Politicienne et croyante

Rencontre avec Aurélie Chappaz Seng, conseillère communale à Martigny.

Par Laure Barbosa
Photo: DRaurelie-chappaz-sengVivre sa foi chrétienne en assumant un mandat politique ou comment « être dans le monde sans être du monde » (Jn 17, 14-18) ? Dans notre société multiculturelle laïque, le point de vue chrétien apporte-t-il une plus-value commune ou le risque identitaire d’une minorité ? Les nécessités politiques et pragmatiques entrent-elles parfois en contradiction avec les valeurs morales et spirituelles ? Au sein du parti démocrate-chrétien (PDC), qu’advient-il concrètement du « C » ?

Abordées avec Aurélie autour d’un café, ces questions de fond se dissipent peu à peu lorsqu’elle parle avec simplicité, gratitude et enthousiasme de son engagement. Sa foi lui vient de ses parents et s’incarne dans le vécu du cadre familial de façon concrète et positive. Une pratique religieuse en découle ainsi naturellement, sans obligation. Il en va de même pour son penchant politique dont l’intérêt s’était déjà manifesté à travers les discussions et les traditions de sa famille. C’est donc avec motivation et curiosité, autant pour servir le bien commun que pour réaliser son accomplissement personnel, qu’elle a saisi l’opportunité d’une fonction politique où la richesse des rencontres et des échanges valent bien parfois quelques concessions.

Le PDC lui permet justement de tenir ensemble les valeurs chrétiennes et sociales d’humanisme, d’équité et de non jugement, en équilibre avec les réalités économiques. Elle conçoit que puissent survenir des cas de conscience à certains niveaux mais pratiquement, dans son mandat à elle et à l’échelle de sa ville natale, le problème ne s’est jamais présenté. Il s’agit d’un travail d’équipe dans un esprit d’ouverture et une dynamique constructive où la foi est plutôt aidante. En politique comme en pastorale, il n’y a pas d’auto-proclamation, on est appelé et envoyé : « Tu proposes et les autres choisissent, c’est une chance d’être élu » qui engendre l’envie de dire merci pour la confiance et de s’en montrer digne. En vérité, la foi se conjugue dans tous nos pôles de vie, politicienne et croyante, maman et croyante, enseignante et croyante… 

A la messe lors de la prière universelle, nous prions pour nos dirigeants et politiques, j’ai demandé à Aurélie quelle prière adresser au Seigneur pour elle : « Que je garde le souci du bien commun et puisse faire au mieux avec humilité pour accepter et composer avec certaines limites. »

Assemblée générale dans une ambiance festive

La communauté s’est réunie en assemblée générale le 19 mars. La participation, en hausse – dix-huit personnes s’étaient déplacées –, était réjouissante. L’abbé Jean Geng, prêtre répondant, a été touché par la chaleur de la communauté. Inspiré par les vignes alentour, il a encouragé à prendre soin des vignes du Seigneur.

Par Sylvie Humbert
Photos: André BourquiLe président de paroisse, Gilles Vallat, était présent ainsi que deux membres du comité de pilotage du projet de la nouvelle église de Gland, Roger Merlo et Bernard Chevallay. Après un compte rendu des péripéties vécues, ils ont évoqué les obstacles à affronter encore et demandé de prier pour que la construction puisse commencer cette année. La communauté participe financièrement par un don, décidé lors de l’assemblée générale de l’an passé, et par un autre prévu dès le démarrage des travaux – dont le montant reste à fixer.

Le temps d’adoration à la chapelle, le mercredi matin de 9h à 10h, existe depuis plus de vingt ans. Ursula Freuler, qui en est la cheville ouvrière, est bien souvent seule devant le Saint-Sacrement. Mais jusqu’à huit personnes se sont retrouvées pour ce temps de silence durant le carême.

Dernière kermesse
La kermesse œcuménique de ce printemps sera la dernière faute de forces vives pour perpétuer cette tradition et parce que le bénéfice a fortement chuté. Partagé pour moitié entre protestants et catholiques, il s’est élevé à 3750 francs, en recul de 1250 francs par rapport à l’année précédente malgré un don de 2000 francs. Cette démarche œcuménique pionnière dans le canton avait commencé il y a près de
soixante ans par un thé vente. Merci aux organisateurs de cette fête, en particulier la présidente Jo Dupont, qui ont œuvré durant toutes ces années.

Le sculpteur espagnol José Pedrosa, qui a offert à la communauté la croix œcuménique située à côté du tabernacle, est décédé (voir article en page suivante).

Un demi-siècle
Notre chapelle fêtera ses 50 ans le 29 septembre 2019, jour de la Saint-Michel. La communauté a invité pour l’occasion le vicaire épiscopal pour le canton de Vaud, l’abbé Christophe Godel. Toutes les bonnes idées pour animer cette journée sont les bienvenues.

L’assemblée s’est terminée par une fondue concoctée par André et Cathy Bourqui, médaillés d’or au mondial de la fondue 2017 à Tartegnin. Une soirée très réussie !

Piété populaire, geste évangélique

Texte par Doris Buchard
Photo: Bengail

En l’église de Riddes, du cierge pascal aux lumignons au pied de la Sainte Vierge.
En l’église de Riddes, du cierge pascal aux lumignons au pied de la Sainte Vierge.

Une bougie déposée et allumée…

… dans une cathédrale lors de ses vacances estivales.

… devant une grotte à Marie dans un lieu parfois surprenant, comme une face rocheuse.

… pour prier le chapelet ou simplement remercier le Père au sein de son foyer.

… au pied d’une croix sur le lieu d’une personne disparue, à l’intention d’une personne malade.

Qui ne l’a pas déjà fait ?

Mais pourquoi le fait-on et pourquoi la bougie ?

Parce que c’est un geste simple qui permet de nous rejoindre les uns les autres, à la portée de tous, qui interpelle ceux qui le voient, qui rejoint les gens dans leur cœur, qui entretient la FOI et qui susciterait pourquoi pas de retrouver ce lien, peut-être enfoui, oublié, existant avec Dieu.

« La dévotion populaire authentique, qui s’exprime de manières si diverses, écrivait le pape Jean-Paul ll, trouve sa source dans la Foi, et pour cette raison, on doit l’apprécier et la respecter. »

Parce qu’elle représente la Lumière, cette Lumière qui traverse toute la Bible quel que soit le moment.

Alors la Lumière du Christ nous aide à sortir des ténèbres comme dans la Genèse, nous aide à avoir une Foi intense comme l’aveugle guéri par Jésus, nous aide à nous laisser éblouir par sa présence comme dans le récit de la Résurrection ou nous donne encore la Force d’évangéliser comme à la Pentecôte.

« Cette foi, qui naît de l’écoute de la Parole de Dieu, vous la manifestez dans des formes qui engagent les sens, les sentiments, les symboles des différentes cultures. La piété populaire est une force missionnaire et un trésor de l’Eglise », disait le pape François lors d’une célébration à Rome.

Et de continuer, « Et en faisant ainsi, vous aidez à la transmettre au monde, aux petits comme disait Jésus, vous êtes des  évangélisateurs. Quand vous allez dans les sanctuaires, quand vous emmenez votre famille, vos enfants, vous faites vraiment un acte d’évangélisation. Il faut continuer ainsi ! Soyez, vous aussi, de vrais évangélisateurs ! »

Alors chaque geste posé, chaque rituel mis en place, chaque bougie allumée est un signe de la présence du Christ dans nos vies, un espace de rencontre intense avec LUI si bref soit-il et donc un signe fort du lien qui existe entre LUI et NOUS, même si parfois nous n’en avons pas conscience.

Mais… n’est-ce pas un peu notre vocation de chrétien ?

Sœur Francine Carron

Nous avons demandé aux personnes de Fully ayant répondu à une vocation particulière de nous donner quelques nouvelles, nous commençons par Sœur Francine Carron.

Texte et photo par Sœur Francine CarronMon nom de baptême est Jacqueline. Je suis la fille de François et Irène Carron-Farquet. Notre famille compte sept garçons et deux filles.

Très tôt, vers 10 ans, a grandi en moi, grâce à l’abbé Gérard Bussien notre vicaire, le désir de me faire religieuse qui s’est précisé vers l’âge de 16 ans.

Je suis entrée dans la Congrégation des Sœurs de Sainte-Ursule à Sion. Ces Sœurs ont enseigné durant de longues années à l’Ecole ménagère à Fully, et beaucoup, je pense, s’en souviennent encore.

C’était en 1961, j’avais 17 ans ! Et je reçus mon nouveau nom : Sœur Francine, signe de rupture et de nouvelle mission. J’étais attirée par leur charisme : l’éducation chrétienne, en particulier des femmes et des jeunes. 

Après avoir eu la grâce d’être formée, d’abord à l’Ecole normale, puis à Rome, j’ai été envoyée, à ma grande joie, dans différentes paroisses de notre diocèse : Nendaz, Orsières, Montana-Village, où je réside depuis 18 ans, à la Cure, d’abord dans une communauté de trois Sœurs… puis deux…, et seule maintenant, les deux autres, ayant accompli leur mission, s’en sont allées vers le Seigneur.

Dans tous ces lieux, ma joie fut grande de contacter la population, d’enseigner la religion dans les écoles, de visiter et d’apporter l’eucharistie aux malades, d’animer les liturgies dominicales, de préparer les enfants à recevoir les sacrements, etc. Partout j’ai reçu bien plus que je n’ai donné.

Actuellement, l’âge aidant, j’ai diminué mon activité « apostolique », me consacrant plutôt à l’Eveil spirituel des petits, à un groupe biblique pour des adultes, à des visites aux malades et à quelques coups de main pour animer les « fenêtres caté­chétiques ».

Ayant plus de temps libre, je peux me consacrer davantage à la prière afin que le Règne de Dieu arrive dans les cœurs, pour le grand bonheur de ceux qui l’accueillent.

La prière des Psaumes qui ponctue mes journées me fait découvrir les tendresses et les promesses constantes du Seigneur pour tous ses enfants.

Si on savait !

Je vous laisserai, en conclusion, une de ses Paroles, qui me soutiennent dans les passages plus arides :

Ils s’appuieront sur Toi, ceux qui connaissent ton Nom ;
Jamais tu n’abandonnes, Seigneur, ceux qui te cherchent.
(Psaume 9, v. 11)

Piété populaire

Par Thierry Schelling
Photo: pixabay.comTout jésuite qu’il est, François n’en demeure pas moins latino-américain et donc empreint de piété populaire, ce « trésor de l’Eglise », comme il la décrivait aux confraternités reçues en mai 2013 pour leur jubilé lors de l’Année de la foi.

« Une spiritualité, une mystique, un espace de rencontre avec Jésus-Christ », selon le CELAM 1, ces piétés, comme expression du cœur des fidèles, sont multiformes : autels fleuris lors du Señor de los milagros péruvien, bénédiction des cous à la Saint-Alexis, rosaire et processions à Fátima, dévotion aux saints et saintes de campagne – Padre Pio en tête ! – sans compter les centaines de sanctuaires mariaux aux noms évocateurs : Notre-Dame des nœuds, Notre-Dame des Sept Douleurs, etc.

Si elles sont « une manière légitime de vivre la foi, une façon de se sentir partie prenante de l’Eglise », comme l’a précisé le CELAM, les papes aiment les recadrer un tant soit peu : pour Benoît XVI, le critère de base de toute piété est sa conformité à l’Evangile, et son ecclésialité : telle ou telle piété est légitime si elle est vécue en profonde unité avec les pasteurs locaux, évêques et prêtres. François ajoute le critère de sa missionarité : « Garde vivant le rapport entre la foi et les cultures des peuples auxquels vous appartenez », explique-t-il. Et que ces actes de piété soient vécus en familles, conclut-il, qui sont ainsi évangélisées et à leur tour évangélisent en témoignant de leur foi.

A noter qu’en 2001, Jean-Paul II avait signé un directoire sur la piété populaire et la liturgie, où s’articulent comme complémentaires la messe et les actes de piété populaire. Il y est notamment recommandé de ne pas seulement perpétuer cette piété populaire, mais de l’alimenter par la réflexion sur ses racines, son but évangélisateur et d’en tirer les fruits pour la vie chrétienne active au quotidien.

1 CELAM, Conférence des épiscopats latino-américains.

Pierre Pistoletti, l’info catho à chaud !

Trentenaire, Pierre Pistoletti est le futur rédacteur en chef de cath.ch. Son quotidien: faire vivre le portail catholique romand, entre actualité et dossiers de fond. Rencontre.

Par Nicolas Maury
Photos: Nicolas Maury, Maurice Page

But de Pierre Pistoletti : aller au-delà des faits.
But de Pierre Pistoletti : aller au-delà des faits.

Un jeudi matin à Lausanne. Il est presque 9h. Pierre Pistoletti pousse la porte du numéro 5 de l’avenue de la Gare. Le bâtiment abrite la rédaction de cath.ch. Quelques dizaines de minutes plus tôt, il a pris le train à Yverdon, où il vit avec son épouse. 

La demi-heure passée sur les rails, il l’a mise à profit. « Cette semaine je ne suis pas sur le terrain. Avec deux collègues, j’alimente en continu notre site web. Alors, sur ma tablette, je suis à l’affût des infos qui méritent d’être traitées pour en parler à la séance de rédaction. »

Sur le terrain et au bureau

La séance de rédaction lance la journée.
La séance de rédaction lance la journée.

Celle-ci est sur le point de débuter. Dans la salle de réunion le rejoignent le directeur, Bernard Litzler, ainsi que Maurice Page et Jacques Berset. Les thèmes du jour sont évoqués, décortiqués et anglés. Au cours de la discussion, Pierre s’efforce sans cesse de recentrer les débats.

Occupant encore pour l’heure un poste de journaliste, il deviendra, dès juillet, rédacteur en chef du portail catholique. Une ascension fulgurante. Même s’il fut auréolé du deuxième prix de la volée romande des stagiaires, il n’a fini sa formation qu’en juin 2016. 

Quand il évoque ses futures responsabilités, il ne pratique pas la langue de bois. « Je ne serai pas un “réd chef ” avec énormément de bouteille, avoue-t-il d’emblée, par contre, je dispose de qualités organisationnelles certaines. C’est là que je pourrai apporter un plus. »

Les dossiers du jour répartis et ceux au long cours rediscutés, chaque journaliste retrouve sa place de travail. Priorité de Pierre : mettre en ligne une vidéo et préparer un sujet sur la bibliothèque de Saint-Gall qui accueille une exposition étonnante. « Notre but est de nous muer en un portail qui soit à la fois une agence de presse et un magazine, relève le Valaisan d’origine. Dans notre configuration actuelle de six journalistes, c’est jouable si on attribue les bonnes forces aux bons endroits. » 

Un scoop papal

Au-delà de l’équipe basée en Suisse, cath.ch dispose d’un réseau de correspondants à Rome, en Afrique et en Amérique du Sud. Par e-mail principalement, ceux-ci transmettent des infos que Pierre contribue à traiter les unes après les autres. « De la sorte, nous pouvons proposer un travail d’agence assez complet sans accaparer toute la rédaction. »

Ce réseau a été mis à contribution lorsque cath.ch fut le premier à annoncer la future visite du pape François à Genève. « Notre système a bien fonctionné. Nous avons pu vérifier la véracité de l’information et la transmettre tous azimuts. Même si nous n’avons pas la même pression qu’un quotidien régional, nous tâchons d’être réactifs 365 jours par année. » La venue du Saint-Père est perçue comme une aubaine. « Elle dépasse de loin le cadre romand, voire helvétique. François est une personnalité mondiale. »

Une réflexion à nourrir

Au programme du jour figure aussi la tâche de faire évoluer la première page du site. « C’est une porte d’entrée, mais pas la seule. Un sujet qui ne fait pas la “une” mais qui est bien référencé par les moteurs de recherche sera peut-être énormément lu. L’enjeu est de fidéliser le public qui vient pour une nouvelle plutôt que pour notre média proprement dit. Pour cela, il faut offrir des contenus susceptibles d’intéresser notre lectorat et de nourrir sa réflexion. » 

Alors que le Dimanche des médias approche, Pierre jette aussi un œil à la contribution que va y apporter cath.ch. « Il s’agit d’un portrait de Vincent Lafargue, qui a à la fois un pied dans l’Eglise et un sur le web (ndlr, il est aussi membre de la rédaction romande de
L’Essentiel). En tant que support lié à l’Eglise, nous évoluons dans une sorte de niche. Nous nous efforçons de proposer un focus précis dans un univers immense. Comme un prisme inspiré par le pontificat actuel qui parle de solidarité, de migrants, d’écologie. »

La déontologie avant tout

Travailler dans un cadre religieux modifie-t-il l’approche professionnelle ? « Les règles déontologiques sont les mêmes que pour tous les journalistes. Je viens de travailler durant plusieurs semaines sur un dossier lié aux abus sexuels dans l’Eglise. J’ai cherché à aller au-delà des faits, en ciblant les causes structurelles qui peuvent conduire à ce type de comportement. C’est sans doute cette acuité qui fait la spécificité de notre travail de journaliste à cath.ch »

Alors qu’approche la fin de l’après-midi, Pierre prépare le mail récapitulatif qui sera envoyé à tous les journaux potentiellement repreneurs d’articles. « Notre identité consiste à connaître le terrain dans lequel on travaille. Et, au-delà, notre curiosité doit rester catholique au sens étymologique du terme : universelle. »

L’oratoire marial de Châtaignier

Voici un haut lieu de la piété mariale à Fully

Texte par Alain Léger
Photo: Catherine RoduitNous sommes à l’oratoire de Châtaignier et j’ai le plaisir de partager avec vous une partie déjà riche de son histoire.

Fin des années 90, le curé Gérald Voide et l’abbé Pierre-André Perrin recherchaient une statue de la Vierge Marie, afin de l’utiliser comme Vierge pèlerine. 

C’est au village de Châtaignier dans une vente aux enchères que la statue fut trouvée. Elle mesure 1 mètre 55, est en bois et date du XVIIIe siècle. La Vierge porte Jésus dans ses bras.

En 1997, un car partit de Fully pour le Vatican afin qu’elle y soit bénie par le pape Jean-Paul II. Puis la statue, durant 3 ans, passa de famille en famille durant 2 semaines où à travers elle on priait Marie afin qu’elle intercède pour nous.

Durant le jubilé de l’an 2000, elle trouva sa dernière demeure en un oratoire construit exprès pour elle juste en-dessus de Châtaignier, ce même village où elle avait été achetée 4 ans plus tôt. Une grande fête fut organisée !

Depuis 18 ans, chaque année, beaucoup d’événements y ont été organisés. Par exemple la marche de l’espérance qui part de cette place jusqu’à l’abbaye de St-Maurice. Une année, nous l’avons même portée jusque là-bas. 

Il y a aussi un petit pèlerinage de 2 kilomètres chaque 8 décembre jusqu’à l’oratoire où un apéro est offert.

Voici des anecdotes

Une famille du haut du village avait une maman très âgée. Quand ils ne la retrouvaient pas, ils savaient qu’elle était à l’oratoire tranquille sur le banc.

Nous avons planté des forsythias tout autour comme cela au printemps c’est comme une flamme jaune de fleurs qui l’entoure.

Le doigt de la statue a été cassé accidentellement sur la place St-Pierre à Rome. Il est tombé dans une grille et n’a pas pu être récupéré (la légende veut que le doigt montre en direction de Fully).

Dans le livre d’or qui accompagnait la statue de famille en famille, il est écrit qu’une maman avait surpris sa petite fille dans la nuit sur une chaise en train de parler à l’oreille de la Sainte Vierge.

Il y a beaucoup de personnes qui vont y prier avec ferveur tout au long de l’année car c’est un lieu de paix et je ne peux m’empêcher de vous y inviter. 

Toucher Jésus

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DR
L’épisode de la femme atteinte de pertes de sang, présent dans les trois évangiles synoptiques (Matthieu 8, 18-26 ; Marc 5, 25-34 ; Luc 8, 40-56), peut constituer comme une « icône » de la piété populaire bien conçue. Il est englobé dans la narration de la résurrection de la fille de Jaïre, un chef de la synagogue, et offre lui aussi un récit de salut.

La femme hémoroïsse veut « toucher » le manteau de Jésus, comme certains aujourd’hui recherchent un « guérisseur », y compris dans le cadre ecclésial, après avoir épuisé toutes les possibilités de la médecine. Mais elle désire en réalité bien plus : elle veut être « sauvée » (Marc 5, 28). Au-delà de la guérison, elle aspire au salut dont elle pressent que Jésus est porteur.

– Comment le Christ évangélise-t-il cette religiosité familière ? Il lance un appel personnel : « Qui a touché mes vêtements ? » Il invite ainsi la femme à faire toute la vérité et à se dévoiler (v. 33).

– Celle-ci, après avoir « connu » et éprouvé sa guérison dans son corps (v. 29), « re-connaît » celui qui l’a sauvée. Elle entre ainsi en relation interpersonnelle avec lui, elle se jette à ses pieds (v. 33).

– On pourrait ajouter qu’en quel­que sorte, elle « évangélise » à sa manière Jésus. Elle lui permet de libérer la puissance divine qui l’habite et d’en réaliser l’efficacité : « Jésus eut conscience de la force qui était sortie de lui. » (v. 30)

– Ainsi, étonnamment, la « foi populaire » de la femme fait que le Christ se laisse toucher par elle, qu’il expérimente dans sa propre chair l’action de Dieu qui passe par lui et qu’il mesure encore mieux son identité de Fils du Père.

– C’est alors qu’il pose la déclaration conclusive de ce processus de guérison, de libération et d’incarnation : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. » (v. 34)

Toute inculturation « populaire » de l’Evangile, individuelle et communautaire, passe donc par l’inscription dans notre pâte humaine de notre adhésion au Fils de Dieu, qui y répond par son offre de grâce et nous libère.

Les enfants visitent l’église

Dans le cadre du 50e de l’église Saint-Michel une participation des classes du Bourg a été sollicitée : dix classes d’élèves de 5H à 8H et leurs enseignants. Tous les élèves ont créé des fanions – certains sont déjà dans l’église. Ces fanions décoreront la cour pour la grande fête qui aura lieu à la Saint-Michel. Un concours de dessins sur le thème de l’église a été organisé pour ces classes. Un prix récompensera la meilleure œuvre.

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Moment privilégié

Par Nicole Andreetta
Photo : DRMardi, 12h10, Université de la Miséricorde à Fribourg.

Comme chaque semaine, la chapelle se remplit de fidèles venus assister à la messe, célébrée par le Père Leszek Woroniecki, aumônier de l’Université. Etudiants des différentes facultés, auditeurs libres, quelques professeurs, des habitants du quartier… tous les sièges, une cinquantaine, sont occupés. Plusieurs personnes restent debout, appuyées contre le mur du fond. Les jeunes de l’Institut Philanthropos représentent la plus grande partie de l’assemblée, ils sont partie prenante pour  l’animation musicale. 

« Cette messe est vraiment particulière ! explique une étudiante en droit de première année. Au premier abord, j’avais trouvé cette chapelle un peu bizarre et son architecture plutôt froide. Mais avec la ferveur qui se dégage lors de la célébration, elle se réchauffe. Portés par les prières, on apprend à l’aimer. Homme de rigueur, le Père Leszek nous accueille chaque fois avec bienveillance. Il commence toujours la messe en demandant comment nous allons. On ne se sent pas jugé. »

Une de ses camarades de cours poursuit : « Je viens du canton de Vaud où études et religion se vivent séparément. Lorsque j’ai entendu parler de la possibilité d’assister à une messe à l’université, j’ai tout de suite pensé que c’était une opportunité à saisir. Même si j’imaginais que j’irais en traînant les pieds.

Les études c’est difficile ! On nous demande beaucoup de travail. Si le droit est un outil extraordinaire, quand on est croyant on en réalise vite les limites. J’ai découvert que se recueillir permettait de reprendre courage et énergie. 

Cette messe est vraiment un moment privilégié qui permet de se poser au milieu de la semaine pour mieux repartir ensuite. C’est une chance de pouvoir vivre cela entre étudiants ! »

Une messe célébrée en latin, accompagnée de chant grégorien, a lieu chaque mercredi à midi. Elle connaît également une forte fréquentation.

www.unifr.ch/aumonerie/fr

La croix avec Jésus

Par Giraud Pindi, curé modérateur de l’UP Nyon-Terre Sainte
Photo: DR
« Nous prêchons un Messie crucifié, scandale pour les juifs et folie pour les païens, mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour les appelés » (1 Co 1, 23-24) : ces paroles de Paul résument le sens de notre salut. « Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé », annonçait le prophète Zacharie (12, 10). « Comme Moïse éleva le serpent de bronze dans le désert sur un mât, il faut de même que le Fils de l’homme soit élevé afin que quiconque croit en lui ait la vie », dit Jésus (Jn 3, 14). Dans son péché semant la mort au désert, le peuple est sauvé en regardant le serpent de bronze (Nb 21, 8-9).

C’est en posant notre regard sur Jésus en croix que nous sommes sauvés. « Tu te sens empoisonné, triste, ta vie ne va pas bien, elle est pleine de difficultés et de maladies ? Regarde le Christ crucifié. Regarde les plaies du Christ. C’est par ces plaies que nous avons été guéris » (François, homélie du 20 mars). Le soldat lève les yeux vers Jésus en croix et fait le meilleur acte de foi : « Cet homme était vraiment le Fils de Dieu » (Mc 15, 39).

Toutes les croix ne sont pas des expressions de la foi : instrument de torture, bijou, signe pour s’orienter, sur un drapeau, blanche ou rouge. Au Calvaire, deux hommes étaient crucifiés avec le Christ : leurs croix ne sont pas des symboles du salut. Sur sa propre croix, le larron est sauvé parce qu’il pose son regard sur la croix du Christ. Il regarde Jésus souffrant et reconnaît l’espérance. Un bandit est digne de reconnaître le Sauveur en croix. Quelle est mon attitude, à moi chrétien, homme ou femme de foi, devant le Christ en croix ?

Tant de mépris entoure aujourd’hui les symboles de notre salut. On fait disparaître les symboles de l’amour divin : crèche et croix. On dépersonnalise, laïcise, comme si le religieux était une indignité. Des funérailles laïques, des mariages laïcs, des baptêmes laïcs. Quelle incohérence ! A l’église, des cérémonies sans lecture biblique, des poèmes et des textes déconnectés de la Parole de Dieu, sans fondement, incolores et inodores, de la musique mondaine. Le regard, arrogant et insolent, se détourne du Christ. La prophétie du chapitre 53 du livre d’Isaïe est toujours d’actualité.

Il n’y a pas à philosopher, mais à entrer humblement dans le silence de l’adoration pour entendre ces paroles pleines d’amour d’un condamné : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23, 34).

Il est une foi – les rendez-vous cinéma de l’ECR

Du 2 au 6 mai prochains, «– les rendez-vous cinéma de l’ECR – IL EST UNE FOI» auront lieu aux Cinémas du Grütli, à Genève. Le titre de cette 4e édition, «APOCALYPSES», ne devrait laisser personne indifférent car, pour le comité d’organisation de ce festival, «l’Apocalypse est un de ces mots qui véhiculent nombre d’idées préconçues et excitent l’imaginaire en s’emparant des symboles qui lui sont rattachés: l’antéchrist, le fameux signe 666, les 7 Sceaux, avec ses incontournables cavaliers, annonciateurs de la fin du monde: le cheval blanc, symbole de la conquête, le rouge de la guerre, le noir de la famine et le cheval pâle de la mort». De quoi donner la chair de poule aux Genevois? Ce n’est pas l’objectif, comme l’explique Bertrand Bacqué (BB), critique, historien et enseignant du cinéma, membre du comité d’IL EST UNE FOI et diacre, dans un entretien qu’il a bien voulu accorder à la rédaction de Vie de l’Eglise à Genève (Réd).

Photos: Agence S, Genève, DRRéd : Bertrand Bacqué, le  comité d’organisation d’IL EST UNE FOI a mis un s à Apocalypse : pourquoi ce pluriel ?
BB : Parce qu’il y a différents types d’apocalypse. Evidemment, on pense tout de suite
à l’Apocalypse que saint Jean rédigea en exil à Patmos, donc à quelque chose de
cosmique, de cataclysmique.

L’imagerie de l’apocalypse est très fantastique, très flamboyante. Mais en même temps, les apocalypses – avec un s – peuvent se révéler très intimes, très individuelles. D’une certaine façon, elles concernent toute l’Humanité. Il y a bien sûr les menaces que l’on connaît aujourd’hui, la menace nucléaire, ou encore celle qui pèse sur le climat dans la mesure où l’horizon écologique, aujourd’hui, ne semble pas très réjouissant. Mais surtout, il y a aussi toutes ces ruptures dans une vie qui nous font passer en quelque sorte d’une mort à une renaissance parce que l’Apocalypse, ce n’est pas simplement des cataclysmes, c’est aussi une révélation dans son sens littéral. L’Apocalypse a été écrite en des temps de crise certes, mais elle ouvrait sur une espérance. Au fond l’Apocalypse est présente tous les jours. Tous les jours nous vivons de grandes et de petites apocalypses qui nous conduisent parfois à faire le deuil de certaines choses auxquelles nous tenons, légitimes ou moins légitimes, et à partir dans de nouvelles espérances. L’idée du pluriel, de ce s, c’est pour signifier que cette apocalypse peut se décliner sous différents angles possibles : les conflits, l’écologie, les destins privés qui se brisent.

Réd : Vous avez donc choisi ce titre par provocation, pour surfer sur la vague des angoisses actuelles au niveau mondial – inquiétudes provoquées l’an dernier à la COP à l’occasion de laquelle les Etats-Unis ont annoncé leur retrait de l’accord scellé fin 2015 pour limiter la hausse de la température mondiale sous la barre des 2° C, le nouveau désordre mondial dénoncé lors de la récente conférence de Munich sur la sécurité – mais aussi sur cette volonté malgré tout d’espérer. C’est par cette voie de la provocation que vous avez choisi d’interpeller le public ?
BB : C’est vrai que l’apocalypse, entre guillemets, est à la mode de façon récurrente et donc toujours d’actualité. D’une manière ou d’une autre, elle nous menace toujours. Mais comme vous l’avez dit, ce sur quoi il convient d’insister, c’est qu’au-delà des désarrois auxquels nous devons faire face, il y a aussi, et c’est le message évangélique, une possibilité d’espérance. L’apocalypse, on la trouve bien sûr dans le passé – voir par exemple les temps de lutte qui prévalaient au Ier siècle de notre ère – mais aussi dans le présent et dans le futur. Nous nous situons toujours dans cette temporalité faite de luttes, de doutes et d’espérance. Je voudrais ajouter que la discussion au sein du comité sur le choix du visuel de l’affiche de cette édition a été assez vive : nous avons hésité entre un visuel de mains qui se tendaient sur un fond de ténèbres, donnant une image obscure du festival, et une éclipse. Nous avons finalement opté pour ce dernier, synonyme de renouvellement permanent et nécessaire des choses. Michel-Maxime Egger, sociologue et éco-théologien, avec qui nous en discutions, tendait à penser qu’il fallait passer par une kénose – un dépouillement, un abandon – qui devrait nous permettre de renouveler notre rapport au monde. Abandon d’un certain confort vécu depuis plus d’un siècle dont cependant, aujourd’hui, nous ressentons toutes les conséquences négatives. Ce qui nous amène au constat suivant : nous sommes, en permanence, confrontés à des cycles de mort et de résurrection.

Réd : IL EST UNE FOI : un festival de cinéma engagé ou un festival engagé de cinéma ?
BB : Engagé dans le sens où les films que nous proposons permettent de lancer des débats avec un point de départ : des  films exigeants. A travers ces films, nous souhaitons poser un regard de foi. Bien sûr les films retenus portent sur des thématiques très contemporaines comme Pluie noire de Shohei Imamura, sur les conséquences d’Hiroshima, ou Soleil vert de Richard Fleisher, sur une vision plutôt pessimiste du futur. Ce ne sont pas forcément des questions de foi qui sont posées mais on peut voir comment des questions de notre temps peuvent engager un regard de foi – ou pas.

Réd : La programmation comporte quelques « blockbusters » comme Apocalypse Now de Francis Ford Coppola, et Docteur Folamour de Stanley Kubrik, mais aussi pas mal de films que le grand public n’a jamais vus.
BB : Effectivement, à côté des films que vous avez cités, il y a des films plus rares comme La dernière vague de Peter Weir ainsi que des films passés inaperçus lors de leur sortie en salle comme 4 heures 44, les derniers jours sur terre de Abel Ferarra, l’histoire d’un couple de New-Yorkais qui attend la fin du monde.

Réd : Enfin, que dire aux Genevois pour les encourager à se rendre au Grütli ?
BB : Qu’ils vont faire des découvertes, non seulement de films mais aussi – nous insistons beaucoup là-dessus – d’idées et de points de vue qui vont émerger des débats organisés dans le cadre de ce festival. En effet, beaucoup des films projetés seront accompagnés d’une réflexion avec des philosophes, des théologiens, des historiens du cinéma à l’occasion de rencontres que nous voulons stimulantes.

Programme complet du festival sur https://ecr-ge.ch/ilestunefoi/

La mission en mutation

L’activité missionnaire de l’Eglise se réalise de multiples façons: nous avons connu les missionnaires qui partaient au loin proclamer l’Evangile, il s’agissait alors de «la mission au loin».

Par Pascal Bovet
Photos : Jean-Claude Gadmer, Federico Battista, Ciric
Tout près de nous, dans les diocèses et paroisses, une activité missionnaire a pour but de dire l’Evangile dans notre contexte historique et culturel. Sans nier les vertus de la mission « au loin », nous présentons ici la mission proche, locale. Ces deux dimensions répondent à la demande du Christ : Allez enseigner toutes les nations, c’est-à-dire celles disséminées sur toute la terre, comme celles qui constituent des périphéries dans nos cultures traditionnelles.

L’Eglise redit le besoin de la mission « chez soi ». Ici des frères franciscain et capucin à la rencontre de la population.
L’Eglise redit le besoin de la mission « chez soi ». Ici des frères franciscain et capucin à la rencontre de la population.

Exemple

L’Ecole des missions du Bouveret, tenue par les Missionnaires du Saint-Esprit (spiritains), ferme ses portes après un siècle d’activité missionnaire. L’école proprement dite qui formait les futurs spiritains avait déjà abandonné son activité il y a vingt ans.

Que devient la maison ? Une approche, présentée à la presse, manifeste une autre manière d’envisager la mission. Faute de pouvoir envoyer des missionnaires au loin, proposition est faite d’œuvrer dans une visée missionnaire locale. Comment ? Un devoir est dû aux missionnaires retraités rentrés au pays : ils y trouveront un gîte et une communauté des pères dans l’une des maisons.

Tibériade, la maison qui a servi d’accueil, sera entièrement modifiée intérieurement avec trois orientations : un atelier pour former des réfugiés en recherche d’emploi, un accueil des adolescents en difficulté scolaire ; ces deux finalités nécessitent un engagement de la part de l’Etat. Enfin un espace important avec services communs est réservé aux  groupes pastoraux des Eglises.

La mission de l’Eglise locale n’est donc pas négligée mais réorientée vers deux périphéries qui demandent une attention particulière et les rencontres pastorales ne sont pas déshéritées.

Abandon ou mutation ?

Ce changement de cap peut faire penser à un aveu d’échec, à une forme de désaveu du passé ou tout simplement à l’incapacité de poursuivre la mission dans sa forme actuelle.

Des causes internes à l’Eglise l’ont menée à redire le besoin de la mission « chez soi ». La décolonisation a montré les limites d’une mission trop calquée sur la politique. Le Concile Vatican II a pris en compte autant l’évolution des pensées que les réalités politiques : la mission est partie intégrante de l’Eglise, appelée à sortir d’elle-même pour livrer un message de salut. Mais les destinataires sont autant au loin dans le monde que chez nous où la foi et l’Eglise deviennent étrangères à beaucoup.

Le Père Maurice Tornay est mort en mission au Tibet en 1949.
Le Père Maurice Tornay est mort en mission au Tibet en 1949.

Traditionnellement, des missionnaires de chez nous partis « au loin » témoignent d’un zèle évangélique certain, parfois même dans des zones dangereuses, comme en a témoigné le Père Tornay de l’Abbaye de Saint-Maurice mort en mission au Tibet en 1949.

Plus récemment, on a vu le reflux de l’effort missionnaire dans la présence de prêtres ou de religieuses « de couleur » dans nos forces pastorales. Mais leur présence bienvenue ne dispense pas nos Eglises locales de tout faire pour susciter les vocations nécessaires… A long terme, que signifierait une Eglise qui n’a plus les forces de son expansion vers l’extérieur, ni celles du maintien de son niveau de vie ? En Suisse romande, nous connaissons surtout des prêtres d’origine africaine, polonaise ou vietnamienne ; le diocèse voisin d’Annecy bénéficie de prêtres venant de l’Inde et de la famille de saint François de Sales.

Visiblement, l’engagement de l’Eglise catholique va dans le sens d’une collaboration de type social, qui se dit aussi diaconie.  Les nombreux agents pastoraux actuellement engagés dans différents milieux profanes en témoignent (voir les rapports annuels de nos Eglises et leurs comptes). Leur engagement témoigne d’un déplacement de la mission. Déplacement géographique, certes, mais déplacement social, vers les périphéries, comme dirait un certain pape François.

Une communauté tibétaine bien vivante qu’avait visitée Maurice Tornay au XXe siècle.
Une communauté tibétaine bien vivante qu’avait visitée Maurice Tornay au XXe siècle.

Conséquences pour les congrégations et communautés

Les ordres religieux missionnaires ont connu leur temps de développement en harmonie avec la découverte d’un monde plus vaste que nos frontières. « Allez évangéliser », cela signifiait chez les autres, car chez nous, c’était mission accomplie. Ils ont actuellement un double devoir de fidélité : leurs membres âgés à soutenir et, quand ils sont encore en mission, préparer le temps de leur absence, une fois rentrés chez eux.

C’est aussi l’occasion pour les régions évangélisées d’apporter à leur tour leur contribution à la mission ailleurs.

Enfin, la prise en charge des zones périphériques si chères au pape François permet ou nécessite l’engagement de fidèles  bénévoles ou salariés. L’Eglise n’en est que mieux signifiée par des acteurs plus diversifiés, tous participant à la mission de l’Eglise sortant dans la rue pour apporter une Bonne Nouvelle.

Les prêtres de couleur incarnent le reflux de l’effort missionnaire.
Les prêtres de couleur incarnent le reflux de l’effort missionnaire.

Par le Père Claude Maillard, Père Blanc, Fribourg

_09w8077Le souffle de la mission demeure présent. Au Sud, la relève est bien présente avec des engagements nouveaux chaque année. Au Nord, la relève semble tarie. On s’engage alors sur les terrains nouveaux de la diaconie et autres services pastoraux.

Par le Père Pariat, supérieur des Spiritains, Fribourg

_09w8064« … Non, nous ne vivons pas un repli de la mission comme si les baptisés-missionnaires devaient témoigner de leur foi uniquement là où ils ont toujours vécu. ″Au loin″ et ″ici″ se réfèrent à des lieux géographiques. Des générations de missionnaires sont partis de leur pays, pensant que leur société était évangélisée. Un esprit quelque peu ″théocratique″ fusionnait leur identité civile et la foi chrétienne.

… Et nous, en Suisse, ne sommes-nous pas aujourd’hui un carrefour des nations ? Notre engagement missionnaire est le même soit en restant en Suisse, soit en répondant à l’appel de vivre notre baptême ailleurs. »

Chemin de Joie – l’Eglise en marche!

Par Karin Ducret
Photos: ECRLe dimanche 22 avril aura lieu à Genève, un « Chemin de Joie » sous la présidence de notre vicaire épiscopal, l’abbé Pascal Desthieux.

C’est un chemin à l’instar du Chemin de Croix, rythmé par des stations. Celles-ci évoquent des rencontres entre le Christ ressuscité et des disciples de Jésus pendant la période entre sa Résurrection et son Ascension.

Tout a commencé en 2012. Pour illustrer les étapes, l’appel a été fait au mosaïste d’art sacré Marko van Rupnik. Le 31 mai 2015 a eu lieu un premier Chemin de Joie à l’occasion des 75 ans de l’évêque auxiliaire Pierre Farine. Toutes les mosaïques n’étant pas encore livrées, nous visiterons ce 22 avril 2018 les six œuvres déjà présentes. Le parcours à pied est d’environ 15 kilomètres, la dernière étape Notre Dame à Chêne-Bourg sera effectuée en bus et en tram. A chaque station la paroisse est invitée à accueillir les marcheurs et marcheuses devant la mosaïque : l’évangile correspondant sera lu, suivi d’une courte méditation et d’un chant manifestant notre joie… Le temps imparti à chaque station est de 20 minutes.

Voici le parcours du « Chemin de Joie » qui commence à 10h30 : 

chemin_de_joie

 

Dans l’église de l’Epiphanie au Lignon, c’est l’équipe de l’aumônerie de Champ Dollon qui présentera la mosaïque « La descente aux enfers », qui se trouve en réalité au lieu de prière de Champ Dollon non accessible au public. Finalement les pèlerins seront accueilli à 17h45 à l’église Saint-François de Sales à Chêne-Bourg : l’évangile sera lu devant la mosaïque « Emmaüs »

(Lc 24, 12-35), suivi d’une méditation en lieu et place de l’homélie. Le vicaire épiscopal, l’abbé Pascal Desthieux, accompagné par le frère Michel Fontaine, curé modérateur de l’UP La Seymaz, de l’abbé Joël Akagbo, prêtre répondant pour la paroisse Chêne-Thônex et peut-être d’autres prêtres marcheurs, clôtureront ce « Chemin de Joie » avec une célébration eucharistique. Beaucoup de prières et chants de joie
pendant cette célébration ! Elle sera suivie par un apéritif dînatoire festif !

« Le Chemin de Joie » – l’Eglise en marche ! Quel bel événement pour approfondir le mystère du temps pascal par les rencontres du Christ ressuscité ! Vous êtes toutes et tous cordialement invités à participer. Chacun-e peut prendre le chemin en route, à la station qui lui convient. Vous trouverez les détails dans votre feuille dominicale.

Qu’est-ce qu’un Centre Missionnaire?

Texte et photo par Alessandra Arlettaz, pour le Centre MissionnaireDans les années 60, le Père Armand Bender, qui était en mission en Martinique, a interpellé des paroissiens afin de l’aider à trouver de l’argent pour s’acheter une voiture pour exécuter au mieux sa mission.

Ces personnes ont alors fait une collecte et ont vu que les besoins étaient toujours plus nombreux. Ils décidèrent de créer le « Centre Missionnaire ».

Le centre gardait contact avec les missionnaires et demandait de l’aide financière aux paroissiens. Leur but principal était donc d’envoyer une aide financière.

A la fin des années 70, le comité en fonction s’est fait la réflexion que l’aide aux missionnaires était une bonne chose mais qu’il était nécessaire que la mission soit aussi ici. Ils ont donc, par les idées amenées par Edmond Bruchez, présenté les personnes qu’ils soutenaient. Ils ont fait des présentations dans les écoles du village ainsi que dans la paroisse.

Je me souviens très bien de ces présentations qui m’ont beaucoup impressionnée et qui ont sûrement contribué à m’intéresser à la mission.

Dans les années 90, le comité se sentait fatigué et en a parlé au Père Gabriel Carron qui était en Argentine (cf. photo en page de couverture). Ce dernier leur a dit que par la «Force de la prière» on peut tout et les a incités à organiser les neuvaines à saint Symphorien, qui ont lieu encore de nos jours.

Sœur Marie-Pascale Dorsaz, qui est en mission depuis plus de 60 ans, en Guadeloupe et actuellement au Togo, désirait faire connaître ses bonnes actions et les personnes qu’elle aidait. Comme elle ne voulait pas recevoir de dons gratuitement, ils ont mis sur pied des ventes d’objets faits par des personnes qu’elle soutenait dans sa mission. Il y avait également une vitrine qui présentait ces objets au « Foyer Sœur Louise Bron » et dorénavant au « Magasin du Monde de Fully ».

Actuellement, nous continuons de travailler dans ce sens, en étant à l’écoute de notre seule missionnaire permanente, ainsi qu’à l’écoute de ces jeunes qui partent pour donner 1 an ou plus de leur temps pour Dieu et l’autre (tel que Point Cœur, Casa Juan Diego, …).

Nous animons aussi la messe de la « Mission Universelle » du mois d’octobre. Nous nous occupons du « Noël du Missionnaire Valaisan ». Nous aidons financièrement lors de demandes concrètes telles qu’aide à la reconstruction d’une école après un tremblement de terre en Italie, aide au Père Mathieu du Bénin qui vient en été… Cette année nous animons une soupe de Carême.

Comme l’a dit dans un tweet le pape François : « La mission du Chrétien est magnifique. Elle concerne tous et n’exclut personne. » Nous essayons donc d’être un regard d’ouverture sur l’autre ici ou là-bas dans la paroisse.

Personne n’est étranger dans l’Eglise

Texte et photo par l’abbé Henri RoduitIl paraît que lorsque j’étais petit enfant et qu’on me demandait ce que je voulais faire quand je serai grand, je répondais « missionnaire ou millionnaire ». « Millionnaire », dans ma tête d’enfant, c’était pour pouvoir donner aux pauvres. « Missionnaire », c’était pour porter la Bonne Nouvelle en Afrique.

Cette idée m’est restée bien longtemps. J’étais sûr de ma vocation de prêtre une bonne année avant de me décider à ne pas me former comme missionnaire mais comme prêtre diocésain, sachant qu’il y avait bien à faire ici en tant que prêtre.

Et l’idée de la mission s’est transformée en projet d’échange pendant mes vacances d’été. Chaque année j’ai voulu aller découvrir un autre pays. Je ne suis retourné qu’à 3 reprises dans la même paroisse. La plupart des fois, j’ai pu faire un échange complet : le curé d’ailleurs est venu me remplacer et je lui ai rendu la pareille.

C’était pour moi l’occasion de découvrir d’autres cultures, d’autres langues (allemand, anglais, italien, espagnol, portugais). Le dépaysement était parfois très grand, spécialement dans les îles du Pacifique (Vanuata, Nouvelle-Calédonie) mais c’était toujours la même Eglise de Jésus-Christ dans laquelle nul n’est étranger.

J’ai été très impressionné par la qualité d’accueil des plus pauvres. La première fois que je suis allé au Brésil, j’ai reçu, 7 jours après mon arrivée, un lundi, un téléphone du vicaire de la paroisse qui me disait qu’on ne comprenait pas très bien le prêtre brésilien, qu’il s’était passé de ses services et qu’il avait trouvé un ami prêtre pour le remplacer. J’ai pensé, lui on ne le comprend pas très bien après un an à Paris et moi je n’ai eu qu’une quarantaine d’heures pour bosser le portugais. J’ai découvert des gens pauvres qui m’ont accueilli chez eux, qui sont passés à la cure, qui ont supporté mon minable portugais alors qu’en Suisse, pays riche, la moindre faiblesse n’est pas supportable !

Réponse d’un évêque à Aline Jacquier

logo_synode4En vue du Synode des jeunes qui se tiendra à l’automne 2018, le Pape invite nos jeunes à poser les questions qui les habitent.

Par Vincent Lafargue
Photos: LDD, DRaline-jaquier2Aline Jacquier, 28 ans, habite le canton du Valais. Parmi les nombreuses questions qu’Aline a posées à nos évêques, Mgr Alain de Raemy a retenu celle-ci à laquelle il souhaite répondre :

– Assistance au suicide, acharnement thérapeutique, avortement, transhumanisme, PMA-GPA (procréation médicalement assistée et gestation pour autrui), eugénisme… quand l’homme se prend pour Dieu, quelles limites ? 

L’évêque des jeunes, Mgr Alain de Raemy répond ainsi:

alain-de-raemyChère Aline,

Toutes ces possibilités, si diverses, semblent faire reculer toutes nos limites. L’être humain semble pouvoir décider de tout. Ce dont j’ai envie (concevoir ou stopper un enfant, vivre plus longtemps, mourir maintenant) semble à portée de main. Si je le veux, je le peux. Le pouvoir de tout choisir.

Pourtant, qu’est-ce qui nous rend le plus heureux ? Tout faire, quand je veux, comme je veux ? Qui donc est plus en paix ? Celui qui a toutes les possibilités ou celui qui accepte de ne pas tout décider ?

Si je crois être livré à des forces anonymes, qui n’ont aucun sens, mais dont je suis simplement victime, alors oui, j’essaie de m’en délivrer et je veux tout, absolument tout pouvoir décider.

Mais si je vis dans la confiance en Quelqu’un qui non seulement tient mon destin mais le tient par amour et le conduit à l’amour pour toujours, et si je crois ne pas être le fruit du hasard, mais bien celui d’une volonté toute-puissante qui m’a donné la vie pour m’aimer à vie et à vie éternelle, alors je ne suis plus obsédé par ce que je veux ou ce que je peux, mais au contraire émerveillé, défié et porté par un amour qui peut habiter tout ce que je vis, même ce dont je manque et même ce que je perds.

Le livre de la Genèse nous décrit la volonté originelle de l’homme et de la femme d’être comme des dieux (voir chapitre 3). Ah, si seulement nous avions soif d’être plutôt comme Dieu, et non pas comme des dieux ! A son image, pas à nos images. Libres d’aimer quoi qu’il arrive. Libres de donner quoi qu’on perde. Libres de pardonner, quoi qu’on nous fasse. Libres de vivre, quelle que soit l’épreuve. Libres de mourir, quel que soit le moment. Comme Jésus.

Il nous faut demander, non pas de tout pouvoir choisir (inévitablement, ce ne sera pas toujours le cas), mais de toujours pouvoir choisir… d’aimer. Et quand on se sait divinement aimé, ça aide… un peu, beaucoup, passionnément et pour toujours !

+ Alain de Raemy, l’évêque des jeunes

L’Agneau pascal

Par Pascal Bovet
Photos: Madeline DienerLe baptistère de l’abbaye se Saint-Maurice est une catéchèse en image : les principales étapes de notre histoire du salut y sont représentées. L’artiste, Madeline Diener, a utilisé un espace en forme de grotte à l’entrée de la basilique ; pour y pénétrer, il faut se faire petit car nous plongeons, comme au baptême, dans notre histoire sainte. En ces temps de Pâques, arrêt sur une image pascale : l’Agneau de Dieu, invoqué dans l’eucharistie au moment de la communion.

Il est glorieux et douloureux, « cet agneau si doux », laissant échapper le sang et l’eau, comme à la croix : don de la vie qui purifie.

17_madeline025L’Agneau est placé sur un fond représentant le temple de Jérusalem. Le nouveau Temple, reconstruit en trois jours, c’est l’Agneau. L’eau qui en sort en abondance rappelle la vision d’Ezéchiel (ch. 47) où l’eau s’échappe du temple et donne vie aux arbres et aux plantes : les arbres donnant leur fruit et les feuilles servant de médecine. On y ajoute le sang de la Passion et toute la vie donnée est figurée.

L’Agneau est le nouveau Temple dont on peut attendre les bienfaits ; un temple non réservé à un peuple élu, mais à tout homme et toute femme qui veut bien le contempler, lui, la victime sacrifiée, marquée d’une plaie au cou, mais dominant la croix glorieuse.

Madeline Diener, artiste suisse née à Zurich (1930-2000), a vécu en Suisse romande. Formation en Italie, France, Suisse. Elle a laissé des œuvres à Notre-Dame de Paris, l’abbaye de Saint-Maurice et en plus de 60 églises.

Arrête ton cirque!

Par Laure Barbosa
Photo: Clown to Care
Des clowns en visite dans les résidences pour personnes âgées ?
Ce lien d’humanité empreint de douceur et de tendresse, tissé de joie profonde… Comme un fil rouge tendu sur la durée de nos vies entre l’enfance et le grand âge, sur lequel nous avançons, tels des funambules en fragile équilibre. Ce trésor d’humanité qui donne de célébrer « la vie jusqu’au bout de la vie ». Tiens, c’est précisément la devise de l’association Clown to Care1, présente dans les principales unités et institutions de soins palliatifs du canton de Vaud et plus récemment en Valais à l’hôpital de Martigny.

Leur mission ?
Améliorer la qualité de vie des personnes et de l’entourage, par des visites en chambre et déambulation dans l’établissement, de clowns de théâtre formés à cette approche. Leur motivation ? Servir des valeurs humaines en des lieux où la vulnérabilité de l’être se donne à voir dans la proximité avec la mort.

Démarche novatrice dans les soins palliatifs
« Sa force de jeu, le clown la puise dans ses fragilités. Il ose exposer sa propre vulnérabilité afin d’aller à la rencontre de celle de l’autre. » explique Nathalie Grivel, clown professionnelle, infirmière et formatrice d’adultes, l’initiatrice de ce beau projet. En effet, le personnage du clown avec toute la poésie qui l’entoure, libère l’émotion, stimule l’imaginaire et provoque un décalage salutaire chargé de souffle et d’humour bienveillant. Autant de ressources pour permettre l’accueil de nos fragilités respectives et l’accompagnement dans l’épreuve en ouvrant à la grâce de l’instant présent. Si la pratique des docteurs Rêves auprès des enfants malades reste bien connue, le soutien apporté par les clowns aux adultes en soins palliatifs participe d’une démarche novatrice en Suisse. Cette initiative découle des observations effectuées par la fondatrice de Clown To Care dans le cadre de son mémoire en Ethique et Spiritualité dans les soins. Les effets bénéfiques de cette présence clownesque à travers ces rencontres profondément humaines se sont largement avérés depuis.

Un sérieux « pote-en-ciel »
Lorsque l’accompagnatrice spirituelle engagée en aumônerie de trois EMS martignerains tombe « par hasard » sur un article présentant l’Association, l’enthousiasme de pareille découverte débouche tout naturellement sur une nouvelle aventure 2 ! L’envie d’allouer à ces lieux de vie pour personnes âgées, le service de ces clowns hospitaliers les invitant ainsi à étendre leur activité et déployer leur « pote-en-ciel ». Pourquoi réserver ces visites aux soins palliatifs et ne pas en faire bénéficier les résidents bien portants aussi ? Quel meilleur endroit pour célébrer « la vie jusqu’au bout de la vie » qu’un foyer où nos aînés viennent vivre leur dernière saison. Faisons en sorte qu’elle soit encore fertile, alliant nos forces et nos talents interdisciplinaires, intergénérationnels dans un doux mélange de genres et de gens, dans le respect de la diversité et de la pluralité, au service de l’humanité de tous et de chacun.

1 Association Clown To Care, Vevey Infos sur www.clowntocare.ch Financièrement, l’association vit uniquement de dons bienvenus et des cotisations de ses membres. MERCI pour votre soutien : IBAN CH32 0900 0000 1451 3940 9.
2 A suivre prochainement dans L’Essentiel !

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