ne peut point se présenter comme une commode de nos grands-mères qui aurait un tiroir pour la pratique religieuse, à n’utiliser si possible que le dimanche, un autre pour la profession et un troisième pour la politique.

Non, la vie d’un homme est une. Et pour le chrétien, impossible de participer à l’organisation de la cité sans tenir compte de l’amour dû à ses frères, à tous ses frères, proches ou lointains, sans tenir compte de l’échelle des valeurs que le christianisme, à la suite du Christ, a mis en place.

Il a le devoir d’essayer de concrétiser ses idées dans la vie de tous les jours, de faire en sorte que les valeurs morales ou spirituelles soient prises en compte.

Que l’on me comprenne bien, les valeurs matérielles méritent aussi d’être défendues, souvent d’ailleurs, elles conditionnent les autres valeurs. Ainsi par exemple, il n’est guère possible de pratiquer une bonne politique sociale sans une économie solide qui en fournisse les moyens. Les valeurs matérielles sont cependant subordonnées à l’homme ; elles doivent être orientées vers l’homme ; elles sont un moyen non pas un but.

Et c’est souvent une déception pour le chrétien de constater que dans notre monde, de plus en plus matérialiste, lorsqu’une valeur morale ou spirituelle est en conflit avec une valeur matérielle, c’est presque toujours cette dernière qui a le dessus. On a souvent l’impression que le franc est la valeur suprême.

Il est bon alors de revenir à la source, à l’Evangile, à la doctrine sociale de l’Eglise qui s’en est largement inspirée, et d’y retrouver ce souci du respect de chacun, avec une prédilection marquée pour le plus petit, pour le plus faible, pour le marginal, même s’il faut à l’occasion y sacrifier quelques parcelles de notre opulent confort.

Un chrétien en vacances, il fait quoi?

Par Pierre Moserpierre_moserAvec ce numéro d’été de votre journal paroissial, c’est le moment de ressortir les poncifs tels que mettre en pratique la parole de Dieu entendue toute l’année, faire un effort pour visiter des paroisses que nous ne fréquentons habituellement pas, bref, prendre de la hauteur. C’est vite dit, cela revient chaque année et est aussitôt oublié.

Un chrétien en vacances, s’il vous arrive de fréquenter les églises sur vos lieux de villégiatures, vous le croiserez certainement à cette occasion. Seulement sur la plage. Il est où ? Qu’est-ce qui le distingue des autres touristes ? Comment le reconnaître ? Certains d’entre vous me rétorqueront qu’il n’est nul besoin de se retrouver en communauté lors de cette pause bienvenue… Eh bien, moi je vous dis : « Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. » (Mt 28, 19-20) Cet esprit missionnaire était vivant chez les « disciples » d’hier, est vivant chez ceux d’aujourd’hui et sera également au centre des préoccupations de ceux de demain. 

Notre différence, c’est donc cet esprit novateur qui nous pousse vers l’autre. Regardez nos jeunes, leurs projets de tourisme humanitaire sont innovants. Et croyez-moi, les personnes aidées les reconnaîtront, même sur une plage. Mais jeunesse n’est pas éternelle et ce genre de projet n’est pas à la portée de nos grands âges. Cependant, rien ne nous empêche d’adopter, nous également, une posture missionnaire là où nous nous trouvons. La femme de chambre qui s’occupe de notre lit d’hôtel, le serveur de notre restaurant préféré, le plagiste à la peau bronzée, ils ont tous des métiers de service. Tiens donc, le service, n’est-ce pas également notre mission ?

Soyons donc, cet été, un peu missionnaire, même si c’est dans des contrées qui ne nous ont pas attendus pour se convertir. Personne ne se souviendra de notre passage ? Pas si sûr, la gentille cliente du quatrième, celle qui nous faisait toujours un sourire, tu t’en souviens ? C’est cela aussi être reconnaissable en tant que chrétien, cela se passe également dehors. Une église vide n’est déprimante que si ses paroissiens ont déserté la foi, pas s’ils sont en mission.

Bonnes vacances et à vous revoir en septembre.

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