Photo: DRA Pâques, les Suisses romands vont à leur tour adopter la nouvelle formulation du Notre Père. Dès le dimanche 1er avril – ce n’est pas un poisson – nous dirons : « Et ne nous laisse pas entrer en tentation. » Un changement heureux, puisque « ne nous soumets pas à la tentation » donnait trop l’impression que Dieu nous met dans la tentation ou pire nous tente lui-même. Or, comme le dit l’apôtre : « Dans l’épreuve de la tentation, que personne ne dise : “Ma tentation vient de Dieu.” Dieu, en effet, ne peut être tenté de faire le mal, et lui-même ne tente personne. » (Jacques 1, 13)
Pourtant, cette traduction n’était pas erronée. Le verbe employé dans le texte original grec, eisenégkêis, de eisphérô signifie littéralement « porter dans, amener dans », confirmé par le latin non inducas in tentationem : ne nous induit pas en tentation.
Or, Jésus n’a pas transmis sa prière en grec. En hébreu et en araméen, la langue parlée par Jésus, il y a une forme causative qui n’existe pas en grec. Ainsi, le verbe entrer (forme active) devient « faire entrer » à la forme causative. La négation de « fais-nous entrer » peut porter sur le premier verbe : « ne nous fais pas entrer », ou sur le second : « fais que nous n’entrions pas », en tentation. C’est probablement ce que Jésus a voulu dire, mais cela n’a pas été correctement retranscrit en grec.
Les plus anciens se souviennent de : « ne nous laissez pas succomber à la tentation ». Cette traduction était préférable. Nous allons retrouver ce sens avec la nouvelle formulation.
Bonne montée vers Pâques, et que le Ressuscité nous aide dans notre lutte contre toute forme de tentation !
par Marc Passera Photo: DR« Nous tous qui par le baptême avons été unis au Christ Jésus, c’est à sa mort que nous avons été unis par le baptême. » (Rom 6,3) Et, comme le chante la liturgie de l’Orient chrétien : « Par sa mort, il a détruit la mort. » Vivants de la vie de Dieu parce que victorieux de la mort en Christ, telle est notre réalité de baptisés.
Mais en sommes-nous vraiment conscients ? Sommes-nous encore capables de nous en émerveiller ?
Le temps du Carême nous est donné comme temps de grâce pour que nous puissions spirituellement revivre ce plongeon qui nous rend victorieux de toute logique de mort.
Pour certains, le baptême est la dernière étape d’un chemin que l’on appelle catéchuménal. 64 adultes de notre diocèse et près de 200 enfants en âge de scolarité l’ont vécu cette année. Ils seront baptisés à Pâques.
Les rencontrer est un vrai bonheur. Quelle richesse dans leur parcours et combien apparaît concrète l’action de Dieu dans leur vie ! Ils sont, pour les communautés qui les accueillent, une véritable grâce : ils nous permettent presque physiquement de retrouver la fraîcheur de l’eau qui conduit à une plénitude de vie.
Ils peuvent nous aider à mieux percevoir ce mystère appelé à donner le ton à toute notre vie. Ils peuvent aussi donner un élan nouveau à notre témoignage parfois somnolent : c’est ensemble que nous rendons visible la présence du Ressuscité !
Que ce temps de Carême soit un temps lumineux. Qu’il nous aide à bien accueillir ceux qui vont recevoir la lumière du baptême, à vivre plus profondément le mystère de Pâques et à briller dans notre monde de la lumière du Ressuscité !
Autant dire qu’un pape catéchumène est presque un oxymore ! Pourtant, il tient à la formule, spécialement pour la préparation au mariage catholique. Il l’a rappelé en février 2017 aux prêtres canonistes en formation auprès de la Rote romaine – le tribunal d’appel de l’Eglise pour les causes de nullité de mariage – en ces termes : « Je suis convaincu qu’il faut un vrai catéchuménat pour le sacrement du mariage, et non pas faire une préparation avec deux ou trois réunions et puis aller de l’avant. » Gros challenge pour les paroisses…
Du grec katechoumenos, « faire jaillir aux oreilles », d’où « instruire de vive voix », le terme semble devenir fondamental sous sa plume, sous le quasi-synonyme de chemin, par exemple dans ses encycliques et exhortations apostoliques Evangelii gaudium (43 fois), Laudato si’ (23), Amoris Laetitia (66), même si « chemin » est très biblique per se ! C’est l’aspect « maïeutique » sur lequel il insiste : apprendre, voire réapprendre à exprimer sa foi, non pour briller intellectuellement – « il faut vaincre le gnosticisme » de la foi, « le raisonnement logique et clair de la foi au détriment de la tendresse de la chair du frère », avait-il lancé à Florence en novembre 2015 –, mais pour s’engager « missionnairement » ou, comme il l’a redit à Florence, dans « l’esprit des grands explorateurs […] passionnés par la navigation […] et pas effrayés par les frontières et les tempêtes » – très belle image du… catéchuménat !
Dans son premier interview comme pontife à Antonio Spadaro, jésuite et directeur de Civiltà cattolica, il soulignait l’importance incontournable du cheminement et de son intégration dans toute œuvre d’évangélisation, redisant qu’à l’image d’Abraham, « notre vie consiste à marcher, cheminer, agir, chercher, voir… on doit entrer dans l’aventure de la recherche, de la rencontre et se laisser chercher et rencontrer par Dieu. »
Après tout, les années que Pierre, André et compagnie passèrent auprès de Jésus furent un vrai… catéchuménat !
Ils ont entre 10 et 15 ans… Ils ont été baptisés mais souvent la vie de leur famille ne leur a pas permis de suivre le catéchisme ni de recevoir, en temps voulu, la première communion avec les autres de leur âge. Comment leur faire découvrir la communication avec Dieu?
Texte et photo par Francine BaumgartnerCommunication avec Dieu Commençons par décortiquer celle entre êtres humains. Dans la foule d’êtres humains que l’on croise, comment sait-on s’il y a accointance ? A un regard qui s’attarde sur soi ? A un sourire bienveillant ? On se regarde. Les traits du visage se détendent-ils ? Bon signe ! Un geste de la main est-il esquissé ? Feu vert pour une poursuite de la relation !
Autre question sur son propre fonctionnement : quand on mange un morceau de chocolat ou un fruit bien mûr, à quel moment passe-t-on du plaisir des papilles gustatives au sentiment de réconfort ? Et à quel moment passe-t-on du réconfort psychologique à une reconnaissance filiale au Créateur de ces fruits ?
Enfant bien-aimé du Père Passée la présentation de l’être humain avec ses trois niveaux d’ordre physique, psychique et spirituel avec ces jeunes, peut-on aborder leur vie spirituelle ? Quand est-ce que je sens vibrer ma fibre de frère (ou de sœur) de Jésus ?
A prendre conscience de ce lien profond, enfoui sous un tas de « bruits de fond » sociaux, de contraintes de type éthique, d’activités, de projets, quand est-ce que je me sens, furtivement, enfant bien-aimé(e) du Père ?
L’Esprit Saint, ce grand « Inconnu » des Personnes de la Trinité, comme l’eau dans un ravin, passe entre tous les cailloux de nos vies, fait sauter tous les barrages, se faufile, irrigue et sans que l’on s’en aperçoive, rend heureux, en paix, joyeux. Il est souvent très méconnu de nos contemporains mais de Lui on peut dire la même chose que du bonheur :
« Le bonheur est comme une fleur, tout à coup il s’épanouit sous nos yeux. »
Découvrir la prière et les sacrements Quand ce lien est établi, les GC ont donc découvert ce qu’on appelle « la prière » et la vivent seuls ou en groupe (pour dire, par exemple, le chapelet introduit par Marie Noëlle)… prière de louange, de mercis, de pardon, qui nous amène au sacrement de réconciliation. Grand merci au Père Jean et au Père Zbiniew qui ont pris du temps pour confesser nos 13 GC. La confession, quel cadeau !
Ta parole est un Trésor La Parole devient alors un trésor que l’on peut faire découvrir et d’une vingtaine de Paroles dites par Jésus, les GC sont invités à choisir leur Parole préférée. Cette année, la palme est revenue aux suivantes :
« Ma nourriture c’est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé. » (Jn 4, 34)
« Que votre oui soit oui, que votre non soit non. » (Matt 5, 37)
« Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent. » (Matt 5, 44)
Ce n’est que le début d’une relation… Fortifiés par le sacrement de réconciliation et celui de la communion, enrichis d’une vie fraternelle vécue pendant cinq semaines, qui donne souvent naissance à de nouvelles amitiés, bien réelles, celles-là, entre jeunes en chair et en os, contrairement aux amis créés sur les réseaux sociaux ou dans leurs jeux vidéos, les GC se préparent à fêter Noël…
La vie de Jésus prévaudra-t-elle dans leur quotidien sur l’importance du Père Noël ?
A Pâques, fêteront-ils la Résurrection du Christ ou en resteront-ils aux lapins et œufs de Pâques ? L’avenir le dira.
Catéchiser ne veut pas dire récolter mais plutôt semer.
Peut-on compter sur les parents pour poursuivre cette vie de prière, et cette vie sacramentelle ?
A ce propos, grand MERCI à Gabriella, coordinatrice, qui n’a eu de cesse de rappeler aux parents, par mail, par courrier, le calendrier des rencontres. Apparemment, ce n’est qu’à ce prix que les rencontres peuvent avoir lieu. Phénomène de temps moderne où chacun a un agenda de ministre et ne tient pas toujours compte de ses engagements même écrits et signés.
P.-S. : Chaque GC est reparti avec une Parole apprise par cœur, pour se réconforter en situation difficile. Et vous qui lisez cet article, quelle Parole vous vient-elle au cœur spontanément ?
Poisson d’avril! Cette année, Pâques tombe un 1er avril, mais ne t’inquiète pas, cela n’empêchera pas à Jésus d’en sortir… Donc de sa tombe. Tu me suis? Même si tu n’es pas moi?
Texte et dessin par Serge PascalCette année, le thème de la Montée vers Pâques c’est : « La Vie… Poisson d’avril ? » On va profiter de ces quelques jours pour réfléchir sur la Vie, car si je vis la vie et que je vis la vie comme je la vois, je pourrais me dire que je la verrais car on dit : « qui a vu verra ». Mais en voyant le Christ sur la croix, on a un peu peur. Jésus est mort sur la croix, il a donné sa vie pour sauver la nôtre. Mourir pour donner la vie, c’est paradoxal, mais Jésus le fait et il va jusqu’au bout. Il est évident que c’est une bonne graine, mais un Dieu qui redevient Homme pour venir nous chercher et nous prendre avec lui dans sa vie et vivre avec lui, ça donne envie d’être en vie. Alors cette année, je ne serai pas sot et je vais faire le grand saut : je m’inscris directement à la Montée vers Pâques !
Ensuite, c’est pas parce qu’on n’était pas né comme des sticks Findus qu’on va se laisser rouler comme des sushis et croire que cette année le Vendredi saint c’est la fin. Ça sera peut-être la faim après la soupe aux légumes de Marie et Caroline, mais la fin ?! Non ! Pas de blagues ! (A part celles de Bruno et Gilles-Arnaud.) Cette année, cela ne va pas se finir en queue de poisson. Jésus n’est pas mort et il revient à contre-courant un 1er avril.
Alors ne reste pas muet comme une carpe… N’essaie pas de noyer le poisson avec moi ! Ne sois pas le poisson d’avril et sors de ton lit pour vivre trois jours en quatre où une équipe motivée va se plier en quatre rien que pour trois. Tu trouves qu’il y a anguille sous roche ? OUI ! Cette année tu DOIS venir à la MVP ! Alors inscris-toi au plus vite comme ça on ne sera pas serré comme des sardines. Ah et je ne sais pas si tu sais mais le samedi soir, il y a une soirée disco du ressuscité, c’est comme faire la fête en boîte mais avec les thons et les maquereaux en moins ϑ.
Tu verras après le premier avril tu seras frais comme un gardon.
Oublie pas de ramener tes potes car c’est Pâques pour toi !
P.-S. : Si tu as une mémoire de poisson rouge, tu verras les affiches pendant tout le Carême au fond de ton église pour ne pas oublier de t’inscrire pour passer une MVP comme un poisson dans l’eau !
Texte et photo par Olivier CazellesPromenade à travers les petits chemins et espaces verts de Nyon Nous sommes des paroissiens réguliers, et pourtant nous ne nous côtoyons que rarement, principalement lors des offices à l’église.
Il serait bon de prendre le temps de nous connaître et de nous découvrir.
Dans le cadre de l’année de la famille, la communauté de la Colombière propose une activité autant amicale que familiale.
Cette balade pourrait être une superbe occasion de concrétiser ce projet qui réunirait des familles, des personnes seules et des amis.
Le thème : « prendre soin… » • des autres : parents, grands-parents, malades, isolés ;
• de soi : notre corps est important…
• de la nature : la respecter en tenant compte des animaux et leur espace vital, des plantes rares, en voie de disparition,…
• de l’eau : pollution et gaspillage ;
• de la nourriture : gaspillage…
Laissons-nous tenter par quelques heures « hors du temps », mais chaleureuses !
Inscrivez-vous, invitez des amis et faites-le savoir autour de vous !
Programme :
• Point de rencontre : Colombière, dans la cour.
• Dès 13h30 : formation de groupes de promeneurs.
• Début du parcours : par petits groupes espacés.
• Durée de la promenade : moins de deux heures.
• Activités : cinq jeux. Avant le départ et sur la place de pique-nique où le goûter sera servi.
• Goûter pour tous sur une place de pique-nique.
• Retour à la Colombière vers 17h-18h.
La balade est facile, les poussettes devront être portées sur une cinquantaine de marches.
Inscriptions obligatoires jusqu’au lundi 21 mai.
Annulation en cas de pluie.
Bulletin d’inscription
Dès début mai, au fond des églises, des chapelles et à la cure
Par Nicolas Maury et Sœur Franziska Huber de la librairie Saint-Augustin, Saint-Maurice
Des livres
De la vie spirituelle: repères
Jésuite, Bruno Régent a accompagné spirituellement des personnes aux profils et aux horizons très variés. A travers cet ouvrage, il propose un prolongement de sa mission. « Ce petit livre a pour but d’aider ceux qui veulent grandir en vie spirituelle à repérer quelques principes et quelques manières de penser pour qu’une vie personnelle puisse se développer dans l’Esprit », note l’auteur. L’opuscule égrène une série d’une trentaine de fiches, que le lecteur choisira de lire à son rythme.
C’est un témoignage poignant, une aventure, une épopée que raconte Michaeel Najeeb avec Romain Gubert. Après la prise de Mossoul par les djihadistes qui ont juré de réduire la ville en cendres, plusieurs milliers de chrétiens fuient la plaine de Ninive au nord de l’Irak. Au cours de cet exode, le Père Michaeel Najeeb sauve une centaine de manuscrits vieux de plusieurs siècles. Ainsi que des familles de toutes confessions…
Un récit à hauteur d’homme, spirituel et plein d’espoir.
Le Notre Père, vu par le Pape. A travers un dialogue avec le docteur en théologie et aumônier de la prison de Padoue Marco Pozza, François détaille chaque verset de la prière que Jésus a donnée à ses disciples. Ce livre et le fruit d’un entretien télévisé en huit épisodes.
Pour Laurent Schaltenbrand, tout commence par une rencontre inattendue avec Dieu, il y a quinze ans. Il quitte alors sa carrière d’ingénieur pour rejoindre le CICR. Il goûte sur le terrain à une nouvelle saveur d’humanité et apprend à connaître Dieu. Mais après huit ans sur le terrain, sa vision est affectée par un accident vasculaire cérébral et il est contraint de changer de voie. Il devient alors oblat séculier de l’Abbaye cisterienne d’Hauterive. Son cheminement est relaté dans cet ouvrage incisif.
Cathy Espy-Ruf fait office de lien entre les paroisses, les hôpitaux et les établissements médico-sociaux de Genève. Elle est aussi responsable de l’aumônerie catholique de la Maison de retraite du Petit-Saconnex.
Par Nicolas Maury Photos : Nicolas Maury, Ami SatchiAssise devant son ordinateur portable, Cathy Espy-Ruf fait défiler la liste des entrevues qui l’occuperont durant la journée. « Un peu à la dernière minute, deux éléments se sont greffés à mon planning », explique-t-elle, prenant une petite pause pour allumer une bougie sur une table basse. « Deux cérémonies de funérailles, pour lesquelles je vais m’occuper de la célébration aujourd’hui et demain. »
Basée dans la paroisse de Sainte-Jeanne-de-Chantal, la dynamique quinquagénaire possède plus d’une corde à son arc. Dirigeant le Service de la pastorale de la santé (ECR) à 70 %, elle fait office de véritable lien entre les paroisses genevoises, les hôpitaux et les établissements médico-sociaux du canton du bout du lac. « Surtout ne m’en attribuez pas tout le mérite. Je fais partie d’un bureau de sept membres qui prend toutes les décisions importantes. »
Trois coups résonnent à la porte. « Mon rendez-vous de la matinée. Un monsieur qui, ayant vu un de nos prospectus, veut donner de son temps. Comme je m’occupe du recrutement des bénévoles, il me revient de le rencontrer. »
Et de se lever pour aller saluer Jean-Paul Kimpesa. Originaire de Kinshasa mais né à Genève, cet universitaire souhaite s’engager pour la communauté. « J’effectue un master en santé publique », explique l’intéressé, qui se retrouve à devoir répondre à un interrogatoire ciselé. « Je m’informe sur les motivations, le bien-être psychique et la confession de ceux qui nous approchent, justifie Cathy Espy-Ruf. Je les interroge aussi sur leur compréhension de Vatican II, l’œcuménisme, l’insertion dans une paroisse – nous sommes tous prêtres, prophètes et rois par notre baptême – et leur capacité d’être en équipe. Le questionnaire n’est pas dû au hasard. Nous travaillons avec des institutions avant tout laïques. Nous devons être reconnus pour notre qualité de présence. L’Eglise, c’est aussi notre visage. Notre recrutement doit donc être adéquat. »
Cathy Espy-Ruf rencontre Jean-Paul Kimpesa, qui souhaite s’engager comme bénévole.
Un travail de coordination
S’il répond aux critères, le postulant intégrera une structure sur laquelle il pourra s’appuyer. « C’est un de mes autres rôles, indique Cathy Espy-Ruf. Entre les 6 sites des HUG et les 55 EMS, ce sont 6200 personnes fragilisées par la maladie ou l’âge que nous visitons. Les aumôniers – prêtres et laïcs – à leur disposition représentent 840 % de temps de travail. Sans les bénévoles, ils ne pourraient pas répondre à toutes les demandes. Je coordonne un peu tout ça. »
Dotée d’une formation d’ergothérapeute et en soins palliatifs, la Genevoise fait converger au quotidien sa foi et sa profession. « Il m’est arrivé de proposer aux soignants dans les EMS une formation sur l’accompagnement spirituel dans le cadre de soins palliatifs. La spiritualité, c’est ce qui est souffle de vie de la personne. »
Prenant congé de Jean-Paul Kimpesa, Cathy s’apprête à faire un passage chez elle. « Je vais me changer pour les funérailles de cet après-midi à Saint-Georges, un ami d’une amie. Demain, je m’y rendrai de même pour une dame que j’accompagnais depuis deux ans en EMS. Sa famille a voulu que je continue l’accompagnement jusqu’au bout. »
A Genève, il n’est pas rare que des laïcs s’occupent de ce type de cérémonie d’adieu. « Seulement si nous avons suivi la formation ad hoc pour les funérailles et que le mandat nous a été attribué par l’évêque diocésain. »
Apercevoir la lumière
Le 20 % restant de son activité, Cathy le passe en tant que responsable de l’aumônerie catholique de la Maison de retraite du Petit-Saconnex (400 résidents). Toujours, elle cherche à apercevoir la lumière. « Tous les samedis matin, une messe est célébrée dans notre jolie chapelle, avec une cinquantaine de résidents. Pouvoir vivre le sacrement de l’Eucharistie est une joie profonde. Certains ont des problèmes de mémoire. Les voir pouvoir réciter le Notre Père ou chanter un Gloria ou un Sanctus est bouleversant pour moi. »
Le samedi matin, Cathy Espy-Ruf participe à une messe dans la chapelle de la Maison de retraite du Petit-Saconnex.
L’importance de se ressourcer
Ses multiples activités ne la laisseront pas, aujourd’hui, participer à la séance de gym avec les dames de son quartier. « Un peu de sport, la musique, la famille, la nature, la marche en montagne, le ski, tout ça me donne la force de me ressourcer et de ne pas me laisser submerger par les imprévus. Mais avant tout, la prière m’est fondamentale, Dieu nous précède toujours. Je rends grâce à Dieu car ce sont tous ces visages rencontrés qui font la beauté du quotidien ! »
Texte par Véronique Denis Photos: Laurence BuchardLors de la rénovation de la chapelle d’Ovronnaz en 2015, six vitraux ont été installés à la chapelle d’Ovronnaz. Ces vitraux sont l’œuvre de M. Théo Imboden, peintre sur verre et verrier, né à Täsch en 1936. Il a développé une technique inédite de fusion et de façonnage du verre. En plus des vitraux ornant les chapelles et églises, M. Imboden a aussi réalisé les vitraux du sentier de Farinet à Saillon.
Pour la chapelle d’Ovronnaz, avec l’assentiment des Conseils de communauté et de gestion de Leytron, les vitraux ont pour thème les œuvres de miséricorde.
Voici ce que le pape François disait en ouverture de l’année de la Miséricorde (2016-1017) : J’ai un grand désir : que le peuple chrétien réfléchisse durant le Jubilé sur les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles. Ce sera une façon de réveiller notre conscience souvent endormie face au drame de la pauvreté, et de pénétrer toujours davantage le cœur de l’Evangile, où les pauvres sont les destinataires privilégiés de la miséricorde divine.
Que ce Carême 2018 soit un temps favorable pour changer de vie, se laisser toucher au cœur. Puisse la contemplation des vitraux accompagner notre méditation et notre prière.
Père, en ce temps de Carême qui me mène à la résurrection de ton Fils, je t’offre tout mon être pour que tu puisses transformer ma vie. J’ai confiance en toi, car j’ai du prix à tes yeux. Donne-moi d’accueillir ta grâce qui vient faire toute chose nouvelle.
1er tableau: Héberger les étrangers qui frappent à notre porte
Père, toi qui m’accueilles tel que je suis, donne-moi ton regard de compassion et l’audace nécessaire pour servir mes frères privés de dignité afin que soit brisée la barrière de l’indifférence.
2e tableau: Nourrir les affamés
Père, donne-moi ton Esprit pour qu’il me guide et m’éclaire face aux affamés que tu aimes et considères comme tes frères et sœurs que tu mets sur ma route. Aide-moi dans mon impuissance et dans mes limites à me donner dans le service de l’autre, dans les petites choses du quotidien. Donne-moi d’être attentif à celui que je croise chaque jour. Seul, je ne peux rien… j’ai besoin de ta grâce et de ta force ! Merci !
3e tableau: Habiller les nécessiteux
Père, donne-moi de faire ce que je dois faire, Sans vouloir trop en faire ou tout faire, Mais calmement, simplement, humble dans ma recherche et dans ma volonté de servir. Aide-moi à te retrouver au cœur de tous mes engagements, Car c’est toi Seigneur qui unifie ma volonté et mes actions. En ce temps de Carême, donne-moi de me « re-cueillir » devant toi pour mieux servir mes frères.
4e tableau: Visiter les malades
Père, donne-moi ton esprit de compassion pour visiter les personnes malades. Donne-moi la force pour soulager les malheureux, consoler les affligés, encourager les désespérés. Mets sur mes lèvres les paroles de réconfort et les gestes qui relèvent.
5e tableau: Donner à boire aux personnes assoiffées
Père, apprends-moi à être généreux dans mon attention et service auprès des personnes qui ont soif d’aimer, de vivre, d’espérer. Que mes gestes soient vrais et remplis de charité. Que je sois signe et source de vie pour tous ceux que tu mets sur ma route au quotidien.
6e tableau: Assumer une sépulture décente aux défunts
Père, le corps de ton Fils Jésus a été mis dans la tombe, comme le sera le nôtre. Apprends-nous à respecter la dignité du corps, car toute vie est une histoire sacrée. Ton Fils Jésus est sorti vivant du tombeau, transfiguré. Il nous entraîne tous à sa suite. Augmente en nous la foi en la résurrection. Donne-nous d’espérer qu’au-delà de la mort, la VIE éternelle nous attend. AMEN !
Bienvenue à la chapelle d’Ovronnaz !
Lumineux chemin vers Pâques !
Par François-Xavier Amherdt
Photo : Jean-Claude GadmerA partir de Pâques 2018, ce prochain 1er avril (!), la nouvelle traduction du Notre Père – déjà adoptée ailleurs en francophonie depuis le 1er dimanche de l’Avent le 3 décembre 2017 – entrera aussi en vigueur pour l’ensemble des Eglises de Suisse. Au lieu de l’actuel « Ne nous soumets pas à la tentation », nous serons désormais invités à dire : « Ne nous laisse pas entrer en tentation. »
Si la précédente version était plus proche de l’original grec de Matthieu (6, 13), « Ne nous soumets pas à la tentation » correspondant à la pensée sémitique selon laquelle le Seigneur est à la source de toutes les actions libres de l’homme, elle risquait d’être mal comprise. Comment admettre que Dieu, dans son infinie bonté, soit l’auteur de notre tentation ? La lettre de Jacques n’affirme-t-elle pas d’ailleurs : « Dans l’épreuve de la tentation, que personne ne dise : « Ma tentation vient de Dieu ». Dieu, en effet ne peut être tenté de faire le mal, et lui-même ne tente personne. » (1, 13)
Car la tentation dont il s’agit ici, avec cette avant-dernière demande du Notre Père, n’est pas l’épreuve à laquelle le Seigneur peut soumettre ses fidèles pour les faire grandir et les purifier. Ce sont celles de Jésus, au début de sa vie publique, lorsque le Diabolos-Diviseur essaie de le séparer de son Père. Et c’est encore celle de Gethsémani, au Jardin des Oliviers, quand le Christ redoute d’entrer dans sa Passion. (Matthieu 36, 36-46)
Pour nous, c’est le choix décisif de la foi pour ou contre le Fils de Dieu, c’est le danger crucial de la défection. Il nous accompagne toute notre existence. Il s’agit du risque fondamental de nous prendre nous-mêmes pour des dieux et de refuser de nous comporter en fils et en filles du Père. Autrement dit, c’est le mal dont nous demandons au Seigneur de nous délivrer (dans l’ultime requête de la prière). En revenant proches de la traduction antérieure « Ne nous laisse pas succomber à la tentation », nous retrouvons donc une formule totalement conforme à l’esprit de l’Evangile. Et c’est tant mieux.
D’autres publications, livres, signets et documents sur le Notre Père sont disponibles. Vous trouverez les informations utiles en particulier sur les sites www.crpl.ch – liturgie.catholique.fr et https://plm.celebre.ch
La nouvelle version du Notre Père entrera en vigueur dès la nuit de Pâques dans toutes les communautés catholiques de notre pays. Pour que cette prière continue de rassembler les chrétiens des diverses confessions, la plupart des communautés protestantes en ont recommandé la version nouvelle. Dans cet esprit, un feuillet œcuménique de quatre pages sera diffusé en mars, avec une introduction de Mgr Jean-Marie Lovey, évêque de Sion, un commentaire biblique du professeur Jean Zumstein, exégète protestant, et le texte du Notre Père avec sa doxologie. Les lecteurs le trouveront dans leurs églises de Suisse romande.
Françoise Neuffer a démissionné le 31 décembre 2017 de la présidence du Conseil pastoral paroissial (CPP) et de ses divers engagements dans la paroisse Saint-Pierre (Thônex) et Saint-François de Sales (Chêne). Quel a été son parcours?
Par Karin Ducret Photo: Pascal VoideMais tout d’abord : qui es-tu ? Je m’appelle Françoise, j’ai 49 ans. Je suis enseignante d’ICA (Informatique, Communications et Administration) à l’Ecole de Commerce depuis 30 ans. J’aime la musique (je fais de la guitare), le sport (badminton, 4e ligue au BC Chênois) et le chant choral. Je me suis récemment passionnée pour le bridge, activité qui me fait travailler la stratégie et la mémoire.
As-tu été une catéchumène ? Quel est ton parcours spirituel ? Mes parents m’ont inscrite dans une école religieuse (Marie-Thérèse), malgré le fait que je n’étais pas baptisée. Là je devais quand même aller à la messe avec mes camarades tous les mercredis.
J’ai toujours eu la foi et suis régulièrement allée aux célébrations de Noël et de Pâques sans pouvoir communier. A 20 ans, j’ai contacté le catéchuménat pour entreprendre une démarche de baptême. Pendant deux ans, j’ai suivi l’enseignement religieux avec une sœur. Deux mois avant mon baptême, un grave problème de santé m’a fait manquer un mois de caté. La sœur m’a annoncé que cette absence-là, alors que je n’avais manqué aucun autre cours, faisait repousser mon baptême d’un an. Très déçue, j’ai tout laissé tomber.
Douze ans après, ma sœur me demande d’être marraine de sa fille. Problème… je n’étais toujours pas baptisée. Encore remontée contre l’Eglise catholique, j’ai malgré tout appelé l’abbé Arbez pour discuter d’un baptême hors catéchuménat. Il a écouté mon histoire, m’a enseigné le caté quelques mois et m’a baptisée le 31 mars 2002 à l’église de Chêne.
Comment es-tu entrée au service de la paroisse ? Peu après mon baptême, l’abbé Arbez m’a demandé de me présenter au Conseil de paroisse (CP), auquel j’ai participé pendant deux ans. Puis me rendant compte que « les affaires de sous » ne m’intéressaient pas trop, j’ai bifurqué au CPP. Je suis restée trois ans membre du CPP puis en ai pris la présidence en septembre 2007.
Ta modestie t’interdit de parler de tes divers engagements… je vais donc le faire pour toi ! Tu as été notamment « sacristine » et as coordonné les lectures, la distribution des corbeilles pour l’offrande, la distribution de la communion lors des messes le dimanche, et, point important dans la vie d’une paroisse : tu as organisé les apéritifs après la messe, et des apéritif festifs lors des grandes fêtes liturgiques. Comme présidente du CPP tu as notamment réussi de recevoir la permission de l’évêque, pour la paroisse de Thônex, que la communion soit distribuée sous les deux espèces. Tu as beaucoup œuvré pour le rapprochement des CPP de Chêne-Thônex et de Saint-Paul ainsi qu’avec le conseil de la paroisse protestante de Chêne. Pendant toutes ces années de ta présidence tu as veillé sur le bon déroulement des affaires pastorales et l’équipe pastorale, le Conseil de paroisse et les paroissiennes et paroissiens te disent un grand, grand merci… et bon vent !
Depuis une quinzaine d’années les paroisses catholiques et réformées de la région unissent leurs forces dans l’Association sociale œcuménique de LA Côte (ASOLAC) pour «venir en aide aux personnes en difficulté vivant dans la région par le biais d’une action sociale concertée conduite dans un esprit de solidarité chrétienne». Les repas communautaires et la Permanence Accueil de Nyon en sont les principales activités.
Par Dominique Perruchoud et Françoise Gariazzo
Photo: Dominique PerruchoudRepas communautaires à Gland et Nyon Ces repas mensuels sont l’occasion de rencontres et de convivialité, comme l’attestent ces témoignages :
R. et F., habitués des repas :« Nous avons découvert les repas par une amie. Nous apprécions l’accueil chaleureux des bénévoles. Nous pouvons y faire de nouvelles rencontres. Il y a beaucoup de joie lors de ces repas. » « J’aime partager un repas en commun, faire des connaissances et ne pas rester seule chez moi. Ces repas sont très sympathiques. »
M., bénévole :« Je me suis engagée parce que j’avais besoin de changer quelque chose dans ma vie et de m’occuper. Je suis ravie de voir toutes ces personnes qui ont du plaisir à se retrouver. Nous formons une très bonne équipe. Je reviens toujours avec plaisir. L’équipe est devenue un groupe d’amitié. Nous faisons quelque chose pour apporter du bonheur et il semble que nous apportons un peu de joie. Les responsables savent aussi où et quand acheter, ce dont on peut les féliciter. »
Ursula Freuler, responsable des repas de Nyon : « J’ai appris à fréquenter des personnes en difficulté et à les apprécier comme personnes et non par rapport à leurs difficultés, à laisser chacun à sa place. Mon regard s’est ouvert par rapport à autrui. Je rencontre des gens que je ne fréquentais pas forcément auparavant. C’est un plaisir de faire plaisir. » « L’équipe des bénévoles est très soudée et se retrouve toujours avec plaisir tous les mois. Ceci se reflète dans le fait que chacun y met du sien pour que les repas soient réussis. »
Perspectives 2018 : • Les responsables de ces repas, Ursula Freuler (aidée de son époux, Jost), et Sylviane Würsch ont décidé de mettre un terme à leur engagement après de longues années : nous les remercions toutes deux vivement d’avoir, mois après mois, confectionné d’excellents menus, insufflé un esprit de convivialité à ces repas et d’entraide entre les bénévoles.
• Les repas continuent en 2018 selon le calendrier ci-après. Ils sont ouverts à tous ! Bienvenue !
• Nous sommes à la recherche de nouveaux bénévoles : si vous avez envie de rejoindre une équipe de repas ou d’en prendre la responsabilité à Gland ou Nyon, merci de contacter Dominique Perruchoud (022 361 75 08).
Permanence Accueil de Nyon (20, rte de l’Etraz, Nyon) Ce lieu d’accueil et d’écoute ouvre ses portes 2 fois par semaine (mercredi 14h-17h et vendredi 16h-19h). C’est sans rendez-vous et gratuit. Chacun est le bienvenu, que ce soit pour passer un moment autour d’un café, rompre la solitude, trouver des pistes de réponses à ses questions administratives, financières ou une écoute de sa situation de vie, de ses questionnements spirituels et de sens. Sur place se trouvent une assistante sociale de Caritas, une bénévole, et à tour de rôle un pasteur de l’EERV ou un aumônier catholique.
Nouveautés 2018 : – En dehors des moments d’accueil habituels, un accompagnement spécifique autour des questions « Travail » est proposé une fois par mois sur rendez-vous. Nous recherchons des bénévoles avec des compétences RH pour compléter l’équipe ! Intéressé(e) ?, merci de contacter Françoise Gariazzo, 079 813 81 35.
– La Permanence Accueil a un nouveau flyer (voir à gauche).
Que ce soit lors d’un repas ou pour prendre un café à la Permanence Accueil, soyez les bienvenus ! Faire le pas de la rencontre en vaut la peine ![thb_image lightbox= »true » image= »2801″]
Témoignage de A., bénéficiaire
« C’est une amie qui bosse dans le social à Genève qui m’a parlé de la Permanence Accueil de Nyon. Je suis arrivée avec mes soucis. J’ai trouvé formidable combien l’accueil a été chaleureux, je me suis sentie bien entourée. Chacune était attentive et très à mon écoute, les bénévoles, comme les professionnelles.
C’était rassurant pour moi car ce n’est pas facile d’aller exposer ses difficultés, je ne connaissais personne au début.
J’ai été orientée vers les bonnes personnes, l’assistante sociale connaît bien son métier !
C’était la première fois depuis ma séparation que l’on m’a vraiment entendue dans toute la complexité de ma situation. Je remercie infiniment toute l’équipe pour l’accueil et le soutien reçus dans cette période très difficile pour moi et mes enfants. Aujourd’hui je peux rester positive et confiante dans l’avenir. »
Témoignage de B., bénévole
« … A la Permanence Accueil, je m’occupe de l’accueil, de l’écoute… Avec l’aumônier ou le pasteur, nous nous asseyons autour de la table pour recevoir les visiteurs. C’est un lieu d’écoute et de partage… si chacun apporte sa goutte d’eau ou sa pierre à l’édifice, alors le monde prendra un chemin meilleur. Je suis chrétienne convaincue, et cela influence ma vision du monde. Je me laisse guider par cette phrase de l’Evangile : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » »[thb_image lightbox= »true » image= »2800″]
Qui se cache derrière les nouveaux venus qui frappent aux portes de nos paroisses ? « Venez et voyez », dirait Jésus… Si l’invitation vaut pour les catéchumènes, elle concerne aussi les différents parcours d’initiation à la vie chrétienne. Vu les situations d’arrivée
le catéchuménat requiert un accompagnement personnalisé à partir du vécu de chacun. Impossible donc de faire entrer les candidats dans un moule, et c’est tant mieux !
Ce temps de préparation ne se réduit pourtant pas à une simple exposition du catéchisme. C’est « une formation à la vie chrétienne intégrale et un apprentissage mené de la façon qui convient », rappelle le décret de Vatican II sur la mission. Si hier la dispensation massive du baptême à la petite enfance a pu l’occulter, le catéchuménat occupe aujourd’hui un rôle clé dans la nouvelle évangélisation. Il y a là une orientation pour l’ensemble de la communauté, toutes années de service confondues : on ne naît pas chrétien ; on le devient ! Car c’est en forgeant qu’on devient forgeron…
Un jour, croisant une amie croyante peu après Pâques, celle-ci s’écria : « Christ est ressuscité ! » Je lui répondis par un aimable sourire tandis que ma pensée murmurait : « Eh bien, ça me fait une belle jambe ! »
Propos recueillis par Pascal Tornay
Photo: Famille BethYasmine est une petite fille pétillante, vive, lumineuse et joyeuse ! Je l’ai rencontrée quelquefois, car elle a demandé à sa maman d’être baptisée. Pour avancer ensemble et connaître mieux le Seigneur, je vais chez eux une ou deux fois par mois. Leur accueil simple et bon m’a beaucoup touché. Autour de la table, on échange, on rit, on discute de Jésus, on lit la Parole dans l’Evangile, on prie les uns pour les autres. Yasmine a toujours une idée d’avance sur la discussion. Elle voit des choses que je ne vois pas… Elle rigole malicieusement avec des yeux pleins de joie. Jésus lui-même avait dit à ses amis : « Laissez les enfants, ne les empêchez pas de venir à moi, car le royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent. » J’en fait l’expérience avec Yasmine et sa famille. Laissons-lui la parole…
Bonjour ! Je suis Yasmine Bairhou. J’ai 9 ans. J’habite à Martigny-Croix avec ma maman. Je vais à l’école à Sion. J’aime la danse et les animaux. Je déteste la méchanceté et les serpents. J’ai peur de l’orage. Ma qualité principale, c’est la générosité. Ma plus grande joie, c’est de recevoir le baptême.
J’ai demandé le baptême, car je veux me rapprocher de Jésus. Ma tata Josiane et mon tonton Bernard ont accepté de m’accompagner sur ce chemin de la vie avec Jésus. Pour moi, Jésus est mon guide et mon sauveur.
Par Françoise Michellod
Photos : Paul DucreyA Martigny-Bourg, DES MAINS, uniquement des mains sur un fond noir et blanc font vivre LA PASSION du CHRIST. Ce chemin de croix est l’œuvre du photographe Paul Ducrey (décédé en 2009 et frère du chanoine Jean-Claude Ducrey). L’originalité de ce chemin de croix sied à l’originalité architecturale de l’église, me dit Guy Ducrey, autre frère de l’artiste. Les mains photographiées confèrent à chaque station une profonde réalité. Seuls quelques accessoires – fragments de croix, chaîne, tissu – complètent les scènes qu’elles évoquent de façon émouvante. C’est comme si, par pudeur, on n’avait pas voulu représenter le visage de Jésus condamné, crucifié.
Le chanoine Gabriel Pont apprécie fortement l’œuvre intime réalisée par son ami Paul en 1968. Il en écrit pour les fidèles un livret explicatif intitulé « Chemin de croix : photos et méditation ». Le chanoine Jean-Claude Rossier fait agrandir les photos. Celles-ci montées alors sur cadre métallique sont mises en valeur par un éclairage judicieux. Chacun, où qu’il soit placé dans l’église, peut vivre le chemin de croix.
MÉDITONS d’une station à l’autre.
Sur le chemin du Calvaire, 10e station.
… Jésus, en te faisant Homme tu as accepté toute la condition humaine y compris la mort, jusque-là où l’on doit aller…
… Jésus tu nous aimes tellement que c’est pour nous sauver du péché et nous ouvrir le Ciel que tu as bu la coupe jusqu’au bout…
… Jésus tu n’es pas venu supprimer la souffrance mais tu es venu la porter avec nous et lui donner un sens…
PRIONS
Sur le chemin du Calvaire, 12e station.
Toi, Jésus humilié aide-nous à te découvrir
Dans ceux qui portent leur croix.
Puissions-nous souffrir de la douleur de ceux qui portent
Des croix pesantes qui les dépassent…
Seigneur Jésus, quand tu nous vois défaillir
Viens nous relever.
Ne nous laisse pas seuls
Reste à nos côtés.
Par Frédéric Monnin
Photos : DRLe pape François a convoqué une nouvelle assemblée générale du Synode
des évêques du 3 au 28 octobre 2018 à Rome. Le thème en sera la jeunesse, la foi et le discernement vocationnel.
A cette occasion, l’équipe de rédaction de votre bulletin a souhaité donner la parole à celles et ceux qui seront au centre des discussions des Pères synodaux: les jeunes. Chaque mois, nous demanderons à plusieurs jeunes de nos UP de s’exprimer sur un thème. En mars, ce sont Adeline, Martina et Annella qui répondent à LA question de saison:
«Comment vas-tu vivre ce Carême?»
Adeline
Je m’appelle Adeline, j’ai 24 ans. Je suis actuellement en deuxième année de Master en Management à l’université de Genève.
Alors pour le Carême, j’ai pensé à deux choses : comme je suis une grande mangeuse de chocolat (noir de préférence) dont je ne peux pas me passer, une amie m’a conseillé de prier avant de manger du chocolat, par exemple en faisant un Notre Père. Je trouve que c’est une excellente idée et j’ai hâte d’essayer. Sinon, je vais profiter du Carême pour lire les quatre évangiles, ou d’autres livres de la Bible. Je n’ai pas encore arrêté mon choix. Je n’aime pas les jeûnes, j’y trouve peu de sens.
Martina et Annella
Martina et Annella, qui suivent le parcours de la confirmation, partagent ce que signifie le Carême :
« Le Carême est une période de 40 jours de jeûne, qui se traduit par les 40 jours que Jésus a passés dans le désert, sans manger. Nous vivons, ma sœur et moi-même, le Carême comme un moment familial dans l’année, de remise en question et de spiritualité. »
Elles nous rappellent que « cette période commençant le 14 février Mercredi des Cendres et se terminant le Samedi saint, est faite pour se tourner vers Dieu et se préparer aux fêtes des rameaux. Ces jours sont pour nous des moments de tolérance, de générosité et de partage ».
Par Nicole Andreetta
Photos : Astrid BelperroudL’Unité pastorale Renens-Bussigny compte huit communautés de diverses expressions : francophone, italophone, lusophone, hispanophone, albanophone, malgache, philippine et même le Chemin néo-catéchuménal. Les prêtres assurent, les samedi et dimanche, sept messes en italien, français et portugais. Chaque communauté linguistique est représentée dans l’équipe pastorale.
Rosa Tomaselli est assistante pastorale et coordinatrice de la catéchèse pour la communauté italienne. « Le dimanche, les locaux de la paroisse Saint-François d’Assise à Renens sont pris d’assaut. Nous terminons la catéchèse vers 15h30 et à 16h les enfants portugais arrivent. Une vraie ruche !
Nous organisons régulièrement des célébrations multilingues. Souvent l’ordinaire de la messe est récité en français, mais certaines lectures peuvent être faites en portugais, la prière universelle en espagnol… On projette les traductions sur le mur afin que tous puissent comprendre. Nous essayons de nous enrichir mutuellement tout en gardant notre identité. A chaque fois il faut trouver la bonne recette. Pas de copier-coller possible ! »
Thierry Schelling, curé modérateur, explique : « La messe n’est pas un but en soi, mais un moment qui permet de continuer à célébrer l’intercommunion dans la vie locale paroissiale. »
Et Rosa d’ajouter : « En règle générale, le prêtre conclu la célébration par la formule consacrée : La messe est finie, allez en paix ! Chez nous, le Père Thierry amorce la phrase finale : La messe… et l’assemblée poursuit… n’est pas terminée, quindi andiamo in pace ! »
Elle termine : « Nous ne sommes pas liés à un seul prêtre. Lorsque l’un d’eux est absent, celui d’une autre communauté le remplace. On apprend de mieux en mieux à se connaître. C’est un chemin que nous parcourons ensemble. »
Lors de la fête de saint François d’Assise, autour du 4 octobre, toutes les communautés se rassemblent pour la célébrer. Une seule messe est dite, suivie de la bénédiction des animaux domestiques. Chacun apporte des spécialités culinaires qui seront partagées sur des tables placées sur le parking.
Dimanches solidaires, soirées de formation, pèlerinages, sorties, processions… sont autant d’occasions de renforcer les liens dans ce petit « diocèse multiculturel !»
«Un parcours bien au-delà de mes attentes et de mes espérances», témoigne Maude Tedeschi, la trentaine, qui va recevoir, à la Vigile de Pâques, les trois sacrements d’initiation chrétienne à Renens après un «chemin apaisant», confie-t-elle. Autrefois réservé «aux incultes et aux païens», le catéchuménat est devenu un véritable phénomène d’Eglise. Qui sont ces adultes qu’on appelle «catéchumènes»? Eclairage.
Par Thierry Schelling
Photos : Maude Tedeschi, Nicolas Chassot, Thérèse HabonimanaA y regarder de plus près, les concepts de la dogmatique chrétienne sont faits… pour les adultes : incarnation, résurrection, rédemption… On a besoin de ressources intellectuelles pour décortiquer et expliquer, ainsi que de vécu pour discerner l’Esprit à l’œuvre dans notre quotidien. Mais témoigner de sa foi et en vivre au travers des missions de l’Eglise que sont la liturgie (célébrer), la diaconie (servir) et la martyrie (ou formation continue) sont des réalités plus accessibles au quidam qui cherche du sens à sa vie, sa mort, ses amours et ses souffrances. Car c’est bien une rencontre avec le Christ que promet et promeut le catéchuménat. Tout en abordant les concepts !
Presqu’un phénomène d’Eglise, autant que les JMJ, le catéchuménat s’est (ré)organisé dans nombre de diocèses principalement urbains et notamment européens : on assiste à des cortèges d’adultes demandant d’être initiés à la religion chrétienne, ou de compléter ce qu’ils n’ont pas vécu, comme, très massivement, la confirmation.
Un parcours qui est « souvent initié à la suite d’un des grands événements de la vie, naissance d’un enfant, décès d’un proche », nous explique Pauline Friche, responsable pour le diocèse de Sion, ou encore par « des étudiants en quête de sens, des étrangers qui découvrent le christianisme ici », précise Thérèse Habonimana, responsable du catéchuménat à Genève.
Une aventure
Nicolas Chassot est en deuxième année de catéchuménat.
« Instruit de vive voix » – étymologie du mot grec catéchumène –, le participant est embarqué sur un chemin, une aventure : « Devenu adulte, j’ai ressenti le besoin de m’approcher de Dieu, alors qu’enfant, je ne pensais qu’à jouer dehors », confie Nicolas Chassot, en deuxième année de catéchuménat, à Bussigny. Cette route, entre 15 et 24 mois suivant les disponibilités, est ponctuée de rencontres : « De fait, j’ai cotoyé plein de personnes avec des parcours différents du mien et des approches différentes de la foi », raconte Nicolas Chassot ; et la première compte beaucoup puisqu’elle a lieu en tête-à-tête avec un des membres de l’équipe du catéchuménat, « afin de discerner l’authenticité de leur demande et leur présenter la proposition de l’Eglise », explique Katia Cazzaro Thiévent, responsable du catéchuménat du canton de Vaud. Les cheminants participent aussi à des célébrations où ils croisent notamment l’évêque, voire le curé de sa paroisse de domicile. Non négligeable, le fait que les proches et les amis des cheminants sont eux aussi concernés par le choix des candidats : « Je peux dire que j’ai tout réappris », constate Luca Salomone, époux de Maude Tedeschi qui a commencé son catéchuménat il y a deux ans, lui l’enfant baptisé, ayant fait sa première communion, confirmé au sein de la Missione cattolica italiana de Lausanne. Et d’expliquer : « Partager ce que nous avons vécu les deux, avec mes parents, par exemple, qui sont d’une autre génération et qui portent un autre regard, a été et est encore enrichissant. Parcourir ce chemin avec Maude a renforcé notre couple, a apporté une spiritualité accrue et nous a fait découvrir des facettes méconnues de notre personnalité. » Pour les catéchumènes se crée comme une communauté, au moins durant le temps du catéchuménat. « Ils se sentent moins seuls dans leur démarche », qui va de pair avec le fait de « creuser leur relation au Christ », rajoute Katia Cazzaro Thiévent. « Et plus tard, confie Nicolas Chassot, j’aimerais pouvoir montrer le ou les chemins à suivre à mes enfants. » Surtout qu’il rejoindra sa compagne à… San Diego, en Californie !
Katia Cazzaro Thiévent, responsable du catéchuménat du canton de Vaud.
Construire une communauté
Un souci de base, qui est aussi celui de notre décennie : comment construire une communauté – le sens du mot Eglise – quand on vit dans une société plus qu’atomisée, individualiste et à la carte, et y incorporer les néophytes ? « De nombreux liens sont tissés : paroisses, pastorales spécialisées, aumônerie universitaire, etc., précise Katia Cazzaro, même si ces liens sont laissés entre les mains des cheminants. » Mais « plus le lien avec la communauté aura été développé lors du cheminement catéchuménal, plus il aura des chances de persister par la suite », rassure Pauline Friche. A Genève, c’est à l’ordre du jour, explique Thérèse Habonimana : « C’est une des orientations nouvelles du Vicariat genevois : comment renforcer l’accompagnement des catéchumènes dans les UP. » Un obstacle de taille pour une bonne continuation reste aussi l’emploi du temps des concernés : « Les candidats rencontrent des difficultés accrues pour venir régulièrement aux réunions en raison de la situation tendue du monde du travail ou de leurs situations familiales (enfants en bas âge, études à l’étranger) », révèle Katia Cazzaro. En paroisse, « les nouveaux sont souvent happés par le programme cantonal, et on ne les revoit plus », se plaint un confrère prêtre qui préfère rester anonyme. « Certes, la qualité du parcours est inestimable ; mais je ne connais pas le catéchumène, si ce n’est lors d’une entrevue, d’ailleurs encouragée par les responsables. Mais il est d’abord nourri lui, c’est sa foi qui est boostée, et il se crée même des liens avec les autres catéchumènes… mais après sa confirmation, invisible, absent de la communauté. »
Il n’empêche, à la question de l’après, Maude se réjouit : « J’espère faire preuve d’autant de générosité que j’en ai reçue jusqu’à maintenant et être à la hauteur de ce que représente cet engagement pour moi. En dehors d’être bien accueillie par la communauté et de faire plus amplement sa connaissance, c’est plutôt moi qui souhaiterais savoir ce qu’elle attend de moi. »
Enfin, les responsables sont unanimes : « Vivre notre foi en accompagnant les autres, c’est un cadeau et une expérience fantastique. Ça me rend humble, mais heureuse ! » confie, souriante, Thérèse Habonimana. « Ils nous font avancer sur notre propre chemin aussi », conclut-elle. Il y a donc foule en direction d’Emmaüs…
Par Geneviève de Simone-Cornet
Photo: Jean-Claude GadmerA l’horizon de notre marche de carême, Pâques, fête de la lumière, de la joie, de l’espérance. En attendant, « de nos jours pérégrins/que faire d’autre/que d’accueillir/la manne du présent ? », nous souffle le moine poète Gilles Baudry. Il nous faut vivre au jour le jour, avancer au fil des heures tantôt sombres tantôt joyeuses dans l’accueil et l’ouverture. Habiter le présent, le tisser de gestes d’amour, de paroles d’encouragement. Dieu n’est pas dans les nuages : c’est ici et maintenant, dans nos tâches quotidiennes, dans l’autre qui a besoin de nous, qu’il nous rejoint. Comme il a rejoint les disciples d’Emmaüs sur leur chemin.
Chrétiens, nous savons que l’aujourd’hui est lieu de résurrection. Que le tissu de nos multiples activités dessine le visage de Dieu. Alors patiemment, avec persévérance, en «tâcherons de nos exigences», comme l’écrit le philosophe Emmanuel Mounier dans « Les certitudes difficiles » (Editions du Seuil), avançons avec confiance sur toutes les routes de nos engagements – en famille, au travail, en Eglise. Notre espérance ne sera pas déçue, car le grain de l’instant est porteur d’éternité.
C’est de cela dont nous sommes appelés à témoigner : Pâques dans l’ordinaire des jours. La résurrection, n’est pas une récompense pour la fin des temps : elle germe dans la trame de nos jours de joie et de peine. Et c’est à travers un regard, un geste, une parole qu’elle devient, pour l’autre et pour moi, réalité. Bonne nouvelle : nous pouvons déjà goûter la résurrection ici et maintenant !
Alors, quand viendra Pâques, nous serons prêts à l’accueillir. Parce que, cheminant à l’obscur durant le carême, nous aurons senti, au plus profond de nous, avec le moine poète François Cassingena-Trévedy, que « l’obscurité n’est pas l’ennemie de la lumière, mais sa nécessaire auréole » (« Etincelles II. 2003-2005 »). Jésus relevé du tombeau prendra avec lui toutes nos obscurités pour les assumer dans sa lumière. Et quand il reviendra visiter les siens, c’est avec un corps marqué par les stigmates de la Passion. Preuve que rien n’est perdu de nos jours tisserands.
Valeur infinie de l’instant : il est creuset d’éternité. Car « l’absolu est ce qui engage chaque minute et l’engage infiniment au-delà d’elle-même », dit encore Mounier. N’est-ce pas le propre du chrétien de dire cette espérance dans le noyau des jours ?
A temps et à contretemps.
Gérer le consentement aux cookies
Pour offrir les meilleures expériences, nous utilisons des technologies telles que les cookies. En consentant à ces technologies, votre expérience sera meilleure. Sans ce consentement, ce que offre ce site internet peut ne pas fonctionner pleinement.
Fonctionnel
Toujours activé
Le stockage ou l’accès technique est strictement nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de permettre l’utilisation d’un service spécifique explicitement demandé par l’abonné ou l’internaute, ou dans le seul but d’effectuer la transmission d’une communication sur un réseau de communications électroniques.
Préférences
L’accès ou le stockage technique est nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de stocker des préférences qui ne sont pas demandées par l’abonné ou l’internaute.
Statistiques
Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement à des fins statistiques.Le stockage ou l’accès technique de données utilisées exclusivement dans des finalités statistiques sont anonymes et donc ne peuvent généralement pas être utilisées pour vous identifier.
Marketing
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire pour créer des profils d’internautes afin d’envoyer des publicités, ou pour suivre l’internaute sur un site web ou sur plusieurs sites web ayant des finalités marketing similaires.