Samedi 26 et dimanche 27 mai 2018 à Martigny
Concert exceptionnel : dimanche 27 mai 2018 à 15h30 à l’église saint-Michel de Martigny-Bourg
Sur le web : http://gospelair.com/
Vérité et «fake news»
Par Dominique-Anne Puenzieux
Photo : DR« La vérité vous rendra libres. » (Jn 8, 32) Fausses nouvelles et journalisme de paix. Tel est le thème choisi cette année par le pape François pour le Dimanche des médias, pour la Journée mondiale des communications sociales.
Les fausses nouvelles, ce sont des informations dénuées de fondement qui contribuent à générer et à alimenter une forte polarisation des opinions. Il s’agit souvent d’une manipulation des faits avec de possibles répercussions sur les opinions et comportements. L’usage intensif des réseaux sociaux accélère le processus.
L’Eglise est consciente du phénomène et veut contribuer à une saine réflexion sur les causes, les logiques et les conséquences de cette nouvelle forme de désinformation. Comment ? En promouvant un journalisme de paix et de vérité, qui encourage et favorise la compréhension.
« L’antidote le plus radical au virus du mensonge est de se laisser purifier par la vérité, affirme le Pape, car la vérité a à voir avec la vie entière. »
Diffuser la Parole, donner la parole aux témoins, relater des faits, annoncer des événements, dans le respect de la vérité, c’est ce que nous faisons tous à travers la presse paroissiale, imprimée ou diffusée sur le web à travers des blogs ou les réseaux sociaux. Telle est notre mission.
«Nous allons prier pour votre genou»
Le billet de Pascal Desthieux, vicaire épiscopal
Photo: DRAu cours de ce Carême que j’ai parcouru avec des béquilles, à la suite d’une opération du ménisque, nous avons été invités, avec le président de l’Eglise protestante, dans une famille évangélique qui avait convié plusieurs membres du Réseau évangélique genevois. Le repas fut riche de la présentation et des témoignages de chacun, avec son parcours de vie et de foi dans son Eglise respective, et ses liens avec les autres Eglises.
A la fin de ce repas, au moment de partir, alors que j’avais déjà franchi la porte, notre hôte me rappelle : « Venez, nous allons prier pour votre genou. » Il fait venir sa famille, et le voilà qui impose les mains sur mon genou et demande la guérison. Puis, deux de ses filles, âgées de 8 et 10 ans, se mettent à leur tour à prier autour de mon genou… J’ai été bouleversé par la prière si simple et profonde de ces deux fillettes. Bon, je vous rassure (ou je vous déçois) : mon genou ne s’est pas guéri miraculeusement, et il m’a fallu attendre patiemment jusqu’à Pâques les six semaines de cicatrisation et de béquilles. Leur prière a-t-elle favorisé cette guérison ?
Cette scène m’a touché et m’a fait réfléchir. Avons-nous l’audace de tout demander au Seigneur, de l’implorer pour une guérison, de lui confier tous nos soucis ? « Demandez et vous recevrez », dit Jésus (Matthieu 7, 7). « Si deux ou trois se mettent d’accord pour demander quelque chose en mon nom, ils l’obtiendront » (Matthieu 18, 19). Evidemment, nous avons tous fait l’expérience que ce n’est pas magique et que nous ne sommes pas toujours immédiatement exaucés. Mais comme il est bon de pouvoir tout lui demander, lui faire confiance pour tout.
Afrique, les religions de l’extase
Du 18 mai 2018 au 6 janvier 2019. Au MEG, le Musée d’ethnographie de Genève, chaque exposition est la promesse d’un voyage. A partir du 18 mai, escale en Afrique, à la découverte des cultures religieuses du continent berceau de l’humanité.L’exposition « Afrique, les religions de l’extase » révèle la richesse des pratiques religieuses africaines. Tout au long du parcours, le public plonge dans une atmosphère de mysticisme et découvre la ferveur des croyants. Plus de 400 pièces inédites, issues des collections du MEG, sont enrichies par de fascinantes images de cinq photographes contemporains de renommée internationale. Une série de courts témoignages filmés présente le point de vue des adeptes eux-mêmes. Des installations vidéo d’un artiste éthiopien ponctuent le parcours d’exposition en révélant la notion du sacré dans les religions autochtones africaines.
L’exposition suit le fil conducteur de l’extase religieuse, une communion intense avec les forces divines. C’est un état dans lequel une personne se trouve comme transportée hors de soi et hors du monde réel.
Dans « Afrique, les religions de l’extase », la religion est définie comme un ensemble de rituels qui relient les vivants entre eux, face aux puissances de l’invisible : dieu unique, divinités multiples, esprits des ancêtres ou de la nature. Le parcours de l’exposition dévoile les religions monothéistes (islam, christianisme et judaïsme), les religions africaines autochtones, les cultes de possession et les univers magico religieux. Ici, l’Afrique n’est pas envisagée comme un espace géographique, mais comme un espace culturel. Ces pratiques religieuses se retrouvant jusque dans les Amériques et l’Europe, où elles ont été largement diffusées par la diaspora.
Pendant toute la durée de l’exposition, le MEG invite son public à de multiples activités en lien avec « Afrique, les religions de l’extase » : spectacles, conférences, cinéma, ateliers, visites guidées ou décalées. De nombreuses animations sont également dédiées aux familles et aux scolaires.
Merci François!
Portrait d’un jeune homme qui a collaboré à la rédaction de votre journal.
Par Pierre Moser
Photo: R. HinojoUn large sourire lui éclaircit le visage. Oui, il a récemment choisi de ne pas se présenter à l’ordination pour devenir prêtre. Non, il n’a pas été influencé par des regrets. Non, il ne voulait pas concevoir son avenir sans famille. Cette décision, il l’assume droit dans ses bottes. L’avenir ? Il est actuellement en contact auprès de deux vicariats voisins. Son ambition ? S’occuper d’organisation de projets dans le cadre de la jeunesse. Son ancienne vie dans les métiers de la restauration lui a forgé un sens de l’organisation hors du commun. Sans oublier les louveteaux de la meute Saint Jean Bosco qui l’appellent affectueusement Akéla.
François a découvert dans Genève, ville pourtant reconnue comme protestante dans le monde entier, la même chaleur, le même accueil qu’il a quitté en laissant derrière lui sa famille à Neuchâtel. Un accueil et une offre culturelle qui lui ont plu. Même si, les dimanches, la ville lui a paru déserte. Comme il le dit lui-même, les Genevois se font une vie sociale ailleurs, dans l’environnement que leur procure leur résidence secondaire. Ce constat explique peut-être aussi la difficulté que les associations ont dans le recrutement de bonnes volontés. D’autant plus que le reste de la semaine, les Genevois courent, courent…
Outre la meute de louveteaux qui va continuer son chemin, François laissera derrière lui plusieurs volées de confirmands qu’il aura accompagnées pendant leur parcours de deux ans. Ces jeunes à qui notre Eglise devrait proposer une suite à cette démarche. Il aura imprimé dans nos mémoires en tant que cérémoniaire, les plus belles messes de ces dernières années : messe inaugurale du nouveau mobilier liturgique à Sainte-Thérèse, messe inaugurale des vitraux à Saint-Joseph, messe de célébration du 150e jubilé à Saint-Joseph pour n’en citer que quelques-unes.
Après quatre ans de partage de bons et loyaux services au sein de notre unité pastorale Champel/Eaux-Vives, nous te souhaitons bon vent et bonne route à toi, François. Que tes prochains défis te trouvent serein et disponible. De la disponibilité dont nous aurions aimé « profiter » encore un peu…
Fête pour petits et grands
Un dimanche en famille: «Venez le célébrer» dimanche 10 juin à l’église Saint-Robert à Founex
Photo: Konrad Aleksandrowicz
Programme
11h: Messe des familles
12h30 – 14h30: Buffet canadien : saveurs internationales
Trois paniers garnis à gagner au profit du groupe missionnaire de la paroisse de Founex
Animations pour les enfants
14h30 – 15h Prière de louange : « Le bonheur se partage »La pastorale de la famille invite petits et grands à une journée festive pour clôturer l’année pastorale. Rendez-vous dimanche 24 juin sur le thème « En famille au cœur de la création ».
Par Françoise Merlo
Pour terminer l’année pastorale en beauté et dans la joie, la communauté invite petits et grands, très jeunes ou plus âgés, à vivre un moment de fête sur le thème « En famille au cœur de la création » dimanche 24 juin.
Voici le programme de cette journée :
9h : Rendez-vous à l’école de Coinsins.
9h15 : Départ pour une marche méditative dans le Bois de Chênes. Le parcours sera ponctué de réflexions, de prières, de chants et d’animations adaptées aux adultes et aux enfants. Une belle occasion de se rencontrer en marchant à une allure qui permet à chacun de suivre le groupe.
11h : Messe d’action de grâce en pleine nature par beau temps, dans le foyer de l’école si la pluie nous accompagne (pas de messe ce jour-là à 10h30 dans la chapelle).
12h30 : Apéritif et repas (broche préparée par le Conseil de communauté). Pour agrémenter ce repas, nous vous demandons de préparer une salade ou un dessert par famille que vous déposerez au moment du départ.
Nous confions cette journée au Seigneur en espérant que nous serons nombreux à partager ce beau moment.
Les personnes sans moyen de transport qui désirent participer à la marche ou seulement à la messe et au repas peuvent s’annoncer, les dimanches précédents, auprès des membres du Conseil de communauté. Il y aura un départ de la chapelle de Gland à 8h45 pour la marche et un départ à 10h45 pour la célébration.
Renseignements :
Brigitte Besset, 079 206 96 44
Courriel : besset@bluewin.ch
ou Françoise Merlo, 079 374 32 35
Courriel : fr.merlo@bluewin.ch
En route vers le Synode
Par Frédéric Monnin
Photos : DR, Vincent LathionLe pape François a convoqué une nouvelle assemblée générale du Synode des évêques du 3 au 28 octobre 2018 à Rome. Le thème en sera la jeunesse, la foi et le discernement vocationnel.
A cette occasion, l’équipe de rédaction de votre bulletin a souhaité donner la parole à celles et ceux qui seront au centre des discussions des Pères synodaux : les jeunes. Chaque mois, nous demanderons à plusieurs jeunes de nos UP de s’exprimer sur un thème. En mai, ce sont Marie et Frédéric qui répondent à LA question de saison :
«As-tu déjà participé à un pèlerinage?»
Marie
Je m’appelle Marie et j’ai 19 ans. J’ai participé aux Journées Mondiales de la Jeunesse en Pologne avec le pape François en 2016. C’était un voyage incroyable, tant sur le côté humain que spirituel.
Quand je me suis inscrite, poussée par mes grands-parents, je ne connaissais personne. Mais le voyage commençait déjà pendant les rencontres de préparation avant le départ. C’était de grands instants de rires et de joie. Une fois l’aventure commencée, il n’y a plus de peur ou de réticence.
Alors, au moment du départ, c’était exaltant ! Au début, on continue d’apprendre à se connaître et on participe aux activités et aux témoignages de personnes avec un parcours de foi extraordinaire. Les JMJ m’ont permis de constater à quel point je n’étais pas seule dans ma foi et dans mes convictions.
En revenant de ce voyage, j’ai pu me rendre compte de la puissance de la foi présente en moi. J’ai également constaté que la plupart du temps, nous la gardons rien que pour nous, sans la partager, car nous n’osons pas la montrer.
Aujourd’hui, j’essaie de communiquer avec qui veut parler de religion, de foi ou de croyances avec un esprit ouvert et sans m’imposer.
De Pologne, j’ai ramené des amis incroyables avec lesquels on passe des soirées de partages du style des JMJ, mais à notre échelle ! Ceux qui seraient tentés par les JMJ mais qui hésitent, ne doivent pas avoir peur de se lancer seul dans cette aventure, car ils ne le restent pas longtemps.
Frédéric
Pèlerinage… j’en ai accompli quelques-uns… huit à Lourdes, comme accompagnant du groupe des enfants lors du pèlerinage d’été de la Suisse romande, et un aux JMJ de Madrid en 2011, avec des jeunes de Saint-Paul. Chacun fut une source de souvenirs impérissables.
Mais au-delà des souvenirs humains, ce que je retiendrais de tous ces pèlerinages, c’est ce qu’ils m’ont apporté au niveau spirituel. Etre pèlerin, c’est un peu se trouver dans la peau des disciples d’Emmaüs. Que l’on y soit triste et découragé, ou au contraire plein de fougue et de joie, peu importe. Ce qui se passe lors d’un pèlerinage, c’est que le Christ nous y rejoint pour cheminer à nos côtés. Ce qui se passe lors d’un pèlerinage, c’est que nos cœurs sont appelés à reconnaître Celui qui nous accompagne dans le visage de tous ceux qui nous environnent. Effectuer un pèlerinage, c’est se sentir vivre et avancer aux côtés de Dieu.
Confirmation
Mickael, dont les parents séparés ont «refait leur vie» chacun de leur côté, se préparait à la confirmation. Vu la situation familiale, des questions délicates se posaient quant à l’organisation de la fête. Histoire vraie sous noms d’emprunts.
Par Bertrand Georges
Photo: Ciric Mickael, 13 ans, vit avec son père Jérôme, sa sœur Mélanie, 10 ans, et Valérie, l’amie du papa avec qui il fait ménage commun depuis une année. Brigitte, sa maman, refait sa vie pas loin de chez eux.
Alors que Mickael se prépare à sa confirmation, se pose la question de savoir à qui revient l’honneur, ou le devoir, de prendre en charge l’organisation de cette fête. Le père n’hésite pas : c’est moi qui gère l’éducation des enfants, j’assume ! Tout le monde s’incline devant cette belle détermination.
Après quelques tractations entre adultes, le papa invite tout le monde à venir partager cette fête « à la maison », en famille.
Et chacun répond présent : papa, maman, belle-maman, grands-parents paternels et maternels, parrain et marraine de baptême, le tonton et son amie, sans oublier le parrain de confirmation.
Le jour J, chacun se pointe avec un doigt de réserve devant la situation nouvelle. Mais une savante mise en place à table contribue à la bonne ambiance. Chacun donne un coup de main. Au moment du dessert et des cadeaux, la table se remplit d’enveloppes et de beaux emballages. Au milieu de tout ça, le papa et la maman peuvent même trouver un moment en aparté.
Et la journée prend fin dans la très bonne humeur. Il y a longtemps qu’on ne s’était pas revus. Grâce à cette fête, et à la bonne volonté de chacun, on a compris que l’on peut continuer à vivre malgré les turbulences passées. Et ça fait du bien. Serait-ce un fruit de l’Eprit Saint ? Quelle confirmation !
Je supplie les parents séparés : « Vous vous êtes séparés en raison de nombreuses difficultés et motifs, […] mais que les enfants ne soient pas ceux qui portent le poids de cette séparation. […] Qu’ils grandissent en entendant leur maman dire du bien de leur papa, bien qu’ils ne soient pas ensemble, et que leur papa parle bien de leur maman. »
(Pape François, « Amoris Laetitia », no 245)
Réponse d’un évêque à Luc Babey
En vue du Synode des jeunes qui se tiendra à l’automne 2018, le Pape invite nos jeunes à poser les questions qui les habitent.
Par Vincent Lafargue
Photos: LDD, DRLuc Babey, Jurassien de Porrentruy fêtant ses 20 ans en ce mois de mai, a posé plusieurs questions à nos autorités ecclésiales. Mgr Alain de Raemy a retenu celle-ci, à laquelle il souhaite répondre :
« Beaucoup de familles catholiques ou protestantes de ma région ne pratiquent plus et ne donnent pas de suite à la quête de foi de leurs enfants. Pourquoi en arrivons-nous là ? Comment peut-on faire pour ″remotiver″ ou ″réussir″ à amener du monde dans les églises ou lors des activités organisées par la paroisse ? »
L’évêque des jeunes, Mgr Alain de Raemy répond ainsi:
Cher Luc,
Si tu veux réussir à amener du monde dans les églises, oublie d’essayer d’amener du monde dans les églises…
Tu sais quelles sont les paroisses les plus vivantes ? Pas celles qui essaient d’organiser un tas de trucs pour attirer du monde, mais celles qui se laissent attirer par Lui. Celles des chrétiens qui célèbrent avec foi et joie la liturgie telle quelle, sans essayer de faire du spécial, mais en accueillant simplement ce que Jésus est et fait dans la Messe, selon ce qui est prévu par l’Eglise aujourd’hui.
Tu sais qui sont les chrétiens les plus vivants ? Pas celles et ceux qui ne veulent surtout pas choquer les autres et cachent leurs convictions, mais celles et ceux qui veulent aimer les autres à fond, à cause de leurs convictions.
Pour attirer, il faut d’abord se laisser attirer par Jésus, tel qu’il est. Plus je serai fidèle à tout ce qu’est et me donne Jésus (messe dominicale, confession régulière, prière quotidienne, projet permanent d’amour de l’autre jusqu’à l’amour de l’ennemi… et pour ce projet : messe dominicale, confession régulière, prière quotidienne…), plus je serai un témoin. C’est un cercle non pas vicieux, mais bienheureux !
Sois avec Lui, et tu seras avec tous, chrétien pour tous. Alors tous sont « quelque part » touchés. Et Dieu se charge de tout le reste. Que veux-tu de mieux ?
+ Alain de Raemy, l’évêque des jeunes
Eglise de Planfayon
Par Pascal Bovet
Photo : Jean-Claude GadmerLe village de Planfayon/Plaffeien (FR) avait subi de graves dégâts lors de l’incendie de 1906. Un appel avait été lancé dans les communes du canton de Fribourg afin de venir en aide au village sinistré.
L’église n’avait pas échappé aux flammes, et décision fut prise d’une construction nouvelle.
Le mouvement appelé Art Nouveau avait fait fureur à l’Exposition universelle de Paris en 1900, et jusqu’en Singine on s’en est souvenu : c’est le style qui a été choisi pour la décoration de la nouvelle construction néo-romane.
Le style se reconnaît à la tendance à occuper tout le terrain possible, et à représenter les scènes de manière figurative. Ainsi, au centre de l’abside, un cycle est consacré à la Vierge Marie, de l’Annonciation à la Pentecôte. La thématique est donc mariale ; le Christ n’est pas oublié : il est présent à Cana et à l’Apocalypse.
Un savant tour de l’histoire de l’Eglise, universelle et locale, est proposé par les saints représentés sur les bas-côtés. Saint Nicolas de Myre est en bonne compagnie avec saint Amédée, évêque de Lausanne, Alphonse de Ligori, fondateur des Rédemptoristes (car le curé du moment était membre de cette congrégation) mais aussi avec sainte Thérèse d’Avila, saint Vincent de Paul et saint Maurice…
Un peintre de Châtel-Saint-Denis, Oswald Pilloud, a peint le plafond de l’édifice, orné de motifs floraux, avec la méthode du pochoir. Un autre artiste, allemand celui-ci, Otto Haberer-Sinner, a peint les pièces maîtresses de la décoration. Cet artiste est représentatif de l’Ecole allemande de Beuron. Il a laissé des œuvres profanes comme le Schweizerhof de Berne, mais aussi un tableau commémoratif de la Diète de Stans que l’on trouve dans l’église de Guin/Düdingen (FR).
En librairie – mai 2018
Par Nicolas Maury et Sœur Franziska Huber de la librairie Saint-Augustin, Saint-Maurice
Des livres
Dieu est jeune
Donner aux jeunes une place centrale. Tel est le message de François dans « Dieu est jeune ». Répondant aux questions du journaliste et chercheur Thomas Leoncini, le Pape aborde avec force et passion les grands thèmes que sont l’environnement, les extrémismes, la pauvreté, l’amour et les réseaux sociaux. Le tout saupoudré de souvenirs personnels et de considérations prophétiques.
Robert Laffont
Acheter pour 26.10 CHFLe baiser du ramadan
Agée de 33 ans, Myriam Blal vit à Nantes. Quand elle a annoncé son intention d’épouser Maxime, un chrétien, cette journaliste musulmane n’a tout d’abord rencontré qu’incompréhension et refus, en famille comme sur les réseaux sociaux. Dans ce témoignage, elle raconte son combat pour faire accepter leur amour, disant que la « mixité peut être vécue sereinement ». Un livre pour redonner confiance et courage.
Bayard
Acheter pour 25.20 CHFLe manuel spi du catho rusé
Un ouvrage à ne pas lire d’un trait, que le guide proposé par Sœur Marie-Anne Leroux. Suivant Jésus qui disait « voici que je vous envoie comme des brebis au milieu des loups, soyez donc rusés comme des serpents et candides comme des colombes », elle part du principe que l’habileté et le sens pratique sont un devoir pour le chrétien. A savourer par petites gorgées !
Salvator
Acheter pour 29.00 CHFEt toi grand-mère, en quoi tu crois?
C’est un jeu de questions-réponses direct et sans tabou entre une grand-mère et ses petits-enfants âgés de 10 à 25 ans qu’anime Florence Grellety Bosviel. Psychologue avant de devenir journaliste, elle propose des réponses claires à des interrogations telles que « d’où vient Dieu », « quelle est la place de la raison dans la foi » ou encore « pourquoi le mal ». Un ouvrage à la fois ludique et didactique.
Editions du Cerf
Infos
Ouvrages disponibles notamment dans les librairies Saint-Augustin de Saint-Maurice (avenue de la Gare, tél. 024 486 05 50, librairievs@staugustin.ch) ou de Fribourg (rue de Lausanne 88, 026 322 36 82, librairiefr@staugustin.ch) aussi disponible sur librairie.saint-augustin.ch
Notre Dame de Lourdes… à Trois-Chêne
Par Karine Ducret
Photo: Pascal VoideConcile œcuménique d’Ephèse en l’an 431 : Marie de Nazareth, mère de Jésus, est déclarée « Mère de Dieu ». La dévotion à la Vierge est donc très ancienne et est à l’origine des innombrables sanctuaires élevés en l’honneur de Marie à travers le monde. Une authentique spiritualité mariale aux multiples formes s’est développée. La tradition populaire rapporte de nombreuses apparitions mariales mais l’Eglise catholique n’en a reconnu qu’une quinzaine dont les apparitions de Lourdes en 1858 à une jeune fille, Bernadette Soubirous, à la grotte de Massabielle. Bernadette a décrit « la dame » au sculpteur Joseph-Hugues Fabisch qui a sculpté la statue que l’on trouve à la Grotte de Lourdes. Des statues de ce modèle ont été reproduites en milliers d’exemplaires.
La Grotte de Thônex :
Derrière l’église Saint-Pierre de Thônex se trouve la Grotte de Notre Dame de Thônex 1. L’oratoire a été édifié à une échelle réduite sur le modèle de la Grotte de Lourdes. Les rocailles du Salève forment ainsi une voûte arrondie. Une alvéole surélevée de forme ovale abrite Notre Dame de « Thônex » : la statue manufacturée représente Notre Dame de Lourdes avec ses yeux bleus levés vers le ciel, les mains jointes, robe et voile blancs, une ceinture bleue nouée haut et le chapelet doré. Pour retracer l’histoire de la grotte de Thônex il existe seulement une « tradition orale ». Il paraît qu’en 1934, le curé de Thônex, l’abbé Gaston Desclouds et deux pères dominicains ont créé tout d’abord une grotte à l’intérieur de l’église de Thônex. Après avoir visité cette grotte, M. Joseph Duby décide de « refaire ses Pâques » après y avoir renoncé pendant 50 ans. Quelques semaines plus tard il meurt et sa veuve, en signe de reconnaissance de cette réconciliation, offre de faire construire en 1935 une grotte à l’extérieur…
La grotte est toujours magnifiquement bien fleurie. Chaque jour, des bougies et des lumignons sont allumés jusque tard dans la soirée. Germaine, la fidèle « servante » du lieu, qui s’occupe du sanctuaire, estime qu’une vingtaine de personnes viennent tous les jours se recueillir et se confier à Marie, Mère de Dieu… leur Mère et Protectrice.
La grotte de Chêne :
Germaine se souvient : dans les années 40, l’abbé Pierre-Marie Marquis, curé de Chêne-Bourg, fait venir des Sœurs des Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul à Chêne. Sœur Marie organise une fois par an un « pèlerinage » à la grotte de Thônex ou à celle de Lancy. L’idée germe alors de construire une grotte à Chêne, également sur le modèle de la grotte de Lourdes. Elle trouve sa place derrière l’église dans un environnement champêtre. Lors de la construction des immeubles et d’une route qui mène au parking, la grotte est déplacée et le petit sanctuaire coupé de l’église – il se trouve maintenant au bord de la route ! De nombreux fidèles viennent néanmoins le fleurir et l’illuminer avec des bougies en faisant appel à la protection de Notre Dame.
1 Informations tirées de : La grande oreille : étude de la dévotion mariale à Thônex / Mémoire de licence en sociologie par Fabienne Comba, juin-juillet 1985, 130 p.
Piété populaire pour une conversion missionnaire
Par François PerrossetPiété populaire ? Ça fait un peu vieillot me direz-vous ! Des images de pèlerinages de rogations, de prières du chapelet ou d’autres neuvaines nous viennent à l’esprit. En ce mois où nos paroisses vont accompagner les premiers communiants, en ce mois de mai dédié à la Vierge Marie, dépoussiérons un peu l’image d’Epinal.
Notre pape François a dit que « La piété populaire est un précieux trésor pour l’Eglise car elle est une spiritualité, une mystique, un espace de rencontre avec Jésus Christ ». En effet n’oublions pas que la piété est aussi un don de l’Esprit Saint et une vertu.
Que ce soit la prière du chapelet ou l’adoration du Saint Sacrement, une neuvaine ou les oraisons de sainte Brigitte, tous ces actes de prières sont des occasions de faire grandir notre Foi. En effet c’est la Foi qui « doit être la source principale de la piété populaire, pour qu’elle ne se réduise pas à une simple expression culturelle d’une région déterminée » disait Benoît XVI. La piété populaire est la prière – seul ou en communauté – qui emprunte des aspects culturels et régionaux de chaque pays.
De plus les actes de piété doivent réunir trois éléments « être conforme à l’Evangile », « vivre l’ecclésialité », « être missionnaire ». En effet la piété populaire s’inscrit aussi dans une démarche de conversion missionnaire. Le pape François s’adressant à des membres des confréries sur la place Saint-Pierre a dit : « Quand vous allez dans les sanctuaires, quand vous emmenez votre famille, vos enfants, vous faites vraiment un acte d’évangélisation. Il faut continuer ainsi ! Soyez, vous aussi, de vrais évangélisateurs ! »
Gardant en mémoire les trois éléments « Evangile » « Ecclésialité » « Mission » la piété populaire devient une occasion de vivifier notre foi, nos communautés et de vivre une véritable démarche de conversion missionnaire.
Le but, le chemin!
Par Pascal Tornay
Photos : decouvrir.blog.tourisme-aveyron.com – tawaf.fr – la-croix.com« Partir, c’est mourir un peu » 1 a dit le poète. En l’écrivant, pour sûr qu’il le pressent encore avec vivacité ce petit pincement au cœur qui précède tout départ. « Quitter » au sens large du terme est un exercice bien difficile. Il s’agit là d’une épreuve, d’un lâcher-prise. Une rive s’éloigne sans que l’autre ne pointe encore. Cela est d’autant plus criant lorsque l’on est contraint de quitter sa terre natale et sa famille contre son gré, dans un contexte d’instabilité économique ou d’affrontements militaires.
Très en vogue ces dernières années, le voyage touristique et humanitaire – le volontourisme – est devenu un haut lieu, notamment chez les jeunes entre 25 et 35 ans qui cherchent à se donner eux-mêmes pour une cause qui leur tient à cœur et en même temps à bénéficier d’une nouvelle et riche expérience de vie. Dans ce cas, comme dans celui de beaucoup de pèlerins modernes, la perspective est autre : l’on quitte en prenant soin de sécuriser et de baliser chaque étape, et c’est plutôt le chemin intérieur (humain, psychologique ou culturel) qui est le véritable but, celui qui donne finalement son piment à l’expérience.
Dans l’histoire humaine, l’expérience des nomades est très présente : quitter un lieu est avant tout une nécessité, une question de survie. Pérégriner fait partie de la vie du clan. C’est tardivement que les populations se sont sédentarisées, notamment avec l’avènement des concentrations urbaines, du commerce, des activités proto-industrielles. Dès lors, on ne quitte de plus en plus qu’exceptionnellement son « chez-soi » et on le fait par agrément, non plus pour satisfaire des besoins vitaux. Pourtant, « quitter » reste une impérieuse nécessité pour l’Homme, car s’il ne sait plus « quitter », il s’enlise, il s’englue… et finit par y rester ! Paradoxe…
C’est ainsi que, dans le premier livre de la Bible, résonne une parole forte que Dieu adresse à Abraham : « Quitte ton pays, ta famille et va vers le pays que je te montrerai… .» (Gn 12, 1) Abraham est riche et il est installé sur une terre d’abondance. Pourtant, il est profondément insatisfait. C’est un chercheur de Dieu et les richesses ne le comblent en rien. Dieu connaît son cœur. Il l’appelle « ailleurs »… à une vie nouvelle ! On le pressent, cet appel sent le renoncement, le doute, le désarroi : « Quoi ! Tout quitter ! Pour aller où ? En vue de quoi ? » Pourtant, son désir, inexprimable et sourd, a le dessus : sur la parole mystérieuse d’un Dieu qu’il ne connaît pas, il part.
Dans toutes les traditions religieuses, la démarche itinérante existe et révèle la nécessité pour l’Homme de « s’exercer à quitter » pour diverses raisons : pour retrouver le chemin de l’essentiel, pour purifier sa vision du monde, pour désencombrer sa vie, pour parvenir à une strate plus profonde de la vie intérieure, pour accomplir une expérience communautaire ou solitaire décapante, pour faire mémoire d’une figure marquante de sa tradition, pour déposer un fardeau pesant ou accomplir une démarche d’apaisement, etc. Mais l’équation ultime ne serait-ce pas « s’exercer à mourir pour vivre véritablement » ?
Pour les musulmans, le hajj – le grand pèlerinage à la Mecque – est un des cinq piliers de la vie religieuse. Chaque musulman est tenu de l’accomplir une fois dans sa vie s’il en a les moyens humains et financiers. Sur place, il effectue divers rites qui le mettent en relation avec des épisodes de la vie d’Abraham. Cependant, l’islam connaît aussi d’autres formes de pèlerinage. « En arabe, le terme de ziyâra (visite), employé dans ces cas, permet de distinguer le simple pèlerinage du hajj lui-même. D’autre part, les ascètes et mystiques de l’islam pratiquaient fréquemment la pérégrination, qu’ils considéraient comme une discipline initiatique majeure. Elle est définie ainsi : “parcourir la terre pour pratiquer la méditation et se rapprocher de Dieu”. Cette pérégrination terrestre n’a en définitive pour but que de symboliser le “voyage universel sans fin ni dans ce monde ni dans l’autre” auquel l’homme est soumis. » 2
Chez les hindous, chacun se doit de faire un ou plusieurs pèlerinages dans sa vie. Souvent la promesse en est faite, devant le brahman et, au moment du mariage. Ce pèlerinage peut s’accomplir dans un lieu où l’on vénère la trinité hindoue : Brahma, Vishnou et Shiva, ou les divinités locales, subdivisions de cette trinité fondamentale. Ces lieux de pèlerinage sont dispersés sur tout le territoire, certains sont plus particulièrement célèbres, comme le pèlerinage aux sources du Gange. Des foules énormes s’y rassemblent pour se purifier dans le fleuve sacré, et prier la divinité. C’est un pèlerinage coûteux et physiquement épuisant. » 3
Plus prosaïquement, le film « Saint Jacques… La Mecque » de Coline Serreau sorti en 2005, montre aussi quelques éléments intéressants de la démarche. Tous partis pour des raisons personnelles diverses, le groupe de pèlerins, très fragmenté, au départ, parvient, au long des embûches du chemin à une belle unité fraternelle à l’orée du but dont un des participants comprend enfin que ce ne sera pas… La Mecque ! Tour à tour touchés dans leur vulnérabilité, recueillis et écoutés de manière bienveillante par d’autres membres du groupe, chacun tombe le masque et finit par montrer son vrai visage.
N’allons donc pas imaginer que le but soit autre que ce que le chemin voudra bien réveiller en nous-mêmes. Surprises garanties !
1 Edmond Haraucourt, Rondel de l’adieu in Seuil, roman en vers, 1890.
2 https://oumma.com/le-sens-du-pelerinage/
3 Témoignage d’un pèlerin occidental sur www.presence-mariste.fr/Pelerinage-chez-les-Hindous.html


Piété et tradition
La foi du charbonnier et celle du théologien ont-elles le même droit de cité dans l’Eglise? La foi s’est toujours exprimée sous des formes marquées par la culture où elle a pris racine, tantôt plus populaires, tantôt plus rationnelles.
Par Pascal Bovet
Photos: Jean-Claude GadmerLes fidèles en procession de la Fête-Dieu ou le professeur de théologie proclamant « la vérité » du haut de son pupitre ont en commun la confiance, ou la foi, et l’attachement à une personne qu’ils nomment parfois Dieu et parfois l’Autre.
Dans un même passage biblique, une femme cherche à toucher la frange du manteau de Jésus… et un chef de la synagogue fait venir Jésus au chevet de sa fille : les deux sont exaucés. (Matthieu 8, 18-26)
Rogations et petits pains
Dans une tradition proche de la terre, il y avait l’intercession des fidèles pour un temps clément et pour des récoltes favorables. Et pour l’exprimer, les fidèles prenaient le chemin des champs, s’arrêtaient à une croix, priaient le rosaire, faisaient mémoire des défunts : un rite symbolique avec le cosmos, Dieu et les défunts. Et cela, suivant les paroisses, durant les trois jours précédant l’Ascension. Beaucoup de contemporains n’ont pas connu cette pratique, impensable en milieu urbain. Aujourd’hui, les rogations ne remplissent plus les greniers !
Le mois de février était riche en rites populaires : à la sainte Agathe, les petits pains rappelaient le martyr de la Vierge et devenaient assurance contre l’incendie. Toute proche, la Saint-Blaise vous protégeait des maux de gorge peu après avoir goûté aux crêpes de la Chandeleur.
Le carnaval signifiait la fin des festivités et l’entrée en austérité. Certains y voient des pratiques obscures alors que d’autres regrettent ces expressions de piété populaire.
De quel droit pouvons-nous juger de la foi d’autrui ? Depuis que l’homme est humain, il a pensé pouvoir compter sur une protection contre la nature qui peut lui être hostile, sur la nourriture dont il a besoin et sur les fêtes qui marquent les saisons et les événements. Et il se tourne vers ce qu’il perçoit comme un salut, en un mot Dieu : le pèlerin en marchant, ce qui n’empêche pas de réfléchir, le professeur en enseignant, ce qui ne doit pas l’empêcher de marcher.
Religion populaire: come-back?
Les effets de la Réforme protestante, l’évolution des sciences peuvent pousser à croire à la vanité de certaines pratiques douteuses. L’argument ne manque pas de pertinence : ce ne sont pas les sacrifices que je veux, mais la volonté de mon Père… Si tu es Fils de Dieu, change ces pierres en pain…
On peut se demander parfois jusqu’où va cette foi, tant son expression surprend ou s’attache à des éléments étranges, soupçonnés de pouvoirs magiques, de visions et de miracles. L’expression populaire n’est pas à l’abri des excès et de déformations. « Regardée avec méfiance pendant un temps, elle a été l’objet d’une revalorisation dans les décennies postérieures au Concile Vatican II. » (Pape François, La joie de l’Evangile,
no 123)
Une succession de papes
D’origine sud-américaine, le pape François a grandi dans un climat de religion populaire avant de se pencher plus intellectuellement sur la foi. Sa fibre communicative est d’abord expression extérieure qui traduit un intérieur. Pour lui, la piété populaire est la porte de la foi, la première entrée possible et praticable, transmise souvent par tradition plus que par conviction, où les sens jouent un rôle important.
Mais déjà ses prédécesseurs, de Paul VI à Benoît XVI, ont reconnu la valeur de la piété populaire qui peut jaillir du cœur des simples en toute vérité. La Nouvelle Evangélisation, chère au pape Jean-Paul II s’est fondée sur la piété populaire. Le Droit canonique spécifie les devoirs et limites à respecter dans le culte, les sacrements, la vénération des saints et les bénédictions.
L’expression n’est pas encore courante lors du Concile Vatican II. On se méfie encore de ce qui peut porter ombrage à une foi pure, sans compromission avec la magie. On doit au pape Paul VI, par son exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi, d’avoir mentionné positivement la piété populaire comme une expressions de l’Esprit Saint pour la mission de l’Eglise. « Elle traduit une soif de Dieu que les humbles et les pauvres peuvent connaître. » (Evangelii Nuntiandi, no 48) Le pape François va jusqu’à écrire : « On peut dire que le peuple s’évangélise continuellement lui-même. D’où l’importance de la piété populaire, expression authentique de l’action missionnaire spontanée du Peuple de Dieu. Il s’agit d’une réalité d’un développement permanent où l’Esprit Saint est l’agent premier. » (La joie de l’Evangile, no 122)
Pourquoi des réserves ?
Une certaine ambiguïté subsiste : mouvement autorisé, inspiré par l’Esprit, mais spontané… donc sujet aux menées partisanes ou intéressées toujours possibles.
Durant plusieurs siècles, ce sont les fidèles qui vénéraient un personnage, quitte à le canoniser ensuite. Devant les abus, l’Eglise s’est réservé ce droit. On peut faire mémoire de la prudence de l’Eglise lors des apparitions de Lourdes au XIXe siècle : arbitrer un conflit entre foi, science et politique.
De nos jours, une situation est peu claire : Medjugorgje (Bosnie-Herzégovine). Ce lieu de pèlerinage ne bénéficie pas de reconnaissance officielle, faute d’éléments probants sur la nature des apparitions, mais aussi en réaction aux tentations de récupération politique des prises de parole (messages) de la Vierge Marie. Ce qui ajoute le charme du défi aux nombreux pèlerins qui prennent régulièrement la route dans cette direction.
L’Eglise a trois missions essentielles : enseigner, guider et sanctifier. Elle les remplit par des actions précises, entre autres par les sacrements qu’elle reconnaît conformes à l’Evangile.
Puis il y a les sacramentaux : sans avoir le statut de sacrements, des rites ont une reconnaissance officielle: bénédiction, consécrations…
Enfin, la piété populaire.
Pour résumer le CEC termine ainsi le chapitre sur les sacramentaux (Catéchisme de l’Eglise catholique, 1992, no 1679) : « En plus de la liturgie, la vie chrétienne se nourrit des formes variées de la piété populaire, enracinée dans diverses cultures. Tout en veillant à les éclairer par la lumière de la foi, l’Eglise favorise les formes de piété populaire qui expriment un instinct évangélique et une sagesse humaine et qui enrichit la vie chrétienne. »
Que mettons-nous sous le mot piété populaire?
Deux francs à saint Antoine, bénir des animaux, accomplir des peines douloureuses, bénir une médaille, vénérer les reliques, fêter la Saint-Valentin, une neuvaine à sainte Rita, brûler un cierge à l’église ou au cimetière, porter la médaille de saint Christophe dans sa voiture…
Chacun aura sa manière de classer ces pratiques. Quand certains y voient un acte de foi ou de confiance, d’autres reconnaissent un acte magique. De plus certains gestes ont été cultivés dans les rites officiels.
Petit fait divers
« Oui, je viens pour régler mes comptes… Avec qui ? Dieu bien sûr…
J’ai perdu mon mari il y a deux ans. Je n’ai pas supporté : pourquoi Dieu m’a fait ça ? J’ai tout laissé tomber, la messe, etc. Quelquefois un cierge à la Madone…
Puis j’ai eu mon accident, une brûlure grave, un peu de ma faute, cette fois-ci… Et vous voyez, il n‘en reste pas trop de dégâts…
Alors j’ai pensé que c’était le moment de faire la paix… Inscrivez trois messes :
une pour mon mari, une en action de grâce à Marie et l’autre… pour qui vous voulez… »
Sport et vie chrétienne font-ils bon ménage?
Par Hugues de la Boussinière, séminariste GSB
Photo: DRLe sport occupe une place de plus en plus prépondérante dans notre société et envahit tous les domaines de nos vies. Face à cette situation, comment le chrétien se situe-t-il ? Quelques éléments de réponse.
L’image du sport et en particulier de l’endurance est souvent présente dans la Bible et en particulier chez saint Paul : « Moi, si je cours, ce n’est pas sans fixer le but » 1 Co 9-26, chez des pères de l’Eglise comme saint Jean Chrysostome sans oublier saint Jean Paul II.
Dans l’activité sportive, mon corps se rapproche fortement de ma « conscience de moi-même ». C’est un lieu où je peux associer pleinement mon corps et mon esprit au moment présent. Dans l’activité sportive je découvre mes limites mais aussi un horizon illimité, une sorte de dépouillement total de soi dans la difficulté et une joie profonde devant un sommet gagné. Les exigences que demande le sport se rapprochent dans bien des cas de celles de la vie chrétienne : humilité, persévérance, esprit d’équipe, équilibre de vie…
Aujourd’hui les courses en montagne ont souvent remplacé la messe du dimanche. Est-ce une raison pour dénigrer ces activités ? Certainement pas ! Au contraire elles sont des lieux de rencontres précieux entre chrétiens et non-chrétiens. Cela exige de nous dépenser un minimum « physiquement » mais aussi d’accepter d’être présents dans des manifestations où la question religieuse est loin d’être la préoccupation première des participants. Notre seule façon de témoigner dans ce cadre est d’être signe de la présence du Christ ressuscité dans le monde. Le canal classique de la mission reste par excellence la prédication mais le corps peut aussi certainement servir pleinement cette fin.
Formation à Rome
L’abbé Giraud Pindi a suivi, du 19 au 25 novembre, une semaine de formation sur le nouveau procès matrimonial et la procédure du mariage non consommé au tribunal de la Rote romaine au Vatican. L’occasion, pour le pape François, d’appeler les participants à être des missionnaires de la consolation pastorale.
Par Giraud Pindi, curé modérateur
Photo: «L’Osservatore romano», service photo« De retour dans vos communautés, efforcez-vous d’être des missionnaires et des témoins de l’esprit synodal et de la consolation pastorale pour corroborer la foi du saint peuple de Dieu par la charité » : c’est par ces mots que le pape François, lors de l’audience privée du 25 novembre 2017 dans la salle Clémentine, au Vatican, a exhorté les participants. Il a aussi fait le point sur le rôle des pasteurs face aux questionnements des couples en difficulté et de ceux dont le mariage a échoué et qui se sentent éloignés physiquement et moralement des structures de l’Eglise. Des enseignements importants pour ceux qui sont appelés, a dit le pape, à se montrer de loyaux collaborateurs des évêques pour la mise en pratique des nouvelles normes de nullité matrimoniale promulguées dans le motu proprio « Mitis Iudex Dominus Iesus » (Le Seigneur Jésus, juge clément) du 15 août 2015.
Cette réforme est marquée par quelques éléments importants: la proximité avec les fidèles en difficulté suite à l’échec de leur mariage ; la célérité des procédures afin d’éviter que les conjoints attendent trop longtemps pour connaître la vérité sur la validité ou non de leur lien matrimonial; la gratuité des procédures, vers laquelle l’Eglise devrait tendre de plus en plus, car elle doit se montrer une mère généreuse dans une affaire liée au salut des âmes, selon l’amour gratuit par lequel le Christ nous a sauvés. Le grand apport de cette réforme est la brièveté plus grande du procès, devant être traité par l’évêque diocésain, lorsque les circonstances et les personnes, appuyées par des témoignages ou des documents, rendent évidente la nullité du mariage.
Dans un esprit synodal
La réforme du procès matrimonial est le fruit d’un contexte synodal, d’une « méthode synodale », d’un « cheminement synodal ». Pour le pape, face aux questions les plus épineuses concernant la mission évangélisatrice et le salut des âmes, il est important que « l’Eglise retrouve de plus en plus le principe synodal de la première communauté chrétienne de Jérusalem ».
Le synode, c’est marcher ensemble ; c’est l’expression de la foi du peuple (« sensus fidei »). C’est l’écoute avec toute l’attention qu’elle exige : l’écoute du peuple de Dieu qui participe à la fonction prophétique du Christ pour y discerner la volonté de Dieu ; l’écoute de Dieu jusqu’à entendre avec lui le cri du peuple ; l’écoute de l’évêque de Rome comme témoin suprême de la foi de toute l’Eglise. L’esprit synodal écarte l’idée d’une Eglise pyramidale où tout va du haut vers le bas, sans écoute de la base. Ainsi, les décisions finales du synode ne sont pas des dispositions imposées par le pape, mais les souhaits d’hommes et de femmes qui se sont exprimés à travers leurs évêques, leurs pasteurs.
Consolation pastorale
Il m’a semblé que c’était la première fois que le pape utilisait l’expression « consolation pastorale », mais son contenu est familier. La consolation renvoie à une Eglise qui est en mesure d’accueillir et de soigner celui qui, à différents égards, est blessé par la vie ; en même temps, elle est un rappel à s’engager pour défendre la sacralité du lien matrimonial. C’est le fait d’être proche de la solitude et de la souffrance des fidèles qui attendent de la justice ecclésiale une aide compétente et factuelle pour pouvoir retrouver la paix de leurs consciences et la volonté de Dieu sur leur réadmission à l’eucharistie.
La réforme matrimoniale du pape François ne consiste pas à banaliser le sacrement du mariage ni à remettre en question son indissolubilité. Dans une conversion des structures, il faut plutôt faciliter le retour à l’Eglise des fidèles qui s’en sentent éloignés en allant à leur rencontre. L’Eglise est une mère aimante qui doit rassembler ses enfants « comme une poule rassemble ses poussins » (Mt 23, 37).
En offrant à l’évêque diocésain de mettre en pratique son pouvoir judiciaire, c’est-à-dire de se comporter comme vrai juge de ses fidèles conformément à sa mission épiscopale, le pape lui permet d’être proche de ses brebis en matière de souffrances matrimoniales. L’évêque, dit-il, ne doit pas tout confier à des vicaires. Il a reçu, par droit divin, un pouvoir épiscopal qu’il est tenu d’exercer, car il participe avec l’évêque de Rome à la sauvegarde de l’unité de la foi reçue des Apôtres. L’Eglise doit être un lieu de consolation et de miséricorde.
De la soupe et des œufs…
Si le temps du Carême est marqué par la prière, le don et en particulier le jeûne, il l’est dans le seul but de faire grandir la solidarité universelle et l’amour fraternel entre les humains. Manger ensemble la soupe de Carême, c’est partager la joie de la rencontre. Se priver de nourriture sert à relever sa sensibilité envers celles et ceux qui justement en manquent.
Les Kids Games: tous invités
Par Stéphanie Sahli
Photos: David RosséLes Kids Games ? De quoi s’agit-il ? Une semaine de sport et de découverte de la Bible pour les enfants de 7 à 14 ans mise sur pied par des Eglises de Suisse romande. Plusieurs régions vivent la même expérience en même temps. Pour La Côte, ce ne sont pas moins de sept Eglises qui se mobilisent autour de ce projet œcuménique avec une cinquantaine de bénévoles pour assurer le bon déroulement de la semaine.
Bible et sport
Le matin est consacré à la découverte de la Bible : les thèmes, abordés de façon ludique, permettent des discussions entre les enfants. Il ne s’agit pas de faire du prosélytisme, mais d’offrir aux jeunes la possibilité de réfléchir aux valeurs chrétiennes.
L’après-midi est dédié au sport et à des ateliers de bricolage. Sous la forme d’Olympiades, des équipes s’affrontent toute la semaine en pratiquant des sports originaux comme le Poull ball, la Cours’agile et le Passe-moi les bouchons. Autant de moments qui permettent aux enfants d’appréhender les sports d’équipe et de pratiquer l’entraide, la tolérance et le fair-play.
Précieux bénévoles
Cette semaine doit son succès à l’engagement des bénévoles : grâce à eux, les enfants sont encadrés dans leurs activités, de délicieux goûters sont servis et la bonne humeur règne. Chacun donne de son temps en fonction de ses disponibilités: toutes les mains sont précieuses, toute aide est la bienvenue.
Depuis trois ans, je m’engage chaque été dans cette aventure pour le plaisir de faire de nouvelles rencontres et de retrouver des gens que j’apprécie; avec, aussi, le sentiment de faire vivre l’Eglise. Mes enfants se réjouissent dès l’ouverture des inscriptions, car ils savent qu’ils retrouveront des copains, qu’ils pourront faire de nouvelles connaissances et qu’ils apprendront de nouveaux sports dans une ambiance joyeuse et respectueuse de chacun.
Le pape François sera à Genève le 21 juin pour une visite au Conseil œcuménique des Eglises : c’est pour nous le signe qu’il faut aller à la rencontre des autres communautés chrétiennes. Les Kids Games sont pour les enfants et les bénévoles une belle occasion de vivre l’unité des chrétiens dans notre région. Alors n’hésitez pas : devenez bénévole, inscrivez vos enfants à cette semaine pour faire vivre l’Eglise.

Une montagne à gravir
Les dimanches du carême et le dimanche des Rameaux, les enfants étaient invités à écouter l’Evangile, à réfléchir à son message et à chercher comment ouvrir leur cœur au changement. A monter vers Pâques ensemble.
Texte et photos Par Brigitte BessetLe carême est un temps pour se laisser transformer par la main de Dieu. Un temps pour se laisser conduire vers un épanouissement. Un temps pour grandir vers plus de lumière et d’amour.
Dans la chapelle a été érigée une montagne symbolique. Les enfants ont été invités à la gravir dimanche après dimanche. Dans la Bible, la montagne est le lieu où Dieu manifeste sa gloire, où il parle aux hommes ; dans l’Evangile, elle est le lieu privilégié de la révélation du Fils de Dieu.
Au pied de la montagne, dans le sable, des cailloux déposés par les enfants sur lesquels sont écrits des mots (ce qui est trop lourd à porter pour grimper: mensonge, méchanceté, peurs,…) ; et des pas qu’ils prennent en échange du caillou qu’ils ont déposé. Ils signifient leur volonté de se mettre en route, de commencer à grimper en croyant à la Bonne Nouvelle.
Sur cette montagne, un chemin caillouteux et très abrupt : pas toujours facile de le suivre ! Que d’efforts à faire ! Mais quelle joie d’arriver tout en haut à Pâques ! Notre guide est la Parole de Dieu inscrite sur les panneaux à la croisée des chemins : elle est source de force et de lumière.
Sur le chemin, deux silhouettes avancent, symbolisant les enfants et les familles. Chaque dimanche, une nouvelle Parole nous guide pour monter plus haut.
Les Rameaux : une étape de plus dans notre montée vers Pâques. Avec les enfants, nous continuons à gravir la montagne. Nous sommes presque arrivés au sommet.
Même si le chemin semble plus facile, car très court, il est de fait encore plus scabreux. La croix que nous plantons au croisement des chemins nous le rappelle: le chemin vers la résurrection passe par la mort.
Ils sont parvenus tout en haut ! Quelle lumière ! Alléluia !
Merci aux enfants et aux animatrices de cette liturgie. La liturgie pour les enfants est proposée tous les dimanches de l’Avent et du carême ainsi que, les autres mois, le 3e dimanche. De nouvelles découvertes attendent chaque enfant durant la première partie de la messe. Nous rejoignons l’assemblée au moment de la prière universelle.